DEVELOPPEMENT PSYCHOAFFECTIF ET SOCIAL de 0 à 6 ans

Licence 2 STAPSUE 15.1

Jessica TALLETBureau 207 Pôle Sport

tallet@cict.fr

Problématique

• Naissance = changement brutal d’environnement

• Comment l’enfant va t-il se développer pour devenir un être doué de compétences émotionnelles et sociales adaptées aux contraintes environnementales ?

Problématique

• Le développement:

– Définition

– Comment l’enfant progresse-t-il?

– Quels sont les processus sous-jacents aux changements?

PLAN

Développement affectif et social de 0 à 6 ans

I. Évolution des courants théoriques et méthodes d’étude en la psychologie du développement

II. Le domaine affectif et émotionnel

III. Le développement affectif et les conséquences au niveau social

I. Évolution des idées et méthodes

1. Qu’est-ce que la psychologie développementale ?

La psychologieButMéthodologieConcepts et théoriesDifférentes branches

La psychologie du développement étudie

- les lois de fonctionnement de l'individu

- les processus de transformation de ce fonctionnement durant les différentes périodes de sa vie

Distinction psychologie de l’enfant / psychologie développementale

2. L’évolution des courants de pensées en psychologie développementale

2.1. Désintérêt pour l’enfant

2.2. Approche évolutionniste (nativiste)

Lorenz,1935

- Empreinte

- 0-2 jours après l’éclosion

- Effets irréversibles

http://www.youtube.com/watch?v=fLrBrk9DXVk

http://www.youtube.com/watch?v=fg9QCeA4FJs&NR=1

Harlow, 1950’

2.3. Approche maturationniste

Arnold Gesell (1880-1961)

2.4. Apports des recherches de la psychopathologie et des neurosciences

2.5. Courant associationniste (environnementaliste)

Watson (1848-1939) Skinner (1904-1990)

Courant associationniste:Temps 1: SI – SC – RTemps 2: SI - R

2.6. Courant constructiviste

Jean Piaget (1896-1980)

2.7. Approche psychososciale du développement

Lev Vygotsky (1896-1934)

3. Les méthodes d’étude des changements développementaux et le problème posé par les nouveaux-nés

3.1. Méthode longitudinale

Méthode longitudinale:Exemple de l’évolution du langage

3. L’évolution des méthodes d’étude des changements développementaux

3.1. Méthode longitudinale

3.2. Méthode transversale

Méthode transversale:Exemple du QI

3. L’évolution des méthodes d’étude des changements développementaux

3.1. Méthode longitudinale

3.2. Méthode transversale

3.3. Méthode expérimentale

3.3. Méthode expérimentale

– Enfants ayant acquis le langage

• Cette fille est-elle surprise?

OuMontre moi quelqu’un qui est surpris

– Les tout-petits (avant le langage)

La méthode de préférence visuelle

Le paradigme d’habituation

Principe: Augmentation de la réponse comportementale face à la nouveauté

Le paradigme d’habituation

I. Évolution des idées et méthodes

II. Le domaine affectif et émotionnel

II. Le domaine affectif et émotionnel

1. Définition d’une émotion

2. Les différentes expressions émotionnelles

Paul Ekman (1982)

3. Caractéristiques générales des émotions

Signes de la peur chez les animaux comparés aux signes et symptômes de l'anxiété chez l'homme (d’après Davis, 1992)

Signes de la peur chez les animaux

Signes et symptômes de l’anxiétéchez l’homme

‐ Augmentation de la fréquence cardiaque

‐ Augmentation de la fréquence cardiaque et du volume systolique

‐ Diminution de la salivation ‐ Bouche sèche‐ Ulcères gastriques ‐ Estomac dérangé‐ Modification de la fréquence

respiratoire‐ Augmentation de la fréquence

respiratoire‐ Hypervigilance et exploration ‐ Hypervigilance et exploration‐ Augmentation de la réaction de

sursaut‐ Nervosité, frayeur facile

‐ Miction et défécation fréquentes ‐ Miction fréquente, diarrhée‐ Augmentation du toilettage ‐ Agitation ‐ Périodes d’immobilité (« freezing ») ‐ Appréhension (crainte pour l’avenir)

Liste des indices usuels de la peur chez l’animal, comparés aux critères de l’anxiétégénéralisée du Manuel Diagnostique et Statistique des troubles mentaux (DSMIV).

