Dr E. Millas PH AR SAR Janvier 2013 · PHASES DU TRAVAIL Première phase: Douleur due à la...
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Dr E. MillasPH‐AR
SAR 1 service maternitéJanvier 2013
DOULEURS DU TRAVAIL ? OUI !!
Douleur croissante pendant le travail
EVA entre 6 et 8, autant qu’une fracture
60 % des primipares jugent la douleur sévères ou intolérable
Moins de douleur chez les multipares, mais douleurs sévères quand même
PHASES DU TRAVAIL Première phase:
Douleur due à la dilatation du col, du segment inférieur
Ischémie myomètre et col lors des contractions utérines (CU)
Douleur type viscéral médiée par fibres C
Bien contrôlée par morphinomimétiques au départ
puis accentuation, fibres A‐delta associées
Métamères T10 à L1
PHASES DU TRAVAIL Deuxième phase:
Douleur due à l’étirement et a la distension du plancher pelvien, du périnée et du vagin
Douleur de type somatique
Transmission par nerfs honteux, S2 – S4
Douleur peu sensible aux morphinomimétiques
DIFFERENTES TECHNIQUES D’ANALGESIE
Rien…
Acupuncture, hypnose, massage du cou…
Antalgiques par voie IV
Inhalation de gaz: N2O, halogéné
Analgésie périmédulaire
le mieux c’est…………….analgésie périmédulaire
Cochrane Database Syst Rev. 2011 Dec 7;(12).Epidural versus non‐epidural or no analgesia in labour.
Anim‐Somuah M, Smyth RM, Jones L.
ANALGESIE PAR INHALATION Protoxyde d’azote:
Administration intermittente: début avec contraction et arrêt dès diminution de la contraction
Effet maximal 30 s après le début
La pression artérielle et la fréquence cardiaque diminue, probablement par effet de l’analgésie
FiO2 = 50 %, pas moins
ANALGESIE PAR INHALATION Sévoflurane:
Même administration que N2O
Meilleure Fi = 0,8 % [1], au delà sédation ++
Il fait mieux que le N2O [2]
Pas de désaturation maternelle
Bonne tolérance fœtale
1 British Journal of Anaesthesia 98 (1): 105–9 (2007) Analgesia with sevoflurane during labour: I. Determination of the optimum concentration S. T. Yeo
2 British Journal of Anaesthesia 98 (1): 110–15 (2007) Analgesia with sevoflurane during labour: II. Sevoflurane compared with Entonox for labour analgesia S. T. Yeo
ANALGESIE PAR INHALATION Sévoflurane:
Phase expérimentale encore Traitement des gaz Personnel qualifié Matériel spécifique:
Oxford miniature vaporizer
ANALGESIE MORPHINIQUE PAR VOIE PARENTERALE
Un protocole doit être disponible dans chaque établissement en cas de CI à l’ALR
Employé dans de nombreux pays
Efficacité bien moindre que l’ALR
Sensibilité maternelle augmentée aux morphiniques
Transfert placentaire non négligeable
ANALGESIE MORPHINIQUE Morphine…stop = dépression respi néonatale +++
Nubain: Agoniste‐antagoniste; effet plafond sur analgésie et dépression respi Bolus IV 10 – 20 mg, toutes les 4 – 6 h !! Bradypnée, apnée, bradycardie fœtale, hypotonie possibles Intérêt en tout début de travail
Fentanyl: Bolus de 50 – 100 µ, analgésie en 5 min, efficacité 45 min Tolérance fœtale correcte, ventilation à surveiller
ANALGESIE MORPHINIQUE Alfentanil:
Moins efficace que Fenta
Passage fœtal important, avec retentissement clinique
Pas pour l’analgésie du travail !
