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L’ÉCHO-SECOURS L’APOGÉE, Association pour parents et ami-e-s de la personne ayant un problème de santé mentale Septembre à décembre 2008 NOS SERVICES Accueil Rencontres individuelles pour offrir du sou- tien sur le plan per- sonnel, familial et social; pour échanger des renseignements sur les services et les ressources disponi- bles. Programme formation/information Sessions de formation permettant aux familles et aux membres de l’entou- rage de développer de nouvelles attitudes face à la maladie mentale et aux retombées dans leur vie quotidienne. Groupes d’entraide Rencontres régulières d’en- traide pour les personnes vivant des difficultés sem- blables. Conférences et ate- liers animés par des person- nes ressources du milieu sur des sujets pertinents pour les familles. Programme répit-dépannage Mesures qui visent à procurer du repos et du ressourcement aux proches de la personne qui vit avec des problèmes de san- té mentale sévères et persis- tants. Adresse postale : 92, boul. St-Raymond, bureau 304 Gatineau (Québec) J8Y 1S7 Tél. (819) 771-6488 ou 1-866-358-6488 Téléc. : (819) 771-5566 Adresse courriel : [email protected] Conseil d’administration et personnel Conseil d’administration : Administrateurs-administratrices : Président : Roland Le Blanc Anne-Marie Binet Vice-présidente : Cécile Laniel Françoise Boucher Secrétaire : Danielle Boisvenue Émilie Delisle Trésorière : Nathalie Whissell Yves Gélinas Richard Gibeault Francis Ouellet Personnel Directeur : Luc Lavigne Agente, Programme formation/information : Diane d’Aragon Agente, Programme répit-dépannage : Lise Tessier Intervenante : France Piché Réception/soutien administratif : Danie Ménard Rédaction/mise en page du bulletin : Céline Pharand

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L’ÉCHO-SECOURS L’APOGÉE, Association pour parents et ami-e-s de la

personne ayant un problème de santé mentale Septembre à décembre 2008

NOS SERVICES

Accueil Rencontres individuelles • pour offrir du sou-

tien sur le plan per-sonnel, familial et social;

• pour échanger des renseignements sur les services et les ressources disponi-bles.

Programme formation/information Sessions de formation permettant aux familles et aux membres de l’entou-rage de développer de nouvelles attitudes face à la maladie mentale et aux retombées dans leur vie quotidienne.

Groupes d’entraide Rencontres régulières d’en-traide pour les personnes vivant des difficultés sem-blables. Conférences et ate-liers animés par des person-nes ressources du milieu sur des sujets pertinents pour les familles.

Programme répit-dépannage Mesures qui visent à procurer du repos et du ressourcement aux proches de la personne qui vit avec des problèmes de san-té mentale sévères et persis-tants.

Adresse postale : 92, boul. St-Raymond, bureau 304 Gatineau (Québec) J8Y 1S7 Tél. (819) 771-6488 ou 1-866-358-6488 Téléc. : (819) 771-5566 Adresse courriel : [email protected]

Conseil d’administration et personnel

Conseil d’administration : Administrateurs-administratrices : Président : Roland Le Blanc Anne-Marie Binet Vice-présidente : Cécile Laniel Françoise Boucher Secrétaire : Danielle Boisvenue Émilie Delisle Trésorière : Nathalie Whissell Yves Gélinas Richard Gibeault Francis Ouellet

Personnel Directeur : Luc Lavigne Agente, Programme formation/information : Diane d’Aragon Agente, Programme répit-dépannage : Lise Tessier Intervenante : France Piché Réception/soutien administratif : Danie Ménard Rédaction/mise en page du bulletin : Céline Pharand

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L’Écho-Secours, septembre à décembre 2008

Dans ce numéro

Le mot du président……………………………………………………………………………………….1 Le mot du directeur……………………..……………………………………………………....................2 Voyage aux chutes Niagara………………………………..………………………………………………3 Bienvenue à nos stagiaires………………………………………………………………………………...4 Accès aux bureaux et salles de L’Apogée après 18 heures……………………………………………….4 Carte de membre 2008-2009...…………………………………………………...……………………..…4 Le Programme Information Famille offert dans le secteur Hull…………………………………………..4 Maître d’œuvre de son savoir, artisan de sa destinée!..…………………………………………………....5 Assemblée générale annuelle de L’Apogée……………………………………………………………….5 Le bénévolat……………………………………………………………………………………………….5 Fidélité au traitement………………………………………………………………………………………6 Semaine de sensibilisation aux maladies mentales………………………………………………………..9 Groupes d’entraide de L’Apogée………………………………………………………………………….9 Merci à Mylène!...........................................................................................................................................9 Reprise des heures d’automne à L’Apogée………………………………………………………………..9 À quoi sert l’agressivité?............................................................................................................................10 La stratégie des champions………………………………………………………………………………12 Le vieillissement et la santé mentale………….………………………………………………………….13 Dons suite à un décès…………………………………………………………………………………….15 Des nouvelles du Programme répit-dépannage……….………………………………………………….15 La liberté intérieure………………………………………………………………………………………16 Conférences organisées en collaboration avec le CHPJ…………...……………………………………..17 Le coin du fouineur……………………………………………………………………………………....17 Dons désignés dans le cadre de la campagne Centraide…………………………………………….…...17 Rappel…………………………………………………………………………………………………….17 Les états intérieurs………………………………………………………………………………………..18 Le cœur et la raison………………………………………………………………………………………19 Commencez par vous-même……………………………………………………………………………..20 Calendrier du Programme répit-dépannage Calendrier des groupes d’entraide

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Le mot du président

Vous avez assisté en grand nombre à notre Assemblée générale annuelle (AGA). L’Apogée est votre association et c’est important pour le Conseil d’ad-ministration ainsi que pour l’équipe des permanents que vous soyez parmi nous à l’occasion de cette rencontre annuelle ainsi qu’à toutes nos activités, qui sont aussi les vôtres. Nous nous sentons épaulés par les membres et ça, c’est grande-ment apprécié de tous et chacun. En mon nom personnel et au nom du Conseil d’administration, je vous remercie de votre présence et participation à notre AGA. Cette année, l’Assemblée générale annuelle de L’Apogée a eu lieu à l’Agora de l’Université du Québec en Outaouais (UQO). C’est grâce à la belle complicité de madame Carol-Ann Langlois que L’Apogée a obtenu l’autorisation d’utiliser les locaux de l’UQO. Un grand merci à Carol-Ann et à l’UQO!

Les membres ont été accueillis avec du café et un léger repas. Il y avait aussi de nom-breux prix de présence qui ont été tirés durant la soirée et ce, grâce à la générosité de divers organismes de la région. Un grand merci à tous ces commanditaires!

Cette année, comme à tous les ans, certains administrateurs ont dû nous quitter. Je tiens à souligner l’im-plication et le dévouement de madame Carol-Ann Langlois et de monsieur Maurice Corriveau, qui nous ont quitté pour de nouveaux horizons. Un merci des plus chaleureux à Carol-Ann et à Maurice! Nous sommes heureux d’accueillir de nouvelles personnes au sein de notre Conseil d’administration, soit mesdames Anne-Marie Binet et Émilie Delisle ainsi que monsieur Richard Gibeault. Soulignons également que la composition de notre Comité exécutif demeure la même. Comme à tous les ans, l’approche de l’automne nous rappelle les beaux défis qui nous attendent au cours de l’année et nous nous mettrons rapidement à la tâche, notamment pour ce qui est des comités suivants : le Comité de perfectionnement du site web et le Comité de révision des documents de L’Apogée. Nous sommes toujours en pleine saison estivale au moment où j’écris ces lignes. J’espère que vous avez tous de belles vacances et de beaux projets pour l’automne! Comme vous pourrez le constater à la lecture du présent Écho-Secours, bon nombre d’activités sont pré-vues pour l’automne. Je vous invite à lire le bulletin et à prendre connaissance des dates des rencontres qui y sont inscrites. Je vous souhaite une bonne fin de saison estivale et j’espère vous revoir tous revigorés et en pleine forme pour prendre part à nos activités à l’automne. Roland Le Blanc Président du Conseil d’administration

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Le mot du directeur

J’ai le privilège d’avoir un frère et une sœur. Honnêtement, je me considère choyé par la vie d’avoir pu vivre avec eux un lot d’expériences significatives qui m’ont permis de forger ma personnalité. Lorsque j’étais enfant, ils étaient partie prenante de ma vie. Nous partagions notre quotidien, tantôt dans l’harmo-nie, tantôt dans les disputes. C’est ainsi que nous sommes devenus des adultes. Comme dans toute bonne famille, notre cheminement familial ne s’est pas fait sans heurts et les relations frères-sœur ont été parse-mées d’embûches normales : jalousie, envie, admiration. Comme disait Guy de Maupassant : « Certes ils s’aimaient, mais ils s’épiaient. »; c’est ainsi que notre affection fraternelle s’est sainement dévelop-pée.

