Effet dose-dépendant de la rosuvastatine sur la régulation de l'expression des...
Transcript of Effet dose-dépendant de la rosuvastatine sur la régulation de l'expression des...
Sciences fondamentales
DOI of or
Departmen‘‘Sapienza,’’ R
CorrespondValdoni,’’ UnViale del Policuniroma1.it
Ann Vasc Surhttp://dx.doi.or� Annals of V�Edit�e par ELS
878
Effet dose-d�ependant de la rosuvastatine surla r�egulation de l’expression desm�etalloprot�einases
Paolo Sapienza, Valeria Borrelli, Antonio V. Sterpetti, Simona Dinicola, Elvira Tartaglia,
Luca di Marzo, Rome, Italie
Objectifs : L’importance de la rosuvastatine �a des doses th�erapeutiques pour r�eguler la lib�era-tion, l’activit�e, le taux de prot�eine, et l’expression des m�etalloprot�einases de la matrice (MMP)-2et MMP-9 a �et�e �etudi�ee.M�ethodes : Des cellules musculaires lisses d’art�eres ombilicales humaines ont �et�e stimul�ees,in vitro, dans un milieu sans s�erum par de la rosuvastatine �a diverses concentrations (2, 4, 7, et10 ng/mL, qui correspondent �a la concentration plasmatique maximale observ�ee chez les hom-mes en bonne sant�e apr�es une prise orale quotidienne de 5, 10, 20, et 40 mg, respectivement).La lib�eration de MMP-2 et de MMP-9 dans le milieu conditionn�e a �et�e �evalu�ee par analyse parimmunoadsorption enzymatique et confirm�ee par Western blot. L’activit�e et l’expression �etaientd�etermin�ees par zymographie et r�eaction d’amplification par polym�erase, respectivement.R�esultats : Les cellules musculaires lisses d’art�ere ombilicale humaine stimul�ees avec la rosu-vastatine �a 7 et 10 ng/mL avaient une lib�eration, une activit�e, un taux de prot�eines, et uneexpression de MMP-2 et de MMP-9 significativement plus faibles, en comparaison avec ceuxapr�es stimulation �a 2 et 4 ng/mL (MMP-2 ¼ p < 0,0001 et p < 0,0001, respectivement ;MMP-9 ¼ p < 0,0001 et p < 0,0001, respectivement).Conclusion : Les effets de la rosuvastatine pour r�eduire MMP-2 et MMP-9, qui pourraientstabiliser les plaques ath�eromateuses, sont d�ependants de la dose.
INTRODUCTION
Ces derni�eres ann�ees, on a signal�e qu’un traitement
intensif par la rosuvastatine, un inhibiteur de la
r�eductase du de l’hydroxym�ethylglutaryl coenzyme
A (HMG-CoA), avait comme cons�equence la
r�egression significative de l’ath�eroscl�erose coronaire,ou la r�egression des plaques carotidiennes dans des�etudes exp�erimentales et cliniques.1-4 L’efficacit�e de
iginal article: 10.1016/j.avsg.2011.03.008.
t of Surgery ‘‘Pietro Valdoni,’’ University of Romeome, Italie.
ance : Paolo Sapienza, Department of Surgery ‘‘Pietroiversity of Rome ‘‘Sapienza,’’ Policlinico Umberto I�,linico 155, 00161 Rome, Italie, E-mail: paolo.sapienza@
g 2011; 25: 823-829g/10.1016/j.acvfr.2012.10.003ascular Surgery Inc.EVIER MASSON SAS
la rosuvastatine avec une dose de 5-40 mg/jour est
cens�ee etre sup�erieure �a celle d’autres statines avec
leur dosage habituel.5,6 Comme les autres inhibiteurs
de l’HMG-CoA r�eductase, la rosuvastatine peut
r�eguler la lib�eration des m�etalloprot�einases de la
matrice (MMPs), qui sont les substances principales
de la matrice extracellulaire. Plusieurs MMPs, telles
que la g�elatinase-A (MMP-2)7 et la g�elatinase-B(MMP-9),8 ont �et�e localis�ees dans les plaques
ath�eromateuses qui sont caract�eris�ees par un noyau
lipidique recouvert d’un chapeau fibreux dans lequel
des cellules inflammatoires telles que des macro-
phages et des lymphocytes T sont pr�esents.9 Le
remodelage de la matrice par les MMPs lib�ere les
cellules de musculaires lisses vasculaires de leur cage
p�eri-cellulaire de matrice, ce qui permet la migration
lors des r�eponses �a des l�esions.10-12 L’accumulation
des macrophages d�eriv�es des cellules spumeuses et
des cellules de muscle lisse au niveau des zones
Vol. 25, No. 6, 2011 Effet dose-d�ependant de la rovusastatine 879
vuln�erables que constituent l’�epaulement des pla-
ques ath�eromateuses13 est corr�el�ee avec une aug-
mentation locale de la lib�eration des MMPs, qui
affaiblissent �a leur tour la chape fibreuse.14 Comme
MMP-2 et MMP-9 d�egradent efficacement le col-
lag�ene de type r�eticulaire IV et V, l’�el�ement structural
principal de la membrane basale, elles peuvent avoir
un role pr�edominant dans l’instabilit�e de plaque.
