Économie Planète n°4 (Œuf)

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Numéro 4 Planète ® BILAN FILIÈRES DOSSIERS Filière Glon Volailles Filière Glon Porcs Filière Glon Œuf >> Pages 4/15 AU CŒUR DE… La filière verte valorise les déchets et les co-produits >> Pages 16/17 INITIATIVES Eau, énergie, changement climatique, gestion des emballages >> Pages 18/21 www.groupe-glon.com LE JOURNAL ENVIRONNEMENTAL DE GLON - 2013

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Extrait - La filière Glon Œuf, une démarche naturelle, pour un produit naturel. Dans le sens de l’économie / La démarche « Économie Planète », un axe de différenciation (...) Ovoteam : www.ovoteam.net

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Planète®

BILAN FILIÈRES

DOSSIERSFilière Glon VolaillesFilière Glon PorcsFilière Glon Œuf>> Pages 4/15

AU CŒUR DE…La fi lière verte valorise les déchets et les co-produits >> Pages 16/17

INITIATIVESEau, énergie, changement climatique, gestion des emballages >> Pages 18/21

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LE JOURNAL ENVIRONNEMENTAL DE GLON - 2013

AU CŒUR DE… INITIATIVES

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La filière Glon Œufune démarche naturelle, pour un produit naturel

Quel regard portez-vous sur le travail réalisé depuis 5 ans par la filière Glon Œuf en matière environnementale ? H.M : Un énorme travail en matière de recherche de l’économie a été fait. La réduction de l’empreinte environ-nementale va de pair avec l’amélioration du prix de revient. Si l’on dépense moins d’aliment pour produire la même quantité de nourriture, c’est mieux pour l’environnement. C’est également bon pour l’indice de consommation et donc pour le prix de revient. Nous répondons ainsi aux attentes de la société : produire des aliments sains, selon des modes de production respectueux de l’environnement et à un prix abordable pour le plus grand nombre. Nous n’avons jamais eu de choix cornéliens à faire entre économie et environnement. Nous sommes engagés dans une amélioration continue du système global, écologique et économique. Aujourd’hui, notre filière est moderne et plus économe. Elle est exemplaire. Nous sommes fiers du travail accompli.

Quels ont été les faits majeurs de cette progression ? H.M : Les économies d’énergie constituent notre axe d’action prioritaire. Nous accompagnons les éleveurs, au quotidien, sur cette problématique. Depuis 5 ans, nous les avons incités à mieux isoler les bâtiments, à optimiser les systèmes de ventilation et de chauffage… Cela fait partie intégrante du conseil technico-économique que nous proposons. Il faut signaler également la mise aux normes « bien-être » des bâtiments de poules pondeuses, accélérateur dans l’amélioration des performances environnementales des bâtiments. Cette remise en cause de la filière a été transformée en atout. Elle dispose aujourd’hui d’élevages très performants avec une consommation énergétique optimisée.Nous avons, par la même occasion, aidé les éleveurs à améliorer les systèmes de séchage des fientes. Aupara-vant, nous avions des soucis d’homogénéité, d’humidité, d’odeur ou de mouches…

Aujourd’hui, les élevages disposent de tout le matériel nécessaire pour faire d’un déchet, un produit commer-cialisable par Terrial*. Cet engrais organique fertilisera ensuite des champs de céréales. Il est homogène, contrôlé et se substitue à de grandes quantités d’engrais chimiques. Là aussi, ce qui était une contrainte hier est devenue une force aujourd’hui…Enfin, depuis 20 ans, la performance zootechnique des élevages ne cesse de s’améliorer. Grâce aux progrès de la génétique et de l’alimentation, le cycle de production de la poule est passé de 60 à 70 semaines, demain à 80, et la poule produit plus avec moins d’aliments.

Travaillez-vous également à diminuer la part de soja dans la ration ? H.M : Oui, nous sommes parvenus à réduire de 10 % la part du soja dans l’alimentation des poules. Nous utilisons aujourd’hui systématiquement les tourteaux de colza, co-produits de l’industrie des biocarburants. C’est bon pour l’environnement puisque nous valorisons en priorité une ressource locale.

