Ecoscopie de la Meuse

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Écos copie de la Meuse

Mi nis tère de l’Éco no mie,des Fi nan ces et de l’Industrie

InseeInsti tut Na tio nal de la Sta tis tiqueet des Étu des Éco no mi ques

Di rec tion Ré gio nale de Lor raine

15, rue du Gé né ral Hu lotCS 5422954042 NANCY CEDEXTél : 03 83 91 85 85Fax : 03 83 40 45 61

www.insee.fr/lor raine

DIRECTEUR DE LA PUBLICATIONJean-Paul FRANÇOISDi rec teur ré gio nal de l’Insee

COORDINATION RÉDACTIONNELLE Chris tian CALZADAGé rard MOREAU

RESPONSABLE ÉDITORIAL ETRELATIONS MÉDIASJac que line FINEL

RÉDACTRICE EN CHEFAgnès VERDIN

CONCEPTION, MISE EN PAGE -COMPOSITIONMarie-Thé rèse CAMPISTROUS

IMPRIMEURNo va print29, rue d’Anthouard55106 Verdun

ISSN : 0293-9657

© INSEE 2006

Illus tra tions de cou ver ture

Pho to prin ci pale :Vue aé rienne d’Hat ton châ tel

Vi gnet tes :Parc éo lien de Ru montMar cheursOu vriers du bâ ti mentLac de la Ma dineGare TGV à Isson courtGrai nes de pay sa gesINEOS Entre pri ses France à Ver dun-Ba ley court, © INEOS

Vache «Fran çaise fri sonne»La Meuse à Ver dunMi ra bel les

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Succédant à la publication de «Géographie de la Meuse», les Chambres consulairesont décidé de réaliser une nouvelle présentation du département pour tous ceux quis’intéressent à la Meuse et à son développement.

Ce challenge a été relevé par les animateurs de l’Observatoire Interconsulaire et lesspécialistes de l’Insee Lorraine qui publient une «Écoscopie de la Meuse» très complète etriche d’informations et d’analyses nouvelles.

Ce document de 60 pages présente les données les plus récentes pour chacun des 24thèmes traités.

Au-delà des chiffres bruts, des tableaux et des graphiques, les auteurs proposent desanalyses qui mettent en relief les traits caractéristiques du département et les enjeux quidevront être relevés collectivement.

Ce travail n’aurait pas été possible sans le soutien qu’apporte le Conseil Général auxtravaux de l’Observatoire Interconsulaire.

Nous ne doutons pas que vous serez nombreux à manifester un intérêt tout particulier àla lecture de ce document pour y retrouver ce qui vous est le plus familier et découvrir lesmultiples autres facettes de l’économie meusienne.

Nous souhaitons à cette publication la diffusion la plus large possible ; qu’elle devienneune référence pour alimenter la réflexion des élus et des responsables départementaux etpour les guider dans les choix qui engageront l’avenir ; qu’elle soit aussi un document à ladisposition des enseignants et des élèves désireux de mieux connaître leur département.

Bonne lecture à toutes et à tous…

Écoscopie de la Meuse

Préface

� Christian NAMYPrésident

du Conseil Généralde la Meuse

� Jean-Luc PELLETIERPrésident

d’Interconsulaire 55

� Jean-Paul FRANÇOISDirecteur Régionalde l’Insee Lorraine

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Écoscopie de la Meuse

Équipe de projet :

Interconsulaire 55

Chambre d’Agriculture

� Bruno BOSCHIERO

Chambre de Métierset de l’Artisanat

� Alain DUTERTE� Sylviane VARNIER

Chambre de Commerceet d’Industrie

� Claude MEYER� Emilie VICHARD

Direction régionale de l’Insee

� Philippe DEBARD

Ont apporté leur concoursà cet ouvrage :

Direction régionale de l’Insee

� Françoise CABESSUT

� Thierry GUILLAUME

� Ludovic JOBARD

� Jean-Philippe THANRY

� Brigitte VIENNEAUX

Interconsulaire 55 et l’Insee Lorraine tiennent à remercier

pour le regard qu’ils ont apporté au contenu rédactionnel :

* Le Service régional de statistique de la Direction de la Recherche, des Études,de l’Évaluation et des Statistiques (DREES) du Ministère de la santé,

* La Division des études, de l’évaluation et de la prospective du Rectoratde l’académie de Nancy-Metz,

* La Chambre de Métiers et de l’Artisanat de la Meuse,

* La Chambre d’Agriculture de la Meuse,

* Le Service Régional de l’Information Statistique et Économique (SRISE)de la Direction Régionale de l’Agriculture et de la Forêt (DRAF) de Lorraine,

* L’Office National des Forêts (ONF) de la Meuse,

* La Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) de la Meuse.

pour la fourniture de données statistiques :

> La Direction Générale des Impôts (DGI),> L’Institut Géographique National (IGN),> La Direction Régionale de l’Equipement (DRE) de Lorraine,> La Caisse d’Allocations Familiales (CAF) de la Meuse,> L’Inspection académique de la Meuse,> L’Union de Recouvrement des cotisations de Sécurité Sociale

et d’Allocations familiales (URSSAF) de la Meuse,> La Direction Interrégionale des Douanes de Metz,> L’Observatoire Economique et Social de la Mutualité Sociale Agricole (MSA)

de Marne-Ardennes-Meuse,> La Direction Régionale de l‘Environnement (DIREN) de Lorraine,> Le Groupement de Gestion et de Développement Forestier (GEDEFOR)

de la Meuse,> Le Groupe Interprofessionnel de Promotion de l’Economie du Bois

en Lorraine (GIPEBLOR),> Le Comité Départemental du Tourisme (CDT) de la Meuse,> L’Établissement Public Local d’enseignement et de formation professionnelle

agricole (EPL AGRO) et son Centrede Formation des Apprentis (CFA) de Bar-le-Duc.

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Écoscopie de la Meuse

SynthèseLe rebond démographique, prélude au rebond économique ? . . . . . . . . I-IV

Territoire :Peuplement et activités dans les vallées. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

Intercommunalité :Communautés de communes et Pays, espaces de projet . . . . . . . . . . . . 6

Démographie :La baisse tendancielle de la population est stoppée . . . . . . . . . . . . . . 8Fécondité élevée et déficit migratoire en réduction . . . . . . . . . . . . . . 10Un nombre élevé et grandissant de personnes âgées . . . . . . . . . . . . . 12

Logement :Doublement du rythme des constructions neuves. . . . . . . . . . . . . . . 14

Conditions de vie :Revenus plus faibles et pauvreté supérieure à la Lorraine . . . . . . . . . . . 16

Santé :Densité médicale faible et inégale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

Enseignement primaire et secondaire :La réduction des effectifs se poursuit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22

Enseignement supérieur :Effectifs limités et quasi-absence d’offre en 3ème année . . . . . . . . . . . . 24

Population active :Attirance accrue pour les marchés du travail extérieurs . . . . . . . . . . . . 26

Artisanat :Un secteur économique porteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28

Emploi salarié :Une baisse à l’opposé de la tendance nationale. . . . . . . . . . . . . . . . 31

Tissu économique :Autonome et stable, mais qui se renouvelle lentement . . . . . . . . . . . . 34

International :Des exportations tournées essentiellement vers l’Europe . . . . . . . . . . . 37

Agriculture :Au coeur du territoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38

Forêt :Un tiers du territoire est boisé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42

Métallurgie, mécanique, automobile :Une tradition industrielle renouvelée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43

Optique, meuble, bois-papier, textile, chimie :La pérennité et la croissance passent par l’innovation. . . . . . . . . . . . . 44

Industries agricoles et alimentaires :Prédominance des industries laitières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45

Commerces, services :Attractivité des villes et animation du territoire . . . . . . . . . . . . . . . . 46

Emploi public :Plus d’un emploi sur cinq dans la fonction publique . . . . . . . . . . . . . . 47

Tourisme :Des potentiels à développer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48

Arrondissement de Bar-le-Duc :Démographie préoccupante pour l’avenir. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50

Arrondissement de Commercy :Proximité stratégique avec Toul et Nancy . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51

Arrondissement de Verdun :Amarrage au sillon mosellan et à la dynamique frontalière . . . . . . . . . . 52

Sommaire

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Le rebond démographique, prélude au rebond économique ?

La Meuse présente le caractère rural le plus marqué de Lorraine. L’agriculture qui occupe 9% desactifs repose sur les grandes cultures, la production de viande bovine et la production laitière,mais reste fortement dépendante des aides liées à la PAC. La forêt renommée pour ses feuillus estsource de revenus importants pour les communes.Un artisanat porteur d’emplois y côtoie un tissu industriel composé de PME et de groupes de renom.Mais l’emploi salarié baisse, y compris dans les secteurs industriels qui font la spécificité dudépartement.Bar-le-Duc et Verdun affirment leur pouvoir d’attraction commerciale, tout en s’appuyant sur desfonctions administratives pour la première et hospitalières pour la seconde. L’armée continue dejouer un rôle non négligeable dans la vie économique locale. Le tourisme, basé sur un espacenaturel protégé et sur le tourisme de mémoire, conserve des potentiels de croissance.Avec 192 700 habitants en 2004, et après des années de baisse, la population s’est stabilisée. Pourautant, à une façade Est placée désormais sous les influences de Toul-Nancy, Metz-Thionville, etdepuis peu du Luxembourg, s’oppose une frange Ouest en dépression démographique. À l’heure oùle vieillissement de la population se profile, les conditions d’amarrage à la zone de croissancemétropolitaine constituent un enjeu d’importance pour l’avenir du département.

Le tissu productif meusiense présente aujourd’huiavant tout comme multiple

et varié. Une situation qui ne luiconfère pas de fortes spécialisa-tions, mais qui, grâce à une largepalette d’activités, le met à l’abrid’une forte dépendance à l’égardd’une monoactivité.

L’agriculture au cœurd’un département rural

En 2005, on compte 2 910 exploita-tions agricoles, dont 2 146 profes-sionnelles, qui exploitent les 338 200hectares de Superficie Agricole Uti-lisée (SAU) du département.

Ici comme ailleurs, si le nombre d’ex-ploitations a presque été réduit de moi-tié en 15 ans, les surfaces libérées ontété reprises par d’autres exploitationsqui disposent en moyenne de 144 hec-tares de SAU (champ des exploitations pro-fessionnelles) ce qui positionne la Meuseau second rang des départementsfrançais. Une situation qui s’expliquepar les caractéristiques des systèmesd’exploitation meusiens qui reposent

sur le triptyque «grandes cultures-lait-viande bovine». L’agriculteur meusiencompense la faiblesse relative de la va-leur ajoutée de ses productions par ladimension des exploitations et le déve-loppement des formes sociétaires. Ilse tourne aussi vers la fabrication et lacommercialisation de produits du ter-roir sur des marchés de proximité.Mais l’agriculture meusienne reste glo-balement sous la dépendance des ai-des européennes de la PolitiqueAgricole Commune (PAC) qui représen-tent 44% de la valeur ajoutée et 74%du résultat agricole.

La décision récente d’attributiond’un nouveau quota de productionde diester, permet d’inscrire au-jourd’hui l’agriculture meusiennedans le développement des éner-gies renouvelables en confortantses productions traditionnelles.

Le poids de l’agriculture se mesureaussi en Meuse par le nombre d’ac-tifs encore occupés dans ce secteur: 6 500 actifs permanents en 2005(pour un équivalent de 4 900 Unités deTravail Annuel), soit 9% des actifs oc-cupés (contre 3% en Lorraine).

Enfin, l’importance de l’agriculturese trouve confirmée par la présencedans le département de sept éta-blissements d’enseignement agri-cole, qui regroupent près de 950élèves à la rentrée 2005.

Un tiers du territoireest boiséAvec près de 213 700 hectares deformations boisées, la forêt re-couvre 34% du territoire.

La Meuse est particulièrement re-nommée pour la qualité de ses feuillus.Mais si les modalités d’exploitation desforêts sont satisfaisantes, on peut re-gretter le faible niveau de 1ère et de 2ème

transformation du bois. Une situationdue en partie à la présence de grossesunités de trituration aux portes du dé-partement.

L’exploitation de la forêt, source derevenus importants pour les com-mune rurales, doit aujourd’hui ré-pondre à trois exigences : productionde bois, préservation de l’environne-ment, des paysages et de la biodiver-sité et demande sociale.

Écoscopie de la Meuse I

Synthèse

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Artisanat : un secteuréconomique porteurLa Meuse compte au 1er janvier2006, 2 512 entreprises artisana-les qui emploient près de 11 000actifs ce qui en fait un des sec-teurs-clé de l’économie avec ses250 métiers.

Ses entreprises se répartissentprincipalement dans le bâtiment(33%), le transport, la réparation etles services (27%), l’alimentation(19%), le travail des métaux et lebois-ameublement (6% chacun) et lecuir-textile-habillement (2%).

Secteur en progression depuis unebonne décennie, l’attrait pour l’artisa-nat s’est encore renforcé au coursdes cinq dernières années (+126 en-treprises et +1 377 emplois entre le01.01.2000 et le 01.01.2005).

Le secteur du bâtiment est incon-testablement la locomotive de cetteévolution, suivi de la fabrication etdes services (coiffure, soins à la per-sonne, etc.). Les métiers de l’alimen-tation (boulangerie et boucherie-charcuterie) continuent de perdredes entreprises, mais gagnent desemplois.

Globalement, les entreprises crééesont de très bons taux de survie (3 sur 4sont encore actives au bout de 3 ans, et 2sur 3 au bout de 5 ans), preuve que lesmesures d’aide et d’accompagnementmises en place par les différents parte-naires portent leurs fruits.

Toutefois, la formation et le recrute-ment d’une main-d’œuvre qualifiéerestent des préoccupations majeu-res. Et à l’heure où près de deux diri-geants sur cinq ont plus de 50 ans,la reprise de leur entreprise s’inscritcomme une priorité pour le maintiendes activités et des savoir-faire, etpour la pérennité des emplois.

Retard non comblédans les servicesEn 2004, la Meuse compte 60 400emplois salariés, soit 1 500 demoins qu’en 2004. Mais en 4 ans,l’évolution va à l’opposé de la ten-

dance nationale (-2,3% en Meuse,contre +2,5% en France*).

Les services (35 000 personnes)sont la première activité en termed’effectifs. Pour autant, leur poidsen Meuse reste inférieur à celui ob-servé en France* (58%, contre60%). L’administration publique(9 400 postes) y occupe la premièreplace, suivie de la santé-action so-ciale (7 900 emplois). La Meuse sedistingue de la France* en ayant en2004, proportionnellement 40% et20% d’effectifs supplémentairesdans ces deux activités. Entre 2000et 2004, les effectifs meusiens del’administration publique ont pro-gressé au même rythme qu’au ni-veau national* (5%), mais la haussedes emplois dans la santé-action so-ciale y a été moindre (6%, contre9%). L’éducation (5 000 salariés) oc-cupe, en Meuse comme enFrance*, la troisième place dans lesservices. Son poids y est proportion-nellement supérieur de 10% mais,entre 2000 et 2004, ses effectifsont baissé davantage qu’au niveaunational (-4%, contre -6%).

Les services aux entreprises (5 200salariés) et aux particuliers (3 500 sa-lariés) restent relativement moinsbien représentés en Meuse qu’enFrance (respectivement 9% et 6%,contre 12% et 8%). Et les évolutionsde leurs effectifs entre 2000 et2004 ne permettent pas au dépar-tement de combler son retard.Alors qu’ils progressent de 6% à7% en France*, ils n’augmentent aumieux que de 1% en Meuse. Enquatre ans, il n’y a que dans lesconseils et assistance que la pro-gression meusienne est supérieureà celle observée au niveau national*(+27%, contre +13%). Mais si ellecorrespond à 300 postes supplé-mentaires, cette activité reste sous-représentée en Meuse (2% des sala-riés, contre 4% en France*).

Recul dans les industriesspécifiques

L’industrie, avec 13 200 postes,est le second pourvoyeur d’emploissalariés du département. La métal-

lurgie (3 000 emplois), l’agroalimen-taire (2 500), les équipements dufoyer (1 700, notamment l’optique et lemeuble) et la mécanique (1 300) ysont les secteurs dominants.Ensemble, ils proposent près dedeux emplois industriels sur trois.Les autres activités d’importancesont, par ordre décroissant d’effec-tifs salariés : le bois-papier (800 em-plois), l’automobile (660), lachimie-plasturgie (580), le textile(560), les produits minéraux (490),la pharmacie-parfumerie (470) etl’habllement-cuir (150).

Mais entre 2000 et 2004, l’industriemeusienne a perdu 1 700 postes.Même si elle peut résulter de gainsde productivité dus à la modernisa-tion de l’outil industriel, cette baisse aété plus forte que celle observée enFrance* (-11%, contre -7%). Elle a par-ticulièrement affecté le bois-papier(-390 emplois, soit -33%), les équipe-ments du foyer (-390 emplois, soit-19%), l’agroalimentaire (-270 emplois,soit -10%), la métallurgie (-220 emplois,soit -7%) et le textile (-110 emplois, soit-16%). Elle est d’autant plus mar-quante qu’elle a touché les cinq activi-tés qui font la spécificité de l’industriemeusienne et, hormis pour la métal-lurgie et le textile, la tendance meu-sienne est plus mauvaise que lamoyenne française*.

Quant à la chimie-plasturgie, l’auto-mobile et les produits minéraux, lespertes enregistrées pour chaqueactivité concernent de 35 à 55 em-plois, soit de 6% à 10% des effec-tifs. Mais l’automobile meusienne atoutefois fait nettement moins bienen quatre ans qu’au niveau natio-nal* (-7%, contre -1%). Reste l’habil-lement-cuir qui a perdu 130 emploisen quatre ans, soit -46% (contre-31% au niveau national).

Au final, en Meuse comme enFrance*, une seule activité industriellea vu ses effectifs augmenter entre2000 et 2004 : la pharmacie-parfu-merie qui a gagné 100 emplois, soit+30% (contre +7% en France*).

Écoscopie de la Meuse II

* France hors Ile-de-France

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Rôle économiquede l’arméeAvec près de 3 400 personnels (mi-litaires et civils) et près de 800 gen-darmes en 2004, l’armée restetrès présente en Meuse. Au-delà del’emploi direct qu’elle représente,elle génère également de l’activitépour les entreprises, de la consom-mation au travers des familles viales 104 millions d’euros de samasse salariale. Elle suscite égale-ment des besoins sociaux et s’im-plique au niveau local dansdifférents domaines (associatifs, cul-turels, services à la population, etc.)

Potentiels touristiques

Peu altérés et largement entretenus,les paysages naturels meusiens consti-tuent en parallèle au maintien d’activi-tés agricoles et forestières, un espacede temps libre pour les résidents et leshabitants des grandes agglomérationsvoisines. À partir de Verdun, site em-blématique de renommée internatio-nale, on compte 3 millions d’habitantsdans un rayon de 100 km. L’arrivéedu TGV-Est en 2007 à Issoncourt etBar-le-Duc, rapprochera la Meuse desa clientèle potentielle par le biais de laréduction des distances-temps.

Le tourisme qui se positionnecomme une activité économique àpart entière, dispose donc enMeuse de certains atouts pour sedévelopper, notamment vers un tou-risme vert. Il se pratique déjà à tra-vers l’agrotourisme et la présencede 5 700 résidences secondaires.

L’accueil de ressortissants étran-gers, en provenance notamment depays proches, peut constituer uneautre source de développement. En1999, on comptait ainsi 1 400 Bel-ges et 220 Néerlandais résidant enMeuse, dont respectivement 56% et37% n’y résidaient pas dix ans plustôt, ainsi que 650 propriétairesétrangers de résidences secondai-res. Leur installation contribue à l’ani-mation du territoire, mais nécessiteaussi de la part de celui-ci de veillerau maintien de services de proximitéutiles à leur vie quotidienne.

La baisse de la populationest stoppéeEn 2004, la population de la Meuseest estimée à 192 700 habitants.L’enseignement démographique ré-cent le plus important à noter, estque la tendance historique à labaisse de la population meusienneest stoppée. Le département aconservé son niveau de populationde 1999, alors même que dans cer-tains départements voisins (Arden-nes, Marne et surtout Haute- Marne), lasituation se dégradait.

Toutefois, les modèles de peuple-ment organisés historiquement lelong des vallées de la Meuse, del’Ornain et de la Saulx évoluent. Si lesagglomérations de Bar-le-Duc et Ver-dun structurent toujours le territoire,leur rayonnement actuel est pluscommercial et de services que démo-graphique.

Le reste de la population du départe-ment est groupé autour de Commercy,Ligny-en-Barrois, Saint-Mihiel et Stenay,relayés par une dizaine de bourgs ru-raux de moindre importance, générale-ment chefs-lieux de canton. Le rôle deces derniers s’est souvent affaibli enmatière d’emploi mais demeure en re-vanche important dans l’animation del’espace rural autour de la fréquenta-tion des commerces et services deproximité. Un rôle qui devient vital dansun département constitué d’un nombreparticulièrement élevé de très petitescommunes (87% ont moins de 500 habi-tants, 63% ont moins de 200 habitants).

Croissance démographiquesur la façade Est

L’arrêt du déclin démographiquen’est toutefois pas homogène surl’ensemble du territoire. Il provienten très grande majorité de secteurssitués sur la façade Est du départe-ment. Dans le Sud-Est, les cantonsde Void-Vacon et Vaucouleurs tirentparti d’une part de leur position géo-graphique : ils affirment leur voca-tion résidentielle pour les actifs desaires urbaines de Toul et Nancy ; etd’autre part de la proximité de laconnexion RN4 - autoroute A31.

À côté, le canton de Commercy béné-ficie en sus de la présence del’armée. Signes de repeuplement etde rajeunissement, le solde migra-toire et le solde naturel y sont positifset le nombre de naissances est enhausse. Et sur l’ensemble de cestrois cantons, l’immobilier est enplein boom. Entre 1999 et 2005, ony a bâti 130 logements neufs chaqueannée, soit 2,5 fois plus qu’au coursde la décennie 1990.

Dans le Centre-Est, les cantons deFresnes-en-Woëvre et Vigneulles-lès-Hattonchâtel tendent aujourd’huià se rapprocher du vaste marchédu travail ancré sur Metz. Leur vo-cation résidentielle se traduit par lamême accélération du rythme desconstructions neuves, mais à uneéchelle moindre.

Enfin dans le Nord-Est, les cantonsd’Étain, de Spincourt et Montmédy ti-rent la croissance. Le premier béné-ficie du dynamisme du sillon mosellantout proche auquel il ajoute les effetsmoteurs induits par la présence del’armée. Le second profite de la crois-sance d’un nouvel acteur apparu de-puis quelques années sur le marchédu travail Nord-meusien : le Luxem-bourg. Motivés par l’emploi mais aus-si par des conditions salarialesattractives, en 2005, près de 1 200travailleurs frontaliers meusiens s’yrendent chaque jour (soit trois fois plusqu’en 1995). Ils représentent 3% desactifs occupés du département, mais22% dans le canton de Spincourt. Letroisième enfin, doit sa bonne tenue,entre autres, aux activités tournantautour du centre de détention deMontmédy et à sa proximité avec laBelgique où 950 de ses actifs (dont400 sont Belges) vont travailler chaquejour.

Est-Ouest : vers deuxdestins séparés ?Mais dans le même temps, à l’Ouestd’une diagonale Verdun-Commercy,une grande majorité du territoirereste à l’écart de cette embellie. Etce ne sont pas les marches desArdennes, les zones agricoles de laMarne, les difficultés du bassin de

Écoscopie de la Meuse III

Synthèse

Page 9: Ecoscopie de la Meuse

Saint-Dizier et le déclin des activitéstraditionnelles dans les Vosges del’Ouest qui constituent des pôlesd’emploi dynamiques ou des territoi-res attractifs capables de créer deseffets d’entraînement.

Des risques existent donc de rup-ture territoriale Est-Ouest entre uneMeuse tournée vers l’Est et le Nord,qui bénéficie du développement mé-tropolitain et du potentiel de crois-sance des régions européennesproches, et une Meuse peu dense,dotée d’un tissu urbain fragilisé, loindes grands pôles d’emploi etadossée à des territoires eux-mê-mes peu attractifs et en déclin.

Le Pays Barrois illustre malheureuse-ment bien cette situation. Il résiste depar le statut de chef-lieu de départe-ment de Bar-le-Duc, qui lui assure uncertain nombre d’emplois publics etpar la présence de groupes indus-triels renommés et performants.Mais il n’en demeure pas moins unterritoire excentré en marge des zo-nes de croissance où le taux d’activitéféminin élevé et le taux de chômagefaible, masquent un équilibrage dumarché du travail qui se réalisemoins par la création d’emplois quepar des départs de jeunes.

Cette évolution démographique op-posée au sein du département sedouble de peu de déplacementsquotidiens domicile-travail entre lesarrondissements de Verdun etBar-le-Duc (de 300 à 400 dans chaquesens). Conjuguée à l’absence d’axeroutier performant entre les deux ci-tés qui favoriserait le rapproche-ment et le soutien entre l’Est etl’Ouest du département, la situationactuelle semble plutôt mener lesdeux parties du département versdeux destins séparés.

Accompagnerle vieillissement

Soutenue par une fécondité élevée,la Meuse compte proportionnel-lement davantage de jeunes que laFrance de province. Mais passél’âge de 18 ans, le peu de filièresd’enseignement supérieur, notam-

ment en 3ème année, pousse les jeu-nes Meusiens comme l’ensembledes jeunes Lorrains ruraux, à re-joindre les grandes agglomérations.

De ce fait, le profil démographique dudépartement est marqué par unesurreprésentation des personnesâgées. Une situation particulière-ment visible en Argonne. A partir de2010, l’arrivée à la retraite des en-fants du «baby-boom» va faire enfler,en Meuse comme ailleurs, les effec-tifs des plus âgés. Si les tendancesdémographiques observées se pro-longent, la part des moins de 20 ansdans l’ensemble de la population se-rait réduite de 25% en 2004 à 22%en 2020. Dans le même temps, celledes 60 ans et plus passerait de 22%à 30%, ce qui correspondrait à13 000 personnes âgées supplé-mentaires.

Si le vieillissement général de la po-pulation peut être source d’emploisdans les services à la personne, ilnécessite surtout une réflexionquant aux mesures à mettre enœuvre pour l’anticiper et l’accompa-gner : services d’aide à domicile, hé-bergement, maintien d’une densitémédicale minimale, etc.

S’amarrer au dynamismemétropolitainEn Meuse, peut-être plus qu’ail-leurs, la croissance démogra-phique observée suit celle de lalocalisation et du développementdes activités et de l’emploi. Elle seconjugue avec les changementsdans les conditions d’ajustementdes marchés locaux du travail dontle développement des navettesquotidiennes domicile-travail à des-tination de Toul-Nancy, Metz-Thionville, voire du Luxembourg,est l’illustration. Ces dernièresconstituent un frein à l’exode et unmoyen de favoriser l’installation dejeunes couples avec enfant(s) ca-pables de lutter contre la baisse dela population tout en participant àson rajeunissement.

La question se pose donc, pour l’a-venir du département, des condi-tions d’un amarrage de la Meuse àces zones capables de lui diffuserleur croissance et de l’entraînerpar effets de rebond.

Écoscopie de la Meuse IV

S’amarrerà la croissancemétropolitaineet frontalière

Veiller

à la pérennité

des emplois

Prévenir

la fracture

territoriale

Accompagner

le vieillissement

Affirmationde la vocationrésidentielle

pour les actifs

Bénéficede l’apportde revenusextérieurs

Améliorationdes liaisons

avec Toul-Nancyet Metz -Thionville

Conservationdes servicesde proximité

Adaptation

des qualificationsà la demande

frontalière

Appuisur laculture

industrielle

Bénéficede la

présencede

grandsgroupes

Reprisedes

entreprisesartisanales

Préservationdes paysages

naturelspour attirerles citadins

Développement des voiesde communication (routes, TGV,

nouvelles technologies)

Intensificationdes échanges

Est-OuestMaintien

d’une densité médicalesuffisante

SoutienEffets de

la Politique dela villeaux bourgs ruraux

Développementde l’emploi

dans les servicesà la personne

Enjeux et interactions favorables

Page 10: Ecoscopie de la Meuse

Peuplement et activités dans les vallées

Le département de la Meuse est caractérisé par un relief de côtes où l’agriculture domine lepaysage au côté de la forêt qui occupe un tiers de son territoire. Traversé par le fleuve Meuseduquel il tire son nom, son sous-sol varié a de tout temps fait l’objet d’une exploitation del’argile, des métaux et de la pierre. Deux axes routiers majeurs Est-Ouest assurent lescommunications avec les départements voisins. L’arrivée du TGV-Est en 2007 renforcera sonpotentiel d’ouverture.

Le département de la Meuse,formé en 1790 de l’union duBarrois mouvant (autour de

Bar-le-Duc), du Barrois non mouvant(avec pour capitale Pont-à-Mousson),d’une partie de la Lorraine et desTrois-Evêchés (Verdun et une partie decelui de Toul), du Clermontois et d’unpetit morceau de la Champagne,compte 3 arrondissements, 31cantons et 500 communes. Ilcouvre une superficie de 6 211 km²et présente une dominante agricoleet forestière.

Argonne, Côte des Barset Côtes de MeuseÉtagé entre 115 mètres d’altitude àRemennecourt et 451 mètres àVaudeville-le-Haut, le département,situé sur la bordure orientale duBassin parisien, présente une topo-graphie rythmée par un relief de cô-tes qui alternent avec des plateauxet des plaines.

Trois côtes boisées, au front tournévers l’Est, compartimentent l’espacedépartemental avec la complicité d’unréseau hydrographique souvent calésur les axes des reliefs.

À l’Ouest du département, le massifde l’Argonne découpé par l’Aisne etpar l’Aire sépare la Lorraine de laChampagne. Sa barrière rectiligneest brutalement interrompue vers leSud à Seuil-d’Argonne, où une plainebasse, à l’extrémité orientale de laChampagne humide, s’y substitue etse prolonge vers Revigny-sur-Ornain.

