Dossier Presse Chabaud galerie pentcheff

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Auguste Chabaud (1882 - 1955) Galerie Galerie Alexis Pentcheff 131, rue Paradis Marseille 06 82 72 95 79 a.pentcheff@gmail.com www.galeriepentcheff.fr Exposition-vente à la galerie du 17 octobre au 15 novembre 2014 Dossier de presse L’instinct de vie

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Auguste Chabaud (1882 - 1955)

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Galerie Alexis Pentcheff131, rue Paradis Marseille

06 82 72 95 [email protected]

Exposition-vente à la galerie du 17 octobre au 15 novembre 2014

Dossier de presse

L’instinct de vie

Armé de ses pinceaux, la poésie pour violon d’Ingres, ce « penseur libre », ainsi

qu’il aime se définir, monte à Paris à l’orée du XXème siècle. Le jeune rapin ai-

guise sa compréhension du monde, développe une intelligence graphique qu’il

affûte au frôlement du spectacle permanent de la vie parisienne. Vives impres-

sions que ce dernier produit aux yeux d’un jeune artiste, qui avaient commencé

d’être dessillés par une expédition maritime initiatique, brusquement inter-

rompue par la mort du père, suivie de trois années d’engagement volontaire

dans l’artillerie coloniale.

Paris la nuit fascine Chabaud. Les lumières artificielles de la ville lui arrachent

des tons d’une rare violence, des contrastes poussés à leur paroxysme. Il expé-

rimente des cadrages surprenants, desquels on déduit la continuité d’une scène

qu’il ne fait qu’ébaucher, laissant magnifiquement surgir l’instant de vie.

Les tirailleurs, 1907

Cependant, le Midi qui lui a donné naissance le rappelle à son écrasant soleil,

engloutissant les couleurs plus qu’il ne sublime l’intensité de chacune. C’est à

l’aune de ce paradoxal constat qu’avaient peint avant lui les chantres de la

Provence terrienne, que furent Emile Loubon, Adolphe Monticelli ou Prosper

Grésy. Dans l’œuvre de Chabaud, la somme des teintes se fond en un magma

bleu, ardente pâte créatrice qui se veine d’un noir intense et tranchant comme

l’ombre aux heures les plus étincelantes du jour. Le blanc, utilisé pur avec

parcimonie ou plus souvent grisé, complète la trilogie de tons dominants qui

exaltent la nature provençale.

De retour auprès de sa mère, au Mas de Martin à Graveson, à mille lieues de

l’enivrement des cafés et des fêtes parisiennes, du délassement suave et salu-

taire apporté par les filles des maisons closes, le peintre affirme sa vocation

dans l’observation des scènes de la vie rurale. Les bergers et paysans, le travail

à la ferme, les animaux de basse-cour remplacent la chanteuse de cabaret, la

fille de joie, les escaliers réverbérés de Montmartre. Le bon cheval de trait rem

place le cadavérique cheval de fiacre.

La volupté se change en rusticité. C’est aussi la disparition d’un univers grinçant,

démesuré, impitoyable et malsain, déconnecté de la terre, pour l’avènement

d’un monde rural où le labeur s’écoule au rythme des saisons, dans un ordre

naturel et contemplatif.

Le mas familial, cette gangue de rigueur, de parcimonie, c’est le bon pain de sa

vie. Il est aussi bien sa prison de tempérance que son terroir fertile, la terre

nourricière de son œuvre.

Devant le Mas de Martin, Graveson

La femme aux trois rubans(Martita), vers 1912

Le capitaine sabre au clair, 1907

Ruelle à Graveson

A-t-il vraiment choisi, l’hédoniste poète, entre les fulgurances parisiennes et le

retour à la terre ? La Provence lui manquait, la tradition l’appelait.

Les expériences ne sont pas antagonistes mais complémentaires, alternances

plus qu’oppositions qui composent la vie. « Si, pour des observateurs superficiels,

mon œuvre peut paraître déconcertante, c’est à force de logique ; si elle peut pa-

raître foudroyante, c’est à force de sagesse ; si elle est révolutionnaire, c’est à force

de traditions ».

Criante de vérité, saisissante de modernité, enracinée dans la terre comme la

vie elle-même. L’essence de l’œuvre de Chabaud pourrait résider en ces termes.

Magistrale cependant qu’elle est humble, à l’image de l’artiste qui lui donne

corps en lui consacrant son âme.

Profondément humaine, cette œuvre instinctive, rugueuse, invoque en nous des

sensations primitives, un archaïque et informe désir.

Sondant la vie, elle s’attache à la sexualité qui en est l’immuable mystère, tout

en scrutant la mort qui en est l’inéluctable terme.

Baigneuses