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DOSSIER PEDAGOGIQUE
12 route de l’Abbaye
76840 Saint-Martin de Boscherville
Tél : 02 35 32 10 82 Courriel : [email protected]
Site : www.abbaye-saint-georges.com
FICHE D’ACCUEIL
Madame, monsieur,
Vous souhaitez faire visiter l’abbaye Saint-Georges de Boscherville à vos élèves.
Afin de faciliter la préparation de cette visite, nous vous proposons un jeu de six
fiches qui regroupent de façon succincte les différents intérêts qu’offre un
parcours commenté de ce monument.
Ces outils ont un double but :
- Vous donner des informations sur l’abbaye et sur les notions susceptibles
d’être dégagées lors de la visite.
- Vous aider à préparer vos élèves, en fonction de votre projet pédagogique,
à une visite qui pourra privilégier un ou plusieurs des thèmes suivants :
Fiche 1 : le contexte historique
Fiche 2 : le plan de l’abbaye du XIème au XVIIème siècle
Fiche 3 : l’architecture et la sculpture
Fiche 4 : la vie quotidienne des moines
Fiche 5 : le rôle des abbayes
Fiche 6 : le jardin monastique
Nous espérons ainsi que nos interventions pourront gagner en efficacité.
FICHE 1 – LE CONTEXTE HISTORIQUE
Notions et informations quel que soit le thème de visite choisi.
A) CHRONOLOGIE
Les limites du Moyen Âge.
Quelques dates importantes dans l’histoire de l’abbaye.
L’abbaye Saint-Georges
Le duché de Normandie & la France
Fondation de l’abbaye par Guillaume
Le Chambellan et Construction de
l’église abbatiale (1114-1134)
Salle capitulaire
(1175-1180)
Voûte de la nef refaite en style
gothique (1225)
Construction du logis des Chambellan
(1295)
Début du régime de la commende
(1536)
Pillage de l’abbaye par les Huguenots
(1562-1578)
Bâtiments de la congrégation de Saint
Maur (1659-1690)
L’église abbatiale devient église
paroissiale, ce qui la sauve de la ruine
(1792)
900
1000
1100
1200
1300
1400
1500
1600
1700
Traité de Saint Clair sur Epte en 911. La
Normandie est confiée au chef viking
Rollon
Règne de Guillaume le conquérant,
(1035 -1087)duc de Normandie puis roi
d’Angleterre en 1066
Règne de Henri Ier Beauclerc, duc de
Normandie et roi d’Angleterre qui aida
au financement de l’abbaye
(1106-1135)
La Normandie est à nouveau
rattachée directement à la France
(1202)
Guerre de cent ans (1337-1453)
Guerres de religion (1562-1598)
Règne de Louis XIV (1638-1715)
Révolution française (1789)
Fiche 1 - suite
La Commende : le roi attribue l’abbaye et ses revenus à un proche qu’il veut
récompenser ; Cet « abbé commendataire » vient rarement à l’abbaye et laisse un
minimum de ressources aux moines, ce qui a pour conséquence un mauvais entretien
des bâtiments et un relâchement moral dans la communauté.
B) CONTEXTE RELIGIEUX
Empreinte forte de la religion : « La France se couvre d’un blanc manteau d’églises ».
La croyance en Dieu et en Jésus Christ.
La recherche du salut et la peur de l’enfer sont des enjeux essentiels.
Les communautés monastiques ont une place privilégiée. Elles proposent aux
moines de se retirer du monde et de ses tentations pour consacrer leur vie à Dieu.
C) LES ORDRES DANS LA SOCIETE MEDIEVALE
Théorie formulée par un évêque au XIème siècle, qui connut un grand succès et mar-
qua les institutions.
Le religieux, le seigneur, le paysan.
Les rôles présumés de chacun.
La première place était celle du clergé.
D) EVOLUTION DES STYLES ARCHITECTURAUX
La construction de l’église abbatiale, achevée en 1134, correspond à la toute fin
de la période romane.
D’autre églises présentaient déjà des formes de transition entre roman et gothique
(abbaye de Lessay, cathédrale de Durham en Angleterre construite entre 1095 et
1130, abbaye de Saint-Denis, achevée en 1144).
