DU COMMERCE DE L'AME ET DU CORPS / DE COMMERCIO ANIMAE ET CORPORIS (Français-Latin) De SWEDENBORG

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    DU COMMERCE DE L'AME ET DU CORPS (Par Emmanuel Swedenborg

    Londres, 1769, in-4)

    1. Il y a trois opinions ou hypothses sur le commerce de l'me et du corps, ou sur

    l'opration de l'une sur l'autre, et de l'un avec l'autre : la premire est appele

    influence physique, la seconde influence spirituelle, et la troisime harmonieprtablie. La premire, ou influence physique, est fonde sur les apparences et les

    illusions des sens, parce qu'il parat que les objets extrieurs, qui affectent les yeux,

    influent dans la pense, et la produisent ; de mme qu'il semble que les paroles, qui

    agitent les oreilles, influent dans l'esprit, et y produisent les ides ; et ainsi des

    autres sens.

    Comme les organes des sens reoivent d'abord les contacts qui nous viennent des

    objets matriels, et que l'esprit semble penser et mme vouloir selon les affections

    de ces organes, les anciens philosophes et scolastiques crurent que l'influence

    dcoulait de ces objets dans l'me, et ils formrent ainsi l'hypothse de l'influence

    physique ou naturelle. La seconde, qui est appele influence spirituelle, et par

    quelques-uns occasionnelle, est selon l'ordre et ses lois; parce que l'me est unesubstance spirituelle, plus pure, antrieure, et interne par rapport au corps, qui est

    matriel, et par consquent plus grossier, postrieur et externe; et il est dans l'ordre

    que le plus pur influe dans le plus grossier, l'antrieur dans le postrieur, et l'interne

    dans l'externe, et ainsi le spirituel dans le matriel, et non le contraire ; et par

    consquent que la facult pensante influe dans la vue, selon les modifications que

    les yeux prouvent des objets extrieurs, modifications que cette facult dispose

    aussi son gr; et la facult perceptive dans l'oue, selon que les oreilles sont

    modifies par les paroles qui leur sont transmises. La troisime, qui est appele

    harmonie prtablie, est fonde sur les illusions et les lueurs trompeuses de la

    raison, parce que l'esprit dans l'opration agit en mme temps avec le corps ; mais

    cependant toute opration est d'abord successive et ensuite simultane :l'opration successive est l'influence, et l'opration simultane est l'harmonie ;

    comme, par exemple, lorsque l'esprit pense et ensuite parle, qu'il veut et ensuite

    agit ; ainsi c'est une erreur de la raison d'admettre le simultan et d'exclure le

    successif. Aprs ces trois hypothses sur le commerce de l'me et du corps, on ne

    peut en admettre une quatrime, parce qu'il faut ou que l'me agisse sur le corps,

    1. DE COMMERCIO ANIMAE ET CORPORIS QUOD CREDITUR FIERI VEL PER

    INFLUXUM SPIRITUALEM, VEL PER HARMONIAM PRAESTABILITAM AB

    EMANUELE SWEDENBORG

    1. De commercio animae et corporis, seu de Operatione unius in alterum, ac

    unius cum altero, sunt tres Opiniones et Traditiones, quae sunt Hypotheses;Prima vocatur Influxus physicus, Altera Influxus Spiritualis, et Tertia

    Harmonia praestabilita. Prima, quae vocatur Influxus physicus, est ex

    apparentiis sensuum et inde fallaciis, quoniam apparet sicut objecta visus,

    quae afficiunt oculos, influant in cogitationem, et producant illam; pariter

    loquelae quae movent aures, sicut influant in mentem, et producant ideas

    ibi; consimiliter olfactus, gustus, et tactus: quoniam horum Sensuum organa

    primum recipiunt contactus e Mundo alluentes, et secundum affectiones

    illorum apparet Mens cogitare et quoque velle, ideo Antiqui Philosophi et

    Scholastici crediderunt influxum ab illis derivari in animam, et sic

    concluserunt Hypothesin de Influxu physico seu naturali. Altera, quae

    vocatur Influxus Spiritualis, a quibusdam occasionalis, est ex ordine et ejuslegibus; quoniam Anima est substantia spiritualis, et inde purior, prior, et

    interior, Corpus autem est materiale, et inde crassius, posterius et exterius,

    et secundum ordinem est, ut purius influat in crassius, prius in posterius, et

    interius in exterius, ita Spirituale in Materiale, et non vicissim; proinde Mens

    cogitativa in Visum secundum statum inductum oculis ex objectis, quem

    statum Mens illa etiam disponit ad nutum; pariter Mens perceptiva in

    Auditum secundum Statum inductum auribus ex loquelis. Tertia, quae

    vocatur Harmonia Praestabilita, est ex apparentiis et fallaciis rationis,

    quoniam Mens in ipsa operatione una et s imul agit cum corpore; at usque

    omnis operatio est primum successiva et postea simultanea, operatio

    successiva est Influxus, et operatio simultanea est Harmonia;quemadmodum cum Mens cogitat et postea loquitur, aut cum vult et postea

    agit, quare est fallacia rationis stabilire simultaneum et excludere

    Successivum. Praeter has tres Opiniones de Commercio Animae et Corporis

    non dabilis est quarta, quippe sive operabitur Anima in Corpus, sive Corpus

    in Animam, sive utraque continue simul.

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    ou le corps sur l'me, ou l'un et l'autre toujours ensemble.

    2. Comme l'influence spirituelle est selon l'ordre et ses lois, ainsi que nous l'avons

    dit, c'est l'hypothse qui a t reconnue et adopte de prfrence aux deux autres,

    par tous les sages du monde savant. Tout ce qui est conforme l'ordre est vrit, et

    la vrit se manifeste par la lumire qui est en elle, mme dans l'ombre de la raison,sige des hypothses ; mais ce qui enveloppe dans l'ombre cette hypothse, c'est

    l'ignorance de la nature de l'me, du spirituel et de l'influence ; il faut donc avant

    tout connatre ces trois choses, afin que la raison puisse voir la vrit. car la vrit

    hypothtique n'est point une vrit mme, c'est seulement une conjecture de la

    vrit. On peut la comparer un tableau, pendu un mur, vu la nuit la lueur des

    toiles ; l'esprit lui prte diffrents objets selon ses fantaisies ; ce qui n'arrive point

    lorsque la lumire du soleil vient l'clairer, et qu'elle en dcouvre, non seulement

    l'ensemble, mais encore tous les dtails. Il en est de mme de cette hypothse qui

    est dans l'ombre de la vrit, mais qui devient une vrit vidente lorsqu'on connat

    ce que c'est et quel est le spirituel respectivement au naturel, et ce que c'est et

    quelle est l'me humaine, enfin quelle est cette influence qui dcoule dans l'me, etpar l'me dans la facult perceptive et pensante, et de l dans le corps. Mais ceci ne

    peut tre enseign que par celui qui Dieu a accord d'tre en socit avec les

    anges dans le monde spirituel, et en mme temps avec les hommes dans le monde

    naturel, et comme j'ai eu ce bonheur, j 'ai pu expliquer tout cela, ce que j'ai fait dans

    l'ouvrage de l'Amour conjugal ; pour le spirituel, dans le n 326 329 ; pour l'me

    humaine, n315, et pour l'influence, n380, et plus en dtail, n 415 422. Qui ne

    sait point ou ne peut savoir que le bien de l'amour et la vrit de la foi influent de

    Dieu dans l'homme, qu'ils influent dans son me, se font sentir dans son esprit et

    dcoulent de sa pense dans ses paroles, et de sa volont dans ses actions ? Que de

    l vienne l'influence spirituelle, son origine et manation, c'est ce que nous allons

    expliquer dans cet ordre :1 Il y a deux mondes, le monde spirituel o sont les anges et les esprits, et le

    naturel o sont les hommes.

    2 Le monde spirituel existe et subsiste par son soleil, et le naturel par le sien.

    3 Le soleil du monde spirituel est pur amour, procdant de Jhovah Dieu qui est au

    milieu.

    2. Quoniam Influxus spiritualis est ex ordine et ejus legibus, ut dictum est,

    ideo hic a sapientibus in Orbe erudito prae duobus reliquis agnitus et

    receptus est: omne id quod ex ordine est, Veritas est, ac Veritas se ipsam

    manifestat ex luce ei insita, etiam in umbra rationis, in qua sunt Hypotheses.Sed sunt tria quae hanc Hypothesin involvunt umbrae, ignorantia quid

    Anima, ignorantia quid Spirituale, et ignorantia qualis est Influxus, quare

    haec tria prius evolvenda sunt antequam Ratio videt ipsam Veritatem; nam

    Veritas hypothetica non est ipsa veritas, sed conjectura veritatis; est sicut

    pictura in pariete in luce stellarum noctu visa, cui Mens inducit formam

    Variam secundum phantasiam; aliter dum lux solis post auroram illuminat

    illam, et non modo communia ejus sed etiam singularia ejus detegit et sistit

    videnda; ita fit ex umbra veritatis, in qua est haec Hypothesis, aperta Veritas,

    dum cognoscitur quid et quale est Spirituale respective ad naturale, tum

    quid et qualis est Anima humana, ut et qualis in illam, et per illam in Mentem

    perceptivam et cogitativam, et ex hac in corpus est influxus. Ast haec anemine tradi possunt, nisi cui data est a Domino consociatio cum Angelis in

    Mundo spirituali et simul cum Hominibus in Mundo naturali; et hoc quia mihi

    datum est, potui describere quid et quale est unum et alterum, quod factum

    est in Opusculo de Amore Conjugiali, de Spirituali in Memorabili ibi n: 326 ad

    329; de Anima Humana, n: 315, et de Influxu n: 380, et plenius n: 415 ad 422.

    Quis non scit, aut scire potest, quod Bonum amoris et Verum fidei influant a

    Deo in hominem, et quod influant in Animam ejus, ac sentiantur in Mente

    ejus, ac effluant ex cogitatione in loquelas, et ex voluntate in actiones. Quod

    inde sit influxus spiritualis, ac ejus origo et derivatio, manifestabitur in hoc

    ordine.

    I. Quod duo Mundi sint, Mundus Spiritualis, ubi sunt Spiritus et Angeli, etMundus naturalis, ubi sunt Homines.

    II. Quod Mundus Spiritualis exstiterit et subsistat ex suo Sole, et quod

    Mundus naturalis ex suo.

    III. Quod Sol Mundi spiritualis sit purus amor a Jehovah Deo, Qui in medio

    ejus est.

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    4 De ce soleil procdent une chaleur et une lumire ; cette chaleur dans son

    essence est amour, et cette lumire dans son essence, sagesse.

    5 Cette chaleur aussi bien que cette lumire influent dans l'homme, la chaleur dans

    sa volont, et y produit le bien de l'amour, et la lumire dans son entendement, et y

    produit le vrai de la sagesse.

    6 Ces deux choses, chaleur et lumire, ou amour et sagesse, influent ensemble deDieu dans l'me de l'homme, de l'me dans l'esprit ses affections ? et ses penses,

    et de l dans les sens du corps, les paroles et les actions.

    7 Le soleil du monde naturel est pur feu, et par lui le monde de la nature existe et

    subsiste.

    8 Par consquent tout ce qui procde de ce soleil de soi-mme est mort.

    9 Le spirituel se revt du naturel, comme l'homme d'un habit.

    10 Le spirituel, ainsi revtu dans l'homme, fait qu'il peut vivre ici-bas

    raisonnablement et moralement, et ainsi spirituellement.

