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    Enseignement dapprofondissementMathmatiques Appliques

    Jeremy Lain et Laurent Leconte

    Ecole polytechnique

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    Le systme GPS J. Lain et L. Leconte 1

    Table des matires

    Introduction......................................................................................................................... 2

    1. Le signal gnr par les satellites.................................................................................... 3

    1.1. Gnralits sur le signal GPS................................................................................... 3

    1.2. Multiplexage par codes (CDMA) ............................................................................ 5

    1.3.1. DS-CDMA........................................................................................................ 5

    1.3.2. Construction des codes de Gold........................................................................ 7

    1.3. Le contenu du signal GPS........................................................................................ 9

    1.3.1. Format du message ........................................................................................... 9

    1.3.2. Contenu du message ....................................................................................... 101.4. Les perturbations lors de la transmission............................................................... 10

    1.4.1. Le bruit additif ................................................................................................ 11

    1.4.2. Linfluence de latmosphre ........................................................................... 12

    1.4.3. Les trajets multiples ........................................................................................ 12

    2. Le traitement du signal effectu par le rcepteur.......................................................... 14

    2.1. La structure dun rcepteur GPS............................................................................ 14

    2.1.1. Les diffrents types de rcepteurs................................................................... 14

    2.1.2. Le schma gnral dun rcepteur .................................................................. 15

    2.2. Modlisation dun corrlateur................................................................................ 16

    2.3. Synchronisation initiale (code acquisition)............................................................ 19

    2.3.1. Principe de la synchronisation ........................................................................ 192.3.2. Domaine et pas de la recherche ...................................................................... 20

    2.3.3. Temps dacquisition........................................................................................ 21

    2.3.4. Estimation de dPet faP ................................................................................... 22

    2.3.5. Application numrique.................................................................................... 25

    2.3.6. Maintien de la synchronisation (code tracking).............................................. 26

    2.4. Le calcul des pseudo-distances .............................................................................. 26

    2.4.1. Calcul de la pseudo-distance : le principe....................................................... 26

    2.4.2. Les erreurs intrinsques au systme................................................................ 27

    3. Les amliorations possibles .......................................................................................... 29

    3.1. Les filtres encoches............................................................................................. 293.2. Principe du filtrage par la transforme en ondelettes............................................. 32

    Conclusion ........................................................................................................................ 35

    Bibliographie..................................................................................................................... 36

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    Le systme GPS J. Lain et L. Leconte 2

    Introduction

    Le systme GPS (Global Positioning System) a t conu pour permettre

    dobtenir, partout dans le monde et rapidement, des donnes de navigation

    tridimensionnelles, avec une prcision de lordre de la centaine de mtres. Il se base

    sur une constellation de satellites, qui mettent en permanence un signal dat, et un

    rseau de stations au sol qui surveillent et grent les satellites. Les rcepteurs sont

    passifs et le nombre dutilisateurs est donc illimit. La localisation est possible ds

    lors que quatre satellites sont visibles : il y a en effet quatre inconnues dterminer,

    les trois coordonnes spatiales, ainsi que le temps, puisque le rcepteur au sol nest

    pas synchronis avec les satellites. Pour ce faire, les 24 satellites du systme sont

    quirpartis sur six orbites de faon garantir quau moins quatre satellites soient

    visibles en permanence (un satellite tant considr comme visible ds lors que son

    angle dobservation est suprieur 15 par rapport lhorizon), et ce, partout sur

    Terre.

    Le systme GPS a t dclar oprationnel en dcembre 1993, aprs une phase

    de validation du systme (1973-1979) et une phase de tests et de dveloppement

    (1979-1985). De nouvelles gnrations de satellites sont rgulirement mises en

    orbite, afin de remplacer les satellites arrivant en fin de vie.

    Le systme GPS a de nombreuses applications, aussi bien civiles que

    militaires, telles que la navigation (air, terre, mer) ou le relev de positions

    gographiques, par exemple. Cependant, son principe de fonctionnement le rend

    sensible plusieurs types de perturbations : leurrage, bruit thermique, effet Doppler

    Nous avons tudi plus particulirement laspect traitement du signal pour le GPS, savoir la faon dont chaque satellite gnre son signal particulier, les perturbations

    qui dgradent ce signal, et les techniques mises en uvre par les rcepteurs pour

    rcuprer le signal initialement mis par un satellite donn. Finalement, nous nous

    sommes intresss aux amliorations possibles apporter aux rcepteurs afin de

    garantir une robustesse accrue du systme aux perturbations (volontaires ou

    involontaires).

    Nous dcrirons donc dans une premire partie la synthse du signal GPS par

    les satellites de la constellation, et les dgradations subies par le signal lors de la

    transmission. Nous nous intresserons ensuite au traitement effectu par les rcepteurs

    sur le signal GPS pour acqurir et suivre un satellite, et pour rcuprer son message.Finalement, nous dcrirons quelques amliorations possibles pour amliorer la

    rsistance du systme aux perturbations.

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    Le systme GPS J. Lain et L. Leconte 3

    1. Le signal gnr par les satellites

    1.1. Gnralits sur le signal GPS

    Le systme GPS a une frquence de basef0 = 10,23 MHz, qui dfinit toutes lesautres frquences utilises par le systme. Les satellites mettent ainsi sur deux

    frquences porteuses L1 et L2 :

    L1 = 1575,42 MHz = 154.f0.

    L2 = 1227,60 MHz = 120.f0.

    La frquence de base est gnre dans les satellites par des horloges

    atomiques, celle-ci tant lgrement dcale pour compenser les effets relativistes.

    Le systme utilise de plus deux codes pour transmettre les donnes denavigation :

    Le code P (precision), cadenc 10,23 MHz, est un code militaire dont

    lencodage na pas t rendu public. Il a une priode libre de 266 jours (soit 38

    semaines).

    Le code C/A (coarse/acquisition) est quant lui cadenc 1,023 MHz ; cest

    un code de Gold (nous reviendrons plus loin sur ses proprits). Chaque satellite a un

    code unique, distinct des autres codes. Le code C/A permet une localisation plus

    rapide, mais moins prcise ; il est de plus accessible tous.

    Les donnes de navigation sont transmises par un signal D prenant les valeurs

    0 ou 1, dont la frquence est de 50 Hz (ce qui signifie que lon transmet 50 bits par

    secondes). Le signal est tout dabord additionn modulo 2 au code choisi (P ou C/A).

    La porteuse L1 est alors module en phase par le signal P D et en quadrature par lesignal C/A D (o reprsente loprateur XOR). La porteuse L2 est simplementmodule en phase par le signal P D.

    Le schma de la figure 1.1 rsume le processus de gnration du signal GPS.

    De plus, une puissance minimale de rception du signal est garantie. Elle est

    dfinie dans le tableau ci-dessous, dans lhypothse dune antenne de gain unitaire :

    Code C/A Code P

    Niveau du signal garanti sur L1 -130 dBm (-160 dBW) -133 dBm (-163 dBW)

    Niveau du signal garanti sur L2 - -136 dBm (-166 dBW)

    tableau 1.1 : les niveaux de signal garantis (dBm : dcibel milliwatts).

    Nous verrons que ces niveaux sont largement infrieurs aux perturbations

    gnres par lenvironnement extrieur, en particulier le bruit thermique gnr par laTerre.

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    Le systme GPS J. Lain et L. Leconte 4

    figure 1.1 : la gnration du signal GPS.

    Les signaux mis par un satellite sont donc de la forme :

    S1 = Ap.(PD)(t).cos(2.L1.t + ) + Ac.(C/A D)(t).sin(2.L1.t + )

    S2 = Bp.(PD)(t).cos(2.L2.t + ),

    o Ap, Ac, et Bp correspondent aux niveaux de sortie des signaux, reprsente les

    imperfections de loscillateur, et o (PD)(t) et (C/A D)(t) prennent les valeurs 1ou -1 (cf. section suivante).

    Finalement, nous allons nous intresser au spectre frquentiel du signal GPS.

    Le signal peut, comme on la vu ci-dessus, scrire comme tant de la forme

    ( ) ( ). ( )S t p t g t = o p est une sinusode et o g est la fonction caractristique delintervalle [0, T], T reprsentant la priode du code choisi. Le spectre de S sera donc

    de la forme1

    2S p g

    = . Or :

    ( )1 11

    ( 2 ) ( 2 )2

    p L L

    = + + , et

    ( )( )

    / 211 sin / 2

    iTiT eg e T

    = = .

