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EDITORIAL Qu'est ce qu'on doit dire au théâtre ? Quel doit être son rôle dans une société de plus en plus troublée ? Qu'attend le public d'une création contemporaine ? Comment trouver un langage vivant, contemporain et pertinent, qui corresponde à la sensibilité des spectateurs d'aujourd'hui ? Telles étaient les questions que je me posais quand j'ai découvert la pièce de théâtre Histoires de famille écrite par Biljana Srbljanovic. C'est ce texte qui m'a apporté les réponses aux questions que je me posais depuis si longtemps. A 27 ans, en 1998, Biljana Srbljanovic écrivait cette pièce pour montrer les failles d'une société post-communiste, livrée à la guerre. Cinq ans ont passé. Et le sujet est toujours d'actualité. Que ce soit en Serbie, en Afghanistan, en Tchétchènie, en Irak ou en Israël, la guerre fait toujours la une de nos journaux ! Cependant, en n'étant pas limitée dans le temps et dans l'espace, la pièce transcende l'anecdotique. En effet, le texte n'est pas seulement le miroir d'une société postcommuniste, ravagée par la guerre, il questionne également des thématiques récurrentes. Il met en exergue des problèmes dits « sensibles » de notre société contemporaine tels que « la violence familiale », « le nationalisme », « la soumission de la femme », « l'émigration », « la discrimination », « la drogue », « la liberté de pensée », « le civisme »? La pièce, de par sa complexité et la nouveauté de sa forme et de son langage repousse les limites d'un théâtre engagé. C'est l'objet de la pièce qui impose l'esthétique et le discours qui prime sur la théâtralité. Et Biljana Srbljanovic trouve la solution idéale pour équilibrer ce parti pris. Il ne s'agit pas seulement d'une pièce politique ou démonstrative. Non ! Son propos est bien plus subtil. Il s'agit d'un jeu ! Les personnages sont des enfants qui jouent aux adultes en imitant les gestes et les paroles du quotidien de leurs parents. Ils disent ce que les parents disent et pensent. Ils croient que les « adultes » ont toujours raison. Victimes de la guerre, de la discrimination et de la violence familiale, les enfants se lancent dans des jeux et des actions qui engendrent les mêmes délits et perversions.. Les victimes deviennent à leur tour les bourreaux. L'ambition de notre création est de dépasser les limites du spectacle. En s'attachant à l'aspect social de la pièce, il s'agit d'ouvrir un débat nécessaire sur les sujets les plus délicats qui hantent notre actualité. Ce projet sera non seulement une invitation à la réflexion mais également une tribune. Et l'enjeu de notre travail est de réaliser un échange inter-culturel en formant une équipe interna- tionale, confrontant ainsi des expériences, des cultures et des modes de pensée différents. Travailler avec des comédiens français, roumains et polonais nous invitera aussi à partager des conceptions de jeu différentes susceptibles d'enrichir cette démarche, tout en étant en parfaite osmose avec la complexité du texte. Les différences entre les styles de jeu et les expériences artistiques nous permettront ainsi de créer un nouveau langage nécessaire au traitement du texte. 2

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EDITORIAL

Qu'est ce qu'on doit dire au théâtre ? Quel doit être son rôle dans une société de plus en plus troublée ? Qu'attend le public d'une création contemporaine ? Comment trouver un langage vivant, contemporain et pertinent, qui corresponde à la sensibilité des spectateurs d'aujourd'hui ? Telles étaient les questions que je me posais quand j'ai découvert la pièce de théâtre Histoires de famille écrite par Biljana Srbljanovic.C'est ce texte qui m'a apporté les réponses aux questions que je me posais depuis si longtemps.

A 27 ans, en 1998, Biljana Srbljanovic écrivait cette pièce pour montrer les failles d'une société post-communiste, livrée à la guerre. Cinq ans ont passé. Et le sujet est toujours d'actualité. Que ce soit en Serbie, en Afghanistan, en Tchétchènie, en Irak ou en Israël, la guerre fait toujours la une de nos journaux ! Cependant, en n'étant pas limitée dans le temps et dans l'espace, la pièce transcende l'anecdotique. En effet, le texte n'est pas seulement le miroir d'une société postcommuniste, ravagée par la guerre, il questionne également des thématiques récurrentes. Il met en exergue des problèmes dits « sensibles » de notre société contemporaine tels que « la violence familiale », « le nationalisme », « la soumission de la femme », « l'émigration », « la discrimination », « la drogue », « la liberté de pensée », « le civisme »?

