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N° 35 - Août 2012 L'agriculture une belle entreprise pour la Somme >> Expérimentation : les avancées en production intégrée légumes >> Aménagement : le projet du Canal Seine Nord Europe avance >> Développement local : des projets innovants p. 8 p. 10 p. 14 e changer Pérenniser l'élevage dans la Somme p. 4

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Le magazine de la Chambre d'agriculture de la Somme

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N° 35 - Août 2012

L'agriculture une belle entreprise pour la Somme

>> Expérimentation : les avancées en production intégrée légumes

>> Aménagement : le projet du Canal Seine Nord Europe avance

>> Développement local : des projets innovants

p. 8 p. 10 p. 14

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Pérenniser l'élevagedans la Somme p. 4

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Echanger, le magazine de la Chambre d'agriculture de la Somme19 bis rue Alexandre Dumas 80096 Amiens cedex 03 - tél. 03 22 33 69 00 - fax. 03 22 33 69 29www.somme.chambagri.frDirecteur de la publication : Daniel ROGUET Comité de rédaction : Hélène CREVEL, Christelle DEHAINE, Olivier MOREL, Jean-Pierre PARDOUX, Géraud PEYLET, Blandine SACQUéPéE, Emmanuel du TERTRE, Alain WAYMEL.Rédacteur en chef - Secrétaire de rédaction : Hélène CREVEL - tél. 03 22 33 69 22 Maquette : Renée TEURKI - Mise en page : Sylvie CAVELImpression : Imprimerie l'ARTESIENNE BP 99 ZI de l'Alouette 62802 LIéVIN cedex tél. 03 21 72 78 90 - fax. 03 21 72 78 91 Crédits photos : Chambre d’agriculture de la Somme ou comme précisé sur les photosISSN : 2103-4036 - Dépôt légal : à parution

Pendant des années, le moteur de l’instal-lation était l’élevage, notamment la pro-duction laitière. Malheureusement depuis la crise laitière de 2009, ce n’est plus le

cas et cela pourrait être dramatique à moyen terme pour la "Ferme Somme".

La diversité et la complémentarité des filières a toujours été un atout pour notre département. La simplification des sys-tèmes ne pourra qu’amener un appauvrissement collectif. La tendance est manifeste en Picardie, même si la Somme res-tait un peu en marge jusqu’à présent.

Enrayer l’érosion de l’élevage sur notre territoire, c’était l’objectif de la "journée élevages" du 31 mai dernier, sur laquelle nous revenons dans les pages suivantes. Une cin-quantaine de responsables se sont retrouvés pour proposer des solutions efficaces. Car c’est bien la mission essentielle de nos organisations agricoles territoriales : peser dans les décisions et les projets, se coordonner entre elles pour faire évoluer les filières, catalyser les énergies…

Nous attendons donc une feuille de route claire, un calen-drier précis et des actions concrètes pour sauver l'élevage du déclin. Il y a urgence car le désintérêt des agriculteurs picards pour l’élevage est patent !

Daniel Roguet,Président de la Chambre d'agriculture de la Somme

EditoSommaire...SeSSion 3n Une session tournée vers l'avenir

elevage 4n Un plan d'action pour l'élevagen Aider à la transmission des exploitations laitières n Développer le salariat en élevage laitiern Echanger pour progresser

evénementS 7n Bienvenue à la ferme : un printemps très animén Les prochains rendez-vous gourmands

aménagement 8n Canal Seine Nord Europe : un projet d'avenir

expérimentation 10n Le 5 juillet à Méharicourt : désherber les légumes avec moins de phyton Cultures dérobées : obtenir 5 tonnes de matière sèche en 75 joursn Visite de la plateforme d'essais régional le 19 juin à Catenoy (60)n Le strip till testé pour implanter le maïsle 16 mai à Yonval (80)

emploi - Formation 13n Salariés agricoles : une formation sur mesure

Développement local 14n Somme Sud Terre d'Ambition : accompagner et innover dans le Plateau Picard Sudn SynerOuest : 20 ans d'action au service de la Picardie Maritime

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S E S S I O N D U 2 1 j U I N

Contrats environnementaux : les agriculteurs s'engagent

Plusieurs projets d’envergure pour pérenni-ser les filières traditionnelles ou développer de nouveaux débouchés ont été soumis aux élus lors de la session du 21 juin. Leur objectif, permettre au département de la Somme de garder une agriculture et des agriculteurs performants.

Elevage : un plan d'action concretA la demande du Comité d’orientation, une feuille de route pour l’élevage à l’ho-rizon 2020 doit être définie. Dans ce but, une cinquantaine de responsables des organisations professionnelles agricoles et acteurs économiques s’est retrouvée le 31 mai dernier. Stéphane Verscheure, responsable élevage à la Chambre d’agriculture, est revenu sur les pistes d’actions pour faire face à la dimi-nution du nombre d’installations en éle-vage et apporter des réponses concrètes aux difficultés rencontrées par les éleveurs. Mettre en place des solutions collectives pour organiser le travail en élevage, ren-forcer l’accompagnement technico-écono-mique ou encore développer des filières de qualité pour gagner en valeur ajoutée sont des pistes à creuser.Le Président Roguet a donc demandé à un groupe de travail composé des par-tenaires techniques, économiques et des organismes de conseil de proposer pour novembre 2012 un plan d’action concret. Voir notre article page 4.

Vers une valorisation énergétique des culturesParmi les pistes d’avenir, les cultures inter-

Renforcer la compétitivité des exploitations, soutenir le dynamisme des filières départementales et accompagner le développement de nouveaux débouchés sont parmi les objectifs des élus de la Chambre d’agriculture.

médiaires à valorisation énergétique (CIVE) suscitent un intérêt. "Des applications en chimie verte verront le jour d’ici 2020. Nous devons être capables de produire sur place la biomasse pour bénéficier de la valeur ajoutée. Chronologiquement, le premier débouché de cette biomasse est la métha-nisation", a expliqué Alain Waymel, Direc-teur de la Chambre d’agriculture. L’expérimentation en micro-parcelles ayant déjà été menée, il s’agit à présent de réali-ser des tests en parcelles "agricoles". L’ob-jectif est de construire une filière "CIVE" compétitive en déterminant les facteurs du succès à tous les niveaux (champs, récolte, stockage, …). Pour ce faire, sont mis place deux réseaux composés d’un site de mé-thanisation, d’une douzaine d’agriculteurs et d’une entreprise de travaux agricoles, ac-compagnés techniquement par la Chambre d’agriculture et les coopératives.

