ÉCOVÉG13 BECKER SCARPITTA, VELLEND BOISSON et … · favorisant les espèces patrimoniales et en...

23
1 ÉCOVÉG13 Forêt Montmorency Québec, Canada 10 – 13 septembre 2017 Recueil des résumés des communications Par ordre alphabétique du premier auteur (entre parenthèses : conférencier si différent) ALARD, SHIPLEY communication orale L’écologie des communautés : une science d’avenir ? DIDIER ALARD UMR 1202 BIOGECO, Université Bordeaux 1, allée Geoffroy Saint-Hilaire, C.S. 50023, 33615 Pessac CEDEX, FRANCE [email protected] BILL SHIPLEY Département de biologie, Université de Sherbrooke, Sherbrooke, Québec, J1K 2R1, CANADA [email protected] Une communauté végétale est-elle un niveau d’observation ou un niveau d’organisation ? Est-elle par conséquent un ensemble d’individus regroupés localement de façon aléatoire, ou bien un ensemble régi par des règles d’assemblages qui permettent d’en comprendre l’origine et le fonctionnement ? La réponse à cette question suggère deux voies d’exploration de ces règles d’assemblage, mettant en avant les espèces présentes, leur écologie (l’approche taxonomique) ou leurs traits (l’approche fonctionnelle). Souvent opposées, ces voies procèdent pourtant de démarches similaires, basées certes sur des métriques et des espaces de références différents (la niche spécifique dans l’espace écologique, le trait dans l’espace fonctionnel), mais posant les mêmes questions quant à la dispersion des caractères (trait ou niche) dans ces espaces, de sorte que leurs apports sont véritablement complémentaires plutôt qu’exclusifs. BECKER SCARPITTA, VELLEND communication orale Réponse temporelle des communautés végétales face au réchauffement climatique : étude comparée des communautés de bryophytes et de plantes vasculaires des forêts méridionales du Québec. ANTOINE BECKER SCARPITTA, MARK VELLEND Département de biologie, Université de Sherbrooke, Sherbrooke, Québec, J1K 2R1, CANADA [email protected] Dans le contexte du réchauffement climatique, les espèces peuvent s’adapter ou s’acclimater (les réponses évolutives), migrer et déplacer leurs aires de répartition (les réponses écologiques) ou disparaitre. Les différents groupes taxonomiques ne répondent pas tous de la même manière aux perturbations environnementales. Or, les études temporelles se concentrent principalement sur certains taxons comme les plantes vasculaires et délaissent d’autres groupes comme les bryophytes. Pourtant, la biologie-écologie de ces deux groupes est très contrastée. Ceci nous a motivé à comparer la réponse de ces groupes face au réchauffement climatique. Notre aire d’étude est le Québec méridional. On y observe un gradient spatial de réchauffement très marqué, l’Est étant peu ou pas affecté tandis qu’on trouve à l’Ouest une augmentation des températures jusqu’à 2 depuis 1970. Nous avons placé deux sites d’étude sur ce gradient, un à l’Est (le parc national de Forillon) et un au centre (le parc national du mont Mégantic). Nos deux hypothèses sont que les changements temporels des communautés sont plus importants sur les sites ayant subi un réchauffement de la température et que les communautés de bryophytes sont moins sensibles que les plantes vasculaires au réchauffement. Pour répondre à ces questions, nous utiliserons les méthodes de l’écologie historique. Nous avons échantillonné une cinquantaine de placettes phytosociologiques faites dans les années 1970 dans les deux parcs. Sur chacun de ces sites, nous avons relevé les communautés de bryophytes et de plantes vasculaires avec les mêmes protocoles. BOISSON et al. communication par affiche L’ingénierie écologique au service de la conservation et de la valorisation des communautés végétales métallicoles : stratégies globales et actions dans un contexte minier. SYLVAIN BOISSON Université de Liège, Gembloux Agro-Bio Tech, 2, passage des Déportés, Gembloux 5030, BELGIQUE [email protected] SOIZIG LE STRADIC Departamento de Botânica, Universidade Estadual Paulista, BRÉSIL MAXIME SÉLECK Université de Liège, Gembloux Agro-Bio Tech, 2, passage des Déportés, Gembloux 5030, Belgique MYLOR NGOY SHUTCHA Faculté des Sciences Agronomiques, Université de Lubumbashi, 1825 Lubumbashi, RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO GRÉGORY MAHY Université de Liège, Gembloux Agro-Bio Tech, 2, passage des Déportés, Gembloux 5030, BELGIQUE Les écosystèmes métallifères des gisements de cuivre et de cobalt du sud-est de la République démocratique du Congo constituent une curiosité scientifique depuis plus de 50 ans. Suite aux impacts croissants des activités minières, une collaboration s’est amorcée il y a dix ans entre l’unité Biodiversité et Paysage en Belgique, la société minière Tenke Fungurume Mining et la Faculté d’Agronomie de l’Université de Lubumbashi pour mettre une place une stratégie cohérente de conservation. Ces écosystèmes métallifères uniques offrent l’opportunité de développer les connaissances des milieux herbacés extrêmes tout en répondant à des besoins réels et concrets pour la conservation. Les différents collaborateurs ont dès lors développé des compétences spécifiques en conservation in situ ou ex situ à l’échelle des espèces ou des communautés végétales. Au cours de ces années, d’autres acteurs sont devenus partenaires scientifiques du projet. Ce réseau a permis de créer une démarche claire et structurée en permettant un transfert du matériel entre les différentes méthodes. Étant donné cette dynamique, les études les plus récentes se sont concentrées sur leur valorisation en réhabilitation et en phytostabilisation des sols pollués. Cette présentation se concentre sur l’analyse de cette stratégie et des actions après dix ans d’expérience.

Transcript of ÉCOVÉG13 BECKER SCARPITTA, VELLEND BOISSON et … · favorisant les espèces patrimoniales et en...

Page 1: ÉCOVÉG13 BECKER SCARPITTA, VELLEND BOISSON et … · favorisant les espèces patrimoniales et en limitant l’expansion des espèces exotiques envahissantes. Dans ce contexte, notre

1

ÉCOVÉG13

Forêt Montmorency

Québec, Canada

10 – 13 septembre 2017

Recueil des résumés des communications Par ordre alphabétique du premier auteur (entre parenthèses : conférencier si différent)

ALARD, SHIPLEY

communication orale

L’écologie des communautés : une science d’avenir ?

DIDIER ALARD UMR 1202 BIOGECO, Université Bordeaux 1, allée Geoffroy Saint-Hilaire, C.S. 50023, 33615 Pessac CEDEX, FRANCE [email protected]

BILL SHIPLEY Département de biologie, Université de Sherbrooke, Sherbrooke, Québec, J1K 2R1, CANADA [email protected]

Une communauté végétale est-elle un niveau d’observation ou un niveau d’organisation ? Est-elle par conséquent un ensemble d’individus regroupés localement de façon aléatoire, ou bien un ensemble régi par des règles d’assemblages qui permettent d’en comprendre l’origine et le fonctionnement ? La réponse à cette question suggère deux voies d’exploration de ces règles d’assemblage, mettant en avant les espèces présentes, leur écologie (l’approche taxonomique) ou leurs traits (l’approche fonctionnelle). Souvent opposées, ces voies procèdent pourtant de démarches similaires, basées certes sur des métriques et des espaces de références différents (la niche spécifique dans l’espace écologique, le trait dans l’espace fonctionnel), mais posant les mêmes questions quant à la dispersion des caractères (trait ou niche) dans ces espaces, de sorte que leurs apports sont véritablement complémentaires plutôt qu’exclusifs.

BECKER SCARPITTA, VELLEND

communication orale

Réponse temporelle des communautés végétales face au réchauffement climatique : étude comparée des communautés de bryophytes et de plantes vasculaires des forêts méridionales du Québec.

ANTOINE BECKER SCARPITTA, MARK VELLEND Département de biologie, Université de Sherbrooke, Sherbrooke, Québec, J1K 2R1, CANADA [email protected]

Dans le contexte du réchauffement climatique, les espèces peuvent s’adapter ou s’acclimater (les réponses évolutives), migrer et déplacer leurs aires de répartition (les réponses écologiques) ou disparaitre. Les différents groupes taxonomiques ne répondent pas tous de la même manière aux perturbations environnementales. Or, les études temporelles se concentrent principalement sur certains taxons comme les plantes vasculaires et délaissent d’autres groupes comme les bryophytes. Pourtant, la biologie-écologie de ces deux groupes est très contrastée. Ceci nous a motivé à comparer la réponse de ces groupes face au réchauffement climatique. Notre aire d’étude est le Québec méridional. On y observe un gradient spatial de réchauffement très marqué, l’Est étant peu ou pas affecté tandis qu’on trouve à l’Ouest une augmentation des températures jusqu’à 2 ℃ depuis 1970. Nous avons placé deux sites d’étude sur ce gradient, un à l’Est (le parc national de Forillon) et un au centre (le parc national du mont Mégantic). Nos deux hypothèses sont que les changements temporels des communautés sont plus importants sur les sites ayant subi un réchauffement de la température et que les communautés de bryophytes sont moins sensibles que les plantes vasculaires au réchauffement. Pour répondre à ces questions, nous utiliserons les méthodes de l’écologie historique. Nous avons échantillonné une cinquantaine de placettes phytosociologiques faites dans les années 1970 dans les deux parcs. Sur chacun de ces sites, nous avons relevé les communautés de bryophytes et de plantes vasculaires avec les mêmes protocoles.

BOISSON et al.

communication par affiche

L’ingénierie écologique au service de la conservation et de la valorisation des communautés végétales métallicoles : stratégies globales et actions dans un contexte minier.

SYLVAIN BOISSON Université de Liège, Gembloux Agro-Bio Tech, 2, passage des Déportés, Gembloux 5030, BELGIQUE [email protected]

SOIZIG LE STRADIC Departamento de Botânica, Universidade Estadual Paulista, BRÉSIL

MAXIME SÉLECK Université de Liège, Gembloux Agro-Bio Tech, 2, passage des Déportés, Gembloux 5030, Belgique

MYLOR NGOY SHUTCHA Faculté des Sciences Agronomiques, Université de Lubumbashi, 1825 Lubumbashi, RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO

GRÉGORY MAHY Université de Liège, Gembloux Agro-Bio Tech, 2, passage des Déportés, Gembloux 5030, BELGIQUE

Les écosystèmes métallifères des gisements de cuivre et de cobalt du sud-est de la République démocratique du Congo constituent une curiosité scientifique depuis plus de 50 ans. Suite aux impacts croissants des activités minières, une collaboration s’est amorcée il y a dix ans entre l’unité Biodiversité et Paysage en Belgique, la société minière Tenke Fungurume Mining et la Faculté d’Agronomie de l’Université de Lubumbashi pour mettre une place une stratégie cohérente de conservation. Ces écosystèmes métallifères uniques offrent l’opportunité de développer les connaissances des milieux herbacés extrêmes tout en répondant à des besoins réels et concrets pour la conservation. Les différents collaborateurs ont dès lors développé des compétences spécifiques en conservation in situ ou ex situ à l’échelle des espèces ou des communautés végétales. Au cours de ces années, d’autres acteurs sont devenus partenaires scientifiques du projet. Ce réseau a permis de créer une démarche claire et structurée en permettant un transfert du matériel entre les différentes méthodes. Étant donné cette dynamique, les études les plus récentes se sont concentrées sur leur valorisation en réhabilitation et en phytostabilisation des sols pollués. Cette présentation se concentre sur l’analyse de cette stratégie et des actions après dix ans d’expérience.

Page 2: ÉCOVÉG13 BECKER SCARPITTA, VELLEND BOISSON et … · favorisant les espèces patrimoniales et en limitant l’expansion des espèces exotiques envahissantes. Dans ce contexte, notre

2

BORGNIET, EVETTE

communication par affiche

Suivi de la végétation en milieu alluvial par télédétection : quels apports des capteurs multispectraux à très haute résolution spatiale ?

LAURENT BORGNIET, ANDRÉ EVETTE Irstea, 2, rue de la Papeterie-BP 76, F-38402, Saint-Martin-d’Hères, FRANCE [email protected]

L’important aménagement hydroélectrique réalisé par Électricité De France sur la rivière Romanche a déclenché la mise en place de mesures compensatoires. Le plan de gestion concerté avait pour but de restaurer les habitats naturels sur une surface de 45 ha en bordure de la rivière, tout en favorisant les espèces patrimoniales et en limitant l’expansion des espèces exotiques envahissantes. Dans ce contexte, notre objectif était d’évaluer le potentiel des outils de télédétection à très haute résolution spatiale pour suivre ces travaux de compensation. L’étude des capteurs satellites et aériens permettant l’analyse cartographique diachronique nous a conduits à développer une nouvelle chaîne d’acquisitions de données multispectrales prises par des drones. La résolution spatiale et la précision ont été validées en croisant les techniques de topographie et de lasergrammétrie terrestre. Les traitements par photogrammétrie sfm ont produit des modèles numériques tridimensionnels. Leur intégration dans un système d’information géographique a permis d’analyser l’évolution de l’occupation des sols depuis 2012 à travers une typologie fine de la végétation. Si les outils utilisés n’ont pas permis une caractérisation fiable des espèces exotiques envahissantes, cette méthodologie robuste ouvre cependant des perspectives d’analyses radiométriques pour la saison végétative. Nous développons et testons actuellement un imageur hyperspectral permettant d’affiner la détection de quatre espèces exotiques envahissantes cibles.

BRAZEAU GOUPIL et al.

communication par affiche

Effet d’un stress hydrique expérimental sur la xylogénèse de quatre espèces de conifères plantés après coupe en forêt boréale.

ÉRIC BRAZEAU GOUPIL Centre d’étude de la forêt, Université du Québec à Montréal, C.P. 8888, succursale Centre-ville, Montréal, Québec, H3C 3P8, CANADA [email protected]

LOIC D’ORANGEVILLE Indiana University, Department of Biology, 1001, East Third Street, Bloomington, Indiana 47405, ÉTATS-UNIS DANIEL KNEESHAW Centre d’étude de la forêt, Université du Québec à Montréal, C.P. 8888, succursale Centre-ville, Montréal, Québec, H3C 3P8, CANADA

DANIEL HOULE Ouranos, 550, rue Sherbrooke Ouest, Tour Ouest, 19e étage, Montréal, Québec, H3A 1B9, CANADA

Les changements climatiques pourraient entraîner une baisse de 20 à 40 % du contenu en eau des sols forestiers boréaux du Québec dans les prochaines décennies. L’impact de cet assèchement risque d’être particulièrement important pour les forêts au stade de régénération, qui représentent 10 % de la superficie de la forêt boréale aménagée de la province. Le Québec produit annuellement 130 millions de semis pour la régénération suite aux travaux de récoltes. Comment ces semis s’acclimateront-ils aux changements du climat ? Les espèces qui dominent présentement la forêt boréale pourront-ils survivre dans des milieux plus secs ? L’objectif de nos travaux est de comprendre la vulnérabilité de la régénération à la sécheresse. Pour ce faire, nous avons mis en place un gradient expérimental de sécheresse à l’aide d’un système d’interception et de redistribution des précipitations comprenant 2 106 semis des quatre principales espèces de conifère de la forêt boréale (épinette noire, épinette blanche, pin gris, sapin baumier). Nous présenterons l’impact de trois années de traitements sur la formation du xylème et l’allocation en biomasse, et les différences entre espèces.

BRETON et al.

communication par affiche

Mise en évidence de la dynamique d’une espèce invasive. Le Baccharis halimifolia sur la Ria d’Etel, un cas d’école.

GWENDAL BRETON, MARIE CAILLOT, CAMILLE BOUCHER, JOHANN CANEVET Association Broussailles, 6, avenue Victor le Gorgeu, 29200, Brest, Finistère, FRANCE [email protected]

La Ria d’Etel constitue une mosaïque de paysages emblématiques des côtes morbihannaises (France), abritant une faune et une flore atypiques supplantées par une espèce exotique envahissante, le Baccharis halimifolia. Cette dernière est compétitive à bien des égards. Sa production importante de rejets et de graines lui permet de s’accaparer les ressources hydriques et minérales et ainsi de coloniser les prés salés. Ces dernières années, le Syndicat mixte de la Ria d’Etel, gestionnaire du site, a entrepris de limiter l’expansion du baccharis par l’intermédiaire de chantiers bénévoles, en collaboration avec une association environnementale locale. Une cartographie a été réalisée afin d’actualiser la répartition et les caractéristiques des populations de baccharis et, ainsi, d’analyser leur l’évolution sur les prés salés depuis 2010 (année de la dernière cartographie). Les secteurs prospectés ont été préalablement définis à partir d’une carte générale du site intégrant les populations de 2010. La description des stations de baccharis s’est faite selon le même protocole que sept ans plus tôt : densité, hauteur, nombre de plants, gestion pratiquée, etc. Les résultats montrent que les populations de baccharis présentent une avancée globale dans le schorre. Ils soulignent également l’apparition de nouvelles stations. Cette nouvelle cartographie sera un nouveau point de départ pour de futurs programmes de gestion participative et l’évaluation de leur efficacité.

Page 3: ÉCOVÉG13 BECKER SCARPITTA, VELLEND BOISSON et … · favorisant les espèces patrimoniales et en limitant l’expansion des espèces exotiques envahissantes. Dans ce contexte, notre

3

BRICE, LEGENDRE, FORTIN

communication orale

Avancée de la forêt tempérée en territoire boréal : indices des changements climatiques sur les écosystèmes forestiers.

