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PUBLICITÉ LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Lundi 13 décembre 2O1O El Watan Le chef de la délégation de la société civile américaine, David Lappiat, a déclaré que le Maroc ne raconte que des «menson- ges» et a appelé à la mobilisation en faveur du peuple sahraoui Un journaliste américain est revenu complètement boule- versé des camps des réfugiés, où il a découvert la «grossière» manipulation dont il a été victime au Maroc. Lire en page 13 M algré son âge avancé et la menace terroriste qui plane sur la région, Mohamed Tafarakt tient toujours à son lopin de terre : «Les bombardements ont cessé. J’en profite pour aller semer quelques graines de pois dans mon champ. L’opération militaire peut reprendre à tout moment.» (Suite page 3) A. Tahraoui L e juge du tribunal correction- nel de Larbaâ Nath Irathen a rendu, hier, son verdict dans l’af- faire des quatre chrétiens du vil- lage de Aït Atteli, dans la même circonscription. Les trois préve- nus – Abdenour Raïd, Nacer Mo- krani et Idir Haoudj – écopent de 2 mois de prison avec sursis. (Suite page 2) Nordine Douici L’Algérie y adhère après plusieurs années de tergiversations P 4 DESERTEC N° 6122 - Vingt et unième année - Prix : Algérie : 10 DA. France : 1 . USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com LA PRESSION MAINTENUE SUR LES MAQUIS PEINES DE PRISON AVEC SURSIS POUR 4 CHRÉTIENS RATISSAGE EN KABYLIE DES AMÉRICAINS DÉNONCENT LA TROMPERIE DE RABAT RÉFUGIÉS SAHRAOUIS LARBAÂ NATH IRATHEN (TIZI OUZOU) RACHID ALI YAHIA. ANCIEN MILITANT DU PPA Ce vieux militant de la cause berbère est plus que jamais convaincu que l’idée d’une Algérie algérienne est désormais sortie de la Kabylie, dans laquelle on a voulu l’emprisonner, pour pénétrer d’autres régions du pays. «JE SUIS REVENU POUR DÉFENDRE L’IDÉE D’UNE ALGÉRIE ALGÉRIENNE» Lire l’interview réalisée par Saïd Rabia en pages 6 et 7 PHOTO : H. LYES PHOTO : H. LYES P ortés disparus en haute mer jeudi dernier, 36 candidats à l’émigration clandestine ont été interceptés et arrêtés, avant-hier dans l’après-midi, selon des sources sûres, par les gardes-côtes tunisiens de la ville de Tabarka. Les familles des harraga, qui ont confirmé l’information, nous ont déclaré que leurs enfants avaient embarqué mardi dernier à partir des plages de Seybouse et Sidi Salem. Cette interception intervient quelques jours seulement après celle qui a concerné une centaine de harraga qui avaient pris le large mardi dernier à partir des côtes oranaises, pour tenter de rejoindre la rive nord de la Médi- terranée, sur la côte ibérique. (Suite page 2) M.-F. Gaïdi PHOTO :DR 36 harraga originaires des wilayas de l’est du pays ont été interceptés par les gardes-côtes tunisiens samedi dernier après trois journées d’angoisse vécues par leurs familles Rien ne semble endiguer le phénomène de l’émigration clandestine, malgré le durcissement des mesures de contrôle et de répression. Rien n’arrête les harraga harraga UNE CENTAINE INTERCEPTÉE À ORAN, 30 DÉBARQUENT EN TUNISIE

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LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Lundi 13 décembre 2O1OEl Watan

● Le chef de la délégation de la société civile américaine, David Lappiat, a déclaré que le Maroc ne raconte que des «menson-

ges» et a appelé à la mobilisation en faveur du peuple sahraoui ● Un journaliste américain est revenu complètement boule-versé des camps des réfugiés, où il a découvert la «grossière» manipulation dont il a été victime au Maroc. Lire en page 13

M algré son âge avancé et la menace terroriste qui plane sur la région, Mohamed Tafarakt tient toujours à son

lopin de terre : «Les bombardements ont cessé. J’en profi te pour aller semer quelques graines de pois dans mon champ. L’opération militaire peut reprendre à tout moment.» (Suite page 3) A. Tahraoui

Le juge du tribunal correction-nel de Larbaâ Nath Irathen a

rendu, hier, son verdict dans l’af-faire des quatre chrétiens du vil-lage de Aït Atteli, dans la même

circonscription. Les trois préve-nus – Abdenour Raïd, Nacer Mo-krani et Idir Haoudj – écopent de 2 mois de prison avec sursis.(Suite page 2) Nordine Douici

L’Algérie y adhèreaprès plusieurs années de tergiversations P 4

DESERTEC

N° 6122 - Vingt et unième année - Prix : Algérie : 10 DA. France : 1 €. USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com

LA PRESSION MAINTENUE SUR LES MAQUIS

PEINES DE PRISON AVEC SURSIS POUR 4 CHRÉTIENS

RATISSAGE EN KABYLIE

DES AMÉRICAINS DÉNONCENT LA TROMPERIE DE RABAT

RÉFUGIÉS SAHRAOUIS

LARBAÂ NATH IRATHEN (TIZI OUZOU)

RACHID ALI YAHIA. ANCIEN MILITANT DU PPA

■ Ce vieux militant de la cause berbère est plus que jamais convaincu que l’idée d’une Algérie algérienne est désormais sortie de la Kabylie, dans laquelle on a voulu l’emprisonner, pour pénétrer d’autres régions du pays.

«JE SUIS REVENU POUR DÉFENDRE L’IDÉE D’UNE ALGÉRIE ALGÉRIENNE»

Lire l’interview réalisée par Saïd Rabia en pages 6 et 7 PH

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Portés disparus en haute mer jeudi dernier, 36 candidats à l’émigration clandestine ont été interceptés et arrêtés, avant-hier dans l’après-midi, selon des sources sûres, par

les gardes-côtes tunisiens de la ville de Tabarka. Les familles des harraga, qui ont confi rmé l’information, nous ont déclaré que leurs enfants avaient embarqué mardi dernier à partir des

plages de Seybouse et Sidi Salem. Cette interception intervient quelques jours seulement après celle qui a concerné une centaine de harraga qui avaient pris le large mardi dernier à partir des côtes oranaises, pour tenter de rejoindre la rive nord de la Médi-terranée, sur la côte ibérique. (Suite page 2) M.-F. Gaïdi

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■ 36 harraga originaires des wilayas de l’est du pays ont été interceptés par les gardes-côtes tunisiens samedi dernier après trois journées d’angoisse vécues par leurs familles

■ Rien ne semble endiguer le phénomène de l’émigration clandestine, malgré le durcissement des mesures de contrôle et de répression.

Rien n’arrête les harragaharraga

UNE CENTAINE INTERCEPTÉE À ORAN, 30 DÉBARQUENT EN TUNISIE

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Suite de la page 1

C’est dire si le phénomène prend des proportions impor-tantes ces derniers temps. Les

familles des harraga interceptés à Tabarka, qui avaient perdu tout contact avec eux, ont décidé d’aler-ter le Groupement territorial des garde-côtes (GTGC) de Annaba. Aussitôt, d’importants moyens ma-rins ont été déployés par le GTGC à la recherche des deux embarcations avec à leur bord 17 et 19 jeunes har-raga. Appelés à la rescousse, deux avions militaires de la base aérienne 142 de Boufarik ont participé aux recherches qui ont concerné toute la façade maritime algérienne. Pour un bilan négatif, cependant. Les autori-tés italiennes et espagnoles ont été également saisies de la disparition des deux embarcations ; leurs re-cherches ont été aussi vaines. Originaires de Skikda, El Tarf et An-naba, les 36 candidats à l’émigration clandestine, dont l’âge varie de 20 à 39 ans, ont dérivé vers les eaux ter-ritoriales tunisiennes vu le caractère de leurs embarcations de fortune, les vents en haute mer et surtout leur inexpérience dans le domaine de la navigation maritime. La sœur d’un harrag de Skikda a ap-pelé, avant-hier, les garde-côtes de Annaba pour leur dire : «A mon der-nier appel, il m’a informé qu’ils sont près des plages tunisiennes. Depuis, j’ai perdu tout contact avec lui.» D’autres parents nous ont confi rmé que les 36 clandestins ont été «ac-cueillis» par les garde-côtes tuni-siens et reconduits pour les besoins d’identifi cation. Quel sera leur sort ? Seront-ils libérés ou enfermés dans les centres de rétention tunisiens, aux côtés de leurs compatriotes ?

Tant de questions que les parents et proches des 36 harraga se posent d’ores et déjà. Leurs craintes sont d’autant plus justifi ées lorsqu’on sait que plusieurs ONG internationales militant pour la défense des droits des migrants ont déclaré que 300 harraga croupissent actuellement dans les centres de rétention tuni-siens. Ces ONG ont même fait état de l’existence, en plus d’un centre à la périphérie de Tunis et d’un autre entre la ville de Gabès et la frontière libyenne, de 11 camps d’enferme-ment secrets dont la réalisation a été fi nancée par l’Italie en contrepartie de sa coopération dans la lutte contre l’immigration clandestine. Une coo-pération instituée par deux accords bilatéraux dont le premier remonte à 1998. A l’époque, l’Italie, par cet

engagement économique vis-à-vis de la Tunisie, a déboursé plusieurs milliards de lires en trois ans pour l’industrie, dont 500 millions de li-res pour la réalisation en Tunisie de centres de rétention, précisent ces organisations humanitaires. Kamel Belabed, porte-parole du col-lectif des familles de harraga dispa-rus en mer, le confi rme : «Ce chiffre de 300 est important et précis. Le nombre est accablant, mais reste probable et je ne serais pas surpris si on me disait qu’il y en a davantage.» Ainsi, les familles de harraga atten-dent toujours pour connaître le sort réservé à leurs enfants. Elles espè-rent l’intervention de la représenta-tion diplomatique algérienne dans le pays de Ben Ali pour le rapatriement des 36 jeunes harraga. M.-F. G.

UNE CENTAINE INTERCEPTÉE À ORAN, 30 DÉBARQUENT EN TUNISIE

Rien n’arrête les harraga

RAPPELS ET AUGMENTATIONS POUR LA FORMATION PROFESSIONNELLE

Promesse de régler le dossier avant l’été

Deux à trois mois de prison avec sursis

Suite de la page 1

Ces quatre prévenus ont été jugés pour le chef d’inculpation d’«ouverture de lieu de culte sans autorisation de

la Commission nationale des cultes autres que musulman». Dans la même affaire, M. Yahou, le quatrième mis en cause, poursui-vi pour le même grief, mais aussi pour avoir hébergé illicitement une personne de natio-nalité étrangère, a écopé d’une peine de 3 mois de prison avec sursis assortie d’une amende de 10 000 DA. En marge de cette audience, le procureur de la République a tenu à préciser que «les mis en cause n’ont pas été jugés pour leur choix de la foi chré-tienne. La loi les oblige à s’acquitter d’une autorisation auprès de la Commission na-tionale des cultes autres que musulman». Lors du procès du 28 novembre dernier, les avocats de la défense avaient critiqué les dispositions de ladite loi qui, selon eux, soumet à autorisation la pratique d’un culte non musulman, et ce, avant de démontrer son caractère sectaire. Quant à ladite com-mission, elle a été qualifi ée de «fi ctive» par la défense, puisqu’«elle n’a d’existence que sur le papier et qu’elle n’a jamais émis d’avis préalable pour l’ouverture d’une entité religieuse à travers le pays», attes-taient-ils, soutenant que «seul l’agrément de l’Eglise protestante en Algérie (EPA) suffi t pour ouvrir un lieu de rassemblement des chrétiens algériens sous sa responsabi-lité». Rappelons enfi n que le représentant du ministère public avait requis, il y a quin-ze jours, une année de prison ferme à l’en-contre des prévenus pour le premier chef d’inculpation et une amende de 20 000 DA à l’encontre du pasteur, M. Yahou, dans le second dossier. L’instruction de cette affaire a été ouverte suite à une plainte déposée par des citoyens du même village contestant l’emplacement du bâtiment de la section religieuse affi liée à l’EPA. Les mis en cause ne comptent pas en rester là puisqu’ils ont décidé de faire appel. N. D.

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L ’ A C T U A L I T É

Bonne nouvelle pour les enseignants de la formation et de l’enseignement profes-

sionnels ! Les rappels dus au nouveau régime indemnitaire ne tarderont pas à être perçus dans leur intégralité. Le ministre de la Formation et de l’Enseignement professionnels, El Hadi Khaldi, en a fait hier la promesse. «Notre secteur suit les mêmes démarches que celui de l’Education nationale. Un plan de versement des rappels a été mis en place. Le versement se fera en trois tranches. La première tranche a été effectuée en novembre dernier, la deuxième interviendra en mars 2011 et la dernière sera exécutée avant les vacances de l’été prochain», a précisé le mi-nistre lors d’une conférence de presse en marge d’une conférence d’évaluation du secteur, hier, à l’Institut national de la formation profession-nelle d’Alger. Le ministre s’est montré rassurant en précisant qu’il n’y a pas de «distinction» en-tre enseignants de la formation professionnelle

et ceux de l’éducation nationale. Chacun d’entre eux aura son dû conformément à la démarche mise en place dans les deux secteurs, a-t-il ajouté. Interrogé sur les retards constatés dans certains établissements à percevoir leur première tranche de rappel, M. Khaldi a souligné que le problème est «interne» aux établissements. «Les établissements de la formation professionnelle ont une autonomie de gestion. Certains ont pu être à temps, d’autres accusent un retard. Mais tout rentrera dans l’ordre dans les prochaines semaines», a-t-il rassuré tout en précisant que l’enveloppe financière pour le paiement des rap-pels et augmentations est disponible. Revenant sur les changements introduits dans le secteur de la formation et de l’enseignement professionnels, le ministre a insisté sur le renforcement des approches pédagogiques et la modernisation de l’administration. «Nous avons ouvert 17 dossiers, 9 sur la pédagogie et

8 sur l’administration», relève M. Khaldi qui considère «primordial» de mettre à niveau les outils pédagogiques et les compétences de sorte à adopter la formation dispensée à la réalité du marché. Intervenant à l’ouverture des travaux de la conférence nationale de l’évaluation du secteur, le ministre a appelé les centres et établis-sements de formation professionnelle à œuvrer à répondre à la demande potentielle des élèves. Selon lui, il faut définir une méthode claire pour la sélection des élèves, remettant en causant la méthode actuelle considérée comme confuse et inefficace. Le ministre a souligné également que cette an-née sera celle de la généralisation de l’enseigne-ment de l’histoire dans les centres et différents instituts de la formation professionnelle. «L’en-seignement de l’histoire a été introduit dans le secteur depuis la signature de l’accord-cadre entre le ministère des Moudjahiddine et celui

de la Formation professionnelle en 2002. Cette année, nous allons nous atteler ainsi à ce que l’enseignement soit généralisé et obligatoire», a indiqué le ministre qui a rappelé, dans ce sillage, le dernier changement constitutionnel qui a rendu obligatoire l’enseignement de l’his-toire dans tous les secteurs de la formation et de l’enseignement. Placée sous le signe de «La qua-lité de la formation», la rentrée d’octobre s’est fixée comme objectifs la prise en charge de la demande exprimée en main-d’œuvre qualifiée, l’optimisation et la rentabilisation des capacités d’accueil et la prise en charge de la demande po-tentielle des sortants de la 3e année secondaire. La rentrée de 2010 s’est caractérisée, comme il est souligné dans un communiqué ministé-riel, par l’incorporation d’un effectif global de 527 000 stagiaires et apprentis dont 256 000 nouveaux, ce qui représente une évolution de 28% par rapport à 2009. M. A. O.

De nombreux jeunes Algériensscrutent l’horizon dans l’espoir un jour de gagner,dans une embarcation de fortune au péril de leur vie, les côtes européennes

PHOTO : B. SOUHIL

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L ’ A C T U A L I T É

RATISSAGE EN KABYLIE

La pression maintenue sur les maquis

LA TRAQUE AUX TERRORISTES SE POURSUIT À BOUIRA

Spéculations et rumeurs à Boumerdès

H ier encore, les trois réseaux de téléphonie mobile étaient inactifs dans la wilaya de Boumerdès,

pendant que se poursuivaient l’opération de bouclage de certaines zones suspectées abriter des terroristes d’Al Qaîda et l’offensive militaire dans d’autres. Si aucun bilan officiel n’a été communiqué ni aucune explication donnée aux citoyens qui n’ont ainsi eu d’autre choix que de colporter la rumeur, une source sécuritaire nous a confirmé qu’effectivement, un im-portant groupe terroriste est encerclé dans les maquis de Sidi Ali Bounab, du côté de la wilaya de Tizi Ouzou, et que, jusqu’à hier en milieu de journée, une quinzaine de terroristes auraient été abattus. Les forces de l’ANP progressent avec la plus grande vigilance et n’ont pu, jusqu’ici, se rapprocher des zones ciblées, ajoute notre source. Or, mis à part la désactivation des réseaux de téléphonie mobile – qui était hier à son troisième jour – il n’y a pas de signe indiquant qu’une opération de très grande envergure est en train d’être menée sur le terrain. Le redoublement de la vigilance constaté dans la journée de vendredi et, à un degré moindre hier, sur les routes de Boumerdès, est à vrai dire «une mesure habituelle et courante», comme dirait un habitant de Boumerdès. Pour mieux nous imprégner de la situation nous nous sommes rendus dans les communes de Naciria et de Ammal. A l’est de la wilaya de Boumerdès, en contrebas des monts de Sidi Ali Bounab, «rien n’indique qu’une in-tervention de taille ou qu’un danger quelconque soit imminent», nous disaient avant-hier en milieu d’après-midi des jeunes rencontrés au chef-lieu communal de Laâzib. «Jeudi dernier, nous avons vu des hélicoptères de l’armée survoler la forêt et nous avons entendu des déflagrations d’obus tirés par ces appareils. Après, si-lence total», nous dit-on encore. Au niveau des barra-ges, qu’ils soient de l’armée ou des autres corps de sé-curité, nous ne sommes même pas interpellés. La population ne sent aucune pression ni aucun chan-gement dicté par cette intervention, mis à part les conséquences de la désactivation des réseaux de télé-phonie mobile. «Les autorités n’ont jusqu’ici avancé aucune explication. Les opérateurs aussi se sont murés dans un silence inadmissible. Si c’est pour des impéra-tifs de sécurité, nous sommes prêts à consentir tous les sacrifices possibles, il est tout de même exigé de nos responsables qu’ils manifestent un minimum de res-pect à notre égard», nous disait, hier en milieu de journée, Mohamed, un habitant de Ammal, au sud-est de la wilaya de Boumerdès. Les habitants de Djerrah, Bouaïdel et d’autres villages situés près des maquis de la région soutiennent que les mouvements de l’armée, ces trois derniers jours, n’ont rien d’exceptionnel. Ceci pendant que des sources au fait des actions des forces de sécurité indiquent que la forêt est pratique-ment hermétiquement bouclée. «Les autorités ont dé-cidé de nous mettre hors champ afin de prévenir les attentats à la bombe et permettre ainsi la progression des troupes dans les maquis, entendons-nous dire. El-les devraient de ce fait nous communiquer les résultats de cette action lorsqu’elle sera terminée», commente un habitant de la région. K. O.

Suite de la page 1

C’est notre seul gagne-pain. Nous n’avons ni travail ni argent à investir ailleurs»,

dit le vieil homme, le visage bu-riné par les vicissitudes de la vie. Nous sommes à Aït Kharcha, un hameau déshérité situé au pied du mont de Sidi Ali Bounab. La route menant au village est déserte en cette matinée du dimanche 12 dé-cembre. Aucun dispositif sécuri-taire n’est visible. Un tracteur chargé de sacs d’oli-ves soulève un nuage de poussière sur son passage. Les villageois profi tent du «cessez-le-feu» pour acheminer leur récolte vers l’hui-lerie traditionnelle du coin. «Nous avons suspendu la cueillette des olives de notre propre gré, et ce, par mesure de sécurité. Qui ris-quera sa vie là-haut sur la mon-tagne en pleine opération de ratissage ? Nous n’avons repris qu’aujourd’hui (dimanche)», commente un jeune homme ren-contré à l’entrée du village. Il poursuit : «Les frappes aériennes étaient intenses depuis la nuit de mercredi dernier. Les murs des maisons vibraient sous les défl a-grations des obus largués par des hélicoptères survolant les maquis à basse altitude. Nous suivions les opérations de loin.» Midi, direction Aït Yahia, un autre hameau de Sidi Ali Bounab. Dans les champs, hommes et femmes vaquent normalement à leurs oc-cupations sous un soleil printanier. «Nous sommes, certes, loin du terrain des opérations mais nous

n’avons pas voulu prendre des ris-ques inutiles. Que voulez-vous que je vous dise sur cette opération de ratissage ? Prenez cette piste, vous trouverez un campement mi-liaire à gauche, ils vous donneront les renseignements nécessaires», s’empresse de répondre un hom-me d’un certain âge affairé à faire tomber des olives avec une gaule. Poursuivant notre chemin, nous débarquons dans un QG militaire installé au lieudit Maâdnoune, au village Aït Saâda. Des dizaines de camions de transport de troupes et d’engins militaires sont parqués à l’intérieur d’un campement de toile. Des soldats visiblement en forme discutent entre eux, le temps d’une pause. Intrigués par notre présence, des jeunes soldats à qui nous deman-dons des informations sur l’opé-ration de ratissage menée par l’ANP dans la région de Sidi Ali Bounab, nous demandent genti-

ment de prendre attache avec leurs supérieurs. Après avoir décliné notre identité, un lieutenant nous demande de patienter à l’extérieur. Il monte dans une Land-Rover et prend contact par radio avec son commandement militaire. Cinq minutes après, il redescend du véhicule pour nous reconduire à l’extérieur du camp, non sans avoir passé à la loupe notre appa-reil à la recherche d’éventuelles photos prises sur les lieux. «Nous n’avons aucune information à vous communiquer. Même pour une photo. Il vous faut une auto-risation du commandement mili-taire.» 14h, nous rebroussons chemin pour nous rendre à Tadmaït, à l’autre versant du maquis de Sidi Ali Bounab via la RN12. Sur notre route, un ancien chef de la garde communale reconverti en maçon, rencontré à Aït Kharcha, nous ap-prendra que l’essentiel de l’opé-

ration de ratissage se déroule du côté de Maâdnoune. «Il n’y a que les militaires qui détiennent la vé-rité. Tout ce que je peux vous dire est que les terroristes activant ici pendant des années n’ont réussi à enrôler dans leur organisation aucun jeune du village en dépit de leur persistance. C’est une ré-gion qui a toujours été hostile au terrorisme.» L’homme qui parle se remémore les faits d’armes de ce corps de sécurité durant les an-nées de braise. «Malgré les efforts consentis pour la patrie, l’Etat nous a oubliés. D’ailleurs, 90% de nos effectifs ont quitté ce corps de sécurité. On touchait 8000 DA/mois. A ce jour, on a pas perçu la prime de risque», déplore-t-il.Chef-lieu de commune de Tad-maït. Un barrage mixte fi ltre les automobilistes à l’entrée de la ville. Tout y est normal. Au vil-lage Ichakalen, des militaires ont pris position sur des crêtes, a-t-on constaté. Les maquis étaient toujours qua-drillés hier à Ibouakazène, Aït Chelmoune, Tazaka Rabah et Ichakalen. «Le ratissage va du-rer encore une vingtaine de jours, nous a-t-on dit. Nous avons cessé la cueillette des olives et les dé-placements dans les zones mon-tagneuses. Il nous est impossible de nous rendre dans les champs dans ces conditions», explique un habitant du village. Sortie de Tadmaït, 15h, des policiers com-munaux montent la garde derrière un monticule de sacs de sable. La guerre contre le terrorisme n’est pas encore gagnée. A. T.

L es opérations que mènent les forces de l’ANP se poursuivent toujours dans les ma-

quis de Lakhdaria. Toute la partie nord de cette région, s’étendant jusqu’à la lisière de la com-mune de Kadiria, se trouve sous «haute» sur-veillance militaire depuis jeudi dernier. Pour la quatrième journée consécutive des opérations militaires, aucune information n’a filtré quant au bilan desdites opérations. Le réseau téléphonique mobile, quant à lui, de-meure toujours brouillé. Pour ce qui est de l’impact que cela pourrait avoir sur les popula-

tions locales, il faut souligner que la zone où se déroule l’offensive militaire est inhabitée. Par ailleurs, au moment où l’étau se resserre sur les groupes terroristes dans le maquis de l’ouest, les hordes d’AQMI font leur apparition à l’est de Bouira. En effet, dans la nuit de vendredi, un groupe terroriste au nombre indéterminé a été aperçu dans la commune d’Ath Mansour. Le groupe terroriste en question serait de passage pour rejoindre soit la forêt de Tamellaht (com-mune d’Ahnif) ou le maquis des Bibans dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj, à en croire des

sources locales au fait de la chose sécuritaire. D’autres sources concordantes ont fait état du passage d’un important groupe de terroristes dans la même journée à Saharidj, commune si-tuée au piémont du Djurdjura, 50 km au nord-est de Bouira. Ces mouvements de terroristes pourraient être une simple diversion à l’effet de desserrer l’étau sur leurs acolytes pris sous les feux nourris de l’ANP ou faire penser égale-ment qu’il s’agit d’éventuelles fuites dans le dispositif de bouclage dressé par les éléments de l’ANP. Ali Cherarak

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L’offensive militaire dans les maquis de Kabylie se poursuit

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Propos recueillis par Zhor Hadjam

Que pensez-vous du changement de la posi-tion algérienne vis-à-vis du projet Desertec ?

Je ne vois pas de rupture entre la position adop-tées auparavant par les responsables algériens et celle suivie récemment par le président de la République, lors de sa visite en Allemagne. En fait, il n’y a jamais eu un strict refus du projet Desertec.

Pourtant, des réticences ont été clairement exprimées par le ministre de l’Energie et des Mines au sujet de Desertec…

La position adoptée par le ministre de l’Energie

et des Mines me paraît cohérente avec celle du président. A mon avis, il n’y a aucune contradic-tion avec ce que le Président a pris comme enga-gements politiques en Allemagne. La position adoptée par l’Algérie et détaillée par le ministre de l’Energie milite en fait pour une intégration nationale et un transfert de technologie en vue d’installer une véritable industrie nationale de fabrication d’équipements de production solaire, thermique et photovoltaïque. Je n’ai pas l’im-pression que le président de la République soit en rupture avec cette vision. Au contraire, il n’a fait qu’envoyer des signaux pour dire : oui, nous ne sommes pas défavorables à ce genre de concept, mais nous allons négocier notre participation

au projet par le biais d’une véritable industrie du solaire et non pas comme simple terrain d’implantation de centrales par des compagnies étrangères.

Que pensez-vous, en tant qu’expert en éner-gie, de ce projet ?

C’est un projet trop ambitieux, par rapport auquel je suis assez sceptique. Sa réalisation est prévue sur un horizon assez lointain (2030-2050) dans le but de satisfaire la consommation européenne à 80%. En matière de stratégie, je le considère donc comme futuriste et, à mon avis, il ne se réalisera pas selon la configuration qui est présentée actuellement.

A quelles conditions Desertec sera-t-il, selon vous, un projet bénéfique pour l’Algérie ?

Le projet ne doit pas se traduire par l’installa-tion par des Occidentaux de grandes centrales solaires thermiques au Sahara pour transporter l’électricité vers le nord. Pour notre pays rien ne changera : il exporte les énergies fossiles (pétrole et gaz) actuellement et, selon la configuration de Desertec, l’Algérie risque de rester sur le même modèle et d’exporter, à l’horizon 2030-2050, le soleil. C’est un mécanisme pervers ! Desertec ne peut fonctionner qu’à travers le développement d’une industrie en Algérie.

Quelle serait, d’après vous, la bonne confi-guration du projet pour que l’Algérie en tire profit ?

A travers Desertec, c’est toute la question de la transition énergétique qui est posée. Les pays occidentaux sont en train d’opérer cette transi-

tion d’un modèle fossile – basé sur une consom-mation de 95% de pétrole, de gaz et de charbon – vers l’énergie non fossile. Le monde devrait basculer vers moins de 50% d’énergies fossiles à l’horizon 2050 et il faut que nous soyons du voyage. Nous leur vendons du pétrole et du gaz, mais il faut également qu’ils nous aident à passer, nous aussi, des énergies fossiles vers les énergies renouvelables. Je pense d’ailleurs que la position, telle qu’exprimée par le président de la Républi-que à Berlin, traduit cette volonté de préparer une transition énergétique.

Nous allons donc vers des négociations dans le cadre de ce projet ?

Oui et il le faut. Les Européens ont développé une technologie solaire mais ils n’ont pas d’en-soleillement, alors ils viennent chez nous pour fixer des installations de production d’énergie. L’Algérie a un grand désert et, du point de vue technico-économique, elle détient la meilleure option dans ce projet. Il faut donc bien négocier les choses. L’Algérie doit obtenir un transfert de technologie et favoriser la fabrication d’installa-tions photovoltaïques et thermiques.

Il faut absolument que l’Algérie parvienne, en adhérant à ce projet, à devenir un grand produc-teur de panneaux solaires pour permettre l’instal-lation de cette industrie en impliquant les PME, l’université et les grandes entreprises comme Sonatrach et Sonelgaz, par exemple. En dehors de cet objectif, Desertec serait encore une alié-nation, comme ce que nous vivons actuellement avec les hydrocarbures. Z. H.

