Efficacité de la distraction sur le score Evendol de ...

59
IFPEK Institut de Masso-Kinésithérapie Efficacité de la distraction sur le score Evendol de douleur des nourrissons atteints de bronchiolite (population ambulatoire) : étude de faisabilité d'un essai clinique En vue de l'obtention du diplôme d'Etat de masseur-kinésithérapeute MARCÉ Rosa 2013-2014

Transcript of Efficacité de la distraction sur le score Evendol de ...

Page 1: Efficacité de la distraction sur le score Evendol de ...

IFPEK

Institut de Masso-Kinésithérapie

Efficacité de la distraction sur le score Evendol de douleur des

nourrissons atteints de bronchiolite (population ambulatoire) :

étude de faisabilité d'un essai clinique

En vue de l'obtention du diplôme d'Etat de masseur-kinésithérapeute

MARCÉ Rosa

2013-2014

m.resseguier
Rectangle
m.resseguier
Texte tapé à la machine
Selon le code de la propriété intellectuelle, toute reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur est illégale.
Page 2: Efficacité de la distraction sur le score Evendol de ...

IFPEK

Institut de Masso-Kinésithérapie

Efficacité de la distraction sur le score Evendol de douleur des

nourrissons atteints de bronchiolite (population ambulatoire) :

étude de faisabilité d'un essai clinique

MERDRIGNAC, Hervé, directeur de mémoire

En vue de l'obtention du diplôme d'Etat de Masseur-Kinésithérapeute

MARCÉ Rosa

2013-2014

Page 3: Efficacité de la distraction sur le score Evendol de ...

Résumé

Mots-clefs :

bronchiolite, douleur, distraction, Evendol, kinésithérapie respiratoire, nourrisson, soins

ambulatoires

La kinésithérapie respiratoire est régulièrement prescrite comme traitement ambulatoire en cas de

bronchiolite du nourrisson. Les séances peuvent être impressionnantes pour le parent

accompagnant et amènent souvent le kinésithérapeute à affirmer que ce soin est indolore pour

l'enfant.

L'objectif de cette étude est d'évaluer l'efficacité de la distraction comme technique

d'accompagnement de l'inconfort ou de la douleur de l'enfant.

Nous avons conduit un essai clinique, non randomisé, non en double-aveugle auprès de 9

kinésithérapeutes et de 28 patients âgés de 3,5 à 21 mois, de janvier à mars 2014. Les patients ont

été répartis dans deux groupes, un groupe Témoin avec prise en charge habituelle, un groupe

Etude avec l'utilisation de la distraction par à la fois le kinésithérapeute et le parent. Le critère de

jugement principal est le score Evendol évalué par l'opérateur ayant filmé la séance.

L'analyse statistique menée sous le logiciel R n'a pas permis de montrer une différence

significative (probabilité critique = 0,4732) entre les deux groupes. La moyenne du score Evendol

du groupe Témoin est de 8.20 sur 15 (intervalle de confiance IC à 95 % 7.22-9.18) et la moyenne

du score Evendol du groupe Etude est de 7.58 sur 15 (IC 95% 6.01-9.15).

Ainsi, la distraction n'a pas d'effet significatif sur le score Evendol de ce groupe d'enfants traités

pour bronchiolite par kinésithérapie respiratoire, en ambulatoire.

Cependant la comparaison des scores Evendol avant et après la séance permet de montrer que la

séance de kinésithérapie respiratoire était pourvoyeuse de douleur pour les enfants observés,

quelque soit le groupe.

Page 4: Efficacité de la distraction sur le score Evendol de ...

Abstract

Key words :

ambulatory populations, bronchiolitis, chest physiotherapy, distraction, Evendol, infant, pain

assessment

Chest physiotherapy is routinely performed in case of bronchiolitis on ambulatory population.

Comfort of infants during the treatment is generally reduced and parents often need to be

reassured by physiotherapist.

The objective of this study was to assess the impact of parent distraction as a non-medical way to

reduce children's pain behavior.

We conducted a non randomized, and non outcome assessor-blind, non parent-blind and non

child-blind trial in 9 physiotherapist's work places. 28 children were recruited between january

and march 2014. Infants were aged 3,5 to 21 month.

Patients were allocated to receive from physiotherapist usual treatment (control group, n=21) or

usual treatment in distraction condition (intervention group, n=12).

Primary outcome was Evendol score as rated by the video-assessor.

Statistical analysis was performed with R software. Evendol score average was 8.20 of 15 for the

control group (95 % confidence interval [CI] 7.22-9.18) and 7.58 of 15 (95% CI 6.01-9.15) for the

intervention group, indicating no signifiant effect of distraction (p-value = 0,4732).

Thus, distraction had no signifiant effect on Evendol score in this group of ambulatory population

of infants with bronchiolitis.

On the other hand, Evendol's score step between score at rest and score at mobilization underline

that chest physiotherapy increased behavorial pain for the infants of this study.

Page 5: Efficacité de la distraction sur le score Evendol de ...

Remerciements

Je remercie en premier lieu les enfants, au centre de ce travail, et leurs parents qui ont bien voulu

que j'assiste à la séance de kinésithérapie de leur enfant, et que je la filme.

Je remercie les masseur-kinésithérapeutes qui ont accepté d'ouvrir les portes de leur cabinet qui est

devenu le lieu de prise de données pour ce mémoire.

Je remercie les professionnels médecins, kinésithérapeutes, infirmières, qui se sont fait relai de ma

recherche et ont permis des mises en lien fructueuses contribuant ainsi à l'avancée de ce travail.

Je les remercie pour les échanges sur le thème de la douleur en général, douleur de l'enfant en

particulier et comment contribuer à les diminuer, à notre échelle.

Je remercie particulièrement la kinésithérapeute qui a bien voulu remplir le rôle de l'expert

Evendol sur son temps personnel.

Je remercie mon directeur de mémoire d'avoir favorisé un sujet de mémoire allant dans le sens de

ma curiosité, de mes centres d'intérêt.

Je remercie l'experte en statistique pour son appui substentiel et bénévole à l'analyse de mes

données.

Je remercie C. et H. pour leur relecture, leur regard avisé. Et A.pour son regard extérieur.

Je remercie S. d'être là simplement... et pour son humour...

Page 6: Efficacité de la distraction sur le score Evendol de ...

SommaireI.Introduction........................................................................................................................................7II.1ère partie : Présentation du contexte de l'étude...............................................................................8

A)Bronchiolite et kinésithérapie......................................................................................................8B)Douleur......................................................................................................................................10

1.Douleur de l'enfant.................................................................................................................102.Douleur et autres événements tels qu'anxiété, colère.............................................................113.Mémoire de la douleur...........................................................................................................114.Obligation légale ...................................................................................................................115.Perception de la douleur par les tiers.....................................................................................126.Choix de l'échelle...................................................................................................................127.Douleurs et soins de kinésithérapie........................................................................................14

C)Distraction..................................................................................................................................17III.2ième partie : « Méthodes, résultats, discussion »........................................................................21

A)Méthodes...................................................................................................................................211.Objectifs de l’étude................................................................................................................212.Population .............................................................................................................................213.Modalité de mesure ...............................................................................................................224.Critères de jugement .............................................................................................................235.Conception : 2 groupes..........................................................................................................23

B)Résultats.....................................................................................................................................241.Calcul de la taille d'échantillon .............................................................................................242.Analyse descriptive ...............................................................................................................263.Analyse des différences de notations entre évaluateurs.........................................................274.Comparaison du score pendant la séance au score avant la séance.......................................285.Cas particulier du nourrisson E..............................................................................................286.Modèle d’analyse de la variance ...........................................................................................297.Analyse en prenant en compte la durée de la séance.............................................................298.Analyse en prenant en compte l’âge......................................................................................31

C)Discussion..................................................................................................................................311.Analyse des biais....................................................................................................................31

a)Biais de sélection...............................................................................................................31b)Biais de confusion ............................................................................................................32c)Biais d'évaluation..............................................................................................................33d)Biais de réalisation ...........................................................................................................33

2.Limites du travail ..................................................................................................................35a)Revue de littérature ..........................................................................................................35b)Protocole ..........................................................................................................................36c)Réalisation ........................................................................................................................36

3.Forces du travail ....................................................................................................................36IV.Conclusion.....................................................................................................................................38V.Bibliographie...................................................................................................................................39VI.Annexes.........................................................................................................................................45

Page 6 sur 59

Page 7: Efficacité de la distraction sur le score Evendol de ...

I. Introduction

Je souhaite à l'occasion de ce travail écrit de fin d'études m'intéresser à la question de la douleur. En

effet, l'exercice kinésithérapique en libéral est le lieu d'écoute de la douleur de patients sans le

bénéfice du soutien d'une équipe pluri-professionnelle (le lieu hospitalier, le centre de rééducation

permettent l'accès à des compétences médicales et à des médicamentations antalgiques).

Hors de ces réponses, dans l'exercice libéral, la douleur peut être présente préalablement à la séance

de kinésithérapie, conjointe à la séance et au soin dispensé, conséquence de la séance et persistante

après la séance. Le kinésithérapeute, face à cette douleur, mobilise ses compétences techniques, ses

savoirs sur les pathologies, sa capacité à entendre le ressenti de sa douleur du patient. Une limite du

kinésithérapeute réside dans l'interférence avec le vécu du patient de son propre vécu de la douleur,

de ses représentations, de sa distance face à la douleur de l'Autre.

Il me semble fondamental d'être capable d'accompagner la douleur du patient en restant à sa place

de soignant, sans basculer dans un fantasme de toute-puissance et d'annulation de cette douleur.

Sans aussi basculer dans l'incapacité d'entendre la douleur voir la souffrance de l'Autre, pour se

protéger, par un comportement non empathique.

Mon intérêt dans cette étude se porte sur la douleur en pédiatrie. A l'aube de ma pratique, j'ai pu

observer en stage des enfants douloureux et entendre certaines représentations minimalistes, de déni

de soignants face à la douleur de l'enfant. J'ai assisté à des séances de kinésithérapie respiratoire d'

enfants en pleurs. Étaient-ils inconfortables ? En colère ? Était-ce un comportement de douleur ?

Pour prendre du recul face à mes croyances, j'ai choisi de mener une étude expérimentale. L'objectif

de ce travail est de tester, via un essai clinique dans le cadre d'une étude de faisabilité, une

technique de prise en charge de la douleur non médicamenteuse, la distraction. Et ce lors d'un soin

de kinésithérapie respiratoire chez des enfants atteints de bronchiolite pris en charge en ambulatoire.

Nous aborderons en premier lieu le contexte de cette étude en explorant la littérature scientifique

des champs de la kinésithérapie respiratoire, de la douleur et de la distraction, puis dans un

deuxième temps nous présenterons l'essai clinique mis en place pour répondre à la problématique de

recherche suivante : « En quoi la distraction influence-t-elle la douleur d'un nourrisson atteint de

bronchiolite lors d'une séance de kinésithérapie respiratoire de désencombrement en cabinet de

ville ? ».

Page 7 sur 59

Page 8: Efficacité de la distraction sur le score Evendol de ...

II. 1ère partie : Présentation du contexte de l'étude

A) Bronchiolite et kinésithérapieD'après la conférence de consensus, « le terme de bronchiolite aiguë englobe l'ensemble des

bronchopathies obstructives liées le plus souvent au virus respiratoire syncytial humain ou VRS ».

Est atteint en majorité le nourrisson, avec un pic de fréquence entre 2 et 8 mois (Stagnara, 2001).

Chaque enfant a un risque de 1 à 2 % d'être hospitalisé pour cette maladie et cette maladie évolue

par épidémie saisonnière à caractère hivernal, surtout entre décembre et mars pour l'hémisphère

nord. Elle est caractérisée par une atteinte des voies respiratoires intra thoraciques où l'atteinte

implique un œdème, un bronchospasme. Elle peut être précédée par une atteinte des voies aériennes

extrathoraciques (Postiaux, 2003).

Le diagnostic de la bronchiolite se fonde sur les critères cliniques suivants :

– sibilances principalement expiratoire, audibles à distance

– toux quinteuse au stade aigu puis grasse et productive

– dyspnée (tachypnée)

– hyperinflation se manifestant par un tirage inspiratoire sus-sternal, inter-costal

D'après la conférence de consensus, l'évolution clinique dans la très grande majorité des cas, est

favorable et les signes d'obstruction durent de 8 à 10 jours. Une toux résiduelle peut persister une

quinzaine de jours.

Toujours d'après cette conférence, qui prévaut actuellement encore en l'absence de mise à jour, le

rôle des kinésithérapeutes est essentiel pour l'accompagnement des familles (surveillance du

nourrisson, éducation des familles).

Les techniques citées dans la conférence de consensus sont les suivantes :

• Désobstruction rhino-pharyngée (DRP) ou des voies aériennes supérieures associant :

– désobstruction rhino-pharyngée rétrograde (DRR) par reniflement passif associé à une

occlusion buccale concomitante de l'inspiration

– recueil des sécrétions par antépulsion pharyngobuccale ou glossopulsion rétrograde (GPR)

On peut y associer l'instillation locale de sérum physiologique narine par narine, l'enfant en

Page 8 sur 59

Page 9: Efficacité de la distraction sur le score Evendol de ...

décubitus dorsal, la tête tournée sur le côté.

• Désobstruction des voies aériennes inférieures, basée sur deux techniques :

– L'expiration lente prolongée à laquelle peut être assimilée l'augmentation lente du flux

expiratoire (AFE lente) visant à désencombrer les bronches distales à ne pas confondre avec

l'augmentation du flux expiratoire rapide ou AFE citée par les kinésithérapeutes dans cette étude.

D'après la conférence de consensus, cette AFE lente doit être guidée par auscultation.

– La technique de la toux provoquée (TP), déclenchée par une pression trachéale brève

appliquée en fin d'inspiration au-dessus de la fourchette sternale vise à obtenir l'expectoration.

L'évaluation de l'efficacité de la séance et de la tolérance de la séance repose, d'après la conférence

de consensus, sur l'état clinique, l’auscultation et un score d'encombrement. La tolérance est suivie

par l'observation de la coloration cutanée, la dyspnée, le tirage, la fatigabilité au cours de la séance.

Une fiche de suivi permet d'évaluer dans le temps la progression de l'état de l'enfant.

Un critère communément utilisé pour juger de l'amélioration de l'état clinique est la reprise de

l'alimentation. Le pourcentage de la prise alimentaire des dernières 24 heures par rapport à la

quantité habituellement ingérée est un signe facile à évaluer et à utiliser par les parents pour un

dépistage et suivi à distance . Ainsi si ce pourcentage est supérieur ou égal à 50%, alors le risque

d'hypoxie chez un nourrisson non prématuré et en bonne santé avant est faible (Corrard, 2013).

