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– 1 – Les Docks de Ris, Ris-Orangis (91) Retour d’expérience pilote 2010-2011 Vue sur la grande halle, 2010 © Ekopolis Ekopolis est un projet francilien porté par l’Union régionale des CAUE en partenariat avec les membres fondateurs : l’ADEME, l’ARENE, la DRIEA, la DRIEE et la Région.

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l’ARENE, la DRIEA, la DRIEE et la Région.

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Carte d’identité du territoire p 4 Gouvernance et processus de projet p 8 Description de l’opération p 12 Fonctionnement urbain 12 1 > Trame urbaine 2 > Mobilité Performance environnementale des aménagements 17 1 > Énergie 2 > Eau 3 > Biodiversité 4 > Déchets et matériaux Développement économique local 21 1 > Mixité fonctionnelle 2 > Développement des activités locales Qualité et diversité sociale 22 1 > Pollutions, risques et nuisances 2 > Cohésion sociale 3 > Paysage et cadre de vie

Annexes p 25

Tableau de synthèse, fiche technique p 27

Sommaire

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Ce document est le premier élaboré selon la méthode d’analyse de projets d’aménagement mise en place par Ekopolis à partir de 2010, dans le but de diffuser aux acteurs de l’aménagement des éléments de retour d’expérience sur des projets franciliens innovants en matière de durabilité. La méthode suivie s’inspire pour partie de la réflexion menée en 2009 par le Conseil d’ar-chitecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE) de l’Isère en collaboration avec le centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) sur la démarche de développement durable au sein de projets d’opérations urbaines1. Elle s’appuie également sur la méthode d’analyse d’opérations de bâtiments mise en place par Ekopolis en 2009-2010)2.

Un travail d’investigation sur la démarche mise en œuvre a été mené auprès de l’ensemble des acteurs du projet : collectivités, maîtrise d’ouvrage, maîtrise d’œuvre, promoteurs-bailleurs, habitants, partenaires… Les propos recueillis au cours des entre-tiens ont permis d’identifier l’origine de la démarche, les liens entre les différents acteurs et la mise en perspective des pratiques professionnelles. Ils complètent la documentation réunie auprès des acteurs.

L’analyse du projet présente l’ensemble des aspects de l’opération et du processus qui a conduit à sa mise en œuvre ; elle s’accom-pagne d’un tableau de synthèse permettant une lecture synoptique des différentes composantes du projet.

AVERTISSEMENT : Les éléments présentés dans ce document ont été réunis entre l’été 2010 et l’été 2011, alors que le projet entrait en phase opéra-tionnelle sur les secteurs du Dock des alcools et Gare/CAES. Les éléments de description du projet sont des préconisations et objectifs fixés par les acteurs du projet3.

1 Grille d’analyse et indicateurs de performance du CAUE de l’Isère, septembre 2009 accessible sur http://www.caue-isere.org/hv.php?phot=1&id=42 Voir la description de la méthode et les fiches : www.ekopolis.fr/realisations/retours-dexperiences3 L’essentiel des éléments de programme mentionnés dans ce document sont issus des documents cités dans la bibliographie et des entretiens menés avec tous les acteurs du projet à l’été 2010.

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L’opération des Docks de Ris, initiée en 2001 et entrée en phase de construction fin 2010, constitue l’un des premiers quartiers franciliens reconnu pour ses qualités en termes de développement durable. Le projet questionne le processus d’élaboration d’une opération d’aménagement dotée d’objectifs remar-quables, en site à fort potentiel (reconversion d’une friche industrielle, valorisation du patrimoine naturel, labellisation BBC à l’échelle du quartier, intégration d’un volet culturel) mais contraint. L’intérêt de cette opération réside également dans le système de gouvernance mis en œuvre avec la présence importante d’un AMO développement durable.

« Le projet des Docks de Ris démontre que l’on est capable de faire de l’urbain durable et que l’on peut intégrer l’intérêt collectif. Je ne sais pas ce qui est reproductible d’une opération à l’autre, ce qui est certain c’est que les méthodes de travail pertinentes dépendent des acteurs. Il n’y a pas de méthode pour ça.

» Loïc Chesne, Alter Développement, AMO développement durable

RepèresProgramme : 835 logements pour environ 1 600 habitants, locaux culturels, crêche de 40 lits, résidence personnes âgées, parc public

Date du diagnostic initial : 2001 Stade d’avancement : commercialisation, viabilisation, premières constructions secteur Dock des alcools et Gare/CAES Livraison : achèvement de la ZAC prévu pour 2017

Surface du quartier : 18 ha Surface bâtie : 85 500 m2 SHON

Maître d’ouvrage : Communauté d’agglomération d’Évry Centre Essonne, Ville de Ris-OrangisAménageur : AFTRPAssistant à maîtrise d’ouvrage : Alter Développement

Situation des Docks de Ris en Île-de-France.

 

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Carte d’identité du territoire

1 / Données De caDrage

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1.1 Localisation

Le quartier des Docks de Ris se situe sur la commune de Ris-Orangis dans l’Essonne, environ 20 km au sud de Paris. Ris-Orangis compte 27 535 habitants et appartient à la Communauté d’agglomération d’Évry Centre Essonne (CAECE) qui regroupe six communes et 116 676 habitants (INSEE 2011). Située à la limite de territoires naturels et urbains, Ris-Orangis est à dominante urbaine mais dispose de grands espaces verts.

Implantation de la ZAC dans son territoire.

1.2 Le site des Docks de Ris

Localisé au nord de la commune de Ris-Orangis, le projet se situe en entrée de ville par la RD 31 et est bordé :- au sud-ouest par des quartiers pavillonnaires, au-delà de la rue de Fromont qui permet de rejoindre le centre ville de Ris-Orangis ;- au nord, par la Seine et la gare de RER D Ris-Orangis dont la voie ferrée traverse le quartier ;- à l’ouest par un quartier d’habitat social Essonne Habitat ; - à l’est par la Plaine de jeux.

Le site s’étend sur 18 hectares environ en bord de Seine, au pied du coteau de Ris-Orangis. Il se développe autour de trois zones principales : - au sud de la voie ferrée le Dock des alcools sur 5,2 ha et son lac de 7,6 ha, - et au nord de la voie ferrée sur 4,6 ha : le secteur Gare, couplé au Centre autonome d’expérimentations sociales (CAES) et la zone Intrafor.

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À RETENIR – LOCALISATION DU SITE• L’éco-quartier est situé en deuxième couronne, encontexte urbain mais au contact de territoires naturels, dans la seconde agglomération la plus peuplée d’Essonne. • Le site est une ancienne friche industrielle située enbord de fleuve. Entourée d’une zone pavillonnaire et d’un quartier d’habitat social, Il intègre une gare RER et un site culturel patrimonial.

Son organisation spatiale est issue d’un fort passé industriel et artistique, qui en fait un site à la fois patrimonial et contraint : - la zone Intrafor et le Dock des alcools ont accueilli des activités industrielles variées (entretien de matériel de forage, coutellerie, automobile, fabrication de machines-outils, fonderie, dépôt de liquides inflammables, production de boissons alcoolisées - fiches accessibles sur basias.brgm.fr : IDF9102840 pour Intrafor, IDF9102857 pour Dock des alcools) ;- le Centre autonome d’expérimentations sociales, squat d’artistes depuis 1981.

Occupation des sols en 2003 et périmètre de ZAC

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3 / contexte territorial

2.1 Contexte régional : le Schéma directeur de la Région Ile-de-France

Ris-Orangis est au cœur d’un des sites prioritaires à dynamiser dans la stratégie de développement régional. Le projet est notamment soumis aux objectifs suivants du SDRIF :- augmentation et diversification de l’offre de logement, en particulier pour favoriser les parcours rési-dentiels (la ZAC se situe dans un secteur de densification préférentiel du SDRIF) ;- mise en œuvre dans les projets d’aménagement, d’une stratégie globale, intégrant les dimensions d’ha-bitat, déplacement, économie, insertion paysagère et les objectifs environnementaux ;- rapprocher les habitants du fleuve.