    Le spectre de S est donc un sinus cardinal centr la frquence de la porteuse.

    Lallure de la puissance spectrale du signal L1 est donne dans la figure 1.2 ci-

    dessous :

    Porteuse L11575.42 MHz

    Code C/A1.023 MHz

    Donnes D50 Hz

    Code P

    10.23 MHz

    Porteuse L2

    1227.60 MHz

    Modulation

    BPSK - 6 dB Signal L2

    Dphasage 90 Modulation

    BPSK

    ModulationBPSK

    - 3 dB

    Signal L1

    C/A D

    P D

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    Le systme GPS J. Lain et L. Leconte 5

    figure 1.2 : le spectre du signal GPS.

    On constate que le spectre est tal sur une bande passante assez large : cest

    un phnomne caractristique du CDMA.

    Nous allons prsent dcrire plus prcisment le principe du CDMA et la

    gnration des codes C/A.

    1.2. Multiplexage par codes (CDMA)

    1.3.1. DS-CDMA

    La mthode de multiplexage/dmultiplexage employe pour pouvoir sparer

    les signaux des diffrents satellites est le CDMA ou multiplexage par codes. Le

    principe est le suivant : chaque satellite dispose dune cl (mot dun code) laide de

    laquelle il code linformation transmettre. Connaissant la cl dun satellite donn, le

    rcepteur est capable dextraire le message de ce satellite du signal composite reu. Il

    sagit dune mthode de multiplexage dite talement de spectre car chaque satellite

    met sur une large bande de frquence. Dans le cas du GPS il sagit dun multiplexage

    DS-CDMA (Direct Sequence) dont le principe est expos ci-dessous.

    Multiplexage.

    On considre une porteuse de pulsation0

    dont la phase est module par les

    donnes transmettre :

    [ ]0( ) cos ( )d ds t t t = +

    Ltalement de spectre DS-CDMA par BPSK (binary phase-shift keying)

    sobtient en multipliant ( )ds t par une squence pseudo-alatoire ( )c t compose de 1

    et de -1 :

    [ ]0( ) ( ) cos ( )t ds t c t t t = +

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    Comme il a est montr dans la section prcdente, ce produit dans le domaine

    temporel se traduit par un produit de convolution dans le domaine frquentiel, do

    ltalement spectral.

    Dmultiplexage.

    Aprs avoir transit travers un canal non-dispersif avec un dlai de

    transmission dT le signal reu est [ ]0( ) ( ) cos ( )r d d d s t c t T t t T = +

    Le dmultiplexage sobtient par multiplication de ce signal par ( )dc t T . Onvoit ici quun problme important du dmultiplexage CDMA est de russir se

    synchroniser par rapport au signal reu, c'est--dire de dterminer dT .

    Cas particulier dune modulation BPSK de la porteuse.

    La mthode par laquelle on effectue la modulation initiale de la porteuse

    (c'est--dire la manire dont on reprsente les donnes transmettre) na pas encore

    t prcise. Dans la plupart des cas, comme par exemple pour le GPS, cette

    modulation est une modulation BPSK, et les calculs se simplifient alors, en notant

    ( )d t la fonction valeurs dans {-1,1} qui reprsente les donnes binaires

    transmettre :

    [ ]0( ) ( ) ( ) costs t d t c t t =

    figure 1.3 : la modulation BPSK.

    On voit ici que lorsquon veut mettre un 0, on met le produit de la porteuse

    par le code c(t) et lorsquon veut mettre un 1, on met le produit de la porteuse par

    loppos du code c(t). On peut donc ramener les calculs des calculs sur des

    squences antipodales ( valeurs dans {-1,1}).

    On dfinit la corrlation normalise entre deux mots a et b de longueurNpar :

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    *

    1

    1( , )

    N

    i i

    i

    C a b a bN =

    =

    Si c(t) est priodique de priode N, on rcupre les bits de donnes de d(t) en

    calculant la corrlation entre c(t)d(t) et le mot de code { }(0), , ( 1)c c N

    .

    Plaons nous maintenant dans le cas o on a plusieurs messages (cods avec

    mots diffrents) qui se superposent. Dans le cas dune rception synchrone des

    signaux mis par les satellites, pour que le dmultiplexage soit fiable, il faut choisir

    des codes dont les corrlations croises sont les plus faibles possibles.

    Or, les satellites ntant pas tous la mme distance du rcepteur, il faut de

    plus que les codes choisis aient une faible corrlation croise lorsquon les dcale lun

    par rapport lautre. Les codes choisis pour le systme GPS sont les codes de Gold.

    1.3.2. Construction des codes de Gold

    m-sequences

    On commence par gnrer une m-sequence de longueur 2 1nN= (1023 bitsavec 10n = dans le cas du GPS), un code cyclique dont le polynme gnrateur

    minimal est de degr n. Il existe des tables des polynmes de 2[ ]

    ( 1)nF X

    X qui gnrent

    des m-sequences. Pour 10n = on peut prendre par exemple (cest dailleurs lun desdeux polynmes utiliss pour le GPS) :

    3 101P X X = + +

    Une des particularits des m-sequences est que si on calcule la corrlationentre un mot et ce mme mot dcal dun nombre arbitraire de bits, on nobtient que

    deux valeurs :

    1 si le dcalage est de 0 (mod N)

    1

    N autrement

    On remarque quil ny a pas orthogonalit, ce qui vient du fait que le nombrede zros et de uns (-1 et 1 dans les calculs de corrlation) dans la squence nest pas le

    mme.

    Paires privilgies

    Il est possible de choisir des paires particulires de m-sequences dont lacorrlation donne trois valeurs :

    1( )t n

    N ,

    1

    N ou [ ]

    1( ) 2t n

    N avec

    1

    2

    2

    2

    1 2 (si est pair)t(n)

    1 2 (si est impair)

    n

    n

    n

    n

    +

    +

    +

    =

    +

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    soit une corrlation maximale de lordre de 22n

    en valeur absolue.

    Ces paires sont appelespaires privilgies. On peut montrer qu partir dune

    m-sequence 1m quelconque, on peut obtenir une m-sequence 2m qui complte la paire

    par re-chantillonnage de la premire.On note 2 1[ ]m m q= si 2m est obtenue en prenant un symbole de 1m tous les

    q symboles. 2m est effectivement une m-sequence et forme une paire privilgie avec

    1m si on a :

    0 mod 4n (dans le cas du GPS 10n = , ce qui convient)

    2 1[ ]m m q= avec2

    2 1 (mod 2 1)

    2 2 1 (mod 2 1)

    k n

    k k n

    q

    ou

    q

    = + = +

    1 si est impair

    ( , ) 2 si = 2 mod 4

    n

    n k n

    =

    Dans le cas de codes de 1023 bits, cela signifie quon peut

    prendre { }5,13,17,65,241,257,832,964q :

    k 2 1 (mod 2 1)k n+ 22 2 1 (mod 2 1)k k n +

    2 5 13

    4 17 241

    6 65 964

    8 257 832

    tableau 1.2 : les valeurs de q pour n = 10.

    Codes de Gold

    Si on considre une paire privilgie de m-sequences ( 1m , 2m ), on construit les

    mots dun code de Gold suivants :

    { }

    1

    2

    1 2

    0, , 1i

    m

    m

    m D m i N

    +

    ( iD reprsente un dcalage de ibits vers la droite)

    Les codes de Gold ainsi construits sont faiblement corrls, avec les mmes

    trois valeurs de corrlation possibles que pour la corrlation entre 1m et 2m . De plus,

    leur spectre dauto-corrlation prsente un pic aigu pour le code en phase.

    Avec ce type de codes on est donc capable de :

    a) se synchroniser sur le signal dun satellite dont on connat le code (dtectiondun pic de corrlation en valeur absolue).

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    1.3.2. Contenu du message

    Pour quun utilisateur puisse dterminer sa position laide du signal satellite,

    il faut quil connaisse la position des satellites et la distance qui le spare de ceux-ci.

