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    ED 116FICHE PRATIQUE DE SCURIT

    novembre 2014

    La rglementation concernant la protectiondes travailleurs susceptibles dtre exposs aurisque datmosphres explosives impose unevaluation de ces risques.Celle-ci peut, en particulier, tre effectue enutilisant des dtecteurs de gaz particuliers ap-pels explosimtres. Lobjectif de cette fiche

    est de faire le point sur les possibilits de cesappareils et sur les prcautions prendre lorsde leur utilisation afin davoir des mesuresfiables et de prendre des dispositions qui per-mettent dassurer la scurit des personnesvoluant dans ou proximit des zones risques dexplosion (zones ATEX) .

    Attention cependant car la rponse non li-naire du dtecteur pour des concentrationssuprieures la LIE impliquera une rponseerrone (gnralement trs sous-estime).

    Un capteur catalytique est constitu dunecellule comportant deux filaments dont lun

    est enduit dun catalyseur. Une membranede diffusion permet lentre du gaz dans lacellule. Loxydation du gaz combustible auniveau du filament catalytique entrane uneaugmentation de sa temprature (figure 1),ce qui modifie sa rsistance lectrique. Lamesure de concentration est effectue en

    P

    La dtection des gaz et vapeurs combustiblespeut se faire selon plusieurs principes.Le choix se fera en fonction de lobjectif qui

    est recherch et des caractristiques du mi-lieu valuer.La majeure partie des explosimtres utilissfonctionnent par oxydation catalytique dugaz. Ils sont adapts pour des mesures deconcentrations de gaz dans lair situes entre0 et 100 % de la LIE (voir figures 2 et 3).

    Les explosimtres

    valuer les risques dusau travail en atmosphresexplosives est une obligationrglementaire.Les explosimtres sontdes instruments de mesurepouvant tre utiliss cet effet.Il est donc indispensableden connatre les conditionset les limites dutilisation.Le fonctionnementde ces dtecteurs de gazcombustibles dans diffrentstypes datmosphresest prsent, ainsi que les rgles respecter pour effectuerdes mesures fiables.De la fiabilit de ces mesures

    dpend, en effet, la scuritdes personnes voluantdans les zones risquedexplosion.

    Dtection pralable linterventiondans une citerne

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    comparant cette rsistance avec celle dudeuxime filament, non enduit de catalyseur,qui sert de rfrence. Le signal dlivr par lecapteur est proportionnel la concentrationen gaz combustible, du moins tant que celle-ci nest pas trop leve. En effet, le signal passepar un maximum lorsque le mlange de gazcombustibles dans lair atteint la concentra-tion stchiomtrique(1) ; il diminue au-del,la concentration en oxygne devenant insuf-fisante pour permettre la combustion totale

    du gaz. Pour cette raison, les explosimtresfonctionnant par oxydation catalytique nepeuvent tre utiliss que pour des concentra-tions ne dpassant pas la LIE.

    Lorsque la concentration en gaz combustibledpasse la LIE, lutilisation dun appareil utili-sant la conductivit thermique du mlangegazeux est ncessaire. Un tel systme de d-tection donne directement la concentrationen gaz combustible et non le pourcentage parrapport la LIE.

    Les deux principes de mesure peuvent tre

    coupls dans certains appareils portables.La rponse dun explosimtre dpend dela nature des gaz prsents. Un appareil estcalibr pour un gaz donn (mthane parexemple). Rigoureusement, il ne peut alorstre utilis que pour la mesure de ce gaz. Ilest cependant possible de mesurer un autretype de gaz condition de corriger la valeurdonne par un facteur de conversion qui d-pend du gaz dtecter, du gaz de calibrageet de linstrument lui-mme. Les facteurs deconversion sont fournis par le fabricant (voir

    figure 2).

    T

    On trouve sur le march trois grands typesdexplosimtres :

    D ,parfois trs lgers,destins tre accrochs aux vtements detravail ou ports la ceinture ; ils peuventfonctionner soit par diffusion, et servent alors la protection des personnes, soit par aspi-

    ration laide dune pompe, et peuvent alorstre utiliss pour contrler des locaux avantpntration ;

    D -, parfois sous forme de balise, sur lesquelsil est souvent possible de raccorder plusieursttes de dtection afin de raliser temporai-rement la mesure de diffrents gaz, lors dunchantier par exemple ;

    D constitues duneou de plusieurs ttes de dtection. Elles sontinstalles demeure dans des locaux ou surdes quipements.

