Édition du soir - Bruxelles - Belgique - 29 mai 2015 R.I ... · marge de liberté. ... empêché...

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Édition du soir - Bruxelles - Belgique - 29 mai 2015 Le Lombard - Éditeur-responsable : Gauthier Van Meerbeeck Lecteur de ses aventures avant d’en devenir le scénariste, Zidrou s’empare avec la bénédiction de Duchâteau des nouvelles enquêtes de Ric Hochet. Une réinvention entre « reboot » et hommage qui visiblement l’amuse beaucoup. Et l’inspire. Benoît Drousie avait sept ans lorsque, déjà fervent lecteur du journal « Tintin », il a reçu, au moment de sa sortie, l’album « Alias Ric Hochet ». Presque quarante ans plus tard, et devenu le scénariste que l’on connait, Zidrou a choisi de réinventer « Ric Hochet » précisément à cette époque. « Notre Ric démarre exactement entre " Alias Ric Hochet " et " Les Cinq revenants ", en 1968. C'était vraiment le bon âge, le mien et celui de Ric. Lorsque les Éditions du Lombard ont évoqué cette idée de moderniser " Ric Hochet ", je ne pouvais pas ne pas m’y essayer : je me suis senti comme un enfant qui a enfin la permission de jouer avec le train électrique qu’il regardait depuis longtemps sans pouvoir y toucher. » À l’origine, Zidrou avait l’intention d’écrire un « one-shot », « un peu comme la collection " Spirou par… ", c’est-à-dire porter un regard différent sur l’univers de Ric et en conserver les paramètres essentiels, l’ADN, mais sans tomber ni dans la copie, ni le pastiche. J’avais, en tant que scénariste, certains filtres professionnels : jouer avec les archétypes de la série, mais aussi donner plus de texture aux personnages, nous sommes en 2015, ce ne sont plus des marionnettes ; garder à l’esprit le côté divertissant, amusant de la série, mais avec un ton forcément moins naïf qu'à l'époque ; et puis tenter de garder cette évidence qui s'impose lorsqu'on lit les albums de Tibet et Duchâteau : ils essayaient tout le temps de surprendre le lecteur, sur un rythme effréné, qui était celui de la publication en magazine. Et même si les rythmes ont changé, il faut garder ce plaisir du retournement, de la surprise. Et ne pas trop se prendre au sérieux, exactement comme eux. » Si Tibet est décédé il y a déjà cinq ans, obtenir le regard, pour ne pas dire l’approbation, de sa veuve Nicole, et d’André-Paul Duchâteau, semblait naturel pour tout le monde. Et en particulier pour Zidrou. « C’était très important pour moi qu’ils comprennent la démarche, et si possible l’apprécient. Je connais ça avec " L’Élève Ducobu ", les scénaristes développent un rapport très particulier avec les personnages qu’ils animent pendant plusieurs années ; ils sont comme les lecteurs, ils finissent par y croire : à un moment, ils deviennent presque vivants. Je suis certain que pour Duchâteau, Ric existe. Suite de l'article page 2 R.I.P., RIC ! LES NOUVELLES ENQUÊTES DE RIC HOCHET PAR ZIDROU ET VAN LIEMT Zidrou : « Ric, c’est mon train électrique. » Été 1968, Paris. Ric Hochet, le célèbre jounaliste-détective du quotidien « La Rafale », rentre chez lui après avoir bouclé une dernière enquête au cimetière (souvenez- vous de « Alias Ric Hochet »). Un cimetière qu’il semble déjà tout près de rejoindre : chez lui l’attend, arme à la main et haine aux joues, un criminel qui ressemble furieusement à… lui-même ! Ce criminel, Ric le connaît bien pour l’avoir croisé dès sa première enquête : l’ex-inspecteur Philippe Manière, alias Philippe Volcan, alias Caméléon, son plus fidèle ennemi. Ivre de haine et sorti de prison, Caméléon n’a pas lésiné sur les moyens pour enfin assouvir sa vengeance... Une opération de chirurgie esthétique révolution- naire, une nouvelle garde-robe très mouchetée, un brevet de pi- lote d’avion et même des cours ac- célérés d’échecs, de ski nautique, de ski alpin, de plongée sous-ma- rine et d’escrime, tout ça pour par- faitement prendre la place de Ric Hochet ! Et ainsi lui voler son tra- vail, ses amis, sa copine — et sa vie. Mais pour ce faire, il ne devra en rester qu’un : repose en paix, Ric Hochet... Rien n’a changé, mais tout a changé ! Zidrou et Simon Van Liemt ne pouvaient pas créer meilleur ressort pour faire revivre Ric Hochet, le personnage de BD aux 60 ans de carrière et aux 78 albums, et ce, cinq ans après la disparition brutale de Tibet. Sous le regard complice de Nicole, sa veuve, et d’André-Paul Duchâteau, ce nouveau duo entame une aventure inédite, certes vintage mais bien de son temps, et fidèle à l’esprit de la série originelle : un vrai thriller à couper le souffle, mais qui ne manque ni de dérision, ni de clins d’œil. Zidrou. Photo : D.R. Les Nouvelles Enquêtes de Ric Hochet - Tome 1 : R.I.P., RIC !. © ZIDROU ET VAN LIEMT / LE LOMBARD 2015 « RIC EXISTE » www.la-rafale.fr