    Les satellites GPS doivent donc mettre des lments permettant de calculer leur

    position, ainsi que lage de ces informations, afin de dterminer les satellites utiliseren priorit pour obtenir une meilleure prcision. Tous ces lments se retrouvent dans

    les sous-trames 1, 2, et 3, rpartis comme suit :

    Sous-trame 1 2 3

    Contenu

    N du satellite. N de

    semaine. Age des donnes.Prcision, tat de sant dusatellite. Coefficients decorrection de lhorloge.

    Paramtres dorbite

    (phmrides)

    Paramtres dorbite

    (phmrides)

    tableau 1.3 : contenu des sous-trames du signal GPS.

    Les phmrides contiennent les paramtres orbitaux du satellite ainsi que

    leurs coefficients de correction.

    Les sous-trames 4 et 5 dcrivent, quant elles, les almanachs de tous les

    satellites en orbite et leur tat de sant. Lalmanach permet de calculer

    approximativement la position dun satellite, et de dterminer sil est visible ou pas.

    De plus, il donne une ide grossire de la vitesse relative du satellite et ainsi de leffet

    Doppler prendre en compte pendant lacquisition. La sous-trame 4 contient

    galement les coefficients du modle ionosphrique, qui permet daffiner le calcul dela distance satellite-rcepteur.

    Notons pour conclure que le segment de contrle du systme GPS (les stations

    fixes au sol qui supervisent les satellites) calcule et rafrachit les phmrides

    rgulirement (une fois par jour), et transmet les nouvelles informations aux satellites.

    Comme ces corrections ne sont pas rafrachies simultanment, lutilisateur a intrt

    utiliser les plus rcentes (lge des donnes tant donne dans la sous-trame 1).

    1.4. Les perturbations lors de la transmission

    Lors de sa transmission, le signal subit plusieurs types de dgradations. On

    peut citer en particulier lajout de bruit additif, la distorsion et lattnuation du signal

    lors de sa traverse de latmosphre, et la possibilit dinterfrences dus aux signaux

    GPS rflchis proximit de la surface, connue sous le nom de trajets multiples

    (puisque plusieurs signaux du mme satellite arrivent au rcepteur en ayant suivi des

    chemins diffrents). Nous allons dans cette section dcrire les modlisations de ces

    diffrentes perturbations, et donner un ordre de grandeur de leurs influences

    respectives.

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    1.4.1. Le bruit additif

    On distingue deux types de bruit additifs : les bruits blancs gaussiens

    (AWGN : Additive White Gaussian Noise) et les signaux sinusodaux (CWI : Carrier

    Wave Interference).

    Signalons en particulier le bruit thermique, bruit blanc gnr par la Terre,auquel vient sajouter le bruit gnr par le rcepteur lui-mme (pertes dues

    lantenne, aux cbles). La densit spectrale de bruit thermique est dfinie par :

    [ ]0 010log( ) 204 dBW / HzN k T =

    o kest la constante de Boltzmann (k 1,38.1023) et T0 est la temprature de rfrence(T0 = 290 K). La puissance de bruit aprs lantenne du rcepteur est donc :

    [ ]10log( ) dBWtherm o f N N B N = + +

    o B est la bande du filtre du rcepteur et Nf reprsente le bruit du rcepteur

    (typiquementNf 4 dB). On peut alors calculer le rapport signal sur bruit pour le codeC/A, en fonction de la bande passante du filtre :

    Largeur de la bande passante 2 MHz 8MHz 20 MHz

    SNR au rcepteur (dB) -23 -29 -33

    Tableau 1.4 : rapport signal/bruit sans brouillage, en fonction de la bande passantedu filtre.

    On constate deux proprits importantes du SNR (Signal/Noise Ratio):

    Le SNR diminue lorsque la bande passante augmente. Il y a donc un choix faire pour la bande passante pour le rcepteur. Cet aspect sera tudi dans la

    section 2.1.

    le signal GPS est toujours en dessous du plancher du bruit thermique. Si lonconsidre alors le signal mis par un autre satellite, cest un bruit additif

    ngligeable (pour ce qui est du SNR). On peut donc garder le modle ci-dessus

    comme estimation du SNR. La modlisation du bruit thermique qui sen suit

    est la suivante : Btherm est un bruit gaussien, de moyenne nulle et dauto-

    covariance ( ) ( )2

    therm

    B

    N

    R n n= , o le facteur vient du fait que lon considre la fois les frquences ngatives et les frquences positives.

    Les bruits sinusodaux sont quant eux dus aux missions parasites dans la

    bande de frquence du GPS, quelles soient volontaires ou non. Notons que, hors

    brouilleurs, il y a trs peu de systmes mettant dans la bande de frquence du GPS

    (principalement des radars), mais que des harmoniques de frquence plus basses sont

    susceptibles dtre dans la bande de frquence (signaux UHF et VHF, par exemple).

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    Le systme GPS J. Lain et L. Leconte 12

    1.4.2. Linfluence de latmosphre

    Latmosphre perturbe les communications principalement de deux manires :

    par attnuation et brouillage du signal dans certaines bandes de frquences, et par

    dispersion des frquences lors de la traverse de lionosphre. Pour tudierlattnuation des signaux, on peut reprsenter celle-ci en fonction de la temprature du

    ciel, comme on a reli ci-dessus le bruit thermique une temprature de rfrence

    pour la surface de la Terre. La figure 1.5 reprsente la temprature du bruit gnr en

    fonction de la frquence et de langle dlvation. On remarque quil existe une

    fentre particulirement propice aux communications satellite, entre 1 et 10 GHz :

    cest la fentre micro-onde, galement appele space window . On remarque de

    plus que la pluie a une influence importante sur lattnuation des signaux : la pluie

    absorbe le signal et cre du bruit proximit de lantenne. Pour pallier ce problme,

    on choisit donc souvent la rgion basse de la fentre micro-onde pour communiquer

    avec les satellites ; cest par exemple le cas pour le GPS, le SGLS (Space Ground

    Link Subsystem, systme de larme amricaine), les systmes de contrle de la

    NASA

    figure 1.5 : le bruit atmosphrique en fonction de la frquence du signal (extrait de

    [7]).

    1.4.3. Les trajets multiples

    Une autre cause possible derreur la rception est due au fait quun mme

    signal peut arriver plusieurs fois au rcepteur, en ayant suivi des chemins diffrents.

    Cest plus particulirement le cas proximit dune tendue deau, ou prs debtiments (cf. figure 1.6).

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    Le systme GPS J. Lain et L. Leconte 13

    figure 1.6 : un exemple de trajets multiples.

    Les trajets multiples peuvent engendrer des interfrences destructrices, ou tout

    simplement fausser les calculs si le mauvais signal est retenu par le rcepteur. De

    plus, selon la direction de lantenne et le coefficient de rflexion, le signal rflchi

    peut tre plus fort que le signal original. Cependant, au vu des caractristiques du

    rcepteur, un signal rflchi peut tre nglig sil est plus faible que le signal original

    de 30 dB, ou sil est dcal de plus de 1,5 chips de code (le corrlateur limine alors le

    signal parasite). Pour le code C/A, ceci correspond une diffrence de marche de 450

    m.

    Notons finalement quil existe des stratgies pour liminer les ventuels trajets

    multiples. En effet, un trajet rflchi est toujours en retard par rapport au trajet direct ;il est donc possible de mettre en place une logique de racquisition. De plus, R.

    Landry suggre dans [5] quune possibilit de traitement du multitrajet est de

    supprimer le lobe principal du signal GPS et deffectuer un traitement de corrlation

    sur les lobes secondaires. Nous ne sommes pas intresss ce problme.

    Btiment

    Rcepteur

    Signal satellite

  • 8/6/2019 ea_gps

    15/37

    Le systme GPS J. Lain et L. Leconte 14

    2. Le traitement du signal effectu par le rcepteur

    Nous allons dans cette partie prsenter la structure gnrale dun rcepteur, et

    tudier la faon dont les oprations principales (acquisition et suivi dun satellite,

    rcupration des donnes de navigation, calcul des pseudo-distances) sont effectues.

    Nous essaierons galement de modliser certains de ces aspects, afin dexpliquer les

    performances des rcepteurs GPS.

    2.1. La structure dun rcepteur GPS

    Nous dcrivons dans cette section larchitecture gnrale dun rcepteur GPS.

