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BA N Q U E T

DELEGUES FRANCA S.

18 N OV E MBR E 1880 .

Le 18Novembre 1880, une socié té d ’élite offrait un splendide

ba nquet à qua tre visiteurs dis tingués'

a u C a na da . Cette démonstra tion

,à l ’hotelWindsor

,ét a lt un hommage rendu a ux ca pit a listes

e t a ux a griculteurs fra nç a is, qui a va ient jeté un rega rd vers lesrives du St La uren t désertées pa r le dra pea u:de la F ra nce il y a

plus d’

un sœcle .

Les citoyen s de Montréa l vena ient sa luer M. Thors, ba nquierfra n ç a is , M. de Molina ri

, journ a liste pa risien déjà a va nta geusemen t

connu a u Ca na da,M. le ba ron Hogendorp, secrét a ire de M. Thors,

dé légués pa r l’institution du Crédit F oncier de F ra nce , et M. de

la Londe,a griculteur distingué , r eprésenta n t de socié tés d

’a gricul

ture fra nç a ises, tous v enus pour nouer des rela tions d’a ffa ires entre

la F ra nce'

et le Ca na da .

La présence de délégués a ussi dis tingués deva it éveiller, da nsle cœur des Ca na diens—fra n ça is,les symp

'

a thies qu’ils on t conservées

pour la F ra nce;ma lgré une longue sépa ra tion , et°

réch a ufier l’ amitié

qu’

ils éprouvent pour les enfa nts de cette gra nde et généreusen a tion .

C’

est la F ra nce industrielle,commercia le , a gricole , fin a nciere ,

e t toujours progre ssive da ns l ’ordre ma tériel, que les citoyens de

Montré a l ont honorée en offra n t leurs homma ges àMM. Thors,de

Molina ri, de la Londe et Hogendorp .

La fête ne la issa it rien à désirer . Aux côtés du président , l’hou .

P. J . O. Cha uve a u, on rema rqua it

, outre les hôtes de la soirée,des

députés , des représenta nts de la magistra ture , du b a rrea u, du commerce et de l ’a griculture .

Après a voir fa it honneur à un excellent menu, les convivesentendu ent les reponses à div erses sa ntés .

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Œ E N Ü .

Huîtres au Naturel

POTA èE SGreen Turtle Piint a nnier à la Royale

POI SSON

Saumon,Sauce Homard Baked Red Snaps

HOBS

Rissoles

E NTR É E S .

Ris de Veau à la Toulouse'

Petites bouchées aux HuîtresFilet de Bœuf aux Champignons .

SOR_

BE TS’

PI! C E S SUB. SO C LE S

Jambon à la Gelée F ilets de Perdreaux en BellevueHure de Sanglier Historiée Chaud froid de C ailles

Galantines de Volaille en Pyramide

SA LA DE S

Mayonnaise de Homard Salade de Poulet Chicorée

E C TS

Dindes nouveaux

Selle de Mouton à l ’Angla ise Roa st Beef Q uartier de Chevreuil

G IBIE RC anvass

back Duck Perdreaux

L E G UME SChoux de Bruxelles Haricots verts

Choux-fleurs Petit pois à la FrançaisePA

_

TISSE R IE SWindsor Pudding C ha rlottiè Russe Gelée a u C hàmpa gne

G âteaux

Le Printemps L’Hiver

Au Café A la Vanille

Fruits

Vins du Ælrin et S a uterne nav !Ba rton/= Guesüer )

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S A M E E S .

LA . R E IN E

L E G OU VERNEU R-G E NE RA L

LA F RA N C E

Réponse pa r M. LE F A IVRE , C Oiisnl G énera l de Franc e .

L E LiE U ÎE NA NT- G OUV ERNE UR

LE PA RLEMENT F E DE RA L

Réponse s par l’Hon. R . Thibaudeau, Sénateur, et M. A lderic Ouimet, M. P.

-LE PA RLEME NT LO C A L

Réponse s par les Honorables L. O. LORANG E R et HONORÉ ME RC I E R .

NOS HôTE S

Réponses par MM. THORS, DE MOLINARI et de LA LONDE .

L A F INA NC E ,L E C OMME RC E ,

L ’ INDU STRI E E T

L ’A G R I Q ÙLTU R E

Réponses par MM. A . A . TROT‘

I‘

I E R, X . PE RRAULT

et L. H. MAfiSUE , \M. P .

LA PRESSE

Réponse s par MM. TASSÉ , de laMinerve, et H . BE AUG RAND,de la Pa trie.

L E S DAME SRéponses par MM. le baron de HOGE NDORF , B. G LOBE NSKY ,

A. PRE VOS'

T, et G E O. DÙHAME L .

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A la table d’

honneur, les convives

éta ient pla cés dans l’

ordre suivant

A la droite

MM. Lefa ivre, Rivard, De Lalonde, O .

Perreault,De Lacretelle, Sénateur Trudel,

W. Marchand, Girouard, Ouimet, Massue,Tassé

,Beaubien, Leca va lier.

A la gaucheMM. Thors, Loranger, De Molinari, La

flamme, Sénateur Thibodeau, juge Rville, Taillon, M P Ryan, Desjardins,Hogendorp, Houde

,Bergeron, Hon J L

Beaudry, Mercier, Wurtele, Préfont a in

Hébert,Rolland, Dr Bottot .

Voici la liste des souscripteurs

Allard Louis, échevin Archambaul t, JL. ,

Armand E dmond, Archambault, LSherbrooke Auger J, régis tra teur.

Belle C E,agent des Terres de la Cou

ronne ; Brosseau lieut . —colonel, maire deLapra irie Barsalou Joseph

,président de la

Compagnie des Abattoirs de Montréal ;Brown Alfred, de la Banque de MontréalBrossard Mo!se, Beausoleil C, Brunet A lfred

,Brunet Al exis, Bisail 11 J, Bessette

D !,Beulla c R, Boivin G uil aume, Beaudry

honorable J L, Barsalou Chas, BeaudryHercule

, Beaugra nd H,Directeur de

'

laPa trie Béîque F L, Beaufort E , vice-président de la compagnie des Abattoirs deMontréal Beaubienhonorable Louis, MFP,Beauchemin C O, Beaudry BeaudryArmand

,Bergeron

,J G H, MP, Beaudoin

Ant,Beauchamp L E , Bourgouin, O, Bour

gouin H,Bourgouin Nez, Barnard E , du

Conseil d’

Agriculture

C hoquet A,Cabana A C

,Caron E d,Bour

gean G S, ,Chauveau hon P J O

, !LLD),Cherrier C S

ÉC R), Champagne J B A,

C outlée J L, N Cyr F E rn est, Coursol CJ MP, Chapleau J C, Chanteloup E ,

Cha6 pleau S

,Carreau J P, Saint-Jean Charle

bois A,Chagnon H C H, NP, Coaticook

Chagnon M J E , G la ckmayer C ha s, C adieux

L A .

Dubuc A,Desjardins A, MP, Duniesnil

G H,Dugas C A

,juge, Dansereau Cl A,

Duvem a y L D, De Boua ld, MD, Desma rteau N B

,De Bellefeuille E L, DesRivières

R,Dumouchel L N, NP, Dubord A, Da

fresne J M,De Ma rtigny C L, caissier de la

Banque Jaoques-Cartier ; DeMartigny J L,

Davis A, De Lacretelle, De Meslé,_R, de

Martigny C L, De Lorimier Chas, De Loriinier T C, Duclos S T, Drolet Gust ave A,‘chevalier de la Légion d’

Honneur, DubordA P S, Dubord Alexis, Dean H C, de Beaufort E .

E thier Léandre J .

F iüa trault , C yria c, F orget, L J, F aucher, Olivier .

Gendron,P S, Ga rand, U, G eofi

rion , CA,Gagnon, Arthur, G iberton, A,

J B, G lobenskî, Benj , Girouard,Gélina s Aimé, Guimond, H G, Goudron,T A, Gagnon, G, Grenier, Jacques, séchévin Gilman, F E , G uilbaut , E douard, Jo

Hamilton, A, Hébert, C, Hubert, R A .R,Hétu, L O, N P, Hughes, Geo A, ma jorHuot, L, Hudon, Victor, Houde, F red, MP,Hamelin, A S .

Jetté, bon L A , Ja ra slawski, o.

Kiroua ck, A .

Ledoux, B, Lamére, J B, Lapointe,als, Lavallée, Dr V P, M PP, Laflamme,hon R, Laviolette, J G, MD, Lamothe, G,ina ître de poste ; Lamontagne, H,

Lorenger, hon L O, MFP, Leca va lier, N M,

MFP, Lachapelle, E P, MD, Loranger JM, CR, Labelle, capt J B, Leblanc, J E ,

Lapierre, Alph, Letourneux, C F, Letournenz ,

_

J T, Laurent, M, Lavoie, 0 M, Lamontagne, Louis, LaRocque, Armand, Leblanc, J H, Lefebvre, M T, Lajoie, L Jos

,

VP, Lacoste, Alexandre, CR .

Meunier J, Martin P P, Mercier bon Ho

noré, Mercier Joseph, Massue L H, M P,Mathieu E uclide, Mineau G L H, MalletteL ! , Marchand hon F G, M P P .

Nelson John, fils .

Ouimet J A ldéric, MP, Ouimet Treffié .

Perreault C O, vice-consul de F rance ;Potter T J

,Papineau C F, N P, Parent C he

F,Perrault Louis, Pell etier J L, Perrault

F M, Provencher J A N, de la M… ;Pagneulo Siméon, Paradis Hercules, PlanteE lie, Prevost Arthur, Prevost Armand,Prevost Hector, Perry Louis Vic tor, Parent

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Rivard Sévère, maire Rottot J P, MD,

Robert Au te, Robert Olivier, échevinRinfret F Rainville hou H F, RouillardB Raza Alphonse, Roÿ R, Robidoux E , B 0L,Rolland J B

,commissaire du havre Re

naud Nap, Ralston John .

St On Seraph in, Soa th Da vid, ca pit aine,Sa ncer B

,caissier de la Banque Natio

nale St Louis E , Senéca l L H, Schowb A .

Thiba udeau hon I R, sénateur Trudel,hou F X A,

sénateur Trottier A A caissier de la Banque du Peuple Trudel A

HM D

,Ta ssé Joseph, M P, directeur de la

Minerve Tassé F rs ! MD, Trudel J, Taillon A A

,Sorel Taillon L 0 MFP.

Vignau Gabriel, Valois J M, Vanesse FMF , Valois Judes, Villeneuve O, maire duvillage St Jeau-Baptiste

,Vincent A .

Wilson Thos, échevin.

L’hou. M. Chauveau a présidé le

ba nquet a vec le ta ct qu’on luiconna ît .

A neuf heures la liste des santés futouverte. Après a voir fa it honneur

aux santés d’uSage, M. Prenderga st ,

secrétaire du comité, lut quelqueslettres ou télégrammes d’excuses desouscripteurs qui n

’a v a ient pu être

présents , entre a utres de l’hou. M.

Moussea u, président du conseil exé

cutif fédéra l , de l’hon . M. . Cha pleau,

premier ministre loca l, de M. Ræ icot ,député de Missisquoi, et de M. L. H .

F réchette .

les sœ ceptîbüitéS nationales, s i souvent endésaccord, ou même en conflit avec les nô

tres . Ici, au contraire, vos cœurs et le miensont à. l ’unisson . Comme moi

,vous avez

l’amour, le culte de la F rance ; vous avezsouffert, vous vous êtes sentis atteints pa rses cruelles infortunes comme nous

, fran

cais, vous croyez renaître, vous participezavec un patriotique orgueil à son relève

ment .

C ’ est que la voix du sang parle en vous,

messieurs ; c’ est que sortis du

.

sein de laF rance, vous êtes ses rej etons sur l e sol

américain, et qu’ en dépit de toutes les

transformations politiques, vous vous sen

tez guidés par une impulsion mystérieuse,analogue à. celle qui conduisait dans le désert le peuple d’

I sra el ; c’est qu’enfin

,une

destinée providentielle vous appelle à fonder

a ramifier da ns . le n ouveau monde nue_ua

tionfrançaise, avec la langue, le caractèreet toutes les qualités spécifiques de notre

ancienne France . Mission grandiose et bien“

comprise par lord Dufi‘

erin, quand cet illus

tre homme d’

E t a t disait : que la race fran

ça ise était nécossa ire à."l’

Amérique“

et que la

civilisation du Nouveau-Ma ude serait incomplète sans cet élément . C ’ est qu’en

effet, les utopistes seuls ont pu rêver d’uni

fier la société humaine “par les mœurs,la

langue, les lois, de refondre la s nations

Lorsqu’on eut proposé la santé de dans un même moule, à l

’ imitation de Pro

la F ra nce,

M. LE F AIVRE ,

custo.

