s

Etuùe réalisée dans le cadre des opérations de Service publie du B GM 2001-EAU-513

E. Equilbey

mai 2001 B ~ G ~ I ~ - S O 9 3 1 - ~ R

inondalion par les eaux souterraines. Commune de Longchamps (Eure)

Mots-clés : Inondation de nappe, Inondation durable, Crue, Crue durable, Hautes eaux, Vallon sec, Résiirgence, Climatologie, Vallée aux Lièvres, Hameau de la Belle Lande, Hameau du Prieuré, Commune de Longchamps, Vexin normand, B.V. Lévrière, B.V. Epte, Eure.

En bibliograpliie, ce rapport sera cité de la façon suivante :

Equilbey E. (2001) - Inondation par les eaux souterraines. Commiine de Longchamps (Eure). BRGR/I/RP-5093 1-FR, 56 p., 8 fig., 6 pl. photo., 2 ann.

O BRGM. 2001. ce document ne peut être reproduit co totalité ou eii partie m i s ifautortsalion enpresçe du RRGM

2 BRGMRP-5093 1 -FR

inondation par les eaux souterraines. Commune de Longchamps (Eure)

Synt h e s e

la demande de la mairie de Longcliamps, relayée par la Protection civile de la Préfecture de l'Eure en date du 2 mars 2001, le Service Géologique Région;il de

Haute-Normandie du BRGM s'est rendu le mercredi 14 mars 2001 sur la cotnnitnie de Longchainps pour examiner des débordeinents durables de l'aquifère crayeux, survenus depuis la mi-clécembre 2000.

Cette inondation durable est bien caractéristique cl'urie inondation par cléborderneiit en fond de vallée sèche cles eaux soutcrraities sous forme cle résurgences.

Cette inondation est liée ii cles conditions exceptionnelles de pluviométrie depuis l'hiver 1999, qui se sont traduites par une remontée des niveaux cle l'aquifère crayeux h cles hauteiirs jamais encore observées (état piézométiique de très 1-Iautes Eaux supérieur ii la situation exceptionnelle et historique cle 1995) et nne forte saturation cles terrains.

L'augmentation cles surfaces labourées laissées ii nu en hiver, dont la nature limoneuse des surfaces est battaiite (refus ii l'infiltration des eaux pluviales), favorisc de plus les écoulements en surface et la concentration des flux clans les points bas (talweg) ii chaque épisode pluvieux, malgré la présence de surfaces enherbées et en l'absence d'autres déments tampons notables (mares, haies, zones humides).

L'inondation constatée des caves cles maisons situées dans l'axe du talweg en bas de bourg devrait se poursuivre encore quelques semaines et la décrue retardera d'atitaiit plus si les conditioiis pluvieuses persistent dans l'abondance.

Des travaux d'aménageinent sur l'ensemble des bassins versants concernés (restauration de haies, niares, ainénageiiient d'un fossé enherbé en fonds de vallon, maintien voire augmentation des surfaces enherbées) permettraient de diminuer sensiblement l'impact du débordement cle I'aquilère crayeux.

.

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lnondation Dar /es eaux souterraines . Commune de Longchamps (Eure)

Sommaire

1 . Introduction ................................................................................................................ 7

2 . Cadre géographique ................................................................................................. 1 1

3 . Examen des zones inondées ...................................................................................... 13

4 . Données Iiydrologiqiies et liydrogéologiques ......................................................... 15

. , . 4.1. Données pluviometriqucs ........................................................................................ 15

4.2. Données hydrologiques (DlREN Haute-Normandie) .............................................. 15

4.3. Données liydrogéologiclueç ...................................................................................... 18

4.3.1. Alimentation de 1 aquifere ............................................................................ 18 4.3.2. Suivi de i'aqiufere crayeux ........................................................................... 18 4.3.3. Examen des courbes piezométriques ............................................................ 20

, . . . .

. .