    11 La rception de cette influence est conforme l'tat de l'amour et de la sagesse

    qui sont dans l'homme.

    12 L'entendement dans l'homme peut tre lev dans la lumire, c'est dire dansla sagesse o sont les anges du ciel, selon la culture de la raison, et sa volont peut

    tre leve dans la chaleur, c'est dire dans l'amour o sont aussi les anges, selon

    les actions de sa vie ; mais l'amour de la volont ne peut tre lev qu'autant que

    l'homme veut et fait ce que la sagesse de l'entendement lui enseigne.

    13 Il en est tout autrement chez les btes.

    14 Il y a trois degrs dans le monde spirituel, et trois degrs dans le monde naturel,

    selon lesquels se fait toute influence.

    15 Les fins sont dans le premier degr, les causes dans le second, et les effets dans

    le troisime.

    16 De l on voit quelle est l'influence spirituelle depuis son origine jusqu' ses

    effets.Expliquons maintenant en peu de mots tous ces articles.

    IV. Quod ex illo Sole procedat Calor et Lux, et quod Calor ex illo procedens in

    essentia sua sit Amor, et quod Lux inde in essentia sua sit Sapientia.

    V. Quod tam Calor ille quam Lux illa influant in hominem, Calor in ejus

    Voluntatem et producat ibi bonum amoris, et Lux in ejus intellectum, et

    producat verum sapientiae.

    VI. Quod illa duo, calor et lux, seu amor et sapientia, a Deo conjunctiminfluant in Animam hominis, et per hanc in Mentem, ejus affectiones et

    cogitationes, et ex his in corporis sensus, loquelas et actiones.

    VII. Quod Sol Mundi naturalis sit purus ignis, et quod per hunc solem

    exstiterit et subsistat Mundus naturae.

    VIII. Quod inde omne quod ex hoc sole procedit, in se spectatum sit

    mortuum.

    IX. Quod Spirituale induat se Naturali, sicut homo se veste.

    X. Quod Spiritualia ita induta in homine faciant ut vivere possit rationalis et

    moralis, ita spiritualiter naturalis.

    XI. Quod receptio influxus istius sit secundum statum amoris et sapientiae

    apud hominem.XII. Quod Intellectus in homine possit elevari in lucem, hoc est, in

    sapientiam, in qua sunt Angeli Caeli, secundum excultum rationis, et quod

    Voluntas ejus in calorem, hoc est, in amorem similiter secundum facta vitae;

    sed quod amor voluntatis non elevetur, nisi quantum homo vult et facit illa,

    qua sapientia intellectus docet.

    XIII. Quod prorsus aliter apud bestias.

    XIV. Quod tres gradus sint in Mundo spirituali, et tres gradus in Mundo

    naturali, secundum quos fit omnis influxus.

    XV. Quod fines sint in primo gradu, causae in secundo, et effectus in tertio.

    XVI. Quod ex his pateat, qualis est influxus spiritualis ab origine sua ad

    effectus.Singula hoc nunc paucis illustranda sunt.

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    I.

    Il y a deux mondes, le monde spirituel o sont les anges et les esprits, et le monde

    naturel o sont les hommes.

    3. Jusqu' prsent on a entirement ignor, mme dans le monde chrtien, qu'il y a

    un monde spirituel o sont les anges et les esprits, distinct du monde naturel o

    sont les hommes ; parce qu'aucun ange n'en est descendu pour en instruire les

    hommes et qu'aucun homme n'y est mont de son vivant. Or, de peur que par

    l'ignorance de ce monde, et le doute sur l'existence du ciel et de l'enfer, l'homme ne

    soit infatu au point de devenir naturaliste athe, il a plu au Seigneur d'ouvrir les

    yeux de mon esprit, de les lever dans le ciel, de les abaisser mme sur l'enfer, et de

    me faire voir ce que c'est que le ciel et l'enfer. Par ce moyen j'ai vu clairement qu'il y

    a deux mondes distincts l'un de l'autre, l'un o tout est spirituel, et de l est nomm

    monde spirituel; et de l'autre dans lequel tout est naturel, d'o il prend le nom de

    monde naturel ; et que les esprits et les anges vivent dans leur monde, comme leshommes dans le leur ; enfin que tout homme aprs sa mort passe du naturel dans le

    spirituel, pour y vivre ternellement. Il faut avant tout faire connatre ces deux

    mondes, afin de dvoiler ds son origine l'influence qui fait l'objet de cet ouvrage.

    Car le monde spirituel influe dans le monde naturel, et l'anime dans chacune de ses

    parties, tant dans les hommes que dans les btes, et produit mme la vgtation

    dans les arbres et les plantes.

    II.

    Le monde spirituel existe et subsiste par son soleil, et le monde naturel par le sien.

    4. Le soleil du monde spirituel est diffrent de celui du monde naturel, parce queces mondes sont absolument distincts l'un de l'autre. Or le monde tire son origine

    du soleil ; ainsi le monde o tout est spirituel ne peut pas natre du soleil duquel

    sont produites toutes les choses naturelles ; car si cela tait, il y aurait une influence

    physique, et nous avons reconnu que cette influence tait contre l'ordre. Que le

    monde doive son existence au soleil, et non le soleil au monde, c'est ce que l'on

    3. I. Quod duo Mundi sint, Mundus spiritualis ubi sunt Spiritus et Angeli, et

    Mundus naturalis, ubi sunt Homines.

    Quod sit Mundus spiritualis, in quo sunt Spiritus et Angeli, distinctus a

    Mundo naturali in quo sunt homines, hactenus in Orbe etiam Christiano alte

    latuit; causa est, quia non aliquis Angelus descendit et oretenus docuit, nec

    aliquis homo ascendit et vidit; ne itaque ex ignorantia illius Mundi, et inde ex

    ancipite fide de Caelo et Inferno, homo infatuaretur in tantum ut fieret

    Naturalista atheus, placuit Domino aperire visum spiritus mei, et hunc

    elevare in Caelum, et quoque demittere in Infernum, et exhibere videndum

    quale est utrumque. Inde patuit mihi quod duo Mundi sint, et illi inter se

    distincti, unus in quo omnia spiritualia sunt et inde vocatur Mundus

    spiritualis, et alter in quo omnia naturalia sunt, et inde vocatur Mundus

    naturalis, ac quod spiritus et angeli in suo Mundo vivant, ac homines in suo;tum quod unusquisque homo per mortem transmigret e suo in alterum, et in

    hoc vivat in aeternum. Cognitio de utroque hoc mundo praemittenda est, ut

    a principio suo detegatur Influxus, de quo hic agitur; influit enim Mundus

    spiritualis in Mundum Naturalem, et actuat hunc in singulis ejus, tam apud

    homines quam apud bestias, et quoque facit vegetativum in arboribus et

    herbis.

    4. II. Quod Mundus Spiritualis exstiterit et subsistat ex Suo Sole, et quod

    Mundus naturalis ex suo.

    Quod sit alius Sol Mundi Spiritualis, et alius Mundi naturalis, est quia Mundiilli prorsus distincti sunt, ac Mundus trahit suam originem ex Sole; non enim

    potest Mundus, in quo omnia spiritualia sunt, oriri ex Sole, ex quo omnia

    naturalia sunt, nam sic foret Influxus physicus, qui tamen est contra

    ordinem. Quod Mundus exstiterit ex Sole, et non vicissim, constat ex effectu

    causae, quod Mundus in omnibus et singulis ejus subsistat per Solem, ac

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    peut constater par le fait mme. Or il est constant que le monde dans son tout et

    dans ses parties subsiste par le soleil : la subsistance dmontre l'existence, et c'est

    aussi pourquoi l'on dit que la subsistance est une perptuelle existence ; par l il est

    vident que, si le soleil venait manquer, le monde retomberait dans son chaos et

    dans le nant. Qu'il y ait dans le monde spirituel un soleil autre que celui du monde

    naturel, c'est ce que je puis certifier, parce que je l'ai vu. Il parat semblable unglobe de feu, comme notre soleil, peu prs de la mme grandeur ; il est loign

    des anges, comme le ntre l'est des hommes ; il ne se lve point, il ne se couche pas

    comme le ntre ; mais il demeure immobile, dans une lvation moyenne entre le

    znith et l'horizon, et par l les anges jouissent d'une perptuelle lumire et d'un

    printemps ternel. L'homme qui n'a que sa raison pour guide et qui ne sait rien du

    soleil du monde spirituel, se trompe facilement dans ses ides sur la cration de

    l'univers ; lorsqu'il mdite profondment sur cette cration, il ne conclut autre

    chose, sinon qu'elle vient de la nature ; et parce que le soleil est l'origine de la

    nature, qu'elle vient du soleil comme son auteur. De plus, l'on ne comprendra

    jamais l'influence spirituelle, si l'on ne connat aussi son origine. Or toute influence

    vient du soleil, l'influence spirituelle du sien, et l'influence naturelle du sien aussi. Lavue interne de l'homme, qui appartient son esprit, reoit l'influence du soleil

    spirituel, mais la vue externe, qui est la vue du corps, reoit l'influence du soleil

    naturel, et dans l'opration ces deux vues s'unissent, comme l'me s'unit avec le

    corps. Par l on peut voir dans quel aveuglement, obscurit et sottise peuvent

    tomber ceux qui ne savent rien du monde spirituel et de son soleil ; dans

    l'aveuglement, parce que l'esprit, qui n'a que la vue de l'il pour guide dans les

    raisonnements, devient semblable une chauve-souris qui erre c et l pendant la

    nuit, et se jette sur des haillons que l'on tend en l'air; dans l'obscurit, parce que la

    vue de l'esprit alors est prive de toute lumire spirituelle, et devient semblable au

    hibou ; dans la sottise, parce que nanmoins l'homme pense, mais il pense sur les

    choses spirituelles d'aprs les choses naturelles ; ce qui l'induit en erreur ; ainsitoutes ses penses ne sont que folie, sottise et ignorance.

    subsistentia demonstrat existentiam, quare dicitur quod subsistentia sit

    perpetua existentia; ex quo patet, quod si removeretur Sol, caderet Mundus

    ejus in Chaos, et hoc in nihilum. Quod in Mundo spirituali sit alius Sol quam

    in Mundo naturali, possum testari, quia illum vidi; apparet igneus sicut

    noster Sol, paene simili magnitudine, distat ab Angelis sicut noster Sol ab

    hominibus; at non oritur nec occidit, sed stat immotus in media altitudineinter zenith et horizontem, inde est Angelis perpetua lux, et perpetuum ver.

    Homo rationis, qui non aliquid novit de Sole Mundi Spiritualis, facile delirat

    in sua idea de Creatione Universi, quam, cum profunde volvit, non aliter

    percipit, quam quod sit ex natura, et quia origo naturae est Sol, quam quod

    sit ex Sole ejus ut Creatore. Insuper non potest aliquis percipere Influxum

    spiritualem, nisi etiam sciat originem ejus, omnis enim Influxus est ex Sole,

    Influxus Spiritualis ex suo, et Influxus naturalis ex suo; Internus visus hominis,

    qui est Mentis ejus, influxum recipit ex Sole spirituali, Externus autem Visus,

    qui est corporis, influxum recipit ex Sole naturali, et in Operatione se

    conjungunt, similiter ut Anima cum Corpore. Ex his patet, in quam

    caecitatem, caliginem, et fatuitatem incidere possunt illi qui nihil sciunt deMundo Spirituali, et ejus Sole; in Caecitatem, quia Mens ex solo visu oculi

    pendens, in ratiociniis fit similis vespertilioni, qui vage et modo ad appensa

    lintea noctu volat: in Caliginem, quia visus mentis, dum in illum ab interiori

    influit visus oculi, orbatur omni spirituali lumine, et fit similis noctuae: in

    Fatuitatem, quia nihilominus homo cogitat, sed ex naturalibus de

    spiritualibus, et non vicissim, ita amenter, stulte, et fatue.

