Eco Soc - séance 4 (Walras - Gide)

8/7/2019 Eco Soc - sance 4 (Walras - Gide)

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REPUBLIQUE COOPERATIVE ET INSTITUTIONS DU PROGRES

SOCIAL ,

WALRAS-GIDE

INTRODUCTION

Prsentation des auteurs :- WALRAS : plus connu pour son uvre d'conomie pure et de son

utilisation des maths en conomie. A cependant crit une Etudedconomie sociale (1896) & a particip activement l'actioncooprative

- GIDE : penseur fondamental de lconomie sociale dont la thorieest reconnue aprs lExpo universelle de 1900 o il soccupe desstands dco sociale. Il fondera lcole de Nmes avec AugusteFABRE. La dnomination cole de Nmes est due l'conomistelibral Ernest BRELAY qui pensait ridiculiser la doctrine en luidonnant une image provinciale. Chair au collge de France.Inspiration chrtienne + nourrie du socialisme associationniste.

Coopratisme : s'est construit autour de l'uvre de Gide & de sonprojet de rpublique cooprative . Aprs la cration de lafdration franaise des coopratives de consommation sur lemodle de Rochdale en 1885.Longue correspondance entre les deux.Les organisations vues la semaine dernire prennent le nom decoopratives.

EN QUOI WALRAS ET GIDE PEUVENT-ILS ETRE CONSIDERESCOMME LES 1ERS THEORICIENS DE LECO SOCIALE TOUT EN ENAYANT UNE VISION DIVERGENTE ?

I. PREMIERES THEORISATIONS DE LECONOMIE SOCIALE

1. Des bases poses par WALRAS et reprises par GIDE

a. Le triptyque de WALRAS partag par GIDE

Distinction :- co pure : rapport entre les choses et les choses, le domaine du

vrai , s'attache la def et l'indentification des lois naturelles- co applique : rapport entre les hommes et les choses, domaine


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de l'utile soit l'tude des moyens d'utilisation conomiques de ceslois naturelles

- co soc : rapports volontaires entre les hommes et les hommes, ledomaine du juste, l'apprciation de la valeur morale de cesapplications, but = rendre les hommes plus heureux

Pensent tous les deux l'co soc comme une discipline acadmique part entire.

b. Limportance du consommateur

Vision mcaniciste de l'conomie. Institutions sociales = machinesdu progrs social.Volont commune de faire passer le pouvoir des mains desproducteurs aux mains des consommateurs.Donc importance des coopratives de consommation et non deproduction ou de crdit.Contrairement au socialisme associationniste qui avait promu lacoopration de P, selon GIDE. Il s'inspire des travaux de l'cole deVienne qui mettent l'accent sur la D.La valeur n'existe pas tant que le produit n'a pas t au contact duconso.Dans ce systme, c'est la D / consommation qui est productrice devaleur. La P au lieu, d'tre maitresse du march, redeviendra ce qu'ellen'aurait jamais d cesser d'tre, servante obissant docilement auxordres de la C .

2. Diffrentes dfinitions de lconomie sociale

a. Lconomie sociale selon WALRAS

Il cherche ne jamais sacrifier l'conomie politique ladmocratie non plus que la dmocratie l'conomie politique co soc = co publique contrairement Gide, pour qui l'interventionde l'tat ne suffit pas.Importance d'une concurrence non fausse : pas d'accord entrepcteurs.Lco soc = intervention de l'tat :- liminer les monopoles naturels,- tablir une relle concurrence sur le march du W en le fluidifiant,- dlivrer l'ducation,

- tablir une dure du W et un taux de salaire qui vite laconcurrence dloyale


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Il exclut les associations populaires (consommation, P, crdit) pourles mettre dans l'co pol pure.Pour lui l'conomie sociale est rserve l'intervention de l'Etat pcqles assoc ne rpondent pas du tout un pb de distribution ou dejustice socialeRforme soc se limite assurer l'g des chances (intervention del'tat). son principe est l'galit des conditions et l'ingalit despositions par le mrite.

b. Lconomie sociale selon GIDE

Il rajoute associations, coopratives, syndicats, mutuelles,institutions de patronage & philanthropiques & les pouvoirs publics.L'intervention directe de l'tat est indispensable pour l'hygine,construction de logement et d'urbanisme => va plus loin queWalras.2 sortes redistributions ds l'co soc :- Redistribution primaire = revenu,- Redistribution secondaire = pallier aux risques sociaux.

A partir de 1900, dans son rapport puis lorsqu'il publie sesInstitutions du progrs social en 1912, l'conomie sociale sembles'loigner de sa signification initiale pour dsigner non plus unediscipline qui intgrerait des considrations morales dans l'conomiepolitique mais des disciplines d'tude de certains sous-ensemblesdactivits & dacteurs dont les rgles chappent la logiquedominante Claude VIENNEY.