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É C O N O M I E

APRÈS PLUSIEURS ANNÉES DE TERGIVERSATIONS

L’Algérie adhère enfi n au projet DesertecE

n visite officielle en Allemagne, le président Abdelaziz Bouteflika a mis fin aux tergiversations quant

à l’adhésion de l’Algérie au mégaprojet Desertec visant à capter l’énergie so-laire et éolienne en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, pour la distribuer dans de nombreux pays d’Europe sous forme d’électricité. Le gouvernement algérien n’avait à l’évidence maintenir aucune raison de rester à l’écart de ce gigantesque projet derrière lequel se cachent de puissants industriels et banquiers allemands (nombreuses firmes de la Bavière, Deutsche Bank), espagnol (Abengoa Solar) et algériens (Sonatrach, Cévital) qui n’ont pas l’ha-bitude d’échouer lorsqu’ils décident de livrer de tels challenges. C’est pourquoi d’aucuns parmi les observateurs de la scène économique mondiale ont vite perçu le projet Desertec comme un pari ayant de très bonnes chances d’être gagné, quand bien même le parcours serait encore long et difficile. Cinq

ou six années seraient, estime-t-on, nécessaires pour régler les nombreux prérequis juridico-politiques qui entra-vent aujourd’hui la mise en œuvre de ce gigantesque chantier qui empiètera, faut-il le rappeler, sur de nombreux ter-ritoires, mobilisera d’énormes capitaux internationaux (400 milliards d’euros) et devra en conséquence s’adapter aux diverses législations et réglementations locales. Tout est à faire, à titre d’exemple avec l’Algérie, où il est prévu de réaliser en partenariat avec des firmes étrangères des panneaux et des centrales ther-mosolaires couvrant des milliers de kilomètres carrés ainsi que des câbles sous-marins de transport d’électri-cité. La législation en vigueur est pour l’instant incomplète et, parfois même contradictoire (cas de la loi de finances complémentaire pour l’année 2009 qui fait obligation au partenaire algérien de détenir plus de 50% du capital du projet), d’où la nécessité de convaincre

les autorités algériennes aujourd’hui récalcitrantes, à effectuer les ajuste-ments juridiques susceptibles de rendre possibles l’ancrage d’une partie non négligeable du projet Desertec en Al-gérie. La visite du président Abdelaziz Bouteflika en Allemagne a, sans doute, permis de lever bon nombre de ces obstacles et, mieux encore, de jeter les bases d’un environnement des affaires beaucoup plus favorable au partena-riat industriel algéro-allemand. Les promoteurs du projet Desertec devront également convaincre le gouvernement français de les autoriser à installer les câbles de transport d’électricité dirigés vers l’Allemagne en passant par le territoire français. Il faudrait pour ce faire une nouvelle législation dont la procédure requiert beaucoup de temps. Autant de questions, et elles ne sont certainement pas les seules, à résoudre dans le courant des cinq prochaines années pour donner un contenu concret à ce projet, pour lequel il est vrai, toutes

les parties prenantes ont beaucoup à gagner. A commencer par l’Europe qui pourra tirer de cette réalisation pharao-nique, pas moins de 15% de l’énergie qu’elle consomme à l’horizon 2025, nonobstant les effets stimulants des budgets colossaux (environ 100 mil-liards d’euros par an durant 40 ans) qui y seront investis. Même si elle a fait la fine bouche, sans doute pour pouvoir négocier en position de force avec l’Allemagne, l’Algérie a, quant à elle, de bons motifs de bien accueillir ce projet, qui arrive à point nommé pour renflouer sa production d’énergie qui risque de décliner fortement à l’horizon 2025 s’il n’y a pas, comme le redoutent les experts de nouvelles et importantes découvertes de gaz et de pétrole. Il est vrai, que si de nouvelles sources d’hy-drocarbures ne sont pas mises en ser-vice d’ici là, il est tout à fait improbable que nos réserves actuelles suffisent à honorer, à la fois, nos engagements commerciaux internationaux et la de-

mande locale en très forte évolution. L’apport énergétique du projet Desertec pourrait ainsi contribuer à rétablir l’équilibre entre l’offre et la demande d’énergie qui a de bonnes chances de se rompre à cette échéance. Autre avantage, et non des moindres, le projet Desertec pousserait l’Algérie à entrer de plain-pied dans l’ère des énergies renouvelables. Un pas gigantesque qu’elle n’aurait, sans doute, jamais eu l’audace de faire seule, confortée qu’elle a toujours été d’être assise sur une intarissable rente d’hydrocarbures. Sur un autre registre, Desertec offrirait, dès sa mise en chan-tier, l’avantage inestimable de booster nos exportations hors hydrocarbures, notamment, à la faveur d’un dévelop-pement sans précédent de l’industrie des composants de panneaux solaires portée par la filière verre plat (float glass) du groupe algérien Cévital qui se prépare, d’ores et déjà, à ce challenge. Nordine Grim

MOURAD PREURE. Expert en stratégie

«La position algérienne est constante»

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El Watan - Lundi 13 décembre 2010 - 5

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Entre critiques d’Obama et soutiens populairesLe président américain Barack Obama com-

mente pour la première fois, depuis l’éclate-ment du «cablegate», qui est considéré par cer-tains comme «le 11 Septembre de la diplomatie US». Il a ainsi fustigé les «actes déplorables» de WikiLeaks, les jugeant comme étant «irres-ponsables». Obama a évoqué hier le sujet lors d’entretiens téléphoniques avec son homologue mexicain Felipe Calderon et le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, a indiqué la Mai-son-Blanche. Au cours de sa conversation avec M. Erdogan, «le président a exprimé ses regrets pour les actes déplorables de WikiLeaks», a dit la Mai-son-Blanche. «Les deux dirigeants sont tombés d’accord pour que cela n’ait pas d’influence ou ne perturbe pas la coopération rapprochée» entre les deux pays. Lors de leur entretien, les présidents Obama et Calderon ont également discuté «des actes déplorables de WikiLeaks», jugés «irresponsables» par la Maison-Blanche. Dans le même temps, plusieurs manifestations de soutien ont eu lieu pour réclamer la libération du fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, un Australien de 39 ans, détenu à Londres pour une affaire de viol et violences sexuelles en Suède, qui réclame son extradition. Le site en espagnol Free WikiLeaks a lancé un appel à des rassemblements et mis en ligne un manifeste intitulé «Pour la liberté, dis non au terrorisme d’Etat», réclamant «la remise en liberté de Julian Assange». Le site conviait les partisans de M. Assange à se rassembler samedi devant des représentations diplomati-ques britanniques et suédoises, dans huit villes espagnoles, dont Madrid et Barcelone, ainsi qu’à Buenos Aires, Mexico, Sao Paulo, Bogota et Lima. Au Pérou, une douzaine de partisans d’Assange se sont réunis, dans le calme, de-vant l’ambassade britannique. A Amsterdam, 75 personnes ont manifesté dans le centre-ville, selon la police, à l’appel du Parti des pirates informatiques néerlandais, «pour la protection de la liberté de la presse». G. L. / AFP

ÉTATS-UNIS – MAGHREB

Une coopération militaire sur un pied d’égalité

Mohammed VI intervient directement dans les élections

Les Etats-Unis tiennent à coopérer d’une ma-nière égale avec les

armées du Maghreb et du Sahel. L’idée est exprimée par le général William Ward, chef du commandement mi-litaire pour l’Afrique (Afri-com), lors d’une visite à Rabat, fin décembre 2009, et cité par un câble de l’am-bassade américaine à Ra-bat, daté du 4 janvier 2010. «Au Maroc, le général Ward a exprimé sa satisfaction après ses récentes visites en Algérie, en Libye et au Mali. Il a montré qu’un traitement égal est réservé aux armées de la région», est-il noté. Le chef de l’Africom a précisé que ce traitement égal n’a pas pour but de bâtir une coopération militaire régio-nale. Donc, ce que les Etats-Unis soutiennent sur le plan économique, avec la réac-tivation de l’initiative Ei-zenstat qui défend le projet d’un marché maghrébin glo-bal, ne cadre pas forcément avec la coopération militaire et sécuritaire. Cependant, le général Ward a pris soin, et d’après le même câble, de souligner que l’Africom a également pour objectif la stimulation de la coo-pération économique. Cela

donne au commandement, qui est basé actuellement à Stuttggart en Allemagne, une autre dimension qui va, probablement, être plus claire plus tard. A Rabat, le général Ward, qui a eu des entretiens avec l’Inspecteur général des forces armées royales (FAR) marocaines, le général de corps d’armée Abdelaziz Bennani, a signé un accord pour la livrai-son au Maroc, à partir de juillet 2011, des avions de combat F16. Il a également paraphé un Protocole d’ac-

cord sur interopérabilité des communications et de la sécurité entre les Etats-Unis et le Maroc. Ce protocole permettra aux militaires ma-rocains d’accéder à la der-nière technologie en matière de cryptographie (traçage des mails par exemple) et de verrouillage de commu-nication (isolement de sys-tèmes téléphoniques mobi-les). Rabat et Washington envisagent de signer un autre important accord, l’ACSA (Acquisition and Cross-Ser-vicing Agreement). Signé

avec 76 pays, dont tous les Etats membres de l’OTAN, l’ACSA est principalement destiné aux nations alliées des Etats-Unis. Il permet un échange d’équipements, de carburants, de produits alimentaires et de munitions en toutes circonstances. «L’année prochaine (2011) verra la mise en place d’un programme complet de coo-pération dans le domaine sécuritaire entre les armées des deux pays», est-il relevé. Le général Abdelaziz Ben-nani a estimé que les FAR sont prêtes à participer dans le futur à des opérations combinées avec l’armée américaine. Par ailleurs, la Libye, selon un télégramme de l’ambassade US à Tri-poli, daté du 11 février 2010, a accusé les Etats-Unis de l’avoir empêchée de conti-nuer le programme de des-truction de missile Scud. Le général Ahmed Azwaï, en charge de ce programme, a indiqué que son pays était à la recherche de systèmes alternatifs. Et, il a indiqué que la Libye était intéressée par l’achat de missiles russes Iskander. «Azwai n’a fait aucune mention du missile français Scalp ou des autres alternatives proposées pen-

dant la réunion», est-il indi-qué. Mieux : il est relevé que le général Azwaï a suggéré que l’option Scalp, qui est un missile de croisière, soit une initiative personnelle de Seif Al Islam El Gueddafi, fils du leader libyen. Cela peut donc souligner que des divergences d’ordre stratégi-que existent entre Mouamar El Gueddafi et ses propres fils. Le général Azwaï a éga-lement affirmé que la Libye souhaite un appui des Etats-Unis pour adhérer au MTCR (régime de contrôle de la technologie des missiles). Le MTCR est un regroupement informel de trente-quatre pays qui veulent lutter contre la prolifération des missi-les non pilotés d’armes de destruction massive (ADM) mais également qui œuvrent à contrôler «les transferts d’équipements, de matériels et de technologies relatifs aux missiles qui sont utili-sables dans des systèmes capables de transporter des ADM». Aucun pays arabe n’est membre de ce système. La Turquie est le seul pays musulman à y siéger alors que l’Afrique du Sud est le seul Etat africain à en être membre. Fayçal Métaoui

Le souverain marocain Mohammed VI a en-core été épinglé cette semaine dans un câble

diffusé par le journal espagnol El Pais. Il est dit clairement que le roi du Maroc a influencé le processus de désignation des maires en 2009 pour couper la route aux islamistes et aider son ami Fouad Ali El Himma. Les câbles diplomati-ques américains soulignent que Mohammed VI «intervient dans les processus électoraux par-fois même brusquement… Si le Parti justice et développement (PJD, islamiste modéré) n’a pas aujourd’hui davantage de maires à la tête des grandes villes marocaines, c’est dans une large mesure grâce aux manœuvres du souverain», re-prend El Pais en citant un mémo de l’ambassade américaine à Rabat. El Himma, âgé de 48 ans, qui est présenté comme l’ami intime du roi, avait démissionné en août 2007 de son confortable et puissant poste de ministre adjoint de l’Intérieur. «On le considère fréquemment comme la personne la plus influente au Maroc après le monarque», écrivait l’ambassadeur des Etats-Unis à Rabat, Thomas Riley, en février 2008. Au mois d’août de la même année, il souligna ceci : «Après sa

démission, El Himma fonda une association, le Mouvement de tous les démocrates. La princi-pale raison de sa création est la préoccupation du palais face à la montée de la popularité de l’islamisme à travers le PJD.» Le même mémo précise que la dite association fut transformée en parti politique baptisé «Parti authenticité et modernité». Et d’ajouter : «Même si cette techni-que a été efficace pour éliminer les menaces, les ‘’partis du palais’’ ont échoué au Maroc quand il s’est agi de mener à bien les réformes politiques annoncées», note le même ambassadeur. Ce dernier eut une conversation avec El Himma en 2008 et ne crut pas à la volonté de son interlo-cuteur de laisser tomber le pouvoir pour repartir à sa ville natale de Marrakech, et ce, pour deve-nir parlementaire. «El Himma fonda donc peu après le Parti authenticité et modernité (PAM), et après une courte étape de rodage, ce fut celui qui obtint le plus de conseillers municipaux lors des élections de juin 2009. Il est probable qu’il réussira à décrocher la majorité relative lors des législatives de 2013», précise El Pais. Dans une note du chargé d’affaires, Robert Jackson, envoyée le 15 août 2009 au département d’Etat,

il est dit que «l’élection des maires par les conseillers municipaux semble être un pas en arrière pour la démocratie au Maroc». Un ancien ministre, ainsi que l’ambassade de France à Rabat ont affirmé à Jackson que le «roi Mohammed VI ordonna que le PJD ne soit pas autorisé à conquérir les mairies de plusieurs grandes villes marocaines comme Tanger, Oujda, Casablanca et Salé» où il ob-tint la majorité relative des suffrages. A Oujda, l’intervention du palais a été plus flagrante, «le gouverneur, nommé par le ministère de l’In-térieur, empêcha le 25 juin 2009 un vote qui aurait porté au pouvoir une coalition dirigée par le PJD. Agents de police et services secrets intimidèrent ceux qui soutenaient la coalition du PJD et ils frappèrent le leader local du PJD jusqu’à ce qu’il tombe dans le coma», précise un mémo américain. Jackson estime que le parti de El Himma «a souillé sa réputation comme formation réformiste et a renforcé les critiques qui le décrivent comme un instrument du palais … Le résultat de tout ceci peut consister à éroder encore davantage l’appui populaire au proces-sus démocratique au Maroc», prévient-il. N. B.

William Ward, chef du commandement militaire pour l’Afrique (Africom)

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ÉTATSWIKILEAKS

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El Watan - Lundi 13 décembre 2010 - 6

I N T E R V I E W

RACHID ALI YAHIA.

«JE SUIS REVENU POUR DÉFENDRE

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Propos recueillis parSaïd Rabia

Vous revenez au pays après 36 ans d’exil, peut-on connaître les raisons qui vous ont fait partir en 1974 ?

Après l’Indépendance j’ai considéré, pour toute une période, qu’il était aven-tureux d’engager une action politique dans le cadre des idées que je défendais. Et ces idées-là je ne sais pas si vous les connaissez, mais apparemment elles échappent à toute une génération. Il était question de l’Algérie algérienne par opposition à l’Algérie arabe, et l’al-gérianisation par opposition à l’arabisa-tion. Je ne rentrerai pas dans les détails pour l’instant mais j’aimerais qu’on en reparle après. Je considérais qu’il était prématuré d’engager une action. Et puis à partir d’un certain moment, j’ai senti des craquements au sein du pouvoir, des contestations internes qui commen-çaient à apparaître, et des discussions à l’extérieur alors que dans le passé, c’était la fermeture totale. Je considé-rais que le moment était venu de bouger et de relancer ces idées. Mon premier travail a été de contacter un certain nombre d’anciens amis et des relations nouvelles à qui j’ai exposé mais idées. J’ai dit qu’on ne peut pas en rester là, il faut maintenant songer à l’avenir et relancer ces idées-là. On en discutait, certains étaient découragés, d’autres considéraient qu’il fallait quand même reprendre la lutte.

Des amis proches, et pas proches également, m’ont dit si vous allez rester ici en Algérie, on va vous arrêter, et l’entreprise mourra dès sa naissance. Le mieux serait que vous partiez en France. J’étais vraiment surveillé à cette épo-que. Je vous dis en passant qu’à la fin de l’époque du FFS, j’ai été arrêté et tor-turé sur les ordres directs de Ben Bella et donc j’étais surveillé de très près. Donc ça pouvait être un coup d’épée dans l’eau que de lancer quelque chose d’ici. Il fallait que j’aille à l’extérieur, et agir. C’est finalement ce que j’ai fait. Voilà en ce qui concerne les raisons qui ont fait que j’ai quitté l’Algérie pour me rendre en France. V

ous ne le savez peut-être pas, mais en France, j’ai contacté d’anciens amis et de nouveaux et j’ai créé le Front uni de l’Algérie algérienne. Le mouvement a été lancé à partir de la publication du manifeste de l’Algérie algérienne qui reprenait de manière plus fondé, plus développé, les idées que j’ai dé-veloppées anciennement. Je pense que c’est un ouvrage qu’il serait bien de consulter.

Et qu’est-ce qui vous a convaincu de revenir aujourd’hui ?

Je suis revenu après trente-six ans. Je pouvais revenir après y avoir passé quelque 25 ans, ou plus tôt, bien sûr. Après 1980, il n’était pour moi pas fa-cile de revenir parce que j’étais la bête à abattre par le pouvoir. En France même, j’ai vécu dans l’insécurité pendant très longtemps. Par la suite, il y a eu cette crise intégriste qui a pris des dé-

veloppements importants à un moment où je me disais que la situation était en train de se décanter, je peux donc penser à rentrer en Algérie et y reprendre la lutte. Et puis il y a eu cette irruption de l’intégrisme dans la vie politique algérienne, et les développements de la lutte entre le pouvoir, les militaires et les intégristes. Ils ont occupé prati-quement toute la scène politique. Venir c’est ne rien faire d’important, et même là-bas, c’était difficile de faire quelque chose. En tous les cas l’attention des gens était concentrée sur ce problème qui était d’une importance historique. Qui l’emporterait ? A partir d’un certain moment les choses ont évolué, j’ai reçu à partir des années 2000, des amis de France et d’Algérie. Ils m’ont dit que la situation en Algérie était mauvaise, la cause berbère est en quelque sorte à l’abandon, il y a eu une désorientation très grande. En tous les cas, on ne sait pas grand-chose, il faudrait que tu bouges. Dans un premier temps, je n’ai pas répondu favorablement. D’une part, parce que j’étais fatigué, ma santé était sérieusement atteinte.

Il fallait que je me reconstitue, c’est ce que j’ai fait. Par la suite, la pression était tellement forte que j’ai cédé. Et comme les amis qui étaient venus me voir n’étaient pas simplement ceux qui étaient dans le mouvement que j’avais créé (le Front uni de l’Algérie algérienne) en France en 1976, j’ai considéré qu’il fallait créer un nouveau parti. C’était l’idée partagée par les amis. Et j’ai créé le Rassemblement de l’Algérie algérienne et fédérale. Je considérais que le moment était venu de lancer l’idée de deux communautés nationales, berbère berbérophone et berbère arabophone. L’idée de la lutte pour la langue berbère et l’arabe algé-rien était suffisamment connue, donc je pouvais me permettre d’aller plus loin et d’en tirer les conséquences. Il fallait en tous les cas la notion du fédéralisme. J’ai travaillé en ce sens avec des amis, puis il y a eu les événements que vous avez connus en 2001-2002. C’était le mouvement des citoyens. Celui-ci a été lancé, j’étais au loin, je regardais sim-plement ce mouvement qui prenait de l’ampleur. C’était une vague populaire

très puissante. L’impression qui est res-tée chez les gens c’est qu’ils attendaient énormément de choses, les résultats obtenus n’étaient pas à la hauteur de l’attente. J’ai dit à mes amis : vous allez voir une grande fatigue s’emparer des gens. Pas simplement une fatigue mais également une désorientation. Nous allons connaître une période de calme parce que les gens pendant un certain temps ne penseront plus à engager d’ac-tions parce qu’ils ne savent pas en qui avoir confiance.

Le temps a passé ; j’ai vu des amis ; j’ai fait un certain nombre d’inter-ventions. J’attendais le moment où la décente aux enfers allait prendre fin et qu’une remontée allait se manifester. Ce qui a fait que j’ai attendu peut-être plus qu’il ne le fallait. En tous les cas c’est l’avis de certains amis. Alors je me suis dit : continuer à ne pas venir c’est une chose qui n’était pas possible. J’y vais puis on va voir ce qui va se passer. Pour être très honnête, des considérations fa-miliales m’y ont également poussé.

Vous êtes donc porteur d’un projet, c’est ce que vous avez déclaré le jour de votre arrivée à l’aéroport, lequel exactement ?

Je suis porteur d’un projet. La ques-tion nationale est une question qui a pris toute mon attention depuis l’âge de 15 ans. J’ai réfléchi sur cette question. Comme vous le savez, en 1948, j’ai été l’un des promoteurs de cette idée de l’Algérie algérienne. Vous connaissez sans doute la crise de 1949 au sein du Parti du peuple algérien (PPA) en France. J’ai été au centre de cette crise. En réalité, c’est ma vie. Je pense que j’y suis pour quelque chose. Encore je dois insister sur le fait que l’initiateur ce n’est pas moi, c’était Ali Laïmèche. On a fait partie d’un groupe où Laïmèche a joué un rôle déterminant ! Il y avait Si Ouali Bennaï, il y avait également Amar Ouled Hamouda, j’y ai participé moi-même. Le projet est celui de l’Algérie algérienne.

Donc c’est ce débat autour de l’idée de l’Algérie algérienne que vous vous imposez aujourd’hui ?

Je n’impose rien. L’Algérie arabe je suis contre, et je l’ai dit. La première étape de l’arabisation a concerné la

justice. Il y a une réunion des avocats qui a été proposée à l’époque, et j’étais le seul à m’élever contre l’arabisation. C’était connu de tous, parce que je me suis fait un devoir de défendre et d’assu-mer mes idées.

A l’époque où j’étais simplement seul mais c’est une question de dignité et puis j’ai ressenti le besoin de le faire à travers une organisation. Lutter contre l’arabisme, le panarabisme contre une Algérie arabe, et lutter pour une Algérie algérienne et fédérale était un de mes objectifs. Et c’est toute ma vie. Il est évident que si je suis revenu c’est pour faire avancer ces idées. Les idées que je défends c’est ma raison de vivre et ce n’est pas maintenant que je vais renoncer à la lutte. Il est évident que je vais les développer et essayer de les faire partager.

Pensez-vous que ces idées peuvent avoir la chance de s’ancrer dans le contexte actuel ?

C’est un autre problème. J’appartiens à la catégorie d’hommes qui pensent que les idées lorsqu’elles sont mûres et adaptées à la situation, lorsqu’on les lance elles sont mobilisatrices nécessai-rement. C’est une conviction qui n’est pas simplement personnelle. En France, elle est ressentie chez des amis. Je pense qu’elle est ressentie également ici. Il y a une inquiétude qui s’est emparée de certains éléments, et il y a une attente. A l’inverse de ce que pensent beaucoup de gens, les conditions sont réunies pour la relance du mouvement pour une Algé-rie algérienne.

Maintenant il faut bien définir tout cela. Et c’est ce que je ferai. Est-ce que ça prendra l’allure d’un parti, d’un ras-semblement ou d’un mouvement géné-ral, c’est une chose à voir avec des amis. Ce qu’il y a de sûr, c’est que compte tenu de mon âge, je n’en assurerai pas la direction. Je ne peux gérer à mon âge un parti. Je suis encore capable de parler ; je suis encore capable de réfléchir ; je suis encore capable d’écrire. Mais de diriger, d’assurer la gestion d’un parti, ou d’un mouvement, non. Mais je serai là pour apporter ma contribution. Ainsi que je l’ai fait dans le passé. J’aurais aimé que l’on s’attarde un peu sur tou-tes ces questions.

Vous avez demandé un temps pour vous imprégner de la situation, est-ce que c’est fait ?

Il faut que je m’imprègne de la si-tuation. Déjà lorsque j’étais en France, je suivais l’actualité à travers la presse algérienne, et puis par le biais de mes amis qui viennent d’Algérie. Lorsque je les rencontrais, je ne me contentais pas de salamalecs ni de discussion sur un plan général. J’essayais d’apporter des approfondissements.

Ce qui fait que je sais à peu près ce qui se passe. Je ne peux pas dire de ce point de vue que la réalité telle que je la vois ici, et encore ce n’est qu’un commencement, soit différente de ce que j’avais d’elle à l’époque où j’étais en France. Maintenant vous me posez la question est-ce qu’il y a des possibilités de développement, je pense qu’il y a de grandes de possibilités de dévelop-pement. Je sais que je vais étonner cer-tains. Je sais que les idées berbères ont maintenant pénétré les gens. Il fut un temps, elles n’animaient que la Kabylie. Et le pouvoir s’est efforcé d’organiser autour de la Kabylie une ceinture de sé-curité. Il s’efforçait de mobiliser le reste du pays, berbérophone et arabophone contre la Kabylie.

Maintenant parmi l’élément berbé-rophone les idées sont en train de se répandre, et il y a des reflets également en France où j’ai rencontré certains élé-ments chaouis qui sont excessivement intéressants, qui sont parfois excessifs dans bien des domaines. Mais de ma-nière générale, ils sont quand même intéressants. En réalité, il y a un double processus qui est en train de se faire : un processus d’arabisation qui est, je pourrais me permettre de le dire, assez à l’extérieur des choses, et un processus en profondeur qui est en train de se développer, de s’affirmer qui est d’une puissance extraordinaire, qui prendra de l’ampleur plus on ira, c’est celui qui est favorable à l’algérianité, à la berbérité et à la nord-africanité. Nous sommes en-gagés en réalité lorsqu’on tient compte de ce processus, dans la bonne voie. Maintenant il faut activer. C’est en tous les cas ce que j’aurais aimé que l’on fasse. Personnellement c’est ce que je ferai.

Après 36 ans d’exil, Rachid Ali Yahia, (frère de Ali Yahia Abdennour), qui a quitté le pays en 1974 pour s’établir en France, est revenu relancer, dit-il dans l’entretien qu’il nous a accordé, l’idée de l’Algérie algérienne. Rachid Ali Yahia est né le 29 janvier 1928 à Bordj Ménaïel (wilaya de Boumerdès) où son père, instituteur, finissait d’exercer ses fonctions. Il a fait ses études primaires à Taka, douar Aït Yahia, à Aïn El Hammam, non loin de Lemkherda, village d’origine de sa famille. Très tôt, adolescent, il re-joint les rangs du Parti du peuple algérien (PPA). Aux côtés de Ali Laïmèche, Si Bennaï Ouali et Amar Ouled Hamouda, il sera au cœur de la crise berbéris-te de 1949. Rachid Ali Yahia avait été aussi envoyé en France auparavant pour aider à la consolidation de la Fédération de France du PPA-MTLD. A l’indépendance, il s’inscrit au barreau d’Alger, mais il quitte le pays en 1974 pour aller créer, en France, le Front uni de l’Algérie algérienne.

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El Watan - Lundi 13 décembre 2010 - 7

I N T E R V I E W

L’IDÉE D’UNE ALGÉRIE ALGÉRIENNE» Ancien militant du Parti du peuple algérien (PPA)

Vous parlez d’un projet qui consis-te à mettre sur pied un rassemble-ment ou un parti, alors que le champ politique, et des libertés, est fermé…

Cela n’empêche pas. A partir d’un certain temps ce sont des explosions. A regarder le mouvement à travers le monde. Vous savez, c’est un mouve-ment de libération nationale que nous sommes en train d’engager. Le mouve-ment de libération nationale en Algérie connaît deux étapes. La première étape a été dominée par l’arabo-islamisme, elle a conduit à un Etat arabe, une Algérie arabe. Mais ce n’était qu’une étape, l’étape du mouvement contre le colonialisme français. Maintenant nous avons entrepris la deuxième étape : la lutte contre l’arabisme et le panarabis-me. Précision de taille, nous ne sommes pas contre l’Algérie muslmane comme on veut nous le faire dire. Au départ, c’est une seule région qui s’est emparée de ces idées. Ça n’a pas été simple ! Maintenant ces idées sont en train de se répandre. Lorsqu’on rentre au fond des choses, on s’aperçoit que depuis que cette idée est lancée, elle avance tout en connaissant des périodes de reflux pour se relancer ensuite. C’est le pouvoir qui est maintenant dans la défensive et non pas nous. Il fut un temps, il n’était pas question de parler d’une Algé-rie algérienne, il n’était pas question de parler d’Algérie berbère. L’arabité s’était imposée, pensée durablement et définitivement.

Personne ne pouvait parler d’autre chose. Par la suite, l’idée d’algérianité a fini par sortir de la région de Kabylie. Donc l’idée d’une Algérie algérienne, même si c’est du bout des lèvres, a fini par être acceptée par certaines person-nalités politiques qui n’étaient pas du tout de notre bord. Parfois avec convic-tions parfois sans convictions mais quand même ils sentent eux-mêmes que cette idée existe. Bouteflika, avec les mouvements qui se sont produits, il a reconnu la langue berbère en tant que langue nationale.

C’est une reconnaissance piégée par-ce qu’elle n’est pas également officiel-le. Elle est considérée comme langue nationale à travers l’Algérie entière et comme une langue seconde tandis que la langue arabe classique c’est la langue dominante. Elle est qualifiée de natio-nale et d’officielle. Au lieu de préciser que la langue berbère est la langue de la communauté berbère berbérophone, ce qui est d’une importance extrême. Il ne l’a pas fait parce que le développement de la langue berbère, ils le conçoivent dans sa diversité au lieu de travailler à son unification. Quel est le but recher-ché ? Le pouvoir sent maintenant que l’élément berbérophone est de plus en plus gagné à ses idées. Qu’il le sera avec le temps de manière constante, ils ne sont pas quand même si bêtes que cela. Leur politique est de diviser la commu-nauté berbère berbérophone. Il fut un temps où la prise de conscience se limi-tait à la Kabylie. On a opéré une cein-ture de sécurité autour de la Kabylie.

Maintenant que l’idée se répand, il faut diviser. Au lieu de parler de la langue berbère en général, on parle des langues kabyle, chaoui…, on parle des varian-tes de la langue berbère. Je voudrais apporter une petite précision, l’Algérie n’est pas un pays nationalement unifié. L’Algérie comporte deux communautés nationales. C’est un pays binational. Il y a la communauté berbère berbérophone et la communauté berbère arabophone. Nous avons une histoire et une origine grosso modo connues. Nous sommes fondamentalement des Berbères. Il fut un temps, c’était quelques intel-lectuels, quelques militants avancés d’une région déterminée et vous savez laquelle qui se réclamait de la berbé-rité. Maintenant l’Algérie entière se réclame de la berbérité. Il y a donc des Berbères berbérophones et des berbè-res arabophones, fondamentalement donc la même origine. Au niveau de la culture, nous avons fondamentalement la même culture avec quelques faibles différences. La langue nationale de la communauté berbère berbérophone c’est la langue berbère.

La langue nationale de la commu-nauté berbère arabophone, c’est l’arabe algérien. Il faut donc développer défen-dre la culture dans ce qu’elle a d’algé-rien, dans ce qu’elle a de fondamentale, et dans ce qu’elle a de particulier dans ces deux communautés, à travers les régions qui composent ces deux com-munautés. Mais il faut aussi défendre ces deux langues nationales. En ce qui concerne l’arabe classique, ce n’est pas une langue nationale. Qu’est-ce qu’une langue nationale ? C’est une langue parlée par toute la communauté nationale, sans aucune exclusive. Elle est parlée par toutes les classes sociales, par toutes les catégories sociales. Elle est parlée par les deux sexes. La langue arabe classique est-elle parlée par tous ces gens-là ? Elle ne répond pas aux caractéristiques de langue nationale.

Elle est défendue comme étant la langue du Coran…

Elle n’existait pas à l’époque du Coran. Et c’est ce que je démontre dans ce livre. On dit que la langue arabe classique c’est la langue du Coran. C’est in-exa-ct. C’est absolument faux. Le Coran a été révélé dans le dialecte du Hedjaz. Plus exactement dans le parler de La Mecque que maîtrisait le Prophète avec extra. Il n’y avait pas d’écriture dans le Hedjaz. Il y avait l’alphabet d’une région voisine, c’est l’alphabet nabatéen, un alphabet pri-maire, élémentaire. Aussi, il n’y avait pas beaucoup d’instruits à l’époque. Dans La Mecque il y avait quelque 17 personnes qui connaissaient l’alpha-bet. Fondamentalement consonantique, vous ne pouvez pas le lire. Le premier recensement du Coran a été fait à l’époque du premier khalife, Abou Bakr Essedik. Il a été décidé donc de faire un recensement du Coran de crainte de le perdre. C’était indispensable. Ils ont chargé un jeune de 20 à 21 ans, pour le faire. C’était un recensement important

mais imparfait. Comme on ressentait un besoin, l’Islam va connaître ce qu’a connu la chrétienté, des problèmes de sectes qui pouvaient se poser, des inter-prétations différentes, le troisième kha-life avait décidé donc d’un deuxième recensement du Coran. J’apporte une précision très importante : le troisième khalife, Othmane, un bon musulman qui était avec le Prophète à Médine et qui a lutté à ses côtés, était une person-nalité faible. Et l’aristocratie koraïchite a exercé une pression sur lui. Donc il a été décidé de faire un deuxième recen-sement, en faisant appel à celui qui a fait le premier, en plus trois membres de l’aristocratie koraïchite. Mais dans le parler de La Mecque leur avait été précisé. Et ce n’est que lorsque l’em-pire avait pris une plus grande ampleur, déplacé à Damas et que les Omeyyades ont pris le pouvoir, que l’aristocratie a pris franchement entre les mains les destinées de l’empire. Ils ont connu par la suite des difficultés importantes : l’islam se répandait mais des insurrec-tions se déclenchaient un peu partout. En Arabie entre autres, pour des raisons diverses, y compris personnelles.

Des personnes qui estimaient que ce sont elles les héritières du khalifa. Il a été alors fait appel aux Damascènes des gens de la série, qui étaient très instruits pour administrer l’empire. Il y en avait même parmi eux des chrétiens et des juifs. L’Islam se répandait mais c’était la désagrégation, que fallait-il faire ? Pour avoir la paix, il fallait donc faire comme ont fait les Romains, les Grecs et les Perses. Il faut une seule culture, une seule langue.

A partir du parler de La Mecque, à partir des moaalakate, ils ont construit et élaboré une langue. Mais ils l’on compliquée davantage encore que le latin. Petit à petit le vocabulaire a fini par s’en distinguer, la morphologie plus compliquée, la syntaxe est devenue plus compliquée aussi. Et a bénéficié des bienfaits de la science et de la culture à cette époque seulement l’aristocratie. Le peuple est maintenu dans la médio-crité, dans l’ignorance et dans la misère. Ils ont transposé le Coran du parler de La Mecque dans la langue arabe classi-que. Ceux qui disent qu’il faut respecter cette langue, parce que c’est la langue du Coran, disent des mensonges. Ils l’ont fait pour sacraliser cette langue. Pour obliger le monde gagné à l’Islam à en faire sa propre langue. Parce que pour eux s’élever contre l’Islam c’est s’élever contre cette langue, et s’élever contre Dieu.