Méthanisation : favoriser l'économie localeSi des cultures peuvent être dédiées à la méthanisation, il s’agit aussi de valoriser les co-produits des industries agro-alimen-taires locales. Le gisement de ces matières méthanisables atteint 80 à 100 000 tonnes, notamment à l’Est de la Somme. La Profes-sion souhaite favoriser les projets portés par des agriculteurs, afin de conserver la valeur ajoutée sur le département. Pour cela un outil de gestion concertée du gisement va être créé. L'accompagnement technique et logistique des projets est aussi prévu.

Une session tournée vers l'avenir

Conscients des enjeux environnementaux, de nombreux agriculteurs se sont engagés volontairement dans des dis-positifs concernant la qualité de l’environnement, la lutte contre l’érosion ou la préservation de la biodiversité et des paysages. La campagne 2012 de contractualisation a une nouvelle fois été concluante. "Avec une cinquantaine de dossiers Mesures agri-environ-nementales déposés, je suis très satisfait de l’engagement

des agriculteurs, car c’est un dispositif qui permet de répondre à des enjeux forts", est intervenu Vincent Demarest, Président de la Commission Environnement. A ces dossiers MAE s’ajoutent une cinquantaine de Plans Eau et Agriculture, sans oublier les très nombreuses demandes pour le Plan Végétal Environnement (dépôts des dos-siers avant le 15 septembre). 250 PEA, 450 PVE et 260 MAE ont d’ores et déjà été signés dans la Somme, depuis les cinq dernières années.

Installations classées

Accélérer les procédures

La session a été l’occasion pour le Président Roguet de signer un proto-cole "Installations classées" entre les services de l’Etat et la Profession, afin de réduire les délais de traitement des projets soumis à autorisation.

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La pérennité de l’élevage dans le département était à l’ordre du jour d’une rencontre des respon-sables professionnels le 31 mai.

Un plan d'action pour l'élevage

associés. Sans la SCL, nous ne serions plus que deux ou trois".Autre point de vue, celui de Fabien Le-roux, éleveur de porcs à Grivesnes : "Nous sommes cinq associés et quatre salariés. Nous avons pu nous spécialiser et dévelop-per nos compétences techniques".Guillaume Clop s'est installé quant à lui en élevage de dindes hors-sol. L'originalité est qu'il a repris les bâtiments en location-vente. Il est peut-être ainsi possible de pro-poser de nouvelles formules d'installation.

Performance technique et économiqueEtre performant techniquement et écono-miquement, c’est ce sur quoi ont insisté Laurent Cottar, de CER France Somme et Arnaud Pyckaert du Crédit agricole Brie Picardie. "L’analyse des marges brutes des éleveurs laitiers dans le cadre d’Avenir Lait montre une grande amplitude des résultats entre les éleveurs. Il y a des perspectives de rentabilité, à condition de développer les

"L’avenir de l’élevage dans notre départe-ment : ce thème n’est pas nouveau, mais les filières d’élevage et l’agriculture en général traversent des évolutions consi-dérables, qui dans certains cas peuvent mettre à mal l’économie agricole de notre département", a déclaré Ludovic Cauchois, Président délégué du Comité d’orientation de l’élevage, le 31 mai devant une cinquan-taine d’élus, administrateurs de coopéra-tives et conseillers agricoles. L’objectif de cette rencontre : définir la vision de l’éle-vage dans la Somme à l’horizon 2020 et les moyens pour y parvenir. Pour réaliser cet exercice et alimenter la réflexion, des témoignages d’experts et d’agriculteurs du département.

Olivier Buiche, directeur du groupe VPM-SFPL, pour la filière laitière et Yves Vanden-driessche, administrateur du groupe Al-liance, pour les filières viandes, ont ainsi montré que le département dispose d’en-treprises de transformation dynamiques. Celles-ci ont su faire évoluer leurs outils de production et se sont orientées vers des produits à valeur ajoutée. Car avec un bas-sin de six millions de consommateurs, les perspectives de développement sont bien réelles, à condition d’innover.

S'organiser autrementLes participants ont pointé l’image négative du métier d’éleveur, en particulier concer-nant l’organisation du travail et la quoti-dienneté des tâches, vécue souvent comme une astreinte. Des freins à l’installation qui peuvent se lever grâce à des modes de fonctionnement différents. Pierre Lévêque et Pierre Delcourt, membres de la société civile laitière O’Lait à Hautvillers-Ouville ont témoigné des avantages de cette organi-sation, non seulement pour la répartition des tâches mais aussi pour le maintien des élevages. "Nous sommes aujourd’hui huit

compétences techniques par la formation et le conseil", a insisté Laurent Cottar.Les besoins en capitaux sont élevés en élevage pour réaliser les investissements nécessaires à la modernisation et à l’adap-tation des outils de production. "Le Crédit agricole s’engage auprès des éleveurs pour accompagner leurs projets. Ceux-ci doivent êtres réfléchis et s’inscrire dans une stra-tégie d’entreprise", complète Arnaud Pic-kaert.

Cette journée fut aussi l’occasion de ren-contrer Patrick Thiery, Président de Picardie Nature. L’élevage et l’agriculture en géné-ral souffrent d’un déficit d’image auprès du grand public. Les regroupements d’ex-ploitations font peur. Pourtant les attentes convergent : garder un tissu rural vivant permettant à plusieurs familles de vivre de leur métier et de leur passion.

Ludovic CAUCHOIS,Président délégué du Comité d'orientation de l'élevage

"L’élevage se trouve confronté à deprofondes évolutions : baisse du nombre de producteurs, agrandis-sement des structures, concurrence entre les productions, pénurie de main d’œuvre, pression réglementaire et environnementale, … Nous devons rédiger collectivement la feuille de route des grandes orientations de l’élevage dans notre département".

"Nous connaissons la capacité des agriculteurs de la Somme à réagir et à s’organiser. L’élevage est un pilier de notre département, source de valeur ajoutée. Nous devons identifier et mettre en place des outils concrets pour permettre aux éleveurs de faire face aux nouvelles problématiques, tant économiques que sociales".

Françoise CRété,Secrétaire générale de la FDSEA

Contact : Stéphane VERSCHEURE 03 22 33 69 76

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"J’ai besoin d’aide, mais je ne trouve pas de salarié qualifié. Si je n’ai pas de solution, je serai peut-être amené à arrêter la pro-duction laitière". Claire Lobbé, chargée de mission emploi à la Chambre d’agriculture, entend de plus en plus ces mots dans la bouche d’éleveurs laitiers.

Face à ce constat, une enquête a été lancée auprès d’eux. "L’objec-tif est d’appréhender les compétences et le niveau de qualifica-tion des salariés agricoles attendus par les éleveurs laitiers. Nous pourrons alors mettre en place des formations spécifiques pour les salariés et pour les agriculteurs. Il existe un réel potentiel d’emploi à ne pas négliger", explique Claire Lobbé. Plus largement cette action a pour but d’accompagner les mutations actuelles autour de l’organisation du travail en élevage.