4. Théories des émotions

4.1. Théories processuelles

William JAMES (1842-1910)

Walter CANON (1930’)Stanley SCHACTER (1960’)

4.2. Théories fonctionnelles

Charles DARWIN (1809-1882)

Nico FRIDJA (1984)

I.Évolution des idées et méthodes

II.Le domaine affectif et émotionnel

III. Développement psychoaffectif et social

III. Développement psychoaffectif et social

Développement psycho-affectif = développement des émotions et sentiments

Développement social = développement des interactions avec l’entourage / communication

Compétences émotionnelles(d’après Lewis et Haviland, 1993)

SOI

• Exprimer(expressions faciales, communications verbales, non verbales…)

• Comprendre(états internes, complexité des sentiments, régulation / auto-contrôle)

AUTRUI

• Discriminer / reconnaître(émotions primaires, mélangées, sentiments complexes…)

• Raisonner(inférer/ attribuer àautrui, théorie de l’esprit, empathie)

Pour chaque partie:

1/ Comment se développe chacune de ces compétences émotionnelles

2/ Comment le développement de chacune de ces compétences permet d’acquérir des compétences sociales de plus en plus élaborées

3/ Quels sont les facteurs qui influencent le développement de chacune de ces compétences émotionnelles

1. Développement de l’expression des états affectifs

1.1. Développement des expressions faciales

• distance œil - lèvres• largeur de la bouche• ouverture de la bouche• distance œil – haut de la bouche• distance œil – bas de la bouche• épaisseur lèvre supérieure• épaisseur lèvre inférieure• ouverture des yeux• rapport paupière supérieure / taille de l’iris• rapport paupière inférieure / taille de l’iris• distance sourcils• distance sourcils - nez

FACEM (FACial Expression Measurement system):Un modèle de codage des expressions émotionnelles faciales

Imitation néonatale (Meltzoff et Moore, 1977, 1983)

Imitation néonatale : contagion émotionnelle?

Étude des expressions faciales spontanées (ressenties)

Le dégoût

Le dégoût La joie Le dégoût La joie

La tristesse

Le dégoût La joie

La surprise

La tristesse

Le dégoût

La colère

La joie

La tristesse

La surprise

Le dégoût

La colèreLa peur

La joie

La tristesse

La surprise

• Les cris comme 1er moyen d’expression des émotions

Cris, pleurs puis gazouillis et rires (0-6 mois)

• 3 semaines: cris fonctionnellement et structuralement différents

1.2. Développement des expressions verbales

a. Cris de faim d’un bébé de 4 jours né à terme. Fréquence fondamentale: 350-450 Hz. Abscisse: temps (4.8 sec au total); ordonnée: fréquence (0 –7000Hz)

b. Cris de colère après 10 minutes de cris

c. Cris de douleur suivis, par un silence de 7 minutes en expiration

d. Cris d’un bébé de 4 jours ayant présenté une anoxie et une léthargie périnatales, et une hyper réflexivité. Fréquence fondamentale = 650 700 Hz

3-4 mois: diversification des cris

Après les cris : le babillage

Babillage (6-8 mois 13 mois)

Influence des intonations de la langue maternelle sur le babillage des bébés de 8 mois (Boysson-Bardies et al. , 1989)

• Après le babillage : le langage

Langage (12 mois – 24 mois…)

Récapitulatif: développement des émotions ressenties par les enfants durant la première

année de vie, adapté de Lewis et Haviland (1993)

Face à un étrangerPeur7-8 mois

Mouvements empêchés

Colère4-6 mois

Visages familiersVide

JoiePeur

3 mois

Mauvais goûtSatiétéFaim

DégoûtContentementDétresse

Naissance

Exples de situationÉmotion / AffectPériode

• Puis élargissement du répertoire des affects

Réussi tout seulPipi au litPunition

FiertéHonteCulpabilité

A partir de 24 mois

Casse sans le vouloirGoûter du petit frèreAide à ramasser un objet

EmbarrasEnvieEmpathie

À partir de 18 mois

Exples de situationÉmotion / AffectPériode

1.3. Rôle du dvpt de l’expression (faciale et verbale) des émotions dans le dvpt compétences sociales ?

Communiquer ses états internes pour mieux se faire comprendre par l’entourage

1.4. Facteurs en lien avec le développement de l’expression des émotions ?

1.4.1. Rôle de l’environnement

Dans le développement de l’expression faciale des émotions

Paradigme du visage de marbre (« blank face ») Murray

Étude des proto-conversations

Rôle de l’environnement

Dans le développement de l’expression vocale des émotions

Rôle de l’environnement

Dans le développement de l’expression vocale des émotions

Argument 1: Influence des intonations de la langue maternelle sur le babillage des bébés : Boysson-Bardies et al. (1989)

Argument 2: Babillage différent chez les bébés sourds: Petitto et Marentette (1991)

Argument 3: Retard de babillage chez les bébés aveugles

Rôle de l’imitation des expressions faciales de l’entourage

1.4.2. Rôle de facteurs intellectuels et cognitifs

Déficit de l’expression émotionnelle chez des enfants atteints d’un retard mental….

mais AUSSI déficit de l’expression chez des enfants sans retard intellectuel (IANV) et même chez les enfants précoces!

