Du Pays de la Roche aux Fées · poulets label. Il cultive 8 ha de maïs et 72ha ... première...

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Du Pays de la Roche aux Fées ENVIRONNEMENT N°11 - Juin 2011 Publication de la Communauté de Communes "Au Pays de la Roche aux Fées". 16, boulevard Louis Pasteur - BP 34 - 35240 RETIERS [email protected] Directeur de la publication : Michelle CLOUET Responsable de la rédaction : Sébastien BENOIST Conception et Impression : Imprimerie Reuzé - Martigné-Ferchaud Imprimé sur papier recyclé Dépôt légal ISSN : 1955-0243 - Tirage : 600 exemplaires Parution : Juin 2011 - Gratuit VALORISONS NOTRE BOCAGE ! Notre patrimoine bocager est menacé. Vieillissant et déstructuré, il a besoin d’être entretenu et renouvellé. Ses bénéfices environnementaux sont recon- nus, mais sa valorisation économique reste difficile à appréhender. Pourtant, le bocage est une chance pour faire face aux enjeux de réchauffement climatique, de biodiversité et d’indépendance énergétique dans notre région. Jusqu’en 2013, Breizh bocage va permettre dans nos communes de répondre aux besoins de replanta- tions et d’entretien des haies. Ce programme va ainsi contribuer au renouvellement du maillage bocager, en tenant compte du contexte des exploitations agricoles. Avec la raréfaction des énergies fossiles et l’augmentation du coût de l’énergie, il nous faudra à terme remplacer partout où c’est possible le carbone fossile. Et la principale alternative est le carbone issu de la matière vivante, la biomasse. Le bois issu de nos haies et de nos forêts est une ressource énergé- tique renouvelable à mobiliser. C’est pourquoi la Communauté de communes du Pays de la Roche-aux-Fées est un territoire moteur dans la structuration d'une filière bois énergie. Les collectivités peuvent créer des débouchés pérennes et organiser une filière bois énergie durable avec les acteurs locaux. Cette filière, c'est également travailler sur des solu- tions d'entretien des haies bocagères. Des solutions capables de créer de la valeur ajoutée et de l'emploi. Il est nécessaire aujourd'hui de construire une gestion partagée entre le monde agricole, les collectivités et les habitants. L’avenir de notre bocage en dépend ! Thierry Restif Vice-président chargé de l'environnement, EDITO DOSSIER : LE PROGRAMME BREIZH BOCAGE

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D u P a y s d e l a R o c h e a u x F é e sENVIRONNEMENT

N°11 - Juin 2011Publication de la Communauté de Communes

"Au Pays de la Roche aux Fées".16, boulevard Louis Pasteur - BP 34 - 35240 RETIERS

[email protected] de la publication : Michelle CLOUET

Responsable de la rédaction : Sébastien BENOISTConception et Impression : Imprimerie Reuzé - Martigné-Ferchaud

Imprimé sur papier recycléDépôt légal ISSN : 1955-0243 - Tirage : 600 exemplaires

Parution : Juin 2011 - Gratuit

VALORISONS NOTRE BOCAGE !

Notre patrimoine bocager est menacé. Vieillissant et déstructuré, il a besoin d’être entretenu et renouvellé. Ses bénéfices environnementaux sont recon-nus, mais sa valorisation économique reste difficile à appréhender. Pourtant,

le bocage est une chance pour faire face aux enjeux de réchauffement climatique, de biodiversité et d’indépendance énergétique dans notre région.

Jusqu’en 2013, Breizh bocage va permettre dans nos communes de répondre aux besoins de replanta-tions et d’entretien des haies. Ce programme va ainsi contribuer au renouvellement du maillage bocager, en tenant compte du contexte des exploitations agricoles.

Avec la raréfaction des énergies fossiles et l’augmentation du coût de l’énergie, il nous faudra à terme remplacer partout où c’est possible le carbone fossile. Et la principale alternative est le carbone issu de la matière vivante, la biomasse. Le bois issu de nos haies et de nos forêts est une ressource énergé-tique renouvelable à mobiliser.

C’est pourquoi la Communauté de communes du Pays de la Roche-aux-Fées est un territoire moteur dans la structuration d'une filière bois énergie. Les collectivités peuvent créer des débouchés pérennes et organiser une filière bois énergie durable avec les acteurs locaux.

Cette filière, c'est également travailler sur des solu-tions d'entretien des haies bocagères. Des solutions capables de créer de la valeur ajoutée et de l'emploi. Il est nécessaire aujourd'hui de construire une gestion partagée entre le monde agricole, les collectivités et les habitants.