La pièce, de par sa complexité et la nouveauté de sa forme et de son langage repousse les limites d'un théâtre engagé. C'est l'objet de la pièce qui impose l'esthétique et le discours qui prime sur la théâtralité. Et Biljana Srbljanovic trouve la solution idéale pour équilibrer ce parti pris. Il ne s'agit pas seulement d'une pièce politique ou démonstrative. Non ! Son propos est bien plus subtil. Il s'agit d'un jeu ! Les personnages sont des enfants qui jouent aux adultes en imitant les gestes et les paroles du quotidien de leurs parents. Ils disent ce que les parents disent et pensent. Ils croient que les « adultes » ont toujours raison.Victimes de la guerre, de la discrimination et de la violence familiale, les enfants se lancent dans des jeux et des actions qui engendrent les mêmes délits et perversions.. Les victimes deviennent à leur tour les bourreaux.

L'ambition de notre création est de dépasser les limites du spectacle. En s'attachant à l'aspect social de la pièce, il s'agit d'ouvrir un débat nécessaire sur les sujets les plus délicats qui hantent notre actualité. Ce projet sera non seulement une invitation à la réflexion mais également une tribune. Et l'enjeu de notre travail est de réaliser un échange inter-culturel en formant une équipe interna-tionale, confrontant ainsi des expériences, des cultures et des modes de pensée différents.Travailler avec des comédiens français, roumains et polonais nous invitera aussi à partager des conceptions de jeu différentes susceptibles d'enrichir cette démarche, tout en étant en parfaite osmose avec la complexité du texte.Les différences entre les styles de jeu et les expériences artistiques nous permettront ainsi de créer un nouveau langage nécessaire au traitement du texte.

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SYNOPSIS

Trois enfants, une fille et deux garçons, se rencontrent chaque jour sur une aire de jeux ravagée, en se livrant au même scénario. D'abord, les parents persécutent leur enfant et ensuite celui-ci les tue. La même histoire se répète chaque après-midi. Mais les conversations improvisées sont toujours très riches et diverses. Elles touchent aux sujets les plus divers de l'actualité : la violence familiale, la soumission de la femme, le racisme, l'émigration, la discrimination, la trahison, la drogue, la liberté de pensée, le civisme, la citoyenneté?

Quand une autre fille apparaît sur l'aire de jeux, les trois enfants ne l'acceptent pas. D'autant plus que lorsqu'ils s'aperçoivent qu'elle refuse obstinément de leur parler, ils la soupçonnent d'être étrangère et d' appartenir à une minorité contre laquelle on lutte. Elle est chassée, battue, puis obligée de jouer le jeu. Elle est contrainte de devenir le chien, au sens propre et figuré, dans leur terrible jeu !

Désormais la pièce se développe sur deux niveaux : le jeu proprement dit (la mère, le père, l'enfant et le chien) qui continue en suivant la même règle et l'action réelle des personnages qui amplifie cette épouvantable cruauté.

A la fin de la pièce, nous est dévoilé le mystère de la fille muette. En assistant pour la énième fois à la scène du meurtre qui s'impose dans leur jeu, un souvenir enterré éclate. Et Nade?da prend la parole :

La grenade de papa était par-là. J'ai seulement lâché.

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La compagnie Europ'Artès présente:

Durée du spectacle : 1 h 40

Mise en scèneAlexandra Badea

AssistanteSylvia Botella

Création LumièresAlain Truhong

Création/Réalisation décorsElia David

Création SonoreDavid Poirout

Dominique CiekelaChristophe Motte

Chargé de DiffusionSylvia Botella

Distribution Madalina Constantin Samuel Debure Adriana Butoi Tomasz Kowalski

Nadezda :Vojin :

Milena :Andria :

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Mise en scène En choisissant des enfants, Biljana Srbljanovic trouve le meilleur moyen de nous raconter cette histoire, de nous montrer les drames d'un pays déchiré par la guerre, la haine et la misère. Mais ce sont des enfants qui ont perdu leur innocence, leurs rêves et l'espoir. Ce sont des enfants qui ont vieilli trop vite. C'est ainsi que les jeux d' enfants deviennent des histoires de famille, des brèves de guerre et les chroniques d'un pays.