Cette année, la Semaine de sensibilisation aux maladies mentales organisée par notre fédération, la Fédération des parents et amis de la personne ayant une maladie mentale (la FFAPAMM), s’adresse à la fratrie, aux personnes qui ont un frère ou une sœur ayant une maladie mentale. Une réalité qu’il faut dévoiler puisque trop souvent, il s’agit de gens qui vivent une grande détresse et qui sont dans l’ombre. Contrairement à nos amis, on ne choisit pas nos frères et sœurs. La littérature fait d’ailleurs mention que ce hasard de la vie fortifie la liaison et qu’en fonction des événements, les rapports affectifs peuvent être entravés.

Lorsque la maladie mentale vient affecter un frère ou une sœur, il est courant de constater que les rela-tions fraternelles sont ébranlées. Dans un premier temps, les liens avec les parents changent. Ces der-niers sont emportés dans la tourmente de la maladie et la vie familiale se métamorphose. Par ailleurs, la connivence et la réciprocité, que frères et sœurs pouvaient avoir, se voient soudainement transformées. Dans le cadre de cette campagne de sensibilisation, je lance un appel à tous ceux et celles qui ont un frère ou une sœur atteint de maladie mentale. Voir souffrir l’un de nos proches comporte son lot de conséquences et vous connaissez mieux que moi la tourmente qui vous envahit. Sachez que vous n’êtes pas seuls et qu’il ne faut surtout pas attendre de tomber dans l’abîme avant d’aller chercher de l’aide. Vous ressentez des sentiments de culpabilité, de peur et d’envahissement? Vous avez de la difficulté à trouver votre place au sein de la famille? N’ayez crainte, d’autres personnes vivent une situation simi-laire à la vôtre et éprouvent ces mêmes sentiments. C’est ici que L’Apogée entre en scène pour vous. Lorsque la maladie mentale croise le parcours de la vie d’un frère ou d’une sœur, il est important de faire appel à des gens d’expérience. Premièrement, il faut que vous preniez soin de vous. Deuxièmement, il faut que vous soyez bien informés sur la maladie et que vous ayez à votre disposition des outils vous permettant de relativiser les événements. Il est im-portant de comprendre le rôle d’accompagnateur que vous acceptez de jouer. N’attendez pas et contac-tez-nous, je suis convaincu que vous vous en porterez mieux. Luc Lavigne Directeur Référence : Fédération des familles et amis de la personne atteinte de maladie mentale

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Voyage aux chutes Niagara

Le lundi 26 mai 2008 est une journée spéciale pour les participants et accompagnateurs du Programme répit-dépannage de L’Apogée. C’est le début de notre voyage, en train (oui, oui, en train, s.v.p.!) vers Niagara Falls. Petite précision, nous avions à notre disposition également un autobus (oui, oui, un auto-bus scolaire!) qui nous a transporté de L’Apogée et des Galeries de Gatineau (nos points de rassemble-ment) à la gare d’Ottawa. Lorsque nous sommes arrivés à la gare de Niagara, l’autobus nous attendait et nous l’avions à notre dis-position pour tous nos déplacements. Afin de vous mettre « l’eau à la bouche », voici les grandes lignes de l’itinéraire du voyage : visite aux chutes Niagara, journée de plaisir à Marineland, souper au restau-rant, visites de musées, des boutiques (de souvenirs, de « fudge » et de crème glacée), en plus de la bai-gnade et du bain tourbillon à l’hôtel, sans oublier, évidemment, les randonnées animées sur la rue Clif-ton, durant la soirée. C’est avec plaisir que nous partageons avec vous les souvenirs des participants présents à ce voyage. Les deux Pierre ont bien résumé l’opinion de chaque personne présente lors de cette agréable aventure. Pierre Lévesque - Merci à tous les bénévoles et bienfaiteurs qui nous ont permis de vivre un superbe voyage aux chutes Niagara et à Marineland cette année. L’aller-retour en train fut une belle expé-rience. Ce qui m’a le plus impressionné ce sont les chutes, surtout vues de la grande roue devant l’hôtel. C’était plaisant de se promener dans le quartier touristique. Pierre Lachance - Il y a des mots qui manquent quand il s’agit de remercier du fond du cœur. Notre voyage, en train en plus, a été très bien organisé par L’Apogée. Plaisir et camaraderie étaient au ren-dez-vous. À Marineland et devant la fameuse chute, on pouvait remarquer la bonne humeur de tout le monde! Ça fait du bien au moral de voir qu’on peut encore « avoir du fun » en groupe. Merci à Lise, à tous les intervenant-e-s et à ceux et celles qui ont fait des dons afin de rendre possible cette activité. Le succès de ce voyage vous revient, à vous, participant-e-s, accompagnateur-trice-s, familles et bienfaiteurs. L’Apogée tient à vous remercier chaleureusement! ☺Merci à vous, chers participant-e- s : Ginette Bernard, Frédérick Bisson-Petit, Antoni Caron, André Faubert, Françoise Gagnon, Alain Guertin, Mélany Henry, Pierre Lachance, Gabrielle Lévesque, Pierre Lévesque, Simone Lebeau, Marc Nénomen, Eugène Renaud, Jocelyn Renaud, Geneviève Ross Jolicoeur, Colette Sénécal, Ginette Alain et Sylvie Raymond. ☺Merci à vous, accompagnateur-trice-s bénévoles, pour votre disponibilité et votre générosité : Shirley Faubert (merci, Shirley, pour les sacs à dos que tu as offerts — ils ont été très utiles!), Stéphane Lanthier, Danie Ménard et Julie Racine. Merci également à notre chauffeur d’autobus, monsieur Renald. ☺Merci à vous chères familles (pour le bingo, la vente de chocolats, etc.) et également à vous, chers bienfaiteurs. Lise Tessier Agente, Programme répit-dépannage

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Bienvenue à nos stagiaires!

L’Apogée accueillera cet automne Andrée Anne Henri, stagiaire en travail social à l’Université du Québec en Outaouais. Andrée Anne sera parmi nous trois jours semaine, de septembre à décembre, et travaillera avec France Piché. C’est un plaisir de t’accueillir avec nous, Andrée Anne! Le Programme répit-dépannage accueillera Véronique Vincent, stagiaire en éducation spécialisée du CÉGEP de l’Outaouais. Véronique travaillera avec Lise Tessier quatre jours semaine, de septembre à décembre. Bienvenue parmi nous Véronique!

Carte de membre 2008-2009

Si vous n’avez pas encore votre carte de membre pour l’année 2008-2009, vous pouvez vous la procurer dès maintenant. Celle-ci vous donne le droit de voter à l’Assemblée générale annuelle en juin. Elle nous permet de financer la production et l’envoi du bulletin « L’Écho-Secours », qui vous tient au cou-rant des rencontres des groupes d’entraide, des conférences avec thèmes et de toutes les autres activités de L’Apogée. Elle vous donne aussi accès à notre centre de documentation. Passez simplement au bureau pour renouveler votre carte au coût de dix dollars (10,00 $). Vous pouvez aussi utiliser le coupon-réponse que nous avons inclus comme encart à la fin de ce bulletin. Il nous fera plaisir de vous retourner votre carte par courrier.

