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L’ECOLE D’AGRICULTURE DE BREHOULOU Dans cette rétrospective de l’historique de l’école d’agriculture de Bréhoulou, dont la création revient à Alfred Buzaré suite à son legs au département dans le but exclusif de la création de cette école, les renseignements proviennent principalement des comptes rendus du conseil général du Finistère. A ceux-ci je voudrais associé Monsieur Isidore Le Donge ancien directeur de l’établissement, cheville ouvrière du 70 ème anniversaire de l’établissement, qui vit la réalisation de la plaquette commémorative, dont sont issue les renseignements complémentaires. Les autres sources et iconographies, proviennent de ma collection personnelle. Cette étude concerne les années depuis la création de l’école en 1923, jusqu’en 1939 date de la déclaration de la guerre, qui sont celles les plus importantes de son existence. La période de la guerre jusqu’en l’an 2000, est une autre période de son évolution, et pourrait faire l’objet d’un autre article. L’école d’agriculture de Bréhoulou est née suite à un legs fait au département par Alfred Buzaré. Né en 1843 celui-ci est décédé le 7 septembre 1919 au manoir de Bréhoulou. Il était le légataire universel de son frère aîné Arthur Buzaré né en 1840 et décédé en 1910. Arthur Buzaré était inspecteur des contributions directes, il était marié à Louise Hémon née en 1852 et décédée en 1907, celle-ci était la sœur de Louis Hémon sénateur et conseiller général de Fouesnant né en 1844 et décédé en 1914. Le 3 ème frère Eugène Buzaré né en 1848 décède en 1932. Il s’estime dépossédé par le legs de son frère Alfred, du 14 octobre 1917, et intente un recours pour une disposition en faveur de la création d’une ferme école d’agriculture à Bréhoulou, établissement inexistant Après 3 ans de procédure il est débouté et le domaine de Bréhoulou revient au département le 17 décembre 1923. Le legs comprenait, le domaine de Bréhoulou estimé à 200.000frs, la ferme de La More (Deux-Sèvres) pour 250.000frs et différents meubles et immeubles et des emprunts russes pour 200.000frs. 1/16

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L’ECOLE D’AGRICULTURE DE BREHOULOU

Dans cette rétrospective de l’historique de l’école d’agriculture de Bréhoulou, dont lacréation revient à Alfred Buzaré suite à son legs au département dans le but exclusif de lacréation de cette école, les renseignements proviennent principalement des comptes rendus duconseil général du Finistère. A ceux-ci je voudrais associé Monsieur Isidore Le Donge anciendirecteur de l’établissement, cheville ouvrière du 70ème anniversaire de l’établissement, quivit la réalisation de la plaquette commémorative, dont sont issue les renseignementscomplémentaires. Les autres sources et iconographies, proviennent de ma collectionpersonnelle. Cette étude concerne les années depuis la création de l’école en 1923, jusqu’en1939 date de la déclaration de la guerre, qui sont celles les plus importantes de sonexistence. La période de la guerre jusqu’en l’an 2000, est une autre période de son évolution,et pourrait faire l’objet d’un autre article.

L’école d’agriculture de Bréhoulou est née suite à un legs fait au département parAlfred Buzaré.

Né en 1843 celui-ci est décédé le 7 septembre 1919 au manoir de Bréhoulou. Il était le légataire universel de son frère aîné Arthur Buzaré né en 1840 et décédé en 1910.Arthur Buzaré était inspecteur des contributions directes, il était marié à Louise Hémon née en1852 et décédée en 1907, celle-ci était la sœur de Louis Hémon sénateur et conseiller généralde Fouesnant né en 1844 et décédé en 1914.

Le 3ème frère Eugène Buzaré né en 1848 décède en 1932. Il s’estime dépossédé par lelegs de son frère Alfred, du 14 octobre 1917, et intente un recours pour une disposition enfaveur de la création d’une ferme école d’agriculture à Bréhoulou, établissement inexistant

Après 3 ans de procédure il est débouté et le domaine de Bréhoulou revient audépartement le 17 décembre 1923. Le legs comprenait, le domaine de Bréhoulou estimé à 200.000frs, la ferme de LaMore (Deux-Sèvres) pour 250.000frs et différents meubles et immeubles et des empruntsrusses pour 200.000frs.

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Voici le détail de ce legs établit le 14 / 10/ 1917 corrigé par codicille* le 24 / 10 /1917devant Maître Moysan , notaire à Fouesnant *codicille : acte postérieur à un testament et le modifiant.

-Au département du Finistère, charge à lui de créer une ferme-école d’agriculturedans la propriété et les dépendances de Bréhoulou. Fouesnant : domaine de Bréhoulou et ses dépendances, pour la réalisation de l’école, àsavoir :

- la ferme de Kersimon, affermée à Jean Morvan- la ferme de lanveur, afferméé à Alain Le Clech- le petit Lanveur et le domaine de Caradec pour l’entretien de l’école :

Fouesnant : - le domaine de Brallach, domaniers, les époux Caradec- La petite tenue de kérangorec et fonds de la chapelle St-Sébastien, Le Gall, fermier. (Par contre on ne sait pas si la chapelle en fait partie)- Le domaine de Lost-Ar-Coat , domaniers et fermiers , les époux Caradec- Une terre <<Tachen ar Drézec >> à Kérancras, fermière veuve Bertholom- Un champ et prairie << le Styvel>>, près du bourg, fermière veuve Le Carr- Un penty, Kersimon, en bordure de la route de Fouesnant-Beg-Meil- Un emplacement de maison, guisquette et une parcelle, route de Kerméféder- Penker, la maison de la poste et ses dépendances- La maison du Penker louée au percepteur de Fouesnant et ses dépendances jardin et cabinet d’aisance, droit au puits

