Eclectisme et polychromie
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ECLECTISME ET POLYCHROMIE
EN ARCHITECTURE
AU XIXe siècle
Eclectisme : du grec eklegein = choisir
(mot emprunté au vocabulaire philosophique de Victor Cousin, professeur titulaire à la Sorbonne)
En architecture, une forme particulière d’éclectisme correspond à une pratique subtile de la référence aux styles architecturaux du passé :
mêler de façon raisonnée et adaptée à la fonction de l’édifice citations et références historiques pour ancrer cet édifice dans son contexte socio-culturel et dans la continuité historique.
Cf César Daly : «L’Ecole éclectique traite le passé entier comme une espèce de garde-meuble […]pour les éclectiques, le passé est un portefeuille de motifs»
Langage épigraphique = le monument devient bavard
langage architectural et programme ornemental dont les éléments justifient ou expliquent :
-son origine-sa vocation
-son ancrage dans le site urbain.
= volonté d’assimilation et d’intégration
On parle alors dd’’ ééclectisme raisonnclectisme raisonnéé : plus difficile à repérer mais beaucoup plus riche et original que la citation pure et simple d’un style pour habiller un monument.
Il s’applique particulièrement à l’architecture publ ique liée à la diffusion du savoir : musées, écoles d’art, bibliothèques…
architecture rationaliste, notion d’éclectisme raisonné et d’architecture épigraphique.
Exemples parmi d’autres de constructions qui montre nt la réflexion d’un architecte par rapport à un bâti existant ou à u n urbanisme existant qui va déterminer son parti-pris architect ural et décoratif
Félix Duban : Ecole des Beaux-Arts Paris
Henri Labrouste :
Bibliothèque Sainte-Geneviève Paris
Bibliothèque impériale (actuelle BN rue de Richelieu)
Léon Vaudoyer : Conservatoire National des Arts et Métiers
Charles Questel : Musée-bibliothèque de Grenoble
Henri Espérandieu : EBA-Bibliothèque et Musée-Muséum Longchamp de Marseille
Félix Duban : Ecole des Beaux-Arts Paris1832-1870
Félix Duban : Ecole des Beaux-Arts Paris
Félix Duban : Ecole des Beaux-Arts Paris
Félix Duban : Ecole des Beaux-Arts ParisPortique Renaissance de l’aile détruite du château d’Anet (Eure-et-Loir)
Félix Duban : Ecole des Beaux-Arts ParisCour vitrée (salle des moulages)
Félix Duban : Ecole des Beaux-Arts Paris. Cour vitrée avant restauration
Félix Duban : Ecole des Beaux-Arts Paris. Cour vitrée après restauration
Félix Duban : Ecole des Beaux-Arts Paris. Façade sur le quai Malaquais
Félix Duban : Ecole des Beaux-Arts Paris. Cour du Mûrier
Paul Delaroche, Hémicycle de l’Ecole des Beaux-Arts, 1836
Fresque de 75 artistes de l’Antiquité et de la Renaissance jusqu’à l’époque contemporaine
Philibert De L’Orme et Nicolas Poussin sont les figures tutélaires
Quatre « allégories » féminines : grecque, romaine, gothique, Renaissance
Au centre Ictinos (arch.) Appelle (peint.) Phidias (sculpt.)
Henri Labrouste : Bibliothèque Sainte-Geneviève Paris 1844-1848
Henri Labrouste : Bibliothèque Sainte-Geneviève Paris
Henri Labrouste : Bibliothèque Sainte-Geneviève Paris
Henri Labrouste : Bibliothèque Sainte-Geneviève Paris
Henri Labrouste : Bibliothèque Sainte-Geneviève Paris
Henri Labrouste : Bibliothèque Sainte-Geneviève Paris
Henri Labrouste, Bibliothèque impériale (actuelle BN rue de Richelieu), salle de lecture, 1858-1868
Henri Labrouste, Bibliothèque impériale (actuelle BN rue de Richelieu), plan de la salle de lecture
Henri Labrouste, Bibliothèque impériale (actuelle BN rue de Richelieu), salle de lecture, détail d’une coupole
Henri Labrouste, Bibliothèque impériale (actuelle BN rue de Richelieu), magasins en sous-sol
Charles Questel, Musée-bibliothèque, Grenoble, 1863-1872
Charles Questel, Musée-bibliothèque, Grenoble, 1863-1872, détail du fronton
Plan du musée-bibliothèque: Vestibule en bas,
musée à gauche, bibliothèque à droite
Charles Questel, Musée-bibliothèque, vestibule
Charles Questel, Musée-bibliothèque, plafond peint du vestibule
Charles Questel, Musée-bibliothèque, musée
Charles Questel, Musée-bibliothèque, salle de lecture
LA POLYCHROMIE EN ARCHITECTURE
.
Thème spécifique de la polychromie en architecture au XIXe siècle qui trouve son origine dans la redécouverte de la polychromie antique et dont l’apogée se situe en France sous le Second Empire.
