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Eau I Sols Agriculture I Inondations I Paysages Prévention I Actions I Conseils Guide technique Guide technique de la lutte contre l’érosion des sols en Caps et Marais d’Opale NOVEMBRE 2003

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Eau I SolsAgriculture I Inondations I Paysages

Prévention I Actions I Conseils

Guide techniqueGuide technique de la luttec o n t re l’érosion des sols en Caps et Marais d’Opale

NOVEMBRE 2003

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LE BOULONNAISLES PAYSAGES

• le bocage* boulonnais : le fond de laboutonnière du boulonnais, les vallées duWimereux et de la Liane et la haute vallée de laCourse sont caractérisés par un maillage bocagerconséquent dans les fonds de vallée mettant enévidence l’importance de l’élevage. Au pied desreliefs des coteaux matérialisant les limites de laboutonnière, on y trouve un relief souple etvallonné.• le site des caps et son arrière-pays : les reliefsmoins marqués laissent place aux grandes culturesqui s’étendent jusqu’aux falaises.• le bassin carrier de Marquise : les carrières sontle réceptable de toutes les eaux ruisselant deshauteurs, occupées le plus souvent par des grandescultures.

L AP R O B L È M ATIQUE DE L’ É R O S I O N� des problèmes fréquents d’érosion des solsdiffuse produisant parfois des ravines,essentiellement localisées sur les bassins côtiers duNord boulonnais, sur la partie sud de laboutonnière et sur le plateau crayeux de laCanche.� un ravinement plus important sur les reliefs(versant sud de la boutonnière du boulonnais,vallée de la Course).

L’érosion sur le territoire E d i t o r i a l

2 I Érosion en Caps et Marais d’Opale

S o m m a i r eL’ÉROSION P 04 À 08• Qu’est-ce que l’érosion ? P 05• Les dommages causés

par l’érosion P 06LES CAUSES DE L’ÉROSION P 09 À 14• Les facteurs naturels P 10• Les facteurs aggravants P 11LES ACTIONS POUR LUTTERCONTRE L’ÉROSION P 15 à 24• La méthode de travail P 16• Les techniques culturales

adaptées P 17• Les aménagements

anti-érosifs P 20LES OUTILS POUR METTREEN ŒUVRE CES ACTIONS P 25 à 31• Les outils réglementaires P 26• Les outils contractuels P 29• Le rôle du Parc naturel

régional P 31LES FICHES TECHNIQUES P 32 à 42• La bande enherbée P 33• Le chenal enherbé dans

un thalweg P 34• La haie bocagère sur talus P 35• La berge enherbée P 36• La bande boisée à plat P 37• Les diguettes végétales P 38• La ripisylve et les forêts

alluviales P 39• La retenue de stockage P 40• Les mares P 41• Les fossés enherbés P 42GLOSSAIRE P 43

* les mots marqués d’un astérisque sont définis dans le glossaire page 43.

Aujourd’hui, chacun peut constaterl’aggravation des phénomènes d’érosiondes sols. Cela est dû notamment àl’extension démesurée des surfaces

imperméables, à la disparition des éléments du paysage quijouaient un rôle anti-érosif, et à l’évolution du parcellaire et despratiques agricoles. Les conséquences sont lourdes : perte ducapital «sol» par ravinement, augmentation des risquesd’inondations, dégradation de la qualité des eaux de nosrivières et de notre littoral…

Au travers des Commissions Locales de l’Eau, charg é e sd’organiser l’avenir de l’eau à horizon de 10 ans, le Parc naturelrégional en sa qualité d’animateur de ces instances deconcertation a clairement mis en évidence cet enjeu majeur.Sans attendre l’aboutissement de ces procédures qui restentlongues, nous avons proposé à la profession agricole que desanimations spécifiques soient rapidement mises en place pourfavoriser la réalisation de petits aménagements destinés àaméliorer la maîtrise des écoulements. Ces deux dernièresannées, près de 120 agriculteurs ont contractualisé avec le Parcpour la pose de 300 diguettes végétales, ouvrages reconnuspour leur efficacité hydraulique.

L’édition de ce guide technique vient compléter ce dispositif.Avec les fiches techniques, les propositions de méthodes, laprésentation d’expériences, chacun prendra conscience que lasituation peut rapidement être améliorée moyennant de petitsinvestissements et du bon sens dans nos pratiquesquotidiennes. J’espère que ce guide sera un outil précieuxd’aide à la décision et qu’un grand nombre d’aménagementsseront mis en œuvre pour assurer le maintien de la qualité dessols et une réhabilitation durable de nos paysages ruraux.

le Président du Parc,Dominique DUPILET

Les problèmes d’érosion des sols touchent globalemla diversité des paysages, des sols (et donc de leurphénomène. Voici une présentation générale des pr

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e du Parc naturel régional

Érosion en Caps et Marais d’Opale I 3

ement l’ensemble du territoire du Parc. Pourtant,eur usage) influencent la nature et l’ampleur duproblèmes par grands secteurs géographiques :

LES TROIS-PAYS/LA VALLÉE DE LA HEMLES PAYSAGES• Le Pays de Licques/ la Vallée de la HemZone de polyculture-élevage, caractérisée par des fonds de vallées bocagersavec présence de prairies humides, des vallées sèches et flancs de coteauxcultivés, et des coteaux calcaires (cuesta de Pays de Licques) à vocationd’herbages surplombés de crêtes boisées.• La plaine flamandeAu nord du territoire, en aval de la vallée de la Hem et des collines de l’Artois,on entre progressivement dans le paysage ouvert de la flandre maritimecaractérisée par l’absence de relief, les zones de marais (Guînes et Andres), lesgrandes cultures et la présence de fossés drainants appelés watergangs.• Les collines de l’ArtoisEntre la forêt domaniale de Guines (804 ha) et les marais de Guînes etd’Andres, cette zone est caractérisée par la présence de coteaux au sud et unediminution progressive du relief au nord pour laisser place aux grandescultures.

LA PROBLÈMATIQUE DE L’ÉROSION� un ruissellement diffus sur la vallée de la Hem, essentiellement sur lesreliefs de la boutonnière du Pays de Licques, dans les nombreuses valléessèches et sur les flancs de coteaux.� une érosion des sols plus concentrée avec formation de ravines sur lescollines de l’Artois en amont du marais de Guînes.

LA VALLÉE DE L’AALES PAYSAGES• La vallée de l’AaAlors que la haute vallée, caractérisée par un paysage alternant plateauxcultivés et fonds de vallées bocagers, est vouée principalement à lapolyculture-élevage, la basse vallée est nettement urbanisée avec uneimportante activité industrielle (papeterie, verrerie, etc.).• Le marais audomarois Le marais, sillonné de canaux et de fossés formant un dense réseau maillé, estcaractérisé par la production maraîchère et l’élevage. Le marais audomaroisest reconnu pour la qualité de son patrimoine naturel et paysager.

LA PROBLÉMATIQUE DE L’ÉROSION� une très forte sensibilité des sols à l’érosion du fait de leur naturelimoneuse.� 1/3 du territoire du bassin de l’Aa est concerné par les problèmes deravinement.

L’OCCUPATION DU SOL SUR LE TERRITOIREDU PARC NATUREL RÉGIONAL

RELIEF DU PARC

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4 I Érosion en Caps et Marais d’Opale

L’érosionI PARTIE 1 I

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Qu’est-ce que l’érosion* ?

Érosion en Caps et Marais d’Opale I 5

Le Nord de la France est devenudepuis une vingtaine d’années unevéritable «région à risque» d’érosion dessols. Une récente étude commandéepar le Ministère de l’Environnement apermis de cartographier les zones lesplus vulnérables à l’érosion àl’échelle de la France. La carte montreque les régions les plus fortementtouchées sont le nord, le nord-ouestde la France et l’est du BassinParisien. Ce sont des zones de grandeculture avec des sols sensibles à labattance. La vallée du Rhône et leSud-Ouest, où se combinent descultures de printemps et desvignobles, sont également concernés.On peut ensuite distinguer les régionsmodérément touchées comme lepourtour méditerranéen, la Bourg o g n e, lePoitou-Charentes, le sud du massifcentral et la Bretagne.

L’érosion en France

Érosion en nappe : on aperçoit la craie (couleur claire) aux endroits les plus décapés. Érosion en rigoles: ravinement en plein champ.

L’érosion* des sols est un phénomènecomplexe dans lequel de nombreuxfacteurs entrent en jeu. Prenantnaissance sur les parcelles agricoles,l’érosion peut avoir des conséquencesimportantes tant sur ces terrains quesur les secteurs urbanisés situés enaval.

On peut définir l’érosion comme ledétachement et le transport des particulessous l’effet de la pluie, lorsque le sol n’estplus capable d’infiltrer l’eau. Cette situationse produit généralement sur des solspréalablement fragilisés, dans le cas d’uneintensité de pluie supérieure aux capacitésd’infiltration du sol (lors d’orages violentsnotamment), ou sur des sols gorgés d’eau (enpériodes automnale et hivernale).

Ce transport d’eau et de terre, plus ou moinsmassif et rapide, peut générer desconséquences importantes sur un planéconomique, humain et écologique : lepotentiel agronomique des terres s’en trouvediminué, les risques d’inondations accrus(coulées de boue, augmentation del’intensité et du volume des crues de rivière),et les milieux naturels dégradés.

On peut distinguer deux types d’érosion :

� L’érosion en nappe (ou diffuse)Il s’agit d’un décapage uniforme de lacouche superficielle de terre. Il se produitprincipalement sur les zones de plateaux.Cette forme d’érosion passe souventinaperçue mais peut arracher un volume de

terre important : un décapage de 1 mm sur1 ha correspond à la perte d’un volume de10 m3 de limons fertiles !Les dégâts sont pratiquement irréversibles.

� L’érosion en rigoles (ou ravines)Lorsque les eaux de ruissellement seconcentrent, elles peuvent selon la nature dusol et l’intensité du relief former une ravinepar creusement. Cette érosion se produitgénéralement dans les vallées sèches et dansles fonds de thalwegs* qui constituent deschemins d’écoulements préférentiels pourl’eau qui ruisselle.Cette forme d’érosion peut charrier degrandes quantités de terre, et être à l’originede coulées de boue importantes. Elle estcependant maîtrisable pour peu que l’onadopte certains principes culturaux et quel’on préserve ou conforte certains élémentsdu paysage régulateurs des écoulements.

L’érosion des sols est également un enjeu européen. 26 millions d’hectares dans l’Union Européenne souffrent del’érosion hydrique (source : «Vers une stratégie thématique pour la protection des sols», avril 2002, Commission des Communautés).

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L’érosion des sols est à l’origine demultiples problèmes. A l’amont, lesagriculteurs sont directement concernéspar les dégâts sur leurs parcelles. Al’aval, les agriculteurs mais aussi lesautres habitants subissent les dégâtsliés aux coulées boueuses.

I - LA DIMINUTION DU POTENTIELAGRONOMIQUE

Les premiers dégâts causés par l’érosion dessols concernent directement les agriculteurs.Sur le terrain, l’impact est parfois très visibleet assez spectaculaire. Sur un planéconomique, les conséquences peuvent êtrelourdes du fait d’une diminution sensible desrendements.

� La destruction des semisSur les zones amont, l’érosion des solsprovoque le déchaussement etl’arrachement des plants. En aval desparcelles, lorsque la terre charriée se dépose,elle recouvre et noie les semis et les jeunesplants.

� Une perte du capital solDans le cas d’une érosion en nappe, la pertede sol entraîne une forte diminution de lafertilité des terres. L’impact est d’autant plusimportant que le sol est mince : l’érosionpeut décaper entièrement la couchesuperficielle de terre, précisément la plusriche en éléments fertilisants et en matièreorganique. On aperçoit alors la roche-mère*à la surface.Dans le cas de ravines profondes, la terredevient totalement inculte.

� Une gêne pour les travauxagricolesLa formation d’une ravine peut couper uneparcelle en deux et donc considérablemententraver le passage des engins agricoles.Certaines ravines sont infranchissables etnécessitent de les contourner. Ceci augmente le temps de travail et les coûts deproduction.

Semis endommagés par le ruissellement de l’eau àBonningues-les-Ardres sur la vallée de la Hem.

L’ÉROSION• Qu’est-ce que l’érosion ?• Les dommages causés

par l’érosionLES CAUSES DE L’ÉROSION• Les facteurs naturels• Les facteurs aggravantsLES ACTIONS POUR LUTTERCONTRE L’ÉROSION• La méthode de travail• Les techniques culturales

adaptées• Les aménagements

anti-érosifsLES OUTILS POUR METTREEN ŒUVRE CES ACTIONS• Les outils réglementaires• Les outils contractuels• Le rôle du Parc naturel

régionalLES FICHES TECHNIQUES• La bande enherbée• Le chenal enherbé dans

un thalweg• La haie bocagère sur talus• La berge enherbée• La bande boisée à plat• Les diguettes végétales• La ripisylve et les forêts

alluviales• La retenue de stockage• Les mares• Les fossés enherbésGLOSSAIRE

Terre agricole rendue inculte par dépôt de limons en avald’une ravine.

Les dommages causés par l’érosion

Dans le sud du Boulonnais, cette ravine atteint plus de1,50 m de profondeur

� L’hétérogénéité des parcellesEn même temps que le transport desparticules de terre, sont entraînés lesproduits de traitement et les engraisdisponibles à la surface du sol. Cephénomène peut provoquer des dégâts dansle bas de la parcelle (surdosage,phytotoxicité, pollution ponctuelle des coursd’eau).

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II - LES INONDATIONS ET COULÉESDE BOUE

� Les coulées de boueL’érosion, bien qu’elle se produise sur lesterrains agricoles, peut avoir desconséquences directes sur les habitants. Eneffet, elle peut être à l’origine de violentescoulées de boue touchant les villes etvillages situés en fond de vallée. Ces couléesde boue sont le résultat de l’accumulationdes eaux de ruissellement et de la terredécrochée des terrains agricoles, et peuventprovoquer des dégâts notables sur la voirie(obstruction des voiries, sapement deschaussées, colmatage des réseaux d’eauxpluviales) et sur les habitations.Les coulées de boue sont souventimprévisibles et peuvent survenir trèsrapidement lors d’un orage violent.

Les inondations en chiffres sur leterritoire du Parc

Nombre de déclarations “catastrophesnaturelles pour inondations et coulées deboues” :

en 1998 48en 1999 3en 2000 57en 2001 18en 2002 25

Sources : Préfecture du Pas-de-Calais.

En matière de lutte contre leruissellement des eaux etd’érosion des sols, MichelLHEUREUX, agriculteur àBoisdinghem, peut témoignerdes dégâts que cela occasionne.Le 9 mai 2000, d’importantespluies s’abattent sur l’Audomarois.Redoutant le pire, il se rend surune de ses parcelles jugée àrisque. Lorsqu’il arrive, il nepeut que constater les dégâts.“ L’eau passait au dessus desbarbelés et une ravine d’aumoins 2 mètres de large s’étaitcreusée. La couche de 25 cm deterre, celle où se trouvent leséléments fertilisants avait étéemportée. C’était un champ quidevait recevoir un semis de poisverts. ”

Témoignage deMichel LHEUREUX,

agriculteur de Boisdinghem

Montée des eaux sur l’Aa. La couleur “brune” de la rivièrerésulte de l’apport de limons par les eaux de ruissellementprovenant des versants cultivés.

� L’augmentation de l’intensité descrues des rivières :De nombreuses communes du Parcconnaissent fréquemment les inondationsdues aux débordements des cours d’eau etleurs conséquences psychologiques etéconomiques. Par ailleurs, l’envasement ducours d’eau consécutif à l’érosion des solsgêne le bon écoulement hydraulique etaugmente ainsi les risques de débordementdes rivières. Lors de fortes pluviométries,toutes les eaux de ruissellement de la valléeterminent leur course dans la rivière, quireprésente leur exutoire naturel, et viennentdonc augmenter l’ampleur de la crue.

Dégâts sur la voirie occasionnés par des eaux de ruissellement fortement chargées en matières en suspension.