La civilisation est comme la nature elle'

procède par la diversité . Dans le monde

Consul G énéra l, répondit en cesphysique, l’harmonie na ît de

.

forces diffé

termes

Messieurs,

rentes, d’

a spects variés à. l’ infini, souvent

de contrastes . De même, dans le monde

moral, le progrès est engendré par l’

émula

C ’ est une sensation bien étrange et bien tion, !par la concurrence, c’est-à-dire par

douce à la fois pour le représentant officiel l’exercice de la liberté . C ’est ainsi que

d’une nat ion,de retrouver la patrie e t la l

E ur0pe moderne a progressé par la rivafamille dans sa résidence diplomatique

,et lité des nations qui la constituent, qu

elle

d’y recevoir à tout instant l’écho et l’ image a découvert les Indes, l’

Amérique, enfantéfidèle de ses sentiments . D’

ordina ire, une des prodiges par la science et par l’indus

efforts tendent à ménager les préjugés et trie, et qu’à l’heure actuelle elle est encore,

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malgré toutes ses imperfections et ses ta

ches,le témoignage le plus éclatant de

l ’ intelligence et de la force humaines . Les

peuples,livrés à. la contemplation béate de

leur génie et de'

leur grandeur nationale, netardent pas a

°

s’

étioler dans une funeste

langueur . ‘ La race anglo-saxonne si vivace,si fortement

_

douée n’

échappera it pas a ce

danger si la lumière ne lui venait que parses prophètes célébrant en style dithyram

bique ‘et sur tous les tous sa vitalité, son

énergie,sa supériorité sur les autres races,

sur tout l’univers . E h bien le Canada

Français rend à la race anglo-saxonne, unimmense service, en se développant a côté

d’

elle, en la préservant d’une sécurité trom

peuse,'

en lui faisant sentir l'aiguillon salu

taire de la concurrence .

La concurrence des nations affecte différentes formes . Longtemps, elle s

’ est ex

ercée exclusivement par la guerre ; au

jourd’

hui ce sont les victoires de l’

indus

trie, du commerce, de l’ intelligence, qui

sont considérées comme les plus fécondes .

Mais ici, comme sur les champs de bataille,le courage est souvent trahi par la force .

Il faut l’organisation, d’ immenses ressoa r

ces toujours prêtes a se renouveler, il faut

surtout des all iés, pour assurer le triomphe .

Longtemps le Canada-Français a été dans

la situation d’une place démantelée et cer

née de toutes parts,résistant, sans muni

tions, a bout de vivres, contre tout espoir,

pour défendre l’honneur national . Résis

tance héro!que et qui tiendra plus d’une

page glorieuse dans l ’histoire ! E nfin le

moment est venu où la sentinelle peut, du

haut des tours,apercevoir les bataillons

a ccourhs pour la délivrance Ces bataillons,messieurs

,ce sont les capitaux, ce sont les

entreprises industrielles, c’ est le concours

sympathique, ardent de nos financiers, de

nos hommes .de lettres, de toutes nos forces

nationales pourle développement pacifiquede la race

'

française sur ce'

continent .

Quant à moi, messieurs, le grand hon

neur de ma vie publique Sera“

d’avoir été

sinon le guide,du moins le précurseur de

cette armée libératrice,d’avoir symbolisé

pendant quelques jours, dans ma personne,l’

embra ssement fraternel de l’ancienne et

de la nouvelle France et leurs efi‘

usions

réciproques après une séparation séculaire .

C’est avec bonheur que je viens remplir

cette tâche dans la noble cité de Montréal,cette métropole commerciale de la France

américa ine dont tous nos voyageurs fran

cais admirent avec un mélange d’

orgueil

et de stupéfaction, les splendeurs .C’ est ici que j ’ai connu pour la première

fois, il y a huit ans, l’hospitalité canadien»

ne . J’étais nouvellement arrivé d’

E urope

et je n’avais encore

sur le Canada que des

notions superficielles ; ce sont des Montréa la is qui m’ont servi d’

initia teurs dans

mes études sur votre pays c’est ici, comme

dirait M. le président, que j’ai préludé à

ma carrière canadienne . Il m’ est bien doux

aujourd’hui d’ avoir acquis quelques titrespersonnels à. votre amitié et de vous ap

porter, avec un mandat oΠciel, le salut a f

fectueux de la France .

Mais parmi ces épanchements, il est undevoir que la justice et la gratitude nous

imposent, et dont j e veux prendre‘

l’

initia

tive'

; c’est un hommage à l ’Angleterre dont

le pavillon abrite, avec une fierté_

magna

Mme, cette réunion de famille . 'Une poli

tique large et cla rvoya nte l’a mise au

dessus des préjugés ordinaires, et lui per

niet de voir avec désintéressement, que

dis—je, avec sympathie, notre réapparition,de nous accueillir en ces lieux

,-non plus

comme des adversaires, mais comme des

amis venus pour l’assist loyalement dans

une œuvre bienfaisante, et contribuer à la

prospérité de sa plus belle colonie .

Heu

réuse l ’Angleterre d’avoir une politiqueaussi large ! Heureuse surtout l’Amérique'les rivalités meurtrières de l’E urope'

ennent un anachronisme et se transforment en luttes fécondes par le trava il

pour le progrès de l’humanité

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_ 7 _

M. THIBAUDE AU, SÉ NATE UR .

répondit comme suit à. la santé du

Pa rlement F édéra l

M. le Président et Messieurs,

Lorsque le 7 octobre dernier, cette b elle

salle duWindsor s’illumina it smnta nément

pour la grande ovation que la province deQuébec offrait à. son poète national, nous

avons vu les fils de la fière Al bion tendre la

main aux descendants de français de cette

province pour acclamer les nobles décla rations de l’Aca démie française qu

un ca na

dien-fra nça is, en F ra nce, ne prena it la

p la ce, ni les la uriers de p ersonne,” et pro

clamer aussi la gloire de cette grande na

tion . Donc, M. le Président, il ne peut

pa raître étra nge a personne da ns cette a s

semblée d’entendre le Sénat du Canada, par

ma bouche, souhaiter aux personnes distinguées, que nous fêtons ce soir, la bienvenue

dans cette province de Québec, , si pleine

de loyauté pour l’Angleterre, mais aussi fré

missa nt toujours sous les plus grandes émo

tions chaque fois qu ’elle entrevoit un rap

prochement avec l’ancienne mère-patrie .

Après un siècle de séparation, » la France

littéraire et la France commerciale, déchi

rant le voile de l’oubli, se rappelle ses en

fa nts !quelques familles alors, près de deux

millions aujourd’hui) et pendant que l’une

couronne le poète canadien, touj ours fra n

ça is, l’autre, la France commerciale, si bien

représentée par nos hôtes de ce soir, nous

offre le fruit de son travail, de sa prévoya n

ce, de ses épargnes et de sa sagesse pour

nous aider à développer la richesse de notrevaste territoire . E h bien, messieurs il

incombe à chacun de nous, maintenant, desauvegarder la position et les intérêtsde cette France généreuse pa r un rensei

gnement jus t e, une direction honorable, et

une législation libérale .

La province de Québec, messieurs nos

hôtes, offre aux capitaux français, un vaste

champ, surement rémunérateur sous l’

ha bile

direction que vous sa urez lui donner. Ici,

Messieurs, nous avons de l’espace nous

avons un sol généreux qui ne demande que

le capital et l’expérience pour nous rendre

les trésors que la Providence y a déposéspour nous nous avons d’ innombrables pou

voirs d’ eau capables de mouvoir des usines“et manufactures suffisantes à une populationde cent millions nous avons des régions

,

chacune grande comme la.F rance

,dont le

sol est riche en phospha te,en minerai de

fer, en or et autres richesses nous avons

d’ immenses forêts, dont chaque kilomètre

est un trésor nous avons des lacs et des

rivières sans nombre, facilita nt le transport

de nos récoltes, et des produits de l’

exploi

tation de nos forêts et de nos industries

nous avons le grand et — majestueux St .‘

Laurent qui se dispute presque l’ immensité

avec l’océan, et dont le golfe foumit , cha queannée, une inépuisable moisson à. une intrépide population de pêcheurs .

Plus que cela, messieurs, nous avons uneautre province française !Manitoba), à. offrirà vos concitoyens, et a leur énergie au

delà des villes, des lacs et des forêts, s’

éten

dent de vastes plaines, comprenant desmill ions de kilomètres, dont le sol est uni,fertile et riche pour la culture, régions dé

couvertes par vos ancêtres et les nôtres,régions que nous serions heureux de parta

ger avec les enfants de la F rance, et surtoutavec les malheureuses populations de

l’

Alsa ce-Lorraine . Car, messieurs, ne l’ou

bliez pas Si en F rance on reconnaît et

compte comme français les descendants des

Montca lm,desMaisonneuve, des F rontenacci, au Canada, nous nous disons frères des,enfants de la belle France, et quand nos

frères de là. -bas viennent au milieu de nous,nous pouvons leur offrir leurs in stitutions,leur ]angue et leurs lois, héritage sacré,légué par nos pères

,et que nous avons su

conserver intact ; nous pouvons leur serrer

la main, et leur dire partagez notre sol,

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partagez nos grandes forêts, car il y a unsiècle

,sans que vous le sachiez, sans

que

vous vous en doutiez, que nous partageons

votre gloire . ”

Avec ces quelques remarques, M. le Pré

sident , j e vous demanderaila permission de

reprendre mon siége, laissant aux orateurséloquents qui me suivront le soin de dire à.

ces messieurs les grandes ressources de

notre beau pays et aussi le plaisir, le grand

plaisir que nous avons ce soir de fêter des

hôtes aussi distingués .

M. A1déric Ouimet , M.P. , succéda

a l’hon . M. Thibaubeau, et répondit à

la même santé comme membre de la

Chambre des Communes

M. le Président et Messieurs,

Je soupçonne le vaillant sénateur qui vientde vous adresser la parole d’avoir voulu me

jouer un tour en me désignant d’avance pour

exposer l’ étendue des ressources du paysque je représente avec lui au parlement fé

déra l . C’est bien là, en réalité, la tâche que

j e dois remplir. Après avoir souhaité, aunom de la Chambre des Communes, la plus

cordiale b ienvenue à. nos hôtes, j e devraisles renseigner sur les reS

sources qu’

ofi‘

fê le

Canada pour les pla cements qu’ ils veulent

faire . Je comprends que leur visite est une

visite d’affaires . I ls sont venus non pour

constater combien nous aimons la Francele poèt e F réchet te le leur a dit à Paris

mais pour nouer avec nous des relations toutes commercia les . Je n ’

ai pas besoin de direici combien nous afi

ectiounohs nôtre vieille

mère-patrie . L’

enthousia sme avec lequel lasanté de la F rance a été bue montre assez

quels Sont nos sent iments . Aussi, j e laisse

de Suite_

ce sujet a d’autres plus habiles que

moi eh‘

matièrede sentiment, et j e common

ce ma tâche . J e ne puis cependant m’empê

cher d’exprimer le regret que j ’éprouve de'

ne pa s voir ici l’hou . Monsieur qui avait été

chargé de l’import ante question qui va faire

le sujet de mon discours . Cet honorableMonsieur vous aurait, sans doute, exposé demain de maître toutes les ressources de notre .

pays, tandis que m01, j e ne pourrai que

vous donner que quelques notes préparées àla hâte, et au dernier moment . Je vous les

utefois telles qu’ elles sont, me convotre indulgence pour excuser la

forme, et espérant qu e’ lles poun ont être

utiles .

Il y a cent°

vingt ans,la F rance aban

donnait le Canada a ses seules ressources,en le laissant dans les dettes et dans l’ igno

rance— car tout ce qu’ il y avait d’

instruit etd

’écla iré a part notre clergé, laissa le paysdès l’ installation des vainqueurs . On sait

ce qui suivit . E n dépit des obstacles,la

race française en Canada a su tracer son che

min . Aujourd’hui, nous pouvons dire quenotre pays est un des plus prospères et desplus heureux du monde .

Les progrès que nous avons accomplis ont

lieu de surprendre la France . Ces progrès

but en lieu en toutes choses, mais surtout

en politique . Nous avons atteint le suprême

dégré de la liberté politique . Chez nous,les partis ont leur franc j eu. Mais en mêmetemps

,la législation est stable, à l

a bri desva riations de sorte que, pour ce qui con

corne nos hôtes et l’ institution qu’ ils sont

venus fonder ici, ils peuvent être sûrs quela loi établie à leur suj et sera res

'

pectée des

gouvernements à. venir, quelle que soit laeouleur politique de cesgouvernements .Nous jouissons ici de tous les bienfaits

de la constitution britannique, sans en avoir

lesinconvénients, les vieux préjugés de caste

n_

ayant jamais pris racine ici . Le plus grand

ie spect règne pour l’autorité et de même

l’autorité a le plus grand respect pour la

ëberté indivi

duelle garantie pa r la loiqui est

Œ pré‘ine et la même pour tous . La race

Êia nça îse en Canada s ’est admirablement

æ î a ptée au système constitutionnel britan

i_

iit1ue . Un gouverneur anglais, LordDufi'e

rin, nous rendait le témoignage, que pos e

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sonné auC anada n’ava it plus que nos na réciprocité conclu en 1854entre les E tatstionaux sa isi le génie de la constitution a n

glaise,et ne savait mieux la mettre en pra

tique . Inutile de mentionner que c’est

grâcea nos efforts que le gouvernement res

ponsa ble a été établi ici, et que nous en

a vons acheté les bienfaits au prix de notre

sang . C ’est en 1840€éulement que la mé

t ropole nous accorda la véritable liberté

constitutionnelle, et cela après la rébellion

du Bas-Canada frança is, et après que grand

nombre de nos compatriotes eurent péri

sur le champ de ba taille et sur l ’écha faud.