Sufentanil:
Transfert placentaire plus faible que Fenta
Souvent utilisé en PCA
Mieux que nubain mais imparfait, ± dépression respi néo‐natale
ANALGESIE MORPHINIQUE Sufentanil en pratique:
Bien informer la patiente
Dilution 1 µg/ml, valve antiretour
Bolus initial = 5 µg
PCA; bolus = 2,5 µg, PR = 10 min, régler dose max 4h
Pas de débit continu !!!
Surveillance maternelle; O2, oxymétrie, PA, fréquence respi
Surveillance néo‐natale; par sage‐femme et/ou pédiatre prévenue de la PCA, naloxone si besoin (0,2 mg IM)
ANALGESIE MORPHINIQUE Rémifentanil
Information, surveillance idem suf
Dilution = 25 µg/ml
Bolus = 25 µg (soit 0,04 µg/kg)
PR = 2 – 3 min
Possible débit continu 25 µg/min
Intérêt pour manœuvres obstétricales si pas de péri
BLOCS NERVEUX PERIPHERIQUES
Bloc paracervical:
Pour la première phase du travail
Peu utilisé en France
Culs de sacs cervicovaginaux à 4h et 8h
10 ml après aspi
Peu de complications maternelles
Mais risque de bradycardie fœtale: probable hypoxie fœtale par du débit utéroplacentaire
BLOCS NERVEUX PERIPHERIQUES
Bloc pudendal (nerf honteux interne)
Pour la phase d’expulsion
Racines S2 à S4
Patiente en position gynéco
ponction en médial de la tubérosité ischiatique
perpendiculaire à la peau
Neurostimulation
Pas d’adré car vascularisation terminale
Possible pour manœuvres obstétricales non profondes
Peu de complications maternelle ou fœtale
PREALABLES Consultation d’anesthésie
Toujours !
Bilan bio ? Recommandations 2012 à suivre Grossesse « normale » = pas de bilan avant ALR
Information claire et comprise par patiente: document de la SFAR, indications, technique, PCEA, complications…
Cours de préparation à l’accouchement
INDICATIONS Douleur !
Déclenchement du travail (douleur rapidement intense)
Prééclampsie
Risque accrue de césarienne (G multiple, siège)
Antécédent de césarienne
Prématurité et retard de croissance, pas de morphiniques
Risque d’intubation difficile, allergie
Maladies cardiorespiratoires maternelles
CONTRE‐INDICATIONS Refus de la patiente
Anomalies de l’hémostase et/ou de la coagulation
Prise d’aspirine et/ou d’anticoagulant récente
Infections systémiques ou localisées (lombaire)
Pathologies neurologiques particulières (spina bifida, myeloméningocèle), MAV à proximité du point de ponction
État hémodynamique instable, hémorragie maternelle sévère
SEP en poussée
Valvulopathies sténosantes sévères (rétrécissement aortique)
CONTRE‐INDICATIONS Plaquettes:
80 G/l pour péri, à condition que le taux soit stable
50 G/l pour rachi, opérateur expérimenté
HBPM:
En dose préventive = 12 h avant ponction
En dose curative = 24 h avant ponction
Patiente VIH:
Ce n’est pas une contre‐indication
Tatouages: ?!?
TECHNIQUE DE POSE Classique !!
Particularités:
Lordose, inflation hydrosodée
Laxité ligamentaire donc sensation « tactile » diminuée
Cathéter multiperforé laissé sur 4 cm, voire 5 – 6 cm chez obèse
REPERAGE ECHOGRAPHIQUE Permet de préciser l’espace, meilleur que palpation
Donne les angles de direction de l’aiguille
Donne la profondeur du ligament jaune
Vue médiane vue transversale
DOSE TEST Air = non ! Risque pneumencéphalie et doppler cardiaque simultané difficile
Adrénaline: provoque une accélération de 10 bpm après 15 µg, mais VPP faible (contraction utérine / 3 min…)
Xylo: hypotension possible si injection sous‐arachnoidienne, bloc moteur rapide, toxique en intrathécal, donc non !