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Les dommages causés par l’érosion (suite)

8 I Érosion en Caps et Marais d’Opale

L’ÉROSION• Qu’est-ce que l’érosion ?• Les dommages causés

par l’érosionLES CAUSES DE L’ÉROSION• Les facteurs naturels• Les facteurs aggravantsLES ACTIONS POUR LUTTERCONTRE L’ÉROSION• La méthode de travail• Les techniques culturales

adaptées• Les aménagements

anti-érosifsLES OUTILS POUR METTREEN ŒUVRE CES ACTIONS• Les outils réglementaires• Les outils contractuels• Le rôle du Parc naturel

régionalLES FICHES TECHNIQUES• La bande enherbée• Le chenal enherbé dans

un thalweg• La haie bocagère sur talus• La berge enherbée• La bande boisée à plat• Les diguettes végétales• La ripisylve et les forêts

alluviales• La retenue de stockage• Les mares• Les fossés enherbésGLOSSAIRE

� Les impacts sur les maraisLieux de vie de nombreuses espècesanimales et végétales, les marais constituentdes milieux naturels remarq u a b l e s .

La turbidité (taux des matières en suspension dans l’eau)des rivières au moment des crues dégrade la qualité del’eau et les habitats aquatiques.

III - LA DÉGRADATION DES MILIEUXNATURELS

Le Parc possède un patrimoine naturelremarquable, notamment par la diversité desmilieux aquatiques et humides (rivières,marais, fonds de vallée). L’érosion peutsensiblement affecter ces richesses.

� Les impacts sur les cours d’eauL’arrivée de sédiments dans la rivièreperturbe fortement son fonctionnementécologique.D’une part les conditions de vie piscicolesont affectées : l’augmentation des matièresen suspension enrichit le milieu, génère undéveloppement anormal du phytoplancton*,réduit la pénétration de la lumière etprovoque le colmatage des frayères*. Enoutre, l’apport de matières org a n i q u e saugmente l’activité bactérienne qui a pourconséquence un appauvrissement du milieuen oxygène et l’eutrophisation* du coursd’eau.D’autre part, l’envasement du lit des coursd’eau gêne le bon écoulement hydraulique,et augmente les risques de débordement enamont. Les travaux de curagehabituellement réalisés pour restaurer lasection du lit sont coûteux et dégradentfortement la biodiversité aquatique.Enfin, l’envasement des estuaires quidécoule du charriage des sédiments par lescours d’eau porte également atteinte à laproductivité piscicole marine.

Cependant, ce sont des milieux égalementtrès fragiles dont les richesses naturelles sontintimement liées à la présence et à la qualitéde l’eau.Toute perturbation de l’équilibrehydraulique d’un marais agit donc plus oumoins directement sur ses richessesécologiques.

Du fait de la faible circulation de l’eau dansun marais, les phénomènes d’érosion àl’échelle d’un bassin versant provoquentprogressivement l’atterrissement du maraiset sont à l’origine de dysfonctionnementshydrologiques et sédimentaires importants.

L’arrivée massive des sédiments et ladégradation de la qualité de l’eau qui endécoule menacent directement lespopulations animales et végétalesaquatiques, sources alimentaires d’autresespèces. Pour ces dernières, cette baissequantitative de ressources alimentairesdisponibles aboutit à une diminution deleurs effectifs et peut aller jusqu’à leurcomplète disparition du milieu. Le marais de Guînes, patrimoine naturel remarquable,

exutoire des eaux de ruissellement provenant des collinesguînoises.

Le patrimoine Eausur le territoire du Parc

Les cours d’eauL’Aa, la Hem, la Liane, le Wimereux et laSlack sont classées en 1ère c a t é g o r i episcicole (rivières à truites) sur les hautesvallées. Ces rivières et leurs litsconstituent des habitats naturelsr e m a rquables par leurs herbiersaquatiques, leurs prairies humidesjalonnées de saules têtards.

Les maraisReprésentant plus de 5000 ha sur leterritoire du Parc, le marais audomarois,les marais de Guînes et Andres, le maraisde la Slack, le marais de Tardinghen sontd’une grande diversité écologique. Au-delà de cette richesse, ils assurent desfonctions hydrologiques et biologiquesimportantes (rôle de filtre naturel pour lemaintien et l’amélioration de la qualitéde l’eau, rôle tampon pour la régulationdes crues etc.).

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Les causes de l’érosionI PARTIE 2 I

Érosion en Caps et Marais d’Opale I 9

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De multiples facteurs rentrent en jeudans le mécanisme d’érosion des sols.De ce fait, les phénomènes d’érosionsont très évolutifs dans l’espace et dansle temps. Il est difficile de localiser demanière définitive les zones à risques,et de prévoir de façon certaine lespériodes dans l’année où ce phénomèneva se produire.

Le risque d’érosion des sols est tout d’aborddépendant d’un certain nombre de facteursnaturels et donc difficilement maîtrisables :

I - LA PENTE DES TERRAINS

Le relief influence inévitablement la vitessede ruissellement des eaux sur une parcelle.Plus cette vitesse sera élevée, plus l’arrache-ment des particules de terre sera important.

D’après l’Association Régionale d’Etudepour l’Amélioration des Sols en SeineNormandie, les risques d’érosion des sols enfonction de la pente sont évalués de la façonsuivante :

entre 0 et 1% : ruissellement des eaux maissans érosionentre 1 et 3% : érosion diffuse et formationde rigolesentre 3 et 5% : érosion forte avec ravine-mentplus de 5% : érosion très forte avec ravine-ment profond.

Ces chiffres sont bien sûr à relativiser enfonction du type de sol.

II - LE CLIMAT

La pluie est sans aucun doute le facteur prin-cipal de l’érosion, qui dépendra alors de ladurée et de l’intensité des précipitations.Bien que le territoire du Parc soit soumis àun régime océanique, certaines pluies peu-vent être conséquentes notamment en inten-sité.

III - LA TEXTURE DES SOLS

Les sols limoneux ou affinés de manièreexcessive sont plus propices au phénomèned’érosion : ces sols sont en effet plus favora-bles au phénomène de battance*. En effet,sous l’impact des gouttes de pluie, les mottesde terre de ces sols éclatent et se désagrègenten fines particules : c’est l’effet splash*. Cesparticules très fines de terre ont alors ten-dance à se compacter à la surface du solpour former une croûte : c’est la croûte debattance* qui réduit l’infiltration de l’eau etfavorise le ruissellement. Elle a égalementdes conséquences agronomiques car elleempêche la bonne germination, la levée desgraines et la croissance des plantes.

LE RELIEF DU PARC

Sur les 130 000 ha du territoire du Parc :

• 37,5% ont une pente inférieure à 2%.• 40% ont une pente entre 2 et 5%.• 22,5% ont une pente supérieure à 5%.

Les facteurs naturels

Un sol très limoneux sera plus sensible à la battance.

L’ÉROSION• Qu’est-ce que l’érosion ?• Les dommages causés

par l’érosionLES CAUSES DE L’ÉROSION• Les facteurs naturels• Les facteurs aggravantsLES ACTIONS POUR LUTTERCONTRE L’ÉROSION• La méthode de travail• Les techniques culturales

adaptées• Les aménagements

anti-érosifsLES OUTILS POUR METTREEN ŒUVRE CES ACTIONS• Les outils réglementaires• Les outils contractuels• Le rôle du Parc naturel

régionalLES FICHES TECHNIQUES• La bande enherbée• Le chenal enherbé dans

un thalweg• La haie bocagère sur talus• La berge enherbée• La bande boisée à plat• Les diguettes végétales• La ripisylve et les forêts

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10 I Érosion en Caps et Marais d’Opale

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Érosion en Caps et Marais d’Opale I 11

Évolutiondu maillage bocager

secteur dePernes-lez-Boulogne

Depuis quelques décennies, le phénomèned’érosion s’est globalement aggravé.Ceci est dû à l’évolution de l’action del’homme sur les paysages et à la modi-fication des pratiques agricoles. Cesfacteurs aggravants, contrairement auxcauses naturelles, sont réversibles pourpeu que l’on prenne conscience deleur impact et que l’on agisse sur eux.

I - L’ÉVOLUTION DES PAYSAGES

� Une augmentation de la taille desparcellesLe développement de la mécanisation etl’évolution de l’économie agricole ontamené les agriculteurs à regrouper leurs par-celles pour agrandir les zones de culture. Denombreux remembrements n’ont malheu-reusement pas intégré les risques d’érosion,et l’augmentation de la taille des parcelles etl’uniformité croissante des cultures sur lesversants ont aggravé les problèmes.

� L’évolution de l’usage des solsL’occupation des sols a une grande influen-ce sur l’érosion. L’imperméabilisation dessols et la diminution des surfaces tampon*augmentent fortement les risques.

Au niveau agricole, deux facteurs sont àprendre en considération :

� En premier lieu, la diminution dessurfaces toujours en herbe (STH), quidétiennent les meilleures capacitésd’infiltration des eaux de pluies. Cettediminution s’explique le plus souvent par uncontexte agricole peu favorable au maintien

et au développement des élevages. Onconstate également le retournement desprairies pour l’implantation de maïs, culturequi favorise l’érosion des sols.

� En second lieu, le développement descultures de printemps : la betterave, le lin, lapomme de terre, le pois, le maïs etc. cons-tituent des cultures à risques. En effet, ellesnécessitent le plus souvent des lits desemences fins, et certaines d’entre elles neforment qu’une faible couverture végétale.Mais c’est surtout la rotation culture d’hiver-culture de printemps qui représente unrisque, lorsque les sols sont laissés nusl’hiver.

Au-delà des facteurs purement agricoles, undéveloppement urbain non maîtrisé peutavoir de graves conséquences.L’imperméabilisation des sols augmenteconsidérablement le volume et la vitessed’écoulement des eaux de ruissellement. Parailleurs, l’absence ou le sous-dimensionne-ment de réseaux de collecte et d’évacuationdes eaux pluviales participe également àl’augmentation des dégâts.

L’érosion des sols en milieu agricole peutêtre aggravée par l’existence en amont d’unezone urbaine à l’origine d’une arrivée massived’eaux de ruissellement.

� La disparition des élémentsstructurants du paysageL’augmentation des parcelles s’est accompagnéed’une disparition de nombreux élémentsstructurants du paysage qui jouent un rôleprimordial dans la circulation de l’eau.

Les facteurs aggravants Les haies et talus favorisent la dispersion etl’infiltration des eaux de ruissellement etprovoquent le dépôt des matériaux entraî-nés. Ces éléments jouent le rôle de barragesnaturels et évitent la concentration des eauxet la propagation du ruissellement. Leur ara-sement augmente donc les risques d’érosiondes sols.Sur le territoire du Parc, le bocage est enco-re bien présent dans le Boulonnais, le Paysde Licques et la haute vallée de l’Aa. Maison constate une diminution du maillage surcertaines zones depuis 50 ans. Les zones degrandes cultures dans les paysages particu-lièrement ouverts sont donc les plus expo-sées au risque d’érosion des sols du fait del’absence de tels éléments paysagers.La disparition des fossés va de pair avecl’agrandissement des parcelles. Ils jouentpourtant un rôle de collecteur des eaux deruissellement et évitent l’ennoiement deschaussées, la concentration des eaux et leravinement.

Les mares, utilisées traditionnellement pourl’abreuvement du bétail, ont souvent étécomblées suite à l’apparition des citernes.Pourtant, elles jouaient également un rôlehydraulique en tamponnant les eaux deruissellement.

Maillage de haies en 1947

Maillage de haies en 1996(avant le Contrat de Rivière)

Autrefois, les mares étaient nombreuses et pouvaient jouerle rôle de rétention d’eau.

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II - L’ÉVOLUTION DES PRATIQUESAGRICOLES

Les pratiques agricoles ont égalementévolué, et peuvent être à l’origine d’unedégradation hydraulique des bassinsagricoles.

� L’affinement de la terreLa préparation du lit de semence avantl’installation d’une culture nécessite souventun affinement de la terre. Un affinement dusol trop poussé favorise la formation d’unecroûte de battance.

� Le tassement des solsLa mécanisation agricole et la multiplicationdes interventions culturales (traitementsphytosanitaires, apports d’engrais)provoquent le tassement des sols etaccroissent le phénomène de ruissellementpar concentration des eaux dans les tracesde roues des engins. On peut toutefois noterqu’aujourd’hui, les machines évoluent dansle bon sens avec des pneus mieux adaptésaux sols à faible portance. Elles permettentégalement de réduire le nombre de passagesen combinant les outils.

� La baisse de la teneur en matièreorganique du solLa matière organique améliore la structuredu sol, et de ce fait diminue l’effet splash*des gouttes de pluie et freine la formationd’une croûte de battance*. Ainsi, l’épandaged’effluents agricoles comme le fumierpermet d’enrichir le sol en matièreorganique. Par contre le retournement desprairies permanentes diminue fortement lateneur en matière organique du sol.

12 I Érosion en Caps et Marais d’Opale

Une terre trop affinée favorise la battance.

L’ÉROSION• Qu’est-ce que l’érosion ?• Les dommages causés

par l’érosionLES CAUSES DE L’ÉROSION• Les facteurs naturels• Les facteurs aggravantsLES ACTIONS POUR LUTTERCONTRE L’ÉROSION• La méthode de travail• Les techniques culturales

adaptées• Les aménagements

anti-érosifsLES OUTILS POUR METTREEN ŒUVRE CES ACTIONS• Les outils réglementaires• Les outils contractuels• Le rôle du Parc naturel

régionalLES FICHES TECHNIQUES• La bande enherbée• Le chenal enherbé dans

un thalweg• La haie bocagère sur talus• La berge enherbée• La bande boisée à plat• Les diguettes végétales• La ripisylve et les forêts

alluviales• La retenue de stockage• Les mares• Les fossés enherbésGLOSSAIRE

Les facteurs aggravants (suite)

Le remembrement aujourd’hui :la prise en compte des problèmes d’érosion des sols

Les nombreux remembrements ont largement participé à la dégradation des paysages et donc àl’augmentation des risques d’érosion (arrachage de haies, disparition des fossés et talus etc.). La loi du 1er février 1995 sur la modernisation de l’agriculture a permis de modifier la procédure deremembrement en y intégrant les dispositions de la loi sur l’Eau de 1992 et la loi sur la protection et lamise en valeur des paysages de 1993.

Le remembrement aujourd’hui, c’est :- une meilleure représentation des organismes environnementaux dans les commissions communale,départementale et nationale.- une étude d’aménagement préalable obligatoire, permettant une analyse de l’état initial du site mettanten évidence les éléments du paysage à préserver. L’intervention d’un hydraulicien permet d’étudierspécifiquement les problématiques hydrauliques (inondations, érosion) et de proposer des aménagementscomplémentaires.- des enquêtes publiques concernant le choix du mode d’aménagement et le périmètre.- des interventions du préfet à différents stades de la procédure, lui donnant la possibilité d’intégrer desmesures conservatoires pour la protection des haies.

Notons que des aides financières existent pour la réalisation d’aménagements liés à un projet deremembrement.

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Érosion en Caps et Marais d’Opale I 13

Quelle est l’ampleur des phénomènesd’érosion sur le département ?

L’érosion concerne une grande partiedu département du Pas-de-Calais. Elleest beaucoup plus marquée dans lesrégions situées dans sa moitié sud(Pays de Montreuil en particulier). Lespertes annuelles de terre mesurées surun site expérimental près d’Etapless’élèvent en moyenne à 10t/ha pourdes événements pluvieux d’intensitémoyenne. En situation orageuse, ceschiffres peuvent être multipliés par10. En décembre 1999, une station demesure de l’Agence de l’Eau installéeà Attin a enregistré des quantitéscumulées de matières en suspensiontransitant dans la rivière représentant34 000 tonnes soit l’équivalent de 10hectares de terres arables sur unbassin versant de 600 km2.

Quels facteurs ont aggravé cesphénomènes sur le département ?

