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| 345 Élaboration d’un manuel de FLE pour l’enseignement en Chine : le poids de la norme linguistique Christine Cuet Université de Nantes J’ai réalisé en collaboration avec une professeure de FLE et nos collègues chinois de l’Université Océa- nique de Chine (Qingdao) un manuel intitulé « Français, communication et pratique » qui a été publié en Chine en 2008 par la maison d’édition « High Education Press ». Il commence à être utilisé dans quelques universités chinoises et reçoit un accueil favorable, notamment dans les classes de langue étrangère 2. Ce manuel contextualisé pour la Chine présente une approche originale d’enseignement/ apprentissage de la langue et de la culture française à partir de trois principes initiaux : – étude du français oral actuel – comparaison interlinguistique chinois-anglais-français – comparaison interculturelle sur les modes de vie Pour construire la progression et la présentation des notions, nous avons décidé de nous appuyer sur les erreurs repérées chez les apprenants : apprenants qui ont déjà suivi un an de cours de français en Chine et qui suivent en France des cours de perfectionnement en français et apprenants débutants/ intermédiaires en Chine. Mais nous avons dû aussi nous plier aux exigences du programme officiel chinois qui va au-delà d’un niveau A1/A2 pour les étudiants débutants pour l’enseignement de la gram- maire (morphologie et syntaxe). Le manuel est prévu pour 144h d’enseignement par des lecteurs fran- çais essentiellement, les Chinois font un complément de 192h axées sur la phonétique et la grammaire expliquée en chinois, ce qui fait au total environ 340h d’enseignement en classe de langue. Notre problématique s’est articulée autour de la nécessité de concilier : – d’une part : une approche communicative et actionnelle de l’enseignement des langues vivantes fondée sur une approche linguistique énonciative et pragmatique, sur une approche interaction- niste ainsi qu’une approche constructiviste de l’apprentissage ; – d’autre part : une culture traditionnelle d’enseignement fondée sur une valorisation de la descrip- tion grammaticale de la langue plutôt que sur son usage, ainsi qu’un apprentissage « par cœur » et des méthodes d’enseignement de type behavioristes où la réflexion de l’étudiant n’est pas ou peu sollicitée. Dans l’élaboration des objectifs et des contenus, le problème de la norme s’est posé et a créé un certain nombre de difficultés que nous avons dû résoudre au préalable avec nos collègues chinois

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Élaboration d’un manuel de FLE pourl’enseignement en Chine : le poids de la norme linguistique

Christine CuetUniversité de Nantes

J’ai réalisé en collaboration avec une professeure de FLE et nos collègues chinois de l’Université Océa-nique de Chine (Qingdao) un manuel intitulé « Français, communication et pratique » qui a été publié en Chine en 2008 par la maison d’édition « High Education Press ». Il commence à être utilisé dans quelques universités chinoises et reçoit un accueil favorable, notamment dans les classes de langue étrangère 2. Ce manuel contextualisé pour la Chine présente une approche originale d’enseignement/apprentissage de la langue et de la culture française à partir de trois principes initiaux :

– étude du français oral actuel– comparaison interlinguistique chinois-anglais-français– comparaison interculturelle sur les modes de vie

Pour construire la progression et la présentation des notions, nous avons décidé de nous appuyer sur les erreurs repérées chez les apprenants : apprenants qui ont déjà suivi un an de cours de français en Chine et qui suivent en France des cours de perfectionnement en français et apprenants débutants/intermédiaires en Chine. Mais nous avons dû aussi nous plier aux exigences du programme officiel chinois qui va au-delà d’un niveau A1/A2 pour les étudiants débutants pour l’enseignement de la gram-maire (morphologie et syntaxe). Le manuel est prévu pour 144h d’enseignement par des lecteurs fran-çais essentiellement, les Chinois font un complément de 192h axées sur la phonétique et la grammaire expliquée en chinois, ce qui fait au total environ 340h d’enseignement en classe de langue.

Notre problématique s’est articulée autour de la nécessité de concilier :

– d’une part : une approche communicative et actionnelle de l’enseignement des langues vivantes fondée sur une approche linguistique énonciative et pragmatique, sur une approche interaction-niste ainsi qu’une approche constructiviste de l’apprentissage ;

– d’autre part : une culture traditionnelle d’enseignement fondée sur une valorisation de la descrip-tion grammaticale de la langue plutôt que sur son usage, ainsi qu’un apprentissage « par cœur » et des méthodes d’enseignement de type behavioristes où la réflexion de l’étudiant n’est pas ou peu sollicitée.