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Édition du soir - Bruxelles - Belgique - 29 mai 2015 Le Lombard - Éditeur-responsable : Gauthier Van Meerbeeck

Lecteur de ses aventures avant d’en devenir le scénariste, Zidrou s’empare avec la bénédiction de Duchâteau des nouvelles enquêtes de Ric Hochet. Une réinvention entre « reboot » et hommage qui visiblement l’amuse beaucoup. Et l’inspire.

Benoît Drousie avait sept ans lorsque, déjà fervent lecteur du journal « Tintin », il a reçu, au moment de sa sortie, l’album « Alias Ric Hochet ». Presque quarante ans plus tard, et devenu le scénariste que l’on connait, Zidrou a choisi de réinventer « Ric Hochet » précisément à cette époque.

« Notre Ric démarre exactement entre " Alias Ric Hochet " et " Les Cinq revenants  ", en 1968. C'était vraiment le bon âge, le mien et celui de Ric. Lorsque les Éditions du Lombard ont évoqué cette idée de moderniser " Ric Hochet ", je ne pouvais pas ne pas m’y essayer : je me suis senti comme un enfant qui

a enfin la permission de jouer avec le train électrique qu’il regardait depuis longtemps sans pouvoir y toucher. »

À l’origine, Zidrou avait l’intention d’écrire un « one-shot », « un peu comme la collection " Spirou par… ", c’est-à-dire porter un regard différent sur l’univers de Ric et en conserver les paramètres essentiels, l’ADN, mais sans tomber ni dans la copie, ni le pastiche. J’avais, en tant que scénariste, certains filtres professionnels : jouer avec les archétypes de la série, mais aussi donner plus de texture aux personnages, nous sommes en 2015, ce ne sont plus des marionnettes ; garder à l’esprit le côté divertissant, amusant de la série, mais avec un ton forcément moins naïf qu'à l'époque  ; et puis tenter de garder cette évidence qui s'impose lorsqu'on lit les albums de Tibet et Duchâteau  : ils essayaient tout le temps de surprendre le lecteur, sur un rythme effréné, qui était celui de la publication en magazine. Et même si les rythmes ont changé, il faut garder ce plaisir du retournement, de la surprise. Et ne pas trop se prendre au sérieux, exactement comme eux. »

Si Tibet est décédé il y a déjà cinq ans, obtenir le regard, pour ne pas dire l’approbation, de sa veuve Nicole, et d’André-Paul Duchâteau, semblait naturel pour tout le monde. Et en particulier pour Zidrou. «  C’était très important pour moi qu’ils comprennent la démarche, et si possible l’apprécient. Je connais ça avec " L’Élève Ducobu ", les scénaristes développent un rapport très particulier avec les personnages qu’ils animent pendant plusieurs années  ; ils sont comme les lecteurs, ils finissent par y croire  : à un moment, ils deviennent presque vivants. Je suis certain que pour Duchâteau, Ric existe.

Suite de l'article page 2

R.I.P., RIC ! LES NOUVELLES ENQUÊTES DE RIC HOCHET PAR ZIDROU ET VAN LIEMT

Zidrou : « Ric, c’est mon train électrique. »

Été 1968, Paris. Ric Hochet, le célèbre jounaliste-détective du quotidien « La Rafale », rentre chez lui après avoir bouclé une dernière enquête au cimetière (souvenez-vous de «  Alias Ric Hochet  »). Un cimetière qu’il semble déjà tout près de rejoindre : chez lui l’attend, arme à la main et haine aux joues, un criminel qui ressemble furieusement à… lui-même !