    2.1.1. Les diffrents types de rcepteurs

    Le bon fonctionnement dun rcepteur ncessite que celui-ci soit capable

    dacqurir et de traiter les signaux mis par au moins quatre satellites. Il existe pour

    cela diffrentes stratgies :

    le rcepteur canaux parallles : dans ce cas, le rcepteur dispose de plusieurs canaux (au moins 4) et traite les signaux des satellites en

    simultan. Si le rcepteur a plus de 4 canaux, il peut utiliser les canaux

    supplmentaires pour chercher et acqurir de nouveaux satellites, et ainsi

    sassurer que la configuration choisie des satellites est toujours optimale. Il

    est galement possible, si le rcepteur possde plus de 10 canaux, de

    travailler en utilisant tous les satellites en vue (all-in-view). Cette

    technique permet de limiter les sauts dus au masquage ou la disparition

    dun satellite particulier. De plus, le temps ncessaire lobtention de la

    premire mesure (TTFF, ou time to first fix) est sensiblement rduit.

    Le rcepteur squentiel : un rcepteur de ce type ne possde quun ou deuxcanaux dacquisition. Il faut alors acqurir un premier satellite, effectuer

    une mesure, mmoriser les paramtres daccrochage du satellite, puis faire

    de mme successivement jusqu avoir obtenu 4 pseudo-distances. Le

    rcepteur calcule alors sa position, puis le processus recommence. LeTTFF est donc trs long, et le rcepteur ne peut pas oprer lors de

    dplacements trop rapides.

    Le rcepteur multiplex : larchitecture est la mme que pour un rcepteursquentiel, mais la commutation dun satellite un autre se fait beaucoup

    plus rapidement, la frquence de 50 Hz. Le taux de rafrachissement est

    donc rduit par rapport au rcepteur squentiel ; cependant, comme

    seulement une fraction du temps est consacre la poursuite et au

    traitement dun satellite, le rapport signal sur bruit se trouve dgrad par

    rapport au rcepteur canaux parallles.

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    Le systme GPS J. Lain et L. Leconte 15

    Les deux derniers types de rcepteurs taient parmi les premiers du march et

    ne sont plus utiliss de nos jours.

    Notons de plus que certains rcepteurs utilisent les deux porteuses L1 et L2 afin

    de calculer le retard d lionosphre et de saffranchir des donnes sur lionosphre

    transmises par le satellite. En effet, lionosphre est un milieu dispersif et la vitesse de propagation dpend donc de la frquence ; en fait, la diffrence sur le temps de

    propagation est proportionnel linverse de la frquence au carr (les termes dordre

    suprieur tant ngligeables). On a alors, si d est la distance dterminer :

    1 2

    1

    cd d

    f= + et 2 2

    2

    cd d

    f= + , o d1, d2 reprsentent les distances mesures

    grce aux porteuses L1 et L2. La distance d est alors donne par la formule

    1 2

    1

    d dd

    =

    , o est une constante :

    2

    1

    2

    1,6469f

    f

    =

    .

    2.1.2. Le schma gnral dun rcepteur

    Un rcepteur contient, de manire gnrale, les modules suivants :

    Une antenne, Un pr amplificateur, situ prs de ou dans lantenne (antenne active), Un ou plusieurs filtres destins nettoyer le signal reu, Un convertisseur de frquence qui transforme les signaux reus, dnots

    RF (real frequency) en signaux IF (intermediate frequency) de frquences

    plus basses,

    Un convertisseur analogique-numrique, Un module numrique qui est ddi la synchronisation des boucles de

    code, et au calcul de la corrlation,

    Un module de calcul des coordonnes, Une interface utilisateur.

    Le schma 2.1 rsume lorganisation du rcepteur. On remarquera que le

    schma inclut galement un module AGC (Automatic Gain Control), qui rgule les

    amplitudes lentre du convertisseur analogique-numrique. En effet, un bruit

    additif trop fort lentre du convertisseur serait crt, introduisant des transitions

    brusques et donc des harmoniques dans la bande de frquence GPS, susceptibles deperturber les calculs de corrlation. Le rle du module AGC et donc de normaliser en

    temps rel lentre du convertisseur.

    Le rle du filtre, quant lui, est de limiter le signal reu aux seules frquences

    du signal GPS. Il y alors un compromis faire : plus la bande de frquence est large,

    meilleure sera la corrlation, car on rcupre alors la quasi-totalit de la puissance du

    signal ; de plus, on peut compenser les effets du multi-trajet. Cependant, une bande

    passante largie augmente la puissance du bruit thermique, ainsi que le risque de

    brouillage, volontaire ou non. Les rcepteurs bas de gamme utilisent typiquement une

    bande de 2 MHz (correspondant au lobe principal) alors que les rcepteurs militaires

    peuvent monter jusqu 50 MHz.

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    Le systme GPS J. Lain et L. Leconte 16

    figure 2.1 : organisation dun rcepteur numrique (extrait de [5]).

    2.2. Modlisation dun corrlateur

    Si lon suppose que lon connat un satellite qui transmet, et que le rcepteur

    est synchronis avec le signal GPS du satellite en question, on doit tre capable de

    rcuprer les donnes de navigation. Pour cela la technique utilise est la corrlation :on multiplie le signal reu par le code PRN gnr localement, et quon suppose

    synchronis. On mesure alors la valeur obtenue en sortie de corrlateur. En labsence

    de bruit, elle vaudra 1 ou -1 selon le bit de donne transmis ; on dtermine alors le bit

    de donne grce la valeur en sortie du corrlateur (cf. figure 2.2). Nous allons

    prsent tudier linfluence dun bruit suppos gaussien sur la prcision du calcul.

    figure 2.2 : schma du corrlateur. s1 et s0 reprsentent les signaux idaux

    correspondant un bit 1 ou 0.

    On suppose que lon a dmodul le signal reu ; on ne travaille donc pas sur la

    sinusode mme mais plutt sur ses sauts de phases, qui prennent en thorie les

    valeurs 1 et -1. On reprsente alors le ime bit du signal reu r de la faon suivante :

    ( ) (2 1)(2 1) ( ) ( )i i i cr t d c g t iT z t = + ,

    ( )0

    T

    dt < 0 bit 1> 0 bit 0

    r(t)

    s0(t)-s1(t)

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    Le systme GPS J. Lain et L. Leconte 17

    o lon a utilis les notations suivantes : zest le bruit additif ; ci reprsente le ime bit

    du code, di la valeur du bit de donne transmise linstant i, Tc est la priode du code

    (donc pour le code C/A, Tc =1/1,023.106), etgreprsente la forme de limpulsion du

    code (ici, on considre [ ]0,( ) 1 ( )cTg t t = ). Si lon suppose que lon cherche transmettre

    le bit de donne 0, on a ( ) (1 2 ) ( ) ( ), 1,i i cr t c g t iT z t i n= + . Le rsultat de lacorrlation entre le signal reu et le signal idal correspondant au bit de donne 0 estdonc :

    ( 1)

    0

    1

    Re ( ) (1 2 ) *( )c

    c

    n i T

    i i ciT

    i

    CM r t c g t iT dt +

    =

    =

    , soit, aprs calculs :

    0

    1

    (2 1)n

    c j j

    j

    CM n c =

    = E ,

    o [ ]( )0Re *( ) ( 1)Tc

    j cg t z t j T dt = + reprsente le terme de bruit additif sur le jme

    bit et cE est lnergie dun bit de code.

    Si on calcule de mme la corrlation entre le signal reu et le signal idal

    correspondant au bit de donne 1, on obtient :

    1 0

    1

    (2 1)n

    c j j

    j

    CM n c CM =

    = + = E . Donc la diffrence CM0- CM1 vaut :

    0

    1

    2 2 2 (2 1)n

    c j jD CM n c = = E .

    Le deuxime terme de cette quation est une somme de bruits blancs

    indpendants entre eux. Le thorme de la limite centrale nous dit que lon peut donc

    lapproximer par une variable alatoire gaussienne, que nous noterons x. Les c i sont

    indpendants des i, donc [ ] [ ] [ ](2 1) 2 1 0i i i iE c E c E = = et [ ] 0E x = . Lavariance de x est :

    2

    1 1

    4 (2 1)(2 1)n n

    i j i j

    j i

    E c c E = =

    = . Si on suppose en premire approximation

    que les bits du PRN sont dcorrls entre eux, on a (2 1)(2 1)i j ijE c c = do :

    ( )2 24n E = , o ( )2E reprsente la variance dun lment j quelconque.