De Gondrecourt-le-Château à Mont-faucon-d’Argonne, les plateaux duBarrois couvrent le Centre et une

large partie du Sud meusien. Cettegrande table ondulée, entaillée parla Saulx, l’Ornain et l’Aire, est limitéeà l’Est par le talus sinueux de la Côtedes Bars.

De Vaucouleurs à Dun-sur-Meuses’étire, toujours en oblique, unepuissante bande de relief entailléepar le cours de la Meuse.

Particulièrement massifs et biensoulignés de Saint-Mihiel à Dun-sur-Meuse, où ils portent le nom deHauts de Meuse, ces plateaux boi-sés sont ourlés à l’Est par l’arc desCôtes de Meuse. Son front où se dé-tachent des buttes et des éperons(Montsec, Éparges, Morimont, CôteSaint-Germain) s’étire sur plus de100 kilomètres.

Adossés à ce contrefort naturel, lesvillages dits «sous les côtes» bénéfi-cient d’un bon ensoleillement. Lesterres y sont propices à l’arboricul-ture et à la culture de la vigne. Quantau sol, composé de marne calcaire, ilest depuis fort longtemps sourced’extraction de pierre (de la pierreblanche d’Euville au Sud, à la pierre jaunede Marville au Nord) et de fabricationde chaux (à Dugny-sur-Meuse).

À l’Est, les grandes cultures cô-toient des étangs piscicoles et desprairies humides vers Damvillers etdans le secteur de la «PetiteWoëvre».

Enfin, la Meuse conserve sur17 000 hectares aux environs deVerdun, dans le périmètre deschamps de bataille de la premièreguerre mondiale («zone rouge»), l’em-preinte de paysages dévastés parles bombardements et les explo-

sions de mines, devenus aujourd’huides lieux de la mémoire collective etde recueillement.

Une hydrographiequi alimente troisbassins versants

Le département de la Meuse est es-sentiellement traversé par le fleuvequi lui a donné son nom mais il dis-pose également d’un riche réseauhydrographique qui alimente cemême fleuve.

De par sa situation géographique, laMeuse est placée sur trois bassinsversants d’importance très inégale,disposés en bandes obliques.

À l’Ouest, le bassin versant de laSeine couvre 2 540 km², soit 41%du département. L’Aire parcourtune ligne droite de plus de 100 kilo-mètres dans les plateaux du Barroiset au pied de l’Argonne. À l’extrêmeSud-Ouest du département coulentl’Ornain et la Saulx, affluents de laMarne. Sur leurs rives se sont déve-loppés les noyaux urbains et indus-triels de Gondrecourt-le-Château,Ligny-en-Barrois, Bar-le-Duc et Revi-gny-sur-Ornain d’une part, Montiers-sur-Saulx d’autre part.

À l’Est, le bassin du Rhin mord sur laplaine de la Woëvre. Prenant leursource au pied des Côtes deMeuse, l’Orne, le Longeau et le Ruptde Mad y drainent un espace de860 km² (soit 14% du département)piqué de nombreux étangs.

Enfin, avec 150 kilomètres d’untracé en écharpe développé duSud-Est vers le Nord-Ouest, le bas-

Écoscopie de la Meuse 4

Territoire

Page 11: Ecoscopie de la Meuse

sin du fleuve Meuse couvre 45%du département. Il bénéficie depeu d’affluents, sauf au Nord où ils’élargit par le trio de la Chiers, duLoison et de l’Othain. Autrefois ren-forcée par les eaux de la Moselle,la Meuse a façonné dans les Hautsde Meuse une vallée encaissée,égrenant de grands méandres.Son fond plat, parcouru par lecours sinueux du fleuve, est enca-dré par les replats des anciennesterrasses alluviales.

La vallée dégage en outre des espa-ces où se sont fixées les villes (Vau-couleurs, Commercy, Saint-Mihiel,Verdun, Dun-sur-Meuse, Stenay), éta-pes d’un sillon fluvial qui fut long-temps un important couloir decommerce. La Vallée de la Meusecompte aujourd’hui plus de 70 000habitants pour une superficie deplus de 1 500 km², soit 36% de lapopulation du département sur 24%du territoire.

Axes routiers Est-OuestDeux axes routiers majeurs traver-sent la Meuse : l’autoroute A4, auNord, qui met Paris à 2h30 de Ver-dun et Metz à 1 heure ; la nationale4 à 2x2 voies, au Sud, qui irrigueCommercy et Ligny-en-Barrois et as-sure les liaisons avec Saint-Dizier,Vitry-le-François et Paris d’un côté,Commercy, Toul, Nancy etStrasbourg de l’autre.

Mais ces axes routiers qui assu-rent surtout des communicationsrapides avec les départements voi-sins, restent orientés Est-Ouest etprofitent peu aux liaisons internesau département. Dans le sensNord-Sud, la Meuse pâtit encoreen effet de l’absence d’axe(s) per-formant(s), que ce soit la D964(Vaucouleurs - Stenay, le long de laMeuse via Commercy et Verdun) ou laN35 (Bar-le-Duc - Verdun).

Toutefois, l’ouverture prévue en2007 de la ligne TGV-Est et la réali-sation d’une gare à Issoncourt, àmi-chemin entre Bar-le-Duc et Ver-dun, s’accompagne égalementd’un projet de réaménagement decet axe routier.

Enfin, la Meuse est propice au fretet au tourisme fluvial grâce à la pré-sence du canal de la Marne-au- Rhinet du canal de l’Est qui les relient auxgrands ports de l’Europe du Nord.

Arrivée du TGVL’arrivée du TGV en Meuse en2007 constitue un élément struc-turant d’importance pour le dépar-tement.

Il met Bar-le-Duc à 1h45 de la ca-pitale. La gare Meuse à Isson-court assure quant à elle unefonction de gare de liaison avec la

gare de l’Est à Paris (2 allers-re-tour par jour en 1h05) et plus tardcelle de Strasbourg (1 aller-retourpar jour en 1h30). Elle a égalementune fonction d’interconnexionavec le TGV Sud-Ouest (1 aller-re-tour par jour pour Bordeaux en5h05) avec lequel il est possiblede s’arrêter à Marne-la-Vallée,accessible en 1h et à la gare TGVde Massy.

Afin de créer une zone d’activitépour dynamiser le secteur, lesélus meusiens ont préempté alen-tour une zone de 100 hectares.

Écoscopie de la Meuse 5

Sources : IGN - Insee

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Gare TGV

Un relief de côtesRelief et principales infrastructures

Altitude au centroïdede la commune

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IGN

-Ins

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6

Zone rouge

Page 12: Ecoscopie de la Meuse

Communautés de communes et Pays, espaces de projet

La quasi-totalité du territoire et de la population de la Meuse vit désormais sous le régime del’intercommunalité. Face à l’extrême émiettement des communes meusiennes, les communautésde communes et les Pays, avec une taille critique et des moyens regroupés, constituent unealternative pour mener à bien des projets de développement.

La volonté des pouvoirs pu-blics de rassembler desmoyens dispersés et de

structurer les initiatives locales estapparue dès 1890 au travers de laloi de coopération syndicale quidonne naissance aux SIVU et SIVOM.Le mouvement s’est accéléré de-puis 1992 avec le passage d’une in-tercommunalité de gestion deservices à une intercommunalitéd’intégration via la constitution decommunautés de communes. Ils’est poursuivi en 1995 avec la loid’orientation pour l’aménagementet le développement du territoire quia introduit la notion de «Pays» et quiporte en elle la notion de projet.

28 communautésde communes et 4 PaysAu 1er janvier 2006, 485 communessur les 500 que compte la Meuse

sont regroupées au sein de 28 com-munautés de communes, intégréeselles-même dans quatre Pays : PaysBarrois, Pays Cœur de Lorraine,Pays Haut Val de Meuse (qui inclut éga-lement la communauté de communes duMad à l’Yron en Meurthe-et-Moselle) etPays de Verdun. Un cinquième Pays,encore en projet, celui de Briey enMeurthe-et-Moselle, vient compléterles structures intercommunalesmeusiennes en intégrant la com-mune de Bouligny.

Pour l’ensemble du département,97% du territoire et 99% de la popu-lation sont aujourd’hui placés sous lerégime de l’intercommunalité. Seules15 communes restent à l’écart dumouvement. Ce taux de couverturefait de la Meuse le département lor-rain où l’intercommunalité est la plusdéveloppée. Le degré d’intégrationfiscale qui mesure réellement le ni-

veau de mise en commun des res-sources fiscales des communes viales communautés de communes est,en 2004, de 42% en moyenne pourl’ensemble des communes deMeuse, supérieur à celui observé enLorraine (38%) ou dans la France deprovince (37%).

Effet de levier

En Meuse, l’absence de pôles ur-bains d’importance et la très petitetaille des communes (63% ontmoins de 200 habitants, 87% moinsde 500 en 1999) incitent à uneréorganisation du maillage territo-rial. Elle a débuté plus tôt qu’ail-leurs avec, dès les années 1970,la fusion d’environ 80 communes(fusion simple ou fusion-association),initiée par la loi Marcellin de 1971,dont plus de cinquante sont tou-jours actives en 2006.

Écoscopie de la Meuse 6

Intercommunalité

Les finances des collectivités locales meusiennesAlors que le nombre d’élus municipaux est de 1 pour 35 Meusiens contre 1 pour 126 Français, les collectivités localesmeusiennes perçoivent globalement moins de taxes, sont moins coûteuses en fonctionnement, ont des recettes directesplus importantes et investissent davantage.Les collectivités communales de Meuse (communes et EPCI) perçoivent globalement moins de produits (1 811 euros parhabitant) que les françaises* (2 057) mais plus que les lorraines (1 741).Les produits de fonctionnement sont nettement moins élevés (935 euros par habitant) qu’en Lorraine (1 101) et qu’enFrance* (1 312). Les ressources d’investissement sont quant à elles légèrement plus fortes (876 euros par habitantcontre 640 et 745). Celles-ci sont en effet enrichies par des recettes «autres» (forêts) plus fortes en Meuse (457 eurospar habitant contre 201 en Lorraine et 236 dans la France de province).Une part de ces recettes provient des 4 taxes (taxe d’habitation, taxe sur le foncier bâti, taxe sur le foncier non bâti ettaxe professionnelle). Là aussi, la collecte est inférieure en Meuse (640 euros par habitant) qu’en Lorraine (747 eu-ros) et qu’en France* (890 euros). Ceci reste vrai pour chacun des bénéficiaires (commune, intercommunalité, dé-partement, région), ainsi que pour chacune des taxes à l’exception du foncier non bâti.En ce qui concerne les emplois de ces ressources, il apparaît que les charges de fonctionnement des collectivités commu-nales sont largement moins élevées en Meuse (746 euros par habitant) qu’en Lorraine (929) et qu‘en France* (1 116),alors que les dépenses d’investissement sont quant à elles plus élevées (868 euros contre 627 et 750). A noter toutefoisque ce sont les communes, davantage que les EPCI, qui organisent ces surcroîts d’investissements (625 euros par habi-tant contre 476 et 509).En observant de près la taxe professionnelle qui concerne les acteurs économiques, on s’aperçoit que si le montant perçuen Meuse reste globalement inférieur (248 euros par habitant) à celui relevé en Lorraine (374) et en France* (398), cesont les communes qui en perçoivent la plus grande part (24,8%) alors que dans la France de province elle est de 12,5%et en Lorraine de 21,5%. La part des syndicats intercommunaux est quant à elle de 25,5% en Meuse, 36,8% en Lorraineet 47,9% dans la France de province. Il y a là un réel potentiel de mutualisation de moyens qui reste à mettre en œuvre.

* France de province

Page 13: Ecoscopie de la Meuse

Aujourd’hui, la rationalisation spa-tiale du territoire via les communau-tés de communes et les Paysapparaît comme un palliatif possibleà l’extrême petitesse des commu-nes meusiennes. D’une taille ren-forcée et pouvant disposer d’unesurface financière pertinente, cesstructures intercommunales peu-vent avoir l’effet de levier quimanque aux communes émiettées,notamment en terme de création etd’entretien d’équipements collectifsou de développement économique,social et culturel, en résumé d’amé-nagement du territoire.

Écoscopie de la Meuse 7

La communauté de communes (CC)est un établissement public de coopération intercommunal (EPCI) regroupant plusieurs communes d’un seul tenant et sansenclave. Elle dispose de deux compétences obligatoires en lieu et place des communes membres :

l’aménagement de l’espace ;les actions de développement économique intéressant l’ensemble de la communauté.

S’y ajoutent la gestion et l’entretien des zones d’activité industrielle, commerciale, artisanale, touristique, portuaire ou aé-roportuaire d’intérêt général pour celles ayant opté pour le régime fiscal de la taxe professionnelle unique.La CC dispose également d’une compétence facultative à choisir parmi les quatre suivantes :• la protection et la mise en valeur de l’environnement ;• la politique du logement et du cadre de vie ;• la création, l’aménagement et l’entretien de la voirie ;• la construction, le fonctionnement et l’entretien d’équipements sportifs et culturels, d’enseignement préélémentaire et

élémentaire.Le Pays n’est ni un échelon administratif, ni une collectivité locale, mais un espace de projet, un territoire qui présente unecohésion géographique, culturelle, économique et sociale. Il s’appuie sur des communes ou des regroupements de com-munes auxquels il fédère des organismes socio-professionnels, des entreprises, des associations, des citoyens, autourd’un projet commun de développement. Celui-ci est exprimé dans une Charte contractualisée avec l’État et la Région. Elledéfinit, à horizon de dix ans, les orientations du développement du territoire, son organisation spatiale et les moyens desa mise en œuvre, sous l’égide du conseil de développement.Le degré d’intégration fiscale est la part des produits votés par toutes les structures intercommunales dans l’ensembledes produits votés (par les communes et les structures intercommunales).

BELGIQUELUXEMBOURG

Pays

Ouest vosgien

Pays Terresde Lorraine

Pays

Barrois

Pays

de Verdun Bouligny

Souilly

CentreOrnain

Valdes

couleurs

Canton deVoid

Val d'Ornois

Verdun

Montfaucon-Varennes

Val de Meuseet Vallée

de la Dieue

Charny

HauteSaulx

Pays deRevigny

-sur-Ornain

Bar-le-Duc

Saulx etPerthois

Pays deMontmédy

Pays deStenay

Entre Aireet Meuse

Triaucourt-Vaubécourt Samiellois

Pays deCommercy

Pays deVigneulles-les-Hattonchâtel

CentreArgonne

Petite-Woëvre

Val DunoisBassin

de Landres (54)

Région deFresnes-

en-Woëvre

Paysd'Etain

Pays deSpincourt

Régionde

Damvillers

Madà l’Yron

Pays Nord Haut-Marnais

Pays Argonne

Champenoise

Pays Vitryat

Pays du Val de Lorraine

Pays des TroisCantons

Pays Argonne

Ardennaise

Pays du Haut Val de Meuse

PaysCoeur

de Lorraine

Structures de coopération intercommunale au 01/01/2006

Limite de communautés de communesLimite de PaysLimite d'arrondissementsLimite de départements

97% du territoire et 99% de la population en intercommunalité

Sources : Insee, DGCL

IGN

- Ins

ee2006

Chiffres clésAu 01/01/2006

Pays Barrois :118 communes, 1 688 km²,67 296 habitants.

Pays Coeur de Lorraine :97 communes, 1 162 km²,21 287 habitants.

Pays Haut Val de Meuse(yc Meurthe-et-Moselle) :58 communes, 718 km²,24 435 habitants.

Pays de Verdun :222 communes, 2 563 km²,76 716 habitants.

Sources : DGCL, Insee (population sansdoubles comptes en 1999)

Page 14: Ecoscopie de la Meuse

La baisse tendancielle de la population est stoppée

Après des années de baisse, la population meusienne s’est stabilisée. Mais à une façade Estplacée désormais sous les influences de Toul-Nancy, Metz-Thionville, et depuis peu duLuxembourg, s’oppose une frange Ouest en dépression démographique et qui ne peut compter surdes effets d’entraînement de ses voisins champardennais eux-mêmes en difficulté. Les conditionsd’amarrage à la zone de croissance métropolitaine constituent dès lors un enjeu majeur pourl’avenir du département.

En 2004, la population de laMeuse est estimée à192 700 habitants et la

tendance historique à la baisse dela population meusienne eststoppée. Les dernières années onten effet été enfin plus favorables àla Meuse qui a conservé son ni-veau de population de 1999, alorsmême que dans certains départe-ments voisins (Ardennes, Marne etsurtout Haute-Marne), la situation sedégradait.

Toutefois, les modèles de peuple-ment et de développement organi-sés historiquement le long desvallées de la Meuse, de l’Ornain etde la Saulx évoluent. Les agglomé-rations de Bar-le-Duc et Verdunstructurent toujours le territoire,mais c’est surtout leur pouvoird’attraction commercial et de ser-vices qui s’est renforcé, plus queleur poids démographique.

Croissance démographiquesur la façade EstL’arrêt du déclin démographiqueobservé récemment n’est toute-

fois pas homogène sur l’ensembledu territoire. Dans le prolonge-ment des tendances observéeslors de la décennie 1990, il pro-vient en effet en très grande majo-rité de secteurs situés sur lafaçade Est du département.

Dans le Sud-Est, les cantons deVoid-Vacon et Vaucouleurs tirentparti de leur position géographiquequi les place d’une part sous l’in-fluence des aires urbaines de Toulet Nancy, où près d’un actif occupésur quatre se rend désormaischaque jour pour travailler ; etd’autre part à proximité de laconnexion RN4 - autoroute A31.

À côté, le canton de Commercy bé-néficie en sus de la présence del’armée. Les 1 000 militaires pro-fessionnels du 8ème RA, dont uncertain nombre sont installés avecleur famille, participent en effet lar-gement à la vie économique locale.Signes de repeuplement et de ra-jeunissement, le solde migratoireet le solde naturel du canton sontpositifs et le nombre de naissan-ces est en hausse.

Dans le Centre-Est, les cantons deFresnes-en-Woëvre et Vigneul-les-lès-Hattonchâtel tendent au-jourd’hui à se rapprocher du vastemarché du travail ancré sur Metzpour lequel ils affirment leur voca-tion résidentielle.

Enfin dans le Nord-Est, les cantonsd’Étain, de Spincourt et Montmédytirent la croissance. Le premierbénéficie du dynamisme du sillonmosellan tout proche auquel ilajoute les effets moteurs induitspar la présence de l’armée. Le se-cond profite de la croissance expo-nentielle d’un nouvel acteur apparudepuis quelques années, notam-ment depuis l’an 2000, sur le mar-ché du travail Nord-meusien : leLuxembourg où en 2004, près de1 200 travailleurs frontaliers meu-siens, principalement de ce can-ton, se rendent quotidiennement,attirés par l’emploi mais aussi pardes conditions salariales intéres-santes. Le troisième enfin, doit sabonne tenue, entre autres, aux ac-

Écoscopie de la Meuse 8

Démographie

95

96

97

98

99

100

101

102 base 100 en 1982

Évolution de la population 1982-1999, estimations pour 2004

1980 1985 1990 1995 2000 2004

Lorraine

Champagne-Ardenne

Meuse

Population en hausse depuis 1999

Sources : Insee, recensements de la population 1982 à 1999 - Enquêtes annuelles 2004 et 2005Source : Insee, recensement de la population 1999 -estimations de population 2004 (révision janv. 2006)

©IG

N- I

nsee

2006

Croissance soutenuedans la partie Sud de la FranceÉvolution de la population 1999 à 2004

Taux d'évolution(%)

Meuse : 0,1%Lorraine : 0,8%France métro. : 3,2%

6

de 4 à 6

de 2 à 4

de 0 à 2

évolution négative

ou plus

Page 15: Ecoscopie de la Meuse

tivités tournant autour du site car-céral de Montmédy et à saproximité avec la Belgique où 950de ses actifs (dont 400 sont Belges)vont travailler chaque jour.

Est-Ouest : vers deuxdestins séparés ?

Mais dans le même temps, unegrande majorité du territoire, àl’Ouest d’une diagonale Ver-dun-Commercy, reste à l’écart decette embellie.

Le Pays Barrois illustre bien cettesituation. Il résiste encore de parle statut de chef-lieu de départe-ment de Bar-le-Duc, qui lui assureun certain nombre d’emplois pu-blics et par la présence de groupesindustriels renommés et perfor-mants. Mais il n’en demeure pasmoins un territoire excentré enmarge des zones de croissance oùle taux d’activité féminin élevé et letaux de chômage faible, masquentun équilibrage du marché du travailqui se réalise moins par la créationd’emplois que par des départs im-portants de jeunes.

Des risques existent donc de rup-ture territoriale Est-Ouest entreune Meuse tournée vers l’Est et leNord, qui bénéficie du développe-ment métropolitain et du potentielde croissance des régions euro-péennes proches, et une Meusepeu dense, dotée d’un tissu urbainfragilisé, loin des grands pôlesd’emploi et adossée à des territoi-res eux-mêmes insuffisamment at-tractifs et en déclin. La situationactuelle semble donc plutôt menerles deux parties du départementvers des destins séparés.

S’amarrer au dynamismemétropolitainEn Meuse, peut-être plus qu’ail-leurs, la croissance démogra-phique observée suit celle de lalocalisation et du développementdes activités et de l’emploi,conjuguée avec les changementsdans les conditions d’ajustementdes marchés locaux du travail.

Le développement des navettesquotidiennes domicile-travail à desti-nation de Toul-Nancy, Metz-Thion-

ville, voire du Luxembourg, en est l’il-lustration. Elles constituent un freinà l’exode et un moyen de favoriserl’installation de jeunes couples avecenfant(s) capables de lutter contrela baisse de la population tout enparticipant à son rajeunissement.

La question se pose donc, pour l’a-venir du département, des condi-tions d’un amarrage à ces zonescapables de lui diffuser leur crois-sance et de l’entraîner par effetsde rebond.

Écoscopie de la Meuse 9

La dynamique métropolitaine se répand dans les communessituées à l'Est du département

Évolution annuelle de la population entre 1999 et 2004-2005, dans les communesde moins de 10 000 habitants enquêtées en 2004 et 2005

Sources : Insee, recensement de la population 1999, enquêtes annuelles de recensement 2004 et 2005

36 habitants

Hausse

Baisse

55 habitants

Évolution annuelle moyennede la population des ménages

IGN

-In

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20

06

Spincourt

Arrancy-sur-Crusnes

Bras-sur-Meuse

Rouvres-en-Woëvre

Saint-Laurent-sur-Othain

Verneuil-Petit

Charny-sur-Meuse

Haudainville

Euville

Tronville-en-Barrois

Ancerville

Clermont-en-Argonne

Nouvelle méthodede recensement

Depuis 2004, un recensementannuel remplace le comptagetraditionnel effectué tous les huità neuf ans. Le recensement alieu désormais chaque année, enjanvier et février. Tous les habi-tants ne sont pas recensés lamême année, mais l’ensemble duterritoire français est pris encompte au bout d’un cycle decinq ans. Le premier cycle s’a-chèvera fin 2008, avec la publi-cation officielle des populationslégales de toutes les communesfrançaises.

Autre innovation : la méthode dif-fère selon la taille des commu-nes. Les communes de moins de10 000 habitants sont recen-sées exhaustivement une foistous les cinq ans, par roulement.Au bout de cinq ans, l’ensemblede la population de ces «petites»communes aura donc été recen-sé. Dans les communes de10 000 habitants et plus, le re-censement se fait désormais an-nuellement et par sondage.Chaque année a lieu une enquêtede recensement portant sur 8%des logements. Au bout de cinqans, environ 40% des ménagesde ces «grandes» communes au-ront donc reçu la visite d’unagent recenseur.

Page 16: Ecoscopie de la Meuse

Fécondité élevée et déficit migratoire en réduction

Un solde naturel toujours positif alimenté par une fécondité élevée des Meusiennes et une forteréduction du déficit migratoire contribuent à l’augmentation récente de la population. Les frangesOuest du département comptent néanmoins peu de très jeunes enfants. L’espérance de vie, en Meusecomme en Lorraine, reste inférieure à celle observée en France, particulièrement pour les hommes.

Entre 1999 et 2005, la popu-lation meusienne a crû aurythme moyen d’une centaine

d’individus par an. Cette croissancelégère reste très majoritairement ali-mentée par le solde naturel (diffé-rence entre les naissances et les décès).

Fécondité plus fortedes MeusiennesAprès avoir atteint, en Meuse commeailleurs en Lorraine ou en France, unniveau record en 2000, le nombre denaissances observées chaque annéedans le département se stabilise au-jourd’hui entre 2 200 et 2 300.

Avec un indicateur conjoncturel de fé-condité proche de 2, les Meusiennesaffichent toujours la fécondité la plusforte parmi les Lorraines et une desplus élevées de l’Est de la France. Ledépartement se classe au 33ème rangnational.

Ainsi, si leur taux de fécondité se main-tenait, les Meusiennes seraient, parmiles Lorraines, celles qui auraient leplus d’enfants au cours de leur vie(1,97 en 2003*) devant les Vosgiennes(1,91) ; les Mosellanes n’en auraientque 1,72 et les Meurthe-et-Mosella-nes seulement 1,64, loin du nombre

nécessaire au renouvellement desgénérations (2,10).

Espérance de vie plusfaible pour les hommesLe nombre de décès constatés enMeuse avoisine les 2 000 par an,ce qui permet de dégager un excé-dent naturel annuel d’environ 300personnes.

L’espérance de vie à la naissancedes Meusiens et des Meusiennes,comme de l’ensemble des Lorrainset Lorraines, reste inférieure à celledes Français et des Françaises demétropole. Elle se situe à 74,7 anspour les hommes et à 82,4 anspour les femmes (en 2003*). Si ellea progressé de respectivement 2,7années et 1,2 année entre 1993 et2003, et si dans le même temps l’é-cart hommes-femmes s’est réduit,passant de 9,2 années à 7,7 an-nées, l’espérance de vie à la nais-sance des Meusiens demeuretoujours inférieure de 1,2 année àcelle des Français et de 0,2 année àcelle des Lorrains. Quant aux Meu-siennes, elles vivent 0,5 année demoins que les Françaises, mais 0,6année de plus que les Lorraines.

Déficit migratoire divisépar trois en dix ansLe solde migratoire (écart entre lesdéparts et les arrivées) est lui aussi ré-vélateur de l’actuel rebond démo-graphique meusien. Même s’il resteencore négatif, de l’ordre de 200 in-dividus par an depuis 1999, il n’en apas moins été divisé par deux parrapport à la décennie 1990 et parcinq par rapport à la décennie1980, suivant en cela la tendanceobservée au niveau régional.

Cette situation est très nette dansl’arrondissement de Commercy, oùles dernières estimations laissentmême entrevoir un solde migratoirepositif sur les années récentes. Auregard de la bonne tenue des nais-sances et de la hausse du nombrede constructions neuves, cette si-tuation semble traduire l’installationpérenne de jeunes couples avec en-fants, attirés par un coût moindredu foncier et des logements, tout enconservant une certaine proximitéet un accès rapide aux marchés dutravail de Toul et Nancy.

Écoscopie de la Meuse 10

Démographie

Naissances et décès domiciliés, base 100 en 1995

Près de 2 200 naissances et 1 900 décès chaque année

Source : Insee, état civil(*) données provisoires

1 900

2 000

2 100

2 200

2 300

2 400

2 500

1995 1997 1999

Naissances

Excédentnaturel

Décès

2001 2003 2005 (*)

Part des0-4 ans

dans la population(%)

7 et plus6 à 7

5 à 6

moins de 5

Plus de jeunes enfantsdans le Nord de la France

Meuse : 5,9%Lorraine : 5,9%France métro. : 6,1%

Sources : Insee, état-civil -estimations de population 2004

©IG

N- I

nsee

20

06

Population des 0-4 ans en 2004

* dernière année disponible

Page 17: Ecoscopie de la Meuse

L’extrême Nord peupourvu en jeunes enfants

Si l’on se base sur le nombre denaissances domiciliées en Meuseentre 2001 et 2005 et sans tenircompte des éventuels arrivées, dé-parts ou décès, le départementcompte début 2006, 11 300 en-fants de moins de 5 ans contre14 800 il y a vingt ans.

Cette baisse de plus de 20% des0-4 ans est aussi forte en Meusequ’en Lorraine mais cinq fois plusforte que dans la France de provinceau cours de la même période. La fé-condité plus élevée des Meusiennesn’a pas permis de compenser com-plètement la baisse du nombre demères potentielles.L’Ouest du département compteproportionnellement moins de jeu-

nes enfants, particulièrement dansson quart Nord-Ouest, de l’Argonneà Stenay. À terme, des difficultéspourraient apparaître quant aumaintien des structures d’accueilpour la prime enfance et des clas-ses en primaire et secondaire. À l’in-verse, les secteurs de Verdun, Étainet Spincourt, mais aussi Commercyet ses environs, comme leur voisintoulois, restent des zones où les jeu-nes enfants sont relativement nom-breux.

Écoscopie de la Meuse 11

Meurthe-et-Moselle 72,6 81,2 74,7 82,3

Meuse 72,0 81,2 74,7 82,4

Moselle 72,4 80,0 75,1 81,1

Vosges 72,3 80,4 74,5 82,1

Lorraine 72,4 80,6 74,9 81,8

France métropolitaine 73,4 81,5 75,9 82,9

Source : Insee, état-civil

-1 200

-1 000

-800

-600

-400

-200

0

200

400

600

800

1982-1990 1990-1999 1999-2004 (*)

Évolution annuelle (en nombre d'habitants)

(*) estimations

due au solde naturel

due au solde migratoire

Évolution de la population 1982-1999, estimations pour 2004

Un déficit migratoire réduit des deux tiers en dix ans

Sources : Insee, recensements de la population, enquêtes annuelles de recensement, état-civil

6,5 ou plus

de 6,0 à 6,5

de 5,5 à 6,0

de 5,0 à 5,5

moins de 5,0

Part des 0-4 ansdans la population

(%)

Meuse : 5,9%Lorraine : 5,9%

IGN

-Ins

ee2006

Population des 0-4 ans en 2005

Très peu de jeunes enfants dans le Nord-Ouest

Source : Insee, recensement de la population, état-civil

DéfinitionsIndice conjoncturel de fécondité :Nombre d’enfant(s) qu’aurait unefemme tout au long de sa vie, si lestaux de fécondité observés àchaque âge l’année considérée de-meuraient inchangés.