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    III.

    Le soleil du monde spirituel est pur amour, procdant de Jehovah dieu, qui est au

    milieu.

    5. Les choses spirituelles ne peuvent procder d'ailleurs que de l'amour, et l'amour

    d'ailleurs que de Jhovah Dieu, qui est l'amour mme.

    C'est pourquoi le soleil du monde spirituel, d'o dcoulent comme de leur source

    toutes les choses spirituelles, est le pur amour, procdant de Jhovah Dieu, qui y est

    au milieu.

    Ce soleil n'est point Dieu ; mais il vient de Dieu ; c'est la premire sphre qui sort de

    lui et qui l'environne. C'est par ce soleil, procdant de Jhovah Dieu, qu'a t cr

    l'univers, par lequel on entend en gnral tous les mondes, qui sont en aussi grand

    nombre qu'il y a d'toiles dans l'tendue de notre ciel. Que la cration soit l'ouvrage

    de ce soleil qui est pur amour, et ainsi de Jhovah Dieu, c'est que l'amour est l'tre

    mme de la vie, et la sagesse, l'existence de la vie, et que de l'amour par la sagessetout a t cr ; c'est ce qui est exprim par ces paroles de saint Jean : Le Verbe

    tait en Dieu, et le Verbe tait Dieu ; toutes choses ont t faites par lui ; et rien de

    ce qui a t fait n'a t fait sans lui, et par lui le monde a t fait. I :3-10. Le Verbe,

    dans ce passage, est la divine vrit ; c'est aussi la divine sagesse. Voil pourquoi le

    Verbe est aussi appel lumire qui claire tout homme. Vers. 9. C'est ce que fait de

    mme la divine sagesse par la divine vrit. Ceux qui font venir l'origine des mondes

    d'ailleurs que du divin amour par la divine sagesse, sont dans la mme erreur que

    ces fous qui voient des spectres comme des hommes, et des fantmes comme des

    lumires, enfin des tres de raison comme des tres rels. Car l'univers cr est

    l'ouvrage de l'amour par la sagesse, un tout dont les parties sont dans la plus

    parfaite harmonie ; ce que vous apercevrez facilement, si vous pouvez examiner parordre les divers points de la chane qui unit tout ce vaste univers. De mme que

    Dieu est un ; de mme le soleil spirituel est un car l'extension de l'espace ne peut

    pas s'appliquer aux choses spirituelles, qui sont des manations de ce soleil, et dans

    les tendues sans espace l'essence et l'existence sont partout sans espace ; et ainsi

    le divin amour se rpand depuis le premier terme de l'univers jusqu' ses extrmits

    5. III. Quod Sol Mundi Spiritualis sit purus Amor, a Jehovah Deo, Qui in

    medio ejus est.

    Spiritualia non possunt aliunde procedere, quam ex Amore, et Amor non

    aliunde quam ex Jehovah Deo, Qui est Ipse Amor, quare Sol Mundi

    Spiritualis, ex quo omnia Spiritualia, ut a suo fonte, scaturiunt, est purus

    Amor a Jehovah Deo, Qui in medio ejus est, procedens: ipse ille Sol non est

    Deus, sed est a Deo, est proxima Sphaera circum Illum ab Illo. Per hunc

    Solem a Jehovah Deo creatum est Universum, per quod intelliguntur in

    complexu omnes Mundi, qui totidem sunt, quot in Expanso nostri Caeli sunt

    Stellae. Quod Creatio per illum Solem, qui est purus Amor, facta sit, ita a

    Jehovah Deo, est quia Amor est ipsum Esse Vitae, et Sapientia est Existere

    vitae inde, et ex Amore per Sapientiam omnia creata sunt; hoc intelligitur

    per haec apud Johannem; Verbum erat apud Deum, et Deus erat Verbum,omnia per Ipsum facta sunt, et absque Ipso factum est nihil quod factum est;

    et Mundus per Ipsum factum est, i: 1, 3, 10; Verbum ibi est Divinum Verum,

    ita quoque Divina Sapientia; quare etiam Verbum ibi vocatur Lux, quae

    illuminat omnem hominem, Vers: 9, similiter ut facit Divina Sapientia per

    Divinum Verum. Illi qui aliunde deducunt ortum Mundorum, quam ex Divino

    Amore per Divinam Sapientiam, hallucinantur sicut cerebrosi, qui vident

    larvas ut homines, phantasmata ut luces, ac entia rationis ut effigies reales;

    est enim universum creatum cohaerens Opus ex Amore per Sapientiam;

    visurus es hoc si potis es lustrare nexus in ordine a primis ad ultima.

    Quemadmodum Deus est unus, ita quoque Sol spiritualis est unus, nam de

    spiritualibus, quae sunt ejus derivationes, non praedicabilis est extensiospatii, et Essentia et Existentia absque spatio est ubivis in spatiis absque

    spatio, ita Divinus Amor a principio Universi ad omnes fines ejus; quod

    Divinum impleat omnia, et per impletionem in statu creato conservet omnia,

    ratio videt e longinquo, et in propinquo quantum cognoscit Amorem qualis

    in se est, ejus conjunctionem cum Sapientia, ut percipiantur fines, ejus

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    les plus loignes. La raison entrevoit de loin que l'influence divine remplit toutes

    choses, et par l conserve toutes choses dans leur tat d'tres crs ; mais elle

    l'aperoit clairement, lorsqu'elle connat la nature de l'amour et son union avec la

    sagesse pour produire les fins, son influence dans la sagesse pour faire natre les

    causes et son opration par la sagesse, pour qu'il en rsulte les effets.

    IV.

    De ce soleil procdent une chaleur et une lumire ; cette chaleur dans son essence

    est amour, et cette lumire dans son essence est sagesse.

    6. On sait que, dans la parole divine et de l dans le langage commun des

    prdicateurs, l'amour divin est exprim par le feu ; comme lorsqu'ils disent que le

    feu cleste remplit les curs et excite les saints dsirs d'aimer Dieu ; c'est que le feu

    correspond l'amour, et par consquent le signifie.

    C'est pourquoi Jhovah Dieu apparut Mose comme un feu dans un buisson, et sur

    la montagne de Sina devant les enfants d'Isral, et qu'il ft ordonn de garder

    continuellement du feu sur l'autel, et d'allumer le soir les lampes du chandelier dansle tabernacle ; tout cela parce que le feu signifiait l'amour. Que de ce feu

    proviennent une chaleur, c'est ce que l'on voit manifestement par les effets de

    l'amour, car l'homme s'enflamme, s'embrase selon que son amour s'exalte en zle

    ou en emportement de colre. La chaleur du sang, ou la chaleur vitale de l'homme,

    et en gnral des animaux, ne procde d'ailleurs que de l'amour, qui fait leur vie. Le

    feu infernal n'est autre chose que l'amour oppos l'amour cleste. De l vient que

    l'amour divin apparat aux anges comme un soleil dans leur monde, semblable un

    globe de feu, comme notre soleil, ainsi qu'il a t dit ci-dessus, et que les anges sont

    dans cette chaleur selon la rception de l'amour, procdant de Jhovah Dieu par ce

    soleil. Il suit de l que la lumire dans son essence est sagesse ; car l'amour et la

    sagesse sont individuels, comme l'tre et l'existence : en effet, l'amour existe par lasagesse et selon la sagesse. Il en est de mme dans notre monde, o ds le

    printemps, la chaleur s'unit avec la lumire, et fait germer et fructifier les vgtaux.

    De plus, chacun sait que la chaleur spirituelle est amour, et la lumire spirituelle est

    sagesse. Car l'homme est chaud proportion qu'il aime, et son entendement est

    plus ou moins clair, selon qu'il est plus ou moins sage. J'ai vu trs souvent cette

    influxum in sapientiam, ut sistantur causae, et ejus operationem per

    sapientiam, ut producantur effectus.

    6. IV. Quod ex illo Sole procedat Calor et Lux, at quod Calor ex illo

    procedens in essentia sua sit amor, et quod Lux inde in essentia sua sit

    sapientia.

    Notum est, quod in Verbo, et inde in communi Praedicatorum sermone,

    Divinus Amor exprimatur per Ignem, ut quod Ignis caelestis impleat corda, et

    accendat sancta desideria ad colendum Deum; causa est, quia Ignis

    correspondet amori, et inde significat eum; ex eo est quod Jehovah Deus

    visus sit ut Ignis in rubo coram Mose, similiter super Monte Sinai coram Filiis

    Israelis, et quod mandatum sit, quod Ignis perpetuo custodiretur super

    Altari, et quod quavis vespera accenderentur lucernae Candelabri inTabernaculo; hoc erat, quia ignis significabat amorem. Quod sit Calor ex illo

    igne, patet manifeste ex amoris effectibus, quod homo incendatur,

    incalescat, et inflammetur, sicut amor ejus exaltatur in zelum, aut in

    excandescantiam irae; Calor sanguinis, seu Calor vitalis hominum, et in

    genere Animalium, non aliunde est quam ex Amore, qui facit vitam illorum:

    Ignis infernalis nec aliud est quam Amor oppositus amori Caelesti: inde nunc

    est, quod Amor Divinus appareat Angelis ut Sol in Mundo illorum, igneus, ut

    noster Sol, ut supra dictum est, et quod Angeli in calore sint secundum

    receptionem Amoris a Jehovah Deo per illum Solem. Quod Lux ibi in sua

    essentia sit Sapientia, inde fluit, sunt enim Amor et Sapientia individui, sicut

    Esse et Existere, Amor enim per Sapientiam, et secundum illam existit; hocsimile est sicut in Mundo nostro, quod Calor tempore veris, uniat se cum

    Luce, et producat germinationes et tandem fructificationes: praeterea

    quisque scit, quod Calor spiritualis sit Amor, et Lux spiritualis sit sapientia;

    calet enim homo sicut amat, ac intellectus ejus in luce est sicut sapit. Lucem

    illam spiritualem saepius vidi, excedit lucem naturalem candore et quoque

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    lumire spirituelle, elle surpasse infiniment la lumire naturelle en blancheur et en

    clat ; elle est la blancheur et la splendeur mme ; elle parat aussi brillante, aussi

    clatante que la neige. Tels parurent les vtements du Seigneur, lorsqu'il fut

    transfigur. S. Marc, IX, 3 ; S. Luc, IX, 28. La lumire tant la sagesse, le Seigneur se

    nomme lui mme la lumire qui claire tout homme. S. Jean, I, 9. Et ailleurs il dit

    que la lumire mme, S. Jean, III, 3 ; VIII, 12 ; XII, 35, 39, 47 ; c'est--dire la divinevrit, qui est la sainte parole, et par consquent la sagesse mme. On croit que la

    lumire naturelle, qui est la lumire de la raison, vient de la lumire de notre

    monde, mais cela n'est pas, car elle procde du monde spirituel. En effet, la vue de

    l'esprit influe dans la vue du corps, aussi bien que la lumire ; mais non celle-ci dans

    celle-l ; car si cela tait, il n'y aurait qu'une simple influence physique, non une

    influence spirituelle.