…Donc rôle relatif du facteur intellectuel !

Facteurs cognitifs

Lewis et Haviland (1993): parallèle entre des étapes du développement cognitif et des étapes du développement affectif

A partir de 18 mois: reconnaissance de soi + autoréférençage

Auto-référençage

À partir de 18 mois: élargissement de l’expression des affects liés à la présence d’autrui

lien?

Tâche sans le vouloirGoûter du petit frèreAide à ramasser un objet

EmbarrasEnvieEmpathie

À partir de 18 mois

Exples de situationÉmotion / AffectPériode

A partir de 24 mois évaluation de son propre comportement par rapport à des objectifs ou règles imposées

lien?

Réussi tout seulPipi au litPunition

FiertéHonteCulpabilité

A partir de 24 mois

Exples de situationÉmotion / AffectPériode

Lewis et Haviland (2008)

1.4.3. Rôle de facteurs intrinsèques

Perron et Gosselin (2004): différences sexuelles dans le mime d’émotions chez des enfants de 5 à 10 ans

2. Percevoir/discriminer/reconnaître les états internes des autres

2.1. Développement

- Naissance: préférence pour les stimuli sociaux, surtout maternels (paradigme de préférence visuelle)

• Étude 1: référenciation sociale (Kampos & Kinert, 1985)

Joie(N=19)

Peur (N=17)

Intérêt (N=15)

Colère (N=18)

Tristesse (N=19)

% de traversée

74% 0% 73% 11% 33%

Taux de tonalitéhédonique

1.62 2.12 2 1.92 1.92

Regard vers la mère

3.6 2.46 5.7 2.94 4.59

• MAIS: contrainte motrice = biais méthodologique!

• Étude 2: paradigme de préférence visuelleLeppänen & Nelson (2006)

4 mois: préférence pour joie vs colère / triste / neutre

RQ: 7 mois: préférence pour peur vs joie

• Étude 3: paradigme d’habituation2-3 mois: joie / tristesse ou surprise ou neutre (Kuchuk,

Vibbert & Bornstein, 1986)

5 mois: peur / tristesse (Leppänen & Nelson, 2006)

6 mois: joie / colère (Nelson & Dolgin, 1985)

7 mois: joie / peur ou surprise (Nelson & Dolgin, 1985)

Perception précoce des émotions, mais certaines émotions (joie) discriminées avant d’autres (surprise)

• Étude 3: Paradigme de jugement d’émotions (langage)

10-18 mois : valence (+ / -)2-3 ans : verbalisation des émotions primaires d’autruiA partir de 3 ans : émotions sincères / fausses 5 ans: encore des difficultés à distinguer surprise et peur

Le développement de la discrimination / reconnaissance des émotions est progressif et hétérochrone

2.2. Rôle dans le développement des compétences sociales

Percevoir/reconnaître émotions des autres ajustementrelationnel dans les interactions sociales

2.3. Facteurs liés au développement de la reconnaissance des états internes des autres

- Facteur cognitif : nécessite de pouvoir catégoriser les stimuli (extraire un invariant – l’émotion – parmi la variabilité – les visages)

2.3. Facteurs liés au développement de la reconnaissance des états internes des autres

- Facteur de maturation neurologique

- Hémisphère droit

- Lobe préfrontal

2.3. Facteurs liés au développement de la reconnaissance des états internes des autres

- Facteurs environnementaux 3. Développement de la compréhension de ses propres états internes

3.1. Développement de la compréhension ses propres états internes

Reflété par la capacité de contrôle / autorégulation de ses propres états internes

exemple du sentiment de culpabilité

Kochanska et al. (2002)

- Tâche le T-shirt de l’expérimentateur = Expression de culpabilité déjà à 22 mois

MAIS régulation liée à la présence d’un adulte dans la pièce

A partir de 4-5 ans : auto-régulation réelleLié à: intégration des règles sociales + compréhension

du lien entre action et affect qui peut en découler

3.2. Rôle dans le développement des compétences sociales

Mieux comprendre ses états internes + mieux comprendre leurs conséquences sociales = mieux les réguler = adaptation sociale

3.3. Facteurs liés au développement de la compréhension de ses propres états internes

Selon Fox et Cakins (2003), le développement de l’autorégulation des états internes est lié à :

• des facteurs intrinsèques : – Développement cognitif: attention / inhibition– (Style d’attachement, Ainsworth et Witting, 1969)– Personnalité de l’enfant

• des facteurs extrinsèques : – Environnement familial (parents et fratrie)– Relations avec les pairs– Intégration des règles et attentes du milieu social et

culturel