Taux de fécondité :Le taux de fécondité est le rapportdu nombre de naissances vivantesde l’année à la population fémininemoyenne de l’année.

Espérance de vie à la naissance :Durée de vie moyenne, ou âgemoyen au décès, d’une générationfictive qui aurait, tout au long de sonexistence, les conditions de mortali-té par âge de l’année considérée.

Page 18: Ecoscopie de la Meuse

Un nombre élevé et grandissant de personnes âgées

La Meuse compte proportionnellement davantage de jeunes que la France mais passé 18 ans, ilspartent suivre leur formation universitaire hors du département. De ce fait, le profil démographiquemeusien est marqué par une surreprésentation des personnes âgées, caractéristique d’un territoirerural. Une situation plus particulièrement visible en Argonne. Dans un futur proche, levieillissement annoncé de la population nécessitera un renforcement des mesuresd’accompagnement.

Les jeunes de moins de 18ans sont proportionnellementplus nombreux en Meuse que

dans la France de province. Maispassé ce cap, comme dans nombrede territoires ruraux peu dotés enétablissements d’enseignement su-périeur, la démographie meusiennevit le départ de ses jeunes adultesvers leurs lieux d’études.

Surreprésentationdes 60 ans et plusLe profil démographique de la Meuseest marqué par une surreprésenta-tion des personnes âgées. En 2004,22% des habitants ont 60 ans ouplus, contre 21% dans la France deprovince. Dans l’Est, cette situationse retrouve en Haute-Marne,Haute-Saône et dans les Vosges.

Plusieurs secteurs du départementcomptent une proportion de person-nes âgées bien supérieure à lamoyenne. Plutôt situés aux frangesdu département, ils font souvent face

à d’autres dans les Ardennes, laMarne, la Haute-Marne ou les Vos-ges qui présentent le même profil.

Mais il faut distinguer les secteurs géo-graphiques «naturellement» plus âgés,tels Seuil-d’Argonne et Montfaucon-d’Argonne, de ceux qui le sont «artifi-ciellement» de par la présence d’éta-blissements spécialisés dans l’accueilde ces populations, notamment au-delà de 75-80 ans, tels Varennes-en-Argonne et Stenay où la présencede foyers-logements, maisons de re-traite et hospices explique la forte pro-portion de veuves dans la population.Enfin, il existe des secteurs commeVaucouleurs et Dun-sur-Meuse où lesdeux phénomènes se cumulent.

Il se dégage ainsi en Meuse un cli-vage assez marqué opposant dessecteurs excentrés et ruraux«âgés», à des secteurs urbains oupériurbains «jeunes» proches desmarchés du travail dynamiques dela région. Une situation que l’on re-trouve dans nombre de départe-ments ou régions.

13 000 personnes âgéessupplémentaires en 2020Si la proportion des plus de 60 ans abaissé d’un point de 1999 à 2004,ce n’est qu’un effet mécanique dû àl’arrivée à la retraite des classescreuses nées pendant la secondeguerre. Mais dès 2005, et surtout2010, l’arrivée des enfants du«baby boom» va faire enfler les ef-fectifs des plus âgés. Si les tendan-ces démographiques observées lorsde la décennie 1990 se prolongent,la part des moins de 20 ans dansl’ensemble de la population du dé-partement serait en effet réduite de25% en 1999 à 22% en 2020.Dans le même temps, celle des 60ans et plus passerait de 22% à30%, ce qui correspondrait à unenette augmentation des effectifsconsidérés : de 42 400 à 55 600.Parmi eux le nombre de personnesde plus de 75 ans passerait de16 600 à 18 700.

Si l’on compte en Meuse, 1,14jeune de moins de 20 ans pour une

Écoscopie de la Meuse 12

Démographie

02

%

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100âge

déficits des naissancesdus aux guerres

"baby-boom"

départsdes jeunespour lesétudes

Population par âge quinquennal en 2004

Autant de jeunes qu'en France

Source : Insee, estimations de population

France de province

Meuse

4 3 1 0 0 1 2 3 4

Un des départementsles plus âgés du Grand-Est

Population des 60 ans et plus en 2004

Meuse : 22%Lorraine : 21%France de province. : 21%

Source : Insee, recensement de la population

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06

Partdes 60 ans et plusdans la population

(%)

26 et plus

de 24 à 26

de 22 à 24

de 20 à 22

moins de 20

Page 19: Ecoscopie de la Meuse

personne de 60 ans ou plus en2004, ce ratio irait en s’inversantà horizon 2020 et ne serait plusque de 0,72. En Lorraine, il passe-rait de 1,20 à 0,80. Le vieillisse-ment de la population meusienneserait plus accentué qu’au niveaurégional.

Accompagnerle vieillissementSi ce vieillissement général de la popu-lation peut être source d’emplois dansles services à la personne, il constituesurtout un enjeu d’importance dans les

mesures à mettre en œuvre pourl’anticiper et l’accompagner.

Le maintien d’une densité médicaleminimale apparaît comme une néces-sité, tout comme une offre résiden-tielle adaptée. Or le département estplutôt en sous-effectif de médecinsgénéralistes libéraux (167 en 2005,soit 87 pour 100 000 habitants, contre105 en Lorraine). Les secteurs deDun-sur-Meuse et Stenay sont ainsien déficit de praticiens alors mêmequ’ils sont déjà parmi les plus âgés.

Si la mise en place de services d’aideà domicile (aide ménagère, soins infir-

miers, portage de repas) permet auxpersonnes âgées de rester plus long-temps dans leur logement, passé 75ou 80 ans, d’autres formes d’héber-gement s’avèrent souvent nécessai-res. Les hébergements collectifs quesont les foyers-logements, les mai-sons de retraite, voire les services desoins de longue durée dans les hôpi-taux, antérieurement appelés de«long séjour», peuvent accueillir2 700 Meusiens très âgés. Mais làencore, l’offre en Meuse reste dansla moyenne lorraine (seulement 16 pla-ces pour 100 habitants de 75 ans ouplus, contre 19 dans les Vosges).

Écoscopie de la Meuse 13

Projection de populationUne projection n’est pas une prévi-sion, mais une simulation, réaliséeà l’aide d’un modèle mathéma-tique, à partir d’hypothèses sur l’é-volution des comportementsdémographiques basées sur desobservations faites entre les recen-sements, et concernant la fécondi-té, la mortalité et le soldemigratoire.Il permet de projeter dans le futurla population d’un territoire. On ob-tient ainsi un nombre d’habitantspar sexe et par âge, année parannée.Les hypothèses retenues ici sontcelles du scénario dit de «déclin dé-mographique contenu». Il s’appuiesur les tendances observées du-rant la période intercensitaire1990-1999, mais inclut unehausse de la fécondité de 0,3 d’ici2050 et une amélioration des quo-tients de migration pour les per-sonnes de 1 à 15 ans et de 25 à40 ans.

Part des 60 ans et plus

(%)dans la population

26 et plusde 23 à 26de 20 à 23de 17 à 20moins de 17

Populationdes 60 ans et plusen 1999

Population âgée dans l'Argonne et jusque Stenay,les hautes vallées de la Saulx et de la Meuse

Source : Insee, recensement de la population

Meuse : 23%Lorraine : 21%

IGN

-Ins

ee2

00

6

(IV)(I) + (II) + (III) /

(IV)

Meurthe-et-Moselle 2 569 5 139 932 8 640 52 270 17

Meuse 432 1 915 375 2 722 16 550 16

Moselle 2 520 6 406 1 181 10 107 67 320 15

Vosges 729 4 963 517 6 209 32 880 19

Lorraine 6 250 18 423 3 005 27 678 169 020 16

(*) Estimations de population 2004

Source : DRASS

Page 20: Ecoscopie de la Meuse

Doublement du rythme des constructions neuves

En 2003, la Meuse compte 80 300 résidences principales et se singularise par un taux depropriétaires supérieur à la moyenne régionale. Depuis 1999, le rythme des constructions neuves aplus que doublé et profite surtout aux cantons de la façade Est du département. Bien qu’en haussecontinue, les prix de l’immobilier restent attractifs.

En 2003, la Meuse compte80 300 résidences principa-les et 5 700 résidences se-

condaires.

Les Meusiens plussouvent propriétaires

Près des trois quarts des résiden-ces principales meusiennes secomposent de maisons individuel-les, soit une proportion largementsupérieure à celle de la Lorraine(56%) et de la France métropoli-taine (54%), mais classique d’unterritoire rural.

Les Meusiens se distinguent enétant plus souvent propriétairesque les Lorrains ou les Français(63%, contre 54% et 55%). Cette va-leur masque toutefois de grandesdisparités selon la nature du loge-ment. Ainsi, 85% des occupantsde maisons individuelles en sontpropriétaires contre seulement10% des occupants de logementsdans un immeuble collectif.

La proportion de logements à carac-tère social avoisine ou dépasse30% à Bar-le-Duc, Commercy, Li-gny-en-Barrois, Tronville-en-Barroiset Verdun. Ces cinq communes re-groupent les deux tiers des 11 000logements concernés. Sur l’en-semble du département, Cette pro-portion est égale à la moyenne de laFrance de province (14%), mais ellereste inférieure à la moyenne lor-raine (16%) du fait d’absence degros centre urbain où ce type de lo-gement est généralement localisé.

Les résidences secondaires, sur-tout situées à proximité du lac dela Madine et dans l’Argonne, sontproportionnellement deux fois plusnombreuses en Meuse qu’en Lor-

raine (6% de l’ensemble des loge-ments, contre moins de 4%), maismoins fréquentes que dans lesVosges (8%).

La constructionde logements s’accélèreDe 1999 à 2005, 5 090 résiden-ces principales neuves ont été com-mencées dans le département, cequi représente près de 7% du parcexistant début 1999. Mais ce tauxde construction reste inférieur à ce-lui relevé en Lorraine (8%) et dans laFrance de province (9%).

Le rythme annuel de constructiondepuis 1999 est deux fois supérieurà celui observé lors de la décennie1990 (730 logements commencés,contre 320). Il explique en partie labonne tenue des entreprises artisa-nales du bâtiment dont les effectifssont passés de 2 000 à 2 600 per-sonnes entre 2000 et 2005.

Ce boom de la construction neuve asurtout profité aux secteurs situéssur la façade Est du département,et particulièrement aux cantons deVoid-Vacon et Vaucouleurs qui tirentparti de leur position géographiqueet affirment leur vocation résiden-tielle pour les actifs travaillant dansles aires urbaines de Toul et Nancy.

Cette croissance immobilière toucheégalement le canton de Commercyqui profite, en sus, de la présenced’un fort contingent de militaires. Surl’ensemble de ces trois cantons,entre 1999 et 2005, on a bâti 130logements neufs chaque année, soit2,5 fois plus qu’au cours de la dé-cennie 1990.

D’autres territoires comme lescantons de Fresnes-en-Woëvre,Vigneulles-les-Hattonchâtel, Étain,

Spincourt et Montmédy profitentaussi de cette embellie mais à uneéchelle moindre. Ici se font sentirle dynamisme du sillon mosellantout proche, mais aussi un desser-rement de sa population qui y est àl’étroit, la présence de l’armée etpour les derniers l’attrait du travailfrontalier au Luxembourg.

Des prix qui restentinférieursMalgré des prix toujours en aug-mentation, la Meuse reste le dé-partement lorrain le moinsonéreux pour l’acquisition d’un bienimmobilier.

En 2004, le prix moyen du terrain àbâtir oscille ainsi entre 11 euros lem2 dans l’arrondissement de Com-mercy, et 13 euros le m2 dans ceuxde Bar-le-Duc et Verdun. Un prix quireste deux fois moins élevé que celuiobservé en Lorraine, trois foismoins que celui enregistré dans lesarrondissements voisins de Toul etBriey, et quatre à cinq fois moinsque ceux pratiqués dans les arron-dissements de Nancy, Metz-cam-pagne et Thionville-Ouest.

Écoscopie de la Meuse 14

Logement

12,0 et plus

de 10,5 à 12,0

de 9,0 à 10,5

de 6,5 à 9,0

moins de 6,5

Construction neuve soutenuedans le Sud et l'Ouest

Logements neufs commencés à titrede résidence principale de 1999 à 2005

Meuse : 6,7%Lorraine : 8,2%France métro. : 8,9%

Source : Direction Régionale de l'Équipement

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06

Taux deconstruction

(%)

Page 21: Ecoscopie de la Meuse

Quant au prix de la pierre, si entre2004 et 2005 les transactions re-levées par la Chambre des notairesenregistrent des indices de prix enhausse de 8% pour les apparte-ments anciens et de 17% pour lesmaisons, il reste en deçà de celuipratiqué ailleurs en Lorraine. Ver-dun et Bar-le-Duc tirent bien les prix

vers le haut mais le prix moyen pourun appartement ancien s’y négocieencore en 2005 à respectivement1 010 euros le m² et 1 110 eurosle m², contre 1 520 euros le m² àNancy et 1 550 euros le m² à Metz.

Dans ce contexte, quel effet pourraavoir l’arrivée en 2007 du TGV à

Issoncourt et Bar-le-Duc ? Pourl’heure on ne peut parler que de fré-missement. Il n’y a pas eu de ruéevers les terrains et maisons dans unpérimètre de 25 km autour de lagare d’Issoncourt. Les notairesconstatent que 28% des maisonsou immeubles sont achetés par despersonnes extérieures au départe-ment. Signe que la Meuse attire denouveaux habitants, investisseursdésirant s’implanter là ou simplesspéculateurs ? Au départ d’Isson-court, il ne faudra que 1h05 pourrejoindre Paris avec deux TGV parjour dans les deux sens.

Écoscopie de la Meuse 15

Taux de construction (%)

Meuse : 6,7%Lorraine : 8,2%

9 ou plus

de 7 à 9

de 5 à 7

de 3 à 5

moins de 3

Logements neufs commencés à titre de résidence principale de 1999 à 2005

Boom immobilier sur la façade Est

Source : Direction Régionale de l'Équipement

IGN

- Ins

ee2

00

6

Arrondissement Bar-le-Duc 27 100 1 707 244 6,6 2,2

Arrondissement Commercy 18 200 1 363 195 8,0 2,6

Arrondissement Verdun 35 000 2 020 289 6,1 2,1

Meuse 80 300 5 090 727 6,7 2,3

Meurthe-et-Moselle 305 000 19 791 2 827 6,8 1,4

Moselle 412 100 37 174 5 311 9,5 1,6

Vosges 162 800 12 833 1 833 8,4 1,7

Lorraine 960 200 74 888 10 698 8,2 1,6

(1) Logements neufs commencés* de 1999 à 2005, rapportés au nombre de résidences principales en 1999

(2) Logements neufs commencés* de 1999 à 2005, rapportés au nombre de logements neufs commencés* de 1990 à 1998

* à titre de résidence principale

Source : Direction Régionale de l’Équipement

Le logement locatif socialAu 1er janvier 2004, on compte11 258 logements locatifs sociauxen Meuse. L’OPAC de la Meuse engère 67%, la SA HLM Verdun-Thier-ville-Belleville 29% et des sociétésd’économie mixte 2%. Près de 130logements sont détruits par an pourun volume de construction neuve lé-gèrement supérieur, représentantun montant de travaux de plus de6,5 millions d’euros.Deux dossiers contenant des vo-lets de démolition, reconstructionet réhabilitation ont été déposésauprès de l’Agence Nationale duRenouvellement Urbain.Ils concernent 1 300 logementsde la Côte Sainte-Catherine àBar-le-Duc et 1 632 logementsdes quartiers des Planchettes, dela Cité Verte et d’Anthouard à Ver-dun.

Page 22: Ecoscopie de la Meuse

Revenus plus faibles et pauvreté supérieure à la Lorraine

En 2003, la moitié de la population meusienne vit dans un ménage qui déclare un revenu par unitéde consommation supérieur à 14 000 euros. Le revenu des ménages meusiens reste inférieur à celuides ménages lorrains ou de la France de province. Sa dispersion est plus faible mais n’exclut pasune répartition spatiale contrastée. Les agglomérations concentrent à la fois les ménages les plusriches et les ménages les plus pauvres. 20 400 Meusiens de moins de 65 ans vivent sous le seuil debas revenus en 2004.

En Meuse, 76 300 ménagesont déclaré des revenus auxservices fiscaux au titre de

l’année 2003 mais la part des ména-ges imposés dans le département(53%) reste inférieure à celle de laLorraine ou de la France de province(respectivement 55% et 57%).

14 000 eurosde revenu médianUn Meusien sur deux appartient àun ménage déclarant plus de14 000 euros par an et par unité deconsommation (UC), soit 700 eurosde moins que la moyenne des ména-ges lorrains et 1 000 euros demoins que les ménages de pro-vince. Ce qui place la Meuse au der-nier rang des départementslorrains et au 64ème rang des dépar-tements de province, proche de laHaute-Marne (13 800 euros) et de laHaute-Saône (14 300 euros).

Les revenus proviennent moins sou-vent qu’en Lorraine des traitementset salaires (63%, contre 67%) maisplus fréquemment des pensions, re-traites ou rentes (25%, contre 24%)et des bénéfices des professionsnon salariées (9%, contre 6%). Desobservations qui se retrouvent éga-lement dans les Vosges, laHaute-Marne et la Haute-Saône ettiennent à la structure de la popula-tion de ces départements où l’onrencontre proportionnellement plusde retraités, de chefs d’entreprises,d’indépendants et d’agriculteurs.

L’évolution du revenu selon l’âge, suitla tendance nationale avec un revenumaximum pour les 50-59 ans. Latranche des 30-39 ans dispose ce-

pendant d’un revenu inférieur à celuides moins de 30 ans et des 40-49ans.

Mais à tous les âges, les disparitésde revenu sont moins marquéesqu’en Lorraine ou qu’en France.

13% des Meusiens sousle seuil de bas revenusParmi les personnes couvertes parla Caisse d’allocations familiales(Caf) de la Meuse, 20 400 viventavec des revenus (y compris presta-tions mais avant impôt) inférieurs à735 euros par UC et par mois (soit8 200 euros par UC et par an), ce quireprésente 13% des Meusiens demoins de 65 ans contre 12% desLorrains du même âge, et fait de laMeuse le département où la propor-tion de personnes à bas revenus estla plus importante de la région. Ellereste cependant du même ordreque celle observée au niveau natio-nal. Les familles nombreuses sontles plus concernées, en particulierles couples et les familles monopa-rentales, de 3 enfants et plus.

Si l’on retient un seuil à 60% de lamédiane des revenus, soit 882 eu-ros par UC et par mois en 2004, lenombre de personnes en situationde bas revenus augmente de 55%pour atteindre 31 700, soit 20%des moins de 65 ans contre 18%au niveau régional. Avec les Vosges,la Meuse est alors le départementoù leur nombre augmente le plusfortement, signe qu’une part impor-tante de la population, sans êtreclassée comme «pauvre» au sensmonétaire, se situe juste au-dessusdu seuil statistique retenu.

Toutefois, si les revenus des Meu-siens sont plus faibles, cela ne les em-pêche pas d’être parmi les Lorrains,ceux qui sont le plus souvent proprié-taires de leur logement (64%, contre56% en Lorraine). Des terrains à bâtiren moyenne 50% moins chers le m²en 2004 et des appartements an-ciens en moyenne 30% moins chersle m² en 2005, restent des facteursfavorisant l’accès à la propriété.

Écoscopie de la Meuse 16

Condit ions de vie

Des revenus parmiles plus faibles du Grand-Est

Meuse : 13 960Lorraine : 14 730France métro. : 14 930

Source : DGI, revenus fiscaux des ménages

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Revenu médianpar UC (euros)

Revenu fiscal médian des ménages en 2003

16 000 et plus

de 15 000 à 16 000

de 14 000 à 15 000

moins de 14 000

Pauvreté dans la moyennenationale

Personnes à bas revenusparmi les moins de 65 ans en 2004Meuse : 13%France métro. : 13%

Sources : Caf, Insee, estimations localisées de population

Tauxde bas revenus

(%)

19 et plus

16 à 19

13 à 16

10 à 13

moins de 10

IGN

-Ins

ee2006

Page 23: Ecoscopie de la Meuse

Une moins grandedispersion des revenusLa dispersion des revenus s’analyseen considérant le rapport entre les10% des ménages qui déclarent lesrevenus les plus forts et les 10%des ménages qui déclarent les reve-nus les plus faibles.

En 2003, les premiers déclarentun revenu par UC supérieur à25 800 euros et les seconds sesituent à 5 900 euros (soit respec-tivement 2 200 euros de moins et200 euros de plus que les ménageslorrains). Les ménages meusiens,s’ils ont des revenus plus faibles,ont donc en revanche des reve-nus moins dispersés que ceux deLorraine (rapport interdécile de4,4, contre 4,9), signe que la po-pulation du département est plushomogène. Une situation par-tagée avec les ménages vos-giens, hauts-marnais et hauts-saônois.

3,6 % des Meusiens sontcouverts par le RMI ...La pauvreté au sens institutionneltouche 8 800 personnes : 5 600Meusiens sont couverts par le Revenuminimum d’insertion (RMI), 1 600 parl’Allocation de parent isolé (API) et1 250 par l’Allocation aux adultes han-

Écoscopie de la Meuse 17

Les revenus fiscaux déclarés par les ménages au titre de l’année 2003

(%)

(euros) (%)

arr. Bar-le-Duc 25 775 57,4 14 870 6 400 27 060 4,2 73,2 23,9

arr. Commercy 17 320 50,6 13 480 5 940 24 490 4,1 70,9 25,6

arr. Verdun 33 225 49,7 13 550 5 500 25 450 4,6 71,3 25,6

Meuse 76 320 52,5 13 960 5 920 25 810 4,4 71,9 25,0

Lorraine 903 990 55,4 14 730 5 750 28 000 4,9 73,4 23,7

Haute-Marne 77 840 52,7 13 810 5 900 25 460 4,3 69,8 26,7

Haute-Saône 92 040 55,0 14 280 6 400 25 970 4,1 72,2 24,6

Ch.-Ardenne 530 850 57,2 14 600 5 700 28 330 5,0 73,2 22,9

Alsace 683 000 66,1 17 130 7 060 32 140 4,6 76,4 20,3

France de prov. 19 478 150 57,4 14 930 5 780 29 140 5,0 71,8 24,3

France métro. 23 957 470 60,2 15 450 5 770 31 440 5,4 73,3 22,6

(1) 10% des personnes appartiennent à un ménage qui déclare un revenu fiscal par UC inférieur à ce seuil (1er décile)(2) 10% des personnes appartiennent à un ménage qui déclare un revenu fiscal par UC supérieur à ce seuil (9ème décile)(3) Revenus salariaux et revenus des professions non salariéesSource : Insee-DGI, revenus fiscaux des ménages

Revenu médian par UC (euros)

Meuse : 13 960 euros / UCLorraine : 14 730 euros / UC

16 000 et plus

de 15 000 à 16 000

de 14 000 à 15 000

de 13 000 à 14 000

moins de 13 000

Revenu médian par unité de consommation en 2003

Jusqu'à 5 000 euros d'écart de revenu selon les cantons

Sources : DGI, revenus fiscaux des ménages

IGN

- Ins

ee2

00

6

Page 24: Ecoscopie de la Meuse

dicapés (AAH). Proportionnellementdans la région, si les Meurthe-et-Mo-sellans sont les plus couverts par leRMI, les Meusiens restent les plusconcernés par l’API et l’AAH.

Un peu plus du tiers des allocatairesmeusiens gérés par la Caf ont un tra-vail, plus de la moitié perçoivent un mi-nimum social (34% bénéficient du RMI,7% de l’API et 11% sont titulaires de l’AAH).

... en augmentation plusfaible qu’en LorraineAprès avoir connu une baisse entre1999 et 2001, période de fortecroissance économique, le nombred’allocataires du RMI n’a cessé deprogresser. Cette augmentation estliée à la conjoncture et à la réformede l’assurance-chômage décidée fin2002 qui s’est traduite par un rac-courcissement de la durée maxi-male d’indemnisation et a vu, selonla Caisse nationale d’allocations fa-miliales (Cnaf), augmenter lenombre de chômeurs ayant épuiséleurs droits et qui ont basculé versle RMI. Toutefois, entre 2002 et2004 cette augmentation a été plusfaible en Meuse qu’en Lorraine (17%contre 20%) et inférieure à celle ob-servée en Moselle et dans les Vos-ges (24%).

2,8% des retraitésau minimum vieillesseEn Meuse fin 2004, parmi les25 200 personnes retraitées de 65ans et plus payées par la Caisse ré-gionale d’assurance maladie duNord-Est, ou la Caisse régionale d’as-

surance vieillesse d’Alsace-Moselle,2,8% sont titulaires du minimum vieil-lesse, un taux supérieur aux autresdépartements lorrains et à la région.Comme ailleurs, mais notamment enMeuse, les femmes sont proportion-nellement plus nombreuses que leshommes à le percevoir.

Ménages plus aisésautour de Bar-le-DucLa répartition spatiale des revenusfiscaux est marquée par le haut ni-veau de revenus des ménages rési-dant autour de Bar-le-Duc. Dans lescantons de Bar-le-Duc Nord et Sudet Vavincourt, le revenu médian an-nuel dépasse 16 000 euros, soit2 000 euros de plus que pour l’en-semble du département. Le pour-centage de ménages imposés y estle plus élevé.

À Bar-le-Duc même, le revenu médians’élève à 15 000 euros. Le statut dechef-lieu de département qui s’accom-pagne d’une présence renforcée deprofessions intermédiaires, cadres etprofessions intellectuelles supérieures,profite donc nettement à la cité bari-sienne et à ses environs immédiats.

À Verdun, si le revenu médian(13 500 euros) est proche de celuidu département, il masque en re-vanche de très fortes disparités.L’écart est de 1 à 10, soit le plusfort de Meuse, entre les ménagesles plus pauvres et les ménages lesplus riches.

A contrario, les ménages des cantonsde Montiers-sur-Saulx, Gondrecourt-le-Château, Dun-sur-Meuse, Mont-faucon-d’Argonne et surtout Damvillersdisposent d’un revenu inférieur à13 000 euros. Éloignés des villes, ces

Écoscopie de la Meuse 18

Condit ions de vie

Nombre d’allocataires de moins de 65 ans 3 435 996 418 4 021 23 288 317 217

Nombre d’allocataires à bas revenusavec seuil à 50%

1 406 461 208 1 802 8 317 100 101

Population couverte à bas revenus 2 936 1 055 511 4 130 20 384 237 376

Taux de pauvreté (%) 17,4 20,5 19,2 19,4 13,0 12,1

Nombre d’allocataires à bas revenusavec seuil à 60%

1 963 648 268 2 353 11 942 142 970

Population couverte à bas revenus 4 153 1 533 689 5 587 31 708 360 568

Taux de pauvreté (%) 24,6 29,8 25,8 26,2 20,2 18,4

Source : Caf, Insee

Pauvreté plus élevée à Verdun

Personnes à bas revenuscouvertes par la Caf parmiles moins de 65 ansen 2004

Sources : Caf 2004,Insee, recensement 1999

Verdun

CommercyBar-le-Duc

16 ou plusde 14 à 16de 12 à 14de 10 à 12moins de 10

Part des personnes sous le seuilde pauvreté parmi les personnes

de moins de 65 ans(en %)

IGN

-Ins

ee2

00

6

Page 25: Ecoscopie de la Meuse

cantons, par ailleurs souvent les plusâgés, comptent aussi le plus de ména-ges non imposés et la part la plusélevée des revenus tirés des pensions,retraites ou rentes.

Richesse et pauvretése côtoient dansles villes-centres

Les plus grandes agglomérationsrestent les plus concernées par lespersonnes à faibles revenus et enleur sein, richesse et pauvreté secôtoient, notamment dans les vil-les-centres.

La proportion de personnes vivantsous le seuil de bas revenus, parmiles personnes couvertes par la Cafde la Meuse, est ainsi la plus impor-tante dans les agglomérations deBar-le-Duc (17%), Verdun et Stenay(19%) et Commercy (21%).

À Bar-le-Duc même, la situation desménages est contrastée : en 2003,2 530 Barisiens, soit environ 18%des habitants de moins de 65 ans,

vivent sous le seuil de pauvreté.

Dans l’agglomération verdunoise, lacommune de Verdun, où sont si-tuées les deux seules zones urbai-nes sensibles du département («LesPlanchettes» et «la Cité verte»), connaîtle taux de personnes à bas revenusle plus élevé de l’agglomération et leplus fort de Meuse. Situation renfor-cée par le fait que les ménages ai-sés s’installent plus volontiers dansles communes alentour, ce quilaisse la place libre statistiquementaux revenus les plus bas : les ména-ges du canton voisin de Char-ny-sur-Meuse disposent d’un revenumédian de 15 000 euros, équiva-lent à celui de Bar-le-Duc.

Verdun est également la communequi compte le plus grand nombre depersonnes couvertes par le RMI(1 382, soit près de 8,5% des moins de65 ans, une proportion plus de deux foissupérieure à celle du département). Sil’on ajoute Bar-le-Duc, Commercy, Li-gny-en-Barrois et Saint-Mihiel, on to-talise sur cinq communes, plus de la

moitié des 5 600 Meusiens couvertspar le RMI, alors même que ces cinqcommunes ne rassemblent qu’unpeu plus du quart des personnes demoins de 65 ans du département.