En th�eorie, si les effets de la rosuvastatine sont
communs �a plusieurs membres de la famille des
MMPs et �a d’autres cellules r�esidentes des plaques,ce m�edicament pourrait avoir un role important
dans la stabilisation de plaque. Dans cette �etude,nous avons �etudi�e l’effet in vitro de la rosuvastatine�a diff�erentes concentrations sur la lib�eration,l’activit�e, le taux de prot�eines, et l’expression de
MMP-2 et de MMP-9 au niveau des cellules mus-
culaires lisses vasculaires d’art�eres ombilicales
humaines (CMLAOH) pour caract�eriser son role
dans la stabilisation de plaque.
MAT�ERIELS ET M�ETHODES
Culture de cellules
Des CMLAOH (Clonetics, Cambrex BioScience Roc-
kland, Inc., Bridgeport, NJ, USA) �etaient cultiv�eesdans du milieu basique pour cellules de muscle lisse
(SmBM ; Clonetics, Cambrex) compl�et�e avec du
s�erum fœtal de veau �a 20% (Euroclone, Ltd, Paign-
ton, Devon, Royaume-Uni) et des antibiotiques
(p�enicilline : 100UI/mL ; streptomycine : 100 mg/mL ;
gentamicine : 200 mg/mL) (Sigma Chemical Co., St.
Louis, MO, USA). Elles �etaient cultiv�ees dans un
environnement d’anhydride carbonique �a 5% �a37�C. Pour les exp�eriences de stimulation, des cel-
lules confluentes �etaient stimul�ees apr�es 24 heures
de culture dans un milieu sans s�erum avec de la
rosuvastatine �a 2, 4, 7, et 10 ng/mL. The conditioned
medium was then removed after 72 hours of stimu-
lation. Ces concentrations de rosuvastatine �etaientchoisies parce qu’elles correspondaient �a la concen-
tration plasmatique maximale chez les hommes en
bonne sant�e apr�es une prise quotidienne de 5, 10, 20,et 40 mg/jour, respectivement.15,16 Des exp�eriencespr�eliminaires ont d�emontr�e que les CMLAOH �etaientviable avec la m�ethode d’exclusion au bleu trypan
(Sigma) apr�es incubation pendant 96 heures avec la
rosuvastatine �a ces concentrations. Le milieu con-
ditionn�e �etait alors enlev�e apr�es 72 heures de sti-
mulation. On testait la pr�esence de MMP-2 et de
MMP-9 avec la technique d’immunoadsorption
enzymatique (ELISA). Pour d�eterminer si la rosu-
vastatine affecte les taux des enzymes prot�eolytiques,le milieu conditionn�e �a 72 heures d’exposition des
CMLAOH �a la rosuvastatine �a diverses concen-
trations �etait test�e pour son activit�e g�elatinolytiquepar zymographie. Les taux des prot�eines MMP-2 et
MMP-9 �etaient d�etermin�es par Western blot dans le
meme milieu conditionn�e. Pour d�eterminer si la
r�egulation se produit au niveau de l’acide ribo-
nucl�eique messager (ARNm), un test par transcrip-
tion inverse et amplification en chaıne par
polym�erase (ACP) �etait fait sur l’ARNm, isol�e par la
m�ethode rapide �a l’acide ribonucl�eique (Molecular
System, San Diego, CA, USA), de CMLAOH, sti-
mul�ees pendant 24 heures �a la confluence avec de larosuvastatine (2, 4, 7, et 10 ng/mL) dans un milieu
sans s�erum. Les groupes controle se composaient de
CMLAOH non stimul�ees.
