EDF 289

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PRÉPARER L’AVENIR, C’EST PROTÉGER LA JEUNESSE ACTUALITÉ RETOUR SUR 4 MOIS DE MOBILISATION INTERVIEW CHRISTIAN BAUDELOT ET ROGER ESTABLET, SOCIOLOGUES Union Nationale des Étudiants de France n°289 Mai - Juin 2009 2 euros Le magazine engagé des étudiants Étudiants de France DOSSIER + RETOUR SUR LE SCANDALE DES FRAIS D’INSCRIPTION ILLÉGAUX (P. 9) EDF289.indb 1 28/07/09 12:24:11

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Etudiants de france 289

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préparer l’avenir, c’est protéger la jeunesse

actualitéretour sur 4 mois de mobilisation

intervieWchristian baudelot et roger establet, sociologues

union nationale des étudiants de Francen°289mai - juin 20092 euros

Le magazine engagé des étudiants

Étudiants de France

dossier

+ retour sur le scandale des Frais d’inscription illégaux (p. 9)

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Ce dernier numéro d’Etudiants de France

de l’année est l’occasion de faire le

bilan de l’action de l’UNEF. Cette année,

et notamment ce semestre, ont été

particulièrement chargés : marqués à la

fois par une mobilisation sociale et un

mouvement important de la communauté

universitaire. Ceux-ci s’inscrivent dans

un contexte où les conséquences de la

crise économique touchent de plein fouet

les populations les plus fragiles parmi

lesquels les jeunes qui sont les premières

victimes de la précarisation de l’emploi et

de l’augmentation du chômage.

La forte mobilisation de l’ensemble de

la communauté universitaire a permis

d’exprimer le refus des politiques

universitaires menées par le gouvernement,

reposant sur l’accroissement des

inégalités et de la concurrence entre les

établissements et les étudiants. Les quatre

mois de mobilisation des étudiants et des

enseignants ont permis d’imposer au

gouvernement des reculs et de faire évoluer

le rapport de force en notre faveur. Nous

devons désormais nous appuyer sur ce

nouveau rapport de force pour continuer à

avancer sur nos revendications et imposer

une autre politique d’enseignement

supérieur.

Cette évolution du rapport de force n’aurait

pas été possible sans le soutien des

étudiants, et notamment de nos adhérents.

C’est parce que nous savons qu’il nous

faudra résister sur tous les fronts l’année

prochaine que nous lançons un appel à

tous nos adhérents afin qu’ils réadhérent,

et nous permettent ainsi d’augmenter le

rapport de force en faveur des étudiants.

Toute l’équipe de l’UNEF compte sur toi et

te souhaite de bonnes vacances !

Edito

Etudiants de France n°289 • Mai - Juin 2009

Une publication de l’UNEF • CP 0505 G 83184 • ISSN 1153-4397 • Prix : 2 euros • Bureau national : 112, Boulevard de la Villette - 75019 Paris • email : [email protected] • Directeur de la Publication : Sébastien Maurice • Rédactrice en chef : Hélène Pasquier • Comité de rédaction : Juliette Griffond, Salomé Merlo, Guillaume Sylvestre, Lucile Jamet, Annabelle Janodet, Lucas Jourdain, Thierry Le Cras • Conception maquette : Mila Jeudy • Photos : Julie Béguerie • Impression : Imprimerie Grenier RCS Créteil B 622.053.189. • Service abonnement : 01 42 02 25 55 ou [email protected]

actus localesLa Réunion • Une mobilisation historique

Ile de France • Admission post-bac

• Sauver la cité U d’Antony

europe de l’Education • Bilan du processus de Bologne

Iran • Retour sur la crise iranienne

8actus nationales

droits des femmes • Mobilisation du 17 octobre

Discriminations • Marche des Fiertés

universités hors-la-loi • Le scandale des frais illégaux

4 mois de mobilisation • Retour sur le mouvement dans les universités

Etudiants étrangers • Défendre l’égalité

dossierpréparer l’avenir, c’est protéger la jeunesse !

entretien

22christian baudelot et roger establetSociologues

vie internele 81ème congrès de l’uneFRetour sur 4 jours de débats

+ tribunes des tendances p.26

24

et aussi...en vrac p.4-5Fiche pratique • Les droits des étudiants salariés p. 14

Sommaire

15

6

actus internationales

par Jean-Baptiste

Prévost,

Président de l’UNEF

16

santé

le temps des étudiants • etre bien protégé

303Etudiants de France n°289 • Mai - Juin 2009

EDF289.indb 3 28/07/09 12:24:31

Ça s’est ditValérie Pécresse : des difficultés de compréhension

Selon Valérie Pécresse, la mobilisation de la com-munauté universitaire serait dûe à une incom-préhension face à une ministre qui travaille trop. Elle a déclaré : «Il y avait

une barque de réformes qui était trop char-gée, qui a cristallisé les inquiétudes et les interrogations». Par contre, la mobilisa-tion n’aurait rien à voir avec des inquiétu-des face à la remise en cause du service public et à la dégradation des conditions d’études des étudiants et des conditions de travail des personnels... Il y a encore du chemin à parcourir pour lui faire entendre raison! Les étudiants n’ont pas besoin de mieux comprendre, mais d’être compris !

xavier darcos : père fouettard

Considèrant que ce sont les étudiants mobilisés qui seraient respon-sables de la dégrada-tion de la situation dans les universités, Xavier Darcos a déclaré : «il n’y aura pas de licence

es-grève, de master en pétition ou de doc-torat en blocage». Il n’y a pas de limite à la volonté du gouvernement de réprimer le mouvement social, sauf la légalité.

valérie pécresse bis

Suite à la publication par l’UNEF du classe-ment des universités pratiquant des frais d’ins-cription illégaux, Valé-rie Pécresse a déclaré : «Il n’y aura pas de frais

illégaux à la rentrée, il n’y en a pas eu en 2008. Nous assistons à une résorption de ces frais illégaux». Les étudiants ont pour-tant du payer en 2008 des frais d’inscription supplémentaires illégaux. Et 29 universités sont toujours hors-la-loi ! Valérie Pécres-se est-elle mal informée ou simplement de mauvaise foi ?

Les députés ont adoptés au mois de juillet, une loi légalisant le travail du dimanche. Alors qu’ac-tuellement des millions de salariés travaillent déjà le dimanche, mais dans des secteurs ou des zones bien définis : sécurité, hôpitaux, transports, tourisme... cette loi banalise le tra-vail dominical.

Celle-ci a été adopté à une courte majorité à l’Assemblée Nationale et suscite l’opposition des salariés : plus de 80% d’entre eux consi-dèrent le dimanche comme un jour fondamental pour leur vie personnelle, familiale, culturelle...

Ce sont pourtant désormais plusieurs dizai-nes de millions de salariés qui seront contraints de travailler le 7ème jour de la semaine puis-que dans plus de 6000 communes (dont Paris et Marseille) l’ouverture des magasins ce jour-ci sera de droit et sans contrepartie obligatoire de la part des employeurs pour les salariés.

Autoriser le travail du dimanche relève de la volonté du gouvernement de casser un peu

travail du dimanche : travailler plus pour se reposer moins !

les étudiants malades ont leur association !

Depuis 65 ans, l’Association Guy Renard reconnue d’utilité publique, regroupe les an-ciens de la Fondation Santé des Etudiants de France (FSEF).Sa vocation est toujours de répondre aux besoins des étudiants et jeunes, hospita-lisés ou isolés, malades ou confrontés aux suites de la maladie.Son site Internet propose notamment une plate-forme d’informations sur vos droits, les aides que vous pouvez obtenir et votre vie quotidienne (études, loisirs, sports, loge-ments…) et répondra à vos questions per-sonnelles dans la partie membre (adhésion gratuite la première année).

Association Guy Renard 11, rue Joanès 75014 ParisTél : 01 45 42 41 23www.guy-renard.com Adhésion gratuite la première année.

plus les droits des salariés (repos, rémunéra-tions...) et non de favoriser l’emploi, le pouvoir d’achat et la consommation.

L’emploi n’augmentera pas. Les études récen-tes le montrent, les postes créées dans la gran-des distribution détruiraient d’avantage d’emploi dans le petit commerce. Le pouvoir d’achat n’augmentera pas. Les employeurs ne sont pas contraints de rémunérer davantage les sala-riés travaillant le dimanche. La consommation n’augmentera pas. Les français ne dépenseront pas plus que ce qu’ils gagnent avec des maga-sins ouverts le dimanche.

Le gouvernement n’a pas su tirer le bilan de la forte mobilisation de millions de salariés des-cendus à 4 reprises dans les rues ces der-niers mois. Parce qu’étudiant aujourd’hui, nous serons les salariés de demain, nous sommes concernés par le détricotage du code du travail. Le gouvernement doit revenir sur la banalisa-tion du travail le dimanche.

4 Etudiants de France n°289 • Mai - Juin 2009

en vrac

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C’est le nombre de suppressions de postes dans l’Education Nationale en 2010. Cette nouvelle saignée a été annoncée par Xavier Darcos la veille de son départ du ministè-re de l’Education Nationale. Beau cadeau fait à son successeur, Luc Châtel, car il est certain que cette mesure suscitera une vive opposition de la part de toute la comunau-té éducative.

Accueillir les nouveaux étudiants, leur présenter l’action de l’UNEF et s’occuper des problèmes d’inscription de ceux qui ne parviennent pas à s’inscrire dans la filière de leur choix... Dans tou-tes les universités, les militants de l’UNEF étaient présents en juillet sur les chaînes d’inscription.

la politique sécuritaire du gouvernement dénoncée

Suite aux déclarations de Xavier Darcos sur la sécurité à l’école (mise en place de porti-ques pour détecter les armes, fouille des car-tables...), 8 organisations (FCPE, FERC-CGT, FIDL, FSU, UNEF, UNL, UNSA Education, SGEN-CFDT) ont signé un appel commun pour dénoncer la surenchère sécuritaire à laquelle se livre le gouvernement concernant les violen-ces à l’école. Remplacer les postes d’ensei-gnants supprimés par des portiques ne sont en effet pas des solutions pour empêcher les actes de violence.

eric besson déavoué par le tribunal admi-nistratif

Les étrangers placés dans les centres de rétention

ont droit à l’information et au soutien juridique des associations. Cette aide était jusqu’à pré-sent organisée par la CIMADE. Mais le minis-tère de l’Immigration et de l’Identité Nationale a voulu changer cette mission, en la transformant en simple mission d’information, et en organi-sant une mise en concurrence des associations en charge de cette mission. Le tribunal admi-nistratif a suspendu l’application de la mesure, donnant raison à ceux qui défendent le droit des étrangers à une assistance juridique.

Frédéric lefebvre veut faire travailler les malades

Frédéric Lefevre, por-te-parole du gouverne-ment, et député UMP, a déposé un amen-

dement pour permettre aux salariés en congé maladie de pouvoir travailler à distance de chez eux. Heureusement, cet amendement a été rejeté par les députés. Visiblement, certains sont bien empressés de remettre en cause les droits des salariés alors que la crise fait rage.

16 500 Ça s’est passéle chiFFre du mois

la photo du mois : les chaînes d’inscription

non à la loi hadopi !

A la rentrée, l’Assemblée Nationale se prononcera en deuxième lecture sur la loi HADOPI. Cette loi, sensée encadrer et réprimer le téléchargement illégal sur internet, avait été rejetée au mois d’avril dernier en première lecture.

Par cette loi, un internaute contournant l’encadrement légal du droit d’auteur recevra deux courriers d’avertissement avant de se voir couper sa ligne internet tout en continuant à payer son abonnement auprès de son fournisseur d’accès.

40% des jeunes téléchargent, ou ont déjà téléchargé en dehors des plateformes légales. A l’heure où Internet est devenu un outil de lien social indispensable

(inscription à l’université, paiement des impôts, adhésion à l’UNEF), en couper l’accès revient à appliquer une politique extrêmement répressive.

Internet est en effet un monde extrêmement évolutif. De nouvelles techniques ont déjà été trouvées pour contourner cette loi. Mais dans un système où les plateformes de téléchargement légales ont encore un coût prohibitif, et où leurs revenus ne profitent presque exclusivement qu’aux majors et non aux artistes, la solution n’est sans aucun doute pas la répression. Elle se trouvera dans la réflexion sur l’accès à la culture pour tous et le financement pérenne de la création. La bataille contre HADOPI continue !

5Etudiants de France n°289 • Mai - Juin 2009

en vrac

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6 Etudiants de France n°289 • Mai-Juin 2009

une mobilisation historique

Pour la première fois à la Réunion, suite aux réformes à marche forcée du gouvernement, la communauté universitaire a été, dès le mois de février en mobilisation sur toute l’ile. Menant à la fois des blocages et des actions de communication à l’intérieur et à l’extérieur des campus pour dénoncer la dégradation des conditions d’études et de travail et l’augmentation de la précarité étudiante, la mobilisation a permis d’obtenir en dépit des 5 suppressions de postes 15 rehaussements de postes pour l’université.

La mobilisation des étudiants de la Réunion a devancé un mouvement social historique. Organisé en quatre composantes (associatives, syndicales, politiques et jeunesse), le COSPAR1 inscrit dans la plate-forme de revendications du collectif l’ensemble des revendications étudiantes.

À la suite de la première manifestation historique, couplée à la journée de mobilisation nationale du 5 mars dernier, du collectif « contre la vie chère », qui a regroupé plus de 35 000 salariés, étudiants, toutes générations et toutes catégories sociales confondues dans les rues de St Denis et de St Pierre, l’UNEF en ouvrant le cortège, a eu la chance d’exprimer au nom du COSPAR les revendications de toute la population réunionnaise.

Cette journée du 5 mars a marqué un véritable tournant pour la population réunionnaise et a permis d’obtenir de nombreuses avancées sociales. En effet, les services de l’Etat ont enfin daigné écouter les revendications de

la population et enclencher une véritable concertation avec l’ensemble des acteurs concernés.

des victoires importantes pour les étudiants

La première victoire a été sur la question du pouvoir d’achat, avec une baisse significative des prix des carburants et du gaz (à la Réunion bon nombre d’étudiants n’ont que la voiture pour se déplacer faute de service de transport en commun efficace et adapté). Après plusieurs journées d’opérations coup de poing dans certaines grandes surfaces, un premier accord sur une baisse de 5 à 20% des prix sur 250 produits de consommation courante (pâtes, riz, viandes, stylos, feuilles mobiles,…) a été obtenu.