Le Programme Information Famille offert dans le secteur Hull cet automne

Comme vous le savez sans doute, le Programme Information Famille (le P.I.F.) a été révisé en profon-deur au cours de l’année passée. Un grand merci à Mme Francine Parker et à ses deux correcteurs, MM. Luc Lamoureux et Michel Régimbald, ainsi qu’à notre Comité de relecture, composé de Luc Lavigne, Diane d’Aragon, France Piché et Céline Pharand. Le P.I.F. est maintenant fin prêt et les sessions reprendront dans le secteur Hull dès l’automne. Ce pro-gramme d’information pour les proches vise à permettre aux participants d’améliorer leurs connaissan-ces et leurs attitudes face à la maladie et à ses retombées dans leur quotidien. Le P.I.F. comprend dix rencontres de deux heures, à raison d’une rencontre par semaine, ces rencontres étant suivies d’une onzième rencontre avec la Clinique de première psychose du Centre hospitalier Pierre-Janet (CHPJ). Les rencontres sont animées par des personnes qui connaissent bien le vécu des proches et qui sauront vous aider à vous outiller dans votre quotidien. Pour toute information, veuillez communiquer avec Mme Diane d’Aragon au 819 771-6844.

Accès aux bureaux et salles de L’Apogée après 18 heures

Un système de sécurité a été mis en place au 92, boul. St-Raymond et, dès 18 heures, les portes d’accès à l’édifice sont verrouillées. Ainsi, pour entrer dans l’édifice après 18 heures, il faut : 1. Utiliser l’entrée avant (qui donne sur le boulevard St-Raymond). 2. Utiliser le téléphone qui se trouve dans l’entrée. 3. Composer le 304 (CAP Santé/L’Apogée ou le 302 (salle du Conseil). 4. La porte sera déverrouillée par l’animateur. Au plaisir de vous accueillir!

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Maître d’œuvre de son savoir, artisan de sa destinée!

Maître d’œuvre de son savoir, artisan de sa destinée!, tel était le thème du 16e

Congrès provincial de la Fédération des familles et amis de la personne at-teinte de maladie mentale (la FFAPAMM) cette année. L’événement a eu lieu à Québec les 12, 13 et 14 juin dernier. Les cinq permanents de L’Apogée ainsi que M. Roland Le Blanc, président du Conseil d’administration de L’Apogée se sont rendus à Québec pour l’occasion. Pour leur part, les permanents ont tous participé à la réalisation d’un atelier table ronde portant sur les trois thèmes sui-vants : la Loi P-38, l’hébergement et l’hospitalisation. De l’avis de tous, ce fut un moment privilégié de rencontres et d’échanges puisque les participants pro-venaient de toutes les régions du Québec. L’équipe en a profité pour garnir son coffre à outils, de façon à vous soutenir encore davantage dans votre quotidien.

Le bénévolat

Vous vous sentez plein-e d’énergie et vous avez le goût de vous impliquer au niveau des activités de L’Apogée? N’hésitez pas à communiquer avec nous : il nous fera plaisir de vous accueillir et de mettre à profit vos talents et intérêts… Il suffit de communiquer avec Mme Diane d’Aragon au 819 771-6488.

Assemblée générale annuelle de L’Apogée

L’Assemblée générale annuelle de L’Apogée a eu lieu le mardi 19 juin à 18 heures à l’Agora de l’Université du Québec en Outaouais, dans le secteur Hull, à Gatineau. Trente-sept (37) membres de L’Apogée se sont joints à l’équipe des permanents et au Conseil d’admi-nistration à l’occasion de cette rencontre annuelle, afin de se renseigner sur les réalisations de la der-nière année et d’élire une partie des membres du Conseil d’administration. Merci à ces personnes qui ont, une fois de plus, démontré leur engagement face à notre association! Nous avons été très heureux de vous compter parmi nous et de pouvoir échanger avec vous! Nous tenons également à remercier chaleureusement M. Maurice Corriveau et son fils Serge qui ont donné un vibrant témoignage intitulé Les projets qui me font vivre. L’authenticité et la simplicité de ce témoignage nous ont permis de mieux comprendre la réalité de la maladie mentale ainsi que l’impor-tance d’avoir des projets qui nous tiennent à cœur. Un grand merci aussi aux organismes suivants qui, d’une façon ou d’une autre, ont généreusement contribué à la réalisation de cet événement : l’Université du Québec en Outaouais, la Fondation du Centre hospitalier Pierre-Janet, les Éditions Vents d’Ouest, le magasin HMV des Galeries de Hull, le Tim Horton’s du pont Alonzo-Wright et la Coopérative La Sembra. Enfin, ne passons pas sous silence la généreuse contribution de M. Yves Gélinas, pilote chevronné, qui a offert, à titre gracieux, un tour d’avion de la région! Un prix des plus convoités…

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Fidélité au traitement

Le 13 novembre dernier, l’épineuse question du traitement a été abordée lors de deux événements dis-tincts qui se sont tenus, l’un à Québec et l’autre à Montréal. À Québec, la Faculté de pharmacie de l’Université Laval, en collaboration avec le Réseau québécois de recherche sur l’usage des médicaments, a organisé un symposium dont l’objectif visait à interpeller les personnes provenant des milieux académique, clinique, gouvernemental et pharmaceutique, quant aux problématiques reliées à la fidélité au traitement. À Montréal, la Société québécoise de la schizophrénie (SQS) présentait une conférence sur les anti-psychotiques, l’observance (fidélité) et les relations parentales, conférence donnée par Dr Jean-Pierre Rodriguez, psychiatre au Pavillon Albert-Prévost de l’hôpital Sacré-Cœur de Montréal. Plusieurs thèmes ont été abordés par les conférenciers : 1. État de la situation sur la fidélité au traitement; 2. Les facteurs pouvant expliquer l’absence de fidélité; 3. Les conséquences de la non-fidélité au traitement; 4. Des initiatives pour améliorer la situation. État de la situation sur la fidélité au traitement À Québec, Claudine Laurier, professeure de la Faculté de pharmacie de l’Université de Montréal, explique l’absence de fidélité (ou non-adhésion ou non-observance) au traitement comme étant « l’absence de correspondance entre les recommandations du professionnel quant à un régime médica-menteux et les comportements d’un patient ». Dans sa présentation, elle parle des difficultés multiples du milieu scientifique à définir et à mesurer adéquatement la fidélité au traitement.

Elle fait les trois observations suivantes : d’abord, la définition de la fidélité varie grandement selon les études; elles ne ciblent pas les mêmes éléments et utilisent des méthodes différentes pour la mesurer. À titre d’exemple, certaines études s’appuient sur le décompte des compri-més et l’analyse des renouvellements des prescriptions alors que d’autres sont basées sur les contenus des questionnaires remplis par les patients eux-mêmes. Ainsi, il devient impossible

de comparer les études entre elles. De plus, cette absence de consensus fait en sorte qu’on ne peut bâtir un ensemble de connaissances cohérentes sur cette question. Jocelyne Molsan, directrice du Réseau québécois de recherche sur l’usage des médicaments, cons-tate que les recherches effectuées sur ce thème au Québec ne s’attardent que rarement aux facteurs psy-chologiques et sociaux associés à la fidélité. Elle constate aussi que les interventions susceptibles d’amé-liorer la fidélité au traitement ne sont pas du tout abordées. Quant aux statistiques, selon la littérature scientifique et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), près de la moitié seulement des personnes souffrant d’une maladie est fidèle au traitement prescrit. Femida Gwadry-Sridhar, professeure à la Faculté de pharmacie de l’Université Western en Onta-rio, révèle que les données de son étude indiquent que l’occurrence de la non-fidélité survient surtout au tout début de la prise de la médication, soulignant l’importance d’un suivi rigoureux auprès des patients, particulièrement dans les premiers mois. Selon elle, les raisons de non-fidélité les plus souvent évoquées Suite à la page 7