Les agglomérations où la populationà bas revenus est la plus faible sontcelles de Montmédy, Bouligny etTronville-en-Barrois. Toutefois sil’agglomération de Montmédy a letaux le plus faible du département(11%), elle est celle qui rassemble lapart la plus élevée de minima so-ciaux parmi ses allocataires (65%)et le taux le plus bas d’allocatairesayant une activité (29%).

À côté de cette pauvreté urbaineliée à la présence de logements so-ciaux en ville, existe une pauvreté ru-rale. Elle concerne entre 14% et17% des habitants de moins de 65ans de Clermont-en-Argonne, Vi-gnot, Gondrecourt-le-Château, Bel-leville-sur-Meuse, Sampigny etCousances-les-Forges, et culmine à21% aux Islettes.

Écoscopie de la Meuse 19

Définitions

Le revenu déclaré aux services fiscaux, est la somme desressources déclarées par les contribuables sur leur déclara-tion de revenus, avant abattement. Il comprend :- les revenus salariaux (salaires, droits d’auteur, avantagesen nature, indemnités de maladie, allocations de chômageet de préretraite, revenus perçus à l’étranger) ;- les revenus des professions non salariées (revenus nets dedéficits des indépendants, comprenant les bénéfices agrico-les, industriels, commerciaux et non-commerciaux) ;- les retraites (hors minimum vieillesse), pensions d’invalidi-té, pensions alimentaires (déduction faite des pensionsversées) et rentes viagères ;- les autres revenus (essentiellement des revenus du patri-moine).Le revenu fiscal est un revenu avant redistribution. Il ne peutpas être assimilé à un revenu disponible, qui supposeraitque l’on ajoute les revenus sociaux non déclarés (minima so-ciaux tels que le RMI et le minimum vieillesse, prestations fa-miliales, aides au logement) et que l’on soustraie les impôtsdirects (impôt sur le revenu et taxe d’habitation). Il ne per-met donc pas de tirer de conclusions en termes de niveaude vie des ménages.Le revenu fiscal par unité de consommation (UC) relativise leniveau de revenu en fonction de la composition du ménage fis-cal en prenant en compte les économies d’échelle résultant dela vie en groupe. Le revenu exprimé par UC devient un revenupar équivalent adulte tel que :- le premier adulte du ménage compte pour 1 UC ;- les autres personnes de 14 ans ou plus comptent chacune

pour 0,5 UC ;- les enfants de moins de 14 ans comptent chacun pour 0,3UC ;- on ajoute 0,2 pour les familles monoparentales.Le revenu médian partage les personnes en deux groupes :la moitié appartiennent à un ménage qui déclare un revenupar UC inférieur à cette valeur ; l’autre moitié un revenu parUC supérieur.Les données de la Caf de la Meuse au 31/12/2004 ex-cluent du champ les étudiants ne bénéficiant que d’allocationsde logement et les personnes de 65 ans et plus, ainsi que lesfonctionnaires titulaires d’État et les agents des grandes en-treprises publiques. Depuis 2004, les agents de La Postesont gérés par les Caf.Les personnes relevant de la Mutualité sociale agricole (MSA)ne sont pas appréhendées dans cette étude.La population couverte comprend l’allocataire, son conjoint,ses enfants et éventuellement d’autres personnes à charge.Le seuil de bas revenus correspond en France à 50% de lamédiane des revenus avant impôt des personnes de moinsde 65 ans, soit 735 euros en 2004 par UC et par mois.Le taux de pauvreté : est le rapport entre la population cou-verte par la Caf sous le seuil de pauvreté et la population es-timée des moins de 65 ans.Le minimum vieillesse comprend la retraite assortie de lamajoration pour enfants et/ou de la majoration pourconjoint à charge, le complément de retraite et l’allocationsupplémentaire vieillesse.

Page 26: Ecoscopie de la Meuse

Densité médicale faible et inégale

La présence de 167 médecins généralistes n’empêche pas la Meuse d’avoir une densité médicaleinférieure à la moyenne régionale. Quatre zones sont en déficit de généralistes. Les aides àl’installation et les maisons de santé semblent être la solution pour garantir une présence et unégal accès aux soins de proximité. Pour les soins hospitaliers, Verdun reste le premier pôledépartemental.

La présence de 167 médecinsgénéralistes libéraux enMeuse, n’empêche pas ici

comme ailleurs, de relever un pa-radoxe : le nombre de médecins n’a ja-mais été aussi élevé, mais lesdisparités territoriales sont importan-tes et ne garantissent pas à tous unégal accès aux soins.

Déficit en généralistesdans le ruralLa densité médicale meusienne (87généralistes libéraux pour 100 000 ha-bitants) est la plus faible de la région(119 en Meurthe-et-Moselle, 101 dansles Vosges et 99 en Moselle). Dansl’Est de la France, il n’y a qu’enHaute-Marne qu’elle est plus faible.

Cette densité est supérieure à 100dans les cantons de Bar-le-Duc, Ver-dun, Fresnes-en-Woëvre et Commer-cy, ne dépasse pas 60 dans ceux deMontmédy, Vigneulles-lès-Hattonchâ-tel, Spincourt, Seuil-d’Argonne etMontfaucon-d’Argonne et chute àmoins de 30 dans ceux de Souilly etVavincourt. Les communes ruralesdans lesquelles habite 54% de la po-pulation meusienne, regroupent seu-lement 39% des généralistes.

À ces disparités géographiquess’ajoutent des craintes pour l’ave-nir : 26% des généralistes meu-siens ont plus de 55 ans (contre21% en Lorraine). La situation estparticulièrement marquée dansles cantons de Pierrefitte-sur-Aireet Seuil-d’Argonne.

Peu de spécialistesLes 152 spécialistes du département(dont 72 libéraux) ne permettent pas deremédier aux déséquilibres territo-

riaux. Ils ne sont que 79 pour100 000 habitants (contre 146 en Lor-raine) et nombre d’entre eux sont ins-tallés en milieu urbain.

Cette situation résulte de la réparti-tion de la population mais aussi del’implantation des établissementshospitaliers. En Meuse, comme ail-leurs, l’offre de soins se concentreen effet dans les agglomérations eten particulier dans leurs communescentres. Bar-le-Duc et Verdun ras-semblent 47% des généralistes et90% des spécialistes.

Une densité médicale inférieure à lamoyenne lorraine s’observe égale-ment en ce qui concerne d’autresprofessionnels de santé, comme leschirurgiens-dentistes, masseurs-ki-nésithérapeutes ou infirmiers (et cemalgré la présence des Instituts de forma-tion en soins infirmiers à Bar-le-Duc et àVerdun). Il n’y a que pour les orthoptis-tes, ergothérapeutes, psychomotri-ciens et infirmiers de secteurpsychiatrique que l’offre est égale ousupérieure à la moyenne lorraine.

Aides à l’installation dansles secteurs déficitairesLe plan de démographie médicaleprésenté début 2006 par le gouver-nement fait dès lors figure d’outil d’a-ménagement du territoire. Il prévoitnotamment, au niveau national, quele numerus clausus (quotas d’admis-sion en 2ème année de médecine) relevé à7 000 étudiants pour 2006 (contre6 200 en 2005), soit maintenu aumoins à ce niveau jusqu’en 2010.

S’y ajoute une majoration de la rému-nération des généralistes exerçantdans des cabinets de groupe dansles zones déficitaires d’au moins

20%, via une revalorisation desconsultations de 20 à 24 euros à lacharge de l’Assurance maladie.

Au niveau local, la Mission régionalede santé, l’Agence régionale de l’hos-pitalisation (ARH) et l’Union régionaledes Caisses d’assurance maladie(URCAM) en se basant sur des critè-res de densité et d’activité médicaleset d’accessibilité, ont défini en Lor-raine 27 territoires, déficitaires enoffre de soins de proximité, suscepti-bles de justifier l’instauration d’un dis-positif d’aides versées par lescollectivités territoriales et l’Assu-rance maladie aux médecins généra-listes qui s’y installeraient. Quatresecteurs de Meuse sont concernéspar cette mesure. Ils regroupent 75communes autour de Pierre-fitte-sur-Aire, Dieue-sur-Meuse, Dun-sur-Meuse et Stenay, ainsi que 5 au-tres communes rattachées à un pôlehors du département.

La création de maisons de santé en-couragée par plusieurs communau-tés de communes est une autresolution pour garantir un égal accès

Écoscopie de la Meuse 20

Santé

4 secteurs éligiblesZones de recours aux soins de proximitééligibles aux aides à l'installationpour les médecins généralistes

Sources : Mission régionale de santé Lorraine, ARH, URCAM.Arrêté n°22/05 du 12/12/2005

Margut (08)

Mouzon (08)

Stenay

Dun-sur-Meuse

Piennes (54)

Dieue-sur-Meuse

Sermaize-les-Bains (51)

Pierrefitte-sur-Aire

Page 27: Ecoscopie de la Meuse

aux soins à l’ensemble des Meu-siens. Car au-delà du risque déjà pri-mordial pour ces secteurs de se

retrouver sans offre médicale, c’estaussi leur attractivité future sur lesménages qui est en jeu. Avec la pré-

sence d’écoles et de commerces,les familles s’enquièrent en effet del’existence de services de santéavant de s’installer.

Verdun, premier pôlehospitalierParmi les établissements sanitaires,le centre hospitalier de Verdun est deloin le plus important. En 2004, ses839 lits ont enregistré 249 300 jour-nées d’hospitalisation complète. Laprépondérance de Verdun commepôle hospitalier départemental estencore renforcée par les 89 placesd’hospitalisation partielle qui ont ac-cueilli 14 600 venues dans ce mêmeétablissement, et par les 63 lits et13 800 journées de la cliniqueSaint-Joseph. Le centre hospitalier etla polyclinique du parc à Bar-le-Duc,ne pèsent ensemble que la moitié,tant en capacité qu’en activité. Maisl’extension en 2006 du pôle santé pu-blic-privé à Bar-le-Duc renforcera l’at-tractivité de la cité barisienne.

Rapporté à leur poids dans la popu-lation lorraine, les Meusiens sontbien équipés : ils représentent8,3% de la population lorraine etdisposent de 8,6% des lits installés.

L’ensemble des personnels médi-caux et internes des établissementshospitaliers s’élève à 221 person-nes, pour un «équivalent tempsplein» (ETP) de 160, auxquels s’ajou-tent 74 libéraux. On compte égale-ment un peu plus de 3 000personnels non médicaux, pour2 900 ETP.

Écoscopie de la Meuse 21

Aides à l’installation- Exonération fiscale sur la rémunéra-tion perçue au titre de la permanencedes soins, (maximum 60 jours/an) ;- Soutien aux maisons médicales etcontractualisation avec les profes-sionnels de santé qui favorisent unexercice regroupé et une meilleureorganisation de la permanence ;- Indemnités de logement et de dépla-cement aux étudiants de 3ème cycle demédecine générale qui y effectuentdes stages ;- Indemnité d’études et de projet pro-fessionnel à ceux-ci s’ils s’engagent parcontrat à exercer comme médecin gé-néraliste au moins cinq ans dans unezone déficitaire.

Les maisons de santé : une multitude de soins en un lieu uniqueLes maisons de santé ont une orientation pluridisciplinaire. Elles proposent de réu-nir en un même lieu de consultation les acteurs incontournables que sont le méde-cin généraliste, l’infirmier, le masseur-kinésithérapeute, auxquels peuvent sejoindre le chirurgien-dentiste, le podologue, le psychologue et d’autres, voire l’offi-cine de pharmacie. Elles doivent permettre de favoriser sur un même site et princi-palement en milieu rural, l’accès à une multitude de soins, tout en favorisant letravail en équipe des divers professionnels de santé dont elles rompent l’isolement.

Le Conseil régional de Lorraine, la Mission régionale de santé, l’ARH et l’URCAMsoutiennent aujourd’hui la structure existante à Vigneulles-lès-Hattonchâtel, cellesen projet à Damvillers, Dieue-sur-Meuse, Saint-Mihiel et Varennes-en-Agonne, etcelle en réflexion à Pierrefitte-sur-Aire.

(pour 100 000 hab)

Médecins généralistes 250 130 154

dont libéraux 167 87 105

Médecins spécialistes 152 79 146

dont libéraux 72 37 61

Chirurgiens-dentistes 79 41 62

Sages-femmes 56 29 33

Infirmiers diplômés d’Etat et autorisés 1 062 551 653

Infirmiers de secteur psychiatrique 178 92 73

Masseurs-kinésithérapeutes 108 56 72

Orthophonistes 37 19 21

Orthoptistes 7 4 4

Pédicures-podologues 15 8 10

Ergothérapeutes 24 12 11

Psychomotriciens 13 7 6

Pharmaciens 169 88 94

Nombre d’officines pharmaceutiques* 67 35 32

Nombre de laboratoires d’analyse médicale 5 3 6

Sources : Drees-Drass, Adeli-Finess * y compris pharmacies mutualistes

Centre hosp. de Verdun Verdun public 839 249 260 89 14 595

Clinique Saint-Joseph Verdun 63 13 830 0 0

Centre hospitalier Bar-le-Duc public 339 113 694 8 3 767

Centre hosp. Polycliniquedu Parc

Bar-le-Duc 75 19 250 2 507

Centre hosp. Saint-Charles Commercy public 230 77 615 0 0

Centre hosp. Sainte-Anne Saint-Mihiel public 160 53 889 0 0

Centre hosp. spécialiséen psychiatrie

Fains-Véel public 265 81 747 83 18 654

Total Meuse 1 971 609 285 182 37 523

Il existe également deux centres d’autodialyse à Bar-le-Duc et à VerdunSource : DREES

Page 28: Ecoscopie de la Meuse

La réduction des effectifs se poursuit

À la rentrée de septembre 2006, la population scolaire meusienne a enregistré une nouvelle

réduction de ses effectifs. Le nombre d’élèves scolarisés dans les écoles primaires se maintient

avec l’arrivée des classes nombreuses des enfants nés en 2000, mais a contrario il décroît dans les

écoles maternelles. Les collèges continuent de perdre des élèves, notamment les collèges privés.

Dans les lycées, l’enseignement général et technique se reprend en 2006, mais l’enseignement

technologique jusque-là préservé subit comme en 2005 une réduction de ses effectifs.

À la rentrée 2006/2007, on a re-censé 35 975 élèves (1) dans lesétablissements primaires et se-condaires meusiens, Mais, hormispour les classes élémentaires, etle second cycle général et tech-nique, partout les effectifs sont enbaisse. Depuis 1998, 3 400 collé-giens et lycéens (soit près de 9%)ont été perdus.

Primaire : effet positifdes naissances de 2000Lors de la rentrée scolaire de sep-tembre 2006, 20 213 enfants sontinscrits dans les écoles primaires dudépartement : 8 004 en préélémen-taire (écoles maternelles), 12 063 encours élémentaire (CP à CM2) et 146en enseignement spécial.

Par rapport à la rentrée 2005, l’en-semble du primaire, public et privéconfondus, compte 69 élèves deplus (soit +0,3%). Mais cette légèrehausse des effectifs ne doit pasfaire oublier qu’entre 1998 et2006, ce sont 800 élèves (soit prèsde 4%) qui ont été perdus.

Cette évolution positive des effectifsdu primaire entre 2005 et 2006,est imputable aux cours élémentai-res (+308 écoliers) alors même queles écoles maternelles voient leurnombre d’enfants baisser (-204 éco-liers).

On retrouve ici l’effet des naissan-ces nombreuses, atteint en Meuse

comme ailleurs au cours de l’année2000 (2 432 naissances domiciliées,soit une centaine de plus qu’en année«normale»). Ce mouvement a toutd’abord eu un impact favorable surles effectifs préélémentaires troisans plus tard, en 2003. Il vient d’at-teindre les cours élémentaires lorsde la rentrée 2006, quand les en-fants concernés ont quitté la mater-nelle pour intégrer le CP. Il devraitse prolonger encore en 2007, carla natalité de l’année 2001 étaitégalement élevée. En revanche,pour les entrées en maternelle en2006, les effectifs sont réorientésà la baisse, car les naissances de2003 sont nettement moins nom-breuses.

Entre 1995 et 2004, bien que l’onait créé au total 8 classes supplé-mentaires, 3 maternelles ont étéfermées. Mais c’est au niveau élé-mentaire que la situation est la plusdéfavorable : 86 classes ont été

supprimées et 46 écoles ferméesen neuf ans.

Collèges : 196 élèvesde moins en un anDans le premier cycle (classes de 6ème

à 3ème), l’évolution des effectifs estfortement liée à la situation démo-graphique des années 1990. Ainsi,en 2006, ont l’âge d’entrer ensixième, les 2 300 enfants nés enMeuse en 1995. Mais ils sont 250de moins que ceux nés en 1991, quiont eu l’âge de quitter la troisième. Ilest donc logique qu’entre 2005 et2006 on ait compté 196 collégiensde moins. Une baisse qui a plus af-fecté les effectifs du public que ceuxdu privé (-2,2%, contre -1,8%) (horsSEGPA*). Mais depuis 1998, lespremiers reculent de 17% et les se-conds de 28%.

En 2006, le département compte29 collèges qui regroupent 8 967

Écoscopie de la Meuse 22

(1) données provisoires, enquête rapidede rentrée* SEGPA : Section d’EnseignementGénéral et Professionnel Adapté

70

Données 2006 provisoires, enquête rapide de rentrée

80

90

100

110 base 100 en 1998

1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

préélémentaire

élémentaire

1er cycle public

1er cycle privé

2ème cycle professionnel

2ème cycle général et technique

Évolution des effectifs

Élémentaire et secondaire général et technique,seuls à se maintenir

Sources : Rectorat Nancy-Metz et Inspection académique de la Meuse

Enseignement primaire et secondaire

Page 29: Ecoscopie de la Meuse

élèves. Les communes de Bar-le-Duc et Verdun en comptabilisentchacune quatre ; Commercy deux(dont le plus important du départementen effectif, plus de 700 élèves) ; les 19autres sont généralement situésdans des communes qui sont aussichefs-lieux de canton (Ancerville, Cler-mont-en-Argonne, Damvillers, Dun-sur-Meuse, Étain, Fresnes-en-Woëvre, Gon-drecourt-le-Château, Ligny-en-Barrois,Montiers-sur-Saulx, Montmédy, Revigny-sur-Ornan, Saint-Mihiel, Stenay, Vaubé-court et Vaucouleurs), auxquels s’ajou-tent Ancemont, Bouligny etThierville-sur-Meuse qui n’ont pas cestatut. A contrario dix chefs-lieux decanton n’ont pas de collège. Quantau collège de Varennes-en-Argonne,depuis 1996, même si l’enseigne-ment s’y poursuit, il n’est plus auto-nome car rattaché à celui deClermont-en-Argonne.

La part des collégiens inscrits dansle privé est en moyenne de 12%,mais s’élève à 14% à Bar-le-Duc,

20% à Commercy, 24% à Li-gny-en-Barrois et culmine à 35% àVerdun, communes qui regroupentles cinq collèges privés du départe-ment et leur millier d’élèves.

Lycées : hausse dansle général et techniqueDans le second cycle, en 2006,3 936 élèves sont inscrits dans lecycle général et technique (dont 474dans le privé), 2 441 ont intégré uncycle professionnel (dont 310 dans leprivé) et 223 suivent une 3ème tech-nologique (dont 46 dans le privé).

Comparés à la rentrée précédente,les effectifs sont en hausse dans lesecond cycle général et technique(107 élèves de plus, soit +2,8%). Uneévolution qui rompt avec la baisserégulière observée pour ce niveaud’études depuis l’an 2000. Mais ellecompense à peine la baisse ob-servée dans les lycées profession-nels (-79 élèves, soit -3,1%), qui

depuis 2005 ne parviennent plus àmaintenir leurs effectifs.

Écoscopie de la Meuse 23

Préélémentaire 7 524 480 8 004 -2,6 0,0 -2,5

Élémentaire 11 118 945 12 063 2,8 0,0 2,6

Enseignement spécial 143 3 146 -19,7 0,0 -19,3

Total premier degré 18 785 1 428 20 213 0,4 0,0 0,3

Premier cycle 7 779 995 8 774 -2,2 -1,8 -2,2

SEGPA* 418 0 418 -15,2 / -15,2

Troisième technologique 135 58 193 -23,7 26,1 -13,4

Second cycle général et technique 3 462 474 3 936 2,1 8,5 2,8

Second cycle professionnel 2 131 310 2 441 -3,1 -3,4 -3,1

Total second degré 13 925 1 837 15 762 -2,1 1,1 -1,7

Données 2006 provisoires, enquête rapide de rentrée ; données 2005, pour le premier degré privéSource : Inspection académique de la Meuse

950 élèves dans l’enseignement agricoleLe lycée agricole de Bar-le-Duc et son antenne de Verdun, les maisons familia-les de Bras-sur-Meuse, Commercy, Damvillers, Stenay et Vigneulles-lès-Hat-tonchâtel comptent ensemble 45 classes qui ont dispensé un enseignementagricole à 948 élèves en 2005. Le premier est le seul à délivrer des diplômesde niveaux IV (BAC) et III (BAC+2). Les autres se concentrant sur les niveaux V(CAP/BEP) et VI.Le Centre de Formation Professionnelle et de Promotion Agricole (CFPPA)créé en 1979 est le département de la formation continue de l’EPL AGRO (Éta-blissement public local du Ministère de l’Agriculture). Il dispense des forma-tions diplômantes, qualifiantes et non qualifiantes dans les domaines agricole,agro-alimentaire et de développement local. Ces dernières sont réalisées eninterne (sur le site de Bar-le-Duc essentiellement) ou en externe lors d’actions«intra-entreprises» ou «inter-entreprises». Les publics concernés sont géné-ralement des publics de niveaux V (CAP/BEP), IV (BAC) et III (BAC+2).

944 apprentisEn 2005, 944 jeunes ont choisi lavoie de l’apprentissage dans lestrois Centres de Formation desApprentis (CFA) du département àBar-le-Duc.Le CFA Louis Prioux en a accueilli650 dans ses formations (CAP àBac Pro) consacrées à l’hôtel-lerie-restauration, aux métiers debouche (boulangerie, pâtisserie,boucherie, charcuterie, traiteur), àl’automobile (maintenance, carros-serie, peinture), à la vente-com-merce et à la coiffure.Le CFA Industrie en a formé 47 auxmétiers de l’électrotechnique (BEP),de la maintenance des équipementsindustriels (Bac Pro) et de la mainte-nance industrielle (BTS).Le CFA Agricole de l’EPL Agro a étéfréquenté par 247 jeunes qui ontsuivi une formation agricole enMeuse (CAPA à Bac Pro).

Pour les jeunes Meusiens qui dési-rent suivre un apprentissage dansles métiers du bois et du bâtiment,deux CFA existent dans les départe-ments limitrophes, respectivementà Liffol-le-Grand et Pont-à-Mous-son. Dans le domaine agricole, en2005, 21 étaient inscrits à Toul, 8à Courcelles-Chaussy, 6 à Mire-court, 5 à Metz, 4 à Pixérécourt,etc.

Quant aux entreprises meusiennes,elles formaient fin 2005, 991 ap-prentis (hors agriculture), qui sui-vaient leurs études dans ledépartement ou ailleurs en France.

Page 30: Ecoscopie de la Meuse

Effectifs limités et quasi-absence d’offre en 3ème

année

L’enseignement supérieur inexistant en Meuse il y a vingt ans compte un peu plus de 1 300

étudiants en 2005, et a su nouer des liens avec le monde de l’entreprise. Toutefois, il souffre

souvent d’effectifs insuffisants pour atteindre une taille critique, de la concurrence avec d’autres

écoles régionales et de la quasi-absence de formation en 3ème année qui oblige les jeunes Meusiens

à quitter le département, au risque de ne plus y revenir.

Àl’heure où la compétence

et l’intelligence sont deve-nues des fondamentaux

pour valoriser les atouts d’un terri-toire et donner à chacun plus dechances de réussir, la formation etnotamment la formation supé-rieure, est devenue primordiale.Inexistant en Meuse il y a vingt ans,l’enseignement supérieur s’est ins-tallé et a permis d’augmenter laproportion de diplômés du supé-rieur dans la population (15%) en1999 parmi les 25-59 ans, maiscelle-ci reste inférieure à lamoyenne lorraine (19%) et à cellede la France de province (22%).

À la rentrée 2005, en Meuse,1 321 étudiants étaient inscritsdans des cycles d’enseignement su-périeur : 15 en BAC+4 à l’Institutd’Administration des Entreprises(IAE), 89 en licence, dont 38 en li-cence professionnelle, 560 enclasse de BTS-DUT, 165 à l’InstitutUniversitaire de Formation des Maî-tres (IUFM) et 437 dans les deuxInstituts de Formation en Soins Infir-miers (IFSI).

BAC+4 : gestionet développement dela petite entrepriseL’antenne de l’IAE de Nancy estprésente dans les locaux de laChambre de Métiers et de l’Arti-sanat où se prépare un diplômeuniversitaire de «Gestion et déve-loppement de la petite entre-prise» homologué à BAC+2 etBAC+4. Ce diplôme, le plus élevédu département, prépare unequinzaine de stagiaires par pro-motion à la création, à la repriseet au management d’entreprise.

Licences physique-chimie :raréfaction des étudiantsAntenne délocalisée de l’universitéHenri Poincaré-Nancy 1, le CESS deBar-le-Duc forme aux deux premièresannées des licences de physique etchimie. Ses étudiants viennent princi-palement de Bar-le-Duc, Saint-Dizier etVitry-le-François. Leur taux de réussiteau DEUG est plus élevé qu’à Nancy(65%, contre 50%) mais en 2005, leseffectifs plafonnent à 50 étudiants.

La concurrence avec les autres an-tennes, notamment régionales à Lu-néville et Saint-Dié-des-Vosges, sedéveloppe sur fond de raréfactiondes étudiants (baisse constante dunombre de bacheliers en sciences puresou avec option Sciences de la vie et de laterre). S’y ajoute pour les meilleurs unappel d’air du côté des classes prépa-ratoires aux écoles d’ingénieurs.

Dans ce contexte, la somme de sa-voirs et de compétences déployéspar l’ANDRA sur le site voisin deBure, pourrait constituer une oppor-tunité d’irriguer le Centre d’ÉtudesSupérieures Scientifiques (CESS) deBar-le-Duc en nouvelles formationset connaissances scientifiques.

Licences professionnelles :valeurs montantes

En 2005, la Meuse dispose de deuxformations de 3ème année en phaseavec le marché du travail et conçuesdans un objectif d’insertion : les licen-ces professionnelles. L’une, à l’IUT deVerdun, où le tissu économique esttrès impliqué, porte sur la «Gestion dela production industrielle, option Ma-nagement de la Production et Logis-tique Interne». Elle accueille chaqueannée une trentaine d’étudiants qui

trouvent facilement des emplois àl’issue de la formation. L’autre, à l’EPL

Agro de Bar-le-Duc, dans la continuitéde ses formations BTS, concerne le«Management des unités de transfor-mation agroalimentaire». Cette for-mation où l’on retrouve le même soucide lien avec le monde de l’entreprise,est montée avec la collaboration del’IAE et de l’ENSAIA (INPL de Nancy). Elles’adresse à des salariés, des bénéfi-ciaires de congé individuel de forma-tion, des contrats de qualification.D’une durée de 12 mois, elle prépareà assumer des responsabilités dansles domaines de la production, la qua-lité, la sécurité et l’hygiène, la commu-nication, l’animation d’équipe... Ellen’est pas reconduite en 2006 maisun projet de licence professionnelle«Valorisation non alimentaire des pro-duits agricoles» est en cours d’élabo-ration avec l’université Henri Poincaré-Nancy 1.

BTS : des diplômesen lien avec le contexteéconomique

Quatorze BTS répartis dans 6 établis-sements ont accueilli 560 élèves en2005. Parmi cette filière courte, onpeut citer l’EPL Agro de Bar-le-Duc quipropose deux formations en lien avecle caractère agricole du départementet ses filières agroalimentaires : Ana-lyse et conduite des systèmes d’exploi-tation (ACSE) et Industrie agro-alimentaire. La première s’intéresseaux exploitations agricoles, mais lamoitié des diplômés iront vers les ser-vices connexes (coopératives, banques,vente de produits phytosanitaires). La se-conde vise les opérateurs de l’industriemais est pénalisée par son image demarque (emplois industriels, crises sanitai-

Écoscopie de la Meuse 24

Enseignement supérieur

Page 31: Ecoscopie de la Meuse

res...). Pourtant les offres d’emploisont importantes : 80% des diplôméssont embauchés dans les 6 mois.

Reste que la concurrence régionaleexiste. L’ACSE est enseignée à Châ-teau-Salins et Mirecourt, ainsi qu’àNancy en formation par alternance.Le BTS Industrie agroalimentaire estdispensé à Nancy et Châlons-en-Champagne où son support généra-

liste attire davantage les étudiantsque celui des Industries des viandesproposé à Bar-le-Duc.

Les autres BTS du départementsont situés dans les lycées d’ensei-gnement général ou professionnelet touchent les métiers de l’in-dustrie (mécanique, maintenance,électronique), de la vente et de l’ad-ministration-gestion.

DUT : des réseauxau multimédiaÀ Verdun, l’IUT, délocalisation del’IUT Nancy Charlemagne (Nancy 2),créé en 1995 sur une probléma-tique de «Services et Réseaux deCommunication (SRC)» a suivi l’évo-lution de la demande. La formationqu’il dispense aujourd’hui porteplus sur le multimédia, la concep-tion de sites internet, la vente àdistance, les intranets. Mais laconcurrence est rude face aux 29autres SRC de France, dont 3 dansl’Est (Haguenau, Saint-Dié-des-Vosgeset Troyes) et les effectifs sont mo-destes (55 en 2005). Enfin, l’IUT deVerdun ne propose pas de forma-tion en 3ème année dans la mêmebranche, ce qui impose aux étu-diants qui voudraient poursuivreleurs études, de sortir du départe-ment.