    Dans le cas dun bruit blanc de puissance spectrale J0, on obtient

    ( )2 0cE J = E et :

    02 cn J = E .

    On connat prsent les paramtres de la variable gaussienne. On peut

    maintenant calculer la probabilit queD soit ngatif, cest--dire que le bit dtect soitle mauvais :

    ( 0) ( 2 )cP D P x n< = > E .

  • 8/6/2019 ea_gps

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    Le systme GPS J. Lain et L. Leconte 18

    On introduit la fonction Q dfinie par2 / 21( )

    2

    t

    xQ x e dt

    + = , et qui est telleque ( ) ( )P X x Q x> = , o X est une variable alatoire gaussienne de variance 1. Legraphe de cette fonction est donn dans la figure 2.3.

    figure 2.3 : la fonction Q.

    On a alors :

    0( 0)

    cn

    P D Q J

    < =

    E

    On peut rcrire cette relation en termes de puissance moyenne et de bande

    passante. En notantR la frquence des donnes et W la frquence du code, on a

    0

    cn W

    J R=

    E, o est le rapport signal sur bruit.

    Application numrique

    On a dans le cas du code C/A 20 1023W

    R

    = . Do les probabilits :

    Largeur de la

    bande passante

    2 MHz 8 MHz 20 MHz

    SNR (dB) -23 -29 -33

    SNR 0.005 0.001 0.0005

    P(D

  • 8/6/2019 ea_gps

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    Le systme GPS J. Lain et L. Leconte 19

    Une possibilit pour prendre en compte un brouilleur est de modliser celui-ci comme

    un bruit additif. Ce modle est en fait valable lorsque le brouilleur est bande

    suffisamment large pour pouvoir lassimiler (localement) un bruit blanc. On rappelle

    lexpression gnrale du rapport signal sur bruit non brouill :

    ( ) [ ]00

    10log 40 dB-Hz

    dB

    r a f

    NB

    SS G k T N N

    = +

    avec Sr la puissance du signal, Ga le gain dantenne, etNf les pertes de cbles. Dans le

    cas dun brouilleur de rapport puissance du brouilleur/signal

    dBJ

    S

    , on trouve ([5],

    p.23) un rapport signal/bruit quivalent :

    [ ][ ]

    [ ]0

    //

    1010

    0

    1010log 10 dB-Hz

    .

    dB

    dB

    NB

    J SdB C N

    ceq

    S

    N Q R

    = +

    oRc est la frquence du code (Rc = 1.023 MHz pour le code C/A) et Q est un facteurreprsentatif de la bande du brouilleur. La figure 2.4 reprsente le SNR quivalent

    pour le code C/A , lorsque Q = 1 et Q = 2.

    figure 2.4 : influence dun brouilleur sur le SNR (en rouge, Q = 1 ; en vert, Q = 2).

    2.3. Synchronisation initiale (code acquisition)

    2.3.1. Principe de la synchronisation

    Le dmultiplexage CDMA se faisant par produit du signal reu et dun signal

    de rfrence, il faut que ces deux signaux soient synchroniss la fois en phase et enfrquence. En effet, la synchronisation en frquence nest pas garantie puisque

  • 8/6/2019 ea_gps

    21/37

    Le systme GPS J. Lain et L. Leconte 20

    lmetteur et le rcepteur sont en gnral en mouvement lun par rapport lautre ce

    qui introduit un dcalage frquentiel par effet Doppler.

    Le principe utilis pour la synchronisation est le suivant. On gnre une copie

    locale du code PN puis de la porteuse module par ce code avec notre estimation du

    dlaid

    T et de la pulsation de la porteuse0

    . On tente alors de dmultiplexer le signal

    reu avec ce signal. Si on est effectivement synchronis, le rsultat de la

    multiplication sera un signal dont la largeur du spectre frquentiel est identique au

    signal de donnes. En appliquant un filtre passe-bande qui ne laisse passer que les

    frquences correspondant au signal de donnes et en mesurant lnergie du signal

    filtr on peut dcider si oui ou non la synchronisation est bonne. Si ce nest pas le

    cas, on corrige lestimation et on ressaie.

    figure 2.5 : boucle dacquisition.

    2.3.2. Domaine et pas de la recherche

    La recherche de la phase et de la frquence se fait sur un domaine fini.

    Lincertitude T qui porte sur la phase est la dure dun bloc de code C/A soit1msT = . Le pas de la recherche est dau plus chip (0.5 ns) car nous avons vu que

    le pic dautocorrlation pour un code de Gold est trs troit.

    Evaluons lincertitude sur la pulsation dans le cas dun rcepteur statique.Le cas ou leffet Doppler est maximal est celui o le satellite est bas sur lhorizon (on

    considre quun satellite est utilisable si son lvation est suprieure 15) et tourne

    dans le sens oppos la rotation de la Terre. On a alors une vitesse radiale du satellite par rapport au rcepteur -11300 m.srv . En utilisant les formules (classiques) pourleffet on trouve une drive frquentielle de 5kHz. On peut donc majorer lincertitude

    sur la frquence par 10 kHz = . En pratique on utilise un pas de recherche delordre de 500Hz.

    La mthode la plus simple pour se synchroniser consiste balayer lensemble

    des cellules de la portion du plan temps / frquence ainsi dfini la recherche dun pic

    ce corrlation et cest celle que nous tudions dans ce qui suit. On considrera que la

    probabilit quune case soit la bonne est uniforme sur la portion du plan considre.

    0

    dT

    dmultiplexage

    Filtrepasse-bande

    Dtectionde lnergie

    Dcision(seuil)

    Gnrateur decode PN

    Signal reu

    Correction

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    22/37

    Le systme GPS J. Lain et L. Leconte 21

    2.3.3. Temps dacquisition

    Prenons les notations suivantes :

    dP : probabilit de dtection lorsquon examine la case correspondant la

    synchronisation faP : probabilit de fausse alerte c'est--dire la probabilit de dtection

    lorsquon examine une case errone

    iT : temps dintgration , le temps ncessaire pour examiner une case

    faT : temps de fausse alerte , le temps ncessaire pour se rendre compte

    quon a pris la mauvaise case.

    C: nombre de cases parcourir. On indexe les cases de 1 C.

    Temps dacquisition moyen :

    Le temps dacquisition moyen est calcul en examinant les diffrents scnariospossibles pour laccrochage de la bonne case. Chaque scnario est caractris par :

    n : lindex de la case correspondant la synchronisation j : le nombre de dtections rates k: le nombre de fausses alertes

    Le temps de dtection correspondant ce scnario est :

    ( , , ) ( )i i fa i faT n j k nT jCT kT n jC T kT = + + = + +

    On a alors examin ( 1)j + cases correctes et 1K n jC j= + caseserrones. La probabilit de ce scnario est :

    1( , , ) (1 ) (1 )

    j K k K k

    d d k fa faP n j k P P C P P C

    =

    (o KkC est le nombre de combinaisons klments parmis K.)

    Lesprance du temps de synchronisation est alors :

    , , 1 0 0

    ( ) ( , , ) ( , , ) ( , , ) ( , , )C K

    n j k n j k

    E T T n j k P n j k T n j k P n j k

    = = =

    = =

    1 0 0 0

    1( ) (1 ) ( ) (1 ) (1 )

    C K K

    j K k K k K k K k d d i k fa fa fa k fa fa

    n j k k

    E T P P n jC T C P P T C kP P C

    = = = = = + +

    1 0

    1( ) (1 ) ( ) ( 1)

    Cj

    d d i fa fa

    n j

    E T P P n jC T n jC j T P C

    = =

    = + + +

    Aprs calcul, on trouve :

    (2 )( ) ( 1) ( )

    2

    d ii fa fa

    d d

    P TE T C T T P

    P P

    = + +

  • 8/6/2019 ea_gps

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    Le systme GPS J. Lain et L. Leconte 22

    Variance du temps dacquisition

    Le calcul de la variance du temps dacquisition se fait de manire analogue,mais il est un peu plus complexe du fait quon calcule un moment du second ordre.