Les idées sur le fédéralisme sont déjà des idées développées ici même en Algérie. Quelle est la particula-rité de celles que vous mettez sur la table ?

Elles ne sont pas développées com-me elles doivent l’être. Il faut prendre les réalités nationales comme elles sont lorsqu’on parle de fédéralisme. J’ai rencontré beaucoup d’amis qui parlent d’un fédéralisme comme dans tel pays, comme les Etats-Unis, comme l’Alle-

magne. Ils ne partent pas des réalités du pays. Il faut partir des réalités du pays. En Algérie, il y a des régions qui ont gardé une certaine personnalité et des particularités, ne pas en tenir compte c’est s’écarter de la vérité. Je l’ai dit auparavant, en Algérie, il y a deux communautés nationales. Mais évidem-ment il faut un pouvoir central. Alors à la base, on a parlé d’Etats régionaux qui doivent se retrouver dans des Etats nationaux dans la communauté berbère berbérophone et dans la communauté berbère arabophone avec un pouvoir central. Quant aux compétences, je ne m’étendrai pas sur ce point, certaines sont exclusives au pouvoir central, et aux communautés nationales, d’autres sont partagées.

C’est un problème que nous appro-fondirions. Pour ma part je n’ai pas vou-lu aller trop loin dans la définition des compétences parce que j’ai considéré qu’il est préférable de se contenter de l’essentiel. Pour quoi créer des différen-ces, des divergences ? Il y a des choses fondamentales au niveau de la culture, des choses fondamentales au niveau de la langue. J’ai ajouté également qu’au niveau de la sécurité intérieure, il vaut mieux que ce soit les gens d’une région, de la communauté nationale qui s’occupent des problèmes lorsqu’il y a des difficultés intérieures et n’ont pas les gens d’une communauté dans une autre. Ça peut créer des difficultés. J’en suis resté là. Mais je considère que les intellectuels et les spécialistes peu-vent se permettre d’en parler. Ça peut éclairer les choses, ce n’est pas mauvais mais pour l’immédiat il vaut mieux se concentrer sur l’essentiel.

La situation fait qu’elles ne sont pas facilement admises, notamment avec la fermeture politique que connaît le pays…

Vous savez, la force des idées. On ne peut rien contre la force des idées. Une fois qu’elles s’emparent des masses rien ne peut leur résister. Tout craquera devant elles. Aucun pouvoir ne résistera devant elles. Nous vivons une étape de l’affirmation des nationalités. Vous connaissez ce problème.

Il est né au XIXe siècle. Des sociétés sont sorties de la féodalité, elles se sont unifiées à l’intérieur, elles ont fini, accédant au rationalisme, par connaître les caractéristiques de leurs communau-tés nationales. Et elles se sont mises à les défendes. Et partout en Europe du XIXe siècle elles ont fini par l’emporter. Et l’idée de la langue au départ pour les Romains c’était le latin classique. Les langues vulgaires ont été abandonnées. Et au fur et à mesure que la renaissance s’affirmait, que la modernité s’affirmer, que l’unité se faisait, l’obligation a été de recourir aux langues pour mobiliser les masses. Et ce sera la même chose en Algérie. Ce sera la même chose dans toute l’Afrique du Nord, dans les pays arabes, et également en Arabie.

Avec qui allez-vous faire ça, et avec quels moyens ?

Ce n’est pas une question person-

nelle encore une fois. Jeter les idées dans la rue et elles s’emparent des mas-ses. Bien sûr que j’ai des idées plus ou moins précises dans l’immédiat. Il est évident qu’il faut qu’un certain nombre d’éléments se retrouvent, prennent en main ces idées. Vous savez, elles sont populaires. Actuellement elles peuvent être prises par une minorité mais une minorité qui agit dans la vérité, dans la fraternité, qui agit en se plaçant dans un cadre humaniste. Ces idées mobilise-ront les masses, je travaillerai dans ce sens. Alors pour vous dire avec préci-sion avec qui c’est prématuré. Une cho-se est certaine cependant. Dans le passé, il y avait eu des différences dans la lutte. Les idées que je défends commencent maintenant à prendre. L’union se fait autour de ces idées. Il n’y a que cela qui peut nous sauver. Le zaïmisme ? Il faut le détruire. C’est la force collective des gens qui fera que ces idées seront impulsées, elles se déploieront et elles s’imposeront.

Vous croyez vraiment que cela marchera ?

Je n’ai rencontré aucune hostilité à ces idées. Peut-être vous ne le savez pas, je suis un homme très rigoureux, je n’ai rencontré aucune hostilité. Plus encore, elles sont reçues avec enthou-siasme. Ça ne veut pas dire qu’il n’y aura pas de difficultés. Ça ne veut pas dire qu’elles ne seront pas discutées. Mais plus on ira, elles finiront par l’em-porter. L’essentiel encore une fois c’est de ce retrouver et de se lancer dans la bataille. Se lancer dans la bataille avec détermination, mais encore une fois avec intelligence. Unir pas simplement les berbérophones, mais travailler éga-lement avec les arabophones. Ils sont des Berbères comme nous. Les idées commencent maintenant à les pénétrer et finiront avec le temps par s’affirmer, avec l’affirmation de la rationalité et de la modernité.

Ne craignez-vous pas que ce serait une proposition de trop ?

On m’a attribué dans le lointain passé l’idée d’avoir créer un parti kabyle. J’ai toujours été contre, je me suis toujours placé dans le cadre de l’Algérie algé-rienne. Mais je tiens à le dire je suis ka-byle et je suis fier de l’être. J’appartiens à la communauté nationale berbère berbérophone. J’appartiens à l’Algérie entière. J’appartiens à l’Afrique du Nord entière et j’en suis fier.

Quand comptez-vous lancer votre projet ?

C’est difficile de parler d’échéance. Mais ce qu’il y a de sûr : ce qu’ont bâti les agents et les mercenaires de l’arabisme et du panarabisme est bâti sur du sable. L’esprit rationnel vient de partout. Il finira par submerger la terre entière. Et avec l’affirmation de la ratio-nalité et de la modernité l’Algérie arabe tombera. Cette deuxième étape que nous entreprenons aboutira à son terme. Ce sera la victoire, c’est ma conviction profonde. C’est dans le sens de l’his-toire, il n’en sera pas autrement.

S. R.

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La prétendante à la prési-dence du Font national a montré que le parti d’ex-

trême droite qu’elle veut incar-ner n’a pas changé, alors que jusqu’ici elle a tenté de lisser son discours et de se démarquer des clichés racistes, des amal-games et des contrevérités dont était coutumier son père.«Maintenant, il y a dix ou quinze endroits où de manière régulière un certain nombre de personnes viennent pour accaparer les territoires. C’est une occupation de pans du territoire, des quartiers dans lesquels la loi religieuse s’ap-plique, c’est une occupation. Certes, y a pas de blindés, y a pas de soldats, mais c’est une occupation tout de même», a-t-elle dit, selon Le Parisien.fr.Marine Le Pen tenait vendredi soir une réunion publique à Lyon dans le cadre de la campagne interne pour la succession à Jean-Marie Le Pen à la tête du FN, en janvier prochain. Elle se trouvait alors sur les terres de son rival, Bruno Gollnisch.Les réactions au dérapage volontaire de Marine Le Pen ont suscité de vives réactions tant à gauche qu’à droite. «Il

faut arrêter de se mentir, c’est exacte-ment la même personnalité que celle de son père (...) ce sont exactement les mêmes techniques que son père, les mêmes amalgames, il faut bien le dire, les mêmes propos», a dit le «pa-tron» de l’UMP, Jean-François Copé, en marge du conseil national du parti.Le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, a réclamé la condamnation par la justice de Marine Le Pen après

ses déclarations qui «soulèvent le cœur». Pour Benoît Hamon, porte-parole du Parti socialiste, la candidate à la présidence du FN montre le «vrai visage de l’extrême droite française.»«Marine Le Pen sort l’oriflamme fasciste. Elle déborde son père sur le terrain de l’extrémisme», ont déploré quatre autres responsables socialis-tes, Kader Arif, Stéphane Le Foll, Bruno Le Roux et Faouzi Lamdaoui.

Cécile Duflot, la dirigeante des Verts, a estimé que la fille de Jean-Marie Le Pen n’était «évidemment pas plus light que son père».L’islamophobie et l’immi-gration restent les deux pi-liers repoussoirs du discours de l’extrême droite. Invitée jeudi soir dans «A vous de juger» de France 2, émission politique animée par Arlette Chabot, Marine Le Pen a consacré une grande partie de son temps d’antenne à l’immigration, responsable selon elle de tous les maux, et accusant l’Europe d’être une passoire. Marine Le Pen a certaine-ment lu cette étude extrême-ment fouillée de chercheurs de Lille relevant que l’im-

migration est une affaire lucrative pour l’Etat français dans le sens où si les immigrés reçoivent quelque 47 milliards d’euros en salaires et pres-tations diverses, ils versent en retour plus de 60 milliards d’euros en contri-bution sociale généralisée, en impôts sur le revenu, sur le patrimoine, taxes à la consommation... Nadjia Bouzeghrane

El Watan - Lundi 13 décembre 2010 - 8

F R A N C E - A C T U A L I T É

Marine Le Pen dans le moule de son père

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● Marine Le Pen a comparé, vendredi soir à Lyon, «les prières de rue» des musulmans à l’Occupation.

Propos recueillis par Rémi Yacine

Pourquoi les Gitans ? Est-ce après la polémi-que de l’été ou l’actualité vous a-t-elle rattrapé ?

Non, c’est bien l’actualité qui m’a rattrapé, car le thème a été élaboré et commencé depuis deux an-nées et demie environ. La création et la conception d’un tableau me prend presque un mois de travail, si ce n’est pas plus pour certaines scènes. Quant au sujet sur «les Gens du voyage», pour bien préciser la définition, c’est un travail sur la mémoire et sur les peuples opprimés comme le cas du thème pré-cédent, à savoir «Black is toujours beautiful», qui date d’une dizaine d’années, abordant la mémoire et le vécu des peuples noirs dans leur ensemble et à travers les différents espaces. En ce qui concerne les Gitans, Tziganes, Manouches, Kaldés, Sintés, Roms et les autres, la démarche a été, pour les autres aussi, la dénonciation des préjugés, des clichés, de la méconnaissance et du mépris de cette population. Le hasard a fait que mon expo tombe en pleine «po-lémique», que je préfère appeler «drame à répétition de ce peuple». N’oublions pas qu’ils ont payé un lourd tribut pendant la Seconde Guerre mondiale et il y a eu peu d’écrits sur ce sujet Samudaripen (génocide en langue tzigane).

Mais pourquoi les Gitans spécifiquement ?Mais justement, c’est pour mettre à nu tous les

discours hypocrites des institutions et des systèmes

en place ! Et c’est à moi et à tous les autres «Gadjé» (non gitans) de le faire, parce que «le monde des Gitans» ne s’intéresse pas à ces structures. Le Gitan n’a pas de terre mais il a le monde, il n’a pas de fron-tières, il a une autre conception du monde, et à mon avis, c’est le premier peuple à avoir créé le concept de la citoyenneté avant que ça soit à la mode.

D’où vient votre intérêt pour les minorités ?Cela vient de mon histoire, je suis enfant de la

guerre, enfant de la Révolution. Toutes les minori-tés, les peuples colonisés, les déshérités, leurs his-toires ont été écrites par les «autres» pour continuer encore à les soumettre.

Pour «Black is toujours beautiful», n’oublions pas que chez nous, c’est Frantz Fanon, Noir des Antilles et Algérien de cœur, qui a participé à la lutte de libération. Ses écrits fondamentaux (Les Damnés de la terre) ont inspiré beaucoup de peuples à travers le monde. Algérie terre d’accueil de tous les mou-vements de libération d’Afrique qui avaient pignon sur rue à Alger, la «Mecque des révolutionnaires». Vous allez me dire que je suis nostalgique, peut-être, mais je n’ai pas changé de chemise, elle est toujours comme celle d’Hugo Chavez.

Comment accouchez-vous d’un tableau ? Vous avez d’abord l’idée, faites des croquis puis jouez sur les couleurs… ? Quel est votre proces-sus de création ?

C’est tout un processus, les thèmes ne manquent pas, j’en ai toujours dans ma valise. Après des recherches iconographiques assez laborieuses, le travail commence comme pour tout artiste peintre, c’est-à-dire à partir d’une trace (photo, dessin, gra-vure) créer soit un portrait ou une mise en scène. Le travail consiste à dessiner sur un grand support pa-pier avec la mine de plomb, c’est un dessin grossier auquel je viens par la suite coller des morceaux de papier de magazine déchiré et préencollés préalable-ment, de touches.

Je mets en place les formes et les couleurs de la physionomie de la personne. C’est un travail assez laborieux qui prend beaucoup de temps, mais le résultat est saisissant. Mon médium ce sont les ma-gazines de luxe, qui mettent en valeur des produits de consommation inaccessibles aux couches défa-vorisées. C’est en déchirant ces logos, ces objets et ces richesses imprimés et en les détournant de leur fonction première que l’acte de création devient plus excitant, la démarche est déconstructive et révol-tante à la fois.

Comment décririez-vous votre touche person-nelle, votre peinture ?

La démarche est picturale, contrairement aux collagistes. Plusieurs éléments de lecture peuvent être perçus, une forme de stratification de percep-tion dans mes tableaux, déjà par le thème lui-même, ce sont toujours des portraits ou des scènes dénon-çant les injustices par l’utilisation comme matière première de magazines qui favorisent le «capital», la bourgeoisie, les nouveaux riches, etc.

Vous n’auriez pas été peintre…Je serais resté simple designer ou prof des

Beaux-arts anonyme. Mais cela m’aurait étonné, je suis enfant de La Glacière (quartier est d’Alger), et je connais bien la vie de ses habitants, je ne laisserai jamais d’autres écrire leur histoire, j’ai la chance de pouvoir m’exprimer sous la forme du graphisme-collage. Je ne trahirai pas ma classe. Le Gitan c’est moi, le Noir c’est moi aussi. R. Y.

Tzigana, «Sous les pavés, le Gitan», Exposition, galerie Arcima, 161, rue Saint-Jacques, 75005 Paris jusqu’à aujourd’hui.

MUSTAPHA BOUTADJINE. Peintre

«Le Gitan c’est moi, le Noir c’est moi aussi»Le peintre Mustapha Boutadjine privilégie la déconstruction du dis-cours consumériste. Fidèle à son idéal révolutionnaire, il s’amuse à se moquer de la société de consomma-tion. Très engagé, il se retrouve dans toutes les minorités. Après «Black is beautiful», il s’attaque à «Tzigana», une exposition qui nous réconcilie avec l’humanité.

Arabes en/de FranceUn beau livre bien documenté

L e parcours des hommes, des mots, des idées et des arts, la géographie ont forgé une his-

toire collective qui continue de s’écrire, relève l’éditeur. «Cette part commune constitue un pan de l’histoire de la France, de sa culture et de son identité. Il nous a paru important de l’affirmer et de l’illustrer en consacrant un livre aux Arabes en France, aux Arabes de France : le premier d’une collection consacrée aux peuples qui forment ce pays».«Deux peuples se côtoient et vont l’un sur un rivage, l’autre sur l’autre rivage parallèle. Une mer les sépare. Cette mer, c’est la mer mentale primordiale, la Mer des Mers en quelque sorte, la Méditerranée. Sur la rive sud de la Méditerranée, il y a, majoritaires à partir de la fin du VIIe siècle, les Arabes ; sur sa rive nord, parmi d’autres peuples qui seront dits un jour les Européens, il y a les (bientôt) Français», écrit Salah Stétié en introduction… «Il faudrait, dans certaines circonstances, écrire certains mots déterminants avec une initiale majuscule : la Géographie et l’Histoire, entités mêlées à la conscience des hommes et qui brassent leur destin, sont dans le cas des Arabes et des Français comme deux poumons qui leur permettent de respirer le même air partageable», ajoute Salah Stétié et de conclure : «Un mot partagé et partageable est l’une des façons que les hommes ont inventé pour vaincre la séparation». Abordant le chapitre Histoire sous le titre «Des siècles de confrontations fertiles», Abdelmadjid Kaouah souligne que «l’histoire est tissée de confrontations fertiles. Quand le choc des événements rejoint les annales, il devient difficile de faire la part de ce que l’on a donné, pris ou reçu entre cultures et civilisations»… «L’historien des sciences arabes, Ahmed Djebbar, remarque à juste titre que la Renaissance a été possible grâce à la modernité arabe des IXe et XIIe siècles. Par la suite, l’histoire de la pensée universelle allait se jouer ailleurs»… Sur les 4192 mots français d’origine étrangère, 10% sont d’origine arabe (amalgamés avec ceux venant du turc et du persan) relève Abdelmadjid Kaouah… Aussi, «les mots restent ces mille et une passerelles qui permettent de confronter les mémoires culturelles et de penser ensemble la civilisation humaine. C’est avant tout un voyage par-delà les approximations et les préjugés». Dans Les mots nomades voyagent dans la langue française, Salah Guemriche précise qu’ «il aura fallu ‘‘gratter’’ quatre siècles de dictionnaires, glossaires, textes littéraires et scientifiques, périodiques et autres archives pour découvrir, sous leur travestissement latin ou grec, les racines arabes. Et découvrir cette réalité insoupçonnable : la langue française contient deux fois plus de mots d’origine arabe que d’origine gauloise». «Le jour où cette estimation s’imposa à moi, alors que je travaillais à mon Dictionnaire des mots français d’origine arabe, je la pris comme un pied de nez à l’histoire et au maître d’école de l’Algérie française qui nous faisait plancher, avec une candeur toute républicaine, sur ‘‘Nos ancêtres les Gaulois’’». N. B.

Mustapha Boutadjine

Marine Le Pen sort l’oriflamme fasciste. Elle déborde son père sur le terrain de l’extrémismeP

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Augmentation des prix de 15%

ALGER INFO

SUR LE V I F 2 4 H E U R E S

La confiance ne règne pas, y compris dans les toilettes. Il faut payer d’avance pour se soulager, ensuite il reste à «définir» le besoin pressant !

DES PRODUITS DE LARGE CONSOMMATION CONCERNÉS

LE JUSTE PRIX

● Une frénésie semble s’emparer des commerçants qui ont eu vent d’une augmentation «imminente et importante» des prix.

HAMMAMET ET AÏN BENIAN : TROTTOIRS EN RÉFECTION

Les trottoirs des communes de Hammamet et Aïn Benian connaissent des travaux de réhabilitation, engagés ces derniers jours par les autorités locales. Sur certaines parties, les travaux de déblaiement sont en cours alors que le revêtement n’a pas encore été entamé. Une raison pour laquelle les habitants demandent l’accélération de la cadence des travaux, notamment en ville et dans les lieux très fréquentés par les piétons, pour éviter d’éventuels désagréments aux prochaines précipitations.

AGENCE DE VOYAGEURS (ZÉRALDA) :TOILETTES PUBLIQUES RÉPUGNANTESL’agence de transport des voyageurs de Zéralda a été

rouverte depuis quelques semaines, après une fermeture de plusieurs années. Les usagers peuvent désormais accéder aux toilettes publiques, seul service proposé.Cette réouverture intervient suite aux réclamations exprimées par les milliers de voyageurs qui transitent par cette infrastructure, gérée par les services de la commune. Toutefois, force est de relever que les responsables locaux ne se sont pas donné la peine de nettoyer les lieux avant de les mettre à la disposition des citoyens.Outre la poussière et les détritus se trouvant à l’intérieur de l’agence, laissée à l’abandon depuis plusieurs mois, l’espace servant de toilettes publiques pour hommes et femmes est pour le moins répugnant et infréquentable. Les portes sont défoncées,

les robinets abîmés, l’eau stockée est sale et servie dans des récipients crasseux. Les usagers, résignés, s’acquittent d’un prix de 10 DA et tâchent de faire leurs besoins rapidement et de fuir les lieux. Plusieurs usagers demandent aux responsables concernés de veiller à assurer un minimum de propreté et ont exprimé leur crainte d’attraper des maladies en l’absence d’hygiène et de propreté.

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HORAIRES DES PRIERES

Fedjr 06h19 Dohr 12h42 Asser 15h15Maghreb 17h37Icha 19h00

TRAMWAY ESSAIS TECHNIQUES Des essais tech-

niques du tram-way d’Alger débu-teront aujourd’hui sur le tronçon allant de la cité Les Bana-niers (Mohammadia) vers Sorecal (Bab Ezzouar). Une cam-pagne de sensibilisa-tion a été menée via des affiches collées sur des supports dans des endroits fréquentés par les habitants des cités limitrophes aux rails du tramway. Outre la date et l’itinéraire, les riverains sont informés des dangers que peut représenter cette opération qui se déroule sur un périmètre encore en chantier. Des craintes ont été exprimées par quelques habitants après les informa-tions diffusées concernant un accident enregistré récemment durant les essais du tramway sur le tronçon de Bordj El Kiffan. Sur celui-ci, pour rappel, les essais techniques ont débuté en mai dernier. Les riverains déplorent également le retard accusé pour mettre les touches définitives sur les parties achevées du chantier du tramway, telles que l’aménagement des passages pour permettre aux habi-tants des cités proches de traverser les rails en toute sécurité. «Nous sommes obligés d’enjamber des câbles et des appareils sur notre chemin, alors que des accès pour piétons auraient pu être aména-gés dans la partie finie du chantier», estime un riverain habitant la cité Les Bananiers. Même avant les essais, il y avait un danger im-portant pour les personnes âgées et les enfants qui devaient fournir plus d’efforts physiques pour marcher sur les escabeaux de fortune réalisés avec des caisses en bois et qui menacent de céder sous le poids des passants et l’usure. F. A.

EL QARIA MISE EN DEMEURE DE L’APC Les fouilles de la construction de plusieurs bâtiments à l’état

d’abandon présentent un danger permanent pour les habitants de la cité des frères Achouri (El Qaria). Sans clôture ni protection, cet espace est accessible aux enfants avec tous les risques que cela peut engendrer. Les habitants de ce quartier ont à maintes reprises alerté les services de l’APC, qui n’ont entrepris aucune démarche pour venir à bout de ce danger. Les raisons qui bloquent toute intervention de l’APC sont liées au litige persistant entre plusieurs membres de la coopérative immobilière ayant engagé les travaux. «Ce problème a bloqué la poursuite des travaux», explique M. Gamgami, P/APC de Dar El Beïda, qui dit avoir adressé des mises en demeure aux responsables de ladite coopérative, qui sont restées sans suite. La coopérative, qui a obtenu un permis de construire, est dans l’obligation de poursuivre ses travaux. L’APC menace, au cas où cette situation ne se débloque pas, de récupérer l’assiette fonciè-re. «Nous envisageons d’entreprendre une procédure pour la récu-pération du terrain appartenant à l’APC. Une mise en demeure par voie de presse sera adressée aux membres de la coopérative avant la poursuite de notre démarche», explique le premier responsable de cette commune. F. A.

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Nous informons notre aimable clientèle qu’à partir du 11 décembre

il y aura un changement dans le prix du croissant (10 à 15 DA). Cela est dû à l’augmen-tation de la matière première sur le marché» Les clients d’un pâtissier de Sidi M’hamed apercevront cette phrase inscrite sur une affiche placée bien évidence au-dessus des bacs où sont entreposés des croissants et autres viennoiseries, prisés par les clients. Le vendeur, approché, relève que l’avis destiné aux clients a été distribué par des agents de l’APC. Renseignements pris, la commune n’a pas la latitude d’augmenter les prix. Il n’empêche que ces derniers jours une frénésie semble s’emparer des commerçants qui ont eu vent d’une aug-mentation «imminente et importante» des prix. «Les prix augmenteront encore plus dans les prochains jours, surtout à partir de janvier. Le sucre et la farine seront les plus touchés par ces aug-mentations qui concernent les produits importés. Tous les produits confectionnés à base de sucre et de farine connaîtront une flambée», as-sure, doctement, un vendeur de la rue Necira Nounou à Belouizdad. Gérant une boutique d’ali-mentation générale, il relève que les produits dont les prix augmentent constamment ne sont pas à la portée des petites bourses. «Les clients seront

encore saignés à blanc», re-grette-t-il. Les augmentations toucheront-elles les produits de large consommation com-me le pain ?«L’Etat subventionne toujours le prix de la farine destinée à la production du pain (2000 DA le quintal). Reste que certaines minoteries privées contournent la loi et obligent les boulangers à débourser 200 et 300 DA de plus pour acquérir le produit», se dé-sole Youcef Kalafat, président de la Fédération nationale des boulangers, qui assure que les minoteries ne mentionnent pas sur la facture le prix de vente, mais celui imposé par l’Etat pour éviter les sanc-tions. M. Kalafat affirme que

les prix du pain sont libres à Alger. «Le prix réglemen-taire est de 7,50 DA à 8,50 DA. Sauf qu’en raison des différentes augmentations et des pratiques illégales de cer-taines minoteries, le pain est vendu à 15 DA. Cette situa-tion ne fait pas réagir les ser-vices de contrôle», s’étonne M. Kalafat. Le taux de la TVA (17%), ap-pliqué aux produits et payés par le consommateur, est également dénoncé par le re-présentant des commerçants, l’Ugcaa. «La loi de finances 2011 reconduit cette taxe. Ce taux reste important. Le consommateur est seul à en pâtir. Cette taxe doit âtre ramenée de 7 à 8%, comme

nous l’avons maintes fois de-mandé», signale Hadj Tahar Boulenouar, porte-parole de l’Union générale des com-merçants et artisans algériens (Ugcaa). Les prix des produits connaîtront une augmentation de 15% l’année prochaine, prédit M. Boulenouar. «Les prix augmenteront au cou-rant de l’année prochaine en raison des perturbations des cours des produits au niveau mondial, mais aussi en raison de la faiblesse de la pro-duction nationale», signale le porte-parole de l’Union, qui indique que le pouvoir d’achat des citoyens a baissé en dépit de l’augmentation des salaires. Nadir Iddir

Des affiches annoncent une hausse prochaine du prix du pain et des gâteaux

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OUM EL BOUAGHIDes créances de 1000 MDA pour l’OPGI Les créances de l’Office de la promotion et de la gestion de l’immobilier (OPGI) qui s’élevaient à 60 milliards de centimes en 2009, ont connu une hausse en 2010, atteignant les 1000 MDA (millions) dont 10% sont détenus par des administrations publiques. A ce titre, l’office a transmis 1 200 dossiers à la justice dans le but de recouvrer les arriérés des locataires, souvent dans l’incapacité d’honorer leurs dettes.

L. Baâziz

TÉBESSA 6,8 MDA de pertes pour la SDE Les pertes de la SDE s’élèvent à 6,8 MDA (millions), apprend-on de source bien informée. Le montant de ces créances détenues par les abonnés, citoyens et organismes publics, est de l’ordre de 3,75 MDA, somme à laquelle s’ajoute un important préjudice estimé à 30, 05 MDA, dû aux branchements illicites sur le réseau d’alimentation, vol de transformateurs et de câble électrique. A noter que 1 668 cas d’infractions ont été réglés à l’amiable, alors que 28 autres feront l’objet de poursuites judiciaires, a ajouté notre source. Lakehal Samir

BORDJ BOU ARRÉRIDJ Ouverture éventuelle d’une enquête dans le secteur de la santé «C’est inacceptable ! Un équipement de plusieurs milliards est sous emballage depuis 4 ans et le pauvre citoyen reste sans ces services que l’Etat a assurés », dira le wali de Bordj Bou Arréridj, lors de sa visite de travail et d’inspection effectuée dimanche dernier à la commune de Ghaïlassa, située à 35 km du chef-lieu de la wilaya. Le chef de l’Exécutif ne s’est pas privé de dire tout haut ce qu’il pensait de la gestion de ce secteur. «Je vais ouvrir une enquête sur ce matériel qui reste inexploité et les responsables seront sévèrement sanctionnés », a-t-il ajouté. Pour rappel, sur demande du même wali, une commission ministérielle a été dépêchée, le mois passé, par la tutelle afin d’enquéter dans le secteur de la santé. A. B.

Un mort dans un accident sur la RN103 L’on a déploré, avant-hier, un mort et une personne a été gravement blessée dans un accident de la circulation sur la RN103, a-t-on appris auprès de la cellule de communication de la Protection civile de Bordj Bou Arreridj. A Tassera, précisement, 30 km à l’Est du chef-lieu de la wilaya, une voiture de marque Fiat a dérapé dans un virage et s’est renversée sur le bas-côté de la route, tuant sur le coup le passager, R.A., 25 ans et blessant grièvement le conducteur A. A., selon la même source. A. B.

El Watan - Lundi 13 décembre 2010 - 9

R É G I O N E S T

Des sociétaires crient au scandaleCOOPÉRATIVES AGRICOLES DE LA WILAYA DE GUELMA

● Il a fallu que des adhérents réagissent en réclamant une commission d’enquête pour que les pouvoirs publics avancent le préalable d’une harmonisation statutaire de ces structures.

Les présidents des coopératives agricoles de la wilaya, au nombre de six, pour la plupart en poste depuis deux décennies, soit depuis la

création de leurs coopératives, n’ont pas présenté de bilan, et encore moins cédé leur place. Consta-tant cette situation contraire à la réglementation, des sociétaires des différentes coopératives crient au scandale et réclament une commission d’en-quête. Le directeur des services agricoles (DSA) enfonce le clou en notifiant aux dits présidents de présenter leur bilan, faute de quoi il procé-dera à la dissolution des coopératives. En effet, un important groupe de sociétaires adhérents de ces dernières ont, dans une pétition destinée à El Watan, dénoncé avec énergie «les comportements non réglementaires des responsables des coopéra-tives» et cité en exemple l’une d’elle en affirmant: «Après 20 années d’illégitimité, le président et les responsables de la CASSAP de Guelma refusent de passer la main à un conseil nouvellement élu de manière légitime et démocratique, selon les statuts et le règlement en vigueur. Nous demandons aux autorités compétentes d’ouvrir une enquête pour faire la lumière sur plus de 20 années de gestion occulte.» A titre informatif, et pour ce cas précis, des P.-V. d’huissier de justice attestent des mésen-tentes qui ont eu lieu lors de l’assemblée générale tenue, le 4 août 2010, pour élire un nouveau prési-dent. Pour le DSA, la situation est scandaleuse. Il nous déclare à ce propos: «Dans le cadre de l’har-monisation statutaire des coopératives agricoles agréées par l’Etat, conformément au décret nº 96-459 et à la loi d’orientation agricole 08-16 du 3 aout 2008, nous avons saisi l’ensemble des coo-

pératives dans ce sens. Mais aucune n’a répondu». Et de conclure: «Si elles ne présentent pas de bilan (moral et financier) dans les plus brefs délais, nous procéderons à leur dissolution. Bien évidemment, la direction des impôts sera saisie de facto.» Les responsables des CAS de Guelma, Hammam De-bagh et Khezara, et ceux de la COOPAW (aviaire), la COOPSEL et la CIRAM (spécialisé dans l’irri-gation et l’aménagement) sont en infraction avec la

loi. Mais pourquoi avoir attendu aussi longtemps pour demander des comptes ? Telle est la question que nous avons posée aussi bien à l’administra-tion qu’aux sociétaires. Nous n’aurons que des réponses peu convaincantes, comme celle-ci: «La conjoncture n’était pas favorable». Bref, ça sent le roussi pour les présidents et gérants des coopérati-ves agricoles à Guelma. L’heure des comptes a-t-elle sonné ? Karim Dadci

Ce qui n’était que rumeurs colportées, çà et là, au sujet de dissensions au sein de la com-

mune du chef-lieu de wilaya, a pris, jeudi dernier, la forme d’hostilités affichées au grand jour et de guerre déclarée entre le bloc partisan du P/APC et une opposition composée de 13 élus sur 21. Issus de différentes formations politiques, ces derniers ont, en effet, boycotté une session extra-ordinaire réservée à l’étude du budget primitif de l’année 2011, et ce en signe de protestation contre certaines manières du maire de gérer les affaires de la cité. Il s’agit, notamment de «l’absence de concertation et les prises de décisions unilatéra-les». L’un des protestataires a, d’ailleurs, deman-dé le départ inconditionnel du premier magistrat de la ville, sous peine de maintenir le bras de fer. De son côté, Mohamed Fettar, le P/APC de Souk Ahras, estime qu’un tel comportement représente

une entrave pour le développement local, puisque l’adoption du budget primitif doit se faire dans les meilleurs délais pour permettre la réalisation et/ou le lancement de projets d’envergure. Il reconnaît, toutefois, que le quorum n’a pas été atteint pour permettre la tenue, jeudi dernier, de la session extraordinaire de son exécutif. A ce propos, il dira: «Jusqu’à l’heure où je vous parle, aucun grief ne nous a été signalé par les protes-tataires et nous nous demandons, par la même occasion, dans quel intérêt agit-on de la sorte ?» Et d’ajouter: «Il n’a jamais été question de décisions unilatérales.» A noter qu’une deuxième réunion extraordinaire sera convoquée la semaine prochaine. En attendant, une véritable guerre procédurière est engagée par les deux parties pour prouver, chacune de son côté, le bien fondé de son action. A. Djafri

Si elles ne présentent pas leurs bilans, ces entités seront dissoutes

PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT À MILALes associations marginalisées

Des voix se sont élevées des responsables d’associations

d’avant-garde contre leur mise à l’écart des grands débats et des rencontres importantes. Cette forme d’exclusion s’est, surtout, manifestée sous le règne du wali partant. Des militants de la première heure dans le domaine de l’éco-logie et de la protection et la promotion de l’environnement, disent tout haut, ce que beau-coup d’associations satellites pensent tout bas. «On n’est ja-mais associé aux grandes dis-cussions qui engagent l’avenir de l’environnement dans notre wilaya», ont-ils tonné. «Pour rester dans les bonnes grâces de l’administration et bénéficier de

subventions confortables et de locaux, il faut prêter allégeance aux autorités en place sous pei-ne de voir son association mise sous le boisseau», a martelé le président de l’association Nour Beni Haroun, pour la protection de l’environnement, l’aména-gement et l’urbanisme. Cette association pionnière au plan national a engagé un véritable combat contre les dérives et les atteintes à l’environnement, elle est récipiendaire de 5 médailles dont 3 en argent, décernées lors de rencontres nationales et arabes. Elle était la seule à l’échelle de la wilaya à animer, en 2000/2001, un ambitieux programme national de discus-sions sur l’état et l’avenir de

l’environnement en Algérie. Le président de l’association Éco-logia, auquel l’ex-wali a intenté un procès pour avoir dénoncé l’implantation d’un projet d’une station d’enrobage sur des terres agricoles, à Chelghoum Laïd, abonde dans le même sens: «Les pouvoirs publiques, APW et wi-laya, ne nous contactent que lorsqu’il s’agit de répartition des budgets alloués. Mais, l’on se garde de nous impliquer dans les dossiers et les concertations qui ont trait à la problématique environnementale». Même son de cloche chez d’autres inter-venants qui ont fait part de leur inquiétude face à leur margina-lisation par le pouvoir exécutif.