Le projet dans les territoires stratégiques et sites prioritaires du SDRIF D’a

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2.2 Contexte départemental : la Coulée verte

Coulée verte dans la Ville de Ris-Orangis

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Le projet s’inscrit dans la continuité de la Coulée verte mise en place par le Conseil général de l’Essonne, sur 15 km entre le Bois de Saint-Eutrope et la Forêt de Sénart.

Le lac, classé en Espace naturel sensible par le Conseil général, est une étape à préserver et à valoriser sur ce parcours, et la rue de Fromont sera requalifiée en liaison avec la Coulée verte.

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2.3 Contexte intercommunal : le Plan local de déplacement et le Programme local de l’habitat

Élaboré par le Syndicat mixte de transports Essonne Centre (SMITEC) en 2007, le PLD décline les objectifs du Plan de déplacements urbains (PDU) régional, au rang desquels l’amélioration des pôles d’échanges et de leur accès impacte directement le projet d’éco-quartier.

À l’échelle de la Communauté d’agglomération d’Évry Centre Essonne, le PLH diagnostique une pénurie de logements à destination des étudiants, des nouveaux salariés, des personnes âgées et des ménages en difficultés. Il fixe l’objectif de favoriser le maintien, notamment des jeunes ménages, sur le territoire. Le projet des Docks de Ris est une opportunité pour le développement de la mixité sociale.

2.4 À l’échelle communale : le Plan local d’urbanisme de Ris-Orangis

La collectivité n’est pas dotée d’Agenda 21 ni référentiel en matière de développement durable, mais le PLU communal, approuvé en 2007, intègre le projet des Docks de Ris. Le projet met donc en œuvre les objectifs du PLU, dans plusieurs domaines :- la maîtrise de l’étalement urbain : c’est une priorité dans le PLU qui promeut les opérations de renouvel-lement urbain et notamment la redynamisation du quartier du Bas de la Ville, espace industriel en friche à fort potentiel en termes de présence d’espaces de nature ;- le besoin de logements, identifié par le PLU à 935 logements entre 2007 et 2017 pour assurer le main-tien de la population, et appuyé dans le PLH par l’objectif d’une diversification de l’offre pour assurer diversité de l’habitat et mixité sociale (la commune de Ris-Orangis compte 31% de logements sociaux en 2011) ; 835 logements sont prévus sur la ZAC, intégrant ces objectifs de mixité ;- l’insertion des paysages urbains et naturels : la trame urbaine et paysagère des Docks de Ris doit permettre de mieux relier les secteurs du Bas de Ris aux bords de Seine ; - la redynamisation de l’activité économique avec une offre diversifiée, le développement et le renforce-ment des entreprises locales et des commerces de proximité ;- l’incitation aux circulations douces par une densité du maillage desservant le quartier et notamment les points majeurs (gare, berges de Seine, plan d’eau).

À RETENIR – LES ENJEUX DU TERRITOIRE• L’éco-quartier des Docks de Ris représente un site à fortpotentiel pour son territoire. Il intègre donc les objectifs des documents de planification aux différentes échelles, en particu-lier en termes de logement, mixité, mobilité, environnement et insertion paysagère.

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1 / les acteurs Du projet

Le projet d’aménagement des Docks de Ris a été initié par la Ville de Ris-Orangis en 2001. En rejoi-gnant la Communauté d’agglomération d’Évry Centre Essonne en 2004, la Ville lui a transféré la maîtrise d’ouvrage du projet. Les élus communaux restent cependant les acteurs moteurs dans l’élaboration de l’écoquartier.

« La Communauté d’agglomération d’Évry Centre Essonne ne nous a jamais contraint sur ce projet. C’était une de nos conditions de l’entrée dans la CAECE. On a gardé la maîtrise d’ouvrage.

» Grégory Gobron, responsable communication de Ris-Orangis

La Ville travaille avec l’AFTRP, aménageur de la ZAC, qui est liée à la Communauté d’agglomération Évry Centre Essonne par un traité de concession de maîtrise d’ouvrage. Lionel Huméry, directeur adjoint de la délégation Sud de l’AFTRP, a initié les études et la mise au point du projet à partir de 2001. Laurent Haddad a été le chef de projet jusqu’à fin 2010 ; Nicolas Boursier lui a succédé en 2011.

La volonté de la Ville de Ris-Orangis d’une dialectique entre maîtrise d’ouvrage et maîtrise d’œuvre s’est également traduite, pour l’aménagement de chaque lot, par le recours à des listes d’architectes cooptés par l’aménageur et la Ville à destination des promoteurs.

L’ensemble des acteurs du projet ont été conviés en novembre 2009 à signer la Charte de l’Éco-quartier, dans le but de formaliser l’engagement de chacun dans une démarche de qualité de développement urbain.

L’organisation des acteurs du projet (p.9) montre l’importance du tryptique Ville, aménageur et AMO.

« Mon noyau d’activité est le développement durable décliné de façon concrète sur le territoire. L’AFTRP attend de moi d’être vigilant sur tous les éléments. Il faut aussi que je sois le garant de la prise en compte de valeurs qui ne sont pas techniques.

» Loïc Chesne, Alter Développement

Gouvernance et processus de projet

Phase d’études pré-opérationnelles

Études de faisabilité opérationnelle : AFTRP Urbaniste : Agence BAO, Philippe Fabre

Études environnementales : Loïc Chesne

Phase opérationnelle : maîtrise d’œuvre urbaine Phase opérationnelle : autres prestataires

Assistant à maîtrise d’ouvrage : Alter Développement, Loïc Chesne Étude économique : CAMAE

Architectes urbanistes et paysagistes coordinateurs de la ZAC : Agence Brochet-Lajus-Pueyo, Agence Laverne paysage&urbanisme

Études réseau de chaleur : IOSIS, Jean-Léonce Korchia et CFERM, Antoine Coicadan

Maîtrise d’œuvre des espaces publics : Agence Laverne paysage&urbanisme et BET Progexial

Maîtrise d’œuvre secteur lac : Ah-Ah paysagiste (devenu In-folio paysagistes) avec l’écologue Dominique Feuillas

Assistant à maîtrise d’ouvrage pollution : BURGEAP

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En termes d’implication des habitants, des journées portes ouvertes avec cahier de doléances, ateliers thématiques, communication poussée ont permis aux acteurs du projet d’aller à la rencontre des rive-rains et futurs habitants, de les informer au mieux pour faciliter leur adhésion au projet et recueillir leur positions sur certains points du programme. Les ateliers se poursuivent tout au long du projet pour s’élargir à partir de fin 2011 à l’aménagement de l’ensemble du Bas de Ris.

« Au début les réunions avec les citoyens étaient globales. Puis des thèmes récurrents sont apparus : circulation, inondations, services publics… On a organisé des réunions plus structurées et thématiques pour y répondre. On n’avait jamais autant poussé la participation citoyenne que sur le projet des Docks. Ca nous pousse à reproduire le même schéma sur les pro-chains projets de la Ville, à développer la communication avec les comités de quartiers.

» Grégory Gobron, responsable communication de Ris-Orangis

À RETENIR – JEUX D’ACTEURS•L’agglomérationestmaîtred’ouvragemaisleMairedeRis-Orangis reste décisionnaire. • Leprojetestmenéaveclaprésenceforted’unAMOdéveloppement durable aux côtés de l’aménageur.•Laconcertationavisél’acceptationduprojetparlesri-verains en les consultant sur certains points du projet (en particulier circulation et stationnement).