Mousterlin : - le domaine de Toul-Caon, un champ et l’emplacement des bâtiments, Domanière et fermière, veuve Divanach- une parcelle de terre et verger, Gourlaouen Maréchal

Beg-Meil : - 2 champs aux issues de Kerlosquen, touchant aux dunes de Beg-Meil (occupés par les tennis de Kerlosquen )

Loctudy : - le domaine de Kerforn, domaniers, les époux CariouPlonéour : - le domaine de Kéravel, domaniers, les époux GueguiniatQuimper : - la maison 21 rue des reguaires et ses dépendancesMontalembert - la propriété de La More (Deux-Sèvres) canton de Sauzé-Vaussais

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- Dons complémentaires : - 2 titres d’inscription russes de 7500 roubles à 6% sur la dette publique Russe - un billet de 5000frs, souscrit par les époux Yvonnou de Léanou en Fouesnant

- les précisions suivantes sont indiquées :La donation des fermes, terres, immeubles sus énoncés resteront la propriété comme dotationde la ferme école de Bréhoulou.Les fermages, loyers, arrérages et intérêts de ces biens seront uniquement employés àl’entretien de l’école et de ses immeubles.Il sera fait exception de la propriété de La More à Montalembert, dont le prix de vente desterres, du cheptel, du mobilier sera employé à la construction et à l’aménagement de l’école.L’école d’agriculture de Bréhoulou entretiendra à perpétuité le caveau de famille Buzaré dansle cimetière de Fouesnant.Le département du Finistère entretiendra également à perpétuité les sépultures de la familleBuzaré dans le cimetière St-Joseph à Quimper.On fera inscrire sur l’un des bâtiments de l’école d’agriculture de Bréhoulou : << don de lafamille Buzaré >>

- L’acte notarié désigne les autres légataires : -au maire de Quimper : une pendule boulle authentique

2 bonbonnières avec médaillon et exergue les autres bijoux pouvant avoir quelques valeurs ; montres anciennes, médaillons, monnaies, chaîne en or

-A la bibliothèque de Quimper un missel manuscrit polychrome du XV ème S. -A Marie-Jeanne Bodivit, domestique à Bréhoulou

- une rente viagère annuelle de 500frs, constituée par mes titres de rentes à 3% sur l’état.- Je lui donne la jouissance en viager de la petite maison du Penker, au bourg, louée à la veuveDurant- Un champ dit de la croix et le petit jardin y attenant, au Penker à Fouesnant, affermés à Mmeveuve Clorennec

-A Marie-Jeanne Guillou, domestique à Bréhoulou- Une somme de 6000frs. A prélever sur mes titres ou capitaux- Je lui donne en pleine propriété un champ Parc-Menez ou Parc Lucas à Fouesnant, longeantla route de Bénodet, avec ses dépendances- La bande de terrain longeant le chemin allant de Quérourguet au nord ouest et les chênes quis’y trouvent, terrain acquis à la commune

Codicille : si la rente viagère que j’ai faite par mon testament , en faveur de Marie-JeanneBodivit venait à s’éteindre , suite à mon décès, et du vivant de Marie-Jeanne Guillou ,actuellement domestique à Bréhoulou, je donne à la dite Marie-Jeanne Guillou la survivancede cette même rente de Marie-Jeanne Bodivit , rente viagère en surplus à Marie-JeanneGuillou du legs que je lui ai fait en toute propriété, et qui, au décès de Marie-Jeanne Guilloudeviendra la propriété de la ferme école de Bréhoulou au même titre de dotation que les autrespropriétés.

- Je donne également à la ferme école les sommes qui pourront m’être dues parmon métayer de la propriété de La More, ainsi que la moitié me revenant sur les ventes faitespar lui, dont je n’aurai pas donné quittance.

- Je donne également à la ferme école tous les capitaux qui se trouveront endépôt à la banque de France ou dans le coffre fort de la société après les legs acquittés.

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Voici les principaux débats et évènements à la création de l’école.

Août 1920 : séance du conseil général :Communication du président de la commission de l’agriculture :

« J’ai l’honneur de vous faire connaître que, par un décret du 29 juillet 1920, j’ai étéautorisé à accepter au nom du département, les legs faits par M. Buzaré Alfred, tant en safaveur qu’au profit de l’école d’agriculture à créer à Bréhoulou.

Mais M. Buzaré Eugène, frère et unique héritier naturel du testeur, ayant déclarés’opposer à la délivrance des legs consentis à la faveur de l’école d’agriculture se Bréhoulou,le département ne pourra entrer en possession qu’autant que l’autorité judiciaire se seraprononcée au sujet de la demande en délivrance de legs que j’ai dans l’obligation de former.

Je ferai en sorte que cette affaire soit, dès la rentrée, évoquée devant le tribunal civilde Quimper.

La question de création et d’aménagement de l’école d’agriculture a été poursuivied’autre part.

Sur ma demande, M. Le Sous-Sécrétaire d’Etat à l’Agriculture avait bien voulucharger M. Maitrot, ingénieur du génie rural , d’examiner l’avant-projet dressé par M.l’Architecte départemental M. Vally,en vue de l’installation dont il s’agit.

M. Maitrot s’est rendu sur place le 14 août 1920 ; j’avais, dès la notification de savenue, demandé à M. Le Président du conseil général et à MM. Les membres de votrecommission de l’agriculture, ainsi qu’à M. Le Directeur des services agricoles et à M.l’Architecte départemental de se joindre à moi pour accompagner M. Maitrot.

Dans un rapport annexé au dossier, M. Vally expose qu’à la suite de cette réunion, M.Maitrot lui a promis d’étudier la question et de lui donner ensuite les directives nécessairespour l’établissement d’un projet définitif.