L’attitude des éleveurs a-t-elle évolué face à l’environnement ? H.M : L’environnement pouvait parfois être vécu comme une contrainte par les éleveurs. Aujourd’hui, l’environ-nement est associé à toutes les réflexions des éleveurs. Ils se rendent compte que des investissements dans ce domaine peuvent aussi être bénéfiques en termes de confort de travail ou d’image. Les éleveurs sont de plus en plus conscients et soucieux de l’impact de leur production sur l’environnement local. Ils ont à cœur de diffuser une image positive vers leurs concitoyens.

Est-ce que le système d’amélioration de la qualité lancé récemment aura un impact sur l’environnement ? H.M : Oui, nous travaillons au sein de la filière Glon Œuf afin qu’un maximum d’œufs soit valorisé. Autrement dit, nous souhaitons réduire le gaspillage. Ce travail appelé « Qualité + » est très prometteur. Il vise notamment à réduire la part des œufs fêlés quittant l’élevage.

* Cf. Rubrique « Au cœur de » en pages 16 et 17.

La filière Œuf de Glon est engagée à 200 % dans la démarche « Économie Planète® ». La modernisation des élevages de poules pondeuses a induit une réduction significative des consommations électriques. Elle a aussi amélioré le séchage des fientes pour en faire un compost valorisé dans les plaines céréalières. De leur côté, les industries de l’aval de la filière œufs qui fournissent des ovoproduits à l’industrie agroalimentaire ou à la restauration hors domicile (RHD) réalise des efforts considérables pour préserver les ressources naturelles. Les consommations d’eau, de gaz et d’électricité chutent… Et ce n’est pas près de s’arrêter.

IntErVIEw d’huGuES monGé Dans le sens de l’économie

Hugues Mongé responsable du métier œuf

Sanders au sein de Glon

Olivier Athimon Directeur de la filière aval

œuf de Glon

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d’économie d’énergie

d’économie d’eau

d’émission de GES

de surface agricole utilisée

de 2008 à 2012

La protection de l’environnement est-elle un enjeu pour la filière Glon Œuf ? o.A : La démarche « Économie Planète® » est pour nous un axe de différenciation vis-à-vis de nos professions. L’ensemble de nos réflexions intègre cette dimension. C’est une véritable philosophie de fonctionnement.

Grâce au maillage territorial de Glon, des élevages, des usines d’aliments et des outils industriels, nous sommes en mesure de diminuer la distance entre les élevages et le consommateur. Cette vision à la fois globale et locale de la filière joue un rôle central en termes d’environnement. Les gains d’émission de CO2 sont très importants par rapport à d’autres modèles qui sont dans une logique de centralisation puis de distribution. Nous donnons claire-ment la priorité au local dans tout ce que nous engageons.

Ainsi, sur nos sites d’ovoproduits, les coquilles issues des matières premières sont utilisées en amendement calcique dans les champs afin de limiter l’usage d’engrais minéral. Autre exemple : l’entreprise 3 Vallées (53), qui fournit des ovoproduits à l’industrie agroalimentaire, recycle ses eaux usées en milieu naturel et permet à 18 agriculteurs d’économiser 90 000 m3 d’eau par an pour arroser 500 ha de parcelles agricoles. En outre, l’œuf est un produit naturel consommé par 97 % de la population. Nous avons pris conscience très tôt de notre responsa-bilité vis-à-vis de la planète et de nos concitoyens. Et cette éco-responsabilité est cohérente avec la logique d’écono-mie circulaire qui vise à valoriser tous les maillons de la filière. C’est aujourd’hui ancré dans notre fonction-nement quotidien. Nous sommes engagés dans une démarche profonde, rationnelle et pérenne.

Quel bilan tirez-vous des 5 années passées et quelles actions retenez-vous ? o.A : C’est un bilan très positif. L’une des actions majeures la plus visible est la f lotte de camions de l’entreprise 3 Vallées qui roule au Diester 30 %. L’en-semble des œufs destiné à l’ovoproduit pour l’industrie est collecté par nos camions. Nous diminuons ainsi de 20 % les émissions de CO2. La même société, 3 Vallées, recycle 90 % de ses déchets et a réduit ses consommations d’eau de 15 % depuis 2010... À Plaintel (22), Epi Bretagne qui fabrique des ovoproduits destinés à la restauration hors domicile a, elle aussi, ré-duit sa consommation d’eau, soit 300 m3 économisés par jour ! Dans les rayons des supermarchés, nos boîtes d’œufs Matines sont les seules à afficher l’indice d’impact environnemental. Enfin, parmi nos actions, nous avons établi des tableaux de bords destinés à évaluer de manière régulière les progrès réalisés. Cette initiative est très appréciée par nos clients, satisfaits d’avoir un modèle répondant aux exigences environnementales de plus en plus fortes du consommateur.