4 classes d'institutions du progrs social:- Salaires : pour permettre une augmentation du revenu, baisse

dure travail et amlioration relation o/patrons. syndicats o,lgislation patronale, lgislation ouvrire.

- Confort : vie o hors W, rle des assoc et coopratives, de l'Etat etdes municipalits tend remplacer celui du patronat

institutions lies l'alimentation (conomats, soc de C, l'E et lesmunicipalits), au logement : cits o patronales, soc deconstruction et d'habitation et office publics de logement, sant,ducation nationale.

- Scurit face aux risques soc : pargne individuelle et laphilanthropie compltes par assurance mutuelle et assistancepublique : pargne, assurance (accident, maladie, vieillesse,),assistance.

- Dignit humaine : indpendance co des Weurs urbains et rurauxgrce au crdit, groupement d'achat et de vente, coopration de

la p assoc de crdit individuel, assoc pour l'achat desmatires premires... association de crdits agricoles pour les


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ruraux. Si linitiative individuelle est le moteur de tte amlioration sociale,il nen est pas moins vrai quelle ne saurait agir que par le moyen decertains mcanismes qui sont prcisment les institutions dEcoSociale. Sans doute un homme peut amliorer sa situation par sesseuls moyens mais en ce cas les rsultats seront individuelscomme leffort lui-mme et nauront pas une porte gnrale.

Privilgie les asso de cteurs mais il s'attarde aussi sur les assocprofesionnelles, les soc de prvoyance, les association scolaires,charitables, de loisir ou d'tude.

II. DEUX VISIONS COOPERATISTES

1. Le projet de Rpublique cooprative de GIDE

a. Le projet thorique

Plusieurs principes de l'cole de Nmes : l'galit et le contrledmocratique, la lib d'adhsion, justice conomique, quit,ducation des membres, neutralit religieuse et politique.CAR Gide en appelle au rgne des Cteurs qui forment la totalit du

corps soc : la coopration est faite pour les consommateurs, ettout le monde tant consommateur, la cooprative doit tre ouverte tous, sans distinction de partis, d'glises, de professions, decocardes. Il faut que sur la porte on puisse lire entre libre! . (=proclame la neutralit de l'cole de Nmes, de l'utopiecooprative).Projet de Rpublique cooprative chez Gide, dv en 1889 lors du 2congrs de la jeune fdration nationale des coopratives de cteurs:permettrait la naissance d'un autre syst soc qui ne serait ni socialisteni capitaliste.

Projet quil monte avec l'cole de Nmes.Faut continuer la Rvolution : elle a ralis la dmocratie danslorganisation pol, il reste raliser la dmocratie danslorganisation industrielle .Coopration = conqute de lindustrie par les classes populaires.Ne s'adresse pas spcifiquement au monde ouvrier. Entre notre socialisme coopratif et le socialisme associatif, mmele plus sympathique, il restera toujours cette diffrence essentielleque le premier est facultatif et volontaire tandis le second estcoercitif.

b. Le plan de mise en uvre


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L'cole = hostile la vente crdit qui majore le prix et qui cre uneservitude du dbiteur l'gard de son crancier. Accepte cependantla vente temporaire au public et la prsence, ct des socitaires,d'adhrents qui ne souscrivent pas de parts sociales.La vente au px du M rpond au dsir de ne pas heurter le commercenon coopratif et surtt au souci de dgager les excdentsncessaires pour les ristournes, le financement des uvres socialeset ducatives, voire des investissements productifs.GIDE a cherch se dmarquer la fois de la coop librale et de lacoop socialiste. Coopration comme une fin et non comme unmoyen = l'originalit de l'cole de Nmes.Cf son rapport pour l'Exposition Universelle de 1900: Ne laisserdvier le mouvement coopratif ni vers cet idal bourgeois qui nevoit ds la coopration qu'un moyen de distribuer des dividendes etde raliser des pargnes individuelles, ni ds cet idal socialiste quine voit ds la coopration qu'un moyen de prparer la rv soc...

Comment crer la rpublique cooprative chez Gide? Trois tapes :- Grouper entre elles les socits et crer des magasins de gros

pour faire des achats groups. Conqute de l'ind commerciale- Utiliser les K rassembls pour pduire tout ce qui est ncessaires

aux besoins = conqute de l'ind. manufacturire.- acqurir des domaines agricoles (proprit), conqute de

l'industrie agricole.

Reprendre le capital.Projet de Gide: croit la rforme sociale et incite les consommateurs s'manciper. Le premier rle de la cooprative est de faire du K uninstrument au service du travail. Pour lui la solution serait un systsoc pilot par les besoins et non par les profits et par le W, passeulement le K. Ainsi, l'essor des coopratives permettrait termeune auto org du proltariat.

REPUBLIQUE COOPERATIVE = REGROUPEMENT DE PETITESASSOCIATIONS COOPERATIVES.