Malgré la cruauté des actes de ses personnages, l'auteur écrit le texte en prenant une certaine distance.Dans une première didascalie, elle note : « Dans cette pièce, ce sont des adultes qui jouent aux enfants qui à leur tour, jouent aux adultes. Cela n'a rien d'étonnant. Il y aura suffisamment d'autres raisons de s'étonner » . C'est un des mes partis pris de mise en scène. En suivant cette indication, j'explore un nouvel aspect immanent au texte. Celui des adultes (les acteurs) qui jouent aux enfants. Ce double jeu nous permet de poser au spectateur des questions nécessaires et de révéler des problèmes contemporains troublants.Cette dualité se développera pendant le jeu, précisément dans les moments de violence qui seront traités de manière conventionnelle, non réaliste. Une mise en abîme pour accentuer l'effet de distance, car une telle situation ne peut être traitée qu'avec un certain recul pour mieux la comprendre, l'analyser et la commenter.

Rien ne sera caché ; pas de coulisses, pas d'effets trompeurs, pas d'illusions. Tout mécanisme sera à vue. Le jeu passera parfois de la scène à la salle, il s'étendra partout, en gardant l'énergie, la force créatrice et la souplesse d'un jeu d'enfant.Les acteurs ne sont pas censés interpréter ces enfants d'une manière naturaliste en travestissant leur voix ou en faisant des grimaces. Il s'agit seulement d'assumer l'énergie de cet âge, de mener un jeu franc et orienté avec beaucoup de vitalité et de plaisir.Par contre, lorsqu'ils deviennent adultes, ils dressent un portrait d'eux-mêmes, grotesque presque caricatural en s'appuyant sur des gestes, des actions et des intonations - clichés.

Pour chaque tableau, nous créerons une esthétique de jeu différente, pour varier le scénario, qui demeure dans les grandes lignes le même.

Dans le premier tableau, le spectateur ne s'apercevra pas qu'il s'agit d'enfants qui jouent aux adultes, justement pour le choquer . Il nous importe d'empêcher le spectateur de prendre de la distance afin qu'il n'oublie pas que ces faits sont malheureusement inspirés de la réalité.Ensuite, nous alternerons un jeu grotesque avec un jeu mécanique et un jeu légèrement chorégra-phié avec un jeu conventionnel. Le corps de l'acteur est au coeur de notre recherche et son traitement change par rapport à la situation de jeu des enfants.

Dans la relation hors-jeu, dans les vrais rapports entre les enfants, la violence présente dans le texte sera entrecoupée par de brefs instants d'approche amicale. Il est important de ne pas se limiter à présenter ces enfants comme des Monstres. Il est nécessaire de découvrir la dimension humaine qui se dissimule derrière leur apparente cruauté. C'est pour cela que des gestes tendres et tempérés à travers lesquels ils tentent de se rapprocher et de découvrir leurs corps succéderont à des actions violentes. Ce choix esthétique permet ainsi un rythme soutenu indispensable à notre démarche.

En ce qui concerne l'image, elle sera structurée et construite précisément. Rien n'est aléatoire, rien n'est superflu. Des images fixes (les tableaux fixes, les arrêts sur image) succéderont à des images ralenties qui, elles-mêmes succéderont à des images dynamiques.

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ET LES COMÉDIEN(NES)!

NADEZDA

madalina constantin

formée au Conservatoire Supérieur d'Art dramatique de Paris, stagiaire étrangère au Conservatoire National d'Art Théâtral et Cinématographique de Bucarest

Au Théâtre, elle a joué dans « Rues » (projet « Opéra de quat'sous » de B.Brecht) mise en scène de Eva Doumbia, dans « Hippolyte »d'aprés R.Garnier sous la direction de Nada Strancar, dans « Lolita » de Nabokov mise en scène de Catalina Buzoianu au Théâtre Teatrul Mic à Bucarest, dans « Baal » d'après Bertold Brecht mise en scène de Dragos Galgotiu au Théâtre Teatrul Mic à Bucarest, dans « l'Odyssée » d'Homère mise en scène de Catalina Buzoianu au Théâtre Bulandra à Bucarest, dans « Tartuffe » d'après Molière mise en scène de Ion Cojar au Théâtre Cassandra à Bucarest et dans « Chroniques de tous les jours, chroniques de toutes les nuits » d'aprés Xavier Duringer mise en scène de Ana Margineanu.