L'efficacité de la kinésithérapie respiratoire dans le cas de bronchiolite est actuellement l'objet de

débats et de joutes écrites (Chapuis, 2010; André-Vert, 2006). La conférence de consensus est la

dernière recommandation officielle (Stagnara, 2001). Des études probantes ont été produites pour le

suivi de populations de patients atteints de bronchiolite en milieu hospitalier (Roqué i Figuls, 2012 ;

Verstraete, 2014 ; Journées Parisiennes de Pédiatrie, 2009 Gajdos ; Gajdos 2010), mais peu d'études

basées sur des données probantes traitent de la prise en charge kinésithérapique de la bronchiolite

en milieu ambulatoire.

Une étude observationnelle prospective multicentrique (« Bronkilib » menée par le réseau

bronchiolite Ile-de-France, soutenue par l’unité de recherche clinique du CHU Robert-Debré) a été

mise en place pour tenter de démontrer l’intérêt de la kinésithérapie respiratoire sur les populations

ambulatoires et pour évaluer l'effet immédiat de la 1ère séance de kinésithérapie respiratoire chez des

nourrissons atteints d'une bronchiolite. Les premiers résultats sont attendus à l’automne 20141.

1Le quotidien du médecin [en ligne]. Disponible sur internet :

<http://www.lequotidiendumedecin.fr/specialites/infectiologie-pediatrie-pneumologie/bronchiolites-le-reseau-ile-de-

france-va-evaluer-les> (Consulté le 23 avril 2014)

Page 9 sur 59

Page 10: Efficacité de la distraction sur le score Evendol de ...

B) Douleur

1. Douleur de l'enfantLa définition de la douleur citée par de nombreuses sources officielles (Inserm2, Haute Autorité de

Santé3, Ministère des affaires sociales et de la santé4, Société Française d’Étude et de Traitement de

la Douleur5) est celle de l’International Association for the Study of Pain (IASP) : "la douleur est

une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable associée à une lésion tissulaire réelle ou

potentielle ou décrite dans ces termes".

La douleur est une expérience subjective, un événement multidimensionnel qui comporte quatre

composantes interactives se modulant réciproquement : une composante sensori-discriminative dont

la description passe essentiellement par le langage que le nourrisson ne possède plutôt pas, une

composante affective-émotionnelle (l'âge de l'enfant, le contexte de la maladie, l'attitude de

l'entourage et des soignants modulent cette composante), une composante cognitive (cette

composante influe fortement le vécu de la douleur et varie selon l'âge et le niveau cognitif de

l'enfant), une composante comportementale (les expériences antérieures, l'attitude familiale, des

soignants, le milieu culturel, les standards sociaux influent la réaction comportementale de l'enfant)

(Bourrillon et Benoist, 2009).

Voyons comment l'enfant interprète la douleur selon son développement cognitif. La compréhension

de la douleur et la maladie et les répercussions sur les soins sont analysés au regard des stades

cognitifs de Piaget (Wood, 2007). De 0 à 2 ans, il est décrit le stade des réflexes puis le stade des

premières habitudes motrices puis le stade de l'intelligence sensori-motrice. Ainsi, l'enfant serait

dans une illusion de toute-puissance et s'attribue tout ce qui est bon. La douleur peut très rapidement

envahir le bébé, car il n' a ni la notion du temps, ni celle du soulagement. Progressivement apparaît

la peur de situations douloureuses (entre 6 et 12 mois), accompagnée de manifestations de tristesse

2 Institut national de la santé et de la recherche médicale [en ligne]. Disponible sur internet : <http://www.inserm.fr/thematiques/neurosciences-sciences-cognitives-neurologie-psychiatrie/dossiers-d-information/la-douleur> (Consulté le 19 avril 2014)

3 Document sur les douleurs chroniques p. 17 ; Document sur l'évaluation et stratégies de prise en charge de la douleur aiguë en ambulatoire chez l'enfant de 1 mois à 15 ans, p. 136

4 Site santé du Ministère des Affaires sociales et de la Santé [en ligne]. Disponible sur internet : <http://www.sante.gouv.fr/la-douleur.html > (Consulté le 19 avril 2014)

5 Société Française d'Etude et de Traitement de la Douleur [en ligne]. Disponible sur internet : <http://www.sfetd-douleur.org/douleur/notionsGenerales/article.phtml?id=rc%2forg%2fsfetd%2fhtm%2fArticle%2f2011%2f20110111-195611-607> (Consulté le 19 avril 2014)

Page 10 sur 59

Page 11: Efficacité de la distraction sur le score Evendol de ...

et de colère. Ce n'est qu'à partir de 18 mois qu'il commence à localiser la douleur et à la reconnaître

chez les autres. D'après Wood, les conséquences sur les soins sont que le nourrisson utilise des

stratégies non cognitives pour faire face à la douleur (demander à l'adulte de souffler sur une

égratignure, ou de faire des câlins, des bisous...).

2. Douleur et autres événements tels qu'anxiété, colèreD'après l'étude de Blouin et al., 2011, « on peut supposer que les enfants et les parents cotent

comme « douleur » l'anxiété ressentie par l'enfant (et/ou sa famille), alors que les soignants ne

cotent pas « douleur » cette anxiété de l'enfant ou de sa famille ». L'auteur propose une étude à plus

grande échelle avec évaluation de la douleur et évaluation de l'anxiété pour peut-être permettre de

différencier avec objectivité la part de douleur et celle de l'anxiété (p. 88 Blouin et al., 2011).

L'échelle de cotation du comportement de douleur Evendol est indépendante de la variable anxiété.

Il n'est pas fait état particulièrement de l'émotion de colère. La consigne d'utilisation de l'échelle est

l'observation, au repos, à la mobilisation, et de noter tout ce que l'on voit, sans juger de l'origine de

l'observation et sans essayer d'interpréter si selon nous c'est de la douleur, de la colère, …

3. Mémoire de la douleurLa littérature scientifique existe sur le sujet de la mémoire de la douleur en particulier concernant le

traitement de l'information douloureuse chez l'organisme en développement et comment

l'expérience précoce de la douleur peut contribuer à modifier la mise en forme du cadre de lecture à

travers lequel elle sera lue et vécue à l'âge adulte (Cahana, 2007). La prise de conscience de l'enjeu

de prendre en charge et prévenir la douleur à la période néonatale et chez l'enfant, « a induit [...]

l'émergence de nombreux travaux tendant à évaluer, prévenir et traiter la douleur dès le plus jeune

âge et en toutes circonstances » (Alibeu, 2009).

4. Obligation légale En milieu hospitalier, d'après la circulaire DGS/DH n° 95/22 du 6 mai 1995 relative aux droits des

patients hospitaliers (abrogée par la circulaire DHOS/E1/DGS/SD1B/SD1C/SD4A n° 2006-90 du

2 mars 2006) : « La prise en compte de la dimension douloureuse, physique et psychologique des

patients et le soulagement de la souffrance doivent être une préoccupation de tous les

intervenants ».

Page 11 sur 59

Page 12: Efficacité de la distraction sur le score Evendol de ...

D'après l'article 9 du décret d'actes masso-kinésithérapiques : « Art. 9. - Dans le cadre des

traitements prescrits par le médecin et au cours de la rééducation entreprise, le masseur-

kinésithérapeute est habilité : e) A contribuer à la lutte contre la douleur et à participer aux soins

palliatifs ».

Enfin, le code de la santé publique article L1110-5 pose : « Toute personne a le droit de recevoir des

soins visant à soulager sa douleur. Celle-ci doit être en toute circonstance prévenue, évaluée, prise

en compte et traitée. »

5. Perception de la douleur par les tiersConcernant l'évaluation de la douleur par des tiers, une traduction de la conclusion de l'étude de

Zhou et al, 2008, pourrait être la suivante : « Les perceptions de la douleur de l'enfant par les

parents et les infirmières devraient seulement être considérées comme des estimations plutôt que

des expressions de la douleur ressentie, et pas la même que la douleur reportée par l'enfant lui-

même (auto-évaluation) ».

Cette étude a comparé les évaluations de la douleur des dyades suivantes : Enfant/Parent,

Enfant/Infirmière, Parent/Infirmière.

D'après Blouin et al., dans le contexte de leur étude (soins de ponctions lombaires et myélogrammes

d'enfants d'âge médian de 6 ans soit 1,5 à 19,5 ans le jour du geste), les soignants sous-estiment la

douleur des enfants et « plus les EVA sont élevées, plus on note une sous-estimation de la douleur ».

Ceci appuie en faveur de la nécessité d'une hétéro-évaluation avec une échelle validée pour que

cette évaluation soit fiable.

Je reprends cette idée pour argumenter l'utilisation d'une échelle d'hétéro-évaluation dans mon

travail. Et pour balayer l'idée reçue « la kinésithérapie respiratoire n'est pas douloureuse, ne fait pas

mal » lorsqu'elle justifie la non-utilisation d'échelle pour juger de l'existence ou non de douleur lors

du soin réalisé.

6. Choix de l'échelleD'après Blouin et al., au sujet d'études reprenant la concordance d'évaluation de la douleur entre les

enfants et les parents, « Il existe plusieurs paramètres qui rendent difficiles les comparaisons d'une

étude à l'autre, entre autres : la variabilité des échelles d’évaluation de la douleur selon les études et

Page 12 sur 59

Page 13: Efficacité de la distraction sur le score Evendol de ...

la différence d'échelle utilisée chez l'enfant et son parent ». Ainsi dans ce travail, il a été choisi

d'utiliser la même échelle pour tous les évaluateurs (parent, kinésithérapeute, évaluateur extérieur,

opérateur vidéo), et la même échelle d'évaluation de la douleur que dans un précédent travail autour

de la douleur et de la kinésithérapie respiratoire (Tatin et al., 2007) : l'échelle Evendol (EValuation

ENfant DOuLeur).

Evendol est une échelle comportementale d'hétéro-évaluation de la douleur validée pour l'enfant de

moins de 7 ans aux urgences pédiatriques (étude multi-centrique Fournier-Charrière, 2009) .

Evendol a été validée pour les situations pré-hospitalières (étude multi-centrique Beltramini et al.,

2011), en langue anglaise et langue espagnole et le recueil de cas se poursuit pour la validation en

post-opératoire (étude multicentrique Dame-Sghaier, 2012).

Une équipe travaille sur la pertinence pour la mesure de la douleur d'un soin (en supprimant l'item

immobilité qui témoigne de douleur lors d'une situation mais pour un soin témoigne plutôt que tout

se passe bien sans détresse).

Deux autres équipes travaillent sur l'intérêt d'Evendol pour mesurer la douleur du nouveau-né à

terme à la maternité.

Evendol est un outil de mesure fiable et valide permettant de sortir de la subjectivité (Fournier-

Charrière, 2009). Cette échelle analyse le comportement de douleur. Elle est applicable à n'importe

quel type de douleur (aiguë, prolongée) pour n'importe quel enfant entre 0 et 7 ans. C'est un outil

« simple, facile à comprendre et à partager, vite lu et facile à remplir. » (Fournier-Charrière, 2009).

L'échelle comporte 5 items : expression vocale ou verbale, mimique, mouvements, positions,

relation avec l'environnement.

Chaque item est coté de 0 à 3, en intensité et permanence du signe (cf annexe 8). La durée minimale

d'observation n'est pas imposée.

Evendol a fait l'objet d'un protocole de validation. Elle a fait les preuves de sa validité, fidélité,

validité de contenu, sa sensibilité. L'échelle est unidimensionnelle. Elle est fiable inter-examinateurs

(« concordance entre les juges, même de niveaux de connaissance et d'expérience différents »

Fournier-Charrière, 2009). Le score Evendol est indépendant de l'anxiété, de la fatigue, de la faim,

de la fièvre. Et permet de discriminer entre peur et douleur.

Utilisation de l'échelle : il s'agit d'évaluer l'état de l'enfant avant tout soin (dans la salle d'attente),

Page 13 sur 59

Page 14: Efficacité de la distraction sur le score Evendol de ...

« si possible à distance de l'enfant, avant tout stimulus algogène ou anxiogène (« au repos ») »

(Fournier-Charrière, 2009), puis lors de l'examen ou mobilisation de la zone douloureuse. L'acte de

kinésithérapie respiratoire a été transposé à cet « examen ». Dans l'utilisation standard, il s'agit de

coter à nouveau après traitement antalgique.

Le seuil de traitement a été fixé à 4/15 pour l'administration d'un antalgique.

Pour faciliter son apprentissage, un DVD a été conçu pour former les utilisateurs avec notamment

des vidéos exemples. Des corrections sont proposées après cotations de ces vidéos ( Evaluation

Enfant Douleur, Evendol, Formation à l'évaluation de la douleur de l'enfant. 2009).

7. Douleurs et soins de kinésithérapieA part un travail liant kinésithérapie respiratoire et douleur (Tatin et al., 2007), en milieu hospitalier,

la littérature scientifique ou les études évaluant la douleur en lien avec des actes kinésithérapiques

sont peu nombreuses. Dans ce travail autour de la dynamique de changement dans une équipe de

kinésithérapeutes au sujet de la douleur et de la kinésithérapie respiratoire, les kinésithérapeutes ont

abordé leur pratique quotidienne en filmant des séances de kinésithérapie respiratoire en centre

hospitalier. Ils ont ensuite coté ces séances grâce à l'échelle Evendol.

Voici leur conclusion : « À notre grande surprise, le résultat de ces cotations a montré l 'existence de

douleurs parfois très importantes lors d'une séance. Certaines séquences, vues ainsi avec du recul

par rapport au soin, étaient pénibles à regarder. Le premier bénéfice, pour notre pratique, de ces

films a été une prise de conscience du ressenti de l'enfant. Les pleurs de l'enfant ne sont pas perçus

de façon identique selon que l'on est dans le soin ou spectateur de ce même soin. Néanmoins, nous

avons eu la satisfaction de pouvoir montrer quelques séances dans lesquelles l'enfant était calme

voire joyeux. Ce visionnage a permis de renforcer notre détermination quant au fait qu'il fallait

changer notre pratique sans pour autant remettre en question la méthode (AFE : Accélération du

flux expiratoire). » (Tatin et al., 2007).

Notons que les enfants filmés avaient des âges différents, non précisés. Que ce travail n'était pas une

étude expérimentale mais une observation et un recul sur des pratiques aboutissant à la mise en

place de mesures d'amélioration telles que : « gagner la confiance de l’enfant (entrer en relation,

techniques de distraction, information de l’enfant, etc.), adapter des manœuvres au rythme propre à

l’enfant, intégrer les parents au déroulement du soin. » (Tatin et al., 2007).

Page 14 sur 59

Page 15: Efficacité de la distraction sur le score Evendol de ...

Ce travail a le mérite de créer un précédent. Et d'avoir utilisé une première fois6 l'échelle Evendol

pour coter le comportement de douleur lors de séance de kinésithérapie respiratoire. Ceci m'a

encouragé dans la poursuite de mon questionnement et pour nourrir ma problématique.

Beaucoup d'idées reçues existent au sujet de la douleur autour des actes kinésithérapeute ou au sujet

de l'efficacité même d'un acte kinésithérapique d'où la difficulté de prendre du recul par rapport à

l'idée que « ça ne fait pas mal la kiné respiratoire ».

