Downsizing
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Année Universitaire 2004/ 2005 1
Remerciements
En évoquant cet exposé sur un sujet peu commun
traitant du « Downsizing » dans les organisations, on ne
peut s’empêcher de remercier une personne qui a
contribué à la réalisation de ce travail.
C’est à cet effet que nous présentons nos plus
sincères remerciements au Dr Houcine BERBOU, notre
cher professeur encadrant, qui a su nous guider, nous
aider, et nous orienter au mieux afin de réaliser un
travail dont il a tout le mérite.
Nous adressons encore une fois un grand merci.
Merci Monsieur, nous ne pouvons être aussi fier que
nous ne l’avons été à ce jour.
Introduction
Nous vivons tant bien que mal, l’ère des restructurations, l’ère
du « Downsizing ». A cause des ruptures organisationnelles ainsi
provoquées, et du fléau du chômage qui en est le résultat. Nos vies
sont bouleversées et toute notre société change. Notre concept de
ce qu’est le travail est en pleine mutation. Et pourtant, nous
comprenons mal ces restructurations tant sur le plan organisationnel
que sur les plans sociologique et psychologique.
L’analyse organisationnelle de ce concept nous aidera à
comprendre que le Downsizing n’est ni équivalent à un simple
processus de déclin d’une organisation, ni à une sorte de
« croissance à l’envers », ni aux licenciements tout court.
En effet, Ce rapport nous permettra d’éclaircir excellemment
ces différentes dimensions du Downsizing et de répondre à plusieurs
questions à savoir :
Pourquoi le Downsizing ? Pourquoi ce concept fait il
l’objet, dernièrement de multiples débats ?
L’entreprise a du réagir, et comment réagir ?
Année Universitaire 2004/ 2005 2
SOMMAIREIntroduction
Section I
I. Le contexte du Downsizing
II. Historique du Downsizing
III. Définition du Downsizing
VI. Différence entre le downsizing, l’essaimage et le
outplacement
V. Pourquoi le downsizing ?
Section II
I. Les types du Downsizing
1. Downsizing économique
2. Downsizing structurel
3. Downsizing culturel
II. Etendue et profondeur des pratiques de downsizing
III. Les acteurs du Downsizing
VI. Le processus du downsizing
1. La planification
2. La communication
3. La gestion après le downsizing
Année Universitaire 2004/ 2005 3
Section III
I. Les stratégies de gestion du downsizing
1. Stratégie de retranchement et de détachement
2. Stratégies de survie
3. Stratégies de réalignement
4. Stratégie de maintien
5. Les licenciements
II. Gestion des ressources humaines et Downsizing au sein de
l’entreprise
1. Eléments du contexte interne
2. Eléments du contexte externe
III. Le cadre juridique du Downsizing
VI. Les conséquences du Downsizing sur l’entreprise
1. La conséquence économique : La performance
2. Les conséquences personnelles
3. Les conséquences organisationnelles
4. Les conséquences sur la culture de l’entreprise
V. Le cercle vicieux du Downsizing
IV. Les clés de succès du Downsizing
Etudes de Cas
Année Universitaire 2004/ 2005 4
Sur l’échelle Internationale : Cas ALCATEL
Conclusion
Bibliographie / Wébographie
Année Universitaire 2004/ 2005 5
Contexte du Downsizing
Dans l’actuel contexte de course à la performance, le
Downsizing ( que nous définissons provisoirement comme
Année Universitaire 2004/ 2005 6
Section
1
Dans cette section, nous traiterons les éléments suivants :
Le contexte du Downsizing
Historique du Downsizing
Définition du Downsizing
Différence entre le
downsizing, l’essaimage et
le outplacement
Pourquoi le downsizing ?
« l’élimination planifiée de postes de travail et d’emplois ») occupe
une place prépondérante parmi les stratégies managériales, comme
en témoigne une littérature foisonnante sur le sujet et le nombre
croissant d’organisations ayant entrepris des restructurations
sévères. Il concerne aussi bien des entreprises en difficultés que des
entreprises bien portantes.
Cette stratégie qui affecte la taille des entreprises et en effet,
généralement présentée comme un moyen d’améliorer l’efficacité
organisationnelle, la productivité et/ou la compétitivité des
entreprises.
Les différentes recherches réalisées dans ce cadre montrent
que le phénomène du Downsizing présente multiples facettes et
pose un grand nombre de questions.
Le débat sur l’emploi est central dans nos sociétés
contemporaines. Il s’inscrit cependant dans un contexte pour le
moins paradoxal. D’un côté, on met en avant l’importance
« stratégique » des ressources humaines, l’avantage compétitif
qu’elles représentent pour les entreprises. D’un autre côté, tous les
jours, la presse témoigne de pratiques de management teintées de
cynisme et menées par des dirigeants dont les seuls titres de gloire
semblent parfois se mesurer davantage au nombre de
restructurations effectuées qu’en termes d’emplois et de richesse
créées.
Ces politiques de restructuration se traduisent le plus souvent
par des réductions massives d’effectifs, puisqu’il s’agit bien là de la
variable dont les effets sont les plus immédiatement visibles
Année Universitaire 2004/ 2005 7
(Schneir, Shaw et Beatty, 1992, Chevalier et Dure, 1994) et de
nature à satisfaire les exigences, sans cesse pressantes, des
actionnaires (Useem, 1996).
Les exemples abondent. L’annonce par IBM du licenciement de
60000 personnes entraîne une augmentation du cours de l’action de
7,7%. Lorsque XEROX fait état d’un plan de restructuration
impliquant le départ de 10000 ouvriers, employés et cadres le cours
gagne 7%. Chez McDonnel Douglas, 8700 départs entraînent une
hausse du cours de l’action de 7,9% (Cameron, 1994).
Année Universitaire 2004/ 2005 8
Historique du Downsizing
Pour comprendre le downsizing, et comment il a passé d’un
signe d’échec à un indicateur de succès, il faut d’abord comprendre
pourquoi les firmes utilisent la masse salariale pour manipuler leurs
valeurs et leur efficacité.
Au début des années 1990, Les firmes qui sont moins efficaces
que celles de la même industrie manquaient de moyens pour
générer des recettes. Cette situation les a poussée à chercher des
solutions qui seront immédiatement perçues par le marché financier
et ayant un effet direct sur les niveaux de profit. Les investissements
en recherche et développement et les programmes de formation du
personnel peuvent être des outils médiocres pour atteindre cet
objectif, peu importe la façon dont-ils paraîtront profitables. Les
nouvelles répandues sur des dirigeants qui ont initié des
programmes ou des révisions complètes des systèmes de contrôle
informatisé ne persistent pas longtemps pour avoir un impact direct
et majeur. Surtout si ces actions ne se maintiennent pas pendant
des exercices autres que celui où elles ont été entamées. De plus, le
marché considère ce genre d’actions comme un impératif pour
répondre à la concurrence.
Toutefois, il serait injuste de jeter tout le blâme sur les
dirigeants et les cadres supérieurs pour ce qui peut être considéré
Année Universitaire 2004/ 2005 9
comme des restrictions inutiles dans la masse salariale, parce que
ces dirigeants n’auraient pas entretenu de telles actions s’ils n’en
ont pas perçu une réaction positive du marché. Le fait d’allouer
toute l’attention à la réaction du marché a empêché les dirigeants
de se rendre compte de l’impact que peut avoir de telles
manœuvres sur la santé générale de l’entreprise.
Au début, les firmes qui étaient dépassées par leurs
concurrents au niveau des gains comptables et des gains de prix ont
décidé d’adopter la politique du downsizing. Et comme ils ont
commencé à rattraper le reste de l’industrie, même les entreprises
les plus performantes se sont tournées vers le downsizing de façon à
prouver qu’elles sont dignes d’un saut substantiel dans la
capitalisation boursière.
Le premier grand downsizing a été effectué par GE,
actuellement l’un des maîtres du downsizing. Pendant les années
1980, GE a lâché quelques 104000 de ses 402000 employés afin de
rester compétitif.
Entre 1993 et 1996, le taux de chômage a tombé de deux
points, passant de 7.1% à 5.1%, et 8.6 millions de postes ont été
créés principalement dans la tranche au dessus du salaire moyen
aux USA. En 1996 seulement, 1 million de postes payés au dessus du
salaire moyen ont été créés. En dépit de ces statistiques
encourageantes, Wall Street rappelle rapidement comment de
grandes entreprises allaient achever des plans de restructuration en
appliquant des licenciements massifs. Cela peut paraître paradoxal.
Au même moment que le taux de chômage a diminué de deux
points, plusieurs grandes firmes annoncent des plans de downsizing.