Test d’immunoadsorption enzymatique
Les taux de MMP-2 72-kDa et de MMP-9 92-kDa�etaient mesur�es avec le Biotrak Activity Assay
System (Amersham Biosciences, Little Chalfont,
Buckinghamshire, Royaume-Uni). Ce syst�eme
mesure les enzymes latentes (pro-formes et formes
actives, mais avec une affinit�e relativement faible
pour l’inhibiteur tissulaires des enzymes attach�eesaux m�etallo-prot�einases (ITMP), comme rapport�epar le fabricant) apr�es activation par l’ac�etatep-aminoph�enylique-mercurique, o�u l’exclusion de
l’ac�etate p-amin�e-ph�enylmercurique a comme
cons�equence une mesure des fractions MMP-2 et
MMP-9 endog�enes actives libres. Les quantit�estotales de MMP-2 et de MMP-9 �etaient d�etermin�eesdans des aliquotes des surnageants dilu�es des cul-
tures (1 : 50) avec une technique ELISA (Amersham
Pharmacia), comme pr�ec�edemment d�ecrit,17 en
estimant le rapport de pro-MMP-2 et MMP-9 (ou de
leurs formes latentes) �a l’enzyme active, indiquant
le degr�e d’activation du zymog�ene. Le coefficient
moyen de d�esaccord pour les tests d’activit�e et
ELISA �etait de <5,5%.
Zymographie
La zymographie �etait faite comme pr�ec�edemment
d�ecrit.17 Bri�evement, la zymographie �etait faite
avec 1 mg de prot�eine totale. La pr�esence de MMP-2
et de MMP-9 �etait d�emontr�ee avec des gels de
polyacrylamide en pr�esence de sulfate de sodium
dod�ecylique �a 10% contenant 1 mg/mL de g�elatine(Sigma) dans des conditions non-r�eductrices. Les
gels �etaient color�es avec du bleu brillant de Coo-
massie R-250 �a 0,5%. Des cellules de fibrosarcome
HT-1080 �etaient employ�ees comme controle positif.
Les zones claires sur le gel color�e Coomassie, qui
indiquaient la pr�esence d’une activit�e prot�eolytique,�etaient mesur�es par balayage densitom�etrique. La
Table I. Amorces utilis�ees pour l’amplification
ARNm Num�ero d’accession S�equences d’amorce Temp�erature de recuit Produit (pb)
MMP-2 NM_004530 s: GGATGATGCCTTTGCTCGTGC 60�C 729
a: CATCGTAGTTGGCTGTGGTCG
MMP-9 AF538844 s: GTGGCAGAGATGCGTGGAGAGTCG 64�C 472
a: TTGCCCAGGGACCACAACTCGTC
b-actine NM004530 s: GCGAGAAGATGACCCAGATCATGTT 60�C 300
a: GCTTCTCCTTAATGTCACGCACGAT
pb, paire de base ; s, sense ; a, antisense.
880 Sapienza et al. Annales de chirurgie vasculaire
densitom�etrie des secteurs d�ecolor�es �etait mesur�eeavec un densitom�etre Imaging Fluor-S (Bio-Rad,
Hercules, CA, USA). Pour expliquer les diff�erencesde coloration de gel-�a-gel, tous les r�esultats �etaientnormalis�es au controle positif et rapport�es comme
rapports (rapport densitom�etrique entre la valeur
r�eelle de l’�echantillon de la valeur du controle
positif). Les identit�es des zones lytiques sur les
zymogrammes �etaient confirm�ees comme MMP-2
et MMP-9 (72 kDa pour MMP-2 et 92 kDa pour
MMP-9) par immunoblot.
Analyse Western blot
Bri�evement, 40 mg de prot�eines totales du milieu
conditionn�e des CMLAOH expos�ees �a la rosuvasta-
tine �etaient mises en suspension dans du tampon
r�educteur. Les �echantillons �etaient s�epar�es par�electrophor�ese sur gel de polyacrylamide en pr�esencede sulfate de sodium dod�ecylique �a 8%. MMP-2 et
MMP-9 �etaient d�etect�ees par des anticorps mono-
clonaux IgG anti-MMP-2 et MMP-9 humains (R&D)
(1 mg/mL). Des MMP-2 et MMP-9 recombinantes
humaines (150 ng) (R&D) �etaient employ�ees comme
controles positifs. La densitom�etrie des bandes �etaitfaite comme d�ecrit pr�ec�edemment.