Rappelons aussi qu'il n'y a pas de parallélisme entre douleur et lésion : « [...] le médecin, lorsqu'il

évalue la douleur d'autrui, demeure souvent prisonnier d'un mode de pensée anatomoclinique

classique qui peine à intégrer l'absence de corrélation entre l'intensité douloureuse et l'importance

des lésions anatomiques visibles qui constitue pourtant un fait clinique largement démontré, en

particulier dans le contexte de la douleur chronique. » (Danziger, 2013)

Un travail de fin d'études (en vue de l'obtention du diplôme d'Etat de masseur-kinésithérapeute)

consistant en une enquête sur la part de la douleur et de l'inconfort du nourrisson atteint de

bronchiolite dans l'examen masso-kinésithérapique, observe : « L’enquête réalisée montre que la

douleur et l’inconfort sont intégrés à l’examen clinique masso-kinésithérapique en pratique libérale

tout au long de la séance. Cependant, de nombreux masseurs-kinésithérapeutes utilisent des

éléments d’évaluation inclus dans les échelles validées sans mettre en place ces dernières. »

(Giraudeau, 2013).

Ce résultat est à pondérer en regard du faible taux de réponse (35 masseurs-kinésithérapeutes ont

répondu à cette enquête).

Il est possible de penser que peu d'échelle sont concrètement utilisées en kinésithérapie respiratoire

du nourrisson atteint de bronchiolite.

D'après Guy Postiaux, « la toilette bronchique est plus aisée et plus productive chez l'enfant qui

pleure ». (Postiaux, 2003 p. 286). Il analyse d'un point de vue de la mécanique ventilatoire le pleur,

et indique qu'une technique d'expiration forcée brusque est contre-indiquée. Il pose : « Durant la

phase expiratoire des pleurs, le kinésithérapeute se contente d'accompagner l'expiration en insistant

à bas volume pour obtenir la meilleure déflation pulmonaire possible. L'expiration lente prolongée –

ElPr répond à ce critère ». (Postiaux, 2003).

6 1ère utilisation avec production d'écrit et diffusion de l'information disponible sur internet et publié le 15 juin 2009 :

<http://www.dailymotion.com/video/x9l6wj_kine-respiratoire-inconfort-ou-doul_tech> Consulté le 19 avril 2014

Page 15 sur 59

Page 16: Efficacité de la distraction sur le score Evendol de ...

En ce qui concerne la douleur, Guy Postiaux indique : « Tout au plus pouvons-nous mentionner la

situation d'inconfort induite par les manœuvres physiques ». Pour lui, « la pression trachéale lors de

la toux provoquée, la poussée thoraco-abdominale appuyée lors de l'expiration lente prolongée, la

glosso-pulsion rétrograde … sont causes de désagréments certes mineurs mais bien réels »

(Postiaux, 2003 p. 287). Cet auteur évoque d'autres causes de douleur pouvant interférer avec la

kinésithérapie respiratoire.

Peu d'effets indésirables sont cités concernant la kinésithérapie respiratoire hormis les fractures de

côtes (Chanelière, 2006). La douleur n'est pas cité en tant que telle comme un effet indésirable.

Une étude nommée Fraconou vient préciser la prévalence des fractures de côtes dans un contexte de

polémique concernant l'efficacité de la kinésithérapie respiratoire. Sur 4103 séances menées en

soins ambulatoires, aucune fracture costale n'a été constatée (Chapuis, 2010).

On peut également se questionner sur la perception du comportement de douleur par le ou les

parent(s) assistant à la séance de kinésithérapie respiratoire.

C'est à ce titre que j'ai trouvé judicieux de m'intéresser à la perception des parents de la douleur de

leur enfant, en leur faisant également remplir une échelle Evendol.

Un travail de fin d'études en vue de l'obtention d'une thèse de médecine s'est intéressé au ressenti

des parents lors de ces séances et conclue de manière suivante : «la bronchiolite est à l'origine

d'angoisse parentale […] liée aussi bien à son diagnostic qu'à son traitement » (Besnard, 2014).

Ce médecin affirme que cette angoisse est liée à la méconnaissance du traitement, et diminue avec

l'information donnée sur le traitement : « après avoir assisté à la séance, les parents sont rassurés

pour la majorité, ils ne sont plus que 35% à trouver ce soin angoissant » (Besnard, 2014). Elle pose

aussi que : « une minorité de parents interrogés (25%) pensent que la séance de kinésithérapie

respiratoire est un soin douloureux pour leur enfant et 64% pensent qu'il s'agit d'un moment

angoissant pour leur nourrisson. ». Et conclue : « Les professionnels de santé, en améliorant

l'information sur le déroulement et le caractère non douloureux de la séance, peuvent améliorer le

vécu des parents ».

Cette enquête a abouti à l'exploitation de 136 questionnaires, provenant de 17 cabinets et

principalement de deux kinésithérapeutes. Ceci introduit un biais d’échantillonnage.

On peut introduire l'importance du discours rassurant du kinésithérapeute concernant ce soin de

désencombrement et sa non-douleur (selon le principe que ce soin est non-douloureux).

Page 16 sur 59

Page 17: Efficacité de la distraction sur le score Evendol de ...

Pour plus de clarté sémantique, précisons la notion d'inconfort :

« L’inconfort du nouveau-né peut se définir comme une situation avec un excès de stimulations

neuro-sensorielles, avec ou non couchage en mauvaise position, et sommeil perturbé » d'après le

Réseau Sécurité-Naissance Naître Ensemble des Pays de la Loire.

L'inconfort est sinon défini comme le manque de confort7

Ainsi il semble plus acceptable pour la profession de parler d'inconfort que de douleur dans le cadre

de la kinésithérapie respiratoire de désencombrement de nourrissons atteints de bronchiolite, mais si

l'on s'en tient à l'observation il s'agit d'une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable et

donc bien d'une forme de douleur d'après la définition de l'IASP.

Un des objectifs de ce mémoire est d'explorer un moyen objectif pour le kinésithérapeute de

s'assurer de cette présence ou non de douleur, pour un enfant donné, à une séance donnée.

C) DistractionUne étude réalisée auprès de patients adultes a montré que contrairement à l'idée reçue, le fait

d'avertir ou d'utiliser un langage sympathisant se référant à des vécus négatifs ne faisait pas se sentir

mieux les patients. Les auteurs (Lang, 2005) pensent que le plus approprié est d'expliquer comment

le soin va être mené et d'avertir les patients de la possibilité d'inconfort, avant la procédure. Pendant

la procédure, des échelles de douleur standardisées et des questions telles que « que ressentez-

vous ? » plutôt que « est-ce que ça fait plus mal ? » seraient mieux appropriées et des déclarations

neutres ou des suggestions positives qui se concentrent sur une sensation concurrente, un résultat

désiré ou une distraction fournie pourrait être l'objectif de la communication du soignant.

Ainsi, si cette étude ne s'applique pas à une population d'enfants, ni de nourrissons, elle suggère que

les mots employés, et le type de communication utilisée par le soignant a son importance.

Certains kinésithérapeutes ont ainsi pu remarquer que l'enfant ne se comportait pas de la même

manière en fonction de son parent accompagnant. La différence de comportement étant, d'après ces

soignants, expliquée par la différence de sensibilité et la tolérance à supporter le soin du parent

accompagnant. Cette différence n'étant pas propre à un genre. Il serait intéressant d'approfondir

cette constatation de terrain et les différences de comportement verbal des parents (Moon, 2011).

Pascale Thibault précise au sujet de la douleur de l'enfant : « Le fait d'avertir le patient d'une

sensation douloureuse augmente la douleur et l'anxiété qui l'accompagnent » (Thibault, 2012). Et

7 Le Petit Larousse illustré, édition 2006

Page 17 sur 59

Page 18: Efficacité de la distraction sur le score Evendol de ...

elle suggère : « … détourner l'attention du patient au moment du geste douloureux lui permettait de

ne pas ressentir la sensation douloureuse ».

La distraction est définie comme une action de détourner l'esprit d'une occupation ou d'une

préoccupation, comme une diversion (Petit Larousse Illustré, 20068)

La distraction est un moyen de détourner l'attention. En effet, Schechter présente les différentes

explications possibles pour la fonction de distraction. La théorie de la porte, suggère que le système

nerveux central module l'expérience douloureuse et que l'attention cognitive peut affecter le

traitement et la perception de la douleur. De plus, « la théorie de la capacité d'attention limitée

suggère que si une certaine quantité d'attention est affectée à une tâche distrayante, il y a

nécessairement moins de ressources disponibles pour s'occuper de la douleur » (Schechter, 2007).

Et dans le contexte de la douleur lors des vaccins pédiatriques, Schechter apporte : « Lors de

l'injection, le comportement des parents influe nettement sur les comportements de l'enfant face à la

douleur. La ré-assurance excessive des parents, les critiques ou les excuses semblent accroître la

détresse de l'enfant, à l'inverse de l'humour et de la distraction. Les techniques de distraction varient

selon l'âge, le tempérament et les intérêts de l'enfant, mais leur efficacité est bien représentée dans la

littérature » (Schechter et al., 2007). Ceci a été montré également dans le champ de la douleur

chronique de l'enfant (Walker, 2006).

Je souhaite ici introduire l'impact de la communication du soignant sur le comportement de l'enfant.

Lors des soins de kinésithérapie respiratoire des nourrissons, on peut observer une dyade enfant-

kinésithérapeute, une triade parent-enfant-kinésithérapeute et aussi une dyade parent-

kinésithérapeute. On peut alors questionner la communication mise en place lorsqu'elle n'alimente

que la dyade parent-kinésithérapeute, même lorsque le sujet est l'enfant et sa santé.

Il serait intéressant de s'intéresser à la séance de kinésithérapie respiratoire et à ses différents temps

de communication : information du parent quant au soin à venir, information de l'enfant, recueil des

informations sur l'état de santé de l'enfant, et manœuvres respiratoires où la dyade enfant-

kinésithérapeute est le lieu de la communication, ou même le lieu d'un échange enfant-parent avec

le parent animateur d'une distraction pendant que le soignant travaille.

Une étude menée auprès d'enfant âgés de 1 à 7 ans a formulé l'hypothèse que les enfants

manifesteraient moins de douleur s'ils sont distraits au travers du jeu, durant la période post-

chirurgicale, dans un contexte d'hospitalisation. Ainsi les parents des enfants du groupe

8 Définition extraite du Petit Larousse Illustré, édition 2006.

Page 18 sur 59

Page 19: Efficacité de la distraction sur le score Evendol de ...

expérimental ont reçu l'instruction de jouer avec leur enfant pendant la période post-chirurgicale et

ont reçu un matériel de jeu spécifique à employer (peluche représentant un lapin en costume de

soignant). La conclusion de l'étude est que le programme destiné à promouvoir le jeu peut diminuer

le ressenti de douleur de l'enfant (Ullan et al., 2014). L'échelle utilisée pour évaluer la douleur des

enfants étaient la FLACC9.

Il semble opportun de tester la distraction comme méthode pour focaliser l'attention sur autre chose

que la douleur. De plus, l'effet du jeu est encore plus remarquable si le parent participe dans la

session de jeu avec l'enfant d'après Bratton, 2005 cité dans Ullan, 2014. De plus, il semble

nécessaire de conseiller les parents et les soignants pour l'emploi de la distraction. En effet, ceci a

été remarqué dans le contexte de la vaccination où parents et soignants semblent peu comprendre la

valeur des interventions psychologiques (Chambers et al., 2009).

De plus, éduquer les parents sur l'utilisation délibérée de la distraction en ajout à l'utilisation

d'antalgiques diminue le comportement de douleur d'enfants âgés de 3 à 7 ans après ablation des

amygdales (Helgadóttir, 2013). Ainsi cela introduit l'idée que les parents peuvent être formés à

distraire leur enfant avec des indications d'utilisation de distraction passive ou active en fonction de

l'intensité de la douleur.

D'après Olness et Kohen10 cités par Wood (Wood, 2004), les techniques d'induction adaptées à l'âge

préverbal de 0 à 2 ans sont :

– stimulation visuelle, caresses, câlins

– stimulation kinesthésique, bercer, faire bouger un bras en faisant des aller-retours, tenir une

peluche

– stimulation auditive : musique ou bruit continu tel que sèche-cheveu, rasoir électrique,

aspirateur placés loin de l'enfant

– stimulation visuelle telle que mobile, ou d'autres objets qui peuvent changer de taille, de

position, de couleur

J'ai ainsi cherché à solliciter les sens suivants pendant l'expérience avec les idées suivantes : bâton à

paillettes, jouets colorés, mobile papillon au dessus de la table d'examen, bulles de savon (vision) ;

peluche, toucher du parent, matières étranges (boule anémone, boule araignée) préhension,

9 FLACC : Face Legs Activity Cry Consolability (Pediadol, 2012)

10 Olness K, Kohenn DD, hypnosis and hypnotherapy with children, 3e éd.. New-York, Guilford 1996

Page 19 sur 59

Page 20: Efficacité de la distraction sur le score Evendol de ...

bercement, caresses (toucher); grelot, tambourin, musiques que l'enfant aime (audition); tissu

imprégné de l'odeur d'un des parents (odorat). Dans l'idée d'une reproductibilité de l'intervention,

des jouets ont été sélectionnés (cf annexe 12).

En ce qui concerne l'hygiène au cabinet, on peut noter l'importance de la contamination du VRS via

le stéthoscope : « le virus respiratoire syncytial (VRS) survit sur le diaphragme du stéthoscope. La

transmission du VRS à partir d’objets inanimés est démontrée ». Concernant l'hygiène des jouets, il

faut noter que la transmission du Virus Respiratoire Syncytial s'effectue par contact (et gouttelettes).

Le nettoyage des jouets doit donc être anticipé et organisé.

Il apparaît qu'en fonction de la nature du jouet la persistance du virus et des bactéries varie : « Les

jouets rigides étaient décontaminés avec efficacité s’ils étaient nettoyés et mis à tremper dans du

daquin pendant une heure. Les jouets mous lavés à la machine demeurent contaminés, mais ce

lavage en machine est efficace s’ils sont d’abord mis a tremper dans du daquin 30 minutes. Au bout

d’une semaine d’utilisation, les jouets mous étaient de nouveau contaminés par des coliformes, mais

pas les jouets rigides. Les auteurs concluent que les jouets mous ne conviennent pas aux salles

d’attente des médecins » (Société canadienne de pédiatrie, 2008).

Ainsi dans le cadre de la prise en charge de la bronchiolite avec l'aide de la distraction, en cabinet

de ville, il paraîtrait recommandé de : « désinfecter les jouets dans un daquin de une partie d’eau de

Javel pour 100 parties d’eau, les laver a l’eau savonneuse et les laisser sécher a l’air. On peut aussi

les nettoyer dans la machine à laver la vaisselle » (Société canadienne de pédiatrie, 2008).