L’agrandissement des parcelles et lamodification des pratiques culturalesont favorisé l’érosion des sols avecl’utilisation de matériel très lourd quien tassant le sol le rend imperméableet ne permet plus à l’eau de s’infiltrer.La disparition des prairies au profitdes cultures de maïs, en particulierdans les fonds de vallée qui consti-tuaient des formidables zones derétention des eaux de ruissellement.Et enfin la présence de sols nusl’hiver. Le remembrement a changéles paysages sur certains secteurs ;l’agrandissement des parcelles aréduit fortement le linéaire de haiesqui divise dorénavant la futureparcelle.

Témoignage deFrançois DerancourtSpécialiste “érosion”

à la Chambre d’Agriculturedu Pas-de-Calais

� L’absence de couvert hivernalLe couvert hivernal constitue un écranprotecteur pour le sol pendant les périodesles plus pluvieuses. Il permet égalementd’augmenter la rugosité du sol et donc ladispersion et le ralentissement desécoulements. La stabilité du sol est assuréepar la couverture végétale et son systèmeracinaire.Les cultures d’hiver peuvent être parfois trèsvulnérables à l’érosion. Lorsqu’elles sontsemées tardivement, elles ne bénéficient pasd’une bonne couverture végétale et leursystème racinaire n’est pas encore assezdéveloppé pour résister à l’érosion des solspendant l’hiver.

� Le sens du labourLe travail du sol dans le sens de la penteaccentue fortement le phénomène deruissellement en traçant des lignesd’écoulement préférentielles pour l’eau. Untravail perpendiculaire à la pente est doncsouhaitable, bien que parfois difficile àmettre en œuvre.

Dégâts sur des parcelles semées dans le sens de la pente

Ravinement dans le Nord-Boulonnais sur des parc e l l e slaissées nues l’hiver.

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14 I Érosion en Caps et Marais d’Opale

LES CAUSES� La texture des sols est un des facteurs principauxde l’érosion des sols. Les sols limoneux sont très pro-pices à la battance, phénomène qui les rend imper-méables et qui augmente le ruissellement des eaux.� L’agrandissement des parcelles agricoles suite auxnombreux remembrements accroît les risques d’éro-sion des sols en créant des conditions favorables auruissellement des eaux (augmentation de la vitessed’écoulement des eaux notamment).� La diminution des Surfaces Toujours en Herbe par-ticipe au phénomène d’érosion des sols. Les prairiesassurent un couvert permanent qui tamponne effica-cement les eaux de ruissellement.� La disparition des fossés qui accompagne souventl’agrandissement des parcelles exacerbe le problèmed’érosion des sols. Les fossés permettent de maîtriserla circulation des eaux de ruissellement et d’éviterleur accumulation sur les parcelles agricoles. � La destruction du maillage bocager tels les haiesou les talus a souvent accompagné les anciensremembrements agricoles. Ces éléments paysagersjouent pourtant un rôle primordial dans la gestion deseaux et représentent des obstacles naturels au ruissel-lement des eaux sur un versant.� Les traces de roues générées par des passagesd’engins répétés et des outils non adaptés (pneuma-tiques par ex.) créent des chemins préférentiels pourles eaux de ruissellement, augmentent les risquesd’accumulation sur la parcelle et donc de formationde ravines.� Le labour parallèle à la pente accroît fortement lavitesse de ruissellement des eaux.� Les sols laissés nus l’hiver favorisent l’érosion dessols en diminuant les capacités d’infiltration des sols. Une urbanisation mal maîtrisée augmente l’imper-méabilisation des sols et donc les vitesses de ruissel-lement des eaux. Les constructions dans les zones àrisques de coulées de boue et d’inondations doiventparfois supporter des dégâts matériels importants.

LES CONSEQUENCES L’érosion des sols qui peut se manifester par la for-mation de ravines et provoquer des coulées de bouessur la voirie et dans les villages.� “La rivière brune” chargée en limons provenantdes versants. La qualité de l’écosystème s’en trouvedégradée (colmatage des frayères, diminution del’oxygène dissout nécessaire à la vie aquatique etc.)� L’augmentation des crues des rivières avec l’arri-vée massive des eaux de ruissellement provenant dubassin versant.

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La représentation des causes et des conséquences de l’érosion des sols

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Les actions pour luttercontre l’érosion

I PARTIE 3 I

Érosion en Caps et Marais d’Opale I 15

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I - UN TRAVAIL À L’ÉCHELLEDU BASSIN VERSANT*

Un bassin versant est un territoire qui draineles eaux vers un même cours d’eau. Au seinmême d’un grand bassin versant, on peuttrouver des sous-bassins versants quicorrespondent aux différents petits vallons.Pour régler un problème d’érosion des solset de coulées de boue, il est nécessaire d’agirsur l’ensemble du bassin versant ou du sous-bassin versant, car les coulées de bouesurvenant en aval sont la conséquence duruissellement des eaux sur l’ensemble duterritoire en amont.

II - UNE APPROCHE PRÉVENTIVEPLUTÔT QUE CURATIVE

Pour régler durablement et efficacement unproblème d’érosion, il est préférable deprivilégier les actions préventives. En effet,les mesures curatives, dont l’objectif est derécupérer les eaux en aval, n’apportentaucune solution aux dégâts constatés sur lesterrains agricoles.

III - UN TRAVAIL D’ANIMATIONET DE CONCERTATION

Le travail à l’échelle du bassin versant*nécessite une concertation entre tous lesagriculteurs concernés par le territoire. Unevolonté commune d’intervenir pour luttercontre l’érosion et une solidarité amont-avalsont donc indispensables. Une animation deterrain favorise la mise en place de cetteconcertation, et celle-ci doit s’ouvrir auxautres acteurs du territoire (élus, techniciensdes collectivités, conseillers agricoles etc.).

IV - UN DIAGNOSTIC DE TERRAIN

Avant toute action de lutte contre l’érosion,une étude précise de terrain est nécessairepour définir les causes des problèmes,localiser avec les agriculteurs les axesd’écoulements de l’eau sur le bassin versantet définir précisément les aménagements àréaliser et les principes de gestion des terresà préconiser. Des outils comme lesphotographies aériennes ou les cartes IGN1/25000 peuvent être utiles pour laréalisation de ce diagnostic.

La méthode de travail

Rencontre sur le terrain avec des agriculteurs.

L’ÉROSION• Qu’est-ce que l’érosion ?• Les dommages causés

par l’érosionLES CAUSES DE L’ÉROSION• Les facteurs naturels• Les facteurs aggravantsLES ACTIONS POUR LUTTERCONTRE L’ÉROSION• La méthode de travail• Les techniques culturales

adaptées• Les aménagements

anti-érosifsLES OUTILS POUR METTREEN ŒUVRE CES ACTIONS• Les outils réglementaires• Les outils contractuels• Le rôle du Parc naturel

régionalLES FICHES TECHNIQUES• La bande enherbée• Le chenal enherbé dans

un thalweg• La haie bocagère sur talus• La berge enherbée• La bande boisée à plat• Les diguettes végétales• La ripisylve et les forêts

alluviales• La retenue de stockage• Les mares• Les fossés enherbésGLOSSAIRE

16 I Érosion en Caps et Marais d’Opale Proposition d’aménagements anti-érosifs. Fond de la Neuville, commune de Courset.

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Érosion en Caps et Marais d’Opale I 17

En agriculture, les sols sont soumis à descontraintes de compactage de plus enplus fortes. Les reprises des labours, lespulvérisations, les épandages d’engrais…avec des engins de plus en plus lourdscontribuent à freiner leur fonctionnementce qui nuit à leur productivité.Fait aggravant, les tracteurs sont de plusen plus puissants ce qui permetnotamment de passer plus facilementqu’autrefois sur des terrains fragiles oulorsque les conditions climatiques sontmauvaises au printemps ou à l’automne.Résultat, les sols se compactentdavantage. Aussi, la pression de pneusest déterminante. Une expérience amontré que, entre un pneu gonflé à 0,8bar et le même pneu gonflé à 3,2 bars,l’indice de tassement des sols augmentede 50% environ. L’ornière est plusprofonde et l’accroissement du tassementest constant depuis la surface jusqu’auf o n d .L’augmentation de la pression a poureffet de rigidifier le pneumatique et deréduire la surface de contact avec le sol :la pression de contact pneu/sol est alorsa u g m e n t é e .En conditions humides, une baisse de lapression de gonflage se traduitgénéralement par une amélioration del’adhérence, en raison de l ’ a u g m e n t a t i o nde la surface d’empreinte au sol. Uneréduction de la pression de gonflagelimite la profondeur de l’ornière, lemouvement de tassement latéral (fluage)et le tassement en profondeur.On devra donc systématiquementc h e rcher à réduire la pression degonflage, tout en respectant lesprescriptions imposées par la charg e .

Tassement des solsGare aux pertesde productivité

Article de presse : AgricultureHorizon, n° 33, 16 août 2002

Dans un premier temps, pour luttercontre l’érosion des sols, il convientd’agir sur les techniques culturales.Certaines mesures agronomiquespeuvent effectivement se révéler trèsefficaces pour réduire à la source leruissellement des eaux.

� OBJECTIF 1 DIMINUER L’IMPACT DES GOUTTESD’EAU (L’EFFET “SPLASH”)

� Le non déchaumage pendantl’intercultureIl permet de maintenir un effet “mulch”(tapis végétal) qui diminue fortementl’impact des précipitations. De plus, le soln’étant pas travaillé, il est moins sensible àl’érosion.Pour les récoltes de fin de printemps, le nondéchaumage permet entre autre de garderl’humidité du sol pour la restituer en été.Cette technique est principalementrecommandée dans les zones deconcentration de l’eau et dans les zones defortes pentes et de ruptures de pentes.

� Le non labourLe non labour permet sur les terrainslimoneux de conserver la matière organiqueen surface et donc d’améliorer fortement lastabilité structurale du sol. Le terrain est alorsmoins sensible au tassement et à la battance.La pratique du non labour permanent estparfois difficile à mettre en œuvre dans notrerégion du fait des terrains souventdéstructurés par les récoltes tardives dansdes conditions humides.

� Les cultures intermédiairesLes cultures intermédiaires (ou couvertshivernaux ou engrais verts) diminuentfortement l’impact des gouttes de pluies etaugmentent les capacités d’infiltration dusol. Elles constituent de plus un excellentpiège à nitrates et participent ainsi à lapréservation de la qualité de l’eau.

Elles doivent être implantées avant uneculture de printemps, après blé, escourgeonou lin avant la mi-septembre, sur un soltravaillé superficiellement. Elles peuvents’implanter sur n’importe quelle parcelle etsont rapidement rentabilisées grâce àl’augmentation des rendements qui seproduit dès l’année suivante. Ils existentplusieurs espèces d’engrais d’intérêtsdifférents : seigle, ray-grass italien, moutardeblanche, phacélie etc.

• Intérêt hydraulique : les culturesintermédiaires limitent le ruissellementen protégeant le sol de la battance etpiègent les sédiments dans la parcelle.

• Intérêt agronomique : elles améliorentla structure du sol pendant lavégétation et temporairement aprèsl’enfouissement, facilitent la décom-position des pailles.

• Intérêt économique : elles limitent ledrainage de l’azote pendant l’hiver,facilitent le travail du sol, protègent leslevées contre la battance, améliorentles rendements

� OBJECTIF 2 AUGMENTER LA CAPACITÉD’INFILTRATION ET DE STOCKAGEÀ LA SURFACE DU SOL

� Le travail du solPour augmenter la capacité d’infiltration, letravail du sol doit permettre d’augmenter saporosité. Les travaux profonds comme ledécompactage sont donc à privilégier pourbriser les mottes et améliorer la perméabilitédu sol. Les travaux d’automne améliorent larugosité du sol. Le relief créé à la surface desparcelles permet de limiter l’apparition de labattance et de stocker temporairementquelques mm de pluies.

� L’utilisation d’équipements adaptésLe tassement du sol par les engins agricolesmal adaptés ou suite à des interventionsculturales nombreuses est un facteurdéfavorable. De plus, les traces de rouesconcentrent les eaux de ruissellement. Untracteur équipé de tasse-avant et de rouesjumelées permet d’obtenir un sol homogènesur une profondeur de 0 à 30 cm. Pour lareprise et la préparation du lit de semence, ilest préférable d’utiliser un tasse-avant et desroues jumelées totalement identiques, oudes pneus basse pression.

� Privilégier les céréales d’hiverLes céréales d’hiver semées précocémentpermettent d’obtenir un couvert végétalsusceptible de freiner l’impact desprécipitations fréquentes en hiver. Ellespermettent également de capter le surplusd’éléments fertilisants de la cultureprécédente.

Les techniques culturales adaptées

Sources : Chambre d’Agriculture du Pas-de-Calais.

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� OBJECTIF 3CONSOLIDER LE SOL

� Privilégier les amendementsorganiquesIl s’agit de recréer, au travers des apportsorganiques, une porosité et une structurefavorable à l’infiltration de l’eau et à lacohésion des sols.Les épandages de fumier ou de compostpermettent la constitution d’un complexea rgilo-humique assurant cette stabilitéstructurale et cette porosité.

� Apporter un amendement calciqueL’idéal est de maintenir un taux de calcaired’au moins 3% et un pH entre 7,5 et 7,8(sachant que la consommation annuelle estd’environ 0,5 à 1 tonne/ha de carbonate decalcium). Ceci participe à la stabilité de lastructure du sol et réduit les risques debattance. Les amendements calciquespeuvent être réalisés sous forme de marnageou de chaulage.

� OBJECTIF 4ÉVITER L’AFFINEMENT EXCESSIF

Pour limiter les risques de battance et assurerune bonne germination, l’objectif est deréaliser un lit de semence rappuyé avec desmottes de 3 à 5 cm de diamètre. L’état de

surface doit rester poreux et rugueux, pourmaintenir un bon taux d’infiltration et limiterainsi le ruissellement. Pour cela, le travaildoit être effectué sur un sol bien ressuyé et lenombre de passages doit être réduit.

� Un labour adaptéLe labour doit être motteux, homogène, avecdes mottes comprises entre 4 et 6 cm.

� Des outils de semis adaptés• avec des outils de préparation combinés,on réduit le nombre de passages.• avec des outils animés, l’affinement estinévitable mais il peut être sensiblementlimité par la réduction de la vitesse derotation et l’augmentation de la vitesse desemis.• avec l’emploi de griffes derrière des rouesdu semoir, on évite de créer des cheminsd’eau préférentiels.

� OBJECTIF 5EMPÊCHER LA CONCENTRATIONDES EAUX

� Raisonner l’orientation, la taille etla forme des parcellesDans la mesure du possible, il est nettementpréférable de travailler les parc e l l e sperpendiculairement à la pente. Ceci permetde diminuer la vitesse de ruissellement ainsique le risque de ravinement et de coulées deboues.

� Éviter le tassement du sol àl’intérieur des parcelles par les enginsagricolesPlus la surface est tassée, plus le risque deruissellement augmente.

� Alterner les cultures sur le bassinversantIl s’agit de privilégier les rotationspermettant d’alterner les cultures deprintemps et les cultures d’hiver (ex :escourgeon-maïs-blé).Pour les assolements qui favorisent les solsnus l’hiver, il est conseillé d’introduire descultures intermédiaires.L’idéal est de mettre en place un assolementc o n c e r t é à l’échelle du bassin versantlimitant la concentration des culturessensibles au même endroit.

� Repenser le découpage duparcellaireLa réduction de la taille des surfacescultivées, avec une reconstitution éventuelledu maillage bocager, conduit à unediminution des zones de concentration eneau puisqu’elle crée des zones tampons surle bassin versant freinant ainsi le phénomènede ruissellement.

Les techniques culturales adaptées (suite)

18 I Érosion en Caps et Marais d’Opale

Les outils combinés permettent de limiter le nombre depassages d’engins.