    V.

    Cette chaleur, aussi bien que cette lumire, influe dans l'homme, la chaleur dans

    sa volont et y produit le bien de l'amour, et la lumire dans son entendement, et

    y produit le vrai de la sagesse.

    7. On sait qu'en gnral tout se rapporte au bien et au vrai, et qu'il n'y a point d'tre

    quelconque qui n'y soit relatif ; de l vient qu'il y dans l'homme deux rceptacles de

    vie, l'un qui est le rceptacle du bien, et qui est appel volont, et l'autre qui est le

    rceptacle du vrai, et qui est appel entendement ; et parce que le bien appartient

    l'amour et le vrai la sagesse, la volont est le rceptacle de l'amour , et

    l'entendement celui de la sagesse. Que le bien appartienne l'amour, c'est que

    l'homme veut ce qu'il aime, et lorsqu'il le fait, il le nomme bien. Que le vrai

    appartienne la sagesse, c'est ce que toute sagesse procde des vrits, et que

    mme tout le bien que le sage pense est vrai et devient bon, lorsqu'il le veut et le

    met en pratique. Quiconque ne distingue pas ces deux rceptacles de vie, qui sont la

    volont et l'entendement, et ne s'en forme point une notion bien claire, s'efforce envain de connatre l'influence spirituelle. Car il se fait une influence dans la volont,

    une autre dans l'entendement ; dans la volont influe le bien de l'amour, et dans

    l'entendement le vrai de la sagesse ; l'un et l'autre procdent de Jhovah Dieu,

    immdiatement par le soleil, au milieu duquel il est, et immdiatement par le ciel

    anglique.

    splendore in immensum, est enim sicut ipse candor et ipse splendor in se,

    apparet ut splendens et fulgurans nix, qualia visa sunt vestimenta Domini

    cum transformatus est, Marc: ix: 3. Luc: ix: 29: quoniam Lux est Sapientia,

    ideo Dominus se vocat Lucem, quae illuminat omnem hominem, Joh: i: 9, et

    alibi, quod sit ipsa Lux, Joh: iii: 19, Cap: viii: 12, Cap: xii: 35, 36, 46, hoc est,

    quod sit ipsum Divinum Verum, quod est Verbum, ita ipsa Sapientia. Crediturquod Lumen naturale, quod etiam est rationale, sit ex luce nostri Mundi, sed

    est ex luce Solis Mundi spiritualis, nam visus mentis influit in visum oculi, ita

    quoque luces, et non vicissim; si vicissim, foret influxus physicus, et non

    Influxus spiritualis.

    7. V. Quod tam Calor ille, quam Lux illa influant in hominem, Calor in ejus

    voluntatem, et producat ibi bonum amoris, et Lux in ejus intellectum, et

    producat ibi verum sapientiae.

    Notum est quod universaliter omnia se referant ad Bonum et Verum, etquod non detur singulare ens in quo non relativum ad illa duo est; inde est

    quod in homine sint duo Receptacula vitae, unum quod est receptaculum

    Boni, quod vocatur Voluntas, alterum quod est receptaculum Veri, quod

    vocatur Intellectus; et quia Bonum est Amoris, et Verum est Sapientiae, est

    Voluntas receptaculum amoris, ac Intellectus receptaculum sapientiae. Quod

    bonum sit amoris, est quia homo quod amat, hoc velit, et cum operatur illud

    appellet bonum; et quod Verum sit sapientiae, est quia omnis sapientia est

    ex veris, imo bonum quod sapiens cogitat, est verum, et hoc fit bonum, cum

    vult et facit illud. Qui non rite distinguit inter bina illa Receptacula vitae,

    quae sunt Voluntas et Intellectus, et claram notionem sibi format de illis,

    frustra satagit cognoscere Influxum spiritualem, nam Influxus est inVoluntatem, et Influxus est in Intellectum, in Voluntatem hominis est

    Influxus boni amoris, et in Intellectum ejus est Influxus veri sapientiae,

    uterque a Jehovah Deo immediate per Solem in cujus medio est, et mediate

    per Caelum Angelicum. Bina illa Receptacula, Voluntas et Intellectus, tam

    distincta sunt, sicut sunt Calor et Lux, nam Voluntas recipit calorem caeli, qui

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    Ces deux rceptacles, la volont et l'entendement, sont aussi distincts que la

    chaleur et la lumire ; car la volont reoit la chaleur du ciel, laquelle dans son

    essence est amour, et l'entendement reoit la lumire du ciel, qui dans son essence

    est sagesse, comme il a dj t dit. Il y a une influence de l'esprit de l'homme dans

    ses paroles, et une autre dans ses actions; l'influence dans les paroles procde de la

    volont par l'entendement, et l'influence dans les actions procde del'entendement par la volont. Ceux qui ne connaissent que l'influence dans

    l'entendement et ignorent l'influence dans la volont, et qui raisonnent et concluent

    en consquence, sont comme des borgnes qui ne voient les objets que d'un ct, ou

    comme des manchots qui travaillent pniblement d'une seule main, ou enfin

    comme des boiteux qui marchent en sautillant avec un bton sur un seul pied. Par

    ce qui vient d'tre dit on voit clairement que la chaleur spirituelle influe dans la

    volont de l'homme, et y produit le bien de l'amour, et que la lumire spirituelle

    influe dans son entendement, et y produit le vrai de la sagesse.

    VI.

    Ces deux choses, chaleur et lumire, ou amour et sagesse, influent conjointement

    de Dieu dans l'me de l'homme, par l'me dans l'esprit, et de l dans les sens du

    corps, les paroles et les actions.

    8. Jusqu' prsent les hommes instruits ont enseign qu'il y a une influence

    spirituelle de l'me dans le corps ; mais ils n'ont pas dit qu'il y et une influence

    dans l'me, et par l'me dans le corps, quoique l'on sache que tout bien de l'amour

    et toute vrit de la foi influent de Dieu dans l'homme, et nullement de l'homme. Or

    tout ce qui procde de Dieu influe immdiatement dans l'me, par l'me dans

    l'esprit (mental rationnel), et par celui-ci dans le corps. Quiconque recherche

    autrement l'influence spirituelle est comme un homme qui obstrue le canal d'unesource, et veut cependant y trouver des eaux vives, ou comme celui qui cherche

    l'origine d'un arbre dans sa racine, et non dans la semence ; ou enfin comme un

    homme qui examine les principes, sans remonter au principe. Car l'me n'est point

    la vie en soi, mais elle est le rceptacle de la vie qui procde de Dieu, qui est la vie

    en soi ; et toute influence vient de Dieu ; ce qui est dsign par ces paroles :

    in essentia sua est amor, ac Intellectus recipit lucem caeli, quae in essentia

    sua est sapientia, ut supra dictum est. Datur Influxus e Mente humana in

    loquelas, et datur in actiones, Influxus in loquelas fit ex Voluntate per

    Intellectum, Influxus autem in actiones fit ex Intellectu per Voluntatem: illi

    qui modo Influxum in intellectum, et non simul in voluntatem norunt, et ex

    illo ratiocinantur et concludunt, sunt sicut monoculi, qui modo videntobjecta unius lateris, et non simul alterius; ac sicut manci, qui modo una

    manu contortim operantur: ac sicut claudi, qui super uno pede cum baculo

    subsultim ambulant. Ex his paucis explanatum est, quod Calor spiritualis

    influat in voluntatem hominis, et producat bonum amoris, et quod Lux

    spiritualis influat in intellectum ejus, et producat verum sapientiae.

    8. VI. Quod illa duo, viz. Calor et Lux, seu Amor et Sapientia, a Deo

    conjunctim influant in Animam Hominis, et per hanc in Mentem, ejus

    affectiones et cogitationes, et ex his in corporis sensus, loquelas et

    actiones.

    Influxus spiritualis hactenus a limatis ingeniis traditus est ab anima in corpus,

    et non aliquis Influxus in Animam, et per illam in Corpus, tametsi notum est,

    quod omne bonum amoris et omne verum fidei influant a Deo in hominem,

    et nihil eorum ab homine, et illa quae influunt a Deo, influunt proxime in

    Animam ejus, et per Animam in Mentem rationalem, et per hanc in illa quae

    faciunt corpus; si quis aliter indagat Influxum Spiritualem, est sicut quiobturat venam fontis, et usque ibi quaerit perennes aquas; aut qui deducit

    ortum arboris ex radice et non ex semine; aut qui lustrat principiata absque

    principio. Anima enim non est vita in se, sed est recipiens vitae a Deo, Qui

    est Vita in se, et omnis Influxus est vitae, ita a Deo; id intelligitur per hoc,

    Jehovah Deus inspiravit in nares hominis animam vitarum, et factus est

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    Jhovah Dieu souffla dans les narines de l'homme une me de vie, et l'homme fut

    fait en me vivante, Gen. II, 7. Souffler dans les narines une me de vie signifie

    insrer la perception du bien et du vrai. Le seigneur dit aussi de lui-mme : Comme

    le Pre a la vie en soi, il a aussi donn au Fils d'avoir la vie en soi. Saint Jean, V, 26.

    La vie en soi, c'est Dieu, et la vie de l'me est la vie procdant de Dieu. Maintenant,

    puisque toute l'influence appartient la vie, que celle-ci opre par ses rceptacles,et que l'intime, ou premier rceptacle de l'homme, est son me, pour bien

    comprendre cette influence, il faut commencer par Dieu, et non point par une

    station intermdiaire ; car alors la doctrine de l'influence serait comme un char sans

    roues, ou comme un navire sans voiles. Cela tant, j'ai d parler d'abord du soleil du

    monde spirituel, au milieu duquel est Jhovah Dieu, article III, et ensuite de

    l'influence de l'amour et de la sagesse, et par consquent de la vie, articles IV et V.