    U

    Il est indispensable de respecter les spci-fications du fabricant pour ce qui est desconditions dutilisation de lexplosimtre(temprature, humidit, teneur en oxygne,pression...).

    Le cas le plus favorable pour la ralisation demesures prcises est videmment celui olexplosimtre est utilis pour une atmos-phre contenant le gaz avec lequel il a tcalibr.

    (1) La concentration stchiomtrique est celle pour la-quelle il y exactement la quantit doxygne ncessairepour brler le gaz ou la vapeur combustible.

    Perled'oxyde fritt

    CH4

    O2

    CO2

    H2O

    lments constitutifsde la cellule de dtection

    Principe de fonctionnementpour la dtection de mthane (CH4)

    Filde platine

    Surfacecatalytique

    CH4 + 2 O2 CO2 + 2 H2O + chaleur

    Filtre

    Figure 1. Explosimtre oxydation catalytique :descriptionet fonctionnement

    Figure 2. Sensibilit dun dtecteur oxydation catalytique pour diffrents types de gaz(exemple dun dtecteur calibr avec de lhexane)

    Hydrogne

    Mthane PentaneHexane

    Propane n-Butane

    100

    90

    80

    70

    60

    50

    40

    30

    20

    10

    00 10 20 30 40 50 60 70 80 90

    Valeur relle (% LIE)

    Valeurlue(%L

    IE)

    100

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    la mise en marche, certains appareils effec-tuent une remise zro automatique, il estdonc ncessaire de les mettre en marche dansune atmosphre non pollue ( lextrieur parexemple), pour viter un dcalage du zro.

    Certains gaz ou vapeurs peuvent avoir desdensits trs diffrentes de lair. En atmos-phre calme, les gaz ou vapeurs plus densesque lair (vapeurs de solvants par exemple)

    peuvent saccumuler dans les parties bassesalors que les gaz lgers (hydrogne ou m-thane par exemple) peuvent saccumulerdans les parties hautes. Il est ncessaire deprendre en compte ces phnomnes de stra-tification pour savoir o faire les mesures etdisposer correctement les capteurs.

    Enfin, dans certains cas, les explosimtrespeuvent tre utiliss dans des zones ATEX (parexemple lors dune mesure dans un espaceconfin avant intervention). Par consquent,ils ne doivent pas prsenter de source din-flammation et, de ce fait, doivent tre certi-

    fis comme du matriel ATEX (pour plus din-formations, voir la brochure Mise en uvre dela rglementation relative aux atmosphresexplosives(ATEX), rf. ED 945).

    en prsence dun gazou dune vapeur pour lequellexplosimtre na pas t calibr

    Pour obtenir une valuation prcise, il estncessaire dutiliser le facteur de correctiondonn par le fournisseur. La prcision seradautant meilleure que le facteur de correc-

    tion est proche de 1.

    Lorsquon cherche mesurer des vapeursprovenant dun solvant liquide tempra-ture ambiante, le calibrage avec le solvant enquestion est trs difficile ; on peut alors ra-liser ltalonnage avec un gaz (le pentane engnral) qui donne une rponse proche decelles des solvants.

    Lutilisation dun explosimtre calibr avec lemthane est possible en prsence dautresgaz ou vapeurs condition que le seuildalarme soit fix une fraction de la LIE suf-

    fisamment faible pour que lon soit sr dtrealert nettement en dessous de la LIE, mmeavec les vapeurs donnant la rponse la moinsbonne. Les explosimtres portables sont sou-vent utiliss de cette faon.

    en prsence dun mlangede gaz ou de vapeurs

    Les explosimtres ne sont gnralement pascalibrs pour de tels mlanges. Lorsquoncherche seulement sassurer quil ny a pasde risque dexplosion, il est prfrable quelappareil soit calibr avec celui des produits contrler auquel il est le moins sensible.Lindication fournie pour les gaz ou vapeursauxquels il est plus sensible sera alors sur-value, ce qui permet de garantir labsencedatmosphre explosive.