5 . Diagnostic .................................................................................................................. 23

6 . Recommandations .................................................................................................... 25

7 . Conclusion ................................................................................................................. 27

4 BRGM/RP-50931 -FR

inondation par /es eaux souterraines. Commune de Longchamps (Eure)

Liste des il~ustratio

Fig. l a et b - Plans de situation h 1/25 000 (carte IGN de d'Etiepagny 21 1

Fig. 2 - Extrait de la carte géologique h 1/50 000 .... Fig. 3 - Extrait de la carie hydrog6ologique Ut00 000 (1989, BRGM) ..................... 12

Etrepagny .............................................................. ............................ 16

Les Andelys ................. ................................

interanniielleç Les Andelys ... ............................................. 19

Fis. 7 - Chronique piézoniétrique complète de l'aquifère crayeus 2 Farceaux ............. 21

...........................

Fig. 4 - Comparaison des précipitations inensuclles et moyennes inlemrinuelles

Fig. 5 - Comparaison des précipitations mensuelles et moyennes interaiinticlies

' Fig. 6 - Comparaison des précipitations efficaces mensuelles ct moyennes

Fig. 8 - Derniers cycles annuels des fluctuations de niveaux de I'aqtiifcre crayeux ii Farceam ............ 22

Planches photographiques ............................................................................................... 29

Aiin. 1 - Plans caclastraux des maisons touchées par le clébordemeiil ............................ 37

Aiin. 2 - Bulletins hydrologiques de février-mars 2000. Bulletins piézométriques de novembre 2001 et de mars 2001. Données piézométriques (d'anciens points du réseau (Morgny et Sancoiirt) ............................................................ 45

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Inondalion par les eaux souterraines. Commune de Longchamps (Eure)

1. lntroductio~

13 demande de la mairie de Longchainps relayée par la Protection Civile cle la pkfecture de t'Eure, le Service Géologiqtie Régional de Haute-Normandie du

BRGM s'est rendu le mercredi 14 mars 2001 stir la cornniune de Longchamps (fig. 1) pour examiner des débordements de I'aqtiifere au fond d'tin talweg d'un vallon sec (vallée aus Lièvres) inondaiit des caves el touchant également une cave sur le Rameau de la Belle Lande.

L'examen cles lieus a été effectué en présence de M. Ic Maire cle la commune de Longctianips, et de l'Lin de ses adjoints.

Le présent rapporl est public dès sa fourniture et peut être communiqué 31 toute personne qui le demande (Lin exemplaire est envoyé ?I In mairie de Longcliainps, Lin ?I la Protection Civile et iin troisième aii BRGM - SGR Haute-Normandie el Orléans.

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Inondation par /es eaux souterraines. Commune de Longcharnps (Eure)

inondation par les eaux souterraines. Commune de Longchamps (Eure)

Fig. i b - Plaii d e siiiratioii ir 1/25 000 (carte IGN ri'Etrtr.eprrgiiy 2111 Est ).

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inondation par /es eaux souterraines. Commune de Longchamps (Eure)

2. Cadre géogra

La comintine de Longclianips est située sur le plateau du Vexin normand ii 6 kin ati nord d’Etrépagny et 15 km au nord-ouest de Gisors, soit encore 40 km à l’est de Rouen. A hauteur de la commune, le plateau est faiblement entaillé par u n valloii sec, la Vallée atix Lièvres, d’axe ouest-ouest-nord A est-est-sud, qui débouche sur la vallée huniide de la Levrière. Le centre bourg est situé sur le flanc sud du vallon, les parties les plus basses du bourg étant situées dans le fond du talweg i 103 m cl’altitiitle environ en pied (fig. 1 ; x= 548,25 ; y = l185,25 ; Lambert Zone I ; z = 103 +/- 2 m NGF).

D’un point cle vue géologique (fig. 2), d’après la carte à 1/50 000 de Gournay-en-Bray . (iiolOl, 1977, Ed. BRGM) et les données BSS (Banque de données du sous-sol gérée

par le BRGNI et accessible au public), les aîsises géologiques, directement visibles 21 l’affleurement, sont constituées stir le plateau par les biefs et limons à silex (avec placages ponctuels de limons des plateaux sur un mètre d’épaisseur environ ), épais en moyenne d’un mètre ( 3 m maximum), reposant sur les Argiles à silex (Rs) issues de la décalcification de la craie épaisses de 1 ii 3 mètre en moyenne (plus de 10 m clans des remplissages de poches karstiques) et pouvant renfeiiiier des sables et/ou argiles tertiaires résiduelles.