Année Universitaire 2004/ 2005 10
Cela peut s’expliquer par le fait que les employés, au lieu de se
concentrer dans les grandes sociétés, sont dispersés sur plusieurs
petites et moyennes entreprises et qu’ils sont affectés à de
nouvelles branches économiques. Un article de la Los Angeles Time
explique le phénomène de la diminution du chômage et de
l’augmentation du downsizing par le fait que la petitesse des
entreprises de la haute technologie remplace les énormités des
vieilles firmes.
Le parfait exemple qui peut illustrer ce phénomène est celui
des lignes aériennes de Delta. Celle-ci a libéré 20% de ces salariés.
Quelques uns des cadres supérieurs évincés de la firme ont monté
leur propre boite de conseil dans le domaine du transport et des
opérations aériennes. Ils ont même travaillé avec Delta, leur
ancienne firme. Il est difficile de dire si les actionnaires de Delta ont
créé réellement de la richesse en licenciant des employés et les re-
embaucher par la suite en tant que conseillers. Il est vrai que Delta,
en licenciant ces ouvriers, a économisé leur frais salariaux (salaires,
soins médicaux…), mais, implicitement les paies toujours mais
seulement déguisées en une nouvelle forme. Aussi les conseillers ne
travaillent plus exclusivement au profit de Delta, et si jamais ils ne
sont pas libres, Delta doit attendre son tour.
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Définition du Downsizing« Downsizing » qui signifie réduction de taille, est le mot le plus
employé par les directions générales quand elles parlent de
réduction d’effectifs, et par les directions informatiques lorsqu’il
s’agit de passer d’une architecture informatique basée sur de gros
ordinateurs à une informatique basée sur des micro-ordinateurs
(souvent en réseau).
Dans ce rapport, nous allons nous limiter au sens le plus
commun, celui de la réduction des effectifs.
Le terme downsizing a été inventé en 1987 pour définir la
réduction des dimensions de l’automobile par les industriels. Ce
terme a été transposé, dans les années 1980, sur le processus de
réduction des effectifs quand les firmes et les gouvernements
entamaient des restructurations basées sur les employés en réponse
à des récessions de l’économie.
Le downsizing est un type de restructuration ou de
réorganisation qu’on appelle méchamment « dégraissage » comme
si les effectifs qu’on licencie constituent de la graisse
supplémentaire. Egalement, on peut l’appeler réduction d’effectif
tout court.
Année Universitaire 2004/ 2005 12
C’est une stratégie visant la rationalisation, le rétrécissement de
la structure organisationnelle en insistant sur le nombre des
employés. Plusieurs buts sont poursuivis par le downsizing à savoir
la diminution de frais généraux, l’élimination d'échelons
hiérarchiques (en particulier le middle management), la diminution
de la bureaucratie, la prise de décision plus rapide, la
communication plus fluide, l’encouragement de "l'entrepreneurship"
interne, en plus des gains de productivité, profits accrus, et enfin
l’amélioration de la position concurrentielle de l’entreprise.
« Le downsizing peut être alors défini comme une
pratique de restructuration des firmes se traduisant le plus
souvent par une réduction massive des effectifs. »
Selon Baily, Bartlesman et Haltiwanger, on distingue quatre
catégories d’entreprises qui utilisent les ressources humaines
comme variable d'ajustement de leur rentabilité, il est
incontournable de citer :
Les successful upsizers qui augmentent leurs gains de
productivité et leur niveau d’emploi.
Les successful downsizers qui augmentent leur
productivité et diminuent leur niveau d’emploi.
Les unsuccessful downsizers qui diminuent et leur
productivité et leur volume d'emploi.
Les unsuccessful upsizers qui augmentent leur volume
d'emploi mais font chuter leur productivité.
Année Universitaire 2004/ 2005 13
Il faut noter que d’après les différentes analyses
organisationnelles de ce concept, le Downsizing n’est ni équivalent à
un simple processus de déclin d’une organisation, ni à une sorte de
« croissance à l’envers », ni aux licenciements tout court. C’est dans
ce même chemin que nous traiterons la différence entre le
downsizing, l’essaimage et le outplacement.
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Différence entre le downsizing, L’essaimage et le outplacement
1.le downsizing :
Différemment de l’outplacement et de l’essaimage, le
downsizing est une pratique de restructuration qui se traduit le plus
souvent par une réduction massive des effectifs.
Peu d’études documentent l’ampleur du phénomène du
downsizing et ses principales motivations. Un premier plan de la
littérature s’efforce, cependant, d’isoler les traits caractéristiques du
downsizing, en tant que théorie managériale et en tant que pratique.
Les études portant sur l’évaluation de l’impact d’une diminution de
l’emploi sur les performances économiques des entreprises sont
nombreuses et s’inscrivent dans la continuité des recherches
consacrées à la caractérisation des relations qui unissent la finance
et les politiques sociales des entreprises.
Il convient ainsi de situer la notion de "réduction d’effectifs" par
rapport à d’autres expressions auxquelles on l’assimile parfois - à
tort.
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La notion de réduction d’effectif signifie que les effectifs d’une
entreprise ont diminué d’une année à une autre sans en connaître la
principale cause. C’est une notion très générale qui englobe
plusieurs notions (licenciement, départ à la retraite, démission, …).
La notion de licenciement est une notion plus restrictive. C’est
un cas particulier de la réduction d’effectif. C’est un acte par lequel
l’employeur met fin à son contrat avec l’employé. Il peut être
individuel comme il peut être collectif adoptant ainsi un contexte
économique. Layoff est son équivalent anglo-saxon.
La notion de downsizing est d’origine anglo-saxonne. Elle se
distingue du licenciement et de la réduction d’effectif. En effet, on
peut définir le downsizing comme étant une stratégie destinée à
améliorer les profits de l’entreprise à travers une réduction de sa
taille.
On peut distinguer alors cette notion par un certain nombre de
caractères distinctifs :
Le downsizing se traduit toujours par une réduction
d’effectifs, par mobilité interne, outplacement, incitations
au départ à la retraite, licenciement.
De façon réactive ou proactive, le downsizing vise
toujours la croissance des profits.
Cameron, Freeman et Mishra (1993) et Cameron et Freeman (1993) se sont efforcés de définir cette notion à travers un certain nombre de caractères distinctifs.
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Le downsizing peut impliquer des restructurations
(suppressions de niveaux hiérarchiques, fusion d’unités,
redéfinition des tâches) ou l’élimination d’activités.
Deux conceptions du downsizing sont ainsi possibles, selon que
l’entreprise réduit le volume d’emploi de manière "réactive" (en
réponse à un déclin des performances économiques) ou "proactive"
(pour améliorer sa compétitivité future).
Pour Capelli, le downsizing se distingue des licenciements
traditionnels du fait qu’il s’agit d’une stratégie préparée par
l’entreprise et non pas le résultat d’une diminution d’activité.
D’autres auteurs ont défini, à leur tour, le downsizing comme étant
la réduction d’effectif et d’actif en même temps même si ça résultait
d’une réduction ou d’une chute d’activité.
Il est aussi important d’éclaircir la différence entre le downsizing
et le reengineering, du fait que ce dernier est défini comme étant
l’amélioration de la productivité en opérant à une réorganisation
complète de la firme.
2.L’essaimage :
L’essaimage est une démarche à laquelle ont recours
certains DRH qui consiste pour l’entreprise à accompagner un ou
plusieurs de ses salariés souhaitant créer leur propre société.
L'essaimage implique donc la création d'une entité nouvelle qui
est juridiquement et financièrement autonome de l'entreprise
d'origine.
Année Universitaire 2004/ 2005 17
Ce phénomène historiquement généré de la gestion sociale des
restructurations lourdes, peut progressivement devenir une pratique
de gestion dynamique des ressources humaines et de
développement économique.
Les responsables d'entreprises pratiquant l'essaimage
avancent selon les cas de 70 à 90 % de réussite à 5 ans. Il est bien
entendu que le taux d'échec est inversement proportionnel à la
qualité de l'accompagnement.
Dans tous les cas, l'essaimage se caractérise par :
La subsistance d'un lien juridique entre l'entreprise et
l'essaimé, le contrat de sous-traitance venant remplacer
le contrat de travail.
L'existence d'un courant d'affaire entre l'entreprise
essaimeuse et l'ancien salarié, porteur du projet,
Pour l'entreprise essaimeuse, l'avantage de pouvoir
pallier les déséconomies d'échelle par la réduction des
coûts salariaux.
L'essaimage est souvent présenté comme la création d'une
entreprise nouvelle par une ou plusieurs personnes qui ont quitté
leur entreprise ou leur centre de recherche d'origine, avec
l'existence d'un lien formel ou d'influence entre ces deux entités.
L'essaimage implique donc la création d'une entité nouvelle qui est
juridiquement et financièrement autonome de l'entreprise d'origine.
On distingue souvent plusieurs types d'essaimage tel que
l'essaimage spontané ou encore l'essaimage stratégique.