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Fidélité au traitement (suite de la page 6)

sont, dans l’ordre, les effets secondaires, l’oubli, l’état asymptomatique de la maladie, l’échéance de la prescription, l’inefficacité des médicaments et le manque de clarté quant à la façon de prendre les médi-caments. Les facteurs pouvant expliquer l’absence de fidélité Lors de sa conférence à la SQS, Dr Rodriguez a regroupé en trois catégories les facteurs pouvant expli-quer l’absence de fidélité au traitement dans le cas des personnes souffrant de schizophrénie. La première catégorie concerne la nature même de la maladie (paranoïa, hostilité, troubles de la pensée), les symptômes négatifs (manque de motivation) et cognitifs (capacité de planification, mémoire, atten-tion). L’absence d’autocritique du patient ainsi que la consommation d’alcool ou de drogues sont aussi des facteurs qui entrent en cause. La deuxième catégorie concerne les traitements. Les effets secondaires des médicaments (particulièrement, le gain de poids), la complexité de l’administration des médicaments (prendre certains médicaments 1-2-3 fois par jour) ainsi que l’étendue temporelle du traite-ment sont tous des facteurs qui découragent le patient de poursuivre son traitement médica-menteux. L’inefficacité du médicament et le sentiment du patient d’être guéri lorsqu’il n’a plus de symptômes sont d’autres facteurs d’importance. Dr Rodriguez souligne aussi qu’un meilleur suivi offert par les professionnels aiderait à réduire le manque de fidélité au traitement. Conséquences de l’absence de fidélité Selon Claudine Laurier, l’absence de fidélité peut entraîner les conséquences suivantes : 1. Une perte de contrôle sur la maladie et d’éventuelles complications Dans le cas de la schizophrénie, la conséquence la plus importante est le risque de rechutes psychoti-ques. Selon Dr Rodriguez, de nombreuses études confirment que l’arrêt de la médication entraîne un taux de rechute de 75 % chez les personnes souffrant de schizophrénie. Cela signifie qu’une personne aura quatre fois plus de risque d’être hospitalisée dans les 6 à 24 mois suivant l’arrêt de la médication. Les conséquences des rechutes sont multiples. Parmi celles-ci, Dr Rodriguez mentionne la diminution de la réponse aux médicaments (le médicament perd de son efficacité pour le patient), l’augmentation de la résistance aux médicaments en général, la chronicité, l’aggravation des atteintes cognitives, une capa-cité d’insertion sociale réduite et une qualité de vie détériorée. Parmi les autres conséquences, on mentionne : 2. La remise en question du diagnostic Le professionnel peut remettre en question le diagnostic ou le traitement et faire des ajustements qui pourraient être non appropriés. Suite à la page 8

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Fidélité au traitement (suite de la page 7)

3. L’augmentation des coûts en soins de santé Au Canada, les coûts reliés à la réadmission des personnes souffrant de schizophrénie en raison du man-que de fidélité au traitement, pour une période de deux ans, sont estimés à 705 millions de dollars. 4. Des initiatives pour améliorer la situation Pour améliorer la fidélité au traitement, M. Marc Aras, directeur des communications de Diabète Qué-bec, déplore le peu d’investissement consacré à la sensibilisation et à l’information sur les maladies, no-tamment à l’importance de la fidélité au traitement. Il affirme qu’une personne souffrant de diabète peu informée sur les effets de la maladie ne comprendra pas la nécessité de prendre ses médicaments. Cet état de fait peut provoquer des complications et amener la personne diabétique à être hospitalisée pour des problèmes cardiaques en raison de sa méconnaissance de la maladie et des effets bénéfiques des mé-dicaments. Pour résoudre cette problématique exposée par M. Aras, les participants du symposium ont exprimé l’espoir que soit mise en place une stratégie provinciale incitant les personnes sous traitement à poursui-vre leur traitement. Pour Femida Gwadry-Sridhar, le patient doit faire partie de la solution, et doit être impliqué dans cette stratégie avec la collaboration soutenue du personnel médical, de sa famille, des tiers payeurs (les compagnies d’assurance), et de compagnies pharmaceutiques. Cette stratégie devrait com-prendre un plan de soutien pour améliorer la fidélité du patient à sa médication, diminuer le fardeau de la maladie pour le malade et ses proches, et réduire le nombre d’hospitalisations et, par le fait même, abais-ser les coûts pour le système de santé. Selon Josée Côté, professeure à la Faculté des sciences infirmières de l’Université de Montréal, « le succès des traitements dépend, non seulement de la réponse physiologique de la personne, mais égale-ment, de sa capacité et de sa motivation à se conformer aux prescriptions médicamenteuses ». Enfin, Dr Rodriguez avance quelques suggestions pour améliorer la fidélité au traitement : A) Adopter une attitude non punitive envers la personne qui ne prend pas

ou qui ne veut plus prendre ses médicaments. B) Inviter les proches à participer en supervisant et en incitant la per-

sonne à la prise de la médication : cette collaboration assurerait de meilleurs résultats en terme de fidélité et de fonctionnement social.

C) Fournir des services accessibles pour l’encadrement thérapeutique de la personne souffrant de schizophrénie.

D) Former les professionnels à donner une information complète aux patients, particulièrement quant aux bénéfices des médicaments et à la surveillance des effets secondaires.

En conclusion, il faut se rappeler que la fidélité à la médication demeure un défi quotidien… Source : Société québécoise de la schizophrénie. Défi schizophrénique. Volume 12, numéro 6, novembre-décembre 2007

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Semaine de sensibilisation aux maladies mentales

La Semaine de sensibilisation aux maladies mentales (SSMM) se tiendra du 5 au 11 octo-bre cette année. Cette année, le public cible de cette semaine organisée par la Fédération des familles et amis de la personne atteinte de maladie mentale (FFAPAMM) est la fratrie, soit les individus âgés de 20 à 35 ans dont le frère ou la sœur est atteint de maladie mentale. Le thème de cette année est : Mon frère a une maladie mentale, Sa souffrance me fait mal… Aidez-moi! Comme à chaque année, des affiches seront distribuées aux cliniques médicales de la région et nous ferons appel aux médias afin de sensibiliser le grand public au vécu de la fratrie. Nous vous invitons à surveiller de près les médias durant cette semaine de sensibilisation!

Groupes d’entraide de L’Apogée

Les groupes d’entraide de L’Apogée : une façon pour les proches de par-tager leur vécu, d’échanger sur des façons de faire face à la maladie, de s’encourager à prendre soin de soi. Bref, une façon de s’aider les uns les autres. Avant de vous joindre à l’un de nos groupes d’entraide, il est important que vous rencontriez une inter-venante de L’Apogée. Pour ce faire ou pour vous renseigner sur nos groupes d’entraide, n’hésitez pas à entrer en communication avec Diane d’Aragon ou France Piché au 819 777-6488 ou au 1-866-358-6488.

Merci à Mylène!

Merci à Mylène Gauthier qui travaille à L’Apogée, plus spécifiquement au Programme répit-dépannage. Mylène a été embauchée dans le cadre du Programme Carrière Été du gouvernement fé-déral. Elle a travaillé conjointement avec Lise Tessier. Les participantes, les participants du Pro-gramme répit-dépannage, ainsi que toute l’équipe de L’Apogée, ont eu le plaisir de la côtoyer durant plusieurs mois. Son attitude respectueuse, sa bonne humeur et sa créativité ont été fortement estimées de tous et de toutes. Un merci sincère, Mylène, et bon succès dans tes projets professionnels et personnels!

Reprise des heures d’automne à L’Apogée

À partir du 2 septembre 2008, L’Apogée reprend son horaire d’automne. Ainsi, les heures d’ouverture de nos bureaux seront les suivantes : Du lundi au vendredi : de 8 h 30 à 16 h 30 Les bureaux seront fermés entre 12 h 00 et 13 h 00. Nous profitons de l’occasion pour vous rappeler que les bureaux seront fermés le lundi 1er septembre en raison du congé de la Fête du Travail ainsi que le lundi 13 octobre en raison du congé de l’Action de grâces. Merci de votre collaboration!

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À quoi sert l’agressivité?

La morale judéo-chrétienne dans laquelle nous avons été élevés, et qui imprègne encore nos façons de penser aujourd’hui, a tendance à condamner non seulement l’expression de l’agressivité, mais également toute manifestation de sa présence en nous. La culpabilité qui en découle incite plusieurs à la refouler ou à la réprimer.