    Que la vie influe de Dieu dans l'me de l'homme par l'me dans l'esprit, c'est--dire,

    dans ses affections et ses penses, et de l dans les sens du corps, les paroles et les

    actions, c'est que ces choses appartiennent la vie dans un ordre successif ; car

    l'esprit (mens) est subordonn l'me (anima), et le corps, est subordonn

    l'esprit. L'esprit a deux vies, l'une de la volont, l'autre de l'entendement ; la vie dela volont est le bien de l'amour, dont les manations sont appeles affections, et la

    vie de l'entendement est le vrai de la sagesse, dont les manations sont nommes

    penses ; et c'est par ces affections et ces penses que l'esprit vit. La vie du corps

    est les sensations, la parole et les actions ; toutes ces choses viennent de l'me par

    l'esprit, comme on le voit par l'ordre dans lequel elles s'excutent ; ce qui sera trs

    vident pour le sage, mme sans un grand examen. L'me humaine tant une

    substance spirituelle suprieure reoit l'influence immdiatement de Dieu ; mais

    l'esprit tant une substance spirituelle infrieure l'me reoit l'influence de Dieu

    mdiatement par le monde spirituel ; et le corps tant une substance de la nature,

    que l'on nomme matire, reoit l'influence de Dieu mdiatement par le monde

    naturel. Nous verrons dans les articles suivants que le bien de l'amour et le vrai de lasagesse influent conjointement, c'est--dire unis ensemble, de Dieu dans l'me de

    l'homme, mais que dans leurs progressions ils sont spars par l'homme, et ne sont

    runis que dans ceux qui se laissent conduire par Dieu.

    homo in animam viventem, Gen: ii: 7; inspirare in nares animam vitarum,

    significat indere perceptionem boni et veri; et quoque Dominus dicit de se,

    Quemadmodum Pater habet vitam in seipso, ita dedit etiam Filio vitam

    habere in seipso, Joh: v: 26; vita in seipso est Deus; et vita animae est vita a

    Deo influens. Nunc quia omnis Influxus est vitae, et haec operatur per sua

    receptacula, ac intimum seu primum receptaculorum in homine est ejusAnima, ideo ut rite percipiatur Influxus, exordiendum est a Deo, et non a

    statione media; si ab hac, foret doctrina Influxus sicut currus absque rotis,

    aut sicut navis absque velis. Quoniam ita est, ideo in praemissis actum est de

    Sole Mundi Spiritualis in cujus medio est Jehovah Deus, n: 5; et de Influxu

    amoris et sapientiae, ita vitae, inde, n: 6, 7. Quod per Animam influat Vita a

    Deo in hominem, et per hanc in ejus Mentem, h. e., in hujus affectiones et

    cogitationes, et ex his in corporis sensus, loquelas et actiones, est quia illa

    sunt vitae in ordine successivo; Mens enim est subordinata animae, et

    Corpus subordinatum menti, ac Menti sunt binae Vitae, una voluntatis et

    altera intellectus, Vita voluntatis ejus est bonum amoris, cujus derivationes

    vocantur affectiones, ac Vita intellectus ibi est verum sapientiae, cujusderivationes vocantur cogitationes, per has et illas vivit mens; Vita autem

    corporis sunt sensus, loquela et actiones; quod haec sint ab anima per

    mentem, consequitur ex ordine in quo sunt, et ex hoc se manifestant Coram

    sapiente absque scrutinio. Anima humana, quia est substantia superior

    Spiritualis, recipit influxum immediate a Deo, Mens autem humana, quia est

    substantia inferior spiritualis, recipit influxum a Deo mediate per Mundum

    Spiritualem, et Corpus quia est ex substantiis naturae, quae vocantur

    materiae, recipit influxum a Deo, mediate per Mundum naturalem. Quod

    Bonum amoris et Verum sapientiae, conjunctim, h. e., unita in unum, a Deo

    influant in animam hominis, sed quod in progressione dividantur ab homine,

    ac conjungantur duntaxat apud illos, qui a Deo se patiuntur duci, insequentibus videbitur.

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    VII.

    Le soleil du monde naturel est pur feu ; et le monde de la nature existe et subsistepar ce soleil.

    9. Tout le monde sait par sa propre exprience, par les notions des sens et par les

    crits publis sur cette matire, que la nature et son monde, par lesquels on entend

    les atmosphres et les terres que l'on nomme plantes, parmi lesquelles est notre

    globe terrestre, ainsi que toutes et chacune des productions qui ornent tous les ans

    la surface de ce globe ; chacun, dis-je, sait que toutes ces choses subsistent

    uniquement par le soleil qui est leur centre, et qu'il est prsent partout par les

    rayons de sa lumire, et par sa chaleur. Or, comme il s'ensuit de l une perptuelle

    subsistance, la raison peut en conclure trs certainement qu'il y a aussi une

    perptuelle existence ; car perptuellement subsister, c'est perptuellementexister. De l il suit que Jhovah Dieu a cr le monde naturel mdiatement par ce

    soleil. Nous avons dj dmontr que les choses spirituelles et les naturelles

    diffrent essentiellement entre elles, et que l'origine et la conservation des choses

    spirituelles vient du soleil qui est pur amour, au milieu duquel est le crateur et

    conservateur de l'univers Jhovah Dieu. Quant l'origine et conservation des choses

    naturelles, elle vient du soleil qui est pur feu ; celui-ci vient du premier soleil, et l'un

    et l'autre de Dieu, comme l'effet vient de la cause et la cause d'un premier principe.

    Que le soleil de la nature et de ses mondes soit pur feu, tous ses effets le prouvent ;

    comme, la concentration de ses rayons dans un foyer, d'o il rsulte un feu trs

    brlant et mme de la flamme, dont la chaleur est de la mme nature que celle du

    feu lmentaire. La gradation de cette chaleur du soleil est selon les incidences ; del les climats et les quatre saisons de l'anne. Par ce qui vient d'tre dit, sans citer

    une infinit d'autres faits, la raison peut conclure, d'aprs le tmoignage de

    l'exprience, que le soleil du monde naturel est pur feu, et mme le feu dans toute

    sa puret. Ceux qui ne savent rien de l'origine des choses spirituelles par leur soleil,

    et qui ne connaissent que l'origine des choses naturelles, ne peuvent que confondre

    9. VII. Quod Sol mundi naturalis sit purus ignis, et quod per hunc Solemexstiterit et subsistat Mundus naturae.

    Quod Natura et ejus Mundus, per quae intelliguntur Atmosphaerae, ac

    Tellures quae vocantur Planetae, inter quas est Orbis Terraqueus super quo

    nos habitamus, et quoque omnia et singula, quae superficiem ejus quotannis

    adornant; et quod haec et illa unice subsistant ex Sole, qui facit Centrum

    illorum, ac per radios lucis suae, et per temperies caloris sui ubivis praesens

    est, quisque ex autopsia, notione sensuum, et ex scriptis de inhabitatione

    ejus pro certo scit; et quoniam perpetua subsistentia inde est, pro certo

    etiam concludere potest ratio, quod existentia etiam inde sit, nam perpetuo

    subsistere est perpetuo existere sicut exstitit. Ex his sequitur, quod Mundusnaturalis per hunc Solem a Jehovah Deo secundario creatus sit. Quod sint

    Spiritualia, et quod sint Naturalia inter se prorsus distincta, et quod origo et

    sustentatio Spiritualium sit a Sole, qui est purus Amor, in cujus medio est

    Creator et Stator universi Jehovah Deus, hactenus demonstratum est; quod

    autem origo et sustentatio naturalium sit Sol qui est purus Ignis, et quod hic

    sit ex illo ac uterque a Deo, sequitur ex se, ut sequitur posterius a priori, ac

    prius a Primo. Quod Sol naturae et ejus mundorum sit purus ignis, omnes

    effectus ejus commonstrant, ut concentratio radiorum ejus in focum arte

    optica, ex qua prodit ignis in vehementia urens et quoque flamma; natura

    caloris ejus similis calori ex igne elementari graduatio istius caloris secundum

    incidentiam, unde Climata, et quoque quatuor Tempora anni, praeter plura,ex quibus ratio per sui corporis sensus confirmare potest, quod Sol mundi

    naturalis sit merus ignis, et quoque quod sit ignis in ipsa sua puritate. Illi qui

    nihil sciunt de Origine Spiritualium ex suo Sole, sed solum de Origine

    naturalium ex suo, vix possunt aliter quam confundere spiritualia et

    naturalia, et per fallacias sensuum et inde rationis concludere, quod

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    les choses spirituelles avec les choses naturelles, et conclure, d'aprs les illusions

    des sens et de la raison, que les choses spirituelles ne sont que les naturelles plus

    pures, de l'activit desquelles excits par la lumire et la chaleur, se forment la

    sagesse et l'amour ; et comme ces gens-l ne voient, ne sentent , ne respirent que la

    nature, ils lui attribuent toutes choses, mme les spirituelles, et hument ainsi le

    naturalisme, comme une ponge absorbe l'eau. On peut les comparer des cochersqui attelleraient leurs chevaux derrire le char. Il n'en est pas de mme de ceux qui

    distinguent entre les choses spirituelles et les naturelles, et qui font venir celles-ci

    de celles-l ; ils comprennent l'influence de l'me dans le corps, savent qu'elle est

    spirituelle, et que les choses naturelles, qui sont du corps, servent l'me comme

    de vhicules et de milieux, par lesquels elle produit ses effets dans le monde

    naturel. Quiconque pense autrement peut tre compar l'crevisse, qui marche

    reculons, et tourne ses yeux en arrire comme ses pas. Sa vue intellectuelles ne

    ressemble pas mal la vue d'Argus, lorsque ses yeux de derrire veillaient, tandis

    que ceux de devant taient endormis. De tels gens se croient pourtant fort

    pntrants ; car, disent-ils, qui ne voit pas que l'univers a pris naissance de la

    nature, et alors qu'est-ce que Dieu ? Sinon le centre de cette nature, et autressemblables rveries dont ils se glorifient plus que les sages, des plus beaux

    raisonnements.

    VIII.

    Par consquent tout ce qui procde de ce soleil, de soi-mme est mort.

    10. Quel est l'homme qui, par la lumire de son entendement, s'il est un peu lev

    au-dessus des sens matriels, ne voit point que l'amour est de soi mme vivant, et

    que la prsence de son feu est la vie, et qu'au contraire le feu lmentaire de soi-

    mme et respectivement est mort ; par consquent, que le soleil du mondespirituel, tant pur amour, est vivant ; et le soleil du monde naturel ; tant pur feu,

    est mort ; et que de mme, tout ce qui procde de ces deux soleils et existe par eux

    est mort ou vivant, selon son origine. Il y a deux causes dans l'univers qui produisent

    tous les effets, la vie et la nature ; elles les produisent selon l'ordre, lorsque la vie

    excite la nature. Il n'en est pas de mme lorsque c'est la nature qui excite la vie ; ce

    Spiritualia non sint nisi quam pura naturalia, et quod ex horum activitate

    excitata per lucem et calorem exsurgat sapientia et amor; illi quia non vident

    aliud oculis, nec percipiunt aliud naribus, neque respirant aliud pectore,

    quam naturam, ideo eidem adscribunt omnia etiam rationalia, ac sic

    insorbent naturalismum sicut spongia aquas; sed hi comparari possunt cum

    aurigis, qui quadrijuges equos alligant post currum et non ante illum; aliterilli, qui distinguunt inter spiritualia et naturalia, et haec deducunt ex illis; hi

    etiam percipiunt Influxum animae in corpus, quod sit spiritualis, et quod

    naturalia, quae sunt corporis, inserviant animae pro vehiculis et mediis, ut in

    Mundo naturali producat suos effectus: si aliter concludis, assimilari potes

    cancro, qui vadit promovendo gradus per caudam, et trahit oculos retro

    secundum gressum; ac tuus visus rationalis comparari potest cum visu

    oculorum Argi in occipitio, sopitis illis in frontispitio; hi etiam se credunt

    Argos cum ratiocinantur, dicunt enim, quis non videt ortum universi ex

    natura, et quid tunc Deus nisi intimum extensum naturae, et similia

    irrationalia, ex quibus gloriantur plus quam sapientes ex rationalibus.

    10. VIII. Quod inde omne quod ex hoc Sole procedit, in se spectatum sit

    mortuum.