Année Universitaire 2004/ 2005 18
Le premier correspond au départ d'un salarié qui crée son entreprise
indépendamment de toute politique d'essaimage menée par son
entreprise ou centre de recherche d'origine.
Dans le cadre de l'essaimage stratégique, il s'agit de la
création d'une entreprise nouvelle sur la base d'une technologie
dont le développement a été initié dans l'entreprise essaimante ou
le centre de recherche, qui a choisi de ne pas développer cette
technologie en interne.
On peut conclure alors que l'essaimage présente l'avantage à
la fois de mieux valoriser les travaux de recherche des chercheurs et
de diversifier leurs perspectives de carrière. La réussite d'une
opération d'essaimage implique nécessairement une collaboration
étroite entre les différents intervenants notamment entre
l'entreprise essaimée et l'organisme de recherche ou l'entreprise
dont elle est issue.
3.L’outplacement :
On peut le définir comme étant un service que présente
l’organisation à l’employé duquel elle veut se séparer. Des
consultants prennent en charge l’employé en tout ce qui concerne
conseils et placement au sein d’une autre organisation.
On peut dire que l’outplacement aide l’entreprise à faciliter le
départ de l’employé en l’insérant dans une autre structure.
L’outplacement présente un certain nombre d’avantages :
Éviter la propagation d’une image négative ;
Sécuriser les restants.
Année Universitaire 2004/ 2005 19
Faciliter les décisions de séparation ;
Éliminer les risques de contentieux ;
Cet accompagnement implique l’une des actions suivantes :
Assistance pour l’intégration dans le nouveau milieu de
travail ;
Aide logistique et administrative.
Encadrement psychologique ;
Assistance en vue de négocier un nouveau contrat de
travail ;
Année Universitaire 2004/ 2005 20
Pourquoi le downsizing ?Le Downsizing apparaît quasi-exclusivement comme une
stratégie de réduction des effectifs qui dépasse la simple
décroissante du volume d’emploi pour des causes naturelles.
Cette perspective est d’ailleurs conforme à l’image qu’en
donne ou qu’en a donné, la presse économique.
Dans notre rapport, nous nous sommes écartés de cette
conception pour nous appuyer sur une définition plus large, celle
formulée par Cameron, Freeman et Mishra (1993). Pour des
auteurs, le downsizing est un processus qui suppose les
composantes suivantes.
Le Downsizing a un caractère intentionnel ou volontaire
visant à améliorer la position concurrentielle de
l’entreprise, ce qui le distingue de la réaction à un
processus de déclin.
Il implique généralement une réduction du nombre de
personnes occupées. Celles-ci est obtenue par des
licenciements, il existe également une série d’autres
mesures mises en œuvre (Outplacement, cession d’une
activité à une autre entreprise…)
Année Universitaire 2004/ 2005 21
Il vise l’amélioration de l’efficience de l’organisation. Dans
ce sens, il implique des mesures réactives ou proactives
ayant pour objectif de minimiser les coûts, d’augmenter
les revenus ou de faire face à la concurrence.
Il affecte les processus de travail, voulu ou non. En cas de
contraction du volume de main d’œuvre, moins
d’individus auront à faire à une quantité inchangée de
travail avec pour conséquence des changements sur ce
qui est produit et dans quelles conditions.
Année Universitaire 2004/ 2005 22
Année Universitaire 2004/ 2005 23
Section
2
Dans cette section, nous traiterons les éléments suivants :
Les types du Downsizing
Etendue et profondeur des
pratiques de downsizing
Les acteurs du Downsizing
Le processus du
downsizing
Les types du Downsizing
1.Le downsizing économique
La première de ces stratégies consiste en la réduction pure et
simple de la force de travail (que nous qualifierons dans la suite de
texte par downsizing économique). Elle est essentiellement centrée
sur la réduction des effectifs, produisant de la sorte des effets
observables à très court terme (réduction parfois spectaculaire des
coûts en personnel) et s’appuie sur des pratiques diverses : gel des
engagements, incitants financiers au départ volontaire ou à la
préretraite, outplacement, licenciements secs, etc.
Cette stratégie est souvent appliquée sur l’ensemble de la
structure, touche toutes les fonctions de façon non discriminée et
s’effectue rapidement. Selon l’image qu’en donnent Cameron,
Freeman et Mishra (1993), elle s’apparente à une grenade jetée au
milieu d’une foule confinée dans une pièce, l’explosion visant à
éliminer un certain pourcentage existe sur la question de savoir qui
partira, dans quelles conditions financières et à quel moment
précisément.
Année Universitaire 2004/ 2005 24
2.Le downsizing structurel
La deuxième stratégie est une stratégie de restructuration
organisationnelle (que nous désignerons par downsizing structurel. Il
s’agit ici moins de rechercher une réduction d’effectifs immédiate
que d’un remodelage de la structure, des processus et des procédés
de travail.
Elle se traduit par l’élimination ou le regroupement de fonctions, la
suppression de niveaux hiérarchiques, de groupes et de divisions ou
encore de lignes de produits. Moins immédiate dans la misse en
œuvre cette stratégie s’inscrit dans une perspective de moyen
terme.
4.Le downsizing culturel
La troisième stratégie consiste en une véritable mutation
systémique de l’organisation (pour laquelle nous avons choisis le
vocable de downsizing culturel). Elle ajoute à la précédente – au
point de la transformer radicalement – une dimension culturelle.
Il s’agit en l’occurrence de modifier les normes et les valeurs
de l’organisation par l’encouragement à l’amélioration continue, à la
recherche d’innovations, à l’élimination systématique des coûts
cachés, à l’implication de l’ensemble du personnel ou encore à la
remisse en question des valeurs qui ont fait le passé de l’entreprise.
C’est alors toute la chaîne de valeur qui est touchée : révision des
relations avec les fournisseurs, suppressions des procédures inutiles,
révision des relations avec les sous-traitants, élimination des
règlements, etc.
Année Universitaire 2004/ 2005 25
Le downsizing ne se donne pas pour objectif premier la
réduction de la taille de l’organisation, mais bien la redéfinition de
celle-ci sur d’autres bases. Dans la mesure où il touche à des
comportements fortement ancrés dans la culture qu’il s’agit de
changer, ce type de stratégie, pour être efficace, demande
beaucoup de temps et ne peut produire ses effets qu’à long terme.
Stratégies
de
downsizing
Temporal
ité
Caractéristiq
ues du
changement
Actions
possibles
Downsizi
ng
économiq
ue
Réduction des
effectifs
Court
terme
-Départs
d’urgence
-Réduction des
effectifs
-Gel des
engagement
s
-
Licenciement
s
-Incitants
financiers
aux départs
volontaires
Transferts et
outplacemen
t
Incitation à la
retraite
Downsizi
ng
structurel
Restructurati
on des
processus
Moyen
terme
-Départs liés à
l’évolution de
la productivité
-Mise en œuvre
-Redéfinition
des tâches
-Elimination
des niveaux
Année Universitaire 2004/ 2005 26
d’un
changement
organisationnel
-Remise en
cause des flux
d’opérations et
d’informations
entre les
fonctions
-Fusion des
unités
-Suppression
et
reconversion
des fonctions
-Elimination
de produits
-Business
Process
Reengineerin
g
Downsizi
ng
culturel
Reconfigurati
on de
l’organisation
dans sa
mission et sa
culture
Long terme -Départs « sur
mesure » : de
quoi a-t-on
besoin ?
-Changement
des normes et
des valeurs
-Mise en œuvre
d’un
changement de
mission, de
culture
-Refonte de
l’entreprise
-Changement
des
responsabilit
és
-
Recompositio
n de la force
de travail
-Implication
globale
-Amélioration
continue
-Remise en
question du
système de
valeurs et de
normes
Année Universitaire 2004/ 2005 27
-Changement
dans les
représentatio
ns des
valeurs de
l’entreprise
Le tableau ci-dessus présente de façon schématique les
principales caractéristiques de ces trois types de downsizing.
Sur la base de ce tableau, nous pouvons dire que les trois stratégies
de downsizing peuvent se lire au travers de la dimension
temporelle : la stratégie de court terme est essentiellement de
nature quantitative, les actions menées sont ponctuelles et les
effectifs jouent le rôle de variable d’ajustement alors que la stratégie
de long terme est de nature plus qualitative, les actions possibles
touchant alors l’ensemble du fonctionnement de l’organisation.
Dans ce cas, le downsizing devient en quelque sorte « une façon de
vivre ».
Les autres précises que ces diverse stratégies ne sont pas
strictement exclusives les unes des autres. Il peut exister des
combinaisons à la fois en termes de stratégies mises en œuvre et de
types d’actions possibles. Les entreprises varieraient alors en termes
de stratégie de downsizing (axe horizontal du tableau qui suit) et de
profondeur (axe vertical du tableau qui suit).