Faute d’avoir reçu ces renseignements, qui doivent faire l’objet d’une étudeapprofondie, M. l’Architecte départemental n’a pas été en mesure de poursuivre plus avantl’examen de la question avant la session d’août du conseil général.

Mais il demeure bien entendu que cet examen sera repris aussitôt que possible.Je crois devoir vous signaler, en outre, que, par une dépêche du 14 août 1920, M. Le

Sous-Secrétaire d’état à l’agriculture m’a informé que son administration est disposée àaccorder une subvention en vue de l’installation de l’école d’agriculture de Bréhoulou.

Cette subvention sera accordée en application de la loi du 5 août 1920, dans desconditions qui seront fixées ultérieurement par décret.

J’ajoute que le décret du 29 juillet 1920 autorisant l’acceptation des legs prévoit,conformément d’ailleurs aux termes du testament, « Que les biens légués devront servir de dotation à la ferme école de Bréhoulou, exceptionfaite de la propriété de La More, en Montalembert ( Deux-Sèvres ), dont le prix de venteservira aux travaux de construction et d’aménagement de l’école ».

En prévision de l’aliénation de cette propriété, qui sera poursuivie dès que lescirconstances le permettront, je vous prie de vouloir bien donner délégation à la commissiondépartementale pour approuver le cahier des charges de l’opération, ainsi que pour réglertoutes questions y relatives ».

L'évaluation de la construction de l'école est de 1 352 500fr pour la seule construction,150 000fr pour l'acquisition du matériel soit un total de 1 500 000fr pour 60 élèves

A la session de mai 1921, à la déclaration des droits de mutation, suite à la déclaration desuccession faite par Maître Cottin, notaire à Concarneau le 19 mars 1921, le montant s'élève à

145 873fr

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Mercredi 26 avril 1922 : séance du conseil général : M . Le Comte De Guébriant lit le rapport suivant, concernant l’installation

« L’étude de l’installation d’une école d’agriculture à Bréhoulou reprend sonactualité du fait de l’arrêt de la cour de Rennes, intervenue le 7 décembre 1921 et qui débouteM. Buzaré Eugène, de ses prétentions.

En conséquence, la commission spéciale désignée par vous, le 5 mai 1921, pourprocéder à cette étude, récupère sa liberté d’action complète et, dès la fin de cette session,compte se mettre à l’œuvre.

Sa composition, telle que vous l’aviez décidée, était la suivante : -M. Le Louppe, Président du conseil général et sénateur-Joseph Boucher, président de l’office agricole départemental-André Le Bescond De Coatpont, conseiller général-André Bénac, conseiller général et conseiller municipal de Fouesnant propriétaire à Kerhaël-Alain De Guébriant, conseiller général-Soulière, directeur des services agricoles-Vally, architecte départemental-Maitrot, ingénieur du génie rural-Le Maire de Fouesnant

La mort du très regretté M. Boucher, ayant ouvert une vacance, votre commission del’agriculture vous propose de le remplacer par M. Caill, notre collègue.

Ainsi complétée, si vous voulez bien ratifier cette proposition, la commission spécialeaura à prendre connaissance des divers projets présentés et à formuler des propositions.

Les vues dont elle s’inspirera seront, nous sommes certains, d’ordre essentiellementpratique, adoptées aux convenances de notre département, à la nature et à l’importance deses exploitations agricoles.

Elle saura proscrire tout luxe inutile, tout excès d’ampleur dans les installations, quiconduiraient les jeunes élèves du Finistère à mésestimer les exploitations agricolesauxquelles ils sont destinés, risqueraient de les en détacher, les inciteraient à aller chercherailleurs l’utilisation des connaissances acquises à Bréhoulou.Ce que nous devons souhaiter dans l’intérêt de notre département, c’est que l’école projetéepourvoie ces enfants de toutes les notions propres à améliorer, développer les procédésagricoles de notre région et les instruise de toutes les données de l’hygiène moderne et de laculture perfectionnée, sans trop les sortir du cadre et des proportions dans lesquels ils serontappelés par la suite, à exercer leur profession; qu’elle nous fournisse , en un mot, une jeuneélite paysanne, restant attachée au sol natal et capable d’y répandre , par la suite , le bonexemple agricole ».

Les conclusions du rapport sont adoptées.Suit le rapport de M. Damey faisant état de l’affaire du legs Buzaré dont voici lecture :

« Par un arrêt du 7 décembre 1921, la cour d’appel de Rennes a confirmé le jugementdu tribunal civil de Quimper du 10 novembre 1920, condamnant M. Buzaré Eugène, àdélivrer à M. Le Préfet du Finistère, ès-qualités, les biens légués par feu M. Buzaré Alfred àl’école d’agriculture de Bréhoulou.

Toutefois, la cour a estimé qu’elle croyait répondre aux intentions du testateur, endécidant :

1° Qu’on fera inscrire sur l’un des bâtiments de Bréhoulou les mots<< don de AlfredBuzaré >>

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2° En laissant au département du Finistère le soin d’entretenir à perpétuité le caveau defamille Buzaré, dans le cimetière de Fouesnant et les sépultures de la famille Buzaré, dans lecimetière St-Joseph à Quimper.

Cet arrêt est devenu définitif le 19 mars 1922.Le département va donc pouvoir entrer en possession des biens à lui légués et leur

donner la destination prévue par le testateur.M. Le Préfet a soumis, d’autre part, à cet égard, des propositions au sujet de

l’installation d’une école d’agriculture dans le domaine de Bréhoulou, en Fouesnant, comprisparmi les biens dont le département est devenu propriétaire. Dès l’expiration du délai de pourvoi en cassation de l’arrêt du 7 décembre 1921,Maître Cottin, notaire à Concarneau, avait été invité à fournir à bref délai, le compte détaillédes opérations de recettes et de dépenses auxquelles il a procédé comme séquestre des bienslégués, qualité à laquelle il a été nommé par le jugement du tribunal civil de Quimper,précité, du 10 novembre 1920.