    Quis non ex ratione intellectus, si hic paulum elevatur supra sensualia

    corporis, videt, quod Amor in se spectatus sit vivus, et quod apparentia ignis

    ejus sit vita, et vicissim quod ignis elementaris in se spectatus, respective sit

    mortuus; consequenter quod Sol mundi Spiritualis, quia est purus Amor, sitvivus, et quod Sol Mundi naturalis, quia est purus ignis, sit mortuus; similiter

    omnia quae procedunt et existunt ex illis. Sunt duo, quae efficiunt omnes

    effectus in Universo, Vita et Natura, et efficiunt illos secundum ordinem,

    dum Vita ab interiori actuat naturam: aliter dum Natura ab interiori adducit

    vitam ad agendum, quod fit apud illos, qui ponunt naturam quae in se est

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    qui arrive chez ceux qui mettent la nature, qui de soit est morte, au-dessus et au

    dedans de la vie, et qui, d'aprs ces ides, s'abandonnent entirement aux volupts

    des sens et la concupiscence de la chair, et mprisent les choses spirituelles de

    l'me et les rationnelles de l'esprit. Ces gens-l sont appels morts cause de ce

    renversement de l'ordre ; tels sont tous les naturalistes athes dans ce monde, et

    tous les Satans dans l'enfer. Ils sont aussi appels morts dans l'Ecriture, comme dansDavid : Ils se sont attachs Baalpeor, et ont mang les sacrifices des morts. Ps. CVI,

    28. L'ennemi poursuit mon me, il me fait asseoir dans les tnbres comme les

    morts de ce monde. Ps. CXLIII, 3. Pour entendre les gmissements de celui qui est

    li, et pour ouvrir aux enfants de la mort. Ps. CII, 21. Et dans l'Apocalypse : Je

    connais tes uvres ; tu as la rputation d'tre vivant, mais tu es mort ; sois vigilant,

    affermis le reste qui est prs de mourir. III,1,2.

    Ils sont appels morts, parce la damnation est la mort spirituelle, et la damnation

    est destine ceux qui croient que la vie vient de la nature, et qu'ainsi la lumire de

    la nature est la lumire de la vie, et qui par l obscurcissent, suffoquent et loignent

    toute ide de Dieu, du ciel et de la vie ternelle. Ils ressemblent aux hiboux, qui

    voient la lumire dans les tnbres, et les tnbres dans la lumire, c'est--dire ilsvoient le faux comme le vrai, le mal comme le bien ; et comme pour eux le plaisir du

    mal est la volupt de leur cur, on peut les comparer ces oiseaux de proie qui

    dvorent les cadavres comme des friandises, et sentent les infections spulcrales

    comme des parfums dlicieux. Ces gens l ne voient d'autre influence que

    l'influence physique ou naturelle ; si cependant ils reconnaissent une influence

    spirituelle, ce n'est pas qu'ils en aient quelque ide, mais ils parlent d'aprs un

    matre.

    IX.

    Le spirituel se revt du naturel comme l'homme d'un habit.

    11. On sait que dans toute opration il y a un actif et un passif, ou un agent et un

    patient, et que rien n'existe par l'un ou l'autre seuls. Il n'en est de mme du spirituel

    et du naturel : le spirituel tant la force vive est l'agent, et le naturel tant la force

    morte est le patient ; de l il suit que tout ce qui dans le monde solaire a commenc

    mortua, supra et intra vitam, et inde unice litant voluptatibus sensuum et

    concupiscentiis carnis, et nihili pendunt spiritualia animae et vere rationalia

    mentis; hi propter inversionem illam sunt qui vocantur Mortui; tales sunt

    omnes Naturalistae athei in Mundo, et omnes Satanae in Inferno;

    nuncupantur etiam Mortui in Verbo, ut apud Davidem Adhaeserunt

    Baalpeori, et comederunt sacrificia Mortuorum," Psalm: cvi: 28. "Persequiturhostis animam meam, sedere me facit in tenebris sicut Mortuos mundi,"

    Psalm: cxliii: 3. "Ad audiendum gemitum vincti, et ad aperiendum Filiis

    Mortis," Psalm: cii: 21, et in Apocalypsi "Novi opera tua quod nomen habeas

    quod vivas, sed Mortuus es; esto vigilans et stabili reliqua qua Moribunda

    sunt," iii: 1, 2; dicuntur Mortui, quia Mors spiritualis est damnatio, et

    damnatio est illis, qui credunt Vitam esse ex natura, et sic lucem hujus esse

    lucem Vitae, et per id abscondunt, suffocant, et exstinguunt omnem ideam

    de Deo, deque Caelo, et de Vita aeterna; hi inde sunt sicut Noctuae, quae

    vident lucem in tenebris et tenebras in luce, hoc est, falsa ut vera, ac mala ut

    bona; et quia jucunda mali illis sunt jucunda cordis, non dissimiles sunt illis

    Avibus et Bestiis, quae vescuntur corporibus mortuorum ut cupediis, acsentiunt foetores ex sepulchris ut balsama. Hi quoque non vident alium

    Influxum quam physicum seu naturalem; si usque affirmant Influxum

    spiritualem, fit hoc non ex aliqua idea ejus, sed ex ore Praeceptoris.

    11. IX. Quod Spirituale induat se naturali, sicut homo se veste.

    Notum est, quod in omni operatione sit activum et passivum, et quod ex solo

    activo nihil existat, nec aliquid ex solo passivo; simile est cum spirituali et

    naturali, spirituale quia est vis viva est activum, ac naturale quia est vis

    mortua est passivum; inde sequitur, quod quicquid in hoc Mundo solari a

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    et continue d'exister procde du spirituel par le naturel, et cela non-seulement dans

    les individus du rgne animal ; mais encore dans ceux du rgne vgtal. On sait aussi

    que dans toute opration il y a un principe et un instrument, et que dans l'action ces

    deux choses paraissent comme une seule, quoiqu'elles soient deux bien distinctes.

    De l vient qu'on trouve parmi les axiomes de la philosophie que la cause principale

    et la cause instrumentale ne font qu'une seule cause. Il en est de mme pour lespirituel et le naturel, qui, dans l'action, paraissent n'tre qu'un seul, parce que le

    spirituel est dans le naturel, comme la fibre est dans le muscle, et le sang dans les

    artres, ou comme la pense est dans les paroles, et l'affection dans les sons, et

    qu'il se fait sentir par le naturel, au moyen des paroles et des sons. On voit

    clairement par l que le spirituel se revt du naturel, comme l'homme d'un habit. Le

    corps organique dont l'me s'tait revtue est ici compar un habit, parce que ce

    corps couvre l'me, que l'me se dpouille et se dbarrasse de ce corps comme

    d'une enveloppe inutile, lorsque, par la mort, elle passe du monde naturel dans son

    monde spirituel. Ce corps vieillit aussi comme un habit, mais non pas l'me, parce

    qu'elle est une substance spirituelle, qui n'a rien de commun avec les tres muables

    de la nature, qui naissent, croissent et prissent dans un temps dtermin. Ceux quine considrent pas le corps comme le vtement ou l'enveloppe de l'me, vtement

    qui en soi est mort, et adapt seulement pour recevoir les forces vivantes qui

    influent de Dieu par l'me, ne peuvent que se tromper en concluant que l'me vit

    par soi, et le corps de mme, et qu'entre la vie de l'me et celle du corps il y a une

    harmonie prtablie ; ou mme que la vie de l'me influe dans la vie du corps, ou la

    vie du corps dans celle de l'me, et conoivent ainsi l'influence spirituelle ou

    naturelle, quoique tout ce que nous voyons nous prouve cette vrit, que l'effet

    n'agit point par soi, mais par la cause qui l'a produit, que celle-ci mme n'agit pas de

    soi, mais par une cause suprieure, et qu'ainsi rien n'agit que par une premire

    cause qui agit par soi, et cette cause premire, c'est Dieu. De plus, la vie est unique ;

    elle ne peut tre cre mais elle est trs-propre se rpandre dans les formesorganiquement adaptes pour la recevoir, et ces formes sont tous et chacun des

    tres de cet univers cr. Plusieurs s'imaginent que l'me est la vie, et qu'ainsi

    l'homme qui vit par l'me vit par sa propre vie, et ainsi par soi, et non par cette

    influence de vie, procdant de Dieu ; mais ces gens-l ne font qu'embrouiller le

    nud gordien ; ils y confondent tous les jugements de leur esprit par leurs fausses

    principio exstitit, et dein omni momento existit, sit ex spirituali per naturale,

    et hoc non modo in subjectis Regni animalis, sed etiam in subjectis Regni

    vegetabilis. Notum etiam est ejus simile, quod in omni quod efficitur sit

    principale et instrumentale, et quod haec duo, dum aliquid fit, appareant ut

    unum, tametsi distincte duo sunt; quare inter canones sapientiae etiam hoc

    est, quod causa principalis et causa instrumentalis faciant simul unamcausam; ita quoque spirituale et naturale; quod haec duo in efficiendis

    appareant ut unum, est quia spirituale est intra naturale sicut fibra intra

    musculum, et sanguis intra arterias, aut sicut cogitatio intus in loquelis, et

    affectio in sonis, ac facit se sentiri per naturale ex his; sed adhuc, sicut per

    transennam, patet quod spirituale se induat naturali, sicut homo se veste.

    Corpus organicum, quo Anima se induerat, assimilatur hic vesti, quia hanc

    illud investit, et quoque Anima se illo exuit, et illud a se projicit sicut exuvias,

    cum per mortem a naturali Mundo emigrat in suum spiritualem; veterascit

    etiam corpus sicut vestis, non autem anima, quia haec est substantia

    spiritualis, quae nihil commune habet cum naturae mutationibus, quae

    progrediuntur ab exordiis ad fines, ac periodice terminantur. Illi qui nonconsiderant Corpus ut vestimentum seu indumentum animae, quod in se est

    mortuum, et modo adaptatum recipiendis viribus vivis influentibus per

    Animam ex Deo, non possunt aliter quam ex fallaciis concludere, quod

    Anima per se vivat et Corpus per se, et quod inter utriusque vitam sit

    Harmonia Praestabilita; aut etiam quod vita animae influat in vitam corporis,

    aut vita corporis in vitam animae, et sic concipiunt Influxum aut Spiritualem

    aut Naturalem; cum tamen veritas ex omni quod creatum est contestata est,

    quod posterius non agat ex se sed ex priori a quo, ita nec hoc ex se sed ex

    adhuc priori, et quod sic non aliquid nisi a Primo, qui agit ex se, ita a Deo:

    praeterea Vita est unica, et haec non creabilis est, sed summopere influxibilis

    in formas organice adaptatas ad receptionem; tales formae sunt omnia etsingula in Universo creato. Creditur a multis, quod Anima sit vita, et quod sic

    homo, quia vivit ex anima vivat ex sua vita, ita ex se, proinde non per

    Influxum vitae a Deo, sed hi non possunt aliter quam complicare quendam

    nodum gordium ex fallaciis, et omnia judicia mentis suae eidem intricare,

    unde mera insania in spiritualibus, aut struere labyrinthum, e quo mens

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    ides ; de l leurs erreurs sur les choses spirituelles ; ils s'engagent dans un

    labyrinthe d'o l'esprit ne peut plus se tirer, pas mme l'aide du fil secourable de

    la raison. En effet, ils s'enfoncent, pour ainsi dire, dans des cavernes souterraines,

    o ils vivent dans d'ternelles tnbres, d'o sortent des erreurs sans nombre ;

    quelques-unes mme monstrueuses ; par exemple, que Dieu s'est infus et transcrit

    dans les hommes, et que par consquent chaque homme est une divinit qui vit parsoi, et qu'ainsi il fait le bien et est sage par soi ; qu'il possde en soi la foi et la

    charit, qu'il les tire de soi et non de Dieu, et autres erreurs dangereuses, telles que

    celles o sont en enfer ceux qui, lorsqu'ils taient dans le monde, ont cru que la

    nature vit, ou que par son mouvement elle produit la vie ; ces malheureux, lorsqu'ils

    regardent le ciel, voient sa lumire comme de pures tnbres. J'entendis un jour

    une voix du ciel qui disait que si dans l'homme il y avait eu une tincelle de vie qui

    ft de lui, et non de Dieu, le ciel n'existerait pas, ni rien de ce qu'il y a dans le ciel, et

    que par consquent il n'y aurait point eu d'glise, et ainsi point de vie ternelle.