Dans l’élaboration des objectifs et des contenus, le problème de la norme s’est posé et a créé un certain nombre de difficultés que nous avons dû résoudre au préalable avec nos collègues chinois

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pour que le manuel puisse être accepté par le comité scientifique puis publié par la Maison d’Edition de l’Education Supérieure en Chine (High Education Press). Ces difficultés sont apparues en raison d’une représentation idéalisée d’un bel usage de la langue fondée sur les auteurs classiques et d’une vision normative de la langue française par les professeurs chinois ; celles-ci prennent appui sur les diction-naires de référence, en particulier « Le Petit Robert » pour la phonétique et les niveaux de langue ainsi que sur les descriptions des grammaires traditionnelles de type « Larousse, Grevisse… ».

J’illustrerai mon propos par quelques exemples significatifs qui soulignent ce poids de la norme, mais je tiens à souligner que nous avons réussi à faire accepter quelques-unes de nos propositions concer-nant l’oral dans ce manuel franco/chinois, dont nous montrerons quelques extraits. Des phrases fon-dées sur la construction thème/propos « tes raviolis chinois, ils sont délicieux » (ou l’inverse) et non la phrase sujet-verbe-objet classique « tes raviolis chinois sont délicieux », l’utilisation de marqueurs de la conversation comme « ah bon », « alors », « au fait », « à propos », l’interrogation sous la forme de phrase déclarative « tu viens ? » plutôt que « viens-tu » ou « est-ce que tu viens » ont dans un premier temps dérouté les professeurs chinois, mais nous sommes arrivés à un consensus, leur volonté étant que nous proposions un manuel innovant sur le plan de la communication tout en respectant le pro-gramme grammatical chinois. De ce fait, la progression grammaticale s’écarte de ce qui est préconisé dans le Cadre Européen de Référence pour les Langues, notamment dans les dernières leçons. D’autre part, il y a beaucoup de traductions en chinois, qui ne sont pas nécessaires pour aider à la compréhen-sion, mais la tradition de conception des manuels de langue étrangère en Chine l’impose.

I. La question de la norme en phonétique

A propos de l’évolution du système vocalique en français moderne, Le Petit Robert Electronique (2001) précise que « si l’on s’en tenait à noter la prononciation commune aux francophones, on aurait noté un seul son (archiphonème) pour les « voyelles à deux timbres «, par exemple E pour regrouper [e] et [è]

A pour [a] et [A], O pour [o] et [O] et OE pour [E] et [F]. Cette notation réduirait le système vocalique du français à 10 voyelles au lieu de 16. Mais la prononciation standard (notamment à Paris) conserve encore les oppositions [e]/[è] (ex. épée/épais) et [o]/[O] (ex. saute/sotte) (…). Pour les personnes faisant une différence entre [e] (fermé) et [è] (ouvert) en syllabe finale de mot, l’usage est de généraliser une prononciation [è] pour la graphie –ai ». Les Chinois se réfèrent à cette prononciation du français standard, issue de travaux datant des années 60 comme ceux de Pierre Léon (1966), et ils vérifient la prononciation des mots dans les dictionnaires qui proposent ces transcriptions phonétiques normatives. Ils imposent donc des règles très précises concernant la prononciation du [é] et du [è] que nous avons choisie à titre d’exemple.

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Nous avons bien sûr proposé cette distinction dans notre manuel :

Orthographe 拼写 : La transcription de /è/ 音标 [è]Observez. Que remarquez-vous ? 您注意到了什么 ?Hélène/EtiennePère/Mère/Pierre

Les prénoms français 法国人的名字 (leçon 1)

1. Les sons  [é]/[è]音素 [é]/[è]

(femme 女人) Juliette, Hélène, Gaëlle, Estelle,Isabelle, Eve, Tiphaine(homme 男人) Michel, Daniel, Etienne, Pierre(femme) Mélanie, Elise(homme) Barnabé, Timothée, Olivier, Eric

Phonétique : Le découpage en syllabes语音:音节的划分I-sa-belle Mi-chel [é] ou [è] ?Mé-la-nie Ti-mo-thée [é] ou [è] ?