Utopie gidienne : appelle un monde nouveau, un ordre coopratif,dont la coopration doit tre la pice maitresse. Programme des 3tapes... Alors pourquoi utopie : puisqu'elle apparat comme unevritable terre promise : heureux ceux qui la verront, mais heureuxaussi ceux qui y auront cru sans l'avoir vue .

2. Dautres visions du coopratismea. Le coopratisme de WALRAS


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Finalit= compltement opposs :Pour WALRAS, le mvt des associations ne rpond pas du tt unpblme de distribution ou de justice sociale mais appartient lcopol.En encourageant l'accession des travailleurs la classe despropritaires , les asso populaires ne font que ce que dit l'co pol etconjuguent ainsi, sur le terrain de la p et de l'change, progrs socet progrs moral.De ce fait, les associations populaires ne peuvent pas rsoudre laquestion sociale. Pour Walras, la rforme soc qui touche larpartition des richesses relve de l'intervention tatique. Etat =vritable type social .Walras affirme que les associations populaires ne s'occupent pas dela distribution de la richesse soc mais rentrent tout entires ds lesyst de p et doivent donc tre apprcies selon les principes del'co pol .Par l'accession des travailleurs au statut des propritaires-actionnaires, elles jouent un gd rle conomique et moral, engnrant une puissance collectivement irrsistible .C'est une erreur de chercher ds le mvt coopratif la solutionintgrale de la question sociale . En effet, les associationspopulaires n'ont rien demander l'initiative coll ou commune etdoivent tt attendre de l'initiative individuelle.

Walras va jusqu' saluer dans l'association cooprative ledernier mot, l'effort suprme et le succs dfinitif del'initiative individuelle .Par-l, le mouvement coopratif nemodifie nullement les conditions du march et est enfermtt entier ds le syst de p de la richesse . C'est ainsi qu'elles (les socits coopratives) remplissentleur gd rle co qui est non de supprimer le capital mais derendre tout le monde capitaliste. Ainsi les associations populaires ralisent ce que dit l'co pol, soitl'avnement du progrs co et soc :

- progrs co par l'accroissement considrable des richessesengendres par l'normit des dividendes compare la modicit des cotisations par l'ouverture aux travailleurs duchamp illimit du crdit.

Mais la hausse considrable du K soc, l' normit des dividendes ,n'ont concern que de rares exceptions.Diffrence Walras/Gide :

- pour GIDE, les coopratives sont un moyen dmanciper lessalaris face au capitalisme tt puissant

- pour WALRAS, les coopratives font partie intgrante de la

logique capitaliste


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Originalit de Walras= intgre les associations ds son raisonnementmais ne va pas jusqu' en faire la solution intgrale la questionsociale (Shulze-Delitzsch) et sans pour autant recourir unbouleversement du systme co dominant comme chez les utopistessocialistes.

b. Les critiques du coopratisme de GIDE

- Paul Leroy-Beaulieu, ppale objection : les consommateursassocis seront impuissants raliser une semblabletransformation pcq ils nont pas les capacits techniquesncessaires (rponse : les actionnaires nen ont pas plus) & netrouveront pas les capitaux ncessaires (rponse : capitauxdj trouvs par les coopratives anglaises).

- Les socialistes (ex : JAURES) dclarent chimrique la possibilitpour les ouvriers de prlever sur leur salaire les milliardsncessaires pour crer un nouvel outillage industriel ou pourracheter celui existant, mm par le moyen de la coopration(rponse : le capital existant a pu se former simplement par unprlvement sur les produits du travail ouvrier. Le K seconstruit au fur et mesure. Aucun K de dpart).

CONCLUSION

Rflexion actuelle. Dbat sur Df et objectif de l'co soc.Comment l'action de l'co sociale doit-elle s'articuler avec celle dessecteurs capitalistes et publics ?Partent d'un mme point commun : le cooprativismeMais logiques diffrentes puisque pour Walras : co soc = copublique.conomie sociale consiste intgrer pour GIDE de l'thique dansl'conomie politique et pour WALRAS intgrer les problmessociaux.GIDE reste dcisif pendant 50 ans pour le mvt coopratif

Le projet n'a pas abouti parce qu'en 1930 on assiste unediversification du mouvement coopratif [coopratives de crdit,agricole, de production] plutt qu' une hgmonie des cooprativesde consommation (Andr CHAUMEL)E. DESROCHE a rsum ainsi les 4 caractres de l'co soc gidienne :

- une co d'intervention ne rejetant pas forcment l'Etat,- une conomie d'volution,- une conomie d'implication du thorique au pratique- et enfin une conomie de coopration intgrant des services

mutuels.


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Dbats initis par GIDE et WALRAS sont rests assez marginaux : lelibralisme et ses corollaires individualisme et utilitarisme estdevenu le modle de rfrence dominant.Ouverture : il faut attendre 80' avec effondrement des pays coplanifie + monte de l'exclusion + monte des ingalits dans lepays conomie librale pour que l'co sociale retrouve un regainde lgitimit et devienne une alternative crdible au libralisme.

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