M. Boumelih

EL OUEDDes projets de Sonelgaz en souff ranceEn dépit des violents mouvements de protestation

organisés pendant chaque saison des chaleurs dans de nombreux endroits de la wilaya, pour dé-noncer les coupures récurrentes de l’électricité, des projets visant à remédier à ce problème sont toujours en souffrance et attendent d’être réalisés. Les projets en question, pour lesquels la direction générale de Sonelgaz a dégagé une enveloppe financière de près de 1,14 milliard de dinars, entrent dans le cadre du programme 2010, lequel concerne le renforcement du réseau de distribution par l’installation de trans-formateurs et la pose de câbles électriques. Il cible les quartiers de la wilaya les plus touchés par les coupures de courant et ceux souffrant des chutes de tension. Des sources bien informées ont indiqué que cette importante enveloppe financière est destinée au traitement des 231 points noirs recensés en septem-bre 2009. Malheureusement, précise notre source, en cette fin d’année, le taux de réalisation qui n’est que de 32% ne suscite aucune satisfaction. Une situation qui risque d’attiser encore une fois le mécontentement et le courroux des habitants durant la prochaine saison estivale. Par ailleurs, le pro-gramme des travaux précité consiste en la réalisation de 149 postes maçonnés (dans lesquels seront placés les transformateurs électriques), 25 postes aériens et 313 km de câble pour une enveloppe financière de 1,138 milliard de dinars. Les services de la Sonelgaz d’El Oued ont justifié le retard par plusieurs motifs, entre autres, le fait que les programmes de l’Etat sont au-delà des capacités des entreprises locales, et le fait aussi que les entreprises nationales s’abstiennent de réaliser des opérations de ce type pour des raisons in-connues. Les mêmes services ont souligné également que les offres exagérées de certaines entreprises ainsi que les demandes de prorogation des délais de réali-sation des travaux sont parmi les causes du retard ac-cusé qui a fait l’objet de vives critiques de la part des élus de l’APW. Rezzag Salem Youcef

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SOUK AHRASDissensions à l’APC

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R É G I O N O U E S T

TIARET Trois morts dans un accident de la route

Un grave accident a eu lieu avant-hier soir aux environs de vingt deux heures causant le décès de trois personnes issues d’une même famille alors qu’une femme a été évacuée dans un état comateux aux UMC de l’hôpital Youssef Damerdji. Selon nos sources, l’accident a eu lieu près d’un pont sur lequel a dérapé le véhicule. Les victimes revenaient d’une visite d’un parent qui rentrait de la Mecque à Sidi Hosni. A. F.

SAÏDA Une jeunesse en mal d’espoir

Le nombre global de célibataires dans la wilaya est de 61 460 alors que celui des mariés est de 57 891. Pour la gent féminine, il a été recensé 19 122 celibataires et 22 515 mariées à Saïda. Le nombre total des célibataires des 16 communes est de 47 958, celui des mariés est de 58 921, selon des statistiques communiquées par la wilaya. Quant au statut famillial, on apprend que, pour le sexe masculin, 23128 sont célibataires, 22109 sont mariés, 392 divorcés et 276 veufs pour la ville de Saida. Le nombre de mariés dépasse légèrement celui des célibataires dans 5 communes à vocation agricole. S. A.

SOUGUEUR Des ossements humains découverts dans un chantier

Les ossements de trois cadavres humains ont été retrouvés par des travailleurs d’un chantier de réalisation d’un centre universitaire à Sougueur. Selon des sources locales, la découverte sur un terrain nu à la sortie vers Tiaret pourrait s’agir d’hommes tombés au champ d’honneur alors que d’autres la lient à des crimes non élucidés. A. F.

SIDI BEL ABBÈSPour une amélioration des prestations médicales

TISSEMSILT Emprunter le meilleur chemin vers le Bac

RELIZANE Une famille jetée à la rue

MASCARA

Douze maisons cantonnières seront mises en service

TLEMCEN

Mines antipersonnel une menace permanente C

inquante-deux patriciens médicaux, dont cinq spécialistes, ont souscrit au système de conventionnement élaboré par l’agence CNAS de Sidi Bel Abbès. Le dispositif, qui se situe

dans le prolongement du processus de mise en place de la carte Chiffa, a pour objectif précis d’améliorer les modalités relatives aux prestations médicales destinées aux assurés sociaux. Selon M.Reguig Azzedine, médecin de la CNAS de Sidi Bel Abbès, le système de conventionnement concerne, dans une première phase, exclusivement les travailleurs mis à la retraite. Cependant, il a tenu à préciser que «le dispositif sera généralisé gra-duellement aux autres caté-gories sociales». M.Reguig a fait remarquer que les méde-cins conventionnés, dont une vingtaine sont positionnés au chef-lieu de la wilaya, ont bénéficié d’un cycle de séances explicatives axées sur les éléments constitutifs du conventionnement entre la CNAS et les praticiens médicaux, et les objectifs y afférants. L’interlocuteur a indiqué, par ailleurs, que les tarifs de référence des prestations médicales ont été fixés à 250 dinars pour les médecins généralistes et 600 dinars pour les spécialistes, précisant que les médecins conventionnés ont été dotés de lecteurs de cartes Chiffa fournis à titre gracieux par la CNAS. S’agissant précisément de la carte Chiffa, M.Reguig a fait savoir que le document a été établi, jusqu’alors, au profit de 103 195 assurés sociaux sur les 119 352 que compte l’agence CNAS. Le médiateur de la CNAS n’a pas manqué de rappeler, en conclusion, que «le système de convention-nement a enregistré par le passé l’adhésion d’un certain nombre de pharmaciens avant d’être élargi notamment aux chirurgiens cliniques d’hémodialyse et aux ambulanciers». M. Habchi

Prenant en compte sur les expériences du passé qui ont prouvé que le stress, l’anxiété et l’angoisse montent au fur

et à mesure que les examens officiels se rapprochent aussi bien pour les élèves que pour leurs parents, Ahmed Rezki, directeur de l’Education, a organisé, depuis la mi-octobre, des campa-gnes de sensibilisation au profit des candidats aux examens officiels, des réunions avec les directeurs des deux cycles ainsi qu’avec les inspecteurs du primaire à travers lesquelles les efforts ont été axés sur les mécanismes qui augmentent les chances de réussite en empruntant les meilleurs chemins vers les BAC, BEM et examen d’entrée en 1ère AM en plus de journées d’étude et de formation quotidiennes, au niveau des 22 communes, pour gommer tout éventuelle défaillance. Pour que l’élève ne se laisse pas aller entre le doute et la certitude le jour J, il axera sur sa volonté de réussir. Des équipes itinérantes, formées de conseillers d’orientation scolaire et d’éléments spécialisés en psychopédagogie, ont commencé, dès novembre, à organiser des rencontres avec les élèves concernés. Boudiaf El Hadj

Faisant l’objet d’une exécution de jugement, une famille de sept membres, évacuée par la force publique du logement

qu’elle occupait pendant des années, s’est finalement retran-chée dans un coin dans la nature pour vivre sous une toile cirée. Les larmes aux yeux, Benouda, le chef de famille, fils de moudjahid de surcroît, ne cache pas la souffrance qu’il endure avec sa famille. «Je n’ai pas où aller avec ma famille et je m’inquiète surtout pour mon enfant handicapé moteur», a-t-il souligné. Sollicitant les responsables locaux pour venir à sa rescousse, le concerné n’a pas manqué d’exprimer sa peur de voir «cette subite situation se répercuter négativement sur le comporte-ment» de ses enfants. «Je crains que cet état ait des retom-bées sur mes enfants notamment les scolarisés», devait-il déclarer. Issac B.

Lors d’une journée d’étu-des organisée par l’asso-ciation des handicapés

moteurs de l’Ouest, El Hayat, des conférences d’universitai-res et de représentants de l’ar-mée nationale, ainsi que des témoignages d’anciens mou-djahidine, ont dépoussiéré les mémoires pour «ressusciter» la Ligne Morice, une fron-tière de fils de fer barbelé et de mines antipersonnel s’étalant sur 700 km à l’Ouest du pays, édifiée par l’armée coloniale française en 1957. Les statis-tiques officielles font état de 300 personnes handicapées et d’un nombre incalculable de morts. Cette bande frontalière compte des victimes dont des enfants post-indépendance. «Le plus grave, selon un inter-venant, 3 millions de mines de ce type demeurent toujours en-fouies dans cette région». Un

chiffre effarant qui contredit largement les déclarations des officiels qui, eux, ont parlé, à un certain moment, d’éradica-tion, après des opérations de déminage effectuées par les spécialistes de l’ANP.

DISPOSITIF D’INSERTION

Après la signature de la convention d’Ottawa en 1999, le gouvernement français a re-mis à son homologue algérien des plans de pose des mines sur cette partie de l’Algérie. «Certes, mais cela ne repré-sente que 30% de la réalité», a affirmé un représentant de l’ANP. Lors d’une entrevue, le responsable de l’association des victimes de la guerre a indiqué que «les victimes de la Ligne Morice sont nombreu-ses et vraiment abandonnées. Et même si la majorité touche une pension, la réalité est

que ce pécule est très insi-gnifiant. Le mieux serait de leur trouver une occupation dans un dispositif d’insertion qui leur permettra de vivre dignement». Aujourd’hui, du côté du village de Msamda (Maghnia) des agriculteurs cultivent dangereusement des terres qui renferment toujours ces mines: «Quand j’ai com-mencé l’opération de dépier-rage de ma parcelle, je me suis retrouvé nez à nez avec ces mi-nes. Mais, depuis, je suis de-venu, par la force des choses, un artificier. Il faut bien que je travaille ma terre», confes-se-t-il avec le sourire. Mais, au fond, il souhaiterait bien que les autorités en prennent conscience et inscrivent une autre opération de déminage dans cette région, surtout que plus de 4 000 âmes y vivent… Chahreddine B.

Les douze maisons can-tonnières implantées

sur le réseau routier de la wilaya de Mascara se-ront opérationnelles in-cessamment, a-t-on appris auprès du chargé de com-munication de la wilaya, Noureddine Miri. Selon la même source, la direction des Travaux publics de Mascara a été destinataire d’une instruction émanant du chef de l’exécutif exi-geant «la mise en service, dans les plus brefs délais, des douze maisons coton-nières réalisées dans le cadre du précédent plan quinquennal 2005-2009 sur le réseau routier de la wilaya de Mascara». Selon la direction de l’Exploitation et de l’entre-tien routiers relevant du ministère des Travaux publics, les maisons cantonnières, qui constituent un outil privilégié pour la promotion de la qualité du service public routier, ont pour mission: «la préservation du patrimoine routier national, suivi et surveillance continus du réseau routier, assu-rance de l’entretien courant en permanence du réseau routier et assurance de l’intervention d’ur-gence pour la prise en charge de l’ensablement, l’enneigement et autres intempéries». Le chargé de communication de la wilaya nous a révélé que les responsables des Travaux publics à Mas-cara ont été appelés au lancement d’une opération d’installation et d’organisation de panneaux de si-gnalisations routières (verticales et horizontales). Cette action vise, ajoute notre source, «à combler le déficit enregistré en la matière sur l’ensemble des routes nationales (RN), des chemins de wilaya

(CW) et autres chemins vicinaux (CV) et d’en finir avec l’anarchie des signalisations publicitaires». Parallèlement, les routes endommagées par les engins et autres camions de grand tonnage qui approvisionnaient les chantiers de l’Autoroute Est-ouest en matières premières seront, quant à elles, réhabilitées. Selon notre interlocuteur, «les pouvoirs publics ont demandé un budget de 400 milliards de centimes pour l’exécution des tra-vaux de réhabilitation de l’ensemble des routes endommagées». En outre, l’usage du carrelage sur les trottoirs est, dorénavant, interdit à Mascara. Tel est le message adressé par le wali, Ouled Salah Zitouni, aux responsables des communes et à la direction de l’Urbanisme et de la construction. «Afin de mettre un terme au gaspillage, l’usage de carrelage est strictement interdit, les trottoirs doivent être réalisés soit en béton soit en bitume, ce qui est beaucoup plus rapide et économique», a-t-il annoncé. A. Souag

● Le traité ou la convention d’Ottawa est un traité international de désarmement qui interdit l’acquisition, la production, le stockage

et l’utilisation des mines antipersonnel. Il est entré en vigueur le 1er mars 1999.

Les médecins conventionnés ont bénéficié d’un cycle de séances explicatives axées sur les éléments constitutifs du conventionnement entre la CNAS et les praticiens médicaux.

Les maisons cantonnières constituent un outil privilégié pour l’entretien et la sauvegarde du réseau routier

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Entre promesses et marginalisation

DROITS DE L’HOMMELA JOURNÉE MONDIALE CÉLÉBRÉELa Ligue algérienne pour la défense des droits de

l’homme (LADDH) a marqué, vendredi et samedi 10 et 11 décembre, à Béjaïa, le 62e anniversaire de la déclaration universelle des droits humains. Un programme riche en activités a été concocté pour la circonstance par les membres du Centre de documentations sur les droits de l’homme (CDDH), en collaboration avec d’autres or-ganes associatifs. La manifestation a débuté dans la matinée de vendredi à Timezrit, en partenariat avec l’association locale Tamusni, par une conférence-débat animée par Me Chama Smaïn, Secrétaire générale de la LADDH, et le responsable du bureau de Béjaïa, M. Saïd Salhi. Dans l’après midi, les deux intervenants ont débattu des «droits de l’homme, entre idéale et réalité» à la commune d’Amizour. Le lendemain, c’est au CDDH que s’est déroulée une ren-contre entre Me Zehouane, président de le LADDH, ainsi que les adhérents de la Ligue et à laquelle ont pris part plusieurs représentants de la société civile pour mettre en relief la situation des droits de l’homme dans le pays. Un tas de sujets d’actualités, certains d’ampleur nationale et d’autres spécifiques à la région, ont été discutés. Me Zehouane a animé une autre conférence-débat autour de «l’histoire des luttes pour les droits de l’homme en Algérie», organisée dans la soirée à la cité universitaire des 1 000 lits, avec la participation du club scientifique de l’université Les amis du livre. Parallèlement, les membres du CDDH, ceux du groupe de l’université A. Mira d’Amnistie Internationale, en collaborant avec des clubs et associations des étudiants, ont exposé durant la journée du samedi des revues, affiches et autres documents se rapportant aux droits de l’homme. Au même endroit et approximativement au même moment, des militants ont projetés des films et des documentaires relatifs aux thématiques des droits humains. I. B.

1er SÉMINAIRE DE FORMATION POUR CORRESPONDANTS DE PRESSE Le centre de documentation, d’information et de forma-

tion en droits de l’homme (CDDH) de Béjaïa, affilié à la ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH) a initié les 1 et 2 décembre derniers une forma-tion aux droits de l’homme au profit des journalistes de la région de Béjaïa. Une formation qui entre dans le cadre du projet «citoyen-neté et renforcement des relais de la société à la pratique démocratique», financée par la Délégation de la Commis-sion européenne en Algérie et mise en oeuvre en partena-riat avec la fondation Friedrich Ebert. Une quinzaine de correspondants de la presse écrite et parlée s’est retrouvée au siège de la CDDH, pour écouter le Pr Boumghar Mouloud, enseignant de droit public à Paris, disserter sur les aspects juridiques et pratiques des droits de l’homme en Algérie et leurs implications sur les engagements internationaux conven-tionnels, ainsi qu’un aperçu de certaines notions liées au contrôle de certaines de ces conventions avec des exem-ples relatifs à l’Algérie.Deux autres chapitres ont été abordés, à savoir un aperçu sur la commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’homme que préside maître Farouk Ksemtini. L’autre volet abordé fut consacré aux droits de l’homme entre droit et pratique avec des exemples concrets sur l’état d’urgence, la charte sur la paix et la réconciliation nationale, .... Hocine Adrar

KABYLIE INFOSOURDS-MUETS DE BÉJAÏA

● Des efforts et des sacrifices risquent d’être vains si les pouvoirs publics ne tendent pas la main à l’Union des sourds-muets.

Une Année. C’est la pé-riode durant laquelle les membres de l’Union

des sourds-muets de Béjaïa (USMB) attendent que les autorités leur allouent un local, en vain. «Que des promesses !» fulmine M. Nadir Belabbas, président de l’USMB, visible-ment déçu par la situation. En effet, les différents res-ponsables, sollicités jusqu’ici, n’arrivent pas à trouver une so-lution définitive à cette frange de la société. Orientés d’une direction à une autre, par des officiels qui se rejettent mu-tuellement la balle, les sourds-muets ont demeuré plus d’une année sans être casés nulle part. Cela dure depuis que ces derniers ont été expulsés du siège dont ils étaient locataires. Résultats : les activités de l’as-sociation ont été gelées. Idem pour l’école de langage des signes, au détriment des intérêts des sourds-muets de la wilaya et leur instruction notamment. Seul un hangar leur a été proposé à Sidi Ali Lebhar, mais il n’a pas été attribué à ce jour. Ajouter à cela que les membres de l’association jugent que c’est trop loin de la ville. Aujourd’hui, las d’attendre, l’Union décide de louer un lo-cal pour 27 000 dinars par mois dans le but d’assurer le fonc-tionnement de leur école. Une

reprise qui n’a pas été des plus facile. Le nombre d’adhérents a diminué sensiblement alors qu’il était important. Il est éga-lement difficile pour M. Belab-bas et son équipe de mobiliser des bénévoles et des interprètes qui pourront les aider dans leur mission. L’école souffre aussi financièrement. La subvention que reçoit l’as-sociation est presque insigni-fiante. «Pourtant, notre école est aussi indispensable aux sourds-muets qu’aux enten-deurs, car le langage des signes

n’est pas seulement un moyen de communication pour les malentendants, mais c’est une langue vivante et universelle» soutient M. Belabbas. Notre interlocuteur estime que les sourds-muets de Béjaïa sont complètement margina-lisés. «Les autorités ignorent nos droits et nous prennent pour des incapables, tout ça parce que nous ne commu-niquons pas» déclare-t-il. Il évoque, comme exemple parmi tant d’autres, l’inter-diction de passer le permis de

conduire aux sourds-muets. La direction du transport de la wilaya de Béjaïa est l’une des rares à refuser cet examen aux malentendants alors que cela se fait naturellement ailleurs sur le territoire national et à l’étranger. Ces négligences empêchent les sourds-muets de s’intégrer dans la société. Des efforts et des sacrifices risquent d’être vains si les pouvoirs publics ne tendent pas la main à l’Union des sourds-muets de Béjaïa.

Ithri Belatèche

BOUKHELIFA

VOLONTARIAT

Un pool d’associations dont l’action a été dénommée Green Day et dont

l’initiative est à l’actif d’étudiants de l’université de Béjaïa a chassé le week-end dernier le moindre détritus dans les sites des Aiguades, du Cap Carbon et de Yema Gouraya. Au niveau de la participation, il a été fait appel aux scouts de Béjaïa, au Croissant

Rouge, et à des associations activant pour la protection de l’environnement : Ness el Baraka, APSBA, ECO et ARDH. Selon les organisateurs, il s’agit de quelque 300 per-sonnes volontaires pour prendre part ven-dredi au ratissage de Gouraya et le samedi à celui des Aiguades. Un côté pédagogique étant dévolu à ce vo-lontariat, le départ s’est fait d’abord à pied

à 8 heures du matin sur le parcours de la wilaya jusqu’au TRB d’où ensuite des bus ont acheminé les volontaires sur les lieux à nettoyer. L’objectif est de rendre visible l’opération pour une sensibilisation au respect de l’environnement et l’importance de proté-ger et de revaloriser les sites touristiques, le faune et la flore. R. O.

Deuxième sortie en zone rurale de l’as-sociation «Les Amis de la Faculté de

Médecine de Béjaïa». Après Tifra, ce gros bourg de la vallée de la Soummam, en juin passé, cette fois-ci, la caravane médicale, initiée par l’association, est allée consacrer la journée du samedi dernier à une action de proximité à Boukhelifa, située dans l’autre versant. Dans la charte de l’association, ce type de sortie est motivé par les conditions de précarité d’une frange de la population rurale. La commune a fourni la logistique et mis des locaux à la disposition de l’équipe mé-dicale dépêchée. Cet hôpital de campagne

d’un jour a abrité, selon Dr. Kennani, 267 consultations, 51 dépistages de diabète et 17 soins infirmiers. Une activité extra muros a été aussi déployée, dont des visites à domicile. Il s’agit de patients qui n’ont pu se déplacer, car alitées ou ne disposant pas de transport. Des médicaments, selon les disponibili-tés, ont été servis aux patients consultés. Le lot a pu être constitué grâce à des dons récoltés auprès des officines de la région, des laboratoires pharmaceutiques et des bienfaiteurs. Il est à souligner que si toute-fois l’opération a été aussi intense, c’est un peu grâce au travail de liaison abattu par les

associations de la région de Boukhelifa. Notons aussi la participation dans la cara-vane des étudiants en médecine de l’uni-versité de Béjaïa. L’un des rôles assignés à l’opération étant la formation. «Initier les étudiants à aller au devant du malade, sur le terrain, encadrés par les spécialistes et les généralistes bénévoles, pour se découvrir éventuellement la vocation de médecins de campagne». Cela peut-il faire tilt dans la tête de nos futurs médecins ? Pour l’instant, nombre des populeux villa-ges de la basse Kabylie n’en possèdent pas. Pis, ils n’ont même pas un infirmier pour les premiers soins. R. Oussada

Les malentendants attendent un signe des autorités

Action médicale en milieu rural

Green Day chasse les détritus

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Les services de la direction du com-merce ont fort à faire devant la recrudescence des pratiques com-

merciales frauduleuses qui semblent se généraliser à Oran. Dans ce contexte, les différents services de contrôle de com-merce et de la répression des fraudes ont annoncé, jeudi, la traduction devant la justice de 120 commerçants. Selon notre source, ces derniers seront jugés pour infraction au code du commerce et des règles élémentaires réglementant l’acti-vité commerciale. Parmi les commerçants épinglés figurent aussi ceux ayant dérogé aux normes en matière d’hygiène, de dé-faut de facturation et d’inexistence du re-gistre de commerce. Cette opération, qui a été déclenchée depuis le début du mois en cours, a permis aux brigades mobili-sées de mener leur mission à bien. «Nous nous heurtons de front aux louvoiements de certains commerçants qui poussent le toupet jusqu’à fermer leurs magasins lors des tournées d’inspection des contrôleurs des prix et de la qualité», affirme notre

interlocuteur. Sur ce plan et pour parer au plus pressé, la direction du commerce a fait appel à des brigades de renfort qui ont effectué plus de 1300 interventions. Concrètement, une centaine d’infractions ont été relevées pour la seule commune d’Oran tandis qu’une soixantaine de com-merçants ont été verbalisés.

FRUITS SECS ARRIVÉS À PÉREMPTION

En dépit des chiffres avancés et malgré le nombre d’interventions effectuées, les consommateurs sont désorientés eu égard aux pratiques commerciales mercantilis-tes qui sont exercées en toute impunité dans les marchés, les cités et les quartiers de la ville. Par ailleurs, près de 10 quintaux de pro-duits impropres à la consommation ont été saisis lors d’une opération coup de poing menée par les brigades de contrôle dans les différents marchés des localités de la wilaya. Les produits saisis concer-nent les viandes avariées, les pâtisseries, les produits de laitage ainsi qu’une quan-

tité de plus de huit quintaux de fruits secs arrivés à péremption. Toujours au chapitre des fraudes, les agents compétents ont procédé à la verbalisation de 40 autres commerçants pour non-respect des règles d’hygiène alors que treize commerces ont été fermés dans la perspective de cette opération. S’agissant des mesures coercitives, les inspecteurs des brigades de contrôle ont établi 30 procès-verbaux à l’encontre des commerçants pour dé-faut de registre de commerce, défaut de facturation et non affichage des prix. Les services de la direction du commerce chargés du contrôle de la qualité et de la répression des fraudes ont renvoyé au total 120 commerçants devant la justice pour non-respect des normes d’hygiène et de sécurité alimentaire, défaut de facturation et inexistence de registre de commerce. Le renforcement des contrôles de la qua-lité et de l’hygiène concerne en particulier les établissements commerciaux à carac-tère alimentaire : fast-foods, cafétérias, épiceries et restaurants. B. Alami

À l’issue des opérations de contrôle menée depuis le début de l’année en cours par la direction des transports, 260 véhicu-

les de transport en commun ont été mis en fourrière pour diffé-rentes infractions au code de la route mais aussi des infractions relatives au non-respect des horaires de rotations et des itiné-raires. Selon un bilan de la direction du transport, 230 bus et 30 véhicules taxis ont été sanctionnés par la mise en fourrière d’une période de 8 à 45 jours assortie du payement de fortes amendes. Les contrevenants ont été pris en flagrant délit d’infraction par la commission de discipline relevant de la direction. Soulignons que les transporteurs assurant les dessertes urbaines et subur-baines ont été touchés par les sanctions. Selon le même bilan,

le plus grand nombre d’infractions est relatif au changement d’itinéraire et au non-respect des arrêts autorisés. Le non-respect du code de la route, le dédoublement dangereux et les courses poursuites entre bus dans les rues et grandes artères de la ville sont également des infractions relevées ainsi que la surcharge. Les transporteurs se soucient peu du confort de leurs clients, le plus important pour eux étant de transporter un maximum de personnes pour remplir leur caisse. Cependant, dans certains cas, et pour certaines lignes disposant de peu de bus, les usagers ne se plaignent pas de la surcharge, le but, pour eux, étant de monter dans le bus et de parvenir à temps à leurs travail et domi-cile ou autre destination. R. K.

LES APC RÉALISERONT LES ÉCOLES La maîtrise d’ouvrages concernant les projets de réalisation des écoles primaires a été transférée de la direction du logement aux APC, a-t-on annoncé jeudi à l’issue de la réunion de l’exécutif de la wilaya, présidée par le SG en présence des élus communaux et des directeurs des secteurs urbains. Cette décision du wali devra accélérer la cadence pour la réception des projets en cours et intégrer une notion de proximité et de spécificité dans la réalisation selon les besoins de la population, les communes étant déjà chargées de l’entretien, de l’hygiène, de l’aménagement et de l’équipement. R. A.

MOUVEMENT ASSOCIATIF : L’UNION DE LA WILAYA SE RESTRUCTUREL’Union des Associations de la Wilaya d’Oran, agréée le 24 février dernier, vient de lancer une opération de restructuration pour la mise en place de bureaux à travers 26 communes. A ce jour, selon son président M. Kheddar Nesskh, 17 bureaux ont été

installés en prévision de la tenue des travaux de la Conférence de Wilaya de l’Union prévue pour la fin de cette année. L’Union, dans le cadre de son programme d’action pour 2011, a programmé plusieurs actions de volontariat dans les communes de la wilaya. T. K.

LA GRANDE POSTE SE DÉTÉRIORELa structure de la Grande Poste se trouve dans un état de délabrement déplorable suite, par exemple, aux gouttes d’eau provenant des fissures dans le plafond et que tous les citoyens constatent depuis des mois et regrettent : «Cela fait quatre mois que je remarque cette fissure au plafond. A chaque fois que je viens encaisser et qu’il pleuvait, je remarque un problème dans le toit», regrette une institutrice rencontrée sur les lieux. Les responsables du service interrogés sur l’état des lieux attirent l’attention sur d’autres problèmes comme l’état des vitres cassées, le coup de peinture à donner et surtout l’éclairage qui fait défaut. En effet, la poste reste ouverte

jusqu’au crépuscule et on remarque aisément le faible éclairage. Il a été expliqué que des demandes ont été faites pour la réhabilitation de la structure mais seuls de menus travaux ont été réalisés sur la toiture, les travailleurs s’attendant à un aménagement global incluant de nouveaux équipements. R. A.

PÔLE PÉNAL : 20 ANS DE PRISON POUR TRAFIC DE STUPÉFIANTS Vingt ans de réclusion criminelle ont été infligés hier par le pôle pénal d’Oran à un convoyeur de 175 kilogrammes de résine de cannabis importés frauduleusement du Maroc et destinés à être écoulés dans plusieurs villes de l’Ouest du pays. L’arrestation du mis en cause a été opérée lorsqu’une patrouille de la gendarmerie nationale en faction dans la région du village thermal de Hammam Boughrara (Maghnia) a surpris ce trafiquant en train de recharger sa marchandise dans une camionnette suite à une panne de son véhicule. A. Bel.

El Watan - Lundi 13 décembre 2010 - 10

120 commerçants devant la justice

260 véhicules mis en fourrière

SANS SALAIRES DEPUIS 3 MOIS LES TRAVAILLEURS DE TARSI DEVANT LA WILAYA

FLN LES MILITANTS DE L’AILE FRÉHA MÉCONTENTS

ORAN INFO

● Le renforcement des contrôles de la qualité et de l’hygiène concerne en particulier les établissements commerciaux à caractère alimentaire : fast-foods, cafétérias,

épiceries et restaurants.