Ainsi de la problématique et de l'analyse du contexte naissent les hypothèses de recherche

suivantes:

− la kinésithérapie respiratoire génère de la douleur

− la distraction diminue la douleur à l'occasion d'un soin en détournant l'attention

− la distraction implique le parent auprès de son enfant lors du soin

Page 20 sur 59

Page 21: Efficacité de la distraction sur le score Evendol de ...

III. 2ième partie : « Méthodes, résultats, discussion »

A) MéthodesAfin de tester les hypothèses de recherche, une étude expérimentale a été réalisée en ambulatoire au

sein de cabinets de kinésithérapie libérale du Grand Ouest (Angers, Rennes et ses alentours).

L'inclusion des cabinets est non aléatoire (lieu de stage, kinésithérapeutes repérés via réseau). Il

s'agit d'une étude de faisabilité d'une étude clinique.

1. Objectifs de l’étudeObjectif principal :

L'objectif principal est d'évaluer l'efficacité de la distraction comparativement à la prise en charge

habituelle, sur le comportement de douleur de l'enfant.

Objectifs secondaires :

- évaluer le comportement de douleur de la prise en charge classique.

- évaluer la concordance des évaluations du ressenti de douleur de l'enfant des parent,

kinésithérapeute, évaluateur vidéo et évaluateur expert.

- évaluer la variation du score Evendol en fonction des variables : sexe, âge, présence du parent

(mère, père, les deux), durée de la séance, techniques utilisées.

- évaluer l'existence d'un « effet kinésithérapeute » en prenant en compte les variables : sexe,

expérience en kinésithérapie respiratoire, expérience en kinésithérapie pédiatrique, formation

continue, nombre d'enfants vus par semaine en période d'épidémie.

2. Population L'échantillon était composé de 28 enfants (15 garçons et 13 filles) et de 9 kinésithérapeutes. Il y a

28 enfants et 33 séances de kinésithérapie respiratoire différentes car 5 enfants ont été côtés à deux

séances : deux enfants par le même kinésithérapeute (et changement du parent accompagnant), trois

enfants par deux kinésithérapeutes différents.

Les kinésithérapeutes exercent en ville pour 7 d'entre eux (Angers et Rennes) et en commune rurale

pour 2 d'entre eux (aux alentours de Rennes). Un questionnaire rempli par chaque kinésithérapeute

permet de spécifier leur expérience, en kinésithérapie pédiatrique, en kinésithérapie respiratoire, le

nombre d'années de pratique, les techniques employées lors des séances (cf Annexe 9).

Page 21 sur 59

Page 22: Efficacité de la distraction sur le score Evendol de ...

Critères d’inclusion :

➔ Tout patient nourrisson (âgé de 29 jours à 2 ans11) atteint de bronchiolite suspectée ou avérée

avec prescription médicale de soins de kinésithérapie respiratoire.

➔ Première prise en charge en kinésithérapie respiratoire.

➔ Prise en charge en cabinet libéral de ville.

➔ Prise en charge manuelle non instrumentale par un kinésithérapeute expérimenté (exclusion

d'étudiant en phase d'apprentissage de la technique).

Critères d'exclusion : tout patient de 0 jours à 29 jours, ou de plus de 2 ans, tout patient en

détresse vitale ou porteur d'une pathologie associée (neurologique), ou en cas de refus de filmer la

séance par le parent du patient.

Durée de la participation pour chaque patient :

Une séance ou deux séances (quand changement de parent accompagnant)

Durée de l'étude : de février 2014 à mars 2014

3. Modalité de mesure L'outil de mesure utilisé est l'échelle de cotation du comportement de douleur Evendol. C'est une

échelle d'hétéro-évaluation basée sur l'observation de cinq dimensions du comportement de l'enfant

: l'expression, la mimique, les mouvements, la position, la relation avec l'environnement (cf Annexe

8). Ces cinq dimensions se traduisent par cinq items dans l'échelle. Ces cinq dimensions du

comportement de l'enfant sont cotées à l'aide d'une note allant de 0 à 3.

La note minimale est 0 correspondant à l'absence de signes de douleur, chaque item étant coté à 0.

La note maximale est 15 correspondant à la présence de tous les signes de douleurs, tous les items

étant cotés à 3.

Cette échelle est indépendante des événements fatigue, faim, anxiété, comme il a été précisé dans la

partie I.

Plusieurs évaluateurs cotent le comportement de l'enfant : le parent présent, le kinésithérapeute

effectuant les manœuvres, la personne filmant la séance à partir de l'enregistrement vidéo dans un

second temps ainsi qu'un expert à partir de l'enregistrement vidéo dans un second temps12. Quatre

évaluations sont ainsi susceptibles d'exister par séance.

11 Définition du Larousse Médical, édition 2001

12 L'expert est un kinésithérapeute d'un Service de Médecine Physique et de Réadaptation pour Enfants, ayant utilisé l'échelle Evendol en service post-opératoire, pour la pose de plâtre ou de traction lors de fracture (après formation par une infirmière ressource douleur). Cet expert utilise dans sa pratique les techniques de kinésithérapie respiratoire

Page 22 sur 59

Page 23: Efficacité de la distraction sur le score Evendol de ...

Cette échelle a été utilisée avant le soin (valeur au repos, en salle d'attente ou avant le soin dans les

bras du parent) et pendant le soin (valeur recueillie tout de suite après la fin de la séance). Il existe

au mieux deux valeurs Evendol par enfant et par évaluateur.

4. Critères de jugement Principal :

Score Evendol lors de la séance (cotation à partir de l'enregistrement vidéo par l'opérateur vidéo)

Secondaires :

Ce sont les caractéristiques du patient (sexe, âge), les caractéristiques du kinésithérapeute (sexe,

nombre total d'années de pratique, nombre d'années de pratique spécialisées en kinésithérapie

respiratoire, nombre d'années de pratique spécialisée en kinésithérapie pédiatrique), la durée de la

séance et le score en fonction de l'évaluateur (parent, kinésithérapeute opérateur du soin, évaluateur

vidéo, évaluateur expert).

5. Conception : 2 groupesGroupe intervention (12 individus)

L'intervention consiste en :

− explication de l'étude aux parents à leur entrée dans la pièce et recueil de leur accord pour

filmer la séance

− explications de la distraction et de ce que nous attendons d'eux (implication), mise en

marche de la caméra

− cotation à l'état de repos ou « avant » par le parent, le kinésithérapeute

− auscultation pour justifier le soin

− distraction pendant ce temps avec les parents13, le kinésithérapeute14 ou grâce à des supports

extérieurs15

− manœuvres de kinésithérapie respiratoire (distraction parent), pause puis reprise si besoin

− auscultation finale

− cotation à la mobilisation (ou «pendant») par le parent, par le kinésithérapeute (ressenti

douleur de l'enfant pendant la séance)

13 Bercement, chansons, paroles, caresses, jeu avec un objet, doudou

14 Paroles, chansons, petit objet style hochet, bâton de pluie à couleurs, doudou, odorat sollicitable avec l'odeur du doudou, ou un tissu imprégné de l'odeur d'un des parents

15 Mobile papillons, images visuelles ou télévisuelles, musique, bruit de soufflerie

Page 23 sur 59

Page 24: Efficacité de la distraction sur le score Evendol de ...

− conclusion et fin de l'interaction kinésithérapeute – parent : prise de rendez-vous, fin de la

séance.

Groupe Témoin (21 individus) :

Même déroulé sans la distraction. Il n'est pas donné de consigne ni au parent, ni au kinésithérapeute.

J'ai seulement recueilli le consentement de l'un et de l'autre au fait d'assister à la séance et au fait de

la filmer. Il est laissé libre cours à la réaction naturelle du parent, du kinésithérapeute.

Constitution des groupes :

Allocation dans l'un ou l'autre des groupes non aléatoire mais dépendante de l'accueil du

kinésithérapeute et de sa disponibilité envers mon étude.

Traitement des données :

L'analyse statistique a été effectuée avec le logiciel R pour faire les graphiques et construire les

modèles linéaires.

Conflit d'intérêt :

L'étudiante à l'origine de l'étude est aussi l'opérateur et l'évaluateur vidéo.

Précautions :

− Autorisation des kinésithérapeutes à filmer leur pratique (cf Annexe 10)

− Autorisation des parents à filmer leur enfant et participer à l'étude (cf Annexe 11)

− Pas de précaution à prendre au niveau éthique, le groupe témoin ayant le traitement habituel

et le groupe intervention recevant la distraction qui n'est pas jugée dangereuse ou délétère

pour le patient

B) Résultats

1. Calcul de la taille d'échantillon Le calcul de la taille de l'échantillon a été effectué une fois l'expérience menée, l'absence de

précédent dans la littérature rendant la projection impossible. En l'absence de taille d'effet clinique

minimale (minimal clinically important difference) dans le cas d'évaluation du comportement de

douleur de l'enfant grâce à l'échelle Evendol, je me suis finalement basée sur l'étude de validation

princeps (Fournier Charrière, 2009) afin de déterminer une taille d'effet minimale.

Ainsi on considérera que l'intervention est efficace si avec l'emploi de celle-ci le score Evendol

Page 24 sur 59

Page 25: Efficacité de la distraction sur le score Evendol de ...

passe sous le score de 4/15, une diminution de 4 points du score Evendol étant déjà considérée

comme une amélioration. Ceci fait référence à l'effet de l'antalgique sur le score Evendol, le score

diminuant de 3 points au repos et de 4 points à la mobilisation, avec prise de paracétamol seul. Je

fixe donc la taille d'effet minimale à 4 points.

Ceci écrit, nous pouvons a posteriori évaluer la puissance de l'étude.

Pour ce calcul l'estimation de l'écart-type a été basée sur les valeurs des écarts-types par groupe

(groupe Etude : 2.61 (12 individus) et groupe Témoin : 2.75 (21 individus)) : l'estimation de l'écart-

type est 2.68. Avec un effet clinique minimal de 4, un risque alpha de 5%, et une puissance de test à

80%, le nombre d'individu par groupe serait de 8,12 soit 8 (fonction power.t.test de R).

Ainsi le graphique n°1, basé sur un nombre d'individu par groupe de 16 individus (risque alpha 5%)

se rapprochant des tailles de groupe Etude et Témoin, montre que : « si une différence de 4 points

existe vraiment, alors nous avons 98% de chances de la voir ». De la même façon, si une différence

de 2 points existe, alors j'ai 50% de chances de la voir, ce qui reste une puissance de test correcte.

Graphique n° 1 : Calcul de la puissance du test en fonction de la taille d'effet recherchée entre le groupe Témoin et le groupe Etude

Page 25 sur 59

Page 26: Efficacité de la distraction sur le score Evendol de ...

2. Analyse descriptive

Graphique n°2 : Répartition des âges pour chaque groupe

Une analyse de variance permet d'affirmer que les deux groupes Témoin et Etude sont

homogènes d'un point de vue âge (moyenne groupe Etude : 11.63 , écart-type 4.91 et moyenne

groupe Témoin : 11.05 écart-type 5.46) comme le montre le graphique n°2.

Par ailleurs, une analyse de variance permet d'affirmer qu'il n'y a pas d'effet kinésithérapeute

significatif lorsque l'on prend en compte les scores Evendol (évaluateur Vidéo) en fonction des

kinésithérapeutes opérateurs (graphique n°3).

Graphique n°3 : Répartition des scores Evendol (note Vidéo) en fonction du kinésithérapeute

Page 26 sur 59

Page 27: Efficacité de la distraction sur le score Evendol de ...

3. Analyse des différences de notations entre évaluateursAu maximum, chaque séance a été évaluée par 4 évaluateurs : le parent, le kinésithérapeute,

l'évaluateur Vidéo, un expert à partir de l'enregistrement vidéo. J'ai choisi de prendre l'expert

comme référence de la meilleure utilisation d'Evendol.

Il existe 7 séances cotées par l'ensemble des évaluateurs. Sur le graphique 4, la droite bleu

représente la bissectrice y=x. La droite rouge représente la tendance (droite de régression linéaire)

et permet de montrer que les parent notent de façon corrélée positivement à l'évaluateur expert (voir

le graphique 4-F). De même, les kinésithérapeutes notent de façon corrélée à l'évaluateur expert

(voir graphique 4-E) en sous-estimant les notes extrêmes hautes. Le graphique 4-D montre que

parent et kinésithérapeutes cotent de façon corrélée sachant que les kinésithérapeutes sous-estiment

les notes extrêmes hautes par rapport au parent.

Enfin, les graphiques 4-A, 4-B, 4-C montrent une corrélation entre les évaluations de l'évaluateur

vidéo avec le parent, également le kinésithérapeute, et l'expert mais on note une tendance à la

sous-estimation des notes extrêmes hautes chez l'évaluateur vidéo par rapport à l'expert.

Ainsi, la note de l'évaluateur vidéo reste notre référence car c'est notre plus grande source de

données, mais il faut se souvenir que l'évaluateur vidéo sous-estime les notes élevées de façon

régulière. On peut se questionner sur l'interprétation de ce fait. Cette sous-estimation peut être

attribuable à une compensation d'une crainte de sur-noter les notes par défaut de neutralité.

Graphique n°4 : Analyse des différences de notation par comparaison des scores de 2 évaluateurs

Page 27 sur 59

Page 28: Efficacité de la distraction sur le score Evendol de ...

4. Comparaison du score pendant la séance au score avant la séanceCe graphique n°5 nous montre qu'il n'y a pas de lien entre la douleur pendant la séance et la douleur

avant la séance (la droite bleu représente la bissectrice y=x et a droite verte y=4 représente le seuil

de préconisation d'administration d'un antalgique). De plus, ce graphique nous permet de visualiser

que presque tous les scores Evendol pendant la séance sont supérieurs au seuil de prescription

d'antalgique et presque tous les individus ont un comportement de douleur augmenté pendant la

séance de kinésithérapie respiratoire par rapport à avant la séance.

Ceci nous permet de conclure que quelque soit le groupe, il y a un comportement de douleur

objectivé par l'échelle Evendol lors de la séance de kinésithérapie respiratoire.

Graphique n° 5 : Comparaison des notes avant et après séance de kinésithérapie respiratoire

5. Cas particulier du nourrisson E.Nous observons un cas particulier, le nourrisson nommé E., qui a été côté à 0 pendant la séance, par

tous les évaluateurs (parent, kinésithérapeute, évaluateur Vidéo, expert). Ce nourrisson est un cas

particulier pour plusieurs raisons : la position utilisée lors de la séance (assis sur les genoux du

kinésithérapeute et dos à lui), les techniques employées (augmentations du flux expiratoire

rythmées sur le balancement du genou du kinésithérapeute, clapping), durée de la séance (10

minutes). Ainsi ceci en fait un cas très différent des autres. Sans juger de l'efficacité de la séance en

comparaison aux autres, je choisis à présent d'étudier l'impact du groupe sur le score Evendol

évaluateur vidéo, sans cet individu E.

