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A l’occasion du (Mawlid) Gamou, symbole de l’Unité des musulmans autour de leur référence commune que constitue Seydina Muhammad (PSL), Majalis a le plaisir de vous annoncer la publication d’articles et de documents relatifs aux grandes figures des autres communautés religieuses du Sénégal (nos frères Tidianes, Khadres, Layènes etc.) Cette série de publications débute avec d’excellents articles portant sur de grandes figures de la Tijâniyya au Sénégal : Le premier article, publié dans le quotidien LE SOLEIL du 6 mars 2009, nous présente quelques aspects de la figure multidimensionnelle de SERIGNE ABDOUL AZIZ SY DABAKH, second Calife de Seydi El Hadj Malick Sy (Dieu soit Satisfait d’eux). L’œuvre remarquable de Mame Abdou et son action constante et multiforme dans la solidification des liens de fraternité et d’unité de tous les musulmans du Sénégal, dans la paix sociale et la solidarité, constituera, à n’en point douter, une source inépuisable de cohésion et de tolérance pour tous les musulmans éclairés. Le second article est dévolu à l’importance de la pensée de SEYDI EL HADJ MALICK SY et de sa contribution remarquable à l’enracinement des valeurs de l’Islam dans la société sénégalaise, son amour du Prophète (PSL), son œuvre littéraire etc. (Par Bakary SAMBE - Docteur en Sciences Politiques). Majalis compte publier, inchallah, d’autres articles et documents importants à même de contribuer davantage à une meilleure connaissance mutuelle des musulmans sénégalais, de favoriser l’amour et l’attachement devant les unir. Ceci, du fait de leur unité fondamentale de foi, de références spirituelles, de valeurs et d’objectifs, au-delà de tout prétendu clivage « confrérique » artificiel, alimenté par l’ignorance et source de divisions injustifiables. A l’exemple des excellentes correspondances, sous forme poétique, échangées par Cheikh A. Bamba et Seydi El Hadj Malick Sy, qui partageaient un commun attachement au Prophète (PSL) et à l’Islam, au-delà de leurs liens de parenté très prochess (comme l’atteste l’arbre généalogique présentée en fin d’article). Se référer également à l’émission sur « L’UNITE DES MUSULMANS, DANS LES ENSEIGNEMENTS DE CHEIKH AHMADOU BAMBA » avec pour invité S. Khadim Lo, à partir de ce lien : www.majalis.org/majalistv.php?refem=932#majalistv . ___________________________ EL HADJ ABDOUL AZIZ SY DABBAKH PARRAIN DE LA 107e ÉDITION DU GAMOU DE TIVAOUANE Viatique d’un grand messager de la société des hommes (Babacar DRAME) Choix ne pouvait être plus judicieux que celui de l’inter-commission Culture-Communication du Comité d’organisation au service du Khalife Ababacar Sy (Coskas), qui a fait de Cheikh Al Hadj Abdoul Aziz Sy A’Dabbakh (Rta) le parrain du Mawlid de cette année. Tellement l’homme de Dieu, au vu des valeurs et

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A l’occasion du (Mawlid) Gamou, symbole de l’Unité des musulmans autour de leur référence commune que constitue Seydina Muhammad (PSL), Majalis a le plaisir de vous annoncer la publication d’articles et de documents relatifs aux grandes figures des autres communautés religieuses du Sénégal (nos frères Tidianes, Khadres, Layènes etc.) Cette série de publications débute avec d’excellents articles portant sur de grandes figures de la Tijâniyya au Sénégal :

• Le premier article, publié dans le quotidien LE SOLEIL du 6 mars 2009, nous présente quelques aspects de la figure multidimensionnelle de SERIGNE ABDOUL AZIZ SY DABAKH, second Calife de Seydi El Hadj Malick Sy (Dieu soit Satisfait d’eux).