MARIE-HÉLÈNE BRICE, PIERRE LEGENDRE Département des sciences biologiques, Université de Montréal, pavillon Marie-Victorin, 90, avenue Vincent-D’Indy, Montréal, Québec, H2V 2S9, CANADA [email protected]

MARIE-JOSÉE FORTIN Department of Ecology and Evolutionary Biology, University of Toront0, 25, Willcocks Street, Room 3055, Toronto, Ontario, M5S 3B2, CANADA

Les preuves scientifiques montrant que les changements climatiques modifient les écosystèmes sont nombreuses. Cependant, comme la réponse des arbres est difficile à détecter en raison de leur lente évolution démographique et leur dissémination limitée, plusieurs questions demeurent en suspens. Comment les forêts tempérées et boréales ont-elles changé au cours des dernières décennies ? Quelle est l’importance relative de la mortalité et de la colonisation des espèces sur ces changements démographiques ? Quelles en sont les causes probables ? Un indice de diversité beta temporel (TBI) a été calculé en comparant l’abondance des arbres avant 1980 et après 1995 dans 5 602 parcelles d’inventaires forestiers du Québec méridional. La mortalité et la colonisation des arbres (composantes sous-jacentes du TBI) ont été liées aux variables environnementales. Les forêts ont considérablement changé au cours des dernières décennies : ces changements se manifestent particulièrement par une forte mortalité des arbres (responsable de 65 % des changements), surtout pour les espèces boréales et de transition. À l’opposé, la colonisation a augmenté pour les espèces tempérées, particulièrement dans la forêt boréale, où elle est favorisée par les perturbations comme la coupe forestière et par l’augmentation de la température annuelle. Dans les forêts soumises aux changements climatiques, les processus de succession pourraient donc être accélérés par les perturbations humaines. Mais une mortalité élevée qui surpasse la vitesse de colonisation pourrait engendrer un dépérissement des forêts tempérées nordiques.

BULOT et al.

communication par affiche

Quelle variation de la végétation des haies dans le voisinage de massifs forestiers ?

ADELINE BULOT, CAMILLE DELHOMME, VÉRONIQUE BEAUJOUAN, HERVÉ DANIEL Agrocampus Ouest Angers – BAGAP, 2, rue André Le Nôtre, Angers, F-49045, FRANCE [email protected]

FRANCK HERBRECHT Groupe d’Étude des Invertébrés Armoricains (GRETIA), Campus de Beaulieu, bâtiment 25, 1er étage, 35042 Rennes CEDEX, FRANCE

JULIEN PETILLON, LOÏS MOREL, ALEXIS HARISMENDY EA Biodiversité et Gestion du Territoire, Université de Rennes 1, 263, avenue du Général Leclerc, C.S. 74205, campus de Beaulieu, bâtiment 25, 35042 Rennes CEDEX, FRANCE

Dans le nord-ouest de la France, le bocage, identité paysagère forte, présente des haies qui forment souvent des connexions linéaires entre des fragments forestiers et l’espace agricole. Elles peuvent alors être envisagées comme des corridors écologiques pour la distribution et la dispersion des espèces forestières. Dans le cadre d’un projet régional, nous avons mené un travail pour étudier la distribution des espèces végétales forestières dans un réseau bocager adjacent à une forêt. Notre hypothèse est que la composition floristique des haies peut être modifiée par la proximité de massifs forestiers, en particulier vis-à-vis de la flore forestière. Dans deux contextes paysagers différents, nous avons mené une analyse paysagère visant à cartographier le réseau bocager, à décrire le paysage avoisinant et à analyser la connectivité des habitats boisés. Nous avons ensuite caractérisé la structure des haies en leur attribuant une note traduisant la qualité de l’habitat pour des espèces forestières. Enfin, nous avons effectué des relevés de végétation exhaustifs dans les haies et dans la forêt adjacente ; une affinité pour l’habitat forestier a alors été attribuée pour chaque espèce. Les premiers résultats montrent que la flore forestière se répartit bien dans le réseau bocager adjacent à un massif forestier, jusqu’à une distance d’environ 400 m. Au-delà, les haies présentent un profil moins similaire à la forêt et leur composition floristique devient dépendante de la structure du paysage, de leur structure interne et de leur connectivité.

BURST (AMIAUD) et al.

communication orale

Est-ce que les traits fonctionnels peuvent être des marqueurs de la dette et du crédit de colonisation dans les communautés végétales après un changement d’usage des sols ?

MAXIME BURST, SANDRINE CHAUCHARD, BERNARD AMIAUD Université de Lorraine, Vandoeuvre Les Nancy, 54230 FRANCE [email protected]

JEAN-LUC DUPOUEY INRA – Nancy, allée de l’Arboretum, 54280 Champenoux, FRANCE

Après un changement d’usage des sols, il existe un délai de réponses des communautés végétales en termes de composition et de valeurs de traits fonctionnels ainsi que des conditions environnementales dans les habitats récents. Afin de vérifier si les traits fonctionnels peuvent être des marqueurs de ces changements, nous avons mesuré cinq traits foliaires et racinaires (hauteur végétative, SLA, LDMC, SRL et RDMC) au sein d’interfaces stables de forêt-prairie, mais également au sein d’interfaces ayant subi des afforestations et des déforestations. Au sein des habitats récents, une dette d’extinction (le maintien d’espèces spécialistes de l’habitat ancien) ou un crédit de colonisation (l’absence d’espèces spécialistes de l’habitat récent) pourrait découler d’une différence de valeurs de traits à l’échelle des communautés entre les habitats récents et les habitats anciens. Nos résultats ont montré que la hauteur végétative peut être un marqueur de la dette d’extinction en forêts récentes en raison d’une hauteur végétative plus importante du pool d’espèces spécialistes de prairies comparativement aux espèces spécialistes de forêt. De plus, nous avons montré que le SLA et, dans une moindre mesure, le LDMC présentent des différences (non significatives) de valeurs entre forêts anciennes et forêts récentes après avoir contrôlé les effets de l’environnement. Nos résultats ont permis de souligner que les espèces spécialistes de chaque habitat, forêt ou prairie, sont à l’origine des valeurs pondérées de traits fonctionnels à l’échelle des communautés végétales de prairies ou forêts.

Page 4: ÉCOVÉG13 BECKER SCARPITTA, VELLEND BOISSON et … · favorisant les espèces patrimoniales et en limitant l’expansion des espèces exotiques envahissantes. Dans ce contexte, notre

4

BUTTÓ et al.

communication par affiche

Production du xylème et timing de formation du bois final de l’épinette noire le long d’un gradient latitudinal au Québec.

VALENTINA BUTTÓ, SERGIO ROSSI, ANNIE DESLAURIERS, HUBERT MORIN Département des sciences fondamentales, Université du Québec à Chicoutimi, 555, boulevard de l’Université, Chicoutimi, Québec, G7H 2B1, CANADA [email protected]

En ces temps de changements climatiques, on peut réalistement s’attendre à ce que produisent des altérations des services écologiques et économiques assurés par la forêt boréale. En raison de la taille de son aire de répartition, l’épinette noire (Picea mariana) s’adapte bien à l’étude de la réponse des espèces de ces écosystèmes au réchauffement climatique. Les stations d’étude choisies pour détecter cette réponse se trouvent sur un gradient latitudinal entre le 48e et le 53e degré de latitude nord. Dans la cadre de ce projet, l’attention est concentrée sur la xylogénèse. L’épaisseur de la paroi cellulaire et le lumen cellulaire ont une sensibilité bien documentée aux signaux climatiques, notamment à la température et aux précipitations. Cependant, il y a toujours un manque des connaissances par rapport à la cinétique de la xylogénèse et comment des changements pourraient l’affecter en termes qualitatifs et quantitatifs. Le timing et la durée de formation des cellules seront calculés et les corrélations avec les facteurs climatiques détectées en se concentrant, en particulier, sur les timings des formations du bois final pour les comparer entre les sites. Après avoir calculé les relations pour chaque site, il sera possible de simuler des changements de cinétique par la modélisation. Un modèle mécanistique qui retrace la croissance en fonction du climat sera utilisé dans la perspective d’examiner les différences entre les scénarios qui prendront en considération les changements prévus par les modèles climatiques dans les vingt prochaines années.

CAGNATI (SÉLECK) et al.

communication par affiche

Diversification de communautés végétales éphémères en carrières : enseignements du projet LIFE In Quarries.

EVA CAGNATI, MAXIME SÉLECK, KATHLEEN MERCKEN, GRÉGORY MAHY Université de Liège, Gembloux Agro-Bio Tech, 2, passage des Déportés, Gembloux 5030, BELGIQUE [email protected]

ALEXANDRE SNEESSENS Fédération de l’Industrie Extractive, Mont Saint Guibert, BELGIQUE

L’activité extractive est régulièrement considérée comme analogue des grandes perturbations naturelles : elle mène à l’initiation de processus de successions écologiques. Les zones ainsi créées et amenées à être affectées de nouveau par l’exploitation ne sont que rarement réhabilitées. La recolonisation de ces zones par la végétation est le résultat des filtres à la dissémination, biotiques et abiotiques. L’influence de ces filtres sur la vitesse de recolonisation limite le potentiel d’accueil des zones amenées à être ré-exploitées à court terme. Le projet LIFE In Quarries vise la mise en place de ressources floristiques sur des zones provisoirement hors exploitation. Afin de lever le filtre à la dissémination, un mélange de graines d’espèces de plantes à fleurs sélectionnées a été semé sur une variété de substrats artificiels régulièrement rencontrés en carrières. Notre étude vise à évaluer la diversité floristique initiale présente sur une diversité de substrats remaniés ainsi que le potentiel d’accueil de ces substrats pour ce mélange de graines. En comparant les communautés végétales pré-existantes à celles établies en conditions contrôlées et in situ, on tentera de présenter le potentiel d’accueil théorique des différents substrats ainsi que le rôle des filtres abiotiques dans l’installation du mélange. Cette étude doit permettre de caractériser le potentiel de création de communautés végétales éphémères diversifiées dans des sites d’extraction.

CAOUETTE et al.

communication orale

Déterminants de l’hétérogénéité du recul de la lande à lichens dans la réserve de parc national de l’Archipel-de-Mingan.

MARIANNE CAOUETTE, STÉPHANE BOUDREAU, MARTIN SIMARD, ESTHER LÉVESQUE Centre d’études nordiques, Université Laval, Québec, Québec, G1V 0A6, CANADA [email protected]

Dans la réserve de parc national de l’Archipel-de-Mingan (RPNAM, nord-est du Québec) un important verdissement des landes à lichens est observé depuis 1967. Celui-ci serait surtout associé à l’établissement d’espèces arbustives telles que la camarine noire (Empetrum nigrum) et le bouleau nain (Betula pumila). L’analyse des photographies aériennes de l’archipel (1967, 1988 et 2009) suggère que le recul du lichen serait hétérogène à l’échelle locale, certaines landes à lichens montrant un retrait rapide alors que d’autres se maintiennent dans le temps. L’objectif de notre étude était de déterminer quels sont les paramètres locaux (sols, exposition, pente, etc.) favorisant le recul des landes à lichens à la RPNAM. Pour suivre l’évolution du recul, des cartes du couvert lichénique de sept îles ont été produites par classification supervisée par pixel des photographies aériennes. Les résultats montrent un recul des landes à lichens de 73 % entre 1967 et 2009. À partir de modèles écologiques construits avec les caractéristiques locales mesurées sur le terrain ou extraites de modèles numériques de terrain, nous avons pu déterminer que l’épaisseur de matière organique est une variable d’importance pour expliquer le recul survenu entre 1967 et 2009. De plus, les relevés de végétation montrent une forte abondance de Rhododendron groenlandicum, Betula pumila et Empetrum nigrum dans les parcelles ayant été colonisées par des espèces vasculaires.

Page 5: ÉCOVÉG13 BECKER SCARPITTA, VELLEND BOISSON et … · favorisant les espèces patrimoniales et en limitant l’expansion des espèces exotiques envahissantes. Dans ce contexte, notre

5

CASTAGNI (KEITA) et al. communication par affiche

Capacité de reprise et de croissance des boutures de Salix eriocephala et Cornus stolonifera soumis à différentes conditions d’humidité du sol en serre.

MATHIEU CASTAGNI, NAREN KEITA, MAXIME TISSERANT, MONIQUE POULIN Département de phytologie, Université Laval, Québec, Québec, G1V 0A6, CANADA [email protected]

ANDRÉ EVETTE, VINCENT BRETON Irstea, 2, rue de la Papeterie-BP 76, F-38402, Saint-Martin-d’Hères, FRANCE OLIVIER FORESTIER, Office national des forêts, 3, La pépinière route de Redton, 44290, Guémené-Pentao, FRANCE

MARIE-NOËLLE THIVIERGE Agriculture et agroalimentaire Canada, 2560, boulevard Hochelaga, Québec, Québec, G1V 2J3, CANADA

EDUARDO GONZALEZ Department of Biology, Colorado State University, Fort Collins, CO 80523, ÉTATS-UNIS

VIRGINIE GAROFANO Université Clermont Auvergne, GEOLAB, F-63000 Clermont-Ferrand, FRANCE

La stabilisation de berge est un enjeu important pour la protection des infrastructures routières et urbaines. Les approches alternatives au génie civil comme le génie végétal suscitent un intérêt grandissant. Bien que la capacité de bouturage de plusieurs espèces d’arbustes typiques de milieux riverains soit bien connue et exploitée en génie végétal, les connaissances restent fragmentaires quant à la résistance de ces espèces à certaines conditions extrêmes rencontrées en milieu naturel. Dans cette étude, les capacités de reprise de boutures de Salix eriocephala et Cornus stolonifera ont été évaluées dans différentes conditions d’humidité du sol. Quarante-huit boutures de chacune des espèces ont été plantées dans un substrat sableux soumis à quatre traitements durant six semaines, soit 1) à capacité au champ (disponibilité optimale d’eau), 2) en conditions de sécheresse (au point de flétrissement), 3) en conditions de sécheresse pour cinq semaines puis en capacité au champ pour une semaine et 4) en conditions de sécheresse pour cinq semaines puis en conditions de sol saturé en eau. Les premiers résultats indiquent que la production de biomasse aérienne ne varie pas entre les traitements. Aussi, le taux de reprise est plus grand pour l’espèce S. eriocephala (90 %) que pour C. stolonifera (50 %). Des résultats sur l’analyse des racines avec Winrhizo et sur leur biomasse sèche seront présentés. Cette étude servira à mettre en lumière la capacité de ces deux espèces à tolérer des conditions d’inondation ou de sécheresse du sol auxquelles font face régulièrement les boutures après installation des ouvrages en milieu riverain.

CHALUMEAU, BIORET, LALANNE

communication par affiche

Étude diachronique de l’hémérobie de la forêt domaniale d’Andaine et de l’éloignement des communautés végétales à la végétation potentielle naturelle.

AURÉLIE CHALUMEAU, FRÉDÉRIC BIORET, ARNAULT LALANNE EA 2119 Géoarchitecture, Université de Bretagne Occidentale, C.S. 93837, 29238 Brest CEDEX, FRANCE [email protected]

La forêt domaniale d’Andaine (Orne, France) a subi de nombreuses modifications au cours de son histoire, liées à une demande économique ou locale. L’évolution spatio-temporelle des surfaces forestières, des peuplements et des travaux forestiers a été reconstituée à partir de cartes historiques (1870, 1926, 1977, 2013) et d’un système d’information géographique. Après avoir testé différents indices de naturalité et d’artificialisation, le degré d’altération anthropique de la nature ou hémérobie (Waltz & Stein, 2014) a été retenu. Il attribue une distance à la végétation potentielle naturelle (VPN), permettant d’évaluer l’impact anthropique sur la composition et sur la dynamique des communautés forestières. Les différents degrés d’hémérobie mesurés à partir des cartes historiques caractérisent des communautés forestières à faible impact humain jusqu’à un impact très fort. Chaque degré correspond à un éloignement à la VPN, du « pas ou peu distant » jusqu’à « très distant » à la VPN. Le degré d’hémérobie et l’éloignement à la VPN permettent de caractériser l’évolution de la gestion forestière au cours du temps. Cette analyse permet de localiser les secteurs éloignés de la VPN et de proposer des modes de gestion adaptés pour se rapprocher de la VPN tout en conciliant les objectifs d’une gestion forestière multifonctionnelle.

CHENOT et al.

communication par affiche

Les nouveaux écosystèmes créés par les activités humaines intensives sont-ils vraiment nouveaux ?

JULIE CHENOT Société des Carrières de La Ménudelle, GAGNERAUD Construction, Saint Martin de Crau, FRANCE, et Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Écologie, Université d’Avignon, UMR CNRS IRD, Université d’Aix Marseille, Avignon, FRANCE [email protected]

ANNE AURIÈRE, ÉLISE BUISSON, THIERRY DUTOIT Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Écologie, Université d’Avignon, UMR CNRS IRD, Université d’Aix Marseille, Avignon, FRANCE

FRÉDÉRIC BIORET EA 2119 Géoarchitecture, Université de Bretagne Occidentale, C.S. 93837, 29238 Brest CEDEX, FRANCE

RENAUD JAUNATRE Irstea, Université Grenoble Alpes, UR EMGR, 2, rue de la Papeterie-BP 76, F-38402, Saint-Martin-d’Hères, FRANCE

La plupart des écosystèmes de la Terre sont modifiés par les activités humaines. Ces écosystèmes ne ressemblent en rien à leurs précurseurs naturels. Face à ce constat, un nouveau concept émerge : celui des nouveaux écosystèmes de Hobbs et al. (2006). Ces derniers sont définis comme n’ayant plus aucun lien avec l’écosystème d’origine. En effet, la dégradation d’un écosystème est telle que le seuil d’irréversibilité écologique est dépassé, aucun retour en arrière ni aucune restauration écologique n’est envisageable ou possible, d’où l’apparition de nouveautés. Ces nouveaux écosystèmes peuvent avoir des trajectoires multiples et encore largement inconnues. Cependant, la définition de ce nouveau concept se base uniquement sur l’écosystème préexistant. Face à ce constat, de nombreuses interrogations portent sur le caractère nouveau de ces écosystèmes. La phytosociologie sigmatiste vise à caractériser les végétations naturelles et semi-naturelles, à mettre en avant leur déterminisme mais aussi à identifier leurs dynamiques en intégrant les facteurs biotiques et abiotiques dans la définition de ces différentes successions. Une étude phytosociologique sigmatiste et paysagère a été menée en mai 2016 pour démontrer ou non le caractère nouveau de ces écosystèmes en essayant de rattacher ces écosystèmes irréversiblement dégradés à des syntaxons déjà connus. L’objectif est aussi de comprendre les dynamiques végétales qui se mettent en place sur ces sites mis à nus et d’envisager une réflexion sur les concepts de successions primaire et secondaire.