Autre secteur d’inégalités de traitement, les services bancaires. A la Réunion, ils ne sont pas alignés sur les tarifs pratiqués en métropole et laissent place à des frais excessifs non-fondés. Les banques de la Réunion se sont engagées à opérer une baisse de 5 à 15% de trois services bancaires courants et à autoriser 5 retraits gratuits aux distributeurs hors-réseaux par mois. Des discussions sont actuellement en cours pour l’installation de distributeurs multi-banques sur l’ensemble des campus afin qu’aucun étudiant ne soit pénalisé.

Dans le budget de l’étudiant, le loyer représente une charge importante. Grâce à cette mobilisation, l’UNEF a pu obtenir du Recteur, président du Conseil d’administration du CROUS, l’engagement de ne présenter aucune demande d’augmentation des loyers

VictoirE dES étudiantS à la réunionLe 29 janvier 2009, l’île de la Réunion frémit au rythme de la métropole pour la première manifestation interprofessionnelle de l’année. À ce moment, seuls quelques étudiants de la Réunion manifestent aux côtés des salariés. Qui aurait dit que cette journée donnerait suite à une mobilisation historique pour l’île de la Réunion, entraînant de nombreuses avancées pour les étudiants.

des logements du CROUS pour l’année 2009. Cet engagement a été concrétisé lors du Conseil d’administration du 28 avril 2009. Par ailleurs dans le cadre de la LODEOM (loi pour le développement économique de l’Outre mer), le forfait charges de l’allocation logement sera aligné sur celui de la métropole, ce qui réduira le reste à charge d’environ 50€ pour l’étudiant.

Enfin concernant les frais d’inscription illégaux, l’UNEF dénonçait en septembre dernier leur maintien dans certaines filières de l’université de la Réunion et avait rencontré le Recteur, afin de lui demander l’application de la loi en exigeant la suppression immédiate de ces frais et le remboursement des étudiants. C’est aujourd’hui chose faite, l’université de la Réunion vient d’être condamnée par le tribunal administratif à rembourser l’ensemble des étudiants qui se sont acquittés de ces droits spécifiques (entre 50 et 900 euros selon les filières) lors de leurs inscriptions en début d’année universitaire.

Malgré toutes ces avancées, le combat continue pour obtenir un vrai guichet unique de la mobilité, concrétiser la gratuité de la carte libre circulation pour assurer le déplacement des étudiants sur tout le département, l’extension du chèque santé aux moins de 25 ans et surtout le gel des loyers des logements sociaux qui bénéficiera à plus de 300 étudiants.

gilles leperlier,président de l’uneF réunion

1. COSPAR : Collectif des organisations syndi-

cales, politiques et associatives de la Réunion

actus locales

EDF289.indb 6 28/07/09 12:24:41

7Etudiants de France n°289 • Mai-Juin 2009

Cette année, le nouveau dispositif d’inscription dans l’enseignement supérieur pour les néo bacheliers, « Admission Post Bac », est généralisé. Déjà testé l’an passé dans plusieurs académies, ce dispositif suscite de nombreuses inquiétudes.

inscription

Par sa complexité tout d’abord : délais raccourcis et rigides, enchevêtrement des choix entre filières sélectives et non

sélectives… Le gouvernement prend le risque de laisser de nombreux bacheliers aux portes de l’enseignement supérieur par un dispositif peu lisible et très strict.

En Ile de France, la mise en place de ce dispositif induit de profonds changements dans la répartition des effectifs étudiants et laisse planer de nombreuses craintes.

Avec 17 universités et 600 000 étudiants en région parisienne, les bacheliers étaient jusqu’à présent répartis dans les différentes universités selon un système de « sectorisation ». Sur le modèle de la carte scolaire, ils étaient affectés dans une université par les rectorats en fonction de leur lieu d’habitation et de la filière choisie.

Ce système était, d’une part, garant de mixité sociale dans les universités franciliennes et d’autre part permettait de garantir à chacun une inscription à l’université malgré le grand nombre d’étudiants en Ile de France.

Le nouveau système «Admission Post Bac» supprime cette sectorisation et met en place une procédure « à risque » pour les étudiants. En effet, ce sont désormais les universités qui formulent des propositions d’inscription aux étudiants. Chaque université pourra, au préalable, examiner le dossier scolaire des bacheliers qu’elle aura à disposition grâce à la procédure parallèle d’orientation active, ouvrant la voie à une sélection tacite et inacceptable des étudiants.

De plus, la mixité sociale dans les universités franciliennes risque d’être remise en cause et

Tout au long du mois de juin, l’UNEF a mené la bataille contre la destruction de la résidence universitaire d’Antony. Retour sur cette bataille emblématique pour la défense du logement social étudiant.

réSidEncE uniVErSitairE d’antony : l’unEF mènE la bataillE contrE Sa dEStruction

Le combat que mène l’UNEF depuis près de deux ans pour défendre la résidence universitaire d’Antony menacée de

destruction est emblématique à plusieurs titre. D’une part, cette bataille s’inscrit dans le combat de l’UNEF pour défendre l’accès de tous les étudiants à un logement autonome. D’autre part, cette résidence est une des plus grandes cités universitaires d’Europe. Elle représente près de 16 % des logements sociaux gérés par le CROUS en Ile-de-France, alors que ce parc immobilier ne permet qu’à 3% des étudiants franciliens d’accéder à un logement social. (La moyenne nationale se situe autour de 7%) Construire en 1955, elle n’a jamais connu de rénovation d’ampleur et les 2100 chambres qu’elle compte pourraient devenir inutilisables si elle n’était pas réhabilitée rapidement. Sa destruction aggraverait encore un peu plus la situation du logement étudiant en Ile-de-France. Cependant l’Etat se défausse de ces responsabilités et refuse de la rénover. Il a transféré, contre l’avis du CA du CROUS, la propriété de cité universitaire à la communauté d’agglomération des Hauts de Bièvres qui ne cache pas son souhait de la

détruire parce qu’elle ne correspondrait pas à son environnement urbain.

Ces dernières semaines, les évènements se sont précipités. En effet, les résidents du bâtiment C de la résidence se sont vus demander de quitter leur chambre pour permettre des « travaux » bien suspects. Il ne fait désormais aucun doute du sort réservé aux 550 chambres de ce bâtiment. M. Georges Siffredi, président de la Communauté d’agglomération des Hauts-de-Bièvre, a en effet affirmé dans la presse qu’il est « très probable que ce bâtiment soit détruit ». Face à cette menace, l’UNEF et les résidents de la résidence universitaire se sont mobilisés pour dénoncer cette destruction programmée. Pour faire monter la pression, ils se sont rassemblés à plus de 250 devant la Mairie d’Antony le 26 juin. Alors que s’y tenait le conseil de la communauté d’agglomération, ils ont occupé la salle du conseil afin d’obtenir un rendez-vous. Ils ont obtenu du président de la communauté d’agglomération l’engagement qu’aucune opération sur le site de la résidence n’aurait lieu avant la concertation prévue au mois de septembre, avec les étudiants.

Cependant, quelques jours après des parpaings et du ciment ont été livrés à la cité u, semant le doute sur les engagements pris. L’UNEF organise alors une opération coup de poing pour empêcher le début des travaux qui réunit plus de 200 étudiants. Alors que le président du conseil général des Hauts-de-Seine et le président de la communauté d’agglomération des Hauts-de-Bièvre confirment les craintes des résidents en déclarant leur volonté de détruire les 548 chambres du bâtiment C de la Cité U d’Antony sans garantie préalable, l’UNEF interpelle la ministre de l’Enseignement supérieur sur l’avenir de la résidence. Valérie Pécresse, également candidate aux régionales en Ile de France, va-t-elle accepter la destruction de la plus importante cité U francilienne et prendre enfin ses responsabilités ?

Pour augmenter le rapport de force, l’UNEF a organisé un nouveau rassemblement devant la Mairie d’Antony le 2 juillet et a lancé un appel pour sauver la résidence signé par des syndicats, des organisations politiques et associatives, et des personnalités.

lauriane véran

admiSSion poSt-bac : unE procédurE à riSquE

les universités « réputées » risque de connaître un engorgement important au détriment des universités moins « attrayantes », accroissant de fait la concurrence entre les établissements.

Face à ces inquiétudes, l’UNEF réaffirme le droit de chaque bachelier à s’inscrire dans la filière de son choix et demande la modification du système «Admission Post Bac» par sa simplification et la remise en place de la sectorisation des étudiants.

Dès le mois de juillet, l’ensemble des militants de l’UNEF en Ile de France seront présents lors des inscriptions pour s’assurer que chaque bachelier qui le souhaite puisse s’inscrire à l’université et se battra pied à pied pour faire respecter le droit des bachelier à s’inscrire dans la filière de leur choix.

annaïg piederrière

logement

actus locales

EDF289.indb 7 28/07/09 12:24:41

8 Etudiants de France n°289 • Mai - Juin 2009

Le 17 octobre prochain se tiendra dans plusieurs grandes villes de France une manifestation à l’appel du Collectif National pour les Droits des Femmes (CNDF). Cette journée sera l’occasion de rappeler que le combat pour l’égalité entre les hommes et les femmes est toujours d’actualité.

maniFEStation pour lES droitS dES FEmmES

La démarche militante de cette journée est d’exprimer par la voix du mouvement social le ras le bol de toutes et de tous

devant des inégalités qui perdurent et se développent. En effet, en 2009, une femme gagne toujours un salaire en moyenne 20% inférieur à celui d’un homme. Les pensions de retraites des femmes sont moins importantes que celles des hommes de près de 600€. 80% des emplois à temps partiels sont occupés par des femmes.

Les inégalités sont aussi très fortes dans les universités. On remarque en effet que certaines filières, comme les cursus de sciences dures,

sont désertées par les étudiantes, alors qu’à l’inverse, dans les filières de langues le nombre de femmes est beaucoup plus important.

Le contexte de crise pèse sur la condition des femmes. À plusieurs reprises, le gouvernement à attaqué les acquis féministes. Que ce soit par la tentative de gel des subventions accordées au Planning Familial au début du semestre, ou des déclaration de la très réactionnaire ancienne ministre du logement Christine Boutin sur l’éducation à la sexualité, la mobilisation pour l’égalité est plus que jamais nécessaire.

Le CNDF (organisation dont l’UNEF est

Le 27 juin a eu lieu la Marche des Fiertés, défilé qui se tient chaque année pour revendiquer l’égalité des droits entre hétérosexuels et homosexuels.

marchE dES FiErtéS

La 8ème édition de la Marche des fiertés s’est déroulée le 27 juin. Cet évènement a lieu chaque année et

permet de revendiquer l’égalité des droits entre hétérosexuels et homosexuels. Comme chaque année, l’UNEF défilera à Paris et dans de nombreuses villes de province comme Montpellier, Lille…

Cette marche des fiertés 2009 a eu lieu dans un contexte paradoxal. D’abord, l’évolution de la société et des mœurs n’a jamais été aussi aboutie, à tel point que l’inter-LGBT a obtenu du Ministère de l’Enseignement supérieur qu’une campagne contre l’homophobie soit menée sur les universités. Cette campagne est une victoire : c’est la reconnaissance

d’une problématique sociale, et l’engagement des pouvoirs publics à lutter contre les discriminations liées à l’orientation sexuelle. Loin d’être anodin ce combat culturel est celui de l’égalité contre l’indifférence. Le progrès social n’est pas une seule tolérance, mais une reconnaissance de la diversité. Faire vivre cette campagne et ces temps forts permet de ne plus définir l’hétérosexualité comme la norme, mais comme une orientation sexuelle seulement majoritaire dans nos sociétés.

C’est ensuite la loi qui doit traduire cette évolution. Mais, le législateur tarde à les assimiler légalement. À titre d’exemple, l’homoparentalité n’est toujours pas reconnue alors même qu’elle est aujourd’hui une réalité. Pire encore les

textes législatifs récents qui font allusion à l’homoparentalité, le font au détour d’un article et sous un jour répressif.

Si depuis 1990, l’OMS ne considère plus l’homophobie comme une maladie, il est plus que jamais nécessaire de continuer à lutter contre l’homophobie. Rencontre festive, parfois volontairement extravagante, et militante, la Marche des Fiertés est de ce point de vue une date incontournable pour faire progresser les consciences, et lutter pour une égalité réelle des droits.

lucas jourdain

membre) organisera donc dans cette optique le 17 octobre prochain une grande manifestation pour les droits des femmes. L’UNEF prendra toute sa place dans cette mobilisation. En effet, que ce soit dans les université ou dans le reste de la société, les femmes, tout comme les jeunes, sont particulièrement touchées par les conséquences de la crise économique, qui précarisent ceux qui déjà sont les plus fragiles. Et c’est pour ces raisons que le combat pour l’égalité ne doit pas attendre.

alban Fontenas

discriminations

actus nationales

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9Etudiants de France n°289 • Mai - Juin 2009

Malgré les engagements de Valérie Pécresse à mettre fin à cette pratique, 29 universités demandent aux étudiants cette année encore des frais d’inscription illégaux. Même si cette pratique est en recul, l’UNEF continue la bataille contre les universités qui font de la résistance et refusent encore de se mettre dans la légalité.

FraiS d’inScription illégaux : lE ScandalE continuE

Pour la 5ème année consécutive, l’UNEF publie son palmarès des universités qui pratiquent des frais d’inscrption illégaux.

Ceux-ci correspondent à des sommes perçues en toute illégalité par les établissements en plus des droits de scolarité nationaux, qui peuvent s’élever à plusieurs centaines, voire plusieurs milliers d’euros dans certains cas.

une pratique en recul

En mettant en lumière le scandale des frais d’inscription illégaux chaque année depuis 2004, le nombre d’universités dans l’illégalité a diminué.

Suite à la pression de l’UNEF, Valérie pécresse avait pris l’engagement de mettre fin à ces pratiques. Pourtant, son action est restée limitée, et là où les universités ont reculé, c’est parce que l’UNEF a pris ses responsablité en réalisant des recours.

Certaines ont décidé, suite aux recours réalisés par l’UNEF, de renoncer purement et simplement à ces pratiques et de rembourser les étudiants. C’est le cas à Paris 8 , Aix-Marseille 3, Lyon 2…

D’autres universités ont été condamnées par les tribunaux administratifs, et ont été contraintes de se mettre en accord avec la loi, comme à Bordeaux 4 ou à la Réunion.

des universités qui refusent de mettre fin à ces pratiques

L’UNEF recense encore en 2009 29 universités qui font payer aux étudiants des frais supplémentaires, se plaçant en totale contradiction avec la loi, et aggravant encore un peu plus les difficultés sociales des étudiants.

Les montants demandés par les universités peuvent atteindre des sommes exhorbitantes : 5 universités demandent plus de 1000 euros aux étudiants qui s’inscrivent dans certains diplô-mes.