Par une lettre du 6 avril 1922, Maître Cottin fait connaître qu’il ne lui était paspossible de fournir à M. Le Préfet, pour la session actuelle, le compte qui lui avait étédemandé.

Maître Cottin expose que l’établissement de son compte demandera un délai assezlong et présentera certaines difficultés, en raison, notamment des droits de M. BuzaréEugène, héritier naturel du testateur, qui réclame une partie des revenus encaissés par leséquestre ; le département ne peut en effet, prétendre aux fruits des biens lui revenant qu’àcompter du 26 mars 1920, date de l’introduction de la demande en délivrance de legs,consenti en sa faveur.

Le séquestre signale, enfin, l’intérêt qu’il y aurait pour le département à aliéner, leplus-tôt possible, la propriété de La More, à Montalembert ( Deux-Sèvres ), comprise parmiles biens légués et dont la vente est prévue par le testament même de feu M. Buzaré.

Maître Cottin, par une nouvelle lettre du 18 avril 1922, expose que les bâtiments de lapropriété en question auraient besoin de réparations importantes. Aux termes du jugement du10 novembre 1920 du tribunal civil de Quimper, Maître Cottin devait administrer les biens<< en bon père de famille, pour les rendre ensuite à qui de droit>> ; et par conséquent, ilsemble que c’est seulement après la reddition de son compte par le séquestre, que ledépartement sera en mesure de poursuivre l’aliénation dont il s’agit.

M. Le Préfet vous signale, enfin, que, le 28 avril 1922, il a reçu une sommation qui luia été signifiée, à la requête de M. Buzaré Eugène, héritier naturel du testateur << d’avoir àexécuter, sans délai, dans leur forme et teneur, toutes les conditions mises à la charge dudépartement par le testament de feu Alfred Buzaré, sauf la modification prévue par l’arrêt dela cour de Rennes du 7 décembre 1921 >> et lui déclarant que, faute de satisfaire à cettesommation, le requérant introduira une demande en révocation des dispositionstestamentaires.

Le fait que le conseil général est saisi, à sa présente session, de la question del’installation de l’école d’agriculture de Bréhoulou paraît constituer, quant à présent, tout aumoins, une réponse suffisante à la sommation dont il s’agit.

Votre commission de l’intérieur, d’accord avec M. Le Préfet, vous propose, dans cesconditions :

1° De donner délégation à la commission départementale pour examiner, et approuvers’il y a lieu, le compte qui sera présenté par le séquestre.

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2° De confirmer, en tant que de besoin, la délégation que vous avez déjà donnée, le 5mai 1921, à la commission départementale pour approuver, le plus tôt possible, le cahier descharges de la vente de La More, commune de Montalembert (Deux-Sèvres), qui fait partie desbiens légués au département et dont l’aliénation est prévue par le testament de M. Buzaré,ainsi que pour régler toutes les questions relatives à cette opération.

D’autre part, la partie adverse ayant été condamné au dépens, il y aurait lieu deprescrire le reversement dans la caisse départementale d’une somme de 500frs, mandatée le13 janvier 1921, à titre de provision, au profit de Maître Joncour, avoué à Quimper, qui avaitété constitué par le département en première instance.

De plus, le mémoire des honoraires dus à l’avocat du département n’étant pas encoreparvenu à l’administration, les propositions en vue de l’inscription du crédit nécessaire aubudget supplémentaire vous seront soumises, en temps utile, par M. Le Préfet ».

Les conclusions du rapport sont adoptées.

Une enquête de juin 1922 prévoit une fréquentation de 150 élèves.

En septembre 1922 le département donne en location, au Docteur Morvan, par uncontrat résiliable sur simple avis, le manoir de Bréhoulou et ses réserves, ainsi que 8 ha deterre pour un loyer annuel de 2000frs. La résiliation sera faite le 1er juin 1924.

Le conseil Général vote un crédit de 5000frs pour l’érection d’un monument, enremplacement de la tombe d’Alfred Buzaré en état d’abandon, suite au projet de l’architecteDépartemental.

24 septembre 1922 : le conseil municipal de Fouesnant est informé par ledépartement de la création d’une école d’agriculture sur le domaine de Bréhoulou, suite aulegs Buzaré au département.

Session août 1923 : conseil général : M. Le Préfet soumet à la commission départementale les plans et devis de la construction del’école de Bréhoulou.

Ces documents ont été dressés en conformité des dispositions que le conseil général aadoptées par une délibération du 5 mai 1921. En outre, ils ont été établis en complet accordavec MM. Les Inspecteurs Généraux et MM. Les Ingénieurs du Génie Rural au ministère del’agriculture.

M. Le Préfet signale à la commission que le Ministre de l’Agriculture a, par unedépêche du 23 décembre 1922, avisé M. le Président du conseil général que la situation descrédits mis à sa disposition par le parlement ne lui permettrait pas de faire face aux dépensesqui résulteraient de la création de nouveaux établissements d’enseignement agricole.

En conséquence, M. le Préfet propose à la commission :« 1° D’approuver les plans et devis qui lui sont soumis.2° De décider la mise en exécution immédiate du projet en ce qui concerne l’école,

proprement dite, et bâtiments d’exploitation.3° De décider que ces travaux seront divisés en deux lots et qu’ils seront adjugés à la

suite d’un concours limité après choix des candidats, prononcé à la suite de l’examen de leursréférences.

4° D’approuver la série des prix joints au dossier et relatifs à ces mêmes travaux.