Page 6: ÉCOVÉG13 BECKER SCARPITTA, VELLEND BOISSON et … · favorisant les espèces patrimoniales et en limitant l’expansion des espèces exotiques envahissantes. Dans ce contexte, notre

6

CLOSSET-KOPP, HATTAB, DECOCQ

communication orale

Quatre décennies de changements de communautés végétales en forêt de Compiègne (Nord de la France) : quels déterminants ?

DÉBORAH CLOSSET-KOPP, TAREK HATTAB, GUILLAUME DECOCQ Unité Écologie et Dynamique des Systèmes Anthropisés (EDYSAN), Université de Picardie Jules Verne, 1, rue des Louvels, Amiens, Somme 80037, FRANCE [email protected]

Le suivi de placettes permanentes est une approche de choix pour appréhender les dynamiques à long terme de la végétation en contexte de changements globaux, en particulier pour des écosystèmes forestiers. Cette étude, menée en forêt de Compiègne, cherche à caractériser les changements qualitatifs et quantitatifs de la flore vasculaire survenus au cours des 45 dernières années, en rééchantillonnant les mêmes sites. Les changements survenus dans des parcelles forestières à l’échelle du massif, sur différents types de sols et ayant été soumises à différentes intensités de gestion, sont quantifiés et interprétés à l’aide de différents descripteurs environnementaux et des traits d’histoire de vie des espèces. Les résultats montrent une augmentation de la richesse spécifique qui entraîne une augmentation de la diversité fonctionnelle et de la diversité phylogénique. On note une eutrophisation de la végétation, une augmentation de la palatabilité ainsi qu’une diminution de l’héliophilie. Les espèces hygrophiles, endozoochores, agestochores et anémochores ont le plus fortement progressé. Ces résultats révèlent les principaux moteurs des changements en forêt de Compiègne, comme dans de nombreuses forêts tempérées gérées d’Europe occidentale, au premier rang desquels figure l’intensification de la sylviculture, qui influence les microreliefs, la compacité et le niveau trophique du sol, le degré d’ouverture des canopées et l’attractivité vis-à-vis des cervidés.

CORDONNIER, COURBAUD, LAFOND

communication orale

Permanence des structures et production de bois dans les futaies irrégulières mélangées sapin-épicéa de montagne : influence de l’hétérogénéité.

THOMAS CORDONNIER, BENOÎT COURBAUD Irstea, 2, rue de la Papeterie-BP 76, F-38402, Saint-Martin-d’Hères, FRANCE [email protected]

VALENTINE LAFOND Swiss Federal Institute of Technology in Zurich (ETHZ), Main building, Rämistrasse 101, 8092 Zurich, SUISSE

La montée en puissance de la multifonctionnalité a conduit les forestiers à rechercher des sylvicultures permettant de maintenir sur le long terme la production de plusieurs services écosystémiques. Ils ont ainsi développé des systèmes favorisant la régénération naturelle continue et l’hétérogénéité des structures, deux éléments censés favoriser la stabilité des peuplements. Associés à des pratiques de rétention, ces systèmes se veulent aussi bénéfiques pour la biodiversité et la productivité en diversifiant les niches potentielles des espèces forestières et en favorisant les complémentarités fonctionnelles. Les travaux de simulation s’intéressant aux effets sur le long terme de la sylviculture sur les structures et les services écosystémiques indiquent la possibilité de concilier hétérogénéité, conservation de la biodiversité et production. Elles considèrent toutefois l’hétérogénéité comme une variable de réponse et non comme un élément moteur de la multifonctionnalité. A partir d’une expérimentation par simulations et une analyse par équations structurales, nous avons étudié les effets de différentes pratiques sylvicoles sur la diversité en taille, l’agrégation spatiale et l’équitabilité des espèces et leurs effets directs et indirects (via l’hétérogénéité) sur la permanence des structures et la production de bois dans les futaies irrégulières de montagne mélangée sapin-épicéa. Nous montrons que ces éléments d’hétérogénéité jouent un rôle important dans la multifonctionnalité et pourraient ainsi occuper une place centrale dans le développement des sylvicultures de demain.

COULM et al.

communication par affiche

Cartographie et phytosociologie : exemple de la presqu’île de Crozon.

MATHILDE COULM, LISE RADENAC, CHARLOTTE GIRARDIN, EVA BURGUIN Association Broussailles, 6, avenue Victor le Gorgeu, 29200, Brest, Finistère, FRANCE [email protected]

La presqu’île de Crozon, située à l’ouest du Finistère, fait partie intégrante du Parc Naturel Régional d’Armorique. La presqu’île présente de nombreux habitats d’intérêts communautaires qui font l’objet de multiples mesures de protection et de gestion (terrain du conservatoire du littoral, Natura 2000, sites classés). La préservation et la restauration de ces milieux, de même que l’aménagement pour l’accueil du public, sont des enjeux essentiels pour la pérennité des lieux. Une cartographie de la végétation des différents secteurs de la presqu’île a été réalisée progressivement au cours des deux dernières années et a permis de mieux comprendre et d’appréhender la végétation des falaises littorales. Les cartes ont été faites sur la base de relevés phytosociologiques réalisés sur chacune des entités homogènes de végétation observées sur le terrain et reportées sur orthophotographie. Ainsi, entre 2015 et 2016, ce sont plus de 1 000 relevés qui ont été réalisés sur le terrain. Ces données ont été traitées et rattachées à des groupements phytosociologiques, ce qui a permis de réaliser une typologie fine de la végétation et de l’intégrer à un système d’information géographique. L’exploitation de ces cartes met en évidence un certain nombre de gradients écologiques (salinité, humidité, vent) et anthropiques. Elles constituent un état des lieux de la végétation, potentiellement plus précis que les données préexistantes.

Page 7: ÉCOVÉG13 BECKER SCARPITTA, VELLEND BOISSON et … · favorisant les espèces patrimoniales et en limitant l’expansion des espèces exotiques envahissantes. Dans ce contexte, notre

7

DANIEL et al.

communication par affiche

Influence de la gestion et du gradient ville-campagne sur la flore des espaces herbacés.

HERVÉ DANIEL, ARNAUD COCHARD, CHLOÉ CLERBOIS, VÉRONIQUE BEAUJOUAN, GUILLAUME PAIN, JOSÉPHINE PITHON, ADELINE BULOT Agrocampus Ouest Angers – BAGAP, 2, rue André Le Nôtre, Angers, F-49045, FRANCE [email protected]

De nombreux milieux à caractère naturel peuvent être rencontrés dans les paysages urbains et périurbains et une part importante de ceux-ci est constituée d’habitats herbacés. Ces habitats peuvent résulter de situations très variées (espaces verts, accompagnement de voiries, espaces délaissés…) mais restent peu étudiés au regard des enjeux qu’ils peuvent représenter en terme de biodiversité ordinaire en ville. L’objectif de ce travail est de mieux comprendre l’influence de facteurs anthropiques (contexte paysager et gestion) sur leur flore. Des relevés ont été réalisés sur 121 quadrats en excluant les milieux humides, ainsi que ceux soumis à une gestion intensive ou agricole. Leur végétation a été mise en relation avec l’occupation du sol de leur voisinage et les pratiques de gestion. Les deux principales variations des pratiques de gestion correspondent à l’intensité de la fauche et à l’exportation ou non de la végétation. Le gradient ville-campagne a un effet non pas sur la richesse floristique des communautés mais sur leur composition. L’influence des pratiques de gestion a pu être mise en évidence sur des distributions de plantes et des richesses de groupes d’espèces. Ces résultats sur l’écologie de ces communautés herbacées ordinaires contribuent à une meilleure compréhension des enjeux de biodiversité en ville.

DAUVERGNE, LEMOINE

communication par affiche

Les plantes halophiles du littoral breton : une nouvelle source de molécules bioactives.

XAVIER DAUVERGNE, CLÉMENT LEMOINE EA 2219 Géoarchitecture, Université de Bretagne Occidentale, 6, avenue Le Gorgeu, F29200, Brest, FRANCE [email protected]

Les plantes halophiles effectuent leur cycle de vie dans des milieux exposés au sel. Ces milieux leur imposent divers autres stress abiotiques comme la sécheresse, les rayons ultraviolets ou des températures extrêmes. La capacité de ces plantes à tolérer ces stress est déterminée par une coordination entre des processus physiologiques et des voies métaboliques, et un réseau de gènes et protéines. Ces mécanismes comprennent la compartimentation des ions dans la vacuole, la biosynthèse d’osmolytes ou encore la synthèse de composés ou l’activation d’enzymes antioxydantes. En effet, ces stress induisent une forte accumulation des espèces réactives de l’oxygène (ROS) à l’origine du stress oxydatif. Ainsi, les halophytes ont développé un arsenal de molécules leur permettant de limiter les dégâts causés par ces ROS. En plus de leurs activités antioxydantes, ces composés présentent un large spectre de propriétés médicinales, notamment anti-inflammatoires, anti-microbiennes, anti-thrombotique, etc. Les molécules originales des halophytes intéressent un grand nombre de chercheurs et d’industriels, ces derniers étant en quête perpétuelle de nouvelles molécules bioactives naturelles. Cette affiche présente les recherches d’activités biologiques menées depuis quelques années au sein de l’EA 2219 Géoarchitecture chez plusieurs espèces du littoral breton. Ces travaux consistent en la préparation d’extraits d’halophytes permettant des biotests, puis à la purification bioguidée des extraits actifs dans le but de caractériser les molécules responsables des activités observées.

DUTOIT, MUNSON

communication orale

Des forêts tempérées nordiques aux steppes méditerranéennes, quels paradigmes pour leur restauration écologique ?

THIERRY DUTOIT Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Écologie, UMR CNRS-IRD, AMU-UAPV, IUT Avignon, 337, chemin des Ménajariés, site Agroparc, BP 61207, 84 911 Avignon CEDEX 09, FRANCE [email protected]

ALISON D. MUNSON Département des sciences du bois et de la forêt, Université Laval, pavillon Abitibi-Price, bureau 3165, 2405, rue de la Terrasse, Québec, Québec, G1V 0A6, CANADA [email protected]

Un des objectifs de la dernière convention internationale sur la biodiversité qui s’est tenue à Nagoya en 2010 est la restauration écologique de 15 % de tous les écosystèmes de tous les biomes de la planète d’ici 2020. L’écologie de la restauration est-elle une discipline scientifique capable de fournir les cadres théoriques et conceptuels pour orienter, accompagner et évaluer ces opérations ? Face à l’extrême complexité du vivant, de la diversité des objectifs de restauration et des contextes socio-économiques dans lesquelles elles sont menées, existent-ils des paradigmes et modèles opérationnels pour tous types d’écosystèmes, ou les approches doivent-elles encore rester largement pragmatiques ? Les deux conférenciers proposent d’apporter des éléments de réponse à ces questions grâce à deux exemples aussi différents que les forêts tempérées nordiques et les steppes méditerranéennes. Après avoir présenté l’origine, la distribution et les enjeux écologiques de la restauration de ces deux types d’écosystèmes, les objectifs, techniques et verrous scientifiques seront dégagés via des retours d’expériences particulièrement significatifs et un dialogue entre les deux conférenciers. Les différences et/ou ressemblances observées devraient permettre de mieux dégager l’importance respective des aspects conceptuels ou expérimentaux pour un meilleur succès des futures opérations de restauration écologique.

Page 8: ÉCOVÉG13 BECKER SCARPITTA, VELLEND BOISSON et … · favorisant les espèces patrimoniales et en limitant l’expansion des espèces exotiques envahissantes. Dans ce contexte, notre

8

EVETTE et al.

communication par affiche

Quelles espèces et populations de saules utiliser en génie végétal face à la sécheresse ?

ANDRÉ EVETTE Irstea, 2, rue de la Papeterie-BP 76, F-38402, Saint-Martin-d’Hères, FRANCE [email protected]

CATHERINE LAVAINE Irstea, 2, rue de la Papeterie-BP 76, F-38402, Saint-Martin-d’Hères, et École Normale Supérieure, Université de Lyon, Lyon, FRANCE

VINCENT BRETON Irstea, 2, rue de la Papeterie-BP 76, F-38402, Saint-Martin-d’Hères, FRANCE

OLIVIER FORESTIER Pôle National des Ressources Génétiques Forestières, Office National des Forêts, Guemene-Penfao, FRANCE

MARC VILLAR INRA, Unité Amélioration, Génétique et Physiologie Forestière, Olivet, FRANCE

HERVÉ PIÉGAY École Normale Supérieure, Université de Lyon, Lyon, FRANCE

Les saules constituent une ressource essentielle pour la conception des ouvrages de génie végétal destinés à protéger les berges de cours d’eau en raison de leurs capacités de bouturage et d’adaptation à ces milieux. La sécheresse est reconnue comme une des causes majeures d’échec en génie végétal, même sur les berges de cours d’eau où les hauts de berges peuvent être très secs. Cette situation devrait être de plus en plus fréquente du fait de l’augmentation de l’intensité des sécheresses liées au changement climatique. L’objet de la présente communication est ainsi d’identifier parmi plusieurs espèces et populations de saules largement utilisées en génie végétale en Europe celles qui sont les mieux adaptées à des contextes de sécheresse. Nous avons ainsi évalué la réponse à la sécheresse des traits biotechniques (traits utiles pour la stabilisation des ouvrages) de huit populations de saules issues de cinq espèces. Les boutures ont été placées en conteneurs et soumises à deux modalités de sécheresse pendant deux ans. Les biomasses aériennes et racinaires ont augmenté respectivement jusqu’à 10 et 20 fois entre la première et la seconde année de végétation. Les populations de Salix eleagnos et de Salix purpurea issues du Sud-Est ont vu leurs traits moins affectés par la sécheresse. Ces conclusions soulignent ainsi que le choix des espèces et populations de saule a des conséquences fortes quant à la capacité de résistance des ouvrages de protection de berge en génie végétal.

FAVREAU, PELLERIN, POULIN, communication orale

Impact du boisement des tourbières ombrotrophes sur leur diversité.

MAYA FAVREAU, STÉPHANIE PELLERIN Institut de recherche en biologie végétale, Université de Montréal, 4101, rue Sherbrooke Est, Montréal, Québec, H1X 2B2, CANADA [email protected]

MONIQUE POULIN Département de phytologie, Université Laval, Québec, Québec, G1V 0A6, CANADA

Depuis quelques décennies, un phénomène important de boisement est observé dans les tourbières ombrotrophes (bogs) d’Europe et d’Amérique du Nord. Bien que ce boisement résulte souvent de perturbations humaines, les facteurs sous-jacents sont multiples et complexes. Quelles qu’en soient les causes, les effets sont importants tant sur les fonctions que sur les composantes de l’écosystème, entraînant notamment un remplacement des espèces tourbicoles par des généralistes. Les effets de ces changements sur les différentes composantes de la diversité (alpha et beta, taxonomique et fonctionnelle) restent peu connus. À l’aide d’un dispositif apparié, nous avons échantillonné la flore de 14 bogs situés dans le sud du Québec et ayant subi un boisement récent sur une partie de leur superficie. Des tests univariés et des analyses de dispersion multivariées ont été réalisés pour évaluer les différences au niveau de la flore (totale, vasculaire et bryophyte) entre les deux types d’habitats (ouvert et récemment forestier) à différentes échelles spatiales (intra et inter-sites). Les résultats indiquent, entre autres, que la diversité alpha était plus élevée dans les milieux boisés que dans les milieux ouverts pour l’ensemble des espèces ainsi que pour les plantes vasculaires, alors que celle des bryophytes était plus élevée dans les milieux ouverts. Les analyses multivariées ont montré un remplacement important d’espèces entre les deux types de milieux ainsi qu’un accroissement de la diversité beta (diversification) dans les milieux boisés tant au niveau intra qu’inter-sites.

GALLET et al.

communication orale

Établissement d’un système de référence local pour l’évaluation de la dynamique de végétation dans les systèmes restaurés : cas des zones humides dans le Finistère (Bretagne).

SÉBASTIEN GALLET, VALÉRIE ROUSSEL EA 2119 Géoarchitecture, Université de Bretagne Occidentale, C.S. 93837, 29238 Brest CEDEX, FRANCE [email protected]

VINCENT COLASSE Conservatoire Botanique National de Brest, 52, allée du Bot, 29 200 Brest, FRANCE

ARMEL DAUSSE Forum des Milieux Humides, FRANCE

Dans le cadre d’opérations de restauration, la définition d’un écosystème de référence est une étape indispensable à la définition des objectifs du projet et à son évaluation. Le suivi de la végétation apparaît comme l’élément central de cette évaluation, du fait de son accessibilité et de son caractère structurant et intégrateur. Ainsi la mise en place de suivis de la végétation doit permettre d’évaluer le rétablissement des caractéristiques structurelles et fonctionnelles du milieu. Pour ce faire, celles-ci doivent être comparées à un état de référence. Différentes approches peuvent être utilisées pour définir ces références : un ou des sites témoins peuvent être choisis, ou des relevés issus de la littérature ou spécifiquement réalisés à cet effet peuvent être utilisés comme base de comparaison. Dans le cadre d’un réseau d’expérimentations, différents sites finistériens (Bretagne) ont fait l’objet d’opérations de réhabilitation et de suivis de la flore, de la faune, du sol et de l’hydrologie. Parallèlement aux suivis réalisés sur ces sites, des relevés ont été faits sur un ensemble de sites proches et similaires, non dégradés, afin d’établir un panel de relevés de référence. Ceux-ci ont fait l’objet d’un classement phytosociologique permettant ainsi d’intégrer la variabilité locale des associations auxquelles ils correspondent. La similarité entre ces relevés et ceux effectués dans les sites expérimentaux permet ainsi d’évaluer le succès de la restauration.