FICHE 2 – LE PLAN DE L’ABBAYE DU XIEME AU XVIIEME SIECLE
Plan des principaux édifices,
d’après les fouilles et un plan de 1659
Ce plan reprend les dispositions des abbayes bénédictines (cf. Saint-Gall). L’abbatiale,
la salle capitulaire, des parties des bâtiments mauristes, la chapelle et le logis en ruine
des Chambellan sont les seuls éléments qui subsistent actuellement auxquels s’ajoute le
jardin monastique reconstitué d’après des archives du XVIIème siècle. Les autres
bâtiments conventuels, ainsi que le cloître, sont figurés par des structures végétales.
L’ensemble des bâtiments disposés autour du cloître délimite un espace clos, fermé.
Ces bâtiments répondent à des fonctions bien précises.
Lieux destinés à l’exercice des obligations spirituelles : l’abbatiale (1) ; le cloître(2).
Lieux de vie communautaire – nécessités de la vie matérielle et quotidienne : les
réfectoires (3 et 4) ; les cuisines (5 et 6) ; chauffoir ou « salle du couvent » (7) ; les
dortoirs (1er étage – 4, 6 et7) et la salle du chapitre (8).
Lieux d’accueil : parloir (9) ; infirmerie (1er étage – 6 et 7) ; hostellerie (10).
Lieux destinés aux réserves et à l’entretien : caves à fruits (11) ; celliers (12) ;
grange(13) ; puits (14) ; four à saurir les harengs ; charreterie ; tonnellerie ; four à
tuiles (bâtiments disparus).
Les jardins : ils donneront lieu à une fiche séparée (18).
Lieux de résidence des Chambellan : grande salle (15) ; appartements du XVIIème (16) ;
chapelle des Chambellan (17).
FICHE 3 – L’ARCHITECTURE ET LA SCULPTURE
La découverte de ce monument religieux suppose la connaissance d’un certain
nombre de termes d’architecture.
A) PLAN GENERAL
L’abbatiale est en forme de croix latine.
Elle est orientée : le chœur est tourné vers l’est, vers le lever du soleil, vers la
lumière.
Espaces à identifier : nef, transept, bas-côtés, travée, chœur et abside.
B) L’ARCHITECTURE
Formes à reconnaître : arc, pilier, voûte, chapiteau et tour lanterne.
Croisées d’ogives Voûtes d’arêtes Tour lanterne
Particularités du style roman et du style gothique.
Arc roman / arc brisé.
Voûte romane (voûte d’arêtes).
Voûte gothique (croisée d’ogives et clé de voûte).
Structure des piliers.
Fiche 3 - suite
C) LA SCULPTURE
Reconnaître un chapiteau : en tête de pilier, il sert de support aux extrémités de
l’arc.
Représentations sculptées des chapiteaux : végétaux, animaux réels ou
fantastiques, scènes historiées avec des personnages.
Chapiteau à godrons
Chapiteau à crochets Chapiteau à tête fantastique
FICHE 4 – LA VIE QUOTIDIENNE DES MOINES
A) UN IDÉAL RELIGIEUX EXIGEANT
L’idéal religieux qui fonde une communauté monastique est simple : pour assurer
son salut, un moine doit célébrer Dieu et vivre dans une pauvreté évangélique à
l’écart des tentations du monde. Il ne peut donc sortir de l’abbaye sans une
autorisation spéciale du père abbé. De même, toute une partie de l’abbaye est
réservée aux seuls moines et un laïc ne peut y pénétrer.
La vie des moines est régie par la règle de saint Benoît (élaborée au VIème siècle),
adoptée dans la très grande majorité des abbayes en Europe.
B) UN EMPLOI DU TEMPS RIGOUREUX
La prière communautaire dans l’église abbatiale : le premier office (les vigiles) est
célébré vers deux heures du matin ; sept offices et une messe s’échelonnent au
long de la journée.
La lecture personnelle des Écritures et de la vie des saints.
Le travail manuel (entretien des jardins, par exemple) : « L’oisiveté est l'ennemie
de l'âme. C’est pourquoi à certaines heures, les frères doivent être occupés à
travailler de leurs mains et à certaines autres à la lecture des choses divines. »
(Règle de Saint-Benoît, 48,1).