La craie du substrat se situerait approximativement entre 1 et 10 m de profondeur. Cette craie est potentiellement altérée sur quelques mètres sous les dépôts cle surface précités. Observable à I’affleureinent en bordure méridionale sur la commune, c’est me craie blanche et teiiclre h petit silex d’âge Canipanien. Cette craie a été, après son dépôt, affectée par de longs plissements d’axe NW-SE marqués clans le Vexin normand, dont un axe synclinal majeur passe entre le bourg de Longclianips et le haineau de la Lande. ALI niveau clu vallon, la craie peut se trouver directement à I’aftleureinent ou masquée sur 1 5 5 ni d’épaisseur par des colluvioiis limoneuses à fragments de silex et pouvant renfermer aussi des sables, galets et des débris de craie.

D’après la carte liydrogéologique de l’Eure (1989, Ed. BRGM) et les données BSS, la stirface libre de l’aquifère (niveau inoyen) oscille entre 4 et 12 ni NGF en fonds de vallées et suivant le dénivelé de versant de vallée. Lcs eaux souterraines pliréatiques cle l’aquifère crayeux SOLIS le bourg (fig. 3 ) s’écoulent vers L’est-sud-est, drainees par le vallon sec avant de rejoindre la nappe alluviale de la Lévrière (affluent de l’Epte). La surface de la nappe est marquée par une forte dissymétrie due i l’axe synclinal.

ALI sud cle la commune, une partie du hameau de la Belle Lande est située S L I ~ titi petit dôme piézométrique qui s’écoule iiti sticl-ouest vers la rivière Bonde, sous-aftluent de la Lévrière.

Deux pertes karstiques sont signalées stir la coininune sur les îlancs du valloii. Deux puits ont fait l’objet d’un suivi pluriannuel à ivforgny et Sancourt (ann. 1).

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lnondation par /es eaux souterraines. Commune de Longchamps (Eure)

3. Examen des zones inondées

La principale zone d'inondation se trouve dans les parties basses du bourg (hanieaii du (< Bout en Bas n), clans l'axe du talweg de la Vallée aux Lièvres.

La route était envahie (photo 1) par des eaux atteignant jusqu'à vingt ;I trenie centimètres environ. L'eau, ci1 provenance de la ligne seipentmte du talweg enherbé (photo 2), s'évacue dans Lin fossé en terre canalisant normalement les eaux de iiiissellement (photo 3) et qui sépare les cleux propriétés situées dans le point bas.

Les cleux maisons, Lin pavillon moderne (parcelle 203 section B) et une habitation en . brique plus ancienne (parcelle 205 section B) ont leurs caves inondées (photos 4 et 5).

Sur cette deriiière maison, le niveau mesuré clans la cave était de 75 cni cl'extiaure (avec marques s~ir le mur d'uiie montée tlu niveau jusqu'à 95 cni). Un puits situé s~i r cette propriété et profoiid de 13 m, enregistre en temps normal des fluctiiations autour cle 6 :a 7 m (jusqu'à 12,5 m au plus bas). Ln profondeur du niveau d'eau dans le puits est au 14 mars 2001 de 1,20 m. Aucune marque d'instabilité mécanique cles stiuctures d'habitations (fissurations, affaissement des foiidations ...) n'a été observée. Les plans cadastraux ont été reportés en annexe 1.

La route communale, qui franchit le vallon plus en amont et relie le bourg au liaineau des Landes de Bezu, est également envahie dans le point bas de la vallée (photos 6 et 7). Le débit des eaux qui transitent en fonds de vallées peut s'estimer très grossièrement à ui i minimum à 50 Ils OLI probablement plus.

La route comniuriale, qui francliit le vallon plus en aval entre les lieux-dits << Entre Deux Boscs >> et Bois Carclon x relie le bourg au hameau des Landes de Bezu, est également envahie dans le point bas cle la vallée (photos 8 et 9). Le débit estimé, 5 au moins 60 Us, semble légèrement supérieur 5 l'autre traversée de chaussée, ce qui confirnierait le drainage de l'aquifère par effet topographique tout au long dti valloii sec.