Page 9: ÉCOVÉG13 BECKER SCARPITTA, VELLEND BOISSON et … · favorisant les espèces patrimoniales et en limitant l’expansion des espèces exotiques envahissantes. Dans ce contexte, notre

9

GERTHOFFER (GISBERT-LAUBRY) et al.

communication par affiche

Place de la végétation dans la mise en œuvre d’un nouvel indice synthétique de biodiversité.

THIBAULT GERTHOFFER, JULES GISBERT-LAUBRY, ROMAIN SAROUILLE, CAROLE PONSIN Association Broussailles, 6, avenue Victor le Gorgeu, 29200, Brest, Finistère, FRANCE [email protected]

La Bretagne n’est pas épargnée par les menaces liées aux activités anthropiques qui induisent une perte de la qualité des milieux naturels. Les Espaces Naturels Sensibles (ENS) contribuent à la préservation de nombreux habitats pour la faune et la flore. Afin d’évaluer l’efficacité de cette politique, les gestionnaires réclament des méthodes simples leur permettant de faire le suivi de ces milieux. L’objectif est donc de développer une méthode d’évaluation de la biodiversité, facilement applicable dans la plupart des milieux. Suite à une recherche bibliographique portant sur les indices préexistants, une nouvelle approche a été proposée sous la forme d’un Indice Synthétique de Biodiversité tenant compte des différentes composantes de l’écosystème et au sein duquel les communautés végétales jouent un rôle central. L’indice intègre ainsi la caractérisation des différentes strates de végétation et un relevé des espèces végétales protégées et invasives, et ce, suivant les caractéristiques des milieux. Ainsi, l’indice tient compte par exemple dans les landes du recouvrement des ajoncs et des bruyères, dans les dunes de la strate herbacée, des espèces ligneuses ou nitrophiles et dans les milieux forestiers de la proportion de bois mort et de zones ouvertes. Cet indice, couplé à des relevés faunistiques centrés sur les oiseaux, les lépidoptères et les coléoptères, permet de caractériser ces milieux. Une étude de faisabilité est en cours sur différents milieux dans le Finistère afin de finaliser la méthodologie d’ici mars 2018.

GIRARD, PAYETTE, DELWAIDE

communication orale

Vingt ans de succession végétale suite à un incendie en milieu alpin, subalpin et en pessière à lichens.

FRANÇOIS GIRARD Département de géographie, Université de Montréal, 40, chemin de la Côte Sainte-Catherine, C.P. 6128, succursale Centre-Ville, Montréal, Québec, H3C3J7, CANADA [email protected]

SERGE PAYETTE Département de biologie, Université Laval, Québec, Québec, G1V 0A6, CANADA

ANN DELWAIDE Centre d’études nordiques, Université Laval, Québec, Québec, G1V 0A6, CANADA

Les observations sur le terrain utilisant les chronoséquences sont très intéressantes pour l’étude de la succession végétale. Cette méthode permet d’établir des comparaisons basées sur l’analyse des sols, des structures de peuplements, des micro- et macrofossiles sur des sites de différents âges présentant des conditions édaphiques et topographiques similaires. Dans la forêt boréale, la succession post-incendiaire est modulée par le climat, l’historique des perturbations (insectes, feux, coupe forestière), la latitude, l’altitude et la sévérité des perturbations. L’objectif principal de cette recherche est d’identifier les patrons de succession post-incendiaire de trois milieux contrastants distribués le long d’un gradient altitudinal. Pour ce faire, nous avons suivi la succession végétale d’un milieu alpin, subalpin et d’une pessière à lichens localisés dans le parc national des Grands-Jardins (Québec) pendant plus de 20 ans suite à un incendie. Dans la pessière à lichens et dans le milieu subalpin, une résurgence rapide des éricacées a été observée. Les lichens et les bryophytes n’étaient pas les groupes fonctionnels les plus représentés durant les stages précoces de la succession végétale. Pour chacun des milieux, les lichens ont été le dernier groupe fonctionnel à s’établir dans les chronoséquences. Les herbes et les bryophytes étaient plus abondantes dans le milieu subalpin, occupant plus de 25% du couvert total après 15 ans. Les résultats suggèrent que la succession est le résultat d’un processus répétitif d’établissement des mêmes assemblages d’espèces dans les chronoséquences.

HAULOT (SCHERER) et al.

communication par affiche

De Brest au Québec, comment les GCBio en sont arrivés là ?

ÉLÉONORE HAULOT, CLÉMENT LE GAC, CINDY MONTECH, TIMOTHÉE SCHERER Association Broussailles, 6, avenue Victor le Gorgeu, 29200, Brest, Finistère, FRANCE [email protected]

Participer à ÉCOVÉG13 au Québec : une idée folle pour des étudiants français mais aussi un réel point fort pour leur avenir professionnel. Cet évènement s’est présenté à eux comme une opportunité de rencontrer des chercheurs et des gestionnaires de parcs naturels québécois, et de découvrir de nouveaux milieux. Cette idée folle, l’association Broussailles a su la concrétiser. Le projet semblait, à l’origine, irréalisable dans la mesure où sa mise en place s’inscrivait en parallèle de la première année de master en Gestion et Conservation de la Biodiversité, déjà particulièrement chargée. Plusieurs problèmes ont surgi et tout autant de projets ont été mis en place pour les résoudre. Un dossier a été le support de demandes de financement auxquels plusieurs acteurs ont répondu favorablement. Des ventes de gâteaux et de plantes in vitro se sont échelonnées le long de l’année. Les étudiants se sont également mobilisés afin de réaliser des travaux professionnels, un loto et une campagne de sociofinancement. La construction de ce projet a présenté de nombreuses difficultés matérielles et des déceptions, mais la gestion de ces contraintes a permis à tous les étudiants d’acquérir des connaissances et de la maturité professionnelle. Au-delà de tous les bénéfices qu’ils tireront du colloque et des connaissances qu’ils acquerront, ce projet a incité les étudiants à voir plus grand, à valoriser le travail de groupe et à défendre leur projet des mois durant.

Page 10: ÉCOVÉG13 BECKER SCARPITTA, VELLEND BOISSON et … · favorisant les espèces patrimoniales et en limitant l’expansion des espèces exotiques envahissantes. Dans ce contexte, notre

10

HERMY, VANSTOCKEM

communication orale

Les nouveaux écosystèmes réagissent-ils comme leurs cousins plus naturels ? L’exemple des toits verts.

MARTIN HERMY University of Leuven , Celestijnenlaan 200E, 3001 Heverlee, Houwaartstraat 12 Lubbeek 3210, BELGIQUE [email protected]

JAN VANSTOCKEM Division of Forest, Nature and Landscape, University of Leuven, Celestijnenlaan 200E, Box 2411, 3001 Leuven, BELGIQUE

Plus de la moitié de la population mondiale vit dans des villes qui ne cessent de se densifier et qui laissent très peu de place aux espaces verts. Les toits des édifices sont pour la plupart vacants et les végétaliser augmenterait grandement la superficie de l’espace vert urbain. Les toits verts existent depuis longtemps, particulièrement en Europe. Pourtant, la plupart des recherches se concentrent sur leur construction, leurs matériaux et les services écosystémiques qu’ils rendent. À mesure que les connaissances en ingénierie évoluent, les substrats et les plantes qui sont introduits produisent de plus en plus d’exemples de nouveaux écosystèmes. Bien que les toits verts nécessitent peu d’entretien, ils sont aussi sujets à la colonisation spontanée d’espèces indésirables. Pour cette étude, nous nous sommes penchés sur ces colonisations spontanées et sur le réservoir de graines qui contribue à la végétation des toits verts, ainsi que sur l’interconnexion entre les deux. Se basant sur la littérature écologique classique, quelques hypothèses ont été émises puis testées afin de découvrir si ces nouveaux écosystèmes réagissent comme ceux qui sont plus naturels. La littérature concernant la colonisation spontanée d’espèces indésirables sur les toits verts est peu abondante. Dans notre étude, plus de 120 espèces ont été trouvées : 80 % de celles-ci se sont installées spontanément, quoiqu’elles ne couvraient, pour la plupart, qu’une faible surface des toits. Cinquante espèces ont été trouvées dans le réservoir de graines, la majorité (60 %) étant des espèces spontanées. Près de la moitié des espèces avaient un réservoir permanent de graines.

HERVÉ et al.

communication par affiche

Les effets de l’hydropériode et de la molinie sur le développement de Sphagnum palustre.

PAULINE HERVÉ, SÉRAPHINE GRELLIER, FRANCIS ISSELIN-NONDEDEU UMR CNRS 7324, CITERES EPU DAE, Université François Rabelais, 33-35, allée Ferdinand de Lesseps, Tours Indre-et-Loire 37300, FRANCE [email protected]

LINE ROCHEFORT Département de phytologie, Université Laval, Québec, Québec, G1V 0A6, CANADA

Les mares forestières temporaires sont des dépressions de petite taille qui, sous climat tempéré, s'assèchent en moyenne un à trois mois par an. Dans certaines de ces mares se développent des communautés végétales comprenant des sphaignes, en tapis ou buttes plus ou moins monospécifiques, ou en association avec des éricacées ou avec la molinie (Molinia caerulea). Dans cette dernière association, Sphagnum palustre, espèce préférant un ombrage important, se rencontre fréquemment sous la canopée ou même dans les touradons de molinie, au niveau des bordures des mares. Ces bordures subissent des fluctuations importantes des niveaux d’eau dans l’année, alternant périodes d’assec et d’inondation. L’objectif de notre étude est de savoir si la présence de la molinie pourrait faciliter le développement de S. palustre au cours de leur première année d’implantation. Une approche expérimentale en mésocosmes a été effectuée sur le site de la forêt domaniale de Chinon (France), simulant trois hydropériodes (de zéro à quatre mois d'assec). Des variables de réponse à l’échelle des tapis et des individus ont été mesurées sur les sphaignes. Les premiers résultats montrent des effets significatifs de l’hydropériode. La densité des capitula et le nombre de nouveaux capitula produits diminuent avec l’augmentation de la phase d’assec. Les teneurs en azote des capitula et des tiges sont plus faibles à zéro mois d’assec. Le nombre de capitula est un peu plus faible en présence qu’en absence de molinie. Ces premiers résultats ne supportent pas l’hypothèse d’un effet de facilitation de la molinie sur cette espèce de sphaigne.

ISSELIN-NONDEDEU, GAUCHERAND

communication orale

Dynamique de recolonisation et effets de facilitation suite à la restauration d’une tourbière d’altitude.

FRANCIS ISSELIN-NONDEDEU UMR CNRS 7324, CITERES EPU DAE, Université François Rabelais, 33-35, allée Ferdinand de Lesseps, Tours Indre-et-Loire 37300, FRANCE [email protected]

STÉPHANIE GAUCHERAND Irstea, 2, rue de la Papeterie-BP 76, F-38402, Saint-Martin-d’Hères, FRANCE

Les tourbières de montagne sont particulièrement sensibles aux perturbations et le rétablissement spontané de la végétation et du fonctionnement s’effectue très lentement en l’absence d’intervention. Il a été montré que dans les environnements stressants, les processus de facilitation contribuent à cette dynamique. Notre étude porte sur une tourbière dégradée localisée à 2 500 m d’altitude dans les Alpes. Une restauration a été réalisée en 2010 en testant la transplantation de Trichophorum cespitosum (TC) et de Eriophorum scheuchzeri (ES) en combinaison avec un paillis de paille ou un mélange constitué majoritairement de fragments de mousses du genre Polytrichum. Grâce aux mesures de survie des transplants et de la composition de la végétation prélevées de 2011 à 2017, nous voulions évaluer quel traitement permettait un meilleur rétablissement de la végétation et si les transplants jouaient un rôle de facilitation. La restauration a permis de stabiliser le sol mais la recolonisation spontanée est restée faible, en moyenne à 20 % de recouvrement, tous traitements confondus après cinq ans. Les deux premières années, les taux de mortalité de TC étaient de 12 % mais sont tombés par la suite à une valeur presque nulle. ES, qui est une espèce stolonifère, a doublé le nombre de ses tiges qui se sont propagées rapidement entre 2012 et 2014, mais a disparu presque totalement à partir de 2014. TC a permis d’initier le développement d’autres espèces entre ses tiges, potentiellement à ses dépens. Les résultats de 2017 préciseront l’évolution de la végétation spontanée (diversité, recouvrement, facilitation).

Page 11: ÉCOVÉG13 BECKER SCARPITTA, VELLEND BOISSON et … · favorisant les espèces patrimoniales et en limitant l’expansion des espèces exotiques envahissantes. Dans ce contexte, notre

11

JACQUEMART, MOQUET

communication orale

Quelle efficacité de pollinisation pour les insectes visiteurs des myrtilles européennes (Ericaceae) ?

ANNE-LAURE JACQUEMART, LAURA MOQUET Earth and Life Institute, Université catholique de Louvain, Croix du sud 2, boîte L7.05.14, Louvain-la-Neuve 1348, BELGIQUE [email protected]

Tant pour améliorer la production d’espèces commerciales que pour assurer la survie des espèces sauvages, il est essentiel d’identifier les insectes qui participent au succès reproducteur des espèces végétales entomophiles. Les éricacées sont particulières, car elles présentent souvent des anthères poricides, le pollen n’étant libéré que lorsque le visiteur produit des vibrations (buzz pollination). Notre hypothèse est que cet accès exclusif à certains insectes capables de produire ces vibrations (bourdons et quelques abeilles solitaires) leur procure un avantage qui expliquerait ces évolutions particulières. Cette hypothèse est renforcée par le fait que le pollen d’éricacées est considéré de qualité nutritionnelle médiocre. Nous avons analysé les qualités nutritionnelles du pollen (polypeptides, acides aminés, stérols) et l’efficacité pollinisatrice des visiteurs d’éricacées en Europe. Les résultats indiquent que les qualités nutritionnelles du pollen varient fortement entre espèces, mais sont adéquates pour une diète d’insecte. D’autre part, le comportement de chaque visiteur importe dans son efficacité de pollinisateur. Chez certaines espèces, le prélèvement de nectar, y compris par tricherie, est efficace pour la pollinisation, plus que la vibration. L’abondance des visiteurs reste néanmoins le facteur explicatif le plus important dans l’efficacité : des bourdons très abondants, même s’ils sont peu efficaces, participent plus au succès reproducteur que les espèces rares spécialistes d’éricacées. Nous nous questionnerons pour savoir s’il en est de même chez les nombreuses espèces d’Amérique du Nord et quelles conclusions tirer quant à la conservation des éricacées et des insectes pollinisateurs.

JANSSEN, CAVAILLE, EVETTE

communication orale

Stabiliser les berges tout en préservant la biodiversité : quel est l’apport des techniques de génie végétal ?

PHILIPPE JANSSEN, PAUL CAVAILLE, ANDRÉ EVETTE Irstea et Université Grenoble Alpes, 2, rue de la Papeterie-BP 76, F-38402, Saint-Martin-d’Hères, FRANCE [email protected]

Bien que fortement affectées par les activités humaines, les zones riveraines jouent un rôle écologique important et disproportionné au regard de leur superficie. S’il n’est pas toujours possible de restaurer d’importants segments linéaires de cours d’eau, le génie végétal apparait comme une alternative à l’enrochement afin d’augmenter l’intégrité écologique des berges nécessitant des efforts de stabilisation contre l’érosion. Considérant une large diversité de rivières dans les Alpes et le Jura, nous avons évalué la réponse de différents groupes taxinomiques à différentes techniques de stabilisation des berges. Nous avons testé, via des modèles mixtes, l’influence des paramètres environnementaux sur un indicateur de diversité totale : la multidiversité. Plus spécifiquement, nous avons évalué comment la diversité des saules, la diversité des microhabitats aquatiques et l’intégrité écologique de la berge (un indice combinant le degré de végétalisation de l’ouvrage et son âge) influençaient la richesse spécifique de la flore, des carabes et du benthos. Les résultats ont montré un effet structurant fort de l’intégrité écologique sur la multidiversité. La diversité des microhabitats aquatiques influençait plus spécifiquement le benthos alors que la diversité des saules n’avait pas un rôle structurant fort. Au-delà de ces paramètres, la richesse spécifique de plusieurs groupes était fortement influencée par les contextes paysager et climatique. Nos résultats soulignent l’intérêt écologique des techniques de génie végétal et notamment des caissons végétalisés et des fascines pour la biodiversité des compartiments terrestres et aquatiques.

JAUNATRE et al.

communication par affiche

Niche écologique de la petite massette (Typha minima) : implication pour la restauration de ses populations.

RENAUD JAUNATRE, ANDRÉ EVETTE Irstea, 2, rue de la Papeterie-BP 76, F-38402, Saint-Martin-d’Hères, FRANCE [email protected]

MORGANE BUISSON Syndicat Mixte des Bassins Hydrauliques de l’Isère – Service grands projets, Conseil départemental de l’Isère, 7, rue Fantin Latour, 38022 Grenoble CEDEX 1, FRANCE

ÉRIC DEDONDER Arbre Haie Forêt, 468, rue des Martyrs, 38430 Voreppe, FRANCE

NADÈGE POPOFF Irstea, 2, rue de la Papeterie-BP 76, F-38402, Saint-Martin-d’Hères, FRANCE

La petite massette (Typha minima), présente en Europe et en Asie, est une espèce pionnière héliophile colonisant surtout les berges des rivières alpines de climat tempéré. Dans les Alpes, ses effectifs ont diminué de plus de 80 % ; ses plus grandes populations se trouvent en bordure des rivières alpines. Puisqu’il s’agit d’une espèce protégée, les impacts des aménagements sur ses populations doivent être compensés par différents moyens, incluant la restauration de populations viables. Dans le cadre des travaux hydrauliques menés sur la rivière Isère, notre objectif était de déterminer la niche écologique de cette espèce afin d’offrir des recommandations pour la restauration de ses populations. Nous avons étudié diverses variables abiotiques, telles que la position dans le méandre, la vitesse du courant et la hauteur par rapport au niveau moyen de la rivière, ainsi que des variables biotiques comme la composition de la végétation dans et en dehors des stations de petites massettes. Les résultats montrent que la position dans le méandre et la vitesse de l’eau ont des effets très faibles sur la distribution des petites massettes. Elle colonise surtout la partie des berges située à une hauteur moyenne légèrement supérieure au niveau moyen de la rivière. Enfin, les communautés végétales des bancs d’alluvions sont similaires dans et à l’extérieur des stations de petites massettes. En lien avec ces résultats montrant qu’en dehors de la hauteur, les caractéristiques abiotiques et biotiques n’ont pas d’effet sur la présence de la petite massette, nous suggérons pour la restauration des populations de créer ou cibler des bancs d’alluvions récemment créés et de distribuer les populations restaurées autour de leur optimum par rapport au niveau moyen de la rivière.