IUFM : premier degréseulementPrésent à Bar-le-Duc depuis 1991,l’IUFM a accueilli en 2005, 165 fu-turs professeurs des écoles du dé-partement. Y sont également venus200 stagiaires (essentiellement pro-fesseurs des écoles en formationcontinue). Dans son implantationmeusienne, il n’accueille que despremiers degrés. Le second degré(CAPES) se déroulant à Nancy ou àMetz.

IFSI : places recherchées

L’IFSI, anciennement école d’infir-mières, sur ses deux sites meu-siens de Bar-le-Duc et Verduncompte 437 élèves infirmiers en2005. Sa formation longue (3ans) ne manque pas de candi-dat(e)s, mais reste soumise à unchoix d’implantation qui se décideau niveau national. Dans ce sens,la présence des centres hospita-liers à Bar-le-Duc et Verdun estune chance : l’hôpital trouve desélèves à l’IFSI et celui-ci trouvedans l’hôpital le lieu de ses forma-tions pratiques.

Écoscopie de la Meuse 25

BAC+4

Institut d’Administration des Entreprises (IAE) , Bar-le-Duc

Gestion et développement de la petite entreprise 15

LICENCE (deux premières années)

Centre d’Études Supérieures Scientifiques (CESS), Bar-le-Duc

Licence Sciences et techniques matières et procédés 13

Licence Sciences et techniques biologiques 38

LICENCE PROFESSIONNELLE

Institut Universitaire de Technologie (IUT), Verdun

Management de la Production et Logistique Interne 30

Établissement Public Local d’enseignement et de formation

professionnelle agricole (EPL Agro), Bar-le-Duc

Management des unités de transformation agroalimentaire 8

BTS

Lycée Poincaré, Bar-le-Duc

Informatique de gestion 49

Négociation et relation client 50

Systèmes électroniques 23

Informatique et réseaux pour l’industrie et les services techniques (IRIS) 16

EPL Agro, Bar-le-Duc

Analyse et conduite des systèmes d’exploitation (ACSE) 45

Industrie agroalimentaire 17

Lycée Henri Vogt, Commercy

Maintenance industrielle 28

Lycée Alfred Kastler, Stenay

Assistant de gestion PME-PMI 33

Lycée Margueritte, Verdun

Management des unités commerciales 56

Comptabilité et gestion des organisations 53

Mécanique et automatisation industrielles 42

Lycée Sainte-Anne, Verdun

Assistant de direction 47

Communication des entreprises 42

Economie sociale et familiale 59

DUT

Institut Universitaire de Technologie (IUT), Verdun

Services et Réseaux de Communication 55

PROFESSEUR DES ÉCOLES

Institut universitaire de formation des maîtres (IUFM), Bar-le-Duc 165

DIPLÔME D’ÉTAT INFIRMIER

Institut de formation en soins infirmiers (IFSI), Bar-le-Duc et Verdun

D.E. infirmier (Bar-le-Duc) 135

D.E. infirmier (Verdun) 302

Sources : Rectorat Nancy-Metz, EPL Agro, Ch. de Métiers et de l’Artisanat, IUFM, IFSI

Page 32: Ecoscopie de la Meuse

Attirance accrue pour les marchés du travail extérieurs

Depuis une quinzaine d’années, la population active meusienne croît à nouveau, en lien avecl’augmentation de l’emploi et surtout la recherche d’un travail à l’extérieur des frontièresdépartementales. Notamment à l’Est vers le sillon mosellan et depuis peu vers le Luxembourg. ÀBar-le-Duc, le taux d’activité porté par une forte féminisation des emplois reste un des plus élevésde Lorraine.

Au 1er janvier 2004, la popu-lation active meusienne estestimée à 83 700 person-

nes, en augmentation de 2,7% parrapport à 1999, soit un gain annuelde 435 actifs. Une hausse presquedeux fois plus forte que celle enre-gistrée entre 1990 et 1999, et quiaccompagne le renouveau de l’em-ploi observé sur la même période(+2,8%) mais qui reste inférieure àcelles observées en Lorraine oudans la France de province (respecti-vement 3,2% et 4,2%).

Nombre d’actifsen hausse à CommercyLa part des femmes dans la popula-tion active qui s’élevait régulièrementdepuis vingt ans se tasse et se stabi-lise à 43% des actifs en 2004,contre 44% en Lorraine et 46% dansla France de province. Car en Meuse,comme ailleurs, depuis 1999 l’aug-mentation de la population activen’est plus alimentée en majorité parles femmes mais par les hommes,notamment au-delà de 55 ans, qui seportent davantage sur le marché dutravail que par le passé. Au cours descinq années considérées, les fem-mes ne représentent ainsi plus que41% de l’apport de nouveaux actifs,contre près de 90% lors de la dé-cennie précédente.

Géographiquement, la plus fortehausse du nombre d’actifs (près de5% en 5 ans) s’observe dans l’arron-dissement de Commercy où l’instal-lation de jeunes couples à proximitédes marchés du travail de Toul etNancy augmente la population ac-tive par apport migratoire. Maistous ne trouvent pas à s’employer.L’arrondissement possède en effet,

et depuis plusieurs années, le plusfort taux de chômage du départe-ment et un des plus forts de Lor-raine. Il s’établit à 10,9% au 1er

trimestre 2006, (contre 10,0% enMeuse) après s’être fortement ac-cru entre 2004 et 2005 où il a at-teint 11,5%.

Taux d’activité fémininélevé à Bar-le-DucRapportée à la population totale, laproportion d’actifs en Meuse est his-toriquement supérieure à la moyennerégionale. Une spécificité partagéeavec le département des Vosges. En1999, le taux d’activité des 15-64ans s’établit ainsi à 66,7% en Meuseet 69,3% dans les Vosges, contre65,9% en Lorraine.

Il est particulièrement élevé dansl’arrondissement de Bar-le-Duc(69,0%) où la présence d’emploisdans le commerce, le textile(BERGERE DE FRANCE) et la fonctionpublique, favorisent l’activité fémi-nine : 62,7% des femmes âgées de

15 à 64 ans s’y déclarent actives en1999, soit 4 points de plus qu’enMeuse et en Lorraine.

Au-delà de l’apport financier directqu’il procure, le travail féminin cons-titue un atout pour les Barisiennesen leur apportant davantage d’auto-nomie et en les préservant d’uneprécarité à laquelle elles sont davan-tage exposées en cas de rupture dela cellule familiale. Pour l’arrondisse-ment, il représente un enjeu majeurdans la problématique de renouvel-lement d’une population active quivieillit. Et dans le constat actuel oùles couples bi-actifs sont devenusmajoritaires, la présence d’emploisféminins sur son territoire participeà son attractivité.

En corollaire des activités présentes,on observe dans l’arrondissement deBar-le-Duc une sur- représentation dela part des employé(e)s, professionsintermédiaires et cadres. Et un tauxde chômage plus faible qu’ailleursdans le département (9,4% au premiertrimestre 2006).

Écoscopie de la Meuse 26

Population active

Taux annuel d'évolution de la population active

Population active en hausse depuis 1990

Source : Insee

0

0,20

0,40

0,60

0,80

1,00 %

1990-1999 1999-2004

arrondissement de Bar-le-Ducarrondissement de Commercyarrondissement de VerdunMeuseLorraineFrance de province

(estimations)

Page 33: Ecoscopie de la Meuse

Un marché du travailqui s’ouvre

En 2004, 77% des 75 000 actifs oc-cupés meusiens résident et travail-lent dans le département. Mais enune quinzaine d’années, les échangesavec les territoires voisins se sont ac-centués : 17 000, soit 23%, trou-vent ainsi à s’employer hors dudépartement (contre 7 500, soit 11%en 1990). Dans l’autre sens, le dépar-tement est pourvoyeur d’emploispour 10 000 actifs n’y résidant pas(contre 3 200 en 1990).

L’arrondissement de Commercy sedistingue en voyant un quart de ses ac-tifs occupés sortir quotidiennement deson périmètre. En Meuse, c’est le ter-ritoire le plus ouvert vers le reste de larégion du point de vue de l’emploi. Lesdéplacements journaliers, tant sor-

tants qu’entrants, y sont supérieurs de70% à ceux de 1990.

À l’inverse, l’arrondissement deBar-le-Duc, le plus concerné par l’em-ploi public et où sont présents de nom-breux groupes industriels, est celui quifixe sur place le plus grand nombre deses actifs (73%). Le premier pôle d’em-ploi à l’extérieur de l’arrondissementest constitué par l’aire urbaine deSaint-Dizier qui offre 2 000 emploisaux Meusiens. Une opportunité dontprofite Ancerville, commune meu-sienne incluse dans l’agglomérationhaut-marnaise.

Les échanges Bar-le-Duc - Verdun de-meurent faibles. On observe, entreces deux arrondissements, à peine300 à 400 déplacements quotidiensdomicile-travail dans chaque sens.L’éloignement et l’absence d’axe rou-tier performant ne favorisent pas le

rapprochement. Et à l’heure où l’Estde la Meuse renoue avec la crois-sance de la population et de l’emploi,les conditions de sa diffusion à la fa-çade Ouest du département s’entrouvent limitées.

2 200 frontaliersdans le Nord meusienDans l’arrondissement de Verdun,en 2000, un actif occupé sur huitexerce une activité dans l’agricul-ture, soit trois fois plus qu’en Lor-raine ou que dans la France deprovince. Mais les actifs se tour-nent de plus en plus vers le marchédu travail ancré sur Metz etThionville.

Ils profitent également de la crois-sance du Luxembourg qui depuis2001 a détrôné la Belgique commeterre de destination des travailleursfrontaliers meusiens. Anciens rési-dents ayant trouvé à s’y embaucherou nouveaux arrivants attirés parles conditions de logement plus fa-vorables du Nord meusien, ils sont,en 2005, 1 200 à se rendrechaque jour au Grand-duché (soittrois fois plus qu’en 1995). Les fronta-liers à destination de la Belgiqueavoisinent les 1 000. Parmi eux400 sont Belges.

L’ensemble des frontaliers repré-sente 3% des actifs occupés meu-siens. Dans les cantons deMontmédy et Spincourt, ceux à desti-nation du Luxembourg représentent9% et 22% des actifs. Ce derniertaux se rapproche de ceux observésdans les cantons meurthe-et-mosel-lans voisins de Longuyon (25%) etd’Audun-le-Roman (35%). Pour leNord du département c’est unesource d’emploi bienvenue et de salai-res attractifs reversés dans l’éco-nomie locale. Reste que la montée engamme des emplois proposés auLuxembourg nécessite une élévationparallèle des qualifications pour conti-nuer à en profiter. Elle suppose aussides prestations de services publics etprivés plus nombreuses et d’un ni-veau plus élevé dans les communesmeusiennes accueillant ces nouvellespopulations plus exigeantes.

Écoscopie de la Meuse 27

Taux de chômage trimestriel au sens du BIT de 2000 à 2006 (%)

Chômage plus élevé dans l'arrondissement de Commercy

Source : Insee

7

2000 2001

8

9

10

11

12 %arrondissement de Bar-le-Ducarrondissement de Commercyarrondissement de VerdunLorraineFrance

1 trim.er 1 trim.er 1 trim.er 1 trim.er 1 trim.er 1 trim.er 1 trim.er

3 trim.ème 3 trim.ème 3 trim.ème 3 trim.ème 3 trim.ème 3 trim.ème

2002 2003 2004 2005 2006

Équilibrage du marché du travail en 2004 par arrondissement

Ouverture vers l'extérieur à Commercy et Verdun

Source : Insee

0

10

20

30

40

50

60

70

80 pour 100 actifs résidents

Bar-le-Duc Commercy Verdunemploi dans l'arrondissementemploi dans le reste du département ou de la France

emploi à l'étrangerchômeuractif résidant hors de l'arrondissement

Page 34: Ecoscopie de la Meuse

Un secteur économique porteur

L’artisanat occupe une place majeure dans l’économie départementale. Depuis une quinzained’années, à l’instar du bâtiment, ses effectifs progressent, et fort d’une image de marqueretrouvée, il attire de plus en plus de porteurs de projet. Il reste un excellent vecteur de promotionsociale et de réalisation personnelle, mais pour que sa dynamique perdure, il devra releverrapidement plusieurs défis d’envergure : former des jeunes, recruter de la main-d’œuvre qualifiéeet trouver des repreneurs.

Au 1er janvier 2006, l’arti-sanat meusien compte2 512 entreprises, ce qui

en fait un des secteurs-clé de l’éco-nomie départementale avec ses250 métiers. Il occupe près de11 000 actifs, dont 1 650 travail-leurs indépendants, 8 000 salariés,650 apprentis et 700 conjoints col-laborateurs et auxiliaires familiaux.Au sein de la population active oc-cupée départementale, l’artisanatemploie près d’une personne sursept.

Une présence affirméedes métiers du bâtimentLes entreprises de l’artisanat se ré-partissent principalement dans lebâtiment (33%), le transport, la ré-paration et les services (27%), l’ali-mentation (19%), le travail desmétaux (6%) et le bois-ameublement(6%).

Près de sept artisans sur dix évo-luent sur des marchés de proximité.

Boulangers, bouchers, coiffeurs,maçons, électriciens, garagistesetc., apportent quotidiennementune offre de produits et services auxhabitants du territoire.

Les secteurs de la production, sou-vent synonymes d’ouverture sur desmarchés extérieurs, occupentquant à eux moins de deux artisanssur dix.

En termes de dynamique, les mé-tiers du bâtiment et des services(coiffure, soins à la personne, etc.) pro-gressent. Entre 2000 et 2005, leseffectifs salariés du bâtiment sontainsi passés de 2 000 à 2 600 per-sonnes.

Les métiers de la production (horsbois) se maintiennent. Ceux tradition-nels de l’alimentation (boulangerie etboucherie-charcuterie) continuent de

perdre des entreprises, mais ga-gnent des emplois.

Ces tendances, qui sont loin d’êtreconjoncturelles, résultent, au con-traire, de changements profondsdans les modes de vie. L’évolutionde l’environnement économique etréglementaire a également une inci-dence plus ou moins grande sur ledéveloppement des activités (parexemple, le maintien ou non d’une TVAdans le bâtiment à 5,5%).

Une implantationplutôt ruraleLa nature de l’activité est un élé-ment déterminant dans la localisa-tion des entreprises. En fonction deleur marché, celles-ci peuvent êtresituées plutôt en milieu rural (mé-tiers du bâtiment) ou plutôt en milieuurbain (métiers alimentaires).

En Meuse, près de deux artisanssur trois sont localisés dans descommunes de moins de 2 000 habi-tants (contre un sur trois au niveau na-tional). Une situation qui s’expliqueaussi par la faible urbanisation dudépartement (seulement 16 commu-nes ont plus de 2 000 habitants).

Des entreprises de plusen plus structuréesL’artisanat change et son image suitcette tendance. L’exploitation se faitde moins en moins sous forme indi-viduelle. Il y a vingt ans, un artisansur dix travaillait en société. Ils sontprès de quatre sur dix aujourd’hui.

Par ailleurs, la taille des entreprisesartisanales s’étoffe. Les artisans

Écoscopie de la Meuse 28

Artisanat

Alimentation 462 19 422 17

Travail des métaux 145 6 146 6

Textile, cuir, habillement 36 2 31 1

Bois, ameublement 150 6 125 5

Autres fabrications 156 7 153 6

Bâtiment 782 33 945 38

Transport, réparation,autres services

655 27 690 27

Total 2 386 100 2 512 100

Source : fichier RIM

Page 35: Ecoscopie de la Meuse

travaillant seuls ou avec de petits ef-fectifs (de 1 à 3 personnes) voient leurnombre diminuer progressivement.En revanche, les entreprises ayantune certaine dimension prennentune place plus importante. La partdes entreprises de plus de 20 sala-riés est ainsi passée de 0,8% à2,4% en dix ans. Entre 1996 et2005, l’effectif moyen des entrepri-ses est passé de 2,6 à 3,4 salariés.

Dans le même temps, la durée devie des entreprises s’allonge.Actuellement, près de la moitié desentreprises inscrites au Répertoiredes métiers ont une ancienneté su-périeure à dix ans. Ce constat estrenforcé par des taux de survie su-périeurs à la moyenne nationale :trois entreprises sur quatre nouvel-lement créées sont encore actives

3 ans après leur création, etpresque deux sur trois 5 ans aprèsleur création (contre respectivementdeux sur trois et une sur deux enFrance). Preuve que les mesuresd’aide et d’accompagnement misesen place par les différents partenai-res portent leurs fruits.

Un homme d’âge mûr,qualifié et expérimentéLe profil-type de l’artisan meusien nedéroge pas beaucoup aux standardsnationaux. 80% des artisans sontdes hommes. Si l’on excepte des mé-tiers précis comme celui de la coif-fure, l’artisanat féminin a encore biendu mal à percer. Cependant, en2005, les femmes ont représenté àpeu près un quart des porteurs deprojet et des candidats à l’installation.

L’artisan meusien est relativementâgé, mais pas plus que ses collè-gues des autres départements.Sous l’effet du «papy boom», l’âgemoyen (47 ans) pourrait même bais-ser au cours des prochaines an-nées. En effet, un rajeunissementdes candidats à l’installation estconstaté : 32 ans de moyenned’âge actuellement contre 37 ans àla fin des années 1990.

Les artisans meusiens sont deplus en plus qualifiés. Ainsi, à l’ins-tallation, quatre chefs d’entreprisesur cinq ont déjà un titre de qualifi-cation ou une solide expériencedans le métier qu’ils vont exercer.

Un secteur attractif pourles porteurs de projetsDans un contexte économique mou-vementé et pas forcément facile,l’artisanat a su tirer son épingle dujeu depuis l’entrée dans le troisièmemillénaire. Cela s’est traduit par uneforte poussée au niveau de l’emploiet un engouement de plus en plusmarqué pour la création d’entrepri-ses.

L’artisanat a créé, en cinq ans et ensolde net, plus de 1 300 emplois.Pratiquement tous les secteurs ontbénéficié de cette progression, etprincipalement les métiers de la fa-brication, des services et du bâti-ment. Les difficultés rencontréeslocalement par certaines PME ontrenforcé incontestablement la re-distribution des cartes de l’emploien faveur des très petites entrepri-ses.

Le nombre annuel d’auditeurs austage de préparation à l’installation(hors accompagnants) est passé de122 en 2002 à 188 en 2005, soitune augmentation de 54% en 4 ans.Dans cette période d’incertitude, l’ar-tisanat véhicule des valeurs d’indé-pendance et d’autonomie quiséduisent, d’où cette progressionsensible.

En 2005, le solde net immatricula-tions-radiations a lui-même atteint unscore sans précédent avec +53 en-treprises.

Écoscopie de la Meuse 29

0 818 37 780 34

1 470 21 470 21

2 à 3 447 20 403 18

4 à 5 212 9 220 10

6 à 10 184 8 255 11

11 à 15 65 3 74 3

16 à 20 23 1 27 1

plus de 20 17 1 54 2

Total 2 236 100 2 283 100

Source : fichier RIM

Alimentation 1 254 1 295 41 3

Travail des métaux 561 611 50 9

Textile, cuir, habillement 74 73 -1 -1

Bois, ameublement 385 378 -7 -2

Autres fabrications 555 970 415 75

Bâtiment 1 993 2 601 608 31

Transports, réparations,autres services 1 530 1 801 271 18

Total 6 352 7 729 1 377 22

Source : fichier RIM

Page 36: Ecoscopie de la Meuse

Une meilleure imageauprès du grand publicÀ l’épreuve des faits, notamment desrésultats obtenus ci-dessus, le sec-teur des Métiers commence à diffu-ser auprès du grand public et desmédias une image de plus en plusporteuse. Les campagnes qui sontrégulièrement menées à la télévisionpar le Fonds National de Promotionet de Communication de l’Artisanat ysont aussi pour quelque chose. Sansverser dans un optimisme béat, tou-tes ces données confirment en toutcas une montée en puissance desprofessions manuelles qui apparais-sent de plus en plus comme une vraiealternative au chômage.

Former les jeunes :une nécessitéL’apprentissage reste la voie royalepour accéder aux métiers de l’arti-sanat. Les campagnes d’informa-tion sont aujourd’hui de plus en plusnombreuses à mettre l’accent surles opportunités de cette filière deformation par alternance.

En Meuse, le nombre de contratsenregistrés en 2005 a cependantbaissé d’une petite cinquantaine parrapport à 2004 (de 739 à 690),alors que les départements voisinsont vu, au contraire, leurs effectifsprogresser. L’explication tient beau-coup à la démographie mais aussi àla concurrence de plus en plus sé-vère que se font les établissementsentre eux pour conserver les jeu-nes. Cette baisse concerne unique-ment les préparations aux diplômesde niveau 5 (CAP), alors que la de-mande pour les niveaux supérieursprogresse quant à elle régulière-ment.

Le dernier «festival des formationspar l’apprentissage» organisé par

l’Association pour la Formation Pro-fessionnelle en Meuse, avec l’appuides chambres consulaires et desCentres de Formation d’Apprentisdépartementaux a toutefois connuun grand succès. D’où l’espoir devoir les tendances s’inverser aucours des prochaines années.

Recruter et qualifier :une obligation pour lapérennité des entreprisesLe recrutement et la qualification dela main-d’œuvre constituent un vraiobstacle car la demande est supé-rieure à l’offre. Faute de trouver«chaussure à leur pied», bien desemployeurs potentiels restreignentvolontairement leurs perspectivesde développement.

Comment sortir d’une telle im-passe ? Très certainement, en por-tant encore plus les efforts sur laformation des hommes. Formationinitiale d’abord, mais aussi forma-tion continue. Les engagements surcette dernière restent encore globa-lement trop faibles, tant au niveaudes artisans (seulement 56 demandesde financement de stages en 2005),que de leurs salariés (l’enveloppe ré-servée à leur intention n’est que très ra-rement utilisée).

Trouver des repreneurs :un objectif essentielUn artisan meusien sur six a plus de57 ans, ce qui représente, sur lepapier, un peu plus de 400 entrepri-ses potentiellement cessibles. Dansla réalité, une fois retirées les entre-prises pour lesquelles une solutioninterne est déjà trouvée et celles quin’ont plus véritablement de valeurmarchande, ce sont finalement plusd’une centaine d’entreprises quisont réellement concernées par unsoutien actif dans la recherche derepreneurs.

Consciente de l’enjeu, la Chambrede Métiers et de l’Artisanat de laMeuse s’implique fortement sur cedossier avec l’appui des partenaires(Maison Meusienne de l’Emploi et Inter-consulaire). Et les premiers résultatssont déjà très encourageants.

Écoscopie de la Meuse 30

Artisanat

122 137 180 188 66

Source : fichier RIM

DéfinitionDeux critères définissent les entreprises artisanales :

– un critère d’activité : elles doivent exercer, de manière indépendante, uneactivité économique de production, de transformation, de réparation ou deprestation de services, à titre principal ou secondaire.

– un critère de taille : elles doivent employer moins de 10 salariés au momentde leur inscription au Répertoire des métiers. Après et au-delà de ce seuil, ledroit de suite leur donne la possibilité de rester immatriculées, si le dirigeantbénéficie de la qualité d’artisan ou de maître artisan.

L’ensemble des entreprises répondant à ces deux critères constitue le Secteurdes métiers.

Chiffres clésAu 01/01/2006

2 512 entreprises

11 000 actifsdont :

indépendants : 1 650conjoints collaborateurs : 700salariés : 8 000apprentis : 650

Page 37: Ecoscopie de la Meuse

Une baisse à l’opposé de la tendance nationale

En 2004, la Meuse compte 60 400 emplois salariés après avoir atteint un maximum de 61 900emplois en 2000. En quatre ans, la baisse est de 2,3%, à l’opposé de la hausse de 2,5% en Francede province. La progression moins forte dans les services ne permet pas de rattraper le retard dansce domaine. L’industrie est en retrait, y compris dans les activités qui font la spécificité dudépartement. La croissance dans le commerce de détail maintient l’ensemble du secteur.

Avec 60 400 emplois salariéscomptabilisés sur son terri-toire en 2004, la Meuse re-

trouve son niveau de 1999.

Retard non comblédans les servicesLes services emploient en Meuse35 000 personnes en 2004, ce quien fait la première activité en termed’effectifs. Pour autant, leur poids enMeuse reste inférieur à celui observéen France* (58%, contre 60%).

L’administration publique avec 9 400postes (soit 16% des emplois salariés to-taux) y occupe la première place. Elleest suivie de la santé-action socialeavec 7 900 emplois (soit 13%). LaMeuse se distingue de la France* enayant en 2004, proportionnellement40% et 20% d’effectifs supplémen-taires dans ces deux activités. Entre2000 et 2004, les effectifs meu-siens de l’administration publique ontprogressé au même rythme qu’au ni-veau national* (5%), mais la haussedes emplois dans la santé-action so-ciale y a été moindre (6%, contre 9%).

L’éducation en Meuse avec 5 000salariés occupe, comme enFrance*, la troisième place dans lesservices. Son poids y est proportion-nellement supérieur de 10% , maissurtout, entre 2000 et 2004, seseffectifs ont baissé davantage qu’auniveau national (-6%, contre -4%).

Les services aux entreprises (5 200salariés) et aux particuliers (3 500 sa-lariés) restent relativement moinsbien représentés en Meuse qu’enFrance* (respectivement 9% et 6%,contre 12% et 8%). Et les évolutionsde leurs effectifs entre 2000 et2004 ne permettent pas à la

Meuse de combler son retard.Alors qu’ils progressent de 6 à 7%en France*, ils n’augmentent aumieux que de 1% en Meuse.

En quatre ans, il n’y a que dans lesconseils et assistance que la progres-sion meusienne est supérieure à celleobservée au niveau national* (+27%,contre +13%). Mais si elle correspondà 300 emplois supplémentaires,cette activité qui concerne générale-ment des consultants indépendantssans salarié, reste sous-représentéeen Meuse (2% des salariés, contre 4%en France*).

L’évolution récente du transport,va à l’inverse de la tendance natio-nale* (-4% d’effectifs, contre +5%entre 2000 et 2004). Cette activité,où le transport de voyageurs (horszone urbaine) est peu développé, ap-proche à nouveau les 2 000 em-plois (soit 3%, contre 4% enFrance*).

Recul dans les industriesspécifiques

L’industrie, avec 13 200 postes,est le second pourvoyeur d’emploissalariés du département.

La métallurgie (3 000 emplois), l’a-gro-alimentaire (2 500), les équipe-ments du foyer (1 700, notammentl’optique et le meuble) et la mécanique(1 300) y sont les secteurs domi-nants. Ensemble, ils proposent prèsde deux emplois industriels surtrois.

Les autres activités d’importance sont,par ordre décroissant d’effectifs sala-riés : le bois-papier (800 emplois), l’auto-mobile (660), la chimie-plasturgie(580), le textile (560), les produits mi-

néraux (490), la pharmacie-parfumerie(470) et l’habillement-cuir (150).

Mais entre 2000 et 2004, l’in-dustrie meusienne a perdu 1 700postes, soit une baisse plus forteque celle observée en France*(-11%, contre -7%) et qui a concernétous les principaux secteurs d’activi-té. Elle a particulièrement affecté lebois-papier (-390 emplois, soit -33%),les équipements du foyer (-390 em-plois, soit -19%), l’agroalimentaire(-270 emplois, soit -10%), la métal-lurgie (-220 emplois, soit -7%) et letextile (-110 emplois, soit -16%). Elleest d’autant plus marquante qu’ellea touché les cinq activités qui font laspécificité de l’industrie meusienne.De plus, dans un contexte national*orienté lui aussi à la baisse, latendance meusienne est dans troiscas sur cinq, plus mauvaise que lamoyenne française*. Sur la périodeconsidérée, seuls la métallurgie etle textile ont enregistré des évolu-tions moins mauvaises qu’enFrance*.

Toutefois les baisses d’effectifs peu-vent être la résultante de gains de

Écoscopie de la Meuse 31

Emploi salarié

Taux d'évolution(%)

6420-2

Repli de l'emploidans le Grand-Est

Meuse : -2,3%Lorraine : -1,4%France métro. :+2,5%

Sources : Insee, estimations d'emploi salarié

©IG

N- I

nsee

2006

Évolution de l'emploi salarié 2000-2004

Page 38: Ecoscopie de la Meuse

productivité, dus à une modernisa-tion de l’outil industriel.

Quant à la chimie-plasturgie, l’automo-bile et les produits minéraux, les pertesenregistrées pour chaque activitéconcernent de 35 à 55 emplois, soitde 6% à 10% des effectifs. Mais l’auto-mobile meusienne a fait nettementmoins bien en 4 ans qu’au niveau natio-nal* (-7%, contre -1%).

Reste l’habillement-cuir qui a perdu130 emplois en quatre ans, soit-46% (contre -31% au niveau national)

Au final, en Meuse comme enFrance*, une seule activité industriellea vu ses effectifs augmenter entre2000 et 2004 : la pharmacie-parfu-merie qui a gagné 100 emplois, soit+30% (contre +7% en France*).

Progression moins rapidedans le commerceAvec 7 100 emplois en 2004, lecommerce représente 12% des em-plois salariés meusiens, soit 2 pointsde moins qu’en France*. Dans sonensemble, ses effectifs sont restésstables entre 2000 et 2004, alorsqu’ils progressaient au niveau natio-nal* de 6%. Le commerce de détail

meusien qui a pourtant gagné 130emplois en 4 ans, reste sur unrythme de croissance inférieur à laFrance* (8%).

Stabilitédans la constructionLe secteur de la constructioncompte 3 800 emplois salariés en

2004. Avec 6% des emplois sala-riés, son poids en Meuse est iden-tique à celui relevé en France*. Enquatre ans, ses effectifs sont res-tés à peu près stables (moins de 50postes supplémentaires, soit à peine+1%) alors que ceux du secteur ontprogressé de 7% en France*.