Le débordement de l'aquifêre se fait eii tête ramifiée du vallon sec, dans l'anioni immédiat cle la route cléparteinentale Di3 qui relie Longchamps B Morgny : deux zones cl'éxiirgence, de déborclement clcs eaux souterraiiles sont nettement visibles sur une parcelle agricole. Après avoir convergé, ces eaux ruisselantes ont longtemps clépassé la capacité de drainage par la traversée de chaussée (sans atteindre le débit pllis en aval) et inondé la route en son point bas. Au vu des traces encore fraîches laissées par l'inondation lors de la visite du 14 mars, le débordement de la route avait cessé depuis peu.

A hauteur clu liameau de la Lande, s ~ i r le plateau, l'aqiiifere il la surface en dôme a débordé dans un léger creux topograpliiqtie d'kin champ formant une large niare (parcelle 47 section D) et inondant la cave de la ferme voisine (photo 10).

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Inondation par les eaux souterraines. Commune de Longchamps (Eure)

ALI plus fort de la crue, les eaux souterraines s’écoulaient en surface en traversant la route communale pour rejoindre la vallée de la Bonde. Lors de l a visite du 14 mars, le clébordement se limitait 31 une miire de climeiision plus réduite où les eaux restaient piégées, stagnantes.

La visite ayant eu lieu avant la phase pnroxysniale de mi-inars i mi-avril 2001, les débordements et désordres associés ont pu prendre de l’ampleur et oiit touclié déji d’autres inaisons (aiin. 2). Sans connaîti-e l’étendue des désordres, deux inaisons iiu

moins atiraieiit été touchées dans le hanieau du Bout du Bas (parcelles 1S0 et 206 scction B).

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Inondation par les eaux souterraines. Commune de Longchampç (Eure)

onnées hydrologiques et yd rogeol og i q ues

En annexe 2, a été reporté le bulletin de situation hyclrologique de Cévrier, mars 2001 cle la DIREN de Haute-Normandie où l’ensemble des aspects climatiques, hydrologiques et hydrogéologiques des mois de février et mars 2001, est traité à l’échelle régionale.

4.1. DONNÉES PLUVIOMÉTRIQUES

La situation climatique reste exceptionnellement arrosée depuis clécembre 1999, avec des records de pluviométries en 1999 et en 2000. Les valeurs mensuelles de pluviométries enregistrées en décembre 1999 ont battu les records de décembre depuis au moins trente ans. De plus, quatre mois de l’année 2000 ont été très fortement excédentaires (avril, juillet, octobre, novembre 2000). Ainsi les pluies du mois d’octobre 2000 ont atteint plus de 2 Cois la normale et les pluies du mois de novembre 2000 ont ainsi atteint encore près de 2 fois la normale. En 2001, le mois de janvier est bien supérieur à la normale tandis que mars 2001 enregistre des valeurs de précipitations de 2,5 ii 3 fois la normale. Les deux clernières décades de février et la première décade de mars 2001 constituent une période relative d’accalmie de la pluviométrie. Les précipitations mensuelles depuis décembre 1999 des stations d’Etrepagny et des Aiidelys ont été reportées sur les figures 4 et 5. Le cumul des précipitations sur les 16 derniers mois dépasse de 70 % la normale sur Etrepagny (1550 inm) et de 53 % sur Les Andelys (1738 mm).

’

4.2. DONNÉES HYDROLOGIQUES (DIREN HAUTE-NORMANDIE)

Les débits des rivières étaient revenus A leur débit de base en février. Ces débits étaient néanmoins très soutenus autour de la fréquence clécennale humide ou plus. Des crues importantes ont eu lieu i partir du 20 mars 2001. Sur l’Epte, la période de retour atteint 10 ans sur Gournay-en-Bray (en amont) et 20 ans sur Fourges en aval. L’essentiel (80 à 95 % ) du débit des rivières est assnré par les eaux souterraines (par drainage gravitaire de l’aquifère crayeux), les aspects hydrogéologiques et hydrologiques évoluent généralement de manière synchrone.

Les données hydrologiques de la DIREN Haute-Normandie sont accessibles stir le site iiiternet suivant :

Iittp://www.environiiement.gotiv.fr/hatite-normandie/liiidonneeseau.htm.

BRGM/RP-5093 1 ~ FR 15

250

200

50

O

2 3 3 c 3 m

50

Fig. 5 - Coriiparaisoiz des précipitations nzeizsuelles et moyc~zizes interatztzicelles sur Les Andelys.