La motivation avant toutL’analyse de la centaine de réponses montre que lors du recru-tement d’un salarié permanent, c’est la motivation qui est déter-minante. Pour les contrats plus courts, l’expérience est mise en avant : "être opérationnel immédiatement".Les éleveurs recherchent des salariés spécialisés en élevage : la traite et le poste nourriture-paillage sont des compétences très attendues. Mais le salarié doit aussi présenter une polyvalence "élevage-plaine".

Difficulté de transmission des exploitations laitières, manque de main d’œuvre salariée ou encore organisation du travail ont été pointés lors de la journée élevages du 31 mai. Deux enquêtes ont d’ores été déjà été menées pour apporter des solutions concrètes. Un plan d’action est prévu pour l’automne.

Aider à la transmission des exploitations laitières

Demain, je cessemon activité agricole...

Aujourd'hui beaucoup de jeunes ont envie de

s'installer... ENSEMBLE, construisons

LE PROJETqui conviendra le mieux à votre exploitation et à vous même.

Notre accompagnement :

n La réussite de votre TRANSMISSION

. . . Je veux RéuSSIR MA TRANSMISSION

La transmission de votre exploitation est l'abou-tissement de toute une vie de travail... Elle mérite d'être anticipée et préparée... MAIS... vous n'êtes pas seul.

Contact : Anne CATTEAU 03 22 33 69 83

Développer le salariat en élevage laitier

Il faut donc rendre le poste de salarié agricole en élevage attractif et mettre en place des actions de découverte du métier. Il est aussi nécessaire de donner les moyens aux candidats d’avoir de l’expé-rience, grâce par exemple à des périodes de stages plus impor-tantes. "Il faudra pour cela trouver des agriculteurs prêts à ouvrir leurs fermes pour faire découvrir leur métier ou à prendre de futurs salariés en stage", complète Claire Lobbé.

Contact : Claire Lobbé 03 22 33 69 08

L’installation des jeunes en agriculture, et particuliè-rement en élevage laitier, est une priorité pour le dé-partement. Les éleveurs qui vont cesser leur activité détiennent, en grande partie, les clés du dynamisme et du renouvellement des générations. "Il est fondamental de repérer très tôt les exploita-tions viables mais sans successeur. Compte-tenu de la diminution du nombre d’installations en élevage, le Comité d’orientation installation-transmission a décidé de mener une action renforcée pour cette filière", explique Anne Catteau, responsable du ser-vice installation-transmission à la Chambre d’agri-culture.

Une enquête réalisée auprès de 76 éleveurs de plus de 50 ans a permis de recueillir leurs avis et sugges-tions quant à l’avenir de la filière et aux perspectives d’installation."La majorité des éleveurs sont inquiets pour "l’après quota" prévue pour 2015, explique Elisabeth Rodri-

gues, en charge de l’étude. Ils doutent de la capa-cité de leur exploitation à accueillir un successeur, même familial, dans ce contexte". L’image négative du métier, tout particulièrement l’astreinte de la traite ne motive pas les jeunes, et les démarches à l’installation sont jugées trop longues.Le manque de lisibilité de la filière à court comme à moyen terme constitue un réel obstacle à la trans-mission des exploitations et donc à la pérennité des petites structures. L’agrandissement, la diminution du nombre d’exploitations et du cheptel sont déjà en marche. La Profession doit aujourd’hui se mo-biliser pour proposer les outils qui permettront de pérenniser l’élevage laitier dans la Somme. Le lait se positionne en troisième place en terme de chiffre d'affaires parmi les productions samariennes.

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Echanger pour progresser

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Cinq rencontres techniques à destination des éleveurs viande ou lait ont été organisées au cours du premier semestre par la Chambre d’agriculture.

Journée Bovins Croissance le 16 mai chez Bernard Demachy à Bougain-

ville : une cinquantaine de participants ont assisté à la porte ouverte

permettant d’illustrer ce qu’un éleveur peut attendre du service Bovins

Croissance. Le repas est un temps d'échanges privilégié.

Le groupe engraissement s’est réuni le 24 mai au Gaec Régnier à Gentelles pour échanger sur les résultats de l’année 2011.

L’élevage de Patrick et Vincent Soubry est le lauréat 2012 du chal-lenge Bovins Croissance. Patrick Soubry (à droite) reçoit un palan électrique aux côtés de Ludovic Cauchois.

Journée robot de traite le 20 juin : une trentaine d’éleveurs, techniciens et vétérinaires se sont retrouvés autour de Catherine Journel, vétérinaire spécialisée dans la traite robotisée.

"Ces différents rendez-vous permettent aux éleveurs d’être au contact de spécialistes et d’échanger entre eux", explique Sté-phane Verscheure, responsable élevage. Résultats technico-écono-miques, aspects sanitaires ou encore réglementation sont au cœur des discussions.Daniel Platel, conseiller viande bovine, anime ainsi depuis 2004 un groupe "engraissement" qui compte aujourd’hui une quin-zaine d’éleveurs. "L’objectif est d’établir des références, trou-ver des solutions techniques et économiques, et réaliser une analyse de groupe pour créer une émulation entre éleveurs", explique Daniel Platel. Emulation aussi dans les départements voi-sins, puisque la Chambre d’agriculture de l’Aisne vient de consti-tuer un groupe, tandis que les départements du Nord-Pas-de-Ca-lais se lancent également.

Une convention pour le conseil en élevageAfin d’unir les efforts, Avenir Conseil Elevage et la Chambre d’agriculture ont signé le 14 juin une convention de partena-riat portant sur la recherche de références (fourrages, maïs ensilage, …) et l’animation de la filière lait au travers d’Avenir Lait (mise aux normes, analyse des marges brutes, installation et transmissions des ateliers laitiers).

De gauche à droite : Michel Duboelle associé du GAEC des 4 vents et administrateur ACE, Alain Jumelle, Président d’ACE, Daniel Roguet, Prési-dent de la Chambre d’agriculture et Ludovic Cauchois, Président délégué du Comité d’orientation de l'élevage.

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Un printemps très animé ...Avec une trentaine de dates d’avril à juillet, le Printemps Bienvenue à la ferme a séduit plus de 8 000 visiteurs.