Que remarquez-vous à l’oral ? 您注意听到了什么?A la finale du mot, consonne + voyelle = voyelle fermée ouverte在词尾,辅音 + 元音 = 闭口元音开口元音A la finale du mot, consonne + voyelle + consonne = voyelle fermée ouverte

Mais ceci se réfère à la règle courante moderne : [é] en syllabe ouverte/[è] en syllabe fermée, la distinc-tion n’est véritable que dans la position syllabe fermée où le [è] s’impose (exemple : père, mer, terre…). Dans les autres positions, le [E] est neutralisé, il y a aussi des variations régionales, à titre anecdotique, je me souviens des moqueries de mes camarades de collège quand j’avais 12 ans quand mon père a été muté à Lorient. Ma prononciation brestoise était du lait, du poulet, le Blavet avec [é] fermé alors que les Lorientais prononçaient ces mots avec [è] ouvert.

Le problème n’est pas celui de la prononciation du mot isolé, tel qu’il apparait dans la nomenclature du dictionnaire, mais plutôt celui du mot inséré dans la phrase. Les sons s’influencent les uns les autres, et le français anticipe la production des voyelles en fonction de l’articulation des consonnes. Notre constat est que l’effort d’articulation des étudiants chinois pour distinguer voyelle fermée/ouverte gêne la flui-dité de leurs productions. A titre d’exemple, nous avons travaillé sur la phrase « j’ai mangé du poulet ». En ne faisant plus attention à l’articulation du [E] et au vu des enregistrements effectués en classe, les étudiants se sont rendu compte que leur prononciation s’était améliorée, le travail étant axé sur le rythme de la phrase et la correction des phonèmes en discours, à partir des principes de la méthode verbo-tonale de correction phonétique.

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J’ai demandé à plusieurs étudiants français de chanter « A la claire fontaine ». Pour la dernière phrase « jamais je ne t’oublierai », les deux [E] sont prononcés de manière à peu près identique, soit fermé soit ouvert ou moyen, ce qui montre que les sons s’influencent dans la phrase et qu’il y a donc euphonie. Et de plus que la règle apprise traditionnellement à l’école [é] pour le futur/[è] pour le conditionnel n’est pas dans ce cas mise en pratique. Pourquoi vouloir de ce fait l’appliquer pour l’enseignement en FLE ? J’ai donc proposé dans un second temps dans le manuel :

Le masculin et le féminin阳性与阴性Que remarquez-vous au masculin ?阴阳性 请指出阳性的发音特点。

Il est ... Elle est...

français, anglais, japonais française, anglaise, japonaise

danois, suédois, chinois danoise, suédoise, chinoise

Mais les Chinois, sans me demander mon avis, ont tout recorrigé en [è] pour la publication comme s’il s’agissait d’une erreur de ma part, malgré l’explication dont ils n’ont pas tenu compte.

II. La question de la norme en morphosyntaxe

II.1 La négationJ’ai choisi l’exemple de la négation. L’élément négatif précède le verbe en chinois ainsi qu’en anglais (sauf quelques cas particuliers). De ce fait, l’élément « pas » est parfois omis en français par les étu-diants débutants qui ne le reconnaissent pas comme l’élément principal de la négation en français (« je ne vais à Paris » pour « je ne vais pas à Paris/je vais pas à Paris »). D’autre part les professeurs chinois insistent sur le « ne » présent à l’écrit bien qu’il soit assez peu présent à l’oral dans la conversation ordinaire et préfèrent insister sur l’omission du [e] caduc à l’oral. On peut donc montrer qu’en anglais l’élément négatif « not » est placé après les verbes « to be » et modaux et faire remarquer que l’élé-ment principal en français est la particule « pas » toujours placée après le verbe dans les temps simples et après l’auxiliaire dans les temps composés.

La liaison facultativeIl est anglais :– [iléBglé]– [il è tBgl è]ai se prononce [é] ou [è]dans « anglais ».ai se prononce [è] dans « anglaise ».

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Observer, comparer 观察,比较La phrase négative 否定句Je ne peux pas.Elle ne répond pas.Je ne comprends pas.Je ne parle pas français.

Comparez la place de l’adverbe négatifdans les 3 langues.请比较3种语言中否定副词的位置。

I cannot. 我不能。She does not answer. 他不能回答。I don’t understand. 我不懂。I don’t speak french. 我不会说法语

Dans notre manuel, le français est actuel, ni de style familier ni de style soutenu, au plus près du fran-çais oral des jeunes gens ou adultes modernes et cultivés. Nous avons créé des personnages, jeunes étudiants, jeunes travailleurs et adultes vivant à Nantes et dans la région des Pays de la Loire, sans oublier la visite obligatoire à Paris. Les Chinois n’ont pas voulu transiger, considérant qu’il faut connaître le français « standard » en priorité et que les étudiants apprendront la prononciation qu’ils jugent « fa-milière/populaire » pendant leur séjour en France. C’est pourquoi nous avons dû conserver la particule « ne » dans les dialogues, à l’écrit comme à l’oral. L’omission de la particule « ne » n’a pu faire que l’objet d’une remarque à partir d’un extrait de chanson dans la partie « culture et modes de vie » (leçon 6), ce que je considère déjà comme très positif :

Fais pas ci, fais pas ça d’après Jacques DutroncFais pas ci, fais pas çaViens ici, mets-toi làAttention, prends pas froidMange ta soupeFais dodoDis papa, dis mamanFais pas ci, fais pas ça...