Page 28 sur 59

Page 29: Efficacité de la distraction sur le score Evendol de ...

6. Modèle d’analyse de la variance Un modèle d'analyse de la variance ajusté aux données permet de montrer qu'il n'y a pas d'effet et

pas d'interaction du groupe et du sexe de l'individu sur le score Evendol.

Le graphique n°6 nous montre qu'il n'y a pas d'effet significatif de l'intervention par rapport au

traitement habituel sur le score Evendol (probabilité critique = 0,4732). La comparaison de

moyenne donne la moyenne du groupe Etude à 7.58 (12 individus, écart-type = 2.61) et la moyenne

du groupe Témoin à 8.20 (20 individus, écart-type = 2.14).

Graphique n°6 : Répartition des notes pour chaque groupe

7. Analyse en prenant en compte la durée de la séanceUne comparaison de moyenne nous permet de montrer que les groupes Etude et Témoin ne sont

pas homogènes au niveau de la durée des séances. En effet, il existe une différence significative

de durée moyenne (probabilité critique = 0.000386) avec une durée moyenne de séance à 404

secondes pour le groupe Etude (écart-type = 104) et une durée moyenne de séance à 222 secondes

pour le groupe Témoin (écart-type = 82) comme le montre le graphique n° 7.

Page 29 sur 59

Page 30: Efficacité de la distraction sur le score Evendol de ...

Graphique n°7 : Répartition des durées de séance pour chaque groupe

Le modèle statistique (analyse de la covariance) nous montre qu'il n’y a pas d’effet significatif du

groupe ou de l’interaction groupe * durée (probabilités supérieures à 5%).

Par contre, le modèle statistique de la régression linéaire nous donne la pente de la droite rose

comme le montre le graphique n°8 : elle vaut -0.006972 et est significativement différente de zéro

(probabilité critique 0.031) donc quand la durée augmente d’une seconde, la note diminue de

0.00697 points, soit quand la durée augmente d’une minute, la note diminue de 0.42 points.

Graphique n° 8 : Variation du score Evendol en fonction de la durée de séance

Page 30 sur 59

Page 31: Efficacité de la distraction sur le score Evendol de ...

8. Analyse en prenant en compte l’âgeGraphique n°9 : Variation du score Evendol en fonction de l'âge

Le modèle statistique (analyse de la covariance) ajusté aux données montre qu'il n'y a pas d’effet du

groupe ni de l’interaction groupe*âge. Par contre, le modèle linéaire nous montre qu'il y a un effet

significative de l’âge sur la note (probabilité critique= 0.036). La pente (graphique n°9) vaut 0.165

donc quand l’âge augmente d’un mois, la note augmente en moyenne de 0.165 points.

C) Discussion

1. Analyse des biais

a) Biais de sélectionBiais au recrutement :

Si la population ciblée est la population des patients nourrissons atteints de bronchiolite et soumis à

séances par prescription médicale, il n'a pas été comptabilisé la quantité de pédiatres ou généralistes

prescripteurs des séances. Il faudrait préciser ce point pour être sûr d'avoir un recrutement

d'échantillon représentatif de l'ensemble des nourrissons atteints de bronchiolites à qui l'on prescrit

de la kinésithérapie respiratoire.

De plus, il avait été précisé dans les biais d'inclusion que les patients filmés le soient à leur première

séance de kinésithérapie respiratoire. Ceci s'est avéré irréalisable dans le temps imparti (de février à

mars), et dans la réalité du peu de cabinets participant à l'étude. Ainsi les patients recrutés en étaient

pour certains à leur 40ième séance de kinésithérapie respiratoire (depuis novembre 2013) le jour de la

Page 31 sur 59

Page 32: Efficacité de la distraction sur le score Evendol de ...

séance (mars 2014) en raison de rechutes. On peut donc voir ici un biais dans la mise en place d'une

relation thérapeutique basée sur la distraction, en rapport avec la mémoire du soin précédent que

peut avoir l'enfant.

De plus les échantillons des groupes ne sont pas homogènes car les traitements habituels de

kinésithérapie respiratoire, auxquels s'ajoute la distraction pour le groupe intervention, ne sont pas

les mêmes. En effet, la durée des manœuvres de kinésithérapie est variable, et les techniques

employées aussi. Il n'est pas possible d'en mesurer la différence d'efficacité, aucun critère

d'efficacité reconnu n'étant employé à la fin de la séance pour juger de l'efficacité de celle-ci.

Biais à la répartition :

L'allocation dans le groupe Témoin ou le groupe Intervention n'a pas été aléatoire. En effet, cette

répartition était dépendante de l'accueil du kinésithérapeute par rapport au thème et problématique

de mon étude. Je me suis adaptée à la « disponibilité » et à la capacité d'adaptation de chacun à ma

demande. Pour pallier ce biais dans une prochaine étude, il faudrait réaliser une répartition aléatoire.

Il paraît compliqué de réaliser cette expérimentation en double aveugle. En effet, si le nourrisson

peut être considéré en « aveugle » car il ne suspecte par que la distraction peut influencer son

comportement de douleur, il paraît difficile pour l'opérateur (le kinésithérapeute libéral) d'être en

« aveugle » face à l'intervention Distraction.

b) Biais de confusion Biais d'utilisation de technique et de durée de séance :

Il est possible que l'on confonde l'effet « utilisation d'une technique précise », avec l'effet

distraction. Tous les kinésithérapeutes « opérateurs » n'utilisent pas les mêmes techniques, pas les

mêmes positions (décubitus dorsal, décubitus latéral, position assise dos contre le kinésithérapeute)

et ne font pas des séances de même durée. Si des techniques sont communes à plusieurs opérateurs,

certaines ont probablement des conséquences différentes sur le comportement de douleur.

Confusion de lieu :

Le critère d'inclusion était un patient nourrisson en cabinet de ville. Je n'ai pas introduit le critère

d'accès au soin (commune rurale ou urbaine).

Pour considérer un potentiel effet de lieu, il serait judicieux dans une étude à plus grande échelle

d'avoir une étude multi-centrique où les «centres » seraient des cabinets libéraux différents.

On peut aussi considérer la confusion de lieu géographique au sein du territoire national. Les

Page 32 sur 59

Page 33: Efficacité de la distraction sur le score Evendol de ...

patients recrutés, étaient des patients du Grand Ouest soit Angers et Rennes.

Confusion de spécialisation :

Sur les sept kinésithérapeutes urbains, trois sont spécialisés en kinésithérapie pédiatrique (dont un

en kinésithérapie pédiatrique respiratoire), trois sont spécialisés en kinésithérapie respiratoire, et un

est généraliste. Les deux kinésithérapeutes de communes rurales sont généralistes.

On peut parler de spécialisation (pédiatrique, respiratoire), mais aussi d'expérience.

c) Biais d'évaluationL'échelle Evendol est un outil validé, mais pas pour l'utilisation précise d'évaluation du

comportement de douleur pendant des actes de kinésithérapie respiratoire (ni en pratique

ambulatoire libérale, ni en pratique hospitalière). Ceci peut introduire un biais d'évaluation, si cet

outil manquait de fiabilité ou de validité pour cette utilisation.

De plus, en tant qu'étudiante à l'origine de l'étude, je ne suis pas impartiale. Je n'aurai pas dû être

impliquée dans l'étude et donc pas à la cotation des vidéos des séances pour préserver l'objectivité

de l'étude. Pour pallier ce biais, j'ai sollicité un évaluateur extérieur pour deux heures de travail soit

la cotation de 11 séances d'enfants pour pouvoir évaluer la concordance de son évaluation, avec la

mienne. Pour une évaluation à plus grande échelle, il serait judicieux de rémunérer un évaluateur

expert de l'utilisation de l'échelle pour le tournage des films et les cotations des séquences.

d) Biais de réalisation On pourrait considérer ce biais pour les patients inclus dans le groupe Intervention, mais pour qui

les parents ne se sont pas impliqués dans la distraction, ou les patients pour lesquels le

kinésithérapeute a jugé que « la distraction ne marche pas ».

Il paraîtrait important de former les kinésithérapeutes inclus dans l'étude à la distraction pour qu'ils

soient compétents à distraire le patient et ainsi rentrer en contact avec lui avant la séance. En effet,

pour certains, le fait de s'adresser à l'enfant, de lui parler, est déjà de la distraction.

Il ne paraît pas possible de former les parents à la distraction car les parents ne sont pas

« atteignables » avant la séance. Ceci pose la question de la compétence ou non du parent à distraire

son enfant et à accepter cette mise en lien, sous l’œil d'autrui (le kinésithérapeute, l'opérateur vidéo

dans l'étude). De plus, cette implication les pousse à rester en contact avec leur enfant pendant ce

soin qu'ils ont parfois du mal à supporter.

Page 33 sur 59

Page 34: Efficacité de la distraction sur le score Evendol de ...

En effet, certains parents s'éloignent de l'enfant pendant le soin, coupent le contact physique, voir

visuel en se reculant. Je n'ai pas observé de parent sortant pour la séance mais certains expriment

clairement leur difficulté à supporter la séance. Certains kinésithérapeutes font part de l'observation

suivante : l'enfant ne se comporte pas de la même façon en présence du parent qui serait le plus

sensible (celui exprimant le plus son retrait et sa difficulté à supporter le moment, de manière

verbale et non-verbale). Ce parent indiqué le « plus sensible » par le kinésithérapeute pouvant être

le père ou la mère.

Un biais de réalisation est la compétence à l'utilisation de l'échelle Evendol. J'ai visualisé le DVD

de formation Evendol pour être capable de l'utiliser mais je n'avais jamais utilisé cette échelle avant

cette étude. Les kinésithérapeutes opérateurs de l'étude n'avaient jamais utilisé cette échelle et n'ont

pas été formés à son utilisation. De même pour les parents de patients.

Kinésithérapeutes opérateurs et parents ont eu la même explication quant à l'utilisation en quelques

minutes (description des items et de la cotation). Il pourrait être judicieux, pour une étude à plus

grande dimension, de former les kinésithérapeutes à l'utilisation de l'échelle, une fois le recrutement

de kinésithérapeutes effectué, en début de saison de bronchiolite par exemple.

Un autre biais de réalisation est la qualité des vidéos réalisées pour chaque séance. En effet, la

cotation Evendol implique de voir les traits du visage de l'enfant, ainsi que les mouvements de ses

membres. La qualité de la caméra utilisée et la technique de tournage du film ainsi que le placement

dans la pièce et par rapport à l'enfant n'ont pas toujours satisfait à ce second critère. Les zooms du

visage n'ont pas été homogènes pour chaque enfant, ceci a peut-être introduit un biais de jugement

pour la cotation.

Un autre biais de réalisation est qu'il est difficile de rester neutre derrière la caméra : en effet, c'était

la même personne qui présente le travail, explique l'échelle au kinésithérapeute et au parent puis

filme. Il est difficile de rester neutre vis à vis de l'enfant qui n'est alors pas dans les conditions

normales avec cette présence inhabituelle, « en plus » dans la pièce.

Il est à noter que lors d'une séance cotée, une jeune professionnelle a assisté à la séance et a

perfectionné sa pratique sur l'enfant en séance. Cela fait beaucoup de personnes présentes dans la

pièce et à rentrer en interaction.

Le temps passé avec les parents à leur expliquer le protocole crée un lien plus fort, susceptible

d'augmenter leur confiance, et par écho celui de leur enfant. Cet effet, autre que celui de la

Page 34 sur 59

Page 35: Efficacité de la distraction sur le score Evendol de ...

distraction, consistant à une mise en lien, pourrait être un équivalent d'un effet Hawthorne16. Il

faudrait veiller à équilibrer ce temps de présentation et paroles dans les deux groupes.

Par ailleurs, une kinésithérapeute intervient dans le groupe Témoin et le groupe Etude. Il est

possible que cette étude ait influencé en cours de route le comportement de cette kinésithérapeute.

Mais les enfants du groupe Etude qu'elle a pris en charge l'ont été après les enfants du groupe

Témoin (une semaine de décalage). De plus, c'est le parent qui est sollicité pour la distraction

pendant l'intervention (la kinésithérapeute peut distraire l'enfant pendant l’interrogatoire,

observation, auscultation).

Un biais de réalisation majeur est l'absence de vérification de la nécessite de faire une séance

(interrogatoire, auscultation) et l'absence de mesure d'efficacité de la séance de kinésithérapie

respiratoire. Je n'ai pas détaillé l'utilisation des techniques car rien ne permet de juger de la

meilleure efficacité de l'une par rapport à l'autre en l'absence de critères d'efficacité utilisés (en

dehors des recommandations de la Conférence de consensus).

Seul deux kinésithérapeutes utilisent l'auscultation avant et après la séance pour juger de l'efficacité

du désencombrement, de la persistance de l'encombrement et de la pertinence à prescrire une

nouvelle séance. La maîtrise de l'auscultation que requiert sa possible qualité diagnostic est

discutable, mais cela semble un des seuls critères d'évaluation objectifs de l'encombrement en plus

de l'utilisation d'un score de sévérité clinique (par exemple score de Wang) ou un score d'évaluation

de l'encombrement des voies aériennes (score SEVA17).

2. Limites du travail

a) Revue de littérature Ce travail manque de puissance par manque de temps disponible et de recul pour effectuer une

revue de littérature exhaustive, se procurer les articles et juger de la pertinence en terme de

méthodologie puis de la puissance en terme de taille d'effet, de ceux-ci.

Ce sujet requiert en effet de s'approprier le corpus de la littérature scientifique sur les thèmes de la

douleur de l'enfant, de la mémoire de la douleur, des méthodes non médicamenteuses destinées à

gérer cette douleur (la distraction en particulier), de la kinésithérapie appliquée à la bronchiolite.

16 « L'effet Hawthorne : la modification des comportements naturels de sujets d’étude en raison de leur participation à cette dernière peut entraîner une surévaluation des effets du traitement, en particulier dans le groupe contrôle. » (Kleist, 2006)

17 SEVA : Score d'évaluation de l'Encombrement des Voies Aériennes

Page 35 sur 59

Page 36: Efficacité de la distraction sur le score Evendol de ...

b) Protocole Il aurait fallu recueillir l'autorisation parentale des deux parents à filmer leur enfant (droit à l'image

de leur enfant, utilisation des enregistrements) notamment en cas de parents séparés ou divorcés.

Dans le 1er cabinet où j'étais en stage, les parents étaient prévenus par affichage sur la porte d'entrée

de ma présence en tant que stagiaire et de ma potentielle sollicitation pour rentrer dans le cadre de

cette étude. Il leur était demandé de m'offrir un bon accueil. Je pense que prévenir les parents, avant

leur entrée dans la pièce pour la séance de kinésithérapie respiratoire, joue sur leur acceptation à

entrer dans l'expérience.

Il aurait fallu être plus rigoureux sur le recueil d'informations sur l'enfant : prématurité, séjour à

l'hôpital (si oui, combien de temps), détresse respiratoire à la naissance, intubation, autres

expériences douloureuses dans le passé, premier épisode de bronchiolite ou autres dans le passé.