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5° De décider que le département supportera les dépenses de personnel de l’école deBréhoulou jusqu’au jour où le ministère de l’agriculture disposera des crédits voulus pour yfaire face sur le budget de l’état.La commission approuve les 4 premières propositions de M. le Préfet et décide que MM.Louppe, Damey et De Coatpont, feront partie de la commission chargée de juger sur titres lesentrepreneurs qui pourront être appelés à soumissionner.Estimant qu’elle n’est pas mandatée pour solutionner la 5ème des propositions sus-indiquées,elle décide de la renvoyer au conseil général ».

Communication concernant la propriété de La More : état des lieux

Voici l’inventaire fait sur place :1° coffret en acier découvert dans la maison de maître.2° vente d‘arbres abattus par le vent.3° Désignation d’un expert pour l’établissement de l’état << de stus >>. M. Le Préfet

communique à la commission départementale une lettre de M. Ménard, notaire à Limalonges,indiquant qu’il a été trouvé dans le coffret découvert dans la maison de Maître de la propriétéde La More

1° trois registres.2° un petit portefeuille usagé.3° divers titres d’achats et d’échange d’immeubles.4° une liasse de lettres.5° une petite boite de carton contenant un bracelet.6° deux pièces de chacune 0fr.50, l’une à l’effigie de la semeuse et l’autre à l’effigie de Victor-Emmanuel III.

M. Le Préfet propose :1° De remettre les titres de propriété concernant le domaine de La More aux acquéreurs des immeubles qu’ils intéressent.2° De vendre le bracelet et le coffret en même temps que le cheptel du domaineLa commission :1° Approuve ces propositions.2° autorise : a) l’imputation de la dépense de 38frs se rapportant à l’ouverture

et à la remise en état du coffret, sur la vente du cheptel. b) la vente amiable, au prix de 130frs, de 4 ormeaux situés sur

les dépendances de la propriété de La More, et abattu par le vent.

3° Donne son agrément à la désignation de M. Mérigot Edouard, demeurant à Saint-Saviol, en qualité d’expert du département pour l’établissement de l’état << de stus >> qui sera dressé lors du départ de La More des occupants actuels.

Les travaux débutent le 16 septembre 1923 par le traçage.

Jeudi 20 septembre 1923 : séance du conseil général :

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M. Damey lit le rapport suivant : ferme de Kersimon.« Dans sa séance du 21 septembre 1922, le conseil général a décidé de prendre les

mesures nécessaires pour parvenir à la construction de l’école d’agriculture de Bréhoulou enFouesnant.

Les travaux devant être entrepris incessamment, l’occupation d’une partie des terresdépendant de la ferme de Kersimon va devenir nécessaire.

Le fermier, M. Morvan Jean a été avisé que le département allait occuper diversesparcelles de terres d’une surface totale de 5 hectares 93 ares 78 centiares et il accepte depayer un fermage de 1576frs pour l’année de location restant à courir du 29 septembre 1923au 29 septembre 1924, et pour une surface de 11 hectares 93 ares 60 centiares.

Votre commission de l’intérieur vous propose de ratifier cet accord et de décider que,pour l’année de location restant à courir du 29 septembre 1923 au 29 septembre 1924 , leprix du fermage de la propriété de Kersimon sera fixé à 1576frs au lieu de 2300frs ».

Les conclusions du rapport sont adoptées.Nota : La ferme de Kersimon fait partie du manoir de Bréhoulou et avait une superficie de 18hectares 86 ares 38 centiares, était louée à M. Jean Morvan pour 3 ans , du 29 septembre1921, pour un prix de 2300frs annuel suivant un bail des 22 mars et 6 avril 1921 , au rapportde Maître Moysan , notaire à Fouesnant. Dans ce bail il était stipulé que<< le départementaurait la faculté de reprendre, avant la fin de la location, partie quelconque des terrainsloués, et que les preneurs devraient laisser exécuter toutes constructions ; mais que, dans cecas, le prix du bail serait diminué proportionnellement à la contenance des terrains repris, euégard à la contenance totale louée et au prix de ferme >>.

M. Damey lit le rapport suivant : legs Buzaré.

« 1° domaine de Bréhoulou : la vente du cheptel de Bréhoulou, prescrite par M. lePrésident des référés du tribunal civil de Quimper ,(par une ordonnance du 8 mars 1923 deM. Glémarec, greffier de paix à Fouesnant) a été effectué le 3 juin 1923 , et la somme de3242frs 27cent, en représentant le produit net, a été versé dans la caisse du département . Ilsera fait emploi de cette somme pour le remplacement, tête pour tête, du bétail vendu, dès lescirconstances permettrons la constitution du cheptel de la future école d’agriculture.

2° Propriété de La More en Montalembert : M. Le Préfet vous rend compte qu’il a faitouvrir un coffret en acier qui a été découvert dans la propriété de La More ( en présence deM. Papinot , Sous-Préfet de Civray et mandataire du département ); ce coffret ne contenaitque quelques objets sans valeur et, conformément à une décision prise le 27 juin 1923 par lacommission départementale , Maître Ménard , notaire à Limalonges ( Deux-Sèvres), a étéinvité à procéder à la vente du coffret et des objets qu’il renfermait , ainsi qu’à la vente de 4ormeaux abattus par le vent sur les dépendances de la propriété de La More.

M. Le Préfet a également chargé M. Mérigot, expert, demeurant à Saint-Saviol, dereprésenter le département lors de l’établissement de l’état de "stus" qui sera dressé audépart du fermier actuel de La More.

Conformément à l’avis émis par la commission départementale, dans sa séance du 22août 1923, M. Le Préfet a fait soutenir par l’expert du département le point de vue suivant,lors du règlement de la plus-value applicable au cheptel de La More, propriété qui avaitl’objet d’un bail à moitié fruits: le métayer devra restituer le prix d’estimation du cheptel aumoment de son entrée en jouissance, soit 11385frs et le surplus de la valeur de ce chepteldevra être partagé par moitié entre le propriétaire et le métayer à sa sortie ;

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le cheptel devra rester sur place pour être ensuite vendu, s’il y avait lieu, et le propriétaireaura alors à payer au métayer la moitié de la plus value constatée à ce moment.