Écoscopie de la Meuse 32

Administration publiqueSanté,action sociale

Commerce

ÉducationConstruction

Services aux particuliers

Métallurgie

Industries agricoleset alimentaires

Services opérationnels

Transports

Équipements du foyer

Poste,télécom.

Activitésfinancières

Conseil et assistance

Équip.mécaniques

Bois-papier

Auto

Chimie,plasturgie

Textile

Produitsminéraux

0

1

2

3

Spécificité

Emploi salarié en 2004

Poids (%)

0 2 4 6 8 10 12 14 16 18

Spécificité dans les équipements du foyer et la métallurgie

Source : Insee, estimations d'emploi salarié

Guide de lecture :Le poids représente la part des emplois salariés du secteur dans l'emploi salarié total en Meuse.La spécificité est le rapport entre le poids du secteur en Meuse et le poids du même secteur en France(hors Ile-de-France). Une spécificité de 1 indique qu'un secteur est aussi représenté en Meuse qu'en France.La taille des cercles est proportionnelle aux effectifs.Un cercle rouge indique des effectifs en hausse entre 2000 et 2004 ;un cercle bleu correspond à des effectifs en baisse ;un cercle gris traduit une stagnation (évolution comprise entre -1% et +1%).Exemple : les 1 700 emplois salariés dans les équipements du foyer représentent 3% de l'ensemblede l'emploi salarié en Meuse, contre 1% en France (hors Ile-de-France).Leur spécificité en Meuse est donc de 3.

-50 -40 -30 -20 -10 0 10 20 30

%ENSEMBLE

Postes et télécommunications

ÉducationTransports

Services opérationnels

Services aux particuliers

Activités financières

Services aux entreprises

Administration publique

Santé, action sociale

Conseils et assistanceSERVICES

Commerce de détail, réparations

COMMERCE

CONSTRUCTION

Habillement, cuirÉquipements électriques et électroniques

Bois, papier

Équipements du foyerTextile

Produits minéraux

Industries agricoles et alimentairesAutomobile

Métallurgie et transformation des métaux

Chimie, caoutchouc, plastiquesEquipements mécaniques

Pharmacie, parfumerie et entretienINDUSTRIE

Meuse

Évolution de l'emploi salariéentre 2000 et 2004

France de province

Les gains dans le tertiaire ne compensent pas les pertes dans l'industrie

Source : Insee, estimations d'emploi salarié

* France hors Ile-de-France

Page 39: Ecoscopie de la Meuse

Écoscopie de la Meuse 33

Emploi salarié

(estimations)

Secteurs d’activité

Industrie 13 183 21,8 1,2 -1 697 -11 -7

Industries agricoles et alimentaires 2 519 4,2 1,4 -267 -10 0

Industries des biens de consommation 2 549 4,2 1,6 -413 -14 -13

dont : Habillement, cuir 149 0,2 0,6 -129 -46 -31

Édition, imprimerie, reproduction 254 0,4 0,6 -1 0 -10

Pharmacie, parfumerie et entretien 468 0,8 1,3 108 30 7

Industries des équipements du foyer 1 678 2,8 3,1 -391 -19 -16

Industrie automobile 657 1,1 0,8 -51 -7 -1

Industries des biens d’équipement 1 466 2,4 0,7 -134 -8 -6

dont : Équipements mécaniques 1 302 2,2 1,0 -56 -4 -6

Équipements électriques et électroniques 157 0,3 0,3 -85 -35 -9

Industries des biens intermédiaires 5 591 9,3 1,3 -827 -13 -9

dont : Produits minéraux 490 0,8 1,0 -55 -10 -7

Textile 559 0,9 1,9 -108 -16 -24

Bois et du papier 802 1,3 1,4 -388 -33 -6

Chimie, caoutchouc, plastiques 581 1,0 0,5 -35 -6 -5

Métallurgie et transformation des métaux 3 022 5,0 2,3 -220 -7 -7

Composants électriques et électroniques 137 0,2 0,3 -21 -13 -12

Énergie 401 0,7 0,6 -5 -1 -5

dont : Production combustibles et carburants 81 0,1 0,9 -2 -2 -17

Eau, gaz, électricité 320 0,5 0,6 -3 -1 -2

Construction 3 821 6,3 1,0 45 1 7

Commerce 7 103 11,8 0,9 31 0 6

dont : Commerce et réparations automobiles 1 128 1,9 0,9 -86 -7 3

Commerce de gros 1 854 3,1 0,7 -17 -1 3

Commerce de détail, réparations 4 121 6,8 0,9 134 3 8

Services 34 957 57,9 1,0 614 2 5

Transports 2 020 3,3 0,8 -90 -4 5

Activités financières 726 1,2 0,5 10 1 4

Activités immobilières 398 0,7 0,7 55 16 2

Services aux entreprises 5 154 8,5 0,7 73 1 6

dont : Postes et télécommunications 1 532 2,5 1,2 -144 -9 -4

Conseils et assistance 1 341 2,2 0,5 288 27 13

Services opérationnels 2 280 3,8 0,7 -72 -3 6

Services aux particuliers 3 504 5,8 0,7 12 0 7

dont : Hôtels et restaurants 1 235 2,0 0,6 -59 -5 10

Activités récréatives, culturelles et sportives 294 0,5 0,4 -97 -25 -4

Services personnels et domestiques 1 975 3,3 0,9 168 9 9

Éducation, santé, action sociale 12 915 21,4 1,1 129 1 3

dont : Éducation 4 976 8,2 1,1 -316 -6 -4

Santé, action sociale 7 939 13,1 1,2 445 6 9

Administration 10 240 16,9 1,4 425 4 4

dont : Administration publique 9 413 15,6 1,4 414 5 5

Activités associatives et extra-territoriales 827 1,4 1,0 11 1 -1

Ensemble 60 420 100,0 1,0 -1 447 -2 2

* France hors Ile-de-France ** Poids du secteur en Meuse rapporté au poids du secteur dans la France de province

Note : l’ensemble tient compte de l’agriculture

Source : Insee, estimations d’emploi salarié

Page 40: Ecoscopie de la Meuse

Autonome et stable, mais qui se renouvelle lentement

Au 1er janvier 2005, la Meuse compte 6 300 établissements dont près de la moitié dans les services. Lesétablissements sans salarié sont majoritaires. La vallée de l’Ornain reste le berceau d’industrieshistoriques et spécifiques. Le tissu économique meusien est autonome. Plus de 600 établissementssont créés chaque année, mais le taux de création est inférieur à celui observé au niveau national. Enrevanche le taux de survie est un des meilleurs de France.

Au 1er janvier 2005, laMeuse compte 6 300 éta-blissements en activité, soit

330 de plus qu’en 2000, mais leurnombre progresse moins vite qu’enFrance* (+6%, contre +11%). Cettecroissance est surtout le fait des en-treprises de moins de 10 salariésqui sont passées de 4 200 à 5 100et elle s’observe principalementdans les secteurs de la construction(+138 unités, soit +19%), des servi-ces aux entreprises (+182 unités,soit +27%) et des activités immobiliè-res (+56 unités, soit +89%).

45% des établissementsdans les servicesLes 867 établissements de l’industriesont proportionnellement plus nom-breux en Meuse qu’en France* (14%,contre 11%). Cependant, entre 2000et 2005, le secteur perd globalementprès d’une trentaine d’établissements(-3%), notamment dans les industriesagricoles et alimentaires (-29 unités, soit-10%), les équipements du foyer (-22unités, soit -19%). Une branche indus-trielle connaît une nette progression dunombre d’établissements : l’énergie(+23 unités, soit +77%).

37% des établissements industrielsne comptent aucun salarié et 20%seulement un ou deux. Mais ce sec-teur est aussi celui qui compte le plusd’établissements de grande taille : 32dépassent les 100 salariés, et parmieux 12 en ont plus de 200.

Les 865 établissements de la cons-truction et les 1 748 du commercesont proportionnellement aussi nom-breux en Meuse qu’en France*. Ils secaractérisent avant tout par une tailleréduite : 44% et 51% n’ont aucun sa-

larié, suivant en cela la tendancefrançaise.

Avec 2 851 établissements, le sec-teur des services regroupe à lui seul45% des établissements meusiens,mais cette proportion est inférieureà celle observée en France* (50%).Si 51% des établissements n’ontaucun salarié, dans les services,leur proportion atteint 58%.

Vallée industrieusede l’OrnainLe tissu économique reste marquépar l’histoire industrielle dont le dé-veloppement s’est concentré dansles vallées pourvoyeuses de res-sources énergétiques (eau et bois) ethumaines.

Ainsi la vallée de l’Ornain accueille 12des plus grands établissements in-dustriels sur les 35 que compte ledépartement. S’y retrouvent la métal-lurgie, l’automobile, l’optique et le tex-tile, autant d’activités qui fontl’identité meusienne. Un autre re-groupement existe autour du meubledans le canton de Gondrecourt-le-Château qui fait partie du vaste bas-sin du meuble de l’Ouest vosgien au-tour de Neufchâteau et Liffol-le-Grand. Les industries agricoles et ali-mentaires, autre secteur de poids,ont leurs principaux établissementsdans le Verdunois, tandis que lesgroupes fromagers sont dispersésen Meuse en lien avec la collecte delait. La fabrication de la traditionnelleMadeleine se poursuit à Commercyet le conditionnement de salades s’ef-fectue à Maizey. Enfin, l’habillementreste représenté à Vaucouleurs. Lamécanique quant à elle est présentesur tout le territoire.

Le transport de marchandises et lalogistique sont surtout présents àPagny-sur-Meuse et Sorcy-Saint-Martin où ils profitent d’un position-nement stratégique sur la RN4 et àproximité immédiate de l’A31.

Les commerces de détail, se sontdéveloppés dans les pôles de servi-ces que sont les agglomérationsde Verdun et Bar-le-Duc dont l’at-tractivité s’étend dans un rayon de30 et 15 kilomètres. Quelques pô-les plus petits animent le reste duterritoire.

Quant aux grands établissementsdu secteur public, leur localisationest fortement liée aux statuts dechef-lieu de département et d’ar-rondissement. Bar-le-Duc, Com-mercy et Verdun regroupent lesplus grands employeurs des fonc-tions publiques d’État, territorialeet hospitalière, ainsi que les plusgrands collèges et lycées du dépar-tement.

Écoscopie de la Meuse 34

Tissu économique

Taux de survieà 3 ans

(%)

74 et plus

de 72 à 74

de 70 à 72

moins de 70

Dans les dix meilleurstaux de survie à 3 ans

Taux de survie à 3 ans des entreprisescréées en 2000

Meuse : 74%Lorraine : 69%France de prov. : 69%

Sources : Insee, répertoire Sirene (champ ICS)

©IG

N- I

nsee

2006

* France hors Ile-de-France

Page 41: Ecoscopie de la Meuse

Offre foncièredes aménageurs publicsLes perspectives de localisation desentreprises nouvelles passent pardes propositions d’aménageurspublics. Le Conseil général de laMeuse a «labellisé» les zones de Pa-gny-sur-Meuse, Velaines, Les Sou-hesmes-Rampont, Marville, ainsique les grands projets autour de lagare TGV ou du laboratoire de Bure.Les communautés de communesaménagent d’autres zones sur leursterritoires respectifs.

Taux de créationplus faible...L’année 2005 a vu la création de688 établissements (515 créationspures et 173 reprises). De 2000 à2005, ce sont 3 600 établissementsqui ont vu le jour.

Cependant, sur la période consi-dérée, le taux de création d’établis-sements (11%) se situe en-dessousdu taux observé en Lorraine (12%)et en France* (13%). Cette diffé-rence est due surtout au taux decréations pures qui reste propor-tionnellement inférieur (8% enMeuse, contre 9% en Lorraine et 10%en France*). Les reprises étant aus-si nombreuses.

De 2000 à 2005, les créations sesont réalisées essentiellement dansle commerce de détail (19%), lesservices aux entreprises et aux par-ticuliers (respectivement 15% et 13%)et la construction (14%). L’industrieavec près de 400 nouveaux établis-sements créés reste une spécificitémeusienne. Ce secteur regroupeencore 11% des créations (contre9% en Lorraine et 8% en France*). La

Écoscopie de la Meuse 35

Industrie 867 14 325 112 170 201 59

Construction 865 14 382 91 184 202 6

Commerce 1 748 28 892 86 365 385 20

Services 2 851 45 1 660 137 602 422 30

Total 6 331 100 3 259 426 1 321 1 210 115

Source : Insee, répertoire Sirene (champ ICS)

DéfinitionsEntreprise : toute personne physique ou morale exerçant de manière indé-pendante une activité professionnelle non salariée. Une entreprise peutêtre une société ou un entrepreneur individuel. C’est un organisme financiè-rement et juridiquement autonome constitué en vue de produire des bienset services.Établissement(s) : lieu(x) où l’entreprise exerce son activitéChamp ICS : les statistiques ont été réalisées sur le champ de l’industrie,de la construction, du commerce et des services. Le champ ICS ne com-prend que des unités juridiques ayant une réalité économique. Il exclut lessecteurs de l’agriculture, des activités financières et des activités non mar-chandes.Création pure : création d’un établissement économiquement actif jusqu’a-lors inexistant, ayant pour conséquence l’exploitation de nouveaux moyensde production.Reprise : reprise totale ou partielle de l’activité d’un ou plusieurs établisse-ment(s) économique(s) par une autre entreprise.Taux de création : nombre de créations de la période rapporté au stock enmilieu de période.

Zones d'intérêt départemental

Zones intercommunales

Zone de la CCI

Zones d'intérêt départemental

Zones intercommunales

Zone de la CCI

Zones d'intérêt départemental

Zones intercommunales

Zone de la CCI

22 zones d'activitéZones d'activité en 2006

Source : Chambre de Commerce et d'Industrie de la Meuse

IGN

-In

see

20

06

Page 42: Ecoscopie de la Meuse

faible part des créations dans lesservices ouvre des perspectives dedéveloppement intéressantes enMeuse dans ce secteur.

Le taux de création est le plus élevédans les zones urbaines autour deVerdun et Bar-le-Duc. Avec respec-tivement 672 et 579 créations surla période considérée, ces deux ag-glomérations concentrent 35% descréations du département et ont suattirer près de la moitié des créa-tions meusiennes dans deux domai-nes : commerce de détail (avec 314créations sur les 669 enregistrées dansle département) et santé-action so-ciale (107 créations sur 228).

... mais meilleur tauxde survie

Les créations sont moins importantesen Meuse qu’en Lorraine ou enFrance* mais le taux de survie desnouvelles entreprises est supérieur :74% de celles créées en 2000 sontencore actives trois ans plus tard(contre 69% en Lorraine et 69% enFrance*). La Meuse se classe ici au9ème rang national à égalité avec laHaute-Saône. Le commerce qui est lesecteur ayant enregistré le plus grandnombre de créations en 2000 (100 en-treprises) est aussi celui où leur survieest la plus faible : seulement 68d’entre elles étaient encore actives

trois ans plus tard. Comme ailleurs, cesecteur reste le plus mouvant.

88% des établissementsautonomesLe tissu économique meusien est trèsautonome : 88% des établissements(68% des salariés) du secteur marchanddépendent d’un centre de décision si-tué dans le département. Mais 12%(760 établissements), appartiennent àune entreprise dont le siège n’est passitué en Meuse. Dans ce cas, il setrouve majoritairement en Ile-de-France (48%), dans les autres départe-ments lorrains (23%) ou en Cham-pagne-Ardenne (12%).

Écoscopie de la Meuse 36

Tissu économique

Tréfileurope

Air Liquide Welding

Lacto SérumFrance

Fromageries Henri Hutin

SotragoCora

Carrières etFours à chauxde Dugny

INEOS Enterprises France

Maximo

Ets MilerOber

CréditAgricole

Auchan

Bergèrede France

E.Leclerc

E.Leclerc

Les Rapidesde la MeuseISA France

Sodetal

Allevard RejnaAutosuspensions

Société Métallurgiquede Revigny

Mittal Steel

La Poste

France Télécom

SNCF

Société Meusiennede Constructions Mécaniques

Onet

EvoBus France

Essilor

FromagerieRenard Gillard

Realméca

Berthold SA

Sièges Collinet

Intermarché

EMC2

Mittal Steel

Fromageries Bel

Hunstman Surface Science

Huot

PiersonDiffusion

Ahlstrom Labelpack

Sodiaal

Bonduelle Frais France

Allerbio

Mittal Steel

Meuse Universal Style

Fromagerie de Raival

Textiles de Vaucouleurs

IGN

-Ins

ee2

00

6

Gillet Tubes Technologies

Monti

Meusonic

Établissements* de 100 salariés ou plus en 2006

55 grands établissements

Source : Insee

* Champ : industrie, construction, commerce, services, finances

450150

Secteur d'activité

Nombre de salariés

Activité financière

Automobile

Bois

Chimie

Commerce de détail

Commerce de gros

Construction

Electronique

Industries agricoles et alimentaires

Mécanique

Métallurgie

Meuble

Optique

Papier, carton

Pharmacie, entretien

Produits minéraux

Poste et télécommunication

Services aux entreprises

Textile

Transport

Page 43: Ecoscopie de la Meuse

Des exportations tournées essentiellement vers l’Europe

Les exportations meusiennes sont à l’image de son tissu économique : elles se réalisent sur denombreux territoires et dans de nombreux domaines. L’Union européenne est le premier marché.Les biens intermédiaires, les produits agroalimentaires, les biens de consommation et le bois sontles produits les plus exportés. Des actions mises en place par la CCI, appuyée par le Conseilgénéral, et le Conseil régional visent à faciliter l’accès à des marchés extérieurs.

Les exportations meusiennesne se restreignent pas auxseuls secteurs dominants, ni

aux seules grandes entreprises dudépartement. Chacun développe aus-si bien ses activités en Meuse quedans le reste du monde.

L’Europe premier partenaireL’Union européenne est un partenaireprivilégié des entreprises meusiennes.En 2005, elle a absorbé 86% des1 066 millions d’euros de biens expor-tés (contre 80% pour la Lorraine), essen-tiellement des biens intermédiaires etdes produits agroalimentaires (respecti-vement 57% et 24% des exportations meu-siennes en valeur).

Ce sont principalement des PME qui vi-sent traditionnellement des pays deproximité comme l’Allemagne, la Bel-gique, le Luxembourg et les Pays-Bas.

Mais ce sont aussi des marchés pé-rennes et à fort potentiel où notam-ment les secteurs de la mécanique etde la transformation des métaux (biensintermédiaires) se positionnent grâce àla spécificité, la qualité des produits etla réactivité des PME. Le secteur dubois tient lui aussi une place non négli-geable dans le chiffre des exportationsmeusiennes vers l’Europe.

Aujourd’hui, les exportations de biensintermédiaires, de produits agroali-mentaires et de biens de consomma-

tion se développent également versl’Espagne et le Royaume-Uni.

Le «reste du monde»pour le haut de gammeMême si le continent européen re-présente la part prédominante desexportations meusiennes, les entre-prises exportent également versd’autres continents. Ainsi le Japongoûte les fromages et les produitsdu terroir tandis que l’Australie ap-précie les meubles et les États-Unisl’habillement.La mécanique générale, la métal-lurgie et l’industrie du caoutchoucse tournent plus facilement versl’Algérie et le Maroc.

Écoscopie de la Meuse 37

International

en valeur

FROMAGERIES HENRI HUTIN Fabrication de fromages 694

SOCIÉTÉ MEUSIENNE DE CONSTRUCTIONS MÉCANIQUES Fabrication de tubes en acier 909

REDAELLI SODETAL SAS Fabrication d’articles en fils métalliques 930

LACTO SERUM FRANCE Fabrication d’autres produits laitiers 1 002

EMC2 Commerce de gros de céréales et aliments pour le bétail 1 339

HUNTSMAN SURFACE SCIENCES FRANCE Fabrication de savons, détergents et produits d’entretien 1 652

Source : Douanes

«Club-export» et «Plan-export»pour accéder à de nouveaux paysEn 2004 la CCI, constatant que lesPME-PMI avaient besoin de conseils etde liens dans leurs démarches à l’in-ternational a créé un «Club-export».S’y rencontrent les entreprises déjàexportatrices et celles débutantes afinde mutualiser les expériences. Organi-sé autour de réunions thématiques, ilest l’occasion pour les entreprises des’informer sur les démarches, la légis-lation, et les marchés mais aussi deconcrétiser des actions communes.Ce Club est actuellement renforcé parune action du Conseil régional de Lor-raine, le «Plan Export», doté de 1,5 mil-lion d’euros par an, dont le but est depermettre aux PME de poser les premiè-res bases d’une présence à l’étranger.

Habillement

MécaniqueTransformation des métaux

BoisAgroalimentaire

Produits agroalimentaireshaut de gammeAmeublement

FromageProduits du terroirhaut de gammeCaoutchouc

MécaniqueMétallurgie

MécaniqueTransformation des métaux

BoisAgroalimentaire

CaoutchoucMécaniqueMétallurgie

Produits agroalimentaireshaut de gammeAmeublement

FromageProduits du terroirhaut de gamme

Source : Douanes

Principaux biens exportés par destination

Page 44: Ecoscopie de la Meuse

Au cœur du territoire

L’agriculture meusienne mobilise près de 9% des actifs occupés du département. Elle esttraditionnellement appuyée sur les grandes cultures, l’élevage bovin et la production laitière. Lafaible valeur ajoutée de ses productions la place sous une forte dépendance aux aides liées à laPAC. Elle poursuit son évolution et s’inscrit désormais dans la multifonctionnalité et ledéveloppement durable. Demain elle pourrait se tourner vers la production de ressourcesénergétiques renouvelables.

Les activités liées à l’agricul-ture en Meuse sont particu-lièrement dynamiques. Elles

conjuguent tradition, modernité et in-novation.

Agriculture et forêtscouvrent 88%du territoireVues du ciel au printemps, les forêts,les prairies et cultures déclinent tou-tes les nuances du vert sur 88% duterritoire départemental. Les surfa-ces agricoles en recouvrent 54%,dont 36% pour les terres arables quisont cultivées ou assolées et 18%pour les prairies.

La réduction des surfaces en herbeest engagée depuis la fin des années1970 au profit des cultures de vente.Aujourd’hui, ces évolutions sont stabi-lisées au travers de mesures euro-péennes et françaises qui visent àmaintenir les surfaces consacréesaux pâturages permanents.

Il faut souligner l’importance en Meusedes surfaces appartenant au réseauNatura 2000 qui recouvre près de10% du territoire au travers des zonesde protection spéciale, en particulierles prairies de la vallée de Meuse.

9% des actifs occupésdans l’agriculture

En 2005, on compte en Meuse2 910 exploitations agricoles dont74% sont des exploitations profes-sionnelles. En moyenne, chaquecommune meusienne en abrite 4,3.

Elles exploitent 95% des surfacesagricoles. Elles possèdent une sur-face moyenne de 144 hectares(soit le 2ème rang national), supé-rieure à la taille moyenne de l’en-semble des exploitations (112

Écoscopie de la Meuse 38

Agriculture

Utilisation du sol en Meuse en 2005

Un peu moins de surfacescultivées que de forêts

Sources : SRISE Lorraine, Teruti-Lucas,Ifen, Corine Land Cover

Terres arables35,9%

Prairies17,6%

Culturespérennes

0,2%

Forêts34,0%

Autressurfaces12,3%

Statut juridique des exploitationsmeusiennes en 2005

Deux exploitants sur troissous forme sociétaire

Source : MSA Marne-Ardennes-Meuse

Exploitationindividuelle

36%

GAEC 37%

EARL15%

Autre 12%

Sites Natura 2000

VERDUN

SAINT-MIHIEL

COMMERCY

BAR-LE-DUC

LIGNY-EN-BARROIS

Directive Habitats (ZSC)Directive Oiseaux (ZPS)Directives Habitats et Oiseaux

En cours de consultation

Source : Direction régionale de l'environnement Lorraine

IGN

- AE

- BD

CAR

TO2006

Page 45: Ecoscopie de la Meuse

hectares). Les exploitations de plusde 100 hectares (65% des exploita-tions) cultivent 84% des surfaceset parmi elles celles de plus de200 hectares (23% des exploita-tions) en cultivent 43%.

En valeur absolue, la Meusecompte de 6 500 actifs agricolespermanents en 2005, pour unéquivalent de 4 900 unités de tra-vail annuel (UTA).

Mais le maintien des actifs agrico-les est également fortement lié aumaintien de l’élevage.

En valeur relative, les emplois agri-coles représentent 8,6% de l’em-ploi total du département (sourceInsee), soit proportionnellementtrois fois plus qu’en Lorraine ou enFrance de province. Les femmesreprésentent 31% du nombre to-tal des actifs familiaux agricoles,15% du nombre des salariés per-manents et globalement 22% desUTA, mais aussi 20% des chefsd’exploitation.

L’agriculteur meusien est le plussouvent un associé d’une exploita-tion sociétaire. Le développementde ces formes juridiques est parti-culièrement important pour les ex-ploitations à responsabilité limitée(EARL).

Grandes cultures, grosbovins et production laitièreLes grandes cultures, l’élevage bo-vin et la production laitière repré-sentent 90% de la valeur desproductions agricoles meusiennes.À côté de ces trois piliers, d’autresactivités moins développées s’inscri-vent dans la recherche de diversifi-cation et de valeur ajoutée.

Face à l’ouverture des marchés etl’accroissement de la concurrencesur les produits agricoles nontransformés, les agriculteurs etleurs organisations professionnel-les investissent dans la rechercheet les projets de valorisation nonalimentaire de denrées agricoles(par exemple les biocarburants).

Le maintien d’une industrie agroali-mentaire performante est un autreenjeu pour l’agriculture meusiennequi plus que jamais doit se soucier dela transformation et de la commer-cialisation de ses produits.

Blé, orge et colzaen première ligne pourles cultures de venteLes céréales et les oléagineux re-couvrent 81% des terres arableset représentent 91% des culturesde vente. La production de blé estdestinée pour 75% à l’amidon-nerie, pour 20% à la meunerie etpour 5% à l’alimentation animale.Quant aux débouchés de l’orge, ilsse répartissent à parts égales

entre la brasserie et l’alimentationanimale. La production de colzaest valorisée principalement parl’industrie alimentaire (75%).

Ce sont les pays de l’Europe duNord (principalement Allemagne etPays-Bas) qui assurent les débou-chés à l’exportation.

Globalement, les productions végé-tales représentent, en 2004, 41%de la valeur totale des productionsagricoles du département.

Demain, une part croissante de laproduction des grandes culturespourrait être destinée à des finsénergétiques (biocarburants, étha-nol). La décision récente d’exten-sion de la capacité de productionde biodiesel sur l’usine INEOS deVerdun-Baleycourt et la possibilitéd’installation d’une usine de tritura-tion de colza en partenariat avecles groupes coopératifs SICLAE etEPILOR constituent une opportuniténouvelle pour les débouchés desgrandes cultures en Meuse.

Écoscopie de la Meuse 39

Répartition de la production agricolemeusienne en valeur en 2004

Plus de 50% des productionssont liées à l'élevage

Source : SRISE Lorraine,comptes départementaux de l'agriculture

Céréales 26%

Oléagineux10%

Autres produitsvégétaux

5%Fourrages 10%

Lait de vache27%

Gros bovins16%

Autres produitsanimaux 6%

Préservationde la biodiversité

Les systèmes fourragers et les prati-ques agricoles dans les plaines et lesvallées alluviales ont favorisé le déve-loppement d’un grande biodiversitéet d’un environnement de qualité auplan de la faune (oiseaux essentielle-ment) et de la flore de ces prairies.La préservation de zones de protec-tion spéciale (ZPS) et de sites d’im-portance communautaire (SIC) faitdésormais l’objet de contractualisa-tion de mesures agro-environne-mentales (MAE) qui visent àencourager des pratiques agricolesconformes au maintien de ces éco-systèmes et compatibles avec lesexigences techniques et économi-ques des exploitations.Ces mesures s’inscrivent dans lecadre de la politique du développe-ment rural qui constitue le deuxièmepilier de la politique agricole com-mune.

Évolution des surfaces des cultures de vente en Meuse

Le colza comme tête de rotation

Source : SRISE Lorraine, statistique agricole annuelle

0

1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004

40

80

120

160

200 en milliers d'hectares

Colza

Maïs grain

Orges

Blé

Page 46: Ecoscopie de la Meuse

Une production de viandebovine majoritairementissue du troupeau laitierLe cheptel de bovins regroupe enMeuse en 2004, 234 100 ani-maux. Il est composé essentielle-ment de 171 200 gros bovins (dont88 600 vaches, 48 300 génisses,15 900 boeufs et 14 500 taurillons) etde 62 900 bovins de moins d’un an.

La production annuelle de viandes’élève en 2004 à 27 600 tonnesnettes, dont les trois quarts pro-viennent des gros bovins. Elle a aug-menté de 26% depuis 1999, enpartie à cause des crises sanitairesqui ont provoqué une décapitalisa-tion du cheptel bovin, mais l’amélio-ration de la situation devrait à termedéboucher sur une baisse de la pro-duction. Pour pallier ces soubre-sauts conjoncturels, la mise enplace en 1993 de la certification«Lorraine Qualité Viande» contribueà la recherche d’une identificationdes productions et d’une différencia-tion par l’ancrage au terroir.

Les élevages porcins, ovins et de vo-lailles complètent la panoplie des

productions animales. La produc-tion de 50 000 porcs charcutiers(soit 14% du tonnage net de viande pro-duit) est assurée par 25 exploita-tions qui détiennent en moyenne185 truies et qui valorisent les cé-réales produites sur leurs exploita-tions. Cette production porcinedevrait continuer à progresser avecla mise en place de nouvelles unitésqui bénéficient d’un encadrementtechnique et d’un accompagnementfinancier au travers des organisa-tions de producteurs. Par ailleurs,230 éleveurs d’ovins bénéficientdes primes pour les 30 000 brebisqu’ils détiennent. Enfin, des volaillesfermières sont commercialiséespar une trentaine de producteursrépartis sur tout le territoire.

