Dossier pédagogique du spectacle Pinocchio

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saison 2013/2014 Pinocchio, d’après l’étrange rêve de Monsieur Collodi Dossier pédagogique

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saison 2013/2014

Pinocchio, d’après l’étrange rêve de Monsieur Collodi

D o s s i e r p é d a g o g i q u e

L’œuvre

L’histoire originaleMorale et rêve d’enfanceCarlo Collodi dans son siècle : biographieExtrait du romanPitch de la pièce Extrait

La production

La Compagnie de Théâtre MordoréMise en scèneDistribution

En savoir + sur le théâtre

Les métiers du théâtreLes superstitions au théâtreUne petite histoire du théâtre illustrée par André Degaine

Contacts

sommaire

TARIfS

Écoles : 7€Écoles de Longjumeau : 5€

Adultes : 20€Adultes longjumellois : 15€

Vendredi 14 mars à 14hDurée 1h sans entracte

PIECE DE THEATREPar la Compagnie du Théâtre Mordoré

Texte de Sarah Gabrielle et Sandrine Gauvin

Mise en scène Sarah GabrielleScénographie Camille Ansquer

Costumes Alice Touvet assistée d’Emily RoyCréation lumières Éric Pelladeau assisté de Laura Sueur

Musique originale Christine KotschiCréation son Yann Galerne

Assistante à la mise en scène Sandrine Gauvin

AVECJoëlle LuthiYan Richard

Les Aventures de Pinocchio est un roman pour enfants de Carlo Collodi, publié d’aborden feuilleton, en 1881, dans le Journal des enfants, sous le titre Histoire d’un pantin, puisen volume en 1883 sous son titre définitif, en italien Le Avventure di Pinocchio.

L’histoire originale

Geppetto, pauvre artisan, rêve de fabriquer un pantin merveilleux, « sachant danser etmanier l’épée », qu’il exhiberait pour gagner son pain et son vin. Dans l’âme d’un morceaude bois qui deviendra curieusement doué de parole, il sculpte ainsi Pinocchio, qu’il aimecomme son fils. Pinocchio a un cœur d’or, mais il est paresseux et n’en fait qu’à sa tête.N’écoutant ni les conseils de son père, ni ceux du Grillon parlant, ni même ceux de sabonne mère la fée aux cheveux bleus, il cède à toutes les tentations. Se détournant sanscesse du droit chemin — celui de l’école — il va ainsi de mésaventure en mésaventure, ris-quant chaque fois sa vie : pour voir le théâtre de marionnettes, il vend l’abécédaire queson père lui a acheté en vendant sa seule casaque, et manque de finir comme combus-tible dans le feu où cuit le mouton de Mangefeu, le montreur de marionnettes ; pour avoirécouté les boniments du Renard et du Chat, il est dépouillé des quelques pièces d’or qu’ildestinait à son père, et manque de mourir pendu ; plus tard il se retrouve changé en âne,comme tous les enfants qui ont préféré le Pays des jouets à la vie studieuse. Mille foisanimé des meilleures intentions, il retombe mille fois dans l’erreur. Mais, ayant sauvé sonpère du ventre du requin qui l’avait avalé, il finit par mener pendant des mois une durevie de travail et de sacrifice pour soigner le vieillard affaibli. En récompense, la fée exauceson vœu le plus cher : elle le transforme en un vrai petit garçon.

Morale et rêve d’enfance

Pinocchio se présente sous la forme d’un conte merveilleux où l’absurde fait constammentirruption ; mais c’est aussi, et avant tout, un récit à valeur morale. Il se situe dans la réalitésociale de l’Italie de la fin du XIXe siècle, pays à l’unification toute récente qui tente de seconstruire une identité nationale, notamment par la scolarisation du plus grand nombre.L’objectif de Collodi est de démontrer que la seule voie de salut pour les classes pauvresest l’instruction et le travail, qui sauvent de la débauche, celle-ci conduisant inévitablementà la misère. Le monde de jeu et de richesses auquel aspire le pantin n’est qu’un rêve illu-soire, et ceux qui le font miroiter sont « des fous ou des escrocs ».

