Eco plus 21 / Jean-Luc THEURET

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A lors que les grandes entreprises sont habituées à mesurer et anticiper la plupart des aléas susceptibles de perturber leur fonctionnement, cette anti- cipation des risques est très souvent tota- lement absente dans les PME de notre pays. Les crises financières, naturelles, puis nucléaires, qui ont récemment affecté le Japon montrent que la survie des entre- prises est régulièrement susceptible d’être remise en cause sans que leurs dirigeants, leurs salariés et même leurs conseils n’en soient conscients. L’exercice est certes perturbant : « Que pourrait-il arriver de grave dans notre envi- ronnement immédiat pour les prochaines années ? ». L’expérience montre pourtant très clairement qu’une entreprise qui a déjà réfléchit aux solutions à mettre en place en cas de problème, résiste bien plus souvent à la catastrophe qui est survenue. Une fois recensés les risques graves les plus proba- blement encourus, il est quelquefois assez simple de prévoir quelles mesures de sur- vie pour l’entreprise pourraient être mises en place. Il suffit souvent de généraliser la réflexion en la matière sur les points clés de l’entreprise pour détecter quelques réflexes qui deviennent évidents dès que la question se pose. En matière d’informatique et de communication Sommes-nous en mesure de joindre les collaborateurs sur leurs téléphones per- sonnels ? Qui emporte avec lui le serveur de l’en- treprise ou ses sauvegardes si le bâtiment est en péril ? Connaît-on un consultant compétent pour nous assister si notre société est mise en cause dans les médias ? En matière de sécurité des bâtiments A quand remonte le dernier test d’éva- cuation des locaux Qui sait se servir des extincteurs et ont- ils été vérifiés récemment ? En matière juridique et financière A quand le dernier audit des assurances de la société ? Qui appelle l’avocat en cas de perquisi- tion ou de garde à vue du responsable de l’entreprise ? Que fait-on si notre banquier change d’avis et nous refuse un financement cru- cial ? En matière de production Avons-nous un accord avec un confrère ami qui pourrait nous aider en cas d’in- terruption de la production ? Quels collaborateurs peuvent réellement travailler de chez eux ? Grace à leur expérience et leur forma- tion d’auditeurs, les experts-comptables et commissaires aux comptes ont un rôle à jouer dans cette démarche de réflexion et d’anticipation, ils seront généralement des conseils très utiles en la matière. ECO PLUS 21 -18- N°324 du 30 juin au 6 juillet 2011 Analyse d’expert : pour une meilleure gestion des risques par les PME Entreprendre au quotidien JEAN-LUC THEURET Membre du groupement Différence, expert-comptable et dirigeant du cabinet CAPEC. ECP324 - 18 - EQ - THEURET:Mise en page 1 05/07/2011 11:38 Page 18

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Analyse d’expert : Pour une meilleure gestion des risques par les PME

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Alors que les grandes entreprises sonthabituées à mesurer et anticiper laplupart des aléas susceptibles de

perturber leur fonctionnement, cette anti-cipation des risques est très souvent tota-lement absente dans les PMEde notre pays.

Les crises financières, naturelles, puisnucléaires, qui ont récemment affecté leJapon montrent que la survie des entre-prises est régulièrement susceptible d’êtreremise en cause sans que leurs dirigeants,leurs salariés et même leurs conseils n’ensoient conscients.

L’exercice est certes perturbant : « Quepourrait-il arriver de grave dans notre envi-ronnement immédiat pour les prochainesannées ? ». L’expérience montre pourtanttrès clairement qu’une entreprise qui a déjàréfléchit aux solutions àmettre en place encas de problème, résiste bien plus souventà la catastrophe qui est survenue. Une foisrecensés les risques graves les plus proba-blement encourus, il est quelquefois assezsimple de prévoir quelles mesures de sur-

vie pour l’entreprise pourraient êtremisesen place.

Il suffit souvent de généraliser laréflexion en la matière sur les points clésde l’entreprise pour détecter quelquesréflexes qui deviennent évidents dès quela question se pose.

En matière d’informatiqueet de communication� Sommes-nous en mesure de joindre lescollaborateurs sur leurs téléphones per-sonnels ?

� Qui emporte avec lui le serveur de l’en-treprise ou ses sauvegardes si le bâtimentest en péril ?

� Connaît-on un consultant compétent pournous assister si notre société est mise encause dans les médias ?

En matière de sécuritédes bâtiments� A quand remonte le dernier test d’éva-cuation des locaux

� Qui sait se servir des extincteurs et ont-

ils été vérifiés récemment ?

En matière juridiqueet financière� A quand le dernier audit des assurancesde la société ?

� Qui appelle l’avocat en cas de perquisi-tion ou de garde à vue du responsable del’entreprise ?

� Que fait-on si notre banquier changed’avis et nous refuse un financement cru-cial ?

En matière de production� Avons-nous un accord avec un confrèreami qui pourrait nous aider en cas d’in-terruption de la production ?

�Quels collaborateurs peuvent réellementtravailler de chez eux ?

Grace à leur expérience et leur forma-tion d’auditeurs, les experts-comptables etcommissaires aux comptes ont un rôle àjouer dans cette démarche de réflexion etd’anticipation, ils seront généralement desconseils très utiles en la matière. �

ECO PLUS 21 - 18 - N°324 du 30 juin au 6 juillet 2011

Analyse d’expert :pour une meilleure gestion des risques par les PME

Entreprendre au quotidien

JEAN-LUC THEURET Membre du groupementDifférence, expert-comptable et dirigeant ducabinet CAPEC.

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