Inondation par /es eaux souterraines. Commune de Longchamps (Eure)

4.3. DONNÉES HYDROGÉOLOGIQUES

4.3.1. Alimentation de l’aquifère

Tous les mois excédentaires (8 depuis décembre 1999) sont situés il des périodes favorables sauf eii juillet i la réalimentation des nappes (et également au ruissellement) car la part de I’évapotranspiration est faible ii très faible.

En temps normal, les précipitations efficaces (assumit les ruissellements et la réalimentation des eaux souterraines) ne permettent qu’une infiltration moyciirie annuellc dc 155 mm.

Depuis décembre 1999, les précipitations efficaces sur Les Andelys (fig. 6) sont supérieures 21 900 inm (3 fois la normale) dont 650 nim clurant les 12 derniers mois (4 fois la noimale).

4.3.2. Suivi de l’aquifère crayeux

Le service géologique régional de Haute-Normandie (BRGM) assure, clans le caclic de sa mission de Service Public, le suivi pi6zométrique de l‘aquifère de la craie qui constitue la principalc ressource en eau du département de l’Eure. Ce suivi des eaux souterraines est effectué depuis plus de 30 ans pour le compte de I’AESN, Agence de l’Eau Seine-Normandie sur son réseau de bassin (autrefois réseaux de I’AFBSN et du ministère de l’Industrie) et clepuis 1985 sur le nouveau réseau dépwtcniental dti Conseil Général de l’Eure.

Le BRGM réalise chaque mois un bulletin départemental tic l’état quantitatif de l’aquifère crayeux qui est diffusé il certains services décentralisés de 1’Etat (DIREN, DRRE, DDAF, DDE) et entités territoriales ou assimilés (Conseils généraux, AREHN).

La remontée des niveaux phréatiques est progressive dcpiiis l’hiver 199711995 où les niveaux de I’aquiEre étaient parliculièrement bas. Après une hausse brutale en clécembre 1999, les niveaux ont globalement stagné jusqii’en aoîit. La décrite saisonnière de l’aquifère n’a été qu’à peine aiiiorcée par endroits et dès le mois d’octobre, la hausse a nettement repris si bien que ciès novembre 2000 les niveaux atteignaient sur un tiers des points de suivis les plus hauts niveaux jamais atteints. Les conséquences possibles d’une telle situation exceptionnellement haute de l’aquifère avaient été clairement annoncées par le service géologique régional dès le bulletin mensuel cle novembre 2000 : G Si les pluies se prolongent avec la même intensité, il est $1 craindre des débordements de certaines sources actuellement considérées coninie taries et le risque de remontée de nappe subaffleurante en certains fonds de vallées ».

La montée liivernale soutciiiie s’est stabilisée en fin février début inars 2001 pour 21

nouveau coniiaîtrc une montée brutale (fin mars-début avril 200 1).

18 BRGM/RP-50931 -FR

ol n 250.00 O f n

3 200.00

R O <O

E 2 150.00 O

50.00

0.00

assurant les écoulements de surface et l'alimentation de l'aquifère

2

2

3 3 C

m

-L W

Fig. ri - Coiriparaison des précipitatioris e$ïcaces*' rrierisuelles et tnoyeiiries irrteranriuelles sur Les ttnrlclys.

inondafion par /es eaux souterraines. Commune de Longchamps (Eure)

Les bulletins piézoinétriques pour le département de I’Etirc cle novembre 2000 et de mars 2000 oni été joints dans l’annexe 2.

4.3.3. Examen d e s courbes piézométriques

La station piézométrique la plus proche est le point de Farceaux. L‘examen clcs chroniques complètes et des historiques des quatre deinières années est éloquent (Fig. 7 et 8).

Dès le cycle hydrologique 1997/1995, la tendance générale de l’aquifère est ii la hausse et cycle après cycle, la remontée est constante.

Une partie du suivi des fluctuations du cycle l999/2000 est perdue (captetir déréglé) et on ne voit pas la remontée rapide de d6cembre 1999.

Sur le dernier cycle, l’ampleur du cycle annuel s’amplifie en fin cl’aiinée 2000, et dès la fin tlécembic 2000, l’aquifère dépasse le niveau observé le plus haut jamais atteint. Puis après une accalmie clébut mars 2001, la remontée reprend brutalement et ponctuellemeni durant la seconde décade de mars avant d’entamer tme seconde airiorce de clécrue en cours.