Par ailleurs, certains ont pu affirmer que, si cette émotion instinctuelle trouvait sa justification chez l’homme primitif dont la survie était constamment menacée, la vie moderne ne justifierait plus son exis-tence puisqu’elle s’avère souvent plus dévastatrice qu’utile. C’est, à mon avis, porter un jugement de valeur sur un outil qui, si l’on parvient à le canaliser, peut nous aider à nous adapter à notre environne-ment. On peut déplorer et désapprouver la violence destructrice tout en reconnaissant que l’émotion de la colère a sa pertinence. Arrêtons-nous quelques instants à réfléchir à l’utilité de cette émotion inconfor-table qui, souvent, vient compliquer nos relations interpersonnelles. On a l’habitude de penser que les émotions en général perturbent le jugement : il est d’usage d’opposer « émotif » et « rationnel ». Les émotions dites « positives », la joie par exemple, sont perçues comme une prime de plaisir, un à-côté agréable mais plus ou moins utile lorsqu’on a besoin de réfléchir sérieusement. Les émotions dites « négatives » par ailleurs, dont l’agressivité, sont vues comme une nuisance pour la capacité de raison-ner. Dans son livre intitulé L’erreur de Descartes, Antonio R. Damasio, un neuroscientifique veut réhabili-ter le rôle de l’émotion dans la mise en œuvre de comportements rationnels, tels que porter un jugement ou prendre une décision. Il explique que, dans les domaines humains où règne l’incertitude, nous devons, à partir d’une foule d’informations plus ou moins précises et souvent en contradiction les unes avec les autres, prédire, planifier, trouver des solutions ou prendre action. Lorsqu’il s’agit, par exemple, de choi-sir une carrière ou un conjoint, d’opter pour une séparation, d’écrire une lettre à un proche, de décider comment se comporter face à un conflit, nous nous livrons à une réflexion complexe. Plusieurs systèmes de neurones oeuvrent alors de concert, y compris ceux qui contrôlent les processus émotionnels et les fonctions corporelles nécessaires à la survie de l’organisme. Par l’intermédiaire des nerfs, le cerveau reçoit des messages en provenance de tous les organes du corps et les interprète en émotions. Particulièrement lorsque les processus de jugement concernent nos rapports sociaux, les émotions servent de guide, supportent l’intelligence intuitive. Parce qu’elles sont en lien avec nos expériences antérieures, elles nous permettent de prendre en compte des aspects plus subtils, souvent invisibles et implicites des situations, de saisir les sentiments de l’autre et de prévoir ses réac-tions. Elles sont mises en réseaux avec les parties plus rationnelles de notre cerveau qui, s’il sait en tenir compte tout en les relativisant à l’aide d’autres informations plus objectives, peut alors porter un meil-leur jugement ou prendre une décision plus éclairée. Suite à la page 11

L’agressivité refoulée rejaillit sur l’estime de soi : l’individu se sent méchant, et ce sentiment, s’il devient écrasant, peut le conduire à la dépression. L’agressivité réprimée, pour sa part, provoque une ten-sion corporelle qui peut, à la longue, avoir un impact sur la santé physique.

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À quoi sert l’agressivité? (suite de la page 10)

Dans son plaidoyer pour redorer le blason des émotions, Damasio donne la préférence aux sentiments à saveur altruiste, comme la compassion, la sollicitude ou toute autre émotion susceptible de nous aider à mieux saisir la réalité de l’autre. Par ailleurs, il a tendance à considérer l’agressivité davantage comme une nuisance, un reliquat dérangeant de notre hérédité qui viendrait plutôt fausser le jugement. Pourtant, il spécifie par ailleurs que, pour que nos réponses à l’environnement soient adaptées, il faut qu’elles soient évaluées et modulées en fonction des impératifs de notre survie. Quelles autres émotions que la peur et l’agressivité peuvent remplir cette fonction? Certes, les sentiments altruistes sont essentiels à une réflexion qui veut tenir compte de l’ensemble des éléments en cause d’une saine adaptation. Mais à mon avis, l’agressivité, parce qu’elle vient enrichir nos savoirs intuitifs, contribue à ces opérations intellec-tuelles importantes qui concernent nos rapports humains. Sa survenue nous alerte d’un danger possible à poser tel ou tel geste, à prendre telle ou telle décision. En tenir compte nous aide à mieux planifier notre action, et à l’inverse, en faire fi risque de nous entraîner dans des situations potentiellement nuisibles. Lorsque nous ressentons de la colère, celle-ci nous informe du fait que quelque chose d’important pour nous ne trouve pas d’accueil. Une saine expression de celle-ci vient signifier clairement à l’autre les li-mites à ne pas franchir s’il souhaite conserver de bons rapports avec nous et ne pas susciter inutilement une réaction violente. La possibilité qu’une poussée de violence instinctuelle apparaisse dans des proportions exagérées par rapport à ce qui la suscite est cependant fréquente et c’est souvent dans ces moments-là qu’elle impor-tune. Bien qu’elle soit inadaptée à la situation actuelle, elle révèle quelque chose d’important sur la per-sonne qui l’éprouve, quelque chose de vrai par rapport à sa réalité intime et subjective.

Si elle survient, c’est qu’elle a tout à voir avec l’histoire de l’individu telle qu’enregistrée dans sa mé-moire corporelle. L’événement qui la suscite, bien que banal, vient sans doute de réveiller le souvenir d’une blessure qu’il s’efforce de tenir à distance et qui demande à être reconnue. Ainsi en est-il chez ceux qui semblent se nourrir d’une rumination constante de leur rage et de leur rancune. Ils sont aux pri-ses avec une blessure d’envergure dont ils ne parviennent pas à guérir. Souvent, entretenir la rancœur protège contre la peine et la détresse qui pourraient les submerger s’ils s’arrêtaient vraiment à leur souf-france. Source : Équilibre, Journal de l’Association québécoise pour la santé mentale. Volume 3, numéro 1, hiver 2007.

Une autre fonction de l’agressivité consiste à soutenir une saine affirmation de soi. Pour se sentir à l’aise dans nos rapports inter-personnels, il importe que, tout en tenant compte de la sensibilité de l’autre et en respectant ses besoins, notre individualité y trouve aussi sa place.

Je le rappelle : une émotion ne ment pas. Il s’agit d’une réaction physiologique automatique et indépendante de notre volonté.

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La stratégie des champions Dans un ouvrage intitulé Psyched : The Inner Ways of Winning, Terry Orllick et John Parting ont interviewé des champions olympiques pour connaître la clé de leur succès. En particulier, ils ont voulu savoir quelles préparations mentales leur ont permis d’at-teindre une telle excellence dans leur discipline sportive. Certes, leur conditionnement physique est un facteur de réussite très important, mais la mise en forme psychologique paraît être d’une aussi grande importance, sinon plus grande. À ce sujet, la médaillée d’or en plongeon aux jeux olympiques, Sylvie Bernier, affirmait : « Je pense que le plus grand problème auquel font face les athlètes actuels est une préparation mentale

inadéquate. » Parmi les histoires racontées dans l’ouvrage mentionné plus haut, nous avons retenu celle de Sylvie Ber-nier. Celle-ci décrit de façon détaillée et intéressante la préparation mentale qui lui a valu la victoire aux jeux olympiques. Voici en résumé les stratégies de préparation psychologique auxquelles elle s’est soumise. D’abord, elle a pu compter sur la présence chaleureuse et réconfortante de ses parents, de ses entraîneurs et de son ami. Sa mère lui répétait : « Sylvie, quoi qu’il arrive, tu resteras notre championne. » La confiance que ses proches lui manifestaient l’amena à se dire en elle-même : « Je suis capable de réus-sir. » Peu à peu, elle devint convaincue que l’important n’était pas la volonté de gagner, mais celle d’ac-complir à la perfection chacun de ses plongeons. Forte de l’encouragement de son entourage, Sylvie parvint à ne pas se comparer aux autres plongeuses américaines et chinoises, même si son entraîneur y faisait souvent allusion. Loin de se laisser abattre par ses erreurs, avec l’aide de ses entraîneurs, elle apprit à les reconnaître et à les corriger immédiatement. Elle comprit que, avant les compétitions, elle ne devait pas se laisser distraire par son entourage afin de conserver sa concentration. Tout ce qu’elle se permettait de faire, c’était d’écouter la chanson « Take your passion and make it happen » (reconnais ta passion et réalise-la) que son ami lui avait donnée. En décrivant sa préparation mentale, Sylvie insiste beaucoup sur les exercices de visualisation qui consistent à s’imaginer en train de réussir de parfaits plongeons. Elle va jusqu’à dire que le fait de se voir réussir à la perfection ses plongeons fut le secret de sa réussite. À ce propos, voici ce qu’elle af-firme : « Je n’aimais pas décrire tous les détails de chaque plongeon; aussi, au lieu de faire cette activi-té d’écriture, je me suis mise à le faire en imagination. Après m’être renseignée auprès de mon entraî-neur sur la bonne manière de faire un plongeon, je le visionne mentalement. » Et elle ajoute : « Si je ne peux pas m’imaginer le plongeon, je ne peux pas le réussir. » Aussi, avant chaque compétition, Sylvie repassait en imagination toute la séquence de ses plongeons en dix minutes. Quand son imagerie était parfaite, ses plongeons étaient susceptibles de l’être aussi. L’exemple de Sylvie Bernier nous enseigne comment, nous aussi, nous pouvons atteindre l’excellence dans plusieurs domaines de notre vie. Comme elle, il s’agit de nous donner une préparation mentale ap-propriée, c’est-à-dire de développer une confiance intérieure en nos ressources, nous affirmer capables de réussir et, finalement, nous voir réussir à l’avance nos projets. Source : Monbourquette, J. et collab. Je suis aimable, je suis capable. Novalis : 1996.