Nous jouissons aujourd’hui politique

ment et commercialement de la plus grandesomme de liberté possible et compatible

avec notre état de colonie . Longtemps le

Canada n’ était considéré par l ’Angleterre

comme toutes ses autres c olonies, que comme

un comptoir pour y écouler, avec des profits

énormes,les produits de son industie . D ’un

autre côté ses marchands accaparaient toutes

nos production s céréales, bois et fourrures,pour les revendre à leur bénéfice ailleurs .L

Angleterre nous imposait comme aux a u

t res colonies un système de restrictions désa streux pour nous et tout à. son avantage .Ces rest rictions peuvent se résumer comme

10. Restriction de l ’exportation des p roduits de la colonie, ailleurs que dans lamère patrie .

2 . Restriction de l’ importation des marcha ndises de pays étrangers .30 . Restriction de l’ importation

duits coloniaux dans la mère patrieles produits avaient d ’abord été

la mère-patrie .

50. Restrictions imposées aux colons dansla fabrication de leurs produits bruts enobjets manufacturés.Ces restrictions ont depuis disparu peu a

peu et le rappel des lois concernant la naviga tion nous a permis de développer notreoommerce avec l’étranger . Le traité de

Unis et les provinces anglaises de l’

Amério

que du Nord,la nomination de Sir John A .

Macdonald comme l ’un des commissaireschargés de représenter les intérêts canadiens

lors de la conclusion du traité deWashington, et la nomination de Sir A . T . Galt,pour représent le Canada devant la Commission desPêcheries, sont autant de preuves

que l’

Angloterre nous a reconnu tacitement

le droit de régler notre politique commer

cislo pour le plus grand avantage du pays .

E n 1860, lorsqu’ il fut question d'établir

le libre-échange entre les provinces, le co»

mité du Conseil Privé, nommé par la Cham

bre des Lords pour s’occuper des questions

commerciales, recomma r‘

rda que le projetfût suj et a la sanction de Sa Maj esté . Le

gouvernement canadien ayant soulevé desobjections, le gouvernement impérial, par

une dépêche du duc de Newcastle en date

du 5 février 1861, répondit “qu’ il n ’avait

aucunement l’ intention de mettre des obstacles aux efforts que les gouvernements res

pectifs des provinces pourra ient faire pour

établir la liberté du commerc e entre les

provinces anglaises de l’Amérique du Nord .

La politique énoncée dans cette dépêche

reçut son application en 1867, lors de l’

éta

blissoment de la Confédération, qui créa

entre les diverses provinces une unioncommerciale autant que politique .

Du Posté,lors de l’adoption du tarif pro

tecteur, dont il ne m’

a ppa rtient pa s de dis

cuter ici le mérite, il y eut en Angleterre

une opposition très prononcée contre cette

nouvelle politique . Cependant, aucun

min istre de la couronne, homme d’état ou

journaliste, ne s’est j ama is avisé de nous

contester le droit de régler cette question

comme nous l ’ent endons .

'Il est mainte

nant question d’obtenir lo droit de régler

nos relations commerciales, non seulement

avec la mère-patrie ou ses dépenda nces,ma is

même avec l’ étranger,“toujours par l ’ entre

mise de l ’Angleterre, mais conformément

Page 13: Ëâäâäää Offert A ëeë A - forgottenbooks.com · -fleurs Petit pois à la Française PA _ TISSE R IE S Windsor Pudding C ha rlotti ...

aux besoins du Canada . Ce que nous de

mandons,'

n ’ est que la conséquence logiquede la ligne de conduite suivie par l’Anglet erre a notre égard depuis 1854, et il est à.espérer qu’à l ’avenir nos intérêts seront

consultés chaque fois que l’Anglet erre aura

occasion de conclure un traité commercial

avec une autre Puissance .

Voyons maintenant quels ont été les ré

sult a ts de la liberté commerciale et politi

que dont nous jouissons

Sous l’ancien système colonial, le Canada

ne pouvait faire beaucoup de progrès . Lors

de la conquête, il avait une population de

âmes . Lorsque la nouvelle constitu

tion fut mise en vigueur, en 1792, nous

comptions âmes dont seule

ment dans le Haut-Canada .

E n 1840 la population totale des provin

c es anglaises de l ’Amérique du Nord était

d’ environ un million et un quart , dont un

tiers dans le Bas-Canada . Le recensementde 1871 porte a la population

totale de la Confédération ca n a dienne, et au

jourd’

hui elle est d’ environ cinq millions .

E n 1851, il n’

y avait que d"

cres de terrains en état de culture . E n

1871, le recensement portait à

le nombre d’âcres de terrains occupés par

des agriculteurs ou des colons, et la maj eure

partie de ces terrains était en état de cul

ture . Depuis l’annexion de la Colombie

Britannique et des vastes territoires du

Nord-Ouest,nos ressources agricoles, miné

rales et f orestières, ont augmenté énormé

ment . Notre pays comprend maintenantune étendue d’au delà de de milles

carrés,dont un million de milles de terrains

propres à la culture du blé ou 640 millions

d’acres,soit audelà de 150 acres de terre à

blé pourchaque individu, femmes et enfants

compris . E n 1851, il a été récolté environ

16 millions de boisseaux de blé, mais l’on

peut maintenant évaluer à. 25 mill ions deboisseaux la récolte annuelle du blé dans le

pays . E n 1851 le blé était la principale

production du pays . Aujourd’hui les cultiv a teurs ont tourné leur attention vers un

nouveau mode de culture, et la récolte del’

a xÆine, qui était de de boisseaux en 1851, s

’ est élevée àde boisseaux en 1879 ; de minots de pommes de terre ont été recoltés en1851 on en a récolté

\

en 1879 .

On avait récolté minots d’orge en1851, le nombre de minot s de ce grain récoltés on 1879 a été de

E n 1840, le revenu'

n’

excéda it pa s unmillion . Il s’ élevait à en 1864,et il est auj ourd’hui de 22 millions . Les

gouvernements provinciaux ont aussi leursrevenus pour les fins local es, et les munici

pa lités contribuent largement pour l’

éduca

tion et pour une certaine classe de travaux

La dette du pays a augmenté considéra

blement depuis vingt ans mais cette dette

n’ a pas été créée pour entretenir une a rmée,

ou acheter du matériel de guerre . E lle ne

représente ni la guerre ni la famine . E lle

eàt une preuve de l’esprit d’ entreprise desha bitants

,

du pays, et représente des amé

liora tions publiquesabsolument nécessaires

pour le développement de nos ressouices . La

Œ et te par tête se chiffre comme suit

Dett e nette

Dette bruteIntérêt

'Le revenu consolidé, j e parle du gouver

nement fédéral seulement,pour l’année fis

ca le 1877, s’ est élevé à pa r tête .

Au premier juillet 1879, notre det te na

tiona le éta it de en total

brut dont il faut retrancher

85, le montant de l’actif en valeurs et créa n

ca s, ce qui laisse comme montant de notre

cE t te nette sur ce dernierchiffre nos travaux publics

,canaux, che

Æins de fer, etc . , représentent un montantde Notre crédit a tou

jours été s’

améliora nt . E n 1869 le taux

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moyen de l’intérêt payé sur notre detteétait en 1879, il était de

ER1851, le chiffre total de notre com

merce ne dépas sait pas 60 millions de dol

lars . Il s ’ est développé depuis comme par

enchantement . E n 1868— 69 il atteignait le

chiffre total de Malgré lacrise commerciale couimoncée en 1874 et

dont nous ressentons encore’

les effets, en

1879, notre commerce, il a encore atteintle chiffre de

Parmi nos articles d’

exporta tions figurent

en première ligne nos produits agricoles

pour une valeur annuelle de

les produits de la forêt pour et

les produits des pêcheries pour

La issez-moi mentionner en passant q uenos pêcheries ont une valeur immense

,

que si notre gouvernement prend les mesu

res, et il s’

est déj à mis à l’œuvre,cette

source d e richesses pour notre pays sera

bientôt aussi grande que celle que nous offre

l ’ exploitation de nos forêts .

' La va leur

totale de la production de nos pêcheries en1878, s

’ est élevée à et ellea dépassé ce chiffre en 1879 . Dans cette

dernière année l’exportation du poisson a

été de le reste a été distribuéesur nos ma rchés pour la consommation

Notre marine ma rchande,nous ne connais

sons guère de marine militaire,a suivi le

progrès de notre commerce . E n 1806,

toute la ma rine des possessions britanniques

de l’Amérique du Nord, a va it un tonnage de

tonneaux . E n 1879, nous comp

tions navires marchands évalués 'àet jaugeant ensemble

tonneaux . Cola place la marine du Canadaau même rang que celle de la Norvége .

Nous considérons que nous ne sommes

encore qu’

au commencement de notre pros

périté commerciale ; quand nous aurons colonise

'

nos terres immenses, et surtout les soli

tudes interminables du Nord-Ouest,ce

futur grenier du monde, notre St . Laurent

et nos chemins de fer transporteront tousles produits du F a r West, “

et nos villesseront les digues rivales des grandes villesdes E tats-Unis . L a vieille bourgade indienne Hochelaga, Montréal

,deviendra

l’

_éga le du New-Y ork .

Si nous parlons de nos chemins de for,nous const a téions des progrès également

étonnants . L ’ère des chemins de fer du

Canada date de 1850. E n 1847 il y avait

env_

iron 40milles de chemin de fer en opé

ration,et en 1867 il y en avait milles .

L’année dernière les lisses étaient poséessur un parcours de plus de milles et au

delà de milles ét a ient 'en voie de cons

truction . L’In tercolonia l et le Grand Tronc

forment une immense chaîne qui s’étend

de l’ est à l’ouest, d’

Ha lifax à Sa mia. Le

chemin de fer Pacifique Canadien compte

déjà des centaines demilles en opération, et

avant peu d’onnées

,la locomotive réveil

lera les échos des montagnes Rocheuses,_

et

ne s’arrêtera que sur les bords de l ’océan

Pacifique .

Le capital placé dans nos chemins de

fer, au 30 juin 1879, s’ élevait à

dont ont été fournies

par les gouvernements et les municipalités .

Le gouvernement fédéral avait fourn i 366,celui de Québec

celui d’

0nta rio celui du

Nouvea u-Brunswick celui de la

Ncuvelle-E cosse et les munici

pa lités

Je ne puis m ’ empêcher de revenir encore

une fois a notre St Laurent, le plus beau

fleuve du monde entier . Le Canada possède

da ns ce fleuve immense une artèrenaturellede commerce qui met, pendant l

’été, notre

pays dans une position beaucoup plus avan

tagense que les E tats-Unis,pour le transport .

Tôt ou tard, il faudra que le commerce de

l’oues t suive cette voie . Le St . Laurent

arrose dans son cours une vallée demilles carrés . Il est navigable sur une lon

gueur de milles . Ses ports de Québec,

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et de Montréal sont très importants, et lé’

commerce d’ exportation et d’

import a tion y

augmente chaque année . De Montréalseulement

,il s’ est expédié pour l’E urope en

1879, têtes de bétail et environ dix

huit millions de minots de grains de toutes

sortes, dont minots de blé . Dans

la même période, il a aussi été expédié du

même port de Montréal, boîtes de

fromage et tinettes de beurre .

Autrefois tout ce commerce d’exportation

se faisait par l’ intermédiaire d’agents an

glais . Aujourd’hui nos marchands expor

tent directement aux ports étrangers .

Le capital plagé au Canada a augmenté

de plus de cent pour cent pendant l’espace

de dix ans . E n 1868, les dépôts da ns les

Banques,y compris la caisse d’

E pa rgnes du

gouvernement, étaient de $3 E n

1878 ces dépôts étaient de

c ’ est-à-dire une augmentation de plus decinquante millions

de dollars . De cet

argent,plus de la moitié appartient à la

province de Québec .

Jo craindrais d’

a buser de votre patience

en parlant de l’ étendue de nos richesses

forestières . L’étendue en est connue . J ’ai

déjà dit que nous en exportions chaque

année pour vingt millions de dollars .

Avant de terminer,j e voudrais dire un

mot des richesses minérales de notre pays .Nos ressources minérales sont encore en

grande partie inexploitées . Cependant elles

ont déjà donné de très beaux produits .Ainsi depuis 1858, époque de la découverte

de l ’or dans la Colombie Britannique, jus

qu’

à 1876, les mines d’or de cette province

ont produit pendant 18 ans la jolie somme

de Pendant cette période lamoyenne du

'nombro des hommes employés

aux mines d’or chaque a nnée a été de

et la moyenne des profits par année pour

chaque homme a été de 3658. On aussi

trouvé de l’or - a u Fort E mondton, au lac

aux Perdrix,au lac Supérieur

,à. Marmora

,

Out . , et dans la Province de Québec à. St .