Année Universitaire 2004/ 2005 28
Etendue et profondeur des pratiques de downsizing
Année Universitaire 2004/ 2005 29
Réduction des effectifs
Restructuration des processus
Reconfiguration de
l’organisation
LicenciementOutplacementIncitation à la retraiteTransferts Incitants financiers au départEtc.
Elimination de niveaux hiérarchiquesFusion d’unitésElimination de produitsBusiness Process Reengineering
Implication globaleAmélioration continueRemise en question du système de valeurs Changement de culture Etc.
Les acteurs du Downsizing
Les parties concernées par le downsizing sont :
Les employés de l’entreprise : ceux qui seront
séparés, survivants, personnel de corporation, et tout
autre service recevant un transfert de personnes,
machines ou affaires.
La communauté : les familles des employés, chefs d
la communauté, et entreprises locales.
Tout organisme gouvernemental qui pourra être
affecté, comme les politiciens locaux, agences de
service de communauté.
Suivant cette distinction, on peut dire que l’équipe est obligée
de vérifier les besoins et les risques potentiels de tous les
concernés par le downsizing et formuler un plan d’action pour
traiter avec chacun d’entre eux.
Année Universitaire 2004/ 2005 30
Elle peut également employer des experts externes afin
d’augmenter la confiance des survivants, et d’assurer aux
réduits une future réinsertion.
Année Universitaire 2004/ 2005 31
Le processus du Downsizing
A la suite d’une réorientation ou d’une modification de la
fonction ressources humaines dans l’entreprise, cette dernière est
appelée à se redéfinir pour suivre sa nouvelle stratégie dans la
réduction de ses effectifs. C’est pour cela qu’elle doit établir un plan
clair et précis qui doit appuyer sa nouvelle vision. Ensuite,
l’organisation doit déterminer ses besoins futurs, en rapport avec
les compétences de sa main d’œuvre, mais qui correspondent
rarement à l’offre. Ce déséquilibre oblige l’organisation à prendre
des mesures correctives, tout en prenant soin de répartir les rares
ressources efficacement. Avant toute politique, les entreprises sont
normalement amenées à suivre certaines étapes.
Ainsi, quelle que soit l’étape, la planification devrait réunir les
quatre ingrédients du succès des suivants : une vision claire de
l’avenir de l’organisation, soutenue par une analyse et une
planification soigneuse ; des relations avec les employés marquées
par le respect et l’équité ; des efforts soutenus pour éliminer des
tâches et aligner l’organisation sur les nouvelles orientations
stratégiques ; et un souci quasi obsessif de la communication. Il
existe quatre stratégies auxquelles peut recourir une organisation en
cours de restructuration pour réaménager ses ressources tant
humaines que pécuniaires. En combinant ces stratégies pour former
Année Universitaire 2004/ 2005 32
un programme cohérent de réduction des effectifs, l’organisation a
plus de chances de réaliser ses objectifs à court et à long terme.
Bien entendu, la « combinaison » de ces mesures dépend de
chaque organisation, en fonction de sa culture et des résultats
escomptés. L’efficacité de chaque mesure est de plus influencée par
le mode d’exécution choisi. Aucune méthode ne peut garantir la
réussite systématique du processus de réduction des effectifs.
Cependant, on note dans l’ensemble des secteurs d’activité une
similitude des moyens employés par les organisations en cours de
restructuration pour matérialiser les quatre stratégies
susmentionnées. Les mesures sont personnalisées selon les besoins
individuels, alors que la méthode de mise en oeuvre est tributaire
des besoins de l’organisation, que ce soit à court ou à long terme.
1.La planification du downsizing :
Le plan doit identifier et répondre aux besoins des dépositaires
concernés, y compris les employés, les directeurs, les chefs de la
communauté, les entreprises locales, les politiciens, les médias et
les organismes gouvernementaux qui pourraient être impliqués
comme associés ou régulateurs.
L'orchestration de l'annonce et de la communication avec
chaque groupe et individu, est la plus importante. En effet, les
recherches ont prouvé que presque la moitié de l'effort fourni pour
mettre en application la réduction de taille se fait avant l'annonce de
réduction de taille. Dans le cas de fermetures d'usine dans des
régions où l'emploi alternatif est limité, cette phase de planification
Année Universitaire 2004/ 2005 33
peut durer pendant des années et inclut de trouver des utilisations
alternatives pour l'emplacement aussi bien que les travaux pour les
employés.
La formation d’une équipe exécutrice :
Pour projeter et mettre en application le downsizing, l’équipe
devrait représenter les intérêts de tout le monde. Au minimum, elle
devrait comprendre les représentants des ressources humaines, des
relations sociales, opérations, finances, relations publiques, et
affaires juridiques.
Etant donné que la responsabilité est un peu lourde, les
membres de l’équipe devraient se la partager pour la communiquer
aux dépositaires. Par exemple le directeur général devrait fournir
des informations aux employés l’information du downsizing, et le
responsable des affaires publiques devrait toujours tenir les médias
au courant.
D’autre part, l’équipe devrait être d’accord sur les raisons du
downsizing, ainsi les ouvriers ne vont pas percevoir des désaccords
entre les membres de l’équipe.
5.La communication
L’entreprise se doit dans cette étape, de se soucier des besoins
de ses employés (survivants ou pas), d'expliquer les raisons de la
réduction de taille en se montrant honnête concernant les mesures
Année Universitaire 2004/ 2005 34
qu’elle va entreprendre à propos du downsizing, et de ce fait aidant
à atténuer la méfiance.
L’annonce de la décision :
Lors d’une réduction de taille, des efforts principaux concernant
l’annonce et les communications, devraient être fortement
orchestrés pour convaincre tous les dépositaires que le changement
immédiat et dramatique est nécessaire. Des décisions sur la manière
de communiquer le message et le raisonnement sur qui devrait
informer qui et quand, et sur la vision des affaires et quels employés
peuvent prévoir l'avenir, doivent être soigneusement contrôlées.
La présence des responsables chargés de l’annonce reste
purement symbolique, mais indique quand même qu’ils sont
préoccupés par le sort et le bien-être de ses employés.
Aussi, la direction se doit d’être à l’écoute de ses employés
après l’annonce quand ces derniers expriment leurs émotions et
aussi pour qu’ils ne se sentent pas abandonnés.
Une annonce convenable :
Les employés veulent entendre parler du downsizing de
l’organisation elle-même (et non de la part des médias), notamment
des directeurs afin d’installer un climat de confiance et d’assurer une
bonne communication.
La compagnie devrait également fournir un time line pour
l’accomplissement pour dissiper davantage de panique.
Année Universitaire 2004/ 2005 35
Les directeurs devraient donner des informations sur le procédé
de séparation et les indemnités.
Exemple de Renault
Carlos Ghosn, nommé en juin 1999 à la tête de Nissan, est le
premier étranger à diriger une entreprise japonaise. Ce politicien de
46 ans d’origine libanaise, né au Brésil a commencé sa carrière chez
Michelin avant de devenir directeur général adjoint de Renault. Le
constructeur français après avoir pris 36,8% du capital de Nissan en
mars 1999, a chargé M. Ghosn de redresser l’entreprise japonaise en
grosse difficulté.
Selon M. Ghosn : « Les Japonais sont des gens pragmatiques. Ils
savaient que l’entreprise avait besoin d’un sursaut. Plus la situation
de l’entreprise est délicate plus la communication doit gagner en
précision, en simplicité et en clarté.Elle doit être comprise depuis
l’ouvrier jusqu'à l’analyste financier. Au japon quand les gens ne
bougent pas c’est plus parce qu’ils n’ont pas compris que parce
qu’ils ne sont pas d’accord.Pour plus de précision, je communique
principalement en anglais. Si je m’exprime en japonais, je demande
systématiquement que mes déclarations me soient retraduites en
anglais pour vérification ».
Les qualités humaines de Mr Ghosn sont incontestable : « il sait
donner aux gens le sentiment que ce qui leur tombe dessus n’est
Année Universitaire 2004/ 2005 36
pas insurmontable ». Explique M. Duzan directeur des achats de
Renault « Sa force, c’est de les faire participer à l’effort commun en
les convainquant que ça les épanouira, même si au départ ils ne sont
pas forcément d’accord avec le projet du downsizing », « il est
constamment dans un processus d’aide et il positive », ajoute
françois hinfray, directeur commercial de Renault.
6.La gestion après le downsizing
L’engagement :
La formation et le développement des employés seront
importants ainsi que le besoin d’une bonne communication à
l’intérieur de l’organisation, donc le niveau d’engagement des
employés sera déterminant.