    2 2 2( ) ( )T E T E T = avec2 2

    1 0 0

    ( ) ( , , ) ( , , )C K

    n j k

    E T T n j k P n j k

    = = =

    =

    Aprs calculs on trouve [4] :

    2 2 22 22

    2 2

    2 2 22

    2

    11 ( 1) ( 1)( ) (2 1)

    12

    1 2 22( 1) ( 1) ( 1)

    2 2

    dT i fa fa i

    d d d

    d d di fa fa fa fa fa fa

    d dd

    PC C CT T P C T

    P P P

    P P P C TT P C T P C T P

    P PP

    = + + +

    + +

    2.3.4. Estimation de dPet faP

    Les calculs prcdents ont montr que la moyenne du temps dacquisition comme sa

    variance sont fonction entre autres de dPet aP . Pour obtenir des valeurs numriques,

    il nous faut estimer ces probabilits. On se place dans le cas de figure le plus simple,o le dtecteur dnergie fonctionne par lvation au carr du signal sortant du filtre

    passe-bande en aval du dmultiplexeur, filtrage passe-bas (avec une frquence de

    coupure IF ) de celui-ci et intgration sur la dure iT. On compare alors le rsultat

    un seuil TV pour dterminer si on est synchronis avec le signal reu.

    figure 2.6 : lalgorithme de dcision.

    Estimation de faP

    Le cas de fausse alerte correspond une sortie de lintgrateur TV V> tout ennayant que du bruit en sortie du dmultiplexeur (le dmultiplexage a chou). Le

    signal sortant du filtre passe-bande (centr en IF et de largeurB ) est alors un bruit

    blanc gaussien que nous pouvons dcomposer en bruit en phase et bruit en

    quadrature :

    Filtre passe-

    bande ( IF ,B)( )

    2

    Sortie dudmultiplexeur

    Filtre passe-

    bas ( IF )

    Integration

    sur iT

    Comparaison TV

  • 8/6/2019 ea_gps

    24/37

    Le systme GPS J. Lain et L. Leconte 23

    ( ) 2 ( )cos 2 ( )sinI IF Q IF n t n t t n t t =

    In et Qn sont des bruits blancs gaussiens de support frquentiel ,2 2

    B B .

    Lorsquon lve n(t)au carr et quon applique le filtre passe-bas, les termes croiss

    et les termes avec cos2 IFt ou sin2 IFt en facteur disparaissent, laissant :2 22 ( ) ( ) ( )I QPB

    n t n t n t = +

    En sortie de lintgrateur on obtient donc :

    2 2

    0 00 0

    2 2( ) ( )

    i iT T

    I QV n t dt n t dt N N

    = +

    o le terme0

    2

    Nest introduit pour normaliser les gaussiennes.

    Les transformes de Fourier de In et Qn ayant pour support [ ],B B , lethorme de Nyquist nous permet dcrire ces fonctions comme une interpolation

    dchantillons :

    ( ) ( )sinc( )I Ik

    kn t n Bt k

    B

    +

    =

    =

    Considrons maintenant la fonction '( )In t , fentre de ( )In t sur[ ]0, iT :

    '( ) ( ) ( )I In t n t h t = avec [ ]0,( ) 1 ( )iTh t t=

    Calculons sa transforme de Fourier :

    '( ) ( )I In n h = avec 2( ) sinc( )2 2

    iTii iT Th e

    =

    On ne peut pas appliquer le thorme de Nyquist pour '( )In t car, limite dans

    le temps, elle ne peut avoir un support frquentiel identique celui de ( )In t .

    Nanmoins, le sinus cardinal dcroissant rapidement, si 1iBT on peut considrer

    quen dehors du domaine [ ],B B la transforme de Fourier sannule rapidement ;

    on sautorise alors appliquer le thorme de Nyquist et on considre quon a :

    1

    '( ) ( )sinc( )iBT

    I I

    k

    kn t n Bt k

    B=

    do :2

    2 2

    10 0 00

    2 2 2( ) ' ( ) '( )sinc( )

    i iT BT

    I I I

    k

    kn t dt n t dt n Bt k dt

    N N N B

    + +

    =

    =

    En utilisant le fait que , '1

    sinc( )sinc( ')

    B

    k kBt k Bt k dt +

    = il vient :

  • 8/6/2019 ea_gps

    25/37

    Le systme GPS J. Lain et L. Leconte 24

    2 2

    10 00

    2 2( ) ( )

    i iT BT

    I I

    k

    kn t dt n

    N BN B= et en procdant de mme avec ( )Qn t on a :

    2 2

    10

    2( ) ( )

    iBT

    I Q

    k

    k kV n n

    BN B B=

    +

    On voit ici que V est la somme du carr de 2 iBTvariables alatoires

    gaussiennes centres rduites indpendantes, et il sagit par consquent dun chi carr

    2 iBT degrs de libert et la densit de sa loi de probabilit est, en notant 2 in BT= :

    12 2

    2

    1( ) ( 0)

    22

    n y

    c np y y e y

    n

    =

    La probabilit de fausse dtection est la probabilit davoir en sortie de

    lintgrateur un TV V> tout en nayant que du bruit en sortie du dmultiplexeur,do :

    ( )

    T

    fa c

    V

    P p y dy

    =

    Estimation de dP

    Pour calculer dP , on procde de faon analogue ce qui prcde mais en

    considrant quen sortie du filtre passe-bande on a cette fois-ci la somme dun signal( )s t et dun bruit blanc additif gaussien ( )n t . On considre que ( )s t est une sinusode

    de pulsation IF et de phase correspondant la modulation par les donnes. On

    peut dcomposer ( )s t comme on avait dcompos ( )n tprcdemment :

    ( ) 2 cos cos 2 cos sinIF IF s t P t P t =

    Aprs lvation au carr et filtrage passe-bas, on obtient :

    [ ]2 22

    ( ) ( ) cos ( ) sin ( )PB I Qs t n t P n t P n t + = + + +

    La phase est constante sur la dure dintgration puisquon intgre sur unbloc de code, c'est--dire un bit de donnes. En sautorisant la mme approximation

    que prcdemment sur le support des transformes de Fourier des signaux considrs,

    on a en sortie de lintgrateur:

    2 2

    10

    2cos ( ) sin ( )

    iBT

    I Q

    k

    k kV P n P n

    BN B B

    =

    + + +

    On a nouveau une somme de 2 iBT variables alatoires gaussiennes rduites,

    mais cette fois-ci elles ne sont pas centres. En effet, les variables relatives au signal

  • 8/6/2019 ea_gps

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    Le systme GPS J. Lain et L. Leconte 25

    en phase ont pour valeur moyenne0

    2cos

    P

    BN et les variables relatives au signal en

    quadrature ont pour moyenne0

    2sin

    P

    BN. On a donc un chi carr non centr dont la

    densit de probabilit scrit :

    ( )2

    42 2

    n1

    2

    1( ) I y ( 0)

    2

    ny

    nc

    yp y e y

    +

    =

    avec ( ) ( )2 2

    10 0

    2

    2cos sin 2

    : fonction de Bessel modifie d'ordre N

    i

    i

    BT

    i

    k

    N

    n BT

    PP P T

    BN N

    I

    =

    = = + =

    On retrouve ici le rapport signal sur bruit en bande de base.

    La probabilit de dtection est la probabilit davoir en sortie de lintgrateur

    un TV V> :

    ( )

    T

    d nc

    V

    P p y dy

    =

    2.3.5. Application numrique

    Dans le cas du GPS, on a :

    [ ]

    [ ]

    3

    2

    3

    4

    0

    40920

    10 s

    2.10 s

    10 Hz

    40 dB Hz 10

    i

    fa

    C

    T

    T

    B

    P

    N

    = = =

    =

    = =

    Pour faT , la pnalit en cas de fausse alerte, nous avons pris 20ms, en

    considrant quon se rend compte dune erreur lorsquon a trait 20 rptitions du

    code C/A, c'est--dire un bit effectif du message. Nous verrons que ce facteur nestpas trs important car la probabilit de fausse alerte peut tre ramene une valeur

    trs faible en choisissant bien le seuil de dtection.B correspond la largeur de bandede la porteuse module par les donnes.