3° Identification des immeubles légués :MM . Cottin, notaire à Concarneau, Cabillic,professeur d’agriculture à Quimper et Waquet, archiviste départemental, chargés del’identification des immeubles légués au département, n’ont pas encore terminé leurs travaux

4° Nouvelle action judiciaire : Par une délibération du conseil général, en date du 25

avril 1923, M. Le Préfet a été autorisé à défendre en justice, au nom du département, à

l’action qui allait lui être intentée par M. Eugène Buzaré ( propriétaire à Lanroze) et tendant à

obtenir la révocation, pour inexécution des charges ( conformément à l’article 53 de la loi du

10 août 1871 ), des dispositions testamentaires prises par feu M. Alfred Buzaré en faveur du

département du Finistère.

Par exploit du 5 septembre 1923, M. Le Préfet a été assigné devant le tribunal civil deQuimper et il vous informe qu’il a immédiatement constitué avoué au nom du département.

Votre commission de l’intérieur vous prie de vouloir bien décerner acte à M. Le PréfetDe la communication de ces divers renseignements et ratifier, en tant que besoin, lesdifférentes décisions prises par la commission départementale depuis votre dernièresession ».

Les conclusions du rapport sont adoptées.

M. Le Président lit le rapport suivant : installation :« Vous avez donné précédemment à la commission départementale pleins pouvoirs

pour régler, d’accord avec M. Le Préfet, toutes questions relatives à la construction et à lamise en service de l’école départementale d’agriculture de Bréhoulou, en vue d’assurerl’ouverture au 1er octobre 1924.

En ce qui concerne l’exécution des travaux et la convention à intervenir avec l’état,aucune difficulté n’est à craindre, puisque tout le monde est d’accord.

Un seul point reste à élucider.Il se pourrait, en effet, que le ministère de l’agriculture objectât- c’est là une simple

hypothèse que, faute de crédits suffisants ouverts par le parlement, il ne peut assurer, faute decrédits pour faire face à la dépense du personnel, l’ouverture de l’école au 1er octobre 1924.

Comme il importe que cette ouverture ne soit pas retardée, et c’est là le désir unanimenon seulement du conseil général mais de nos populations agricoles toutes entières, lacommission des finances, d’accord avec la commission de l’agriculture et avec M. Le Préfet,vous propose de décider que, si une telle éventualité venait à se présenter, le départementprendra à sa charge, pour la période transitoire qui sera reconnue nécessaire, les dépensesdu personnel qui , légalement incombe à l’état.

La commission des finances vous propose, en outre, de décider que tous les pouvoirsdonnés précédemment à la commission départementale sont renouvelés et prorogés sine die ,sans aucune réserve sur quelque point que ce soit, avec y compris le pouvoir de solutionner laquestion de la convention à passer avec l’état et la question ci-dessus visée relative aupaiement du personnel, à partir du 1er octobre 1924 ».

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Les conclusions du rapport son adoptées à l’unanimité.Début des fondations le 19 octobre 1923. Ces travaux sont réalisés par des ouvriers de

la commune de Fouesnant, payés en régie. Ont participé à ces travaux : Yves Goarin, JeanConan, Louis Le Faou, François Sinic, Alexandre Diascorn, Maurice Bertholom, Yves LeRoy.

La surveillance des travaux est confiée à M. Herrieu pour un salaire de 450frs mensuelLes travaux commencent en décembre 1923.Les entreprises adjudicataires des travaux sont :- 1er lot Lamay de Quimper gros-œuvre, comprend les bâtiments scolaires, les

dortoirs, les bureaux, le réfectoire et les cuisines, pour 447600frs - 2ème lot Novello Graziana de Lambézellec les bétons armés pour 49911,88frs.- Le mobilier Ets Rivière de Quimperlé pour 15764,85frs.- Lamay la construction des annexes : vacherie, porcherie, maison du chef de

culture, pour 200 000frs- Novello Graziana le réservoir en béton armé pour 20500frs.- Cie des moteurs National de Paris le moteur à gaz pauvre pour 26400frs.- Novello Graziana les 2 hangars à fourrage pour 101 762frs

24 octobre 1923 : à la session du conseil général les décisions suivantes son prisent : location de la ferme de Kersimon au docteur Morvan.Mme Bodivit étant décédée, sa rente de 500frs est reversée à Marie Jeanne Guillou, mais iln’est pas précisé que l’usufruit de la maison du Penquer revienne à Marie Jeanne Guillou etdonc l’usufruit n’est pas reconduit. Par contre les deux immeubles du Penquer, le départementn’en n’est pas légataire, c’est une question relevant des héritiers naturels de feu M. Buzaré.

Janvier 1924 : l’entreprise Lamay obtient l’autorisation par arrêté préfectoral,d’extraire du gravier et du sable sur la plage de Beg-Meil, entre Kerlosquen et le Sémaphore(pourtant interdit) et provoque les protestations des locataires des villas Belle Vue et Kéranglé( Kermyl) par l’intermédiaire de M. Georges Abric rédacteur en chef du matin, sur une notemanuscrite , qui provoque l’intervention de la gendarmerie. La Préfecture recommande donc àl’entreprise d’extraire le sable à distance des plages fréquentées par les baigneurs et lesenfants. Le transport s’effectue par des charretiers sous la direction de Le Viol.

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La vente du cheptel de La More rapporte 32168frs.Durant la session de Janvier 1924 le conseil Général envisage l’ouverture de l’école en

octobre ou au 1er janvier 1925.Une subvention de 400 000frs sera prélevée sur les fondsprovenant du pari-mutuel.