L’élargissement des responsabilités :
Dans une optique de diminution du nombre de niveaux de
gestion à l’intérieur de l’organisation, il sera d’autant plus important
de procéder à un élargissement des connaissances, des habilités et
des responsabilités des employés restants sur la base de
programmes de formation adéquats.
la communication :
La philosophie de gestion interne à l’entreprise devra valoriser
le travail en équipe, soutenu par une mobilisation autour d’objectifs
Année Universitaire 2004/ 2005 37
à atteindre. Pour ce faire, il s’agit de mettre en œuvre d’une
politique de communication basée sur la transparence des faits et
sur l’honnêteté.
Ainsi, communiquer signifie que l’on accorde de l’attention aux
employés, en plus de s’en préoccuper et cela ne peut qu’entraîner
un meilleur niveau d’engagement des employés, notamment durant
les moments difficiles.
La prise de décision :
La réduction du nombre de niveaux de gestion au sein de
l’organisation va permettre de rapprocher la prise de décision des
niveaux opérationnels, qui possèdent en général une meilleure
connaissance des besoins et des modes opératoires. De ce fait, on
peut penser que les décisions prises seront meilleures avec toutes
les incidences positives qui en découlent en terme d’efficacité
générale (volumes de production, coûts d’exploitation).
La promotion :
S’il est vrai que la diminution des niveaux de gestion au sein de
l’organisation vient réduire les possibilités d’avancement des
employés, il reste que les opportunités leur sont offertes pour
accroître leur potentiel de connaissances, habilités et expériences à
travers l’élargissement des responsabilités.
La formation et le développement :
Année Universitaire 2004/ 2005 38
Dans un monde aussi compétitif, il est nécessaire de s’adapter
aux turbulences de l’environnement. Ceci nécessite de promouvoir
l’expertise du personnel et d’intensifier la formation et le
développement des employés de façon à les rendre aptes à jouer
leurs nouveaux rôles. Dans cette optique, le profil même des
gestionnaires doit changer car ces derniers tendent de plus en plus à
devenir des facilitateurs, des «consultants internes » et une
formation appropriée s’impose en ce qui les concerne.
Année Universitaire 2004/ 2005 39
Année Universitaire 2004/ 2005 40
Section
3
Dans cette section, nous traiterons les éléments suivants :
Les stratégies de gestion du
downsizing
Gestion des ressources
humaines et Downsizing au
sein de l’entreprise
Le cadre juridique du
Downsizing
Les conséquences du
Downsizing sur l’entreprise
Le cercle vicieux du
Downsizing
Les clés de succès du
Downsizing
Les stratégies de gestion du downsizing
Il existe différentes formes de stratégies de réduction des
effectifs pour gérer le processus du Downsizing. Dépendamment du
contexte économique, organisationnel, concurrentiel et juridique, les
entreprises vont opter pour des stratégies particulières.
1.Stratégie de retranchement et de
détachement :
Retranchement :
Cette décision repose sur le congédiement qui est conforme
aux politiques internes de l’organisation (ancienneté, minorité) et
aux règlements en vigueur.
Cameron, associe à ce type de stratégie les pertes de compétence
et de mémoire de l’entreprise qui ont des conséquences négatives
sur les organisations.
Détachement :
Année Universitaire 2004/ 2005 41
C’est le fait de suggérer les départs volontaires du personnel
moyennant l’octroi de primes de séparation. L’implantation de telles
stratégies peut toutefois se solder par le départ des meilleurs
employés, causant alors un préjudice et une perte aux entreprises.
2.Stratégies de survie :
Le but de ce type de stratégies est de réduire les coûts sans se
dessaisir des meilleurs employés. Voici quelques exemples de
pratiques opérationnelles pour illustrer ces stratégies :
Partage de l’emploi :
Deux employés réguliers vont faire du demi-temps (demi-
journée, un mois sur deux ou autre combinaison…), afin de partager
la paie et les avantages sociaux.
Partage du travail :
Il s’agit d’une réduction des heures de travail tout en diminuant les
salaires.
Diminution des jours payés :
On réduit les volumes de jours payés tels que les congés payés …etc.
Coupures de salaires :
Ce sont des concessions qui sont faites dans les entreprises
syndiquées.
Année Universitaire 2004/ 2005 42
Salaires selon les performances
organisationnelles :
Cette pratique est assez courante au sein des grandes entreprises
japonaises afin de prévenir les licenciements.
7. Stratégies de réalignement :
Les stratégies de réalignement se rencontrent surtout en cas
de forte demande pour un produit ou un service.
On distingue plusieurs pratiques qui ont été développées dans
ce cadre:
les transferts intra-organisationnels :
Ces transferts sont caractérisés par des mouvements
d’employés à l’intérieur de l’organisation quittant leurs secteurs au
profit d’un autre plus performant.
L’attrition et les stratégies de survie :
C’est une combinaison de stratégies de survie et de
programmes d’attrition où les postes devenus vacants pour causes
de décès, retraite, départs ne sont plus comblés.
Les incitatifs pour une retraite anticipée :
Dans ce cas là, les employés dont les qualifications sont
devenues obsolètes doivent quitter l’entreprise moyennant certaines
compensations pécuniaires.
Année Universitaire 2004/ 2005 43
Le risque inhérent à cette pratique est le départ des meilleurs
employés.
L’embauche de préretraités comme consultants :
On encourage le départ de certains employés clef pour les
réembaucher à titre de consultant en leur offrant un contrat à temps
partiel.
8.Stratégie de maintien :
Ce sont des plans d’action qui interviennent dans un contexte
de reconquête difficile du marché au moment où les entreprises
optent momentanément pour un contrôle et un audit de coût. Les
pratiques utilisées consistent essentiellement à geler de manière
uniforme les salaires ainsi que l’embauche.
De telles pratiques ne touchent pas la crédibilité des dirigeants
et offrent l’avantage de ne pas perturber le moral des employés.
9.Les licenciements :
Ils peuvent constituer l’ultime recours des employeurs. Ces
derniers doivent alors réfléchir aux options possibles de réduction
des effectifs, ce qui peut s’effectuer brutalement ou bien selon un
échéancier en vue de limiter les licenciements coûteux et pénibles.
Année Universitaire 2004/ 2005 44
D’après Cameron, on distingue outre que les stratégies de
réduction d’effectifs, deux autres types de stratégies qui sont plus
orientées vers la réduction de la quantité de travail (au lieu de la
quantité des travailleurs) ou qui mettent l’emphase sur le
changement de la culture organisationnelle.
Ce dernier distingue :
La stratégie de réorganisation ou « work
redesign » qui vise la réduction de la quantité de
travail par le entremise de l’élimination de fonctions, de
niveaux hiérarchiques, de produits ou de divisions ou
encore par la redéfinition des taches (l’auteur note qu’il
est difficile de mettre en place ce type de stratégies car
il faut redéfinir l’organisation) ;
La stratégie systématique vise à modifier les
valeurs et les attitudes des employés responsabilisés
sur l’objectif de réduction des coûts (et qui finissent par
admettre le Downsizing comme un mode de vie non
pas une pratique temporaire).
Année Universitaire 2004/ 2005 45
Gestion des ressources humaines& Downsizing au sein de l’entreprise
Appliqués à notre problématique, l’ensemble des concepts qui
précèdent peuvent être visualisés grâce au schéma qui suit, dans
lequel, soulignons-le, le type de downsizing et le type de direction
des ressources humaines apparaissent comme variables de
contexte, distinctes de la fonction de gestion des ressources
humaines qui, elle, appartient au contenu du processus étudié.
Il est important de signaler par ailleurs que contexte et
contenue ne se situent pas dans un rapport de causalité, mais bien
dans une relation dialectique.
Année Universitaire 2004/ 2005 46
Le cadre général d’analyse posé, nous pouvons à présent
préciser les éléments du contexte de manière plus précise en regard
de notre question de recherche.
1.Eléments du contexte interne :
Année Universitaire 2004/ 2005 47
Type de DRH
Mécanique Organique
Contexte externe Type de
Downsizing Economique
Structurel CulturelContexte
interne
Fonction RHMarché Interne
Centralisation
Homogénéité
Modèle objectivant
Gestion
Marché externe
Décentralisation
Diversité
Modèle individualisant
Développement
Dans le cas du Downsizing, le contexte interne se réfère aux
éléments suivants :
Dans le schéma qui suit, le type de downsizing et le type de
direction des ressources humaines apparaissent comme variables de
contexte, distinctes de la fonction de gestion des ressources
humaines qui, elle, appartient au contenu du processus étudié.
Il est important de signaler par ailleurs que le contexte et
contenu ne se situent pas dans un rapport de causalité, mais bien
dans une relation dialectique.
Histoire de l’entreprise Date et origine de la fondation,
principales étapes de
Année Universitaire 2004/ 2005 48
développement de l’entreprise,
principaux changements
intervenus dans le passé.