Transcription inverse et amplification enchaıne par polym�erase
L’extraction de l’acide ribonucl�eique et la transcrip-
tion inverse �etaient faites comme pr�ec�edemment
d�ecrit.17 Dans le Tableau I, les amorces utilis�eespour l’amplification ACP sont r�ecapitul�ees. Les ana-lyses ACP �etaient effectu�ees comme pr�ec�edemment
d�ecrit.18 La b-actine �etait employ�ee comme standard
pour l’analyse densitom�etrique ult�erieure. Les
expressions de MMP-2, de MMP-9, et de la b-actine�etaient �evalu�ees �a partir, pour chaque condition
exp�erimentale, d’aliquotes de la meme pr�eparationd’acide d�esoxyribonucl�eique. Les bornes de lin�earit�ede l’analyse �etaient v�erifi�ees par la m�ethode de
nombre de cycles scalaires. Seules les s�eries amplifi-�ees montrant toutes les intensit�es de signal rentrant
dans les bornes de lin�earit�e �etaient soumises
�a l’�evaluation densitom�etrique. Les signaux de
b-actine �etaient employ�es pour v�erifier une quantit�einitiale �egale (ARNm) et un traitement �egal (r�etro-transcription et amplification) des �echantillons et
pour corriger des variations quantitatives mineures,
avec le rapport densitom�etrique entre MMP-2 et
MMP-9/b-actine.
Analyse statistique
Les donn�ees �etaient analys�ees avec un logiciel (IBM
SPSS� Statistics 18.0.2 for Windows, 1989-2010 ;
SPSS Inc., Chicago, IL, USA). Tous les r�esultats sontexprim�es en tant que m�ediane ± �ecart type de huit
exp�eriences diff�erentes. En raison de la taille de
l’�echantillon, des tests non param�etriques �etaientutilis�es. Les variables continues ont �et�e analys�eespar analyse de la variance de Kruskal-Wallis unidi-
rectionnelle suivie d’un test post hoc de Bonferroni
calcul�e en divisant la valeur de p (0,05) par le
nombre de comparaisons appari�ees faites. Une
valeur de p de <0,05 �etait consid�er�ee significative.
R�ESULTATS
La rosuvastatine empechait la lib�erationde MMP-2 et MMP-9 �a une concentration
de 7 et 10 mg/mL
L’addition de rosuvastatine �a une concentration de 7
et 10 ng/mL diminuait de mani�ere significative la
lib�eration de MMP-2 ( p < 0,0001 et p < 0,0001,
respectivement) et de MMP-9 ( p < 0,0001 et p <0,0001, respectivement) en ce qui concerne les
CMLAOH stimul�ees �a 2 et 4 ng/mL (Fig. 1).
La rosuvastatine inhibait l’activit�e de
MMP-2 et MMP-9 �a une concentration de
7 et 10 ng/mL
Deux zones de lyse �a 72 kDa (MMP-2 latente) et 92
kDa (MMP-9 latente) �etaient identifi�ees sur la
zymographie en g�elatine des prot�eines totales du
milieu conditionn�e des CMLAOH expos�ees �a la
rosuvastatine. L’addition de rosuvastatine �a une
250
300
MMP-2
MMP-9
*,**
200
*,**
°,°°°,°°
100
150
°
°°
*
**
0
50
Lib
ératio
n M
MP
(n
g/m
L)
10 7 4 2 C
Rosuvastatine (ng/mL)
Fig. 1. Lib�eration des m�etalloprot�einases de la matrice
(MMP)-2 et MMP-9 dans la culture de cellules. Les cel-
lules musculaires lisses vasculaires d’art�ere ombilicale
humaine (CMLAOH) stimul�ees par la rosuvastatine ont
diminu�e la lib�eration de MMP-2 et de MMP-9 �a une
concentration de 7 et 10 ng/mL, en comparaison avec les
CMLAOH stimul�ees �a 2 et 4 ng/mL. Les ast�erisques ou les
cercles simples et doubles sur la barre analogique indi-
quent des comparaisons statistiquement significatives et
les valeurs sp�ecifiques de p sont rapport�ees dans la sec-
tion des r�esultats (C, controle).