    Si on trace lesprance du temps dacquisition ( )E T en fonction du seuil de

    dtection TV , on trouve un minimum pour 13TV = , ce qui correspond un temps

    dacquisition moyen denviron 32s. Ce rsultat est cohrent avec les valeurs trouvesdans la pratique.

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    Le systme GPS J. Lain et L. Leconte 26

    2.3.6. Maintien de la synchronisation (code tracking)

    Nous avons considr que la synchronisation initiale nous permettait de nous

    synchroniser mieux quun demi chip en phase et mieux que 500Hz en frquence surle signal reu. Emetteur et rcepteur tant en mouvement relatif lun par rapport

    lautre, il faut maintenir cette synchronisation au cours du temps.

    Pour cela on utilise des boucles de poursuite dont lexemple le plus simple

    sont les Delay-Lock Loops (DLL) en bande de base. Ces boucles fonctionnent demanire analogue aux PLL quon utilise pour se synchroniser sur un signal sinusodal.

    Ce type de boucle suppose quon a au pralable dmodul le signal reu de faon ne

    rcuprer que le code utilis pour ltalement spectral. On note le signal rsultant de

    cette dmodulation ( ) ( ) ( )r ds t Pc t T n t = + o ( )c t est le code dtalement.

    On corrle ( )rs t avec un code lgrement en avance (i.e. en avance de

    moins dun demi chip, car sinon la corrlation sera ngligeable de par les proprits

    dauto-corrlation des codes de Gold) ( )2

    d cc t T T

    + et avec un code lgrement en

    retard ( )2

    d cc t T T

    ; on calcule ensuite la moyenne temporelle sur un bloc de code

    de la diffrence entre ces deux corrlations, c'est--dire quon en extrait la composantecontinue. Cette moyenne est positive si on est en avance et ngative si on est en

    retard, ce qui permet dajuster la phase.

    En pratique, on nutilise pas ce type de boucle car il prsuppose quon est

    capable de dmoduler le signal reu et donc quon a une connaissance pralable de laphase de la porteuse. On prfre utiliser des boucles non cohrentes, c'est--dire qui

    ne repose pas sur une connaissance pralable de la phase de la porteuse. On peut citer

    comme exemple les Tau-Dither Tracking Loops qui sont voques dans [6].

    2.4. Le calcul des pseudo-distances

    Une fois quon a accroch un satellite et quon a pris connaissance des

    donnes de navigation, il reste dterminer la distance entre le satellite et lercepteur. On pourra alors, en connaissant la position du satellite (grce aux

    phmrides), calculer la position du rcepteur. La distance satellite-rcepteurdtermine par le rcepteur est alors appele pseudo-distance : en effet, elle est

    entache dun certain nombre dimprcisions, que nous dtaillerons.

    2.4.1. Calcul de la pseudo-distance : le principe

    On suppose quon a russi acqurir un satellite ; en particulier, le rcepteur

    est synchrone avec le rcepteur, et on a rcupr les donnes de navigation. On saitque le signal GPS est mis une date prcise par le satellite, et le rcepteur est en

    mesure de calculer quelle date le message est reu. On obtient alors le temps mis par

    le signal pour parcourir le trajet satellite-rcepteur, dont on dduit la distance qui nousintresse. Cependant il faut apporter de nombreuses corrections cette mesure afin

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    dobtenir une distance fiable. En particulier, il faut tenir compte du fait quon a troisrfrences temporelles :

    t: le temps GPS, qui sert de temps de rfrence ; il est coordonn au temps delUSNO (United States Naval Observatory) et correspond au temps mesur parune horloge parfaite pour un utilisateur immobile la surface de la Terre.

    ts : le temps satellite est celui donn par lhorloge du satellite. Pour corriger ladrive interne de cette horloge, le satellite transmet des coefficients de

    correction pour chaque satellite.

    tr : le temps rcepteur. Il est impossible davoir une horloge atomique dans lercepteur, le temps rcepteur nest donc pas synchronis aux deux autres

    temps.

    On a alors , ets s r r t t t t t t = + = + .

    Si lon note , , , ete e r r

    s rt t t t les temps dmission (rfrentiel GPS et satellite)

    et de rception (rfrentiel GPS et rcepteur), la pseudo-distance est donc donne par :

    ( )r epseudo r sd c t t =

    Pour obtenir la vraie-distance, il nous faut donc rajouter les termes derreurs

    , , etr r r e e er r s s propat t t t t t = = qui correspondent aux dcalages dhorloge et aux

    erreurs lors de la propagation du signal.

    La formule gnrale de la distance est alors :

    ( )e r

    pseudo s r propa

    d d c t t = +

    Pour pouvoir estimer la distance, il faut donc estimer les erreurs commises.

    propa est estimable partir des coefficients de corrections mis par le satellite (cf.

    2.1). De mme, on a ( ) ( )2

    0 0

    0 1 2

    e e e

    s s s s s ala rel t A A t t A t t = + + + + oA0, A1, etA2

    sont les coefficients de corrections de lhorloge, etala rel reprsentent les

    imprcisions dues aux phnomnes alatoires et aux termes relativistes.

    Il reste donc dterminerr

    rt , ce qui se fait par rsolution des quations denavigation (en effet, le biais dhorloge b et sa drive font partie des inconnues du

    systme).

    2.4.2. Les erreurs intrinsques au systme

    Mme en corrigeant les erreurs dhorloge et de propagation, le calcul de la

    distance contient des sources dimprcision intrinsque. Les rsidus derreurs

    dhorloge, aprs correction, induisent une erreur sur la distance de lordre de 3 mtres.De plus, la prcision de la mesure de distance dpend de la prcision avec laquelle on

    peut se synchroniser avec le signal satellite. On montre ([1]) que la mesure de distancea un cart-type gal :

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    Le systme GPS J. Lain et L. Leconte 28

    /

    0 0

    2 /1

    2 / /

    iC A

    TBT

    P N P N

    = +

    ,

    o TC/A est la longueur du code C/A,B est la bande de boucle du code,P/N0 reprsentele rapport signal/bruit bande de base, et Ti est le temps dintgration. On obtient alors,

    pour le GPS :[ ]02,3 m si / 40 dB HzP N = =

    Finalement, remarquons que le facteur le plus important dans la perte de prcision est le SA (selective availability), systme qui permet de dgrader

    volontairement la prcision des donnes transmises par les satellites. Les donnes

    modifies sont les coefficients de lhorloge et/ou les paramtres de lphmride. Aufinal, lactivation du SA donne une prcision de 100 mtres dans le plan horizontal.

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    Le systme GPS J. Lain et L. Leconte 29

    3. Les amliorations possibles

    Nous allons prsent nous intresser quelques amliorations possibles pour

    amliorer la rsistance des rcepteurs GPS au bruit et aux perturbations. La figure 3.1

    liste les points vulnrables dun rcepteur et les modifications possibles quipermettraient de les renforcer.

    figure 3.1 : les possibilits damlioration dun rcepteur numrique (extrait de [5]).

    Une premire possibilit est dutiliser une antenne adaptative, qui soit capabledliminer une direction particulire lors de la rception. Le prfiltrage limine, lui,

    les signaux hors bande. On peut galement dtecter et liminer des signaux parasitestrop levs en contrlant lamplitude du signal et en adaptant le gain en consquence.

    Nous allons plus particulirement nous intresser lutilisation dun filtre,avant corrlation, pour liminer les signaux parasites trop puissants.

    3.1. Les filtres encoches

    Les filtres encoches sont une famille de filtres rponse impulsionnelle

    infinie particulirement simples, puisquils ont deux zros et deux ples conjugus. Laposition des ples et zros est dcrite dans la figure 3.2.

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    Le systme GPS J. Lain et L. Leconte 30

    figure 3.2 : les zros et ples dun filtre encoches.

    La fonction de transfert scrit alors :

    ( )( ) ( )( )( )

    * 1 21 11 1

    1 2*11 1

    1 2 ( )

    1 2 ( ) ( )

    z z z z z z z H z

    z z z z p z p

    += =

    + , soit :

    ( )1 2

    1

    1 2

    1 2cos( )

    1 2 cos( ) ( )

    z zH z

    z z

    +=

    +

    La stabilit de ce stable est garantie si tous les ples sont lintrieur du cercle

    unit, cest--dire si 0 < < 1. On peut alors tracer le module de H pour diffrentes

    valeurs de :

    figure 3.3 : le module dun filtre encoche. En rouge, a = 0.95 ; en vert, a = 0.8 ; en

    jaune, a = 0.5.