Opérations travail du sol, semis de céréale, semis de maïs récolte de maïsculturales déchaumage poins, lin betterave, betterave,

pomme de terre pomme de terrePourcentage de surface tassée par 0% 0 à 5% 15 à 40% 70 à 80%les passages d’engins agricoles

L’ÉROSION• Qu’est-ce que l’érosion ?• Les dommages causés

par l’érosionLES CAUSES DE L’ÉROSION• Les facteurs naturels• Les facteurs aggravantsLES ACTIONS POUR LUTTERCONTRE L’ÉROSION• La méthode de travail• Les techniques culturales

adaptées• Les aménagements

anti-érosifsLES OUTILS POUR METTREEN ŒUVRE CES ACTIONS• Les outils réglementaires• Les outils contractuels• Le rôle du Parc naturel

régionalLES FICHES TECHNIQUES• La bande enherbée• Le chenal enherbé dans

un thalweg• La haie bocagère sur talus• La berge enherbée• La bande boisée à plat• Les diguettes végétales• La ripisylve et les forêts

alluviales• La retenue de stockage• Les mares• Les fossés enherbésGLOSSAIRE

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Érosion en Caps et Marais d’Opale I 19

Avec un sol plus meuble en profondeur,une décomposition favorisée desmatières organiques, des semencesmieux protégées, le labour a largementfait ses preuves pour l’implantation deprairie. Pourtant, il ne constitue pas lasolution universelle. Dans les terres peuaccessibles, humides, caillouteuses…ousimplement pour répondre à desobjectifs de simplification du travail ouà une volonté de ne pas trop“ bouleverser ” le sol et sa structure,d’autres itinéraires ont leur place.L’implantation sans labour permetnotamment de garder la bonne terre audessus, sans dilution de la matièreorganique, avec une structure du solpréservée, une érosion réduite et uneportance maintenue.Pour les prairies assolées et si lastructure du sol n’est pas trop dégradée(compactée), la charrue peut ainsi êtreremplacée par un outil à dents ou àdisques comme le cover-crop, undéchaumeur à pattes d’oie ou un chisel.En présence de débris végétaux plusimportants, le semis sera plutôt réaliséaprès passage d’un outil animé commeun cultivateur rotatif à axe horizontal.“ La réussite de l’implantation estcependant plus délicate qu’avec unlabour ”, estime le GNIS (GroupementNational Interprofessionnel desSemences et Plants).Une autre alternative envisageable pourimplanter une prairie sans labourconsiste à faire appel aux vers de terre àla place de la charrue. Pendant l’hiver,les lombrics transforment et incorporentau sol la matière organique. Il estensuite possible d’implanter unenouvelle prairie au printemps avec lesemoir à céréales, après un ou deuxpassages de herse rotative.

Implanterses prairies sans labour

Article de presse :Réussir Lait Elevage, n° 150, juillet-août 2002

Couvert hivernal assuré par le ray-grass implanté entre lesrangs de maïs.

� Favoriser le désherbinageLe désherbinage permet notamment desemer du ray-grass entre les rangs de maïs, etd’assurer un couvert hivernal efficace aprèsla récolte de maïs dans les parcelles enmonoculture. Il offre également la possibilitéde traiter le maïs uniquement sur les rangs etde limiter les apports de moitié. Afin depromouvoir cette pratique sur son territoire,le Parc naturel régional a fait l’acquisitiond’une désherbineuse. C’est le GRDA Calais-St Omer qui en assure la gestion et la mise àdisposition aux agriculteurs.

� OBJECTIF 6RECONVERTIR LES TERRESQUAND CELA EST POSSIBLE

� La remise en prairiesLa prairie constitue sans nul doute l’un desmoyens les plus efficaces pour réduirel’érosion des sols. Quand elles sont situéessur les versants, elles limitent le phénomèned’érosion, et tamponnent le ruissellementprovenant de l’amont. Quand elles sontsituées en fond de vallée, elles piègent lessédiments et évitent leur transport vers lesrivières. Dans ce dernier cas, ellespermettent également de tamponner lescrues des cours d’eau en jouant un rôle derétention temporaire.

� La localisation pertinente de lajachèreLa localisation pertinente d’une jachère ainsique l’utilisation d’une graminée herbacéemaintenue à une hauteur de 10-15 cm sontdes facteurs permettant de lutter contrel’érosion.

La désherbineuse du Parc naturel régional.

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22 I Érosion en Caps et Marais d’Opale

� La modification des pratiques culturales permetsouvent de réduire sensiblement les risques de ruis-sellement des eaux et d’érosion des sols. Par exemplela pratique du desherbinage avec implantation deray-grass en inter-rangs offre un couvert hivernal effi-cace après la récolte de maïs.� La diminution de la taille des parcelles limite lesvitesses d’écoulement de l’eau sur les versants.� La préservation des prairies notamment en fondsde vallée permet de favoriser le ralentissement deseaux de ruissellement et de filtrer les particules deterres.� La restauration des fossés en bordure des axesroutiers et sur les chemins ruraux permet de drainerles eaux de ruissellement. Les fossés enherbés doi-vent être privilégiés afin de ralentir la vitesse d’écou-lement des eaux jusqu’à l’exutoire.� La reconquête du maillage bocager (haies et talus)participe à la lutte contre l’érosion des sols en assu-rant des obstacles naturels au ruissellement des eauxet en favorisant la sédimentation des particules deterres charriées.� La bande enherbée en fond de talweg ou perpen-diculaire à la pente permet de ralentir les eaux deruissellement et de piéger les sédiments.� Le labour perpendiculaire à la pente , lorsqu’il esttechniquement possible, ralentit le phénomène deruissellement en empêchant la formation de cheminspréférentiels d’accumulation de l’eau. � Les cultures intermédiaires implantées avant uneculture de printemps offrent une couverture hiverna-le efficace qui augmente les capacités d’infiltrationdu sol durant les périodes les plus pluvieuses. L’absence d’habitations en zone inondable permetde limiter les risques. Pour cela, le PPRI constituel’outil privilégié. Les diguettes végétales installées en travers desravines déjà formées constituent des barrages filtrantset permettent le comblement de la ravine.� Les plantations de berges jouent un rôle tamponaux eaux de ruissellement provenant des versants etpermettent de filtrer les sédiments avant leur arrivéeà la rivière. La qualité de la rivière s’en trouve ainsipréservée (n°12) . Les mares peuvent jouer, quand elles dont bienlocalisées sur le bassin versant, le rôle de bassin tam-pon naturel en stockant une partie des eaux de ruis-sellement. Elles peuvent ainsi avoir une double voca-tion hydraulique et d’abreuvement du bétail.

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Les actions pour lutter contre le ruissellement des eaux et l’ érosion des sols

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20 I Érosion en Caps et Marais d’Opale

Au delà des mesures agronomiques décritesplus haut qui peuvent efficacement réduireles problèmes d’érosion, certainsaménagements sont parfois nécessaires pourempêcher l’érosion en cas de fortes pluies.Ces aménagements sont le plus souvent desdispositifs paysagers qui permettent, quandils sont bien implantés et en fonction du typed’aménagement retenu, de limiter lesvolumes de ruissellement et la concentrationdes eaux, et de mieux maîtriser l’écoulementdes eaux à l’échelle du bassin versant.

La connaissance précise du terrain et desproblèmes rencontrés est un préalable auxchoix des aménagements ainsi que de leurlocalisation. L’action de ces aménagementsdoit rester préventive. L’organisation spatialede ces aménagements d’amont vers l’aval estun gage de leur efficacité.

I - LA BANDE ENHERBEE :POUR LIMITER LES VOLUMES ET LESVITESSES DE RUISSELLEMENT

La bande enherbée constitue une couverturevégétale du sol pouvant assurer une grandeprotection contre l’érosion :• elle permet d’améliorer l’infiltration deseaux de ruissellement grâce au systèmeracinaire des graminées• elle protège le sol contre l’impact desgouttes de pluies (l’effet splash) grâce aufeuillage• elle protège le sol contre l’arrachementdes particules de terre grâce à l’armatureracinaire• elle permet la sédimentation des particulesde terre grâce à la rugosité de l’herbe, et

donc limite le transfert des sédiments et despolluants vers les cours d’eau.

Pour être efficace, la bande enherbée doitêtre assez large, et d’autant plus quand lesconditions naturelles ne sont pas favorableset quand la surface de la parcelle est grande.Notons qu’elle peut être considérée commejachère permanente si elle mesure au moins20 mètres de large et si sa superficie est d’aumoins de 30 ares (10 m et 10 ares en bord derivière).

Les aménagements hydrauliques anti-érosifsOù localiser la bande enherbée ?

La localisation des bandes enherbéesrépond à plusieurs principes. Ellespeuvent être :

• perpendiculaires à la pente, soit pourdiviser les grandes parcelles soit enbordure de celles-ci (n°1,2). Ellespermettent alors d’interc e p t e rtransversalement le ruissellementdiffus. Dans ce cas, elles freinent l’eau,retiennent des sédiments et jouent lerôle de diffuseur (limitent laconcentration de l’eau). Dans lesp a rcelles de «dévers», le dispositifenherbé peut être implanté dans lazone de concentration duruissellement (n°3).

• dans l’axe des thalwegs* (chenauxenherbés n°4) ou perpendiculaires authalweg* (n°5). Dans ce cas, elles ontpour rôle de recueillir le ruissellementdes eaux latérales en les ralentissant eten les canalisant, limitant ainsi laformation de ravines et le transport dessédiments.

NB : Les fossés de drainage peuvent également être enherbés. Ilsrésisteront mieux au ravinement, diminueront la vitesse d’écoule-ment de l’eau et participeront à l’infiltration des eaux et à leur épu-ration avant leur arrivée à la rivière.

L’ÉROSION• Qu’est-ce que l’érosion ?• Les dommages causés

par l’érosionLES CAUSES DE L’ÉROSION• Les facteurs naturels• Les facteurs aggravantsLES ACTIONS POUR LUTTERCONTRE L’ÉROSION• La méthode de travail• Les techniques culturales

adaptées• Les aménagements

anti-érosifsLES OUTILS POUR METTREEN ŒUVRE CES ACTIONS• Les outils réglementaires• Les outils contractuels• Le rôle du Parc naturel

régionalLES FICHES TECHNIQUES• La bande enherbée• Le chenal enherbé dans

un thalweg• La haie bocagère sur talus• La berge enherbée• La bande boisée à plat• Les diguettes végétales• La ripisylve et les forêts

alluviales• La retenue de stockage• Les mares• Les fossés enherbésGLOSSAIRE

Une bande enherbée implantée dans un thalweg*, asso-ciée à une diguette végétale pour améliorer l’efficacitéhydraulique globale.

La préservation des prairies en fond de vallée réduit la vul-nérabilité des zones inondées et limite par ailleurs lesapports de limons dans la rivière.

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Érosion en Caps et Marais d’Opale I 21

Qu’est-ce que le projet ARARAT ?Plusieurs communes du territoire sontchroniquement touchées par les problèmesd’érosion, provoquant des coulées de boue etdonc un risque d’inondation des habitations etd’envasement du marais de Guînes. En janvier2001, une étude a permis de recenser tous lessecteurs touchés par ce phénomène. Il s’agissaitensuite de proposer des solutions concrètes, etc’est le but du projet ARARAT. Plus précisément,il s’agit de mettre en place sur ces secteurs desaménagements de lutte contre l’érosion enpartenariat avec les agriculteurs. L’objectif estde privilégier au maximum les petitsaménagements comme les haies, les bandesenherbées, les diguettes végétales etc.

Quelle a été la démarche de la Communautéde Communes pour bâtir ce projet ?Notre démarche s’est voulue très consensuelle.Il ne s’agissait pas d’imposer quoi que ce soitaux agriculteurs mais bien de bâtir le projetavec eux. C’est pourquoi le bureau d’étudeschargé du projet a travaillé directement sur leterrain. Tout d’abord, des réunions ont étéorganisées pour expliquer à l’ensemble desagriculteurs la démarche de la Communauté deCommunes. Ensuite, le bureau d’études arencontré les agriculteurs en petits groupes pourréaliser la carte des exploitations sur les planscadastraux. Enfin, il a rencontré les agriculteursindividuellement sur le terrain pour définirprécisément les aménagements à mettre enplace. C’est un projet à mon sens exemplaire :plus de 50 agriculteurs du territoire sontassociés au projet, plus de 8 km de haies vontêtre plantés, environ 30 diguettes végétalesmises en place et plus de 15 km de bandesenherbées implantées.Et tout cela dans la concertation !

En quoi a consisté le partenariat du Parc dansle cadre de ce projet ?Le Parc a fortement contribué à la réussite duprojet. Plusieurs techniciens ont participé à laconcertation sur le terrain pour définir lesaménagements, notamment pour les haies et lesdiguettes végétales. Le Parc participe égalementau projet au niveau financier : 80% desfournitures pour les plantations de haies et laréalisation des diguettes sont pris en charge parle Parc.

Une initiativelocale intéressante :

le projet ARARAT dela Communauté de

Communes des Trois-PaysEntretien avec M. POHER, Président

II - LES HAIES, TALUS ETDIGUETTES : POUR LIMITERLA CONCENTRATION DERUISSELLEMENT ETCRÉER DES ZONES DE DÉPÔTS

� Les haies, talus, fossésLes haies sont des éléments paysagerstraditionnels du bocage. Elles jouent ungrand rôle pour la qualité paysagère, maisaussi pour le maintien de la biodiversité* etpour la gestion de l’eau à l’échelle d’unbassin versant*.Bien implantées suite à une réflexion àl’échelle du bassin versant, elles permettenten effet de maîtriser l’écoulement des eaux.En barrant physiquement l’écoulement del’eau et en favorisant son infiltration, leshaies diminuent la quantité d’eau ruisselée.La haie est d’autant plus efficace qu’elle estassociée au talus de ceinture. Elle peut êtreimplantée soit en bordure de fossépermettant ainsi de canaliser les eauxcaptées jusqu’à la rivière, soitperpendiculaire à la pente, soit en bas depente ou en rupture de pente. En bordure derivière, elle jouera un rôle tampon pour leseaux de ruissellement et protégera la qualitédu cours d’eau.

� Les diguettes* végétales (fascines)Ces aménagements permettent de luttercontre l’érosion concentrée. Disposéessuccessivement en fond de thalweg*,perpendiculairement à une ravine, lesdiguettes ont pour rôle de ralentir la vitessede l’eau, d’améliorer l’infiltration et defavoriser la sédimentation des particules deterres charriées, qui participeront alors aucomblement de la ravine. Les diguettes sontgénéralement implantées en limite deparcelle. Pour plus d’efficacité, il est parfoisnécessaire de l’associer à une bandeenherbée.Les diguettes font généralement 1 m dehauteur (en fonction de la profondeur de laravine), 60 à 80 cm maximum de largeur etde 10 à 20 m de longueur selon lescaractéristiques du terrain.Elles sont le plus souvent réalisées en saules,selon la technique du fascinage : des pieuxsont mis en place en quinconce tous lesmètres, des fagots de saules sont ensuite

Haies implantées en travers de la pente. Diguette végétale en fabrication.

installés entre les rangées de pieux. Onconstate fréquemment une bonne reprise dusaule par bouturage. La diguette* constitue àterme un tronçon de haie bénéfique et unsite de refuge pour le gibier en périodehivernale.

Succession de 3 diguettes végétales sur la vallée de l’Aapour assurer progressivement la résorption de la ravine.

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Comblement d’une ravine en amont d’une diguette végétale.

24 I Érosion en Caps et Marais d’Opale

Les aménagements hydrauliques anti-érosifs (suite)L’ÉROSION• Qu’est-ce que l’érosion ?• Les dommages causés

par l’érosionLES CAUSES DE L’ÉROSION• Les facteurs naturels• Les facteurs aggravantsLES ACTIONS POUR LUTTERCONTRE L’ÉROSION• La méthode de travail• Les techniques culturales

adaptées• Les aménagements

anti-érosifsLES OUTILS POUR METTREEN ŒUVRE CES ACTIONS• Les outils réglementaires• Les outils contractuels• Le rôle du Parc naturel

régionalLES FICHES TECHNIQUES• La bande enherbée• Le chenal enherbé dans

un thalweg• La haie bocagère sur talus• La berge enherbée• La bande boisée à plat• Les diguettes végétales• La ripisylve et les forêts

alluviales• La retenue de stockage• Les mares• Les fossés enherbésGLOSSAIRE

III - LES AMÉNAGEMENTS DEPROTECTION DES SECTEURSURBANISÉS

Le développement de l’urbanisation induitinévitablement une imperméabilisation dessols plus importante et donc unaccroissement des risques pour les biens etles personnes. Un certain nombre d’aménagements estdonc parfois à envisager au niveau dessecteurs urbanisés.