Cette année, plusieurs tendances sont à souligner :

• 27% des frais illégaux recensés sont le fait des IAE (Institut d’Administration des Entreprises), en expliquant qu’ils souhaitent concurrencer les écoles de commerce. Mais ce n’est pas le prix que les étudiants payent pour s’inscrire qui fait la valeur d’un diplôme.

• La mise en place d’une sélection par l’argent en Master. Les frais d’inscription illégaux les plus élevés sont généralement demandés en master (prestations pédagogiques notamment, frais de dossiers pour les candidatures enmaster 2, etc.…), ce qui démontre la volonté des universités à ne pas permettre la poursuite d’étude pour tous les étudiants, quelques soient leurs revenus.

• Une volonté de dissimulation de ces pratiques : sachant les risques qu’elles encourent en ayant recours à ces pratiques, les universités dissimulent de plus en plus les frais illégaux afin d’échapper aux sanctions.

l’uneF demande à valérie pécresse de faire respecter la loi... et de respecter ses engagements !

En 2007 et en 2008, Valérie Pécresse avait pris l’engagement de faire cesser ces pratiques. Pourtant, aucun recteur d’académie n’a déposé de recours contre une université pratiquant des frais illégaux. Ainsi, on retrouve cette année 12 universités qui étaient déjà hors-la-loi l’an dernier

pour les mêmes pratiques, et contre lesquelles la ministre n’a engagé aucune procédure pour y mettre fin. Elle s’est contentée de discours pour condamner ces pratiques, mais les actes n’ont pas suivi.

Pourtant, il est de la responsabilité de la ministre de l’enseignement supérieur d’exiger de l’ensemble des universités concernées la suppression définitive des frais illégaux et le remboursement immédiat des sommes déjà engagées par les étudiants. Dans le cas contraire, l’UNEF et les étudiants concernés saisiront les tribunaux administratifs afin de faire respecter la loi.

Si des universités font le choix de recourir à ces méthodes pour financer certaines de leurs missions de service public, c’est qu’elles se trouvent dans une situation de pénurie budgétaire qui les pousse à aller chercher l’argent que l’Etat leur refuse dans la poche des étudiants. L’UNEF refuse que les étudiants soient ainsi considérés comme des variables d’ajustement budgétaires.. La ministre doit tenir ses engagements en matière budgétaire pour l’année prochaine afin de permettre aux universités de donner aux étudiants les meilleures conditions d’études et de mettre un terme définitif aux frais d’inscrption illégaux.

hélène pasquier

universités hors la loi

AugmentAtion des frAis d’inscription

une fois de plus, les droits d’inscrip-tion nationaux, fixés par le ministère de l’enseignement supérieur, augmen-tent. en licence, ils passent de 169 à 171€, en master de 226 à 231€, et en doctorat de 342 à 350€, soit une aug-mentation moyenne de 2%. depuis 2001, la hausse des frais d’inscription est de 27% en licence et de 70% en master. cette décision dégrade enco-re un peu plus le pouvoir d’achat des étudiants.

actus nationales

EDF289.indb 9 28/07/09 12:24:46

mobilisation universitaire

10 Etudiants de France n°289 • Mai-Juin 2009

Pendant plus de 4 mois, l’en-semble de la communauté universitaire s’est mobilisé pour dénoncer les politiques menées par le gouvernement en matière d’enseignement supérieur et défendre le ser-vice public. La forte mobilisa-tion a permis de faire reculer le gouvernement sur plusieurs points de mécontentement et d’affaiblir Valérie Pécresse. Etudiants de France revient sur ces 4 mois de bataille pour défendre le service pu-blic.

rEtour Sur 4 moiS dE bataillE pour déFEndrE lE SErVicE public

l’uneF à l’offensive pour imposer un changement de cap au gouvernement

La politique menée par le gouvernement en matière d’enseignement supérieur depuis 2 ans a créé de fortes tensions dans la communauté uni-versitaire. Les réformes imposées et engagées par Valérie Pécresse sur le statut des ensei-gnants chercheurs, sur la formation des ensei-gnants et sur le financement des universités à la performance s’inscrivent dans une logique de désengagement politique de l’Etat et conduisent à un creusement des inégalités entre les univer-sités et les étudiants. Ces attaques, auxquelles s’ajoutent les suppressions de postes, affaiblis-sent le service public d’enseignement supérieur et tournent le dos à l’objectif de démocratisation de l’accès et de la réussite des étudiants. Cette politique a conduit à une dégradation des condi-tions de vie et d’étude, dont les étudiants sont les premières victimes. Ces tensions se sont exa-cerbées suite au mépris affiché par le pouvoir vis-à-vis de la communauté universitaire : le dis-cours de Nicolas Sarkozy sur la recherche du 22 janvier a profondément heurté l’ensemble de la communauté universitaire et scientifique.

Dès le premier semestre, l’UNEF a dénon-cé les conséquences de cette politique dans le cadre d’une campagne offensive qui a permis de structurer le milieu étudiant avec notre ana-lyse et nos revendications. Au mois de janvier, alors que la grogne monte chez les enseignants-chercheurs contre la réforme du décret modi-fiant leur statut, et que la contestation sociale se fait plus en plus forte dans le pays, l’UNEF lance une campagne appelant les étudiants à se mobi-liser pour la journée de mobilisation interprofes-sionnelle du 29 janvier. C’est fort de ce nouveau contexte social et d’un mouvement naissant chez les enseignants-chercheurs que l’UNEF fait le choix d’appeler les étudiants à amplifier la mobi-lisation. Elle appelle les étudiants à se réunir en assemblée générale et à voter la grève dans les universités. Grâce à ce travail, l’UNEF a contri-buée à structurer et à amplifier la mobilisation des étudiants. Très rapidement, les AG sont de plus en plus massives et les étudiants nombreux à manifester aux côtés des personnels lors des dates de mobilisation fixées par l’intersyndicale de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Pour faire face à un gouvernement qui reste sourd aux revendications de la communauté uni-versitaire pendant toute la mobilisation, l’UNEF

a fait le choix de construire l’unité avec les orga-nisations de personnels. L’UNEF a pris ses responsabilités envers les étudiants, sans pré-tention à s’imposer ou à dicter aux enseignants chercheurs le sens et la stratégie de leur lutte. L’UNEF a ainsi construit la mobilisation des étudiants en soutien à celle des enseignants-chercheurs, mais aussi autour de ses propres revendications. Si l’unité étudiants / enseignants n’a pas toujours été évidente à mettre en œuvre au quotidien, c’est bien le caractère exception-nellement unitaire de ce mouvement dans l’en-seignement supérieur qui a permis que cette mobilisation soit aussi forte. L’UNEF n’a eut de cesse de chercher les convergences étudiants / enseignants, tout en s’attachant à faire un tra-vail d’explication des enjeux aux étudiants et en continuant à mettre en avant les revendications des étudiants afin de construire une mobilisa-tion étudiante autonome dans ses modalités de celle des enseignants : c’était la garantie de son amplification chez les étudiants.

Face à la force de la mobilisation qui s’est ins-crite dans la durée, le gouvernement a reculé sur certains points de mécontentement, mais a refusé de répondre au cœur des revendications

actus nationales

EDF289.indb 10 28/07/09 12:24:48

11Etudiants de France n°289 • Mai-Juin 2009

rEtour Sur 4 moiS dE bataillE pour déFEndrE lE SErVicE public

de la communauté universitaire et des étudiants. Pire, il a constamment refusé d’assumer le coût politique de ses reculs en limitant au maximum de les rendre visible et en masquant la réalité des concessions qu’il a fait. Par la suite, il a délibéré-ment joué le pourrissement en faisant du chan-tage sur la tenue des examens. L’UNEF a refusé et dénoncé ce chantage. Face à l’offensive de Valérie Pécresse sur les examens dans l’opinion publique, l’UNEF en a appelé à la responsabilité de la ministre en exigeant qu’elle cesse de jouer avec l’avenir de milliers d’étudiants et qu’elle crée les conditions d’une sortie de crise en répon-dant aux revendications portées. L’UNEF a éga-lement réclamé et en obtenu des garanties sur le déroulement de la fin de l’année et des exa-mens universitaires (examens ne portant que sur les enseignements dispensés, 10ème mois de bourse en cas de prolongement du calendrier, prolongement du logement étudiant, assouplis-sement des conditions de renouvellement des titres de séjour pour les étudiants étrangers ...).

un rapport de force renouvelé dans l’enseignement supérieur

Si cette mobilisation a été difficile, elle a néan-

moins été utile puisqu’elle a permis de faire évo-luer le rapport de force en notre faveur. Elle a contraint le gouvernement à reculer sur plu-sieurs points de mécontentement face à la force de la mobilisation.

La réécriture du décret modifiant le statut des enseignants-chercheurs

Le gouvernement a été contraint de réécrire le décret modifiant le statut des enseignants-cher-cheurs. Si la possibilité de modulation de ser-vice par le président d’université que dénonçait les enseignants-chercheurs reste possible, la réécriture du décret a permis de poser des gar-de-fous pour protéger leur statut : la modulation de service est soumise à l’accord de l’intéressé, l’évaluation reste nationale, la mention à un ser-vice national de référence a été réintroduite dans le texte…

le gel des suppressions de postes

Alors que la réduction des effectifs dans la fonction publique est le maître mot de la politi-que du gouvernement et que cette année, pour la première fois depuis 15 ans, 900 postes

retour sur la mobilisation en quelques dates

décembre 2008 / janvier 200975% des universités perdent des postes. Le

mécontentement monte dans les établissements. Les enseignants-chercheurs appellent à une journée de grève le 2 février pour dénoncer la réforme de leur statut. L’UNEF lance une campagne appelant les étudiants à se mobiliser contre la politique du gouvernement le 29 janvier. Les premières AG ont lieu dans les universités pour préparer la journée du 29.

29 janvier2 millions de personnes, dont de nombreux

jeunes, défilent dans les rues de nombreuses villes de France pour dénoncer la politique du gouvernement face à la crise.

7 et 8 févrierLors de son collectif national, l’UNEF appelle

les étudiants à amplifier la mobilisation pour imposer un changement de cap à la politique du gouvernement.

10 févrierLes AG sont de plus en plus nombreuses et

massives. 100 000 personnes, dont 70 000 étudiants manifestent.

19 févrierA l’appel de l’UNEF et de l’intersyndicale de

l’enseignement supérieur, 50 000 personnes descendent dans la rue pour manifester.

24 févrierL’UNEF appelle à des AG dans toutes les

universités. Ils sont plus de 2000 à se réunir à Nantes, 1200 à Toulouse, 1000 à Avignon…

25 févrierValérie Pécresse annonce la réécriture du

décret sur le statut des enseignants-chercheurs et le gel des suppressions de postes dans les universités pour 2010 et 2011. Ces annonces sont insuffisantes, l’UNEF appelle à poursuivre la mobilisation.

5 mars50 000 personnes manifestent dans toute

la France à l’appel de l’intersyndicale de l’enseignement supérieur.

19 mars3 millions de personnes, dont de nombreux

jeunes, défilent dans les rues de nombreuses villes de France pour la 2ème journée de mobilisation interprofessionnelle unitaire.

20 marsXavier Darcos et Valérie Pécresse annoncent

le report d’un an de la réforme de la formation des enseignants et l’ouverture de discussions avec l’ensemble de la communauté éducative.

actus nationales

EDF289.indb 11 28/07/09 12:24:49

12 Etudiants de France n°289 • Mai-Juin 2009

ont été supprimés dans l’enseignement supé-rieur et la recherche, le gouvernement a été contraint d’annoncer qu’il renonçait à supprimer des postes dans l’enseignement supérieur et la recherche en 2010 et 2011. En reculant sur ce point le gouvernement reconnaît implicitement le problème de sous encadrement des étudiants à l’université.

le report de la réforme de la formation des enseignants

Alors que Xavier Darcos et Valérie Pécresse s’obstinaient à dire que la réforme de la forma-tion des enseignants serait mise en œuvre dès la rentrée prochaine, la mobilisation a permis d’ob-tenir le report d’un an de la réforme et l’ouverture de discussions sur les points de mécontente-ment soulevés par la communauté éducative.

• Pour la session 2010, les concours de recrute-ment sont maintenus en l’état.• Les étudiants souhaitant passer le concours en 2010 pourront le préparer dans les mêmes conditions qu’aujourd’hui au sein des IUFM maintenus, sous réserve d’une inscription en 1ère année de master.• Des dispositifs d’accompagnement financier ont été mis en place. Bien qu’insuffisants, ils consti-tuent une première avancée pour permettre au maximum d’étudiants d’accéder aux concours.

La remise à plat de la réforme du finan-cement des universités

Le gouvernement souhaite imposer une réfor-me du financement des universités à la per-formance. Dénoncée par l’ensemble de la

communauté universitaire, celle-ci risque de créer un système universitaire à deux vitesses et de creuser les inégalités entre les établisse-ments et les étudiants. Valérie Pécresse a été contrainte d’annoncer une remise à plat des cri-tères de financement des universités.

Ces reculs, bien qu’insuffisants, montrent que la dynamique a changé de camp dans l’ensei-gnement supérieur. Ce n’est pas parce que cette mobilisation n’aura pas permis d’obtenir une vic-toire symbolique, comme le retrait d’un texte, qu’elle a été inutile. La mobilisation a permis de structurer le mécontentement face aux politiques universitaires du gouvernement. Alors que Valé-rie Pécresse apparaissait comme incontestée et indéboulonnable, la mobilisation l’a affaibli et ren-force le rapport de force en notre faveur. Dans notre secteur privilégié d’intervention, le gouver-nement est sur la défensive : c’est un acquis qu’il ne faut pas sous-estimer.

Cependant, nous devons mener la bataille sur l’interprétation de la mobilisation, car certains voudraient faire croire que la mobilisation n’a servi à rien. Car si le gouvernement a reculé sur plusieurs points, celui-ci en refusant d’assumer le coût politique de ces reculs et en ne répon-dant pas sur le cœur des préoccupations des étudiants, a joué le jeu du pourrissement et s’est coupé des possibilités d’une sortie de crise. Face à un gouvernement qui n’assume pas ses reculs, nous ne devons pas lui faire le cadeau de lais-ser penser que l’action collective ne paye pas. L’UNEF a mené cette bataille sur les campus ces dernières semaines en portant son analyse de la mobilisation auprès des étudiants.