Contact : Noémi boUZARD 06 86 37 56 44

Malgré une météo capri-cieuse, le public a été au rendez-vous et a profité d’un programme varié et origi-nal. Jazz, repas champêtre, marché du terroir, cuisine

aux fleurs, balade en calèche, découverte d’une cressonnière ou jeux picards, sont quelques-unes des activités proposées lors du printemps Bienvenue à la ferme.

n Samedi 8 et dimanche 9 septembre : les rendez-vous du Fleuve à Vaux-sur- Somme. Lors de cette fête organisée par le Conseil général de la Somme, les pro-ducteurs locaux seront mis à l’honneur, notamment grâce au marché Terroirs de Picardie / Bienvenue à la ferme.

n Mercredi 10 octobre : Saveurs d’Automne à Amiens, journée organisée par la mai-rie d’Amiens. Les producteurs feront déguster leurs produits d’automne aux visi-teurs de tous âges. Des producteurs de pommes, poires, coloquintes, courges, noix, noisettes, châtaignes, champignons, et autres "Saveurs d’Automne" sont particuliè-rement recherchés pour participer à cet événement.

n Les marchés hebdomadaires de Corbie (mercredi matin) et de Villers-Bocage (vendredi après-midi) recrutent également des producteurs pour venir élargir leur gamme de produits.

n Mon Panier Bienvenue à la ferme, alias le Drive des Producteurs, connaît un suc-cès grandissant à chaque rendez-vous du jeudi soir. Le nombre de paniers vendus est en augmentation, et les producteurs recherchent de nouveaux participants, avec de nouveaux produits à proposer aux consommateurs.

Contact : Noémie BOUZARD - 06 86 37 56 44

Jeux picards et marché du terroir à la cidrerie A z'Erondes à Démuin.

Jazz à la ferme à la Brasserie de la Somme à Domart-en-Ponthieu.

Organisée par les Jeunes Agriculteurs, Plaine en fête se déroulera le 9 septembre

à Quesnoy-sur-Airaines. Retrouvez-nous sur le stand de la

Chambre d’agriculture pour participer à de nombreuses animations.

Prochain rendez-vous

TERRE ATTITUDE

Prochaines manifestations : inscrivez-vous

... et un automne gourmandLes festivités ne s'arrêtent pas là, l’automne Bienve-nue à la Ferme propose de nouvelles animations du 13 au 21 octobre lors de l’opération "une Somme de gourmandises". Celle-ci est le fruit d’un par-tenariat entre la Chambre de Métiers et de l’Artisanat, les Chambres de commerce et d’industrie Amiens-Picardie et Littoral Normand Picard et la Chambre d’agriculture de la Somme. Artisans, restaurateurs et bien-sûr producteurs fermiers proposeront pendant cette semaine des menus à base de produits locaux, la découverte de leur ate-lier de production, des dégustations et bien d’autres surprises gustatives.

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Canal Seine Nord Europe : un projet d' avenir

C’est à Péronne que le 20 juin s’est déroulée la première Commission Intercommunale d’Amé-nagement Foncier dans le cadre du Canal Seine Nord Europe. Une première en France par son ampleur !

Contact : Gilles GRARDEL 03 22 33 69 04

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En présence de Christian Ma-nable, Président du Conseil général de la Somme, les 400 membres de la Commission Inter-communale ont pris la décision d’engager l’aménagement fon-cier agricole et forestier dans le

cadre du Canal Seine Nord Europe. Cette opération d’aménagement fon-cier concerne 75 communes (70 dans la Somme, 3 dans l’Oise et 2 dans le Pas de Calais) pour une surface de 33 000 ha. C’est la première fois au niveau national qu’une opération d'une telle envergure est menée.

La profession se mobilise La profession agricole s’est impliquée dans ce projet depuis le début afin que l’agricul-ture soit prise en compte et préservée lors de la réalisation du canal. Cette volonté s’est déjà traduite par la négociation de quatre protocoles relatifs aux sondages, aux occupations temporaires et aux acqui-sitions foncières. La compensation des emprises foncières est aussi un objectif fort. Destinée à compen-ser les emprises du canal, une réserve fon-cière de plus de 920 ha dans la Somme est d’ores et déjà constituée.Pour l’avenir, les organisations profession-nelles veilleront à la mise en œuvre effective des dispositions figurant dans ces différents protocoles : par exemple, le financement des opérations collectives d’irrigation dans les communes récemment remembrées, ou encore l’aide au maintien du potentiel

économique agricole représentant pour le département de la Somme environ 110 000 € par an pendant 10 ans.

L'implication de la Chambre d'agricultureLa Chambre d’agriculture prend part acti-vement aux négociations relatives à la réa-lisation du canal, soucieuse de le préser-vation du potentiel agricole local. Elle est aussi présente à différents niveaux.En terme d’accompagnement des opéra-tions d’aménagement foncier, des ingé-nieurs-conseils de la Chambre d’agricul-ture, dans le cadre de l’association SOMEA, siègent en qualité de personnes qualifiées "protection de la nature, de la faune et de la flore" dans les commissions. Leur objectif est de sensibiliser les membres des commis-sions sur les opportunités d’une opération

"Le Canal Seine Nord Europe est un projet d’envergure euro-péenne. Face à un projet d’une telle ampleur, il est impératif de canaliser les énergies pour préparer l’avenir. L’aménagement foncier doit être mené dans un climat de concertation étroite et dans un souci d’anticipation. Le projet doit être co-construit car le canal est un projet d’avenir pour les territoires qui néces-site l’engagement de tous les acteurs. Sur un plan politique, il existe un consensus en faveur de sa réalisation."

Christian MANABLE,Président du Conseil général de la Somme

d’aménagement foncier pour remédier aux désordres hydrauliques.La Chambre d'agriculture s’investira éga-lement dans la concertation locale qui sera menée par l’opérateur retenu pour la construction du canal. Celle-ci sera tout particulièrement attentive à la prise en compte des besoins agricoles en terme de rétablissement des réseaux routiers et hy-drauliques (irrigation notamment).Enfin, en application des dispositions figu-rant dans le protocole "occupations tem-poraires", les ingénieurs pédologues de la Chambre d'agriculture interviendront dans le suivi des opérations de remise en état agricole des zones de dépôt de terres excédentaires résultant du creusement du canal. L’objectif final étant de réduire autant que faire se peut la consommation d’espaces agricoles.

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Philippe Sustar, responsable aménagement au Conseil général, Emilie Ledein, responsable du service Environnement mer et littoral à la DDTM, Jean-Pierre Velche, Directeur de la division concertation à VNF, Valérie Kumm, maire de Péronne, conseillère régionale, Christian Manable, Président du Conseil général, Jean-Jacques Stoter, Vice-président en charge de l'Aménagement et de la ruralité au Conseil général, Claude Desmarquest, commissaire enquêteur, Yannick Dirryckx, chargé de mission Aména-gement au Conseil général.