Remarquez :Dans la conversation courante, la particule « ne » de la négation est souvent omise.注意:在日常对话中« ne » 经常省略。

II.2 La morphologie verbaleL’enseignement de la morphologie verbale a aussi été une source de difficulté. Il n’y a pas de flexion verbale en chinois. La flexion verbale dans les langues indo-européennes privilégie la valeur tempo-relle (passé/présent/futur) alors que l’absence de flexion en chinois privilégie la valeur aspectuelle (en particulier accompli/inaccompli) qui est marquée par des particules et des adverbes temporels. L’ap-prentissage de l’anglais fait découvrir la notion de flexion verbale, limitée à deux formes au présent de l’indicatif. Cette acquisition préalable facilite l’apprentissage de la conjugaison française.

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去 (qù) to go aller

我去 I go je vais

你去 you go tu vas

他去  he goes il va

我们去 we go nous allons

你们去 you go vous allez

他们去 they go ils vont

Les étudiants chinois sont confrontés à l’apprentissage des verbes irréguliers courants du français comme « être, avoir, aller, faire, etc. », et les professeurs chinois tiennent à la présentation classique des verbes en 3 groupes, conjugués à toutes les personnes. Le choix entre les pronoms personnels « nous » et « on » en début d’apprentissage a posé problème alors que « on » permet de réduire le nombre de formes à mémoriser et que c’est la forme la plus fréquente dans la conversation. Ainsi des phrases comme « on y va ? On prend le tram ou le bus ? » sont bien plus courantes à l’oral que « nous y allons/allons y ? Nous prenons le tram ou le bus ?/ prenons-nous le tram ou le bus ? ». Cela a finalement été accepté dans les dialogues, même si nous avons dû présenter la conjugaison des verbes à toutes les personnes dès les premières leçons. Nos interlocuteurs ont compris notre manière de procéder : proposer seulement les formes dont les apprenants ont besoin pour s’exprimer dans un premier temps, puis introduire les autres formes plus tard, au fur et à mesure que les connaissances des apprenants et la part de l’écrit augmentent, le principe étant qu’ils puissent utiliser correctement ces formes dès les débuts de leur apprentissage. A titre d’exemple de dialogue (leçon 2) :

Situation 1 : A la gare. Thomas et Li Li vont à la cité universitaire (leçon 2).情景1:在火车 Thomas 和李丽正在去大学城。

Li Li : Qu’est-ce qu’on fait ? On va à la cité universitaire ?Thomas : Oui. On prend le tram et le bus. Tiens, voici un ticket. Je prends ta valise et ton sac.Lili : Merci. On y va.

1 Les pronoms personnels « nous » et « on »人称代词 « nous » 和 « on »

Nous allons à la cité U = On va à la cité U.Nous prenons le tram = On prend le tram. A l’oral, les Français utilisent rarement le pronom « nous ». Ils utilisent le pronom « on ». 在口语中法国人极少用“我们”而使用“on”。

Cependant, dans les cours donnés parallèlement par les Chinois, tous les points de grammaire sont exposés de manière exhaustive, dès le début des cours, ce qui montre bien la difficulté à s’entendre sur des points essentiels de méthodologie dans la conception d’un cours de langue. Les Chinois sont convaincus que les étudiants échoueront aux examens nationaux et aux tests de français si la gram-

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maire n’est pas enseignée à la manière chinoise (explication des règles et exercices d’application sys-tématiques). Cette opinion semblerait provenir de leur constat que certains enseignants français « qui enseignent la méthode communicative » ne travailleraient pas suffisamment les points grammaticaux ou n’auraient pas les connaissances théoriques suffisantes pour les expliciter (il est vrai que beaucoup de lecteurs en Chine n’ont pas de formation FLE, ils viennent en Chine pour apprendre le chinois, or il est évident qu’il ne suffit pas d’être locuteur natif pour être capable d’enseigner une langue).