    ... en atmosphre chaude

    De telles atmosphres se rencontrent en par-ticulier dans des tuves, des tunnels ou descabines de schage.

    Laugmentation de la temprature entraneune diminution de la LIE et une augmenta-

    tion de la LSE (voir figure 3). Ces variations nesont sensibles que pour des lvations rela-tivement importantes de la temprature, entout cas suprieures aux fluctuations de latemprature ambiante.

    La mesure dans des atmosphres chaudespose des difficults:

    la cellule de mesure ne peut tre placedans la zone chaude qu condition de respec-ter les spcifications du fabricant ;

    laspiration et le refroidissement des gazchauds prlevs conduiront, dans de nom-

    breux cas, des problmes de condensationdes vapeurs avant la mesure ;

    labaissement de la LIE tempratureleve doit tre pris en compte dans certainscas ;

    lintroduction dun appareil froid dans unlocal chauff peut galement entraner lacondensation de vapeur deau au niveau dela sonde de prlvement ou du capteur etcauser une perturbation de la mesure.

    ... en atmosphre appauvrie ou

    enrichie en oxygneLorsque diminue la quantit doxygne dansun mlange dair et de gaz ou de vapeurscombustibles, le domaine dinflammabilitest rduit (la LIE augmente et la LSE diminue).

    Figure 3. Domaine dinflammabilit de lessence (chelles non proportionnelles)

    Mlange

    explosif

    Mlange

    trop riche

    Mlange

    trop pauvre

    100 %

    essence

    LaLIEou limite infrieure d'explosivit d'un gaz ou d'une vapeur est la concentrationminimale en volume dans l'air au-dessus de laquelle il peut tre enflamm.LaLSEou limite suprieure d'explosivit d'un gaz ou d'une vapeur est la concentrationmaximale en volume dans l'air au-dessous de laquelle il peut tre enflamm.

    0 %

    essence

    100 % air 0 % air

    LIE1,4% LSE7,6%

    Dfinitions

    En dessous dune certaine teneur en oxy-gne, propre chaque produit combustible,linflammation devient impossible. Le fonc-tionnement des explosimtres oxydationcatalytique ncessite la prsence doxygne.En dessous dune certaine quantit (en gn-ral, environ 15 %), le fonctionnement de lap-

    pareil est perturb.

    Lorsque latmosphre est enrichie en oxy-gne, la LIE nest quasiment pas modifiealors que la LSE augmente de faon impor-tante, linflammation du mlange gazeux estfacilite car elle demande moins dnergie.Une augmentation de la teneur en oxygnede plus de quelques pour cent perturbe lefonctionnement des explosimtres.

    Dans le cas de la prsence potentielle dat-mosphres appauvries ou enrichies en oxy-gne, lutilisation dun appareil couplant un

    explosimtre et un oxygnomtre permettraune meilleure valuation du risque.

    ... en prsence de certainessubstances chimiques

    La rponse des cellules catalytiques peut trediminue ou compltement supprime parcertaines substances poison du catalyseurcomme les drivs du plomb, du soufre et dupotassium, les silicones, les hydrocarbureschlors ainsi que les produits de dcomposi-tion de certains plastiques (polychlorure de

    vinyle, polychloroprne).Dans le cas particulier des produits base desilicone, la sensibilit des dtecteurs peut trediminue pour le mthane sans que la sensi-bilit aux autres gaz et vapeurs combustibles

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    Institut national de recherche et de scurit pour la prvention des accidents du travail et des maladies professionnelles

    65, boulevard Richard-Lenoir 75011 Paris Tl. 01 40 44 30 00 www.inrs.fr [email protected]

    F ED 116 2edition novembre 2014 3 000 ex. Mise en pages : Atelier Causse

    Auteurs : Bruno Courtois, Florian Marc, Benot Sall.Infographies : Atelier Causse

    ne soit affecte. Cela peut avoir des cons-quences graves lorsquon cherche dtecterdu mthane avec un dtecteur calibr oucontrl avec un autre gaz.

    Des dpts de poussires ou de liquides malretenus par le filtre de la cellule peuvent ga-lement perturber le fonctionnement de lacellule de mesure.

    Un contrle priodique du calibrage permetde vrifier que le fonctionnement de la cellulena pas t altr.