    Voyez, pour de plus grands dtails sur cela, les N 132 jusqu' 136, dans l'ouvrage de

    l'Amour conjugal.

    X.

    Le spirituel, ainsi revtu, fait que l'homme peut vivre ici-bas rationnellement et

    moralement, et par l spirituellement.

    12. Du principe ci-dessus tabli, que l'me se revt du corps, comme l'homme d'un

    habit, on peut tirer cette conclusion. Car l'me influe dans l'esprit, et par l'esprit

    dans le corps, et porte avec soi la vie, qu'elle reoit continuellement de Dieu, et la

    transmet ainsi mdiatement au corps, o, par l'union la plus troite, elle fait que le

    corps parat vivre; de l, et de mille preuves tires de l'exprience, il est vident que

    le spirituel uni au matriel, comme la force vive la force morte, fait que l'hommeparle rationnellement et agit moralement ; il semble que ce sont la langue et les

    lvres qui parlent par une vie qui soit elles, et les bras et les mains qui agissent de

    mme ; mais, en effet, c'est la pense, qui en soit est spirituelle, qui parle, et la

    volont, qui est galement spirituelle, qui agit ; et l'une et l'autre par le moyen de

    leurs organes qui en soi sont matriels, parce qu'ils sont pris du monde naturel ; ce

    nusquam per aliqua rationis fila potest remetiri viam et se educere;

    actualiter etiam se demittunt sicut in cavernas sub terra, ubi in aeternis

    tenebris degunt; nam fallaciae inde prodeunt innumerabiles, et singulae

    horrendae, ut quod Deus se transfuderit et transscripserit in homines, et

    quod inde unusquisque homo sit aliquod Numen, quod vivit ex se, et sic

    quod bonum faciat et sapiat ex se; similiter quod fidem et charitatempossideat in se et sic depromat illa a se, et non a Deo, praeter plura enormia,

    qualia sunt apud illos in inferno, qui, dum in Mundo erant, crediderunt

    naturam vivere, aut activitate sua producere vitam; hi dum spectant ad

    Caelum, vident lucem ejus ut meram caliginem. Quondam audivi vocem e

    Caelo dicentis, quod si foret scintilla vitae in homine ejus, et non Dei in illo,

    non foret Caelum, nec aliquid ibi, et inde quod non foret aliqua Ecclesia in

    terris, et inde non Vita aeterna. Consulantur plura de hac re in Memorabili

    inserto Operi de Amore Conjugiali, n: 132 ad 136.

    12. X. Quod Spiritualia ita induta in homine faciant, ut vivere possit

    rationalis et moralis, ita spiritualiter naturalis.

    Ex principio supra stabilito, quod anima induat se corpore sicut homo se

    veste, sequitur hoc ut conclusum; influit enim Anima in Mentem humanam,

    et per hanc in Corpus, et secum fert vitam, quam continue recipit a Domino,

    et transfert illam sic mediate in corpus, ubi per arctissimam unionem facit

    sicut corpus vivat; inde, et ex mille experientiae testimoniis patet, quod

    spirituale unitum materiali, sicut vis viva cum vi mortua, faciat ut homoloquatur rationaliter, et agat moraliter: apparet sicut lingua et labia

    loquantur ex quadam vita in se, et quod brachia et manus agant similiter, sed

    est cogitatio, quae in se est spiritualis, quae loquitur, ac voluntas, quae

    similiter est spiritualis, quae agit, ac utraque per sua organa, quae in se

    materialia sunt, quia desumpta ex naturali Mundo; quod ita sit, in die

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    qui vous paratra aussi clair que le jour, si vous faites attention ceci : sparez par

    l'abstraction la pense de la parole, n'est il pas vrai que la bouche sera muette dans

    le moment ? Sparez aussi la volont de l'action, les mains ne resteront-elles pas

    aussitt sans mouvement ? L'union du spirituel avec le naturel, et par consquent la

    prsence de la vie dans le matriel, peut tre compare au vin dans une ponge, au

    mot dans le raisin, la liqueur savoureuse dans une poire, ou l'odeur aromatiquedans la cannelle ; les fibres de l'ponge, du raisin, de la poire, de la cannelle, sont

    des matires qui de soi n'ont aucun got, ni odeur ; mais elles tirent l'un et l'autre

    des fluides qui sont en elles ou autour d'elles ; c'est pourquoi, si vous en exprimez

    ces fluides, ce ne sont plus que des fils morts. Il en est de mme des organes du

    corps ; si la vie ne est te. Que l'homme soit raisonnable par l'union du spirituel

    avec le naturel, cela se prouve par l'analyse de sa pense ; et qu'il soit moral par

    l'honntet de ses actions et la politesse de ses manires. Voil des choses que

    l'homme doit la facult qu'il a de recevoir l'influence qui vient de Dieu par le ciel

    anglique, sjour de la sagesse et de l'amour, et par consquent de la rationalit et

    de la moralit. Par l on voit que le spirituel et le naturel, unis dans l'homme, font

    qu'il vit ici-bas spirituellement. Ce qui arrive aprs la mort, quoique d'une autremanire, parce que l'me de l'homme est alors revtue d'un corps substantiel ;

    comme elle l'avait t d'un corps matriel dans ce monde naturel. Plusieurs

    s'imaginent que les perceptions et les penses de l'esprit tant spirituelles influent

    toutes nues, et non par des formes organises ; mais ils se trompent fort, parce

    qu'ils ne font point attention l'intrieur de la tte, o les perceptions et les

    penses sont dans leurs principes ; ils ne voient pas que dans cette partie sont

    contenus le cerveau et le cervelet, composs des substances cendre et mdullaire,

    et renfermant des glandes, des canaux, des cloisons ; le tout contenu et entour par

    la dure et la pie-mre ou les mninges, et que l'homme pense et veut bien ou mal,

    selon l'tat bon ou mauvais de tous ces organes ; et que par consquent il est

    raisonnable, selon l'information organique de son esprit.Car la vue rationnelle de l'homme, qui appartient l'entendement, serait nulle, sans

    les formes organises pour la rception de la lumire spirituelle, comme sa vue

    naturelle sans les yeux, et ainsi du reste.

    apparet, dummodo attenditur ad hoc, remove cogitationem a loquela,

    nonne os momento obmutescet, tum remove voluntatem ab actione, nonne

    manus momento quiescent. Unitio spiritualium cum naturalibus et inde

    apparentia vitae in materialibus, comparari potest vino nobili in spongia

    munda, ac musto saccharino in uva, ac liquori sapido in pomo, et quoque

    odori aromatico in cinnamomo; horum omnium fibrae continentes suntmateriae, quae ex se nihil sapiunt, nec fragrant, sed ex fluoribus in illis et

    inter illa, quare si exprimis succos illos, sunt mortua fila; similiter organa

    propria corporis, si aufertur vita. Quod homo ex unitione spiritualium cum

    naturalibus sit rationalis, patet ex analyticis cogitationis ejus, et quod sit

    moralis ex honestis actionis et decoris gestuum ejus; haec sunt illi ex

    facultate, quod recipere possit influxum a Domino per Caelum angelicum,

    ubi est ipsum habitaculum sapientiae et amoris, ita rationalitatis et

    moralitatis; ex his percipitur quod spirituale et naturale unita in homine

    faciant, ut vivat spiritualiter naturalis. Quod similiter et usque dissimiliter

    post mortem, est quia anima ejus tunc induta est corpore substantiali, sicut

    in Mundo naturali induta fuit corpore materiali. Creditur a multis, quodperceptiones et cogitationes mentis, quia spirituales, influant nudae, et non

    per formas organizatas; sed ita somniant illi, qui non viderunt interiora

    capitis, ubi perceptiones et cogitationes in suis principiis sunt, ut quod ibi

    sint cerebra, intexta et contexta substantiis, cineritia et medullari, et quod

    sint glandulae, cava, septa, et cuncta illa circumcincta meningibus et

    matribus, et quod homo secundum statum omnium illorum integrum aut

    perversum sane aut insane cogitet et velit, proinde quod sit rationalis et

    moralis secundum informationem organicam mentis suae: nam Visus

    rationalis hominis, qui est intellectus, absque formis organizatis ad

    receptionem lucis spiritualis, foret nullius praedicationis, sicut visus naturalis

    absque oculis; et sic porro.

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    XI.

    La rception de cette influence est conforme l'tat de l'amour et de la sagessedans l'homme.

    13. Nous avons dmontr ci-dessus, que l'homme n'est point la vie, mais l'organe de

    la vie de Dieu ; que l'amour uni avec la sagesse est la vie, et que Dieu est l'amour et

    la sagesse mme, et par consquent la vie ; de l il suit que plus l'homme aime la

    sagesse, ou plus la sagesse est dans le sein de l'amour en lui, plus il est l'image de

    Dieu, c'est--dire le rceptacle de la vie procdant de Dieu ; et qu'au contraire, plus

    il est dans l'amour oppos, et par l dans la folie, moins il reoit la vie de Dieu, et

    plus il reoit la vie de l'enfer, laquelle vie est appelle mort. L'amour et la sagesse ne

    sont point la vie ; mais ils sont l'tre de la vie ; et les douceurs de l'amour et les

    charmes de la sagesse, qui sont les affections, sont la vie ; car l'tre de la vie existepar ces affections. L'influence de la vie procdant de Dieu porte avec soi ces

    douceurs et ces charmes, comme l'influence de la lumire et de la chaleur dans le

    printemps les porte dans les curs des hommes, dans les oiseaux et les btes de

    toute espce, et mme dans les vgtaux qui germent alors et fructifient. Car les

    douceurs de l'amour et les charmes de la sagesse dilatent les curs et les disposent

    la rception, comme la joie fait panouir la face, et la dispose l'influence des

    volupts de l'me. L'homme que l'amour de la sagesse affecte est comme le jardin

    d'Eden, o sont deux arbres, l'un de la vie, et l'autre de la science du bien et du mal ;

    l'arbre de vie est la rception de l'amour et de la sagesse de Dieu, et l'arbre de la

    science du bien et du mal est la rception de l'amour et de la sagesse de soi-mme ;

    l'homme qui reoit de soi-mme, l'amour et le sagesse, croit tre sage comme Dieu,mais il est rellement fou ; celui-l est vritablement sage qui les reoit de Dieu, et

    qui croit qu'il n'y a de sage que Dieu seul, et que l'homme est sage autant qu'il croit

    cette vrit, et d'autant plus qu'il sent la vouloir. Voyez pour un plus grand dtail sur

    ce sujet, dans l'ouvrage de l'Amour conjugal, n 132 136. J'ajouterai ici un secret

    du ciel, qui confirme ce que j'avance; savoir, que tous les anges du ciel tournent le