La mobilisation a aussi permis de renforcer le rapport de force au niveau local et de faire avan-cer les droits des étudiants dans les universités. Ainsi, l’UNEF a obtenu le retour de la compen-sation annuelle à l’université d’Aix Marseille 1, l’harmonisation des modalités de contrôle des connaissances à l’université de Paris 8…

La mobilisation de ce semestre n’a pas permis d’imposer le changement de cap nécessaire à la politique universitaire menée par le gouver-nement, mais elle a porté un coup d’arrêt à ses ambitions sur plusieurs points et a permis de faire évoluer le rapport de force en notre faveur. Aujourd’hui, Valérie Pécresse est fragilisée. Elle est sur la défensive. Ces 4 mois de mobilisation a permis de structurer les mécontentements et montrer qu’une autre politique en matière d’en-seignement supérieur était possible. Il faut désormais s’appuyer sur ce nouveau rapport de force pour continuer à avancer sur nos revendi-cations et imposer une autre politique d’ensei-gnement supérieur au gouvernement.

dossier réalisé par thierry le cras

8 avrilEn l’absence de réponse de la part du

gouvernement sur les revendications des étudiants et des personnels, l’UNEF et l’intersyndicale de l’enseignement supérieur appellent à une nouvelle journée de mobilisation. Plus de 25 000 personnes manifestent dans toute la France.

9 avril L’UNEF et le SNESUP interpellent le

gouvernement et l’accusent de mettre en danger les examens des étudiants en restant sourds aux revendications de la communauté universitaire.

du 23 au 26 avrilL’UNEF organise à Marseille son 81ème

congrès. Après 4 jours de débat, l’UNEF adopte une orientation offensive pour imposer un changement de cap au gouvernement. Elle appelle à la journée de mobilisation du 1er mai.

1er mai1.5 millions de personnes, dont de nombreux

jeunes, défilent dans les rues de nombreuses villes de France pour dénoncer la politique du gouvernement face à la crise. C’est trois fois plus qu’en 2008.

14 maiLe gouvernement refuse de répondre aux

revendications des étudiants et fait le choix d’instrumentaliser les examens à l’approche de la fin de l’année universitaire. L’UNEF interpelle Valérie Pécresse, à qui elle demande d’être reçue en urgence pour trouver des réponses aux inquiétudes des étudiants et leur permettre d’envisager sereinement la fin de l’année universitaire.

17 maiL’UNEF est reçue par Valérie Pécresse et

obtient des garanties sur l’organisation de la fin de l’année universitaire et des examens et dénonce le refus de la Ministre de répondre aux inquiétudes de la communauté universitaire. La ministre annonce toutefois la remise à plat de la réforme du financement des universités à la performance.

26 maiXavier Darcos piétine le début de discussions

sur la réforme de la formation des enseignants qui s’étaient péniblement engagées en présentant des décrets qui ferment le débat sur plusieurs points de mécontentement. L’UNEF dénonce ce passage en force.

13 juinJournée de mobilisation interprofessionnelle

unitaire. 250 000 personnes défilent dans les rues de nombreuses villes de province pour maintenir la pression sur le gouvernement.

actus nationales

EDF289.indb 12 28/07/09 12:24:52

13Etudiants de France n°289 • Mai - Juin 2009

Les étudiants étrangers connaissent une situation de précarité et des discriminations qui remettent en cause le droit aux études pour tous. L’UNEF fait de la défense de l’égalité entre étudiants français et étrangers une priorité.

Le 7 mars 2009, l’UNEF organisait à Paris la 6ème Rencontre nationale des Associations d’étudiants étrangers

en présence d’une vingtaine d’associations représentant des étudiants venus de tous les continents. Ce fut l’occasion de maintenir un riche lien revendicatif avec l’ensemble de ces associations qui se retrouvent dans le combat pour l’égalité des droits entre étudiants français et étudiants étrangers. Une nouvelle plateforme de revendications a été travaillée afin de poursuivre nos actions communes initiées en 2006 lors des Etats généraux des étudiants étrangers, organisés par l’UNEF. Depuis, malgré un contexte extrêmement dur pour les étrangers, nos combats ont porté leurs fruits : suppression de l’autorisation préfectorale de travail, droit de travailler jusqu’à 21h par semaine (au lieu de 17h auparavant), augmentation du plafond des aides d’urgence accessibles aux étudiants étrangers. Cependant, les lois et règlements destinés à fermer les voies de régularisation des étrangers vivant, étudiant et travaillant en France, se sont multipliés.

a la précarité s’ajoute la stigmatisation

Après les propos Eric Besson, ministre de l’Immigration, faisant l’amalgame entre «immigration» et «invasion» au mois de janvier, celui-ci multiplie les attaques : une récente modification du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (CESEDA) inscrit dans la loi un « délit de solidarité ». Au prétexte de lutter contre les passeurs, cette modification qualifie d’ « aidant » toute personne apportant un soutien autre que vital à une personne en situation irrégulière et se rendant ainsi auteure d’un délit d’aide, de secours. C’est en attisant

les peurs et en suscitant un climat de défiance vis-à-vis des étrangers que le gouvernement veut justifier l’aggravation de leurs conditions de vie. Les étudiants étrangers ne sont pas épargnés. La législation en vigueur constitue une véritable machine à fabriquer des sans-papiers en raison de la lourdeur des démarches et du pouvoir arbitraire des préfectures pour le renouvellement des titres de séjour.

Obligés de suivre dans leur pays d’origine une procédure coûteuse et opaque à travers les Centres des Etudes en France, les étudiants étrangers subissent une sélection fondée principalement sur des critères diplomatiques et financiers, sans considération pédagogique ni scientifique.

Une fois arrivé en France, un étudiant étranger doit attendre en moyenne 6 mois avant d’obtenir son titre de séjour. Durant ce délai, il ne peut pas travailler et n’a droit à aucune aide au logement. Souvent isolés et sans attache familiale, les étudiants étrangers subissent une précarité administrative très dure qui génère une précarité sociale et pédagogique d’autant plus forte. Le délai d’attente pour la délivrance effective du titre de séjour est en moyenne de six mois mais la carte de séjour n’épargne pas pour autant les galères. Couvrant la durée d’un an, la demande de renouvellement doit être faite 2 mois avant la fin de validité et l’étudiant reste dans l’incertitude jusqu’à la réponse du préfet dont le pouvoir d’appréciation souverain lui permet de refuser sans motif un renouvellement de titre de séjour.

Ainsi, à chaque fin d’année, un étudiant étranger peut être contraint de quitter le territoire sans avoir eu la possibilité de terminer

étudiants étrangers

la bataille pour l’égalité doit se poursuivre

son cursus dans les mêmes conditions qu’un étudiant français.

une carte d’étudiant = une carte de séjour !

Rompre avec la précarité administrative, sociale et pédagogique des étudiants étrangers, c’est le combat que mène l’UNEF en revendiquant que la délivrance d’une carte d’étudiant permette l’attribution automatique d’un titre de séjour couvrant toute la durée d’un cycle (avec droit au redoublement).

Parce qu’un étudiant étranger est avant tout un étudiant, l’UNEF se bat pour l’ouverture du système d’aide sociale aux étudiants étrangers et assure une veille permanente dans les universités pour améliorer l’accueil des étudiants étrangers par la mise en place de guichets uniques allégeant leurs démarches et en assurant des permanences juridiques d’information, d’accompagnement et de défense.

En assurant des veilles contre les effets de la politique du chiffre, l’UNEF doit réunir les conditions d’un rapport de force suffisant dans chaque situation pour empêcher les expulsions d’étudiants étrangers. C’est ainsi qu’au premier semestre, à Paris 10 Nanterre, les militants de l’UNEF ont organisé une mobilisation qui a permis d’empêcher le décollage de l’avion transportant un étudiant étranger par la sensibilisation des autres passagers qui ont protesté contre l’expulsion.

Karl stoeckel

actus nationales

EDF289.indb 13 28/07/09 12:24:53

14 Etudiants de France n°289 • Mai - Juin 2009

Fiche pratiQue

Un étudiant sur deux est contraint de se salarier durant l’année universitaire en parallèle de ses études pour pouvoir les financer. Voici tout ce qu’il faut savoir pour être protégé en cas de pro-blème.

EtudiantS-SalariéS : connaîtrE SES droitS !

vos droits

Se salarier est rarement un choix pour les étudiants, mais plutôt une nécessité pour pouvoir financer ses études. Les

conséquences sur la réussite sont réelles : les étudiants salariés ont 40% de chances supplémentaires d’échouer que les autres, simplement parce que le travail universitaire est incompatible avec un emploi salarié.

Pour répondre à l’urgence, des aménagements doivent être rendus possibles dans les établissements et les entreprises. L’UNEF propose à court terme la création d’un régime spécial d’étude permettant de :

- choisir l’évaluation par l’examen terminal - bénéficier de mise en ligne d’annales

d’examens et de polycopiés de cours- choisir leurs TD, bénéficier d’horaires

aménagés (soir et samedi)

connaître ses droits, c’est pouvoir les défendre !

Le salariat étudiant est souvent synonyme d’abus de la part des employeurs. Voici les principales règles du droit du travail à connaitre quand on prend un petit boulot :

le contrat de travail : il est primordial, en cas de problème avec l’employeur, ou pour être couvert par la sécurité sociale. Il doit vous

être transmis au plus tard deux jours après l’embauche. Il doit comporter :

- le nom et la qualité du salarié- la désignation du poste de travail- l’intitulé de la convention collective applicable- la durée de la période d’essai et le montant

de la rémunération

la durée du travail : elle est fixée à 35 heures par semaine dans toutes les entreprises. La durée du travail doit aussi respecter certaines normes :

- elle ne peut excéder 10h par jour et 48 heures hebdomadaires

- le temps de repos entre deux journées de travail doit être de 11h

- il n’est pas possible de vous faire travailler plus de 6 jours par semaine

le salaire : le SMIC est un salaire minimum national et interprofessionnel, fixé par les pouvoirs publics. Les heures supplémentaires sont régies par des règles particulières que vous pouvez obtenir auprès d’un syndicat de professionnels et de l’inspection du travail.

Le montant du SMIC horaire brut est fixé à 8,71€, soit 13,21€ bruts mensuels sur la base de la durée légale de 35 heures hebdomadaires.

la période d’essai : la durée de la période d’essai dans les CDI varie entre 1 mois et 3 mois.

Elle ne peut pas être renouvelée si la convention collective qui fixe sa durée ne le prévoit pas.

Le CDD peut comporter également une période d’essai : elle doit être précisée par écrit dans le contrat de travail. Cette période ne peut excéder une durée calculée en raison d’un jour par semaine. Elle ne peut jamais excéder 2 semaines lorsque la durée du contrat est de plus de 6 mois (Art. L 122-3-2 du code du travail).

la rupture du contrat : en dehors du CDD, où l’échéance est fixée, la rupture du contrat peut s’avérer illicite. N’hésitez alors pas à contacter les syndicats professionnels ou l’inspection du travail.

les congés payés : si vous avez au cours d’une année été occupé chez le même employeur pendant un temps équivalent à un minimum d’un mois de travail effectif, vous avez droit à un congé dont la durée est déterminée à raison de 2,5 jours ouvrables par mois de travail sans que la durée totale du congé exigible puisse excéder 30 jours ouvrable (Art L 223-1 et suivants du Code du travail).

les congés pour examen : un congé de formation peut être accordé à un salarié pour préparer ou pour passer un examen (Art. L 931-1 al3 du Code du travail).

Il faut pour cela prévenir l’employeur : la lettre de congé doit être formulée au plus tard 60 jours à l’avance lorsqu’elle concerne le passage ou la préparation d’un examen. Elle doit indiquer l’intitulé et la date de l’examen concerné. Dans ce dernier cas, un certificat d’inscription doit être joint à la demande (Art. R 931-1 du Code du travail).

benoit soulier

Guidepratiquede l’étudiant salarié

Union Nationale des

Étudiants de France

Hors-série4 euros

En partenariat avec les principaux syndicats de salariés, des permanen-ces juridiques sont organisées dans plusieurs universités pour défendre les droits des étudiants salariés. Pour en savoir plus, contacte l’UNEF dans ton université.

Pour toute information supplémen-taire, tu peux consulter le «Guide des étudiants salariés» édité avec les principaux syndicats (CGT, FO, UNSA, CFTC, FSU) dans les locaux de l’UNEF ou sur le site de l’UNEF.

Plus d’infos sur : unef.fr

EDF289.indb 14 28/07/09 12:24:53

un élan démocratique porté par la jeunesse

Au-delà de l’issue d’un scrutin contesté à cause des fraudes, c’est une volonté profonde de changement du peuple iranien et son aspiration grandissante à la démocratie et à la liberté qui s’est exprimé de plus en plus ouvertement dans les manifestations. Depuis la Révolution islamique de 1979, jamais une telle mobilisation, massive et déterminée, n’avait vu le jour.

Dans cet élan démocratique et populaire, la jeunesse, et particulièrement les étudiants ont été une fois de plus les bastions de la contestation. Porte-voix depuis plusieurs années déjà d’une aspiration à un véritable régime démocratique en Iran, les jeunes ont profité de la contestation des résultats pour clamer leur volonté de voir les droits et libertés individuels respectés et les femmes s’émanciper des codes rétrogrades qu’elles subissent.

l’uneF, organisation internationa-liste, soutient le combat des ira-niens

Fidèle à sa tradition internationaliste de soutenir partout dans le monde ceux qui se battent pour le progrès démocratique et social, l’UNEF a soutenu le combat démocratique des jeunes iraniens face au régime théocratique et participé ainsi à la mobilisation internationale visant à faire pression sur les autorités iraniennes en appellant, avec de nombreuses organisations à une manifestation devant l’ambassade d’Iran à Paris le 21 juin. Afin d’affirmer le soutien de la jeunesse française au combat des iraniens, l’UNEF a également réuni l’ensemble des organisations de jeunesse françaises (UNL, FIDL, SOS Racisme, Les jeunes verts, MJS, NPA Jeunes, Réso) autour d’un appel commun à une réunion publique qui a réuni 200 personnes à Paris le 28 juin.