    S

    Le choix et le rglage des seuils dalarmeconstituent un point crucial pour la dtectionde gaz combustibles. chaque seuil dalarmedoivent imprativement tre associes desconsignes claires et prcises devant tremises en uvre par les oprateurs concerns

    lorsque lalarme se dclenche. Une analysedes risques pour chaque situation doit per-mettre de dfinir les seuils dalarme et lesconsignes qui en dcoulent.

    Par exemple, un premier seuil peut tre as-soci une consigne darrt de lactivit encours, une recherche des causes de laug-mentation de la concentration en gaz ou va-peurs combustibles et la rsolution du pro-blme. Un deuxime seuil, plus lev, peuttre associ une consigne darrt de touteactivit, de mise en scurit de linstallationet dvacuation de la zone.

    La circulaire du 9 mai 1985(2)prconise que laconcentration en gaz ou vapeurs combusti-bles ne dpasse pas 10 % de la LIE si des per-

    sonnes sont prsentes et 25 % de la LIE dans lecas contraire. Ces deux valeurs peuvent servirde base aux deux seuils dalarme voqus ci-dessus.

    E

    Pour assurer le fonctionnement correct desexplosimtres, il est ncessaire :

    dassurer leur maintenanceconformmentaux instructions figurant dans la notice dufabricant ;

    de vrifier priodiquement leur fonc-tionnementau moyen dun gaz talon ;Il peut tre utile deffectuer cette vrificationquotidiennement en utilisant un mlangedont la concentration en gaz combustible estau-dessus du seuil dalarme. Ceci permet no-tamment de contrler le temps de rponse etles seuils de dclenchement.

    Lorsquun explosimtre est calibr avec ungaz autre que le mthane, un test de la r-ponse avec un mlange contenant du m-thane permettra de dtecter un dbut dem-poisonnement du capteur.

    de les faire entretenir et calibrer chaquefois que ncessaire par des personnes com-ptentes ou par le fabricant qui disposent desmatriels ncessaires.

    Dune faon gnrale, lentretien de lappareilest destin :

    maintenir en tat de fonctionnement la

    cellule de mesure (en remplaant priodique-ment le filtre qui la protge) et le systme deprlvement par aspiration des mlanges ga-zeux lorsquil existe ;

    assurer lappareil une alimentation lec-trique convenable (contrle et changementdes piles ou rechargement des batteries pourles appareils portatifs et portables).

    N

    NF EN 50270(Fvrier 2007) (et PRNF EN 50270 aot 2013, projet)Compatibilit lectromagntique - Ap-pareils de dtection et de mesure de gazcombustible, de gaz toxique et doxy-gne

    NF EN 50271(Aot 2010)Appareils lectriques de dtection et demesure des gaz combustibles, des gaztoxiques ou de loxygne - Exigenceset essais pour les appareils utilisant unlogiciel et/ou des technologies numri-ques

    NF EN 50402(Dcembre 2005) etNF EN 50402/A1(Juillet 2008, additif)Matriel lectrique pour la dtection etla mesure des gaz ou vapeurs combus-tibles ou toxiques, ou de loxygne - Exi-gences relatives la fonction de scuritdes systmes fixes de dtection de gaz

    NF EN 60079-29-1(Septembre2008)Atmosphres explosives - Partie 29-1 :dtecteurs de gaz - Exigences daptitude la fonction des dtecteurs de gaz in-flammables

    NF EN 60079-29-2(Septembre2008)Atmosphres explosives - Partie 29-2 :dtecteurs de gaz - Slection, installa-tion, utilisation et maintenance des d-

    tecteurs de gaz inflammables et doxy-gne

    PR NF EN 60079-29-3(Janvier 2013,projet)Atmosphres explosives - Partie 29-3 :dtecteurs de gaz - Recommandationsrelatives la scurit fonctionnelle dessystmes fixes de dtection de gaz

    NF EN 60079-29-4(Juin 2010)Atmosphres explosives - Partie 29-4 :dtecteurs de gaz - Exigences daptitude la fonction des dtecteurs de gaz in-

    flammables chemin ouvert

    (2) Circulaire du 9 mai 1985 relatif au commentaire tech-nique des dcrets 84-1093 et 84-1094 du 7 dcembre1984 concernant laration et lassainissement des lieuxde travail.