L’œuvre remarquable de Mame Abdou et son action constante et multiforme dans la solidification des liens de fraternité et d’unité de tous les musulmans du Sénégal, dans la paix sociale et la solidarité, constituera, à n’en point douter, une source inépuisable de cohésion et de tolérance pour tous les musulmans éclairés.

• Le second article est dévolu à l’importance de la pensée de SEYDI EL HADJ MALICK SY et de sa

contribution remarquable à l’enracinement des valeurs de l’Islam dans la société sénégalaise, son amour du Prophète (PSL), son œuvre littéraire etc. (Par Bakary SAMBE - Docteur en Sciences Politiques).

Majalis compte publier, inchallah, d’autres articles et documents importants à même de contribuer davantage à une meilleure connaissance mutuelle des musulmans sénégalais, de favoriser l’amour et l’attachement devant les unir. Ceci, du fait de leur unité fondamentale de foi, de références spirituelles, de valeurs et d’objectifs, au-delà de tout prétendu clivage « confrérique » artificiel, alimenté par l’ignorance et source de divisions injustifiables. A l’exemple des excellentes correspondances, sous forme poétique, échangées par Cheikh A. Bamba et Seydi El Hadj Malick Sy, qui partageaient un commun attachement au Prophète (PSL) et à l’Islam, au-delà de leurs liens de parenté très prochess (comme l’atteste l’arbre généalogique présentée en fin d’article). Se référer également à l’émission sur « L’UNITE DES MUSULMANS, DANS LES ENSEIGNEMENTS DE CHEIKH AHMADOU BAMBA » avec pour invité S. Khadim Lo, à partir de ce lien : www.majalis.org/majalistv.php?refem=932#majalistv.

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EL HADJ ABDOUL AZIZ SY DABBAKH

PARRAIN DE LA 107e ÉDITION DU GAMOU DE TIVAOUANE

Viatique d’un grand messager de la société des hommes

(Babacar DRAME)

Choix ne pouvait être plus judicieux que celui de l’inter-commission Culture-Communication du Comité d’organisation au service du Khalife Ababacar Sy (Coskas), qui a fait de Cheikh Al Hadj Abdoul Aziz Sy A’Dabbakh (Rta) le parrain du Mawlid de cette année. Tellement l’homme de Dieu, au vu des valeurs et

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enseignements qu’il a incarnés et livrés à son prochain, plus de quarante ans durant, a été exclusivement au service de l’Islam et de la société des hommes. Pour rappel, Moulaye A’Dabbakh (Rta) est venu au monde en 1904, à Tivaouane. Il accéda au khalifat de Seydy Cheikh Ahmad At-Tidiani Chérif (Rta), en 1957, à la suite du décès quasi-simultané (moins d’une semaine d’intervalle) de ses frères ainés, Cheikh Seydy Aboubacar Sy et El Hadj Mouhamadou Mansour Sy (Rta). Aujourd’hui, son souvenir, le timbre de sa voix qui n’a jamais cessé d’interpeller la société restent vivaces dans la mémoire de l’ensemble des musulmans du Sénégal et d’ailleurs. Et, en conséquence, on se perd en superlatifs positifs si l’on s’évertue à définir la nature du personnage de Cheikh Al Hadj Abdou Aziz Sy A’Dabbakh (Rta), tellement l’homme a marqué, de façon indélébile, son temps. Formé à l’école de son illustre ascendant, El Hadj Malick Sy (Rta), Serigne Abdou, ou Mame Abdou, était doté de connaissances très solides dans beaucoup de domaines, notamment en lettres, grammaire, droit islamique, sciences, astrologie, relations humains. Mais là où il s’est signalé bien différent des autres, c’est la solidarité, le social, l’amour d’autrui, le patriotisme. Il avait bien compris que la solidarité en Islam commençait par l’aide à son prochain, le partage des connaissances acquises. En la matière, le monde entier a constaté que tout instant passé avec lui était une occasion d’apprentissage des devoirs et obligations religieux, des règles qui guident la vie en société, de patriotisme, les sciences politiques et économiques, etc. Dans chacun de ces domaines, Serigne Abdou excellait si bien qu’il était sollicité partout, y compris dans des pays comme l’Arabie saoudite, le Maroc, la Mauritanie, les Usa, la France, etc. On se souvient encore du discours mémorable qu’il a prononcé au congrès islamique de La Mecque, en 1965. Au plan économique, El Hadj Abdoul Aziz Sy A’Dabbakh exploitait plusieurs domaines agricoles. En effet, il avait très tôt compris les enseignements de son père qui avait fait de la culture de la terre et du commerce son métier. Ce qui a valu à Mame Abdou, la médaille agricole à lui décernée en 1955. Par ailleurs, de par sa réputation de poète et de chanteur à la voix d’or, il a dirigé le chœur des disciples durant les nuits de Maouloud, sous la direction de Seydy Aboubacar Sy (Rta), premier khalife de Maodo Malick. Il a d’ailleurs maintenu la dynamique en dirigeant personnellement, aussi bien les séances de Bourde que le Maouloud, jusqu’au dernier Gamou qui a précédé de quelques mois son rappel à Dieu.