    On constate que pour des proches de 1, un tel filtre limine une bande defrquence trs troite du spectre. En mettant plusieurs tels filtres en cascade, avec des

    frquences de coupure trs proches, on peut ainsi liminer une bande de frquencearbitrairement troite (cf. figure 3.4).

    Re

    Im

    zros

    ples

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    figure 3.4 : module et argument de la fonction de transfert de 5 filtres encoches en

    cascade.

    On constate que la phase est bien conserve en dehors de la fentre decoupure : on peut donc bien couper une bande de frquence sur laquelle se trouverait

    un bruit parasite, sans pour autant modifier le signal global de manire tropimportante. Le filtre est de plus facile contrler puisquil na que deux paramtres

    que lon relie aisment ses zros et ples. Il ne faut cependant pas que llimination

    dune bande de frquence par un tel filtre se fasse au dtriment de la bonne tenue dusystme GPS : il faut donc que le corrlateur soit peu influenc par lajout du filtre. R.

    Landry a montr que la distorsion de la corrlation aprs ajout du filtre nest pas pnalisante pour le systme (cf. figure 3.5). On retrouve en particulier le mme pic

    troit quen absence de filtre, et les maxima locaux engendrs par le filtre ne sont pasassez importants pour entraner une mauvaise synchronisation.

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    Le systme GPS J. Lain et L. Leconte 32

    figure 3.5 : la corrlation aprs ajout du filtre encoches (extrait de [5]).

    3.2. Principe du filtrage par la transforme en ondelettes

    Nous allons prsent exposer un autre principe de filtrage des signauxparasites dont la puissance est suprieure au bruit thermique, bas sur la transforme

    en ondelettes. Nous nous restreindrons ici un expos gnral du principe de ladcomposition et des applications au filtrage ; les fondements mathmatiques de cette

    mthode sont dcrits dans [8].

    On cherche dcomposer un signal f(t) dans une base de fonctions

    orthonormales. Pour cela, on introduit une ondelette mre ( )t et une fonctiondchelle ( )t , ainsi que les fonctions dfinies par dilatation et translation :

    / 2 / 2

    , ,( ) 2 (2 ), et ( ) 2 (2 )m m m m

    m n m nt t n t t n = = .

    A m fix, les { },m n n Z sont orthonormales, et on note Vm lespace engendr par ces fonctions. Vm est donc un espace dapproximation, de rsolution 2

    m, et on a

    1m mV V . En notant alors Wm lorthogonal de Vm dans Vm-1, on montre que les

    { },m n n Z forment une base de Wm. Dfinissons , , , ,, et ,m n m n m n m nA f C f = = ;on a alors les rsultats suivants :

    Les { },m n nA Z correspondent la projection de f sur Vm, cest--dire lapproximation de f la rsolution 2m.

    Les { },m n nC Z correspondent linformation perdue en passant de Vm-1 Vm.En partant de la rsolution 1, on obtient donc les coefficients laide de

    lalgorithme suivant :

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    Le systme GPS J. Lain et L. Leconte 33

    , 1,

    , 1,

    (2 1)

    (2 )

    m n m k

    k

    m n m k

    k

    C g n k A

    A h n k A

    = +

    =

    o g est un filtre passe-haut (pour ne garder que les dtails) et h est un filtre passe-bas(qui ralise la perte de rsolution). Les filtres g et h sont appels filtres conjugus. Les

    coefficients de g et h sont donns par les formules :

    [ ]

    [ ] ( ) [ ]

    2 (2 ) ( )

    1n

    h n x x n dx

    g n h n

    =

    =

    On peut alors dcomposer les donnes chantillonnes un niveau arbitraire, en

    passant du niveau m-1 au niveau m grce lalgorithme ci-dessus. On reprsente cette

    dcomposition par un arbre binaire :

    figure 3.6 : la dcomposition du signal A0 dans une base dondelettes (extrait de [5]).

    Lensemble des coefficients { }1 2, , ... , ,m mC C C A reprsente entirement les

    chantillons de dparts (soit lensemble { }0A ). Une telle dcomposition est en thorieinversible, puisquil ny a pas de perte dinformations. Cependant, en pratique il estassez difficile dobtenir des filtres g et h respectant les conditions ncessaires tout en

    restant assez courts pour permettre des calculs rapides. Il existe plusieurs filtres

    possibles, dont le filtre de Haar, les filtres bi-orthogonaux, les filtres de Mallat, et les

    filtres CDF. Sans nous intresser de prs aux dtails du choix de filtre, on peut donc

    considrer la dcomposition du signal GPS dans une telle base. Les fonctions

    { },m n n Z et { },m n n Z tant normalises, le niveau de bruit est conserv par ladcomposition. Pour garder le bruit contenant le signal et liminer les missions

    parasites, il suffit donc deffectuer un seuillage sur les coefficients obtenus. Le filtre

    peut donc scrire schmatiquement :

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    Le systme GPS J. Lain et L. Leconte 34

    ( ) [ ]1

    ,( ), o ( ) 1 ( )Z WT WT f x x x

    = = .

    , la fonction de seuillage, prserve les coefficients infrieurs et limine les autres.

    Le choix de peut se faire en observant que pour un bruit gaussien de variance 2,

    99,99% des valeurs se trouvent dans lintervalle [-4, 4]. R. Landry [5] a montrquun tel seuillage, appliqu au signal GPS, permet dliminer les signaux parasites

    trop importants tout en conservant de manire fidle le bruit initial.

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    Conclusion

    Nous avons, au cours de cet enseignement dapprofondissement, cherch

    dcrire les principales caractristiques du systme GPS et le schma de

    fonctionnement dun rcepteur.

    Nous nous sommes plus particulirement intress au signal GPS mis par un

    satellite. La gnration du message et les perturbations quil rencontre la

    transmission ont t tudies dans la premire partie, alors que la deuxime partie

    tait consacre la structure du rcepteur et au traitement du signal pralable

    lexploitation des donnes de navigation. Nous avons alors vu que lutilisation du

    CDMA permettait de rcuprer le message initial dans des conditions fortement

    dgrades (rapports signal/bruit de lordre de -23 dB). En contrepartie de ces

    performances, la mthode employe demande une synchronisation initiale parfoislongue et des boucles de poursuite volues afin de garantir la continuit du message.

    Finalement, la troisime partie, plus qualitative, avait pour but de donner quelques

    exemples damliorations des rcepteurs GPS.

    Il est intressant de remarquer que le CDMA a galement t retenu pour

    Galileo, la constellation europenne de satellites de navigation qui devrait entrer en

    service oprationnel vers 2008. Une des diffrences principales avec le GPS est quen

    plus du signal modul par le code et les donnes, Galileo enverra vraisemblablement

    un signal pilote modul uniquement par le code. Ceci permettra aux rcepteurs de

    rester synchroniss sur le signal mme dans des conditions de rapport signal bruit

    trs faibles, ce qui est intressant quand on considre le temps ncessaire pour laphase dacquisition du signal.

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    Bibliographie

    [1] Introduction au GPS, P. Staebler (1998)

    [2] Le systme GPS : notions fondamentales, F. Duquenne (1996)

    [3] Digital Communications, J. Proakis (1995)

    [4] Introduction to Spread Spectrum Communications, R. Peterson, R. Ziemer, D.

    Borth (1995)

    [5] Techniques de robustesse aux brouilleurs pour les rcepteurs GPS, R. Landry

    (1997)

    [6] Techniques dabaissement des seuils dacquisition et de poursuite pour les

    rcepteurs GPS, R. Landry (1998).

    [7] Digital Communications : fundamentals and applications, B. Sklar (1988)

    [8] A wavelet tour of signal processing, S. Mallat (1998)

    [9] Spreading Codes for Direct Sequence CDMA and Wideband CDMA Cellular

    Networks, E. Dinan, B. Jabbari (IEEE Communications Magazine, September

    1998).