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Le vieillissement et la santé mentale

Il est possible, bien que difficile, de faire face à tous ces changements, indépendamment de votre style de vie à long terme, votre aptitude à pré-voir et à planifier le changement, la qualité de vos relations avec le reste de la famille et les amis, ainsi que votre désir de demeurer en vie et d’en tirer profit. Il est donc très important de bien réfléchir à ce qui vous arrivera en vieil-lissant et à la manière dont vous allez faire face aux changements qui sur-viendront. Comment faire face aux changements physiques En vieillissant, votre corps se modifie naturellement. Vous pouvez vous fatiguer plus facilement qu’au-paravant. Vous pouvez être malade plus souvent. Il est possible que vous n’entendiez plus et que vous ne voyiez plus aussi bien que lorsque vous étiez plus jeune. Voici quelques suggestions pour faire face à ces changements physiques : Acceptez la réalité. Nier ces changements ne peut que vous rendre la vie moins agréable ainsi qu’à ceux qui vous entourent. Procurez-vous ce qui peut vous aider : par exemple, des lunettes ou des appareils acoustiques. Gardez une attitude positive. N’oubliez pas que ralentir ne veut pas dire s’arrêter complètement. Vous serez peut-être encore en mesure de faire toutes les choses que vous avez l’habitude de faire; cela vous prendra peut-être un peu plus de temps, mais il est important de suivre votre rythme. Consultez régulièrement votre médecin de famille. Il pourra vérifier les changements ou les symptô-mes qui exigent des soins médicaux. Soyez prudent avec vos médicaments. Il est important de surveiller de près les interactions entre vos médicaments ainsi que leurs différents effets sur vous. Assurez-vous que votre médecin est au courant de tous les médicaments que vous prenez, y compris ceux qui sont prescrits par un autre médecin. Prenez votre santé en main. N’hésitez pas à poser des questions à votre médecin; certains ne vous in-formeront que si vous leur posez des questions.

Suite à la page 14

Vieillir est une expérience que nous partageons tous et que plusieurs craignent. À me-sure que nous vieillissons, nous faisons face à différentes sources de stress : nous ne sommes plus aussi forts qu’avant, la maladie devient une réalité plus présente, les en-fants quittent la maison et les personnes qui nous sont chères meurent. Nous pouvons aussi connaître la solitude et éventuellement, nous devons quitter notre travail et pren-dre notre retraite.

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Le vieillissement et la santé mentale (suite de la page 13)

Changez vos habitudes alimentaires. Adoptez un régime équilibré avec moins d’aliments à forte te-neur en gras et évitez de trop manger. Buvez moins d’alcool. Votre corps aura plus de difficultés à s’y adapter avec l’âge. Comment faire face au deuil En vieillissant, il est probable que vous soyez confronté plus souvent à la perte d’ê-tres chers. Il est important d’avoir recours aux stratégies suivantes pour mieux sup-porter votre chagrin. Ne niez pas vos sentiments. Quand vous perdez une personne chère, c’est comme si vous étiez affligé d’une blessure et la guérison demande du temps. Si vous ne vous donnez pas la per-mission de vivre le processus de deuil, vous ne faites qu’emmagasiner des sentiments négatifs qui de-vront être gérés plus tard. Acceptez la gamme d’émotions que vous allez ressentir. Les larmes, la colère et la culpabilité sont des réactions normales. Souvenez-vous de la personne décédée et parlez-en. Elle était une partie importante de votre vie. Vo-tre chagrin diminuera mais vos souvenirs demeureront. Faites appel à votre famille et à vos amis pour qu’ils vous aident. Ils peuvent vous soutenir au cours de la période de deuil et vous aider à reprendre une nouvelle vie par la suite. Apportez votre soutien à ceux qui ont une perte. Tout comme vous, ils ont besoin de la chaleur et de l’attention que l’amitié peut apporter, lorsqu’un décès survient. Comment faire face à la solitude Tout le monde a besoin d’un peu de temps pour soi, mais être seul contre son gré est très douloureux. Vous courez le risque de perdre votre raison de vivre et votre estime de soi, et de devenir déprimé. À mesure que les membres de la famille et les amis nous quittent et que les enfants s’engagent davantage dans leur propre vie, il est important que vous trouviez les moyens de faire face à la solitude. Les sug-gestions suivantes pourraient vous être utiles. Demeurez actif et recherchez de nouveaux contacts sociaux. Il existe dans la communauté un certain nombre de programmes qui peuvent vous aider à remplacer le soutien qui était auparavant fourni par la famille et les amis de longue date. Ces programmes offrent l’occasion aux personnes plus âgées d’es-sayer de nouvelles activités et de se faire de nouveaux amis. Essayez de vous faire des amis auprès des personnes de différents groupes d’âges. Vous pourriez être agréablement surpris de découvrir ce qu’il y a en commun entre vous et une personne de 15 ou 20 ans plus jeune que vous. Passez du temps avec vos petits-enfants et vos petits-neveux et petites-nièces. Offrez vos services, en tant que bénévole à temps partiel, dans un centre de jour ou une école locale. Les très jeunes enfants peu-vent illuminer votre vie par leur enthousiasme et leur énergie. Apprenez à reconnaître les symptômes de dépression et à y faire face. La perte d’appétit et de poids, l’insomnie, la perte d’énergie et de la motivation ainsi que les pensées suicidaires sont des indices de dépression. Votre médecin de famille pourra vous référer à un professionnel de la santé mentale. Source : L’Oasis. Bulletin L’Étincelle. Volume 19, numéro 2, avril- mai- juin 2006.

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L’Écho-Secours, septembre à décembre 2008 Page 15

Dons suite à un décès

Des cartes de dons à L’Apogée sont disponibles dans la plupart des salons funéraires de la région. Nous recevons régulièrement des dons. Nous désirons remercier tous les donateurs et donatrices pour la générosité dont ils ont fait preuve lors du décès d’une personne significative. Pour renseignements, veuillez communiquer avec L’Apogée au 819 771-6488.