F ran çois de la Beauce, a la rivière Chaudière, à. Ditton, à. Aukland, à. Stoke, à St .Alphonse de Joliette .

Il a été recueilli un demi million de

dollars sur dix âcres de terrain à St. F ran

çois de laBea uce .Les alluvions aurifères de la

Province de Québec couvrent une grande

étendue . Le rapport de la Commission G éolo

gique, fait en 1852, estime qu’ elles couvrent

une surface de milles carrés . Les

mines de la rivière Chaudière et de Ditton

sont reputées aussi riches que celles de la

L’

or a été découvert à la Nouvelle-E cosse

en 1859, et en 1862; on en avait extrait

au-delà de co cos . De 1862 a 1875,les mines d’or de la Nouvelle—E cosse ont

produit oz,14 gros et 22 grains,

d’après les chiffres du département des mi

nes de cette province . Cette quantité pro

venait de . tonneaux de minerai .

Vu sa grande p ureté, l’or de l a Nouvelle

E cosse se vend l’once, mais même

en comptant d’après l’évaluation officielle

de $18, la moyenne du profit annuel pour

chaque mineur, a été de 3525 pendant cette

période de 16 ans . Il y a ou cependant

une augmentation consta nte dans la moyenne

des profits , car elle s’ est élevée, de 3249

qu’elle était en 1862, à. 8660 en 1875 . On

trouve aussi du platine dans les alluvions

aurifères de la province de Québec .

E n 1873 , nous avons exporté a ux E tatsUnis tonnes de fer brut . Le fer

abonde dans la Colombie, la province de

Québec,la province d’

Ont a rio et la“

Nouvoile-E cosse . Cependant il n ’y a guère au

jourd’

hui qu’une demi-douzaine de hautsfourneaux en opération .

_

Les Opérations

minières du Canada pendant les ann ées

1869, 1870 et 1871 ont donné la moyenne

suivante pour chaque année

Nombre d’hommes employés,nombre de chevaux

,ma chines à

vapeur, 576 ; nombre de chevaux-vapeurs,valeur de l ’outillage et des ma chi

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_ 13 _

nos, valeurs des produits, ploiter nos industries, les faire fructifier,Sur ce chiffre, le charbon figure qu’ ils tirent de nos ressources inexploitées

pour les monta nts suivants

Nouvelle-E cosse .

Colombie-Anglaise .

Total

Il est impossible de sé fa ire une idée exacte

du produit de nos mines, vu l’absence de

tout rapport officiel sur cet matière . Ceux qui

sont engagés dans les exploita tions minières

ne sont guère disposés à fournir les rensei

gnements qu’on pourrait leur demander à. ce

sujet . Ce qu’ il y a de certain, c’est que les

minéraux de toutes sortes abondent da nsnotre pays . A part les métaux dont j

'a iparlé

le Canada offre de ri31es mines d’argent

,

de cuivre, de zinc, de galène, de bismuth,d

a n timoine, de nickel . Nous avons de la

tourbe combustible, de riches puits de pé

trole, des pyrites de fer, des apatites, du ferchromique, de la molibdénite, de la magné

site, du manganèse, du gypse , des matières

colora ntes minérales, de la plombagine, du

mice, de l’

amian the . Notre pays offre en

core une grande variété de granit, de pierres.propres à la construction et à. l’ industrie.

Nous avons aussi des minéraux propres à êtreemployés dans les beaux-arts et la bijouterie

,

tels que pierres lithographiques,porphyre

,

jaspe, brèche, labradorite, albite, perthite,améthyste et agates .

Dans ces derniers temps, aussi, nousavons vu notre industrie prendre un essor

cons idérable, que ce soit la Providence , la

récolte abondance,ou le tarif protecteur du

gouvernement conservateur qui en soit lacause

Bref, pour quiconque étudie notre posi

tion et nos ressources, nous devons pa

des fortunes, et nous en ser6h s heureux,

parceque nous aurons contribué à enrichirdes compatriotes et des frères .Au nom du Parlement Fédéral dont j e

suis l’un des membres, j e souhaite donc la

plus cordiale bienvenue a ux illustres personna

ges quiont bien voulu accepter notre

modeste hospitalité . Ils emporteront,j ’ose

espérer, un bon souvenir des canadiens,et

une,excellente opinion de notre j eune pays

qui est déj à gra nd par l ’étendue,et qui le

deviendra encore davantage,espérons-lo,

par la richesse de son sol et l ’industrie deses habitants .

J ’ espère que, comme Français et comme

hommes d’

afi‘

a ires,ils auront lieu d’ être satis

faits da résultat de leurs observations,et

que les espérances qu’ ils avaient conçues

lors qu’ils ont quitté leur belle patrie pour

venir nous visiter, se sont pleinement réali

sees .

La sa ntéde la Législa ture Loca lesuccède à. celle du pa rlement fédéra l .

M. LORANG E R.

y répond en ces termes

Le premier minis tre, dit—il, devait répondre à cette santé . J ’ai dû le remplacer audernier moment . C ’est pourquoi j ’espère

que vous me pardonnerez si j e ne remplis latâche que bien imparfaitement . Je puis

vous dire, au nom du gouvernement, com

bien nous sommes heureux de profiter de

cette occasion pour témoigner, en fêtant les

hommes distingués qui nous visitent, l’ in

térêt que nous portons a l ’œuvre dont ils

sont les zélés coopérateurs, et a l’ouverture

de relations nouvelles avec la France .

ra î tre un peuple solvable,et en mesure Parmi les mesures de la dernière session,

d’offrir aux capitalis tes français,qui veulent j e considère que celle du crédit foncier

nous venir en aide, les garanties désirables: franco-canadien est une des plus impor

Ils veulent nous aider à. enrichir notre pays, tantes . N ’y eût -il même que celle-là. de

tout en retira nt des intérêts raisonnables passée, que l’on pourrait considérer la ses

pour leurs capitaux . Qu’ ils viennent ex sion comme très fructueuse .

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Depuis assez longtemps déjà, on nourrissait, dans le pays, le désir de voir se renouer

nos relations avec l’ancienne métropole .

Tout le monde se souvient de la visite deM. de Belzève, il y a vingt-cinq ans, et desprojets qu’ elle fit naît re . Voilà maintenant

ces projets en voie de se réaliser, par l’

ét a

blissement du Crédit Foncier, c’ est-à-dire

par l’ introduction des ca pitaux fra nça igda ns

ce pays anglais .

Nous savons que les motifs qui guident

nos amis ne sont pas absolument dégagés de

tout intérêt . Ils veulent avec raison des

ga ra nties'

comme on l’ exige dans toute tran

sa ction financière . Seulement ils sont heu

reux de trouver ces garanties pour les place

ments qu’ ils ont en vue chez des compa

t riotes; chez des Français de cœur et d’ori

gine, dont les sentiments patriotiques ontsubsisté en dépit de l’oubli et de la sépa ra

tion .

On nous a dit que nous étions fiers de

notre origine . Oui, messieurs, cela est vrai .

Nous nous glorifions d’ être Français et nous

chérissons notre vieille mère-patrie . Maisil faut, cependant, que la France sache bien

que tout en lui res tant atta chés par les traditions, nous n

’oublions pas non plus que

nous sommes sujets anglais, et que nous

sommes heureux de notre allégeance .

E n nous séparant de l’ancienne métropole ,nous sommes restés avec un sentiment im

planté profondément dans nos cœurs celui

de la‘ loyauté . Avant tout, nous sommes

loyaux, loyaux au drapeau anglais, auquel

la F ra nce nous a légués, comme nous le se

rions au drapeau français même . Ce senti

ment de fidélité n’est pa s incompatible avec

notre affect ion pour la France: E n efi‘

et ,

nous avons dans notre pays le double bonheur de pouvoir rester attachés à notre an

cienne métropgle tout en aimant la non

volle .

L’

hou M. Mercier repond en ces

termes au toa st de la Législa tureLoca le

M. ME RCIE R

Il ya cent-vingt ans, après la cession du

Canada par la F rance, celui qui eût prédit

l’ événement qui nous réunitfait à des F rançais venus

leurs capitaux dans le pays des vainqueursd’alors, aurait eu peu de cha nce d’ être cru .

C’est bien là cependant le specta cle dont

nous sommes témoins,et le fait qui nous

occupe en ce j our .

Notre amour pour la vieille France, sibien conservé à travers les âges, se sont ravivê en ce moment où nous pouvons rece æ

voir les représentants de l’ancienne patrie,et en les voyant aumilieu de nous, noussommes heureux et fiers de descendre decet te grande nation .

Les relations que nous voulons avoir avec

elle ne sont pas des relations politiques .

Non, nous sommes heureux sous le drapeau

anglais, et nous ne songeons pas a changerd

a llégéance‘

. Les libertés dont nous jouissons nous empêchent de regretter le pas sé .

Seulement, nous nous réjouissons de voir“

que la F rance, nous retrouvant après un

SËcle, nous croit assez grands et assez forts,pour établir des ra pports d

’affaires avec nouset nous offrir ses capitaux .

De fait, l’enfant qu’elle oublie Siù

‘ ces

que lques arpents de neige, comme l’on

disait alors,est devenu un homme y igou

r'eux, qui veut encore grandir et prospérer

“,

dit si son ancienne mère-patrie croit devoir

M er, en lui offrant des capitaux, destinés

à dégrever surtout le sol de nos campagnes,

Wel le soit la bienvenue ! Nous sommes

capables de lui donner des garanties elle

transigera avec un peuple honorable et solva

.ble : elle peut être rassurée sous ce rap

port . E t la législature, dont j’ ai l’honneur

de faire partie, n’

hésitera pas a adoptertoute mesure, compatible avec les intérêts

gén érauxdu pays, quigarantira le rembounsement des sommes d’argent qui seront prêe

tées aux cultivateurs de ce pays, da ns des

conditions avantageuses ;

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Vont posséder les connaissances acquises à.l ’école prima iré, et être capables de fairecertains ouvrages manuels indiqués, soit en

bois,soit en pierre, soit en fer, de manière

à. prouver qu’

ils opt commencél’

a pprentis

sage du métier auquel ils se destinent . LaFrance possède en outre plusieurs autres

écoles remarquables de cette nature l’écolecentrale de Pa ris l’école centrale de Lyon ;l ’ école des mineurs de Saint-E tienne celle

d’

Ala is, celles d’horlogerie, de dentelles à

Caen,Bayeux, au Creusot, Bailleul de

tissage à Lyon, Rheims, Saint-E tienne

etc . , etc .

Le résultat obtenu pa r ces écoles spéciales

est tel qu’ elles receva ient et inst ruisaient

déjà, il y a plusieurs années, élèves

de tout métier, lesquels s’y préparaient a

devenir des ouvriers habiles et laborieux . Ily a maintenant de ces écoles en Angleterre

,

aux E tats Unis, en Allemagne et jusqu’en

Russie elles existaient en Suisse avant

celles de France . Nous n ’ en avons pas

dans not reprovince il y a bien quelques

collèges industriels ment ionnés dans les

rapports officiels, mais j e doute qu’ ils don

nent des cours prat iques . Le programme

de l’ école polyt echnique deMontréa l, placéesous l’ha bile direction de M. Archambault,donne l ’ idée de ces écoles industrielles

malheureusement cette idée n’est pas encore

réalisée, faute de ressources et d’

encourage

ment .

E n F rance on a complété cet admirable

système en offrant de s primes et de s distino

tions aux grands inventeurs, à. ces génies de

l ’ industrie qui sont les véritables ouvriers dela civilisation moderne .

'Je me suis permis, messieurs, de vous

ra ppeler“

ces faits, en répondant à. la santéde la Législature de Q uébec, pa rce qu

’ ils

me paraissent propres à. vous indiquer la

marche a suivre, et qu’ il faudra bien s ’oc

cùper de ces questions quand nous.

aurons

moins de temps à. sacrifier à l ’esprit departi et plus d

’ énergie à consacrer à. notre

industrie et à. l’instruction de ncis classesouvrières . C ’est Richelieu qui a dit

,dans

son testament politique, que ce qu’ il fallait

°

à un E tat bien constitué, c’était plus de

bacheliers ès-arts mécaniques et moins deba cheliers ès«a rts libéraux. C ’est une grandevérité, messieurs, que nous pourrions méaditer avec profit et si la France ca tei riche

aujourd’hui, si son industrie est si prospère,c’ est dû en grande partie a cette sollicitude

intelligente qu’ elle a eue de tout tempspour ses classes ouvrières . L ’homme d’

E t a t

doit aider et soulager ces classes, car ellessont

_

1’

âme et la vie d’une nation . Sans

elles pas de travail,pas de progrès

,pas de

prospérité . Ne dédaignons pas,messieurs,

de nous découvrir respectueusoment devant

la charrue et l’atelier qui nous ont fait ce

que nous sommes et en répandant sur eux

les lumières et les avantages de l’ instruction,516us ne ferons qu

a cqnit t er une det te

sacrée .