Ce criminel, Ric le connaît bien pour l’avoir croisé dès sa première enquête  : l’ex-inspecteur Philippe Manière, alias Philippe Volcan, alias Caméléon, son plus fidèle ennemi. Ivre de haine et sorti de prison, Caméléon n’a pas lésiné sur les moyens pour enfin assouvir sa vengeance... Une opération de chirurgie esthétique révolution-naire, une nouvelle garde-robe très mouchetée, un brevet de pi-lote d’avion et même des cours ac-célérés d’échecs, de ski nautique,

de ski alpin, de plongée sous-ma-rine et d’escrime, tout ça pour par-faitement prendre la place de Ric Hochet  ! Et ainsi lui voler son tra-vail, ses amis, sa copine — et sa vie. Mais pour ce faire, il ne devra en rester qu’un : repose en paix, Ric Hochet...

Rien n’a changé, mais tout a changé  ! Zidrou et Simon Van Liemt ne pouvaient pas créer meilleur ressort pour faire revivre Ric Hochet, le personnage de BD aux 60 ans de carrière et aux 78 albums, et ce, cinq ans après la disparition brutale de Tibet. Sous le regard complice de Nicole, sa veuve, et d’André-Paul Duchâteau, ce nouveau duo entame une aventure inédite, certes vintage mais bien de son temps, et fidèle à l’esprit de la série originelle : un vrai thriller à couper le souffle, mais qui ne manque ni de dérision, ni de clins d’œil.

Zidrou. Photo : D.R.

Les Nouvelles Enquêtes de Ric Hochet - Tome 1 : R.I.P., RIC !. © ZIDROU ET VAN LIEMT / LE LOMBARD 2015

« RIC EXISTE »

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Simon Van Liemt : « Ce n’est pas un 79e tome. »

«  Ça faisait longtemps que je souhaitais travailler avec Zidrou, on se connaissait un peu, je savais qu’il appréciait mon travail... Je voulais lui suggérer quelques pistes quand il m’a dit : "J’ai un projet d’album de Ric !" Or je l’avoue, je connaissais relativement mal, je savais qu’il s’agissait d’un personnage important, je n’avais pas trop conscience qu’il était devenu pour certains, en Belgique par exemple, un véritable patrimoine. Tant mieux sans doute  : on a voulu tout de suite prendre nos distances avec le Ric classique, aller un peu plus loin qu’un simple James Bond avec un nouvel acteur, mais sans trop s’en écarter non plus. Jouer avec ses codes, très précis, mais se garder une marge de liberté. Un choix volontairement hybride. Ce n’est pas un 79e tome, j’espère que ce sera compris, juste une version plus moderne bien que vintage du personnage. »

Plus réaliste, le Ric de Simon Van Liemt  ? «  Plus réaliste, pas vraiment, la modernité vient plutôt

Il voulait travailler avec Zidrou, il se retrouve chargé de faire revivre un des personnages les plus populaires de la bande dessinée tous publics ! Une lourde responsabilité pour un jeune auteur, certes déjà pro, mais qui ne l’a pas empêché de donner corps à un Ric plus personnel et forcément éloigné de celui de Tibet. Ou peut-être pas tant que ça.

Et c’est vraiment son enfant, lui qui l’a inventé ; ces nouvelles aventures de Ric sont un relais de plus, de son vivant ; je n’aurais pas voulu qu’elles le blessent. »

Quant au choix de Simon Van Liemt pour dessiner ce nouveau " Ric Hochet ", c’est Zidrou lui-même qui lui a proposé. «  J’avais aimé son travail sur " Poker " et Simon est très pro, il a beaucoup d’exigence avec lui-même et a vu tout de suite le travail qu’il y avait à faire. Je savais d’emblée que ça aurait été une erreur de faire du Tibet calqué. Mais il fallait quand même quelqu’un capable d’évoluer dans ce registre parfois très subtil entre le réalisme et l’humour. Or Simon a ce talent. »