Au Cinéma, elle a joué dans « Bloodrayn » réalisé par Uwi Bool ; dans « Gunpowder, Treasure and Plot » réalisé par Gillis Mckinnon, dans « Hellraiser »réalisé par Rick Bota, dans « Hacker » réalisé par Alexandra Gulea et Thomas Ciulei, dans « Soie bénie, prison » réalisé par Nicolae Margineanu et dans « Maria Callas » réalisé par Franco Zefirelli.

VOJIN samuel debure

formé au Conservatoire de région de Saint Maur des Fossés au conservatoire de Sartrouville, chant lyrique et guitare au studio Prosodique sous la direction de Christian Rist

Au Théâtre, il a joué dans « Pour l'amour de Dieu ou de Rien » de David Assaraf mise en scène de Antoine Malaquias au Festival Off Avignon, dans « Le Médecin malgré lui » de Molière mise en scène de Daniel Annotiau à Versailles, dans « L'alouette » d'Anouilh mise en scène de Daniel Annotiau au théâtre Montansier à Versailles, dans « Ne te promène pas toute nue »de Georges Feydeau mise en scène de Alain Lawrence à Lilles, dans « Ferdinando » de Annibale Ruccuello mise en scène de Françoise Kovacic à Paris, dans « Création Jules Vernes » mise en scène de Jean-Louis Dumont à Laas (Beam) et dans « C'est quoi l'intelligence? » d'Albert Jacquart mise en scène de Pierre Della Torre au Sénégal.Au cinéma, il a joué dans « Dora » moyen métrage de Manuel Leroeil, dans « Ca va » court métrage de Pierre-Emmanuel Legoff...

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ET LES COMÉDIEN(NES)!

MILENA

adriana butoi

formée au Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique de Paris, stagiaire étrangère au Conservatoire National d'Art Théâtral et Cinématographique de Bucarest.

Depuis 1998, elle fait partie de la compagnie Passe-Partout du metteur en scène et auteur Dan Puric avec qui elle a travaillé sur « Les 150 » et « Hic sunt Leones » au Théâtre National de Bucarest ; sur « Made in Romania »en France, Allemagne et Albanie et sur « Les Costumes » au Théâtre Nottara à Bucarest.

Au Théâtre, elle a joué également dans « Hamlet intolérable » d'aprés William Shakespeare mise en scène de Amca Bradu au Festival Off Avignon, dans « Lighting bodies » mise en scène de Ide Van Heinegen à Berlin et dans « L'intérieur, L'habitation » mise en scène de Jan Langedijk à Bucarest.

Au cinéma, elle a joué dans « Quo vadis »réalisé par Martin Papirovski (Arte), dans « Rendez-vous avec la mort » réalisé par Christian François, dans « Les Persécutés » réalisé par Gérard Cucq, dans « Dormir avec le Diable » réalisé par Yves Boisset, dans « Une mort pour une vie » réalisé par Benoît d'Aubert, dans « Vacuums » réalisé par Luke Cresswell et Steve Mc Nichoals, dans « Le Pharaon » réalisé par Sinisa Dragin.En 2000, elle a reçu le Prix d'Interprétation Féminine au Festival International du Film d'Etudiants Cinema Iubit Bucarest.

ANDRIA

tomasz kowalski

formé au Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique de Paris à L'Académie de Varsovie à L'Ecole du Théâtre d'Art Studio de Varsovie

Au Théâtre, il a joué dans « Phèdre » de Racine et « Hippolyte » d'après R.Garnier sous la direction de Nada Strancar. Il a interprété le rôle du narrateur, Anton Lavrientievitsch, dans « les Démons » de Fiodor Dostoievski mise en scène de Jarolaw Gajewski à l'Académie de Théâtre de Cracovie et celui de Tumor Mozgowicz dans « Tumor Mozgowicz » de Stanislaw Ignacy Witkiewicz mise en scène de Jarolaw Gajewski.

Il a également participé, produit et réalisé la soirée de « La chanson Française » au Festival International des Ecoles de Théâtre à Varsovie et co-produit et réalisé le concert-spectacle « Qu'en français » .Il a reçu le grand Prix du Festival de la Chanson Française en Pologne en 2001 et le Prix du Ministre de la Culture au Festival de la Chanson à Ziselona Gora en 2002.