Même si les manifestations ont aujourd’hui cessées à force de répression, cet épisode politique a affaibli l’assise et la légitimité de l’ordre religieux en place et ainsi posé la première pierre d’une véritable transformation sociale en Iran.

iran : lE régimE t h é o c r a t i q u E FragiliSé

15Etudiants de France n°289 • Mai - Juin 2009

bilan En dEmi-tEintE du procESSuS dE bolognE

Si l’objectif du processus de Bologne lancé en 1999 était de créer en dix ans un espace européen d’enseignement

supérieur harmonisé, force est de constater que le bilan est mitigé, faute de moyens réels mis en oeuvre (mobilité peu accessible, difficile reconnaissance des diplômes d’un pays à l’autre, mise en œuvre disparate des outils d’harmonisation à travers l’Europe). Ses dernières années, le processus de Bologne avait, de plus, sous l’influence de la Commission européenne, pris une tournure encourageant la compétitivité économique de l’enseignement supérieur et la mise en concurrence des établissements, à l’opposé de l’égalité d’accès réclamée par les étudiants. Les recommandations issues de ce processus ont ainsi servi dans de nombreux pays à justifier des politiques de remise en cause des droits étudiants, augmentant ainsi la méfiance des étudiants.

les principes directeurs : la démocratisation et l’investissement public

En fixant l’investissement public et la réussite du plus grand nombre comme priorité au lieu de la compétitivité économique mise en avant depuis quelques années, le communiqué de Louvain adopté à l’issue de la conférence. Celui-ci doit servir de feuille de route pour les années à venir marque un tournant pour les étudiants. Dans une période où de nombreux pays connaissent un désengagement politique et financier de l’Etat dans l’enseignement supérieur, la reconnaissance de la nécessité d’un investissement public important ainsi que de la nécessité de faire accéder le plus grand nombre de jeunes au diplôme constituent de véritables victoires face à ceux qui voient

l’enseignement supérieur sous le seul prisme de la rentabilité économique.

mobilité : enfin un objectif chiffré !

Face au constat accablant d’un pourcentage très faible d’étudiants accédant à la mobilité internationale, un objectif chiffré a pour la première fois été intégré au communiqué afin de forcer les Etats à mettre en œuvre les politiques nécessaires pour l’atteindre : 20% des étudiants européens diplômés en 2020 devront avoir effectué au moins un semestre à l’étranger.

un bilan néanmoins loin d’être parfait…

Le principal point noir de ce communiqué est le fait qu’il encourage la mise en œuvre d’un classement européen des universités qui s’inscrit dans la logique de mise en concurrence des établissements portée par la Commission européenne, à l’origine de la proposition. Le soutien manifesté par la France à cette proposition est particulièrement à condamner, notamment dans un contexte où les étudiants et les enseignants se mobilisent en France depuis plusieurs mois contre la mise en concurrence des universités. De plus, encore une fois, les mesures concrètes manquent pour réaliser les priorités fixées par les ministres. Il reviendra par conséquent aux étudiants, dans chaque pays, de mettre les Etats face aux engagements qu’ils ont pris lors de la Conférence de Louvain en terme de mobilité ainsi que d’augmentation de l’accès et de la réussite des étudiants dans l’enseignement supérieur afin d’obtenir la mise en œuvre de mesures concrètes.

maria cotora

europe de l’education. La conférence interministérielle de Louvain se réunissant dans le cadre du processus de Bologne s’est achevée le 29 avril. Bilan mitigé pour les étudiants.

Suite au scrutin présidentiel iranien du 12 juin dernier dont les résultats donnant Ahmadinejad vainqueur étaient largement contestés, les iraniens sont descendus massivement dans la rue, bravant les interdictions administratives et la répression féroce des forces de l’ordre. Pour stopper l’élan démocratique iranien, les autorités n’ont pas hésité à aller arrêter les étudiants directement dans les dortoirs de l’Université et à tirer à balles réelles sur les manifestants faisant plusieurs dizaines de morts.

actus internationales

EDF289.indb 15 28/07/09 12:24:54

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dossier :

les jeunes Face à la crise

16 Etudiants de France n°289 • Mai - Juin 2009

EDF289.indb 16 28/07/09 12:25:02

Frappés de plein fouet par

les politiques libérales, les

jeunes se retrouvent en

première ligne de la crise

économique et sociale qui

touche aujourd’hui notre

pays. Ils sont les premiers

touchés par l’augmentation

du chômage, la précarisation

de l’emploi… Déjà victimes

des politiques libérales

depuis de nombreuses

années, les conditions de

vie des jeunes ne cessent de

se dégrader face à la crise.

Alors que la commission

mise en place par Martin

Hirsch, haut commissaire

à la jeunesse, vient de finir

ses travaux, Etudiants de

France dresse un tableau

de la situation des jeunes et

revient sur les propositions

de l’UNEF pour protéger les

jeunes et préparer l’avenir.

protéger les jeunes pour préparer l’avenir

«Si la jeunesse n’a pas toujours raison, la société qui la méconnaît et qui la frappe a toujours tort.»

François mitterrand

17Etudiants de France n°289 • Mai - Juin 2009

EDF289.indb 17 28/07/09 12:25:07

conditions de vie

• 100 000 étudiants vivent sous le seuil de pauvreté• 21% des jeunes de 18 à 24 ans vivent sous le seuil de pauvreté• 90 000 étudiants arrêtent leurs études chaque année pour des raisons financières

emploi

• selon l’ove, les 3/4 des jeunes exercent une activité rémunérée soit pendant l’année soit pendant les vacances scolaires• un étudiant-salarié a 40% de risque supplémentaire d’échouer à l’université• 30% des jeunes diplômés (moins de 4ans) occupent des emplois temporaires

logement

• 150 000 étudiants sont logés en résidence universitaire• il y a 2,5 demandes pour une chambre en résidence universitaire

santé

• 23% des étudiants renoncent à des soins faute de moyens financiers • 15% des étudiants ne sont couvert par aucune couverture santé

En chiffres

Frappés de plein fouet par les politiques libérales, les jeunes se retrouvent en première ligne de la crise économique

et sociale qui touche aujourd’hui notre pays. Ils sont les premiers touchés par l’augmentation du chômage, la précarisation de l’emploi… L’absence de statut protégeant les jeunes pendant leur période de formation professionnelle et d’insertion les place dans une situation d’incertitude qui compromet la définition de leur projet personnel et la possibilité de construire leur parcours de manière autonome. Pris en tenaille entre la précarité des petits boulots et la dépendance vis-à-vis de la famille, aucune protection ne garantit aux jeunes un droit à un haut niveau de formation initiale et une insertion professionnelle réussie. Fragilisés socialement, sans revenus stable ni réelle protection, ils sont les premières victimes de la récession et de l’explosion des inégalités. Aujourd’hui, les jeunes refusent d’être la génération sacrifiée sur l’autel de la crise.

Par leur insoumission et par leur capacité

d’indignation, les jeunes ont été ces dernières années le fer de lance de la contestation du modèle de société libéral qui s’effondre aujourd’hui sous nos yeux. A plusieurs reprises, ils ont exprimé le malaise de toute une génération et son inquiétude face à l’avenir. Cependant, ils ne sont pas entendus et aucune politique ambitieuse n’est mise en place pour les protéger et leur garantir un droit à l’avenir.

Malgré la diversité de leurs origines et de leurs situations, les jeunes partagent un même besoin de formation et d’insertion, une aspiration commune à l’autonomie. Pour ces raisons, toute politique de division et de stigmatisation de la jeunesse est vouée à l’échec. Pour faire face à la crise et préparer l’avenir, la société doit impérativement mettre la jeunesse en sécurité sociale et donner à l’ensemble de notre génération les moyens d’accéder à une qualification. Il est urgent d’agir !

Notre société a connu de profondes évolutions ces dernières années : explosion

dossier du mois

18 Etudiants de France n°289 • Mai - Juin 2009

lES jEunES, prEmièrES VictimES dE la criSE

EDF289.indb 18 28/07/09 12:25:11

des connaissances, allongement de la durée des études, recul de l’âge moyen d’entrée sur le marché de l’emploi… La jeunesse, qui représentait une courte période dans l’existence d’un individu, constitue aujourd’hui un âge de la vie qui peut durer parfois une quinzaine d’année. Le départ du domicile familial, la construction d’une vie en couple, la naissance du premier enfant, l’obtention du premier emploi stable, tous ces évènements qu’on peut considérer comme des signes d’entrée dans l’âge adulte sont souvent étalés dans le temps et se produisent plus tard qu’il y a 20 ans.

Cette période de la vie, qui s’écoule de la sortie de l’enseignement secondaire à l’entrée dans un emploi stable, n’est couverte par aucun statut. Cette absence de statut fait des jeunes la première victime des politiques libérales. Plus de 100 000 jeunes vivent sous le seuil de pauvreté. Plus d’un étudiant sur cinq interrompt chaque année ses études pour des raisons financières. Plus de 800 000 étudiants sont obligés de se salarier pour financer leurs études augmentant

ainsi le risque de les échouer. Pour construire leur projet, les jeunes doivent faire le choix entre la dépendance familiale ou la précarité. La situation d’urgence sociale qu’ils vivent est un obstacle pour accéder et réussir un parcours de formation initiale et favorise à chaque étape une forte reproduction sociale. Cette situation de précarité empêche les jeunes de définir leur choix de vie et d’accéder à l’autonomie nécessaire à la formation d’un projet personnel.

Les multiples mobilisations de la jeunesse de ces dernières années : émeutes des banlieues à l’automne 2005, mouvement contre le CPE en 2006, mobilisations étudiantes et lycéennes de 2007 et 2008… montrent le malaise de toute une génération, son inquiétude face à l’avenir et son aspiration à accéder à l’autonomie. Ces mobilisations ont permis de faire émerger dans la société et dans le débat public une « problématique générationnelle ».

livre Vert sur la jeunesse: beaucoup de bruit pour pas grand-chose

a l’issue des six mois de travail de la commission hirsch, le livre vert sur la jeunesse est enfin sorti. L’UNEF regrette que le moins disant l’ait em-porté sur l’ambition pourtant atten-due. au-delà d’un certain nombre de dispositifs intéressants, le livre vert constitue un catalogue de proposi-tions de natures différentes, sans cohérence, et envisagées à moyens constants, insuffisamment ambitieux pour répondre à l’enjeu majeur d’une nouvelle politique de jeunesse: don-ner aux jeunes les moyens d’être autonomes pour réussir leur forma-tion initiale et leur insertion sociale et professionnelle. au moment où la part d’une génération dans l’ensei-gnement supérieur a baissé en raison de la précarité et où le chômage des jeunes augmente deux à trois fois plus vite que celui du reste de la po-pulation active, l’urgence aurait été de répondre aux besoins de formation et de protection sociale de la jeunesse.

l’uneF regrette que sur la question centrale de l’autonomie financière, le livre vert propose la perspective lointaine et incertaine de mise en pla-ce d’une dotation ou d’une allocation et en faisant l’impasse à ce stade sur le choix du dispositif. s’il est positif que l’allocation soit retenue comme une perspective, l’uneF dénonce le projet de dotation proposé par martin hirsch. la dotation envisagée se-rait largement insuffisante dans son montant (de 1000 € à 5000 €): ce n’est pas avec l’équivalent de 3 à 10 mois de rsa qu’un jeune peut être auto-nome pendant plusieurs années de formations et d’insertion! surtout, il est envisagé de compléter ce dispo-sitif sous forme de prêts : la jeunesse ne veut pas un droit à l’endettement, mais un droit à la formation reconnu et protégé socialement ! l’attribution d’un capital de départ masque en réa-lité l’insuffisance des mesures envi-sagées et la faiblesse de l’investisse-ment de la société dans sa jeunesse qui est envisagée. la recherche du consensus et le refus d’aborder cer-taines questions aboutissent à des propositions largement insuffisantes sur le chômage des jeunes, le loge-ment…

dossier du mois

19Etudiants de France n°289 • Mai - Juin 2009

lES jEunES, prEmièrES VictimES dE la criSE

EDF289.indb 19 28/07/09 12:25:15

En 1945, après la seconde guerre mondiale, face à l’allongement de la durée de la vie, la société a fait le choix de protéger les travailleurs âgés en créant le statut de retraité, leur permettant d’échapper à la misère ou la dépendance vis-à-vis de la solidarité familiale. Aujourd’hui, face à la crise, la société doit protéger la jeunesse pour préparer l’avenir.

Comme l’ensemble de la société la jeunesse est traversée par les inégalités sociales, mais les jeunes ont en commun un besoin de formation et de qualification et partage une aspiration commune, l’accès à l’autonomie.

la formation initiale : le besoin de toute une génération

L’évolution du marché du travail entraîne des besoins de mobilité professionnelle très importants dans la vie d’un salarié. Dans ce contexte, l’étape de la formation initiale est essentielle pour permettre à chacun d’acquérir un haut niveau de qualification, car le niveau de formation initiale est un facteur déterminant

ces dernières années, aucune politique ambitieuse n’a été mise en place pour protéger les jeunes et leur garantir

un droit à l’avenir. pire, ils sont les premiers à payer les conséquences des politiques de casse des services publics

et des protections collectives orchestrées par le gouvernement. a plusieurs reprises, ces dernières années et tout

particulièrement ces derniers mois, les jeunes ont fortement exprimé leur malaise, leurs inquiétudes face à l’avenir

et leur refus de ces politiques. Face à la crise, ils demandent plus de protection, un droit à l’autonomie, un statut qui

couvre la période de formation initiale post-secondaire et la période de recherche du premier emploi pour permettre

à chacun de définir un projet et d’accéder à la réussite.

de l’aptitude des salariés à exercer différents métiers. L’expérience montre que la formation continue est d’autant plus utile qu’elle s’appuie sur une formation initiale solide et de haut niveau. L’élévation du niveau de formation et de qualification répond non seulement à une exigence économique et sociale, mais également politique et démocratique, car elle permet à chaque citoyen de former son esprit critique. Dans un contexte de crise tel que nous le connaissons, les jeunes savent que le diplôme est la meilleure protection contre le chômage. Toute politique ambitieuse en direction de la jeunesse doit donc se fixer comme objectif le renforcement de l’accès des jeunes à une formation initiale qualifiante et reconnue. C’est le préalable à une entrée dans la vie active réussie.

une aspiration commune : l’autonomie

86% des étudiants qui vivent au domicile de leurs parents le font par obligation, la décohabitation étant financièrement impossible.

