Du côté de chez Swann Proust...

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Proust démythifié À la recherche des « sens cachés » dans À la recherche du temps perdu de Marcel Proust Volume 1 Du côté de chez Swann (1913) Jean Adloff

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À la recherche du temps perdu de Marcel Proust

Volume 1 Du côté de chez Swann

(1913)

Jean Adloff

11.94 604911

----------------------------INFORMATION----------------------------Couverture : Classique

[Roman (134x204)] NB Pages : 128 pages

- Tranche : 2 mm + (nb pages x 0,07 mm) = 10.96 ----------------------------------------------------------------------------

Proust démythifié - Volume 1 - Du côté de chez Swann (1913)

À la recherche des sens cachés dans À la recherche du temps perdu de Marcel Proust,

Jean Adloff

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Le présent ouvrage a été conçu à l’intention de celles et de ceux qui aspirent à visiter l’incomparable cathédrale proustienne ou qui l’auraient visitée naguère et désireraient la revisiter.

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Préface

Le présent ouvrage est le premier d’une série de sept cahiers de réflexion se présentant sous forme de questionnaires, lesquels correspondent à chacun des sept volumes de À la recherche du temps perdu, de Marcel Proust, soit :

1. Du côté de chez Swann (674 questions) 2. À l’ombre des jeunes filles en fleurs (698 questions) 3. Le Côté de Guermantes (607 questions) 4. Sodome et Gomorrhe (774 questions) 5. La Prisonnière (869 questions) 6. Albertine disparue ou La Fugitive (757 questions) 7. Le Temps retrouvé (651 questions)

Ce que ci-dessus nous avons désigné comme des « questionnaires » devrait en fait se concevoir beaucoup plus comme un long questionnement, un long cheminement introspectif sur la Recherche. Ainsi, il ne s’impose nullement de répondre aux questions posées, mais plus exactement de se les poser à soi-même au fur et à mesure de la progression de la lecture, afin que même les passages les plus circonvolus de l’œuvre en viennent à se

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démêler jusqu’au point de devenir tout à fait intelligibles.

À la recherche du temps perdu, en effet, est une œuvre monumentale que Proust lui-même a conçue comme « une cathédrale », qui en a les proportions gigantesques, les infinies complexités, les incomparables magnificences. On s’y aventure avec quelque appréhension ; on avance ébahi de tant de complexités, d’enchevêtrements, de recoins inattendus, de splendeurs incomparables, forgés par l’Homme et par le Temps. Et l’on en ressort ébloui, troublé, transfiguré ; puis on commence à se poser une myriade de questions que jamais auparavant on n’aurait eu la présence d’esprit de se poser.

Ce projet a été surtout conçu à l’intention de lecteurs timorés qui ont toujours entendu dire que Proust était un auteur « difficile » et que dans la Recherche on se perdait toujours dans des phrases si labyrinthiques, qu’une fois arrivé au point final, on avait complètement perdu le fil de la phrase. Le langage proustien, certes, est un langage poétique à la structure très singulière, mais il en est du langage proustien comme de tous les langages. Il en est de celui de Proust comme il en est de celui de Shakespeare : une fois qu’on s’y est rodé et que la facture nous en est familière, plus on s’en pénètre, plus on le savoure, plus on en apprécie les inexprimables beautés. Ainsi, ces ouvrages ont été conçus pour encourager de nouveaux, en particulier de jeunes lecteurs, à se départir de leur appréhension infondée et à se « lancer » dans la lecture d’À recherche du temps perdu d’un pas confiant et assuré, sachant qu’ils vont y découvrir d’indicibles merveilles.

Ces ouvrages s’adressent en outre à des proustiens ou des lecteurs qui ne se seraient aventurés qu’une seule fois dans la Recherche et qui, des années plus tard, s’aviseraient

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de redécouvrir les innombrables « sens cachés » de cette œuvre cathédrale, si mystifiante et si riche en recoins et détours tant mystifiants qu’énigmatiques.

