Eclairage
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La technologie électronique, àtravers le ballast qui équipe lesluminaires, est génératriced’économies d’énergieimportante, facilite la gestion del’éclairage et améliore le confortdes utilisateurs. Mais qu’en est-ilde son implantation actuelle surle marché des bureaux ?
1. LA CONSOMMATION EN ÉCLAIRAGE EST UN USAGE
MAJEUR DES USAGES DE L’ÉLECTRICITÉ
Les luminaires pour tubes fluorescents représentent
dans le secteur tertiaire la partie prépondérante de
l’éclairage intérieur. En France la consommation glo-
bale dans les bureaux, toutes sources d’éclairage
confondues, est estimée en 2006 par le CEREN autour
de 6 TWh/an. Cette consommation provient des puis-
sances consommées par les tubes fluorescents et les
ballasts qui servent à leur alimentation, mais aussi
des lampes à incandescence, halogènes ou standard.
Aujourd’hui en France, les luminaires équipés de
tubes fluorescents fonctionnent très majoritaire-
ment avec des ballasts conventionnels (ferromagné-
tiques) plus dispendieux sur le plan énergétique, et
dont la consommation énergétique augmente dans
le temps.
2. DES PROGRÈS TECHNOLOGIQUES
POUR UNE MEILLEURE EFFICACITÉ
À CONFORT AU MOINS ÉQUIVALENT
Des progrès technologiques considérables ont été
réalisés sur l’efficacité, la longévité des tubes fluores-
cents et sur l’électronique des ballasts ; trois avan-
tages principaux en résultent : une baisse des puis-
sances installées au m2, une augmentation des
durées de vie et une amélioration du facteur de
maintenance du flux lumineux des tubes. C’est pour-
quoi, la directive européenne 2000/55 ballasts des
luminaires fluorescents a favorisé l’électronique afin
de transformer en profondeur ce marché pour facili-
ter la réalisation d’économies d’énergie et diminuer
les puissances nominales à installer. L’emploi de la
technologie électronique en substitution du ballast
ferromagnétique permet la réalisation effective de
ces gisements d’économies : théoriquement près de
20 à 25 % quand on l’utilise sur un tube fluorescent
de Ø 26 mm et plus de 35 % sur un tube fluorescent T5
de Ø 16 mm (ce dernier requiert l’usage exclusif du
ballast électronique). Le ballast électronique consti-
tue ce premier étage de la fusée « gestion globale de
l’éclairage intérieur des bâtiments », qui recouvre des
systèmes permettant d’obtenir des économies d’é-
nergie supplémentaires et de bénéficier d’une qua-
lité de services additionnelle en termes de modula-
tion de l’éclairage.
Sur le marché référencé actuel des ventes de produits
« ballasts » en France, la technologie ferromagné-
tique « fait de la résistance » ; elle représentait,
compte tenu du poids du parc ancien, encore de l’or-
dre de 70 à 75 % des ventes 2005-2006. Pour attein-
dre les objectifs préconisés par l’UE pour fin 2005,
c’est à dire une part de marché de la technologie tra-
ditionnelle inférieure à 45 %, des efforts considéra-
bles sont donc à entreprendre.
3. UNE STRUCTURE ET UNE ORGANISATION
DE MARCHÉ QUI FREINENT LA PÉNÉTRATION
DE L’ÉLECTRONIQUE
Le ballast électronique n’est pas une technologie que
l’on peut qualifier de nouvelle puisqu’elle existe
depuis 25 ans. Son décollage commercial tardif en
France semble n’intervenir qu’à partir de 2003-2004,
date à laquelle la grande distribution spécialisée
change de politique à son égard.Néanmoins, la struc-
ture actuelle du marché (surfaces de plus ou moins
2 500 m2), l’évolution de la prescription et les pra-
tiques des utilisateurs constituent des freins majeurs
à son développement. On constate fréquemment
deux schémas de marché différents :
• Le triptyque architecte / bureau d’études / entre-
prise générale - grand installateur pour les grandes
surfaces dont les appels d’offre sont le plus souvent
gérés en direct par les fabricants ; l’approche en coût
global est mieux maîtrisée, notamment sous la
contrainte de la concurrence et de l’exigence de la
Maîtrise d’Ouvrage.
• L’architecte / l’installateur et la distribution spéciali-
sée pour les petites surfaces. Dans cette deuxième
configuration, la culture de l’architecte en matière
d’éclairage intérieur fonctionnel est plus faible ; l’ins-
tallateur a tendance à se substituer au bureau d’étu-
des peu présent sur ce marché économiquement peu
rentable ; les schémas d’installation en neuf et en
rénovation y étaient jusqu’alors rarement innovants.