La dépendance vis à vis de la famille pèse sur les choix d’étude, la possibilité de vivre en couple, d’assumer ses orientations sexuelles etc. Les jeunes, majeurs civilement à 18 ans, sont considérés comme mineurs socialement jusque 25 ans. Ils n’ont pas la possibilité de se prendre en charge et d’assumer eux-mêmes la définition et la réalisation de leur projet de formation et d’insertion. Du point de vue des parents, le maintien de jeune à charge parfois jusqu’à 30 ans est vécu comme une situation anormale et source de difficultés et parfois même de conflit. Au delà de la diversité des situations, l’accès à l’autonomie est une aspiration partagée par l’ensemble de la jeunesse, et représente à la fois une demande de reconnaissance sociale et une volonté d’être mis en situation de responsabilité.

quEllES politiquES pour protégEr la jEunESSE Et préparEr l’aVEnir ?

dossier du mois

20 Etudiants de France n°289 • Mai - Juin 2009

pour aller plus loin

• Devenir adulte, sociologie compa-rée de la jeunesse en Europecécile van de velde (puF)

• Les nouvelles jeunessesvincenzo cicchelli, olivier galland (la documentation française)

• Le destin des générations, struc-ture sociale et cohortes en France au XXème sièclelouis chauvel (puF)

• 80% au BAC… et après ?stéphane beaud (la découverte)

EDF289.indb 20 28/07/09 12:25:18

dossier du mois

21Etudiants de France n°289 • Mai - Juin 2009

Malgré la diversité de leurs origines et de leurs situations, les jeunes partagent un même besoin de formation et d’insertion,

une aspiration commune à l’autonomie. Pour ces raisons, toute politique de division et de stigmatisation de la jeunesse est vouée à l’échec. La crise ne doit pas être un prétexte pour la mise en place de dispositifs d’exception remettant en cause les droits des jeunes. Elle exige des réponses fortes et ambitieuses. Pour faire face à la crise et préparer l’avenir, la société doit ouvrir de nouveaux droits pour protéger la jeunesse. Il est urgent d’agir !

Le contexte nécessite des réponses rapides articulées autour de trois objectifs :

• mettre les jeunes en sécurité sociale • Renforcer l’accès de tous à une qualifica-

tion reconnue• protéger la période d’insertion profes-

sionnelle et favoriser l’emploi des jeunes

Pour relever ces défis que la crise met en lumière et amplifie, des mesures d’urgence s’imposent. Si la société n’a d’autre perspective à offrir à sa jeunesse que déqualification, précarité et chômage, elle pose les bases d’une rupture durable avec notre génération.

Pour protéger les jeunes, nous exigeons des mesures pour :

mettre en sécurité sociale la jeunesse

La jeunesse doit être protégée socialement. L’absence de statut social protecteur et un système d’aides sociales à bout de souffle sont un obstacle à la prise d’autonomie et à la réussite des jeunes dans leurs études. Pour rompre avec la reproduction sociale, les jeunes ne doivent plus être obligés de choisir entre dépendance vis-à-vis de la famille et précarité des petits boulots : nous exigeons donc la mise en place d’un « paquet social » pour les étudiants, incluant les mesures d’urgence suivantes pour faire face à la récession et s’inscrivant dans une perspective pluriannuelle :

• la création d’un 10ème mois de bourse pour couvrir le coût de la rentrée

• le gel des dépenses obligatoires (droits d’inscription, loyers, ticket de resto U…) pour la rentrée

• l’augmentation du nombre des bourses

pour passer de 30% à 40% de boursiers dans l’enseignement supérieur d’ici 2012

• l’augmentation des bourses et des aides au logement de 10 % par an

• la construction de logements sociaux gérés par le CROUS pour permettre d’atteindre 20% d’étudiants logés en résidence universitaire d’ici 2012.

Ce paquet social doit se concevoir dans le cadre d’un changement de la politique sociale en direction des jeunes et doit faire du droit à l’autonomie pour tous les jeunes l’objectif à atteindre. Ainsi il doit être un premier pas vers une allocation d’autonomie protégeant la période de formation initiale et d’insertion : aide universelle, individualisée et d’un montant suffisant pour permettre à tous les jeunes de se former sans avoir besoin de travailler pour financer leurs études ni dépendre de leur famille.

Faciliter l’accès de tous à la formation

L’accès au diplôme est une condition indispensable de l’émancipation individuelle et reste la meilleure protection contre le chômage. Cependant aujourd’hui le système éducatif est source de reproduction sociale et ne permet pas à l’ensemble des jeunes d’accéder à une qualification reconnue. 150 000 jeunes sortent du système éducatif sans qualification et un étudiant sur deux échoue en premier cycle à l’université. Pour permettre l’accès de tous les jeunes à une qualification reconnue, nous demandons :

• L’extension de la scolarité obligatoire jusqu’à 18 ans pour augmenter le niveau de formation de tous les jeunes

• La mise en place d’un plan pluriannuel de recrutement d’enseignants chercheurs et de personnels BIATOSS afin d’améliorer l’encadrement des étudiants de premier cycle à l’université et le porter au niveau des classes préparatoires

• La mise en place de dispositifs de détection de l’échec et de suivi individualisé des étudiants « décrocheurs » en premier cycle universitaire

• Une allocation de reprise d’études pour les jeunes sortis sans qualification du système

éducatif.

protéger la période d’insertion professionnelle et favoriser l’emploi des jeunes

L’accès des jeunes à l’emploi est un véritable parcours du combattant et plus long en France que chez nos voisins européens. A la sortie des études, ils enchaînent souvent les stages, les périodes de chômage, les emplois précaires avant d’accéder à un emploi stable. La pression exercée par le chômage accroît la concurrence sur le marché de l’emploi et entraîne déqualification et développement de l’emploi précaire. Pour protéger les jeunes sur le marché de l’emploi, il est nécessaire de protéger la période d’insertion professionnelle et de favoriser leur accès et leurs conditions d’emploi. Pour cela nous demandons :

• La création d’une aide à la recherche du premier emploi à hauteur de ½ SMIC par mois pendant un an pour protéger la période d’insertion professionnelle. Celle-ci doit être accompagnée d’une extension de la protection sanitaire et sociale pendant toute la période d’insertion professionnelle.

• L’interdiction des stages hors cursus, qui remplacent de vrais emplois, et la mise en place d’une réglementation des stages garantissant une rémunération minimale à hauteur de 50% du SMIC dès le premier mois et un encadrement pédagogique

• La reconnaissance des qualifications dans les conventions collectives pour lutter contre la déqualification

• Le renoncement aux suppressions de postes dans la fonction publique et une programmation pluriannuelle de l’emploi public pour faire face aux besoins des services publics et offrir des débouchés aux jeunes diplômés

• Une politique active de création d’emplois qualifiés pour favoriser l’emploi des jeunes diplômés et faire face aux besoins de l’économie

• La limitation du recours à l’emploi précaire dans les entreprises

dossier réalisé par benoit soulier

un plan d’urgEncE pour la jEunESSE : protégEr la jEunESSE pour préparEr l’aVEnir

EDF289.indb 21 28/07/09 12:25:20

Christian Baudelot et Roger Establet viennent de publier L’élitisme républicain, l’école française à l’épreuve des comparaisons internationales, qui met en évidence le creusement des inégalités engendré par le système éducatif français. Etudiants de France leur donne la parole.

intervieW

« Aller vers un meilleur partage de la valeur ajoutée en direction du travail et non du capital ;

telle droit être notre priorité. »

etudiants de France : votre dernier ouvrage remet en cause « l’élitisme républicain » de l’école française. pourquoi ?

Christian Baudelot et Roger Establet : Les trois séries de résultats de l’enquête PISA (programme international pour le suivi des acquisitions des élèves) de l’OCDE en 2000, 2003 et 2006, ont interpellé de plus en plus nettement les médias sur les performances très « moyennes » des élèves français. Alors qu’on attendait à voir la France en tête, surtout dans les disciplines de prestige comme les mathématiques, on la retrouve plutôt à la traîne, au milieu du peloton, nettement distancée par des pays plus modestes comme la Finlande ou la Corée du Sud. Il est vrai que les trente nations de l’OCDE sont toutes des nations riches, scolarisant à 100 % leurs élèves de 15 ans dans le secondaire. On peut se consoler en se disant que la France distance nettement l’Argentine, le Brésil ou la Tunisie. Mais c’est une bien maigre consolation. Au-delà de la blessure narcissique nationale, les données de PISA intéressent au premier chef le sociologue. En prenant la mesure des performances obtenues à 15 ans par des échantillons substantiels d’élèves, interrogés longuement, on dispose pour la première fois d’une statistique internationale. Longtemps la recherche a buté sur la disparité des institutions scolaires nationales. L’idée de faire le point à un âge donné, qui correspond à peu près partout au terme légal de la scolarité obligatoire permet une

comparaison fine des systèmes. Ce qui nous a frappé dans le cas de la France, c’est moins la médiocrité de son classement en sciences, compréhension de l’écrit et mathématiques que l’abondance des élèves très faibles à chacun des trois tests (un élève sur cinq ne maîtrise que des compétences rudimentaires) et la faiblesse au contraire des élèves très forts) : 12 % seulement en mathématiques alors que la Finlande en compte plus d’un quart. Voilà le véritable paradoxe : les pays qui visent à former une génération entière sans la disloquer par des redoublements et des filières produisent des élites nombreuses ; les pays comme le nôtre qui s’acharnent à opérer des discriminations précoces aboutissent à un échec scolaire massif et des élites très peu nombreuses. Un enseignement de masse est la condition de la production des élites. L’élitisme à la française n’engendre que des effets pervers, aux deux bouts de la chaîne. Les données internationales peuvent inspirer de l’optimisme : on peut sortir des ornières où l’élitisme républicain nous a enfermés.

edF : certains sociologues remettent en cause le rôle du diplôme face au chômage et parlent d’ « une inflation scolaire » qui dévaloriserait les

diplômés, qu’en pensez vous ?

C.B et R.E : Si l’on s’en tient aux données les plus récentes de l’insertion, celles du CEREQ, sur la génération sortie en 2004, observée sur le marché du travail en 2007, on peut se persuader que le diplôme est le meilleur atout pour obtenir un salaire décent et se prémunir du chômage. On peut l’observer sur le graphique suivant qui pointe aussi la discrimination dont sont victimes les filles (voir graphique).

Pour ce qui est du chômage, selon la même enquête, il passe de 29 % pour les hommes sans diplôme à 9 % pour les titulaires du niveau

licence–maîtrise ; pour les femmes, les taux de chômage sont respectivement de 38 % et de 8 %. Le diplôme n’est pas une protection absolue ; il demeure une bonne protection. Sur le long terme, l’élévation du niveau scolaire de la population n’a certes pas permis de résoudre le problème du chômage de masse engendré par la croissance ralentie depuis

1973 ; mais elle a permis, comme l’ont montré Marc Gurgand, Eric Maurin, Dominique Goux et Cyril Nouveau d’éviter que le chômage lié à l’offre d’emploi ne soit renforcé par l’insuffisance d’employabilité. L’école ne peut résoudre le problème du chômage, mais aucun pays riche ne se sortira des impasses actuelles sans des

chriStian baudElot Et rogEr EStablEt

christian baudelot est spécialiste de l’éducation et de la sociologie du tra-vail, il est professeur émérite de so-ciologie au département de sciences sociales de l’ens. roger establet est sociologue spécialiste de l’éducation, il est actuellement professeur émérite à l’université de provence. ensemble, ils ont publié de nombreux ouvrages qui ont fait date : L’école capitaliste en France (maspero, 1971), Le niveau monte (seuil, 1989), Allez les filles (seuil, 1992). leurs premiers tra-vaux en sociologie de l’éducation ont permis, avec les ouvrages de pierre bourdieu et jean-claude passeron (Les héritiers, 1964 ; La reproduction, 1970), de faire éclater au grand jour les inégalités sociales reproduites par le système scolaire. ils viennent de publier L’élitisme républicain, l’école française à l’épreuve des comparaisons internationales (seuil, la république des idées, 2009).

biographies

intervieW

22 Etudiants de France n°289 • Mai - Juin 2009

EDF289.indb 22 28/07/09 12:25:21

investissements massifs pour améliorer le système de formation.

edF : depuis les années 60 le système universitaire a réussi sa massification et accueille aujourd’hui plus de 2.2 millions d’étudiants. cependant, il peine à mener sa démocratisation : 1 étudiant sur 2 échoue en première année, de nombreux jeunes sortent de l’université sans diplôme. Quelles sont selon vous les raisons de cet échec de la démocratisation ?

C.B et R.E : Il faut prendre garde à la complexité des trajectoires étudiantes. Car la génération sortie en 2004 ne montre pas un taux d’échec dans l’enseignement supérieur aussi considérable : les deux tiers de la génération ont un diplôme égal ou supérieur au bac, et parmi eux 62 % ont au moins un diplôme de Bac + 2. N’importe le gâchis existe. En 2004–2005, un bon tiers des étudiants parviennent à la licence dans les délais prévus, mais 60 % y accèdent au-delà de ces délais. Une grande partie de ces succès et de ces échecs proviennent de l’orientation scolaire antérieure : les titulaires d’un baccalauréat général entreprennent des études supérieures avec des chances de succès plus de sept fois supérieures à celles des titulaires d’un bac pro. Il en va de même, parmi les titulaires du baccalauréat général, pour ceux qui ont réalisé leur parcours secondaire sans redoubler : 77 % parviennent à la licence, contre

47 % qui avaient un retard de plus d’un an. On voit donc l’urgence de réfléchir aux orientations de l’école fondamentale, si l’on souhaite mettre en place l’enseignement supérieur nombreux et performant dont aucun pays riche ne peut se passer.

edF : Que pensez–vous de la politique éducative menée par le gouvernement depuis deux ans ? suppression de postes, suppression de la carte scolaire, quels sont l’impact de ses mesures sur la réussite des élèves ?

C.B et R.E : Les enquêtes PISA montrent les voies d’un chantier auquel aucune des mesures prises ne correspond. On dirait que le problème n’existe tout simplement pas. Il faudrait pourtant rouvrir le chantier inauguré en leurs temps par Christian Fouchet, René Haby, Alain Savary et Lionel Jospin ; il y faudrait de la modestie et de l’obstination, et le refus de l’élitisme malthusien. On est loin de compte.

propos recueillis par thierry le cras

L’élitisme républicain, l’école française à l’épreuve des com-paraisons internationales.

de quoi souffre l’école en France ? d’abord et avant tout de son élitisme : une culture du classement et de l’élimi-nation précoce, doublée d’une grande tolérance aux inégalités et leur repro-duction. tel est l’enseignement qui res-sort des comparaisons internationales développées dans ce livre. l’école fran-çaise demeure au xxième siècle otage des idées qui l’ont vu naître à la fin du xixème : distinguer une petite élite sans se soucier d’élever suffisamment le niveau des autres. pour certains, peu nombreux, la méritocratie scolaire est une course aux meilleures positions ; pour d’autres, très nombreux, elle se traduit par une relégation rapide et dé-sormais particulièrement coûteuse sur le marché du travail. au total, la Fran-ce qui a longtemps cru disposer de la meilleure école du monde fait figure de mauvais élève dans sa catégorie, celle des pays riches et développés.

christian baudelot, roger establet, l’élitisme républicain, L’école française à l’épreuve des comparaisons interna-tionales, paris, seuil, 2009

intervieW

23Etudiants de France n°289 • Mai - Juin 2009

EDF289.indb 23 28/07/09 12:25:23

81èmE congrèS dE l’unEF :

l’unEF à l’oFFEnSiVE !

vie interneLe 81ème congrès de l’UNEF, qui réunissait plus de 900 délégués à Marseille, s’est clôt dimanche 26 avril. L’UNEF a profité de cette occasion pour affirmer sa volonté de porter les aspirations de la jeunesse, sa volonté d’imposer un changement de cap au gouvernement en matière de politique universitaire et a formulé ses exigences pour remettre l’égalité au cœur du service public.