Page 12: ÉCOVÉG13 BECKER SCARPITTA, VELLEND BOISSON et … · favorisant les espèces patrimoniales et en limitant l’expansion des espèces exotiques envahissantes. Dans ce contexte, notre

12

LAPA, FERRAT

communication par affiche

Étude de la succession de végétation post-brûlage dirigé dans une pinède méditerranéenne.

GAUTHIER LAPA, LILA FERRAT UMR CNRS 6134, Université de Corse, B.P. 52, Corte 20250, FRANCE [email protected]

Les brûlages dirigés sont fréquemment utilisés comme moyen de prévention des feux en réduisant la quantité de combustible au sol. Le passage du feu est connu pour influencer la végétation de sous-bois, mais la dynamique de succession de la végétation post-brûlage dans les pinèdes méditerranéennes est encore mal connue. Pour mieux la connaître, un brûlage dirigé a été réalisé au printemps dans une pinède à Pinus nigra subsp. laricio située en Corse (France). Des mesures ont été réalisées dans toutes les strates de végétation. Le stress thermique a été caractérisé par des mesures de température au niveau du cambium, ainsi que par le taux de roussissement des aiguilles. A l’échelle de la parcelle, la température a été mesurée lors du brûlage dirigé. Des relevés botaniques et de masse de litière ont été effectués avant le brûlage et pendant les trois années qui ont suivi. La diffusion de la chaleur dans le tronc a été faible, la température atteinte étant inférieure au seuil considéré comme létal. Suite au brûlage dirigé, des diminutions très importantes de la richesse spécifique, du taux de recouvrement et de la masse de litière ont été observées. La reconstitution de la masse de litière a été achevée à l’automne suivant le brûlage dirigé. La recolonisation du milieu a commencé au printemps suivant, notamment avec le développement rapide de certaines espèces de Poaceae. Elle a continué pour atteindre, à la fin du suivi, une richesse spécifique proche, mais inférieure, à la richesse initiale avec cependant un taux de recouvrement environ deux fois inférieur au taux initial.

LE ROY et al.

communication par affiche

Succession d’espèces au sein des communautés végétales des landes de hauts de falaises de Bretagne.

MAXIME LE ROY, VALÉRIE ROUSSEL, JÉRÔME SAWTSCHUK, FRÉDÉRIC BIORET EA 2119 Géoarchitecture, Université de Bretagne Occidentale, C.S. 93837, 29238 Brest CEDEX, FRANCE [email protected]

Les patrons généraux de succession des espèces dans les habitats des hauts de falaises sont empiriquement bien connus. La colonisation débute habituellement par des groupes d’espèces pionnières ou résistantes aux contraintes (ex. : Plantago coronopus ou Armeria maritima), suivent ensuite les graminées (ex. : Agrostis stolonifera ou Festuca rubra) et enfin des espèces caractéristiques des pelouses aérohalines (ex. : Silene vulgaris ou Daucus carota) ou des landes (ex. : Erica cinerea ou Calluna vulgaris). L’objectif de notre étude est de préciser ces connaissances empiriques en répondant à deux questions : 1) quelles successions temporelles d’espèces se déroulent au sein d’une communauté végétale en cours de restauration ? 2) quelles sont les espèces indicatrices (facilitatrices, ingénieures ou bloquantes) de ces successions ? Nous répondrons à ces questions à partir de 61 suivis mis en place dans des landes de hauts de falaises qui ont été dégradées par le passage d’engins de chantier à Belle-Île-en-Mer (Bretagne). Les suivis ont été réalisés en utilisant la méthode des lignes point-contact, qui consiste à noter les espèces en contact avec une tige de 0,6 cm de diamètre, tous les 10 cm le long d’une ligne de 10 m (soit 100 relevés ponctuels). Les relevés ont été réalisés au printemps et en automne 2002, 2003 et 2004. La moitié des sites ont également été inventoriés en 2007, 2008, 2009 et 2016. Ce jeu de données représente donc 361 relevés linéaires, soit 36 100 microdonnées correspondant à 24 000 transitions qui seront utilisées pour décrire ces successions.

LOISELLE, POULIN, PELLERIN

communication par affiche

Impacts de l’urbanisation sur la diversité fonctionnelle et taxonomique de la flore des milieux humides.

AUDRÉANNE LOISELLE Institut de recherche en biologie végétale, Université de Montréal, 4101, rue Sherbrooke Est, Montréal, Québec, H1X 2B2, CANADA [email protected]

MONIQUE POULIN Département de phytologie, Université Laval, Québec, Québec, G1V 0A6, CANADA STÉPHANIE PELLERIN Institut de recherche en biologie végétale, Université de Montréal, 4101, rue Sherbrooke Est, Montréal, Québec, H1X 2B2, CANADA

Les milieux humides sont les écosystèmes qui subissent la dégradation et les pertes de superficie les plus rapides, le plus souvent causées par la croissance de la population et l’urbanisation qui y est associée. Ces pressions entraînent souvent un phénomène d’homogénéisation biotique des communautés végétales, généralement associée à l’établissement d’espèces exotiques ou généralistes et à la perte d’espèces indigènes. Par contre, l’homogénéisation n’est qu’un des scénarios possibles. De nombreuses études ont montré que la réponse des communautés des milieux naturels est influencée par l’échelle d’observation ou le type d’habitat, mais aussi par le type de diversité (taxonomique ou fonctionnelle) qui est étudiée. Il est donc essentiel de mieux comprendre le rôle de chacun de ces facteurs dans la dynamique des écosystèmes perturbés. Dans ce contexte, l’objectif de notre projet est de comprendre quel est l’impact de l’urbanisation sur la diversité taxonomique et fonctionnelle des communautés végétales des milieux humides non riverains. Pour accomplir cet objectif, la flore de milieux humides non riverains de l’île Jésus (Laval) a été échantillonnée le long d’un gradient d’urbanisation. Les traits fonctionnels des espèces ont été identifiés grâce à une revue de littérature. Les premiers résultats d’analyses statistiques univariées et multivariées indiquent que l’urbanisation ne serait pas le principal facteur expliquant la répartition des espèces. Il est également possible que l’état actuel des milieux, même les plus naturels, soit déjà trop perturbé pour détecter une réponse claire de la flore.

Page 13: ÉCOVÉG13 BECKER SCARPITTA, VELLEND BOISSON et … · favorisant les espèces patrimoniales et en limitant l’expansion des espèces exotiques envahissantes. Dans ce contexte, notre

13

LOUCOUGARAY et al.

communication orale

Évolution des prairies subalpines des Alpes françaises face aux changements globaux.

GREGORY LOUCOUGARAY, CAMILLE BRET Irstea, 2, rue de la Papeterie-BP 76, F-38402, Saint-Martin-d’Hères, FRANCE [email protected]

CEDRIC DENTANT Parc national des Ecrins, 05000 Gap, FRANCE

OLIVIER SENN 05000 Gap, FRANCE

VINCENT AUGE Parc national de la Vanoise, 73000 Chambéry, FRANCE

BAPTISTE MONTESINOS Syndicat mixte d’aménagement et d’équipement du Mont Ventoux, 84200 Carpentras, FRANCE

SANDRA LAVOREL CNRS – Laboratoire d’Ecologie Alpine, Université Grenoble Alpes, 38000 Grenoble, FRANCE

HERMANN DODIER Irstea, 2, rue de la Papeterie-BP 76, F-38402, Saint-Martin-d’Hères, FRANCE

Les prairies subalpines sont issues d’un équilibre étroit entre des conditions environnementales contraignantes et des pratiques pastorales séculaires. Elles constituent des habitats hautement diversifiés et fournissent du fourrage pour des centaines de milliers d’herbivores. Pour ces raisons, ces milieux sont particulièrement sensibles aux changements climatiques et d’usages. Dans le cadre du programme Alpages Sentinelles, nous nous appuyons sur une cinquantaine de placettes permanentes, pâturées ou protégées du pâturage, installées entre 1981 et 2008 sur trois massifs alpins, pour analyser la sensibilité de quatre grands types de communautés végétales subalpines aux changements globaux. Bien que ces communautés présentent une forte inertie de leur composition floristique, nos résultats révèlent quatre éléments importants pour la compréhension des mécanismes de réponse au changement global : 1) l’intérêt de certains indicateurs pour détecter les évolutions, notamment l’abondance relative des types biologiques et la hiérarchie des rangs des espèces, 2) l’existence de tendances continues depuis plusieurs décennies concernant la structure des communautés, 3) des effets plus marqués du changement d’usage (arrêt du pâturage) que de l’évolution du climat sur la réponse des communautés et 4) la sensibilité contrastée des différentes communautés étudiées, notamment des combes à neige pour l’évolution du climat et des pelouses thermiques pour l’arrêt du pâturage. Nos résultats fournissent des éléments pour raisonner l’adaptation des pratiques face aux changements climatiques.

MARCHAIS, BERGERON, ARSENEAULT

communication orale

Les changements de composition forestière en Abitibi-Ouest depuis la colonisation euro-canadienne.

MATHILDE MARCHAIS, YVES BERGERON Institut de recherche sur les forêts, Université du Québec à Montréal et Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, 445, boulevard de l’Université, Rouyn-Noranda, Québec, J9X 5E4, CANADA [email protected]

DOMINIQUE ARSENEAULT Département de chimie, biologie et géographie, Université du Québec à Rimouski, 300, allée des Ursulines, C.P. 3300, succursale. A, Rimouski, Québec, G5L 3A1, CANADA

La colonisation et l’industrialisation de l’Est de l’Amérique du Nord ont entraîné d’importantes modifications de la composition des forêts. D’une manière générale, les taxons à croissance rapide de début de succession tels que le peuplier faux-tremble, le bouleau blanc ou les érables ont connus une forte hausse d’abondance et de dominance au détriment des taxons à croissance plus lente. Au Québec, les données qui témoignent des changements de composition depuis la colonisation ne sont pas encore disponibles pour toutes les régions. Dans la présente étude, nous avons reconstitué la composition de la forêt précoloniale (1909-1937) d’Abitibi-Ouest à partir des carnets de l’arpentage primitif. Cette composition précoloniale a été comparée à la composition actuelle de la forêt, établie à partir des trois derniers inventaires écoforestiers (1980-2008). À l’époque précoloniale, le paysage était majoritairement dominé par les épinettes. Le peuplier faux-tremble bien qu’abondant, dominait rarement les peuplements. À l’heure actuelle, le paysage est essentiellement dominé par le peuplier faux-tremble et certains résineux ont connus une forte baisse d’abondance. Les changements de composition observés depuis la colonisation de l’Abitibi-Ouest seraient essentiellement dus à la combinaison des feux et des coupes. Afin d’assurer un aménagement durable des forêts de la région, un effort important devrait être mené pour augmenter la dominance des résineux à l’avenir. De plus, une attention particulière devrait être portée au peuplier faux-tremble qui est probablement en expansion.

MARCHAND, GIRARDIN, BERGERON

communication par affiche

Facteurs influençant la croissance des peuplements boréaux aux différents stades de développement dans un contexte de changements climatiques récents.

WILLIAM MARCHAND, MARTIN GIRARDIN Centre de foresterie des Laurentides, 1055, rue du PEPS, Québec, Québec, G1V 4C7, CANADA [email protected]

YVES BERGERON Institut de recherche sur les forêts, Université du Québec à Montréal et Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, 445, boulevard de l’Université, Rouyn-Noranda, Québec, J9X 5E4, CANADA

Source de multiples bienfaits et services, la forêt boréale canadienne a de l’importance sur le plan économique, écologique et social. Les changements climatiques menacent la pérennité de cet écosystème, laissant planer le doute sur les possibilités forestières futures. Les hausses de températures, associées à des extrêmes climatiques plus fréquents et plus intenses que par le passé, pourraient conduire à une diminution de la productivité et une augmentation de la mortalité des peuplements forestiers. L’objectif général de ce projet est d’examiner les réponses des peuplements boréaux aux changements climatiques récents, en fonction du stade de régénération post-perturbation. Plus spécifiquement, l’impact des changements climatiques sur la croissance juvénile des peuplements sera étudié. Nous vérifierons si l’allongement de la saison de croissance a accéléré la croissance juvénile des peuplements récemment régénérés. Nous examinerons ensuite le poids de la compétition, comparativement à celui du climat, dans la croissance des peuplements. Nous vérifierons si les peuplements juvéniles sont principalement contraints par la compétition, contrairement aux peuplements matures dont la croissance serait fortement dépendante des conditions climatiques. Enfin les mécanismes physiologiques associés à la diminution du taux de croissance des peuplements surannés seront étudiés. Nous vérifierons si ce phénomène résulte d’un effet combiné de l’épuisement des réserves glucidiques et de la perte de conductivité hydraulique associé à des stress climatiques successifs.

Page 14: ÉCOVÉG13 BECKER SCARPITTA, VELLEND BOISSON et … · favorisant les espèces patrimoniales et en limitant l’expansion des espèces exotiques envahissantes. Dans ce contexte, notre

14

MARTIN et al.

communication orale

Dynamiques spatiales à fine-échelle et clonalité d’une plante exotique envahissante en montagne : quels effets de la végétation environnante et des perturbations anthropiques ?

FRANÇOIS-MARIE MARTIN, FANNY DOMMANGET, NATHAN DAUMERGUE, PHILIPPE JANSSEN, ANDRÉ EVETTE Irstea, 2, rue de la Papeterie-BP 76, F-38402, Saint-Martin-d’Hères, FRANCE [email protected]

Alors qu’elles ont longtemps été épargnées par les invasions biologiques, de plus en plus de montagnes sont désormais colonisées par des espèces exotiques envahissantes (EEE). Considérées comme faisant partie des pires EEE de la planète, les renouées asiatiques (Reynoutria spp.) sont déjà bien implantées aux pieds de nombreux massifs montagneux d’Europe et d’Amérique du Nord. Afin d’évaluer leur potentiel d’invasion des milieux d’altitude et de mieux comprendre les facteurs influençant leur expansion, une étude diachronique de leurs dynamiques spatiales a été entreprise dans les Alpes françaises du Nord. Différentes “ taches ” de renouées situées dans les massifs entourant la ville de Grenoble ont donc été cartographiées en 2008 puis en 2015, avant d’être mises en relation avec de nombreuses variables environnementales et de gestion par le biais d’analyses multivariées et de modèles mixtes. Les résultats indiquent que ni la fauche ni l’altitude ne semblent être des freins efficaces pour contenir l’expansion locale des taches de renouées. En effet, celles-ci semblent plutôt être influencées par l’âge des taches et leur éloignement des milieux perturbés. Malgré tout, il apparait que la fauche et surtout la présence de communautés arbustives et arborées jouent quand même un rôle important dans le processus d’expansion des renouées, probablement via un effet de la disponibilité en lumière sur les dynamiques clonales de ces plantes.

MARTIN, MACHON, PORCHER

communication orale

Homogénéisation biotique des communautés végétales révélée par un programme de science participative en France.

GABRIELLE MARTIN, NATHALIE MACHON, EMMANUELLE PORCHER Muséum National d’Histoire Naturelle, 61, rue Buffon, Paris, Île de France 75005, FRANCE [email protected]

L’altération des écosystèmes influence la répartition des espèces et le fonctionnement des écosystèmes. Une des conséquences des changements globaux est une augmentation temporelle de la similarité taxonomique, fonctionnelle ou phylogénétique entre les communautés, un phénomène appelé homogénéisation biotique. Les suivis d’espèces communes sont nécessaires à larges échelles spatiale et temporelle pour documenter ce phénomène. Les programmes de sciences participatives issus de la collaboration de réseaux d’observateurs bénévoles et d’équipes de recherche sont un outil puissant pour réaliser ces suivis à grande échelle. Vigie-flore est un de ces programmes conçu pour réaliser le suivi de la flore sauvage en France afin de détecter les changements dans la composition des communautés végétales liés aux activités humaines, à la fragmentation des habitats ou aux changements globaux. Nous avons analysé ici huit années de suivi floristique issues du programme Vigie-flore pour mesurer l’homogénéisation biotique des communautés végétales à l’échelle nationale. Nous avons quantifié les changements dans la diversité α, β, à la fois au niveau taxonomique et fonctionnel. Un total de 2965 placettes Vigie-flore situées dans différents habitats à travers la France ont été échantillonnées par 294 observateurs. Les résultats montrent que l’homogénéisation biotique a lieu, mais n’est pas constante dans toute la France : elle se produit plus rapidement aux latitudes plus élevées. De plus, la proportion d’espèces tolérantes aux hautes températures augmente régulièrement depuis 2009.

MARTIN, MORIN, FENTON

communication par affiche

Élaboration d’une typologie des vieilles forêts boréales dans le domaine de la pessière noire à mousses de l’Ouest.