� L’assainissement des eaux pluvialesavec les chaussées réservoirsIls permettent d’utiliser les voiries pourassurer une rétention temporaire des eauxpluviales. La collecte des eaux pluvialess’effectue soit par infiltration directe autravers de revêtements poreux, soit parruissellement sur des surfaces étanches suivid’une infiltration et d’une injection dans lastructure de stockage.

� Les bassins de régulationIls peuvent être situés directement en amontdes zones habitées et dans ce cas protègentdirectement des inondations les habitationsen cas de pluies exceptionnelles. Ils peuventégalement être disséminés dans le bassinversant et ont alors un rôle plus préventif etplus efficace en participant à la réduction dudébit des écoulements.

� Les mares tamponLes mares peuvent jouer le rôle de bassin deretenue. Elles s’intégrent facilement dans lepaysage et possédent une vocation agricolepour l’abreuvement du bétail. Situées sur lesaxes de passage des écoulements, ellesstockent une partie des eaux, piègent lessédiments et créent un habitat intéressantpour la faune et la flore. Leur capacité destockage est de l’ordre de quelquescentaines de mètres cubes.

Pour un réel effet “tampon”, elles doiventconserver un niveau de marnage d’au moins1 mètre et être curées si nécessaire.

Une mare bien localisée sur le bassin versant permet lestockage d’une partie des eaux de ruissellement.

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Les outils pour mettreen œuvre ces actions

I PARTIE 4 I

Érosion en Caps et Marais d’Opale I 25

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Plusieurs types d’outils permettent demettre en œuvre des actions de luttecontre l’érosion des sols. Certainsdisposent d’une portée réglementaire,d’autres se basent sur le volontariat etla contractualisation. Tous ces outilssont bien sûr complémentaires entreeux.

I - LE CODE DE L’URBANISME

Les collectivités disposant de la compétence“urbanisme” (communes, communautés decommunes, communautés d’agglomération)ont la possibilité d’élaborer sur leur territoiredes documents d’urbanisme et d’y intégrer laproblématique de l’érosion des sols.

� L’article L 123.1.7 du code del’urbanisme donne la possibilité d’inscrireau Plan Local d’Urbanisme (PLU) deséléments paysagers caractéristiques pour lesprotéger. Pour toute intervention touchantles haies, bandes boisées, alignementsd’arbres etc. qui sont alors inscrites auP.L.U., il est nécessaire d’obtenir uneautorisation préalable du maire. Depuis laloi Urbanisme-Habitat du 2 juillet 2003, unecommune non dotée d’un PLU peut avoir lamême démarche en identifiant les élémentsà protéger par une délibération municipalefaisant suite à une enquête publique (art. L442-2 du code de l’Urbanisme).

� L’article L 130-1 du code del’urbanisme relatif aux Espaces ClassésBoisés : il s’agit de classer des terrains (bois,forêts, arbres isolés, haies etc.) dans le cadre

d’un Plan Local d’Urbanisme. Ce classementpermet de protéger ces boisements eninterdisant tout changement d’affectation dusol de nature à les compromettre.

Plus globalement, dans le cadre durèglement du P.L.U., une collectivité disposede nombreuses possibilités pour prendre encompte la problématique de l’érosion.L’article 3 du P.L.U. relatif aux accès et voiriepeut proposer un certain nombre deprescriptions relatives à la gestion des eauxpluviales (revêtement drainant de voirie,mise en place de fossés etc.).

II - LE PLAN DE PRÉVENTION DESRISQUES INONDATIONS (P.P.R.I.)

Suite à une catastrophe naturelle (parexemple : inondation par coulées de boue),un Plan de Prévention des Risques peut êtremis en place par arrêté préfectoral. Ce P.P.R.Ifixe un certain nombre de mesuresréglementaires, opposables au tiers, etdevant être annexées aux documentsd’urbanisme.Ces mesures réglementaires concernent leszones directement ou indirectementexposées aux risques. Dans les zones lesplus exposées peuvent être interdits toustypes de construction. Dans d’autres zonesmoins exposées, les constructions peuventêtre réglementées afin de ne pas aggraver lesrisques ou en provoquer de nouveaux.A ce jour, le territoire du Parc est concernépar les P.P.R.I. de la Liane, de l’Aa et de laHem qui sont soit en application soit encours d’élaboration.

Des outils réglementaires

III - LE S.A.G.E.*

Le SAGE* est un document de planificationinstitué par la loi sur l’eau du 3 janvier 1992. Il est opposable aux autorités administratives(Etat, collectivités locales et établissementspublics) mais non opposable au tiers. Il necrée pas de droits mais détermine lesorientations et objectifs en matière degestion des eaux ainsi que des actionspermettant d’atteindre ces derniers.Le SAGE est élaboré par la CommissionLocale de l’Eau (CLE*) et ensuite approuvépar le Préfet du département.Le Parc naturel régional des Caps et Maraisd’Opale est concerné par deux SAGE, celuide l’Audomarois et celui du Bassin Côtier duBoulonnais, pour lesquels il est l’initiateurdes projets et l’animateur des CLE.

26 I Érosion en Caps et Marais d’Opale

L’ÉROSION• Qu’est-ce que l’érosion ?• Les dommages causés

par l’érosionLES CAUSES DE L’ÉROSION• Les facteurs naturels• Les facteurs aggravantsLES ACTIONS POUR LUTTERCONTRE L’ÉROSION• La méthode de travail• Les techniques culturales

adaptées• Les aménagements

anti-érosifsLES OUTILS POUR METTREEN ŒUVRE CES ACTIONS• Les outils réglementaires• Les outils contractuels• Le rôle du Parc naturel

régionalLES FICHES TECHNIQUES• La bande enherbée• Le chenal enherbé dans

un thalweg• La haie bocagère sur talus• La berge enherbée• La bande boisée à plat• Les diguettes végétales• La ripisylve et les forêts

alluviales• La retenue de stockage• Les mares• Les fossés enherbésGLOSSAIRE

Exemple de zonage règlementaire d’un PPRI.

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Extrait de l’atlas cartographique du SAGE Boulonnais présentant les actions à mettre en œuvre pour maîtriser les écoule-ments notamment sur les bassins sensibles à l’érosion des sols.

Érosion en Caps et Marais d’Opale I 27

Le bocage a une histoire ancienne et s’estfaçonné en plusieurs étapes au cours dessiècles :

• Première phase : le défrichement forestierau Moyen AgeLa première étape de constitution du bocageest celle du défrichement des forêtsprimitives du Xe au XIIe siècles où desalignements forestiers sont conservés autourdes parcelles ouvertes au sein de la forêt. Ceshaies très anciennes sont qualifiéesaujourd’hui de haies relictuelles et sont trèsdiversifiées tant au niveau de la haie elle-même que de son ourlet. On les qualifieégalement de haies patrimoniales.

• Deuxième phase :l’enclosure des parcellesL’avènement de la propriété privéeindividuelle s’accompagne d’un Edit Royalen 1777 qui autorise l’enclosure, c’est à direla mise en place de clôtures autour desparcelles privées. Ces clôtures sont le plussouvent réalisées à partir d’arbres etd’arbustes épineux indigènes ou prélevésdans les forêts avoisinantes.

• Troisième phase :la dégradation du bocageLe XX siècle voit une régression continue dumaillage bocager avec la conjonction detrois phénomènes majeurs. L’apparition detechniques “ modernes ” qui font perdre à lahaie son “ exclusivité ” en terme de clôture(barbelés par exemple). La modernisation del’agriculture et plus particulièrement ledéveloppement des surfaces cultivées audétriment des prairies ou l’agrandissementdes parcelles cultivées. La disparition del’orme, essence qui était très répandue, suiteà une maladie : la graphiose.

• Quatrième phase : la reconquête actuelledu bocageDepuis une vingtaine d’années, une prise deconscience a été constatée autour du bocageet de ses intérêts multiples. Aujourd’hui, latendance s’inverse : l’arrachage de haies estponctuel et la replantation démarre autourd’un parcellaire plus large, adapté auxtechniques agricoles actuelles.

Le patrimoinenaturel boulonnais :

le bocage

� Le SAGE BoulonnaisMaîtriser le ruissellement et l’érosion dessols agricoles est l’une des priorités que s’estfixé le SAGE du bassin côtier du Boulonnaisdans son programme global de lutte contreles inondations.La topographie naturelle et la textureargileuse des sols du Boulonnais créent desconditions propices aux phénomènes deruissellement malgré un paysage de bocageencore préservé sur les 2/3 de son territoire.Dans la cadre du SAGE, un diagnostic précisdes phénomènes de ruissellement et del’érosion des sols a permis d’identifier lessous-bassins versants les plus sensibles à cephénomène.

• Inciter à une meilleure gestion hydraulique des sols, et si nécessaire, à l’aménagement d’ouvrages de lutte contre le ruissellement etl’érosion des sols (bandes enherbées, haies, diguettes végétales, engrais verts, inter-culture…), et à leur entretien.

• Inciter à la préservation et à l’entretien des haies et de la végétation rivulaire* en haut de berge. • Proscrire toute suppression de haies, talus, ou de tout autre élément favorisant l’infiltration de l’eau, sous réserve que soit démontré qu’il

entrave significativement la bonne gestion d’une exploitation agricole. • Préserver les réseaux de fossés agricoles, favoriser leur réhabilitation, et en assurer l’entretien.• Inciter à l’inscription dans les documents d’urbanisme de tout élément du paysage jugé déterminant dans la maîtrise des écoulements.• Inciter la mise en œuvre du semis sans labour, au maintien des résidus de récolte et au travail du sol après récolte.

Le SAGE préconise 9 mesuresréglementaires et/ou contractuelles pourlimiter le ruissellement dans les bassinsruraux et en priorité sur ces sous bassinsversants à risques dits sensibles. Parmices mesures :

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� Le SAGE AudomaroisLa maîtrise des écoulements est une des sixgrandes orientations du SAGE del’Audomarois.La Commission Locale de l’Eau s’est donnéeune p h i l o s o p h i e sur le sujet : “Il s’agitd’assurer la protection des biens et despersonnes dans les secteurs soumis à desrisques d’inondation en maîtrisant lesécoulements en chaque point du territoire,le plus en amont possible, et en luttant par-là même contre l’érosion des sols.”Cette orientation se décline en troisorientations spécifiques complémentaires lesunes des autres : maîtriser les crues en fondde vallée, maîtriser les écoulements enmilieu rural et maîtriser les eaux pluviales enmilieu urbain.

L’orientation spécifique portant sur lamaîtrise des écoulements en milieu rural :

Ce programme qui prévoit essentiellementde l’animation auprès des exploitants duterritoire a été mis en place par anticipationpar le Parc naturel régional depuis décembre2000. L’animateur a pour outils les mesuresagri-environnementales ainsi qu’un fondsd’aide pour la réalisation de petitsaménagements de type diguettes végétales.

Des outils réglementaires (suite)

28 I Érosion en Caps et Marais d’Opale

L’ÉROSION• Qu’est-ce que l’érosion ?• Les dommages causés

par l’érosionLES CAUSES DE L’ÉROSION• Les facteurs naturels• Les facteurs aggravantsLES ACTIONS POUR LUTTERCONTRE L’ÉROSION• La méthode de travail• Les techniques culturales

adaptées• Les aménagements

anti-érosifsLES OUTILS POUR METTREEN ŒUVRE CES ACTIONS• Les outils réglementaires• Les outils contractuels• Le rôle du Parc naturel

régionalLES FICHES TECHNIQUES• La bande enherbée• Le chenal enherbé dans

un thalweg• La haie bocagère sur talus• La berge enherbée• La bande boisée à plat• Les diguettes végétales• La ripisylve et les forêts

alluviales• La retenue de stockage• Les mares• Les fossés enherbésGLOSSAIRE

Le SAGE de l’Audomarois proposeensuite cinq mesures :

• Limiter le ruissellement sur les terresagricoles et lutter contre l’érosion dessols à l’échelle de petits bassinshydrauliques.

• Prendre en compte les écoulementsdans tout projet d’aménagement, enayant systématiquement une approchede bassin versant et en incitant à lasolidarité de l’amont avec l’aval etinversement.

• Retenir l’eau le plus en amont possiblepar des techniques alternatives enmilieu rural et l’aménagement de petitsbassins de retenue.

• Inciter au couvert hivernal des sols.

• Maintenir, rétablir ou compenser leséléments du paysage ayant un rôlehydraulique (talus, haies, zonesenherbées, …).

Extrait de l’atlas cartographiquedu SAGE Audomarois

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Érosion en Caps et Marais d’Opale I 29

Le bilan à ce jour c’est :

• un animateur embauché par leP a rc naturel régional depuisdécembre 2000

• dans le cadre des ContratsTerritoriaux d’Exploitation(C.T.E.*) et spécifiquement duprojet collectif «lutte contre leruissellement et l’érosion dessols sur le bassin de l’Aa» :- 31 dossiers C.T.E. signés- 18 dossiers C.T.E. déposés àl’ADASEA- 36 contacts dans l’attente desnouvelles directives relativesaux Contrats d’AgricultureDurable (C.A.D.*)

• dans le cadre du Fonds d’aideà l’implantation d’ouvragesalternatifs pour la lutte contre leruissellement et l’érosion dessols sur le bassin de l’Aa- 237 diguettes implantées soitplus de 2,6 km (2 634ml)- près de 90 exploitantsagricoles engagés dans cettedémarche- un partenariat fort avec lescollectivités locales.

Le programmede lutte contre le ruissellement etl’érosion des sols

sur le territoire du SAGEde l’Audomarois

I - LE PROGRAMME DERECONQUÊTE DES PAYSAGESRURAUX

Le Parc naturel régional des Caps et Maraisd’Opale a mis en place un programme dereconquête des paysages ruraux qui permetun accompagnement technique et financierpour la remise en place d’éléments dupaysage :- le fonds d’aide à la plantation : il permetaux agriculteurs, par conventionnementavec le Parc, de bénéficier de 80% desubventions sur les fournitures liées à laplantation de haies, de bandes boisées,d’alignements d’arbres (plants, paillage,protections gibier, clôtures par rapport aubétail). Ces plantations doivent être réaliséesen essences locales.- le fonds d’aide à la maîtrise duruissellement : il permet le financement àhauteur de 80% des fournitures et de laréalisation de diguettes végétales (le coûtramené après participation du Parc est de4,2€/mètre linéaire de diguettes soit environ28 Francs/mètre).

II - LE CONTRAT D’AGRICULTUREDURABLE

Le Contrat d’Agriculture Durable (C.A.D.*)succède au Contrat Territorial d’Exploitation( C . T.E.*). C’est un outil permettant àl’agriculteur de contractualiser avec l’Etatpour mettre en pratique un certain nombrede mesures agri-environnementales àl’échelle de son exploitation et recevoir à cetitre des aides financières.Le C.A.D., qui comme l’ancien C.T. Ecomporte également un volet économique,

met cependant l’accent sur les enjeuxenvironnementaux des territoires.Chaque commune est concernée par un seulcontrat-type, répondant à des enjeuxenvironnementaux spécifiques, et proposantdonc des mesures agri-environnementalesparticulières.

Les contrats-types (en projet)sur le Parc relatifs à laproblèmatique Erosion

• le contrat-type “érosion” q u iconcernerait plus de 60 communes dela vallée de l’Aa, des collines del’Artois, de la vallée de la Course, duSud et du Nord Boulonnais. Lesagriculteurs de ces communespourraient souscrire à un certainnombre de mesures notammentl’adaptation des techniques culturales,l’implantation de couverts hivernaux etde bandes enherbées.

• le contrat-type “herbager-bocager”qui concernerait également unesoixantaine de communes de laboutonnière du Boulonnais, du Pays deLicques et de la vallée de la Hem. Cecontrat propose des mesuresspécifiques à la préservation dubocage, qui peuvent participer à lalutte contre l’érosion (plantation dehaies notamment).