L’avenir de notre bocage en dépend !

Thierry RestifVice-président chargé de l'environnement,

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DOSSIER : LE PROGRAMMEBREIZH BOCAGE

3 QUESTIONSà Yves Gabory - Président de l'AFAHC* (Association Française des Arbres et Haies Champêtres) et directeur de l'association Mission Bocage (Maine et Loire).

Paysage ancestral, le bocage est aussi un paysage qui évolue. Comment aujourd'hui inventer un nouveau bocage ?Le bocage est un outil agricole et de territoire. Il doit donc être

adapté en permanence. L’agriculture a énormément évolué ces dernières années (depuis l’après guerre) mais le système bocager est resté identique. Il y a une difficulté à le maintenir tel quel, il est donc impératif de le repenser.

En effet, il est actuellement évident et incontestable que ce dernier reste un des outils les plus justes pour répondre aux urgences et aux défis d’aujourd’hui. Pour un faible investissement, il traite pour partie de questions liées à l’eau (qualité et quantité) l’énergie, le climat, la biodiversité, le renouvellement des sols agricoles qui s’appauvrissent, l’augmentation des productions… C’est ce que l’on appelle la multifonctionnalité.

L'intégration de la haie dans la gestion de l'exploitation agricole reste un frein important. Quelles solutions peut-on apporter pour une meilleure intégration ?

Pour cette question, il faut avoir à l’esprit l’urgence de compléter le maillage pour qu’il redevienne fonctionnel et l’engagement ces derniers temps des agriculteurs dans la démarche reste limité. Trop peu ont actuellement réintégré l’arbre dans le système d’exploitation et le nombre d’agriculteurs qui s’y engagent évolue trop timidement. Il faudra donc passer par une démarche qui dépasse le volontariat. Par exemple, quelques exigences de base pourraient être intégrées à la conditionnalité des aides agricoles. Par contre, pour aller plus loin, il est indispensable de favoriser la rencontre et l’échange entre les techniciens agroforestiers et les paysans. Le plan de gestion du bocage de l’exploitation est l’outil indispensable pour accompagner ces changements de pratiques (guide PAGESA téléchargeable sur le site de l’AFAHC).

Le bocage est aujourd'hui un élément d'aménagement du territoire. Comment sa gestion, son entretien peuvent-ils être partagés entre le monde agricole, les collectivités et les

habitants ?

Je pense qu’il faut baser la gestion du bocage sur les attentes, que celles-ci soient partagées et validées par tous. Des objectifs communs doivent être fixés et une évaluation sectorisée doit périodiquement être effectuée.

Après, chacun inscrit dans ses pratiques les gestes nécessaires à son développement. Voici un exemple : Sur les bords de routes, il y a parfois naturellement des jeunes arbustes qui cherchent à pousser. La collectivité et le propriétaire ou l’exploitant pourraient laisser pousser cette végétation qui rapidement constituerait une haie. Cette création de haie ne coûte rien à personne, au contraire, elle économise une charge de débroussaillage sur cette surface.

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BREIZH BOCAGE 2010-2013POURQUOI BREIZH BOCAGE ?La Communauté de communes Au pays de la Roche aux Fées accompagne la constitution d’un nouveau maillage bocager adapté aux enjeux agricoles et environnementaux du territoire. Les objectifs sont de lutter contre l'érosion, prévenir les inonda-tions, protéger les animaux et les cultures, préserver la qualité de l'eau et renforcer la biodiversité.

DES CONSEILS SUR :◗ l’entretien des haies bocagères◗ la rénovation des haies anciennes◗ la valorisation économique du bois◗ les effets bénéfiques du bocage◗ l’emplacement des haies et talus◗ Les essences utilisées◗ les aspects juridiques de la haie

LES TRAVAUX PRIS EN CHARGE◗ la taille de formation pour les haies de moins de 20 ans◗ le débroussaillage préalable à la plantation◗ la fourniture et l’installation de paillage◗ fourniture et mise en place de protections contre la faune sauvage◗ la fourniture et la mise en place des plants◗ les travaux d’entretien sur 3 ans◗ la création de talus◗ la création de bosquet (fourniture et pose des plants)

COMMENT ?Les travaux doivent être liés au parcellaire agricole pour être financés.

Pour bénéficier de conseils et/ou de financements, inscrip-tion avant 2013 en mairie ou auprès de la Communauté de communes.