Sans salaires depuis 3 mois, les travailleurs de l’unité Tarsi (métallurgie) sise à Hassi Ameur se sont regroupés hier

matin devant le siège de la wilaya pour faire entendre leur voix. Ils avaient espéré être entendus par le chef de l’exécutif et lui remettre une lettre de doléances. À défaut, une délégation a été reçue par le chef de cabinet qui leur a promis de transmettre leurs revendications. La question des salaires versés de manière irrégulière traîne depuis quelques mois et a déjà été soulevée par la nouvelle section syndicale représentée par M. Atmani; mais ce qui a provoqué le courroux des travailleurs c’est la dernière décision émanant de la direction de l’unité et portant sur le li-cenciement de 4 employés pour des raisons que les travailleurs jugent abusives. Les travailleurs licenciés ont été envoyés à Sétif sur demande de cette unité, l’une des trois autres filiales de Tarsi, pour réaliser des travaux mais, à leur arrivée, le responsa-ble réalisation leur a signifié qu’ils n’étaient pas venus à temps et que, s’ils voulaient travailler les deux jours restants (vendredi et samedi), ils seraient rémunérés en heures supplémentaires. N’ayant pas pu avoir l’accord de leur unité d’origine, les em-ployés concernés ont réintégré Oran. Au retour, ils ont été suspendus puis licenciés. «La correspon-dance de Sétif est arrivée le 7 novembre mais nos camarades n’ont été envoyés que le 25 novembre. Ils sont partis la veille avec leurs propres moyens sachant que, eux aussi, n’ont pas perçu leurs salaires antécédents et sont revenus le lendemain», expliquent des représentants des travailleurs rencontrés sur les lieux du rassemblement. Parmi ces derniers, un travailleur arrivé à l’âge de la retraite depuis juin, documents à l’appui, n’a pas pu régulariser sa situation et déplore le fait de ne pas bénéficier de la prime spécifique. Globalement, les travailleurs considèrent que, contrairement à la situation qui prévaut ailleurs, l’unité d’Oran est désavantagée citant, en plus du salaire proprement dit, toutes les primes et les indemnités qu’ils ne perçoivent pas. Toutes ces doléances, en plus d’un aspect lié aux relations de travail dégradées avec la direction sont contenues dans la lettre transmise au chef de l’exécutif. Djamel Benachour

Des militants des 40 struc-

tures de base du FLN (l’aile Freha) et des membres du Comité Central se sont retrouvés hier matin au siège de la Kasma 2 de la rue Khemisti pour dénoncer les agis-sements de la direc-tion centrale dans le processus de renouvellement des bureaux de kasma, les dépassements des missionnaires dépêchés par le secrétaire général et la situation aléatoire qui prévaut actuellement au niveau de la Mouhafadha. Les débats animés par Fréha Mo-hamed, responsable de la commission installée en 2004 pour régler les problèmes de représentativité au sein de l’instance locale, a été l’occasion pour les militants de déplorer les mé-thodes utilisées par les délégués envoyés d’Alger, en violation des articles du statut du FLN. D’ailleurs, dans le communiqué final, les représentants des kasmas des 26 communes que compte la willaya sont unanimes pour réitérer leur confiance aux membres des bureaux de kasmas élus et dont les dossiers ont été rejetés par la direction centrale. De ce fait, ils sont déterminés à «rejoindre les rangs du mouvement de redresse-ment opéré par l’opposition» à compter de ce jour du samedi 11 décembre 2010. Pour Maître Salaheddine Benyekhlef, porte-parole des militants de base du FLN, «les actions illé-gales menées par certains superviseurs complaisants dans l’opération virtuelle de restructuration dans les domiciles et en dehors des structures officielles piétinent tout principe de démocratie et de transparence». Pour les autres militants de base, les atermoiements du secrétaire général ont poussé les militants à demander l’annulation de tout travail complaisant des superviseurs, entaché de faux, dont le seul but est de semer le désordre et de déstabiliser le parti. A. Bendenia

LES SERVICES DE LA QUALITÉ METTENT LES BOUCHÉES DOUBLES

TRANSPORT

EN BREF

Abdelaziz Belkhadem, SG du FLN

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Connue pour son élevage d’ovins et de bovins, la loca-lité de mechta Lemaâziz, dans la commune de Bellaâ, a été ébranlée, la nuit de jeudi à vendredi derniers,

par le vol de 13 ovins, 12 veaux et une vache, d’une étable jouxtant l’habitation du propriétaire Z.B., 58 ans, éleveur et maquignon connu dans la région. Le vol a été commis, selon l’un des proches de l’agriculteur, vraisemblablement par des gens ayant une complicité interne. La disparition des bêtes n’a été constatée qu’au petit jour par l’un des employés. Les recherches entamées juste après ont permis de retrouver la vache et un veau, égarés dans les bois. Evidemment, les gens de la mechta n’expliquent pas cette disparition brutale de bê-tes très difficiles à conduire la nuit. Une plainte a été déposée auprès de la Gendarmerie nationale qui a aussitôt ouvert une enquête. Relevons qu’en dépit de toutes les mesures de pré-caution prises par les éleveurs, ce genre de forfaits, planifiés et exécutés par des bandes spécialisées connaissant parfai-tement la région, est souvent commis avec la complicité des riverains. Ce fléau, qui prend de l’ampleur dans la wilaya, ne

représente qu’une partie d’un vaste trafic, touchant tous gen-res d’activités, mené par des réseaux bien organisés utilisant tous les moyens. Malgré les coups de boutoir des forces de l’ordre, la région des Hauts-Plateaux est devenue un carre-four pour les contrebandiers et les dealers de la drogue et des psychotropes; les narcotrafiquants et leurs acolytes, écumant le sud de la wilaya, refont à chaque fois surface. Selon un bilan de la sûreté de wilaya, les éléments de la police judi-ciaire viennent de mettre fin aux agissements répétés d’une bande organisée dans la détention et la commercialisation de stupéfiants à travers l’axe Batna -Sétif. En effet, suite à une vaste opération d’investigation, une quantité de 3 kg de kif traité, une voiture de marque Renault Laguna et 180 000 DA, ont été saisis lors de cette action, impliquant cinq personnes âgées entre 28 et 41 ans. Les mis en cause ont été écroués pour association de malfaiteurs et outrage à un corps consti-tué. Traduits en fin de semaine dernière devant le magistrat instructeur, ils ont été placés en détention préventive.

Dounia B. et Chaïma B.

El El Watan - Lundi 13 décembre 2010 - 10

Une recrudescence alarmante

SÉTIF INFO10 MILLIARDS DE DINARS POUR LA RÉFECTION DES ROUTES

Le réseau routier d’une très grande partie des 60 communes de la wilaya est impraticable. Sa réhabilitation ne peut être prise en charge par les

programmes communaux de développement(PCD), dotés généralement d’enveloppes réduites. Avec un budget des plus limités, les collectivités locales ne peuvent pas donc supporter de telles dépenses nécessitant de gros moyens financiers. Pour venir à bout d’un tel problème, à l’origine, dans une certaine mesure, de l’isolement de nombreux hameaux et bourgs, ainsi que de nombreux accidents de la route, la wilaya a établi des fiches techniques d’une valeur de 10 milliards de dinars et vient de saisir le mi-nistère des Travaux publics pour l’octroi de ce montant. Une telle manne financière aura des incidences positives sur le développement des zones déshéritées, l’emploi et le secteur … Ch. B.

50 NOUVEAUX BUS POUR LE TRANSPORT SCOLAIRE

Après les 36 bus réceptionnés en début d’année scolaire,

la wilaya de Sétif attend dans les prochains jours, un autre quota de 50 bus devant régler le sem-piternel problème du transport des élèves, l’une des principales causes de la déperdition sco-laire en milieu rural. Ce nouvel apport renforcera les parcs rou-lants de nombreuses communes enclavées aussi bien du nord que du sud de la wilaya. Une telle opération pilotée par le minis-tère de la Solidarité nationale, devant servir à la fois les enfants scolarisés et les associations sportives, va-t-elle, un jour, toucher les associations en charge d’enfants handicapés dans l’attente d’un geste ? Ch. B.

AÏN OULMÈNE11 BLESSÉS GRAVES DANS UN ACCIDENT DE LA ROUTE

P leins de points noirs, le réseau routier de la wilaya a, en fin de semaine écoulée, enregistré un grave accident sur le CW164, au lieu-dit « Maa-

fer », situé sur le tronçon Aïn Oulmène-AïnAzel. Roulant en sens inverse, un véhicule lèger, de marque Peugeot 405, est entré en collision avec un mini-bus de transport de voyageurs. Trois occupants de la voiture, dont un bébé, et huit passagers du bus, ont été grièvement blessés. Les victimes ont été transférées à l’hôpital de Aïn Oulmène où elles ont été mises sous surveillance médicale. Afin de connaître les causes de cet énième accident, une équipe de la gendarmerie nationale a ouvert une enquête. Ch. B.

DES CLASSES SURCHARGÉES À AÏN AZEL

Le déficit en matière d’infrastructures éducatives à Aïn Azel, tous pa-liers confondus, demeure la première préoccupation de la région. En

effet, les communes de Aïn Lehdjar, Beïda Bordj et Bir Haddeda, sont les plus concernées par les perturbations scolaires. Même si la daïra compte 6 lycées, 15 CEM et 78 écoles, elle ne parvient toujours pas à régler le pro-blème de la surcharge des classes. A titre d’exemple, l’unique lycée de Aïn Lehdjar, conçu uniquement pour 700 élèves, en accueille près de 1200. Par ailleurs, la restauration des élè-ves fait face à des projets non achevés, et d’autres qui n’ont même pas été entamés. Le transport est un autre casse-tête, puisque les enfants scolarisés souffrent le martyre avant de rejoindre leurs classes. Les projets en suspens, telle la réalisation de 3 cantines aux écoles de Chaouch Saleh, Sayeh et Chouaou-ra, ainsi que la construction de nouvelles écoles primaires, comme celle de la mechta H’Madcha, sont confrontés au manque d’assiettes foncières, lequel constitue la principale raison de ces entraves. Azza R.

HAMMAM SOUKHNALES LOCAUX DU PRÉSIDENT CHANGENT DE VOCATION

Initiés par le président de la République, la plupart des locaux commer-ciaux réalisés au profit des jeunes de la région d’Oum Laâjoul, relevant

de la commune de Hammam Soukhna, sont transformés en souk. En effet, ces locaux sont devenus un lieu de vente de fruits et légumes au profit de quelques opportunistes qui ont exploité une telle situation de déliques-cence dans laquelle se trouvaient ces espaces. Notons par ailleurs que, si certains jeunes bénéficient du soutien et de l’aide de l’ANSEJ, la CNAC et la structure en charge du micro crédit, les responsables concernés tergi-versent encore quant à l’attribution de ces locaux. Benhocine A.

Les quelque deux cents commerçants activant au niveau de Souk N’sa, situé au cœur de la ville d’El Eulma, connu

pour être un véritable capharnaüm à ciel ouvert, un nid des pickpockets et un lieu d’agressions et de vols quotidiens, ont baissé rideau, avant-hier, en signe de protestation contre leur imminente délocalisation. Mettant à profit la visite du wali à El Eulma, dans le cadre de la commémoration du 50ème anniversaire des manifestations du 11 décembre 1960, les protestataires se sont rassemblés, dès le matin, devant la nouvelle antenne administrative, située à l’avenue colonel Amirouche, que le wali devait inaugurer. A son arrivée vers 13h, le premier responsable de la wilaya a prêté oreille à un représentant des protestataires. Ce dernier lui a fait part de

leur mécontentement concernant leur délocalisation vers un lieu ne pouvant pas convenir à leurs activités. Il est à noter que les commerçants activant à Souk N’sa, dont la majorité ne dispose pas de registre de commerce, ont été recensés pour être transférés vers un autre endroit. Après bien des péripéties, le choix des autorités locales s’est porté enfin sur l’ancien siège de la Sonacome, situé au niveau du marché des fruits et légumes, près de la cité des 250 logements. Un site fortement contesté par les commerçants qui invoquent les problèmes de l’isolement et de l’insécurité. Il est à si-gnaler que des travaux d’aménagement, engagés par l’APC, sont au stade final et n’attendent que leur réception pour recevoir les nouveaux bénéficiaires. L. Bourdim

● Les nombreux forfaits, signalés ces derniers temps, sont souvent commis avec la complicité des riverains.

L ivré à l’abandon, depuis son inau-guration par le chef de l’Etat, il y

a plus de trois ans, le nouveau centre commercial Mehanaoui Ahmed, qui compte une centaine de magasins et toutes les commodités d’accompagne-ment, n’a jamais pu ouvrir ses portes, parce que tout simplement boudé par

le public en dépit de sa situation au centre-ville, non loin de l’ancien stade Hirche Amar. Les quelque commer-çants qui y ont exercé des activités, tout au début, ont vite mis la clé sous le paillasson, faute de clients. Hormis, quelques magasins situés à l’extérieur, tout est fermé, et le centre connaît,

depuis, une dégradation continue. Les vitres sont totalement brisées et les portes cassées ; des locaux vides sont devenus le refuge de drogués et de SDF. Certains propriétaires de maga-sins sont totalement désemparés de-vant cette situation sans issue, et pour combien de temps encore ? L. B.

Un centre commercial à l’abandon

EL EULMA

Colère des commerçants de Souk N’sa

VOLS DE BÉTAIL

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La SPA CATOF, basée à Sobha, est en passe de devenir la première

entreprise dans la wilaya à avoir consenti d’importants investissements pour la va-lorisation du sable et d’autres matériaux nécessaires au secteur de la construction et des grands travaux aussi bien à Chlef que dans les autres wilayas. En effet, elle s’est lancée dans un vaste programme d’équipement et de développement de ses ac-tivités pour être au diapason des nouvelles exigences en la matière et de répondre, par là-même, à la demande sans cesse croissante des utilisateurs dans le cadre des différents plans de dévelop-

pement de la wilaya et des autres régions du pays. Elle vient d’acquérir une nou-velle station pour la récupé-ration des galets des oueds provenant des sablières de la société et des autres exploi-tants locaux.

POURVOYEUR D’EMPLOIS

Ainsi, cette matière ne sera plus jetée; elle sera, désor-mais, réutilisée pour produire du sable lavé et des granulats de toutes les dimensions. Im-portés d’Italie, les nouveaux équipements techniques ont coûté 1 220 000 euros à l’en-treprise, soit 12 milliards de centimes en dinars algériens, totalement financés sur fonds propres de l’entreprise. Ils

sont déjà sur place et seront bientôt assemblés pour être mis en exploitation au début de l’année prochaine, selon les gestionnaires de la SPA qui emploie 120 travailleurs. Celle-ci compte aussi créer 70 autres emplois dès la mise en service de la nouvelle station sur laquelle la population de la commune déshéritée de So-bha fonde beaucoup d’espoir. La direction de l’entreprise a aussi pris en charge le vo-let social des travailleurs en mettant à leur disposition, notamment, une cantine au sein même de l’unité. Il faut dire que la SPA CATOF reste l’unique pourvoyeur d’em-plois actuellement dans la ré-gion grâce au développement

et à la modernisation de ses installations. Parallèlement à l’investissement en matière de récupération des galets et de production d’autres ma-tériaux, la société avait réa-lisé une importante opération consistant à renouveler et à renforcer son parc matériel et ses installations d’exploitation du sable. Le tout a nécessité un financement de l’ordre de 45 milliards de centimes pour l’acquisition, entre autres, d’engins et de machines et ap-pareils de lavage, de broyage et de concassage. Le directeur général de l’entreprise, Khe-lifa Saïd, ainsi que son équipe, ont pu ainsi relever le pari de faire de leur société un leader dans le domaine. A. Y.

Des brigades mobiles sillonnent la ville et sa périphérie de jour comme de nuit

tandis que des agents de la circulation sont postés régulièrement et à longueur de jour-née dans les grands carrefours. C’est dire que le nouveau plan d’intervention de la sureté de wilaya a eu les résultats escomp-tés. L’opération est certainement la plus réussie puisqu’elle a permis le démantèle-ment de plusieurs réseaux de malfaiteurs dans les grands centres urbains, à l’image des agglomérations voisines de Chlef et

de Chettia. Le dernier en date, et de loin le plus dangereux, composé de neuf éléments et spécialisé dans l’acheminement et la commercialisation de l’héroïne, une dro-gue dure introduite pour la première fois dans la région, a été mis hors d’état de nuire la semaine dernière. Les auteurs, dont huit sont originaires de Chlef et un de Sidi Bel Abbès, ont tous été placés sous mandat de dépôt par le juge d’instruction près le tribu-nal local. En outre, l’offensive de la police s’est également soldée par l’arrestation de

quatre repris de justice qui faisaient l’objet de mandats d’arrêt. Ces criminels qui ont à leur actif une série d’agressions et de vols d’objets de valeur, semaient la terreur à Chorfa, à la périphérie ouest de la ville de Chlef. La police a également démantelé des réseaux de prostitution et de vente il-licite de boissons alcoolisées. L’offensive, qui se poursuit toujours, vise, nous dit-on, à «nettoyer» la région des gangsters et des lieux devenus sources par excellence de la prolifération des maux sociaux. A. Y.

El Watan - Lundi 13 décembre 2010 - 11

Nouveaux équipements pour la récupération

des galets

La police se déploie dans les quartiers chauds

SNTF NOUVELLE GARE À OUED FODDA

La commune d’Oued Fodda, à 20 km à l’Est de Chlef, s’est récemment dotée d’une nouvelle gare des chemins de fer. Si-

tuée au centre-ville, sur la RN 4, cette structure vient remplacer l’ancienne qui était dans un état de vétusté avancé. Elle permet désormais d’accueillir le public dans des conditions satisfaisan-tes grâce à ses nouvelles installations et aux moyens humains mobilisés dans ce sens. L’ouverture de cette gare s’est traduite également par la reprise du trafic ferroviaire de et vers cette agglomération de plus de 50 000 habitants. En effet, il y a, au total, sept arrêts de trains de voyageurs quotidiennement entre, d’une part, Oued Fodda et Alger et, d’autre part, Oued-Fodda et Chlef. Quatre d’entre eux sont assurés par le nouvel autorail qui effectuait jusque-là la liaison directe entre Chlef et Alger, avec des arrêts seulement à Aïn Defla, El Khemis et Blida. Un autre train effectue, quant à lui, le transport des étudiants à partir du siège de cette daïra et des autres régions de la wilaya voisine d’Aïn Defla. Comme il fallait s’y attendre, la population locale a accueilli avec une grande joie la remise en service de la gare et des dessertes ferroviaires entre cette localité et les autres sta-tions SNTF du Centre du pays. A. Y.

AÉROPORT ABOUBAKR BELKAÏD REPORT DE L’OUVERTURE DE LIGNES SUR PARIS ET LYON

L ’ouverture de deux nouvelles lignes sur Paris et Lyon, pré-vue pour le 9 décembre dernier, n’a finalement pas eu lieu,

la compagnie française Air Méditerranée ayant différé ces des-sertes à une date ultérieure. Les raisons officielles de ce report demeurent inconnues pour le moment mais, selon des sources locales, la compagnie aurait décidé de prendre le temps néces-saire pour bien préparer ces vols. L’annonce de ces rotations entre l’aéroport de Chlef et ceux de Paris et Lyon avait suscité la joie au sein de la communauté algérienne établie dans cette par-tie de la France et les opérateurs économiques. Ces derniers de-meurent tout de même optimistes quant au lancement du projet en question qui était prévu, rappelons-le, depuis l’ouverture de l’aéroport local en juin 2006. Actuellement, celui-ci est exploité par les compagnies Air Algérie et Aigle Azur pour la destination ligne Chlef -Marseille, à raison de quatre vols en été et deux en hiver, en plus de deux vols d’été sur Metz. A rappeler aussi que la mise en service de nouvelles lignes avec la France avait été annoncée par le ministre des transports, Amar Tou, lors de la vi-site effectuée à l’aéroport de Chlef en novembre 2009. Pour les dix derniers mois, près de 30 000 passagers ont été transportés entre Chlef et Marseille. A. Y.

DÉDOUBLEMENT DE LA VOIE FERRÉELA LIGNE CHLEF-EL KHEMIS OPÉRATIONNELLE EN JUILLET

Le chantier de mise à double voie et de modernisation des ins-tallations ferroviaires sur le tronçon Oued Fodda (Chlef)-El

Khemis (Aïn Defla), sur une distance de 67 km, tire à sa fin si l’on se réfère aux informations fournies par les gestionnaires du projet lors de la visite effectuée samedi par le ministre des Transports, Amar Tou, à la nouvelle gare d’Oued Fodda. Ce projet, qui a atteint un taux de réalisation de 55 %, sera achevé et mis en service en juillet 2011, selon les explications fournies au premier responsable du secteur. Le marché a bénéficié d’une autorisation de programme de l’ordre de 10,44 milliards de dinars pour les différentes interventions ayant débuté, faut-il le signaler, en décembre 2006. La réalisation du dédouble-ment de la voie, œuvre d’une entreprise chinoise, a coûté, à elle seule, 4,47 milliards de dinars dont une bonne partie en devises transférables. Parallèlement à cette opération, il y a eu une série de travaux portant sur la modernisation des installa-tions d’exploitation et la suppression des passages à niveau à travers la mise en place de moyens appropriés. Selon les initia-teurs du projet, celui-ci vise notamment à augmenter la vitesse des trains et du trafic ferroviaire entre les deux wilayas, en at-tendant l’achèvement d’une opération similaire sur le tronçon El khemis-El Affroun, au Centre, et une autre sur celui reliant Oued Sly (Chlef) à Oued Tlélat, à l’Ouest du pays. A. Y.

CHLEF INFOCATOF SE LANCE DANS LA VALORISATION DU SABLE

LUTTE CONTRE LA CRIMINALITÉ

● La Société emploie 120 travailleurs et compte aussi créer 70 autres emplois dès la mise en service de la nouvelle station sur laquelle la population de la commune déshéritée de

Sobha fonde beaucoup d’espoirs.

45 milliards de centimes ont été injectés pour l’acquisition de machines et d’appareils de lavage, de broyage et de concassage

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Une enveloppe de 533 MDA (millions) sera consommée dans les travaux des différents

aménagements urbains prévus dans les communes de Jijel, El Milia, El Aoua-na et Sidi Abdelaziz. Les entreprises devant réaliser les 11 projets retenus ont fait l’objet d’un choix par la direc-tion de l’urbanisme et de la construc-tion. L’appel d’offre pour un douzième projet de la commune de Sidi Abde-laziz a été déclaré infructueux pour cause d’erreur dans… le cahier des charges. Six chantiers totalisant un coût de près de 270 MDA (millions) seront lancés dans la commune du chef-lieu de wilaya. Le plus important projet a trait à l’aménagement d’une route entre le plateau de Mezghitane et le quartier d’El Haddada. Les tra-vaux concerneront les trottoirs, la voirie et l’éclairage public pour un montant de 198 MDA. Cette voie permettra certainement une meilleure communication avec le nouveau site de Mezghitane, à l’entrée ouest de la ville, par sa partie sud qui desservira ainsi tout le sud de Jijel. Le flux des véhicules générera certainement des accidents en ce point si rien n’est fait pour, par exemple, «enjamber» la RN43. Les autres projets retenus à Ji-jel concernent l’achèvement des amé-nagements au plan d’occupation du sol (Pos) d’El Akabi, la prise en charge du reste à réaliser de l’amélioration urbaine à El Haddada (principalement

le revêtement en béton bitumineux) et l’aménagement du jardin public de la cité des frères Lounis, près de l’hôpi-tal Mohamed Seddik Benyahia. Ce projet a connu un énorme retard, mais heureusement que, dernièrement, la moitié de la chaussée, grignotée par le ruissellement des eaux de pluie, a été remblayée par la pose de gabions pour soutenir le talus. A El Milia, une enve-loppe de 120 MDA a été dégagée pour la réalisation de trois projets d’aména-gements extérieurs et réseaux divers de la zone des équipements publics (tribunal, sûreté urbaine, terrain de jeu et logements sociaux), la route reliant

les cités du 20 Août 1955 et Zehani, ainsi que le siège de la daïra. Pour la commune d’El Aouana, près de 143 MDA seront consacrés à l’aménage-ment du POS n°3 de Timizert pour la réalisation de la voirie et des réseaux d’assainissement et d’alimentation en eau potable. Quant à la commune de Sidi Abdelaziz, elle a bénéficié du projet de réalisation de l’éclairage public de la cité des 80 logements par-ticipatifs pour un montant de 944 829 DA, alors que les aménagements exté-rieurs, la voirie et les réseaux d’AEP et d’assainissement, seront relancés par une future procédure. Fodil S.

El Watan - Lundi 13 décembre 2010 - 11

Des projets pour quatre communes

JIJ EL INFO

2,13 MILLIARDS DE DINARS POUR LES FORÊTS

Les dix-huit actions retenues dans le plan quinquennal 2010-2014, au profit de la conservation des forêts de la wilaya, mobiliseront une enve-

loppe globale de 2,13 milliards de dinars, c’est ce qui est mentionné dans un document de la direction de ce secteur. Le gros des travaux sera consacré au reboisement de 9 800 ha pour un coût de 690 MDA (millions). L’autre action importante a trait à l’aménagement de pistes sur une longueur de 560 km pour un budget de 413 MDA, et sera, par ailleurs, renforcée par un projet consistant en l’ouverture de 360 km de pistes avec un financement de 354 MDA. Le reste des actions visera le reboisement sur 2 800 ha, des travaux sylvicoles sur 4 740 ha, la délimitation et le bornage de 3 000 ha de forêts, et la réalisation de divers aménagements, des plantations (fourragère et rusti-que) et des constructions. F. S.

L’HÔTEL KOTAMA FERA PARTIE DE LA CHAÎNE EL DJAZAÏR

L ’hôtel Kotama de Jijel pourrait faire partie de la chaîne en cours de création qui s’appellera El Djazaïr, du nom de l’ex-hôtel Saint-Georges

d’Alger. Cette probable intégration fait suite à la démarche du ministère de l’Aménagement du territoire et du Tourisme, consistant au déploiement des hôtels Aurassi et El Djazaïr sur le territoire national à l’instar des chaînes hôtelières mondiales. Quatre autres hôtels, situés à Beni Abbes, Timimoun, Tamanrasset et Boussâda, ont été retenus pour porter la même enseigne que le prestigieux hôtel algérois. Il convient de souligner que l’hôtel Kotama fait partie du patrimoine de la commune de Jijel, et qu’il est actuellement exploité par des privés. S. D.

CRÉANCES DE LA SONELGAZ DES PRÉAVIS DE COUPURE DE COURANT POUR 20 APC

La direction de la société de distribution de Jijel, relevant de la société de distribution de l’est de l’électricité et du gaz (Sonelgaz), a lancé

des préavis de coupure qui ont été transmis à 20 APC par l’intermédiaire d’huissiers de justice. L’émission de ces préavis est motivée par la volonté de recouvrement de 27 MDA (millions) détenus par ces APC récalcitrantes. Ces communes sont invitées à régler leurs dettes avant le 31 décembre 2010. Les créances de Sonelgaz sont estimées à 300 MDA, dont 200 détenus par les administrations publiques. Cette situation est de nature à étouffer le développement de cette entreprise dans la wilaya de Jijel qui a prévu un am-bitieux programme pour l’année 2011; un investissement de 800 MDA pour l’amélioration de la qualité du service et l’introduction du gaz dans les zones rurales. Zouikri A.

CHEKFA UNE PERMANENCE DE NUIT AU CENTRE DE SANTÉ

Répondant aux doléances des citoyens, le directeur de la santé a annoncé qu’une permanence de nuit sera opérationnelle, avant le 15 janvier

prochain, au centre de santé de Chekfa. Il avancera, par ailleurs, que l’acqui-sition d’une ambulance pour la commune de Bordj T’Har est déjà program-mée, ce qui facilitera le transport des malades de cette région montagneuse. Quant au vœu de la population d’avoir une maternité, le responsable du secteur de la santé a répondu que l’ouverture d’une telle structure demande la présence d’un personnel de santé spécialisé. Pour le moment, dira-t-il, il s’agira d’asseoir un programme de protection de la mère et de l’enfant, et de suivi des parturientes par des sages-femmes. Siradj D.

65 BUS POUR LE TRANSPORT SCOLAIRE

Devant le déficit en matière de transport scolaire, particulièrement dans les zones rurales, la directrice de l’action sociale a indiqué, en marge d’une

visite du wali dans la commune de Chekfa, que 15 nouveaux bus ont été mis à la disposition des élèves de certaines localités, ce qui porte à 65 le nombre de ces véhicules mis en circulation dans les 28 communes de la wilaya. Les services de la DAS s’attendent à la livraison de 13 autres bus, selon la même source. Le problème crucial du transport scolaire dans les zones rurales est évoqué avec insistance par les parents d’élèves qui saisissent toutes les occa-sions pour attirer l’attention des responsables concernés sur les difficultés de leurs enfants à rallier les écoles. Souvent, c’est dans des camionnettes, ou car-rément dans des tracteurs, que les élèves de certaines communes enclavées effectuent leurs déplacements. A noter que les P/APC affichent également la même préoccupation et soutiennent unanimement que le nombre de bus de la solidarité attribués à leurs communes est insuffisant. Djihane Z.

EL KENNAR NOUCHFI

Une étude pour réhabiliter Ghedir Béni Hamza

●● Faute de suivi rigoureux, des sommes importantes ont été dépensées dans des travaux de mauvaise qualité.

Une étude sera lancée pour l’aménagement et la réhabili-tation de la zone humide d’El Kennar Nouchfi, connue

sous l’appellation de Ghedir Beni Hamza, et qui s’étend sur une superficie de 36 ha. Cette décision a été prise, mercredi dernier, par le wali lors de sa visite dans la commune d’El Kennar. Toutefois, il faut noter qu’en raison de plusieurs facteurs liés notamment à la pollution, le site de Ghedir Béni Hamza qui recèle une réelle richesse en biodiversité est sérieusement menacé. L’idée de réaliser un passage sur le marais pour faciliter la circulation entre le chef-lieu de commune et la localité de Faza pourrait causer des dégâts à cette fragile zone humide.

Certes, on croit ainsi faciliter la communication entre les deux agglomérations, en les rapprochant, mais les impli-cations pourraient être désastreuses pour cette zone qui a d’ailleurs failli être drainée il y a une vingtaine d’années. On rappellera que cette zone est fréquentée régulièrement en saison automnale et même hivernale par plusieurs espè-ces d’oiseaux migrateurs qui arrivent généralement d’Euro-pe. On retiendra particulièrement les canards Fuligule Ny-roca. Le marais est aussi caractérisé par une exceptionnelle prolifération de nénuphars blancs. Il est ainsi grandement espéré que toute action au niveau de cette zone soit double-ment pensée. F. S.

Le réseau routier demeure l’un des points noirs de la wilaya

EL MILIA

Le sachet de lait à 27 DAConséquence d’une crise

qui a durement touché les ménages à revenu li-mité, le lait en sachet a pris 2 DA de plus que son prix habituel. L’écrasante majo-rité des épiciers de la ville d’El Milia ont pris cette décision qui va à l’encontre des assurances données par les pouvoirs publics, qui soutiennent, mordicus, que le lait est un produit soutenu

par l’Etat. «La réalité est toute autre», soutiennent des commerçants en expli-quant que ce lait a connu une hausse chez le distri-buteur privé, qui aurait pris entre 1 et 1,50 DA de plus sur l’ancien prix. Certains épiciers maintiennent, ce-pendant, le prix de 25 DA, et jurent par tous les saints que c’est juste pour aider leurs clients qu’ils n’ont

pas suivi cette décision. «Beaucoup de clients ont durement subi les effets de la dernière crise, ils étaient incapables de s’offrir une boîte du lait en poudre, dont le prix le plus bas est de 240 DA; certains se rabattaient sur la tisane pour le petit-déjeuner de leurs enfants», témoignent un commer-çant. Celui-ci soutient qu’il n’y a plus de bénéfice à tirer

de la vente du lait en sachet, car, souligne-t-il, la crise des derniers mois ne laisse plus une marge bénéficiaire motivante. La crise du pain vécue, il y a quelques an-nées, a eu les mêmes consé-quences, puisque le prix de la baguette est passé de 7,5 DA à 8,5, voire à 10 DA, dans certaines régions, au grand dam du consomma-teur. Z. A.