Culture
Eléments de cohésion, de
cohérence et de légitimation qui
participent au système de
représentation.
Structure
Modes d’organisation du travail
du personnel, localisation du
pouvoir (centripète/ centrifuge),
système de prise de décision,
systèmes d’information et de
communication internes.
Situation financièreChiffre d’affaires et indicateurs
d’évolution
Stratégie globale
Stratégie annoncée, stratégie en
action et, en particulier,
comment le downsizing y est
inscrit.
Evolution technologique
Nature de la technologie utilisée
et rapports entre celle-ci et le
downsizing.
Relations industrielles
Type de relations industrielles et
poids relatifs de celles-ci dans les
processus de décision.
2.Eléments du contexte externe
Année Universitaire 2004/ 2005 49
Environnement
économique
Evolution du secteur d’activité,
position par rapport aux
concurrents, etc.
Environnement politique
Contexte réglementaire,
législation sociale, législation du
travail.
Environnement
socioculturel
L’évolution es habitudes d’achat
et de consommation.
Environnement
technologique
Etat de l’évolution technologique
dans le secteur d’activité.
Année Universitaire 2004/ 2005 50
Le cadre juridique du Downsizing
Toute entreprise contrainte à une réduction d’effectifs se trouve
dans l’obligation de prendre en considération les mesures juridiques.
Celle si réglementent cette pratique et cela dans le but d’appliquer
le downsizing dans son cadre le plus légal.
Seuls 20% des salariés licenciés pour des raisons économiques
bénéficient d’un plan social. Ces mesures juridiques seront
explicitées dans ce qui suit :
Décret Royal n° 314-66 du 14 août 1967.
Sur le fond, le licenciement collectif ne diffère pas du
licenciement individuel puisqu’il n’altère pas le pouvoir
discrétionnaire de l'employeur en la matière. En effet le licenciement
collectif peut être considéré comme un ensemble de licenciements
individuels justifiés pour des raisons économiques et des impératifs
de gestion.
Cependant, étant donné que le licenciement collectif peut avoir
des conséquences importantes du fait du nombre de travailleurs
licenciés, il est soumis à des modalités de contrôle plus rigoureuses,
qui dépendent du ministère de l’Intérieur.
Année Universitaire 2004/ 2005 51
S’il estime que le licenciement n’est pas justifié, il peut
ordonner la réintégration du travailleur à son poste avec effet
rétroactif (à partir de la date de licenciement) ; ou bien ordonner le
paiement des dommages & intérêts pour le préjudice causé.
Selon l’article 66 :
Tout employeur, exerçant dans des entreprises commerciales,
industrielles, ou dans le cadre des exploitants agricoles, forestières,
ou dans le cadre des entreprises de l’industrie artisanale employant
un nombre de salariés supérieur ou égal à 10, dans le cas de
licenciement collectif, pour motifs technologiques, structurels ou
économiques, d’en informer le délégué des salariés, les
représentants syndicaux au sein de l’entreprise s’il y’en a un au
moins avant le commencement de la règle de licenciement, et de
fournir toutes les informations correspondantes dont le motif de
licenciement, le nombre et les catégories de salariés ainsi que la
période.
Aussi, il est obligé de les consulter et d’essayer de trouver avec
eux des solutions susceptibles d’empêcher le licenciement où
d’intégrer les salariés licenciés dans d’autres postes au sein de la
même entreprise.
Article 67 :
La procédure de licenciement ne peut avoir lieu qu’après avoir
reçu la permission.
Année Universitaire 2004/ 2005 52
La demande de la permission doit être accompagnée de toutes
les preuves nécessaires et du PV des consultations et négociations
avec les représentants salariaux stipulés dans l’article 66.
Dans le cas de licenciement pour motif économique, la
demande doit être accompagné des documents suivants :
Un rapport contenant les raisons économiques
nécessitant l’application de la procédure de
licenciement.
Un état de la situation financière et économique de
l’entreprise.
Un rapport établi par un expert comptable ou un
commissaire aux comptes.
Article 68 :
La commission déjà mentionnée à l’article 67 se compose des
représentants des autorités administratives concernées, des
représentants des organisations professionnelles des employeurs et
des organisations syndicales des salariés les plus représentatifs.
Article 69 :
Il n’est pas permis de procéder à la fermeture des entreprises
ou des exploitations mentionnées à l’article 66, en partie ou en
totalité, pour des raisons autres que celles mentionnées au même
article, si elle devait entraîner le licenciement des salariés, sauf dans
les situations où le maintien de l’activité de l’entreprise devient
impossible, ou sur autorisation du gouverneur de la province ou de la
Année Universitaire 2004/ 2005 53
préfecture conformément à la même procédure fixée aux articles 66
et 67 ci-dessus mentionnés.
Article 70 :
L’employeur, autorisé ou non à licencier conformément aux
articles 66, 67 et 69 susmentionnés, les ouvriers bénéficient des
indemnités se rapportant au préavis d’usage et de licenciement,
prévues respectivement aux articles 51 et 52.
Si le licenciement a lieu conformément aux mêmes articles, et
sans obtention de l’autorisation précitée, les licenciés ne peuvent
prétendre à aucune indemnité de dédommagement prévu dans
l’article 47 sauf arrêt du tribunal dans les cas où leur réintégration
avec maintien de l’ensemble de leurs droits n’a pas lieu.
Le recours à la conciliation préliminaire par l’employeur et les
salariés conformément à l’article 41 est autorisé.
Il est permis à l’employeur et aux salariés de recourir
conformément aux dispositions de l’article 41 à la conciliation
préliminaire ou de porter le différent devant le tribunal pour se
prononcer là-dessus.
Année Universitaire 2004/ 2005 54
Les conséquences économiques : Performance
Si l’objectif des pratiques de downsizing est d’améliorer les
performances de l’entreprise, quelle en est la matérialisation ?
Une enquête de la Society for Human Resource Management
révèle que plus de la moitié des entreprises étudiées (plus d’un
millier d’établissement) déclarent que la productivité est restée
inchangée ou s’est détériorée (Henkoff, 1990).
Plus récemment, une autre enquête de l’American
Management Association (1994) menée auprès de 713 directeurs de
gestion des ressources humaines, ayant été les témoins d’une ou
plusieurs vagues de licenciements entre 1989 et 1994, révèle que
près de 50% de ces derniers estiment que la productivité est restée
constante ou a diminué.
Moins de la moitié des répondants estiment par ailleurs qu’il y a eu
augmentation des profits. L’impact sur le « moral » au sein de
l’entreprise est, quant à lui, perçu comme dramatiquement déprécié.
Résultat post-downsizing
Année Universitaire 2004/ 2005 55
A (ont) diminué N’a (n’ont) pas
changé
A (ont)
augmenté
Profits
(operating
Profits)
20% 29% 51%
Productivité
des travailleurs
30% 36% 34%
« Moral » au
sein de
l’entreprise
86% 12% 2%
Source : American Management Association (1994)
Une étude de Baily, Bartlesman et Haltiwanger (1994) sur
la productivité dans le secteur manufacturier américain pour la
période 1977-1987 met en évidence que, dans cet intervalle de
temps, l’emploi total dans les entreprises constituant leur échantillon
a diminué de 4,5%, alors que la productivité (en termes de valeur
ajoutée par travailleur) a augmenté de 33%. De là à conclure que
croissance de la productivité et réduction des effectifs sont liés, il n’y
a évidemment qu’un petit pas à faire.
L’analyse plus fine des données montre en fait, que la relation n’est
pas aussi immédiate. Il apparaît en effet que le downsizing est
susceptible d’améliorer les performances (en termes de productivité
du travail et de valeur ajoutée notamment) dans certains cas et pas
du tout dans d’autres.
L’étude fait également apparaître que lorsque les données sont
analysées en fonction de facteurs divers tels que le secteur
Année Universitaire 2004/ 2005 56
industriel, la taille des établissements ou encore la localisation
géographique, l’essentiel de la variance observée de la croissance
de l’emploi et de la productivité au niveau micro-économique reste
malgré tout inexpliquée et renvoie à des facteurs
« idiosyncrasiques ». Le message essentiel qui en découle est que à
tous les coups la croissance de la productivité, mais qu’il s’agit d’une
pratique dont les résultats, en termes de performances, restent
largement contingents.
Année Universitaire 2004/ 2005 57
Année Universitaire 2004/ 2005 58
Conséquences personnelles
Le downsizing est devenu une mode privilégiée par les
protagonistes de la théorie x. Cependant, il semble clair qu'il a
autant d’effets négatifs que positif tant sur les individus que sur
l’organisation.