Aux uns comme aux autres, un long, patient cheminement à pas comptés tout au long de ce questionnement jalonné de plus de cinq mille pauses de réflexion et de pondération démontrera que la lecture de Proust est un exercice superbement vivifiant, passionnant, ensorcelant, auquel quiconque, voire les plus pusillanimes, peut s’abandonner avec une incommensurable délectation.

J.A.

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1. Le « questionnement » qui suit a pour but de dévoiler

d’innombrables « sens cachés » d’À la recherche du temps perdu. Maints lecteurs ne considèrent-ils pas cette grande œuvre comme souvent indéchiffrable ?

2. Un questionnement appliqué et patient semble-t-il une bonne méthode pour tenter de décrypter certaines énigmes de ce singulier, immense édifice de la littérature française ?

3. Entend-t-on hélas ! trop souvent des lecteurs s’exclamer sur le fait qu’ils ont « essayé » de lire la Recherche mais, mystifiés, ont laissé tomber le livre après quelques pages ?

4. Peut-on se lancer dans la lecture d’une œuvre aussi complexe que la Recherche comme on s’aventure dans Le capitaine Fracasse ou Le comte de Monte-Cristo ?

5. Ne faut-il pas commencer par dire et expliquer pourquoi la Recherche n’est pas une œuvre comme les autres œuvres littéraires ?

6. D’aucuns voient dans cette œuvre singulière un roman, tandis que d’autres insistent pour y voir une œuvre autobiographique. Peut-on concevoir que la

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Recherche soit à la fois l’un et l’autre ?

7. La Recherche, grosso modo, est l’histoire d’une vocation. Toutefois, c’est l’histoire d’une vocation racontée par « une mémoire », ce qui fait que le déroulement de l’action n’est pas linéaire. Cela déroute-t-il bon nombre de lecteurs ?

8. La Recherche est une œuvre cyclique qui comprend sept sections, quelque trois mille pages, plus de quatre cents personnages, et s’étend sur quatre générations. À certains égards, ce projet nous rappelle-t-il l’entreprise colossale de Balzac avec sa Comédie humaine ?

9. La Recherche, comme La Comédie humaine, est-elle le résultat de vingt années d’un labeur forcené qui a fini par terrasser leurs auteurs alors qu’ils franchissaient à peine le cap de la cinquantaine ?

10. Toutes les premières œuvres de l’auteur – appelons-le « Marcel », depuis La bible d’Amiens jusqu’à Jean Santeuil, en passant par Les Chroniques ou le Sainte-Beuve, ne constituent-elles pas la génèse de la Recherche ?

11. Est-il fondamental de comprendre que la Recherche est le résultat d’une très longue gestation qui a hanté l’esprit de son créateur durant plus de vingt ans ?

12. Doit-on comprendre que ce n’est qu’en 1908, soit un peu plus d’une dizaine d’années avant sa mort, que Marcel a eu « l’illumination » (un peu au sens où Diderot, Pascal ou Claudel eurent aussi des « illuminations ») de sa Recherche, de l’édifice géant qu’il allait commencer à ériger ?

13. Pour bien comprendre la Recherche, faut-il savoir que

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ce livre unique, étant donné les problèmes de santé chroniques de son auteur, a été élaboré à la fois dans l’acharnement et dans la souffrance ?

14. Faut-il aussi savoir que l’acharnement, l’opiniâtreté de l’auteur venaient de ce que très tôt, il a eu l’intuition inéluctable de sa mort, à un âge que l’on considère comme la force de l’âge ?

15. Dès sa conception, l’auteur de la Recherche a insisté pour que son œuvre soit une sorte de « cathédrale ». Cela sous-entendait-il une œuvre d’art monumentale, esthétique, un chef-d’œuvre architectural dont l’élaboration se faisait dans la durée ?