Le personnel prévu serait pour la 1ère année :1 Directeur, 1 Professeur d’agriculture, nommés par le Ministre1 Professeur adjoint, 2 chefs de pratique, 1 surveillant répétiteur, 1 vétérinaire (à temps

partiel), 1 contremaître de travaux manuels, nommés par le PréfetLe budget est de 64050frs.Pour la 2ème année il faudrait en plus un professeur d’agriculture.

Avril 1924 : la 2ème tranche comprend la construction de 2 hangars. Est aussi acheté unmoteur à gaz pauvre (gazogène). Les bâtiments scolaires, dortoir, réfectoire et maison du chefde culture sont équipés de chauffage. Un parquet en porphyrolithe équipe le dortoir. Lacuisine est équipée d’un fourneau Briffault.

A la session de mai 1924 le département autorise la location à M. Meudec hôtelier àBeg Meil de deux parcelles de terrain dépendances de Kerlosquen d’une surface de 9091m2au prix de 350frs par an pour un bail de 18 ans résiliable à 9 ans. M. Meudec propose d’yinstaller des terrains de tennis.

Le domaine congéable de 3 ares à l’intersection de la route de Fouesnant et de BegMeil conduisant à Kernaféder est loué aux époux Goarin

8 juillet 1924 : signature de la convention entre le département et l’état, de la mise àdisposition pour 30 ans de l’école d’agriculture de Bréhoulou. Pour une ouverture le 1er

octobre 1924.

10 juillet 1924 : inauguration de l’école d’agriculture du Nivot, en présence del’évêque de Quimper et du supérieur général des missions étrangères de Paris, MonseigneurDe Guébriant mais en l’absence du Préfet, Sous-Préfet et du président du conseil général,mécontent de la concurrence faite à l’école initiée par le département. Cette école avait lesoutien de la famille De Guébriant et de l’office central des œuvres agricoles du Finistère etdes Côtes-du-Nord à Landerneau.

En 1924 la ferme de Lanveur est affermée à Alain Le Cléach, les terres du petitLanveur et le domaine de Caradec, les immeubles du bourg, l’un à M. Luherne, l’autre à M.Doaré. La ferme de Keravel-huella en Plonéour-Lanvern à Mme Carval pour 1050frs par an

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Août 1924 : Le conseil Général nomme le comité d’exploitation de l’école deBréhoulou : celui-ci comprend :M. Louppe Président du Conseil GénéralM. Bénac Vice-Président du Conseil GénéralLe Directeur des services agricoles du départementLe Feunteun Président de la société d’agriculture de QuimperBerthelémé agriculteur au Cloître Pleyben

Maître Cottin précise que « conformément à la volonté du testateur « de la vente de La More , du cheptel et du mobilier, les sommes seront affectées auxdépenses d’installation de l’école. Les autres biens départementaux devront être conservéset les revenus être uniquement employés à l’entretien de l’école et de ses immeubles »

M. Eugène Buzaré avait intenté une action judiciaire tendant à obtenir la révocation dulegs, il avait été débouté par le tribunal de première instance de Quimper, mais avait interjeterappel du jugement. L’affaire devait venir le 23 juin 1924 à la cour de Rennes, mais dansl’intervalle M. Buzaré s’est désisté de son appel.

M.Alfred Buzaré revendiquait la propriété de la terre de « Coat Glas-d’Allaé » , maisen date du 28 mars 1924 sa demande avait été repoussée devant le tribunal de Paix deFouesnant.

Le domaine congéable du petit Lanveur, les époux Goardet obtiennent un droitréparatoire de 16159,26frs, par un jugement du 23 juillet 1924, du juge de paix de Fouesnant.

Les maisons du bourg de Fouesnant, en location avec M. Luherne et Le Doaré serontaffectées au logement du personnel de l’école.

1er décembre 1924 : rentrée pour les premiers élèves, mais le chantier est loin d’êtreachevé.M. Albert Louppe fait fermer l’école en raison des dangers que risquent les élèves, et lanouvelle rentrée est prévue pour noël 1925.

Certains opposants dont M. Eugène Buzaré et l’ancien propriétaire de l’hôtel d’Arvor,Alexandre Parquer, retiré à Beg-Meil, critique l’école de Bréhoulou et vante les qualités duNivot.

En février 1925 l’école s’équipe d’un service scientifique. Un atelier à bois voit sonéquipement de machines diverses : scie à ruban, raboteuse dégauchisseuse, scie circulaire,mortaiseuse, affûteuse, et meule. L’atelier de mécanique quant à lui il se voit doté d’uneperceuse, un tour, un étau limeur, une meule et une poinçonneuse cisaille.

Avril 1925 il est décidé de créer une salle de récréation, une buanderie, une cidrerie etun water-closet.

L’ensemble des bourses accordées aux élèves de Bréhoulou s’élève à 16500frs pourl’année 1924/25

Le conseil Général vote un budget de 16000frs pour l’élargissement du chemin degrande communication N°45 reliant Fouesnant à Beg Meil, à la traversée de l’école deBréhoulou. L’étroitesse du chemin, entre 5,6m et 7m, est la cause de fréquents accidents

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En juin 1925 c’est l’achat d’un générateur d’air carburé héliogène gaz) et d’un pont-bascule de 10 tonnes, puis d’une batteuse en octobre.

En octobre 1925 l’école s’équipe d’une écurie, une vacherie, une porcherie et de lamaison du chef de culture, objet du marché d’octobre 1923.

La première rentrée officielle a lieu.

Le 6 décembre 1925 un début d’incendie provoque quelques dégâts au bâtimentscolaire, mais le sinistre est vite circonscrit, les pensionnaires qui logeaient dans le dortoir àproximité ne s’en pas rendu compte. Ce début d’incendie amène quelques mesures desécurités supplémentaires.