Parmi les principaux effets de ce phénomène sur la personne,
on note :
Le syndrome des survivants :
Le terme « syndrome du survivant » a été utilisé pour la
première fois par le psychiatre W.G. Niederland en 1968 (Peters,
1989) et fait référence aux survivants de l'holocauste, à ceux des
bombes nucléaires au Japon et autres catastrophes mortelles dans le
monde.
Si le concept « syndrome du survivant dans les organisations »
semble s'apparenter au stress post-traumatique décrit plus avant, il
n'en partage toutefois pas l'intensité et la gravité. Cependant, le
phénomène observé chez les personnes qui demeurent dans une
organisation à la suite d'une réduction d'effectifs involontaire fait
état, dans une moindre mesure, d'une gamme d'émotions
semblables.
Année Universitaire 2004/ 2005 59
C'est ainsi que David M. Noer (1993), considéré comme un
des principaux théoriciens des conséquences sur l'individu lors de
bouleversements majeurs, définit le syndrome du survivant dans les
organisations.
Comme tout syndrome, il s'agit d'un ensemble de
manifestations se révélant à travers un spectre d'attitudes, de
sentiments et de perceptions. Si ce malaise est négligé, mal géré ou
pire encore, nié dans sa réalité, les conséquences pour l'organisation
seront sévères voire même dévastatrices.
Lorsqu’il s’agit d’une entreprise où le mouvement syndical est
très important, le downsizing peut être la cause de l’apparition de
situations conflictuelles allant jusqu’à des mouvements de grève et
des manifestations affectant la bonne marche de l’entreprise.
De l’avis de certaines personnes, les salariés restants ou
survivants, ayant partagé au même titre que leurs collègues partis le
sentiment d’inquiétude et de stress caractérisant la période durant
laquelle chaque salarié est susceptible de faire partie du plan social,
se voient leur état redevenir normal dès que la liste officielle des
salariés qui vont être licenciés ou des victimes est notifiée et
quelques jours après la période du downsizing. Or, la vérité est toute
autre. Bien qu’un sentiment de soulagement et une réduction de la
souffrance psychologique puissent apparaître à ce moment, celui-ci
ne peut guère faire oublier le traumatisme vécu par les salariés. Ce
choc se caractérise le plus souvent par des arrêts-maladie plus
fréquents, par l’augmentation du taux d’absentéisme dans certains
cas, et par le recours à des drogues et à la consommation abusive
d’alcool.
Année Universitaire 2004/ 2005 60
Les salariés restants trouvent du mal à s’adapter avec la
nouvelle situation de l’organisation, car leur inquiétude quant à leur
devenir ainsi que leur tristesse face au départ d’amis persistent
encore.
Pour remédier à ces problèmes, l’entreprise constitue une
commission de suivi dont l’objectif est d’écouter les doléances des
salariés restants à travers les représentants du personnel.
Il est rare de trouver une entreprise qui se préoccupe du sort
de ses salariés partants lorsqu’il s’agit d’un downsizing, même si
cela risque d’avoir un impact sur son image externe.
Dans son livre « Healing the wounds », David M. Noer
discute des principaux symptômes du syndrome du survivant
fréquemment observés dans les organisations.
Peur, insécurité et incertitude : Facilement identifiables et
observées dans tous les cas de réduction involontaire
d’effectifs.
Frustration, ressentiment et colère : Émotions souvent
réprimées entraînent d’autres problèmes.
Tristesse, dépression et culpabilité : Souvent camouflées
en raison de l’image que l’on veut donner de soi.
Sentiment d’injustice, de trahison et méfiance : Se
traduisent souvent par une insatiable soif d’information.
Que l’on considère le syndrome du survivant dans les
organisations comme le résultat d’une mauvaise gestion du
processus de rationalisation (Cameron et al., 1991) ou comme un
Année Universitaire 2004/ 2005 61
problème de moral des employés dû au manque de courage de ces
derniers (Harvey, 1988), le résultat est le même. Il s’agit d’une
barrière importante pour la réalisation de changements
organisationnels et personne ne peut tirer profit d’un statu quo.
Toutefois, il serait impossible de négliger d’autres effets à
savoir :
Anxiété et appréhension, sentiment d’incertitude
Perte d’implication
Recherche du bouc émissaire
Absence de coopération avec les entreprises
Autres réactions dépressives
…
Année Universitaire 2004/ 2005 62
Les conséquences organisationnelles
L’élimination des échelons hiérarchiques, la réduction du
nombre ainsi que de la taille des unités administratives et la
responsabilisant des gens de la base, permet à l’organisation
d’arriver à des décisions plus rapides et meilleures, à une
communications plus fluide, à davantage de participation ainsi qu’à
un sentiment d'appartenance plus élevé.
De plus, en coupant le superflu de personnel accumulé au fil du
temps, on s'attend en toute logique à une réduction de la
bureaucratie qui rend l'entreprise rigide face à un environnement
turbulent.
Les principaux effets du Downsizing sur une organisation
quelconque sont :
Alzheimer institutionnel
Anorexie corporative
La porte tournante
Année Universitaire 2004/ 2005 63
La spirale de la mort
Syndrome du survivant
1.Alzheimer institutionnel
Le concept d’Alzheimer institutionnel se réfère à la perte de
mémoire corporative qui survient lorsque des employés
expérimentés quittent l’organisation, entraînant avec eux leur
précieuse expertise. Les conséquences de ce phénomène peuvent
être désastreuses pour l’organisation, qui peut se retrouver
incapable de faire face à la concurrence à cause d’une diminution de
la qualité des produits ou des services offerts (Wyatt Company,
1991; AMA Research, 1992; Dubrin, 1995; Noer, 1993).
10. Anorexie corporative
Tout comme l’individu qui atteint des troubles anorexiques, la
survie des organisations peut se trouver en péril si l’on procède à
des coupures trop massives ou répétées. Bien que saisissante,
l’analogie permet d’illustrer les limites d’un tel processus, car le
danger de ces régimes « minceur » est qu’ils aggravent les
problèmes qu’ils devaient résoudre. Plusieurs études relatives à
l’expérience américaine ont soulevé le fait que de nombreux
dirigeants, ont cru « couper dans le gras » alors qu’ils rongeaient à
même la masse musculaire. La taille du corps humain tout comme
celle des entreprises n’est pas, en soi, un signe de santé.
11. La porte tournante
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Un des effets souvent observés lors de coupures d’effectifs est
le phénomène de la porte tournante. Cela se produit lorsqu’on se
départit d’un certain nombre d’employés, que l’on se rend compte
par la suite que ces ressources étaient essentielles au
fonctionnement et que l’on décide d’embaucher à nouveau. L’effet
global sur les effectifs de l’organisation est donc presque nul.
L’aspect ironique d’une telle situation est pourtant déplorable
puisqu’elle est vécue par un bon nombre d’organisations et que des
individus en font les frais. La principale cause est certes le manque
de planification, mais surtout la conséquence directe de suppression
de postes, tout en conservant la même charge de travail. Après
quelque temps, l’organisation se rend compte qu’elle ne peut plus
rencontrer ses engagements et se voit dans l’obligation
d’embaucher des contractants de l’extérieur ou encore d’anciens
employés, souvent à prix plus élevé.
12. La spirale de la mort
Cette sombre notion se veut une illustration de la trajectoire
sinistre qu’emprunteront les organisations qui n’ont qu’une seule
idée pour améliorer leur santé financière : réduire, réduire et réduire
encore (Wetson, 1995). La logique sous-jacente est que lorsqu’une
première série de coupures n’a pas donné les résultats escomptés,
on procède à un autre exercice de réduction pensant ainsi obtenir,
satisfaction.
Cependant, ceux qui restent se retrouvent démoralisés,
surchargés de travail et deviennent de ce fait, moins productifs.
C’est alors que l’effet pervers du raisonnement fera son oeuvre, car
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dans le but d’augmenter la productivité, on coupera à nouveau,
s’enlisant encore plus dans le tourbillon.
L’utilisation de ces concepts (effets négatifs Downsizing) est
très répandue dans les ouvrages et articles spécialisés en gestion
des ressources humaines et il importe d’en comprendre le principe.
Aussi, nous regarderons récapitulerons dans le tableau comparatif
qui suit les conséquences personnelles ainsi qu’organisationnelles.
Conséquences personnellesConséquences
organisationnelles
Autoprotection Absence d’innovation
Syndrome du survivant Absence de vision à long terme
Anxiété et sentiment d’incertitude Conflits internes
Perte d’implication Bureaucratisation croissante
Recherche du bouc émissaire Aversion du risque
Absence de coopération avec l’entreprise
Augmentation des coûts cachés, perte de réengagements
Réactions dépressivesDestruction des réseaux
informels
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Les conséquences sur la culture de l’entreprise
Les effets les plus pertinent du downsizing seraient par rapport
au changement de culture, et non pas par rapport aux coûts sauvés
ou aux gains à court terme de productivité. Les conducteurs
principaux de la culture d'organisation tendront à former l'approche
d'une organisation au downsizing?