Bupi, Ropi et Lévo = oui
Chaque dose est une dose test, donc fractionnement, dilution, faible dose d’opiacé
ANESTHESIQUES LOCAUX Xylo = uniquement pour renforcer en vue d’une césarienne, doute sur altération apgar chez nouveau‐né
Bupi, Lévo et Ropi = tous utilisables !!
Puissance relative : Bupi > Lévo Ropi
Bupi plus toxique…pas si dose équipotente
Bupi plus de bloc moteur…idem
En pratique faible concentration
ADJUVANTS Morphiniques: surtout sufenta
Permet de diminuer la quantité d’AL, donc le risque de bloc moteur Dose initiale de 5 – 10 µg, puis 0,25 – 0,5 µg/ml en entretien
Adrénaline: Prolonge la durée d’un bloc moteur Intérêt en péridurale obstétricale ?
Clonidine Action sur corne postérieure, effet analgésique Non suffisante seule Dose max = 75 µg, car au delà sédation, risque d’hypotension et de bradycardie fœtale
Intérêt sur douleur « atypique » de fin de travail, probablement par légère sédation aussi
PROTOCOLE EXEMPLE Dose test 1 : Lévobupi 2,5 mg/ml 5 ml
Puis retour semis assise, surveillance clinique et TA
Dose test 2 : lévobupi 2,5 mg/ml 5 ml + 10 µG sufenta
Surveillance
PCEA: lévo 1,25 mg/ml 40 ml ( 1 amp de 10 ml à 5 mg/ml dans 40) avec 10 µg de sufenta
Bolus 5 ml Pèriode réfractaire 10 min Continu 4 – 6 ml/h Dose max 4 h à régler
SURVEILLANCE Maternelle:
Conscience, signes subjectifs d’intoxication
TA, surtout au début (5 min), car bloc sympathique et hypotension
Bloc moteur = score de bromageBromage 0: pas de bloc moteur Bromage 1: Incapacité de lever la jambe mais genou mobile Bromage 2: Seule la cheville a encore quelques mouvements Bromage 3: Bloc moteur complet
Niveau du bloc sensitif
Fœtal: surtout rythme cardiaque même si sensibilité et spécificité en terme de pronostic fœtal mauvaises
ANALGESIE INSUFFISANTE Sensation de chaleur/fourmillements dans les deux Mbs infs, diminution des douleurs de CU et pieds chauds à la palpation sont les premiers signes d’efficacité
En 1ère phase on souhaite un niveau T10 minimum, puis en fin un niveau inférieur à S5
Besoins d’AL plus importants en fin de travail
Si insuffisant: bolus complémentaires sous surveillance de l’efficacité et de la tolérance
LATERALISATION Vérification de la longueur de cathéter inséré
Positionnement sur le coté peu analgésié, puis bolus
Si inefficace: on retire le cathéter à la bonne longueur, bolus
Si échec = repose
Si latéralisation = probable septum dans l’espace péridural
BLOC MOTEUR Problématique car:
Mal vécu par parturiente
Risque augmenté d’accouchement instrumental
Arrêt de la perfusion continue
Diminution de la concentration de l’AL
Augmentation période réfractaire
Dans tous les cas surveillance
PB DIVERS Prurit:
Fréquent 9 %, surtout si opiacés Peu gênant, sinon naloxone 40 – 50 µg
Frissons: Entre 30 et 60 % des patientes Mécanismes ??
Rétention urinaire: En pratique = miction avant péri Surveillance d’un globe par sage femme Sondage évacuateur en pré‐partum immédiat
HYPOTENSION ARTERIELLE Définie par une TA systolique 90 mmHg, ou une baisse d’au moins 20 %
Traitement:
Mise en décubitus latéral gauche
Remplissage avec sérum phy en cours
Vasoconstricteurs : éphédrine en bolus
Surveillance de la tolérance fœtale
BLOC ETENDU, RACHI TOTALE Même complication à deux niveaux de gravité
Risques: Hypotension sévère Bradycardie Apnée
Le plus souvent brèche durale
Traitement symptomatique: Vasoconstricteurs, adré si besoin Oxygénation, intubation après ISR si besoin Césarienne ?