La «Française frisonne»pour le laitLa production laitière (313 millions delitres en 2004) et la production deviande bovine (21 400 tonnes nettesen 2004) représentent près de 90%de la valeur totale des productionsanimales (55% pour les produits lai-tiers et 35% pour la viande bovine).

Si la production laitière départementaleest stable depuis la mise en place desquotas laitiers, le nombre de vacheslaitières continue malgré tout de dé-croître en lien avec les restructura-tions des élevages, la concentration dela production et l’amélioration de la pro-ductivité des vaches. Cette diminution

a été partiellement compensée par ledéveloppement du cheptel allaitant quia atteint son maximum au milieu de ladécennie 1990. Depuis, les deuxcheptels régressent lentement.Les principales races de vache sont laFrançaise frisonne (96% des vaches lai-tières), la Montbéliarde et la Simmentalpour les races laitières, la Charolaise,la Limousine, la Salers et la Blonded’Aquitaine pour les vaches allaitantes.

Vignes et vergers sousles Côtes de Meuse203 exploitations agricoles détien-nent des vergers, pour un total de700 hectares. Il s’agit principale-ment de vergers de pruniers, de ce-risiers et de pommiers, localiséssous les Côtes de Meuse.

On recense également 35 hectaresde vignes exploitées par 19 vigne-rons dont 7 détiennent 91% dessurfaces totales. Les efforts enga-gés depuis de nombreuses annéesdans le sens de la professionnalisa-tion des activités et le recours à desméthodes traditionnelles ont permisd’obtenir des vins de pays rouges,blancs et gris qui sont désormais re-connus et appréciés par lesconsommateurs.

Écoscopie de la Meuse 40

Agriculture

(*) les vaches de réforme sont issues dutroupeau laitier et du troupeau allaitant.Les taurillons sont engraissés à partird’ensilage de maïs contrairement auxbœufs et aux génisses qui valorisent es-sentiellement les surfaces en herbe.

Nombre de têtes abattues en 2004

64 600 gros bovins abattus

Source : SRISE Lorraine, statistique agricole annuelle

Vaches de réforme*

GénissesBœufs

Taurillons

Autres

19 900

9 6008 900

19 600

6 600

Tonnage net de viande produit en 2004

21 200 tonnes de viandede gros bovins

Source : SRISE Lorraine, statistique agricole annuelle

6 500

3 1003 100

7 500

1 000 Vaches de réforme*

GénissesBœufs

Taurillons

Autres

0

5 000

10 000

15 000

20 000

25 000

1981 1983 1985 1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003

Gros bovins

500

1 500

2 500

3 500

4 500

5 500

6 500

7 500

8 500

9 500Veaux - Porcins - Ovins - Volailles

Gros bovins

VolaillesVeaux

Porcins (charcutiers)

Ovins

Oeufs de poule (en milliers)

Production de viande (en tonne de viande nette)

Les gros bovins assurent les 3/4 de la production de viande

Source : SRISE Lorraine, statistique agricole annuelle

Page 47: Ecoscopie de la Meuse

Forte dépendanceaux aides de la PACCentré sur trois grandes produc-tions qui disposent de possibilitéslimitées de gains de productivité(grandes cultures, viande bovine etproduction laitière), le développe-ment des exploitations agricolesmeusiennes a été principalementréalisé par l’augmentation desmoyens de production (accroisse-ment des surfaces et concentrationdes ateliers). Avec 66 hectares enmoyenne par unité de travail an-nuel (UTA), la Meuse se situe pource critère au 8ème rang des dépar-tements français par niveau dé-croissant.

Globalement et compte tenu de ladimension des exploitations, l’agri-culteur meusien produit 55 000euros de valeur ajoutée par UTA

non salariée (22ème rang national).Mais, ramenées à l’hectare, sesproductions ne dégagent que peude valeur ajoutée (710 euros parhectare, soit le 73ème rang français parniveau décroissant).

Ces trois productions sont égale-ment celles qui sont les plus

concernées par les aides euro-péennes de la PAC et donc les plussensibles aux réformes actuelles.Après la Seine-et-Marne et l’Eure-et-Loir, la Meuse est le départe-ment qui par UTA bénéficie du plusimportant montant d’aides direc-tes de la PAC. Ces aides représen-tent aujourd’hui, 44% de la valeurajoutée et 74% du résultat net.

Reconquêtede la valeur ajoutéeConscients de ces enjeux, les res-ponsables et les organisationsagricoles mènent depuis plus dedix ans des actions en faveur de lareconquête de la valeur ajoutée.

Elle passe par le développementet le soutien des initiatives indivi-duelles (diversification des activitéset des services, transformation etmise en place de circuits de commer-cialisation courts). Elle passeraaussi par les stratégies collecti-ves qui sont portées par les orga-nisations coopératives pourpeser sur l’offre et s’engagerdans les projets émergents de va-lorisation non alimentaire desproduits agricoles.

Une agricultureen mouvementLe développement des chartes, lamultiplication des démarches detraçabilité, de qualification et decontractualisation sont autant detémoignages de la capacité d’adap-

tation et de mutation de l’agricul-ture meusienne.

Confrontés à la concurrence surdes marchés de plus en plus ou-verts, les systèmes d’exploitationagricole meusiens voient leur pé-rennité conditionnée par les lienstissés entre les exploitations agri-coles, les organisations de pro-ducteurs et les unitésindustrielles. Aux côtés des mar-chés de proximité, des circuitscourts et des productions à fortancrage territorial, les agricul-teurs doivent relever le triple défides exigences commerciales, sa-nitaires et environnementales.

L’accès aux nouvelles technologiesde l’information est une opportuni-té et une réalité pour beaucoupd’exploitations qui accèdent au-jourd’hui massivement aux presta-tions et aux services en ligne surInternet.

Les succès croissants des journéesportes ouvertes, du spectacle deThillombois, des opérations «Grai-nes de Paysage» et des manifesta-tions et représentations diversestémoignent de la volonté d’ouver-ture de la profession et de son an-crage identitaire au territoire.

Derrière la ruralité, les valeurs etles représentations traditionnellesqu’elle véhicule, l’activité agricoleest toujours en mouvement, inno-vante et créative dans un espacemultifonctionnel qu’elle partageavec d’autres.

Écoscopie de la Meuse 41

77% du lait produit en Meuse est transformédans le département

Le lait meusien est collecté et commercialisé par deux coopératives : l’Uniondes Coopératives des Marches de Meuse (UCMM) qui collecte sur cinq cantonsdu nord meusien et l’Union Laitière de la Meuse (ULM) qui couvre le reste du dé-partement.

Les 1 120 producteurs de lait meusien disposent en 2004 en moyenne d’unquota de 280 000 litres de lait. Mais, avec leurs organisations de producteurs,ils sont aujourd’hui confrontés aux restructurations et aux pressions croissan-tes des industries de l’aval.

Valorisation des produitsissus de l’agriculture

meusienne

250 exploitations agricoles, soit12% des exploitations profes-sionnelles du département, ontmis en place un atelier de diversi-fication qui concerne une pro-duction ou une activité pratiquéesur la ferme.

Parmi elles, 35 producteurs sesont regroupés et proposent150 produits à travers lamarque «Meuse et Merveilles»qui constitue un label départe-mental.

Page 48: Ecoscopie de la Meuse

Un tiers du territoire est boisé

La forêt meusienne, renommée pour la qualité de ses feuillus, recouvre 34% du territoiredépartemental. Son exploitation est source de revenus importants pour les communes rurales. Lafilière bois occupe 2 900 actifs mais valorise encore insuffisamment sa production.

La forêt avec 213 700 hecta-res recouvre 34% du terri-toire (contre 36% en Lorraine et

26% en France). Le taux de boisementplace la Meuse au 27ème rang national(Ifen, Corine Land Cover 2000).

Les deux tiers de la forêtdans le domaine publicLes principaux massifs se répartis-sent au Sud-Ouest à partir de laChampagne humide vers les hau-teurs de la Saulx et de l’Ornain. Plusau Nord, on entre dans la forêtd’Argonne. Au Centre, une diago-nale boisée s’étire de Gondre-court-le-Château à Dun-sur-Meuse.À l’Est, les Côtes de Meuse sur-plombent la plaine de la Woëvre etses massifs boisés aux frontièresde la Meurthe-et-Moselle. La forêtmeusienne se répartit en forêt com-munale (46%), forêt privée (32%) etforêt domaniale (22%). La forêtprivée appartient à 26 000 proprié-taires détenant en moyenne 2,7 ha.Elle est particulièrement importantedans le Sud où elle recouvre près dela moitié de la surface totale boisée.

Faible niveaude transformationLa forêt meusienne est particuliè-rement renommée pour la qualitéde ses feuillus (hêtre, chêne, meuri-

sier, alisier et érable sycomore). Lesrésineux représentent 14% dessurfaces boisées dont une moitiécorrespond aux boisements deschamps de bataille et l’autre à desinvestissements de production(plantations) réalisés majoritaire-ment dans la deuxième moitié du20ème siècle. La récolte du bois estvalorisée à 56% au travers de laproduction de bois d’œuvre et à44% à destination de la trituration.

Les entreprises de la filière bois enMeuse regroupent 682 établisse-ments et 2 933 actifs. Les modalitésd’exploitation des forêts sont satisfai-santes (les entreprises forestières em-ploient près de 1 000 salariés au traversdes différents métiers liés à la forêt). Onpeut regretter le faible niveau de 1ère

et de 2ème transformation du bois,alors même que la Meuse se situeaux portes d’une clientèle euro-péenne importante. Une situationdue en partie à la présence de gros-ses unités de trituration aux portesdu département : UNILIN (08), BURGO

(Belgique) et KRONOSPAN (Luxembourg).

La gestion de la forêt doit répondreà trois exigences : production debois, préservation de l’environne-ment, des paysages et de la biodi-versité (réserves biologiques, «Natura2000») et demande sociale (chasse,loisirs, accueil du public, politique de mé-moire...).

40% des dépensesd’équipementdes communes ruralesEn moyenne, les ressources forestiè-res (vente de bois, chasse, aides publi-ques), «couvrent» 40% des dépensesd’équipement des communes rurales.Après la tempête de 1999, le disposi-tif d’aide aux communes forestières si-nistrées a permis en 2004 de soutenir110 communes grâce à 1,1 milliond’euros alloués. Trois enjeux perdu-rent : nettoyage et reconstitution desmassifs sinistrés, recherche d’un nou-vel équilibre économique pour les col-lectivités les plus touchées, etdéveloppement d’une culture de l’utili-sation du bois qui préserve le dévelop-pement économique de l’ensemble desactivités industrielles, artisanales ettouristiques liées à la filière forêt-bois.

Écoscopie de la Meuse 42

Forêt

Production forestière 426 681

Industrie du sciage 39 166

Industrie du travail du bois 29 374

Industrie de l’ameublement 83 1 044

Industrie du papier et du carton 3 235

Industrie du bâtiment bois 89 402

Commerce des produits du bois 13 31

Total 682 2 933

Source : GIPEBLOR (données 2005)

Argonne, Barroiset Hauts de Meuse

Source : ONF 55

Forêts publiques et privées en 2005

Forêts publiquesForêts privées

Verdun

Bar-le-Duc

Page 49: Ecoscopie de la Meuse

Une tradition industrielle renouvelée

La métallurgie et la mécanique représentent les secteurs industriels les plus puissants de Meuse.Avec 110 entreprises elles sont pourvoyeuses d’emplois, internationalisées et performantes surleurs marchés.

L’histoire de la Meuse abeaucoup pesé sur l’im-plantation de ses indus-

tries : forte progression au momentde l’industrialisation puis régressionen période de guerre. Aujourd’hui lesindustries historiques meusiennesconservent un fort impact dans l’em-ploi meusien comme le prouvent lamétallurgie et la mécanique.

Métallurgie : premieremployeur industrielL’industrie métallurgique est l’in-dustrie qui emploie le plus dans ledépartement. En 2004, avec 3 000emplois, elle est proportionnelle-ment 2,3 fois plus importante qu’enFrance (hors Ile-de-France).

Les grands groupes industrielsconcentrent notamment l’emploiindustriel dans le Sud du départe-ment mais la métallurgie existesous différentes activités sur toutle territoire avec notamment legroupe MITTAL-STEEL : ARCELOR

CONSTRUCTION FRANCE (tôles profi-lées et panneaux de tôles) à Hairon-ville et Contrisson, SOCIÉTÉ MEU-

SIENNE DE CONSTRUCTION MÉCANI-

QUE (tubes inox) à Ancerville,SOCIÉTÉ MÉTALLURGIQUE DE REVIGNY

(production d’acier calibré à froid

pour le décolletage, l’automobile,etc.) à Revigny-sur-Ornain etTRÉFILEUROPE à Commercy ; legroupe REDAELLI TECNA SPA avecSODETAL (fabrication de fil métalliquepour armatures de pneumatiques) àTronville-en-Barrois ; le groupeTENNECO avec GILLET TUBES

TECHNOLOGIES à Étain et bien d’au-tres. La métallurgie maintientégalement son niveau d’emploisgrâce à la bonne santé de petitesunités de la fonderie et du travaildes métaux.

Mécanique et automobile :précision et modernitéHéritière de la métallurgie, la méca-nique a su construire un tissu indus-triel spécialisé dans la réalisation depièces de petites et moyennes sé-ries et de machines spéciales. 80entreprises et 1 300 emplois ali-mentent ce secteur qui travaille aus-si bien avec des équipementiersautomobiles qu’à la réalisation depièces pour la Défense.

On peut notamment citer la SOCIÉTÉ

HUOT à Saint-Mihiel, RÉALMÉCA à Cler-mont-en-Argonne, STEIN HEURTEY àBar-le-Duc, ou encore AIR LIQUIDE WEL-

DING (fabrication de postes et robots desoudage) à Commercy.

L’automobile, sans être une spécificitémeusienne, n’en est pour autant pasmoins présente avec ÉVOBUS MERCÉDES

FRANCE (filiale de l’Allemand DAIMLER--CHRYSLER AG) à Ligny-en-Barrois,ALLEVARD REJNA AUTOSUSPENSIONS (quidépend de l’Italien SOGEFI SPA) et JIGEINTERNATIONAL à Revigny-sur-Ornain.Ensemble, ces trois établissementsemploient plus de 90% des 660 sala-riés du secteur. Mais entre 2000 et2004, ce dernier recule plus fortementqu’au niveau national (-7% contre -1%).

Écoscopie de la Meuse 43

Métallurgie, mécanique, automobile

Le réseau Meuse MécaniqueMis en place par la CCI depuis 1998, ce système productif localisé (SPL) vise àêtre le lieu de rencontre des PME de la mécanique en Meuse, au travers des 8 fa-milles de métiers qui la composent : l’assemblage et le montage mécanique ; laconstruction mécano-soudée ; le façonnage et le parachèvement ; les fabricantsde machines spéciales et d’ingénierie ; la chaudronnerie-tôlerie ; l’usinage par enlè-vement de copeaux ; la sous-traitance de découpe ; les industries de forge, d’em-boutissage et de fonderie.Il a pour objectifs entre autres :- l’échange d’expériences entre les entreprises ;- la mise en commun de moyens techniques, financiers et humains en vue de déve-

lopper des partenariats entre les entreprises du secteur métal dans le départe-ment ;

- la réponse commune à des appels d’offre ;- le développement de marchés et de produits propres.Un site Internet www.meuse-mecanique.com a par ailleurs été créé en 2003.

Chiffres clésEmplois salariés au 31/12/2004

Métallurgie : 3 000Mécanique : 1 300Automobile : 660

Le CRITT Techniques JetFluide et Usinage

Créé en 1985, le Centre Régionald’Innovation et de Transfert de Tech-nologie (CRITT) bénéficie de la certifi-cation Centre de RessourcesTechnologiques (CRT) depuis 1998pour la formation, l’expertise techno-logique, le conseil et la réalisationd’essais. Il accompagne les entrepri-ses dans leur transfert de technologiepar des études d’intégration de nou-velles technologies et/ou par la for-mation de leur personnel.

Membre du Réseau de Diffusion Tech-nologique, le CRITT s’inscrit égalementdans le réseau des Conseillers Techno-logiques de Lorraine qui est chargéd’accompagner les entreprises dansleur développement industriel.

La technique de découpe par jet d’eaupermet aussi bien de découper les mé-taux que les textiles, les produits alimen-taires, ou encore le papier. Elleintervient dans l’usinage traditionnel àgrande vitesse, la découpe et le déca-page par jet d’eau à très haute pression,le traitement de surface, l’ébarbage, ledécalaminage, ou encore l’optimisationdes paramètres de coupe et la modéli-sation de coupe et découpe.

Page 50: Ecoscopie de la Meuse

La pérennité et la croissance passent par l’innovation

La Meuse a su développer un tissu économique varié à partir d’activités traditionnelles. Elle s’estconstruit un ensemble de compétences dans des domaines aussi variés que l’optique, le meuble, lebois-papier ou encore la chimie. Sa participation à des pôles de compétitivité démontre sacapacité à mener des projets innovants à même de favoriser sa croissance.

Deux activités sont surrepré-sentées en Meuse : l’optiqueet le meuble où l’emploi sala-

rié total est proportionnellement troisfois plus important qu’il ne l’est enFrance (hors Ile-de-France).

L’optique et le meuble :des spécificitésmeusiennes

Avec 700 emplois, ESSILOR INTERNA-

TIONAL et OCULAR SCIENCES SAS ontmaintenu à Ligny-en-Barrois la tradi-tion de l’optique grâce à la réalisationd’instruments d’optique et de lentilles.

Bien que le secteur du meuble etses 900 salariés soient en difficulté,les entreprises meusiennes main-tiennent leurs activités dans la fabri-cation de meubles rustiques ou destyle, en chêne, avec entre autresPIERSON DIFFUSION à Chauvoncourt etles SIÈGES COLLINET à Baudignécourt,SARAP et ANTHÉA à Ancemont, LES

BOIS DE LA DIEUE à Sommedieue, LES

MEUBLES HAUT-MARNAIS à Montiers-sur-Saulx, MEUBLES UNIVERSAL STYLE

à Gondrecourt-le-Château et denombreuses autres entreprisesplus petites. Du côté des cuisinis-tes, signalons SACEL aux Souhes-mes-Rampont et MEUBLES GENTE àChauvoncourt.

Bois-papier, textile,chimie : un tissuéconomique panachéLe bois-papier (800 salariés) mais aus-si le caoutchouc-plastique (580 sala-riés) et le textile (560 salariés) sontprésents historiquement dans le dé-partement. Des sociétés commeAHLSTROM LABELPACK à Stenay, laSOCIÉTÉ INDUSTRIELLE OBER à Longe-ville-en-Barrois ou encore BERGÈRE DE

FRANCE à Bar-le-Duc, TEXTILES DE

VAUCOULEURS, et RHOVYL à Tron-ville-en-Barrois ont su profiter descompétences présentes sur le terri-

toire et exploitent désormais desmarchés aussi variés et modernesque l’emballage alimentaire, les pan-neaux en bois et les fibres nouvelles.

L’industrie chimique meusienne esthistoriquement présente par l’ex-ploitation des produits minéraux (au-jourd’hui 490 salariés), activité quemaintiennent ROCAMAT à Euville etSavonnières-en-Perthois et surtoutles CARRIÈRES ET FOURS À CHAUX DE

DUGNY et DE SORCY. Elle a su s’adap-ter par l’implantation par exempled’HUNTSMAN (production de surfac-tants), d’INEOS ENTERPRISES FRANCE

(fabrication de dérivés du chlore et debio-énergie) (1) ou encore d’ALLERBIO

(production de produits allergènes).

Elle évolue et s’ouvre au marché durecyclage présent en Meuse au tra-vers de PROGILOR ou WELLMAN

RECYCLAGE et d’une dizaine d’établis-sements qui emploient près de 200salariés. Cet ensemble représenteau total plus de 1 000 salariés.

Écoscopie de la Meuse 44

Optique, meuble, bois-papier, textile, chimie

Les pôles de compétitivitéEn Lorraine, deux pôles ont été labellisés par le CIADT du 12 juillet 2005. Ils ont vo-cation à permettre une meilleure mise en relation des entreprises avec les labora-toires de recherche, les universités, les partenaires institutionnels afin de mener àbien des projets innovants et favoriser la croissance.Le pôle Matériaux Innovants et Produits Intelligents concerne les solutions acierattrayantes (démarche de l’allègement dans l’industrie automobile), les outillagesintelligents pour des procédés de transformation innovants (applications industriel-les pour de nouveaux matériaux) et la nanostructuration (propriétés nouvellescomme le magnétisme ou la super-plasticité, destinées à l’aéronautique, la Dé-fense ou le domaine médical).Le pôle Fibres naturelles Grand Est s’adresse principalement aux entreprises dubois-papier et du textile-habillement, à partir d’une même ressource, la fibre cellu-losique. En Meuse, l’activité liée au bois est nourrie en amont par un importantmassif forestier qui couvre un tiers du territoire et produit annuellement 800 000m3 ronds (moyenne 2002-2003). Son avenir dans l’énergie, la construction et l’ha-bitat nécessite un accroissement des compétences et des technologies. Le textileconfronté aux importations de produits à bas coûts doit également muter, versdes produits à plus forte valeur ajoutée.Un troisième pôle intéresse la Meuse : le pôle Agro-ressources de la région Cham-pagne-Ardenne doit permettre de développer de nouveaux marchés émergents,basés sur l’utilisation de tous les composants de la plante pour des finalités indus-trielles, innovantes et compétitives.

Chiffres clésEmplois salariés au 31/12/2004

Bois papier : 800Optique : 700Meuble : 900Chimie-caoutchouc-plastiques : 580Textile : 560Produits minéraux : 490

(1) La société INEOS basée à Baleycourt spé-cialisée dans la chimie produit des biocar-burants à partir du colza. Ce «Biodiesel» estdestiné à être incorporé au carburant clas-sique afin de réduire les émissions de gaz àeffet de serre. Dans ce contexte la sociétévient d’obtenir de l’État le droit de produire210 000 tonnes avec à terme la volonté demettre en place une usine de trituration,créant par là même de nouveaux emplois etdes débouchés aux productions agricolesmeusiennes.

Page 51: Ecoscopie de la Meuse

Prédominance des industries laitières

L’agriculture forte et diversifiée a permis le développement en Meuse des industries agricoleset alimentaires. L’industrie laitière y tient une place prépondérante. Elle peut s’appuyer surdes filières de formation et de recherche. De petites unités axées sur les produits régionaux sedéveloppent.

Les industries agricoles et ali-mentaires constituent en2004, avec 2 500 emplois, le

second secteur d’activité industriel dudépartement et, avec une part dansl’emploi salarié 1,4 fois plus impor-tante qu’en France*, une spécificitémeusienne.

6 fromageriestransforment 453millions de litres de lait

Six fromageries assurent la trans-formation de 453 millions de litresau total (150% de la production meu-sienne) dont 240 millions de litres delait meusien (77% de la production dé-partementale), alors que 70 millionsde litres de lait meusien sont trans-formés hors du département. Avec60 000 tonnes de fromage (estima-tion Union laitière de la Meuse 2006), laMeuse réalise environ le tiers de laproduction fromagère lorraine,sous forme de fromage frais, de fro-mages à pâte molle et à pâtepressée. Le département est parti-culièrement réputé pour la qualitéde ses bries au lait cru sous AOC«Brie de Meaux».Les industries laitières sont égale-ment représentées par une entre-prise de taille européenne,LACTOSÉRUM FRANCE à Verdun quitransforme le petit lait en poudre delactosérum destinée à l’alimentationhumaine et animale.

Percéedes produits régionauxAux côtés de l’industrie du lait, labiscuiterie se concentre pour sapart dans le secteur de Commercyavec la production de l’embléma-tique Madeleine éponyme (chezBAHLSEN SAINT-MICHEL ou ZINS) etemploie une centaine de personnes.BERNI à Verdun s’est imposé commeproducteur et exportateur de char-cuteries italiennes, tandis queBONDUELLE FRAIS FRANCE réalise leconditionnement de légumes.

Par ailleurs, de plus petites structu-res coexistent et développent desproduits plus «pittoresques». Ainsiau-delà des traditionnelles dragéesde Verdun, la confiture de groseillesépépinées à la plume d’oie deBar-le-Duc s’oriente vers les mar-chés du luxe. Les industries de laboisson retrouvent une nouvelle jeu-nesse avec des brasseurs commeL’Estaminet, la Ferme de Chante-raine, la Ferme de la Vallée, des fa-bricants d’eau-de-vie. La sociétéCLAIR DE LORRAINE s’illustre en pro-duisant et commercialisant ungrand nombre de produits lorrains,de l’eau-de-vie de mirabelle au foiegras, en passant par les ballotins oules bergamotes.

Les activités piscicoles sont présen-tes le long des cours d’eau du Sudmeusien : sur la Meuse et ses af-fluents à Void-Vacon, Cousances-

lès-Triconville, Saint-Mihiel et La-croix-sur-Meuse ; sur l’Ornain à Gon-drecourt-le-Château ; et sur la Saulxà Rupt-aux-Nonains, Saudrupt, Mo-gnéville et Contrisson.

Mais alors qu’elles représentent35% des exportations lorraines dusecteur agroalimentaire, entre 2000et 2004, les industries agricoles etalimentaires meusiennes ont vu leurseffectifs diminuer de 10% alors qu’ilsse maintenaient au même niveau enFrance*.

Enfin, en marge de la production in-dustrielle, certains établissements of-frent des prestations touristiques etde loisir (Auberge de la Pêche à la Truiteà Lacroix-sur-Meuse par exemple).

Écoscopie de la Meuse 45

Industries agricoles et alimentaires

Chiffres clésEmplois salariés au 31/12/2004

Agroalimentaire : 7 100

Production estimée en 2006 :453 millions de litres de laittransformés60 000 tonnes de fromage

DONGE à Triconville brie lait cru AOC

FROBEL (BEL) à Cléry-le-Petit pâte pressée

RENARD-GILLARD à Biencourt-sur-Orge brie lait cru AOC

RICHES MONTS (SODIAAL) à Vigneulles-lès-Hattonchâtel pâte molle pasteurisée

SARL HUTIN à Dieue-sur-Meuse pâte molle pasteurisée, fromage frais,cheddar

SOCIÉTÉ FROMAGÈRE DE RAIVAL (LACTALIS) à Raival brie lait cru AOC

Source : Insee, répertoire Sirene

Formation et RechercheDe l’ouvrier qualifié à l’ingénieur, tousles niveaux de formation aux métiersde l’agroalimentaire sont représentésen Meuse ou en Lorraine, avec enparticulier la license pro et le BTS àBar-le-Duc et l’ENSAIA à Nancy, 2ème

école française de l’agroalimentaire.Les pôles techniques meusiens et lor-rains réputés dans les filières laitiè-res, l’industrie des viandes, lesboissons et les agro-matériaux favori-sent le transfert de technologie entreles centres de recherche et les entre-prises. Citons le Technopôle agroali-mentaire, l’EPL Agro, la Plate-formeHautes Pressions Technologies et leCRITT Jet Fluides et Usinages àBar-le-Duc. Et le CRITT AGRIA LORRAINEainsi que la Plate-forme de développe-ment de produits et procédésagro-bio-industriels à Nancy.

* France hors Ile-de-France

Page 52: Ecoscopie de la Meuse

Attractivité des villes et animation du territoire

Le commerce meusien, de plus en plus concentré dans les villes, est l’un des secteurs où se créentle plus d’emplois, mais il progresse moins vite qu’en France. Les services, premier employeurmeusien, n’ont cessé de se développer ces dix dernières années, mais leur poids en Meuse resteinférieur à ce qu’il est en France. L’administration publique continue d’occuper une placeimportante.

Présents dans 400 des 500communes, le commerce etles services rythment la vie

des Meusiens.

Présence commercialeaccrue dans les villesLe commerce occupe en 2004,7 100 personnes dans près de1 500 établissements.Il se concentre surtout autour depôles urbains au détriment descommerces ruraux qui résistentdifficilement. Entre 2000 et 2004,il a permis la création de 130 em-plois, dans le commerce de détail.Mais sa progression reste infé-rieure à celle observée au niveaunational (0,5%, contre 6,0%). Ver-dun et Bar-le-Duc ont trusté l’es-sentiel des structures apparuesces dernières années : 60% des106 000 m² de locaux à usagecommercial bâtis entre 2000 et2004, l’ont été dans ces deux ag-glomérations.À côté des grandes enseignes dela distribution bien représentéesen Meuse, MAXIMO installé à Thier-ville-sur-Meuse (siège historique),spécialiste de la distribution à do-micile, symbolise la réussite d’uneentreprise familiale meusienne quia su porter son concept dans l’en-semble du pays.

Quant au commerce de gros avec ses1 850 emplois et ses 270 établisse-ments, il reste dominé par ISA FRANCE,grossiste qui s’est fait une place entreles producteurs de matériel informa-tique et la grande distribution, EMC2 àBras-sur-Meuse, première coopérativecéréalière de Lorraine, l’UNION LAITIÈRE

DE LA MEUSE, première coopérative lai-tière du département, MILER à Savon-nières-devant-Bar et d’autres.

Prédominancedu secteur publicLe secteur des services est le plusgros pourvoyeur d’emplois salariésdu département dont il représente58% des effectifs. Plus de 9 400personnes travaillent dans l’admi-nistration, 7 900 dans la santé etl’action sociale et 5 000 dans l’édu-cation. Les deux premiers ont ga-gné respectivement 410 et 450emplois entre 2000 et 2004, maisl’éducation est en repli de 320 pos-tes, soit un rythme plus rapide qu’auniveau national (-6%, contre -4%).Dans ces trois activités, Bar-le-Ducse démarque de Verdun, en profi-tant de son statut de chef-lieu de dé-partement qui lui assure uneprésence plus importante de pro-fessions intermédiaires et supérieu-res, ce qui n’est pas sans influencesur le niveau des revenus moyens.