Des outils contractuels

III - L’AIDE AU BOISEMENT DE L’ÉT AT

L’Etat peut subventionner des opérations deboisement de terres agricoles dans le cadrede sa politique pour les investissements

forestiers de production. Cette aidefinancière sur barème a pour objectifpremier d’aider l’extension de la surfaceforestière, mais elle offre aussi l’opportunitéde créer de zones tampon sur les secteurssujets au ruissellement des eaux.Les subventions sont subordonnées à uncertain nombre de conditions, notamment àune surface minimale de boisement (4ha leplus souvent), et à une densité minimale deboisement. De plus, l’Etat a dressé une listed’essences* éligibles au programme.

IV - LE CONTRAT DE RIVIÈRE

Un Contrat de rivière est un projet mené àl’échelle d’un bassin versant, qui a commefinalité de gérer de façon globale lesproblèmes liés à l’eau et de préserverl’écosystème de la rivière (qualité de l’eau etdes milieux aquatiques). Contrairement auSAGE, il n’a pas de portée réglementaire etse base sur la contractualisation. C’est unprogramme d’actions élaboré enconcertation avec l’ensemble des acteurslocaux et agréé par le Comité de Bassin. LeContrat de rivière peut légitimement intégrerdes actions concrètes de lutte contrel’érosion des sols sur la base d’unprogramme technique et financierquinquennal.

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Deux exemples de contrats de rivière sur leterritoire du Parc :

� Le contrat de rivière du WimereuxAnimé par le Parc, le Contrat de rivière duWimereux a été mis en œuvre de 1996 à2001. Voici quelques éléments de bilan enréponse à la problématique de lutte contrel’érosion des sols :

� La Création d’un fonds d’aide au bocageMise en place en 1997, l’aide au bocagedans la vallée du Wimereux a pour objectifla plantation de haies et d’arbres afin dereconstituer en partie le bocage de la vallée,et aussi de permettre une meilleureintégration des bâtiments agricoles.Il a été demandé une participation auxagriculteurs de 20% du montant du coût desplants et des fournitures.Ce fonds d’aide au bocage s’est accompagnépar des mesures d’agri-environnementales(MAE*) ayant pour objectif de favoriser despratiques agricoles répondant aux objectifsenvironnementaux et paysagers deprotection des haies. Afin de compenser less u rcoûts résultants de l’engagement del’agriculteur, une indemnité était accordée àl’hectare de prairie permanente bocagèrependant les 5 ans du contrat.

� Une animation au service du paysageagricoleLes moyens financiers dégagés par le Contratde rivière ont permis l’embauche d’unanimateur pour une période de 2 ans. Sontravail a consisté à sensibiliser les 108exploitants agricoles de la vallée duWimereux sur le thème de la préservation dubocage.Le bilan est satisfaisant puisque 61 d’entreeux ont contractualisé sur des mesures

� Le projet de Contrat de rivière de laHemDepuis 2001, le projet de Contrat de rivièrede la Hem est animé par le Parc naturelrégional en partenariat étroit avec lesCommunautés du Communes du bassin ver-sant de la Hem.

La lutte contre les inondations est l’un desobjectifs prioritaires fixés par les acteurslocaux. Une étude hydraulique à l’échellede la vallée a été réalisée et a permis derecenser d’une part les zones les plus vul-nérables aux inondations et d’autre part leszones concernées par un risque d’apportexcessif d’eaux par ruissellement. Sur cesdernières zones seront alors organisées uneanimation et une concertation auprès desagriculteurs pour promouvoir les techniquesculturales adaptées et les aménagementspaysagers anti-érosifs (haies, bandes enher-bées, diguettes etc.).

Des outils contractuels (suite)

30 I Érosion en Caps et Marais d’Opale

Le bilan en quelques chiffres

� 910 hectares de prairies permanentesont bénéficié une MAE*� 210 kilomètres de haies ont étépréservées dans le cadre d’une MAE� 30 kilomètres de plantations ont étéréalisés dont :� 11 km de restauration de haies� 9,8 km de haies hautes� 3,6 km de haies basses� 4,4 km d’alignements d’arbres� 1,2 km de bandes boisées

L’ÉROSION• Qu’est-ce que l’érosion ?• Les dommages causés

par l’érosionLES CAUSES DE L’ÉROSION• Les facteurs naturels• Les facteurs aggravantsLES ACTIONS POUR LUTTERCONTRE L’ÉROSION• La méthode de travail• Les techniques culturales

adaptées• Les aménagements

anti-érosifsLES OUTILS POUR METTREEN ŒUVRE CES ACTIONS• Les outils réglementaires• Les outils contractuels• Le rôle du Parc naturel

régionalLES FICHES TECHNIQUES• La bande enherbée• Le chenal enherbé dans

un thalweg• La haie bocagère sur talus• La berge enherbée• La bande boisée à plat• Les diguettes végétales• La ripisylve et les forêts

alluviales• La retenue de stockage• Les mares• Les fossés enherbésGLOSSAIRE

Érosion des sols dans le Pays de Licques. Crue de la Hem à Tournehem.

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Érosion en Caps et Marais d’Opale I 31

Après un an de travaux pour lutter contre l’érosiondes sols dans le bassin versant de l’Aa, laCommission Locale de l’Eau de l’Audomarois et leParc naturel régional des Caps et Marais d’Opale ontfait un tour d’horizon des réalisations.Lundi 3 décembre à Moringhem, un des sites pilotes,élus et acteurs locaux ont pu voir certaines de cesréalisations. Au lieu dit le Fond de Mer, 19 petitesdigues ont été aménagées. Leur rôle est de ralentir ledébit de l’eau.Ces diguettes ont été réalisées par l’AssociationEuréka dont la mission est l’insertion professionnellepar des actions sur l’environnement. Confectionnés àpartir de branches de saule, ces ouvragesdeviendront de véritables haies filtrantes quipermettront aussi de combler les ravines grâce à lasédimentation.Hugues Persyn, maire de la commune a rappelé leparcours du combattant qu’il a fallu entreprendrepour que les idées se concrétisent : “en 1995 déjà,une première réunion n’a pas porté ses fruits. AvecJean Saint-André, alors président de la C.L.E., nousnous sommes ensuite tournés vers le Parc naturelrégional. Il expliqua également que ces travauxn’auraient pu se faire sans la collaboration desagriculteurs”.Pour Christian Denis, nouveau président de laC.L.E. : “ les objectifs ont été atteints grâce à unesolidarité de tous les acteurs pour un aménagementcohérent et efficace. Mieux vaut une multitude demini-retenues bien réparties, qu’un gros bassinonéreux et purement curatif ”. Jacques Berteloot,représentant le Parc naturel régional des Caps etMarais d’Opale a rappelé que ce travail symbolisaitbien la politique du Parc et que l’on pouvait toujourscompter sur cette structure.L’important aujourd’hui est de poursuivre ces effortsen complétant l’aménagement du bassin versant ettoujours en partenariat avec les agriculteurs.

Depuis la date de parution de cet article, lesaménagements ont été complétés par 12 nouvellesdiguettes réalisées au cours de l’hiver 2002/2003. Aucours de ces deux saisons, 31 diguettes ont donc étéimplantées soit plus de 380 mètres linéaires.L’implication des exploitants du bassin versant a étéimportante ; en effet, 17 des 31 exploitants se sontengagés dans ces démarches. Afin de maintenir cettemobilisation et de compléter ainsi l’aménagementglobal du site, l’animation y est maintenue.

Moringhem,des réalisations pour

lutter contre les inondationsArticle de presse :L’Indépendant, décembre 2001Témoignage de M. Persyn,maire de Moringhem

Le Parc naturel régional s’est investidans le domaine de l’eau de façonconséquente depuis plus de 10 ans.L’échelle du parc favorise l’approcheglobale des enjeux liés à l’eau, endépassant les limites des entitésadministratives ou des bassins de vie,souvent inadaptées à une telledémarche. Fort de ces atouts, le Parcs’est assigné un triple rôle :

I - UN RÔLE D’ANIMATEUR

Les nombreux intervenants dans le domainede l’eau impliquent qu’une larg econcertation soit organisée sur des thèmesdivers tels que la gestion des milieuxnaturels, la ressource en eau, la qualité del’eau et aussi la maîtrise des écoulements. LeP a rc assure donc l’animation de programmesde planification pour une gestion intégrée del’eau, et concrètement la coordination detravaux reposant sur les mêmes principes, etce notamment au travers des Schémasd’Aménagements et de Gestion des Eaux(S.A.G.E.) et des Contrats de Rivière.

II - UN RÔLE DE CONSEILLER

Compte tenu de la connaissance acquise surle terrain, le Parc naturel régional estrégulièrement sollicité par les élus locaux,les administrations et les usagers. Lesconseils portent sur des projets intéressantdes domaines très variés. Ils peuvent donnerlieu à la mise en place de fonds financiersapportés par le Parc naturel régional pourfavoriser la réalisation de travaux quirelèvent de l’expérimentation ou quis’avèrent spécifiques au territoire.

III - UN RÔLE DE MAÎTRED’OUVRAGE

Certains programmes de travaux dépassentles limites d’intervention des EtablissementsPublics de Coopération Interc o m m u n a l e(Communauté d’Agglomération, Commu-nauté de Communes, …) présents sur leterritoire et nécessitent parfois descompétences particulières. Dans ce cas leParc naturel régional peut en assurer lamaîtrise d’ouvrage.

Le rôle du Parc naturel régional

Le Parc joue le rôle de fédérateur entre les 4 communautés de communes du bassin pour la mise en œuvre du contrat derivière de la Hem.

�Communes appartenant à :

Communauté de communesdes Trois-Pays

Communauté de communesde la région d’Ardres etde la vallée de la HemCommunauté de communesde la région d’Audruicq

Communauté de communesdu Pays de Lumbres

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32 I Érosion en Caps et Marais d’Opale

Les fiches techniquesI PARTIE 5 I

Sources : Agence de l’Eau, Cemagref, Chambre d’Agriculture, Corpen, IDF, ITCF, Ministère de l’Environnement, D. Soltner, Association EUREKA.

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Coût de la mise en place :- travail du sol : 76 à 84€/ha - semences : 61 à 92€/ha

Coût de l’entretien :- fauche ou broyage : 23 à 31€/ha

LA BANDE ENHERBÉE

Érosion en Caps et Marais d’Opale I 33

Objectif :Interception d’un ruissellement diffus.

Intérêts majeurs :- forte réduction du ruissellement diffus(85% d’interception pour une bande de12m de large)- bonne interception des Matières EnSuspension chargées de résidus polluants(>85%)- bonne efficacité en dénitratation etdéphosphatation (>85%)- écran contre la dérive des gouttelettes depulvérisation.

N B : Résultats déduit d’une situationexpérimentale très favorable : bandeenherbée de 12m de large sous un versantde 50m.

Inconvénients :- perte d’efficacité en cas de tassement(animaux ou engins)- inefficacité en cas de drainage de laparcelle ou de collecte des écoulementspar des fossés transversaux- interception des flux de N et P limité si labande enherbée est étroite

Technicité :- travail du sol perpendiculairement au sens de la pente- semis d’une variété ou d’un mélange d’espèces gazonnantes à l’entretien plus aisé.- mélange : 45% maxi de Ray Grass, 30% mini de fétuque, densité 20 à 30 kg/ha- herse puis rouleau pour favoriser la levée

Localisation :- en bas de parcelle- perpendiculaire à la pente.

Dimensionnement :- 10 m de large pour un versant inférieur à 100 m- 20 m de large pour un versant supérieur à 100 m

Cas particulier :pour une parcelle en biais, la bande enherbée est placée dans le coin aval de la parcelle pour une plus grande longueur dans le sensde la pente (10 à 20 m).

Entretien :Objectif- maintenir la surface en herbe en limitant le développement vertical qui par un apport organique important étoufferait et détruiraitla surface enherbée.Méthode- pour la végétation, par fauche au moins annuelle avec exportation en fin de printemps début été pour servir éventuellement defourrage par broyage (équivalence pâturage)- pour les sédiments, par passage de herse légère pour éviter l’étouffement de la végétation sous l’accumulation des particules oupar reprofilage et réensemencement si l’accumulation est importante

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L’ÉROSION• Qu’est-ce que l’érosion ?• Les dommages causés

par l’érosionLES CAUSES DE L’ÉROSION• Les facteurs naturels• Les facteurs aggravantsLES ACTIONS POUR LUTTERCONTRE L’ÉROSION• La méthode de travail• Les techniques culturales

adaptées• Les aménagements

anti-érosifsLES OUTILS POUR METTREEN ŒUVRE CES ACTIONS• Les outils réglementaires• Les outils contractuels• Le rôle du Parc naturel

régionalLES FICHES TECHNIQUES• La bande enherbée• Le chenal enherbé dans

un thalweg• La haie bocagère sur talus• La berge enherbée• La bande boisée à plat• Les diguettes végétales• La ripisylve et les forêts

alluviales• La retenue de stockage• Les mares• Les fossés enherbésGLOSSAIRE

34 I Érosion en Caps et Marais d’Opale

LE CHENAL ENHERBÉ DANS UN THALWEG

Coût de la mise en place :- travail du sol : 76 à 84€/ha- semences : 61 à 91€/ha

Coût de l’entretien :- fauche ou broyage : 23 à 31€/ha

Objectif :interception d’un ruissellement concentré

Intérêts majeurs :- suppression des ravines- bonne interception des Matières EnSuspension chargées de résidus polluants- bonne efficacité en dénitratation etdéphosphatation- possibilité d’implantation de roselière enbas de pente si l’humidité est suffisante

Inconvénients :- division éventuelle de la parcelle- inefficacité en cas de drainage de laparcelle ou de collecte des écoulementspar des fossés transversaux- faible efficacité si la largeur est réduite

Technicité :- reprofilage du thalweg en forme de V ou de forme concave- égalisation de la surface du sol : herse, labour et rouleau- semis printanier voir automnal hors période de ruissellement.- semis d’une variété ou d’un mélange d’espèces gazonnantes à l’entretien plus aisé.- exemple de mélange : 30% de Ray Grass anglais, 30% de fétuque rouge (var. demi-traçante), 30% de fétuque élevée (var. gazonnante), 10% de pâturin des prés densité 20 à30 kg/ha- herse puis rouleau pour favoriser la levée- en cas de bande étroite : mise en place de petit talus en amont du chenal pour guiderl’écoulement

Localisation :- en bas de parcelle- perpendiculaire à la pente.

Dimensionnement :- longueur : emprise de tout le vallon sur un minimum de 100 m.- largeur : de 5 à 30 mLa nécessité de contenir l’eau dans cette zone peut entraîner des variations de dimensionselon :- la perméabilité du sol- la pluviométrie décennale ou centennale observée- le bassin versant et le type de culture- la pente

Cas particulier :pour une parcelle en biais, la bande enherbée est placée dans le coin aval de la parcellepour une plus grande longueur dans le sens de la pente (10 à 20 m).

Entretien :Objectif- maintenir la surface en herbe en limitant le développement vertical qui par un apportorganique important étoufferait et détruirait la surface enherbée.Méthode- pour la végétation par fauche au moins annuelle avec exportation en fin de printempsdébut été pour servir éventuellement de fourrage par broyage (équivalence à un pâturage)- pour les sédiments par passage de herse légère pour éviter l’étouffement de la végétationsous l’accumulation des particules- par reprofilage et réensemencement si l’accumulation est importante

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Érosion en Caps et Marais d’Opale I 35

Coût de la mise en place :- rénovation du talus : de 7,5 à 20 €/ml

(1 à 2 h/100 ml)- paillage naturel : 7 à 8 kg/m2 à 0,4 €/kg

soit 3 €/m2

- plants : baliveau (100/200 cm) 20 € soit environ3,50 €/ml ; arbuste (60/80 cm) 5 € soit 5 à 10 €/ml

Coût de l’entretien :- élagage au lamier : de 5.30 à 10.70€/100m dehaie par an compter 1 à 3 h de travail pour 1km,à 350 €/h l’élagage au lamier- recépage de taillis : environ 4.60€/100m/an- fauche de l’ourlet herbacé : environ 3€/100m

LA HAIE BOCAGÈRE SUR TALUS DE CEINTUREObjectif :Lutte contre la diffusion des pollutions agricoleset de l’érosion des sols, restauration du maillagebocager.