C) UNE VIE MATÉRIELLE TRÈS ORGANISÉE
La règle décrit non seulement les
grands principes spirituels, les divers
offices et le travail, mais aussi les
modalités des repas, de l'habillement,
de l'accueil, du choix des respon-
sables, des voyages à l'extérieur, etc.
Tous les jours les moines se réunissent
dans la salle capitulaire où le père
abbé lit un chapitre de la règle puis
sont examinés les problèmes d’orga-
nisation de la vie communautaire pour
la journée.
FICHE 5 – LE ROLE DES ABBAYES
Les monastères ont connu une grande expansion entre le IXème et le XIIIème siècles.
Les moines, bien que retirés du monde et vivant en semi-autarcie, vont, grâce à leurs
compétences et à leurs talents d’organisateurs, jouer un rôle primordial dans la société.
A) UNE FONCTION RELIGIEUSE ET SOCIALE
La célébration de Dieu dans un esprit de pauvreté évangélique répond à un idéal
largement répandu dans la société médiévale.
Les actions caritatives importantes sont assurées par les moines au sein d’une
population souvent démunie : distribution de nourriture aux pauvres, soins
médicaux, accueil des pèlerins et des voyageurs. Il faut rappeler aussi que des
abbayes ont créé leurs propre écoles.
B) RÔLE ECONOMIQUE
Les moines participent largement à la diffusion ou à l’amélioration des techniques
agricoles : assèchement des marais, collier de cheval et ferrage des chevaux,
amélioration des charrues, sélection des animaux pour améliorer la race, rotation
des cultures, etc.…
Ils construisent moulins à eau et à vent pour transformer leurs productions (farine,
huile…) et parfois des forges semi-industrielles pour l’outillage agricole des
paysans .
Ils développent le commerce pour écouler leur production excédentaire ou celle
des paysans alentours (foire de Troyes, de Provins, commerce de la laine avec
l’Angleterre à l’abbaye de Montivilliers etc.…) Cela accroît les revenus des
abbayes.
C) RÔLE DANS L’ARCHITECTURE ET LA SCULPTURE
Le nombre impressionnant d’abbayes, dont l’église abbatiale était le cœur, a
favorisé l’évolution des techniques (du roman au gothique) et de tout ce qui
pouvait orner les églises (sculpture, orfèvrerie, fresques etc.…). La maison de Dieu
doit être la plus belle, la plus haute, la plus lumineuse. Une exception: le
dépouillement cistercien.
D) RÔLE INTELLECTUEL ET CULTUREL
Chaque abbaye possède une bibliothèque et souvent un scriptorium, atelier pour
la copie ou l’élaboration des manuscrits. Au prix d’un travail acharné, les moines
traduisent des manuscrits anciens, arabes notamment, dépositaires de la culture
grecque. Les écoles de certaines abbayes ont un rayonnement international
(abbaye du Bec Hellouin).
A partir du XIIIème siècle , le développement des villes, la création des ordres
prêcheurs ou mendiants, où les moines ne sont plus cloîtrés à l’écart du monde,
entraînent un essoufflement de la création des abbayes dans le monde rural.
FICHE 6 – LE JARDIN MONASTIQUE
Restitution, en 1992, à partir de l'aquarelle de Gaignières,
d'un jardin d'inspiration 17ème siècle.
Jardin monastique à la fois de subsistance et d’agrément . Il
est situé sur le coteau, derrière l'église abbatiale, en
4 niveaux de terrasses (A,B,C,D)
A Potager
B Verger
C Parterres
D Bosquets
1 Allée centrale
2 Bassin
3 Escalier monumental
4 Rotonde (gnomon)
5 Pavillon des vents
6 Allée des tilleuls
7 Légumes
8 Carrés des simples
9 Vignes et ruches
10 Labyrinthe
E Enclos monastique
L'allée centrale plantée de bruyères et de plantes
vivaces offre toujours des fleurs. Les carrés du
potager sont bordés de buis ou d’arbres en
espalier et l'ensemble des parterres est rythmé par
des ifs taillés en cônes.
L'entretien des jardins est assuré par le personnel
de chantiers de réinsertion dans le respect des
règles écologiques (compostage, pas de
pesticides, association de plantes…)