L’AVIS D’UN ACTEUR DU PROJET• Il est impossible de mener ce type de projet sans AMO. L’aménageur comme la collectivité ne peuvent pas être juges et parties pour le suivi des objectifs environnementaux.Laurent Haddad, chef de projet de l’AFTRP•Le montage élus / aménageur / promoteur est plus compli-qué mais plus sain que lorsque le promoteur est l’aménageur. Il répartit les responsabilités à chaque niveau hiérarchique. Olivier Brochet, Agence Brochet-Lajus-Pueyo

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2 / le processus De projet

2.1 Commande, objectifs initiaux et montage budgétaire

Souhaitant aménager une zone industrielle laissée en friche depuis les années 1980, la Ville de Ris-Orangis s’est entourée de l’AFTRP dès 2001 pour l’aménagement de ce site. L’objectif était de répondre aux besoins en loge-ments de la ville et de redonner une centralité à la ville voire à l’agglomération autour des berges de Seine.

La ZAC est dite à « risque aménageur », la collectivité ne participe pas en cas de déséquilibre du bilan finan-cier. La sortie du premier lot (Terralia) pendant la crise économique, tout en maintenant les performances énergétiques souhaitées, a été facilitée par les outils financiers Pass Foncier et Prêt à taux zéro. Le surin-vestissement lié au développement durable sur l’opération est du au réseau de chaleur, la concertation, la réalisation des espaces publics et la coordination avec les architectes. La subvention régionale Nouveaux quartiers urbains (NQU) de 3,14 millions d’euros, conditionnée à la réalisation des actions concernées, permet de tirer vers le haut la qualité de l’opération en facilitant les prises de décision. Enfin l’ADEME et la Région ont financé 40% l’étude énergétique, soit environ 21 000 €.

2.2 Etudes pré-opérationnelles

L’AFTRP a fait appel à Loïc Chesne pour mettre en place une méthode d’analyse environnementale à l’échelle du quartier. Il s’est appuyé initialement sur les analyses Haute qualité environnementale (HQE)des bâtiments, pour produire ensuite un Cahier de prescriptions environnementales. (Les analyses environnementales étaient peu répandues en 2003, l’Approche environnementale de l’urbanisme (AEU) n’existait pas en Ile-de-France.)

L’urbaniste Philippe Fabre (BAO) a élaboré la première ébauche du plan masse, en 2005, intégrant le diagnostic environnemental. L’étude de faisabilité du réseau géothermique à très basse énergie, remise par Jean-Léonce Korchia (IOSIS) à l’AFTRP en 2007, se base en partie sur ce plan masse.

Parmi les autres études pré-opérationnelles, ont notamment été réalisés l’avant-projet sommaire de l’es-pace naturel sensible (parc boisé et lac) par l’Agence Ah-Ah en 2008, et l’étude commerciale menée en 2009 par CAMAE. C’est également durant cette phase que l’AFTRP a acquis l’intégralité du foncier, auprès des ministères des finances, de l’agriculture, de l’emploi et de la solidarité et auprès de Réseau ferré de France, le secteur du lac étant rétrocédé à la Communauté d’agglomération.

« Pour convaincre les ministères qui possédaient près de 90% du terrain de céder le foncier à un prix compatible avec l’ambition du projet, on leur a soumis notre logique de quartier de qualité, répondant à des critères environnementaux et sociaux.

» Laurent Haddad, chef de projet de l’AFTRP

A l’issue de la phase pré-opérationnelle, les objectifs initiaux ont été affinés. L’AFTRP a privilégié parmi les cibles HQE Bâtiment, trois objectifs prioritaires pour le projet d’ensemble : l’insertion dans l’existant, la maîtrise de l’énergie et la gestion de l’eau.

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2.3 Programmation et planification

La Communauté d’agglomération, devenue maître d’ouvrage en 2004, a approuvé le dossier de création de ZAC en octobre 2006. L’AFTRP est liée à la CAECE par un traité de convention d’aménagement, signé après consultation publique le 5 février 2007. Le PLU communal a été révisé en juin 2007.

L’urbaniste initial du projet, auteur du premier plan masse, a été remplacé fin 2006 par le binôme Olivier Brochet, architecte et Thierry Laverne, paysagiste. Ils ont remanié entièrement le plan masse (voir p.14) et fixé les grandes lignes du projet actuel, fondé sur un principe de perméabilité des espaces. L’AFTRP coordonne leur travail en collaboration avec Alter Développement, devenu AMO environnement du projet, et les élus. Le système de management environnemental élaboré par l’AMO permet de suivre les objectifs de qualité environnementale à toutes les phases de projet, indiquant le rôle de chacun et les études à réaliser au cours de la conception. Une autre adaptation du plan masse a été introduite par François Leclerc, architecte de l’îlot de la grande halle industrielle, dont le projet conserve une des nefs et la structure métallique de la seconde, à laquelle il accole une deuxième nef.

« Le plan masse qu’on a défini évolue avec les appels à projet. On a surtout donné les grandes lignes directrices, le plan masse est le fruit de la collaboration avec tous les acteurs du projet.

» Jean-Baptiste Tarin, Agence Laverne

2.4 Réalisation

En 2008, l’AFTRP a commencé les travaux de déconstruction et de dépollution des sols. L’AFTRP a mis en œuvre sa charte Chantier vert qui permet la mise en œuvre des exigences règlementaires, notam-ment en matière de réutilisation des matériaux et de gestion des nuisances. Le secteur des Docks est entré en phase de construction fin 2010 : viabilisation et construction du premier lot Terralia de 87 loge-ments (livraison au printemps 2012). La commercialisation a débuté en 2011 sur le secteur CAES/Gare. Le secteur Intrafor sera lancé dans les années à venir. L’achèvement de la ZAC est prévu pour 2017.

2.4 Gestion et évaluation du projet

L’entretien de la majorité des espaces extérieurs, de statut public, reviendra à la commune. L’AFTRP travaille sur ce sujet avec les services techniques. Un livret sera également remis aux habitants, afin d’expliquer comment les usages et la conception du quartier influenceront son fonctionnement et les consommations énergétiques.

Il n’y a pas eu pour cette opération de démarche d’évaluation ex-ante et continue, mais l’AFTRP mène une réflexion sur la capitalisation des processus mis en œuvre et leurs résultats. L’opération des Docks est notamment l’un des projets test de la démarche HQE Aménagement™ dans le cadre de laquelle doit être accentué le suivi méthodologique.

À RETENIR – PROCESSUS DE PROJET• Leprojets’estappuyédèsledébutsuruneanalyseenvi-ronnementale. Les objectifs ont ensuite été resserrés autour de trois priorités : énergie, eau et insertion dans l’existant.•Leplanmasseaétéremaniéavecl’introductionduprin-cipe de perméabilité, et évolue encore avec les projets uni-taires, notamment celui de la grande Halle.•LaparticipationauxdémarchestellesNQUetHQEAmé-nagement permet une évolution et un suivi des objectifs.

L’AVIS D’UN ACTEUR DU PROJET • Le management était compliqué par de nombreux temps d’arrêt. Le changement de la maîtrise d’ouvrage, la dégradation du contexte économique sont des facteurs qui allongent le projet.Laurent Haddad, chef de projet de l’AFTRP•C’est le travail d’adaptation, d’itération avec les propo-sitions des architectes qui est intéressant, ce travail d’ensem-blier qui consiste à assembler les différentes parties.Olivier Brochet, Agence Brochet-Lajus-Pueyo

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Description de l’opération

1/ Fonctionnement urbain

1.1 Trame urbaine

insertion dans l’existant

Dans ce projet, le traitement des coutures avec les zones naturelles, pavillonnaires et d’habitats collectifs qui bordent le site fait l’objet d’une attention particulière.