On constate également,fréquemment,la présence de
luminaires de gammes de prix moyenne et basse, car
le contexte budgétaire est le plus souvent très serré.
Le marché de l’éclairage fonctionnel de bureaux, est
la résultante de ces jeux complexes d’acteurs. Les
contraintes de marché y sont différentes, les exigen-
ces de la clientèle diverses. Les raisonnements écono-
miques en coûts globaux : investissement + entre-
tien-maintenance + consommation énergétique sur
la durée de l’installation ne sont malheureusement
pas encore la norme. Dans l’enquête du CEREN, 94%
des entreprises interrogées ne connaissaient pas leur
consommation d’énergie, et encore moins d’éclai-
rage ! Celui qui paie les charges n’est pas souvent
celui qui a décidé des investissements. Il en hérite.
La pénétration des ballasts électroniques en France
dans les luminaires a beaucoup souffert au cours de
ces 10 dernières années de conservatisme dans les
pratiques d’installation, d’un faible pouvoir d’achat
consacré à l’achat des luminaires tous segments
confondus, et d’un manque de connaissance et/ou
d’intérêt dans les pratiques d’utilisation de la lumière
artificielle.
4. DES CHANGEMENTS PROFONDS SE PROFILENT POUR
L’AVENIR DU BALLAST ÉLECTRONIQUE
Depuis 2005, le contexte énergétique et environne-
mental change indubitablement la donne, ce qui
influe sur la politique publique notamment en ter-
mes d’objectifs d’économies d’énergie souhaitée à
différentes échéances. La politique d’économie d’é-
nergie redevient un axe prioritaire en France. Les
nouveaux textes réglementaires actuels traduisent
ces nouvelles lignes d’actions, dont certaines sont
La diffusion du ballast électronique à travers l’éclairage de bureaux:un enjeu majeur du développementdurable à relever (1ère Partie)
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Q u a l i t é & e f f i c a c i t é
Jacques Buchet –
Chef du Département Technologie CEREN
Centre d’Études et de Recherches économiques sur l’Énergie
PROCHAIN ARTICLE : QUE REPRÉSENTE LE BALLAST ÉLECTRONIQUE DANS LE SECTEURBUREAU EN 2005-2006 ? QUEL EST SON AVENIR ? QUEL ENJEU D’ÉCONOMIES D’ÉNERGIE
À ATTENDRE D’UN PASSAGE MASSIF À CE TYPE DE SOLUTION ?
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innovantes.Les Certificats d’Économies d’Énergie sont
chargés de toucher le marché diffus, principalement
dans l’activité bâtiment des secteurs résidentiel et
tertiaire, dans le but de favoriser les investissements
et les pratiques économes en énergie.L’éclairage inté-
rieur tient toute sa place dans ce dernier dispositif.
Des décrets et des arrêtés sont également parus en
éclairage pour retirer du marché les appareillages trop
gourmands en énergie pour les bâtiments neufs ou les
rénovations. Parmi ceux-ci :
• le décret de transposition de la directive européenne
qui limite la puissance dissipée par les ballasts pour
tubes fluorescents et a conduit à retirer du marché les
ballasts ferromagnétiques les plus énergivores de
catégories D, et C ;
• la réglementation thermique des bâtiments 2005 (la
RT 2005), qui succède à la RT 2000, promeut le ratio de
12 W/m2 pour 500 lux à maintenir dans le bureau
neuf. Cette mesure favorise l’implantation de solu-
tions d’éclairage économes, de type T5, qui impose
naturellement le ballast électronique…
5. L’ÉCONOMIE DE MARCHÉ S’ADAPTE
À CE NOUVEAU CONTEXTE
Les fabricants de matériels d’éclairage font évoluer à
la fois leur offre et les mentalités des utilisateurs.
Forts de leur potentiel de solutions efficaces énergéti-
quement et innovantes en terme de gestion, ils pro-
posent des ballasts électroniques dont les coûts de
revient relatifs baissent par rapport aux ballasts ferro-
magnétiques. En effet, sous le triple impact de l’amé-
lioration de la diffusion des ballasts électroniques via
le T8, le T5 et les tubes fluorescents d’intégration, du
renchérissement des coûts des matières premières et
d’une communication plus importante, auprès
notamment des distributeurs,un nivellement des prix
des ballasts s’est produit,même si de légères différen-
ces subsistent encore sur les produits de base.
Les automatismes de contrôle-commande, de type
détection de présence et/ou variation selon les
apports de lumière du jour, ne concerne pour l’instant
que des segments de marché encore marginaux en
quantité de produits vendus. Placés dans certains
espaces de bureaux ou dans certains lieux particuliers,
ils supportent pleinement les coûts de développe-
ment de la recherche et de leur commercialisation. Ils
sont donc actuellement plus onéreux et pas encore
véritablement vendus par les enseignes de la distribu-
tion, qui représentent environ 2/3 des ventes de lumi-
naires pour le bureau.