Reste LA question  : prêt à en prendre pour 60 ans et 78 albums ? « J’ai anticipé la demande, je suis prêt  ! Là, je me suis engagé sur trois, je m’amuse et j’ai des idées. Le premier est volontairement un peu sombre mais nous a permis de replacer les paramètres de Ric. Le deuxième sera plus léger, le troisième devrait être surprenant... Mais en tout cas, ça me vient naturellement, Ric était dans mon ADN depuis longtemps aussi. »

Simon Van Liemt. Photo : Charles Robin

Les Nouvelles Enquêtes de Ric Hochet / R.I.P., RIC ! / Planches 1 & 2

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Édition du soir - Bruxelles - Belgique - 29 mai 2015 Le Lombard - Éditeur-responsable : Gauthier Van Meerbeeck

CAMÉLÉON,L’AUTRE

ÉVIDENCE« Puisque mon approche consistait à porter un regard différent sur l’univers de " Ric Hochet ", j’ai trouvé amusant de choisir le regard du " mauvais ". Et pourquoi ce méchant-là, alors que les aventures de Ric n’en manquent pas ? D’abord parce que c’est historiquement le premier – voyez " Signé Caméléon " ! Ensuite parce que " L’Ombre de Caméléon " fut l’un des albums de mon enfance. D’autres m’ont marqué au fer rouge ( "Les Spectres de la nuit", "Le Monstre de Noireville", " Épitaphe pour Ric Hochet " … ), mais étaient postérieurs à l’époque que j’ai choisi d’investir  : l’été 68, quand Ric passe du polo bleu au polo rouge qui le caractérisera le reste de sa carrière. Tout un symbole  ! C’est une époque "vintage" comme on dit aujourd’hui. Et puis j’avais dans l’idée de faire joujou avec le superbe logo de Caméléon créé à l’époque par Tibet... »

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des cadrages, qui répondent à la grammaire d’aujourd’hui  : des personnages en pied, posés sur le cadre, ça ne se fait plus par exemple. Et le séquençage est aussi très différent, leur rythme de parution les obligeait à être très denses et très chargés en infos. » N’empêche, Simon s’est replongé dans les albums dessinés par Tibet pour en retrouver l’esprit, et en redécouvrir les talents : « Il n’y a pas que son hallucinante production  ; il se renouvelait énormément en fonction des époques et on voit bien que ses influences dépassent très largement le cadre du franco-belge  : on sent son œil sur la BD américaine, sur Milton Caniff, sur les classiques de là-bas, entre autres dans sa manière de poser les noirs. C’est passionnant.  » Et comme le scénariste Zidrou voulait avoir le regard de Duchâteau, le dessinateur Van Liemt espérait le soutien de Nicole Tibet, la veuve du dessinateur. «  Le soutien de Nicole, c’était très important pour moi. Elle était très proche de son mari, elle a enrichi mon travail, m’a donné des conseils qui ont été très utiles. J’avais besoin d’elle pour me sentir à l’aise. »

À LA FOIS COMÉDIEET THRILLER

Les conseils de Nicole Tibet lui furent entre autres utiles pour saisir ce ton très difficile à capturer graphiquement, et qui était l’un des grands talents de Tibet  : «  Être à la fois dans la comédie, et dans le drame. Tibet était capable de rendre une scène incroyablement drôle quand elle devait l’être, et absolument terrifiante dans la foulée, digne d’un pur thriller ! Or c’est très compliqué d’arriver au juste milieu, de trouver le trait. Il avait vraiment plusieurs traits sous le coude, j’ai moi-même un petit passé d’auteur " gros nez " qui m’a fourni les bases. J’essaie aussi, de ce point de vue, de m’inspirer de Dodier, qui est pour moi un grand maître, qui fait partie de mes références. Dans l’encrage, dans l’économie d’effets, dans cette faculté de basculer très vite d’un univers à l’autre... Autant de choses que j’ai voulu essayer de mettre dans ce Ric. »

• Série : Les Nouvelles Enquêtes de Ric Hochet • Tome : 1 • Titre : R.I.P., RIC ! • Dessin : Simon Van Liemt • Scénario : Zidrou • Couleurs : François Cerminaro • Genre : Polar / Thriller • Public : Ado-adulte • Format : 222 x 295 mm • Prix de vente : 12 € • Nombre de pages : 56 • Album : Cartonné • ISBN : 9782803635597 • Édition : Le Lombard • Parution : 29 mai 2015