Les doiiiiées piézométtiques sont consiiltables par internet s ~ i r le site Web de l’Agence de l’Eau Seine-Normandie, h I’aclresse suivante : http://agcnces-eau.brgni.Tr/ ou http://wwwaesii.fr

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Inondation par les eaux souferraines. Commune de Longchamps (Eure)

iagnostic

La principale muse des inonclütions durables est due tiux fortes précipitations, largement excédentaires depuis deux ans, qui dépassent les valeurs annuelles observées depuis plus de 20 ails siIr plusietirs stations météorologiques et alimentent la nappe de manière excédentaire, ce qui se rracluit par cles reniontées importantes. Ainsi S L I ~ le piézomètre le plus proche de Farceaux (plateau), les remontées de l'aquifère crayeux ont atteint 4 m entre novembre et décembre 2000 et autour tl'tin mètre de' haiisse en janvier puis en février 2001 et en avril 2001 (avec une pause entre début février ZI début mars 2001). Les fonds topographiques de vallons secs, où la nappe est moins profonde que SOUS les plateaux, constituent les premiers points naturels de débordement lors de ces épisodes de fortes remontées des eaux phréatiques.

Il s'agit, bien clans le cas de la commune de Longcliamps d'une inundation par débordement des eaux souterraines de I'aquiïère crayeux. Le débordement se manifeste d'abord par cles suintements, puis par des arrivées plus importantes dans les sous-sols qui inondent les caves, et eiifiii des débordements en surface dans l'axe tlti talweg.

A Sancourt, dans l'aval du vallon, la présence d'un cotirs d'eau provisoire est très probablement liée au débordement régulier de l'aquifère crayeux dans cles conditions moins exceptionnelles et témoigne cle la même phénoménologie. Des désordres liés à la présence de ces arrivées cl'eaux ruisselantes d'origine pliréatique sont possibles sur la commune de Sancourt et seraient :i considérer comme relevant également du débordement de l'aquifère crayeux.

Les niveaux très élevés des débits des rivières (Levrière, Bonde, Epte) limitent leur capacité de prise en charge des eaux excédentaires (net dépassement des capacités des rivières et de letir nappe d'accompagnement à drainer, évacuer les eaux de misselleinent et les eaux souterraines en provenance des plateaux).

Enfin, les conditions d'environnement ont bien changé en quelques décennies. La part de ruissellement autrefois modeste à faible est devenu plus conséquent.

Ces cliangeiiients sont essentiellement liés Zt des changements de pratiques culturales, avec l'augmentation cles surkices de labour et une diminution des surfaces enherbées et cles zones humides, le comblement des miires et le remembrement des parcelles, le manque d'entretien et de curage des fossés privés voire publiques. Les surfaces labourées (limons cles plateaux) laissées nu en hiver sont battantes (refus i l'infiltration cles eaux pluviales). Le phénomène est accentué par l a disparition des freins naturels (herbages, Iiaies 011 rideaux boisés), la réduction des volumes de stockage naturels OLI

traditionnels (mares oti zoiies iiiiniides enherbées) qui permettent un étalement dans le temps des quantités restituées et l'amortissement cles événements climatiques paroxyçmaux. La mare comblée dans le passé, dans le Fond du talweg, au hameau (<le Bout en Bas )), n'a pu jouer son rôle de rétention.

'

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Inondaiion par /es eaux souterraines. Commune de Longchamps (Eure)

Néanmoins, le fond de vallon resté pour l'essentiel eiilierbé a pu tamponner pour partie ces excédents d'eaux et limiter les conséquences ties tlébordements. Le développement cles surfaces imperméables en milieu urbain et rural contribue également mais pour une moincke part ces cliange~iien[s d'environnement.

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Inondation par les eaux souterraines. Commune de Longchamps (Eure)

ecQmmandatiQns

Face h ces pliénoinèiies d'inondation durable, il existe iiialheureuçenient aucun nioyeii technique simple pour régler définitivement ce problème denvahissement d'eau : le pompage des eaux souterraiiles (des caves) reste la seule solution possible à mettre en Ceuvre pour limiter très localeinent les désagréinents, mais il ii'est pas sans contraintes (au inoins financières) et d'une efficacité qui pourrait s'avérer limitée vu les importants apports des versants.