Retard dans les servicesaux entrepriseset aux particuliers

Bien que le secteur des servicesemploie 35 000 salariés, son poidsest plus faible que la moyenne fran-çaise* puisqu’il ne représente que58% de l’emploi salarié meusiencontre 60% pour la France*.

Ainsi les services aux entreprisesavec 5 200 emplois ne représen-tent que 9% de l’emploi salarié meu-sien contre 13% en France*. Entre2000 et 2004, seul le secteur desconseils et assistance a recruté(300 salariés), alors que les posteset télécommunications et les servi-ces opérationnels ont vu leurs effec-tifs diminuer.

Parmi les 3 500 personnes occu-pées dans les services aux particu-liers, plus de la moitié le sont dansles services personnels et domesti-ques qui ont également recruté, etplus du tiers dans les 90 hôtels et180 restaurants.

Enfin, 2 000 emplois sont fournisdans les transports, où la base dePagny-sur-Meuse profite d’une posi-tion géographique stratégique, maisoù les effectifs du secteur ont dimi-nué de 4% en Meuse alors qu’ilsaugmentaient de 5% en France*.

Écoscopie de la Meuse 46

Commerce, services

Des actions commerciales qui animent la vie localeAu travers de leurs unions commerciales, les commerçants meusiens rythment lavie de leur territoire. Deux Unions sont d’ailleurs régulièrement récompensées auniveau régional pour leur vitalité : Bar-le-Duc et Verdun («prix de la performance desunions commerciales» respectivement en 2004 et en 2005).Des opérations collectives de redynamisation du commerce ont permis de moder-niser l’appareil commercial meusien, de l’animer et de le promouvoir en s’appuyantsur les unions commerçiales entre autres à Saint-Mihiel et Stenay.Enfin en 2005, 18 entreprises ont reçu le label national «Qualité Commerce» quisanctionne la performance des commerçants analysée sur plus de 80 critères etqui montre par là-même le professionnalisme du commerce en Meuse.

* France hors Ile-de-France

Chiffres clésEmplois salariés au 31/12/2004Commerce : 7 100

dont commerce de détail : 4 100Services : 35 000

dont :administration publique : 9 400santé action sociale : 7 900éducation : 5 000services opérationnels : 2 300

Page 53: Ecoscopie de la Meuse

Plus d’un emploi sur cinq dans la fonction publique

En Meuse, l’emploi public civil rassemble 14 800 personnes fin 2003, soit 22% de l’empoi salarié total.Il est nettement présent à Bar-le-Duc. L’Éducation nationale, les hôpitaux et les organismescommunaux sont les gros employeurs. Le rôle de l’armée n’est pas négligeable dans la vie économique.

Fin 2003, la fonction publiqueemploie 14 800 civils enMeuse, soit 22% de l’emploi

salarié total. Ce poids des emploispublics situe la Meuse parmi les dixpremiers départements de Franceen la matière, à égalité avec laMeurthe-et-Moselle et les Ardennes,au-dessus de la moyenne lorraine(19%) ou nationale (20%).

Présence marquéede l’État

Ses effectifs se répartissent pour43% dans la fonction publique d’État(FPE), dont près des deux tiers dansl’Éducation nationale, pour 36%dans la fonction publique territoriale(FPT) et pour 21% dans la fonctionpublique hospitalière (FPH). Les ef-fectifs dépendant du ministère de laJustice (FPE) y sont proportionnelle-ment près deux fois supérieurs à lamoyenne lorraine, en partie du faitde la présence de deux centres dedétention à Montmédy et Saint-Mi-hiel et d’une maison d’arrêt àBar-le-Duc.

Depuis cinq ans, l’emploi public esttiré par la FPH dont les effectifs ontprogressé de 11%, alors même queceux de la FPE baissaient de 2%. Leseffectifs de la FPT progressent éga-

lement, mais depuis trois ans seule-ment.

Au regard du nombre d’habitants dudépartement, le nombre de person-nes employées dans la fonction pu-blique d’État correspond à 5,3% dela population, soit un agent de l’Étatpour 19 habitants. Comparé à d’au-tres départements ayant un poidsdémographique proche, le rapportdu nombre de fonctionnaires civilset militaires par rapport à la popula-tion place la Meuse en haut de lastrate, devant la Haute-Marne(5,2%), le Tarn-et-Garonne (4,1%), laCreuse (3,9%), le Gers (3,1%) ou en-core la Haute-Loire (2,6%).

Près d’un emploisur quatre à Bar-le-DucBar-le-Duc se distingue nettementpar le poids important de ses em-plois publics. Son statut de chef-lieude département, notamment, lui as-sure près de 3 900 emplois publics(2 300 dans la FPE, 900 dans la FPT et700 dans la FPH). La cité barisienneregroupe un emploi public meusiensur quatre, et c’est elle qui tire le«taux d’administration» départe-mental en comptant 23% d’emploispublics parmi les emplois proposéssur la commune.

Ailleurs, le poids de l’emploi public (horsmilitaires) est moindre. Il est seulementde 13% à Commercy et de 15% à Ver-dun, conséquence de leur rôle desous-préfecture et de l’implantation decentres hospitaliers. L’hôpital Saint-Nico-las à Verdun, avec 1 500 emplois, estainsi le premier employeur meusien.L’emploi public s’élève à 12% à Saint-Mi-hiel et 15% à Montmédy par la pré-sence de centres de détention. Quant àFains-Véel, ses 500 emplois publics dé-pendent du centre psychiatrique.

Rôle économique de l’arméeAvec près de 3 400 personnels (militai-res et civils) et près de 800 gendarmesen 2004, l’armée reste très présenteen Meuse ou à proximité immédiate(base aérienne de Saint-Dizier).Au-delà de l’emploi direct qu’elle repré-sente, à Thierville-sur-Meuse, Étain-Rouvres, Commercy et Saint-Mihiel,l’armée génère également de l’activitépour les entreprises du département,de la consommation au travers des fa-milles via les 104 millions d’euros desa masse salariale. Elle suscite égale-ment des besoins sociaux et s’impliqueau niveau local dans différents domai-nes (associatifs, culturels, services à la po-pulation, etc.).

Écoscopie de la Meuse 47

Emploi publ ic

Fonction publique d’État (FPE) 6 405 73 665

dont : Éducation nationale, Jeunesse et Sports 3 970 51 370

Économie et finances 585 6 070

Intérieur, DOM-TOM 410 5 995

Équipement et logement, transports 675 4 585

Justice 475 3 045

Fonction publique territoriale (FPT) 5 310 53 690

dont : Prestations sociales et culturelles 1 365 11 770

Enfance et jeunesse 770 7 330

Fonction publique hospitalière (FPH) 3 115 34 500

Ensemble 14 830 161 855

Source: Insee

Dans les dix premiers départementsdépendant de l'emploi public

Part de l'emploi public en 2003

Source : Insee

©IG

N- I

nsee

2006

Part de l'emploipublic civil

dans l'emploi total(%)

22 et plus

de 20 à 22

de 18 à 20

de 16 à 18

moins de 16

Meuse : 22%Lorraine : 19%France : 20%

Page 54: Ecoscopie de la Meuse

Des potentiels à développer

Le tourisme, basé sur un espace naturel protégé et sur le tourisme de mémoire, attire en Meuse lescitadins des grandes agglomérations proches, voire des pays voisins. Une diversification versl’agrotourisme et le tourisme d’événements, associés à l’arrivée du TGV lui assurent encore despotentiels de croissance, sources de revenus et de développement pour les acteurs économiqueslocaux et les communes.

Àl’heure où l’urbanisation ne

cesse de s’étendre, laMeuse moins densément

peuplée conserve son caractère ru-ral. Peu altérés et largement entrete-nus, ses paysages naturels peuventdès lors constituer, en parallèle aumaintien d’activités agricole et fores-tière, un espace de temps libre pourles habitants des grandes agglomé-rations voisines. Les pêcheurs y trou-vent 2 450 kilomètres cumulés decours d’eau et plus de 3 100 hecta-res de plans d’eau. Les amoureuxdes oiseaux apprécieront son posi-tionnement géographique privilégiéau sein du couloir principal de migra-tion ornithologique de l’Europe del’Ouest, protégé par des mesures eu-ropéennes spécifiques. La vallée de laMeuse quant à elle est inscrite dansles programmes «Natura 2000».

5 700 résidencessecondairesLe tourisme dispose donc en Meusede certains atouts pour se dévelop-per, notamment vers un tourismevert. Il se pratique déjà à travers laprésence de 5 700 résidences se-condaires en 2003, soit 6% du parcdes logements. Deux secteurs géo-graphiques sont ici particulièrementconcernés : les alentours du lac deMadine, classés dans le parc naturelrégional de Lorraine (qui concerne 55communes meusiennes et près de 800km²), et l’Argonne qui ont déjà séduitdes propriétaires étrangers de rési-dences secondaires, principalementbelges et néerlandais, dont 650 dé-tiennent déjà un bien en Meuse.Mais si leur installation, motivée parun cadre de séjour agréable rapide-ment accessible depuis leur pays d’o-

rigine, contribue à l’animation du ter-ritoire et procure des recettesfiscales aux communes via la percep-tion de taxes locales, elle nécessiteaussi de la part de celui-ci de veillerau maintien de services de proximitéutiles à leur vie quotidienne.

AgrotourismeAux côtés de ce tourisme de rési-dents temporaires, l’agriculture estégalement impliquée au travers del’ensemble des activités labelliséesqui relèvent de l’agrotourisme : 6fermes de découverte, 10 fermespédagogiques, 4 fermes-auberges,5 campings à la ferme, 15 fermesproposant des «vacances d’enfantsà la ferme», 7 gîtes ruraux parmi les95 du département et 6 chambresd’hôtes parmi les 65 du départe-ment.

Il faut également souligner la créationde la marque «Meuse et Merveilles»qui constitue un label départemental.

Une marque collective qui regroupe35 producteurs et 150 produits.

Au total, 250 exploitations agricoles(soit 12% des exploitations profession-nelles du département) ont mis enplace un atelier de diversification quiconcerne une production ou une ac-tivité pratiquée sur la ferme.

Tourisme de mémoireet d’événements

L’autre grande facette du tourismeen Meuse est constituée par letourisme de mémoire autour deVerdun, site emblématique de re-nommée mondiale. On trouve iciles lieux les plus fréquentés de Lor-raine tels l’ossuaire de Douau-mont, le mémorial, la citadelle et leCentre mondial de la paix, les fortsde Douaumont et de Vaux. Maisl’observation de leur fréquentationmontre une certaine érosion decette forme de tourisme.

Écoscopie de la Meuse 48

Tourisme

Part des résidences secondairesdans l'ensemble des logements (%)

12 ou plusde 9 à 12de 6 à 9

de 3 à 6moins de 3

contour du parc naturel régionalde Lorraine (partie Ouest)

Des atouts pour un tourisme vert

Résidences secondaires en 2003

Source : Direction Régionale de l'Équipement

Meuse : 6%Lorraine : 3%

Page 55: Ecoscopie de la Meuse

D’où l’importance à accorder à la di-versification touristique basée surdes événements comme le village desvieux métiers d’Azannes, les specta-cles organisés par Connaissance dela Meuse à Haudainville et Thillom-bois, le festival Renaissances deBar-le-Duc ; des lieux à visiter tels lacitadelle de Montmédy, les jouets Pe-titcollin à Étain ou le musée de labière à Stenay ; et des parcours àsuivre sur la route Ligier Richier oudans le Vent des Forêts.

3 millions d’habitantsdans un rayon de 100 km

C’est que le potentiel de clientèleproche est là. On compte en effet

3 millions d’habitants dans unrayon de 100 km (dont Châ-lons-en-Champagne, Metz, Nancy,Reims et Luxembourg-ville), 18 mil-lions à moins de 200 km (dontTroyes, Strasbourg, Sarrebruck, Trè-ves, Bruxelles, Liège et Namur) et 60millions à moins de 300 km (dontParis, Lille, Dijon, Besançon, Anvers,Eindhoven, Maastricht, Düsseldorf,Karlsruhe, Francfort, Fribourg etBâle).

Et l’arrivée du TGV-Est prévue pourle 10 juin 2007 à la gare deMeuse-TGV d’Issoncourt et àBar-le-Duc, rapprochera encore laMeuse de sa clientèle potentiellepar le biais d’un raccourcissementdes distances-temps, alors que les

visiteurs moins pressés pourronttoujours naviguer sur les 245 kilo-mètres du réseau fluvial ou canali-sé navigable.

Toutefois, si le départementcompte 1 850 emplois salariésliés au tourisme en 2003 et s’il aenregistré 117 000 nuitées danssa trentaine de campings et217 000 nuitées dans sa quaran-taine d’hôtels classés en 2004,ces derniers restent relativementpeu nombreux.

Écoscopie de la Meuse 49

Nombre de nuitées

total 116 800 83 300

dont nuitées d’étrangers 56 600 47 600

Durée moyennede séjour (en jours)

des Français 3,5 3,1

des étrangers 2,1 2,0

Source : Insee, enquête de fréquentationdans l’hôtellerie de plein air

Nombre de nuitées

total 223 900 216 700

dont nuitées d’étrangers 50 600 47 000

dont :

Allemands 14 900 15 779

Britanniques 8 392 7 917

Belges 5 296 6 115

Néerlandais 6 586 5 496

Américains (USA) 2 963 2 631

Italiens 3 012 2 247

Suisses 1 522 1 412

Espagnols 755 772

Luxembourgeois 595 545

Suédois 363 407

Japonais 577 386

Danois 560 324

Canadiens 200 271

Autrichiens 153 223

Tchèques 196 200

Russes 385 153

Polonais 241 121

Norvégiens 149 120

Portugais 168 117

Finlandais 145 99

Source : Insee, enquête de fréquentationdans l’hôtellerie

Les parcs naturels régionaux (PNR) concourent à la politique de protectionde l’environnement, d’aménagement du territoire, de développement éco-nomique et social et d’éducation et de formation du public. Ils constituentun cadre privilégié des actions menées par les collectivités publiques en fa-veur de la préservation des paysages et du patrimoine naturel et culturel.

La charte du parc détermine pour le territoire du parc les orientations de pro-tection, de mise en valeur et de développement et les mesures permettant deles mettre en oeuvre. Elle comporte un plan élaboré à partir d’un inventaire dupatrimoine indiquant les différentes zones du parc et leur vocation, accompa-gné d’un document déterminant les orientations et les principes fondamentauxde protection des structures paysagères sur le territoire du parc.

Parc zoologique d’Amnéville (57) 558 000 /

Ossuaire de Douaumont (55) 230 700 -28

Fraispertuis-City à Jeanménil (88) 178 600 nd

Parc animalier de Sainte-Croix (57) 178 000 +92

Écomusée de l’imagerie d’Épinal (88)* 160 800 +7

Château de Malbrouck (57) 155 700 /

Mémorial de Verdun (55) 126 600 -14

Plan incliné de Saint-Louis-Arzviller (57) 125 000 -33

Musée des Beaux-Arts de Nancy (54) 121 100 +81

Citadelle souterraine de Verdun (55) 106 800 -17

Fort de Douaumont (55) 98 700 -16

Abbaye des Prémontrés à Pont-à-Mousson (54) 85 500 nd

Centre mondial de la paix à Verdun (55) 68 500 /

Fort de Vaux (55) 55 500 -28

Musée de l’École de Nancy (54) 55 200 nd

Citadelle et musée de la citadelle de Bitche (57) 50 100 -46

* données 2004 / : n’existait pas en 1995 nd : non disponibleSource : Observatoire régional du tourisme

Page 56: Ecoscopie de la Meuse

Démographie préoccupante pour l’avenir

Éloigné des centres de croissance et de création de richesse, l’arrondissement de Bar-le-Duc peine àmaintenir sa population et à conserver ses jeunes. Le tertiaire, soutenu par les emplois publics, neparvient pas à compenser les pertes dans l’industrie qui reste malgré tout forte et performante. Le tauxd’activité des femmes est élevé. À Bar-le-Duc, des ménages aisés en côtoient d’autres défavorisés.

Avec 64 400 habitants, l’ar-rondissement de Bar-le-Ducregroupe 33% des Meu-

siens sur 23% du territoire. Mais lareprise démographique observée ail-leurs dans le département ne s’y faitpas sentir.

Recherche d’effetsd’entraînement

L’arrondissement s’appuie sur lesfonctions liées au statut de chef-lieude département de Bar-le-Duc quis’affirme comme pôle de commer-ces et services. Mais depuis unevingtaine d’années, sa populationbaisse régulièrement. Les 950 nais-sances annuelles dans la décennie1980 ont été ramenées à 700 enmoyenne depuis 2001. En 2004,l’excédent naturel est passé sous labarre symbolique des 100 individus.Le solde migratoire négatif inquiètelui aussi pour l’avenir. Dû en grandepartie aux départs de jeunes adul-tes, à terme, il provoquera un vieil-lissement de la population plusrapide qu’ailleurs (la part des person-nes de 60 ans et plus passerait de 22%en 1999 à 32% en 2020).

Face à une position géographique, loindes grands centres urbains et des pô-les de croissance de la région, le ren-forcement des liens et des échangesavec les agglomérations voisines deSaint-Dizier et Vitry-le-François (52) re-présente l’opportunité de créer un bas-sin de vie, d’activités et de servicesélargi de 200 000 habitants, capabled’apporter des effets d’entraînement.

Avec la desserte prochaine par leTGV, Bar-le-Duc gagnera en attracti-vité pour de futurs habitants à la re-cherche de nouveaux modes de vieconciliant vie urbaine et valeurs de na-ture et d’environnement préservés.

Industrie fortemais en reculPour autant, de solides atouts in-dustriels existent, reposant sur unelongue tradition de savoir-faire et demodernité, notamment en métal-lurgie, mécanique et automobile. S’yajoutent des spécificités fortes dansla métallurgie, l’optique et le textile.L’industrie, avec 5 800 emplois en2004 représente près de la moitiédes emplois salariés industriels dudépartement. Elle occupe un actifsalarié sur quatre dans l’arrondisse-ment, dont plus de la moitié dansdes établissements dépendant degrandes entreprises ou de groupesétrangers.

Mais après avoir crû jusqu’en2000, l’emploi salarié proposé loca-lement se contracte. Il se situe à23 600 postes en 2004. Les 150emplois gagnés en quatre ans dansl’administration publique, et les 200supplémentaires à la fois dans lasanté-action sociale et dans lesconseils et assistance n’ont pu com-penser les 950 perdus dans l’in-dustrie, dont plus de 330 dans lebois-papier.

Actifs plus nombreuxLes nombreux emplois administratifset ceux liés au textile contribuent à lasurreprésentation des employé(e)s,professions intermédiaires, cadreset professions intellectuelles supé-rieures. Ces activités qui favorisentl’emploi féminin expliquent le niveauélevé du taux d’activité des femmes (3points au-dessus de la moyenne régionale)et la proportion plus importante decouples bi-actifs. De fait, le taux dechômage (9,4% au 1er trimestre 2006)se maintient, comme de longue date,en deçà de la moyenne départemen-

tale. Mais cette bonne performances’obtient plus par le départ de jeunesactifs que par la création d’emploissur place.

Avec des actifs occupés plus nom-breux et appartenant à des catégoriessociales plus élevées, il n’est pas sur-prenant de rencontrer à Bar-le-Duc etenvirons, les ménages parmi les plusaisés du département. Leur revenu fis-cal médian est supérieur de 2 000 eu-ros à la moyenne départementale.Mais, dans l’agglomération barisienne,richesse et pauvreté se côtoient.Bar-le-Duc compte près de 2 600 lo-gements sociaux, soit près d’un surtrois, et en 2003, plus de 2 500 Bari-siens, soit environ 18% des moins de65 ans, vivent sous le seuil de bas re-venus.

Écoscopie de la Meuse 50

Arrondissement

Chiffres clésPopulation légale :64 400 habitantsEmplois salariés 2004 (31 déc.) :23 600Population active 2004 (estimée) :29 500Taux de chômage 2006 (1er trim.) :9,4%

Laboratoire souterrainde Bure

La loi Bataille de 1991 a engagé unprogramme de recherche visant àdéfinir les modes de gestion à longterme des déchets radioactifs dehaute activité à vie longue. Elle aconfié à l’ANDRA la mission d’éva-luer la faisabilité d’un stockage enformation géologique profonde àBure.Au-delà des compensations finan-cières qui pourraient en résulterpour le territoire, le développementd’activité autour et en aval du stoc-kage reste à définir (création d’unpôle de recherche, liens avec l’en-seignement supérieur…).

de Bar- le-Duc

Page 57: Ecoscopie de la Meuse

Proximité stratégique avec Toul et Nancy

L’arrondissement de Commercy profite de son positionnement géographique pour développer unevocation résidentielle en faveur des actifs travaillant à Toul et Nancy. L’apport migratoire récententretient un boom de l’immobilier et participe à la hausse et au rajeunissement de la population.Les activités historiques liées à l’extraction de la pierre et la fabrication de la chaux sontcomplétées par le développement des transports et la pérennisation de l’armée dont le rôleéconomique n’est pas négligeable.

Le moins peuplé des arron-dissements meusiens avec43 800 habitants, soit 23%

des habitants sur 31% du territoire,n’en est pas pour autant le moinsdynamique. Malgré un emploi localqui stagne, le nombre d’habitants,d’actifs et de logements progresse.

Hausse et rajeunissementde la population

L’augmentation récente de la popu-lation meusienne est surtout le faitdes secteurs situés sur sa façadeEst. À ce titre, l’arrondissement deCommercy, notamment sa partiecentrale, participe pleinement aurenouveau meusien. Nombre decommunes des cantons de Com-mercy, Vaucouleurs et Void-Vaconqui ont fait l’objet d’une enquête derecensement en 2004 et 2005voient en effet leur population aug-menter, et ce dans le prolongementdes tendances observées lors de ladécennie 1990.

Signes de repeuplement et de ra-jeunissement, le solde naturel et lesolde migratoire y sont positifs. Lepremier est soutenu par unebonne tenue des naissances quiconservent leur niveau de la fin desannées 1990 (540 en moyennechaque année de 2001 à 2004). Lesecond est alimenté par l’installa-tion de jeunes couples avec en-fant(s) attirés par un coût dulogement moindre. En moyenne,en 2004, le m² de terrain à bâtir ycoûte trois fois moins cher quedans l’arrondissement voisin deToul (11 euros le m², contre 35 eurosle m²).

Il en résulte un boom de l’immobilierqui se traduit par une accélérationdu rythme des constructions neu-ves (près de 200 chaque année de1999 à 2005, contre 75 lors de la dé-cennie 1990).

Un actif sur quatretravaille à l’extérieurL’amarrage de l’arrondissement à lacroissance métropolitaine apporteun complément d’emplois bienvenucar ceux proposés localement res-tent relativement peu nombreux. Oncompte à peine 12 600 emplois sa-lariés en 2004 pour une populationactive estimée de 18 800 person-nes, en augmentation de 115 indivi-dus chaque année depuis 1999.Avec un taux de chômage de 10,9%(au 1er trimestre 2006), l’intensifica-tion des déplacements quotidiensdomicile-travail au-delà des limitesdu territoire est donc une voie privi-légiée. Elle est suivie par un actif oc-cupé sur quatre.

L’arrondissement continue de s’ap-puyer sur plusieurs industries histori-ques telles l’agroalimentaire (950salariés) avec la production de froma-ges et celle de l’emblématique Made-leine, l’extraction de la pierre et lafabrication de la chaux (280 salariés) etl’habillement (125 salariés) qui résistedans un contexte concurrentiel difficile.

Une position géographique particu-lièrement favorable permet de déve-lopper aujourd’hui des activités liéesaux transports (800 salariés en2004) alors que la professionalisa-tion et la pérennisation de l’armée(1 000 militaires) joue un rôle écono-mique non négligeable.

Reste que la spécificité que l’arron-dissement possède encore dans l’in-dustrie du meuble se perd sous lecoup des difficultés rencontrées parles entreprises du secteur dont leseffectifs salariés sont passés de760 en 2000 à 540 en 2004.

Tourisme sous les Côtesde MeuseLes Côtes de Meuse avec leurs vil-lages fleuris, leurs arbres fruitierset leurs vignes offrent un cadre dedétente apprécié. Les résidencessecondaires y sont nombreuses.Elles représentent près d’un loge-ment sur cinq dans le canton de Vi-gneulles-lès-Hattonchâtel où le lacde Madine et le classement dans leparc naturel de Lorraine ajoutent àl’attrait du paysage. Les touristes,résidents ponctuels ou de pas-sage, contribuent à l’animationdes bourgs et villages et consti-tuent un enjeu économique pour leterritoire. Mais leur présence né-cessite aussi de la part de celui-cide veiller au maintien de servicesde proximité de qualité utiles à leurvie quotidienne et de mener des ré-flexions autour des infrastructuresnécessaires à une fixation durabledes nouvelles populations.

Écoscopie de la Meuse 51

Chiffres clésPopulation légale :43 800 habitantsEmplois salariés 2004 (31 déc.) :12 600Population active 2004 (estimée) :18 800Taux de chômage 2006 (1er trim.) :10,6%

Arrondissement de Commercy

Page 58: Ecoscopie de la Meuse

Amarrage au sillon mosellan et à la dynamique frontalière

L’agglomération de Verdun rayonne largement sur l’arrondissement, malgré une importante pochede pauvreté en son sein même. Ailleurs, le territoire conserve un caractère agricole en aval duquelse sont développés la transformation du lait, la production de viande bovine et le commerce decéréales. Dans le Nord-Est, la proximité du sillon mosellan, du Luxembourg et de la Belgiqueprocurent des opportunités de développement. Mais à l’Ouest, l’Argonne, éloignée, reste à l’écartde la croissance.

L’arrondissement de Verdunest le plus peuplé et le plusétendu des arrondisse-

ments meusiens. Avec 84 000 ha-bitants, il regroupe 46% deshabitants sur 46% du territoire.

Verdun : rayonnement ...

L’agglomération de Verdun, principalcentre urbain, joue un rôle primordialdans l’animation du territoire où sonrayonnement s’étend largement enterme de commerces et services. Ilse double au niveau départementald’une place prépondérante au niveaudes soins hospitaliers.

... mais écart de revenusToutefois, à Verdun même, si le re-venu médian des ménages estproche de celui du département, ilmasque de très fortes disparités.L’écart est le plus élevé de Meuse,entre les ménages les plus pauvreset les ménages les plus riches. Prèsde 1 400 Verdunois, soit 8,5% desmoins de 65 ans, sont couverts parle RMI. Cette proportion est plus dedeux fois supérieure à la moyennedépartementale. Elle est due enpartie à la préférence des ménagesaisés de résider dans les com-munes périphériques.

Croissance à l’EstLa façade Est de l’arrondissementse trouve aujourd’hui placée favo-rablement dans la spirale de déve-loppement du sillon mosellan.Dans les cantons de Fresnes-en-Woëvre, Étain, Spincourt etMontmédy, nombre de communes

qui ont fait l’objet d’une enquête derecensement en 2004 et 2005voient ainsi leur population aug-menter. Et le rythme de construc-tion de logements neufs y a plusque doublé.

Mais l’Argonne, accidentée et boisée,faiblement peuplée, pourvue d’unepopulation plus âgée fait face à plu-sieurs défis : maintien d’établisse-ments scolaires, de commerces etservices de proximité, d’une densitémédicale minimale. Autant d’enjeuxmajeurs pour son fonctionnement ac-tuel comme pour son attractivité fu-ture.

Des avantages tirésd’une situation frontalière

Le Nord meusien bénéficie en susdes avantages tirés de sa proximi-té avec la Belgique et le Luxem-bourg.

Le voisinage des marchés du tra-vail de cet étranger proche est unde ses premiers atouts. En 2005,1 000 travailleurs frontaliers (dont400 Belges) se rendent chaque jouren Belgique et 1 200 prennent lechemin du Luxembourg. Des mou-vements qui concernent un actifoccupé sur onze dans le canton deMontmédy et un sur cinq dans ce-lui de Spincourt.

Dans l’autre sens, l’arrondisse-ment est attractif du point de vueimmobilier pour les ressortis-sants de ces pays. En 1999, oncomptait 1 250 Belges et 60Luxembourgeois résidents per-manents, dont respectivement58% et 23% n’y résidaient pas dix

ans plus tôt. S’y ajoutent, en2003, 460 propriétaires de rési-dences secondaires domiciliés àl’étranger.

Agricultureet agroalimentaireLes 55% de terres agricoles re-présentent près de la moitié de lasuperficie agricole utilisée (SAU) dudépartement. Les grandes cultu-res dominent ainsi que la produc-tion de viande bovine et de laitfavorisée par un taux de surface enherbe plus important qu’ailleurs.

Avec 4 000 actifs permanents en2000, soit un équivalent de 2 600unités de travail annuel (UTA), l’a-griculture occupe un actif sur huit.

En aval se sont développés la col-lecte de lait, le commerce de grosde céréales et l’agroalimentaire(fromageries et transformation deleurs résidus, charcuterie...).

L’hôtellerie-restauration est propor-tionnellement bien représentée. Letourisme de mémoire autour des si-tes de Verdun voit sa fréquentations’éroder mais le relais pris par le tou-risme vert, l’agrotourisme et le tou-risme d’événement, offre de nouvel-les potentialités de croissance.

Écoscopie de la Meuse 52

Arrondissement

Chiffres clésPopulation légale :84 000 habitantsEmplois salariés 2004 (31 déc.) :24 200Population active 2004 (estimée) :35 400Taux de chômage 2006 (1er trim.) :9,9%

de Verdun