« La mission qu’on s’était fixée était de contribuer à améliorer la qualité urbaine du Bas-Ris, et non que du quartier. On a vite compris que si l’on voulait faire vivre ce quartier, il fallait casser les limites.

» Loïc Chesne, Alter Développement

Les deux axes de couture principaux sont la rue de Fromont (liaison avec le quartier pavillonnaire) et la transition avec le quartier d’habitat social Essonne Habitat. Sur la rue de Fromont, une partie des constructions sera de l’habitat intermédiaire. Le long du quartier pré-existant d’habitat social, les boxes de stationnement seront détruits pour favoriser la perméabilité des espaces. Les abords du secteur du lac sont également repensés.

 

Habitat intermédiaire au niveau de la rue de Fromont

L’AVIS D’UN ACTEUR DU PROJET• C’est l’enjeu de ce projet, par son plan et sa granulométrie, d’arriver à recoudre le quartier pavillonnaire et les barres de logement social. Olivier Brochet, Agence Brochet-Lajus-Pueyo

•On a tout fait pour que le quartier s’intègre mais il reste toujours des incertitudes. Il faut que le quartier soit un vrai quartier de ville. Si l’on planifie tout ça ne fonctionnera pas : il faut laisser les habitants construire la vie du quartier. Charlotte Boutte, Communauté d’agglomération

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structure urbaine et paysagère

La trame urbaine du futur quartier est basée sur le parti pris d’une perméabilité des espaces, s’appuyant sur une structure paysagère fortement présente. Trois axes, parallèles au fleuve, forment un système de terrasses et quatre traverses ont été dessinées pour franchir la voie ferrée et relier la ville au fleuve. Enfin, l’armature paysagère du site est renforcée de coulisses jardins dont l’objectif est de diffuser la nature du lac à l’ensemble du quartier.

Cette structure paysagère a pour fonction d’éviter le cloisonnement des espaces privés et publics. Les coursives, jardins extérieurs et terrasses prolongent les espaces privés (bâtiments) dans le domaine public (espaces extérieurs). Le traitement des limites doit favoriser les continuités paysagères du site : végétalisation, utilisation de dénivelés. Les espaces publics, très végétalisés, représentent un peu plus de la moitié de la surface totale du Dock des alcools, hors lac.

« C’est un projet atypique par son plan masse : il n’y a presque pas d’espaces privatifs au niveau du bâti. Pour nous l’es-pace public est un élément fort qui permettra d’avoir des espaces cohérents au pied des immeubles.

» Jean-Baptiste Tarin, Agence Laverne

« On a imaginé que tout allait être traversé par des espaces publics. Le cahier des charges précise que les sentiers qui traversent chaque îlot arrivent tous au lac. Le plan masse permet d’éviter les processus de résidentialisation et le cloi-sonnement des espaces.

» Olivier Brochet, Agence Brochet-Lajus-Pueyo

« L’objectif est d’avoir un maximum de perméabilité, des espaces publics et des coulisses jardins suffisamment conforta-bles pour pouvoir planter, assurer un confort, des zones de fraicheur, ne pas avoir des fronts bâtis trop proches, etc.

» Jean-Baptiste Tarin, Agence Laverne

  Armatures paysagères du futur quartier : terrasses... ... traverses (verticales) et coulisses jardins (horizontales)

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Formes urbaines et formes d’habitat

Au moment de l’étude, seul le plan masse du secteur du Docks des alcools est arrêté, la programmation des autres secteurs est encore en cours.

Le plan masse du secteur Dock des alcools, remanié par Olivier Brochet et Thierry Laverne, vise à insérer le bâti dans son contexte naturel. Les bâtiments sont implantés par plots formant des unités résidentielles réparties autour des percées paysagères. Le Cahier de prescriptions architecturales, urbaines et paysa-gères (CPAUP) contient des prescriptions à l’échelle du quartier : principes d’aménagement paysager, espaces publics, accès, et à celle du bâtiment : choix des matériaux, stationnement.

L’implantation des bâtiments, leurs volumes et leur architecture ont pour but de créer une diversité des typologies et des ambiances. Les bâtiments atteindront au maximum R+4+attique sur le Dock des alcools, R+7 sur le secteur Gare/CAES, pour des typologies allant du studio jusqu’au T5 duplex. Les archi-tectes sont différents pour chaque lot afin de favoriser la diversité architecturale du quartier.

Plan masse des Docks de Ris en 2011

• On a travaillé avec Loïc Chesne sur l’orientation des bâtiments et la largeur des espaces publics pour de bonnes proportions espaces publics / espaces privés.Jean-Baptiste Tarin, Agence Laverne• Le maire est convaincu qu’il est important que l’espace soit public et perméable pour que le quartier soit ouvert sur la ville. Jean-Baptiste Tarin, Agence Laverne

L’AVIS D’UN ACTEUR DU PROJET•La répartition des espaces publics et privés est la plus gran-de difficulté sur ce projet. Il introduit une relation espace public - espace privé beaucoup plus exigeante pour les promoteurs, qui préfèreraient rétablir la fermeture des espaces extérieurs, avec une entrée individuelle, un enclot et une adresse. Olivier Brochet, Agence Brochet-Lajus-Pueyo

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« Tout le travail réalisé consiste à créer une forme urbaine la plus compacte possible avec des espaces publics très naturels et perméables.

» Thierry Laverne, paysagiste coordinateur de la ZAC

« On essaie de tenir un plan masse cohérent. A partir du moment où le tout reste homogène, les architectures peuvent être variées et d’enrichir ainsi l’image urbaine du quartier.

» Jean-Baptiste Tarin, Agence Laverne

1.2 Mobilité

L’armature urbaine et paysagère est conçue pour inciter à l’utilisation des modes doux. L’aménagement des voiries réduit l’emprise de la voiture, avec une structuration voies principales / voies de desserte primaire (zone de rencontre) / voies de desserte secondaires (réservées aux circulations douces). L’amé-nagement des traverses et des coulisses jardins introduit ainsi un maillage dense de voies destinées aux cyclistes et piétons, renforcé par le projet départemental de la Coulée verte qui favorise les circulations douces sur le site, notamment rue de Fromont.

À RETENIR – TRAME URBAINE•Latrameurbainedunouveauquartiers’appuiesuruneforte armature paysagère, la perméabilité des espaces exté-rieurs et l’insertion à l’existant.•Lebâtiestdisséminédanscetensemblepaysagersousforme de plots de hauteurs et typologies variées, l’ensem-ble devant former un grand «parc habité».

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Principes d’aménagement : rue, zone de rencontres et promenades.

L’AVIS D’UN ACTEUR DU PROJET •Du fait qu’il y ait plusieurs architectes, l’espace public doit être le garant d’une certaine homogénéité. S’il n’est pas assez fort, on risque de perdre la cohérence du projet. La diversité des interlocuteurs multiplie le risque de voir chacun créer son coeur d’îlot privatif et se renfermer sur lui-même, mais c’est une véritable chance pour la diversité urbaine et l’image du quartier. Jean-Baptiste Tarin, Agence Laverne

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Une réflexion a été menée pour une organisation et une densité du quartier favorisant les courtes distances : accessibilité à la gare, création d’une crèche sur le site, consolidation du commerce sur le secteur gare. La mise en place d’un pédibus est envisagée vers le groupe scolaire proche.

Concernant les transports en commun, la ZAC bénéficie de la grande proximité de la gare RER (ligne D) et du passage sur ses franges et à la gare de quatre lignes de bus intercommunautaires. Des modifications de parcours de certaines lignes de bus sont prévues pour optimiser la desserte du quartier, ainsi qu’une revalorisation du parvis de la gare : création d’un pôle multimodal, travail sur les accès et l’orientation des usagers.