Les Nouvelles Enquêtes de Ric Hochet / R.I.P., RIC ! / Planches 3 & 4

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André-Paul Duchâteau :« On s’amusait surtout. »Ric Hochet, c’est d’abord lui. André-Paul Duchâteau, scénariste, romancier, rédacteur, aura passé soixante ans de sa vie en sa compagnie. Mais ce jeune homme de bientôt 90 ans, et qui continue d’écrire chaque semaine des énigmes policières, a un regard plus que complice sur ce retour qui se fera sans lui et son ami Tibet.

Qu’avez-vous ressenti quand les Éditions du Lombard ont évoqué avec vous l’envie d’une reprise ?« Nous voulions surtout, Nicole et moi, que ce soit fait avec beaucoup de soin. Pour ma part, ça m’a troublé jusqu’à un certain point, mais beaucoup de choses ont changé en quelques années. Après près de 80 scénarios, il est bon d’avoir un regard nouveau et une manière de raconter plus moderne, plus en rapport avec la génération actuelle. Et lorsque j’ai reçu le scénario de Zidrou, je lui ai écrit mon enthousiasme. En fait, ce qui était compliqué, c’était de faire la jointure entre la collection et ce retour. Et il a choisi une manière intelligente et habile, en s’appuyant sur un grand méchant assez culte, et en apportant à son scénario, ses dialogues, quelque chose de légèrement parodique. Il y a de la tendresse, des clins d’œil aux auteurs, aux lecteurs, mais aussi beaucoup de rebondissements et un regard neuf. Je me suis dit que c’était la bonne direction. »

Quels étaient selon vous les critères à respecter ?« Ric au départ est quelqu’un

de très cartésien, mais qui en même temps vit tout le temps des rebondissements, à la lisière parfois du fantastique. Et le grand désir de Tibet, c’était de partir du " Valhardi " de Jijé, la référence qu’on admirait tous les deux. On voulait que le lecteur soit accroché en permanence. Ric a failli mourir mille fois  ! Tibet a toujours été mon premier lecteur, il fallait le surprendre, c’était mon premier objectif. Et donc me surprendre aussi. Ce tambour battant, cette mécanique bien huilée, ça me passionnait. Et puis il y avait de la dérision, on ne se prenait pas trop au sérieux. On s’amusait vraiment beaucoup. Mais le temps a passé, les mentalités aussi. Nous, on a démarré à une époque où il fallait composer avec la censure et tout le temps s’en méfier. Les rapports entre Nadine et Ric par exemple... Zidrou passe encore une porte, mais c’était nécessaire, leur flirt a duré plus longtemps qu’on ne le pensait. 60 ans ! »

Avez-vous jamais essayé, justement, d’analyser ce succès et cette longévité ?« C’est toujours difficile. Je crois que le lecteur aimait notre complicité à Tibet et moi, et se retrouvait dans

ce plaisir de l’énigme, du roman policier. Il fallait à chaque fois une idée, construire un mystère que le lecteur s’amusait à résoudre en même temps. Ric Hochet a eu longtemps un public relativement intello, des profs, des médecins, c’était leur divertissement. Et nous devions les décontenancer. Et ne pas faire de véritables histoires à suivre. Chaque album pouvait se suffire à lui-même. »

Aviez-vous eu l’occasion de parler de la fin de « Ric Hochet » avec Tibet ? D’une reprise ?« En réalité, pas vraiment, nous n’en avons jamais beaucoup discuté. Vous savez, Tibet avait six ans de moins que moi, la question ne devait pas se poser de la sorte... Je sais en tout cas que Nicole et moi ne voulions rien avoir à nous reprocher. Et je suis content que ce retour puisse être confié à Zidrou, il a beaucoup d’idées, et beaucoup de tact, c’est agréable. Il rejoue avec le théâtre que nous avons mis en place, toutes les pièces sont là. C’est évidemment très émouvant. »

© VAN LIEMT - ZIDROU - TIBET - DUCHÂTEAU / ÉDITIONS DU LOMBARD 2015

Les Nouvelles Enquêtes de Ric Hochet / R.I.P., RIC ! / Planches 5 & 6

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André-Paul Duchâteau. Photo : Charles Robin

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