Des nouvelles du Programme répit-dépannage

Le mardi 5 août, pour les participants du Programme répit-dépannage, c’est le début de la semaine d’été au Camp St-John, à Val-des-Monts. Les participant-e-s prennent leur place dans les dortoirs, cas-sent la croûte et s’approprient le magnifique site enchanteur. La baignade, la pétanque, les fers, la ran-donnée pédestre, les jeux de société, les siestes revigorantes après le repas du midi, sans oublier les in-contournables feux de camp (sous la supervision de Jocelyn) pour terminer la journée en beauté avant que ne débute une bonne nuit de sommeil. Voilà le programme très très chargé que les participant-e-s et les accompagnatrices ont suivi jusqu’au dimanche 10 août. Pour une première fois, cette année, nous avons accueilli pour le dîner, jusqu’en fin d’après-midi, des participant-e-s et des intervenant-e-s de la clinique PEP (premier épisode psychotique) du Centre hos-pitalier Pierre-Janet (CHPJ) ainsi que l’équipe de réadaptation du CHPJ. La journée était magnifique et le soleil était au rendez-vous! Nous avons également accueilli les familles pour le dîner du dimanche 10 août. L’atmosphère était chaleureuse et conviviale. C’est toujours un plaisir pour nous de vous ac-cueillir, chères familles. Bref, la semaine fut agréable (malgré les petits caprices de Dame Nature) et c’est grâce à vous, partici-pants, participantes et accompagnatrices. Merci de votre participation aux tâches domestiques, votre bonne humeur, votre esprit de camaraderie et d’entraide ainsi que votre attitude conciliante qui ont contribué pour beaucoup à l’atmosphère accueillante qui a régné au camp tout au long de la semaine. Un merci spécial à tous et à toutes pour le succès de cette semaine. ☺ participants et participantes : Ginette Bernard, Françoise Gagnon, Alain Guertin, Mélany Henry, Pierre Lachance, Simone Lebeau, Gabrielle Lévesque, Pierre Lévesque, Marc Nénonen, Eugène Renaud, Jocelyn Renaud, Geneviève Ross Jolicoeur et Colette Sénécal. ☺ accompagnatrices : Danie Ménard (responsable), Mylène Gauthier et Julie Racine. En espérant que, durant cette semaine de répit, vous vous êtes allouées des moments de ressourcement vous aussi, chères familles. Au plaisir de vous accueillir l’an prochain. Lise Tessier Agente, Programme répit-dépannage

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La liberté intérieure Au fil des trois années passées en camp de concentration lors de la Deuxième Guerre mondiale, Viktor Frankl a découvert, autant pour lui-même que pour les autres, que le fait d’avoir un but et un sens à sa vie l’aidait à survivre aux conditions inhumaines qui sévissaient. Voici quelques-unes de ses réflexions au sujet de la liberté intérieure. En ayant recours à la psychologie pour décrire les comportements et en tentant de donner une explica-tion psychologique des traits distinctifs du prisonnier des camps de concentration, j’ai peut-être donné l’impression que l’être humain est entièrement et inéluctablement influencé par son milieu. Le milieu étant, dans les camps, une structure rigide obligeant les prisonniers à se conformer à un mode de vie bien déterminé. Mais qu’en était-il de la liberté humaine? Les réactions, la façon d’agir d’une personne sont-elles nécessairement dépourvues de toute liberté d’esprit, quel que soit le milieu dans lequel on vit? Peut-on vraiment affirmer qu’une personne n’est rien de plus que le résultat de certains facteurs biologi-ques, psychologiques ou sociologiques? Qu’il n’est que le produit accidentel de ces facteurs? Le com-portement de ces prisonniers qui se sont trouvés enfermés dans un monde aussi exceptionnel que celui des camps de concentration prouve-t-il, hors de tout doute, que l’être humain ne peut échapper à l’in-fluence de son environnement? Dans de telles circonstances, l’humain n’avait-il aucune possibilité de choisir? On peut répondre à ces questions en s’appuyant autant sur des faits vécus que sur des théories. Les conclusions tirées des expériences vécues dans les camps de concentration prouvent en effet que l’être humain peut choisir. On pourrait citer de nombreux comportements, souvent de nature héroïque, qui dé-montrent que le prisonnier pouvait surmonter son indifférence et contenir sa colère. Même si on la bru-talise physiquement et moralement, la personne peut préserver une partie de sa liberté et de son indé-pendance d’esprit.

Ceux qui ont vécu dans les camps se souviennent de ces prisonniers qui allaient, de baraque en baraque, consoler leurs semblables, leur offrant les derniers morceaux de pain qui leur restaient. Même s’il s’agit de cas rares, ceux-ci nous apportent la preuve qu’on peut tout enlever à une personne excepté une chose, la dernière des libertés humaines : celle de dé-cider de sa conduite, quelles que soient les circonstances dans lesquelles elle se trouve.

Et nous avions constamment à choisir. Il nous fallait prendre des décisions sans arrêt, des décisions qui déterminaient si nous allions nous soumettre ou non à des autorités qui menaçaient de supprimer notre individualité et notre liberté d’esprit, qui déterminaient si nous allions devenir ou non le jouet des cir-constances et renoncer ou non à notre liberté et à notre dignité pour devenir le prisonnier « idéal ». De ce point de vue, les réactions psychologiques du prisonnier du camp de concentration ne sont pas uniquement l’expression de certains facteurs physiques et sociologiques. Même si des conditions telles que le manque de sommeil, une alimentation inadéquate et plusieurs formes de tension psychologique peuvent laisser entendre qu’il était inévitable qu’il se laisse aller à certains comportements regrettables, il est clair, en dernière analyse, que ce que devenait le prisonnier était le résultat d’une décision inté-rieure et non celui des circonstances auxquelles il était soumis. Toute personne peut, même dans des cir-constances particulièrement pénibles, choisir ce qu’elle deviendra, moralement et spirituellement. Source : Frankl, Dr Viktor (2006). Découvrir un sens à sa vie avec la logo- thérapie. Les Éditions de l’Homme, p. 74-75

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L’Écho-Secours, septembre à décembre 2008 Page 17

Conférences organisées en collaboration avec le CHPJ

Nous poursuivons dès l’automne notre collaboration avec le Centre hospitalier Pierre-Janet (CHPJ) dans l’organisation de conférences à l’intention des familles. Au moment de la parution de ce bulletin, l’horaire des conférences n’est pas complètement déterminé. Voici, cependant, les informations à notre disposition : Le 26 novembre 2007 Conférencière : Mme Nathalie Patry, Centre d’aide 24/7 Thème : Pour la prévention du suicide : pour les témoins d’une grande souffrance Heure : 19 h 00 à 20 h 00 Lieu : Centre hospitalier Pierre-Janet 20, rue Pharand, Pavillon principal Salle Jeanne-d’Arc Charlebois, pièce 1104 Pour tout renseignement supplémentaire ou pour vous inscrire à ces conférences, veuillez communiquer avec le Centre hospitalier Pierre-Janet ou encore avec Mme Diane d’Aragon au 819 771-6488. Veuil-lez prendre note qu’un maximum de 60 personnes seront admises pour les conférences. Nous vous invi-tons chaleureusement à être des nôtres!

Le coin du fouineur

L’Apogée dispose d’un centre de documentation à l’intention de ses membres. Vous pouvez faire l’emprunt d’un document écrit pour une période de quatre semaines ou d’une vidéo pour une période de deux semaines. Si vous êtes un membre en règle de notre association et que vous voulez emprunter un ouvrage, il suffit de prendre ren-dez-vous en composant le 819 771-6488. Voici quelques récents ajouts à notre centre de documentation : Christian Gay (2008). Vivre avec un maniaco-dépressif. Éditeur : Hachette Littératures. Étienne Gervais (2008). L’ennemi en moi. Éditeur : Olographes. Nos documents sont à la disposition de nos membres!

Dons désignés dans le cadre de la campagne Centraide

Dans le cadre de la campagne Centraide, les dons faits spécifiquement à l’intention de L’Apogée par des donateurs se sont élevés à 986,96 $ (neuf cent quatre-vingt-six dollars et quatre-vingt-seize cents). Nous vous sommes très reconnaissants de votre générosité! Merci à tous et à toutes !

Rappel

Un petit rappel aux personnes qui ont en leur possession livre, DVD ou vidéo emprunté au Centre de documentation de L’Apogée et qui ont dépassé la date de retour : il serait apprécié que vous nous rap-portiez les documents le plus tôt possible, afin que nous puissions les rendre accessibles à d’autres per-sonnes. Si vous voulez prolonger votre emprunt, veuillez nous en informer, s.v.p. Merci de votre collaboration!