« On parie pour ce projet sur la montée en puissance des transports collectifs, avec l’amélioration des lignes de bus et du fonc-tionnement du RER D. On va vers un fonctionnement alternatif à la voiture.

» Stéphane Raffalli, Maire adjoint à l’urbanisme de Ris-Orangis

La question du stationnement est complexe sur cette opération (destruction des boxes du quartier Essonne Habitat à compenser, objectif de perméabilité des sols). Le PLU impose 1,25 places par loge-ment dont 1 place devant être réalisée sous immeuble (parkings semi-enterrés pour éviter leur cuvelage, sauf sous la grande halle) et 0,25 places sur l’espace public. Ces places seront réparties entre des poches de stationnement en surface et un parking public intégré au programme du lot 7.

« Les gens ont été très associés au projet. Ils ont pu présenter leurs problèmes concernant le stationnement et la circulation, au sein de réunions parfois houleuses.

» Grégory Gobron, responsable communication de Ris-Orangis

Enfin l’accès aux berges de Seine est au cœur des problématiques de circulation sur le site. Le projet prévoit la mise en place d’une trame viaire facilitant le franchissement de la voie ferrée et l’ouverture du quartier vers la Seine. Un projet de valorisation des berges de Seine est mené en parallèle par l’agglomé-ration et le département (aménagement de la liaison douce dans le cadre de la Coulée verte).

À RETENIR – MOBILITÉ • Uneforteprioritéestdonnéeauxdéplacementsdoux,favorisés par la trame urbaine paysagée et l’ouverture du quartier. •Lestransportsencommunssontfortementprésentsàtravers le pôle gare. • Lestationnementestlimitéensurfacemaisnonsup-primé.

L’AVIS D’UN ACTEUR DU PROJET•Sur le lot 1 l’espace est finalement fermé et peu perméa-ble, contraire au principe d’ouverture qui régit le plan masse. Il y a eu tellement de contraintes imposées à ce lot qu’on a pas osé en ajouter. C’est un peu un contre exemple qui ne doit pas nuire à la cohérence globale du projet. Jean-Baptiste Tarin, Agence Laverne

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2/ perFormance environnementale Des aménagements

2.1 Énergie

L’aménageur et la Ville souhaitant mettre en place des sources énergétiques majoritairement renouvela-bles et locales, ont favorisé l’implantation de la géothermie, technologie déjà utilisée dans la commune. La stratégie énergétique repose donc sur deux réseaux géothermiques pour le secteur du Dock des alcools et le secteur Intrafor, et un réseau de chaleur à biomasse pour le secteur Gare/CAES.

Les deux réseaux géothermiques utilisent l’eau de la nappe, à très faible profondeur sur le site. Ils sont dits « à très faible énergie » (eau à 12°C et 10°C), avec des forages peu profonds : 11 m sur la zone Intrafor et 120 m pour le Dock des alcools. A travers un système de pompes à chaleur, l’eau prélevée délivrera des calories pour produire de la chaleur ou du froid. Les études ont permis de s’assurer que le différentiel de température n’aura pas d’impact sur la nappe. Les deux réseaux disposent d’une sous-station par bâtiment. Ce système décentralisé permet d’optimiser la consommation énergétique et évite l’isolation thermique des canalisations. Le réseau fait l’objet d’une concession de travaux de 24 ans, attribuée fin 2010 à Dalkia. Pour le secteur Gare/CAES, la géothermie n’étant pas appropriée aux bâtiments réhabi-lités - difficulté à mettre en place les émetteurs adéquats (planchers chauffants) -, la maîtrise d’ouvrage a choisi un réseau de chaleur à biomasse. Une chaufferie bois d’une puissance d’environ 500 kW couvrira 80% des besoins en chauffage et en eau chaude sanitaire du secteur.

L’équilibre économique du réseau énergétique nécessitant que tous les bâtiments y soient raccordés, une clause spécifique du Cahier des charges de cession de terrain (CCCT) oblige les promoteurs à s’y relier. Il permettra une fourniture à 80% renouvelable (20% d’électricité étant nécessaire pour alimenter les pompes à chaleur).

« Il est très difficile d’influencer les gens sur leurs modes de vie. On va donc mettre en œuvre tous les moyens pour que leur habi-tat soit écologique et qu’ils fassent de l’écologie sans s’en rendre compte.

» Grégory Gobron, responsable communication de Ris-Orangis

L’objectif initial en terme de consommation énergétique des bâtiments était d’atteindre 70% de la consom-mation maximale établie dans la RT2005. Mais l’évolution des objectifs au cours de la programmation a mené à l’objectif du label BBC à l’échelle du quartier, qui impose une consommation énergétique maximale de 65 kWhep/m2/an pour l’eau chaude sanitaire, le chauffage, la ventilation et l’éclairage des bâtiments.

Une réflexion est également menée sur l’installation de solaire photovoltaïque sur le toit de la halle orienté sud - est. La faisabilité économique, rendue difficile par l’évolution des tarifs de rachat par EDF début 2011, est encore à l’étude.

À RETENIR – ÉNERGIE • Deuxréseauxgéothermiquesetunréseaudechaleuràbiomasse couvriront les besoins en chauffage, eau chaude sanitaire et le refroidissement, pour lesquels 80% de l’éner-gie consommée sera ainsi de source renouvelable et locale.•L’objectifBBCappliquéàl’ensembleduquartier,conduitles architectes à concevoir des bâtiments peu déperditifs, ce qui permet l’utilisation de la géothermie sans appoint en énergie fossile.

L’AVIS D’UN ACTEUR DU PROJET•La difficulté la plus importante a été de faire du BBC après l’élaboration du plan masse, qui n’y était donc pas complète-ment adapté. Jean-Michel Chalumeau, Terralia• Les labels ne sont pas suffisants pour faire un écoquar-tier, c’est un espace urbain qui possède une personnalité spécifique. On espère que dans 10-15 ans, il sera devenu une entité cohérente. Loïc Chesne, Alter Développement

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2.2 Eau

Les contraintes liées au site ont conduit les acteurs du projet à faire de la gestion de l’eau un enjeu majeur de l’opération. Le projet vise à limiter l’artificialisation du site et l’imperméabilisation des sols et à éviter au maximum les rejets vers le fleuve.

La gestion des eaux repose sur un principe de gestion alternative à ciel ouvert pour stocker, infiltrer et réguler les eaux de ruissellement de l’ensemble du quartier. Cette démarche, qui s’appuie essentielle-ment sur le réseau des jardins en creux, dépend du caractère public de ces espaces et de la façon dont elle sera relayée dans les espaces privés. Les toitures végétales, cuves de stockage et systèmes de maîtrise des consommations sont encouragés.

« La topographie en « tôles ondulées » créée prend en compte le caractère inondable du site et permet de construire les bâti-ments d’habitation sur les lignes de crêtes alors que les espaces verts intermédiaires, en contrebas, accueilleront occasionnel-lement les eaux des grandes crues. Dans ce schéma, les parkings deviennent également inondables.

» Thierry Laverne, paysagiste coordinateur de la ZAC

À RETENIR – EAU • Lagestiondeseauxderuissellementviseàlimiterlesrejets vers le fleuve en infiltrant au maximum à travers le réseau des jardins en creux et la limitation de l’imperméa-bilisation des sols.

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2.3 Biodiversité

Le secteur boisé du lac, situé dans le périmètre de la ZAC et jusqu’à 2010 fermé au public, a été rétro-cédé à l’agglomération pour faire l’objet d’aménagements légers permettant sa réappropriation par les habitants.

Espace naturel sensible, une intervention légère a été autorisée sous condition de ne pas remettre en cause l’éco-système. L’objectif du projet d’aménagement est de conserver, voire d’augmenter sa richesse faunistique et floristique, tout en l’ouvrant aux habitants et promeneurs.