L'établissement d'un lien direct entre le downsizing et la
culture d'organisation n'est pas une question facile étant donné qu'il
y a beaucoup de différentes variations et approches au downsizing.
Une distinction a été faite entre le downsizing proactif, qui est
projeté à l'avance et habituellement intégré avec un plus grand
ensemble d'objectifs, et le downsizing réactif, qui serait caractérisé
par la réduction des coûts en dernier recours après une période
prolongée d'inattention aux problèmes d'apparence vague par la
gestion (Kozlowski et Al, 1991). Les réductions de main-d’œuvre
peuvent prendre la forme de réductions involontaires ou d’incitations
de démission. (Sutton et D'Aunno, 1989). Il y a différents modes de
la planification, s'étendant des sessions réservées aux discussions à
la sollicitation ouvertes des idées des employés.
La Culture D'organisation
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Schein (1992) divise la culture d'organisation en trois niveaux
:
1) Sur la surface, on trouve des "objets façonnés"facilement
discernable et difficilement compréhensible;
2) Sous des objets façonnés, on trouve "des valeurs embrassées"
qui sont des stratégies, des buts et des philosophies conscients
3) Le noyau, ou l'essence, de la culture est représenté par les
prétentions et les valeurs fondamentales de base, il est difficile
discernable et pourtant il fournit la clef pour comprendre
pourquoi les choses se produisent de telle manière et pas d’une
autre.
Schein (1992) lui-même reconnaît que, même avec l'étude
rigoureuse, nous pouvons seulement faire des rapports au sujet des
éléments de culture et non au sujet de la culture dans sa totalité.
L'approche que Schein recommande pour s'enquérir au sujet de la
culture est une approche, semblables itératifs et cliniques à un
rapport thérapeutique entre un psychologue et un patient.
Le Downsizing
Cameron, par exemple, définit le downsizing comme stratégie
positive : "un ensemble d'activités d'organisation entreprises de la
part de la gestion d'une organisation et conçues pour améliorer
l'efficacité, la productivité, et/ou la compétitivité d'organisation"
(Cameron, 1994:194).
Année Universitaire 2004/ 2005 68
Le downsizing n’implique pas nécessairement une réduction des
capitaux de l’organisation ; par exemple, une organisation eut sous-
traiter une fonction qui a été faite précédemment faite par les
employés permanents. L’élimination des travaux des employés
constitue le downsizing.
Le downsizing ainsi défini des entrées dans la catégorie des
outils de gestion pour réaliser le changement désiré, tout comme le
rightsizing et la remachination.
Quelle est la relation donc entre le downsizing et la culture
d’entreprise ?
Année Universitaire 2004/ 2005 69
Le
tableau 1 : il fait ressortir plusieurs pratiques en matière de
Année Universitaire 2004/ 2005
CULTURE RENFORCÉE CULTURE DESTABILISÉE
-Réduction volontaire
(rachat, partage de
travail.)
-Réduction involontaire
(licenciement.)
-Préavis d’un arrêt de
travail
-Brutal cessation
d’activités
-Partage de la peine de
ceux qui vont quitter la
firme
-Perdants/gagnants
-Les critères de ceux qui
vont rester et ceux qui
vont partir sont explicites
- Ces mêmes critères sont
implicites
-Assister ceux qui quittent
involontairement
-Absence d’assistance de
ceux qui quittent
involontairement
-Assister les survivants -Négliger les survivants
-Eclaircir les nouvelles
règles d’engagement
dans l’organisation
-Traiter les réductions
comme un fait
exceptionnel qui ne
mérite pas d’être expliqué
70
downsizing, les unes tendent à renforcer la culture existante, les
autres tendent plus à la déstabiliser de façon intentionnelle.
Année Universitaire 2004/ 2005 71
Le cercle vicieux du Downsizing
D’après Vollman et Brazaz, 1993 ; Scheider, Shaw et Beatty,
1993), les diverses conséquences du Downsizing s’articulent en un
véritable cercle vicieux. Ce cercle se présente comme suit :
Un certain nombre d’éléments déclencheurs surviennent :
menace de rachat, perte de parts de marché, diminution de la
demande, perte d’un avantage concurrentiel, niveau élevé
d’endettement….
Le downsizing apparaît comme une réponse immédiate,
réactive de réduire les coûts à court terme entraînant des réactions
négatives des survivants (stress, perte de motivation, retrait, conflits
internes…). D’autre part, les survivants qui disposent d’atouts
marchandables n’hésitent pas à quitter l’entreprise lorsqu’une autre
opportunité se présente.
Aussi peut on signaler une faible productivité, l’absence
d’avantages compétitifs, une diminution de la qualité du service et
de la satisfaction des clients.
Pour faire face à la situation, l’entreprise doit consentir des
efforts de formation destinés à combler les pertes de compétence et/
ou doit sous-contracter les activités qu’elle ne peut plus accomplir.
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Un autre point constituant toujours le cercle vicieux du
Downsizing, le fait de réengager du personnel. Cette action peut
s’avérer difficile en raison de la mauvaise image de marque de
l’entreprise vue comme « peu sûre » en terme d’emploi, surtout
lorsque les conditions économiques générales s’améliorent.
Ces deux éléments qui précédent constituent des coûts non
anticipés et engendrent une pression à réduire à nouveau les
effectifs.
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Les clés de succès du Downsizing
Avant qu’une organisation prenne n’importe quelle mesure afin
d’appliquer le downsizing, elle doit penser à mettre tous les outils de
son côté pour pouvoir réussir dans son action.
Dans beaucoup de cas, les conséquences sont imprévues et
exigent habituellement une expérience spécifique en matière de
downsizing et de réorganisation.
Parmi les clés de succès du downsizing :
L’identification des résultats désirés de la
restructuration ;
Le choix du moment propice pour annoncer le
changement voulu ;
La communication claire des raisons qui poussent au
changement ;
Réduction des coûts du licenciement ;
Elimination du risque de litige ;
Adopter des stratégies permettant d’éviter la résistance
parmi la main d’œuvre restant…
Cas ALCATEL
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26 personnes soit 32% de l'effectif du département achat
d'Alcatel Space vont être reclassées. Ce sont les salariés les moins
qualifiés qui sont concernés. Selon la direction, " il faut des
personnes à technicité forte, des personnes capables de mener un
dialogue avec les fournisseurs / partenaires ! ". "Certains ingénieurs
sont remplacés par d’autres, sur les mêmes postes, au prétexte
qu’ils n’ont pas les compétences. Lesquelles ? Nous n’avons pas
encore tout compris, tant le projet manque de justification" et de
préciser "on veut nous faire croire que l’on va gagner – encore-
beaucoup sur le dos de nos fournisseurs avec la même qualité et
moins d’effectifs.
La pression du Groupe ainsi que des visions partisanes nous
semblent plutôt à l’origine de ce séisme". La direction présentera un
projet davantage explicite lors du CCE du 28 septembre.
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Conclusion
Dans un monde où la concurrence prime, certaines organisations
sont amenées prendre des mesures radicales et urgentes afin
d’améliorer son efficacité et produire une certaine valeur ajoutée.
Malheureusement, certaines organisations optent pour la
réduction de ses effectifs ou plus précisément le « downsizing »
comme étant une stratégie incontournable et privilégiée.
La rationalisation des effectifs devient donc la finalité plutôt
qu'un moyen. Ce faisant, les entreprises risquent fortement de créer
un cercle vicieux où les rationalisations d'effectifs exacerbent les
causes à l'origine des difficultés de l'entreprise, ce qui conduit
invariablement à de nouvelles coupures et ainsi de suite.
Bien gérées, ces rationalisations et réductions d'effectifs
permettent de réduire les coûts et de se concentrer sur les éléments
performants de l'entreprise, renforcent la responsabilisation et
soulignent une volonté de changement.
Pour finir, et en guise de conclusion, entreprises et employés
affrontent tous deux ce phénomène courant et combinent leurs
efforts afin de surmonter cette épreuve.
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Année Universitaire 2004/ 2005 77
Bibliographie / Webographie
Bibliographie
La fonction Ressources Humaines face aux restructurations Trois cas du Downsizing
« François PICHAULT, Gérard WANNOTTE, Lwe WILKIN »Edition L’Harmattan Logiques économiques
Les vertiges de l’emploi « L’entreprise face aux réductions d’effectifs »
« Rachel BEAUJOLIN »Edition Grasset / Le monde
Webographie
http://www.ebbf.org/publications/french/publications003.html
Année Universitaire 2004/ 2005 78
http://www.ilo.org/public/english/employment/ent/mandev/publ/starch-1.htm
Moteurs de recherche
www.google.comwww.manageris.comwww.entreprise.com
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