Quant aux apports et risques des conclusions d'une telle étude pour la profession, cela demande à

réfléchir à comment présenter l'étude aux kinésithérapeutes, ainsi qu'aux parents pour respecter le

lien de confiance parent-kinésithérapeute.

c) Réalisation Il aurait convenu de relever le score Evendol après la séance, ce qui n'a pas été fait par souci de ne

pas rallonger le temps de séance (notons que pour la majorité le retour était identique au score au

repos). Je pense qu'il faudrait creuser ce score après séance, en observant l'enfant dès la fin des

manœuvres jusqu'au départ du cabinet. Même si le score Evendol est indépendant de la fatigue, il

pourrait être judicieux de coter une potentielle fatigue.

Il aurait été intéressant, pour compléter l'exploration de la littérature, d'aller observer en situation la

distraction et les autres techniques mises en œuvre par les infirmières spécialisée dans le traitement

de la douleur auprès d'enfants soumis à des actes de soins douloureux.

3. Forces du travail

Une des forces fut de rencontrer d'autres professionnels de la santé qui s'intéressent au thème de la

douleur, disponibles, serviables, communiquant leur savoir et l'information .

Ce travail ouvre une piste de réflexion autour de la relation enfant-kinésithérapeute, à explorer pour

une meilleure présence, un meilleur lien dans des soins générant de la gêne, à défaut d'être

potentiellement douloureux (étirements, postures, kinésithérapie respiratoire...). Ceci invite à se

rapprocher des infirmières douleurs pour s'enrichir de leur pratique (distraction, hypnose, ... ).

Page 36 sur 59

Page 37: Efficacité de la distraction sur le score Evendol de ...

Ceci ouvre également une piste quant au travail de la relation kinésithérapeute-parent et invite à la

prise en compte du parent tel qu'il est au moment de la séance (anxieux, détendu, en totale

confiance vis à vis du kinésithérapeute, en retrait, présent, mutique...). Dans une autre étude, il

serait utile de recueillir l'effet sur le parent (son vécu) de la distraction. Ceci interroge également sur

la relation kinésithérapeute/parent, sur le moment le plus judicieux pour les explications au parent.

Ainsi il me semble important, et la distraction y contribue, de rester centrer sur l'enfant lors du soin.

Page 37 sur 59

Page 38: Efficacité de la distraction sur le score Evendol de ...

IV. Conclusion« En quoi la distraction influence-t-elle la douleur d'un nourrisson atteint de bronchiolite lors d'une

séance de kinésithérapie respiratoire de désencombrement en cabinet de ville ? ». Le développement

de l'étude a permis de répondre en partie à cette problématique, malgré les biais importants de

l'étude. Ainsi, l'étude a montré que les séances de kinésithérapie respiratoire observées étaient

génératrices de douleur pour les enfants. L'étude n'a pas permis de montrer l'apport de la distraction

comme technique adjuvante à la prise en charge de l'enfant, pour réduire la douleur évaluée par le

score Evendol. L'étude a permis d'observer que les attitudes des parents étaient variables auprès de

l'enfant et que tous ne s'impliquaient pas à la sollicitation qui leur était faite de distraire leur enfant.

L'intérêt scientifique réside dans le fait de soumettre à l'objectivation par l'expérience, des faits

constatés dans les cabinets libéraux et de chercher à objectiver quelques idées reçues. En effet, pour

les enfants de cette étude, il n'est pas possible de dire que «la kinésithérapie respiratoire ne fait pas

mal». Ce travail permet de mettre l'accent sur la nécessité d'objectiver par des échelles validées la

douleur ressentie par le patient, pour la détecter, la quantifier, la suivre dans le temps et la prévenir.

Je suis par ailleurs satisfaite d'avoir pu me confronter à la difficulté de conception, de mise en place

et d'organisation d'un essai clinique sur le terrain de la pratique libérale (recrutement et présentation

de l'étude aux kinésithérapeutes, intégration de l'étude dans le temps de séance).

Une piste de réflexion future peut être de refaire cette étude à plus grande échelle en précisant le

recrutement des kinésithérapeutes, en analysant les pratiques kinésithérapiques utilisées voir en les

homogénéisant pour ne tester que l'effet distraction et un éventuel effet kinésithérapeute. Les

kinésithérapeutes et parents pourraient être formés à la distraction.

Cette étude m'a permis de me former à l'utilisation de l'échelle Evendol et d'être convaincue de

l'intérêt d'utiliser une échelle validée pour objectiver la douleur d'un patient, et sortir de la zone

d'inconfort du kinésithérapeute (celle du doute d'interprétation entre inconfort et douleur). De plus,

cette étude me sensibilise sur l'intérêt d'étendre un domaine de validation d'une échelle à d'autres

situations.

Cette étude éveille aussi mon envie d'intégrer les parents aux soins, via la distraction comme ici

présentée, mais aussi en prenant en compte les stratégies de chaque parent et la particularité de

chaque relation parent-enfant.

Page 38 sur 59

Page 39: Efficacité de la distraction sur le score Evendol de ...

V. Bibliographie

Alibeu, J-P., 2009. Réorganisation structurale et fonctionnelle du système nervaux central pendant

la période néonatale : un enjeu majeur du développement de la nociception. Douleurs Evaluation –

Diagnostic – Traitement, 10, pp. 14-17.

André-Vert, J., et al., 2006. Symptômes avant et après kinésithérapie respiratoire : étude prospective

auprès de 697 nourrissons du Réseau Kinésithérapie Bronchiolite Essonne. Kinésithérapie La

Revue, 50, pp. 25-34.

Blouin, P et al., 2011. Evaluation de la douleur par les enfants, les parents, les soignants et les

médecins lors des ponctions lombaires et myélogrammes : concordances ou discordances ?.

Douleurs Evaluation – Diagnostic – Traitement, 12, pp. 82-89

Bourrillon, Antoine et Benoist, Grégoire, 2009. Pédiatrie connaissances et pratique : douleur chez

l'enfant. 4e éd. Paris : Elsevier-Masson

Cahana, A. et Jones, D., 2007. La neurobiologie de la chronicisation de la douleur chez l'enfant : la

mémoire de la douleur et la douleur de la mémoire. Annales françaises d'anesthésie et de

réanimation, 26, pp. 540-545.

Chambers, C., et al., 2009. Psychological interventions for reducing pain and distress during routine

childhood immunizations : a systematic review. Clinical therapeutics, 31 (supplément B), pp. 77-

103.

Chanelière, C. et al., 2006. Fractures costales au cours des bronchiolites aiguës virales : à propos de

2 cas. Archives de pédiatrie, 13, pp. 1410-1412.

Chapuis, A. et al., 2010. La kinésithérapie respiratoire ambulatoire du nourrisson est-elle

pourvoyeuse de traumatisme thoracique ?. Kinésithérapie La Revue, 108, pp. 48-54.

Code de la santé public. Article L 1110-5. Disponible sur internet :

<http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do;jsessionid=6F78BA6BA6473D2E369AF0BC

Page 39 sur 59

Page 40: Efficacité de la distraction sur le score Evendol de ...

8DD6DE60.tpdjo14v_2?

idArticle=LEGIARTI000006685748&cidTexte=LEGITEXT000006072665&dateTexte=20121005>

(Consulté le 24 avril 2014).

Comité d'organisation de pédiatres (Aujard et al.), 2009. Journées Parisiennes de Pédiatrie.

L'échelle Evendol, une échelle comportementale de douleur pour l'enfant de moins de 7 ans aux

urgences pédiatriques. Paris, 10 et 11 octobre 2009. Paris : éditeur manquant. Disponible sur

internet : <http://www.jppediatrie.com/pdf/livre-2009/Article36_FournierCharriere.pdf>. (Consulté

le 19 avril 2014).

Comité d'organisation de pédiatres (Aujard et al.), 2009. Journées Parisiennes de Pédiatrie.

Efficacité de la kinésitthérapie respiratoire avec augmentation du flux expiratoire dans la prise en

charge de la première bronchiolite aiguë du nourrisson hospitalisé : essai multicentrique randomisé

et contrôlé en double insu. Paris, 10 et 11 octobre 2009. Paris : éditeur manquant. Disponible sur

internet : <http://www.jppediatrie.com/pdf/livre-2009/Article12_Gajdos.pdf>. Consulté le 24 avril

2014).

Corrard, F., et al., 2013. Bronchiolite et prise alimentaire des dernières 24 h : un outil de dépistage

de l'hypoxie. Archives de pédiatrie, 20, pp. 700-706.

Dame-Sghaier, Hélène, 2012. Validation d'Evendol, une échelle comportementale de douleur pour

l'enfant de moins de 8 ans, en post opératoire. Thèse pour le doctorat en médecine. Faculté mixte de

médecine et de pharmacie de Rouen.

Dutt-Gupta, J. et al., 2007. Effect of communication on pain during intravenous cannulation : a

randomized controlled trial. British Jounral of anaesthesia, 99 (6), pp. 871-875.

Gajdos, V., et al., 2010. Effectiveness of chest physiotherapy in infants hospitalized with acute

bronchiolitis : amulticenter, randomized, controlled trial. PloS Medicine, 7 (9), pp. 1-12.

Gajdos, Vincent, 2010. Prise en charge de la bronchiolite aiguë du nourrisson : évaluation des

pratiques. Thèse en vue de l'obtention du grade de Docteur de l'université Paris XI (Spécialité :

Santé publique, option : recherche clinique). Université Parix XI, Faculté de médecine Paris-Sud.

Page 40 sur 59

Page 41: Efficacité de la distraction sur le score Evendol de ...

Giraudeau, Pauline, 2013. Enquête sur la part de la douleur et de l’inconfort du nourrisson atteint de

bronchiolite dans l’examen masso-kinésithérapique : des données de la littérature à la pratique en

cabinet libéral. Mémoire en vue de l'obtention du diplôme d'Etat de masseur-kinésithérapeute.

Institut Régional de Formation aux Métiers de la Rééducation et Réadaptation des Pays de la Loire.

Groupe Evendol (Fournier-Charrière Elisabeth et al.). Evaluation Enfant Douleur, Evendol,

Formation à l'évaluation de la douleur de l'enfant. 2009 [DVD]. s.l. : Sparadrap (diffuseur) / Zid et

Zen communication (réalisation)

HAS (Haute autorité de santé), 2008. Douleur chronique : reconnaître le syndrome douloureux

chronique, l'évaluer et orienter le patient. Saint-Denis La Plaine : HAS (Haute autorité de santé).

Disponible sur Internet : <http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2009-

01/douleur_chronique_argumentaire.pdf> (Consulté le 19 avril 2014).

HAS (Haute autorité de santé), 2000. Evaluation et stratégies de prise en charge de la douleur

aiguë en ambulatoire chez l'enfant de 1 mois à 15 ans. Saint-Denis La Plaine : HAS (Haute autorité

de santé). Disponible sur Internet : <http://www.has-

sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/doulenfrap2.pdf> (Consulté le 19 avril 2014).

Helgadóttir, HL., Wilson, ME., 2013. A randomized controlled trial of the effectiveness of educating

parents about distraction to decrease postoperative pain in children at home after tonsillectomy.

Pain Management Nursing, numéro volume manquant, pp. 1-9.

Inserm, s.d. La douleur. Institut national de la santé et de la recherche médicale [en ligne].

Disponible sur internet : <http://www.inserm.fr/thematiques/neurosciences-sciences-cognitives-

neurologie-psychiatrie/dossiers-d-information/la-douleur> (Consulté le 19 avril 2014)

Kleist, Peter, 2006. Quatre effets, phénomènes et paradoxes de la médecine. Leur signification et

leurs racines historiques. Forum Med Suisse, 6, pp. 1023-1027. Disponible sur internet :

<http://www.medicalforum.ch/docs/smf/archiv/fr/2006/2006-46/2006-46-194.pdf> (Consulté le 20

avril 2014).

Kouchner, Gérard (Directeur de publication), année de mise à jour de la page non communiquée.

Spécialités: infectiologie-pédiatrie-pneumologie, Bronchiolites : le réseau Ile-de-France va évaluer

Page 41 sur 59

Page 42: Efficacité de la distraction sur le score Evendol de ...

les effets de la kiné respiratoire. Le quotidien du médecin [en ligne]. Disponible sur internet :

<http://www.lequotidiendumedecin.fr/specialites/infectiologie-pediatrie-pneumologie/bronchiolites-

le-reseau-ile-de-france-va-evaluer-les> (Consulté le 23 avril 2014).

Lang, Elvira, et al., 2005. Can words hurt ? Patient-provider interactions during invasive

procedures. Pain, 114, pp. 303-309.

Ministère de la santé et des solidarités, 2006. Circulaire DHOS/E1/DGS/SD1B/SD1C/SD4A n°

2006-90 du 2 mars 2006. Bulletin officiel du ministère chargé de la santé, n° 2006 (4), pp. 25-34.

Disponible sur internet : <http://www.sante.gouv.fr/fichiers/bo/2006/06-04/a0040012.htm>

(Consulté le 24 avril 2014).

Ministère du travail et des affaires sociales, 1996. Décret n°96-879 du 8 octobre 1996 relatif aux

actes professionnels et à l'exercice de la profession de masseur-kinésithérapeute. Journal officiel,

n°236, 9 octobre 1996, page 14802 (version initiale). Disponible sur internet (version abrogée du 8

août 2004) :

<http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=883D292E2C4987D99390353DB35C1E8

4.tpdjo14v_2?cidTexte=JORFTEXT000000195448&dateTexte=20040807> (Consulté le 19 avril

2014).

Moon, E., et al., 2011. « He says, she says » : a comparison of father's and mother's verbal behavior

during child cold pressor pain. The journal of pain, 12 (11). pp. 1174-1181.

Pediadol, 2013. Journées Pédiadol : « La douleur de l'enfant. Quelles réponses ? ». Empathie et

douleur : la perception de la douleur d'autrui. Danziger N. Paris, 2 au 4 décembre 2013.

Pediadol, 2012. FLACC (Face Legs Activity Cry Consolability). Pediadol, la douleur de l'enfant

[en ligne]. Disponible sur Internet : <http://www.pediadol.org/FLACC-Face-Legs-Activity-

Cry,917.html> (Consulté le 22 avril 2014).

Pediadol, 2011. Journées Pédiadol : « La douleur de l'enfant. Quelles réponses ? ». Etude

prospective de validité de l'échelle comportementale de douleur EVENDOL en situation pré-

hospitalière. Fournier-Charrière E. et al. Paris, 8 et 9 décembre 2011. Paris : Pediadol.

Page 42 sur 59

Page 43: Efficacité de la distraction sur le score Evendol de ...

Pediadol, 2007. Journées Pédiadol : « La douleur de l'enfant. Quelles réponses ? ». Dynamique de

changement dans une équipe de kinésithérapeutes : douleur et kinésithérapie respiratoire. Tatin V.

et al. Paris, 7 décembre 2007. Paris : Pediadol.