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Risques électriques aux abords

des exploitations :

les partenaires s'engagent

A m é N A g E m E N t

Signature de la convention le 19 avril : de gauche à droite, Daniel Roguet, Président de la Chambre d'agriculture de la Somme, Jean-Claude Morgand, Président FDE 80, Bernard Van Heule, Président MSA de Picardie, Chris-tophe Chauvet, Directeur général SICAE Somme, Daniel Grimbert, Direc-teur ERDF Picardie.

Canal Seine Nord Europe : les prochaines étapes

Le choix du maître d’ouvrageLes candidats à la maîtrise d’ouvrage doivent remettre leur offre à VNF (Voies Navigables de France) en octobre prochain. La signature du contrat de partenariat entre le candidat retenu et VNF est pré-vues pour mars 2013.

L’enquête publiqueL’enquête sur le périmètre de l’aménagement foncier intercommu-nal et interdépartemental d’une durée d'un mois, est programmée entre le 12 novembre et le 14 décembre 2012. Le lieu d’enquête principal où l’ensemble des documents pourront être consultés, sera situé à Nesle. Un dossier communal sera déposé dans chacune des 105 communes concernées par l’opération d’aménagement. Chacun des propriétaires concernés (dont le nombre est estimé entre 15 et 20 000) recevra une notification individuelle pour l’in-former du démarrage de l’enquête portant sur le périmètre et sur les recommandations environnementales.

En 2011, au cours d'une manœuvre avec un engin agricole aux abords de l'exploitation, un agriculteur de la Somme se faisait électriser par une ligne à haute tension.

Pour prévenir ces accidents dramatiques, la Chambre d'agri-culture de la Somme, la MSA, Electricité Distribution de France (ERDF), la Société d'Intérêt Collectif Agricole de la Somme et du Cambraisis (SICAE) et la Fédération Départementale d'Energie (FDE 80) ont signé le 19 avril une convention de partenariat.

La Chambre d'agriculture et la MSA ont pour mission de recen-ser les situations à risques. Les dossiers déposés sont étudiés par un comité de pilotage qui détermine les situations à traiter en priorité.

Les travaux de mise en sécurité réalisés sont pris en charge aux deux tiers par la FDE 80, l'ERDF ou la SICAE. La MSA apporte aussi une aide financière à hauteur du tiers de la part restant à la charge de l'exploitant (avec un plafond de 4 000 €).

Le 22 juin, le premier comité de pilotage a étudié cinq dossiers : de gauche à droite, Gilles Grardel (Chambre d'agriculture), Jean-Claude Morgand et Alain Waller (FDE 80), Pierrick Polly (MSA), Jacky Plé (ERDF), Christophe Jouglet (SICAE).

Périmètre d'aménagement foncier du Canal Seine Nord Europe qui sera soumis à enquête publique

Contact : Gilles GRARDEL - 03 22 33 69 04

Source : Conseil général de la Somme - pôle aménagement foncier

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10 Echanger n° 35 - août 2012

Le 5 juillet 2010 était lancé le programme "production intégrée en légumes industriels de plein champ". Le 5 juillet 2012, les partenaires se réunissaient à nouveau chez Alexandre Deroo à Méharicourt, devant plus de 150 participants, pour faire état des résultats probants obtenus, notamment en matière de désherbage.

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Alexandre DEROO,Agriculteur à Méharicourt

"Le sol n’est pas un support, c’est un milieu vivant qu’il faut prendre en compte. J’ai testé la production inté-grée en blé dès 2000. J’ai développé l’implantation de mélanges de couvert en interculture et je pratique le bas volume. J’ai eu la chance d’intégrer en 2008 le réseau de fermes d’expé-rimentation en légumes de conserve. C’est très enrichissant. Se fixer des objectifs et une stratégie est essentiel, mais il faut adapter en permanence son itinéraire en fonction de la météo, de l’état de la culture. La production intégrée ne condamne pas le chimique, elle est complémentaire".

"Réduire l’utilisation des produits phytosanitaires, c’est un objectif fort que nous nous sommes fixés. Nous cherchons à produire des légumes en réduisant le plus possible l’impact environnemental, mais en préservant la productivité de nos filières et la qua-lité des produits, en garantissant nos approvisionnements, cela à un coût raisonnable. De réels progrès ont été accomplis en matière de production intégrée et nous avons plaisir à voir que ces techniques se déploient".

Christophe BONDUELLE,Pdg du groupe Bonduelle

Au cœur d’une des principales zones de production de légumes pour l'industrie, Bonduelle, OP-L-Vert, Expandis ont bâti un programme d’expérimentation sur six ans, en partenariat avec les Chambres d’agri-culture de Picardie, l’Inra, Agro-Transfert, Unilet et la Fredon Picardie, afin d’étudier des itinéraires techniques innovants pour la production de légumes (haricots verts, pois verts ou carottes).Ces expérimentations sont menées dans un réseau de huit fermes pilotes constituant le réseau DEPHY Ecophyto "légumes d’indus-trie" de Picardie. Elles testent de nouveaux outils et des techniques alternatives, afin de réduire les intrants tout en préservant la productivité et un haut niveau de qualité.

Pour cela, le programme "PI légumes" a été orienté sur différents axes :- Des expérimentations en grandes par-celles sont implantées annuellement sur chaque exploitation du réseau. Elles ont pour objectif de vérifier la faisabilité de limi-ter l’utilisation de produits phytopharma-ceutiques par l’introduction de méthodes alternatives.- Le développement de nouvelles pratiques au niveau de la rotation et du système d’exploitation pour réduire la pression en bioagresseurs : adventices, insectes, mala-dies.- Un accompagnement technique des pro-ducteurs dans la conduite intégrée de l’en-semble des cultures de la rotation.Après trois années de travaux sur l’en-semble des bioagresseurs des légumes, des avancées concrètes en matière de désher-bage permettent aujourd’hui de proposer de nouvelles préconisations aux produc-teurs en vue de vulgariser ces nouvelles pratiques.

Désherber les légumes avec moins de phyto

Désherbage mécanique et localiséDifférents outils mécaniques ont été testés en substitution de certains traitements chimiques pour réduire l’utilisation des herbicides. Ces tests ont permis d’acquérir de nou-velles références sur les conditions à prendre en compte pour utiliser ces outils : humidité du sol, nivellement, rappuyage, réglages des outils, ... Des préconisations en matière de stratégies de désherbage combiné alliant solutions mécaniques et

chimiques sont aujourd’hui disponibles.