654321A
MMP-9
MMP-2
MMP-2
MMP-9
HT108010742C
*,**
*,**
B
200
250
300
°,°°°,°°
*
100
150
%O
D M
MP
/ H
T1
08
0
°°°
**
0
50
10 7 4 2 C
Rosuvastatine (ng/mL)
Fig. 2. Effets inhibiteurs de la rosuvastatine sur l’activit�eg�elatinase de MMP-2 et MMP-9. Des collag�enases laten-tes n’�etaient pas activ�ees par l’ac�etate mercurique ami-
noph�enylique. (A) Deux bandes (MMP-2 72-kDa et
MMP-992-kDa) �etaient d�etect�ees dans le milieu con-
ditionn�e �a partir des CMLAOH et des cellules HT-1080,
utilis�ees en tant que controles positifs. L’addition de
rosuvastatine �a 7 et 10 ng/mL diminuait l’activit�e de
g�elatinase de MMP-2 et de MMP-9, en comparaison avec
les CMLAOH stimul�ees �a 2 et 4 ng/mL. (B) Les
ast�erisques ou les cercles simples et doubles sur la barre
analogique indiquent des comparaisons statistiquement
significatives et les valeurs sp�ecifiques de p sont rap-
Vol. 25, No. 6, 2011 Effet dose-d�ependant de la rovusastatine 881
concentration de 7 et 10 ng/mL diminuait de
mani�ere significative l’activit�e de MMP-2 ( p <0,0001 et p < 0,0001, respectivement) et de MMP-9
( p< 0,0001 et p< 0,0001, respectivement) en ce qui
concerne les CMLAOH stimul�ees �a 2 et 4 ng/mL
(Fig. 2).
port�ees dans la section des r�esultats.
La rosuvastatine inhibait le taux des
prot�eines MMP-2 et MMP-9 �a uneconcentration de 7 et 10 ng/mL
L’immunoblot confirmait les identit�es des zones lyti-ques sur les zymogrammes commeMMP-2 etMMP-9
(72 et 92 kDa, respectivement). Les taux de prot�einede MMP-2 et de MMP-9 �etaient plus bas �a une con-
centration de 7 ( p < 0,0001 et p < 0,0001, respecti-
vement) et 10 ng/mL ( p < 0,0001 et p < 0,0001,
respectivement) de rosuvastatine, en comparaison
avec les CMLAOH stimul�ees �a 2 et 4 ng/mL (Fig. 3).
La rovusastatine inhibait l’expression de
l’ARNm de MMP-2 et de MMP-9 �a une
concentration de 7 et 10 ng/mL
L’analyse densitom�etrique des produits amplifi�escorrespondant �a l’ARNm de MMP-2 et de MMP-9
(pb 729 et 472, respectivement) prouvait que
l’expression de l’ARNm de MMP-2 et de MMP-9�etait significativement inf�erieure aux concen-
trations de 7 ( p < 0,0001 et p < 0,0001, respecti-
vement) et 10 ( p < 0,0001 et p < 0,0001,
respectivement) g/ml de rosuvastatine, en compa-
raison avec les CMLAOH stimul�ees �a 2 et 4 ng/mL
(Fig. 4).
DISCUSSION
La rosuvastatine est employ�ee pour traiter les hyper-cholest�erol�emies et les troubles lipidiques, et
pour pr�evenir la maladie cardio-vasculaire. Son
m�ecanisme d’action est semblable �a celui d’autres
statines. Les effets de la rosuvastatine sur la baisse des
lipoprot�eines de basse densit�e (LDL) sont d�ependants
A 21 3 4 5 6
9-PMM
2-PMM
3 65
B
PMMrh01742C
0 0 3
P M M 2
**,*
*, **
0 0 2
0 5 2
rM
MP
-
9 - P M M
°°,°
0 5
0 0 1
0 5 1
%O
D M
MP
/ h
°
**
*
°°,°
0
0 5
0 1 742C
)Lm/gn(nei t a t s a v u s o R
°°**
Fig. 3. (A) Effets inhibiteurs de la rosuvastatine sur les
taux des prot�eines MMP-2 et MMP-9. MMP-2 et MMP-9
�etaient d�etect�ees par des immunoglobulines G mono-
clonales anti MMP-2 et MMP-9 humaines. Des MMP-2 et
MMP-9 recombinantes humaines �etaient employ�escomme controles positifs. L’addition de rosuvastatine �a 7
et 10 ng/mL diminuait le taux de prot�eine MMP-2 et
MMP-9, en comparaison avec les CMLAOH stimul�ees �a 2
et 4 ng/mL. (B) Les ast�erisques ou les cercles simples et
doubles sur la barre analogique indiquent des compa-
raisons statistiquement significatives et les valeurs
sp�ecifiques de p sont rapport�ees dans la section des
r�esultats. C, controle ; hrMMP, MMP recombinante
humaine.