Jean-Jacques JOUANOLLEChargé de mission bocage

Tél : [email protected]

* L'AFHAC : L’AFAHC réunit et représente des associations et opérateurs de terrain, des collectivités, des chercheurs et des particuliers, conscients du rôle capital que jouent les arbres et les haies champêtres dans l'écologie et l'économie des campagnes.

Plus d'infos sur www.afahc.frLes projets bocagers s'appuient sur l'existant (routes, contours des

parcelles agricoles...) et visent à connecter les haies entre elles

avant après

BREIZH BOCAGE 2010-2013

Sur les conseils du technicien bocage, Breizh bocage a permis à ces deux agriculteurs de planter 650 mètres de haie à plat et 110 mètres de haies sur talus.

M. POIRIER possède 80 vaches allaitantes éle-vées en plein air intégral et 2 bâtiments de poulets label. Il cultive 8 ha de maïs et 72ha de prairie. Son parcellaire se compose de 17 ilots, dont 13 sont entourés par des haies.

"Pour mon activité d'éleveur, le bocage est important pour la qualité de la production. Les vaches sont protégées du soleil et du vent et moins stressées par les aléas climatiques. Ma première motivation est donc la création d’abri contre la chaleur et le vent pour mes bêtes. Je réfléchis aussi à un système de chauffage grâce au bois. Une autre raison pour laquelle je plante est la beauté des arbres. »

M. GOSNIER réalise une production laitière et cultive 14 ha de maïs, 10 ha de blé et 25 ha de prairie. Son parcellaire se compose de 14 ilots dont 10 entourés totalement par des haies.

"Mon exploitation est moins basée sur la prairie, mais le bocage est quand même bien présent autour de mes parcelles. Le Conseil général d’Ille et Vilaine m’a imposé une éco-conditionnalité pour obtenir des aides financières. Je devais donc planter une haie bocagère sur talus en travers de la pente dans le bas de ma parcelle. Après discussion avec le technicien bocage, je me suis dit que je pouvais planter d’autres haies autour de mes parcelles pour protéger l’environne-ment et améliorer la qualité de l’eau. Les haies plantées auront dans quelques années un effet bénéfique sur le paysage et ne me gêneront pas dans mon travail. ».

La réflexion sur le bocage de leurs exploitations ne s'arrête pas là. "J'ai planté cette année mais je vais réfléchir à d'autres projets pour les années suivantes, autant profiter des aides avant 2013."

Pour entretenir le maillage bocager, ils consacrent chacun environ une semaine par an pour des chantiers d’abattage et de 2 à 6 jours pour contenir au broyeur le pied des haies. Le bois récolté est soit vendu, soit utilisé pour leur chauffage personnel. "Et puis BreizhBocage finance aussi l'entretien des premières années et les tailles de formation, c'est du temps de gagné à passer sur le reste de l'exploitation".

Rencontre avec deux exploitants agricoles de Martigné-Ferchaud

Le bocage fait partie du paysage agricole de notre région. Bienstructuré, il remplit de nombreuses fonctions sur l’ensemble duterritoire et dans les exploitations (protection de l’eau, protection contre le vent, lutte contre l’érosion, biodiversité, production de bois…).

Malgré un travail de replantation engagé depuis plus de 30 ans, et notamment sur le Pays de la Roche aux Fées, il continue à vieillir et a besoin d’être renforcé et renouvelé. Les exploitations ont beaucoup évolué ces dernières années, la stabilisation actuelle amène à nou-veau à réfléchir à l'implantation de nouvelles haies et talus.

Le programme Breizh Bocage est le nouveau cadre collectif des opérations de reconstitution du bocage. C’est l’opportunité de

travailler avec les collectivités qui portentce dossier. Il faut s'appuyer sur ceux qui localement y travaillent depuis de nombreuses années. Un réseau de haies cohérent est nécessaire, adapté aux exploitations et répondant aux enjeux agricoles et environnementaux actuels. Je pense par exemple à la révision des plans d’épandage et ou à la réalisation d’un maillage bocager anti-érosif.

Le point de vue d'Alain Bignon, agriculteur et élu de la chambre d'agriculture d'Ille-et-Vilaine sur le Pays de Vitré.

Les déchets, ça deborde !! le SMICTOMdu sud-est pilote un programme de prévention

Filière Bois-Énergie, une structurationà l'échelle du Pays de Vitré

Projet de Réseau de Chaleur,le Pays de la Roche aux Fées passe au Bois-Énergie

Le SMICTOM SUD EST 35 a signé en novembre 2009 un programme local de prévention des déchets. On entend par prévention, l’ensemble des gestes qui permettent d’éviter les déchets (exemple : je composte mes déchets de cuisine pour éviter d’augmenter le poids de ma poubelle).