Il est i craindre que la sitiiatioii puisse perdurer encore de iiombreuses seniaines avec des remontées après chaque pluie significative : en effet, les flticttiations aiinuelles des niveaux de i'aqtiif3re crayeux atleigiient généralement leur niveau niaxinial en mars, avril. Compte tenu des foi tes arrivées pliivioinétriques hivernales, le débordement pourrait se maintenir au moins jusqu'eri mai-juin.

Uiie surveillance accrue doit être niaiiitenue pour prévenir lotite apparition de clésorcires notables sur les maisons qui indiquerait une aggravation de l'état mécanique des maisons et noLamment de leurs assises de fondations (fissures ouvertes OLI ii évolutioii variable).

.

11 n'est pas h exclure plus lardivement qu'en forte période sèche des très légers mouvements des assises de fondations s'eiisuivent, clu fait de la l'ragilisation mécanique des terrains après entraînement des éléments fins (processus de suffosion) par circulation des eaux souterraines.

Suite aux effets de ravinements des talus avals des chaussées traversaiit le vallon, la signalisation mériterait d'y être renforcée (panneaux K5 bis avec rubalise) POLK souligner le début cl'arrachement des accotements aval.

Des travaux cl'ainénagement sur l'ensemble des bassins versaiits concernés en concertation avec les communes voisines (restaiiration de haies, de mares, aménagemciit d'un fossé enherbé en fonds de vallons, mairitien voire augmentation des surfaces enherbées, incitations ati maintien d'une couverture végétale intcrinédiaire hivernale sur les chainps labourés) perniettraieiit de diminuer serisiblement l'impact cle prochain tlébordement de l'aquifère crayeux, du moiiis dans la partie ruisselante du fond de vallée.

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Inondation par les eaux souterraines. Commune de Longchamps (Eure)

7. Conclusion

Les inondations durables sur la commuiie de Longchamps, depuis la fin décembre 2000, traduisent le débordement de l'aquifère crayeux qui SC manifeste par l'apparition d'uii ruisseau en fond de vallon habituellenient sec. Les maisons sittiécs en bas du bourg de Longcliainps dans l'axe dLi talweg ont ainsi leurs caves largement iiiondées. Un débordement phréatique sur le plateau a égaletnerit été observé en tete cl'un dôme local stii' le lianieati de la Belle Lande. C'est donc bien une inondation par débordement des eaux souterraines de I'aquifkre crayeux auxquels sont confrontés les habitants de Longchamps.

Malgré une amélioration (passagère ?) en début mars, il est à craiiidre que la sitiiation puisse perdurer encore de nombreiiscs semaines avec des renioiitées après cliaque pluie significative : en effet, les fluctuations aiinuellcs des niveaiis de l'aquifère crayeux atteignent généralement leur niveau niaxiiiial en mars, avril. Compte tenu des fortes arrivées pluviométriques hivernales, le débordement pourrait se maintenir au moins jusqil'eii mai-juin 2001.

Le débordenicnt clc l'aquifère crayeux est avant tout lié aux fortes précipitations, largcnient excédentaires depuis deux ans, qui dépassent les valeurs aiinuelles observées cleptiis plus cle 20 ans sur plusieurs statioiis météorologiqties et alimentent la nappe de nianière excédentaire, ce qui se traduit par des remontées importantes, comme celle observée sur le point du réseau piézoniétrique l e plus proclie en plateau (Farceaux).

Les iiiveaux très élevés des débits des rivières, les cliangemenis des conditions environnementales en quelques décennies (changements de pratiques culiiirales, avec l'augmentation cles surfaces cle labour et une diminution des surfaces enherbées et des zones humides, ie comblement des mares et l e remembrement cles parcelles, le manque d'entreticii et dc curage des fossés privés voire publiques, le développement des surfaces imperinéables en milieu urbaiii et rural pour une moindre part) constituent des facteurs d'aggravation des phénomènes (que compense par ailleurs pour partie la préponclérancc cles surfaces enherbées clans l'axe du talweg).