Au delà du secteur du lac, le projet dans son ensemble doit participer, à travers sa trame paysagère, à la continuité des dynamiques naturelles. Une gestion différenciée impactant peu les milieux et réduisant les polluants, déchets et consommations d’eau est prévue (choix d’espèces nécessitant peu d’entretien, pas de produits phytosanitaires, taille douce, déchets verts compostés ou réutilisés, paillage).

L’agence Ah-Ah, paysagiste missionné pour l’aménagement de ce secteur, a collaboré avec Dominique Feuillas, phyto-écologue, pour le choix des espèces à préserver, et avec l’agence Laverne sur les coutures, circulations, entrées et ambiances. Le cahier des charges de la ZAC préconise de privilégier pour l’en-semble du quartier les végétaux présents sur les rives du lac et l’ancienne friche.

Enfin, une végétalisation des constructions est préconisée, notamment au niveau des toitures, avec une incitation au mode semi-intensif sur les bâtiments les moins hauts.

À RETENIR – BIODIVERSITÉ • Le traitement de la biodiversité sur cette opérationrepose, d’une part, sur l’espace naturel bordant le lac (pro-tection et valorisation des espèces présentes), et d’autre part, sur la trame paysagère du quartier (continuité des espaces, gestion différenciée).

 

Lac de l’Éco-quartier des Docks de Ris, 2010

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« Notre problématique, observée de près par le Conser-vatoire des ENS 91, est de faire cohabiter des milieux à dynamique naturelle, avec une fréquentation du public amenée à s’intensifier.

» Dominique Feuillas, phyto-écologue

« De la même manière qu’on ne veut pas que ce soit un quartier en vase clos, on ne veut pas non plus que le lac soit le lac des Docks. On cherche à avoir une entrée sur le lac en face de chaque rue.

» Grégory Gobron, responsable communication Ris-Orangis

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2.4 Déchets et matériaux

Le tri des déchets s’effectuera selon le principe d’apport volontaire en conteneurs enterrés sur les placettes (pas de locaux d’ordures ménagères). Les modalités de tri seront celles en vigueur sur l’agglomération, qui a la compétence de la gestion et de la valorisation des déchets.

En application de la charte Chantier vert de l’AFTRP, la gestion sélective des déchets de chantier imposée par la réglementation a été mise en œuvre à travers le concassage et la réutilisation des matériaux issus de la déconstruction des bâtiments préexistants non conservés. 80 à 90% des produits de déconstruc-tion ont pu ainsi être réutilisés, grâce à la qualité des bétons des bâtiments détruits. Les briques et bétons ont été broyés puis réutilisés en tant que remblais, structure de chaussée, terrasse du Train, jardins et fosses de plantation ou comme paillage.

« On a évité environ 170 passages de camions, et donc les risques et la pollution liés au transport. Cette cible peut paraître anodine, mais elle est très importante économiquement, écologiquement, et sur le plan des nuisances pour les riverains elle est essentielle.

» Grégory Gobron, responsable communication de la Ville

Le cahier de prescriptions environnementales recommande pour les aménagements l’emploi de maté-riaux recyclés et non polluants. Le cahier de prescriptions architecturales, urbaines et paysagères précise le niveau de qualité (aspect satisfaisant, bonne tenue dans le temps, non salissants…) des matériaux et privilégie l’aspect naturel, mais il n’y a pas de matériau imposé.

« On voudrait travailler sur les matériaux des bâtiments. Ce sont des choses que l’on commence à regarder.» Laurent Haddad, chef de projet de l’AFTRP

À RETENIR – DÉCHETS ET MATÉRIAUX • Le tri sélectif des déchets domestiques se fera enconteneurs enterrés sur les placettes. • Les transports de matériaux de déconstructions etde remblais ont été largement réduits grâce à la réutili-sation de la quasi-totalité des bétons issus des bâtiments existants. •Leniveaudequalitédesmatériauxdeconstructionestinscrit au cahier des prescriptions environnementales.

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3/ Développement économique local

3.1 Mixité fonctionnelle

A l’origine le projet affichait une vraie volonté de mixité des fonctions avec l’objectif de 77% de la surface construite consacrée aux logements, 10% aux équipements (CAES) et 13% au tertiaire. Courant 2011, l’élargissement des études urbaines et commerciales à l’ensemble du secteur dit du Bas de la ville, a préfi-guré un rééquilibrage des commerces sur l’ensemble de ce secteur, avec un pôle situé au niveau de la gare mais hors ZAC. La décision de ne pas installer de commerce de proximité sur le quartier vise également à favoriser son intégration aux zones existantes.

« La ZAC n’est pas mixte, mais l’opération prévoit un développement commercial en dehors du périmètre. C’est plus attractif, cela profitera aux autres habitants et c’est une manière d’intégrer ce quartier au reste de la ville, ce ne sera pas un quartier totalement autonome.

» Nicolas Boursier, chef de projet AFTRP

La mixité des fonctions sur le quartier lui-même se limitera aux activités artistiques et aux quelques services inscrits dans le cadre des logements adaptés aux personnes âgées. Par ailleurs une crèche est programmée en bordure de la rue de Fromont et du lac ; l’école a été déplacée hors du site pour favoriser la mixité des élèves.

« La crèche va être très grande. Environ 40 lits vont être créés, ce qui doublera la capacité d’accueil de la ville.» Grégory Gobron, responsable communication de Ris-Orangis

3.2 Développement et maintien des activités et des entreprises locales

Le projet doit encourager la reprise économique des commerces en difficulté répartis le long de la rue Edmond Bonté, près de la gare. L’étude commerciale élargie au Bas de Ris préconise la création de deux pôles commerciaux aux extrémités de la rue Edmond Bonté. L’un des deux sera donc situé au niveau de la gare et un travail sur les cheminements favorisant l’accès aux commerces depuis l’éco-quartier sera mené.

« Une supérette va déménager avec pharmacie et boulangerie pour s’installer près de la gare et former un pôle commercial de 4 000 m2.

» Grégory Gobron, responsable communication de Ris-Orangis

À RETENIR – MIXITÉ DES FONCTIONS • LaZACaccueilleraessentiellementdulogementetunepart d’équipements autour du pôle culturel. La mixité est en-visagée à l’échelle plus globale du Bas de la ville.

À RETENIR – DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE • Les commerces seront développés sur deux pôlesdont l’un au niveau de la gare, à proximité des nouveaux logements mais hors périmètre.

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4/ qualité et Diversité sociale

4.2 Pollutions, risques et nuisances

pollution du sol

Le passé industriel du site était à l’origine d’une pollution du sol aux métaux et hydrocarbures. Une évaluation quantitative du risque sanitaire a été menée par le bureau d’études BURGEAP, AMO pollu-tion. Elle a conduit à l’évacuation pour traitement des sols contaminés et à l’adaptation des conditions d’usage des sols selon leur qualité. Les sols font également l’objet d’un suivi par le bureau d’études, au fur et à mesure des projets des promoteurs.

nuisances sonores

Les nuisances sonores générées par l’activité ferroviaire sont l’une des principales contraintes du site. Le Plan bruit de l’agglomération montre que les vents dominants entraînent un impact essentiellement porté vers la Seine. Des bâtiments le long de la voie ferrée et des travaux d’amélioration des rails (soudage) permettent de réduire le bruit ainsi que le développement des surfaces végétales qui absorbent les ondes acoustiques.

« Deux bâtiments ont été conservés près de la voie ferrée pour faire un obstacle acoustique. Ils vont être transformés en salles d’exposition.