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SCÉNOGRAPHIE

Le décor est une installation construite à partir d'assemblages d'objets trouvés. Chaque élément a une histoire à dire, l'histoire de la guerre, de la destruction et de la mort.Nous sommes dans une aire de jeu improvisée par les enfants qui n'ont plus de parcs ou de jardins publics. Ils jouent parmi les reliques. C'est un endroit où on ramasse des objets trouvés, suite à des bombardements ou à des cambriolages de maisons abandonnées.

On trouve de tout : des jouets, des objets intimes, des parties de meubles, des casques et des masques à gaz. L'univers familial cohabite avec l'univers de la guerre.

Ces installations peuvent changer de forme pendant le spectacle.Dans chaque tableau, il y aura un changement de volume pour créer l'impression que ces déchets s'accumulent au fur et à mesure du développement de la pièce.

Tous les objets qui vont servir le jeu sortiront de ces installations.Rien n'est normal, tout est mutilé et transformé

COSTUMES

Les costumes trahissent la taille des enfants. Ils sont vêtus d'une multitude de vêtements donnant ainsi l'impression qu'ils mettent tout ce qu'ils ont et tout ce qu'ils trouvent. Il y aura un mélange de vêtements usés et de vêtements neufs contrefaits de mauvais goût, qui viennent envahir les marchés.

Une distinction sera faite entre les quatre enfants par rapport à leur nationalité et à leur situation matérielle. Ainsi les deux frères porteront des vêtements plus neufs que les autres, ce qui soulignera leur différence.

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BILJANA SRBLJANOVICL'auteur

Sur la piste des étoi lesEn Décembre 1999, lors de son discours à l'occasion de la remise du prix Ernst Toller, Biljana Srbljanovic déclarait : " Permettez-moi de me présenter : je suis un être humain dont on a volé l'identité. De moi, la seule chose que je puis affirmer avec certitude, c'est que je suis une femme, que je suis au seuil de la maturité et que j'habite l'Europe, à l'heure du changement de millénaire. Tout le reste est assz vague, indécis et opaque".Biljana Srbljanovic est née en 1970 à Belgrade. Alors qu'elle étudie à l'Académie des Arts Dramati-ques de Belgrade, seul le cinéma l'interesse. Elle veut devenir critique de films. Elle est contre le théâtre, la théâtralité qu'elle juge trop artificielle. Puis un jour, pour son examen final, des acteurs répètent une pièce qu'elle a écrite. Et, c'est le choc, la révélation ! "Alors je suis entrée dans la salle de répétition et j'ai vu des êtres vivants, j'ai fait l'expèrience du processus et de la communication immédiate et de la vitesse à laquelle tout se passait entre ces êtres".La jeune auteur d'origine serbe connaitra son premier succés littéraire, en 1997, avec "La trilogie de Belgrade". Depuis ses pièces sont jouées dans toute l'Europe. Ses oeuvres sont publiées, en France, chez l'Arche éditeur. Elle a écrit "América, Suite", "Supermarché", "La chute", "Histoires de Famille" et "La Trilogie de Belgrade".Biljana Srbljanovic vit à Belgrade ; elle y enseigne à l'Académie des Arts Dramatiques. Aujourd'hui, elle est auteur associée à La Schaubühne de Berlin et au Théâtre Studio d'Alfortville. Et elle collabore également aux activités du Théâtre Atelje 212.

ALEXANDRA BADEALe metteur en scène

De voyage. . .en ThéâtreDés la deuxième année au Conservatoire National d'Art Dramatique de Bucarest dans la section mise en scène de théâtre,elle commence à s'intéresser à la dramaturgie contemporaine.Ses premières recherches de mise en scène portent , en effet, sur les textes écrits par Matei Visniec « La porte » et Yasmine Reza « Art » où le jeu concentré des acteurs se mêle à la vidéo qui est à la fois partenaire et ennemie.Ses premiers pas de jeune metteur en scène sur la scène professionnelle roumaine se feront avec le spectacle « Lebensraum, L'espace vital » écrit par Israël Horovitz, texte contemporain très engagé. L'actualité douloureuse et la violence du propos sont telles que le spectacle sera sélectionné dans les festivals roumains les plus prestigieux: « le Festival International de Théâtre de Sibiu » et » le Festival de Piatra Neamt » où il recevra Le Prix pour le Meilleur Spectacle.Le spectacle sera également récompensé par Le Prix pour Virtuosité et Option dans l'Expression d'une Idée Contemporaine au Festival de Jeunes Metteurs en Scène de Buzau et Le Prix pour Expression par la Dramaturgie Contemporaine.« Lebensraum » a été ensuite présenté au Festival Off Avignon 2003 et au Théâtre Lucernaire à Paris où il a suscité un très vif intérêt.Son dernier spectacle réalisé en Roumanie est « Blaubart » de Dea Loher représenté au Théâtre Act, le seul espace alternatif de Bucarest.