Intérêts majeurs :- effet brise vent : vitesse réduite de 20 à 50% sur10 à 20 fois la hauteur- rendement agricole régulier et amélioré de 10 à15%- interception du ruissellement et infiltrationfavorisée par le talus et l’enracinement des arbres- absorption de l’azote par le système racinairedes arbres et arbustes- limitation de l’érosion- maintien de la diversité animale (abri etnourriture)- abri pour les animaux (prairies pâturées)- production de bois

Inconvénients :- temps d’entretien- doublement du linéaire de clôture électrique

Structure :- 3 strates arborées, arbustives et buissonnantes

Technicité :- RÉNOVATION DU TALUS :1. Débroussaillage, coupe des arbres morts, des rejets et des arbustes (à l’épareuse), mais sans dessouchage ; maintien de quelques grands arbres.2. Ameublissement de la terre entre les souches et creusement d’une tranchée de 50 à 60 cm au petit tracto-pelle, enlèvement des racines et des souchespourries3. Comblement de la tranchée par de la terre humifère prélevée à l’emplacement du futur fossé afin de reformer le talus. Si le talus est déjà formé, lerecharger en recreusant les fossés de part et d’autre.4. Lissage et tassement des flans du talus avec le godet- PLANTATION DU TALUS :5 . Mise en place d’un paillage 8 à 12 mois avant la plantation (octobre-novembre).La couche de paille de 10 à 15 cm d’épaisseur est renouvelée deux fois. Elle permet une reconstitution progressive de la strate herbacée.6. Plantations à l’automne sur une ou deux lignes en quinconce :• des plants en godets après trempage• des plants à racines nuesLe choix des espèces est fonction du rôle souhaité (brise vent, épuration des eaux), du type de sol, de l’hydromorphie. Les plans seront jeunes (1 à 2 ansmaxi) et espacés d’un mètre.- STRUCTURE D’UNE HAIE HAUTE :- une ligne d’arbres de haut jet tous les 6m (Châtaigner, Frêne, Chêne…) garnis d’arbres recépés (Aulne, Merisier, Erable Champêtre…) et d’arbustes(Noisetier, Fusain d’Europe, Bourdaine…).- doublement éventuel d’une ligne médiane d’arbustes et d’espèces buissonnantes (Charme, Troène, Cornouiller, Noisetier, Viorne Obier)- STRUCTURE D’UNE HAIE MOYENNE OU BASSE :- une ligne d’arbres recépés (Châtaigner, Merisier, Erable Champêtre…) et/ou d’arbustes

Entretien :Objectif- empêcher l’embroussaillement du boisement et permettre un développement harmonieux des arbres et arbustes- maintenir sa diversitéMéthode- l’entretien est fonction de la composition de la haieLES 3 PREMIÈRES ANNÉES APRÈS LA PLANTATION :1er hiver : - pas de taille si les plantations ont eu lieu en automne2e hiver : - recépage à 15 cm des arbustes feuillus destinés à occuper la strate arbustive et buissonnante- défourchage des futurs arbres de haut jet- fauche de l’ourlet herbacé et buissonnant du talus, à l’épareuse3e hiver : - taille latérale des cépées pour favoriser la montée- défourchage des arbres menés en haut jet- fauche de l’ourlet herbacé et buissonnante du talus à l’épareuseLES ANNÉES SUIVANTES :- élagage des arbres de haut jet au lamier et taille des branches du tiers inférieur au ras du tronc.- taille latérale annuelle des cépées- une taille sur le dessus des espèces persistantes permet de les étoffer- fauche annuelle de l’ourlet herbacé et buissonnant du talus à l’épareuse. Débroussaillage tous les 2 à 5 ans en cas de clôture- les arbres de haut jet pourront être exploités à partir de 25/30 ans en cas de gène et à raison de un sur deux.- le taillis pourra être exploité tous les 8 à 10 ans.

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L’ÉROSION• Qu’est-ce que l’érosion ?• Les dommages causés

par l’érosionLES CAUSES DE L’ÉROSION• Les facteurs naturels• Les facteurs aggravantsLES ACTIONS POUR LUTTERCONTRE L’ÉROSION• La méthode de travail• Les techniques culturales

adaptées• Les aménagements

anti-érosifsLES OUTILS POUR METTREEN ŒUVRE CES ACTIONS• Les outils réglementaires• Les outils contractuels• Le rôle du Parc naturel

régionalLES FICHES TECHNIQUES• La bande enherbée• Le chenal enherbé dans

un thalweg• La haie bocagère sur talus• La berge enherbée• La bande boisée à plat• Les diguettes végétales• La ripisylve et les forêts

alluviales• La retenue de stockage• Les mares• Les fossés enherbésGLOSSAIRE

36 I Érosion en Caps et Marais d’Opale

LA BERGE ENHERBÉE

Coût de la mise en place :- reprofilage de berge, travail du sol : 0.60 à 3,80€/m2

- plants : 0.46 à 3.80€ l’unité- aménagement d’un géotextile (fibre de coco) : 2.9 à 6.4€/m2

Coût de l’entretien :- fauche : 22.9 à 31€/ha voir plus par bateau faucardeur

Objectif :Lutte contre l’érosion des berg e s ,ralentissement de l’écoulement des eaux.

Intérêts majeurs :- stabilisation des berges en favorisant lasédimentation (réduction du courant dufait de la rugosité liée à la présence de lav é g é t a t i o n ) ; les berges enherbéessupportent une vitesse de courant jusqu’à2m/s en crue- sédimentation des MES en période decrue- fixation par la végétation des fluxpolluants, bonne efficacité endénitratation et déphosphatation

Inconvénients :- travaux conséquents- largeur variable en raison des contraintesdes travaux agricoles nécessitant deslimites de parcelles relativement rectiligne

Technicité :- débroussaillage (mise à nu des berges)- reprofilage de la berge en pente douce et en continuité avec le lit du cours d’eau(opération non indispensable)- pose ou non d’un géotextile biodégradable (meilleure stabilisation de la berge)- végétalisation à partir de semis, de boutures ou de mottes (carex, iris, joncs, scirpe)- densité : 3 plants/ml ou 5 à 9 plants/m2

- des arbustes (saules, sureau...) pourront venir se joindre aux herbacées (densité plusimportante en haut de berge)

Localisation :- berge de cours d’eau- zone tampon (bassin de stockage)- fossé de drainage en prairie humide

Dimensionnement :Longueur : secteur non couvert par la ripisylve*.Largeur : sur 5 à 10 m (zone de balancement des eaux) selon le profil de la bergegénéralement reprofilé en continuité avec le lit de la rivière

Entretien :Objectif- contrôler le développement de la végétation semi-aquatique tout en maintenant des zonesde refuge pour la fauneMéthode d’entretien - fauche bi ou triennale, au début de l’automne ou en hiver pour les carex hors d’eau avecexportation de la matière.Conseils techniques - évacuer la matière pour éviter un bouturage, ne pas effectuer la coupe sur tout le linéairedu cours d’eau mais en alternance pour maintenir de zones de refuge pour la faune.

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Érosion en Caps et Marais d’Opale I 37

Coût de la mise en place :- débroussaillage : 0.40€/ml - préparation du sol : 76 à 84€/ha- paillage plastique (type “spécial vigne 2 étoiles”, 80µ en 1,1 m large) 0.23€/m2

- paillage naturel : 7 à 8 kg/m2 à 0,4 €/kg soit 0.46€/m2 - plants : baliveau (100/200 cm) 20 € soit environ 0.53€/ml- arbuste (60/80 cm) 5 € soit 0.76 à 1.50€/ml

Coût de l’entretien :- élagage au lamier : de 5.30 à 10.70€/100m de haie par an compter 1 à 3 h de travail pour 1km, à 350 €/h l’élagage au lamier- recépage de taillis : environ 4.60€/100m/an - fauche de l’ourlet herbacé : environ 3€/100m

LA BANDE BOISÉE À PLATObjectif :Lutte contre la diffusion des pollutionsagricoles, restauration du maillagebocager.

Intérêts majeurs :- effet brise vent : vitesse réduite de 20 à50% sur 10 à 20 fois la hauteur- rendement agricole régulier et amélioréde 10 à 15%- interception du ruissellement etinfiltration favorisée par l’enracinementdes arbres- absorption de l’azote par le systèmeracinaire des arbres et arbustes

Inconvénients :- ne possède pas un rôle aussi efficacequ’une haie sur talus lorsqu’elle est enlimite de parcelle cultivée- temps d’entretien- doublement du linéaire de clôtureélectrique

Technicité :- décompactage du sol à la sous-soleuse en fin d’été début d’automne,- destruction du tapis herbacé au gyrobroyeur si nécessaire,- aplanissement puis pose d’un paillage - plantation à l’automne, début d’hiver sur sol ressuyé

Structure d’une haie haute :- une ligne d’arbres de haut jet tous les 6/10 m (Frêne, Chêne) garnis d’arbres recépés (Aulnes Merisier) et d’espèces buissonnantes (Charme,Troène, Cornouiller, Noisetier, Viorne Obier) tous les mètres.Structure d’une haie basse :- une ligne d’arbres recépés (Aulne, Merisier) et/ou d’arbustes.

Entretien :Objectif- empêcher l’embroussaillement du boisement, maintenir sa diversitéMéthode- l’entretien est fonction de la composition de la haieLes 3 premières années après la plantation :1er hiver : pas de taille si les plantations ont eu lieu en automne2e hiver : recépage à 15 cm des arbustes feuillus destinés à occuper la strate arbustive et buissonnante- défourchage des futurs arbres de haut jet3e hiver : taille latérale des cépées pour favoriser la montée- défourchage des arbres menés en haut jetLes années suivantes :- élagage des arbres de haut jet au lamier et taille des branches du tiers inférieur au ras du tronc.- taille latérale annuelle des cépées- débroussaillage des haies protégées par des clôtures en bordure de prairie pâturée tous les 2 à 5 ans. Les arbres de haut jet pourront êtreexploités à partir de 25/30 ans. Le taillis pourra être exploité tous les 8 à 10 ans

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L’ÉROSION• Qu’est-ce que l’érosion ?• Les dommages causés

par l’érosionLES CAUSES DE L’ÉROSION• Les facteurs naturels• Les facteurs aggravantsLES ACTIONS POUR LUTTERCONTRE L’ÉROSION• La méthode de travail• Les techniques culturales

adaptées• Les aménagements

anti-érosifsLES OUTILS POUR METTREEN ŒUVRE CES ACTIONS• Les outils réglementaires• Les outils contractuels• Le rôle du Parc naturel

régionalLES FICHES TECHNIQUES• La bande enherbée• Le chenal enherbé dans

un thalweg• La haie bocagère sur talus• La berge enherbée• La bande boisée à plat• Les diguettes végétales• La ripisylve et les forêts

alluviales• La retenue de stockage• Les mares• Les fossés enherbésGLOSSAIRE

38 I Érosion en Caps et Marais d’Opale

LES DIGUETTES VÉGÉTALES

Coût de la mise en place :environ 21 €/ml

Objectif :Ralentir les vitesses d’écoulement etcombler les ravines.

Intérêts majeurs :- élément filtrant- piégeage des sédiments- comblement de ravines- ralentissement des écoulements

Inconvénients :- accumulation importante de sédiments(présence de boue) qui n’autorise pasobligatoirement une exploitation du sol àproximité de la diguette.

Technicité :- mise en place de pieux de saules de 2 ou 2,50 mètres de longueur avec un diamètre de10 ou 12 centimètres, en quinconce tous les mètres.- des fagots de saules blancs ou saules marsault sont ensuite installés entre deux rangées depieux.

Dimensionnement :- la hauteur de l’ouvrage est raisonnée en fonction de la profondeur de la ravine- de grandes diguettes ne sont pas obligatoirement nécessaires (mieux vaut réaliser plusieursdiguettes de 5 ou 6 mètres qu’une seule de 12 à 15 mètres)

Entretien :Objectif- ne pas gêner les travaux agricoles à proximité de l’ouvrageMéthode- taille latérale

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Érosion en Caps et Marais d’Opale I 39

Coût de la mise en place :- préparation du sol : environ 0.40€/ m l ;compter 1 heure de travail pour 100m, à 38€/h ladébroussailleuse- pose d’un g é o t e x t i l e (fibre de coco) :2.90 à 6.40€/m2

- plants : baliveau (100/200 cm) 3 à 6 € pour 400tiges/ha ; arbuste (60/80 cm) 0.76€ pour 700tiges/ha soit pour une ripisylve : environ 20baliveaux/100ml et/ou 100 à 150 arbustes/100ml pour un coût d’environ 1100F/100ml soit pourune forêt : environ 400 baliveaux/ha et 700arbustes/ha pour un total de 1100 tiges/ha à 2060€/ha

Coût de l’entretien :- élagage au lamier : de 5.30 à 10.70€/100m dehaie par an (compter 1 à 3 h de travail pour 1km,à 53 €/h l’élagage au lamier)- recépage de taillis :

environ 4.60€/100m/an- fauche de la frange herbacée :

environ 3€/100m/an

LA RIPISYLVE ET LES FORÊTS ALLUVIALESObjectif :Lutte contre la diffusion des pollutionsagricoles et contre l’érosion des sols.

Intérêts majeurs :- stabilisation des berges- protection et sédimentation des MES en périodede crue- filtre très efficace face aux pollutions diffusesd’origine agricole : dénitratation >90% sous 20 mde ripisylve

Inconvénients :- temps d’entretien

Technicité :La reconstitution des zones rivulaires doit veiller à garantir le retour de formations végétales les plus proches du milieu naturel local, et à respecterl’étagement de la végétation sur la berge.S’il y a reconstitution, il est préférable d’éviter des plantations d’arbres en bordure immédiate de cours d’eau. On préconisera dans ce cas là unenherbement artificiel (fiche n°3) ou la plantation d’arbustes tels que les Aulnes et les Saules, particulièrement adaptés aux sols humides, avec un très bonenracinement.La plantation de peupliers non indigènes n’est pas recommandée dans la mesure où :- ses racines superficielles fixent mal le sol, surtout en bordure de cours d’eau où la nappe phréatique est superficielle (risque de déracinement en cas decoup de vent),- ses grandes exigences en eau (tout comme pour le tremble) conduisent à un abaissement de la nappe en période estivale. Il est préférable de les planteren retrait de 20m de la rive (idem pour les résineux peu stables et acidifiants, et pour le Robinier espèce sans tenue aux berges).Les techniques de plantation sont en général associées avec des méthodes de restauration des berges.Dans tous les cas, les plantations d’arbres et d’arbustes se font après les périodes de crues, avant la période de végétation et dans le sens d’écoulementdes eaux pour ne pas faire obstacle à l’écoulement des crues.1. LE BOUTURAGE :- débroussaillage et nettoyage (pose éventuelle d’un géotextile biodégradable)- bouturage sur des espèces locales (économie) de mai à juillet - faire 5 à 20 trous/m2 légèrement plus petits que la bouture. Enfoncer les boutures et tasserla terre.2. LES PLANTATIONS :- débroussaillage sans préparation particulière du sol- pose d’un géotextile biodégradable sur tout le linéaire de berge pour éviter la concurrence herbacée- prélèvement de plants dans le milieu naturel ou achat de plants à racines nues- plantation serrée à l’automne ou au printemps : 1 m d’intervalle en ripisylve 3 m d’intervalle en forêt, environ 1000 tiges/ha.