Replacer les musées-bibliothèques dans ce contexte
L’Antiquité inspiratrice : Les architectes développent la polychromie extérieure :
3 architectes majeurs dans la redécouverte, l’expérience et la théorie de la polychromie architecturale :
Jacques-Ignace Hittorff (Cologne, 1792-Paris, 1867)
Charles Garnier (Paris,1825-Paris, 1898)
Paul Sédille (1836-1900)
Portrait à la mine de plomb par Ingres
Prosper Morey (1805-1886), Maison du chapiteau coloré, Pompéi, relevé d’une paroi peinte, mine de plomb, gouache, aquarelle
Prosper Morey (1805-1886), Pompéi, relevé d’une paroi peinte, mine de plomb, gouache, aquarelle.
Jacques Ignace Hittorff, Restitution en couleur d’une partie de l’entablement et de la couverture d’un temple, Architecture antique de la Sicile, recueil des monuments de Ségeste et de Sélinonte, mesurés et dessinés par J.-I. Hittorff et L. Zanth. Suivi de Recherches sur l’origine et le développement de l’architecture religieuse chez les Grecs,par J.-I. Hittorff, Paris, Jules Renouard, 1826 et suivantes, pl. 40.
Jacques Ignace Hittorff, Frontispice, chromolithographie, Restitution du templed’Empédocle à Sélinonte, ou l’architecture polychrome chez les Grecs. Par J. J. Hittorff, architecte. Atlas, Paris, typographie de Firmin Didot Frères, 1851.
Charles Garnier , [temple de Jupiter panhellenien, Egine , Grèce ] Façade angulaire du temple, pl. 24, Revue générale de l’Architecture et des Travaux publics, vol. XVI, 1858.
Jacques-Ignace Hittorff, église Saint-Vincent-de-Paul, Paris, 1824-1844
Jacques-Ignace Hittorff, église Saint-Vincent-de-Paul, Paris, 1824-1844
Jacques-Ignace Hittorff, église Saint-Vincent-de-Paul, Paris, 1824-1844
Jacques-Ignace Hittorff, église Saint-Vincent-de-Paul, Paris, 1824-1844
Jacques-Ignace Hittorff, église Saint-Vincent-de-Paul, Paris, 1824-1844
Jacques-Ignace Hittorff, la rotonde du Panorama, Champs-Elysées, Paris, 1839
Hittorff, cirque d’Eté au carré Marigny
Jacques-Ignace Hittorff, Cirque d’hiver, Paris, 1852
Jacques-Ignace Hittorff, Cirque d’hiver, Paris
Jacques-Ignace Hittorff, Cirque d’hiver, Paris
Jacques-Ignace Hittorff, Cirque d’hiver, Paris
Jacques-Ignace Hittorff, Cirque d’hiver, Paris
Jacques-Ignace Hittorff, Cirque d’hiver, Paris
La Maison pompéienne du Prince Napoléon, Avenue Montaigne, Paris, 1856
J. Laplanche, « Atrium, maison du Prince Napoléon », 1863, Album Vues de la Maison pompéienne du Prince Napoléon 40 épreuves sur papier albuminé63du prince Napoléon
Pierre-Ambroise Richebourg,intérieur de la bibliothèque de la Maison pompéienne du Prince Napoléon avenue Montaigne, 1866
Pierre-Ambroise Richebourg,
Vue dans la serre de la Maison pompéienne du Prince Napoléon avenue Montaigne, 1866
Répétition du joueur de flûte et de la femme de Diomède chez le prince Napoléon dans l'atrium de sa maison pompéienne, 1860 (Musée National du Château et de Trianon, Versailles)
Friedrich von Gärtner, Pompeianum, Aschaffenburg pour Louis Ier de Bavière (inspiré de la maison des Dioscures àPompéi), 1840-1848.
Friedrich von Gärtner, Pompeianum, Aschaffenburg sur le Main pour Louis Ier de Bavière (inspiré de la maison des Dioscures à Pompéi), 1840-1848.
Atrium et excèdre
Friedrich von Gärtner, Pompeianum, Aschaffenburg
Triclinium
Friedrich von Gärtner, Pompeianum, Aschaffenburg
Friedrich von Gärtner, Pompeianum, Aschaffenburg
Charles Garnier (1825-1898)
Charles Garnier, Opéra et avenue de l’Opéra, Paris
Charles Garnier, Opéra et avenue de l’Opéra, Paris
Charles Garnier, Opéra, Paris, 1861-1872
Charles Garnier, Opéra, Paris, 1861-1872
Apollon, la Poésie et la Musiquepar Aimé Millet, groupe placé au sommet de l'Opéra et supportant le paratonnerre, (vers 1860-1869).