Gérer les adventices Les techniques de travail superficiel du sol (faux semis) et de travail profond du sol (alternance labour/non labour) font partie des leviers développés par les exploitations du réseau en vue de réduire en amont la pression des adventices sur les parcelles. L’outil informatique "OdERA-Systèmes" développé par Agro-Transfert fait partie des outils proposés aux agriculteurs. Il les aide à évaluer le risque en adventices sur leurs parcelles, à repenser certaines pra-tiques agronomiques dans la rotation en vue de réduire les risques et ainsi diminuer l’utilisation des herbicides. Les fermes du réseau ont ainsi augmenté en moyenne de 37% le travail superficiel du sol en inter-culture entre 2008 et 2010.

Développer les pratiques du "bas volume"Quatre des huit exploitations du réseau dé-veloppent des techniques de "bas-volume" avec réduction des doses, en complément des autres méthodes alternatives mises en place. L’une de ces quatre exploitations a ainsi diminué d’un tiers son IFT (Indice de Fréquence de Traitement) en pommes de terre entre 2008 et 2010. Au total, l’IFT a pu être réduit en moyenne de 20% entre 2008 et 2010 (et de 25% par rapport à la référence régionale).

Maladies et ravageurs des légumesLes travaux menés sur ces thématiques depuis le début du programme "PI lé-gumes" se sont traduits par la mise en place depuis l’an dernier des expérimen-

tations en grandes parcelles visant à tester de nouvelles méthodes (lutte biologique, piégeage) et de nouvelles règles de déci-sion pour limiter le recours aux fongicides et insecticides.

Contact : Jean-Pierre PARDoUX 03 22 33 69 28

Ce projet bénéficie du financement du Feader

De gauche à droite : Eric Legras, président de l’OPLVert, Géry Capelle, responsable agrono-mique chez Bonduelle, Christophe Bonduelle, Daniel Roguet et Alexandre Deroo.

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n° 35 - août 2012 Echanger 11

E X P é R I m E N t A t I O N

Retour en imagesJean-Pierre Pardoux, responsable du pôle expérimentation et Au-rélie Albaut, ingénieur-conseil à la Chambre d’agriculture de la Somme, Vincent Delannoy, délégué régional de la région Nord Pas de Calais à l'ITB, Sylvain Lheureux, Chargé de Projet Production Intégrée en légumes à Agro-Transfert et Géry Capelle, responsable agronomique chez Bonduelle, ont présenté aux 150 participants les résultats du programme "production intégrée sur légumes".Alexandre Deroo a apporté son point de vue et son expérience sur la production intégrée en qualité de ferme du réseau DEPHY Eco-phyto "légumes d’industrie" de Picardie.L’après-midi devait se poursuivre par une démonstration en champ de matériels de désherbage. Malheureusement l’orage de la veille l’a empêchée. Les matériels ont alors été exposés chez Michel Lim-pens, agriculteur à Maucourt. Retrouvez tous les matériels sur www.somme.chambagri.fr

Désherbineuse - Garford.

Houe rotative - Agronomic.

Herse étrille - Carré.

Rampe localisée - Amis France.

Désherbineuse 12 rangs - Monosem.

Bineuse 12 rangs équipée avec moulinets sur 1 rang - Carré.

Bineuse rotative Rotosark - Amis France.

Jean-Pierre Pardoux présente le réseau d’expérimentation.

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12 Echanger n° 35 - août 2012

Près de 300 agriculteurs ont pu faire le tour des ateliers proposés. Outre les traditionnels essais variétés en céréales et oléoprotéagi-neux qui intéressent toujours les producteurs, cette année, l’accent a été mis sur les conduites économes en intrants, les essais désher-bage et fongicide et les associations colza-protéagineux. Un stand présentait la pulvérisation bas-volume, ses effets sur la qualité de l’eau, les conditions d’application et l’optimisation des doses de traitement. Le banc de contrôle pulvérisateur et des systèmes de guidage sur pulvérisation et bineuse étaient sur place et des éléments sur la mé-thode du strip-till donnés par les conseillers des Chambres d’agri-culture de Picardie. Sans oublier un stand dédié au réseau DEPHY, chargé de faire la démonstration et la promotion des pratiques économes en produits phytosanitaires. Chacun a pu trouver là des références et éléments de réflexion pour ses cultures d’aujourd’hui... et de demain.

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Le 19 juin à Catenoy (60)Visite de la plateforme

d'essais régionale

cp : C.Lescaudron - CRAP

Contact : Mathilde LHEUREUX 03 22 93 51 25

Cultures dérobées :obtenir 5 tonnes de matière sèche en 75 jours

La couverture des sols sur plus de 90 % des surfaces peut être mieux valorisée. Véritable culture supplémentaire, les cultures dérobées présentent aussi l’avantage de couvrir les sols de façon permanente avec un effet piège à nitrates. Cette biomasse produite en seconde culture est une piste intéressante de production de fourrages ou de matière verte pour de nouveaux débouchés

industriels ou énergétiques. Elle peut contribuer à la production locale d’énergie sans compétition avec la production alimentaire.L’expérimentation menée en 2011 sur 2 500 ha et 253 exploitations a permis de tirer de nombreux enseignements. Après une présentation au champ à Candas en octobre dernier, puis 4 journées "portes ouvertes" dans les élevages en janvier, une brochure permet de finaliser les préconisations de la Chambre d’agriculture. Elle est disponible sur www.somme.chambagri.fr

En 2012, un réseau de 20 parcelles permettra l'acquisition de références complémentaires sur trois théma-tiques : nouvelles variétés et espèces plus rustiques, optimisation des den-sités de semis et de la fertilisation.

Contact : Jean-Pierre PARDoUX 03 22 33 69 28

Le 16 mai à Yonval (80)Le strip till testé pour

implanter le maïs

Cultures dérobées - juillet 2012

Cultures dérobées

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n 253 exploitations ont testé les dérobées sur 8,25 ha en moyenne.n Avec un rendement moyen de 2,7 T par ha (2 T à plus de 5 T) les 2500 ha de dérobées ont produit 6750 T de MS soit l’équivalent de 450 ha de maïs.

n Durée moyenne de végétation :74 joursn 60 % des dérobées ont étérécoltées en enrubannage et 70 %ont été valorisées par des élèvesou vaches allaitantes.

n 2/3 des parcelles ont reçu une fertilisation minérale.n Rouille et oscinie sont les 2ravageurs les plus observés.n Reliquat moyen mesuré après récolte : 52 U.

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supplémentaire, les cultures dérobées présentent aussi l’avantage de couvrir les sols de façon permanente

avec un effet piège à nitrates. Cette biomasse produite en seconde culture est une piste intéressante

de production de fourrages ou de matière verte pour de nouveaux débouchés industriels ou

énergétiques. Elle peut contribuer à la production locale d’énergie sans compétition avec

la production alimentaire.L’expérimentation menée en 2011 sur 2500 ha et 253 exploitations a permis

de tirer de nombreux enseignements. Après une présentation au champ à Candas en octobre dernier, puis 4 journées «portes ouvertes» dans les élevages en janvier,

cette brochure permet de finaliser les préconisations de la Chambre d’agriculture.