Pour les langues indo-européennes, les données de l’acquisition montrent que l’émergence des caté-gories de temps ou d’aspect se fait en priorité sur des verbes irréguliers fréquents, dans l’acquisition de L1 comme dans celle de L2. Pour l’acquisition du français langue 2, la forme de base avant l’acqui-sition de la temporalité morphologique serait l’infinitif et la forme réalisant le plus tôt le passé serait le participe passé sans ou avec l’auxiliaire.

C’est aussi le constat pour les étudiants chinois débutants qui en parole spontanée utilisent souvent le verbe à l’infinitif « Lili et Hong Yuan, elles prendre (le) train », le marquage du passé ou du futur étant réalisé par des adverbes comme « hier » ou « demain ». La présentation systématique des verbes français avec l’utilisation des tableaux de conjugaison à apprendre par cœur à l’oral et à l’écrit est compliquée (par exemple Le Bescherelle ou ouvrage de ce type), d’où la nécessité de faire travailler les étudiants sur les formes fréquentes de l’oral dans les dialogues proposés. A noter qu’une forme erronée comme [jé travaJ] peut correspondre à une difficulté de prononciation [e] /[é] ou à un non arrondissement des lèvres pour prononcer [je] et pas forcement à une erreur de conjugaison. C’est le contexte de la production qui permet au professeur de comprendre où est l’erreur, si elle a une origine phonétique ou morphologique. L’observation tend à montrer que [travaJé] est l’élément clé de la forme passée, distinguée de la forme du présent [travaJe] (avec parfois un [e] d’appui) dans la construction de l’interlangue. L’évaluation devient plus évidente quand sont distinguées des formes comme [prBndr] / [prBn] et [pri].

III. La question de la norme en sémantique

III.1 Les registres de langueUn problème longtemps débattu a été celui des registres de langue. Le Petit Robert note les « variantes qu’on attribue à des “niveaux de langue” elles sont signalées avec le plus de précision possible (…). De l’emploi réservé à la langue écrite et à des discours “soutenus” (notés ici littér : “littéraire”) aux emplois “familiers” (fam.), diverses nuances sont possibles. Il faut en distinguer les usages qui constituent de véritables signaux d’appartenance sociale comme arg. (”argot, argotique”) ou pop. (”populaire” réservé aux emplois qui dénotent une scolarisation insuffisante dans certains milieux sociaux défavorisés). D’autres marques s’appliquent à des contenus qui ne peuvent être exprimés sans danger de choquer, tels vulg. (“vulgaire”) ou encore qui manifestent une attitude hostile et violente, du péj. (“péjoratif”) à l’insulte et à l’injure raciste ». Les Chinois nous ont demandé d’utiliser seulement un lexique standard, or dans la conversation courante on utilise souvent des mots différents pour exprimer une même no-tion. Il est important de connaître ces mots issus de l’argot ou de parlers populaires mais qui ont perdu cette connotation actuellement, pour comprendre le français oral courant. A titre d’exemple :

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Formel/soutenu Courant/familier Familier

Un amiJe suis fatiguéUn livreune voitureune femmeun homme

Un copain/un amiJe suis crevé/je suis fatiguéUn bouquin/un livreUne bagnole/une voitureUne nana/une femmeUn type/un mec/un homme

Un poteJe suis nase, je suis HS Un bouquinUne caisseUne meuf (argot)Un mec

Des mots comme « bouquin, copain, bagnole… » font partie des doublons courants mais ont été jugés selon une norme ancienne comme familiers voire argotiques par les Chinois. Or il s’agit bien d’une spé-cificité du français actuel : si ami et copain ou livre et bouquin sont employés indifféremment dans l’oral courant, il n’y a qu’un seul mot pour traduire la notion en anglais et en chinois. D’où cette représentation tenace chez les professeurs chinois qui ont refusé qu’on utilise les doublons que nous aurions pourtant notés comme familiers/courants. Nous supposons que ceci est dû aussi à l’habitude de présenter des listes de vocabulaire standard traduit du français en chinois, soit un mot pour une notion.