882 Sapienza et al. Annales de chirurgie vasculaire
de la dose avec une plus grande efficacit�e sur la
r�eduction des lipides que l’une des d’autres statines
actuellement disponibles. �A la dose de 10 mg, la
r�eduction moyenne du cholest�erol LDL �etait de
46%.19,20 Cependant, en augmentant la dose de 10 �a40 mg on observait une r�eduction absolue mod�er�eeadditionnelle de 9% des taux de LDL.20 L’utilisation
de la rosuvastatine montrait �egalement une pro-
gression retard�ee de l’ath�eroscl�erose chez les patientspr�esentant une ath�eroscl�erose carotidienne infra-
clinique, des taux de cholest�erol mod�er�ement�elev�es, et un faible risque de maladie cardio-vascu-
laire.21 Bien qu’il convienne de noter qu’on n’a pas
encore �etabli que la r�egression de l’ath�erome se tra-
duit en des r�esultats cardio-vasculaires am�elior�es,une r�egression significative de l’ath�eroscl�erose a �et�eobserv�ee avec la rosuvastatine (40 mg/jour) chez les
patients pr�esentant une maladie coronaire �etablie, 22
ce qui soutient l’utilisation de la r�eduction franche
des lipides chez les patients pour la pr�eventionsecondaire.
Les r�esultats de notre �etude exp�erimentale sont
compatibles �a ces essais cliniques. Nous avons
constat�e que l’inhibition de la r�eductase de HMG-
CoA par la rosuvastatine �a une concentration de
7 et 10 ng/mL r�eduit la quantit�e de MMP-2 et de
MMP-9 lib�er�ee dans le milieu d’incubation. �A ces
concentrations, la rosuvastatine diminue l’activit�eet le taux des prot�eines MMP-2 et MMP-9. Dans
notre �etude, les taux r�eduits deMMP-2 et de MMP-
9 d�etect�es dans le milieu d’incubation par ELISA,
l’analyse Western blot, et la zymographie sont le
r�esultat de la diminution par la rosuvastatine de
l’expression des g�enes. Les effets principaux de la
rosuvastatine �etaient obtenus �a 7 et 10 ng/mL, et
ceci refl�ete la gamme des concentrations obtenues
chez l’homme avec la dose m�edicalement utilis�eela plus �elev�ee (20 et 40 mg/jour). Significative-
ment, aux concentrations moindres (2 et 4 ng/mL),
l’inhibition de la lib�eration, de l’activit�e, du taux de
prot�eine, et de l’expression de MMP-2 et de MMP-
9 �etait absente ; au contraire, un effet stimulant
significatif de MMP-2 et MMP-9 �etait not�e.On a r�ecemment signal�e que les effets li�es �a la
dose d’autres statines sont habituellement obtenus�a des concentrations plus �elev�ees, compatibles �aleur action connu contre la r�eductase de HMG-
CoA et les doses cliniques plus �elev�ees de 10-
80 mg/jour23,24 ; cependant, on observe l’effet
b�en�efique de la rosuvastatine diminuant le LDL avec
des dosages relativement moindres.25 Cette conclu-
sion n’a pas �et�e confirm�ee dans notre �etude o�ul’efficacit�e maximale de la rosuvastatine sur l’inhi-
bition de MMP-2 et MMP-9 �etait obtenue �a une
concentration de 10 ng/mL.