Une surveillarice accrue doit être maintenue pour prévenir toute appariiion de désordres notables sur les maisons qui indiquerait ilne aggravation cle l'état mécanique des maisons et notaminent de letirs assises de fondations (fissures ouvertes ou à évolution variable, affkisseinent de terrain).

Des travaux d'aménagement stir l'ensemble des bassins versants conceriiés en concertatioii avec les communes voisines (restauratioii de Iiaieç, de mares, aménagemcnt d'un fossé enherbé en fond de vallon, maintien voire atigiiientation des surfaces enherbées, incitatioiis au maintien d'une couvcrttire végétale intermédiaire hivernale s ~ i r les cliamps labourés) permettraierit de diininuer sensiblement l'impact de prochaiii débordement de I'aquifère craycux.

BRGM/RP-50931 -FR 27

Inondation par /es eaux souterraines. Commune de Longchamps (Eure)

lanches ues

BRG M/RPS093 1 -FR 29

Inondation par /es eaux souterraines. Commune de Longchamps (Eure)

ANNEXE 1

par le de

BRGM/RP-5093 1 -FR 37

Inondation par les eaux souterraines. Commune de Longchamps (Eur?)

ANNEXE 2

ulletins ~ydrologiques de février-mars 200 ulletins piézométriques de nov~mbre 2001

et de mars 2001 Données piezometriques d’anciens points

du réseau (Morgny et Sancourt)

BRGM/RP-5093 1 - FR 45

B R G M ___. .- M o n t Saint Aignan, l e 20 mars 2001

Etat piézométrique " Mars 2001 " dans le Département de l'Eure

13 piézomètres observés

Les valetirs on& éti relevées entre le 8 ef le 12 inors 2001

Evolut inn nnni!elle :

On constate que d'une année sur l'autre, tous les ouvrages (14) présentent un niveau supérieur. La situation en ninrs 2001 est plus favorable qu'en mars 2000 avec une reniontée eii moyenne des niveaux de près de 2.83 mètre eii plateaux (plus de 3 mètres de hausse sur Bois Arnaiilt, Lieurey, et plus de 9 in sur Farceatix) et de près de 0.5 1 mètre en vallées liuinides. Cette progression sur un an s'additionne i la reniontée annitelle précédente entre mars 1999 et mars 2000 qui avait atteint en moyenne 1.6 m sous les plateaux et 1.47 m en vallées Iiuinides. L a vitesse annuelle de remontée, régulière depuis deux ans, inarque une accumulation continue des réserves de l'aquifère.

On observe sur 9 points de suivi des Iiatiteors mensuelles observées record tlii niveau de la nappe avec en plateau, les piézomètre de Bois-Arndt, Farceaux, L a Roussière, Lieurey et en vallées Iiiiinides, Fontaine L a Sorêt, Mnrcilly-sur-Eure, Norinanville.

Sur le point de Bois-Arnault (plateau), le niveau a même dépassé la profondeur miniinale Iiiçtorique

Par rapport aux valeurs extrêmes observées, les niveaux de recharge se répartissent de la façon suivante (exprimée en pourcentage de l'écart maxiinuni) :

- O oiivrage : entre O et 25 % dont O en vallée ( 1 en ZOOO), - ( 10 en 2000), - 3 ouvrages : entre 50 et 75 % dont O en vallée ( 8 en ZOOO), - I O ouvrages : entre 75 et 100 % dont 5 eii vallée ( 4 en 2000).

O ouvrage : entre 25 et 50 % dont O en vallée

La situation piézométrique de mars 2001 est la plus liante jamais observée pour un mois de mars (depuis la mise en place des réseaux départementaux dans les années 1968-1975) et dépasse même légèrement l'état de Hautes Eaiix de 1995. Si le suivi piézométrique semble indiquer une stabilisntioii des niveaux, il est encore trop tôt pour parler de reprise de l'étiage annuel, niême si une certaine décrue se dessine en vallées Iiumidcs, qui pourrait ne traduire qu'une accalmie, en Fin février et début iiiars 2001, de la pluviométrie.

Les débordements de certaines sources actuellement considérées coiiime taries. le risque de remontée de nappe subaffleurante en certains fonds de vallée et des crues durables de rivières poivraient encore continuer d'aoenieiiter en nombre.