16. Si, au Moyen Âge, il fallait cent ans pour ériger une cathédrale, l’auteur de la Recherche ne disposait que du dizième de ce « temps » pour bâtir, seul, la sienne. Sa tâche, compte tenu de son pitoyable état de santé, s’avérait-elle, dès le départ, compromise ?

17. Si à la conception, l’auteur de la Recherche eut « l’illumination » de la structure générale de sa « cathédrale », envisageait-il, au départ, l’ampleur, les proportions gigantesques qu’allait prendre son projet ?

18. Est-il primordial de savoir que ce projet, qui n’avait à son début que la taille d’une « église », a pris, au fur et à mesure de sa conception, des proportions démesurées, avec d’innombrables corrections, de refontes, de méandres, surtout d’ajouts tentaculaires ?

19. Un grand nombre de lecteurs sont-ils très déconcertés devant l’aspect fragmenté de la Recherche, par son absence de suite linéaire ?

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20. L’auteur de la Recherche n’a-t-il pas insisté que, pour aborder sa « construction », il ne fallait pas se munir, pour en fouiller les détails, non d’un microscope, mais plutôt d’un télescope, pour se distancier d’abord de l’œuvre, puis de s’en rapprocher. N’est-ce pas là une « méthode » très cartésienne ?

21. Ainsi, si l’on ne veut pas s’égarer dans les méandres du labyrinthe qu’est la Recherche, ne doit-on pas dès l’entrée, en chercher et suivre son fil conducteur ?

22. Quand on a établi que le fil conducteur dans la Recherche est le Temps, et plus précisément le lieu indéfini qu’il y a entre le Temps perdu et le Temps retrouvé, faut-il encore tenter de comprendre ce qu’est la notion très complexe de la temporalité ?

23. Bien que nous soyons familiers avec les unités de temps comme les minutes, les heures, les jours, les semaines, la durée d’une vie humaine, ces unités sont-elles appropriées pour l’appréhension de cette notion illusoire et infinie qu’est le temps ?

24. Par exemple, quand on évoque le temps « présent », peut-on vraiment assumer que le présent existe dans la mesure où chaque seconde de futur dans lequel on se projette, devient, au fur et à mesure qu’elle se déroule, un passé figé inexorable ?

25. De la même manière, peut-on affirmer que le futur existe, puisqu’il se situe dans une zone bornée par le présent et qui donc, n’existe qu’à titre de possibilité ?

26. Et encore, comment peut-on justifier le passé autrement qu’en affirmant que c’est ce qui « a été » par rapport à

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une succession d’infinitésimaux moments de présent ayant irrévocablement basculé dans une zone qui « n’est plus à jamais » ?

27. C’est la mémoire qui, dans la Recherche, va permettre au créateur d’établir une corrélation entre le Temps perdu et le Temps retrouvé. Mais ce Temps retrouvé, à quoi correspond-il, dans l’œuvre ?

28. Le fil conducteur, véritable fil d’Ariane, c’est celui qui mène à la libération suprême, au Temps retrouvé, soit le moyen de figer dans l’espace du Temps la seule chose qui puisse le transcender ou le dépasser, l’œuvre d’art – qui est éternelle. Ainsi, cette « recherche » n’est-elle pas la plus noble, la plus pénétrante que les lecteurs, côte à côte avec Marcel, puissent entreprendre ?

29. L’un des éléments les plus déroutants vient du fait que Marcel l’auteur met en scène un héros qui parle à la première personne, ressemble étrangement à son créateur à certains égards mais qui, à d’autres égards, se dissocie de lui en portant alternativement une multitude de masques. Comment peut-on parvenir à faire la part des choses ?

30. Ainsi, nous sommes confrontés à un texte qui est récité, parfois par Marcel l’auteur, ailleurs par le héros sans nom, que par convention, on appelle « le Narrateur », et ailleurs encore, les deux entités semblent s’amalgamer en un seul personnage. Comment doit-on procéder pour s’y retrouver ?

31. Pour compliquer la donne, après quelque deux mille pages, on apprend, à notre surprise, que le Narrateur,