Opération 2000 ha en dérobé

La Chambre d'agriculture de la Somme a organisé le 16 mai der-nier une démonstration d'implantation de maïs au strip till. Cette pratique culturale, qui consiste à ne travailler que le rang de semis, est originaire des Etats-Unis. Elle présente de nombreux intérêts, au point de vue agronomique (conservation des sols, érosion), éco-nomique (gain de temps) et environnemental (baisse de l'Indice de fréquence de traitement). Une centaine d'agriculteurs et étudiants se sont réunis à cette occasion afin de découvrir cette technique encore peu répandue en France.Cet essai "strip till" répond à un enjeu important puisqu’il permet à la fois d’acquérir des références sur l'utilisation de cet outil, mais aussi de tester une nouvelle pratique économe en intrants pour répondre aux attentes des agriculteurs.Cet essai s’inscrit dans le cadre du réseau DEPHY polyculture-éle-vage. Regroupant huit fermes samariennes, ce réseau permet de tester des pratiques visant à utiliser moins de produits phytosani-taires pour atteindre les objectifs du plan Ecophyto 2018 : diminuer de 50%, si possible, leur utilisation.

Contact : Quentin LoY 03 22 20 67 34

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n° 35 - août 2012 Echanger 13

E m P l O I - F O R m A t I O N

Salariés agricoles : une formation sur mesure

Deux nouvelles sessions de formation "RCC" viennent de s’achever. Antoine Roisin, chargé de mission emploi à la Chambre d’agriculture, revient sur cette expérience réussie.

Qu'est-ce que la formation "Reconnais-sance Convention Collective" ?Il s’agit d’une formation au métier de salarié agricole. Si elle est destinée principalement aux demandeurs d’emploi, cette forma-tion est aussi ouverte aux salariés en poste. L’objectif est de répondre aux besoins en main d’œuvre salariée en polyculture et en polyculture-élevage. Les agriculteurs ont en effet des difficultés à recruter du personnel qualifié.

Quel est l'intérêt pour le stagiaire ?Le public avec lequel nous travaillons a sou-vent quitté les bancs de l’école de bonne heure car ce mode d’apprentissage ne leur

convenait pas. L’avantage de la formation "RCC" est qu’elle est basée sur la mise en pratique. Pendant six semaines les sta-giaires sont accueillis dans une exploitation support les mettant en situation de travail. J’en profite pour remercier les agriculteurs qui nous ont accueillis depuis 2009. Deux semaines de stage clôturent la formation.Le plus de ce parcours est qu’il est reconnu par les partenaires sociaux de la Somme, d’où son nom "Reconnaissance Conven-tion Collective". Elle permet donc au salarié de prétendre à un salaire minimum.

Pourquoi ce dispositif est-il une réussite ?Cette formation est le fruit d’un partenariat

Remise des diplômes à Hangest en Santerre le 14 juin.

Aubert Chenaud, administrateur Asavpa et salarié agricole expérimenté évalue Guillaume Legent.

L'Asavpa à l'écoute des salariés agricolesL’Association de Salariés de l'Agriculture pour la Vulgarisation du Progrès Agri-cole, a tenu sa 27ème assemblée générale. 27 ans déjà que l’Asavpa œuvre pour aider les salariés agricoles à développer leurs compétences, à rompre leur isole-ment social et géographique et à améliorer leur niveau de vie. Parmi ses actions :n La mise en place d’un parrainage pour accompagner les stagiaires "RCC" (voir l’article ci-dessus) dans leur parcours professionnel. Le parrainage pour 2012 sera complété par un suivi en entreprise par les administrateurs.n Le renforcement du partenariat avec la MSA avec la parution d’articles dans le bulletin "de l’Audace" ou l’organisation de réunions d’information locales.n La lutte contre l’exclusion et plus particulièrement l’exclusion professionnelle résultant de la perte des savoirs (compter, écrire) : l’Asavpa va donc proposer à ceux qui le voudront de les mettre en relation de façon discrète avec des associa-tions travaillant sur le ré-apprentissage des bases.

Contacts : Antoine ROISIN - 03 22 33 69 26 Anne HOTTE - 03 22 33 69 27

Un moment de découverte pour les salariés agricoles et leur famille à Harbonnières avec la présentation de l’élevage de Trait du Nord de Jacqueline Lebrun.

Depuis 2009 : - 7 sessions de formation - 45 stagiaires formés- 80% de retour dans l’emploi

En chiffres

Remise des diplômes à Eplessier le 11 juillet.

entre Pôle emploi, la MSA, les centres de formations (les Maisons familiales rurales de Flixecourt et Villers-Bocage, les CFFPPA d’Abbeville, de Péronne et le Paraclet) et bien-sûr la Chambre d’agriculture. La mise en commun des moyens spécifiques (finan-ciers, techniques ou logistiques) de chacun permet de faire à plusieurs ce que nous ne pouvions faire seuls.

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14 Echanger n° 35 - août 2012

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Somme Sud Terre d'Ambition : accompagner et innover

dans le Plateau Picard SudQualité de l’eau, circuits courts, biodiversité sont parmi les projets de l’Association Somme Sud Terre d’Ambition et présentés lors son assemblée générale le 23 mai à Poix-de-Picardie.

Odile Boone, la Présidente, a rappelé la vocation de l’association Somme Sud Terre d’Ambition : apporter un appui à tout por-teur de projet, accompagner et structurer des démarches innovantes. Depuis plu-sieurs années maintenant, différents pro-jets ont vu le jour sur ce territoire tels que des fermes pédagogiques ou un groupe-ment d’employeurs. "Ces actions ont per-mis de mettre en avant l’agriculture mais aussi de créer de la valeur ajoutée et de répondre aux attentes de la société. Cela a été rendu possible par la mise en place d'une dynamique collective. Le travail en réseau fait partie de nos valeurs", explique Odile Boone. Tour d’horizon des principales réalisations et des perspectives.

Qualité de l'eau : un enjeu pour la vallée de la SelleSomme Sud Terre d’Ambition est opérateur d’un programme de préservation de la qua-lité de l’eau sur le bassin d’alimentation de captage de la vallée de la Selle. Elle informe les agriculteurs sur les mesures possibles pour réduire les risques de pollution d’ori-

gine agricole comme par exemple l’aména-gement des corps de ferme. "Nous voulons permettre aux exploitations de concilier as-pects environnementaux et économiques", insiste Vincent Demarest, référent sur ce dossier.