24 Etudiants de France n°289 • Mai - Juin 2009

une tribune pour la jeunesse

Alors que les conséquences sociales de la crise frappent de plein fouet les populations les plus fragiles, parmi lesquels les jeunes, l’UNEF a choisi de faire de la première journée de son congrès une tribune pour la jeunesse. Deux tables rondes, avec de nombreux invités, responsables d’organisation de jeunesse, des

sociologues, des responsables politiques, ont permis de dresser un portrait de la jeunesse aujourd’hui, de ces besoins, de ces aspirations, de ces revendications, de ces inquiétudes qu’elle a plusieurs reprises exprimé dans la rue ces derniers mois. La première table ronde avec les organisations de jeunesse (l’UNL, la JOC, d’AC le Feu), Roger Establet, sociologue, et Jean Baptiste de Foucault a permis de déboucher sur un plan d’urgence pour la jeunesse avec des réponses conjoncturelles pour faire face à l’urgence de la crise et des réponses structurelles pour protéger durablement la jeunesse, articulés autour de trois axes : mettre les jeunes en sécurité sociale, renforcer l’accès de tous à une qualification reconnue, protéger la période d’insertion professionnelle et favoriser l’emploi des jeunes.

Dans une seconde table ronde, l’UNEF a interpellé Martin Hirsch, Haut Commissaire aux solidarités actives à la pauvreté et à la jeunesse et les responsables des partis politiques (PS, PC, Verts, Modem, NPA) sur la base de ce plan d’urgence et sur son projet de statut social pour les jeunes. Si tous s’accordent sur la nécessité de prendre des mesures d’urgence ambitieuses pour répondre aux conséquences de la crise et mettre en place une politique d’ampleur pour protéger durablement la jeunesse, Martin Hirsch s’est prononcé contre le projet d’allocation d’autonomie de l’UNEF et déclaré privilégier une

solution de « consensus » dans le cadre des travaux de sa commission.Ce temps fort du congrès a été l’occasion pour l’UNEF de se faire le porte-voix de l’ensemble de la jeunesse et de rassembler autour de ses revendications.

une orientation offensive pour imposer un changement de cap au gouvernement

Ce congrès a été surtout l’occasion de débattre des deux ans d’activité de l’organisation depuis le congrès de Lille en 2007 et de définir l’orientation du syndicat pour les deux années à venir. Pendant trois jours, les 900 délégués ont débattu en plénière et dans de nombreux ateliers de l’activité et de l’orientation du syndicat.

Le congrès de l’UNEF s’inscrit dans un contexte où les conséquences de la crise économique touchent de plein fouet les jeunes et où la politique du gouvernement casse les services publics et tous les systèmes de protection collective, rajoutant ainsi de la crise à la crise. Il s’inscrit également dans un contexte de mobilisation sociale importante et après 12 semaines de mobilisation de l’ensemble de la communauté universitaire. Les débats ont été l’occasion pour l’UNEF de se doter d’une orientation offensive pour imposer un changement de cap à la politique du gouvernement.

Pendant trois semaines avant le congrès na-tional, l’ensemble des adhérents de l’UNEF devaient se pronocer sur le bilan d’activité de l’UNEF et choisir entre un des trois tex-tes d’orientation soumis au vote : celui de la Majorité Nationale, de la tendance pour une UNEF Unitaire et Démocratique (TUUD) ou pour la Tendance pour une refondation syn-dicale (TRS). Plus de 48 % des adhérents se sont déplacés pour voter. La tendance Majorité Nationale a obtenu 79,01 % des voix, La TUUD 15,10 % et la TRS 5,89 %. Sur le bilan d’activité, 83,83 % des adhé-rents ont voté pour, 8,72 % contre et 13,45 se sont abstenus.

résultats du congrès

uneF en Zoom

EDF289.indb 24 28/07/09 12:25:25

Un congrès ancré dans le moUvement social

Pendant ce congrès, L’UNEF a accueilli les organisations syndicales de salariés afin de débattre avec elles, des enjeux de la période. La CGT, FO, la FSU, l’UNSA et Solidaires ont répondu présent à l’invitation. Tous ont rappelé l’importance d’un syndicat étudiant fort et à l’offensive dans la période, et de l’importance du rôle de l’UNEF pour défendre les étudiants.

bernard thibaut, secrétaire général de la cgt, a rappelé l’importance de l’unité pour défendre au mieux les salariés « le morcellement et la concurrence entre les syndicats est un handicap pour le syndicalisme français ». il est aussi revenu sur les problèmes d’entrée dans le marché du travail pour les jeunes « la cgt comprend les aspirations des étudiants »

gérard aschieri, secrétaire général de la Fsu, est revenu sur la mobilisation dans les universités « depuis près de 12 semaines, c’est un mouvement exceptionnel que nous vivons dans les universités » l’enjeux pour nous est que le service public assure à tous une formation de qualité reconnue, que le nombre de diplômés augmente et que les inégalités reculent. les réformes actuelles du gouvernement vont à l’opposé de cela. « il faut savoir mesurer les reculs du gouvernement mais aussi mesurer la possibilité d’en imposer d’autres »

jean-claude mailly, secrétaire général de Fo, nous a fait part quant à lui de « l’utilité du syndicat, qu’il soit de salariés ou d’étudiants c’est un outil irremplaçable pour la défense des intérêts de nos mandants. ce n’est pas nouveau que les gouvernements disent : « ah mais regardez chez les salariés il y a peu de syndiqués, 8%... donc ils ne sont pas représentatifs ». c’est un discours antisyndical. moi je rappelle souvent que si l’on regarde les droits sociaux des travailleurs français d’une manière globale, ils sont aussi bons et aussi élevés voir plus que dans d’autres pays comparables. »

25Etudiants de France n°289 • Mai - Juin 2009

A la fin du congrès, les délégués ont voté à une très large majorité une résolution générale pour « imposer un changement de cap pour protéger la jeunesse » exigeant du gouvernement : un plan d’urgence pour protéger les jeunes des conséquences de la crise, une remise à plat de la réforme de l’allocation des moyens, une autre réforme de la formation des enseignants garantissant une reconnaissance qualifiante à bac+5 de la formation des enseignants, celle-ci appelant également les étudiants à se mobiliser le 1er mai aux côtés des salariés.

Face à la faillite des politiques du gouvernement en matière d’enseignement supérieur, l’UNEF exige une loi d’orientation et de programmation ayant pour priorité :

* la mise en sécurité sociale de la jeunesse* une réforme des premiers cycles pour garantir la réussite de tous* un financement public et égalitaire* l’unification du service public d’enseignement supérieur.

A l’issue de son congrès, l’UNEF a renouvelé l’ensemble de ses instances et reconduit à sa tête Jean-Baptiste Prévost pour un mandat de deux ans.

hélène pasquier

uneF en Zoom

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uneF en Zoom

actus de votre syndicatles chaînes d’inscription

Comme tous les ans au mois de juillet et de septembre sur les chaînes d’inscription, les étudiants qui viennent s’inscrire à l’université ont été accueillis par des militants de l’UNEF. Problèmes d’inscription, présentation des services, syndicalisation… L’action des militants de l’UNEF ne prend jamais de vacances !

ré-adhérez !

Grâce à ton soutien et à ton adhésion, l’UNEF a pu défendre et faire avancer les droits des étudiants pendant toute l’année universitaire. Parce que notre activité n’est que le fruit du bon vouloir des militants et des bénévoles de l’UNEF, nous t’invitons à renouveler ton adhésion au syndicat, car c’est en étant toujours plus nombreux que nous continuerons à faire progresser les droits des étudiants. Ré-adhére dès aujourd’hui sur le site Internet de l’UNEF ou en renvoyant le coupon joint à ce numéro d’Etudiants de France.

le collectif national

L’UNEF organisera son collectif national de rentrée les 3 et 4 octobre prochains. Si vous souhaitez y participer ou avoir plus d’information, envoyer un mail à [email protected] avec vos coordonnées (Nom, prénom, téléphone, université). L’hébergement ainsi que les repas sont pris en charge.

vendez vos livres à la bourse aux livres

A la rentrée, l’UNEF organise partout en France des bourses aux livres où vous pourrez acheter des livres d’occasion. Cela vous permettra aussi de vendre les livres dont vous n’avez plus besoin. Un peu d’argent supplémentaire à la rentrée, n’est jamais inutile!

26 Etudiants de France n°289 • Mai - Juin 2009

tribune de la majorité nationale

Chaque mois, Etudiants de France donne la parole aux tendances qui composent l’UNEF afin de connaître leur lecture de l’actualité récente.

tribunE dES tEndancES

Le semestre qui vient de s’écouler a été marqué à la fois par une mobilisation sociale et un mouvement important de la communauté universitaire. Ceux-ci s’inscrivent dans un contexte où les conséquences de la crise économique, consécutive à la crise financière de ces derniers mois, frappe de plus en plus durement la population. Le chômage augmente massivement, la consommation baisse, la croissance est en berne et la France est en récession. La crise touche de plein fouet les populations plus fragiles parmi lesquels les jeunes qui sont les premières victimes de l’augmentation du chômage (+ 25 % en un an) et de la précarisation de l’emploi. Dans ce contexte, malgré un mécontentement social de plus en plus fort, le président de la République poursuit sa politique de destruction des services publics et des systèmes de protection collective. Même si dans ses discours, le libéralisme décomplexé a laissé la place à la défense du modèle social français et à la refonte du capitalisme, dans ses actes, le gouvernement n’a pas stoppé sa politique libérale. Ce décalage, révélateur de l’échec de la politique menée par le gouvernement depuis 2 ans, est devenu insupportable pour la majorité des citoyens.

Après la réussite de la journée de mobilisation du 29 janvier et alors que les tensions étaient de plus en plus fortes dans les universités, l’UNEF, convaincue de la nécessité pour le mouvement social de renouveler le rapport de force face au gouvernement, a appelé les étudiants à se mobiliser, en se réunissant en assemblées générales, en votant la grève, en manifestant pour défendre le service public et imposer un changement de cap au gouvernement en matière de politique universitaire. L’UNEF a pleinement joué son rôle au cœur du mouvement social en appelant les jeunes à se mobiliser et en se faisant le porte-voix de leurs inquiétudes et leurs aspirations. Elle a utilisé tous les leviers dont elle disposait, comme son congrès national, pour renforcer la mobilisation et construire le rapport de force dans la durée.

Tout au long du semestre, cette stratégie, adoptée par l’ensemble du mouvement social,

a permis, de démontrer que la politique du gouvernement ne répondait pas aux enjeux du contexte et que, pire, elle rajoutait de la crise à la crise. L’expression du refus de tous ceux qui souffrent et qui subissent la politique du gouvernement a su s’organiser, dans l’unité, pour construire dans la durée un rapport de force majoritaire afin d’exiger une autre politique face à la crise et à ses conséquences. L’unité syndicale qui dure est source d’espoir, elle permet de lever le couvercle de la résignation sociale. Les manifestations du 29 janvier, du 19 mars, du 1er mai, du 13 juin, qui ont réuni plusieurs millions de manifestants et ont été fortement soutenues par l’opinion publique, sont révélatrices de l’ampleur du mécontentement social qui traverse l’ensemble de la société.

La forte mobilisation de l’ensemble de la communauté universitaire a permis d’exprimer le refus des politiques universitaires menées par le gouvernement, reposant sur l’accroissement des inégalités et de la concurrence entre les établissements et les étudiants. Les quatre mois de mobilisation des étudiants et des enseignants ont permis d’imposer au gouvernement des reculs et de faire évoluer le rapport de force en notre faveur. Nous devons désormais nous appuyer sur ce nouveau rapport de force pour continuer à avancer sur nos revendications et imposer une autre politique d’enseignement supérieur au gouvernement.

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uneF en Zoom

27Etudiants de France n°289 • Mai - Juin 2009

Quelles perspectives pour l’uneF après un semestre de contestation pour la rentrée ?

Depuis la victoire contre le CPE qui aura donné à notre syndicat une importante visibilité médiatique ainsi qu’une forte crédibilité en le plaçant comme interlocuteur privilégié de l’ensemble de la communauté universitaire et du gouvernement, on ne peut que constater que l’UNEF connait aujourd’hui le creux de la vague et a besoin de se réimplanter.

Preuve en est, notre organisation n’a pas su être en première ligne du mouvement social du second semestre dernier. En effet, entre difficultés à tenir un mot d’ordre national avec des revendications cohérentes - entre abrogation, réécriture de la loi dite LRU et négociation avec le gouvernement, on ne savait plus sur quel pied danser ! - et impossibilité d’être en tête de cortège au niveau local où les mots d’ordre de grève étaient la plupart du temps aussi diffus que différents les uns des autres et souvent initiés par des groupes assumant l’abrogation de la loi

dite LRU comme une fin en soi sans proposer d’alternative, l’UNEF aura eu du mal a trouver sa place. Pour mobiliser et mener les étudiants vers de futures victoires, il faut leur permettre de se fonder sur des faits concrets et ne pas se contenter de leur raconter des contes de fées ! Cela ne sera possible qu’à l’initiative de notre syndicat.

Il est donc nécessaire pour l’UNEF de reprendre en main le mouvement étudiant, pas uniquement pour assurer bonne santé et pérennité à notre organisation mais surtout parce que nous savons par expérience que nous sommes les seuls capables de conquérir de nouveaux droits pour les étudiants et de limiter la casse sociale initiée par le gouvernement

Notre action à la rentrée ne doit donc pas être seulement d’organiser les chaînes d’inscription mais elle devra aussi donner lieu à de nouvelles perspectives aux étudiants pour l’année 2009/2010 en vue de proposer un projet alternatif crédible. Pousser le gouvernement à faire de réelles concessions plutôt que de nous abandonner quelques

rogatons de progrès social, voilà quel doit être notre principal objectif.

Un certain nombre de questions vont devoir être tranchées. Par exemple celle de l’avenir de la carte universitaire et donc du rôle des universités sur le territoire, avec pour toile de fond des revendications locales et nationales pour les élections régionales. Mais, également, la place des universités dans le fameux «emprunt Sarkozy», qui, s’il doit être dénoncé, ne nous empêche pas pour autant de s’en saisir pour mettre en avant NOS projets pour l’enseignement supérieur. Projets qui ont déjà pris formes par le passé, à travers la mise en place des CROUS, ou la construction de la mutuelle des étudiants, dont le modèle, inspiré par l’UNEF, demeure unique en Europe.