» Loïc Chesne, Alter Développement

risque d’inondation

Le site, par sa situation en bord de Seine, est exposé au risque d’inondation en cas de crues du fleuve. Le projet est soumis au Plan de prévention des risques d’inondation (PPRI), qui a influencé la concep-tion de la trame viaire et l’occupation des sols en fonction des logiques d’écoulement. Des contraintes s’appliquent également sur la hauteur de plancher habitable, qui doit être supérieure à la cote de crue centennale, et sur la reconversion du patrimoine industriel.

qualité de l’air

Le projet prévoit initialement (cahier de prescriptions environnementales de 2008 et réponse à l’appel à projets NQU de 2009) de favoriser l’utilisation de matériaux non néfastes pour la santé et l’environne-ment dans les aménagements et les constructions : bois, peintures etc…, revêtements de surface, mobi-lier urbain, éléments minéraux.

À RETENIR – POLLUTIONS, RISQUES ET NUISANCES • La localisation du projet sur un site contraint (solspollués par l’activité industrielle, présence des voies ferrées et de la Seine) a mené les acteurs du projet à adapter sa conception en fonction des risques : occupation des sols, trame urbaine, contraintes sur le bâti.

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4.1 Cohésion sociale

L’un des objectifs initiaux du projet était de permettre les parcours résidentiels et garantir la mixité sociale, à travers une diversité d’offre de logements complémentaire de ceux existants. Sur la partie Dock des alcools, 20% de logements sociaux sont prévus sur le lot 2, d’Essonne Habitat (architecte Agence AUC). Environ 100 logements dont 40 adaptés aux personnes âgées avec locaux services seront ainsi réalisés. Par ailleurs 10% de logements seront en accession à prix maîtrisés (dispositif Pass Foncier) sur le lot 1 de Terralia, soit 87 logements. Sont également prévus des logements étudiants ou un foyer jeunes travailleurs sur le lot 7, encore à l’étude. Sur le secteur Gare/CAES sont programmés des ateliers-loge-ments pour les artistes.

Le projet intègre une dimension patrimoniale et culturelle. Une partie du patrimoine industriel, notam-ment les bâtiments du site du Centre autonome d’expérimentation sociale (CAES) et la grande halle centrale, est conservée et réhabilitée.

« Il y a 12 000 m2 bâtis sur le quartier gare, remarquables en termes d’architecture, au delà de l’esthétisme, pour les procédés de construction atypiques.

» Stéphane Raffalli, Maire adjoint à l’urbanisme de Ris-Orangis

Le maintien du site du CAES a pour objectif de développer ce pôle culturel et son rayonnement sur le territoire. Par ailleurs, le projet intègre en parallèle le traitement des problématiques sociales du CAES. Le relogement des occupants du site a été adapté à chaque situation.

« C’était un lieu d’expérimentation culturelle et sociale où il y a eu de l’effervescence. Nous voulions préserver ça, créer un nou-veau lieu qui soit en filiation complète avec cette histoire. C’était aussi un lieu de relégation sociale. Nous avons choisi le trai-tement au cas par cas : tirer vers le haut l’aspect culturel, traiter les problèmes sociaux lourds et être intransigeant envers les troubles de l’ordre public.

» Stéphane Raffalli, Maire adjoint à l’urbanisme de Ris-Orangis

Enfin, le parvis de la halle est conçu comme un lieu d’animation, future centralité du quartier. Sur l’en-semble du secteur Dock des alcools, l’organisation des voies selon le principe de la zone de rencontre, qui favorise la cohabitation des usages, participe à la recherche de partage et de convivialité.

À RETENIR – COHÉSION SOCIALE •20%delogementssociaux(dansunevillequiencomp-te 31%) dont une part adaptée aux personnes âgées et 10% d’accession aidée, ainsi qu’un programme d’hébergement pour étudiants ou jeunes travailleurs, devraient favoriser la mixité sociale de l’opération et soutenir les parcours rési-dentiels sur la commune. •Latrameurbaine,ladimensionculturelleduprojetetletraitement des problèmes sociaux préexistants, font de la dimension sociale l’un des axes importants du projet.

L’AVIS D’UN ACTEUR DU PROJET•La complémentarité des thématiques sociale, culturelle et d’habitat, les trois dimensions fondamentales qui forment la ville, avec en plus la présence d’un espace naturel, rend ce site intéressant et sensible politiquement. Il faut beaucoup d’efforts pour de petites victoires. Olivier Brochet, Agence Brochet-Lajus-Pueyo

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4.3 Paysage et cadre de vie

La conception du projet vise à créer un quartier « nature », parc habité bénéficiant : - d’une forte végétalisation et d’une limitation au maximum des surfaces minérales,- d’une valorisation des espaces naturels : lac et fleuve,- d’un traitement qualitatif des espaces publics, - d’une diversité architecturale au sein d’un ensemble cohérent garanti par l’armature paysagère et l’es-pace public,- d’un épannelage permettant de limiter les nuisances liées au bruit, intégrer le nouveau quartier à l’exis-tant et favoriser les continuités visuelles,- d’appartements limitant les vis à vis et assortis de terrasses.Le CPAUP relaie l’ensemble de ces éléments.

« Ce projet repose sur des valeurs de bien-être, de confort, de vie collective etc… » Olivier Brochet, Agence Brochet-Lajus-Pueyo

Au-delà des aspects paysagers, les objectifs décrits plus haut en termes de circulation apaisée, de mixité sociale et générationnelle, la dimension culturelle, la prévention des nuisances sonores, dessinent un projet fondé sur la qualité du cadre de vie.

À RETENIR – PAYSAGE ET CADRE DE VIE • Surcetteopération laqualitéducadredeviereposeessentiellement sur la conception de l’espace urbain, fondé sur un espace public paysagé très important et la proximité de l’espace naturel du lac. •Larecherchedequalitédanslesdifférentescomposan-tes de la vie du futur quartier (mixité, traitement du bruit, traitement de la densité, circulation et stationnement, acti-vités culturelles) participe à ce cadre de vie privilégié voulu pour le projet.

L’AVIS D’UN ACTEUR DU PROJET• On a travaillé avec Loic Chesne sur l’orientation des lo-gements pour offrir un confort aux habitants, mais aussi sur les zones de fraîcheurs et sur la perméabilité des sols. Les avis étaient parfois divergeants mais ils ont permis d’enrichir le projet. Jean-Baptiste Tarin, Agence Laverne

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BibliographieDossiers de candidatures :

> Ville de Ris-Orangis et Communauté d’agglomération Évry Centre Essonne, Appel à projet « Nouveaux Quartiers Urbains » - Les Docks de Ris, dossier de candidature : dossier initial, janvier 2009> Ville de Ris-Orangis, Communauté d’agglomération Évry Centre Essonne et AFTRP, Appel à projet « Nouveaux Quartiers Urbains » - Les Docks de Ris, dossier de candidature : dossier comlémentaire, mai 2009> Ville de Ris-Orangis et Communauté d’agglomération Évry Centre Essonne, Concours ÉcoQuartier - Les Docks de Ris, mars 2009

Autres documents :> Alter Développement, ZAC Éco-quartier du Val de Ris - Ris Orangis. Cahier des prescriptions environnementales (CPE), décembre 2008> AFTRP, Agence d’architecture Brochet-Lajus-Pueyo et Agence Laverne Paysagistes, Les Docks de Ris, Ris-Orangis. Cahier des prescriptions architecturales, urbaines et paysagères (CPAUP, ou Cahier des charges de la ZAC), janvier 2010> AFTRP, ZAC Éco-quartier du Val de Ris - Ris-Orangis. Note de présentation, novembre 2008> Agence Laverne, Progexial, AFTRP, Ville de Ris-Orangis, Communauté d’agglomération Évry Centre Essonne, Les Docks de Ris, quartier nature, quartier libre. Notice paysage - AVP, juillet 2009

Annexes

Liste des acteurs rencontrésPour mener à bien cette analyse, Ekopolis a cherché à mettre en évidence les réflexions des acteurs du projet qui ont conduit aux solutions mises en œuvre.