ChinoisAnglaisFrançais

péng youA friendUn copain/un ami

ShūA bookUn bouquin/un livre

Je ne pense pas que j’aurais utilisé la plupart de ces mots dans les dialogues du manuel. Mais, pour un étranger qui vient continuer ses études en France, il est nécessaire de les connaître et de les comprendre, puisqu’ils sont couramment utilisés par les Français (le manuel s’adresse à de jeunes étu-diants qui poursuivront leurs études en France et qui, dans un premier temps, auront probablement des difficultés à comprendre les jeunes Français). En revanche, nous pensons qu’il y a très souvent un phé-nomène d’étrangeté ressenti par les Français quand l’étranger les utilise, même dans une conversation familière où ils sont utilisés correctement dans le bon contexte situationnel. J’aurais fait une remarque préconisant l’utilisation en production du mot « standard ». A titre d’exemple, j’ai entendu récemment dans une soutenance de thèse un collègue disant « il y a un truc que je ne comprends pas », ce que j’ai relevé sans m’en formaliser alors que j’ai déjà repris le mot « truc » dans la bouche de mes étudiants chinois. Intuitivement, je préfère une formulation plus formelle du type « quelque chose », même si, pour comprendre ce mot de l’oral, nous avons travaillé sur la phrase « c’est quoi, ce truc ? / qu’est-ce que c’est ? » quelques minutes dans une leçon.

Les Chinois ont accepté seulement quelques mots du registre familier courant. Les encadrés n’ont pas posé de problème, pour les mots familiers sans connotation particulière (un copain, marrant, chouette, prendre un pot, ça marche, super ! mince ! zut ! ok ! etc…). Mais par exemple, pour les odeurs, « ça sent bon/ça pue » n’a pas été relevé (dans LRE, ce verbe est considéré comme un intensif et non comme un terme familier) alors que la représentation chez nos étudiants français est qu’il s’agit d’un terme fami-lier, ce que nous avions aussi noté dans le manuel sans avoir préalablement vérifié dans le dictionnaire.

III.2 Les troncationsUne autre difficulté a concerné les troncations et les sigles qui correspondent à un « écourtement des formes qui s’étend et s’accélère dans tous les registres de la langue » (LRE), des mots courants

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comme « ciné, météo, écolo », et des mots assez familiers comme « appart, info, intox, impec, mob, pro, etc. ». D’autres mots font l’objet d’un double phénomène de troncation avec suffixation populaire, qui se manifeste dans de nombreux mots apparentés à l’argot : « alcoolo, apéro, dico, dirlo, etc. ». Nous avons dû persuader nos interlocuteurs chinois que les étudiants ne disent généralement pas « je vais à la bibliothèque universitaire » ni « on va au restaurant ce soir ». A titre d’exemple, nos explications et nos encadrés, portant sur quelques abréviations courantes dans le milieu étudiant :

la fac = La faculté la BU = La bibliothèque universitaire le resto U = Le RU / Le restaurant universitaire le resto = le restaurant le ciné = le cinémala télé = la télévisionun prof = un professeur

Observer, mémoriser 观察,记忆Les abréviations Les Français utilisent beaucoup d’abréviations dans leurs conversations quotidiennes. Ils aiment les mots courts. Une hypothèse est l’influence de l’anglais. Les Français pré-fèrent utiliser des mots courts anglais plutôt que des mots longs français (exemple : week-end (2 syllabes)/fin de se-maine (3 syllabes) ; walkman/baladeur ; meeting/réunion).法国人在日常会话中经常使用缩略语。他们喜欢短小的词语。这可能是受到了英语的影响。法国人喜欢使用英语的短词来替代法语的长词(用2个音节的 week-end 代替3个音节的 fin de semaine,用 walkman 代替 baladeur,用 meeting 代替 réunion)。

IV. Les interactions et la notion de politesse

Un problème débattu a été celui de la longueur des dialogues, surtout dans les premières unités.

Situation 2 : 情景 2 (leçon 1)A la gare. Thomas et Marion accueillent Li Li.在火车站。 Thomas 和 Marion 接李丽。

Thomas : Bonjour ! Bienvenue à Nantes ! Je m’appelle Thomas et toi ?Li Li : Bonjour, enchantée, je m’appelle Li Li.Marion : Moi, c’est Marion. Tu vas bien ?Li Li : Oui, je suis contente d’être à Nantes !

Le dialogue initial se poursuivait par :« Thomas : A bientôt, Marion, bye.Marion : A bientôt, salut Thomas, au revoir Lili. (plus formel avec l’étrangère)Li Li : Au revoir Marion, à bientôt. » (Li Li va ensuite à la cité U avec Thomas)

Ceci correspond à une idée largement répandue que plus un dialogue est court, plus il est facile à com-prendre et à mémoriser. Or, je n’en suis pas persuadée. Par ailleurs, il ne s’agit ni de répétitions ni de com-plexification des dialogues inutiles, mais de rituels de politesse et de normes d’interactions en français où

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les « bonjour », « merci », « au revoir », les reprises des mots des interlocuteurs et les marques d’assenti-ment sont omniprésentes. A posteriori, je pense que je n’aurais pas dû céder. Il est vrai que ces marques existent peu en chinois (les Chinois ne répondent pas à votre bonjour dans les magasins sauf s’ils ont l’habitude de voir des Occidentaux et ils ne disent pas « merci » à la serveuse qui apporte les plats dans un restaurant ou à l’employé du supermarché puisque c’est leur travail et qu’ils sont payés pour ça).