Son lien avec la France s'est tissé au fur et à mesure de son apprentissage de la mise en scène, au fil de stages et de voyages initiatiques.

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CONTACT

Sylvia BotellaAssistante mise en scène et chargée de la diffusion

Tel: 06.63.02.19.20Mail: s .botel [email protected]

Alexandra BadeaMetteur en scèneTel: 06.09.90.23.27

Mail : [email protected]

shlag design

shlag.com

A Paris elle a notamment participé au stage de Théâtre musical russe dirigé par Oleg Koudrachiov, professeur à GITIS-Moscou, à ARTA.A Avignon, elle a travaillé avec la compagnie de danse américaine Attack Théâtre sur un spectacle de danse happening, Some assemblery required.

Assistante à la mise en scène de Radu Penciulescu, au Théâtre National de Bucarest, sur le specta-cle L'autre Cioran, elle découvre et explore une nouvelle dimension dans son travail : l'esthétique minimaliste.Son engouement est tel qu'elle décide de prolonger et d'approfondir son expérience en faisant un DEA, à Sorbonne Nouvelle sous la direction de Georges Banu portant sur « Eléments pour une esthétique minimaliste du théâtre ».Aujourd'hui, Alexandra Badea continue toujours ses recherches à Paris parallèlement à son activité artistique.Son sujet de thèse, intimement lié à sa pratique de metteur en scène, concerne le théâtre politique. Il s'agit, pour elle, d'analyser la relation entre le théâtre et la société après la chute du mur selon trois axes fondamentaux: institutions, écritures et spectacles.La jeune metteur en scène roumaine monte, aujourd'hui, "Histoires de Famille" de Biljana Srblja-novic

SYLVIA BOTELLAL'assistante à la mise en scéne

Loin le ciel , loin la terre, toute prôche est la scéne.Apprentie comédienne avant d'apprendre, elle fait ses premiers pas sur la scène montpelliéraine en interprétant Agnès, la jeune religieuse dans " Le Moine " Matthew G. Lewis traduit de l'anglais par Antonin Artaud mis en scène par Philippe Fabre-Rubio et Pierre Murcia au Théâtre Eseïon et au Festival Off Avignon.A Paris, elle fera l'apprentissage de la rigueur et de la dramaturgie à l'Atelier International de Théâtre de Blanche Salant et de Paul Weaver sous la direction de François Lamotte et Danièle Delaire. Forte de cet enseignement, elle décide de mettre son jeu à l'épreuve du clown de théâtre et du masque.Ce long apprentissage qui n'aura de cesse que de la mettre à l'épreuve d'elle-même, elle le fera auprés de Marcos Malavia, rencontré au Festival Off Avignon, qu'elle considérera et considère toujours comme un véritable maître.Le travail du clown sera la révélation humaine et artistique. Elle y trouvera enfin sa terre d'exil et d'asile. Elle travaillera, notamment, à résidence au Théâtre de l'Epèe de Bois à la Cartoucherie et au Théâtre Aleph à Ivry.La tête dans les étoiles et les pieds dans la boue, elle participera à de nombreuses créations collecti-ves représentées sous la direction de Marcos Malavia.Elle fera de nombreux Stages, notamment sous la direction de Jean-Marc Bourg, Alexandre Del Perrugia, Patricia Sterling, Le Chapeau Rouge, Carlo Boso, Lucas Franceschi....Elle aura aussi l'opportunité et le prévilège de participer au grand stage organisé par le Théâtre du Soleil ; véritable expérience humaine et esthétique...Aujourd'hui, depuis deux ans, elle travaille avec et parmi les comédiens, derrière le grand rideau noir. C'est sa premiére collaboration avec Alexandra Badea qu'elle a rencontré au Festival Off Avignon.

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