La violence de la crise économique et la dureté des attaques du gouvernement ne doivent en aucun cas faire barrage à l’UNEF dans sa mission principale d’organisation au service des étudiants : un réformisme offensif qui permettra l’accès de tous à un statut social et aux meilleures conditions d’études.

tribune de la tendance reFondation syndicale

Le 7 juin, le gouvernement a réussi son pari : arriver en tête de toutes les listes avec une politique pourtant sans cesse désavouée depuis le début de l’année. Les européennes ont ouvert une nouvelle séquence politique, et le gouvernement s’appuie désormais sur les résultats du scrutin – pourtant marqué par un taux d’abstention record – pour continuer de détruire un à un tous nos acquis sociaux.

Dès le 22 Juin, lors de son discours à Versailles, Sarkozy a annoncé la couleur : les réformes à venir sont nombreuses et concernent l’ensemble de notre modèle social. L’agenda est serré, et l’hyper-président se donne des dates butoirs auxquelles il aura réalisé la casse sociale de manière méthodique. Pour l’enseignement supérieur, l’objectif est clair : accélération de l’autonomie et renforcement des campus à renommée mondiale. Plus largement, c’est l’ensemble de l’éducation et de ce qui reste du service public qui est touché. Avec la retraite à 67 ans, c’est le droit même à la retraite qui est remis en cause pour les plus précaires.

Ce nouvel agenda n’est pas sans rappeler

celui de 2007. La méthode reste la même : on réforme à tout va, sur tous les sujets et à toute vitesse, pour ensevelir le mouvement social. Cette fois ci, ce dernier ne doit pas rater la marche et doit se mettre en ordre de bataille. La crise sociale va encore s’intensifier à la rentrée, les plans sociaux s’empilent laissant toujours plus de salariés sur le carreau. Les jeunes ne seront pas épargnés : plus de 600 000 jeunes vont entrer sur le marché du travail alors que le taux de chômage des jeunes explose. Les journées d’actions – soutenues par 70% de la population – ont certes réuni des millions de personnes mais n’ont pourtant pas suffit à imposer de réelles victoires.

Les résistances continuent malgré tout de se multiplier, et le nombre de conflits dans les entreprises n’a jamais était aussi élevé. Ce qui manque, c’est un débouché commun. Il est plus que temps de trouver le chemin du « tous ensemble », et nous devons nous préparer à repartir à l’offensive. Le milieu universitaire sort d’une confrontation longue et qui n’a pas obtenu de victoire significative. Il faut en tirer largement les bilans, avec l’ensemble du milieu étudiant et l’ensemble de ses organisations

tribune de la tendance pour une uneF unie et démocratiQue

: le chemin de l’unité commence au sein de notre propre secteur, et il est vital qu’une date de rencontre nationale soit posée aussi vite que possible dans le calendrier. Nous devrons continuer à la rentrée de convaincre un maximum de personnes de la nécessité de l’organisation collective, et enfin préparer sur les campus la prochaine date de mobilisation interprofessionnelle, c’est-à-dire le 7 octobre.

lucile jamet, responsable de la tuud

EDF289.indb 27 28/07/09 12:25:44

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Les vacances d’été appro-chent. Pour beaucoup d’entre nous partir en vacances est une récompense bien méri-tée après une année d’étude, mais quand on est étudiant, l’argent est souvent un frein pour faire ses choix..Voici quelques idées et bons plans pour partir en vacances à petits prix, seul, à deux ou entre amis !

la solution la plus économique

le camping. Et oui les vacances les moins chères restent encore celles passées sous une tente ! Si vous aimez la vie en collectivité, les soirées entre copains et la simplicité, n’hésitez pas, ces vacances sont faites pour vous ! Attention toutefois, la vie en camping nécessite une bonne organisation tout le monde doit mettre la main à la pate pour monter la tente, faire la vaisselle…

la solution la plus tendance

l’échange de logement. Pour ceux qui en ont la possibilité l’échange d’appartement ou de maison peut être envisagé. Beaucoup de site internet (comme trocky.com) vous permettent d’entrer en contact avec des gens qui vous prêteront leur logement pendant que vous leur laissez le votre. Toute les destinations sont possibles (ou presque) et on est… comme à la maison ! Vous n’avez plus qu’à payer votre transport et à vous les vacances !

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les clubs de vacances. L’UNEF a notamment depuis plusieurs mois un partenariat avec Touristra Vacances qui propose des voyages sur le modèle du tourisme social. Touristra propose des séjours diversifiés : en pension complète, formules locatives, pour randonner, lézarder, skier, découvrir une région ou danser la salsa… tout est possible ! Vous pouvez partir quelques jours ou quelques semaines pour les plus chanceux. Ce mode

de vacances a au moins un avantage, vous pouvez partir seul ou à plusieurs en ayant tout le confort pour un prix très abordable. De plus dans les clubs de vacances des animations diverses sont assurées par des animateurs du matin au soir, libre à vous d’y participer. Des excursions sont également au programme pour les plus motivés d’entre vous.

Des tarifs préférentiels (environ -10%) sont prévus pour les adhérents de l’UNEF sur les séjours. De nombreuses destinations en France et à l’étranger vous seront proposées : Espagne, Italie, Tunisie, Côte d’Azur ou Corse… à vous de choisir !

les solutions dédiées aux étudiants

l’ucpa. Cet organisme propose des solutions spécialement pour les jeunes et les étudiants. On y retrouve donc des séjours très bien adaptés à nos besoins et à des prix très abordables. L’UCPA (Union des centres en plein air) est l’organisme idéal pour des vacances sportives. Ils proposent des vacances qui vous permettent de découvrir un sport ou d’en approfondir la pratique. A la mer, à la montagne ou à la campagne, il y en a pour tous les goûts.

l’indispensable : la carte isic. Enfin pour ceux qui aiment partir à l’aventure, n’oubliez pas votre Carte ISIC (carte d’étudiant internationale). Elle coute 12€ dans le commerce mais est gratuite avec votre adhésion à l’UNEF. Elle permet d’avoir accès à 37000 réductions et services dans 118 pays. Que ce soit pour

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les voyages, les auberges de jeunesses, les entrées dans des musées ou d’autres lieux culturels… elle offre des réductions dans beaucoup d’endroits à travers le monde. Elle est donc indispensable pour tous vos séjours en France ou à l’étranger ! 3,5 millions d’étudiants l’utilisent déjà, et vous?

Bonne vacances à tous !

vanessa Favaro

28 Etudiants de France n°289 • Mai - Juin 2009

loisirs

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EtrEintES briSéES

dE pEdro almodoVar

a voir

synopsis

Le protagoniste est un metteur en scène Mateo Blanco (l’acteur Lluis Homar). A la suite d’un accident de voiture, il est devenu aveugle. On le retrouve quatorze ans après. Son passé est mort dans cet accident avec la femme qu’il aimait, Lena (L’actrice Penelope Cruz). Il a changé de nom et repris son pseudonyme, Henry Caine. Henry a changé de métier pour devenir scénariste de films, qu’il ne pourra jamais voir. Almodovar nous dévoile les

Les syndicats, en France, seraient archaïques, gauchistes, par principe opposés aux « réformes », peu voir pas

du tout représentatif en comparaison de leurs voisins européens. C’est le discours dominant qu’on entend en boucle dans les médias ou dans la bouche de certains politiques. L’ouvrage de Jean-Marie Pernot brise un à un ces clichés sans toutefois cacher les faiblesses du syndicalisme français.

Et, en parlant de faiblesses, la première partie du livre est consacrée au mouvement sur les retraites de 2003, mouvement qui, à plus d’un titre, illustre les manques, les difficultés que connait le syndicalisme français : une forte division, une faible implantation dans le secteur privé.

SyndicatS, lEndEmainS dE criSE ?un ESSai dE jEan-mariE pErnot

a lire

circonstances du drame ayant causé la cécité du scénariste, entre des bribes de passé et présent, des visionnages des rushes où jouait Lena.

Lena était la maîtresse d’un riche producteur, Ernesto Martel. Elle était actrice dans le film «Filles et valise» (un decalque de «Femmes au bord de la crise de nerfs») réalisé par Mateo Blanco. Une histoire d’amour s’ensuivit entre l’actrice et le metteur en scène. Ernesto Martel, fou de jalousie, les mènera à leur perte.

L’auteur dresse ensuite un récit éclairant de l’histoire du syndicalisme en France. Une révolution industrielle lente, un exode rural tardif et une répression patronal très forte explique, par exemple, l’apparition tardive du syndicalisme dans l’hexagone. A la lumière d’un récit historique clair et accessible à tous, Jean-Marie Pernot aide ainsi à comprendre bien des traits du syndicalisme français. Et notamment, comment avec un faible nombre d’adhérents et une division importante, le syndicalisme français conserve une incroyable capacité de mobilisation.

Mais « Syndicats : lendemains de crise ? » ne se contente pas d’un récit franco-français de l’histoire du syndicalisme. Le livre retrace

aussi l’évolution plus récente du syndicalisme à l’échelle européenne. Et notamment le déclin qu’on subit l’ensemble des syndicats en Europe (à des degrés divers) suite à l’offensive néolibérale des années 80.

« Syndicats : lendemains de crise ? » est le genre de livre qui vous donne matière à réflexion. Loin des poncifs et des clichés habituels sur le sujet, il donne les clés pour comprendre l’état actuel du syndicalisme français et saisir les problématiques que les syndicats français auront à résoudre.

Syndicats, Lendemains de crise ?, jean-marie pernot, gallimard, 2005, 395 p., 7€

Le nouvel Almodovar était en sélection officielle au festival de Cannes. Il est dans les salles depuis le 20 mai.

29Etudiants de France n°289 • Mai - Juin 2009

culture

EDF289.indb 29 28/07/09 12:25:48

evenement

Depuis sa création, la LMDE a mis au cœur de son action l’expertise du milieu étudiant qu’elle renforce régulièrement par la réalisation de nouvelles enquêtes. Lors du colloque sur le temps des étudiants qu’elle organisait à Reims le 14 et 15 mai derniers, elle a dévoilé les conclusions de sa dernière enquête.

Etudes, travail personnel, activité salariée, temps de transport… Les étudiants jonglent durant leurs études entre les différentes activités. Les différentes enquêtes menées par la LMDE ont fait apparaître que la question de la gestion du temps est récurrente chez les étudiants. En effet, le manque de temps est avancé comme raison principale à la non pratique de différentes activités telles que le

sport, les sorties culturelles ou les rencontres entre amis. Ce manque de temps est aussi une raison potentielle d’absentéisme en cours, et de difficultés à jongler avec les emplois du temps, les démarches administratives et les loisirs. Ces problèmes sont encore plus criants chez les étudiants exerçant une activité rémunérée en parallèle de leurs études. Au-delà de ces difficultés matérielles et scolaires, les difficultés de gestion du temps peuvent avoir de sérieux retentissements sur la santé. Selon les résultats de l’ENSE2, 40% des étudiants considèrent leur temps de sommeil insuffisant, et 23% dorment moins de 7h par nuit. Côté alimentation, 17% des étudiants considèrent ne pas avoir le temps de prendre des repas équilibrés. Enfin, ces contraintes de temps et les difficultés

engendrées sont sources de stress et d’anxiété. Si de nombreuses études ont été conduites sur les rythmes et la gestion du temps chez les enfants ou les travailleurs, très peu ont exploré ces domaines chez les étudiants.

Ce colloque a permis de réunir des chercheurs spécialistes du domaine, des responsables d’universités, des acteurs de la vie étudiante, des élus de collectivités locales et bien sûr des étudiants afin de mener la réflexion autour de cet axe de la gestion du temps et des rythmes de vie.

catarina versos

où Va lE tEmpS dES étudiantS ?

En 2009/2010, si tu poursuis tes études dans l’enseignement supérieur, tu dois, comme chaque année, t’inscrire au régime étudiant obligatoire de sécurité sociale.

En effet, cas unique en Europe, les étudiants de France gèrent eux-mêmes leur protection sociale.

La LMDE, centre 601, est le seul centre national de sécurité sociale étudiante, gérée par et pour les étudiants, puisque c’est un conseil d’administration, exclusivement composé d’étudiants, qui décide des orientations politiques et stratégiques à mettre en œuvre pour répondre aux besoins des étudiants.

En effet, la LMDE est détentrice d’une délégation de service public, et protège, à ce titre plus de 820 000 étudiants en régime obligatoire de sécurité sociale.

La LMDE te permet aussi d’avoir accès au tiers payant au niveau national.

Pourtant, aujourd’hui être uniquement protégé par la sécurité sociale n’est malheureusement pas suffisant pour couvrir tes différents besoins en santé.

adhérer à une complémentaire santé, c’est indispensable !

En effet, ta Sécurité sociale, comme celle de tes parents, ne rembourse pas tous les frais

de santé. Ta complémentaire santé a vocation à compléter ton remboursement Sécu pour atteindre 100% de remboursement de tes frais de santé. Ne pas avoir de complémentaire santé, c’est prendre un véritable risque financier. Tu pourras aussi bénéficier, en fonction de l’organisme et de la garantie choisie, du tiers payant intégral et tu n’auras donc pas ou peu d’argent à avancer.

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vous pensez avoir des besoins spécifiques…

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« Tous soins » est très complète mais que tu

penses avoir des frais de santé spécifiques ou très coûteux (de nombreux forfaits : prothèses dentaires, prothèses auditives, lunettes/lentilles, suivi psychologique, suivi nutritionnel, ostéopathie…).

la garantie « soins courants » (7,50 € par mois)

Si tu penses ne jamais avoir de frais dentaires ou optiques ni de frais de vaccins ou rappels. Enfin, si tu penses ne jamais consulter de spécialiste en accès direct, tu seras couvert sur l’essentiel (consultations et prescriptions d’analyses de votre médecin traitant et des médecins correspondants, 100% sur la pharmacie vignettes bleues et blanches, 100% hospitalisation).

vous partez à l’étranger pour un stage ou un séjour dans le cadre de vos études ?

Complètes ta couverture « Tous soins » ou « Forfaits » avec « LMDE International » : tu bénéficieras d’une couverture santé complète adaptée au pays d’accueil.

gabriel szeftel,

vice-président de la lmde

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La Mutuelle des Etudiants organisait à Reims le 14 et 15 mai derniers un colloque sur le temps des étudiants. L’occasion pour la LMDE de présenter les premiers résultats de son en-quête sur les temps étudiants.

30 Etudiants de France n°289 • Mai - Juin 2009

santé

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