Cette démarche « Économie Planète® » a-t-elle été structurante pour la filière ? Des synergies sont-elles nées de ce travail ? o.A : Oui, il y a une véritable émulation entre nos 8 sites pour être le leader en termes d’économies d’eau ou d’énergie… Lorsqu’un site travaille sur une nouvelle mé-thode pour réaliser des économies, un challenge se met en place, encouragé par le programme managérial interne « Nourrir la Vie » qui incite à devenir éco-responsable. À l’avenir, nous allons poursuivre ce travail de tous les instants qui fait dorénavant partie de notre culture d’entreprise, gage, à mon sens, d’économie durable.

IntErVIEw d’oLIVIEr athImon La démarche « Économie Planète® » est un axe de différenciation

Nous sommes parvenus à réduire de 10 % la part du soja dans l’alimentation des poules

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En matière d’environnement, le bilan de la filière Glon Œuf est flatteur. depuis le champ jusqu’aux usines de transformation, on ne compte plus les actions qui permettent de réduire l’empreinte environnementale de la filière. Voici un échantillon de ces actions en images…

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Élisabeth et Patrick Hamon sont producteurs d’œufs et de poulettes en Centre Bretagne.

TÉMOIGNAGES

En 2012, nous avons construit un nouveau bâtiment pour les poules pondeuses. Nous consommons de l’électricité en grande partie pour notre système de ramassage des œufs.

À cette occasion, les concepteurs du bâtiment ont proposé aux éleveurs d’investir dans une batterie de condensateur afin d’optimiser l’installation électrique. « Ce n’est pas un appareil très répandu en agriculture, mais il peut être intéressant pour des gros consommateurs comme nous. Il est très utilisé en industrie », explique Patrick. « C’est encore un peu tôt pour avoir des chiffres précis, mais notre consommation d’énergie électrique devrait diminuer de 20 % ». Comment cela fonctionne ? La batterie de condensateur régule mieux le trafic électrique et évite ainsi les surconsommations.

Céline Le Provost produit des œufs Matines sur la petite commune de Kerpert en Côtes d’Armor. Comme dans tous les élevages de poules plein air, elle est confrontée au problème des mouches qui se plaisent dans la fosse située sous le bâtiment où tombent les fientes.

Si on ne lutte pas contre ce problème, on peut rapidement être envahi

explique l’éleveuse.

« Comme tous les éleveurs, Céline était jusqu’à présent contrainte d’avoir recours à des insecticides. « J’utilisais un adulticide et un larvicide pour enrayer le cycle de reproduction de la mouche ».

20 % de consommation électrique en moins

Mini-guêpe 1 Mouche 0

éLiSABeTH eT PATriCK HAMoNeArL du Bois Boscher, Merléac (22)

CéLiNe Le ProvoSTeArL Le Breton, Kerpert (22)

Lutte biologiqueSur les conseils de son technicien Sanders, Noël Lotout, elle teste depuis un an un système de lutte biologique, la mini-guêpe. « C’est très simple à utiliser. Les insectes sont fournis au stade de pupes*, je les répartis dans la fosse. Et ensuite, les mini-guêpes éclosent et pondent dans les larves des mouches. La larve de la mini-guêpe se nourrit de la larve de mouche, et le tour est joué ! ». Nous pourrions bien sûr imaginer que l’élevage serait envahi de mini-guêpes. En fait, leur population diminue puisqu’il n’y a plus de larves de mouches pour nourrir les larves de mini-guêpes. Un équilibre s’installe donc naturellement. « C’est très efficace et invisible, car la mini-guêpe est nocturne ». Résultat : un élevage sain et une économie de 6 kg de larvicide et 2 litres d’adulticide à l’année pour cet élevage de 25 000 poules pondeuses...

* Stade intermédiaire entre l’état de larve et celui d’adulte. Un cocon protège l’insecte en pleine métamorphose.