L’utilisation de l’incandescence (lampadaire sur pied
pour lampe halogène, plafonnier encastré ou lampe
de bureau pour halogène TBT) semble en diminution.
Elle reste néanmoins très présente dans des strates
de marché du type faible surfaces de bureaux
(< 500 m2), en éclairage d’appoint ou dans les autres
espaces (circulations, sanitaires…).
En 2006, une filière DEEE, recyclage des déchetsd'équipement électrique et électronique, a commencéà fonctionner. Elle concerne notamment leséquipements issus de l'électro-ménager, destéléviseurs et de l'informatique, mais également leslampes fluorescentes usagées dont près de 93 % des
composants sont recyclables.
Actuellement sur le marché il existe plusieursgrands types de lampes : les fluorescentes quicomprennent les tubes fluorescents appelés néonset les fluo-compactes couramment appelées lam-
pes basse consommation ; les traditionnelles incandescencesà filament ou les halogènes. Un troisième type de lampes, leslampes à diodes (LED), commencent à occuper des niches demarché et un premier bâtiment entièrement éclairé par deslampes à diodes a été construit. Les caractéristiques d'éclai-rage des meilleures lampes à diodes sont maintenant aumoins égales à celles des lampes fluorescentes, avec uneconsommation, une maintenance moindres et une durée devie supérieure. Les premières consomment peu d'énergie etsont recyclables ; les secondes sont énergivores, ne se recy-clent pas et se jettent dans la poubelle ordinaire. Les lampesà vapeur de mercure, à sodium, à iodure métallique et lesLED se recyclent également. Chaque année, environ90 millions de lampes sont mises sur le marché. Les lampesà basse consommation d'énergie consomment cinq foismoins que celles à incandescence et ont une durée de vie enmoyenne six à sept fois plus longue. Elles produisent environ80 % de lumière et 20 % de chaleur alors que les ampoulestraditionnelles à incandescence produisent 95 % de chaleur
pour 5 % de lumière. On estime que l'utilisation des lampesfluorescentes pourrait réduire de 470 millions de tonnes lesémissions de CO2 en 2010, ce qui représente la moitié desobjectifs définis par le Protocole de Kyoto. Mais un passagedirect des lampes à incandescence aux lampes à diodes, dansles cas où elles conviennent, apporterait une diminution desémissions de CO2 bien plus importantes et ferait gagner denombreuses années. Depuis le décret n°2005-829 du 20 juillet 2005 (décret DEEE),les producteurs et les distributeurs d'équipements électriqueset électroniques (EEE) doivent assurer le recyclage des maté-riaux usagés et le principe de “1 pour 1”, c'est à dire de lareprise gratuite de l'équipement usagé contre l'achat d'unneuf, s'applique également aux lampes recyclables. Despoints de collecte sont à disposition chez les commerçants.La majeure partie des matériaux composant les lampes serecyclent. Le verre, qui compose 88 % de la lampe, est recy-clé pour la fabrication d'autres tubes. L'utilisation de cesdébris permet, entre autres composants, une économie de700 kg de sable par tonne de verre fabriqué ainsi que des éco-nomies substantielles d'énergie puisque le point de fusion ducalcin est inférieur à celui du sable. Les métaux, fer, alumi-nium et cuivre, représentent 5 % de la composition et sontréutilisés pour la fabrication de produits neufs. Le mercureprésent à 0,05 % est également recyclé. Seuls la bakélite, lesplastiques et les poudres fluorescentes ne peuvent être recy-clés dans des conditions acceptables.Récylum est l'un des premiers éco-organismes sans but lucra-tif créé pour répondre aux exigences du décret DEEE. Lasociété a mis en place un réseau de points de collecte, desconteneurs, prend en charge l'enlèvement et assure l'infor-mation sur la filière auprès de tous. Aujourd'hui plus de sixcent collectivités participent à la filière de recyclage desampoules et la société leur propose un service spécifique :équipement gratuit des déchetteries avec des conteneursadaptés aux ampoules et tubes ; aides financières à l'aména-gement des déchetteries ; formation des personnels ; adapta-tion de la prestation aux moyens techniques des petites col-lectivités. La filière comprend actuellement 6 000 points decollecte, 440 adhérents et 12 000 conteneurs. Depuis la miseen place de la filière, plus de trente deux millions d'ampou-les ont été recyclées. ✔
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Recyclage des lampes
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Remarque : à travers une technologie, le ballast
d’une lampe qui est un élément mineur, se dessine,
des enjeux, des pratiques, des positions qui semblent
être assez représentatives dans le contexte général
actuel du secteur de la construction/rénovation du
bâtiment.
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