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Les états intérieurs

Notre bonheur est lié à nos états intérieurs. Ce que nous ressentons à l’intérieur de nous détermine notre bien-être. Mettez-vous pendant quelques instants en contact par la pensée avec quelqu’un que vous ai-mez beaucoup. Ressentez sa présence bienfaisante et voyez l’état que cela provoque en vous : détente, plaisir. Cependant, du fait que nos états intérieurs déterminent notre bonheur et qu’ils sont, en définitive, notre réalité principale, la seule que nous puissions influencer, cette réalité est constamment voilée par tout ce qui se passe à l’extérieur de nous-mêmes. Cela ne veut pas dire pour autant que ce ne sont pas nos états intérieurs qui mènent le bal. Quand nous cherchons un bon restaurant, par exemple, ce que nous projetons est la sensation que nous aurons en dégustant un plat, ou le plaisir que nous aurons à le partager avec des amis. Si nous voulons aller voir un bon film, nous recherchons alors la sensation d’être nourris, remplis, contentés par le fait de voir de belles images et de vivre des sensations fortes, en toute sécurité. Toute notre réalité est orientée vers le désir de vivre des états intérieurs de plaisir et de joie. Hélas, ce bonheur potentiel est diminué par nos attentes, nos peurs, nos croyances, toutes issues de nos blessures passées. À la limite, la satisfaction des besoins devient un obstacle; pire, un chemin vers des satisfac-tions limitées que l’on connaît bien, mais qui restreignent et emprisonnent. J’avais une amie qui adorait le cinéma — elle était du reste critique de cinéma pour un magazine. Un jour, elle m’a confié qu’elle allait parfois voir tous les films qui passaient en ville, n’importe lesquels, pour se remplir. Mais, paradoxalement, elle a fini par se sen-tir de plus en plus vide. Rien ne pouvait la bourrer; elle était désespérée. Remarquez que c’est déjà un avantage de ressentir le désespoir à partir d’un instrument aussi peu domma-geable que le cinéma. C’est bien pire lorsqu’il s’agit d’alcool, de sexe ou de drogue. Un grand nombre d’entre nous reproduisent, devant le téléviseur, la malheureuse stratégie de mon amie cinéphile. Il y a tant de programmes — dont si peu vraiment nourrissants et satisfaisants — que l’on finit par errer d’une chaîne à l’autre. C’est tout de même assez suggestif comme expression. Nous errons d’une chaîne à l’autre pour fuir l’esclavage d’une vie qui ne nous satisfait pas et qui nous enchaîne, jus-tement. Peu à peu, pour intensifier l’expérience, pour la rendre plus satisfaisante, on ajoute le petit en-cas : pop-corn, chips, coca. Autrement dit, nous cherchons un état intérieur de satiété. Tant que ça marche, ça marche, il n’y a rien à redire. Toutefois, d’une certaine façon, c’est pire, parce que — alors — on ne peut toucher à son malheur de fond. Il reste masqué. C’est pour cela que je pense que ma copine a eu de la chance de pouvoir toucher à son malheur intérieur à si peu de frais. Finalement, elle s’est mariée, a eu des enfants et est devenue romancière. Sa vie est plus active et plus nourrissante. Ses films sont devenus réalité. Cette anecdote nous offre une belle illustration parce que c’est justement de vie dont il est question ici. Par exemple, est-ce notre partie vivante qui nous pousse à trop manger parce qu’elle ne trouve rien de vraiment satisfaisant à se mettre sous la dent dans la nourriture appauvrie qui est souvent la nôtre? Se pourrait-il que toutes nos boulimies soient la conséquence de cette recherche d’une plénitude vivante, et que ce soit le meilleur de soi qui, ainsi, manifeste sa volonté de vivre? Source : Corneau, Guy (2007). Le meilleur de soi. Québec : Les Éditions de l’Homme, p. 109-110.

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L’Écho-Secours, septembre à décembre 2008 Page 19

Le cœur et la raison

Adieu, dit le renard. Voici mon secret. Il est très simple : on ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux. Antoine de Saint-Exupéry, Le Petit Prince. Herbert von Karajan a dit un jour qu’il ne vivait que pour la musique. Il ne savait sans doute pas lui-même à quel point c’était vrai : il est mort précisément l’année où il a pris sa retraite après trente ans passés à la tête de l’Orchestre philharmonique de Berlin. Mais le plus surprenant, c’est que deux psy-chologues autrichiens auraient pu le prédire. Douze ans auparavant, ils avaient étudié la manière dont le cœur du maestro réagissait à ses différentes activités. Ils avaient enregistré les plus grandes variations alors qu’il dirigeait un passage particulièrement chargé en émotions de l’ouverture Lenora 3 de Beetho-ven. En fait, il lui suffisait même d’entendre à nouveau ce passage pour que l’on observe pratiquement la même accélération du rythme cardiaque.

Il y avait dans cette composition des passages bien plus éprouvants physiquement pour un chef d’orchestre. Pourtant, chez Karajan, ils ne donnaient lieu qu’à de faibles augmenta-tions du rythme cardiaque. Pour ce qui est de ses autres activités, Karajan semblait les prendre moins à cœur, si l’on peut dire. Qu’il fît atterrir son avion privé ou même redécol-ler en catastrophe, c’est à peine si son cœur en prenait note. Le cœur de Karajan était tout entier dans la musique. Et quand le maestro a quitté la musique, son cœur ne l’a pas suivi.

Qui n’a jamais entendu l’histoire d’un voisin âgé qui décède quelques mois après sa femme? Ou d’une grand-tante qui meurt après avoir perdu son fils? La sagesse populaire dira qu’ils ont eu « le cœur bri-sé ». Pendant longtemps, la science médicale a traité ce type d’incidents par le mépris, les mettant sur le compte de simples coïncidences. C’est seulement depuis une vingtaine d’années que plusieurs équipes de cardiologues et de psychiatres se sont penchées sur ces « anecdotes ». Ils ont découvert que le stress est un facteur de risque plus important encore que les cigarettes en ce qui concerne les maladies du cœur. On a aussi appris qu’une dépression consécutive à un infarctus prédit le décès du patient dans les six mois avec plus de précision que toute autre mesure de la fonction cardiaque. Quand le cerveau émotion-nel se dérègle, le cœur souffre et finit par s’épuiser. Mais la découverte la plus étonnante est que cette relation est à double sens. À chaque instant, l’équilibre de notre cœur influence notre cerveau. Certains cardiologues et neurologues vont même jusqu’à parler d’un « système cœur-cerveau » indissociable. S’il existait un médicament permettant d’harmoniser cette relation intime entre le cœur et le cerveau, il aurait des effets bénéfiques sur l’organisme dans son ensemble. Il ralentirait le vieillissement, réduirait le stress et la fatigue, jugulerait l’anxiété et nous garderait à l’abri de la dépression; la nuit, il nous aiderait à mieux dormir et, le jour, à fonctionner au mieux de nos capacités de concentration et de précision. Sur-tout, en équilibrant la relation entre le cerveau et le corps, il nous permettrait plus facilement d’établir cet état de « flux » synonyme de bien-être. Ce serait un antihypertenseur, un anxiolytique et un antidépres-seur « tout en un ». S’il existait, pas un médecin ne manquerait de prescrire un tel médicament. Comme le fluor pour les dents, les gouvernements finiraient peut-être par le mettre dans l’eau. Source : Servan-Screiber, David. (2003). Guérir. Paris : Éditions Robert Laffont, p. 47-48.

Page 22: Echo septembre 08 - lapogee.ca · soit mesdames Anne-Marie Binet et Émilie Delisle ainsi que monsieur Richard Gibeault. Soulignons ... Pierre Lachance, Gabrielle Lévesque, Pierre

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Commencez par vous-même

Ce qui suit se trouve sur la tombe d’un évêque anglican (1100 apr. J.-C.), dans les cryptes dans l’abbaye de Westminster : Quand j’étais jeune et libre et doté d’une imagination sans frein, je rêvais de changer le monde. Devenu plus sage avec les années, je compris que le monde ne changerait pas, alors je réduisis quelque peu mes visées et décidai de ne changer que mon pays. Mais lui aussi semblait immuable. En approchant de la vieillesse, suprême et désespérée tentative, je décidai de ne changer que ma famille, ceux dont j’étais le plus proche. Hélas, ils ne voulaient rien entendre! Et maintenant, étendu sur mon lit de mort, je comprends soudain : Si seulement je m’étais changé moi-même, alors à mon exemple ma famille aurait aussi changé. De leur inspiration et de leur encouragement, j’aurais tiré la force d’améliorer mon pays et, qui sait, j’aurais peut-être même changé le monde. Anonyme Source : Canfield, J. et Hansen, M.V. (1997). Un premier bol de bouillon de poulet pour l’âme. Montréal : Éditions Sciences et Culture, p. 78.