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AMÉNAGEMENTS URBAINS

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De grands retards dans les travaux publics

WILAYA DE TIZI OUZOU

El Watan - Lundi 13 décembre 2010 - 11

Le secteur des travaux publics a été examiné jeudi dernier lors d’une journée thématique orga-

nisée par l’assemblée populaire de wilaya de Tizi Ouzou. Même si des progrès ont été enregistrés, des élus APW, ainsi que les P/APC, ont fait part de leurs préoccupations au premier responsable du secteur et au secrétaire général de la wilaya. L’essentiel de leurs interventions au cours des débats s’est focalisé sur l’état du réseau rou-tier, les retards dans l’exécution des programmes sectoriels dans leurs com-munes respectives et le manque d’en-tretien sur les ouvrages. Le réseau routier dans la wilaya de Tizi Ouzou est évalué à 4 805 kilomètres dont 75% étaient, à fin 2009, en bon état, selon la direction des travaux publics. Cette dernière indique avoir revêtu plus de 2 000 km de routes, toutes catégories confondues, et réalisé 16 ouvrages d’art (ponts, passerelles…) dans le cadre du programme quinquennal 2005-2009. Cependant, en l’absence de moyens d’entretien, ces routes se dégradent rapidement, comme le constatent des élus. Le président d’APC de Bouzguene a soulevé le problème de la détérioration du chemin de wilaya 251 reliant Chréa

à Assif Ousserdoun et l’état lamentable de la route qui dessert les villages de la même localité sur 22 km. De son côté le maire de Makouda a suggéré à la DTP d’inscrire un projet de route pou-vant permettre le contournement de la petite ville du chef-lieu pour rallier le flanc nord de la wilaya. Le maire de Tigzirt déplore, quant à lui, l’imprati-cabilité des routes nationales 71 et 72 tout en relevant les désagréments que

subissent les automobilistes et la popu-lation depuis la fermeture de la RN-24 il y a des années. De plus, fera-t-il remarquer, «tous les projets inscrits dans le cadre des pro-grammes sectoriels pour sa commune sont à la traîne !». Le directeur de wilaya des travaux publics, qui consi-dère que son secteur est victime de pillages effrénés de sable des oueds, entraînant des dégâts incommensura-

bles sur les ponts et les routes, regrette aussi l’insuffisance de la cagnotte attri-buée pour l’entretien du réseau à l’échelle de toute la wilaya. Cette année, la DTP a livré, entre autres, l’échangeur de Tadmait et la première tranche de liaison Boukhalfa-Sidi Naâmane (RN12-CW224). Quant au programme en cours (2010-2014), il est question de poursuivre et compléter les travaux entamés dans le précédent programme, comme la finalisation de l’évitement de la ville d’Azazga sur une distance de 8,5 km, dont le taux d’avancement des travaux est actuelle-ment de 20%. Aux termes des opéra-tions, inscrites dans le plan d’action de 2010, le ralliement du chef-lieu de wilaya à partir des daïras de Makouda, de Tigzirt et de Ouaguenoune, sera plus rapide, espère-t-on à la DTP. L’évaluation d’un ouvrage (échangeur) permettant de relier Sidi Namane (CW224) à la RN12, est en cours, ainsi que l’étude de la liaison Fréha-Aghribs-Azefoun (28 Km). Dans le cadre du nouveau quinquennat 2010-2014, il est également projeté, en plus de la dévia-tion de Boghni, l’aménagement en axe autoroutier du tronçon de la RN12 allant de Tizi Ouzou à Azazga, soit une distance de 24,5 km. Nordine Douici

KABYLIE INFO

La commémoration d’événements historiques qui ont jeté les bases de l’Algérie indépendante est une halte indispensable en ces moments de

troubles, de doutes et de pertes de repères. Le souvenir des sacrifices consentis par les aînés revivifie une citoyenneté qui vacille et rappelle à tous le devoir de défendre l’espace de vie commun. La cérémonie commémora-tive des événements du 11 décembre 1960 organisée cette semaine à Azazga, où un hommage a été rendu à une figure du combat libérateur, a été un moment de solidarité et de communion qui n’a pas été vécu dans la région depuis de nombreuses années. Des membres de la famille révolution-naire ont été écoutés par les jeunes générations dans le respect et le recueillement, des représentants de l’Etat étaient assis aux côtés d’élus locaux, des responsables d’administration étaient mêlés dans la foule avec des représentants de partis politiques de l’opposition. Une image de nature à redonner confiance en ces temps de déstructuration du tissu social. Les initiateurs de cette manifestation patriotique ont administré une véritable leçon de dignité et d’attachement au pays, un message d’espoir pour retrou-ver une vie collective apaisée. Les martyrs continuent de délivrer leur message bien après leur sacrifice, et de montrer les lignes jaunes à ne pas dépasser, sous peine de faire voler en éclats une liberté et une unité chèrement acquises. Ce sont les moudjahidine qui étaient aux avant-postes pendant la résistance au terrorisme islamiste au milieu des années 1990. Leur contribution était décisive dans l’anéantissement des intégristes armés dont le projet affiché était de dissoudre le pays dans un Etat islamique supra national. C’est sans doute parce que les moudjahidine n’ont plus la force de tenir encore les armes que le terrorisme est revenu à la charge pour tenter de miner les bases du pays. Le discours de résistance à l’islamisme armé n’est plus ce qu’il était il y a une quinzaine d’années. Un déficit politique ravageur qui complique la tâche des services de sécurité engagés dans la lutte antiterroriste. Des grou-puscules armés continuent de distiller aux abords des villages leur discours douteux et leur projet funeste. «Aujourd’hui, il s’agit d’être Algérien ou de ne pas l’être. C'est notre ligne de démarcation face aux groupes islamistes», résume un ancien patriote du village Tinkicht, surnommé le Général lorsqu’il tenait la dragée haute au terrorisme dans les années 1990.

D. Tamani

FAIT DU JOUR

«Etre Algérien…»

● Les élus APW et les P/APC ont fait part de leurs préoccupations au premier responsable du secteur et au secrétaire général de la wilaya.

DROITS DE L’HOMME : FORMATION À L’ADRESSE DES JOURNALISTESDeux journées de formation sur le thème des droits de l’Homme ont été organisées la semaine dernière par le bureau de wilaya de la LADDH (Ligue algérienne de défense des droits de l’homme) au profit de journalistes et professionnels des médias à Tizi Ouzou. Cette activité, lancée par la ligue dans le cadre de son programme pour la «citoyenneté et renforcement des relais de la société à la pratique démocratique», fait partie du projet financé par la délégation de la Commission européenne en Algérie, mis en œuvre en partenariat avec la fondation Friedrich Ebert. La formation a été assurée par Mouloud Boumghar, professeur de droit public en France et spécialiste en droits humains. Diverses questions liées à la thématique de la formation ont été évoquées par l’orateur, tels que les principales sources des normes de protection des droits de l’homme dans la Constitution algérienne et les différents pactes internationaux signés par l’Algérie. Questionné sur l’évaluation de la situation des droits de l’homme en Algérie, M. Boumghar a qualifié celle-ci de «mauvaise», notamment en ce qui concerne «les droits politiques, civils, économiques et socioculturels», a-t-il précisé. C’est le propre constat des associations algériennes de défense des droits de l’homme qui travaillent sur le terrain, comme l’a relevé aussi le comité des droits de l’homme de l’Organisation des nations unies (ONU), a ajouté M. Boumghar, rapportant que tout récemment, même la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’Homme (CNPPDH), avait fait le même constat en la matière, comme rapporté par la presse, alors qu’il n’est pas des habitudes de cette Commission à critiquer, a-t-il rappelé. Fatima Bouhaci

La journée commémorative des événements du 11 décembre

1960, qui avaient amené l’Assem-blée générale des Nations Unies à voter la résolution reconnaissant au peuple algérien son droit à la libre détermination, a été marquée ce samedi au village Cheurfa N’Bahloul (Azazga), où un hom-mage a été rendu à son digne fils, Belkacem Si Hanafi, dit L’Habachi, lieutenant de l’ALN pendant la guerre de libération nationale. Les festivités organisées par le comité du village de Cheurfa et l’organisa-tion nationale des Moudjahidine a été un moment de communion et de recueillement à la mémoire des martyrs de la guerre d’indépen-dance. Le village Cheurfa, qui compte 89 chouhada, a accueilli des centaines de visiteurs, de tous horizons, venus revivre des moments historiques qui ont fondé l’Algérie indépendante. Les com-pagnons d’armes de Si L’Hanafi, parmi lesquels Si Smail Ouguemoun, Si L’Hafidh Yaha, Si M’Hand de Yakouren et d’autres anciens maquisards qui ont mis beaucoup de verve dans le récit de leurs faits d’armes. L’Habachi, décédé en 1972 à l’âge de 44 ans, a laissé de vifs souvenirs auprès de ses compagnons de guerre, venus en nombre à Cheurfa pour livrer leurs témoignagnes. Belkacem Si

Hanafi, qui avait suivi la voie mili-tante de sa famille engagée dans le Mouvement national dès 1945, avait rempli des missions périlleu-ses qui lui valurent le respect et la reconnaissance de ses aînés. Il s’était illustré dans l’attaque et la récupération d’armes dans les pos-tes militaires coloniaux à Oued Aissi et Taboudoucht, ainsi que dans des actions de guérilla urbaine à Tizi Ouzou. Il sera promu au grade de lieutenant et deviendra un élément important du commande-ment de la wilaya III. L’exposition photos organisée à cette occasion a permis à de nom-breux citoyens de redécouvrir les images historiques de leurs parents et proches, au passé révolutionnaire méconnu. De nombreux moudjahi-dine qui étaient sur la première ligne pendant la guerre vivent aujourd'hui dans la discrétion, pres-que oubliés. C’est le cas de Sarni Mohand Ouali, encore vivant, authentique baroudeur qui avait porté le fer jusqu’au cœur des posi-tions militaires ennemies. Le villa-ge Tinkicht, d’où il est issu, a d’ailleurs abrité le PC de la wilaya III à l’orée de l’Indépendance. L’idée de la réalisation d’une stèle commémorative de cet épisode his-torique a été soumise par le comité du village de Tinkicht au comité local de l’ONM. D. T.

CHEURFA COMMÉMORE LE 11 DÉCEMBRE 1960 L’HABACHI CRÉE LA COMMUNION

La rénovation du réseau routier tarde à être lancé

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RÉFUGIÉS SAHRAOUIS

Des Américains dénoncentla tromperie de Rabat

● Ces témoignages commencent, lentement mais sûrement, à bousculer les certitudes américaines sur la cause sahraouie.

L es dirigeants palestiniens ont ac-cueilli hier très fraîchement, sans

cacher leur scepticisme, les déclara-tions de Hillary Clinton en vue d’une hypothétique relance du processus de paix via des négociations indirectes avec Israël. «Les Etats-Unis remettent sur le tapis des négociations indirec-tes avec Israël, ce qui veut dire qu’ils n’ont rien à proposer pour le moment», a déclaré le négociateur palestinien Mohammed Shtayyeh. M. Shtayyeh a demandé à Washington d’adopter une position plus ferme face à Israël, consistant à «reconnaître un Etat pa-lestinien dans les frontières (d’avant la guerre israélo-arabe) de juin 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale ou du moins annoncer que tel sera l’ob-

jectif final des négociations». Un autre leader palestinien, Yasser Abd Rabbo, conseiller du président Mahmoud Ab-bas, a exprimé la colère et la frustration de son camp, qui ne semble plus entre-tenir la moindre illusion sur l’avenir des discussions -directes ou indirec-tes- avec le gouvernement de droite de Benjamin Netanyahu. «L’ancien mode de négociations n’a abouti à aucun résultat et nous n’accepterons pas d’y revenir», a averti M. Abd Rabbo, dans une interview au quotidien arabophone Al-Hayat, laissant entendre que les Palestiniens pourraient choisir la voie d’une proclamation d’indépendance unilatérale. Côté israélien, le cabi-net réuni dimanche s’est abstenu de réagir officiellement, tout en laissant

apparaître des désaccords internes. Un proche de M. Netanyahu, le ministre de l’Environnement Gilad Erdan, a fait savoir que le gouvernement n’était pas prêt à discuter des questions-clés du conflit «un chronomètre à la main» sous la pression américaine.

FRUSTRATION

M. Erdan a écarté tout retrait global de la Cisjordanie occupée et de Jérusalem-Est annexée, comme le réclament les Palestiniens. M. Netanyahu, lui-même, a désavoué son ministre de la Défense Ehud Barak, qui a évoqué à Washing-ton l’hypothèse d’une partition de Jé-rusalem dans le cadre d’un règlement de paix. «Jérusalem sera discuté à la fin (...) Jérusalem-Ouest et les (quar-

tiers) juifs pour nous, les quartiers arabes peuplés de réfugiés pour eux, et une solution négociée pour les lieux saints», a avancé M. Barak, chef du Parti travailliste (centre-gauche). «Les commentaires du ministre de la Dé-fense ont été exprimés sans la moindre coordination avec le Premier ministre. Ils représentent des opinions connues depuis longtemps (de M. Barak) mais certes pas les vues du gouvernement», a dit un responsable du bureau de M. Ne-tanyahu. Un des ministres travaillistes, Binyamin Ben Eliezer, a évoqué la me-nace d’un départ de son parti du gou-vernement si les «négociations de paix sont gelées» du fait de l’intransigeance d’Israël. Face à l’échec de la stratégie de l’administration Obama, qui n’a pas

réussi à obtenir d’Israël un nouveau gel de la colonisation, la secrétaire d’Etat, Hillary Clinton, a proposé vendredi une relance des négociations indirectes pour sortir le processus de paix de l’im-passe, exhortant les deux parties à s’at-taquer «sans retard» aux questions de fond. Washington a dépêché à cet effet, pour une énième navette dans la région, son émissaire George Mitchell qui doit rencontrer aujourd’hui Netanyahu et demain le président Abbas. «Si les Etats-Unis n’ont même pas pu convain-cre les Israéliens de geler les colonies, comment pourront-ils les persuader sur des questions aussi cruciales que Jéru-salem, les réfugiés ou les frontières?» L’analyste palestinien Hani al-Masri met le doigt dans la plaie.

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El Watan - Lundi 13 décembre 2010 - 13

I N T E R N A T I O N A L E

Je vient de constater que tout ce qui m’a été ra-conté lors de mon séjour à Rabat, à Marrakech et à Dakhla par les autorités marocaines est

faux !». C’est le constat accablant dressé hier par un journaliste américain, membre de la délégation représentant la société civile américaine, lors d’un point de presse à Alger. L’air grave d’avoir été «mené en bateau» par la propagande marocaine, ce journaliste a raconté dans le menu détail et devant le comité algérien de soutien au peuple sahraoui, la presse nationale et des militants sahraouis, son séjour au Maroc. «J’ai été reçu à Rabat par le ministre chargé des Affaires islamiques et des députés, ils m’ont fait comprendre que les réfugiés sahraouis vivent l‘enfer à Tindouf et qu’ils sont pris en otages. Ils m’ont dit qu’aucun organisme d’aide ne pouvait se rendre aux camps de réfugiés et que les Sahraouis de là-bas soutiennent le plan d’auto-nomie.» Le reporter américain, visiblement outré de découvrir le contraire de ce qu’on lui a raconté à Rabat, affirme que les autorités marocaines lui avaient présenté un transfuge sahraoui (Ahmadou Ould Souilem qui vient d’être nommé ambassa-deur à Madrid) pour le convaincre que tous les Sahraouis soutenaient le plan marocain, y compris dans les camps de réfugiés. Mais la tromperie pour le journaliste a juste duré le temps de faire un saut à Tindouf. C’est ce témoignage émouvant et désabusé qu’a voulu faire ce journaliste pour mettre à nu la manipulation marocaine dont il a été victime au même titre que des dizaines, voire des centaines

de journalistes, officiels et représentants d’ONG. Le chef de la délégation américaine, M. David Lippiat, a lui aussi enfoncé le clou. «Nous venons de revenir ce matin même (hier NDLR) des camps de réfugiés sahraouis de Tindouf avec les membres de la délégation. Nous réfutons catégoriquement les allégations marocaines sur la situation de ces réfugiés, ils ont tout faux !».

L’APPEL DES DÉPUTÉS ET SÉNATEURS US

Ce ne sont que «grossiers mensonges !», tonne David Lippiat d’entrée. Comme son compagnon

journaliste, il a constaté le grand écart entre ce qu’il a entendu au Maroc et ce qu’il a vu de ses propres yeux. «Ce ne sont que des mensonges. J’ai constaté, au cours de mes cinq visites dans les camps sahraouis, depuis 8 ans, une bonne organisation dans tous les domaines, qu’ils soient éducatif, social ou économique». C’est pourquoi, l’orateur a appelé la communauté internationale à une mobilisation «effective» afin de soutenir le peuple sahraoui qui souffre quotidiennement des «exactions» marocaines. «Il est grand temps que la communauté internationale se mobilise en faveur

du Sahara occidental, un territoire occupé depuis 35 ans par le Maroc, qui ne cesse de violer les droits de l’homme dans ce pays». M. Lippiat tenait particulièrement à démonter la propagande maro-caine sur les «persécutés de Tindouf» soulignant que non seulement l’état des lieux dressé par le makhzen est faussé mais aussi que des institutions internationales, telles que le PAM et le HCR, ou des ONG «visitent régulièrement ces camps en toute transparence». En revanche, il a accusé le Maroc, d’imposer un «blocus sur l’information» à El Ayoun en «empêchant» la presse d’accéder aux territoires occupés. Pour David Lippiat et ses com-pagnons, la visite aux camps de réfugiés sahraouis leur a ouvert les yeux. Les Américains qui sont «victimes» de la pro-pagande marocaine, disposent désormais des témoins oculaires. Et il faut croire que ce genre de témoignages commence à bousculer les cer-titudes de l’establishment américain. La preuve ? Des membres du Sénat et de la Chambre des représentants américains ont appelé samedi der-nier la secrétaire d’Etat, Mme Hillary Clinton, «à appuyer le droit à l’autodétermination du Sahara occidental». Une initiative fortement saluée hier par la délégation américaine composée de repré-sentants de l’ONG Human Rights, Défense Forum Fondation, Institute of Liberty, Young American Broadcasters, Focusing on Religions Persecution, ainsi que d’écrivains et journalistes. Comme quoi, on ne peut pas tromper tout le monde tout le temps… Hassan Moali

RELANCE DU PROCESSUS DE PAIX

Les Palestiniens doutent de la «pax americana»

David Lippiat, journaliste américain (à droite) hier à la salle de réunion de l’APC d’Alger-Centre

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D ans son discours inaugural, hier matin, le direc-teur de l’Ecole des beaux-arts d’Alger, N a c e r d d i n e

Kassab, a indiqué que «dans une société qui a connu autant de conti-nuités que de ruptures historiques, spatiales et culturelles, suscepti-bles de générer des agencements inédits, la conservation de son pa-trimoine artistique, architectural et urbain témoigne non seulement pour l’histoire et pour l’art, mais également pour la mémoire. Cette rencontre permettra de rapprocher l’université du monde profession-nel, mais aussi de définir les pro-blématiques nouvelles non encore investies qui pourraient constituer de nouveaux champs de recherche». Présent en tant que modérateur dans ce séminaire, le miniaturiste Bachir Yellès est revenu dans son inter-vention sur l’historique de l’Ecole des beaux-arts d’Alger, dont il fut le premier directeur à l’avènement de l’indépendance. Créée en 1881, l’école était située à la rue d’Orléans dans une mosquée désaffectée avant d’élire domicile sur un terrain d’ex-propriation au Télémly. En 1954, dira Bachir Yellès, il a fallu un temps de réflexion pour mettre en place les balises de cette école d’art. Promu directeur en 1962, il a retrouvé une école dans un état de délabrement lamentable. «Il fallait réorganiser

et remettre l’école en l’état. Les pro-fesseurs avaient déserté les lieux, excepté deux professeurs étrangers et trois Algériens. La tâche était lourde, mais il y avait de l’enthou-siasme», a-t-il dit. Afin de combler le déficit en enseignants, il a fallu recourir à la coopération technique. «Notre principe, c’était d’avoir de la rigueur dans l’enseignement. Cela a donné de bons résultats.» Les élèves étaient recrutés en qualité de créa-teurs et non de dessinateurs.C’est ainsi qu’a été créée la section architecture. Plus tard, il y a eu un éclatement, puisque l’Ecole d’archi-tecture a été installée à l’EPAU d’El

Harrach, tandis que l’Ecole des beaux-arts restera dans le même édifice.L’Ecole des beaux-arts était active dans la vie publique, puisqu’elle a participé à plusieurs expositions en Algérie et à l’étranger. Nacerddine Kassab avertira l’assistance qu’un travail est actuellement en cours sur la restructuration des archives de l’école. Dans son intervention intitulée «Eléments de réflexion sur l’intro-duction dans le fonds patrimonial d’œuvres contemporaines», l’univer-sitaire Najet Khedda est revenue sur la définition générale du patrimoine. «Le processus de patrimonialisation ne pose pas les mêmes problèmes

dans un pays jouissant d’une conti-nuité historique des institutions na-tionales et dans un pays qui, comme l’Algérie, a eu à reconstruire ses ins-titutions. Or, la patrimonialisation est un processus qui suppose aussi bien un consensus populaire que des instances de consécration dont la crédibilité dépend de leurs com-pétences et de leur capacité à faire endosser par un large public leurs évaluations.» Le professeur maro-cain, Jamâa Baïda, a, dans sa com-munication intitulée «La construc-tion de la vocation touristique au Maroc», soutenu que son pays, qui est aujourd’hui une destination privi-légiée du tourisme international, est un cas où la vocation touristique a été construite patiemment tout au long du XXe siècle.Le conférencier s’est notamment interrogé sur le phénomène de patri-monialisation qui, tout en conservant les vestiges du passé, fait un usage nouveau des monuments du patri-moine.La doctorante Luisa Irazu Lopez Campos est convaincue qu’un travail de sensibilisation doit se faire en direction des enfants. «Les projets et les activités avec les jeunes et les en-fants ne doivent pas être considérés comme complémentaires, ils sont des projets au même niveau et importan-ce que le reste. Ils sont les meilleurs transmetteurs d’information dans tous les groupes sociaux.»

Nacima Chabani

El Watan - Lundi 13 décembre 2010 - 14

C U L T U R E

SÉMINAIRE À L’ÉCOLE SUPÉRIEURE DES BEAUX-ARTS D’ALGER

L’art, ce legs ancestral ● C’est parce que la thématique de l’art et du patrimoine a été tellement galvaudée par le passé qu’un

séminaire de deux jours lui a été consacré à l‘Ecole supérieure des beaux-arts d’Alger.

BÉJAÏA

Des chanteurs dénoncent leur «marginalisation» ■ Un collectif des auteurs compositeurs et interprètes de la wilaya de Béjaïa dénoncent, dans une pétition adressée à la ministre de la Culture, la «gestion opaque du secteur de la culture» à Béjaïa. Kaci Boussaâd, Boudjemâa Agraw, Boualem Berr, Louiza, Rabah Tamiti, Abdellah Oumkhlouf, Hacen Adnani ... la pétition compte 25 signataires dont des vieux routiers de la chanson kabyle. Pour étayer leurs propos, ils prennent pour exemple le festival de la chanson kabyle qui vient de clôturer sa troisième édition sous le parrainage du département de Mme Khalida Toumi. «C’est un festival à huis clos et un non- événement puisqu’on a fait l’impasse sur des artistes de renom, comme Aït Menguellet, Idir, Djamel Allam, Amour Abdenour, Kaci Boussaâd, et bien d’autres», a dénoncé, hier, lors d’une conférence de presse, Boudjemâa Agraw, de son vrai nom Oudane

Boudjemâa, qui estime que le programme officiel de ce festival n’est que de «la poudre aux yeux». «Au ministère, on croit qu’il y a des soirées dans toute la wilaya, alors que c’est faux», dénonce, sans ambages, l’orateur. Le contenu est aussi pointé du doigt. «Les conférences se sont focalisées sur le thème des harraga alors que pour un festival de la chanson kabyle nous aurions pu parler, par exemple, de Iguerbouchene, Slimane Azem ou Matoub», ajoute-t-il. «Le peu d’artistes invités ont été humiliés par des cachets largement en dessous de leurs valeur artistique, sans compter que la plupart des spectacles programmés n’ont pas eu lieu pour manque d’informations flagrant», est-il écrit dans la pétition. Le groupe d’artistes dénonce le fait que les «sommes colossales» allouées par les pouvoirs publics pour ce festival ne soient pas utilisées pour la promotion et l’épanouissement de la culture. «Ces budgets, écrit-il, font plus le bonheur des hôteliers, restaurants, imprimeurs, transporteurs ( ... ) et moins de 20% reviennent à la culture et aux artistes». Selon certaines estimations, ce festival, qui a été institutionnalisé, aurait consommé quelque 1 0 millions de dinars. Pétitionnaire, Alitouche Boualem, connu sous le non d’artiste Boualem Berr dira : «Les artistes locaux sont marginalisés. Quand ils sont invités, ils ne sont pas payés. «Les cachets sont humiliants. C’est la moitié de ce l’on me donne à BBA», renchérit Boudjemaâ Agraw. Le collectif demande tout simplement le départ du directeur de la Maison de la culture, commissaire de ce festival, l’institution d’une commission pour enquêter sur la gestion du secteur de la culture dans la wilaya et la baptisation officielle de la Maison de la culture du nom de Taos

Amrouche. K. M.

MUSÉE NATIONAL D’ART MODERNE ET CONTEMPORAIN

Hommage à l’artiste M’hamed Issiakhem● Figure de proue des arts plastiques algériens, l’oeuvre de M’hamed Issiakhem possédait une solide culture

picturale. Preuve en est le legs qu’il a laissé derrière lui après sa mort.

E n marge de l’imposante exposition de peinture à l’occasion du 25e anniversaire de la disparition de

M’hamed Issiakhem, inaugurée mercredi au Musée national d’art moderne et contemporain d’Alger, une table ronde de deux jours a été consacrée à cet homme au talent exceptionnel. Des conférenciers de marque se sont relayés, jeudi et vendredi, sur la tribune en axant leur intervention sur la dimension de l’œuvre de cet artiste prolifique que le public méconnaît. L’histo-rienne et critique d’art, Malika Dorbani-Bouabdellah, qui travaille actuellement au musée du Louvre à Paris a, dans son intervention, fait une étude comparative entre les deux œuvres du patrimoine universel inti-tulées «Algérie de mes ancêtres» et «Passé, présent et futur». Un lien étroit entre ces deux œuvres existe. «Algérie de mes ancêtres» est un portait type de l’artiste créateur dans tous les domaines, notamment la poésie, les sciences, la musique. Il y a également celui du pouvoir éclair qui est toujours représenté de profil, assis à même le sol, un livre à la main.C’est quelqu’un qui est penché sur le savoir et la recherche. «Ce thème, dit-elle, est traité de-puis toujours par les artistes, qu’ils soient musul-mans, chrétiens, occidentaux ou encore orientaux. J’ai trouvé une filiation dans ce tableau avec le patrimoine universel.» Dans le second tableau, Malika Dorbani y a trouvé une référence à l’allégorie du printemps. C’est le thème de la renaissance avec cette réflexion philosophique sur les trois âges de la vie. Ce sont surtout les qualités picturales qui l’ont intéressée avec cette représentation de motifs orien-taux, sur le vêtement de la femme, qui symbolisent le printemps, la renaissance, le futur. «Je me suis permise de faire des comparaisons qui peuvent, peut-être, sembler un peu désinvoltes mais qui du point de vue de l’histoire de l’art se tiennent», conclut-elle.

De son côté, l’universitaire et critique d’art à l’Ecole supérieure des beaux-arts d’Alger, Nadira Laggoune, a mis en exergue l’activité citoyenne d’Issiakhem qui va de pair avec son travail pictural. M’hamed Issiakhem a beaucoup déploré le fait que sa peinture ne soit pas accessible au public. Cet état de fait lui a permis de concrétiser en pratique les dessins de presse. Ce sont des œuvres importantes qui conti-nuent de marquer l’histoire de l’art. «Il y a un lien étroit entre ses activités picturales graphiques et son engagement militant. Cet engagement va conti-nuer après 1962, comme le montrent les affiches réalisées pour les pièces de théâtre de Kateb Yacine Palestine trahie et Mohamed prends ta valise. M’ha-med Issiakhem a également fait des illustrations sur les billets de banque de 100DA. Son caractère humoristique, on le retrouve dans certains billets de banque qui ne sont plus en circulation, notamment ceux de 20 et 50 DA». Pour sa part, Anissa Bouayed a soulevé la problématique des conditions néces-saires pour qu’une œuvre puisse continuer à vivre.Un Français, Jacques Arnaud, a fait don d’une œuvre signée en 1960 par le regretté M’hamed. Le donateur a exigé dans un premier temps que l’œuvre soit restaurée et remise au peuple algérien. La décision de prendre en charge l’œuvre a été prise d’une façon collégiale entre une association constituée d’amis et de la femme du défunt. Comme toute œuvre a besoin d’une autorisation de sortie d’un quelconque territoire, des contacts ont été entrepris avec l’ambassade d’Algérie à Paris. «Au-delà de tous les problèmes administratifs rencontrés, l’œuvre a souffert d’un manque de médiatisation». Le tableau a été exposé une première fois en 2008, à Alger. Pour sa restitution en septembre dernier, une exposition a eu lieu à Vitry-sur-Seine, où le public a pu découvrir

l’aura d’un peintre. Le souhait de cette spécialiste est que cette œuvre soit un jour accrochée aux cimaises d’un musée algérien. Anissa Bouayed a présenté et commenté des photographies du tableau représen-tant les visages d’une mère et de ses deux enfants. «Issiakhem a condensé, dans son tableau, un vocabu-laire qui sera le sien pendant des décennies.» «L’or-ganisation de l’espace, qui est spécifique et qui est déjà en place dans cette œuvre, est, en fait, une forme personnelle déjà aboutie», explique-t-elle. Professeur de littérature et écrivain algérien, Benamar Mediène a, dans un brillant et intéressent argumentaire, levé le voile sur la vie de M’hamed Issiakhem à travers des autoportraits. Ami du défunt, Benamar Mediène a d’abord tenu à souligner qu’Issiakhem et Kateb Yaci-ne étaient des frères de la douleur et de la beauté. Dans le premier portrait de 1949, le conférencier a mis l’ac-cent sur l’attraction qu’exerçait Van Gogh sur son ami de toujours, à l’image de la construction très lourde du visage et du menton et de l’utilisation des couleurs fauve, rappelant étrangement l’œuvre exposée aux cô-tés de celles de Galliero, un grand peintre de l’époque.Benamar Mediène décortique trois autres por-traits d’Issiakhem, dont celui réalisé en 1976 et dans lequel le sujet avait le visage de Jupiter, peint alors qu’il était malade et un autoportrait intitulé «Dépression», dans lequel le personnage au visage exsangue est dissimulé par un empâtement de pein-ture. D’une voie très émue, Benamar Mediène est convaincu que M’hamed Issiakhem a livré des autobiographies, voire des biographies intimes qui nous le révèlent. «Kateb Yacine et Issiakhem sont deux personnages qui nous donnent une leçon ré-pétée et différente chaque jour. Il n’y a pas d’images disant une fin, mais des images de commencement.»

Nacima Chabani

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. R.