    13. XI. Quod receptio influxus istius sit secundum statum amoris etsapientiae apud hominem.

    Quod homo non s it vita, sed organum recipiens vitae a Deo, et quod amor

    una cum sapientia sit vita, tum quod Deus sit ipse Amor et ipsa Sapientia, et

    sic ipsa Vita, supra demonstratum est; inde sequitur quod quantum homo

    amat sapientiam, seu quantum sapientia in sinu amoris apud illum est,

    tantum sit imago Dei, hoc est, receptaculum vitae a Deo; ac vicissim,

    quantum in opposito amore est, et inde in insania, tantum non recipiat vitam

    a Deo, sed ab Inferno, quae vita vocatur mors. Ipse amor et ipsa sapientia

    non sunt vita, sed sunt esse vitae, at jucunda amoris et amoena sapientiae,

    quae sunt affectiones, faciunt vitam, Esse enim vitae per illa Existit; Influxusvitae a Deo fert secum illa jucunda et amoena, sicut influxus lucis et caloris

    tempore veris in Mentes humanas, et quoque in omnis generis Aves et

    Bestias, imo in Vegetabilia quae tunc germinant et prolificant; nam jucunda

    amoris et amoena sapientiae expandunt animos, et adaptant illos ad

    receptionem, sicut gaudia et laetitiae expandunt facies, et adaptant illas ad

    influxum hilarium animae. Homo, quem amor sapientiae afficit, est sicut

    Hortus in Edene, in quo sunt binae Arbores, una Vitae, et altera Scientiae

    boni et mali; Arbor vitae est receptio amoris et sapientiae a Deo, et Arbor

    scientiae boni et mali est receptio illorum a semet, at hic insanit, et usque

    credit se sapere sicut Deus, ille autem vere sapit, et credit nullum sapere nisi

    quam solus Deus, et quod homo tantum sapiat quantum id credit, et plusquantum sentit se velle id; sed plura de hoc videantur in Memorabili inserto

    operi de Amore conjugiali, n: 132 ad 136. Unum arcanum illa confirmans e

    Caelo hic addam; omnes angeli Caeli vertunt Frontispicium ad Dominum ut

    Solem, et omnes Angeli inferni vertunt Occipitium ad Illum, et hi recipiunt

    Influxum in affectiones suae voluntatis, quae in se sunt concupiscentiae, et

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    sinciput vers le Seigneur comme soleil, et que tous les anges de l'enfer tournent vers

    lui l'occiput ; que ceux-ci reoivent l'influence dans les affections de leur volont,

    qui en soit sont concupiscences, et y font accorder leur entendement ; mais que

    ceux-l reoivent l'influence dans les affections de leur entendement, et y font

    accorder la volont, et par consquent les uns sont dans la sagesse, et les autres

    dans la folie ; car l'entendement humain rside dans le cerveau, qui est sous lesinciput, et la volont dans le cervelet qui est dans la rgion de l'occiput. Qui ne sait

    point que l'homme insens par les erreurs qu'il adopte lche la bride ses mauvais

    dsirs, et les appuie par les raisons que lui fournit son entendement ; et que celui,

    au contraire, qui est devenu sage par les vrits, voit quelles sont les passions de sa

    volont et les rprime ? L'homme sage agit ainsi, parce qu'il tourne sa face vers

    Dieu, c'est dire croit en Dieu, et non en soi ; mais l'insens agit autrement, parce

    qu'il dtourne sa face de Dieu, c'est--dire croit en soi, et non en Dieu ; croire en soi,

    c'est croire qu'on aime et qu'on est sage par soi, et non par Dieu ; c'est ce qui est

    dsign par manger de l'arbre de la science du bien et du mal ; et croire en Dieu,

    c'est croire qu'on aime et qu'on est sage par Dieu, et non par soi ; et c'est l manger

    de l'arbre de vie, Apoc. II,7. On peut voir par l, quoique obscurment encore, quela rception de l'influence de la vie procdant de Dieu est conforme l'tat de

    l'amour et de la sagesse en l'homme. Cette influence, au reste, peut tre rendue

    sensible par l'influence de la lumire et de la chaleur dans les vgtaux, qui

    fleurissent et fructifient selon la contexture des fibres qui les composent, et ainsi

    suivant la rception de l'influence. On peut aussi l'claircir par l'influence des rayons

    de lumires dans les pierres prcieuses, qu'ils modifient en couleurs selon la

    position des parties dont elles sont composes, et par consquent selon la

    rception. On peut encore en prendre une ide claire par les prismes et par les eaux

    de pluie, au moyen desquels on voit une infinit de couleurs selon les incidences, les

    rfractions, et par consquent selon la rception de la lumire. Il en est de mme

    pour les esprits humains, quant la lumire spirituelle, qui procde du Seigneur

    comme soleil, et influe continuellement, mais est diffremment reue.

    faciunt ut intellectus faveat, at illi recipiunt influxum in affectiones sui

    intellectus, et faciunt ut voluntas faveat, inde hi sunt in sapientia, illi autem

    in insania; Intellectus enim humanus habitat in Cerebro, quod est sub

    frontispicio, ac Voluntus in Cerebello quod est in occipitio: quis non scit,

    quod homo ex falsis insaniens faveat sui mali cupiditatibus, et per rationes

    ex intellectu confirmet illas, et quod homo sapiens ex veris videat qualessuae voluntatis cupiditates sunt, ac refraenet illas; hoc facit sapiens, quia

    vertit faciem ad Deum, hoc est, credit in Deum, et non in se, at illud facit

    insaniens, quia avertit faciem a Deo, hoc est, credit in se et non in Deum;

    credere in se est credere quod amet et sapiat ex se et non ex Deo, et hoc

    significatur per edere ex arbore scientiae boni et mali, at credere in Deum,

    est credere quod amet et sapiat ex Deo et non ex se, et hoc est edere ex

    Arbore vitae, Apoc: ii: 7. Ex his, sed adhuc [non] nisi sicut in lumine nocturno

    lunari, percipi potest, quod receptio influxus vitae a Deo sit secundum

    statum amoris et sapientiae apud hominem. Hic Influxus porro illustrari

    potest per influxum lucis et caloris in vegetabilia, quae florent et fructus

    ferunt secundum compaginationes fibrarum formantium illa, ita secundumreceptionem; et quoque illustrari potest per influxum radiorum lucis in

    lapides pretiosos, qui modificant illos in colores secundum situm partium

    contexentium illos, ita etiam secundum receptionem; pariter per vitra optica

    et per aquas pluviae, per quae sistuntur irides secundum incidentias,

    refractiones et sic receptiones lucis; similiter mentes humanae quoad lucem

    spiritualem, quae procedit a Domino ut Sole, et perpetuo influit, sed

    recipitur varie.

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    XII.

    L'entendement dans l'homme peut tre lev dans la lumire, c'est--dire dans la

    sagesse o sont les anges du ciel, selon la culture de la raison, et sa volont peut

    tre leve dans la chaleur, c'est--dire dans l'amour o sont les anges, selon les

    actions de sa vie ; mais l'amour de la volont ne peut tre lev qu'autant que

    l'homme veut et fait ce que lui enseigne la sagesse de l'entendement.

    14. Par l'esprit de l'homme on entend ses deux facults appeles entendement et

    volont : l'entendement est le rceptacle de la lumire du ciel, qui dans son essence

    est sagesse, et la volont est le rceptacle de la chaleur du ciel, qui dans son

    essence est amour, comme on l'a vu ci-dessus : ces deux choses, sagesse et amour,

    procdent du Seigneur, comme soleil, et influent dans le ciel universellement et

    particulirement ; de l, la sagesse et l'amour dans les anges ; et de mme dans ce

    monde matriel universellement et particulirement ; de l, la sagesse et l'amour

    dans les hommes.

    Or, cette sagesse et cet amour procdent de Dieu ensemble ; ils influent galement

    ensemble dans les mes des anges et des hommes ; mais ils ne sont pas reus

    ensemble dans leur esprit ; car, d'abord, la lumire qui fait l'entendement y est

    reue, et ensuite l'amour qui fait la volont, et cela est ainsi par une sage

    prvoyance, parce que tout homme doit tre cr de nouveau, c'est dire, rform,

    ce qui se fait par l'entendement. Car il puise ds son enfance les connaissances du

    vrai et du bon, qui lui enseignent bien vivre, c'est dire vouloir et faire le bien :

    ainsi la volont se forme par l'entendement. C'est pour cette fin qu'a t donne

    l'homme la facult d'lever son entendement presque la lumire, dans laquelle

    sont les anges du ciel, afin qu'il voie ce qu'il doit vouloir et faire pour tre content

    dans ce monde pour le temps, et heureux aprs sa mort pour l'ternit : il est

    heureux et content s'il acquiert la sagesse et retient sa volont sous l'emprise de la

    sagesse ; mais infortun et malheureux, s'il soumet son entendement sa volont :

    la raison en est que la volont, ds la naissance, est porte au mal et au crime ; c'est

    pourquoi, s'il ne la rprimait par l'entendement, l'homme se prcipiterait dans les

    14. XII. Quod intellectus in homine possit elevari in lucem, hoc est, in

    sapientiam, in qua sunt Angeli Caeli, secundum excultum rationis, et quod

    voluntas ejus in calorem caeli, hoc est, in amorem similiter secundum facta

    vitae; sed quod amor voluntatis non elevetur, nisi quantum homo vult et

    facit illa, quae sapientia intellectus docet.

    Per Mentem humanam intelliguntur duae ejus facultates, quae vocantur

    Intellectus et Voluntas; Intellectus est Receptaculum lucis caeli, quae in

    essentia sua est sapientia, et Voluntas est Receptaculum caloris Caeli, qui in

    essentia sua est amor, ut supra ostensum est: haec duo, sapientia et amor,

    procedunt a Domino ut Sole, ac influunt in Caelum universaliter et

    singulariter, unde Angelis est sapientia et amor, et quoque in Mundum hunc

    universaliter et singulariter, unde hominibus est sapientia et amor. Sed illa

    duo unitim procedunt a Domino, ac s imiliter unitim influunt in animas

    angelorum et hominum, verum non recipiuntur unitim in mentibus illorum,

    recipitur primum ibi Lux quae facit Intellectum, et pedetentim Amor qui facit

    Voluntatem; hoc etiam ex proviso est, quia omnis homo e novo creandus est,

    hoc est, reformandus, et hoc fit per Intellectum; hauriet enim ab infantia

    cognitiones veri et boni, quae docebunt illum bene vivere, hoc est, rite velle

    et facere, ita formatur Voluntas per Intellectum. Propter hunc finem data est

    homini facultas elevandi Intellectum paene in lucem, in qua sunt Angeli coeli,

    ut videat quid illum oportet velle et inde facere, ut prosper sit in Mundo ad

    tempus, ac beatus post mortem in aeternum; prosper et beatus fit, si

    comparat sibi sapientiam, ac voluntatem sub ejus obedientia tenet; at

    improsper et infelix, si intellectum suum mittit sub obedientiam voluntatis;

    causa est, quia Voluntas a nativitate inclinat ad mala, etiam enormia; quare

    nisi illa refraenaretur per Intellectum, homo rueret in nefaria, imo ex insita

    ferina natura depopularetur et trucidaret sui causa quoscunque, qui sibi non

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