L’humilité , la courtoisie, le dialogue et la passion de la paix Dans l’entretien et la consolidation des relations entre confréries, voire les relations humaines, El Hadj Abdoul Aziz Sy A’Dabbakh était un modèle. Comme on dit dans un certain jargon : il n’avait pas de frontières. Ou mieux encore : il avait brisé toutes les cloisons étanches ou non, qui pourraient l’éloigner d’un être humain, y compris ses compatriotes d’autres religions. En conséquence, il était aimé par tous ceux qui l’ont connu. On peut retenir sans risque de se tromper que A’Dabbakh faisait l’unanimité. Ainsi, Serigne Abdoul Aziz Sy A’Dabbakh (Rta) avait élevé la tolérance au rang de sacerdoce. S’étant toujours préoccupé de la formation religieuse et de l’éducation de base des croyants, Serigne Abdou s’est fait un honneur de contribuer à l’unité et à la concorde entre confréries. En fervent partisan de la paix, il s’est personnellement, toujours et régulièrement investi pour appeler à l’union des cœurs et des esprits, aux fins de l’instauration d’un climat social serein partout. À cet égard, il est régulièrement monté au créneau pour apaiser les esprits, pour dénoncer certains comportements et injustices et a toujours appelé à la solidarité, à l’unité, entre autre.

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Quelques Images de Mame Abdou avec les califes Mourides

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EL HADJI MALICK SY : UNE ECOLE DE PENSEE RELIGIEUSE

Par Bakary SAMBE - Docteur en Sciences Politiques, Spécialiste de l'islam au Centre de Politologie de Lyon (IEP), Enseignant à l'université Lumière Lyon 2- Email : [email protected]