Nos universités,nos séminaires et nos

collèges ont fait beaucoup de bien dans

:not re pays ; nous leurs devons des lévitesvertueux qui font l ’ow emont de l’E glise duC anada, et des hommes de profession distin a

gués qui constituent les ’ cla sses dirigeantesde notre jeune société . Il ne s ’agit pas

,et

ici j e veux être bien compris, il ne s’agit

pas de déprécier ces grandes et belles institutions

,ni de diminuer leur action bien

fa isan te . Mais il faut ajouter à leur travail qui est incomplet _

et les aider dans leur’

noble mission.

Nous sommes dans d’excellent es conditions économiques pour accomplir ces œu

vres régénératrices . La crise financière est

disparue et nous a vons des capitaux en

abonda nce . Nous pouv ons prêter à l’ industrie et lui donner des écoles spécialesNous avons 76 million s déposés dans lesbanques, en sus du montant appartenantaux divers gouvernements et sur ce chiffre

la Province de Québec a Seule plus de 42'

millions, c’ est-à-dire près des deux tiers .

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C es dépô ts constituent une partie des écono

mios individuelles du peuple, et ne consta

tent pas un fait accidentel, ca r ils ont aug

menté de près d’un million par mois depuis

l’automne dernier . Livrons ces capitaux à.

l ’industrie pour les rendre productifs, et s’ il

faut l’ intervention ou la,

garantie du gou

vernemen t pour cela, L’

hésitons pas, ca r

par ce moyen nous donnerons de l’ouvrage

aux ouvriers, nous arrêterons l’

émigration

de nos compatriotes et nous ferons reluire

de beaux j ours pour l’ a griculture . Notreprovince deviendra alors grande, heureuse

et prospère .

M. CHAUVE AU,

propose a insi la santé de Nos

Hôtes”:

Messieurs,

L’

heureuse circonstan ce qui nous réunitaujourd’hui aurait exigé certainement quel

qu’un de plus spécialement préparé que jc

ne le suis a porter la santé qué je vouspropose .

Cependant, si peu financier que l'on soit,

on est toujours en,

éta t de comprendre l’ im

portance des nouveaux rapports que la province de Québec vient d’établir avec la

France au point de vue du commerce,du

crédit public, et.

des institutions monétairesgénéral .

Ces rapports ne s’ étendent point seule

ment à. notre province, ou du moins il n’ya pas que notre province qu’ ils intéressent .C e qui a manqué jusqu

’ ici à notre développement,

‘ce ne sont pas les ressources naturelles de notre pays, il en est peu qui en

possèdent d’aussi grandes ou d’aussi variées ce ne sont pas précisément les bras

puisque de toutes les provinces, une pa rt iede la population émigre à l’étranger c’ estle capital .E n appela nt ici les capitaux étrangers

nous les invitons à venir aider aux capit aux anglais et aux capitaux canadiens à

rer l’émigration étrangère et à faire de notrepays un pays grand et prospère .

Ceux qui les premiers sur le continent

de l’E urope ont_

conipris l’importance du

Canada au point de vue matériel, ceux qui

y ont vu les premiers un marché a va nt a æ

goux pour le capital européen, sont des

pionniers d’un nouveau genre . Je devrais

dire non pas les pionniers mais les pre

miers de notre siècle car s ’ il est vrai quel’établissement de ce pays a été surtout

l’œuvre de la foi et de la charité, le com

merce et l’ industrie y ont eu

a ussi une‘

large part. Colbert et Talon surtout avaientaut1efois donné leur attention à toutes nosressources .

C’

est donc une continuation, une reprisede leur œuvre que nous voyons depuis quel

ques années, et nous voyons aujourd’hui

comme alors les rapports de pur sentiment,les ra ports intellectuels

'contribuer puissam

ment à établir ceux de l‘ordre matériel .On

'

a déjà tant insisté dans d’autres cir

consta nces sur tout ce qui s ’ est fait dans ce

genre depuis quelques années, que j e crain

drais de le faire de nouveau .

Qu’ il me suffise de dire que t out se te

nant dans ce monde, les hommes politiques,les hommes de lettres, les hommes de finance

et de travaux utiles de tout genre se sontaidés les uns les autres, bien souvent à leur

insu, dans le mouvement'

que nous voyoneavec tant d’ intérêt .

vous ferai encore remarquer que la

de Paris étant un des premiers mar

pa rvien

drons par lui à. nouer des relations de com

merce avec les autres nations, à attirer ici

des capitaux de toutes les parties du conti

nent . I l n’y en aura point trop,Messieurs,

pour les grandes entreprises, pour les grands

développements dont notre vaste confédé

ration est susceptible .

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Des hommes parfaitement compétents, en

répondant à une a utre santé, nous parleronten détail de noséfiiia nces, de notre agricul

ture, do notre industrie, de notre commerce .I ls nous feront voir comment chacun de ces

grands intérêts sera servi par les heureux

événements que nous célébrons .Je me bornerai donc à. souhaiter en votre

nom, au nom de cette grande ville de

Montréal, au nom de tout le Canada, de

souhaiter dis-j e,la bienvenue aux hommes

qui ont ou mission d’étudier ses ressources .

L’un d’eux est a la tête d’une institution

financière qui a été la première sur le cont inent a venir au secours de notre Province,un autre est délégué pardes sociétés importantes pour faire une étude spéciale de nos

ressources agricoles et industrielles, enfin le

troisième qui a déjà visité ce pays est un

économiste distingué, lié à de grands journaux et qui nous a déjà fait connaître avan

t ageusement da ns la prose française .Nous ne saurions tr0p dire a tous trois

combien leur présence nous est agréable,combien nous apprécions leur zèle et leur

bienveillant dévouement .

Nous ne saurions jamais leur dire tout ce

que nous attendons des résultats de leur

v isite .

Qu’ ils soient mille fois les bienvenus, et

qu’ ils comptent sur toute notre reconnais

sance

M. THORS .

répondit comme suit

Messieurs,

Appelé à élever la voix dans cette réunionaprès les excellentes paroles que vous venez

d’ entendre et qui vont droit au cœur de

ceux qui sont venus d’

E urope pour fonder

ici le C rédit F oncier franco-canadien, mon

premier soin est de remercier l’homme éminent qui

,dans un langage aussi brillant

que patriotique, vient d’

a ppla udir‘a notre

œuvre .

Certes, messieurs, si quelque chose de

vait a ppla nir la tâche que nous nous sommesimposée, écarter de notre chemin les pierres

qui auraient pu gêner notre marche, rendreclair ce qui était diffus

,et visible ce qui

j

mot,en faveur d’une œuvre qui est a ppe

lée à. faire ta nt de bien, la complicité, dis-j e,de tous ceux qui, sentant l

’ importance del’institution nouvelle

,sont les premiers a

nous crier Marchez, regardez autour devous

,voyez nos richesses, le labeur de notre

population,la créa tion de nos villes, le dé

frichement de nos terres, l’avènement de

notre culture et de nos mines

Aussi, est-ce avec un profond sentiment

de reconnaissance que j e viens dire ici de

vant vous que, si la tâche que je m’ étais

imposée pouvait de l’autre côté de l’océan

me paraître ardue et hérissée de difficultés,j e n ’ai pas tardé

,dès que j ’ai mis le pied

sur le sol canadien, à reconnaître que toutes

les mains s ’ étaient ouvert es devant moi,que toutes les voix m ’

encouragea ient a per

sévérer, que de partout s’élevait ce cri

Ayez confiance !

C ’ est ce courant sympathique qui n’a pas

cessé de guider cha cun de mes pas au fur età mesure que j e poursuivis ma route aumilieu de vos villes, comme au travers de

vos campagnes . C ’ est grâce à lui que j ’aipu en peu de temps me former une opinion

raisonnée et hautement favorable sur les

richesses de votre sol, sur la séchrité de vos

instit utions hypothécaires, sur la valeur de

vos populations .

Je l’ a ffirme ici avec un sentiment de vé

rit a ble admiration j e suis et rest e frappé

des immenses ressources de votre pays et

des moyens de développement que j e cons

tate pour votre production .

Le rôle que j’

ent revois pour la société que

e suis appelé à venir fonder parmi vous

avec le concours des plus hautes illustrations

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de Votre pays sera, je l’espère, im rôle bien

faisant . Il devra,si nos populations en

comprennent le mécanisme, extirper à brefdélai le fléau de l’usure qui dévore vos

centres ruraux et,en abaissant le taux de

l ’intérêt,permettre à chacun de vos cultiva

t eurs‘

d ’élever sa famillle sur la terre qu’ il

exploite,sans avoir à craindre que la ré

colte qu’il espère ne suffise pas à le libérer

envers un créancier ou rapace ou tenace .

Mais ce n’est pas a cela que va se limiter

le rôle que nous rêvons pour notre institution . E lle a de plus grandes visées et elle

se croit appelée à des résultats plus considéra bles . Cherchant à populafiser parmiVous le principe de l

’amortisscment au ‘

moyen d’

annuités fixes, principe qui a si

a dmirablement réussi en F rance et da ns

tous les pays oi‘

1 il est appelé à fonctionnerelle va permettre a vos paysans comme aux

pitoyens de vos villes de se libérer de leur

dett e au moyen d’une somme insignifia nte‘à ajouter à. l’ intérêt qu’ ils ont à pa yer’chaque année

,si bien que, payant moins

que par le passé, ils auront au bout d’un

certain t emps remboursé le capital qu’ ils

empruntent, ce qui leur permettra de se

c roire, dès le lendemain, libérés'

de toutedette, du moment qu

‘ils ont la certitude de

pouvoir s’acquitter de l ’annuité qui leur estimposée .

Vous voyez immédiatement, Messieurs,

ce que ce système, inconnu encore dans ce

pa ys, peut produire de résultats heureux,de quelle impor tance il peut être pour ledéveloppement de la propriété foncière ;quelle sécurité il peut apporter parmi vos

populations agricoles, qui pourront désor‘

mais s’

endormir tranquilles,sans crainte de

se trouver le lendemain menacées de l’ exigibt é d’une dette qu

'

il est toujours plusa isé de contracter que de rembourser

.

Le Crédit foncier vient au milieu de_vous

pour vous faire jouir du bénéfice de cetteinnovation, mais ce n

’est pas là que se bor!nent ses services : il ‘

compte faciliter à vos

villes l ’achèvement de leurs travauxmuniccipaux, à vos fabriques l

’édification de leurséglises, à vos institutions de bienfaisance le

développement de leur œuvre de charité ilvous apporte tout cela et ne vous demande

en échange que d’avoir foi en son œuvre et

confiance en ceux qui le dirigent . Croyez-lebien

,Messieurs,- sans distinction de clocher,

de confession religieuse ou d’opinion polit i

que, il veut faire luire pour vous le bienfait

d’ institutions qui, depuis trente ans, ontfait leurs preuves en

'F rance .

Ce n ’est que dans l’union de tous les ci

toyens, dans le concours de toutes les opis

nions, dans l’abaissement de toutes les

barrières, qu’il peut trouver son succès

E t ce n’est pas tmp demander à. votre patriotisme que de réclamer pour le nouveau

né des fonts baptismaux, faits du triple al

liage de ces trois conditions,et

,puisque

l’

a llusion me vient si facilemen t aux lèvresfaits de cet aes triplex dont parle lepoète .

Rien n ’est contagieux, messieurs, comme

les citations en voici une autre qui se trouve

amenée à son tour par une parole qui Vientde m ’

écha pper mais, rassurez-vous, ]e texten’en pas emprunté a ux poètes de l

’antiquité,

c’ est un dicton moderne,et qui appartient

au genre qu’enF rance nous avons l’habitude

d’appeler bon enf a nt . Le voici du reste

Nous venons de parler du nouveau—né .

E n pareille occasion, la coutume, — coutumeexcellente— est de ne jama is séparer l’enfant

de_sa mère . E spérons-don c

qu’

on dira

La mère et l’ enfant vont bien .

Cette mère, vous la connaissez tous, et lecœur de chacun ba t d’un l égitime orgueil

quand il songe au passé, que tous vous vênérez du plus profond de votre cœur, sansque pour cela ce sentiment afi

a iblisse le

grand respect et le sincère amour que vousprofessez, pour les institutions qui,

vousrégissent .

C ’ est parce que j e conna is et que l’

a ppréa

cie ce sentiment qui vous fait honneur, que

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_ 20 _

je ne cra ins pas d’évoquer en ce moment la terre . Vous vous gouvernez vous-mêmes,l ’ image de cette ancienne Patrie, si chère

encore à vous tous, et dont le souvenir planeaujourd’hui ému-dessus de cette salle et de

l ’œuvre que nous allons fonder .