En décembre 1925 est confié au pépiniériste Botéraou de Saint-Marc, la plantation dudomaine avec des Tilleuls, des cupressus, des troènes, des pommiers, des poiriers, ainsi quedes rosiers et des hortensias.

Peu d’entreprises Fouesnantaises sont sollicitées, sauf l’ébénisterie Le Noach pourdifférents travaux de menuiserie. Il est aussi fait appel à l’entreprise Le Bris pour quelquestravaux modificatifs de maçonnerie.

La ferme de Keravel-huella en Plonéour-Lanvern est affermée à Mme Carval

Dans un article d'Auguste Dupouy dans le journal la Bretagne du 5 octobre 1926, il enfait une description suivante à la 2ème rentrée." le réveil se fait à la sirène automatique, lescuvettes sont des plus modernes, le chauffage est par radiateurs, le courant est produit surplace. L'équipement de la ferme est fait de brabant, semoir, faucheuse, moissonneuse lieuse,batteuse électrique, arracheuse de pomme de terre. Il n'est pourtant pas interdit de greffer despommiers, ni de faire son cidre dans une cidrerie spacieuse, nette, fraîche, de nettoyage etd'éclairage faciles, en cours d'achèvement. On apprend la propreté, on n'enseigne pas que lathéorie, on y apprend la chimie, la zoologie, la botanique, l'orthographe, mais aussi traire,atteler, faucher, réparer moteurs et instruments. Mais il serait souhaitable d'avoir uneuniformisation des jeunes admis en âge comme en instruction"

En octobre 1926 l’école loue à Alexandre Parker hôtelier à Beg Meil des parcelles deterres à Kérambras et Keramefelec, d’une surface de 12 hectares pour 12 ans au prix de200Kg de froment de 1ère qualité. A la même date Mme Veuve Divannach loue deux terres àl’école, situées à Toul ar Caon , pour un prix de 500frs par an et ceci pour un bail de 18 ans. L’école fait l’acquisition de chevaux et génisses auprès d’agriculteurs de la région.

En janvier et février 1927 les travaux de la 1ère tranche sont réceptionnéesofficiellement. Mais en septembre il restait toujours des finitions à réaliser

Octobre 1927 l’équipement se poursuit par l’acquisition d’une moissonneuse lieuse.

Janvier 1928 : Une note au préfet informe « du mauvais état des batteriesd’accumulateur, étant de nature à faire craindre une interruption de l’éclairage électrique, etdemande le raccordement au secteur électrique de la société Le Bon et Cie pour un montantde 22848frs » Raccordement qui sera réaliser rapidement , mais une tempête au mois deseptembre provoque de nombreuses coupures et plusieurs jours sans électricité , ce quiprovoque un courrier de protestation du Préfet au Directeur de la société Lebon.

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Février 1928 : finition des travaux modificatifs, réclamés par le ministère del’agriculture en 1925, afin d’avoir un établissement plus fonctionnel. Le coût total des travauxs’élève à 3.200.000frs dont 30% subventionnés par l’état.

Septembre 1928 : l’école vent la perceuse, l’étau limeur et la cisaille de l’atelier demécanique.

Toujours en 1928 un projet de galerie vitrée entre le bâtiment du dortoir et le bâtimentscolaire n’est pas retenu. Le premier directeur est M. Edouard Buquet qui vient d’Ecully dans le Rhône, il y restejusqu’en août 1931, date à laquelle il prend sa retraite.

L’année 1929 voit la réalisation de la buanderie, la cidrerie et travaux divers.L’année scolaire s’étend du 1er lundi d’octobre au 8 août. L’école vent la mortaiseuse.Des travaux d’amélioration des infrastructures sont fait, mais sont insuffisants.

Le 25 juin 1930 La mairie sollicite la location d’une parcelle de terrain dépendant del’école de Bréhoulou, destiné à servir de terrain de jeux et de sports.En 1931 sont achevés les hangars agricoles.

Août 1931, Pierre Bricaud devient Directeur de l’établissement.

Jean Kienlen déjà professeur adjoint à l’école prendra la suite de Pierre Bricaud en1933 et restera en poste jusqu’en 1941.Celui-ci a été arrêté en 1941, pour détournement dematériel et de nourriture, sur dénonciation des agents du PNB ( Parti National Breton). Il a étérelâché après quelques jours d’emprisonnement suite au versement d’une caution de15000frs.et a déménagé à Troyes (voir l’heure bretonne du 14 juin 1941.le scandale deBréhoulou )En appel de février 1945, il ne se présente pas au tribunal, lequel confirme la condamnation à2 ans de prison et 10.000frs d’amende. ( le télégramme du 13 février 1945 )

En 1933 le projet d’allée couverte est repris entre les deux bâtiments.

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En 1934 des travaux de peinture et le remplacement de la chaudière sont réalisés.

Au 17 novembre 1936 l’école exploite 10ha qui lui appartiennent, et 15ha93 qui sontloué à M ; Parquer.

Par un acte du 30 janvier 1937 le lycée achète deux parcelles de terre à M. et MmeParquer hôtelier à Beg-Meil, Parc ar Voulen et Parc ar Voulen d’an traon, de 2ha 04 ar77capour 28420frs.

Suite à la demande de bornage de terrains limitrophes de la ferme de Kérangorrec, ilest spécifié que M. et Mme Ollivier Berrou, locataire de la maison de Kérangorrec, chapellede Saint-Sébastien, la parcelle 235 section O appartient à Bréhoulou et Mme Berrou néeYvonne Le Gall louait Saint-Sébastien avant leur mariage.

Octobre 1939 il n’y a pas de rentrée, les bâtiments sont réquisitionnés pour le lycée dejeunes filles de Quimper. (Lycée Brizeux)

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