MAXENCE MARTIN, HUBERT MORIN Département des sciences fondamentales, Université du Québec à Chicoutimi, 555, boulevard de l’Université, Chicoutimi, Québec, G7H 2B1, CANADA [email protected]

NICOLE FENTON Institut de recherche sur les forêts, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, 445, boulevard de l’Université, Rouyn-Noranda, Québec, J9X 5E4, CANADA

La préservation des vieilles forêts boréales est considérée comme un enjeu important de l’aménagement écosystémique. Cependant, peu d’études se sont intéressées à leur évolution une fois faite la transition entre peuplement mature et vieux. Afin de permettre leur protection et leur exploitation judicieuse, il est important de savoir s’il est possible de séparer les vieux peuplements boréaux en groupes distincts, nécessitant chacun une attention particulière. Afin de répondre à cette problématique, nous avons réalisé l’échantillonnage de 74 peuplements matures et vieux sur un territoire d’une superficie de 2000 km2 situé dans la pessière noire à mousse de l’Ouest, couvrant les principales stations forestières composant ce territoire. Un large éventail de données structurelles et stationnelles y a été récolté. Dans chacun de ces peuplements, des sections transversales de troncs ont été prélevées afin d’estimer la structure d’âge et la dynamique de ces peuplements. Les résultats montrent une différenciation des sites en plusieurs groupes, dont chacun possède des caractéristiques structurelles propres. Cette séparation se fait en fonction des conditions stationnelles et de l’âge des peuplements. Il apparaît ainsi qu’une fois le stade de vieille forêt atteint, ces écosystèmes continuent d’évoluer et forment alors une mosaïque de peuplements de structure et de composition distinctes. Néanmoins, des analyses plus approfondies sont nécessaires pour mieux appréhender la dynamique évolutive que suivent ces vieilles forêts ainsi que leurs spécificités écologiques.

Page 15: ÉCOVÉG13 BECKER SCARPITTA, VELLEND BOISSON et … · favorisant les espèces patrimoniales et en limitant l’expansion des espèces exotiques envahissantes. Dans ce contexte, notre

15

MEILLEUR et al.

communication par affiche

Facteurs influençant la régénération de quatre espèces de mousses de fen dans le contexte de restauration de fen.

SÉBASTIEN MEILLEUR, SANDRINE HUGRON Département de phytologie, Université Laval, Québec, Québec, G1V 0A6, CANADA [email protected]

NICOLE FENTON Institut de recherche sur les forêts, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, 445, boulevard de l’Université, Rouyn-Noranda, Québec, J9X 5E4, CANADA LINE ROCHEFORT Département de phytologie, Université Laval, Québec, Québec, G1V 0A6, CANADA

Le Groupe de recherche en écologie des tourbières (GRET) a développé une technique efficace pour restaurer les tourbières à sphaignes, mais cette technique n’est pas adaptée pour la restauration des tourbières à mousses, les fens. Un premier essai de restauration mécanisé n’a pas réussi à rétablir le couvert muscinal typique des fens, soulignant le manque de connaissances sur les facteurs qui influencent la régénération des mousses de fens. Ce projet a étudié divers facteurs pouvant influencer la régénération de quatre mousses de fens : Aulacomnium palustre, Campylium stellatum, Scorpidium cossonii et Tomenthypnum nitens. Nous avons testé (1) la taille des fragments (1 mm, 1 cm et intact) (2) la capacité de régénération à distances d’éloignement sous l’apex (3) la fertilisation phosphatée (5, 10, 15, 20, 25, 40 g/m2), et (4) le chaulage (pH 4,5 et 6,6). Les expériences ont été effectuées en pétri et la régénération (nombre d’innovations par pétri) a été évaluée après 8 ou 10 semaines. Toutes les espèces ont réagi de manière similaire : (1) Plus les mousses étaient fragmentées, mieux elles se régénéraient (2) les trois premiers centimètres se régénéraient mieux (3) l’ajout de fertilisant augmentait la régénération et (4) le chaulage n’a eu aucun effet, excepté pour Campylium stellatum. Pour ces expériences, les traitements étaient appliqués dans des conditions idéales d’humidité. Des facteurs climatiques plus rigoureux pourraient influencer négativement la régénération. La meilleure combinaison de traitements a été testée sur le terrain. Les résultats de cette expérience seront également discutés.

MOINARDEAU et al.

communication orale

Restauration des communautés végétales herbacées des digues artificielles du Rhône grâce au pâturage équin.

CANNELLE MOINARDEAU Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Écologie, UMR CNRS-IRD, AMU-UAPV, IUT Avignon, 337, chemin des Ménajariés, site Agroparc, B.P. 61207, 84 911 Avignon CEDEX 09, FRANCE [email protected]

FRANÇOIS MESLEARD Institut de Recherche de la Tour du Valat, Le Sambuc, 13200 Arles, FRANCE

DENIS ROUX ONCFS, Unité Avifaune migratrice, Maison Guende-Rue du Musée, B.P. 20, 84390 Sault, FRANCE

ROMAIN BRUSSON CNR, Direction régionale d’Avignon, 25 bis, Chemin de Rocailles, 30401 Villeneuve Les Avignon, FRANCE

THIERRY DUTOIT Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Écologie, UMR CNRS-IRD, AMU-UAPV, IUT Avignon, 337, chemin des Ménajariés, site Agroparc, B.P. 61207, 84 911 Avignon CEDEX 09, FRANCE

Les digues artificielles de la réserve de Donzère-Mondragon ont été créées dans les années 1950 suite au creusement d’un canal de dérivation du Rhône. Soixante ans après, un pâturage équin (Konik-Polski) a été mis en place pour conserver ou restaurer certaines communautés végétales à forte valeur patrimoniale, qui s’y sont par ailleurs installées naturellement. À l’aide de parcelles d’inventaires permanentes établies depuis 2014 et d’analyses de photographies aériennes multispectrales à très haute résolution, notre étude avait pour objectif de mesurer l’effet du pâturage sur la restauration de l’hétérogénéité de la mosaïque des communautés (diversité β), leur richesse (diversité α) et leur valeur fourragère. Après trois années de suivis, nos résultats montrent que le pâturage accroît les diversités α et β ainsi que la valeur fourragère, et ce, suite à l’apparition d’espèces annuelles de pelouses rases, mais seulement pour certaines pressions de pâturage. Les analyses de photographies aériennes permettent quant à elles de caractériser l’organisation spatiale et la dynamique temporelle de ces communautés. L’indice de végétation par différence normalisé (NDVI) met ainsi en évidence un impact du pâturage sur la diminution de la densité foliaire en lien avec la pression de pâturage. La juxtaposition des différentes couches d’information permet pour sa part de caractériser les variations d’informations obtenues après analyse des photographies et valide ainsi la précision de la méthode pour mieux organiser le système de pâturage en fonction des objectifs de conservation.

MONTY et al.

communication par affiche

Plantes invasives dans les carrières européennes : quelle est la situation ?

ARNAUD MONTY, WILLIAM ORTMANS, KATHLEEN MERCKEN, GRÉGORY MAHY Université de Liège, Gembloux Agro-Bio Tech, 2, passage des Déportés, Gembloux 5030, BELGIQUE [email protected]

Si l’exploitation extractive en carrière peut permettre la création de milieu à haute valeur biologique, elle peut aussi favoriser l’installation d’espèces végétales invasives qui entrent en compétition avec la flore indigène et compliquent la restauration écologique. Certaines espèces engendrent de plus des coûts de gestion ou imposent des contraintes légales. Cette étude vise à évaluer la présence de plantes invasives dans les carrières européennes et à dégager des principes de gestion. Sur la base de visites de terrain, les espèces invasives présentes (selon une liste officielle comptant 117 espèces) et leur niveau d’invasion ont été notés pour 20 carrières réparties en Tchéquie, en Allemagne, en Belgique et au Royaume-Uni. De plus à l’échelle plus régionale, 30 carrières ont été visitées en région Wallonne, ou l’abondance (recouvrement, effectif) et l’habitat (secteur de la carrière) de chaque espèce ont été quantifiés. Toutes les carrières visitées comptaient au moins une espèce invasive, pour un total de 43 espèces. Les espèces ligneuses, comme Buddleja davidii, Robinia pseudoacacia ou Cotoneaster spp. apparaissent comme les plus problématiques, même si diverses espèces herbacées représentent localement des défis de gestion. Dans une optique de coût/bénéfice, il est important d’enrayer le phénomène d’invasion au plus tôt, ce qui est encore possible dans de nombreux cas. Pour certaines situations néanmoins, l’éradication locale n’est plus envisageable et des mesures de confinement sont à prévoir.

Page 16: ÉCOVÉG13 BECKER SCARPITTA, VELLEND BOISSON et … · favorisant les espèces patrimoniales et en limitant l’expansion des espèces exotiques envahissantes. Dans ce contexte, notre

16

PAQUETTE

communication orale

Vers un couvert forestier urbain complexe et résilient : développement d’une nouvelle stratégie de plantation.

ALAIN PAQUETTE Département des sciences biologiques, Université du Québec à Montréal, C.P. 8888, succursale Centre-ville, Montréal, Québec, H3C 3P8, CANADA [email protected]

On trouve dans les grandes villes du Québec, comme ailleurs dans l’est de l’Amérique du Nord, un très grand nombre d’espèces d’arbres (200 à 400), soit de quatre à huit fois plus qu’on en trouve en forêt naturelle. Ces chiffres sont trompeurs : en effet, les arbres municipaux sont très largement dominés (50 % ou plus) par seulement quelques espèces, toujours les mêmes, comme l’érable de Norvège, l’érable argenté et le frêne rouge. Cette situation est-elle préoccupante ? Comment en est-on arrivé là ? Si problème, quelles sont les solutions ? L’objectif général de nos projets est de doter les villes de plans directeurs de la forêt urbaine à long terme pour optimiser la gestion quotidienne des arbres, dans le but d’atteindre des objectifs de résilience et de rendement en services écosystémiques. Nous étudions aussi l’effet d’un gradient d’urbanisation sur les arbres, de même que les caractéristiques d’un bon arbre en ville. Le but de nos travaux est d’obtenir à terme une forêt en meilleure santé et mieux outillée pour absorber et récupérer suite aux stress prévus par les changements globaux (climat, espèces et maladies exotiques, etc.). Nous utiliserons quelques exemples de travaux réalisés dans plusieurs villes (Québec, Joliette, Ahuntsic-Cartierville) pour montrer l’approche. Un bilan de la situation actuelle de la forêt urbaine en termes de diversité (selon plusieurs facettes) sera fait et comparé. À ce bilan seront associés des risques en fonction des changements globaux et des recommandations pour en augmenter la résilience de la forêt. Nous verrons qu’une approche par groupes fonctionnels permet d’atteindre les objectifs fixés à l’aide d’outils simples et accessibles.

PAQUIN, PELLERIN, POULIN

communication orale

Impact de l’urbanisation sur la flore des marécages de la ville de Québec.

LÉO JANNE PAQUIN Département de phytologie, Université Laval, Québec, Québec, G1V 0A6, CANADA [email protected]

STÉPHANIE PELLERIN Institut de recherche en biologie végétale, Université de Montréal, 4101, rue Sherbrooke Est, Montréal, Québec, H1X 2B2, CANADA

MONIQUE POULIN Département de phytologie, Université Laval, Québec, Québec, G1V 0A6, CANADA

Les marécages enclavés dans le tissu urbain sont soumis à diverses pressions anthropiques telles que la fragmentation, le drainage, l’eutrophisation et l’introduction d’espèces exotiques. L’intégrité écologique de ces milieux humides urbains pourrait ainsi être réduite, notamment suite à l’homogénéisation de la flore. Ce phénomène est bien documenté pour les milieux mésiques mais peu traité pour les milieux humides urbains. Le projet vise à évaluer l’impact de l’urbanisation sur la flore des marécages de l’agglomération de Québec, qui représentent 50 % des milieux humides du territoire. Les sites ont été sélectionnés selon leur caractère isolé ou riverain, en lien avec leur connexion au réseau hydrographique. Le niveau de perturbation a été estimé à partir de la composition de la région périphérique de chaque milieu humide par interprétation cartographique. Les résultats montrent une différence dans la composition des communautés selon le statut hydrologique et le gradient de perturbation. Les sites les plus perturbés contribuent davantage à la diversité beta par un cortège floristique différent. Cette diversification est liée à la fois à la présence d’espèces généralistes indigènes mais aussi à la présence d’espèces exotiques, ce qui pourrait se traduire par une diminution de l’intégrité des marécages urbains de la ville de Québec.

PINCELOUP, POULIN, PELLERIN

communication par affiche

Les patrons de diversité taxonomique et fonctionnelle des plantes vasculaires et invasculaires à grandes échelles spatiales.

NICOLAS PINCELOUP Institut de recherche en biologie végétale, Université de Montréal, 4101, rue Sherbrooke Est, Montréal, Québec, H1X 2B2, CANADA [email protected]

MONIQUE POULIN Département de phytologie, Université Laval, Québec, Québec, G1V 0A6, CANADA

STÉPHANIE PELLERIN Institut de recherche en biologie végétale, Université de Montréal, 4101, rue Sherbrooke Est, Montréal, Québec, H1X 2B2, CANADA

Les facteurs expliquant les assemblages d’espèces ont fait l’objet de nombreuses études, mais plusieurs questions persistent quant à l’existence de certains patrons de diversité et aux mécanismes sous-jacents. Dans ce contexte, notre projet vise à faire le pont entre une approche taxonomique et fonctionnelle et l’étude des patrons de la diversité végétale des tourbières le long de gradients environnementaux. Pour ce faire, nous exploiterons les informations conservées dans une base de données regroupant des inventaires effectués dans plus de 7 500 sites répartis dans près de 1 000 tourbières à travers le Québec. Les premiers gradients étudiés sont ceux associés à la latitude et la longitude. Nous avons étudié les sites présents dans deux secteurs du Québec : 1) les basses terres du Saint-Laurent jusqu’à la basse Côte-Nord (1 500 km sud-ouest/nord-est) et 2) de la ville d’Amos jusqu’au nord de la Baie James (650 km nord/sud). Des analyses de contribution locale à la diversité beta (LCBD) ont été faites pour identifier les patrons dans ces deux régions. Des analyses de redondance ont aussi été faites pour identifier l’influence des variables environnementales sur les patrons identifiés. Les résultats préliminaires indiquent que les plantes vasculaires et les bryophytes ont des patrons différents le long du gradient latitudinal et selon le type de tourbières (bog ou fen), et que les bryophytes contribuent le plus à la diversité beta.

Page 17: ÉCOVÉG13 BECKER SCARPITTA, VELLEND BOISSON et … · favorisant les espèces patrimoniales et en limitant l’expansion des espèces exotiques envahissantes. Dans ce contexte, notre

17

PRAMPART et al.

communication orale

Influence des paysages agricoles à différentes échelles, sur les communautés végétales des berges de ruisseaux de tête de bassin versant.

AUDREY PRAMPART INRA Centre Bretagne-Normandie, UMR BAGAP, 65, rue de Saint-Brieuc, 35000 Rennes, FRANCE [email protected]

MARION DELISLE, DIDIER LE CŒUR, IVAN BERNEZ INRA, Agrocampus Ouest, 65, rue de Saint-Brieuc, C.S. 84215, 35042 Rennes CEDEX, FRANCE

La restauration écologique des berges de tête de bassin versant est aujourd’hui une des préoccupations importantes des gestionnaires, car celles-ci remplissent des fonctions essentielles au maintien de la qualité des ruisseaux. Or, dans de nombreux bassins comme celui de la Sélune (France), ces fonctions sont compromises par les activités agricoles qui sont à l’origine de la transformation des paysages. Il faut alors se demander comment les paysages agricoles influencent-ils les berges et à quelle(s) échelle(s). En s’appuyant sur les communautés herbacées des berges non boisées, cette étude a montré que la qualité des zones riveraines était influencée par des facteurs régionaux et locaux. La présence de prairies à l’échelle du bassin versant et de ses sous bassins participe à la conservation de communautés végétales de berges plus diversifiées, composées d’espèces rarement retrouvées dans les paysages où dominent les cultures. À l’échelle locale, la composition des zones riveraines est principalement influencée par l’occupation des sols adjacents et par la gestion qui leur est appliquée. Par exemple, l’installation de clôtures, entre la berge et la parcelle prairiale, peut protéger des dégradations mais peut aussi conduire à la fermeture des milieux. Ce travail souligne l’importance d’envisager les actions de restauration écologique à l’échelle paysagère et d’adapter la gestion au contexte local. Il témoigne également de la pertinence de l’utilisation des communautés végétales comme outils pour l’évaluation de la qualité des zones riveraines.

RAIMBAULT, PELLERIN, POULIN

communication par affiche

Intégrité des communautés végétales de milieux humides en fonction du niveau d’urbanisation.

ALEXANDRE RAIMBAULT Département de phytologie, Université Laval, Québec, Québec, G1V 0A6, CANADA [email protected]

STÉPHANIE PELLERIN Institut de recherche en biologie végétale, Université de Montréal, 4101, rue Sherbrooke Est, Montréal, Québec, H1X 2B2, CANADA

MONIQUE POULIN Département de phytologie, Université Laval, Québec, Québec, G1V 0A6, CANADA

Les villes incluent une multitude d’habitats mais l’étalement urbain peut être une cause d’extinction locale d’espèces. L’intégrité des milieux humides enclavés dans le tissu urbain peut être mise à risque par plusieurs facteurs, tels le drainage, la pollution et l’introduction d’espèces exotiques. Cette baisse d’intégrité peut se traduire par une homogénéisation des communautés, un processus par lequel l’invasion et l’extinction d’espèces augmente la similarité des communautés dans l’espace et le temps, réduisant leur diversité beta. Cette étude a pour but d’évaluer l’impact anthropique sur les communautés végétales associées aux milieux humides présents dans l’agglomération de Québec. Des inventaires floristiques ont été effectués dans ces milieux qui, auparavant, avaient été classés en quatre catégories (étang, marais, marécage et tourbière). Le degré d’urbanisation a été caractérisé à partir de l’occupation du territoire dans la zone périphérique de chaque site sur une distance de 600 m de rayon. Un indice (LDI) a été calculé afin de refléter l’intensité des perturbations dans cette zone. Les résultats préliminaires montrent une différence importante de diversité beta entre les quatre catégories de milieux humides. Elle est la plus élevée dans les étangs et la plus faible dans les tourbières. Il semble que les sites entourés d’un territoire fortement urbanisé soient plus hétérogènes entre eux que les sites en paysage plus naturel. L’urbanisation semble engendrer des changements de composition floristique.