Pour confirmer nos r�esultats, nous consid�eronsimportant de d�ecrire les actions de la rosuvastatine
sur MMP in vivo. Cependant, aucune �etudepr�ec�edente n’a analys�e in vitro l’effet de cette dro-
gue sur la lib�eration, l’activit�e, le niveau de prot�eine,et l’expression de MMP-2 et MMP-9 aux doses
th�erapeutiques standard. Bien que la litt�eratureactuelle rapporte des donn�ees dispers�ees et parfoiscontradictoires chez la souris 26,27 avec l’utilisation
des statines de premi�ere et de seconde g�en�eration,plusieurs investigateurs ont d�emontr�e des effets
anti-ath�erome associ�es �a une r�eduction des lipides
avec l’atorvastatine et la rosuvastatine.28,29 En
outre, Riccioni et al.2 ont observ�e que les faibles
doses de rosuvastatine (10 mg/jour) pouvaient
r�eduire l’ath�erome carotidien chez l’homme.
Nos r�esultats prouvent qu’une faible dose
de rosuvastatine augmente la lib�eration, le taux
de prot�eine, l’activit�e, et l’expression d’ARNm de
31211101987654321A
2-PMM9-PMM
B10742CB10742CMM
BP M M 2
*, **
0 0 2
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0
0 5
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)Lm/gn(nei t a t s a v u s o R
°°
Fig. 4. Effets inhibiteurs de la rosuvastatine sur
l’expression de l’ARNm de MMP-2 et de MMP-9. Les
produits amplifi�es correspondaient �a l’ARNm de MMP-2
et MMP-9 (pb 729 et 472, respectivement). (A) L’addi-
tion de rosuvastatine �a 7 et 10 ng/mL diminuait
l’expression de l’ARNm de MMP-2 et de MMP-9, en
comparaison avec les CMLAOH stimul�ees �a 2 et 4 ng/mL.
(B) Les ast�erisques ou les cercles simples et doubles sur la
barre analogique indiquent des comparaisons statisti-
quement significatives et les valeurs sp�ecifiques de p sont
rapport�ees dans la section des r�esultats. MM, marqueur
mol�eculaire ; C, controle ; B, blanc.
Vol. 25, No. 6, 2011 Effet dose-d�ependant de la rovusastatine 883
MMP-2 et deMMP-9. Bien que la traduction de nos
donn�ees en clinique doive etre prudente, cette
cascade d’�ev�enements, au moins th�eoriquement,
peut changer la composition de l’�epaisseur intima-
m�edia. L’augmentation locale de MMP-2 et MMP-
9 peut transformer une �epaisseur intima-m�ediad’�echog�ene ou principalement �echog�ene �a an�e-chog�ene. Ce changement ne peut etre visualis�e par�echographie en B-mode et imagerie couleur, qui
emploie l’�echelle de Gray-Weale pour mesurer
l’�epaisseur de plaque.
Les concentrations in vitro de rosuvastatine
employ�ees pour nos exp�eriences ont �et�e choisies �apartir d’�etudes qui incluaient un nombre relative-
ment faible de patients, montrant de la variabilit�edans les propri�et�es pharmacocin�etiques de la drogue
entre l’�etat aliment�e et de jeune aussi bien qu’entre
les populations occidentale et asiatique.15,16 En
outre, en 2005, la Food et Drug Administration des
Etats-Unis30 a publi�e un avis de sant�e publique
recommandant aux m�edecins de prescrire des dosa-
gesmoindres aux patients asiatiques, en comparaison
avec la population occidentale, parce que les Asiati-
ques pouvaient th�eoriquementm�etaboliser la droguediff�eremment. Comme aucune autre �etude n’a �et�epubli�ee indiquant la concentration plasmatique
maximale avec ces dosages sp�ecifiques, et parce que
la variabilit�e observ�ee entre les deux �etudes est
n�egligeable, nous avons employ�e les valeurs rap-
port�ees dans ces articles.
CONCLUSIONS
In vitro, une concentration �elev�ee de rosuvastatine
r�eduit la lib�eration, le taux de prot�eine, l’activit�e, etl’expression d’ARNm de MMP-2 et de MMP-9, ce
qui peut th�eoriquement prot�eger la chape fibreuse
contre la d�egradation in vivo. En fait, la stabilisation
de la plaque ath�eromateuse diminue la possibilit�e detransformation en plaque « complexe ». Bien que
l’extrapolation de nos donn�ees �a la clinique soit
dangereuse, les r�esultats de cette �etude justifient
quelques pr�ecautions dans l’utilisation de la rosu-
vastatine �a faible dose.
884 Sapienza et al. Annales de chirurgie vasculaire
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