Entretiens avec :> Jean-Pierre Arles, EDF, expert aménagement et renouvellement urbain, le 15/07/10> Nicolas Boursier, AFTRP, chef de projet, les 22/08/11 et 1/02/12> Charlotte Boutte, Communauté d’agglomération Évry Centre Essonne, chargée d’opérations, le 17/06/10> Olivier Brochet, Agence Brochet-Lajus-Pueyo, architecte, le 18/06/10> Jean-Michel Chalumeau et Solène Gronon, Essonne Habitat, chefs de projets, le 21/06/10> Loïc Chesne, Alter Développement, AMO environnement, le 20/05/10> Abder Darik, CAES, président, le 23/06/10> Dominique Feuillas, ingénieur écologue associé à Ah-Ah paysagistes, le 26/06/10> Grégory Gobron, Ris-Orangis, responsable communication, le 24/06/10> Laurent Haddad, AFTRP, chef de projet, les 22/04/10 et 23/06/10> Jean-Léonce Korchia, IOSIS BET thermique, directeur de projets, le 30/06/10> Sophie Lao, Ris-Orangis, responsable service urbanisme, le 8/06/10> Stéphane Raffalli, Ris-Orangis, Maire adjoint à l’urbanisme, le 26/05/10> Jean-Baptiste Tarin, Agence Laverne, ingénieur paysagiste, responsable de projets, le 13/07/10> Riverains et futurs habitants participants à la journée porte ouverte, le 29/05/10

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À suivre...Ce document a été réalisé au tout début de la phase opérationnelle sur le secteur Dock des alcools et en cours de phase programmation sur les autres secteurs. Il rend compte essentiellement de la démarche initiale et ses évolutions. En revanche, il ne fait pas état des étapes suivantes qui seront déterminantes pour la réussite finale du projet. Il sera donc nécessaire de poursuivre le suivi de cette opération afin de compléter cette étude avec les nouveaux éléments et évolutions de la programmation, puis après livraison, avec le suivi de la réalisation des objectifs.

En matière de fonctionnement urbain, les objectifs de perméabilité des espaces, le maintien de leur statut public, leurs usages et leur gestion devront être observés, de même que l’intégration du nouveau quartier aux zones avoisinantes et son rapport au fleuve.

Concernant la mobilité, le suivi s’attachera à mesurer la concrétisation dans les usages des habitants des ambitions avancées pour le futur quartier : fonctionnement de la zone de rencontres et limitation des nuisances liées aux voitures et aux deux-roues, pratique des zones réservées aux circulations douces, aboutissement du projet de Pédibus.

Enfin l’attention devra être portée sur les performances environnementales finales des bâtiments et aménagements. Les procédés mis en œuvre pour la gestion de l’eau, le choix des matériaux et la qualité de l’air, les consommations énergétiques, devront être analysés en particulier au regard de l’usage qui en est fait et de leur impact sur les pratiques des habitants.

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Tableau de synthèse

Fonctionnement urbain

Trame urbaine Insertion dans l’existant par un travail sur la voirie et un épannelage progressif.Recherche de perméabilité des espaces par la trame paysagère et la généralisation de l’espace public.

Mobilité Circulations piétonnes et douces favorisées par l’organisation urbaine.Transports en commun à proximité (RER, bus).Stationnement limité en surface à des poches insérées dans la trame viaire.

Performances environnementales

Énergie Besoins en chauffage et ECS couverts par réseaux de chaleur (géothermie avec PAC et chaufferie bois).Objectif de certification BBC à l’échelle du quartier.

Eau Prescriptions pour la mise en œuvre de procédés de stockage et d’infiltration des eaux de ruissellement

Biodiversité Aménagement léger du secteur lac visant la protection et valorisation des espèces présentes.Continuité et gestion différenciée des espaces verts du quartier.

Déchets et matériaux Réutilisation des matériaux de déconstruction pour les remblais. Tri sélectif par conteneurs enterrés.

Développement économique local

Mixité fonctionnelle Sur la ZAC : logements et équipements culturels. Mixité des fonctions envisagée à l’échelle plus large du Bas de Ris.

Développement et maintien des activités et entreprises locales

Confortation et développement des commerces près du pôle gare, études menées en parallèle du projet des Docks de Ris.

Qualité et diversité sociale

Cohésion sociale 20% de logements sociaux, 10% en accession à coûts maîtrisés, résidences personnes âgées, étudiants ou jeunes travailleurs. Trame urbaine visant à favoriser le lien social.Importante dimension culturelle s’appuyant sur le patrimoine de l’ancien site du CAES.

Pollutions, risques et nuisances Adaptation de l’occupation des sols, de la trame urbaine et du bâti.

Paysage et cadre de vie Espace urbain ouvert et paysager valorisant le site.

Niveau de participation Information et consultation.

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Fiche technique

LES DOCKS DE RIS Programme : 835 logements, locaux culturels, crêche de 40 lits, résidence personnes âgées, parc public. Type d’intervention : Démolitions, construction neuves, réhabilitation de bâtiments industriels.Surface du quartier : 18 hectares dont 7,6 de lac et 8 ha constructiblesSurface bâtie : 85 500 m2 SHONNombre d’habitants du quartier : environ 1 600Nombre de logements : 835Densité : environ 100 logements / ha constructible

Diagnostic initial : 2002Stade d’avancement : réalisation sur secteur Docks ; planifi-cation, programmation sur CAES/Gare et Intrafor.Livraison : achèvement de la ZAC prévu pour 2017

Coût total du projet : 23 490 k€ Coût des études : 900 k€ Coût du foncier : 3 823 k€ (valeurs 2011)

Recette pour cession de logements : 21 490 k€ Recette pour cessions d’activités : 1 026 k€ (valeurs 2011)Aides financières : RégionIle-de-France(NQU)3140k€conditionnés aux réalisations + co-financements ponctuels

Accompagnement> 2004 : lauréat du 3è appel à projet du Ministère de l’Éco-logie et du Développement durable : « Outils et démar-ches en vue de la réalisation d’agendas 21 locaux » pour ses apports méthodologiques sur l’intégration d’enjeux de développement durable à l’aménagement urbain.>2009:lauréatNouveauxquartiersurbains(NQU).> 2011 : opération test pour la Démarche HQE Aménage-ment™, certifiée par Certivéa.

Situation : Ris-Orangis (91)

Contexte urbain : friche industrielle de 18 ha en tissu urbain intégrant des espaces naturels patrimoniauxNombre d’habitants dans la commune : 27 535 (inter-communalité 116 676)

Maîtrise d’ouvrage des études pré-opérationnelles :> Maître d’ouvrage : Communauté d’agglomération d’Évry Centre Essonne> Aménageur : AFTRP > Assistant à la maîtrise d’ouvrage : Alter Développement

Maîtrise d’œuvre :> Architecte en chef : Agence Brochet-Lajus-Pueyo> Paysagiste en chef : Agence Laverne> Bureau d’études VRD : Progexial

Autres prestataires :> BE thermique : IOSIS> BE juridique : CFERM > BE pollution : BURGEAP

Opérations unitaires : > CAES : Usines Bertheau> Promoteurs : Terralia, Promogim, Nexity, Essonne Habi-tat, BNP Paribas Immobilier...> Architectes : François Leclerc, Fabienne Gérin-Jean, Agence AUC...

Rédaction : Hélène Rougeron (Union régionale des CAUE d’Ile-de-France) et Angélique Lequai

(École des Mines de Nantes, Master sciences et techniques des environnements urbains)

avec le concours du groupe de travail (CAUE d’Ile-de-France et partenaires) et du CAUE 91.

Graphisme : CHEERI

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