Postiaux, Guy, 2003. Kinésithérapie respiratoire de l'enfant : les techniques de soins guidées par

l'auscultation pulmonaire. 3e éd. Bruxelles : De Boeck Université

Proffit, Mathilde, 2014. La douleur de l'enfant : comment le masseur-kinésithérapeute peut-il

évaluer la douleur de l'enfant de moins de six ans. Mémoire en vue de l'obtention du diplôme d'Etat

de masseur-kinésithérapeute. Institut de formation en masso-kinésithérapie de Dijon.

R Core Team, 2013. R: A language and environment for statistical computing. Vienne : R

Foundation for Statistical Computing. Disponible sur internet : <http://www.r-project.org/>

(Consulté le 23 avril 2014).

Réseau Sécurité Naissance-Naïtre ensemble Pays de la Loire, 2008. Douleur et inconfort du

nouveau-né hospitalisé. s.l. pour l'édition : sans éditeur précisé. Disponible sur internet :

<http://www.reseau-naissance.fr/data/mediashare/pv/lay6gjk9dikvlw63k933lhv449l9lz-org.pdf>

(Consulté le 20 avril 2014).

Roqué i Figuls, M., et al., 2012. Chest physiotherapy for acute bronchiolitis in paediatric patients

between 0 to 24 monts old (Review). The Cochrane Library, issue 2, 36 p.

Schechter, N. L., et al., 2007. Pain reduction during pediatric immunizations : evidence-based

review and recommendations. Pediatrics, 119 (5), pp. 1184-1198.

Société Canadienne de Pédiatrie, 2008. Le contrôle des infections au cabinet du pédiatre.

Paediatrics Child Health, 13 (5), pp. 422-435. Disponible sur internet :

<http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2532884/pdf/pch13422.pdf> (Consulté le 20 avril

2014).

Stagnara, J., et al., 2001. Prise en charge de la bronchiolite du nourrisson. Texte des

recommandations. Texte long. Archives de pédiatrie, 8 (supplément 1), pp. 11-23.

Page 43 sur 59

Page 44: Efficacité de la distraction sur le score Evendol de ...

Thibault, Pascale, 2012. Douleur de l'enfant, utiliser les mots justes. Soins pédiatrie-Puériculture,

266, pp. 33-35.

Ullan, Ana, et al., 2014. The effect of a program to promote play to reduce children's post-surgical

pain : with plush toys, it hurts less. Pain Management Nursing, 15 (1), pp. 273-282.

Verstraete, M., et al., 2014. Prise en charge de la bronchiolite aiguë du nourrisson de moins de 1 an :

actualisation et consensus médical au sein des hôpitaux universitaires du Grand Ouest (HUGO).

Archives de pédiatrie, 21, pp. 53-62.

Walker, L., et al., 2006. Parent attention versus distraction : impact on symptom complaints by

children with and without chronic functional abdominal pain. Pain, 122, pp. 43-52.

Wood, C., 2007. Prise en charge de la douleur aiguë de l'enfant. Médecine palliative, 6, pp. 35-45.

Zhou, H. & Roberts, P. & Horgan, L., 2008. Association between self-report pain ratings of child

and parent, child and nurse and parent and nurse dyads : meta-analysis. Journal of Advanced

Nursing, 63(4), pp. 334-342.

Page 44 sur 59

Page 45: Efficacité de la distraction sur le score Evendol de ...

VI.Annexes

Annexe 1 : Recherche bibliographique

Annexe 2 : Fiche de lecture 1

Annexe 3 : Fiche de lecture 2

Annexe 4 : Fiche de lecture 3

Annexe 5 : Caractéristiques des groupes Etude et Témoin

Annexe 6 : Caractéristiques des kinésithérapeutes

Annexe 7 : Techniques employées par les kinésithérapeutes

Annexe 8 : Echelle Evendol

Annexe 9 : Questionnaire envoyé aux kinésithérapeutes

Annexe 10 : Autorisation de filmer pour les kinésithérapeutes

Annexe 11 : Autorisation de filmer pour les parents

Annexe 12 : Jeux utilisés pour l'intervention « distraction » du groupe Etude

Page 45 sur 59

Page 46: Efficacité de la distraction sur le score Evendol de ...

Annexe 1 : Recherche bibliographique

Bases de données consultées :PedroPumedCochraneSociété Française de PhysiothérapieScience Directe

Littérature grise :Base de données IfpekKinedoc (http://kinedoc.org/)Google scholar

Problématique :En quoi la distraction influence-t-elle la douleur d'un nourrisson atteint de bronchiolite lors d'une séance de kinésithérapie respiratoire de désencombrement en cabinet de ville ?

Mots clefs :

Français Anglais 1 Anglais 2douleur pain

enfant child

pédiatrie paediatrics (GB) pediatrics (USA)

inconfort discomfort

nourrisson infant

distraction distraction to entertain / to amuse

kinésithérapie respiratoire chest physiotherapy respiratory therapy

recommandations gold standard recommendation

bronchiolite bronchiolitis

représentation representation

évaluation assessment

croyances faiths beliefs

prémédication premedication

bronchiolite bronchiolitis

fractures costales rib fractures

peur fear

anxiété anxiety

gestion de la douleur management of pain

evendol evendol

Page 46 sur 59

Page 47: Efficacité de la distraction sur le score Evendol de ...

Annexe 2 : Fiche de lecture 1

Référence GAJDOS Vincent, et al.. Effectiveness of chest physiotherapy in infants hopitalized with acute bronchiolitis : a multicenter, randomized, controlled trial. PloS Medicine, 2010, 7 (9), pp. 1-12

Localisation Doi : 10.1371/journal.pmed.1000345

Informations sur l'auteur

Vincent Gajdos est pédiatre, praticien contractuel à l'hôpital Béclère à Clamart. Ses domaines d'expertise sont : la pédiatrie, l'épidémiologie, la santé publique, la recherche publique. Il a effectué une thèse en santé publique sur la prise en charge aiguë de la bronchiolite du nourrisson en 2010. Il est habilité à diriger des recherches en statistique et santé. Il appartient à l'équipe dirigée par Jean Bouyer de l'Inserm (Reproduction – Développement de l'Enfant).

Sujet traité Le sujet traité est l'efficacité du traitement kinésithérapique appliqué en cas de bronchiolite aiguë pour des enfants pris en charge en milieu hospitalier. Les techniques de kinésithérapie respiratoire recommandées en France dont l'augmentation du flux expiratoire (AFE) et la toux provoquée (TP).

Résumé sélectif Cet essai contrôlé multicentrique, randomisé a rassemblé 500 enfants âgés de 15 jours à 2 ans admis dans 7 hôpitaux français pour un premier épisode de bronchiolite aiguë. Dans cet essai, les parents, les soignants, les évaluateurs étaient aveugles. Les kinésithérapeutes et les enfants étaient eux avertis du traitement. Le kinésithérapeute opérateur n'était pas impliqué dans l'évaluation et les enfants considérés suffisamment jeunes pour que leur connaissance du traitement ne biaise pas les résultats. Le groupe intervention a reçu le traitement AFE et TP tandis que le groupe contrôle a reçu une aspiration nasale. Trois fois par jour par un kinésithérapeute travaillant seul dans une pièce avec des vitres opaques. Le critère de jugement principal est le temps de récupération. Les enfants sont considérés avoir récupéré s'ils n'avaient pas d'oxygène ou montrent des signes d'amélioration pulmonaire pendant 8 heures et avaient ingéré plus que les 2/3 de leur alimentation du jour. La différence de temps de récupération entre les deux groupes n'est pas statistiquement significative (2.31 jours pour récupérer dans le groupe contrôle contre 2.02 jours dans le groupe intervention). Des critères de jugement secondaires ont été enregistrés tels que : admission en soins intensifs, aide respiratoire, traitement antibiotique, et perception parentale du confort de leur enfant. Il n'y a pas de différence significative entre les deux groupes pour ces critères secondaires bien que les parents ont rapporté que le traitement AFE plus TP était plus difficile à supporter pour leur enfant que l'aspiration nasale qui elle ne diminuait pas leur confort global. Ainsi le traitement augmentation du flux expiratoire et toux provoquée n'a pas d'effet significatif sur le temps de récupération d'une grande population d'enfants. Donc, aucun des résultats actuellement disponible ne soutient le recours habituel à la kinésithérapie respiratoire auprès des enfants admis à l'hôpital pour une bronchiolite sévère.

Définition /

Citation /

Mots-clefs Augmentation du flux expiratoire (AFE), toux provoquée (TP), bronchiolite aiguë, premier épisode , hospitalisation

Piste de lecture complémentaires

- SIGN (2006) Bronchiolitis in children : a national clinical guideline. Available : http://www.sign.ac.uk/pdf/sign91.pdf- Perrotta C, Ortiz Z, Roque M (2007) Chest physiotherapy for acute bronchiolitis in paediatrics patient between 0 and 24 months old. Cochrane Database Syst Rev. CD 004873- Beauvois E (2001) rôle of respiratory therapy in the treatment acute bronchiolitis in infants. Arch Pediatr 8 suppl 1 ; 128S-131S

Commentaire Cette étude se base sur une bibliographie assez ancienne ou peu fournie en études spécifiques concernant les techniques kinésithérapiques. Cette étude a alimenté la polémique française sur la kinésithérapie respiratoire en cas de bronchiolite. Il faut noter que cette étude concerne une population hospitalière. Ses résultats ne sont pas extensibles aux populations ambulatoires. Cette étude est utile par sa rigueur scientifique et son inscription dans l'evidence based medicine. Il est à souhaiter que de telles études puissent être menées auprès des populations ambulatoires.

Page 47 sur 59

Page 48: Efficacité de la distraction sur le score Evendol de ...

Annexe 3 : Fiche de lecture 2

Référence FOURNIER-CHARRIERE Elisabeth et al. EVENDOL, a new behavioral pain scale for children ages 0 to 7 years in the emergency department: design and validation. Pain, 2012, 153(8), pp.1573-82.

Localisation Pub-med : doi: 10.1016/j.pain.2012.02.024

Informations sur l'auteur

Elisabeth Fournier-Charrière est un pédiatre spécialiste de la douleur au centre d'étude et de traitement de la douleur de l'adulte et de l'enfant de l'hôpital du Kremlin Bicêtre. Elle a créé Evendol (Echelle d'EValuation ENfant DOuLeur) avec une équipe inter-hospitalière. Elle forme les soignants à l'évaluation de la douleur.

Sujet traité Protocole de validation d'Evendol, échelle d'hétéro-évaluation de la douleur de l'enfant âgé de 0 à 7 ans aux urgences pédiatriques.

Résumé sélectif Evendol est destiné à l'évaluation de la douleur de l'enfant de la naissance à l'âge de 7 ans au service d'urgences. Evendol évalue tout type de douleur (aiguë, prolongée). La validation de cette échelle a fait l'objet d'un essai inter-hospitalier auprès de 291 enfants. Le but est d'évaluer la douleur à l'arrivée, en dehors de tout soin, afin de déterminer si l'enfant a besoin d'emblée d'un antalgique. Le score est compris entre 0 et 15. Cinq items comportementaux simples sont cotés (expression vocale ou verbale, mimique, mouvements, positions, relation avec l'environnement). Pour chaque item, quatre cotations sont possibles tenant à la fois compte de l'intensité et de la permanence du signe pendant le temps d'observation (0=signe absent, 1=signe faible ou passager, 2=signe moyen ou environ la moitié du temps, 3=signe fort ou quasi permanent). Deux temps d'observation sont nécessaires : à l'arrivée de l'enfant, à « distance » en dehors de tout soin ou approche anxyogène, et lors de l'examen ou de la mobilisation de la zone présumée douloureuse. Le seuil de prescription d'antalgique est fixé à 4/15. Cette échelle est spécifique : le choix des items permet d'observer une augmentation du score avec l'intensité de la douleur qu'il s'agisse d'une douleur aiguë ou d'une douleur prolongée avec atonie psychomotrice. Il existe une excellent corrélation entre les différents cotateurs. L'échelle sensible, valide, et a fait preuve de sa fidélité. Les critères de validité discriminante sont excellents car Evendol permet de discriminer entre peur et douleur et n'est pas ou peu sensible à d'autres évènements comme la fièvre, la fatigue et la faim. Enfin Evendol est facile d'utilisation par toutes les infirmières même novices. Evendol est proposée aux urgences pédiatriques mais aussi dans d'autres situations (médicales, post-opératoires, pré-hospitalières). Evendol est téléchargable (www.pediadol.org).

Définition /

Citation /

Mots-clefs Douleur aiguë, douleur prolongée, enfant, urgence, hétéro-évaluation, cotation du comportement de douleur

Piste de lecture complémentaires

DVD de formation : Groupe Evendol (Fournier-Charrière Elisabeth et al.). Evaluation Enfant Douleur, Evendol, Formation à l'évaluation de la douleur de l'enfant. 2009 [DVD]. s.l. : Sparadrap (diffuseur) / Zid et Zen communication (réalisation)

Commentaire Ce document est la base de la construction d'une échelle qui a été traduite en langue anglaise, en langue espagnole. Ses domaines de validité sont en cours d'extension : validation pour l'utilisation en post-opératoire, de plus une équipe travaille sur la pertinence pour la mesure de la douleur d'un soin, et deux autres équipes travaillent sur l'intérêt d'Evendol pour mesurer la douleur du nouveau-né à terme à la maternité. C'est un outil facile d'appropriation pour le kinésithérapeute après visionnage du DVD de formation.

Page 48 sur 59

Page 49: Efficacité de la distraction sur le score Evendol de ...

Annexe 4 : Fiche de lecture 3Référence WALKER Lynn, et al.. Parent attention versus ditraction : impact on symptom complaints by

children with and without chronic functionnal abdominal pain. Pain, 2006, 122, pp. 43-52

Localisation Doi : 10.1016/j.pain.2005.12.020

Informations sur l'auteur

Lynn Walker travaille au Vanderbilt University Center au département médecine de l'adolescent et science du comportement à Nashville, TN, Etats-Unis. Elle est professeur en pédiatrie. Par sa recherche, Lynn Walker souhaite comprendre les processus bio-psycho-sociaux associés avec le comportement de maladie de l'enfant (c'est à dire leurs symptômes somatiques, leurs désagréments fonctionnels, et l'utilisation des services de santé). Sa recherche est particulièrement concernée par les enfants qui développent un comportement de maladie vaste qui apparaît être disproportionné par rapport aux conclusions médicales. Ces enfants pourraient être prisonniers dans un cercle sans fin qui inclus des réactions physiologiques au stress, un manque de contrôle perceptible (à la fois en relation aux stresseurs extérieurs et à leurs propres symptômes physiques), et leur façon passive de faire face à la maladie (coping). Un comportement protecteur de la part des membres de la famille pourraient, sans intention de le faire, favoriser cette perception de l'enfant de manque de contrôle, de « coping » passif, et ce retrait des activités normales de l'enfance. Les enfants avec des douleurs abdominales récurrentes et leurs familles ont servis de prototype pour cette recherche.