RHEAULT, LÉVESQUE, PROULX

communication orale

Diversité-stabilité : à quelle échelle devrait-on promouvoir la biodiversité dans les milieux humides ?

GUILLAUME RHEAULT, ESTHER LÉVESQUE, RAPHAËL PROULX Département des sciences de l’environnement, Université du Québec à Trois-Rivières, C.P. 500,Trois-Rivières, Québec, G9A 5H7, CANADA [email protected]

L’hypothèse diversité-stabilité stipule que la biodiversité est une assurance au maintien des processus écosystémiques. La durée de la saison de croissance de la végétation (DSC) est un élément clé du fonctionnement des milieux humides, stimulant l’absorption du carbone et le recyclage des nutriments, tout en répondant aux changements climatiques et de composition en espèces. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’importance de la diversité floristique intra-communauté (alpha) et inter-communautés (beta) sur la variabilité de la DSC des milieux humides. De 2013 à 2016, la DSC et la diversité ont été suivis à l’aide de caméras dans 108 communautés végétales réparties dans cinq écosystèmes du réseau SAuVER. Les communautés végétales ont été sélectionnées le long d’un gradient de richesse en espèces, indépendant de la situation géographique ou des conditions édaphiques. Le type d’écosystème expliquait presque la moitié (45 %) de la variation de la DSC, alors que la diversité intra-communauté expliquait peu de choses (< 1 %). La DSC d’un écosystème varie plus entre les communautés (29 %) qu’entre les années (8 %). La variation résiduelle de la DSC (18 %) est associée à la dynamique asynchrone des communautés végétales, suggérant un effet temporel stabilisant de la diversité inter-communautés. Les stratégies de conservation devraient donc promouvoir la diversité floristique à l’échelle des écosystèmes et favoriser l’hétérogénéité naturelle dans la composition spécifique inter-communautés, permettant ainsi d’assurer le maintien et la stabilisation des processus écosystémiques.

Page 18: ÉCOVÉG13 BECKER SCARPITTA, VELLEND BOISSON et … · favorisant les espèces patrimoniales et en limitant l’expansion des espèces exotiques envahissantes. Dans ce contexte, notre

18

RIOUX, PELLERIN, POULIN

communication par affiche

Effet de la résolution spatiale des données de couverture des terres sur la cartographie des services écologiques urbains.

JEAN-FRANÇOIS RIOUX Département de phytologie, Université Laval, Québec, Québec, G1V 0A6, CANADA [email protected]

STÉPHANIE PELLERIN Institut de recherche en biologie végétale, Université de Montréal, 4101, rue Sherbrooke Est, Montréal, Québec, H1X 2B2, CANADA

MONIQUE POULIN Département de phytologie, Université Laval, Québec, Québec, G1V 0A6, CANADA

Environ 54 % de la population mondiale vit en ville et cette proportion est en croissance. Pour assurer la qualité de vie des citadins, l’importance des écosystèmes urbains et des services écologiques (SE) qu’ils procurent est de plus en plus reconnue. La cartographie des SE, un outil prometteur pour intégrer les SE dans l’aménagement urbain, s’appuie notamment sur des données de couverture des terres. Or, pour que la cartographie des SE soit effectivement intégrée au processus décisionnel, il importe de comprendre le degré d’incertitude associé aux résultats. Le but de ce projet est d’étudier l’effet de la résolution spatiale des données de couverture des terres sur la cartographie des SE urbains. L’hypothèse émise est que la diminution de la résolution entraînera une diminution de la quantité de SE estimée en raison de la perte d’information au sujet des petits écosystèmes au sein de la trame urbaine. Cette hypothèse a été testée pour différents secteurs des villes de Québec et de Laval. Trois SE d’intérêt en milieu urbain ont été cartographiés : le stockage de carbone, la pollinisation et l’atténuation des îlots de chaleur. Chaque SE a été cartographié à partir de données de couverture des terres intégrées dans des grilles matricielles de résolution fine (5 mètres) à grossière (50 mètres). Les résultats préliminaires indiquent que la résolution spatiale des données de couverture des terres n’influence pas l’évaluation de l’apport en services écologiques de la même façon que l’estimation de la demande pour ces mêmes services.

ROUX, LEBLANC, ROCHEFORT

communication par affiche

Étude des espèces récalcitrantes à la méthode de restauration des tourbières par transfert de la couche muscinale.

NOÉMIE ROUX, MARIE-CLAIRE LEBLANC, LINE ROCHEFORT Département de phytologie, Université Laval, Québec, Québec, G1V 0A6, CANADA [email protected]

Le Groupe de recherche en écologie des tourbières (GRET) et l’industrie de la tourbe horticole ont développé dans les années 1990 une méthode de restauration des tourbières, soit la méthode par transfert de la couche muscinale (MTCM). Elle a, depuis, été appliquée dans plus de 110 sites à travers le Canada et présente un taux de succès de 76 %. Après avoir visé le retour du couvert d’espèces accumulatrices de carbone et du rétablissement de l’hydrologie, le GRET se penche maintenant sur l’évaluation du retour de la biodiversité représentative des tourbières. Cet objectif, incluant le retour des plantes représentatives, rares ou à statut précaire, est le thème principal de ce projet de recherche. Quelques études ont montré que certaines espèces semblent ne pas se rétablir dix ans après l’application de la MTCM. Il apparaît donc essentiel d’étudier ce problème plus en profondeur. Une liste d’espèces susceptibles d’être récalcitrantes a été définie par la comparaison de bases de données de suivi annuel de végétation des tourbières restaurées avec celles des sites d’emprunt et des tourbières naturelles. Des inventaires ont ensuite été réalisés dans les secteurs restaurés pour valider ou non la présence des espèces sélectionnées. Enfin, une phase d’analyse a permis de définir les espèces récalcitrantes à la MTCM. Ce projet permettra de peaufiner cette méthode en proposant des recommandations pour favoriser le rétablissement des espèces récalcitrantes dans les tourbières restaurées.

SAWTSCHUK, LE ROY, BIORET

communication orale

La restauration écologique, une opportunité pour l’analyse diachronique des successions végétales.

JÉRÔME SAWTSCHUK, MAXIME LE ROY, FRÉDÉRIC BIORET EA 2119 Géoarchitecture, Université de Bretagne Occidentale, C.S. 93837, 29238 Brest CEDEX, FRANCE [email protected]

Les opérations de restauration écologiques offrent un terrain de choix pour étudier les processus des successions végétales. L’évaluation objective des opérations nécessite de disposer de suivis répétés plusieurs années, voir dizaines d’années, éléments rarement disponibles. En Bretagne, depuis une trentaine d’années, plus de 70 opérations de restauration écologiques ont eu lieu sur des sites de falaises littorales dégradés en majorité par des usages touristiques. Deux tiers de ces opérations consistent en une canalisation du public, accompagnée ou non d’une restauration active. Un inventaire a été réalisé pour recenser les suivis diachroniques disponibles, suivis complétés par de nouveaux relevés en 2016. Ainsi, 238 suivis diachroniques, répétés au moins quatre fois et couvrants des périodes allant jusqu’à 25 ans ont été localisés sur 15 sites répartis sur le littoral breton : 116 stations décrivent une succession de restauration passive (mise en défense) et 128 des restaurations actives (travail du sol, géotextile biodégradable, déconstruction). Pour la première fois, l’ensemble de ces données a été réuni dans une base de données commune réunissant plus de 1 300 relevés botaniques. Ces données représentent une opportunité pour mieux décrire les successions végétales des végétations de falaises littorales. Cette étude présente une synthèse des successions végétales analysées selon une typologie de groupes écologiques et selon le modèle des matrices de transition. Les résultats montrent une diversité des trajectoires de restauration et des vitesses de succession.

Page 19: ÉCOVÉG13 BECKER SCARPITTA, VELLEND BOISSON et … · favorisant les espèces patrimoniales et en limitant l’expansion des espèces exotiques envahissantes. Dans ce contexte, notre

19

STRUKELJ HUMPHERY et al. communication par affiche

Comment la diversité végétale et la sécheresse influencent la dynamique du carbone des sols.

MANUELLA STRUKELJ HUMPHERY, ALISON D. MUNSON Département des sciences du bois et de la forêt, Université Laval, pavillon Abitibi-Price, bureau 3165, 2405, rue de la Terrasse, Québec, Québec, G1V 0A6, CANADA [email protected]

EMMANUEL CORCKET UMR BIOGECO, INRA-Université de Bordeaux, 49, allée du Bord de l’eau, Paillet, Gironde 33550, FRANCE

HERVÉ JACTEL UMR 1202, Biodiversité Gènes & Communautés, INRA,69, route d’Arcachon, 33610 Cestas, FRANCE

LAURENT AUGUSTO INRA, Unité ISPA, C.S. 20032, 33882 Villenave d’Ornon CEDEX, FRANCE

Dans un contexte de changement climatique et d’érosion de la biodiversité, comprendre comment les communautés végétales influencent le fonctionnement des sols forestiers est un enjeu essentiel au bon aménagement des forêts. Cette étude vise à caractériser les effets de la diversité des essences forestières et de l’irrigation sur la diversité fonctionnelle des communautés microbiennes et les réservoirs de carbone du sol. L’étude a été réalisée sur les sites de l’expérience ORPHEE à Bordeaux (France), dans des parcelles irriguées et non irriguées qui incluaient toutes les combinaisons de trois espèces d’arbres (Betula pendula, Pinus pinaster, Quercus robur). Des échantillons de sol minéral (0-10 cm) ont été prélevés en février 2017 et analysés par la méthode Microresp pour évaluer la diversité fonctionnelle microbienne. Les résultats montrent une tendance à l’augmentation de la respiration avec l’enrichissement en espèces et l’irrigation. Une analyse des données de concentration en carbone, de température, d’humidité et de la végétation de sous-bois est en cours afin de mieux comprendre par quels mécanismes la diversité des arbres influence les communautés microbiennes.

TABACCHI, FERNANDEZ, PLANTY-TABACCHI

communication par affiche

Quand une route traverse un fleuve : conséquences sur les diversités spécifiques des communautés végétales.

ÉRIC TABACCHI, QUENTIN FERNANDEZ, ANNE-MARIE PLANTY-TABACCHI EcoLab, Centre National de la Recherche Scientifique, Université de Toulouse, Institut National Polytechnique, Université Paul Sabatier, 118, route de Narbonne, Toulouse, 31062 CEDEX 09, FRANCE [email protected]

Le projet Entre Trames Grises et Bleues vise à identifier le rôle des intersections entre corridors routiers et fluviaux dans l’expression des diversités végétales locales et régionales. La structure des communautés végétales a été analysée sur neuf sites le long du fleuve Adour (335 km) et dix sites le long du fleuve Garonne (650 km) dans le Sud-Ouest de la France. La composition et l’abondance de 1 483 espèces (48 % du pool régional) ont été recensées dans 4 560 quadrats de 1 m², distribués sur trois zones (intérieure, médiane et externe) des corridors fluviaux et routiers, au niveau (test) et loin (témoin) des ponts. Les densités spécifiques maximales observées sont de 79 espèces au m² (fleuves) et de 49 espèces au m² (routes). De façon inattendue, les richesses régionales et locales des routes sont globalement supérieures à celles observées près des cours d’eau, mais pas pour le système Adour, plus naturel. Le gradient transverse, lié au niveau de perturbation, explique essentiellement ce patron. Les bords de routes sont moins sensibles à la colonisation par les espèces introduites, mais le niveau de rudéralité des routes est plus élevé. Enfin, les ponts apparaissent clairement comme des singularités, pour les deux types de corridors. Pour les fleuves, ils peuvent constituer des ruptures du gradient amont-aval mais leurs effets restent relativement locaux.

TABACCHI, LAVOIE

communication orale

Invasions végétales : confidences d’un envahisseur et d’un envahi.

ÉRIC TABACCHI Centre National de la Recherche Scientifique, 118, route de Narbonne, Toulouse, 31062 CEDEX 09, FRANCE [email protected]

CLAUDE LAVOIE École supérieure d’aménagement du territoire et de développement régional, Université Laval, 2325, rue des Bibliothèques, local 1616, Québec, Québec, G1V 0A6, CANADA [email protected]

Les invasions biologiques occupent un espace grandissant dans la communauté scientifique, même si ce phénomène n’est pas nouveau. Les effets de plusieurs envahisseurs (insectes, champignons, virus, etc.) sur l’économie sont bien connus, particulièrement en agriculture. Par contre, ceux occasionnés par les plantes sur la biodiversité font toujours l’objet de vives controverses : certains soutiennent qu’ils ne sont pas perceptibles au-delà de l’échelle locale, d’autres affirment au contraire que leur accumulation engendrera sous peu un appauvrissement significatif aux échelles régionales et nationales. On fera dans cet exposé un retour sur ce débat. On mettra en évidence les paradoxes des invasions – une plante dominante bienvenue ici est envahissante et indésirable ailleurs – et l’inconfort des conférenciers face au traitement médiatique souvent accordé aux envahisseurs. Nous examinerons dans quelle mesure les propos véhiculés par les médias et certains organismes voués à la préservation de la biodiversité et du fonctionnement des écosystèmes appuient leurs affirmations sur des données objectives avec un solide fondement scientifique. Pour ce faire, nous utiliserons des cas de figures, des plantes qui se trouvent à la fois en Europe et en Amérique du Nord, et qui ont, selon leur origine, le statut exotique (envahisseur) ou indigène (envahi). L’objectif de cette présentation n’est pas de nier les effets des invasions, qui sont réels, mais plutôt de mettre en garde les chercheurs contre les conclusions hâtives susceptibles d’être reprises par les médias et de faire la lumière sur les lacunes dans les connaissances qu’il serait urgent de combler pour solidifier le débat entourant l’impact réel des envahisseurs sur la préservation de la biodiversité à l’échelle mondiale.

Page 20: ÉCOVÉG13 BECKER SCARPITTA, VELLEND BOISSON et … · favorisant les espèces patrimoniales et en limitant l’expansion des espèces exotiques envahissantes. Dans ce contexte, notre

20

TARABON et al.

communication orale

Modélisation des distributions géographiques de trois espèces invasives en France sous l’effet du changement climatique.

SIMON TARABON UMR IMBE CNRS, 337, chemin des Ménajariés, site Agroparc, B.P. 61207, Avignon 84911, FRANCE [email protected]

CLAUDE LAVOIE École supérieure d’aménagement du territoire et de développement régional, Université Laval, 2325, rue des Bibliothèques, local 1616, Québec, Québec, G1V 0A6, CANADA

FRANCIS ISSELIN-NONDEDEU UMR CNRS 7324, CITERES EPU DAE, Université François Rabelais, 33-35, allée Ferdinand de Lesseps, Tours Indre-et-Loire 37300, FRANCE

THIERRY DUTOIT Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Écologie, UMR CNRS-IRD, AMU-UAPV, IUT Avignon, 337, chemin des Ménajariés, site Agroparc, B.P. 61207, 84 911 Avignon CEDEX 09, FRANCE

FÉDÉRATION DES CONSERVATOIRES BOTANIQUES NATIONAUX 18, rue Beaumarchais, B.P. 87, 93511 Montreuil-sous-Bois CEDEX, FRANCE

Dans les décennies à venir, les espèces invasives sont susceptibles de modifier leurs aires de distribution sous l’effet du changement climatique avec des conséquences sur le fonctionnement des communautés végétales. Les modèles de distribution d’espèces sont des outils permettant d’explorer la niche fondamentale ou réalisée, et de prédire des changements potentiels de distribution géographique des espèces. L’objectif de cette étude, menée en collaboration avec la Fédération des Conservatoires Botaniques Nationaux, est de modéliser les distributions potentielles de trois espèces exotiques à caractère invasif en France afin d’évaluer les effets des scénarios de réchauffement climatique (RCP) à l’horizon de 2060. Nous nous sommes concentrés sur trois espèces avec des distributions actuelles différentes, soit Cortaderia selloana, Cyperus eragrostis et Ceratochloa cathartica. Les modèles basés sur le maximum d’entropie, prenant en compte des variables climatiques et d’habitats, montrent une augmentation globale des aires de distribution. Nos résultats prévoient pour C. selloana une augmentation de son aire le long de la côte atlantique et vers l’intérieur, en particulier le long des grands axes fluviaux, pour C. eragrostis une distribution plus diffuse sur l’ensemble du territoire, suivant également les corridors fluviaux, et pour C. cathartica une augmentation majeure dans le Nord-Ouest de la France et dans le Massif Central. Les résultats précisent également quelles sont les variables qui expliquent au mieux la distribution de ces espèces.

TASSET et al.

communication orale

Relation entre le fonctionnement des communautés végétales, la qualité du fourrage et les stocks de carbone du sol en prairies permanentes fauchées.