M. G . de MOLINARI

remercie l’assemblée pour la splendide etcordiale réception qui est faite aux délégués

français . Il connaissait déjà l ’hospitalitécanadienne

,et l’ accueil qu’ il avait reçu, il

y a quatre ans, de ses excellents confrères

de la presse de Montréal, l’ava it profondé

ment touché, en l’

engagea nt à revenir dans

cet aimable pays où le seul danger sérieux

que le voyageur ait à courir est celui des

indigestions . Mais il ne s’attendait pas, ildoit l’avouer, à. cet te réception princière . Ilserait tenté d’ en tirer vanité— car la vanité

est un défaut auquel on prétend que nous

sommes suj ets, nous qui venons de la vieille

F rance, s’ il ne se souvenait d’une jolie fable

du bonhomme La font ame L’

âne cha rgé de

C ’ est la relique qu’on sa luei”

L_

es reliques que nous vous apportons, dit

l’

ora teur, ce sont les bons sentiments et le

souvenir impérissable de la mère-pa trie .

Vous avez eu beau être séparé d’ elle par les

abîmes de l’ océan, et par une politique

égo!ste et jalouse , vous avez eu beau êtreabandonnés comme l’épave d’un navire nau

fragé, vous êtes restés Français, et cette per

sista nce du sentiment national dans une poi

gnée de pauvrescolons, auxquels il n’ était

resté que quelques prêtres pour les guider

et les consoler, est un des phénomènes les

plus merveilleux et les plus reconfort an ts de

l’histoire de notre race . Heureusement, de

meilleurs j ours sont venus .

L’

Anglet erre a fini par comprendre que sa

vieille politique coloniale n’ était plus en

harmonie avec l’esprit et les besoins du

temps,elle

,a mis au rebut cette machine

surannée,et vous êtes devenus sous sa tutelle

bienveillante,un des pa ys les plus libres de

e t autant que j’ai pu en juger c’est une be

sogne dont vous vous acquittez fort bien .

Vous avez couvert votre pays de canaux et

de chemins de fer, et vous dépensez plusd’ argent pour l ’école que pour la caserne .

Vous n’ êtes pas accablés comme nous sousle fardeau des dépenses militaires, vous

n ’ êtes pa s affaiblie par la plaie des années

perma nentes . Votre arme de prédilect ion,c

’es la ha che du

,défricheur, et c

’ est une

arme plus utile à. la civisa tion que les plus

puissantes machines de guerre, y compris

même le canon K_

rupp . Toutes vos forcessont appliquées à l’exploitation du magnifique domaine qui vous est échu en partagesur vaste continent . Les ressources naturelles

dont vous disposez sont immenses,et sa ns

pa rler de vos forêts et de votre domaine

agricole, la province de Québec possède desrichesses minérales et des pouvoirs d’ eau quifont l’étonnement et l’admiration des mgénieurs et des industriels . Il ne vous manque

que des capitaux pour mettre en valeurtoutes ces richesses . E t j e puis ledire,

'

sa ns

compatriotes anglo—canadiens,ce rapport vis-à—vis d’eux dansde flagrante inégalité .

ça is, vous étiez sépa rés de votre mère-pa trie,ne recevant d’elle pendant plus d’un siècleni un homme ni un écu

,ils demeuraient en

communication constante avec la leur, etelle !leur

'envoyait incessamment des renforts d’hommes et de capitaux . On m

’assu

rait dernièrement que les capitaux anglais

qui sont actuellement placés dans le Canada,

et — ou ne saurait leur en taire un repréche—

qni ont été mis principalement à .la dis

position de l’élément anglo-canadien, s

élè

vent a plus de 500 millions de piastres .

Quant à. l’ immigration, j’ en trouve le relevé

dans le dernier rapport du ministère de

l’ agriculture du Dominion . De 1829 à 1878,en cinquante ans, il est arrivé dans le port

de Québec émigrants dont 524,

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116 venaien t d’

Agleterre, 5l 2,014d’

I rla nde,

d’

E cosse, d’

Allemagne , et

seulement de tous les autres pays,parmi lesquels il fa ut compter la France .

Il ya des années— e t j e ne parle pa s d’un e

époque bien éloignée, j e parle de la périodede 1860 à 1869 où ces autres pa ys ne vous

ont fourni que 8 ou 10 émigra nts, encoreje soupçonne qu

’ ils n ’aÏppa rtena ient pas à. la

meilleure ca tégorie en 1869, il n’y en a eu

que deux . E h bien, messieurs, cet état de

choses doit cess er, il est temps que les ca pi

taux français et les français eux-mêmes re

prennent le chemin du Canada . Ils y trou

veront des placements avantageux— et j e

suis persuadé même que nos capitaux serontplus en sûreté chez les Canadiens—Français

que chez les Péruviens et chez les Turcs .

Je ne parle pas seulement des garantiesmatérielles que vous pouvez leur offrir

votre code est fait sur le modèle du nôtre

et votre législation hypothécaire, auta nt

que je puis en juger, m’a paru excellente

,

j e veux parler des garanties morales qui

sont à mes yeux bien supérieures aux gara nties matérielles . Je veux parler des

l’honnêteté native de votre saine et vigoureuse population, de

'

son attachement à ses

que . E t ce n’est pas seulement à la partiemasculine de mon auditoire que ce compli

ment s ’adresse . Il convient de faire ici la

part de la galerie . Vous avez de charmants

et aimables collaborateurs qui vous rendentnon —seulement facile mais agréable la prati

que des vertus domestiques,et la preuve

c’ est

C c qui vous manque encore une fois c’est

le capital, et si, comme il est_p ermis de

l’espérer, un courant de capitaux et de forces vives se crée de la France vers le Osnada français, l

’équilibre se rétablira entreles deux éléments de votre population

.

Ai-j e besoin d’ajouter que vos compatriotesanglo—ca na diens

_

_ en profiteront aussi bien

que vous, car il est toujours plusavanta geuxd’avoir un voisin riche qu’

un voisin pa uvre .

Grâce au ciel; les vieux et mauvais senti

ments d’

a nimosité qui séparaient jadis lesdeux races ont omplètemen t disparu .

Autrefois, la France et l’

Angleterre se

considéraient réciproquement comme d’étem elles

ennemies . E t ce la se conçoit .Nous ne conna issions les Anglais que

_par

les ravages qu’ ils venaient exercer sur noscôtes ils ne nous connaissaient que par lesm a ins que nos corsaires fais aient aux dépens

de leur commerce . Aujourd’hui, les Anglais

viennent nous acheter pacifiquement nosœufs, nos volaill es, nos légumes et nos fruits

et ilsnous les paient un bon prix les cor

saires sont remplacés par des steamers qui

ne suffisent pas au transport des voya geurs,

et il est maintenant question, vous le savez,e dcreuser un tunnel sous la Ma nche . Nous

faisons ensemble chaque année pour un

milliard et demi d’affaires, et l’inimitiééternelle a fait place à. l’ entente cordiale .

Ces mêmes bons sentiments, j e suis heureuxde les retrouver ici .

Je suis heureux de constater que vos hom

mes d’

E t a t les plus éminents anglo-canæd1ens et franco—canadiens ont accueilli nosefforts avec une égale sympathie

,sachant

bien qu’ il y a une place dans ce vaste et fécond pays pour l ’ in telligence et les capitauxfrançais, aussi bien que pour l

’intelligence

et les capitaux anglais, — et que la concurrence qui s ’

éta blira entre eux tournera auprofit de la prospéri té et de la grandeur

communes . Permettez-moi donc de termi

ner,messieurs, en portant un toast a

l’entente cordiale de la France et de l’An

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N

gletert e et à l’union fraternelle de leurs

enfants, les Anglais et les F rança is d’A

mérique .

M. DE L A L O N D E .

Messieurs,

Je serais bienembarrassé de répondre aux

t oasts éloquents que vous venez d’ entendre,si j e ne me rappelais cet axiome si sage d’un

de nosgrands poètes . “Ce qui se comprendbien s

énonce clairement . Dès lors j e re

prends courage, car mon enthousiasme pour

votre magnifique pays et ma reconnaissancepour l ’accueil charmant que j ’y ai trouvé

sauront m’

inspirer des accents conva incus .

E n arrivant ici, j e vous avouerai que j’

é

tais loin de m ’

a t tendre au spectacle que je

trouve . Non pas que j ’ai crue un instant àla vérité de parole tristement célèbre

tombée des lèvres d’un courtisan, dans des

jours'

de malheur.

Mais j e ne pouvais supposer que cette pétite colonie française de homme sabandonnés depuis un siècle sur la terre

d’

Amérique, était devenue tout un peuple

ayant gardé sa langue, ses mœurs, son ca

ra ctère et sa religion .

J’avais oublié que la F rance en s

’ en a l

lant avait laissé deux choses à. ses enfants,l’ardent amour de la patrie quifait les héros,la foi religieuse _qui

crée des martyrs et saitaccomplir des prodiges .Après un siècle de luttes, encouragés .

soutenus par votre admirable clergé, vous

avez su conquérir l‘estime et l ’affection devos anciens vainqueurs et maintenant t ous

unis sous le loyal drapeau de l’Anglet erre .

ayant un gouvernement local libre et fort,

vous voul ez travailler plus facilement a lacolonisation et a la richesse de votre pays .La nouvelle lutte

,toute d’émula tion et de

progrès cette fois, ne sera pas aussi vive, etvous venez demander a vos frères de F rancede vous aider et de vous prêter le capital,ce lev ier puissant sans lequelle on ne peutX‘i8fl v

J ai le ferme espoir que les F rançais ré«

pondront a cet appel . E t pour ma part jeferai tous mes efforts pour les y encourageret leur dirai ce que j ’ai vu ces magnifiquesfieuVes bornés de terres fertiles et de forêts

immenses qui ne demandent que ldha che dubucheron pour livrer leurs richesses ; ces

Laurentides, gardiennes de trésors inca lcwla bles que Dieu a fait surgir ici presque à lasurface du sol ; e

nfin°

ce F a r West, il y aquelques années à peine encore inconnu,et dont les mystérieuses solitudes n

a t ten a

drout pas longtemps les chemins de fet“

civilisateurs et la charrue des colons .J ’avoue messieurs que, comme agricul

teur, le F a rWest a été un spectaclejmer

veineuxpour moi .

Q uelle prodigieuse fertilité et quelle im«f

mense étendue . La libéralité du gouver«

nement m’a permis d’accomplir un magni

J

fique voyage auquel j e n’aurais j amais pu

songer si j’avais été livré à mes propres resa

Je ne vous parlerai ni de Winnipeg quiavait 900habitants il y a 10 ans et qui enpossède maintenant ni d’

E merson la

nouvelle ville frontière qui vit en un an

ses terres centuplées de valeur, mais dansle désert que j

a i parcouru et que le che«

min de fer sillonnera demain, que de ri4

chesses agricoles enfouies vont s’offrir a ux

colons, que de vill es vont s’élever comme

pa r enchantement sur,ces rivières, a ux

bords de ces lacs encore sans nom E st -cc

que mon imagination va trop loin !_

Des

Mennonites sont l‘

a pour me répondre et‘

pour dire ce que peut l‘association et le tra

Venus de Russie il y a quatre ans à peine,presque sans argent

,ils ont maintenant de

magnifiques récoltes, de gros villages, reliés

par des ponts et des routes . Ils sont riches,tous Leurs terres ont plus que décriplé de _

valeur . E t quand vous leur demandez com

ment ils se trouvent à Manitoba , ils vousrépondent tous pa r cette phra se bien rare

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_ Q4_ …

La Banque du Peuple ouvrait ses portes,qu’ elle n’a pas, Dieu merci, fermées depuis,et commençait ses opérations .

Je passe sous sil ence les années 1837 et

1838, ces temps remarquables de notre his

toire, ou, des holocaustes sacrés furent

offerts sur l’autel de la patrie, où le CanadaFrançais lutte héro!quement pour la conser

vation de ses droits .”

De 1840 à 1860 le commerce du Canada

Français prit beaucoup d’extension . Grâce

à l’énergie, a la largeur de la vue, à la libé

ra lité des Masson, des Jodoin, des Bruneau,des Perrault

,des Prévost, des Thibeaudeau,

des Bea udry, des Pratt, des Boyer, des

Vallée, des Renaud, des Fabre, des Lecla ire:

des Grenier,des Grave], des Gala rneau, des

Hudon,des postes considérables d’affaires

s’

ét a blirent dans toutes les parties du pays .

E n 1860plusieurs institutions monétaires

nouvelles commencèrent leurs opérations .

Ce qui semblait devoir permettre au com

même du Canada de s’affirmer d’avantage,

lui fournit malheureusement l’occasion de

prendre des proportions telles, que l’am

bition du négociant devenant surexcitée, il

sortit de sa voie et se jeta dans l’aventure .

De là,d

a près jla logique des choses, unecrise mémorable lorsqu

’a rfivèrent les temps

néfastes .

1872, 1873, 1874! temps des crédits illi

mités,période d

‘extra vaga nce, de luxe,

d’ambition effrenée temps des spéculations

sur la propriété foncière, sur les actions de

Banque, de chemin de fer, de Navigation,de Société de Construction, établissement

de sociétés en commandite pour l‘exploit a

tionde tous le produits, de tout es les industries .

1875, 1876, 1877 ! temps difficiles pour

un grand nombre, où plusieurs succombérent

,mais d’où

,en somme, nous sortîmes

encore vigoureux, possédant tune expérien

ce ch‘

erément payée, il est vrai, mais non

découragés et fermement résolus à travail

ler sérieusement à reconquérir notte posio

tion .