Gauche : Fronton de l’avant-corps ouest. L’architecture et l’Industriedroite : Frise, corniche de l’entablement sur le retour du bâtiment : la lyre
Frise supérieure de l’attique : masques de Klagmann selon la dorure « à effet »
Dôme de la Salle : détail du lanternon
La Poésiepar Charles Gumery (1827–1871), groupe en bronze doré couronnant le côté droit de la façade principale
Claustra de la loggia : travées Mozart et Beethoven
Claustra de la loggia : travée Beethoven
Avant-corps de la façade principale
Portique de l’opéra : détail
Jean-Baptiste Carpeaux, La danse, original (Orsay) et copie de Paul Belmondo, 1964
Maquette de l’Opéra, musée d’Orsay
Escalier d’honneur de l’opéra
Les mosaïques de l’Opéra Garnier
Application de 300 m2 de mosaïques sur les sols et dans la loggia au-dessus de l’escalier, autour des voûtes à pénétration : Technique redécouverte en mettant au point son industrialisation. Plaques réalisées en atelier puis posées selon la technique de l’inversion
Inauguration officielle de l’Opéra sous la IIIe République
Garnier : « la lumière qui étincellera, les toilettes qui resplendiront, les figures qui seront animées et souriantes, les rencontres qui se produiront, les saluts qui s’échangeront, tout aura un air de fête et de plaisir »
La salle de l’Opéra
Baignoires de la salle : détail
Jules-Eugène Lepneveu, les muses et les heures du jour et de la nuit, 1872. Plafond déposé en 1968 au musée d’Orsay
Décor peint du plafond de la Salle en 1964 par Marc Chagall
Composition conçue comme une Olympe, dans laquelle il rendra hommage à quatorze compositeurs, peuplée de personnages d'opéra. On reconnaîtra ainsi Boris Godounov, de Moussorgski, La Flûte enchantée, de Mozart, Tristan et Isolde, de Wagner, Roméo et Juliette, de Berlioz, un sujet non précisé, de Rameau, Pelléas et Mélisande, de Debussy, Daphnis et Chloé, de Ravel, L'Oiseau de Feu, de Stravinsky, le Lac des Cygnes, de Tchaïkovski, et enfin Giselle, d'Adam. Le disque central évoque Carmen, de Bizet, La Traviata, de Verdi, Fidelio, de Beethoven, Orphée et Eurydice, de Gluck.
Plafond de la salle décoré par Marc Chagall en 1964
Plafond de Marc Chagall
le grand foyer de l’Opéra
Paul Baudry, plafond du grand foyer de l’Opéra : scènes mythologiques autour du triomphe de Sainte-Cécile
Charles Garnier, Opéra de Monte Carlo
Théâtre municipal de Rio
Philharmonie de Varsovie vers 1900
L'Opéra de Kiev
PAUL SEDILLE
Architecte, peintre, théoricien de la polychromie architecturale
1867 : rencontre et collaboration avec le faïencier Jules Loebnitz (1836-1895)
Janvier 1871 : voyage en Andalousie : Séville, Grenade, Cordoue
Loebnitz oriente sa production de faïence vers le décor architectural selon l’ornementation abstraite et florale de l’art islamique
1887 « Étude sur la renaissance de la polychromie monumentale en France », Transactions of the Royal Institute of British Architects, n. s. :«l’architecture est l’émanation directe de la nature, […] la couleur est la manifestation même de la nature».
Paul Sédille – Jules Loebnitz Porte des Beaux-Arts = porche monumental de la section francaise des beaux-arts à l’exposition universelle de 1878Collaboration récompensée par une médaille d’or
Hôtel Sédille, 28 boulevard Malesherbes, Paris VIIIe arrondissement
Paul Sédille, faïencerie Loebnitz, 4 rue de la Pierre Levée, Paris, 11e arrond. 1884
Paul Sédille, Magasin du Printemps, boulevard Haussman Paris
Marrey, Bernard. Les grands magasins des origines à 1939(Paris, 1979): 97-109.
Paul Sédille, le 32 Rue Eugène Flachat, 1892
Paul Sédille, Villa Weber, rue Erlanger, Paris
Planche tirée de CHABAT Pierre, La brique et la terre cuite : étude historique de l'emploi de ces matériaux, fabrication et usages, motifs de construction et de décoration choisis dans l'architecture des différents peuples, Morel et Cie, 1886, 80 planches chromolithographiées
Paul Sédille, Villa Weber, 9, rue Erlanger, Paris, 1884
James W. Campbell & Will Pryce, L'art et l'histoire de la brique. Bâtiments privés et publics du monde entier, Paris, Citadelles Mazenod, 2004
M. Kornmann et CTTB, Matériaux de construction en terre cuite, fabrication et propriétés, Paris, Septima,
2007
Jules Saulnier, Moulin de la chocolaterie Menier à Noisiel, 1872 (restauration Reichen et Robert)
Pavillon de l’exposition universelle de 1889, actuelle bibliothèque Schoelcher à Fort-de-France (Martinique)
Henry Espérandieu, Palais Longchamp, Marseille, 1862-1869
Jardin d’acclimatation du Palais Longchamp
Henry Espérandieu, Palais Longchamp, Marseille, 1862-1869
Henry Espérandieu, Palais Longchamp, Marseille, 1862-1869, nymphée
Henry Espérandieu, Palais Longchamp, Marseille, 1862-1869
Henry Espérandieu, Palais Longchamp, Marseille, 1862-1869
Henry Espérandieu, Palais Longchamp, Marseille, 1862-1869 escalier d’honneur
Henry Espérandieu, Palais Longchamp, Marseille, 1862-1869Escalier d’HonneurTableau marouflé de Pierre Puvis de Chavannes : Marseille grecque