INJECTION SOUS‐DURALE Rare, moins de 1%
Bloc extensif malgré faible dose
irrégulier, en damier
Syndrome de Claude‐Bernard‐Horner possible
Hypotension modérée
Traitement: Arrêt des AL, ablation cathéter Attendre fin des signes pour reposer une péri Si césarienne, pas de rachi = risque élevée de rachi totale
INJECTION INTRAVASCULAIRE Pas de signes spécifiques
Traitement identique à toute les intoxications aux AL
Intubation, ventilation
Remplissage, maintien hémodynamique
Intralipide® 20 % (1 ml/Kg)
Césarienne !!!!
LESIONS NEUROLOGIQUES Soit traumatisme direct par aiguille ou cathéter, soit toxicité de l’AL
Persistance de parésie ou hypoesthésie malgré délai de lever de bloc
Prise en charge
Examen neurologique précis et complet
Électromyogramme le plus rapidement possible, refait à 3 – 4 sem
Souvent régression complète en plusieurs semaines
HEMATOMES PERIDURAUX Evoqué si:
Apparition d’un bloc moteur bilatéral, ou absence de récupération
Apparition de troubles sphinctériens
Réapparition d’un bloc sensitif
IRM en urgence
Évacuation chirurgicale en urgence
Le plus souvent facteur favorisant retrouvé à postériori !!
BRECHE DURE‐MERO‐ARACHNOIDIENNE
Si constatée pendant la ponction: retrait immédiat de l’aiguille, repose autre espace (au dessus), surveillance +++
Sinon apparition d’une céphalée orthostatique invalidante
Traitement: Repos au lit Hydratation augmentée Antalgiques Autres: caféine, corticoïdes, gabapentine, triptan
Si persistance après 24h du traitement précédent: blood‐patch
Cochrane Database Syst Rev. 2011 Aug 10Drug therapy for treating post‐dural puncture headache.Basurto Ona XPosture and fluids for preventing post‐dural puncture headache.Sudlow C
BLOOD PATCH Efficace dans 70 % des cas en une fois
Injection de sang autologue prélevé dans l’instant, dans l’espace péridural
Même préparation, CI et surveillance que péri classique
Volume de 10 à 20 ml
Arrêt de l’injection quand sensation de pesanteur lombaires
Renouvelable une fois
RACHI‐PERI COMBINEE ?? Aiguille de rachi introduite dans celle de péri lorsque nous sommes dans l’espace péridural
Pour le travail obstétrical, pas d’avantages !!
Intérêt pour montée plus lente des niveaux Cardiopathie surtout
Intérêt pour montée plus rapide des niveaux Analgésie tardive
Cochrane Database Syst Rev. 2012 Oct 17;10Combined spinal‐epidural versus epidural analgesia in labour.
Simmons SW
PCEA, DOSE CONTINUE ? PCEA:
Moins de bloc moteur que perfusion continu
Meilleure satisfaction maternelle
Dose continue:
Moins de bolus demandés
Pas plus de bloc moteur
Mais dose horaire moyenne similaire avec et sans
LEGENDES OBSTETRICALES La péridurale:
N’augmente pas le taux de césarienne
Ne modifie pas la durée du travail
Ne modifie pas l’état neurologique des nouveau‐né
Ne cause pas de lombalgies chroniques
Mais manœuvres instrumentales plus fréquentes
Cochrane Database Syst Rev. 2011 Dec 7;(12)Epidural versus non‐epidural or no analgesia in labour.
Anim‐Somuah M
Références complémentaires ANESTHESIE REANIMATION OBSTETRICALEDirection P. Diemunsch et E. SamainEdition MassonP 37 – 86
TRAITE D’ANESTHESIE GENERALEDallensSection VII, Chap4, p 5 ‐ 16