1878, 1879 deux années de paix durant

lesquelles nous avons eu le temps de réparernos forces .Nous entrons maintenant dans une . pé

riode nouvelle, ou plutôt nous posons dèsaujourd’hui les fondations de notre histeire

financière et commerciale . Cette histoire

sera glorieuse,espérons-le elle est dès ce

moment remplie de promesses pour leshommes de bonne Volonté . Nos produits

sont a bondant e et d’un écoulement avants

geux, notre commerce, quoique diminué

de volume,est sain et opère en toute sureté,

notre nom est estimé chez nos amis d’

An a

gleterre .

E n terminant, j e constate que pour aj ou

ter à ce concours de circonstances heureuses, le bonheur veut qu

’un groupe de noscompa triotes, dans le but de venir en aide

à. nos populations rurales, propose à des

pita listes F rançais d’établir au Canada un

crédit foncier F ranco—Canadien . Bonne nou

velle, grande nouvelle , nos gens reviennent

s’

écrie le Canada-F rançais .

nos gens reviennent Si vous étiez,messieurs les délégués

,familiers avec l’ i

dieme du pays, vous sentiriei comme nous

tout ce qu’

exprime de tendresse a ffectuew

Se, de cordiale sympathie, cette expression

populaire.

Mais comme il faut s ’abstenir de faire

du sentiment lorsqu’ il s’agit d’affaires,je

veus diraiMessieurs les délégués : soit quevous apparteniez -à la science, à la financeou aux lettres, en communion d

’idées avecceux qui vous rencontrent ce soir, j e vous

dirai au nom de la finance et du commercedu Canada Français, vous êtes les bienve

nus

Vous êt re appelés à. remplir une noblemission, les une en étudiant les ressourcesde notre sol, les mœurs, les aptitudes de

notre population les autres en apportant

au pays ce nerf des spéculations , ce principe

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de vitalité des a ffaires, qui n’

est pas seule

ment le capital, mais aussi l’

expériencepour l’utiliser, le ménager

'

et le faire fruc

tifier.

E t rien ne pouvait nous venir plus à. pro

pos,car depuis notre naissance ce n’

est pasabsolumen t le capital qui nous a le plus

manqué,dans un paysoù les ressources na

turelles abondent, c’ est la science du Capital,

qui”

ne s ’

a cquiert que par la pratique et une

sa ge expérience .

M. MASSUE ,

Appelé à répondre à. l’agriculture, j e vousavouerai

,messieurs

,que j ’accepte cet hon

neur avec plaisir, quoique j’aurais préféré

qu’un autre plus habile que moi fut chargé

de le faire .

M’

occupa nt plutôt de la vie des champs

que de la culture des lettres, j’ai lieu d’ es

pérer que ce sera pour moi un puissant mo

tif peur m ’engager d’avance à réclamer

votre bienveillan te indulgence .

Sans vouloir en rien déprécier les immenses avantages du commerce et de l’ in

dustrie dont on vient de vous parler, j e me

demande comment le commerce pput -il fleu

rir et l’ indust rie prospérer sans l’agriculture

dont l’origine remonte aux temps les plus

reculés . Comme de toute antiquité en Asie,ell e se répandit par toute la terre et futtoujours partout honorée et considérée com

me la nourrice et la bienfaitrice du genre

humain . Longtemps négligés et livrée à

une routin e'

aveugle, elle a été transformée

pa r les savantes recherches des agronomes

français et anglais et par les découvertes de

la chimie .

Nécessa irement ce n’ est pas dans un jeune

pays comme le nôt re que l ’on peut trouver

généralement une culture très améliorée et

bien avancée, quoique depuis plusieurs années un progrès sensible se fasse sentir ;partout en effet on constate des améliora

tions et l’ élan donné promet pour l ’avenir .Jelisais dernièrement dans un certain rap

port que—

les terres de la province d’

0nt a rio

étaien t plus fertiles que celles de la provincede Québec . Je ne suis pas prêt à admettrela chose j e crois que sous ce rapport nousn

a vqns rien à envier à nos voisins, nosterreé‘va lent les leurs ; 29. la Vérité, les ani

maux sont de meilleure race et plus beaux

que les nôtres,mais il ne faut pas perdre de

vue les conditions favorables du climat de

l’ouest et les avantages qu’ ils ont a leurdisposition .

E n 1869, le gouvernement de la province

de Québec nommait comme les a viseurs du

commissaire d’agriculture un conseil com

posé de cultivateurs et d’

agronômes des diffé

rentes parties de la province afin de surveil

ler les écoles d’agriculture, qui sont au nom

bre de trois, dont une anglaise et deuxfra nçaises et de voir a la régie des sociétésd’agriculture qui sont au nombre de 79 . Ces

dernières font rapport de leurs opérationsde l’année au conseil qui les approuve entout ou en partie, suivant les circonstances .

Les règlements passés par le conseil ne deviennent en force qu’après avoir été

adoptés

par le lieutenant-gouverneur en conseil et,soit dit en passant, lies suggestions ne reçoivent pas toujours l’appui du ministre .

Un autre de ses devoirs est d’orga niser,conjointement avec les conseils des arts etmanufactures

,des expositions industrielles

et agricoles dont la dernière a en lieu en

septembre dernier et qui,au dire de tous

,

a été un véritable succès .

Je crois remplirn n devoir en saisissant la

première occasion qui m’ est offerte d’offrir,au

nom de la classe agricole,mes remerciement s

sincères à l’honorable commissaire d’

agricul

ture de la province de Québec qui a su

induire son gouvernement à faire plus enfaveur de l’ a riculture et de l’ industrie quptous ses prédécesseurs .

'

La ville de Montréa l n ’a cédé en rien au gouvernement

de Québec elle a noblement répondu àl ’appel, et les magn ifiques bâtiments quiornent aujourd’hui le terrain du Conseil au

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Mile-E nd, sont des monuments qui attesteront que le gouvernement de Québec et la

ville de Montréal savent encourager les artset l ’agricul ture .

Voici maintenant,messieurs, que la

F rance, qui semblait nous avoir oÜliés,vient . nous offrir les moyens de régénérer

notre agriculture en nous promettant des

usines qui nous permettront de cultiver la

betterave à sucre qui a été si avantageuseailleurs et qui nous promet tant à nous .Voici que la France vient mettre

a notre

disposition des capitaux qui nous permettront de consolider nos dettes et de marcher

de l’avant,n ’est-cc pas l’ âge d’or qui nous

revient j e dirai donc Honneur à laFrance honneur aux nobles représentants

du peuple français qui sont ici avec nous ce

soir et qui nous pffrent des avantages que

nous savons apprécier et que nous saurons

reconnaître .Messieurs, nous vivons ici à l

’ombre du

drapeau angla is . Tout en étant les loyaux

sujets de la couronne d’

Angleterre, nous

nous honorons d’ être canadiens—français

nous n ’

oublierons pas le sang qui coule dansnos veines et . nous verrons toujours avec

plaisir tout ce qui pourra contribuer è res

serrer les liens qui unissent la nouvelle a la

vieille F rance .

J . X . PE RRAULT .

'C c qui a dû frapper d

’abord nos hôtes dis

tingués, depuis leur arrivée sur notre conti

nent, ce sont les progrès merveilleux, accomplis depuis un s iècle par la grande république américaine c’est cet immense réseau

de 85,000milles de chemins de fer reliant

toutes les parties de son vaste territoire ce

sont les ressources inépuisables de ces vastes

prairies de l’Ouest , aujourd’hui le grenier

de l’E urope c’ est le développement sans

précédent de ces grandes villes nées d’hier

,

Ne'

w-Y ork‘

, Ph iladelphie, Boston, C hicago,San Francisco, riva lisent d’activité et de

population avec les métropoles les plus puis

santes de l’ancien monde enfin c’est lespectacle étonnant d’une nation de 50,

de citoyens, j ouissant de toutes leslibertés et d’une prospérité sans exempleda ns l’histoire des peuples .Nous ne pouvons espérer que la confédé

ration du Canada, qui n’en est qu’à ses

débuts, puisse offrir à l’administration de

nos invités autant de progrès accomplis .

Cependant ce ne sont pas les ressources naturelles qui nous manquent, non plus que

l’étendue du territoire . Notre pays,grand

comme l’ E urope entière,‘

s’

étenda nt d’un

océan à l’autre, offre à l’a ctivité humaine

,

un vaste champ de travail,dans les condi

tions les plus favora bles . Demandez è. notre

hôte distingué,M. de la Londe

,chargé par

le gouvernement Français et par la Société

Centrale d’

Agriculture de la Seine Inférieure,de venir sur les lieux étudier nos ressources,ce qu’ il pense de notre agriculture . Il vousdira, après avoir visité le pays et parcouru

six cents milles de nos pra irie s l ’ouest deWinnipeg, que notre domaine agricole estsans rival, que nous sommes dans une posi»

tion à pouvoir produire la via nde, la la ine, lefromage e t les céréales dans des conditions

exceptionnelles . Il vous dira encore que le

prix de revient du blé sur les

d’

a rpents de terres arables de notre F a rWestest de

_5 francs l’hectofitre, tandis ,

qu’ en

E urope le prix de revient du blé est en

moyenne de 20francs .

Quant à nos industries, l’ exploitation de

nos vastes forêts a donné jusqu’à

000de pieds de bois pour l’export a tion, sans

compt er l’énorme consommation locale . Nos

mines de charbon dont les couches a t tei

gnent jusqu’à 50 pieds d’épaisseur

,situées

sur les bords de la mer, constituent une

richesse incalculable . Nulle part_

a illeur

peut-être est-il économiquement possible de

livrer une cargaison de charbon de terre, a

bord des plus gros vaisseaux de haute mer,au ba s prix de 6 francs les 1000 kilos .

Nos mines d’or,de cuivre, de fer, de

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phosphates et d’argent déj à exploitées ne

demandent que des capitaux suffisants pour

prendre des proportioné colossa les .

Nos pêcheries de saumon, de homards,de morue et d’

huîtres ont donné en 1879

une exportation de mais com

bien il serait facile de doubler ce chiffre

d’affaires .Quant à nos manufactures de tissus, de

chaussures, d’ instruments agricoles, de

quincailleries, elles sont seulement a leurs

débuts,et déjà elles donnent de bien bons

résultats aux capitalistes qui s’y sont enga

ges .

Reste notre commerce , qui se chiffre ap.

proxima tiv ement par de francs

avec les E tats—Unis et de francs

avec la France . Le temps lui réserve certai

nement le plus grand avenir . N ’avons—nous

pa s la grande voie du Saint Laurent, navi

ga ble bientôt pour des vaisseaux de

tonneaux Prenant cargaison au fond du lac

Supérieur à kilomètres de l ’o céan, ils

pourront se rendre, sans transbordement,’

jusque sur les marchés de Liverpool, de

Londres,du Hâvre, de Bordeaux, de Ma r

seilles . Dans quelques mois les

que nous aurons dépensées à cana liser notregrand fleuve porteront ainsi leurs fruits. La

vallée du Saint-Laurent sera de droit et de

fait le débouché naturel des villes populeu

ses as sises sur le littoral de nos grands

lacs .

E t lorsque le réseau du chemin de fer du

Pacifique,maintenant en construction, aura

mis en communication facile nos immenses

prairies du FarWest avec le lac Supérieur,nous verrons se déverser dans nos eaux le

flot immens e, rapide et continue des pro

ductions agricoles de la plus fertile partiede notre continent . Montréal et Québecrivaliseront alors de développement et d’

a ctivité avec les plus grandes villes du lit

toral de l’A tla ntique, avec New-Y ork etBoston .

Nous entrons évidemment dans une ère

nouvelle et nous voulons que la F ranceprenne la large part des grands événements

qui se préparent . Notre ancienne mère

patrie ne saurait se désintéresser plus longtemps des affaires d’

Amérique et nous voulons: qu

à votre retour, messieurs les délégués, vous puissiez dire aux hommes

émi

nents avec lesquels vous êtes en relation,que les quelques arpents de neige cédés par

la France, il y a un siècle, sont devenus un

grand et beau pays, plein de‘

brillantes é s

péi‘a nces pour l’avenir ; que les enfant s per

dus de cette époque ma lheureuse de son

histoire ont grandi et sont devenus un peu

ple d’un million et demi de citoyens,ayant

conservé religieusement la langue, lesmœurset le souvenir de la F rance ; que ce peuple

n ’a pas de plus grande ambition que d’ en

trer et relation d ’affaires plus intimes avecson

.ancienne mère-patrie et de lui offrir

dans la province de Québec un pied à terresur le continent d’

Amérique .

Déj à depuis quelques mois l’œuvre est

commencée par le premier emprunt de la

province de Québec, sur le marché de Paris .

Nous avons vu depuis MM Dior Frères,de

Granville, faire les prem1eres démarches

pour l’ exploitation, sur une vaste échelle ,de nos riches dépôts de phosphates minéraux .

Nous assistons en ce moment à la créationde la grande compagnie sucrière du Canada

,

dont le capital de 10,000,000 frs se prélève

en France, dans le but d’ introduire dans

notre province la production du sucre debett eraves . No

us avons vu égalementa l

ét a blisement Montréal d’une succursalede l’assurance financière de Paris .