Le chanteur Boudjemâa Agraw

L’école des beaux-arts d’Alger existe depuis 1881

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A la fois auteur dra-matique, scéna-riste dialoguiste, le regretté Mohamed Farrah a écrit plu-sieurs pièces théâ-

trales, dont entre autres L’amour et après, Rendez-vous à Alger, His-sarstan, Remaniement ministériel au bidonville. Il a également adapté beaucoup d’œuvres tels que L’ava-re, Les Fourberies de Scapin, Le Médecin malgré lui, le Misanthrope et Tartuffe de Molière, Le journal d’un fou de Gogol, La demande en mariage, l’Ours, le Chant du cygne, Les saltimbanques, l’Oncle Vania de Tchekov, La visite de la Vieille Dame de Frederiech Durenmatt, Le Dragon de Schwartz, Le Menteur de Carl Goldoni, la Savetière pro-digieuse de Federico Garcia Llorca, La Ménagerie de verre de Tenesse Williams, Monserrat d’Emmanuel Robles, Le Malentendu d’Albert Camus, Arlequin serviteur de deux maîtres de Goldoni, Mesure pour Mesure de William Shakespeare, Noces de sang de Federico Garcia Llorca. Mohamed Farrah s’est dis-tingué également dans les scénarios de télévision. Il a écrit une série de 20 épisodes, La famille de Si Sli-mane qui a été diffusée. Une autre

série de 20 épisodes Notre amour...et les autres. Il a adapté une série de 20 épisodes d’après Les Misérables de Victor Hugo. Voisin, ô voisin ! Le défunt a activé au sein du PPA dès 1939, avant d’en devenir mem-bre permanent en 1949. Cet hom-me de culture a occupé le poste de directeur de l’Opéra d’Alger en 1949. Il a été membre de l’ALN/OCFLN en 1954 et de 1960 à 1962, membre du MALG. En 1962, il est nommé chef de cabinet du ministre de la Jeunesse et des Sports. De

1965 à 1970, il est promu au rang de directeur de la Foire internatio-nale d’Alger de Dar El Beïda, et de 1970 à 1978, directeur général de l’ONAFEX. Il était aussi entre autres le président de la Chambre de commerce mixte algéro-maro-caine, de la Chambre de commerce algéro-tunisienne, de la Chambre de commerce algéro-sénégalaise, de l’Union des Chambres de com-merce, d’industrie et d’agriculture des pays arabes et membre du co-mité directeur de l’Union des foires

internationales, l’UFI. L’auteure de théâtre, Nadia Taïbouni, qui a eu à faire de l’assistanat à la mise en scène dans la pièce du défunt Les saltimbanques, dira de l’homme qu’il était d’une grande gentillesse. «J’ai eu l’honneur de voyager avec M. Farrah en 2002, à Tunis, lors de la sélection en compétition officielle de sa pièce de théâtre Les saltimbanques au festival de Car-thage, et lors de ce voyage un lien paternel s’est tissé entre lui et moi, j’ai apprécié sa grandeur d’âme, son sens de l’humour, il était d’une grande générosité intellectuelle, il était aimé et aimant ; ce qui m’a touchée en lui, c’était sa manière de glorifier l’Algérie, il le montrait sans cesse à chaque occasion, avec son discours passionnant et pas-sionné». Et d’ajouter : «Je garde de lui l’image d’un grand nationa-liste, d’un amoureux de la culture, d’un intellectuel ample, égal à lui-même ; réellement, l’Algérie a perdu en lui un militant fervent, un dramaturge important. Il suffit de voir sa biographie pour com-prendre qu’un illustre algérien nous a quittés au moment où nous pleurons encore Keltoum et Abderrahmane Djillali.»

Nacima C.

El Watan - Lundi 13 décembre 2010 - 15

C U L T U R E

DISPARITION DE FARRAH MOHAMED

Il avait fait résonner les planches du salut

● Le monde de la culture algérienne est en deuil. L’auteur dramatique, scénariste dialoguiste, Mohamed Farrah, a tiré sa révérence la semaine dernière, à l’âge de 90 ans.

FOLIO

LILLE (FRANCE)

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D. R

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A. M. ALONZONuances de fl eurs canadiennes

Par Djilali Khellas

Les poèmes d’Anne-Marie Alonzo(1) sont des tentatives symboliques pour «constituer un

exil positif, créateur». L’architecture de ses vers comprend toute la science des complications savantes jaillies des impulsions, l’ingéniosité, les expansions, la fantaisie, bien que son dire semble (mais semble seulement !) fluide, sim-ple, clair comme des lacs de montagne.Compensant son «handicap physique»(2) par une subjugante capacité et une surprenante aisance à émettre, à faire couler de source, à provoquer le verbe avec (presque) la même facilité (facilité, vraiment ?) qui fait que la pluie ruisselle — et il nous semble simple qu’il pleuve — que le jour se lève — et il nous semble simple qu’il se lève, que bruissent les forêts — et nous trouvons naturel qu’elles bruissent — bien que toutes ces menues éter-nités contiennent leurs graines de merveille, recouvrant sans interruption d’incomparables, d’anthologiques inventions lexicales, des es-paces étendus de conversation avec soi-même ou avec les êtres et les choses visibles ou in-visibles. Mais que de douleur ! «Je ne guérirai jamais ne suis malade simplement «sourde à toute vie inerte que faut-il ni guérir ni périr mais alors et rester là immobile inutile. Jusqu’à quand ne veut pas savoir personne ne le dira ne le sait » Souffrant terriblement, «le corps im-mobile», Anne-Marie Alonzo écrit «la douleur-poésie» de manière séduisante, ensemence aux côtés des jardiniers de la métaphysique et des potiers de l’archéologie, et avec les parcelles des mythologies de sa douleur, de son «exil», fabuleuse — jardinier faisant porter des fruits aux arbres, potier qui n’achève pas tout à fait de pétrir la glaise, qu’il vous en offre déjà une amphore portant la signature de l’éternité, den-

tellière et fileuse de tapis non terrestres, dans le mœlleux veillé desquelles fleurs s’alanguis-sent en anges, l’esprit dissimule des princes rongés sous leurs cuirasses princières par la mite de «l’exil» ; l’exil même dans les rêves : «Je suis l’amère des rêves (…) ; Chaque rêve songe l’autre Et j’enfile patiente des colliers de perles brunes (…) J’ai la mère rouge et toute passion l’emporte. J’ai la mère femme (et j’écris car j’écris pour elle)». Dans la poé-sie d’Anne-Marie Alonzo, le temps décrit les mystères de la mutation du venin en miel, de l’accouplement en union de la négation en foi. Une poésie où les fleurs ont la possibilité et le temps de se réfugier à temps, de se trouver en un autre endroit, à une autre adresse — et lorsque l’illusion vous penche pour les cueillir, vous cueillez leurs nuances, pas les fleurs, pas la source, pas l’essence.

D. K.1+2) Poète, critique, éditrice québécoise (Ca-nada), A. M. Alonzo est née en 1951, malgré un grave accident, elle est très active. Parmi ses œuvres, citons : Geste (poésie), Veille (poé-sie), Droite et de profi l (poésie), etc.

Semaine du cinéma algérien■ La Semaine du cinéma algérien à Lille, en France, initiée par l’association Sud-Nord évolution, est organisée du 10 au 20 décembre, en hommage à Fawzi Saïchi, (dit Remimès) et Kamal Hamadi, respectivement acteur et chanteur à la notoriété bien établie. La septième édition de ce rendez-vous est riche en activités, notamment avec de nouveaux produits à l’affiche. Ainsi, au programme de cette manifestation culturelle, entre autres les projections de films en présence des réalisateurs, du documentaire sur la vie et l’œuvre de Kamal Hamadi, réalisé par Abderezak Larbi Cherif, Mimezrane d’Ali Mouzaoui et Les portes du silence de Amar Laskri. De nombreux autres cinéastes, très connus dans le domaine du 7e art, seront présents lors de cette Semaine du cinéma algérien. Il s’agit de Rachid Koudja, Ghouti Bendeddouche et son frère Djamel, Lamine Merbah ainsi que Rachid Bouksim, directeur du festival Issni N’Ourgh international du film amazigh d’Agadir (Maroc). Des tables rondes sur le cinéma, des spectacles de danses et de musique seront également au menu de cette manifestation, dont les activités seront abritées par plusieurs villes de la région Nord de France, à l’image de Roubaix, Tourcoing et bien évidemment Lille, où sera organisée une grande partie des festivités de ce rendez-vous. Enfin, notons aussi que cette édition a été dédiée à la mémoire de l’une des figures emblématiques du cinéma algérien, Larbi Zekkal, qui s’est éteint le 17 septembre dernier des suites d’une longue maladie. «Nous voulons, à travers l’organisation de cette Semaine du cinéma algérien, contribuer à développer l’esprit des échanges interculturels. Cette manifestation consiste aussi en une opportunité de contact entre les des deux rives», nous a précisé Ali Bouhouf, président du Sud-Nord évolution, l’association organisatrice de ce festival. Hafi d Azzouzi

Le dramaturge Mohamed Farrah avec ses petits enfants

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El Watan - Lundi 13 décembre 2010 - 19

I D É E S - D É B A T

La question de la citoyenneté en AlgériePar Larbi Mehdi (*)

Le contenu de l’article de B. Mahmoud, député RCD, intitulé, «Pouvoir résolument autiste», publié sur le quotidien El Watan dans la rubri-

que «Idées-Débat» (1) est troublant envers l’état actuel de la citoyenneté en Algérie et son avenir incertain dans la politique générale du gouvernement d’Ah-med Ouyahia. Il a écrit : «Dans le discours du gou-vernement algérien, le développement humain est une notion galvaudée, vidée de son sens et dépouillée de sa générosité… Le pouvoir dans notre pays ne veut pas d’un peuple qui exerce son libre arbitre et veut être acteur des changements de son existence par des actions individuelles et collectives concertées, socia-les et/ou politiques… Il ne veut pas non plus d’indivi-dus qui participent à la vie de la communauté et qui expriment une opinion sur les choix, les orientations et les prises de décision affectant leur vie. Il veut des sujets totalement soumis, dépendants et incapa-bles d’initiatives ou d’idées et pour lesquels il doit pourvoir aux besoins élémentaires… En somme, un pouvoir généreux (!) Une logique d’Etat totalitaire qui soumet le peuple et qui veut durer.» Visiblement, ces propos exposent viscéralement la pratique d’un pouvoir archaïque et classique, différent de celui qui a permis précisément à la citoyenneté d’émerger et d’évoluer en tant que statut social et politique. Effectivement, tout pouvoir qui demeure sourd devant les possibilités et les stratégies qui peuvent néanmoins aider la société à sortir de la dépendance économique et sociale ne fonctionne en réalité que pour affaiblir et anéantir les potentialités et les op-portunités qui peuvent construire et consolider la citoyenneté participative. Partant de ce principe, il est évident de constater que les différentes formes de pouvoir que l’humanité a connues par le passé ne peuvent en aucun cas construire la citoyenneté participative. Seul le «pouvoir légal», celui qui n’est la propriété de personne, peut inévitablement et incontestablement participer à la réalisation de ce projet politique. De ce fait, la citoyenneté comme projet politique ne peut avoir un sens et une place que dans les Etats gouvernés par un pouvoir légal. Un pouvoir de type nouveau, que tous les Etats puis-sants, bien qu’ils aient vécu des histoires différentes, ont compris et saisi l’utilité de son efficience pour le développement de la citoyenneté et de la démocratie. C’est un pouvoir constitué par l’ensemble. «L’être-ensemble» comme pouvoir, un concept cher à Arendt Hannah et décrit par Paul Ladriere comme «un pouvoir politique reçu. Lorsque nous déclarons que quelqu’un est au pouvoir, nous entendons par-là qu’il a reçu d’un certain nombre de personnes le pouvoir d’agir en leur nom… Le pouvoir émane du peuple, si le peuple se désagrège, le pouvoir politique institu-tionnalisé s’écroule. Quant au pouvoir que possède quelqu’un en tant qu’individu, il ne peut plus être en réalité question de pouvoir mais de ‘‘puissance’’… Le pouvoir politique est d’abord celui des citoyens qui l’exercent dans toutes les formes de l’espace pu-blic, et sans lui, le pouvoir de l’Etat, en démocratie, est illégitime. Ce pouvoir politique premier n’im-plique pas la contrainte, il implique au contraire la libre opinion, le libre débat, la libre association.»(2) Dans le cas de l’Algérie, le pouvoir politique en place n’est toujours pas exercé par les citoyens parce que leur «Etat», en tant qu’institution juridique, n’a pas

été mis en place pour accompagner les Algériens (es) afin de réaliser leur autonomie matérielle pour devenir par la suite des citoyens essentiellement pro-ducteurs et actifs.En ce sens, l’Etat algérien demeure indubitablement le seul acteur qui pense et réfléchit aux problèmes de société. Les concernés «Algériens (es)» qui partagent avec lui le territoire et la vie ne sont pas encore, à ses yeux, habiles pour critiquer ses idées et réfléchir pour proposer de leur côté d’autres politiques pour améliorer leurs conditions de vie et adoucir en même temps la dépendance de la société vis-à-vis de l’Etat. Les politiques de l’emploi et les dispositifs proposés pour réaliser une intégration sociale n’ont jamais été élaborés et construits pour réaliser justement l’auto-nomie et l’émancipation des Algériens (es). Ces po-litiques sont devenues avec le temps des instruments déployés pour maintenir la dépendance matérielle et accabler en même temps les chances et les possi-bilités de toutes les personnes en quête d’un avenir meilleur en Algérie. La politique de la promotion de l’emploi, comme celle proposée dans le contenu du dispositif d’aide à l’insertion professionnelle (DAIP), illustre nettement notre analyse parce que, effectivement, elle ne fait qu’ accentuer les situations incertaines et les emplois précaires. Toutefois, la mi-sère sociale et les conditions aléatoires et vulnérables demeurent des situations qui entravent et bloquent en permanence le développement de la citoyenneté en Algérie. Il faut rappeler que la citoyenneté représente un long processus historique. Elle s’est construite socialement et constituée politiquement après avoir accouché d’un sentiment et d’une conscience collec-tive d’avoir des droits. Ces droits se sont multipliés aux niveaux social et économique. Aujourd’hui, ces droits sont devenus un fondamental incontournable pour booster et vivre réellement la citoyenneté par-ticipative. A partir de cette conviction philosophique et politi-que, la citoyenneté est devenue une affaire publique, celle de toute la société. Elle est demandée plus que jamais, parce quelle représente désormais le moyen et le levier inéluctable qui peuvent encourager et motiver les membres de la société à travailler et à progresser pour produire leur propre modernité économique et politique. Actuellement, ce type de citoyenneté est passif et inactif en Algérie parce qu’en réalité, ni le pouvoir ni la société n’ont vécu des transformations réelles et palpables au niveau de leur forme et de leur organisation. Bien que les émeutes urbaines et sociales de 1988 aient poussé le pouvoir à réformer le régime politique afin de s’ouvrir sur la société, ce choix n’a malheureusement pas engendré des forces sociales vives pour mobiliser et faire ac-croître la citoyenneté participative. Ce mouvement s’est soldé par l’institutionnalisation d’une citoyen-neté inféconde, octroyée et contrôlée par l’Etat. En vérité, la faiblesse et l’impuissance de la citoyen-neté participative n’intéressaient guère l’Etat algérien et ne peuvent avoir aujourd’hui une priorité dans son programme politique. La citoyenneté comme statut juridique, censé déve-lopper des droits et des devoirs, ne peut avoir une si-gnification dans un Etat qui s’est imposé brutalement pour insérer et greffer préalablement une idéologie historique et culturelle particulière dans une société fragile et déstructurée. Cet Etat avait pour mission de justifier principalement la légitimité d’un pouvoir

issu essentiellement de l’histoire du mouvement national de libération. En effet, l’histoire sociale et politique de l’Etat al-gérien montre clairement qu’il n’est pas le produit des conflits internes entre groupes, d’intérêts ou classes sociales antagonistes algériennes, comme c’était le cas dans certains Etats-nations européens. Au contraire, sa naissance prend effet avec le conflit contre un autre Etat colonial et capitaliste, étranger dans sa conception et dans son fonctionnement aux réalités sociologiques algériennes. L’Etat national a pris donc la place d’un Etat colonial après une guerre de libération, accomplie remarquablement. La ques-tion de la citoyenneté algérienne dépendrait donc des choix idéologiques et politiques d’une classe diri-geante qui n’a pas arrêté depuis le temps de glorifier un esprit communautaire figé et stéréotypé qui va dans le sens contraire de celui du sociétaire.

LA CITOYENNETÉ PASSIVE ET IMPRODUCTIVE

Pour renforcer la place de l’Etat et maintenir son pou-voir sur la société, la classe dirigeante s’est mobilisée pour réaliser en priorité de grands projets d’infras-tructures en matière économique, culturelle et scien-tifique. Bien que ces investissements pourraient être, dans le temps, des espaces nouveaux pour produire des liens d’intérêts et des qualifications multiples, le pouvoir en place n’a malheureusement pas ma-nifesté une volonté politique concrète pour s’ouvrir sur des forces sociales qui peuvent éventuellement apparaître pour justement produire et développer la société civile. La façon de gérer les entreprises publiques et les structures étatiques, que ce soit celles des services de l’éducation ou bien celles des universités, est l’une des raisons qui nous expliquent les réticences d’une classe dirigeante envers le déve-loppement de la citoyenneté participative en Algérie. Dès le départ, cette gestion volontariste n’était pas motivée par une politique de développement durable. Etant donné que la rente pétrolière pouvait camou-fler et dissimuler les défaillances et les déficits de la mauvaise gestion, les richesses matérielles et les ressources culturelles et humaines que pouvaient pro-duire, accumuler et capitaliser les fonctionnaires, les travailleurs, les éducateurs et les chercheurs, bref, les Algériens (es), n’intéressaient guère les hommes au pouvoir parce que ces potentialités et cette richesse constituaient en réalité une menace pour le pouvoir en place. Ce pouvoir, écrit L .Addi, «peut perdurer en bloquant l’avènement d’une situation économique qu’il serait incapable de réguler politiquement et qui le rendrait totalement anachronique.» (3) Effective-ment, pour préserver le pouvoir, la classe dirigeante n’avait pas d’autre choix que de priver et de dessaisir les managers et les cadres dirigeants, qualifiés pour mener à bien les objectifs de l’entreprise, du contrôle et du commandement. Cependant, toutes les déci-sions du fonctionnement général des structures et des entreprises publiques ont été désormais prises en dehors de l’espace de l’entreprise, et leur pouvoir en effet s’est produit et s’est exercé dans d’autres sphè-res, extra-entreprise. Les décisions économiques ont été constamment rattachées aux décisions et à l’état d’esprit de l’homme politique et de ce que voulait et veut faire seul du sort de ces structures. Pour la quasi majorité des dirigeants économiques, O. Benbekhti écrit qu’«on n’est pas sortis de la tutelle, du mono-pole de la décision et des pressions administratives

sur le pouvoir d’autonomie de décision. A leurs yeux, la bureaucratie administrative et politique en place tient fermement encore à ses positions de contrôle qui lui autorisent ses situations de rente et de privilèges. Elle mène un jeu qui n’est pas fait pour faciliter une quelconque libéralisation de l’économie qui va dans le sens de l’intérêt de l’entreprise, mais qui permet plutôt de maintenir ses avantages et continuer de gérer pour son propre compte la rente.»(4)

Empêcher les gestionnaires et les cadres dirigeants d’effectuer leur travail et ne pas les laisser jouir de leur propre pouvoir dans les entreprises, selon les lois de l’organisation et de la rationalité scientifique veut dire tout simplement stopper la production et arrêter l’accumulation de la richesse. Pis encore, les pouvoirs politiques extra entreprise n’ont pas affaibli uniquement l’entreprise publique algérienne, leur in-tervention dans la gestion interne de l’entreprise a tué complètement le processus du travail et anéanti les potentialités qui pouvaient développer la citoyenneté économique et productive en Algérie. En effet, le travail n’est pas seulement un processus de production au-delà de ce qu’il peut engendrer comme bien matériel, il est aussi producteur d’une nouvelle, solidarité et, fondamentalement, d’une conscience collective qui indique aux individus ce qu’ils ont en commun dans une société. A vrai dire, l’Algérie a raté une occasion pour créer une dynamique sociale qui pouvait proliférer par la suite pour produire, d’une part, une nouvelle culture pour construire la vie collective, et d’autre part, une nouvelle compréhension à la participation collective. En réalité, le pouvoir algérien a bien compris ce que peuvent produire les infrastructures économiques et culturelles que lui-même avait construites, s’il avait laissé évidemment les cadres dirigeants libres dans leur fonction et libres aussi dans la prise des décisions dans les entreprises publiques. Il a vu qu’il est de son intérêt de stopper toute gestion qui favorise la «socia-lité productive», sachant pertinemment que la remise en cause d’un pouvoir autoritaire ne peut avoir lieu en l’absence d’une force sociale réelle. Pour conclure, il faut dire que le citoyen producteur et participatif n’a jamais été souhaité par le pouvoir algérien et ne peut actuellement susciter de l’intérêt, parce qu’il génère sobrement la liberté et l’autonomie par rapport à l’Etat et exige succinctement un rééqui-librage des rapports entre la société et l’Etat. La citoyenneté comme statut et outil d’expression et de participation ne peut avoir, en fin de compte, une naissance ordinaire dans un environnement social gouverné par un pouvoir autiste qui ne souhaite avoir autour de lui que des citoyens soumis et improductifs. Elle ne peut prospérer avec un pouvoir hostile à toute forme d’ouverture et de liberté. Elle ne peut non plus s’enrichir et grandir avec un pouvoir qui n’aime échanger que de la passivité et de l’inertie. L. M.

(*) Université d’OranRéférences : 1) Boudarène Mahmoud, Le pouvoir résolument autiste, El Watan, «Idées-Débat», journal quotidien, mardi 09 novembre 2010, n° 6095. 2) Paul Ladriere, 1992, Espace public et démocratie, raison pratique, n° 03, Edit, EHESS, Paris, p, 24,25.3) Lahouari Addi, 1985, Ordre et désarrois en Algérie : L’Etat politique devant l’état économique, Projet d’Assas. Paris, p, 45.4) Omar Bebekhti, 2005, L’Etat, l’entreprise et le management en Algérie, Dar El Gharb. Algérie. p, 189,190.

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El Watan - Lundi 13 décembre 2010 - 24

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FTNELAITUICTMEE

CITSONORPDCHUIR

SATURATIONEOEEE

EETIVITPACETSRN

RÈGLE DU JEU Biffer tous les mots de la liste que vous retrouverez dans la grille, en utilisant tous les sens possibles. Les lettres qui n'auront pas été cochées serviront à former le mot défini ci dessous.

DÉFINITIONForce impétueuse des sentiments (9 lettres)

Solution Biffe Tout précédent :INGRAT

ANAL - ARDEUR - AVERSE - BATON - BAUDET - CAPTIVITE - CHIMIE - DEFENSEUR - DOCTORAL - EBRANCHER - EPREUVE - FORFAIT - FLAMENCO - GESTE - GREEMENT - HERBIER - HEURE - IMPAIR - ISSUE - LAIT - LIME - MERE - NAIF - NEUTRON - OCCIDENTAL - PRONOSTIC - RACCORD - RETARD - SATURATION - SOCIAL - TANDEM - TIMIDITE - VERITABLE

Biffe Tout N° 2761

B

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Figure humaine tronquée, sans tête ni membres.

Définitiondu mot encadré

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Tout Codé N° 2761

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SOL. TOUT CODÉ PRÉCÉDENT :

En vous aidant de la définition du mot encadré, com-plétez la grille, puis reportez les lettres correspon-dant aux bons numéros dans les cases ci-dessous et vous découvrirez le nom d’un personnage célèbre.

Fléchés Express N° 2761

villed’optique

petitpèlerinage

phaselunaire

allonge

mamelleintuition

acéré

entiché

23e lettregrecque

exagéré-ment

tranquille

préposition

boucémissaire

famillenombreuse

jette à terre

agent deliaison

copulative

garnîtd’anneaux

recueilplaisantpeintres

d’animaux

sociétémusicaleunité delongueur

bidasseen folie

audacieuse

éloigné

avant culpa

lentille

préfixe pour“grand”

grugé

passés soussilence

malaxé

symbole

fêteliturgique

acidenucléique

symbole

série

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HORIZONTALEMENT : 1.Par hasard. Largeur de tissu 2.Amphibien qui perd sa queue à l’âge adulte. Dégoûtant 3.An-cienne république. Foyer. Points opposés 4.Etat de ce qui est sans ornements. Plat du mâtin. Fait paître les moutons 5.Person-nel. Non apprêté. Petit poème. Nœud ferroviaire 6.Cheville de golf (de d. à. g). Exprimer son étonnement 7.Fin de verbe. Sem-blable à. Parcourues des yeux 8.Faire feu. Patriarche. Article 9.Parfois pronom. Qualité particulière. Possessif. Petit écran 10.Sujet. Absence d’hostilités. Roue à gorge 11.Faire cuire dans de l’huile. Qui convient exactement à la chose 12.Pièges de chas-seur et de pêcheur. Règle. Recueille des dons 13.Protecteur de la main. Agent de liaison. Tissu à mailles 14.Peuple d’Asie. Etre le meilleur 15.Est grand ouvert. Prise. Fin de participe.VERTICALEMENT : 1.Douce oisiveté. Ancienne monnaie en abrégé. Lettres de Kaboul 2.Qui présente des mouvements os-cillatoires. Etonne et inquiète 3.Carrosserie automobile ancien-ne. Qui montre une joie béate 4.Passé sous silence. Titre donné aux religieux 5.Sels de l’acide urique. Rendes 6.C’est-à-dire. Quote-part. Note. Possessif 7.Regimbent 8.Mauvais tours 9.Troisième sur douze. Solution. Dix dur dix. Grecque ou romain 10.D’avoir. Dépôt de fond. Posa. Tout corps d’état 11.Points op-posés. Pieu aiguisé à un bout. Dictionnaire technique 12.Outil servant à saisir et serrer. Sans effet 13.Le premier à voir le jour. Possédés. Effective 14.Feuilleté. Le propre de l’Homme. Es-sayée 15.Usage abusif. Pantoufle. Note.

Quinze sur N° 276115

SOLUTION N° 2760HORIZONTALEMENTI- MAGNETIQUE. II- ARIA. III- IGLOO - CEDE. IV- NOE - COU - IS. V- TUTEUR - EV. VI- ES - GLABRES. VII- NIAOULI - RA. VIII - AN - USE -PSI. IX- UT - SAIES. X- TASSE - SE. VERTICALEMENT1- MAINTENANT. 2- ARGOUSIN. 3- GILET - US. 4- NAO - EGOUTS. 5- OCULUS. 6- TE - ORALES. 7- CU - BI - AS. 8- QUE - ER - PIE. 9- DIVERSE. 10- ERES - SAISI.

HORIZONTALEMENTI- Qui persiste dans une habitude. II- Conta - Course éperdue. III- Fidèles acheteuses. IV- Organisation secrète - Est en cellule - Astate. V- Passé récent - Pratique. VI- Carburant - Finale verbale. VII- Note - Loyauté - Temps d'un printemps. VIII- Marcher d'une manière nonchalante (se…). IX- Fondateur de l'Oratoire italien - Lettre grecque. X- Entière - Facile.

VERTICALEMENT1- Qui manque de logique. 2- Crise larvée - Points opposés. 3- Appréciés - Epais. 4- Bien des ans - Grugé. 5- Jeune fille - Terme repoussant. 6- Assassine. 7- Chiffre. 8- Empaumés - Pour contre. 9- Plus dans l'eau de mère - Passages compris entre deux retraits. 10- Essayer - Elément d'adresse.

I

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Mots Croisés N°2761

Par M. IRATNI

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El Watan - Lundi 13 décembre 2010 - 25

L ’ É P O Q U E

ON VOUS LE DIT

Ghlamallah en marge du bilan du hadj

Répondant à une question des journalistes relative au bilan du hadj 2010, le ministre des Affaires religieuses et des waqfs, Bouabdellah Ghlamallah, en visite dans la wilaya de Aïn Defla, a tout d’abord nié qu’il y a eu des victimes algériennes durant la saison du hadj, mais s’étant ressaisi devant l’étonnement

général, il ajoutera : «Il est tout à fait naturel que des gens meurent, notamment en raison des espaces exigus des lieux et du nombre élevé de pèlerins.» Une réponse qui a choqué plus d’un au niveau du mausolée de Sidi Ahmed Benyoucef, à Miliana. Le ministre jugera, par ailleurs, positif le bilan de la saison du hadj de cette année, particulièrement en ce qui concerne le volet touristique (transport et hébergement ) a-t-il encore indiqué.Dans la foulée, le ministre ajoutera : «Il est du devoir de celui qui ne supporte pas les contraintes du pèlerinage à la Mecque de s’en abstenir.»

Immigration clandestine à GhardaïaDes forces combinées, composées d’éléments de la Sûreté et de Gendarmerie nationales, ont investi, dans la nuit de jeudi à vendredi, différents lieux suspects dans les localités de Ghardaïa, Guerrara, Berriane et Metlili, et procédé à l’interpellation de près de 900 personnes, a-t-on appris auprès du groupement de gendarmerie de Ghardaïa. Ces interpellations se sont soldées par l’arrestation de 49 personnes de différentes nationalités africaines, pour immigration clandestine et l’identification de quelque 400 personnes, a indiqué la même source, précisant que cette opération s’insère dans le cadre d’une action d’envergure portant sur l’assainissement des quartiers où des bandes de délinquants sévissaient et où de nombreux vols ont été enregistrés.

La valvuloplastie, une réussite à Aïn TémouchentSix malades ont été opérés avec succès cette semaine au niveau du service de chirurgie cardiaque de l’établissement hospitalier (EH) Dr Benzerdjeb de Aïn Témouchent grâce aux techniques de valvuloplastie. Ces malades, qui éprouvaient de grandes difficultés à effectuer les tâches les plus bénignes, ont vu leurs valves cardiaques remplacées par d’autres artificielles, en plastique, a-t-on expliqué. Ces opérations ont permis aux praticiens du service concerné de franchir un nouveau pas dans la maîtrise des techniques de valvuloplastie.

Formation des élèves et des enseignants des jeux d’échecs

Une convention de coopération pour la formation des élèves et des enseignants des jeux d’échecs a été signée samedi entre le lycée sportif de Draria (Alger) et la Fédération algérienne des échecs (FAE). La convention

porte notamment sur la formation et l’apprentissage des nouvelles techniques de cette discipline. A la faveur de cette convention, les élèves et enseignants bénéficiant de la formation assurée par la FAE, encadreront les élèves des établissements primaires à partir de la prochaine année scolaire (2011-2012) dans le cadre de la promotion du sport scolaire.

El Watan - Le Quotidien Indépendant Édité par la SPA “El Watan Presse”

au capital social de 61 008 000 DA. Directeur de la publication : Omar Belhouchet

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rie Est ; ENIMPOR - Imprimerie Ouest. Diff usion : Centre : Aldp Tél/Fax : 021 30 89 09 - Est :

Société de distribution El Khabar. Tél : 031 66 43 67 - Fax : 031 66 49 35 - Ouest : SPA El Watan

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Le lycée El Khansa de Tizi Ouzou renoue avec l’histoireLes élèves du lycée El Khansa de Tizi Ouzou ont célébré à leur manière le 50e anniversaire des manifestations du 11 Décembre 1960. Expositions de photos, tableaux rappelant les grandes étapes de la Révolution du 1er Novembre, chants patriotiques, conférences et des poèmes composés par les élèves eux-mêmes et déclamés en kabyle étaient au programme de cette journée mémorable organisée par la direction de l’éducation de la wilaya, les SMA de Tizi Ouzou, l’association du 11 Décembre 1960 et la direction de l’établissement sus-cité. Prenant la parole, Réda Bestandji, doyen des Scouts musulmans algériens, a mis en exergue les grandes phases de la lutte de Libération nationale, notamment les manifestations du 11 Décembre 1960 dont l’écho s’est fait entendre à Manhattan et qui ont marqué une étape décisive vers le recouvrement de l’indépendance.

L’Algérie peut organiser un Mondial, selon HayatouLe président de la Confédération africaine de football (CAF), le Camerounais Issa Hayatou, a estimé que quatre pays africains, dont l’Algérie, peuvent accueillir la Coupe du monde, à l’instar de l’Afrique du Sud qui l’a organisée de la plus belle des manières. Dans une interview accordée au bihebdomadaire marocain de langue arabe Al Mountakhab, M. Hayatou a déclaré que l’Algérie, le Maroc, le Nigeria, et l’Egypte sont capables d’organiser la Coupe du monde de football, précisant qu’il suffisait simplement de donner l’occasion à l’un de ces pays et de lui faire confiance, à l’instar de l’Afrique du Sud qui a montré au monde entier que le continent africain est capable d’organiser le Mondial et de la plus belle des manières.