ÉLISE TASSET, SOLÈNE MASSON UMR INRA-UCBN, 950 EVA, 1 TER, rue du Bout de là-bas, Demouville, Calvados, 14840, FRANCE [email protected]

BERNARD AMIAUD Université de Lorraine, Vandoeuvre Les Nancy, 54230, FRANCE

ANNETTE MORVAN-BERTRAND, SERVANE LEMAUVIEL-LAVENANT UMR INRA-UCBN, 950 EVA, 1 TER, rue du Bout de là-bas, Demouville, Calvados, 14840, FRANCE

Dans le contexte environnemental actuel, les prairies ne sont plus seulement considérées comme des supports de production, mais aussi comme des agrosystèmes qu’il faut préserver et qui rendent de nombreux services écosystémiques (SE). Ils permettent notamment l’alimentation du cheptel à travers la production de fourrage ou le pâturage, le maintien de la diversité végétale ou encore le stockage du carbone qui limite les émissions de gaz à effet de serre. Cependant, les objectifs de production et de préservation de l’environnement génèrent souvent des conflits de gestion. Déterminer un équilibre entre ces services afin de les optimiser est donc importante. L’étude a été menée sur 32 prairies permanentes fauchées de deux parcs naturels régionaux (Normandie-Maine et Lorraine) et un site expérimental (Auvergne). Les prairies ont été caractérisées par leur composition floristique et fonctionnelle à partir des analyses de traits fonctionnels foliaires (SLA, LDMC, LCN, LC : N) à l’échelle de la communauté végétale. La qualité des fourrages a été estimée par des indices de qualité fourragère tels que la digestibilité et les teneurs en azote total. Les stocks de carbone du sol ont été mesurés sur les horizons 0-10 cm et 10-30 cm. L’échantillonnage des prairies a révélé une composition floristique et des stocks de carbone contrastés liés aux facteurs hydrique et édaphique, ainsi qu’une qualité fourragère variable en termes de digestibilité et d’Unités Fourragères Lait.

TISSERANT et al.

communication par affiche

Réponse taxonomique et fonctionnelle des communautés végétales riveraines aux facteurs environnementaux et à l’aménagement des berges.

MAXIME TISSERANT Département de phytologie, Université Laval, Québec, Québec, G1V 0A6, CANADA [email protected]

ANDRÉ EVETTE Irstea, 2, rue de la Papeterie-BP 76, F-38402, Saint-Martin-d’Hères, FRANCE EDUARDO GONZALEZ Department of Biology, Colorado State University, Fort Collins, CO 80523, ÉTATS-UNIS MONIQUE POULIN Département de phytologie, Université Laval, Québec, Québec, G1V 0A6, CANADA

Par leur caractère écotonal et leur exposition aux perturbations, les communautés végétales des milieux riverains sont diversifiées et distinctes de celles des milieux terrestres. En dépit d’une grande diversité d’espèces et de fonctions, ces écosystèmes figurent parmi les milieux naturels subissant les plus fortes pressions anthropiques. Si les contraintes d’espace ne permettent pas la restauration écologique, le génie végétal offre une alternative intéressante pour stabiliser les berges dégradées tout en augmentant leur naturalité. Ce projet vise à caractériser les assemblages d’espèces selon un gradient de naturalité, soit des berges stabilisées par enrochement ou par des techniques de génie végétal aux berges naturelles. Les variables environnementales agissant à l’échelle de la berge et du paysage sont prises en compte pour expliquer la composition spécifique et fonctionnelle des différentes communautés. Au regard de la contribution des sites à la diversité régionale, le phénomène d’homogénéisation biotique est également étudié. Les communautés d’une centaine de berges sont échantillonnées à cet effet. Les résultats préliminaires montrent une augmentation de la richesse spécifique en fonction de la naturalité des berges et une distinction nette des communautés selon le type de berge. Alors que les communautés de berges naturelles et de berges aménagées par le génie végétal sont composées d’espèces inféodées aux milieux riverains, les enrochements abritent plutôt un cortège d’espèces rudérales indigènes ou exotiques et d’espèces de milieux humides.

Page 21: ÉCOVÉG13 BECKER SCARPITTA, VELLEND BOISSON et … · favorisant les espèces patrimoniales et en limitant l’expansion des espèces exotiques envahissantes. Dans ce contexte, notre

21

TRIQUENEAUX et al.

communication par affiche

Quel est le rôle de l’effet de priorité et de la densité des semis d’espèces indigènes sur l’invasibilité des communautés de berges remaniées ?

MORGAN TRIQUENEAUX, FANNY DOMMANGET, ANDRÉ EVETTE Irstea, 2, rue de la Papeterie-BP 76, F-38402, Saint-Martin-d’Hères, FRANCE [email protected]

FRÉDÉRIC JACOB Électricité de France, Centre d’Ingénierie Hydraulique, FRANCE

GHISLAIN HUYGHE Biotec Biologie Appliquée, FRANCE

RENAUD JAUNATRE Irstea, 2, rue de la Papeterie-BP 76, F-38402, Saint-Martin-d’Hères, FRANCE

Les espèces exotiques envahissantes (EEE) sont un facteur important de perte de biodiversité dans le monde. Il est souvent très difficile d’éradiquer une EEE lorsqu’elle est déjà installée. Le meilleur outil de lutte est d’éliminer ces espèces dès les premiers stades de développement. Par ailleurs, il est admis que l’ordre d’arrivée des espèces dans une communauté végétale peut influencer sa composition ultérieure. La résistance aux EEE dépendrait-elle d’un effet de priorité ? Pour répondre à cette question, des placettes expérimentales in situ ont été installées au sein d’un projet de restauration de berges à grande échelle. Deux facteurs sont testés de manière factorielle : la pression de diaspores, exprimée par la densité des semis, et l’ordre d’arrivée des espèces, régulé par un labour. Le semis, réalisé une année après le remodelage des berges, comporte quatre modalités : un semis à forte densité, un semis à faible densité, un semis de Sainfoin (Onobrychis viciifolia) et un semis à faible densité mélangé avec le Sainfoin. Le labour de surface, préalable au semis et effectué pour la moitié des modalités, permettra de supprimer les espèces s’étant exprimées la première année sur le site. Des relevés botaniques réguliers ont été effectués au printemps 2017 pour suivre la dynamique spatio-temporelle des communautés végétales. Nous émettons l’hypothèse que la combinaison d’un semis à forte abondance ainsi qu’un labour préalable serait la modalité la plus efficace pour réduire l’abondance des EEE.

TURMEL-COURCHESNE, ROCHEFORT, STRACK

communication par affiche

Remouillage après extraction d’une tourbière minérotrophe : quel impact sur les échanges de carbone ?

LAURENCE TURMEL-COURCHESNE, LINE ROCHEFORT Département de phytologie et Centre d’études nordiques, Université Laval, Québec, Québec, G1V 0A6, CANADA [email protected]

MARIA STRACK Department of Geography and Environmental Management, University of Waterloo, 200, University Avenue West, Waterloo, Ontario, N2L 3G1, CANADA

L’extraction de tourbe horticole transforme profondément les tourbières naturelles, qui passent ainsi de puits à importantes sources de carbone vers l’atmosphère. Sans la mise en œuvre d’actions de restauration, elles ne peuvent retrouver un couvert végétal représentatif et redevenir des écosystèmes fonctionnels accumulateurs de tourbe. Il existe une méthode de restauration pour les tourbières où la tourbe résiduelle présente des conditions typiques des tourbières ombrotrophes (bogs). Cependant, en Amérique du Nord, il n’existe aucune méthode de restauration efficace adaptée à une tourbe résiduelle présentant des conditions minérotrophes (de fens). Selon des observations réalisées sur des sites abandonnés où la végétation s’est rétablie spontanément, l’action de remouillage pourrait favoriser le retour de communautés végétales représentatives de fens ainsi que la fonction de séquestration du carbone. Des flux de dioxyde de carbone (CO2) et de méthane (CH4) ont été mesurés dans une tourbière du Manitoba où seules des opérations de remouillage ont été réalisées. Le remouillage a favorisé le retour de flux de CO2 représentatifs des fens naturels. Les émissions de CH4 ont été significativement plus importantes que celles observées en tourbière naturelle, principalement en raison des hauts niveaux d’eau mesurés dans la tourbière remouillée.

URLI, LEDUC, THIFFAULT

communication par affiche

Effets relatifs de la compétition, du climat et du sol sur la croissance d’épinettes noires et blanches en plantations dans un contexte d’aménagement écosystémique.

MORGANE URLI Département des sciences biologiques, Université du Québec à Montréal, et Ministère de la Forêt, de la Faune et des Parcs du Québec, 2700, rue Einstein, Québec, Québec, G1P 3W8 CANADA [email protected]

ALAIN LEDUC Département des sciences biologiques, Université du Québec à Montréal, C.P. 8888, succursale Centre-ville, Montréal, Québec, H3C 3P8, CANADA

NELSON THIFFAULT Ministère de la Forêt, de la Faune et des Parcs du Québec, 2700, rue Einstein, Québec, Québec, G1P 3W8 CANADA

Les plantations ont un rendement ligneux élevé qui dépasse généralement celui des forêts naturelles. Elles permettent également de répondre à des enjeux de biodiversité, tels le retour d’espèces en déclin ou la reconstitution de structures complexes. Or, la prédiction de la croissance des arbres plantés dans de telles conditions est peu compatible avec les modèles actuels de prédiction des rendements des plantations. Ainsi, il est crucial d’améliorer nos connaissances quant aux impacts de la compétition sur la croissance des essences désirées ainsi que sur l’influence des caractéristiques des stations sur les interactions compétitives. Nous avons choisi quatre dispositifs, issus d’un réseau de plantations expérimentales mis en place entre 1996 et 2001 à travers le Québec. Ce réseau offre une large diversité de conditions écologiques ; on y trouve une gamme étendue de conditions de croissance et de fertilité, et les principaux types de végétation concurrente. Ces dispositifs représentent également un gradient de compétition végétale qui résulte de l’intensité variable de la sylviculture appliquée. Les données de croissance et de composition nous permettront de tester si des structures hiérarchiques existent entre le climat, le sol, différents indices de compétition et la croissance des épinettes dans les forêts mixtes, tempérées nordiques et boréales à l’aide de modélisations par équations structurales. Nos résultats contribueront à prédire la croissance des plantations dans des scénarios de sylviculture intensive jusqu’à ceux propres à l’aménagement écosystémique.

Page 22: ÉCOVÉG13 BECKER SCARPITTA, VELLEND BOISSON et … · favorisant les espèces patrimoniales et en limitant l’expansion des espèces exotiques envahissantes. Dans ce contexte, notre

22

VALDÈS (DECOCQ) et al.

communication orale

Altérations de la distribution des espèces végétales herbacées forestières induites par la fragmentation.

ALICIA VALDÈS, JONATHAN LENOIR, ÉMILIE GALLET-MORON, GUILLAUME DECOCQ Unité Écologie et Dynamique des Systèmes Anthropisés (EDYSAN), Université de Picardie Jules Verne, 1, rue des Louvels, Amiens, Somme 80037, FRANCE [email protected]

CONSORTIUM SMALLFOREST

Dans la plupart des régions tempérées du globe, les habitats forestiers sont réduits à des fragments inclus dans une matrice paysagère agricole. La taille et l’âge de ces fragments, la distance qui les sépare et la nature de la matrice paysagère sont susceptibles d’influencer la composition floristique des communautés forestières en filtrant les espèces en fonction de leur autoécologie et de leurs traits d’histoire de vie. Dans cette étude, nous nous sommes intéressés à la végétation de fragments forestiers des paysages agricoles plus ou moins intensément cultivés, le long d’un gradient latitudinal de 2 500 km s’étendant du sud de la France au centre de la Suède. Nous avons cherché comment la qualité de l’habitat et le degré de fragmentation influençaient la répartition des espèces herbacées parmi ces fragments. Nous montrons que bien que la fragmentation ait un effet moins important que la qualité de l’habitat forestier, la distribution des espèces spécialistes de l’habitat forestier est significativement biaisée vers les fragments les plus grands ou anciens. Les effets de l’isolement et de l’intensité de gestion de la matrice varient beaucoup d’une espèce à l’autre et dépendent des traits d’histoire de vie associés à la persistance, à la dissémination et à la compétitivité des espèces. Les mauvais colonisateurs ou faibles compétiteurs sont les espèces les plus affectées par la fragmentation. Ces résultats plaident pour une conservation prioritaire des fragments forestiers les plus grands et anciens, et une restauration de leur connectivité.

VENNETIER et al.

communication orale

Une réponse étonnamment homogène de l’architecture des arbres aux stress climatiques dans une grande variété de biomes : conséquences sur l’adaptation des forêts au changement climatique.

MICHEL VENNETIER Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture, 3275, route Cézanne, Aix en Provence CEDEX 5, FRANCE [email protected]

HENRY ADAMS Department of Plant Biology, Ecology, and Evolution, Oklahoma State University, 301, Physical Sciences, Stillwater, Oklahoma, 74078-3013, ÉTATS-UNIS

SYLVAIN DELAGRANGE Institut de recherche sur les forêts, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, 445, boulevard de l’Université, Rouyn-Noranda, Québec, J9X 5E4, CANADA

ANDREAS RIGLING Swiss Federal Research Institute WSL, Zürcherstrasse 111, CH-8903, Birmensdorf, SUISSE

ET 20 AUTRES CO-AUTEURS

Des forêts semi-arides aux forêts boréales, en passant par les biomes méditerranéens, tempérés et montagnards, 19 équipes ont étudié la plasticité du développement architectural de 18 espèces d’arbres soumis à des variations et stress climatiques dans 8 pays sur 3 continents. L’analyse porte sur la croissance des branches, leur ramification, le nombre et la taille des feuilles, la reproduction qui interfère avec ce développement et la phénologie qui en est l’un des moteurs. Le travail s’est fait en milieu naturel, suivant de larges gradients d’altitudes et de latitudes, et dans des expérimentations contrôlant le climat (température, exclusion de pluie, irrigation). L’ensemble des arbres étudiés quel que soit leur milieu réagissent aux stress en réduisant leur taux de ramification et leur nombre de feuilles, en réduisant la taille de leurs feuilles si la contrainte est hydrique et en modifiant leur stratégie reproductive. Nous montrons que l’adaptation de la surface foliaire à la ressource en eau est largement pilotée par la branchaison. L’inertie architecturale restreint l’adaptation foliaire et tamponne la production de biomasse longtemps après un stress fort ou répété. Le changement climatique modifie la phénologie de ces arbres, ajoutant des contraintes à leur développement. La modélisation du développement architectural des arbres dans ces relations au climat est une avancée significative pour comprendre leur capacité d’adaptation au changement climatique et les risques qui en découlent pour la production forestière.

VIDALLER, DUTOIT, BISCHOFF

communication orale

Influence du feu et du pâturage sur la croissance et la reproduction d’une espèce clé (Brachypodium retusum) d’une pelouse méditerranéenne (La Crau, Sud-Est de la France).

CHRISTEL VIDALLER, THIERRY DUTOIT, ARMIN BISCHOFF Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Écologie, UMR CNRS-IRD, AMU-UAPV, IUT Avignon, 337, chemin des Ménajariés, site Agroparc, B.P. 61207, 84 911 Avignon CEDEX 09, FRANCE [email protected]

Le brachypode rameux est une espèce pérenne herbacée qui domine les pelouses sèches méditerranéennes. Il se réinstalle toutefois difficilement après des perturbations, notamment de type cultural. Les observations réalisées à la suite d’incendies accidentels suggèrent qu’ils pourraient augmenter la production de graines et donc la reproduction sexuée chez cette espèce. Le feu est en effet un facteur intrinsèque du fonctionnement des pelouses sèches méditerranéennes. Son absence pourrait-elle être à l’origine du faible potentiel de régénération sexuée du brachypode rameux dans la Crau ? Nous avons réalisé des feux expérimentaux dans deux sites de pâturage ovin au printemps ou en été pour mimer des feux pastoraux ou naturels. Ces traitements ont été croisés avec les effets du pâturage actuel, l’absence du pâturage en 2016 ou encore dans des exclos non pâturés depuis 15 années. Les effets du feu ont été mesurés sur le brachypode rameux (recouvrement, nombre d’inflorescences) mais également sur la communauté végétale (composition, richesse, diversité). Après une saison de suivi, le traitement feu diminue significativement le recouvrement et la production d’inflorescences du brachypode rameux ainsi que la richesse spécifique de la communauté végétale. Le pâturage n’a pas d’influence significative sur ces trois paramètres, mais il interagit avec le feu en ce qui concerne le recouvrement. L’utilisation de feux contrôlés pour accroître la régénération des pelouses méditerranéennes est discutée car nos résultats montrent qu’ils ne sont pas sans conséquences sur la communauté végétale.

Page 23: ÉCOVÉG13 BECKER SCARPITTA, VELLEND BOISSON et … · favorisant les espèces patrimoniales et en limitant l’expansion des espèces exotiques envahissantes. Dans ce contexte, notre

23

WALBOTT, CORCKET

communication orale

Marginalité géographique et floristique dans les communautés végétales : le cas des forêts refuges à hêtre du Ciron (Gironde, France).

MARION WALBOTT, EMMANUEL CORCKET UMR BIOGECO, INRA - Université de Bordeaux, FRANCE [email protected]

La localisation géographique des peuplements forestiers au sein de l’aire de répartition d’une essence dominante joue un rôle important dans les processus de réponse aux changements globaux et de conservation de la biodiversité. Certains modèles mettent en évidence que des essences forestières comme le hêtre (Fagus sylvatica) en marge géographique de distribution ne sont pas nécessairement en limite écologique. L’objectif de ce travail est de tester ce constat à l’échelle de communautés végétales associées au hêtre dans un refuge climatique – un site où une population d’une espèce peut survivre à des périodes de climat défavorable d’un point de vue régional – situé dans la vallée du Ciron (sud-ouest de la France). Un recensement national regroupant 768 relevés phytosociologiques des peuplements français à hêtre a été compilé. Une analyse de groupement et une analyse factorielle des correspondances ont été réalisées pour identifier les groupes de relevés caractéristiques de différents cortèges floristiques. Des analyses de variance sur les optimums écologiques des espèces indicatrices ont permis d’identifier les facteurs écologiques structurant ces communautés. L’analyse floristique sur la flore du sous-bois montre que les peuplements à hêtres ont deux marges écologiques en France : dans le sud-est méditerranéen et le sud-ouest thermo-atlantique. Les communautés végétales du Ciron s’individualisent au niveau national en position extrême d’un gradient climato-édaphique, suggérant que la marginalité géographique de ces peuplements correspond également à une marginalité écologique et floristique.