Un extrait de dialogue (leçon 8) pourrait correspondre à la façon de procéder des Chinois : Caroline prend ses huitres et ses crevettes et s’en va. Mais il manque les marques de clôture qui rendraient ce dialogue plus plausible en français, il aurait dû se terminer par des remerciements et des salutations. C’est seulement, face à une relecture attentive de l’ensemble du manuel publié, que nous nous ren-dons compte de ce manque dans quelques dialogues :

Situation 2 : Matthieu et sa mère Caroline font les courses au supermarché Carrefour. Dimanche prochain, elle a des invités pour le réveillon de Noël (leçon 9).Matthieu 和他妈妈 Caroline 为圣诞晚餐购物。

Caroline : Tu n’as pas oublié la liste des courses, j’espère.Matthieu : Non, non, c’est bon, je l’ai. Tiens ! Alors, on commence par quoi ?Caroline : La viande et les légumes. Il nous faut une pintade, deux citrons, des olives, des oignons, et des pommes de terre. Je vais chercher tout ça. Tu prends la salade et les fruits ?Matthieu : J’y vais. On se retrouve devant le rayon poissonnerie.

Le vendeur : Et pour vous, Madame ?Caroline : Deux douzaines d’huîtres et un kilo de crevettes, s’il vous plaît.Matthieu : Tu prends des crevettes ?Caroline : Tu sais bien que mamie n’aime pas beaucoup les huîtres.

En revanche, dans des situations plus formelles, nous avons insisté sur ces marques de l’oral :

Situation 1 : Caroline, la mère de Matthieu répond au téléphone (leçon 6)Caroline, Matthieu 的母亲回电话。

Caroline: Allo ?Guillaume : Bonjour Madame, c’est Guillaume. Pourrais-je parler à Matthieu, s’il vous plaît ?Caroline  : Désolée, il est sorti. Voulez-vous lui laisser un message ?Guillaume : Pouvez-vous lui dire que Guillaume a appelé ?Caroline : Oui, bien sûr.Guillaume : Merci. Au revoir Madame.Caroline : Au revoir.

Mémoriser 记住Comment demander à parler à quelqu’un如何要求与某人通话Pourrais-je parler à Matthieu? Je peux parler à Matthieu ?Est-ce que je peux parler à Matthieu ?

Élaboration d'un manuel de FLE pour l'enseignement en Chine | 355

Pour reprendre l’exemple des magasins chinois, notre comparaison interculturelle à partir de nos ob-servations et d‘entretiens avec des professeurs chinois, la vendeuse ne dit pas bonjour mais va droit au but quand vous regardez un article « vous voulez ça ? » et vous propose de marchander si vous semblez intéressé. Une cliente française qui entre dans un magasin de vêtements un peu chic est habituée au « bonjour » et pourquoi pas à une remarque sur le temps qu’il fait ou sur la nouvelle collection qui vient d’arriver, avant l’entrée en matière, à savoir ce que la cliente désire acheter ou si elle veut juste regarder. En Chine, nous avons donc ressenti dans un premier temps un « choc culturel », avant de nous habituer à cette façon d’interagir. Nous l’interprétons comme une menace pour la face négative (entrée dans le territoire de l’autre) qui s’exprime différemment dans les deux cultures. Il s’agirait en Chine d’établir tout de suite la relation vendeur/client objective sans le côté relationnel qui fait qu’une cliente en France repartira parfois avec un objet qu’elle n’avait pas vraiment l’intention d’acheter pour ne pas déplaire à la vendeuse convaincante et sympathique ou ne pas « perdre la face » devant sa bienveillance ou ses compliments. La discussion en Chine portera sur la négociation de prix et dans le cas où la réponse est non « je n’achète pas », en général la vendeuse se désintéresse complètement de vous. En revanche en France les remarques du type « Vous avez besoin d’aide ? Je trouve que ça vous ira parfaitement, c’est tout à fait votre style, on dirait que c’est fait pour vous… N’est-ce pas ?… » impliquent l’assenti-ment, le remerciement qui sont une forme d’intrusion dans le territoire de l’autre, ce que ne font pas culturellement les Chinois.