On peut situer la naissance de cette école lorsque Tivaouane eut l’honneur d’accueillir Seydi El Hadji Malick Sy en 1902. Ce grand homme, né vers 1855, à Gaya, eut tôt fait de mémoriser le coran et d’assimiler les sciences islamiques avant de recevoir le wird Tidjane dès l’âge de 18 ans. Mais Maodo ne se contentera pas d’une noble descendance ; il la négligera d’ailleurs en privilégiant l’effort personnel, la piété et la science. La figure symbolique de la Tijâniyya se distinguait par son refus, dès le début, de s’attirer des disciples en vantant des qualités de thaumaturge, avec des miracles. Il lui fut attribué ce vers qui traduit son état d’esprit : sawfa tarâ idha-njala-l ghubâru / a farasun tahtaka am-himâru (Lorsque la poussière se soulèvera, l’on distinguera les vrais cavaliers !). Qui vivra verra ! Pourrait-on dire en français ! La stratégie de Maodo Malick Sy fut l’enseignement et la formation religieuse qui, selon lui, doivent venir avant toute mystique ; phase supérieure à condition que le disciple ait de solides bases sur les principes premiers régissant l’islam. Il forma dans cette « université populaire » de Tivaouane dont parlait Paul Marty, de grands érudits, embrassant, ainsi, diverses disciplines, de la théologie à l’exégèse du Coran (tafsîr) en passant par la prosodie (al-‘arûd), voire l’astronomie ! On ne peut dresser la longue liste de ses muqaddams et de ses disciples qui chacun, dans sa région, a, ensuite transmis les enseignements de la Tarîqa. L’érudition de Cheikh El Hadji Malick Sy que reflètent le nombre et la diversité de ses œuvres avait même étonné ses contemporains si l’on sait les difficultés techniques qui pesaient sur l’acquisition d’ouvrages. La stricte surveillance de la circulation des livres et des personnes exercée par l’autorité coloniale rendait la tâche encore plus rude. Rappelons la lutte contre ce qui fut appelée « l’influence maghrébine », déclenchée dans le sillage du Rapport William Ponty, pour empêcher l’expansion de l’islam par les échanges entre les deux rives du Sahara. Comme les idées et les croyances ont une plus grande volatilité que les humains et les structures, la pensée de Maodo et son enseignement atteindront les régions les plus lointaines. La pensée religieuse de Cheikh El Hadji Malick Sy ainsi que son style, sur le plan littéraire, ont marqué toute une génération de muqaddam qui les ont, ensuite, transmis à leurs disciples. Par un système pyramidal, il a su déjouer le plan d’assimilation culturelle des colons et contourner leurs restrictions. Cette pensée est dominée par une grande ouverture d’esprit et une modernité avant l’heure. Cela est dû au fait que la Tijâniyya s’est, très vite, confrontée aux couches citadines et à l’élite des villes, véritables laboratoires d’idées et d’évolutions. Il serait, donc, trop ambitieux de vouloir faire le tour d’une telle pensée. C’est pourquoi nous essayerons d’en dégager quelques facettes représentatives, à savoir l’ouverture qu’il a toujours prônée ainsi que la tolérance exemplaire qui marque son discours. Son célèbre Fâkihat at-Tullâb ou Jâmi’ul Marâm pourrait être une belle entrée en la matière. Il y traite des principes généraux de la Tarîqa et de la discipline du murîd, qui signifie aspirant à Dieu et à la spiritualité. Cheikh El Hadji Malick, conformément à sa sagesse légendaire, y soutient que les différences