E nfin, messieurs les délégués du CréditFoncier Franco-Canadien, n

êtes-vous pa sici pour nous aider des mill ions qui dorment

aujourd’hui improductifs sur la place de

Paris ! Soyez sans inquiétude, messieurs, àleur suj et , ils seront sûrement placés sousla garde de la population laborieuse et

honnête a laquelle vous avez la bienveil

lance de les confier . Vous nous aurez rendu

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un grand service tout en faisant pour votre

compte une excellente affaire .Ce qu’ il nous faut encore c’ est une ligne

transatlantique, reliant directement nos

deux pays . C ’ est la succusa le d’une banque

française mettant à la disposition de notre

commerce et de notre industrie, des capi

taux considérables ..

Mais c’ est surtout le

traitement de la nation la plus favorisée,remplaçant les prohibitions actuelles du

tarif français qui frappe sans pitié tous nos

produits et rend impossibles toutes relations

commerciales .E t a ce sujet permettez-moi, messieurs,

d’ exprimer à monsieur Lefa ivre le consul

général de France, dont la présence ce soir

rehausse encore l’ éclat de cette brillante

démonstration,combien nous lui sommes

reconna ist a nts pour tout ce qu’il a”

fait dans

le but de faire disparaître ces obstacles for

mida bles . Déjà de beaux succès ont cou

ronné ses effort s,ma is l’avenir lui en réserve

de plus grands encore .

E ncore une fois, soyez bien convaincus,messieurs les délégués, que ce n

’est pas aux

E tat s-Unis mais au Canada, au milieu denous que le commerce français trouvera un

pied a terre en Amérique . Autant les E tats

Unis vous sont hostiles, autant la province

de Québec si essentiellement française, vousest sympathique . Car pas un denous n ’a

oublié que si nous sommes les sujets del’

Anglet erre, nous sommes ava nt tout lesenfants de la France.

E n réponse a la santé de la presse

MM. Ta ssé et Bea ugrand prononcé

rent les discours suiva nts

M. TASSÉ, M. P. ,

M. le Président,Messieurs

,

Il serait superflu de dire que la presse a

accueilli avec une vive satisfaction l’arrivée

au milieu de nous des hôtes distingués que

nous fêtons ce soir . C es messieurs représentent, à divers titres, une idée que la

presse caresse depuis longtem une idée

dont elle appelait la réalisation de tous ses

vœux, une idée à. la,

fois sentimenta le et

pratique, une idée devant laquelle s’

effa cent

toutes nos différences d’

opinion— et qui

nous permet d’offrir, ce soir, un spectacle

inusité, le problème de l’union nationale

semblant résolu-

pour quelques heures du'

moins — l’

idée de resserrer les liens de parenté entre la France— patrie de nos a ncêtres— et son ancienne colonie des bords duSt Laurent .

L’arrivée de nos hôtes a été le signal de

grandes réj ouissances et même d’une ère

nouvelle, car l’oubli de la France a duré si

longtemps que nous avions presque cessé

d’ espérer qu’ elle tournerait un regard favo

rable vers un pays qui lui a donné tant demarques de son affection, qui porte encorel’empreinte de son génie civilisateur

,et qui

a conservé ses traditions da ns tout ce qu’ ellespeuvent avoir de beau et de grand . E vi

dèmment le feu de l’amour maternel cou

veit sous la cendre, et s’il a fallu plus d’un

siècle pour le rallumer, il n’

écla tera qu’avec

plus de force et d’

a rdeur.

”Vous vous souvenez sans doute de ce

vieux canadien chanté par C réma zie,qui,noirci pa r le feu des ba tailles, ayant lutté

vainement pour le triomphe du drapeaufrançais, j etait sans cesse un regard éplorévers l’ancienne mère-patrie et se demandait

vainement si ses guerriers n’

a lla ient pas re

paraître bientôt . Bien des fois nous nous

sommes posé la même question bien desfois nous nous sommes demandé si la Franceallait se désintéresser entièrement des desti

nées de tout un continent où elle a promené

la première l’étenda rd de la civilisation

bien des fois nous nous sommes demandé si

la F ra nce n’allait pas renouer jusqu’

à uncertain point la chaîne interrompue de ses

traditions bien des fois nous nous sommes,demandé si la France n ’allait pas reprendre

pa rmi des populations sorties deîson sein etrestées fidèles à son souvenir, le rôle tute

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_ 29 _

laire — pour me servirde l ’expression de M.

de Molinari que l’

Angleterre remplitdepuis un siècle dans le Canada anglais .

Bien des fois nous nous sommes demandé

si le pays le plus riche du monde, si le paysqui a donné cinq milliards sans souffrir de

cette saignée, si le pa ys qui a même pu

s’

engouer des‘ valeurs à. turban n ’allait pas

plutôt féconder de son génie et de ses

capita ux une contrée qui n’a jamais manqué

à ses engagements,une contréedouties obli

ga tions sont à prime sur les bourses euro

péennes, une contrée dont l ’avenir est

grand comme la nature qui l’

environne

bien plus une contrée où la France a écritson nom, quelques-unes même des plus belléspages de son histoire, en traits inefl

a ça bles .

Nous ne saurions songer à associer notreavenir politique à. la France . Cette questiona été irrévocablement décidée par le sort

des armes après des luttes glorieuses p'

our

le vainqueur et le vaincu . Les deux pays

sont emportés vers des destinées différentes .Nous sommes satisfaits du lot qui nous est

échu parmi les enfants de la libre Amérique

,sous l’ égide de la nation qui protège

nos droits . Il nous arrive même de croire

que l’ancienne mère-patrie pourrait trouver

ici plus d’un salutaire enseignement sur

l’art de gouverner les hommes dans les

limites d’une sage liberté .

Ma is il n’en reste pas moins acquis

qu’

une communauté de sang,de langue

,

d’

aspira tions, impose à la France le devoirde nous entourer de sa sollicitude

,de nous

aider de tous les moyens à. sa disposition,

et de nous procurer, par exemple, l’ influence

du capital— qui nous a fait jusqu’ici pres

que complètement défaut, — pour rivaliser

avec nos concitoyens d’origine étrangèredans les carrières ouvertes à l ’activité humaine .

Oui, il est possible de créer entre lesdeux pays une alliance étroite et avants.

geuse basée sur la chaîne d’or des souvenirs

et de l’ intérêt mutuel . Il est possible de

pla cer ici les épa rgnes séculaires du peuple .

le plus économe— et qui sous qe rapportnous donne une grande leçon

/

è suivre

d’une façon excessivement profitable pourle capital français tout en activant le développement des ressources de notre pays .

C ’

est dans nos vastes territoires que pourra it, en effet, _

s’

appliquer surtout cetteparole de Lafontaine : “C

’est le fonds quimanque le moins . ”

S ’ il est une chose qui doive nous être

particulièrement agréable dans le patriotique mouvement que l’on inaugure aujourd

hui, c’est qu’ il sera surtout utile à. la

classe la plus nombreuse, la plus influente

et la plus négligée peut être — celle qui est

da ns tous les pays la ba se fondamentale dela prospérité publique— je veux pa rler de

la classe agricole . Ainsi le Crédit Foncier— que nous honorons tout spécialement ce

soir— sera une manne bienfaisante pour le

cultivateur qui se débat péniblement dans

les étreintes de l’usure les associations

sucrières— elles n ’

ont pas dit,j e l’espère

,

leur dernier mot— devront nous doter d’une

source de richesses qui pourra devenir pour

nous ce qu’est pour la France cette grande

industrie agricole créée pa r le génie de Na

poléon et l’ exploitation des phosphates,

toujours sous la direction d’industrielé fran

çais, aura pour effet de faire comprendre

toute l’ importance d’

amender nos terresa fla iblies ou épuisées par un système de cul

ture vicieux . Autant de choses qui,j ’en

suis persua dé, porteront un coup fatal à. la

routine dans bien des cas,seront un levier

puissant pour les amis du progrès dans d’au

tres , mais qui toutes sont destinées à j eterles bases d’une véritable révolution agri

cole .

L ’un de nos hôtes, M. de la Londe, a

poussé ses explorations jusque dans le F a rWest canadien — dont il ment de nous faire

une description si brillante il a même

pénétré dans des plaines fréquentées par le

buffle et l ’a ntilope seulement, en attendant

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_ 30 _

qu’ ils soient remplacés pa r des essaims de.

pionniers intrépides . Cette prise de posses

sion n ’a pas lieu de su“

rpréndre pour un

compatriote de Ja cques-Cartier, de Cham

pla in ou de La Salle, et nous espérons qu’ elle

aura les meilleurs résulta ts pour l’ expansionde notre ra ce . Personne ne saurait avoir, en

effet, plus de titres que nous à l’

éta blisse

ment de cette région— le futur grenier del’

Amérique— puisque ses premiers décou

vreurs, ses premiers missionnaires et ses

premiers explorateurs ont laissé un souve

nir impérissable de la F rance dans ses soli

tudes .

On se rappelle encore du long cri de joie

qui éclata sur les rives du St Laurent lorsque parut, en 1855

,la bla nche

silhouet te

de la C azpricieuse, la première voile fran

ça ise qui se montrait à l’horizon depuis la

cession du pays . Absente depuis un siècle

du fleuve St Laurent — disa it . le comma n

dant, M. Belzève, en réponse à une adressedes citoyens de Québec— “la marine - fran

ça ise y revient pour renouer des rela

tions commerciales longtemps interrompues, faire profiter notre pays des progrès

immenses de votre a griculture et de votreindustrie, ouvrir à nos armateurs et aux

produits du travail français une voie qui futlongtemps fermée à nos vaisseaux . Cett e

mission de M. Be12ève n’eut pas tous les

résultats 'que l’on en espérait, ma is elle a

été peut—être le point de départ de tout de

qui s’ est fait dans ces derniers temps .Aussi j e n’hésite pas à a ffirmèr que nous

acclamerons avec non moins de force et

d’enthousiasme ‘le,premier vaisseau qui

franchira l’océan pour relier les deux

F rances par des communications directes et

régulières . Oui,'

ce jour là couronnera

toutes les entreprises utiles auxquelles noshôtesdistingués et d’autres de leurs compa

triot es auront a sssocié leurs noms, et nous

serons ten tés alors de redire avec le vieux

canadien de C réma zie. impatient de saluer

le drapeau si longtemps attendu

La F rance est revenueAu sommet de nosmurs. voy ez-vous dans la

!nueSon noble p avillon déroulersa SplendeurAh ce jour glorieux où les Français , nos

!frères,Sont venus pour nous v01r du pays de nos

Sera le plus aimé de nos jours de bonheur.

M. H . BE AUGËAND.

M. le Président,Messieurs les Délégués, »

Messieurs .— 11 s e fait tard, tr0p tard, pour que

les

longs discours soient à. l’ordre du j our et j e

tiens à..

vous assurer d’avanc e que j e n’ai pa s

l’ intention d’user longuement de votre pa

tience,,

et encore moins d’en abuser .Nous sommes réunis ce soir pour célébrer

la reprise des relations commercia les entre

la F rance et le Canada, et la plus grande

preuve pour m oi que cette célébration est

a ussi cordia le que spontanée, c’est de voir

réunis autour de cette table, dans un même

sentiment de patriotisme, des hommes qui

dans quelques jours iront lnt ter en parlement

,et d’autres qui luttent tous les j ours

dans la presse et dans les assemblées politi

Soyez-en bien certains, Messieurs les délégués, quels que soient les principes politiques qui nous séparent ici, nos divisions et

nos querelles s’

efi‘

a cent lorsqu’ il s’agit devous souhaiter la bienvenue sur les bords du

St . Laurent .

Vous venez nous parler ici de la France,

de cette patrie d’outremer que nous avonsappris à aimer dès le berceau et qui

,plus

tard, a fait si fort battre nos cœurs d’ado

lescents ; de cette France qui nous”

avaitbien un peu oubliés

,c’ est vrai

,mais que

nous chérissons, cependant, comme on chérit toujours sa mère, après une longue a hsence . Au nom de la presse française du

pays, soyez les bienvenus, MM. les délégués

non pas tant comme les millionnaires qui .

venez nous apporter vos louis d’or que com

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ABLE DE S MATI ! RE S.

I ntroduction

Sa n tés

Liste des Souscripteurs

Discours de M. Lefa ivre,Consul— G énéra l

M. Thiba udea u,Séna teur

M. A ldéric Ouimet,M. P

M. Lora nger, M. P

M. Mercier,M. P

M. Cha uvea u

M Thors

M. G . de Molina ri

M. de La londe

M. Trot tier

M. Ma ssue

M. J . X"

Perra ult

M. Ta ssé,M. P

H . Bea ugra nd, Direc teur de la Pa trie

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mmtoususmurun:a n a na rLes FRAIS de

‘PORTsont a la - cha rge de l’

Editeur

A BON N E M E N T .

UN A N

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TROI S

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JOU R N A L‘

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E ditsûr—Propriéta ire da”“