Il est donc particulièrement utile de travailler sur l’organisation du scénario. La description de situations de communication à l’aide de scénarios permettra d’identifier et de décrire les processus mis en jeux dans des situations de communication stéréotypées qui renvoient à la plupart des actes de parole de la vie quotidienne, ce qui correspond apriori aux besoins du public visé (débutants et intermédiaires). L’utilisation des scénarios dans un cadre intégrant l’ensemble des aspects de l’analyse linguistique per-met en effet la mise en relation des contraintes lexicales, syntaxiques, sémantiques et pragmatiques issues de la description en scénarios. Il s’agit donc d’un travail d’intégration de tous les domaines de l’analyse linguistique. 

Schéma du scénario1 :• La prise de contact ;• La description de l’acte de communication avec les structures grammaticales et lexicales propres

à l’acte de langage ;• La conclusion ;• Salutations, remerciements.

Notre approche distingue les opérations de haut niveau (la construction du scénario mais aussi les comparaisons interculturelles et interlinguistiques où l’activité métalinguistique et métacognitive peut favoriser l’attention sur les formes et la procéduralisation des connaissances) et les opérations de bas niveau (en français, lexique à mémoriser, structures syntaxiques, morphologie à automatiser). A titre d’exemple le scénario du dialogue de la prise de rendez-vous chez le médecin correspond exactement à un dialogue authentique enregistré.

1. La notion de scénario est apparentée à celle de « script » (Schank 1977) ou de « frames » (« Minsky » 1975) en psychologie cognitive).

356 | Quel français enseigner ? – Partie VIII

Situation 2 : Matthieu prend rendez-vous chez le médecin (leçon 6).Matthieu 在医生那儿约会La secrétaire : Allo ? Ici le cabinet du docteur Lesage.Matthieu : Bonjour Madame, je voudrais un rendez-vous avec le Docteur Lesage.La secrétaire : J’ai de la place cette semaine, mercredi ou jeudi.Matthieu : Mercredi je ne peux pas, jeudi c’est possible. A quelle heure ?La secrétaire : 11h 15 ou 16h 30, qu’est-ce que vous préférez ?Matthieu : 16h 30.La secrétaire : D’accord. A quel nom ?Matthieu : Tournier, Matthieu Tournier. La secrétaire : Votre numéro de téléphone ?Matthieu : C’est le 06 07 22 51 39.La secrétaire : C’est noté Monsieur Tournier. Jeudi prochain, 16h30.Matthieu : Merci beaucoup, au revoir Madame.La secrétaire : Au revoir, à jeudi.

Conclusion

Dans une prochaine révision du manuel, je pense proposer des dialogues plus longs, dès les premières leçons et je ferai des remarques pour présenter plus explicitement la politesse française et son expres-sion linguistique/culturelle. L’étrangeté d’un dialogue produit par mes étudiants chinois me semble en effet ne pas être toujours liée aux phrases qui peuvent être correctes en français mais au fait que ça ne se « fait » pas ainsi en français par des locuteurs natifs. Je dépasse ainsi le stade de ça ne se « dit » pas ainsi en français (car les Chinois font aussi beaucoup de phrases correctes qui ne se diraient pas en français actuel). La culture s’inscrit dans la langue, dans l’interaction, ce qui est différent d’un simple travail sur la comparaison entre les modes de vie. En s’appuyant sur les recherches concernant les interactions verbales (Kerbrat-Orecchioni 1990, Castellotti et Moore 2008) ou l’étude des grands corpus oraux, il est possible de faire des choix concernant la langue à enseigner, langue vivante et évolutive à l’oral avec des normes partagées sur le plan communicatif. On peut donc imaginer des dia-logues qui semblent un peu « répétitifs » ; où l’on parle « pour ne rien dire » selon les Chinois, mais qui pourraient correspondre à des dialogues vraisemblables/authentiques de la vie ordinaire et présenter ainsi la manière d’interagir en français dès le début de l’apprentissage. Je tiens à préciser que je n’ai pas de doute sur la valeur des dialogues fabriqués en fonction des objectifs de la leçon présentée, ces dialogues doivent seulement être au plus près de ce que nous constatons vraiment dans la réalité sur le plan des interactions.

Par ailleurs, l’appui sur l’anglais, langue étrangère apprise en premier va tout à fait dans le sens des recherches actuelles sur le plurilinguisme (Coste, Moore, Zarate (1997), Castellotti, Moore (2008), Za-rate, Lévy, Kramsch, (2008) et a des effets très positifs sur la construction d’une nouvelle compétence langagière par notre public.

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Références bibliographiques

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