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de Tarîqa et de rites doivent être perçus comme de simples différences de goût et non des sources de conflits ou de haine. Il appelle, explicitement, à une reconnaissance des dons de chaque homme de Dieu qui ne sont pas les mêmes pour tous. Pour l’apôtre de la Tijâniyya, si les confréries sont différentes et n’ont pas les mêmes conditions, elles reflètent, néanmoins, toutes, les principes fondamentaux du soufisme. De ce fait, El Hadji Malick Sy instaure la modestie en doctrine et en fait la solution afin d’éviter les tiraillements et les troubles sociaux. Dans la conclusion de Fakihat at-Tullâb intitulée Khâtimat fî Bayâni Ikhtilâfi awliyâ’i l-lâhi fi t-tarâ’iq wa al-madhâhib (Conclusion sur la divergence entre les Hommes de Dieu), Seydi El Hadji Malick exprime cela avec une ouverture d’esprit et une tolérance révélatrices de sa personnalité hors du commun (vers 3, 4 et suiv.). Il emprunte une image pleine de sagesse pour montrer que la réalité religieuse regorge de différences de perception, en rappelant que seuls les courants divergeant mais que le destin est commun et qu’on converge, tous, vers la même Vérité éternelle ; celle de Dieu. « Oh mon frère ne critique pas un parfum (musc) alors que tu es enrhumé ! », dit-il, si nous essayons de traduire approximativement le vers 7 du chapitre cité. Et comme, dans sa vision, « nul de détient le monopole de la vérité », il insiste sur les dangers de critiquer la voie d’autrui sans la comprendre. Mieux, pour éviter les polémiques stériles et qui attirent la haine (al-mirâ’), Seydi El Hadji Malick conseille ses disciples de ne pas répondre aux attaques. Ainsi, dans une pure tradition soufie, Maodo, conscient des fâcheuses conséquences qui peuvent découler de l’intolérance, du repli sur soi et du mépris des autres, fait de la modestie et du respect, un devoir religieux en soi, en utilisant le terme wâjib (vers 13). Ainsi, le Fâkihat at-Tullâb, plus accessible que les autres ouvrages tels que Ifhâm al-Munkir al-Jânî et tant d’autres chefs d’œuvre que Maodo nous a légués, est assez représentatif de cet état d’esprit et cette philosophie dont les fondements sont l’enseignement et l’éducation spirituelle. El Hadji Malick Sy, par ce credo, traduit en actes concrets, dans sa vie, a su mener une coexistence pacifique avec, aussi bien, ses coreligionnaires que les adeptes des autres croyances. Son œuvre littéraire colossale ne pourrait être dûment traitée dans cet article. Il utilisa beaucoup le génie de la poésie pour transmettre son message avec une parfaite intelligence des réalités d’une société où les vers sont plus facilement mémorisables que les phrases d’une prose. Sa maîtrise des techniques de la prosodie arabe (‘arûd) ne fait aucun doute. Le poids des mots et le choc des idées donnent à cette œuvre son caractère éternel. La qâsîda Rayy zam’ân fî sirat sayyid banî ‘adnân, plus connue sous le nom de Nûniyya, reste un témoin de ses qualités littéraires. Dans chaque facette de sa vie, Seydi El Hadji Malick redonne tout au Prophète Mouhammad (PSL). Le point d’orgue de cet amour du Sceau des Prophète et la volonté d’élever celui-ci à son plus haut degré est l’inimitable Khilâsu Dhahab fî Sîrati Khayril ‘Arab dans lequel il adopte la rime en « m » (d’où l’appellation mîmiyya) et le mètre al-basît tel que le fit Muhammad al-Bûsayrî, l’auteur de la Burdah, quelques siècles avant. Mais là où Maodo innove c’est dans sa connaissance du contexte socio-historique dans lequel vécut le Prophète. Il navigue constamment entre la vie du Prophète et l’évocation de ce contexte avec une culture historique qui peut étonner plus d’un. Malgré le manque chronique d’ouvrages de références qui caractérisa son époque, la difficulté de les acquérir, sans parler de la complexité de l’environnement historique qui vit la naissance du Prophète, Maodo nous abreuve de connaissances sur Rome, Byzance, Chosroes, Anou Shirwân et les autres. Sa connaissance géographique qui se décèle de nombreux écrits reste encore une énigme et une source d’admiration pour quelqu’un qui n’a quitté le pays que pour le pèlerinage à la Mecque. Lorsque Seydi El Hadji Malick, dans son approche de la vie du Prophète et du berceau de la révélation, le Hijâz, en arrive à donner, avec une précision inouïe, les noms de lieux tels que Isâf et Nâ’ila, encore méconnus par les habitants mêmes de ces régions, l’on ne peut que saluer ses efforts inestimables pour l’acquisition de la science. Reste aux jeunes générations de s’approprier ce vaste héritage tout en assumant la responsabilité de sa préservation. Comme il le rappelle, il faudrait essayer de cueillir les fruits de ce travail : furâtuhâ yaqûlu hal min hâ’imin /li wirdi sayyidil halîmil ‘âlimi !

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ARBRE GENEALOGIQUE DES FAMILLE MBACKE ET SY

D’autres documents sur la contributions des autres communautés religieuses du Sénégal sont disponibles à partir de la page d’accueil de Majalis (Liens Fraternité Musulmane, articles etc.).