Un drive des produits locauxEn novembre 2011 l’association lançait "mon panier Bienvenue à la ferme, le drive des producteurs". Ce groupe d’adhérents à Bienvenue à la ferme propose aux consom-mateurs de commander sur internet des produits fermiers et de venir les chercher en un lieu unique. Il répond aux nouvelles attentes de la société : concilier produits locaux de saison et praticité. "Ce projet est une véritable dynamique collective. Il peut être reproduit dans toute la Somme", précise Odile Boone.Pour Sébastien Joly, éleveur de poules à Saint-Fuscien : "Mon panier Bienvenue à la ferme, le drive des producteurs m'a per-mis de me faire connaître au démarrage de mon activité et d'avoir un débouché sup-plémentaire".

La biodiversité : partenaire d'une agriculture durableJérémy Dreyfus, chargé d’étude biodiver-sité à Chambre d’agriculture de Picardie et Olivier Ancelin, agro-pédologue à Chambre d’agriculture de la Somme étaient venus présenter le bénéfice des auxiliaires face aux ravageurs de nos cultures. Françoise Kubiak, agricultrice à Conty, qui a intégré un réseau de suivi de la biodiversité a fait part de son témoignage : "Cela me permet d'améliorer mes pratiques". Ce thème de-vrait faire l’objet d’un nouveau groupe de travail pour l’association.

Contact : Jean-Pierre PARDoUX 03 22 33 69 28

"Nous ne devons rien nous interdire et avoir un esprit de découverte. Notre association se veut être un véritable appui pour tout porteur de projet ou dynamique de territoire. De ce fait, elle se doit d’avoir un réflexe de curiosité permanente, de recherche de compé-tences locales et de ne rien s’interdire avec un esprit de découverte.N’oublions pas que SSTA est aussi une volonté partagée de toutes les orga-nisations professionnelles agricoles afin d’avoir un relais au plus près de la société, un relais à l’écoute de tous, un relais de terrain !"

Odile BOONE,Présidente de l'Association, agricultrice à Jumel

Le travail en réseau pour faire émerger des projets fait partie des valeurs de Somme Sud Terre d'Ambition.

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D é v E l O P P E m E N t l O c A l

Association de développement local de la Picardie Maritime, Syner-Ouest a au-jourd’hui vingt ans d’existence. Regroupant les organismes professionnels agricoles, les chambres consulaires et certaines collectivi-tés territoriales de l’Ouest du département, son objectif est d’impulser et d’accompa-gner des projets innovants et sources de valeur ajoutée pour le territoire, ceci en fédérant les acteurs du monde rural.

Développer des filières localesSyner-Ouest participe activement au déve-loppement des circuits courts sur la Picardie Maritime.Elle accompagne en particulier, depuis leur création, les associations "Avocette" et "Panier de la Baie". L’association "Avo-cette" regroupe les acteurs de la filière locale Céréales : les agriculteurs, les deux organismes stockeurs, le meunier et une trentaine d’artisans boulangers. Ce sont pas moins de 230 000 baguettes "Avo-cette", produites à partir de blé cultivé en Picardie Maritime, qui sont vendues par an. L’association "Panier de la Baie" fédère quant à elle onze agriculteurs de Picar-die Maritime, qui produisent des fruits et légumes de saison. Ils sont organisés en ré-seau pour proposer ces produits à la vente sur les marchés et dans les magasins de vente à la ferme.Syner-Ouest contribuent aujourd’hui à la mise en place de nouveaux projets :- l’approvisionnement des restaurants des collèges dans le cadre de l’opération me-née par le Conseil général et la Chambre d’agriculture.

Syner'Ouest : vingt ans d'action de

service de la Picardie MaritimeLa dernière Assemblée géné-rale de Syner-Ouest s’est déroulée le 3 juillet. Christian Lesenne, chargé de mission à la Chambre d’agriculture et animateur de l’Association, a présenté les actions réalisées et tracé les perspectives pour les prochaines années.

- l’approvisionnement de restaurateurs locaux en partenariat avec l’Association "Baie de Somme Zéro Carbone".- l’opération "Panier Fraîcheur" avec la SNCF, en gare d’Abbeville.- la sensibilisation des agriculteurs sur la production de légumes et sur la transfor-mation du lait à la ferme.

Promouvoir les énergies renouvelablesDepuis 2008, Syner-Ouest a participé à la sensibilisation des agriculteurs sur les éner-gies renouvelables. Le photovoltaïque a fait l’objet de plusieurs réunions et visites en 2009 et 2010, et des projets se sont concré-tisés sur l’Ouest. L’Association accompagne également un projet de méthanisation du Vimeu, projet de territoire porté par trois agriculteurs éleveurs en partenariat avec la Communauté de Communes du Vimeu Industriel.

Animer le territoireAu fil des ans, Syner-Ouest est devenu un acteur incontournable dans l’animation du territoire. L’association s’est ainsi engagée avec les partenaires dans l’organisation de la Foire Agricole d’Abbeville en mai dernier.Elle s’est aussi impliquée dans les projets de territoire menés par le Pays des trois Val-lées, l’Association de Préfiguration du Parc Naturel Régional (PNR). "Syner-Ouest a été un élément moteur dans le montage et la mise en œuvre du premier Pôle d’Excellence Rurale (PER) en 2006. Elle s’est aussi impli-quée dans le deuxième projet Pôle d’Excel-lence Rurale porté par le PNR, sur le thème

de la valorisation du patrimoine bâti rural. Ce projet a été labellisé par l’Etat", explique Christian Lesenne. Ce PER a suscité l’intérêt de nombreux porteurs de projets : 42 dos-siers ont été présentés, dont beaucoup par des agriculteurs, représentant globalement un montant d’investissement de 7,4 mil-lions d’euros. Le Pôle d’Excellence Rurale bénéficie d’une dotation de 1,345 million d’euros, une aide précieuse pour dévelop-per des projets structurants sur le territoire.

"Les actions de l’Association s’ins-crivent dans le cadre des opérations initiées par la Chambre d’agriculture pour développer la valeur ajoutée sur les territoires. Depuis 2003, elle met en œuvre la démarche "En Avant Somme" sur la Picardie Maritime.Elle a un rôle moteur dans les projets de territoire liés à la ruralité. La créa-tion de liens et de synergies entre les différents acteurs pour faire émerger des projets sources de valeur ajoutée et d’emplois non délocalisables est un de nos principaux objectifs".

Patricia POUPARt,Présidente de l'Association, agricultrice à Vironchaux

Contact : Christian LESENNE 03 22 20 67 33

L'Assemblée générale Syner'Ouest s'est déroulée à la ferme Blanche à Epagne-Epagnette.

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16 Echanger n° 35 - août 2012

TERRE ATTITUDE