Le Syndicat a choisi de s’impliquer dans les actions suivantes :

◗ Etre éco exemplaire : en 2011, le SMICTOM SE 35 cible l’utilisation raisonnée des papiers bureau-tiques en impliquant ses agents,

◗ En 2011/2012 : distribution de composteurs sur Vitré Communauté, Le Pays Guerchais, Le Pays de la Roche aux Fées et le Pays de Châteaugiron,

◗ Informer et former au compostage ainsi que sur l’éco consommation et accompagner les écoles volontaires dans la pratique du compostage : achat d’une exposition pédagogique, conventions avec des associations locales et animations dans des évènements locaux,

◗ Donner les objets réutilisables apportés en déchetteries à Emmaüs (caissons « 2ème Vie » dans certaines déchetteries),

◗ Participer à un programme spécifique en direc-tion des artisans et commerçants avec la chambre des métiers et de l’artisanat.

La Communauté de communes Au Pays de la Roche aux Fées est partenaire du programme.

Engagé en 2009, le travail sur la structuration d'une filière bois énergie a connu une pause en l'absence de projet important de chaufferie collective. Aujourd'hui, avec en particulier le réseau de chaleur de Janzé en ligne de mire, ce travail peut-être relancé. En collaboration avec le Pays Guerchais et Vitré communauté, le Pays de la Roche va piloter un travail de structuration. L'objectif majeur est de s'assurer de la viabilité économique d'une telle filière sur le Pays de Vitré. Pour cela, l'ensemble des acteurs locaux sera

associé à la démarche, de la ressource bois à la consommation.

Le travail va s'organiser autour de plusieurs grands thèmes : les gisements, les débou-chés, les activités et les produits, la logistique, l'économie et enfin la structuration juridique. Le développement de prestations d'entretien sera particulièrement étudié. D'ici fin 2011, les acteurs disposeront de tous les éléments pour concrétiser cette filière.

Depuis mai 2010, la Communauté de communes travaille sur la réalisation d'un réseau de chaleur bois-énergie à Janzé. Ce projet a été initié à l'oc-casion de la réflexion sur l'approvisionnement énergétique du futur équipement aquatique communautaire. Outre la piscine, le réseau fournirait de la chaleur à l'hôpital, au collège public, à l'école de musique et à des bâtiments communaux. Il serait alimenté à 90 % par de la plaquette bois une partie (objectif 20%) serait

issue de l'entretien du bocage et des forêts du Pays de la Roche aux Fées.

Ce projet à également pour objectifs de : dimi-nuer les émissions de gaz à effet de serre, maî-triser les coûts énergétiques et contribuer à l'in-dépendance énergétique du territoire. Prochaine étape, juin 2011 où la Communauté de com-munes se prononcera sur la concrétisation de ce projet à l'issue de la consolidation des données techniques, économiques et juridiques.

LES ACTIONS "ENVIRONNEMENT" DE VOTRE COMMUNAUTÉ DE COMMUNES

14 classes et 320 enfants pour la session 2011du programme d'éducation à l'environnementDe nouveau, le programme d'éducation à l'envi-ronnement proposé par la Communauté de com-munes a connu un joli succès en 2011. Si l'habitat et l'agriculture n'ont pas fait recette cette année, la nouvelle thématique "énergie" consacrée à l'éolien a été plébiscitée par 10 classes. Les autres classes ont participé aux animations sur l'eau et la biodiversité, une valeur sûre depuis 4 ans. Près de 300 enfants ont ainsi pu découvrir le tout nou-veau parc éolien de Retiers/Martigné-Ferchaud en

compagnie des associations Eoliennes en Pays de Vilaine et les Petits Débrouillards Bretagne. Ils ont également bénéficié des explications de la société P&T Technologie qui a développé le parc.

Le programme sera actualisé pour l'année scolaire 2011/2012 et de nouveau proposé aux écoles primaires du territoire. Depuis 2005, ce sont 65 classes et 1500 enfants qui ont bénéficié de ce programme.

Contact : SMICTOM SUD EST 35 au 02 99 74 44 47

Animatrice « Prévention des Déchets » :Jennifer LOHUES [email protected]

Coordinatrice du programme :Anne MORILLE [email protected]