Sujet traité L'objet de cette étude est d'évaluer l'impact de l'attention parentale et de la distraction sur les plaintes symptomatiques chez des enfants avec et sans douleur abdominale fonctionnelle chronique.

Résumé sélectif Dans cet essai une tâche de provocation d'un symptome de charge d'eau a été utilisé pour induire un inconfort viscéral chez des enfants avec douleur abdominale (104 enfants) et sans douleur abdominale (119 enfants) âgés de 8 à 16 ans. Les parents étaient attribués au hasard et entrainés à interagir avec leur enfant selon l'une de ces trois conditions : attention, distraction ou pas d'instruction. Les plaintes symptomatiques des enfants et les réponses des parents ont été enregistrées et codées. Les enfants ont rempli une mesure des symptomes gastro-intestinaux eux-même avant et après avoir intéragi avec leurs parents. Les perceptions de leur interaction ont été évalués à la fois par l'enfant et par les parents. En comparaison avec le groupe « sans intruction donnée aux parents », les plaintes des patients douloureux et des patients sains ont presque doublé dans le groupe « consigne d'attention » et ont été réduit de moitié dans le groupe « consigne de distraction ». L'effet de l'attention sur les plaintes symptomatiques était plus grand pour les patients douloureux féminins que pour les les patients masculins ou que pour les enfants non-douloureux. Les résultats des symptomes gastro-intestinaux reportés par les enfants eux-mêmes étaient similaires aux plaintes symptomatiques enregistrées. A la fois les patients douloureux et les patients sains du groupe « consigne de distraction » ont évalué que leur parent les ont fait se sentir mieux, en comparaison à la « consigne d'attention ». Les parents des patients douloureux ont évalué que la distraction avait un plus grand impact potentiel négatif sur leur enfant que l'attention. Ainsi les réponses des parents aux plaintes symptomatiques de leurs enfants peuvent augmenter ou diminuer significativement leurs plaintes. Les filles avec une douleur abdominale fonctionnelle sont particulièrement vulnérables aux effets de renforcement de leurs syptômes du fait de l'attention parentale.

Définition /

Citation /

Mots-clefs Douleur abdominale, attention, distraction, apprentissage social, interaction parent-enfant.

Piste de lecture complémentaires

- Blount RL, Bachanas PJ, Powers SW, Cotter MC, Franklin A, Chaplin W, et al. Training children to cope and parents to coach them during immunizations : effects on child, parent, and staff behaviors. Behav Ther 1992 ; 23 : 689-705- Decety J. Neural correlates of feeling sympathy. Neuropsychologia 2003; 41:127-38- Manimala MR, Blount RL, Cohen LL. The effects of parental reassurance versus distraction on child distress and coping during immunizations. Child Health Care 2000 ; 29 (3) : 161-77

Commentaire Même si les âges des enfants concernés par cette étude ne correspondent pas aux âges des nourrissons, cette étude nous permet d'identifier le poids de la communication parentale auprès de l'enfant sur son ressenti de douleur. Cette étude apporte ainsi des éléments de compréhension de la variabilité d'attitude de l'enfant pendant les séances de kinésithérapie respiratoire selon le parent présent, en particulier selon l'attitude du parent présent (comportement d'interaction attentionnel ou comportement d'interaction de distractibilité). Ceci invite à poursuivre une revue de littérature dans le champ des sciences du comportement et autour du thème de l'interaction parent-enfant et de ses conséquences.

Page 49 sur 59

Page 50: Efficacité de la distraction sur le score Evendol de ...

Annexe 5 : Caractéristiques des groupes Etude et Témoin

Répartition selon le sexe

Présence parentale Age moyen en mois :Moyenne [écart-type]

Groupe F M Mère seule

Père seul

Deux parents

Etude 5 7 7 3 218 11.6 [4.9]Témoin 11 10 14 6 119 11.1 [5.5]

18 Un parent arrivé en cours d'entretien juste avant le début de la séance et en retrait (père); un parent plus en retrait lors du soin mais pas à l'arrivée (mère).

19 Un parent plus en retrait lors du soin mais pas à l'arrivée (père).

Page 50 sur 59

Page 51: Efficacité de la distraction sur le score Evendol de ...

Annexe 6 : Caractéristiques des kinésithérapeutes

Kiné Année D.E.

Nbr ans exercice

Nbr ans pratique pédiatrique

Nbr ans pratique KR20

Nbr ans KR exclus.

Nbr ans KP21 exclus.

FC22 en KP FC en KR Autre FC activité / an en KP

activité / an en KRP23

activité / an en KRA24

Cb enfants / jr bronchiolite hiver

A 1993 21 18 18 18 18 N N N 96 % 96 % 4 % 70

B 2000 14 13 13 13 13 bronchiolite DA, AMK, DIU RR25

N 30 % 30 % 70 %

8

C 2005 9 7 9 7 7 N DA N 40 % 40 % 60 % 15 - 25

D 1984 30 6 30 0 0 N N ostéopathie 20 % 10 % 10 % 7 - 10

E 2006 7 3 7 0 0 DU IMC et Polyhandicap

Prise en charge adulte (trachéo), KR Pédia

N 40 % 15 %

2 % 4 – 10

F 2013 1 0 1 0 0 bronchiolite N N 10 % 5 % 5 % 3 – 10 G 2007 7 1 7 0 1 Par un pair dans même

cabinet, collègues IME et SESSAD, Le Métayer NEM 1 (4 jrs), PBVE (2 jrs), bilan sensori-moteur (1 jr)

DA, KR instrumentale

Busquet 100 % 10 % 0 % 2 (mi-temps)

H 2011 3 3 3 3 3 bronchiolite N N 0 % 95 % 5 % (600 / an)I 1995 19 19 19 0 19 DU Pédiatrie Hypoventilation

alvéolaire inkendhaal

DU Oralité 100 % 10 % 0 % 3

20 KR : Kinésithérapie Respiratoire21 KP : Kinésithérapie Pédiatrique22 FC : Formation Continue23 KRP : Kinésithérapie Respiratoire Pédiatrique24 KRA : Kinésithérapie Respiratoire Adulte25 DA : drainage autogène, DIU RR : DIU Réhabilitation Respiratoire

Page 52: Efficacité de la distraction sur le score Evendol de ...

Annexe 7 : Techniques employées par les kinésithérapeutes

Kiné AFE26 ELPr27 DA28 TP29 GPR30 DRR31 ac SP DRR sans SP Autres techniquesA O / / O O / O /B / / O / O O / /

C O O O Plus ou moins

O O / /

D O O / O / / / Clapping, AFE rythmées avec sautillements sur genou du kinésithérapeute

E O O / / / O / /F O / / O / O / /G O / O / / O / Auscultation, mouchage rétrogradeH O O O O O / O /I O O O O O O / Auscultation, bilan oralité et déglutition,

kinésithérapie respiratoire instrumentale chez patients les plus fragiles et handicapés

26 AFE : Augmentation rapide du flux expiratoire27 ELPr : Expiration lente prolongée28 DA : Drainage autogène29 TP : Toux provoquée30 GPR : Glosso-pulsion rétrograde ou antépulsion pharyngobuccale31 DRR : Désobstruction rhynopharyngée rétrograde (avec/sans SP = avec/sans sérum physiologique)

Page 53: Efficacité de la distraction sur le score Evendol de ...

Annexe 8 : Echelle Evendol

Disponible sur internet : <http://www.pediadol.org/EVENDOL-echelle-pour-evaluer-la.html> (Consulté le 24 avril 2014).Téléchargement autorisé de l'échelle sous son format original : http://www.pediadol.org/IMG/pdf/EVENDOL.pdf

Page 54: Efficacité de la distraction sur le score Evendol de ...

Annexe 9 : Questionnaire envoyé aux kinésithérapeutes

NOM : …......................... PRENOM : ….........................

1. En quelle année avez-vous eu votre D.E. ?

2. Nombre d'années d'exercice ?

3. Nbr d'années de pratique en kinésithérapie pédiatrique (exclure les années de clientèle

généraliste avec peu d'enfants) ?

4. Nbr d'années de pratique de la kinésithérapie respiratoire (parmi autre patientèle) ?

5. Nbr d'années en kinésithérapie respiratoire exclusivement ?

6. Nbr d'années en kinésithérapie respiratoire pédiatrique ?

7. Avez-vous fait des formations complémentaires au D.E. ?

Si oui lesquelles (D.U., D.I.U., formation officieuse par un pair …), et durée (nbr jours)

En kinésithérapie pédiatrique ? …........................................................................

En kinésithérapie respiratoire ? ............................................................................

Autres : ….............................................................................................................

8. Appartenez-vous à un réseau identifié de garde respiratoire ? Si oui lequel (nom, tél) ?

9. Quel est approximativement votre pourcentage d'activité annuel :

en kinésithérapie pédiatrique ? ….........................................................................

en kinésithérapie pédiatrique respiratoire ? …......................................................

en kinésithérapie respiratoire adulte ? …..............................................................

10. Combien d'enfants traitez vous par jour en moyenne pour bronchiolite? (ou détaillez

période hivernale et reste de l'année)

11. Quelles techniques utilisez-vous ? (Augmentation du Flux Expiratoire, Expiration Lente Prolongée,

Drainage Autogène, Toux Provoquée, Glosso-Pulsion Rétrograde, Désobstruction Rhinopharyngée Rétrograde

avec ou sans sérum physiologique, autres techniques à préciser............................................................................)

Page 54 sur 59

Page 55: Efficacité de la distraction sur le score Evendol de ...

Annexe 10 : Autorisation de filmer pour les kinésithérapeutes

AUTORISATION DE FILMER OU DE PHOTOGRAPHIER ET D’ANALYSER LE

SUPPORT AUX FINS DE TRAVAIL DE RECHERCHE D’ETUDIANT ET DE

FORMATION

Madame, Monsieur,

Actuellement étudiante en 3ème année à l’Institut de Formation de Masso-Kinésithérapie de Rennes,

je réalise mon mémoire de fin d’études en vue d’obtenir le Diplôme d’Etat de masseur-

kinésithérapeute.

Ce travail de recherche porte sur la différenciation de l’inconfort et de la douleur lors des soins de

kinésithérapie respiratoire et de l’apport de la distraction pour accompagner l’enfant et ses parents

lors de ce soin.

Afin de réaliser ce projet, je souhaite recueillir des informations filmées sur les séances pour les

analyser a posteriori.

Les parents pourront être sollicités afin de nous aider à identifier l’état émotionnel et physique de

l’enfant ainsi que pour le distraire lors de ce soin.

Par la présente, je vous demande de bien vouloir signer l’autorisation de filmer les séances de

kinésithérapie respiratoire que vous dispenserez.

En vous remerciant de votre participation à ce mémoire, je reste à votre disposition pour toute

question ou demande de renseignement.

Rosa MARCE

Page 55 sur 59

Page 56: Efficacité de la distraction sur le score Evendol de ...

------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Je soussigné(e)

M………………………………………………………………………………………………………

…………...............................................................................................................................................

Adresse………………………………………………………………………………………………..

…………………………………….......................................................................................................

Téléphone……………………………………………………......…………………………………….

masseur-kinésithérapeute, autorise Rosa Marcé à me filmer lorsque je réalise des soins de

kinésithérapie respiratoire, aux fins de formation et de travail de recherche d’étudiant.

Rosa Marcé m'a garanti le respect de l'utilisation exclusivement scientifique des données et de son

usage (reproduction et représentation) réservé à la formation médicale et à l’information et à

l'exclusion de toute exploitation commerciale ou destinée au grand public.

Rosa Marcé s’engage à supprimer ces documents vidéo à l’issue de l’exploitation des données et de

la soutenance du mémoire et à n’en diffuser aucun exemplaire.

Fait à ………….………….. Le……………………..

« Lu et approuvé » « Lu et approuvé »

Signature du praticien Signature de Rosa Marcé

Page 56 sur 59

Page 57: Efficacité de la distraction sur le score Evendol de ...

Annexe 11 : Autorisation de filmer pour les parents

AUTORISATION DE FILMER OU DE PHOTOGRAPHIER ET D’ANALYSER LE

SUPPORT AUX FINS DE TRAVAIL DE RECHERCHE D’ETUDIANT ET DE

FORMATION

Madame, Monsieur,

Actuellement étudiante en 3ème année à l’Institut de Formation de Masso-Kinésithérapie de Rennes,

je réalise mon mémoire de fin d’études en vue d’obtenir le Diplôme d’Etat de masseur-

kinésithérapeute.

Ce travail de recherche porte sur la différenciation de l’inconfort et de la douleur lors des soins de

kinésithérapie respiratoire et de l’apport de la distraction pour accompagner l’enfant et ses parents

lors de ce soin.

Afin de réaliser ce projet, je souhaite recueillir des informations filmées sur les séances pour les

analyser a posteriori.

Vous pourrez être sollicités afin de nous aider à identifier l’état émotionnel et physique de votre

enfant ainsi que pour le distraire lors de ce soin.

Par la présente, je vous demande de bien vouloir signer l’autorisation de filmer les séances de

kinésithérapie respiratoire auxquelles votre enfant participera.

En vous remerciant de votre participation et de celle de votre enfant à ce mémoire, nous restons à

votre disposition pour toute question ou demande de renseignement.

Rosa MARCE

Page 57 sur 59

Page 58: Efficacité de la distraction sur le score Evendol de ...

------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Je soussigné(e)

M……………………………………………………………………………………………………...

Adresse…………………………………………………………………………………………...........

................................................................................................…………………………………………

Téléphone……………………………………………………………………………………………...

Représentant légal de

l'enfant…………………………………………………………………………………………………

Autorise Rosa Marcé à me filmer ou à filmer ……………………………….dont je suis le

représentant légal, à des fins de formation et de travail de recherche d’étudiant.

Rosa Marcé m'a garanti le respect de l'utilisation exclusivement scientifique des données et de son

usage (reproduction et représentation) réservé à la formation médicale et à l’information et à

l'exclusion de toute exploitation commerciale ou destinée au grand public.

Rosa Marcé s’engage à supprimer ces documents vidéo à l’issue de l’exploitation des données et de

la soutenance du mémoire et à n’en diffuser aucun exemplaire.

Fait à ………….………….. Le……………………..

« Lu et approuvé » « Lu et approuvé »

Signature du représentant légal Signature de Rosa Marcé

Page 58 sur 59

Page 59: Efficacité de la distraction sur le score Evendol de ...

Annexe 12 : Jeux utilisés pour l'intervention « distraction » du groupe Etude

Photo 1 : Grelots Photo 2 : Petit bâton de pluie Photo 3 : Tambourin

Photo 4 : Anémone Photo 5 : Papillon à aile vibrante Photo 6 : Balle araignée

Photo 7 : Baguettes à paillettes

Page 59 sur 59