ASSOCIATION DES JOURNALISTES IRANIENS

Prison ferme pour le président

MANIFESTATIONS DU 1er JUILLET À BLIDA

Un groupe d’anciens mou-djahidine de la Wilaya IV comptent créer une associa-

tion historique afin de perpétuer la mémoire des sept martyrs tombés au champ d’honneur lors des mani-festations du 1er juillet 1961 à Blida contre l’occupant français. Le but de cette association est de faire connaître aussi cet événement, peu connu mais d’une grande im-portance historique, à la nouvelle génération. Benmedala Mokhtar, Karaouch Hamid, M’henni et tant d’autres sont morts sous les balles assassines de l’occupant français un certain 1er juillet 1961. Aujourd’hui, et plus de 49 ans après, ces glorieux chouhada demeurent les oubliés de l’histoire. A Blida, on n’a même pas daigné baptiser officiellement des rues des noms de ces martyrs. L’initiative quant à la création de l’association en question pour que

nul n’oublie provient de Maâmar Djegueguen, ancien moudjahid et chef politico-militaire durant la Ré-volution nationale. Il a profité de la célébration de l’événement lié aux manifestations du 11 Décembre 1960 afin de dire qu’il y a aussi plu-sieurs autres manifestations et acti-vités «révolutionnaires» qui ne sont jamais officiellement évoquées, notamment celles qui se sont dérou-lées à Blida. «Les manifestations du 1er juillet 1961, qui ont connu une grande mobilisation des Blidéens, ont causé au minimum 7 morts et 18 blessés. Ces manifestations ont pris une ampleur tellement importante qu’elles ont été suivies par l’ins-tauration d’un couvre-feu de trois jours à Blida, et ce de 12h à 6h», se rappelle-t-il. «Nous voulons aussi avoir les chiffres exacts des victi-mes de ces manifestations. Nous regrettons surtout le fait qu’aucun hommage officiel n’ait été rendu

à ces victimes», a-t-il ajouté avec un air plein de regret. Pour sa part, le moudjahid Saoudi Mustapha se souvient de la grande mobilisation des habitants de la ville des Roses durant la journée de ce fameux 1er juillet 1961. Lui qui figurait parmi les manifestants avait reçu ce jour-là une balle dans le crâne. Le destin a voulu qu’il s’en sorte in-demne. Il nous dira : «Les habitants de Blida et ses alentours étaient très nombreux ce jour-là à sortir dans les rues de cette ville pour clamer l’indépendance du pays. Je me souviens que la rue d’Alger et l’ex-place Clemenceau étaient bon-dées de manifestants. Ces derniers étaient surpris par des rafales qui ont causé la mort et des blessures à plusieurs manifestants.» Les deux moudjahidine recherchent des témoins pour écrire avec détail les manifestations du 1er juillet 1961. Mohamed Benzerga

● L’écriture de l’Histoire demeure l’objectif de cette association blidéenne qui veut faire connaître les événements qui ont marqué la ville.

Le président de l’association des journalistes iraniens, Mashallah Shamsolvaezin, a été condamné à 16

mois de prison pour avoir «sapé le régime» islamique et «insulté» le président Mahmoud Ahmadinejad, a-t-il indiqué dimanche. Personnalité connue dans le monde de la presse, M. Shamsolvaezin a dirigé plusieurs journaux réformateurs fermés par le pouvoir entre 1998 et 2000, et a été empri-sonnés à plusieurs reprises, notamment lors de la répres-sion du mouvement de protestation contre la réélection contestée du président Ahmadinejad en juin 2009. «J’ai été condamné à un an de prison sous l’accusation d’avoir sapé le régime en donnant des interviews à des télévisions et des agences de presse étrangères», a-t-il expliqué. «J’ai aussi été condamné à quatre mois de prison pour avoir traité M. Ahmadinejad de mégalo-mane dans une interview en arabe à (la chaîne basée à Dubaï) Al-Arabyia, ce que les juges ont interprété à tort comme fou, et donc insultant pour le Président», a-t-il précisé. Parmi les accusations mentionnées dans le verdict figure celle d’avoir «défendu» dans un article

d’analyse Mme Nazak Afshar, employée de l’ambassade de France à Téhéran, arrêtée après la réélection de M. Ahmadinejad. Mme Afshar avait comparu aux côtés de la jeune Française Clotilde Reiss lors d’une audience télévisée du tribunal révolutionnaire de Téhéran censée montrer les liens que le pouvoir affirme exister entre l’opposition réformatrice et les «ennemis» de l’Iran. Elle est depuis réfugiée en France. M. Shamsolvaezin a 20 jours pour faire appel. De très nombreux journalistes proches de l’opposition ainsi que des responsables réformateurs, des étudiants et des militants des droits de l’homme ont été arrêtés lors de la répression des vastes mouvements de protestation ayant secoué l’Iran pendant plusieurs mois après la réé-lection de M. Ahmadinejad, jugée entachée de fraudes massives. Nombre d’entre eux ont été condamnés à des peines de prison sévères. Une quarantaine de journa-listes sont actuellement détenus en Iran, qui est avec la Chine le pays emprisonnant le plus de journalistes, selon le Comité international de protection des journalistes (CPJ) basé à New-York.

Une association contre «l’amnésie»

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S P O R T S

COUPE DE LA CECAFA La Tanzanie et la Côte d’Ivoire en fi nale du tournoiLes sélections tanzanienne et ivoirienne de football animeront, dimanche, à Dar Es Salam, (Tanzanie), la fi nale de la coupe de la Confédération des pays d’Afrique centrale et de l’Est (CECAFA), après avoir disposé en demi-fi nales respectivement de l’Ouganda et de l’Ethiopie, a rapporté, samedi, la CAF sur son site. Dans la première demi-fi nale, disputée vendredi, la Côte d’Ivoire est venue à bout de l’Ethiopie par 1 but à 0, tandis que les Tanzaniens ont eu du mal à se qualifi er durant la même journée, puisqu’ils n’ont été départagés des Ougandais, tenants du titre, qu’à l’issue des tirs au but (temps réglementaire 0-0). Les Tanzaniens ont ainsi atteint la fi nale pour la première fois depuis 2002, ils avaient alors été battus par le Kenya (2-3), déjà à Dar Es Salam. Les Ougandais, adversaires de l’Algérie lors du CHAN-2011, étaient inconsolables après leur défaite qui annulait leur rêve d’imiter le Kenya, vainqueur de trois éditions successives, de 1981 À 1983. APS

SUPER COUPE DE LA CAF TP Mazembe – FUS Rabat le 29 janvierLa Super coupe de la CAF opposant le Tout-Puissant Mazembe de Lubumbashi, vainqueur de la Ligue des champions d’Afrique et le détenteur de la coupe de la Confédération le FUS de Rabat, aura lieu samedi 29 janvier 2011, à 15h30, à Lubumbashi en RDC, a annoncé samedi la Confédération africaine de football (CAF). C’est la 2e fois d’affi lée que Mazembe sera l’hôte de ce match qui consacre le champion des champions sur le continent. La dernière édition a été remportée par le Tout-Puissant Mazembe qui avait dominé le Stade Malien de Bamako, 2-0. Al Ahly du Caire est le recordman des victoires en Super coupe de la CAF, avec quatre trophées à son actif. Soit un de plus que son rival, le Zamalek du Caire. Etoile du Sahel de Sousse et Enyimba comptent chacun deux victoires. Les autres vainqueurs ont pour noms : Hearts of Oak (Ghana), Raja Casablanca (Maroc), ASEC Mimosas (Côte d’Ivoire), Orlando Pirates (Afrique du Sud), Africa Sports (Côte d’Ivoire), Esperance (Tunisie) et TP Mazembe (RD Congo). APS

RC KOUBATout sur le mercato Pour ne pas rester en rade à l’approche de l’ouverture du mercato, le RC Kouba s’active à dénicher des joueurs susceptibles de pallier les insuffi sances constatées en ce début d’exercice au niveau de leur équipe, principalement en attaque. Sur ce sujet, nous avons appris que ces derniers avaient mandaté l’entraîneur Nabil Medjahed, parti se ressourcer auprès des siens dans l’Hexagone lors de la mini-trêve de ramener dans ses bagages deux joueurs émigrés. De retour, le coach koubéen avait établi dans son rapport que deux joueurs évoluant en CFA (France) sont intéressés de porter les couleurs du RC Kouba cette saison, sans piper mot des noms des deux joueurs, les deux sont des attaquants. L’un évolue à Martigues et l’autre à Endoume. Reste maintenant aux dirigeants du RCK de faire les démarches nécessaires pour les avoir rapidement à l’ouverture offi cielle du mercato hivernal. Malheureusement, ces derniers ne peuvent pas avancer dans le dossier, car tout comme l’ensemble des clubs des Ligue I et II, ils sont confrontés au problème de la dette, et sur ce dossier, la LNFP a été très claire sur le sujet et reste intransigeante : pas de recrutement au mercato pour les clubs endettés de Ligue I et II. En un mot, le recrutement des deux émigrés que les dirigeants koubéens comptent matérialiser restera en stand-by. Plus offi ciel, les dirigeants du RCK ont engagé l’ex-gardien de but du WR Bentalha, (formation dissoute), Haroun Slimani (26 ans). Un gardien de but qui a fait les beaux jours du CA Kouba et sur lequel on ne tarit pas d’éloges sur ses qualités techniques et morales. Ils ont mis à l’essai également Fares Amrane et Rafi k Boussouar, deux ex-Koubéens qui s’entraînent actuellement avec le groupe. Au registre des départs, les dirigeants des Vert et Blanc de Kouba envisagent offi ciellement de se séparer de l’attaquant Kaboul et du gardien de but Raouf Belhani (pour indiscipline). Il est question également de mettre à la disposition du CA Kouba, Walid Amrouche, Chems Eddine Chiheb et Sid-Ali Belkadi avant de les récupérer la saison prochaine. M. A.

ASM ORANStéphane Durin, nouvel entraîneur La direction du club de football de l’ASM Oran, réunie samedi après-midi, a décidé de confi er la barre technique de l’équipe fanion au Français Stéphane Durin. Celui-ci succédera à l’entraîneur Kioua Mustapha, auquel il a été mis fi n à ses fonctions pour mauvais résultats. Le nouveau coach pressenti, ex-entraîneur de Toulouse-Fontaine, sera présent pour prendre ses fonctions à partir de la semaine prochaine, selon le président du club, El Moro Mohamed. Les dirigeants de l’ASMO ont argumenté cette décision par le fait qu’ils ont mis à la disposition du technicien sortant tous les moyens nécessaires pour bien mener l’équipe asémiste et former un groupe soudé. L’entraîneur Kioua avait entamé la préparation avec l’ASMO depuis plus de 3 mois, a-t-on ajouté. Selon le président El Moro Mohamed, le rendement du groupe est en-dessous de la richesse de l’effectif. APS

3e COUPE D’AFRIQUE DE BOXE (2e J.) :

Domination de l’AlgérieLa sélection algérienne de boxe a dominé, samedi, à la salle Harcha (Alger), la 2e journée de la troisième édition de la Coupe d’Afrique des Nations de boxe, en remportant cinq victoires pour six pugilistes engagés. C’est le jeune Fahem Hamachi, 18 ans, qui a ouvert le bal en prenant le meilleur sur l’Egyptien Ramy El Ouadi (7 à 5) dans la catégorie des 49 kg. Il a été imité juste après par son compatriote Abdelkader Chadi (cat. 60 kg) qui a disputé un combat très serré face au redoutable Marocain Mahdi Ouatine, qui ne s’est incliné que sur décision des juges, le score à l’issue des trois rounds était de 3 à 3. La 3e victoire algérienne est signée Chouaïb Bouloudinat (cat. -91 kg) qui a dominé le Gabonais Patrick Mavoungou (11 à 0). En revanche, le poids lourd algérien, Kamal Rahmani (+91kg) a dû attendre la décision des juges pour être sacré vainqueur face au Marocain Mohamed Arjaoui. Les deux boxeurs avaient terminé les trois rounds sur le score nul de 4

à 4. Les juges départagent les deux pugilistes sur la base du nombre de points qu’ils ont inscrits durant les trois rounds, mais qui n’ont pas été comptabilisés par la «Scoring machine». La 5e victoire algérienne de la journée a été remportée dans la catégorie des féminines par Malika Bouarfa (cat. 51 kg) qui a pris le meilleur sur l’Ivoirienne Deborah Yobo, par arrêt de l’arbitre au 2e round. L’Algérie a concédé sa seule défaite de la journée

par Fouzi Bouannaga (81 kg) qui s’est incliné devant le Tunisien Yahya Mikachri (6 à 2). L’entraîneur national, Azzedine Aggoun, s’est déclaré satisfait de la prestation de ses boxeurs durant cette journée, notamment le jeune Fahem Hamachi, qui fait ses premiers pas en sélection nationale, et Rahmani Kamel, qui est parvenu à battre l’expérimenté Marocain, Mohamed Arjaoui, médaillé de bronze au Mondial 2007 de Chicago. APS

NA HUSSEIN DEY

Le plus dur est à venirAprès sa victoire, vendredi, face au Paradou AC, le NA Hussein Dey s’est replacé dans le classement général et forme désormais avec le CSC, le MSPB, l’USMBA et le CAB, le quintuplé de tête. Même si le rendement de l’ensemble de l’équipe n’a pas été à la hauteur, l’entraîneur Kardi était très satisfait du résul-tat fi nal, surtout que l’équipe était amoindrie par l’absence de deux éléments-clés, Gana et Hafi d, suspendus après leur expulsion face à la JSM Skikda. «Le match n’était pas facile et le faux pas était interdit, c’est pour cela que l’enjeu a pris le dessus sur la manière. En plus, l’équipe était privée des services de deux élé-ments importants (Gana et Hafi d) et d’autres joueurs, alignés, à l’image de Moundji et Sed-kaoui n’étaient pas au mieux de leur forme. Avant le match, j’ai longuement discuté avec les joueurs sur l’importance de gagner ce pre-mier derby et c’est chose faite», a déclaré le coach à la fi n du match. Les poulains de Kardi tenteront durant les six dernières journées de rester collés au peloton

de tête, car ils savent que le plus dur est à venir, à commencer par les deux prochaines jour-nées contre l’O Médéa et le RC Kouba, que le Nasria devance respectivement par deux et un points. Face à l’OM, l’équipe sera privée des services du défenseur Sofi ane Khellili, suspen-du pour cumul de cartons et qui participera en même temps au tournoi de l’UNAF des U23 au Maroc. Par contre, lors des trois dernières journées de la phase aller, les camarades de Derrardja affronteront successivement le MSPB, l’USM-BA et le CSC qui les devancent au classement. Un tournant très important dans l’optique de jouer l’accession, estiment les observateurs. A propos de l’accession, Kardi ajoutera : «L’équipe est sur la bonne voie et les joueurs sont conscients que la place du Nasria est par-mi l’élite et donc ils sont hyper motivés pour remettre l’équipe à la place qui est la sienne.» Il affi rme aussi que tout le monde doit être mo-bilisé pour atteindre cet objectif, faisant allu-sion aux dirigeants et aux supporters. K. T.

Les pugilistes algériens ont bien débuté la compétition

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JS KABYLIEL’équipe prépare Blida Après avoir profi té d’une nouvelle journée de repos, celle de ven-dredi, en raison de l’indisponibilité du stade du 1er Nnovembre, les Canaris se sont remis au boulot samedi après-midi à raison d’une séance quotidienne jusqu’au jeudi, date de leur ralliement de la capitale, avant de rejoindre le lendemain Blida pour y affron-ter l’USMB locale. Ainsi, depuis hier dimanche, les Canaris sont rentrés de plain-pied dans la préparation de la rencontre face à l’USMB prévue vendredi prochain. Le staff technique avait pour ce faire disposé de pratiquement tout son effectif à l’exception tou-tefois des trois «olympiques», Belkalem, Ziti et Lamhène, alors qu’Aoudia qui souffre d’une élongation à la cuisse s’en est remis aux bons soins de Rachid Abdeldjebar, (Guillou), le kiné et prépa-rateur physique de l’équipe. Ce dernier ne se prononcera, comme il nous le dira, qu’à la veille du match pour savoir si l’avant-cen-tre sera d’attaque ou pas face à l’USMB. Une équipe de l’USMB que le coach Bouhellal appréhende beaucoup : «C’est une équipe qui revient fort ces derniers temps. C’est pourquoi il y a lieu de la prendre avec le sérieux nécessaire.» S’agissant de son équipe, il nous dira : «Je pense que la défaite concédée à Saïda a fouetté tout le groupe qui est désormais conscient de ce qui lui reste à faire», non sans affi cher un certain optimisme quant à la suite de la com-pétition. «Je pense que nous avons les moyens de bien fi nir la sai-son, de surcroît sur le podium au minimum». Enfi n et s’agissant du mercato, Bouhellal trouve anormal que l’on spécule de la sorte sur un tel ou tel : «Comment voulez-vous parler de départs alors que vous n’avez rien encore entre les mains en arrivées. Je pense qu’il faudra attendre que les choses se décantent pour se décider et ne pas faire dans la précipitation». Pour ce qui est de la précipitation, c’est du côté de Coulibaly que les choses semblent se précipiter. En effet, le Malien semble être la cible de nombreux clubs étrangers, ce qui ne manquera pas d’exercer avec la supposée surenchère une certaine pression sur le président du club pour tenter de convaincre son joueur de rempiler pour une nouvelle aventure dans la capitale du Djurdjura. Une chose est certaine, le Malien est pour l’heure le joueur le plus sollicité sur le marché national. Mohamed Rachid

USM ALGERSaâdi démis de ses fonctionsAprès la défaite de l’USM Alger à Bordj Bou Arréridj face au CABBA (2-1), la direction du club de Soustara a procédé à un réaménagement du staff technique de l’équipe. Ainsi, après une réunion qui a regroupé les responsables du club et le staff tech-nique, l’entraîneur en chef, Noureddine Saâdi, a été déchargé de ses fonctions pour occuper dorénavant le poste de conseiller spor-tif auprès du directeur général, chargé de la formation, annonce un communiqué transmis à notre rédaction. Mohamed Mekha-zni, son adjoint, assurera l’intérim en sa qualité d’entraîneur en chef. Il sera assisté dans sa mission par Mounir Zeghdoud, qui fait partie de la commission de prospection. Le second adjoint, Mehieddine Meftah va, de son côté, intégrer la commission suivi et prospection, conclut le communiqué de la direction de l’US-MA qui vise à travers ce redéploiement des membres du collège à redynamiser le collectif en vue de meilleurs résultats. S. M.

EL MADINA (LIBYE)Nechma et Adjaoud dans le staff techniqueLes techniciens algériens semblent très prisés dans le championnat de football de nos voisins libyens. En effet, regorgeant de tech-niciens algériens, le championnat libyen de première division a enregistré samedi dernier l’arrivée de deux nouveaux entraîneurs algériens. Il s’agit de Sofi ane Nechma, ancien membre du staff technique du CRB, et Mourad Adjaoud, ex- entraîneur des gardiens au PAC, qui ont offi ciellement intégré, samedi dernier, la barre technique du club d’El Madina de Tripoli. Les deux techniciens effectueront d’ailleurs leur baptême du feu dans le championnat libyen dès le week-end prochain, en accueillant la formation de Tersana. Une formation que Nechma connaît bien, pour l’avoir af-frontée avec le CRB cette année en coupe de la CAF. T. A. S.

APRÈS SA LARGE VICTOIRE SUR L’AS KHROUB

L’attaque de l’ASO Chlef carbure de nouveau

Après avoir quelque peu fl échi au cours des deux précéden-tes rencontres (face au CRB et au CABBA), le groupe s’est bien repris en infl igeant, sa-medi après-midi, une lourde défaite (3-0) à l’équipe du Khroub chez elle, devant son public. Pour les hommes de Meziane Ighil, les motifs de sa-tisfaction sont donc nombreux à l’issue de cette confrontation, à commencer par la bonne pres-tation de toute l’équipe. Néan-moins, le grand mérite revient à l’attaque, sous la houlette de Messaoud et Djeddiat, qui ont su imprimer à ce compartiment un nouveau souffl e. En effet, les baroudeurs chélifi ens ont frappé d’entrée en marquant par Soudani et le même Mes-saoud, scellant ainsi le sort des Khroubis dès la première mi-temps. Du coup, les deux atta-quants de l’ASO augmentent leur capital buts en se classant parmi les meilleurs buteurs du championnat de Ligue I. L’autre réalisation des Lions du Cheliff a été obtenue en deuxième mi-temps par le revenant Mohamed Zaoueche. Si l’attaque a carburé de nouveau, la défense, quant à elle, est restée infranchissable, au grand dam de leur adversai-re. Elle a réussi, pour la seconde fois consécutive, du moins de-puis la défaite face au CRB (2-1), à garder sa cage vierge et

à s’imposer, par là même, com-me l’une des meilleures défen-ses du championnat national. L’empreinte de l’en-traîneur en chef, Meziane Ighil, n’est certaine-ment pas étrangère au renou-veau de la formation locale. Pour beaucoup, ce technicien aguerri a beaucoup apporté à l’équipe en matière de système de jeu, de cohésion et d’adop-tion au jeu moderne et collectif. Sur la prestation de son équipe, le coach adjoint, Mohamed

Benchouia, a loué le mérite de ses poulains, indiquant que le résultat est la conséquence lo-gique du travail accompli jus-que-là par le groupe. «L’équipe a fait une remarquable partie malgré la sortie de Gharbi à la 27’ pour cause de blessure et l’absence de Zazou, victime d’une intoxication alimentaire. Les joueurs ont, comme d’ha-bitude, suivi les consignes du staff technique, et le résultat ne s’est pas fait attendre», nous a-t-il déclaré hier. Il reste en-

core un match en déplacement face à l’USMAn, le week-end prochain, un match que les coé-quipiers comptent bien préparer dès ce lundi pour revenir de Annaba avec un résultat positif. Joueurs, entraîneurs, dirigeants et supporters de l’ASO espè-rent tout de même passer ce cap pour consolider leur position de leaders du championnat et pou-voir aborder le match suivant à domicile, contre l’ESS, dans de bonnes conditions.

A. Yechkour

Vous attendiez-vous à un tel résul-tat ?

Comme vous le savez, un match de football n’est jamais gagné ou perdu d’avance. Le groupe, qui a été mis dans d’excellentes conditions de travail, a pris au sérieux cette première manche de la coupe de l’UNAF. Celle-ci permet à nos jeunes joueurs d’acquérir de l’expérience et de prendre ainsi part à des matches in-ternationaux

Votre manière de faire a étonné les présents …

Le groupe a appliqué les consignes du coach qui a insisté sur la monopolisation du ballon. Le message a donc été reçu par les gars qui ont réalisé un match tactique de premier ordre. Cette victoire qui booste le capital confi ance est de bon augure pour la suite des événements.

Peut-on dire que la coupe est désor-mais acquise ?

La vérité d’aujourd’hui ne sera jamais

celle de demain. Il est vrai que nous avons fait un grand pas pour la conquête de ce titre qui étoffera le palmarès du club, mais on doit rester vigilants et prendre très au sérieux la deuxième manche qui ne sera pas une partie de plaisir face à un adver-saire qui n’a plus rien à perdre.

Après un bon début, l’équipe n’est-elle pas rentrée dans la facilité ?

Ce n’est ni plus ni moins qu’une im-pression, car sur le terrain, les données étaient tout autres. Il ne faut pas croire que la mission a été facile devant la for-mation d’An-Nasr soutenue par un public jouant parfaitement son rôle de douzième homme, qui s’exprimait bien et fort dans ce petit stade, où il n’était pas facile de s’imposer.

Ce résultat vous permet-il de bien préparer le prochain match face au MCA ?

Même si le contexte diffère, cette vic-toire qui intervient quelques jours avant le «big match» de mardi, nous permettra de continuer sur cette lancée et de travailler dans le calme, la sérénité et une ambiance bon enfant. Kamel Beniaiche

Incorporé dans les dix dernières minutes de la rencontre face à An Nasr de Benghazi, le défenseur central de l’ESS revient sur la victoire de son team en match aller de la finale de la coupe de l’UNAF. Un succès qui met Sétif en pole position pour s’adjuger le titre.

SMAIL DISS (DÉFENSEUR DE L’ESS) «C’est de bon augure pour la suite»

Djediat a été l’un des artisans de la victoire de son équipe au Khroub

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LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Lundi 13 décembre 2010El WatanCOMMENTAIRE

DécolonisationPar Mohammed Larbi

POINT ZÉRO

Episode 5678 Par Chawki Amari

Par à-coups comme après un barrage fi ltrant, l’actualité se déploie et frise l’excès de vitesse. On n’a pas eu le temps d’être choqué par l’interdiction

d’un colloque sur la violence contre les femmes qu’il faut déjà lire le rapport sur les droits de l’homme. On n’a pas eu le temps de réfl échir à l’après-Droukdel qu’on nous demande déjà de deviner l’après-Boutefl ika. On n’a pas eu le temps de cliquer sur Wiki-Leaks que déjà, on entend Ksentini défendre la dépénalisation du délit de presse en Algérie. On n’a pas eu le temps de se réchauff er à Desertec qu’on est déjà glacé à l’idée d’entamer les bilans de fi n d’année. On n’a pas fi ni de déchiff rer la condamnation avec sursis des quatre chrétiens de Kabylie qu’il faut déjà prier pour l’issue du plus grand procès de harraga jamais instruit en Algérie, prévu aujourd’hui à Aïn Turk. Qui appuie sur l’accélérateur de l’histoire ? Dans cette apparente diversion, l’universitaire révolté, la femme

au foyer déprimée, le chômeur désabusé ou le Kabyle momenta-nément injoignable ne savent pas vraiment où ils sont. Peut-être à côté du commerçant aff airiste qui se niche dans ces failles ou juste derrière le député qu’on ne cherche plus parce qu’aussi in-trouvable que Droukdel. Lui-même aussi introuvable qu’un sachet de lait. Lui-même aussi introuvable qu’un emploi bien payé. Pendant qu’on n’a plus le temps de répondre à une question sans qu’une autre ne vienne la bousculer, les réponses s’évaporent. L’actualité se déchaîne comme un leader du RCD trompé, aliénant toute tentative d’analyse constructive. Brouillant les regards et accentuant l’inertie, cette agitation médiatique aura au moins le mérite de remplir l’espace et de combler le vide. Tout le monde sait que tout n’est pas vrai, comme à la télé en face du docteur House, mais tout le monde a hâte de connaître le mot de la fi n. Sauf qu’en Algérie, le malade fi nit souvent par mourir.

Le monde célèbre cette année le cinquantenaire des indé-pendances africaines. C’est exactement l’âge de la résolution 1514 de l’ONU relative aux territoires et peuples coloniaux, adoptée le 14 décembre 1960.

Autant dire que l’organisation internationale a fait alors preuve de constance et aussi de fidélité envers sa doctrine, laquelle, rappelle-t-on, prône la paix et la décolonisation en est justement un moyen. C’est donc le temps d’un bilan, d’un regard rétros-pectif et autant se demander si l’ONU a pu aller au-devant de sa mission et accomplir l’une des actions les plus importantes et les plus nobles de son existence. C’est-à-dire être en confor-mité avec ses propres engagements. Il faut cependant se garder d’accabler l’ONU car de tels engagements sont ceux de ses membres en ce sens que l’ONU n’est que ce que ces derniers veulent bien qu’elle soit et qu’elle fasse. On a vu de quelle manière, à de nombreuses reprises, comment un vote a ruiné les espoirs de milliards d’êtres humains. Cela renvoie bien entendu aux questions de procédure et au fameux droit de veto. A priori seulement, car l’explication serait incomplète si l’on s’arrêtait à ces considérations, au demeurant strictement techni-ques. Car le vote, quel qu’il soit, reste porté par un choix poli-tique que parfois le simple discours ne rapporte pas avec exactitude. C’est ce qui bloque la pleine application de la réso-lution 1514 et contrarie le processus de décolonisation, comme le prouvent les annales de l’ONU constamment tenues à jour. Seize territoires demeurent encore privés de l’exercice de ce droit le plus élémentaire de tout être humain, celui qui consacre son existence. Celui qui mettra fin au rapport occupant-occupé et dominant-dominé. C’est ce qu’ont revendiqué tous ceux qui ont décidé de combattre l’ordre colonial, de lutter par les armes et de ne reculer devant aucun sacrifice. Les Algériens l’ont fait au prix d’une guerre de Libération nationale longue et meurtrière, réussissant à faire reculer l’or-dre colonial, en attendant sa totale disparition.Des calculs politiques étroits retardent cette échéance, comme au Proche-Orient où les Palestiniens sont empêchés de jouir pleinement de leurs droits nationaux par Israël, qui étend son occupation des territoires palestiniens. Des pays, a-t-on pu relever, se sont rangés du côté d’Israël en cherchant à fausser les données de la question palestinienne, n’hésitant pas à parler de guerre conventionnelle ou de symétrie des moyens, niant le rapport occupant-occupé. Ou encore au Sahara occidental, une question traitée sous l’angle de la décolonisation et qui ne trouve pas son accomplissement pour ces mêmes considéra-tions. L’opinion internationale, qui s’est emparée de ces deux questions, a pu faire reculer ces Etats qui se présentent comme d’ardents défenseurs des droits de l’homme, en attendant qu’ils se rendent à l’évidence, celle de ne pouvoir s’opposer éternel-lement au droit des peuples à la liberté et à l’existence.

Retrouvez les prévisions complètes sur www.elwatan.com

ALGER : 18° ORAN : 19° CONSTANTINE : 15° OUARGLA : 22°

E QQUUOOTTIID

A °

La hausse moyenne des températures inten-sifi era le phénomène de la désertifi cation et mettra en péril alimentaire des millions

d’Africains. Actuellement, 7 millions d’Algériens sont menacés directement par la désertifi cation. L’Algérie, qui a été désignée médiateur africain durant la Conférence mondiale contre les chan-gements climatiques clôturée vendredi à Cancun (Mexique), a «joué un grand rôle», a soutenu Chérif Rahmani, ministre de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement sur les ondes de la Chaîne III. Cette conférence a permis l’adoption d’un «fonds vert» en faveur des pays en voie de dévelop-pement. Dans quelle mesure l’Algérie devrait-elle bénéfi cier du Fonds vert ? L’approche africaine, initiée également par l’Algérie, visait jusque-là à réclamer sont droit au développement et son statut de victime du réchauffement climatique. Un statut

depuis longtemps reconnu par les pays émetteurs de gaz à effet de serre sans qu’aucune aide n’ait été accordée aux pays africains et sous-développés. Le Fonds vert devrait impulser un nouvel élan pour les pays, comme l’Algérie, désirant acquérir les nouvelles technologies et le savoir-faire en matière d’énergies propres. «L’heure est à la promotion des nouvelles technologies et aux énergies renouve-lables», a indiqué le ministre sur les ondes de la Radio nationale. L’Algérie a en effet tout intérêt à investir le champ du solaire et de l’éolien (pour ne citer que ces deux formes d’énergies renouve-lables). En 2009 déjà, les pays développés avaient promis de dégager 100 milliards de dollars par an dès 2020. Le texte de Cancun pose également les bases d’un mécanisme visant à réduire la défores-tation, qui est l’origine de 15 à 20% des émissions de gaz à effet de serre. Zineb A. Maïche

RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE

Sept millions d’Algériens menacés par la désertifi cation

DEMANDEZ AUJOURD'HUI VOTRE SUPPLÉMENT

ÉCONOMIE

Gratuit

Chérif Rahmani

DubaïDe notre envoyée spéciale

Des professionnels de la santé, des députés, des ministres, des membres

d’associations de malades, de centres universitaires et de recherche de la région Afrique du Nord et Moyen-Orient (MENA) représentant 22 pays, dont l’Algérie, sont réunis depuis hier et ce, pour deux jours, à Dubaï, pour une réfl exion globale autour de la sensibilisation au diabète : préven-tion, prise en charge thérapeutique, mode de vie, etc. Ce forum de leaderships régio-naux a regroupé près de 700 experts ve-

nus débattre de la question qui constitue aujourd’hui une vraie menace pour la san-té publique dans le monde. La tendance actuelle inquiète sérieusement les scien-tifi ques qui estiment que les statistiques prévoient une situation dramatique – en l’occurrence les complications souvent in-validantes de cette maladie – si rien n’est fait. Pour la région MENA, il y a réellement péril en la demeure. L’on constate une pro-gression spectaculaire du nombre de cas, qui est actuellement de 26,6 millions. Une région qui atteindra le double de ce chiff re alarmant d’ici 2030, à savoir 51,7 millions de cas. Une tendance qu’il faut renverser

avec l’appui des dirigeants des pays, en adoptant des stratégies intégrées de lutte dans les systèmes de santé respectifs afi n de faire reculer le diabète dans la région MENA. Cette stratégie a été mise en place par le conseil des ministres de la Santé du Conseil de coopération du Golfe, la Ban-que mondiale (région MENA) et la Fonda-tion mondiale du diabète avec le soutien de la Fédération internationale du diabète, de la Société de diabétologie des émirats, du Groupe pour l’étude du diabète dans les Etats du Golfe, de Mena Health Policy Forum et des laboratoires Novo Nordisk.

Djamila Kourta

L’ALGÉRIE PRÉSENTE À DUBAÏRÉFLEXION SUR LA SENSIBILISATION AU DIABÈTE