Dimensionnement :- l’emprise est fonction de la configuration du milieu et des activités agricoles

Entretien :ObjectifIl doit assurer une diversité des espèces, maintenir un couvert végétal dense, régulier et multistratifié. C’est pourquoi les coupes doivent être sélectivespour éviter l’élimination des jeunes arbres.MéthodeAUX COURS DES PREMIÈRES ANNÉES APRÈS LA PLANTATION :- fauche annuelle des herbacées si le paillage n’est pas suffisant- recépage sélectif à 5-10 cm des grosses tiges d’arbustes situés en haut de berges, pour éviter une croissance trop importante au-dessus du cours d’eau.- recépage à 10-15 cm des tiges de saules si l’objectif est de maintenir avec la saulaie une végétation pionnière rivulaire- ou coupes sélectives des saules pour un remplacement progressif par d’autres essences rivulaires.LES ANNÉES SUIVANTES :- intervention sur les arbres morts ou penchés si nécessaire, sachant que ces arbres offrent des abris aux jeunes poissons, aux oiseaux et aux chauves-souris.- surveillance après chaque crue- recépage des tiges de saules tous les 3 à 10 ans pour maintenir la saulaie- élagage des branches basses pour éviter le développement d’un couvert trop dense, et la formation d’embâcle

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L’ÉROSION• Qu’est-ce que l’érosion ?• Les dommages causés

par l’érosionLES CAUSES DE L’ÉROSION• Les facteurs naturels• Les facteurs aggravantsLES ACTIONS POUR LUTTERCONTRE L’ÉROSION• La méthode de travail• Les techniques culturales

adaptées• Les aménagements

anti-érosifsLES OUTILS POUR METTREEN ŒUVRE CES ACTIONS• Les outils réglementaires• Les outils contractuels• Le rôle du Parc naturel

régionalLES FICHES TECHNIQUES• La bande enherbée• Le chenal enherbé dans

un thalweg• La haie bocagère sur talus• La berge enherbée• La bande boisée à plat• Les diguettes végétales• La ripisylve et les forêts

alluviales• La retenue de stockage• Les mares• Les fossés enherbésGLOSSAIRE

40 I Érosion en Caps et Marais d’Opale

LA RETENUE DE STOCKAGE

Coût de la mise en place :15€/m3 stocké soit 38 100€/ha

Coût de l’entretien :460€/an

Objectif :Réduire le débit de pointe à l’amontd’ouvrages de capacités limitées et deszones à enjeux.

Intérêts majeurs :- forte réduction du débit de pointe desécoulements concentrés,- bonne interception des MES,- bonne efficacité en dénitratation,- aménagement localisé.

Inconvénients :- coût important (100 € HT/m3 stocké),- perte d’efficacité rapide et possibilité dereprise de MES si entretien peu fréquent,- n’a pas d’impact lors des longues pluiesd’hiver.

Technicité :- évacuateur principal : buse de fond dimensionnée pour évacuer à retenue pleine le débitmaximum admissible par l’aval,- seuil déversant à l’amont de la buse afin de piéger les matières solides et éviter lebouchage de la buse,- grille de protection contre les éléments flottants au niveau de la buse de fond (écartementdes barreaux : 10 à 20 cm),- possibilité d’adapter une vanne à débit constant aval afin de réduire la surface d’emprisedu bassin,- évacuateur de crues exceptionnelles dimensionné pour la crue millénale,

Localisation : - en amont immédiat de la zone à protéger- en fond de thalweg en profitant si possible de remblais existants

Dimensionnement :- défini par l’application d’une méthode.- débit de fuite : à adapter en fonction du site – débit de l’ordre de 1 à 2 l/s/ha

Entretien :Objectif- maintenir l’efficacité de l’ouvrage- augmenter sa durée de vieMéthode- visite annuel ou après événement important- manœuvre des éventuels organes de gestion,- curage annuel,- inspection de la digue.

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Érosion en Caps et Marais d’Opale I 41

Coût de la mise en place :entre 600 et 900€ HT

LES MARESObjectif :Stocker les eaux de ruissellement encomplément à des solutions préventivesd’aménagement visant à limiter leruissellement de l’eau.

Intérêts majeurs :- stockage de l’eau issue du ruissellement- piégeage des sédiments- création d’un habitat intéressant

Inconvénients :- risque de comblement par sédimentationdes particules- fragilisation de la ressource en eausouterraine- aménagement soumis à la loi sur l’Eau

Technicité :- seul le profil inférieur doit être imperméable. Lorsque la nature du sol le permet, l’étanchéité peut être obtenue par simplescompactages des matériaux en place. Dans le cas contraire, une bâche plastique assurera l’étanchéité. Afin de minimiser les risquesde perforation, il est recommandé de mettre en place un géotextile. Les autres profils seront végétalisés.- une zone de marnage de 1 mètre minimum permettra de faire face au comblement par sédimentation.- prise en compte de la profondeur de la nappe.- en cas de pâturage aux abords immédiats de la mare, une protection sera à prévoir.

Localisation : - à l’exutoire- sur un chemin naturel de l’eau- zone de dépression

Dimensionnement :- les mares sont utilisées pour stocker des volumes de quelques centaines de mètres cubes.- le dimensionnement est réalisé en fonction du niveau de protection que l’on veut appliquer.

Entretien :Objectif- éviter le comblement de la mare et maintenir son efficacitéMéthode- curage dont la fréquence est à adapter au contexte- entretien de la végétation (fauche)

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L’ÉROSION• Qu’est-ce que l’érosion ?• Les dommages causés

par l’érosionLES CAUSES DE L’ÉROSION• Les facteurs naturels• Les facteurs aggravantsLES ACTIONS POUR LUTTERCONTRE L’ÉROSION• La méthode de travail• Les techniques culturales

adaptées• Les aménagements

anti-érosifsLES OUTILS POUR METTREEN ŒUVRE CES ACTIONS• Les outils réglementaires• Les outils contractuels• Le rôle du Parc naturel

régionalLES FICHES TECHNIQUES• La bande enherbée• Le chenal enherbé dans

un thalweg• La haie bocagère sur talus• La berge enherbée• La bande boisée à plat• Les diguettes végétales• La ripisylve et les forêts

alluviales• La retenue de stockage• Les mares• Les fossés enherbésGLOSSAIRE

42 I Érosion en Caps et Marais d’Opale

LES FOSSÉS ENHERBÉS

Coût de la mise en place :7.60 à 23€ HT/ml stocké soit 38 100 €/h

Coût de l’entretien :0.76€/ml

Objectif :Collecter et guider les eaux deruissellement, éviter la formation de laravine.

Intérêts majeurs :- transfert des eaux sans érosion,- diminue la longueur de ruissellement surles parcelles et donc réduit l’érosiondiffuse,- fonction secondaire de stockage,- orientation des eaux vers des zonesadaptées : prairies inondables, mares,bassins de rétention, réseau urbain.

Inconvénients :- entretien important à prévoir si nonaccompagné d’aménagements à laparcelle pour réduire la production dematières en suspension,- perte d’efficacité rapide et possibilité dereprise de MES si entretien peu fréquent,- problème de stabilité si maldimensionné.

Technicité :- à dimensionner pour la crue annuelle pour des raisons de stabilité,- fossés en V très évasés en fond de thalwegs : ouverture de plus de 4 mètres pour uneprofondeur de l’ordre de 0,5 à 1 mètre,- pentes de 2/1 à 3/1,- fossés de stockage en bord de routes : buses calibrés afin de limiter la capacité à une cruede type semestrielle. Fossé de pente 2/1 et de largeur 0.50 mètre au plafond.

Localisation : - en bordure de parcelle- en fond de thalweg

Dimensionnement :- défini suite à l’application d’une méthode

Entretien :Objectif- maintenir l’efficacité des fossés

Méthode- prévoir bande de roulement de 3 à 4 mètres entre l’éventuel talus et le fossé pour permettrel’entretien- 2 fauchages par an,- curage annuel selon observations

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Glossaire

Érosion en Caps et Marais d’Opale I 43

Pour les documents d’urbanisme et lesP.P.R.I. :la Direction Départementale del’Equipement100, avenue Winston Churchill62000 ARRAStél. : 03.21.22.99.99.Pour les SAGE, Contrats de rivière,C.A.D., Programme de Reconquête desPaysages Rurauxle Parc naturel régional des Caps etMarais d’OpaleMaison du ParcBP 55 - 62510 ARQUEStél. : 03.21.87.90.90.Pour les C.A.D. et tout conseil techniquepour la lutte contre l’érosionla Chambre d’Agriculture du Pas deCalais54-56, avenue Roger Salengro BP 13662054 SAINT LAURENT BLANGYtél. : 03.21.60.57.57.N.B.: la Chambre d’agriculture du Pas de Calais, dansle cadre d’une convention avec le Conseil Général duPas de Calais, se porte à disposition pour assister toutmaître d’ouvrage (communes,communautés de communes etc.)souhaitant entreprendre desaménagements de lutte contre l’érosion des sols.

Pour l’aide au boisement de l’Etatla Direction Départementale del’Agriculture et de la ForêtSubdivision du Littoral - 24, rue Désille62200 BOULOGNE SUR MERtél. : 03.21.99.22.99.

Vos interlocuteursprivilégiés

Bassin versantTerritoire drainé par un cours d’eau et sesaffluents.

BiodiversitéDiversité des formes de vies à l’échelle desgênes, des espèces et des écosystèmes.

BocagePaysage formé de parcelles encloses par deshaies, des arbres…

CLECommission Locale de l’Eau : instance deconcertation chargée d’élaborer et de fairevivre le SAGE. Elle est composée pour moitiéd’élus du bassin.

Croûte de battanceCroûte de terre composée de particules trèsfines et fortement compactées se formant à lasurface du sol sous l’effet de la violence desgouttes de la pluie.

CTE - Contrat Territorial d’ExploitationCAD - Contrat d’Agriculture DurableContrat passé pour 5 ans entre l’Etat et unexploitant agricole l’engageant à mettre enœuvre une activité agricole respectueuse del’environnement et qui contribue au maintienet au développement de l’emploi.

DiguettePetit aménagement, généralement placé enfond de thalweg, destiné à freiner l’écoulementdes eaux. Elle peut être constitués de balles depaille, de terre ou de végétaux.

Effet splashEclatement de mottes de terre en finesparticules sous l’impact de la pluie.

ErosionArrachement des particules de sol sous l’effetdes forces exercées par l’eau. Ce phénomènegénéral concerne l’intégralité du bassin versantmais aussi les berges et les lits des cours d’eau.

EssenceEspèce d’un arbre ou arbuste.

EutrophisationPhénomène d’enrichissement en matièreso rganiques ou en substances nutritives(nitrates, phosphates…) pouvant entraîner degraves perturbations dans les écosystèmesaquatiques : production en grande quantité dematière végétale, chute du taux d’oxygènedissous, mortalité massive de poissons,disparition des espèces sensibles, banalisationde la flore et de la faune…

FrayèreLieu où la femelle du poisson dépose des œufset où le mâle les féconde.

HydromorpheSe dit d’un sol formé dans une zone saturéed’eau de façon permanente ou périodique.

MAE (Mesures Agri-Environnementales)Mesures financières communautaires visant àconcilier dans des régions bien identifiées lespratiques agricoles avec les préoccupationsenvironnementales dans le cadre de la réformede la Politique Agricole Commune.

Nappes phréatiquesNappes d’eau souterraines, formées parl’infiltration des eaux de pluie et alimentantdes sources.

PhytoplanctonPlancton (ensemble des organismes qui viventen suspension dans l’eau de mer) végétal.

RipisylveVégétation qui se développe le long des coursd’eau.

Roche-mèreRoche, meuble ou non, à partir de laquelle seforme le sol.

Surface tamponSurface favorisant la rétention et l’infiltrationdes eaux de ruissellement.

SAGESchéma d’Aménagement et de Gestion desE a u x : document de planification pour lagestion de l’eau établi à l’échelle d’un bassinversant sur l’initiative des acteurs locaux.

ThalwegZone de concentration des ruissellements dansles fonds de vallons ou vallées.

Bibliographie«Le SAGE Audomarois», rapport et atlas cartogra-phique, 2003 (projet)«Le SAGE Boulonnais», rapport et atlas cartographique,2003«Les moyens de lutte contre l’érosion des sols»,Daniel GAUVIN, 2003« L’érosion hydrique des sols en France», IFEN, INRA, Y. LE BISSONNAIS, J. THORETTE, C. BARDET,J. DAROUSSIN, nov. 2002

«Guide des recommandations pour la gestion desécoulements sur la bassin versant de l’Aa», ISL,

Aqualis, Xavière Hardy, décembre 2001«La lettre de la C.L.E. Audomaroise n°1», cahierspécial Erosion, 2001«Bandes enherbées et autres dispositifs bocagers»,Dominique SOLTNER, 2001«Arbres et Eaux, rôle des arbres champêtres», Solagro,juin 2000

«Les moyens de lutte contre l’érosion des sols, guidetechnique et financier», Chambre d’Agriculture duPas de Calais, 1996

Rédaction : Hervé NAULIN et Axelle TRIPLET/PNR des Caps et Maraisd’OpaleSuivi d’édition : François MULET/PNR desCaps et Marais d’OpalePhotos : PNR des Caps et Marais d’OpaleIllustration : Michel KOKOTCartes : Extraits BD Topo®” IGN-2003 autorisation n°60.03076Mise en page et impression : SIB Imprimerieimprimé sur papier recyclé® PNR des Caps et Marais d’Opale –novembre 2003

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LES 152 COMMUNES DU PARC NATUREL RÉGIONAL :

Acquin-WestbécourtAffringuesAlembonAlincthunAlquinesAmbleteuseAndresArquesAudembertAudinghenAudrehemAudressellesBaincthunBainghenBalinghemBayenghem-lez-EperlecquesBayenghem-les-SeninghemBazinghenBelle-et-HoullefortBellebruneBeuvrequenBlendecquesBléquinBoisdinghemBonningues-les-ArdresBouquehaultBournonvilleBoursinBouvelinghemBrunembertCaffiersCampagne-les-GuînesCampagne-les-WardrecquesCarlyClairmaraisClerquesClétyColembertCondetteConteville-lez-BoulogneCoulombyCoursetCrémarestDannesDesvresDohemDoudeauvilleEchinghenElnesEperlecquesEquihen-Plage

EscallesEscœuillesEsquerdesFerquesFiennesGuînesHalinghenHallinesHardinghenHaut-LoquinHelfautHenneveuxHerbinghemHermelinghenHervelinghenHesdigneul-les-BoulogneHesdin-l’AbbéHocquinghenHoulleIsquesJournyLa Capelle-les-BoulogneLacresLandrethun-le-NordLandrethun-lez-ArdresLedinghemLeubringhenLeulinghem-les-EstrehemLeulinghen-BernesLe WastLicquesLongfosséLonguenesseLonguevilleLottinghenLumbresManinghen-HenneMarquiseMennevilleMentque-NortbécourtMoringhemMoulleNabringhenNeslesNeufchâtel-HardelotNielles-les-BléquinNordausquesNortleulinghemOffrethunOuve-WirquinPernes-lez-Boulogne

PihemPittefauxPolincoveQuelmesQuercampsQuesquesQuestrecquesReberguesRecques-sur-HemRemilly-WirquinRétyRinxentRodelinghemRuminghemSaint-Etienne-au-MontSaint-InglevertSaint-Martin-au-LaërtSaint-Martin-ChoquelSaint-OmerSalperwickSamerSangatteSanghenSellesSeninghemSenlecquesSerquesSetquesSurquesTardinghenTatinghemTilquesTingryTournehem-sur-la-HemVaudringhemVerlincthunVieil-MoutierWacquinghenWavrans-sur-l’AaWierre-au-BoisWierre-EffroyWimereuxWimilleWirwignesWismesWisquesWissantWizernesZouafquesZudausques

Maison du ParcB.P. 55 62510 ARQUESTél. 03 21 87 90 90Fax 03 21 87 90 87E-mail : [email protected]

Le Parc naturel régional des Caps et Marais d’Opale est une création du Conseil Régional Nord-Pas de Calais avec la coopé-ration du Conseil Général du Pas-de-Calais, et la participation de l’Etat, des organismes, consulaires, des intercommunali-tés et des communes adhérentes.

LES GUIDES TECHNIQUES DU PARC (novembre 2003)

• Bâtiments agricoles et paysages – 2000• Guide du Bocage – 2001• Guide des droits et devoirs en zone humide – 2003• L’affichage publicitaire dans le Parc naturel régional – 2003• Le patrimoine rural bâti des Caps et Marais d’Opale – 2003