Traduit dans plus de 200 langues, ce texte a connu une fortune extraordinaire. La lecturequi en a été faite s’est modifiée au fil du temps : la vision de l’enfance ayant changé, lavisée purement pédagogique s’est estompée, en particulier dans les dessins animés oules films qui en ont été tirés par Walt Disney (1940) puis par Comencini (1971). La fantaisieet la fraîcheur de l’enfance ont ainsi pris le pas sur l’aspect moral de l’histoire.

l’œuvre

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Carlo Collodi dans son siècle : biographie

Carlo Collodi, de son vrai nom Lorenzini, naît à florence en1826. Aîné d’une famille nombreuse, il a une enfance pauvre.D'abord journaliste, il fonde deux revues humoristiques qui n’ontpas de succès. En 1847, lors du Risorgiamento, il s'engage dansla lutte pour l’Indépendance italienne. Il signe pour la premièrefois quelques opuscules politiques de son pseudonyme (nom duvillage de sa mère).Dans ses moments de loisir, Collodi compose au cours des an-nées suivantes quelques comédies, un drame aujourd'hui oubliéet plusieurs romans d'intérêt secondaire avant de se consacrerà partir de 1876 à l'adaptation pour un public enfantin de contestraditionnels ainsi qu'à la composition d'une demi-douzaine d'ou-

vrages éducatifs dont le héros, Petit Jean (qu'il promène à travers l'Italie, et auquel il infliigedes leçons de grammaire et d'arithmétique), ne fait pas toujours preuve d'un sens moraltrès strict.A l’âge de 55 ans, il se voit confier par le directeur du « Giornale per i bambini » un feuil-leton pour ses jeunes lecteurs.Collodi, qui a accumulé les dettes de jeu, lui envoie le premier chapitre des « Aventuresde Pinocchio » en juillet 1881 avec le billet suivant : "Si ce début vous plaît, faites le moisavoir et adressez-moi un chèque pour m'aider à poursuivre". Quinze chapitres plus tard,Collodi a gagné assez d'argent pour pouvoir mettre un terme à l’histoire de sa marionnette,et pend Pinocchio à la branche d'un chêne. Mais devant les protestations de ses jeuneslecteurs qui se poursuivent jusqu'en janvier 1883, il se remet au travail et lui invente denouvelles aventures. C’est alors que la fée Bleue amène le pantin, après une séried’épreuves cruelles, à vivre selon la morale et le change finalement en ragazzo perbene(garçon pour de bon). Collodi deviendra ensuite directeur du Journal des enfants, y pu-bliant d’autres histoires.Quatre ans plus tard, avec son recueil d'Histoires gaies, Collodi tente en vain de retrouverun tel succès. Il meurt dans sa ville natale (florence) en 1890.

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Extrait du roman

Les Aventures de Pinocchio sont fidèles aux principes didactiques des romans écrits pourla jeunesse. Mêlant rêve et réalité, cruauté et fantaisie, bonheur et peine, dans une suc-cession d’aventures rocambolesques que couronne une morale pourtant conformiste, lerécit dit combien l’apprentissage de la vie — en particulier quand on est un pantin fan-tasque — est périlleux malgré les meilleures intentions et les idéaux les plus purs.

Les Aventures de Pinocchio de Carlo Collodi (chapitre 25)

Au début, la gentille petite dame raconta qu’elle n’était pas la petite fée aux cheveuxbleus ; mais ensuite, se voyant démasquée et renonçant à jouer la comédie plus long-temps, elle finit par se faire reconnaître, et dit à Pinocchio :— Diable de pantin, comment as-tu donc deviné que c’était moi ?— C’est parce que je vous aime beaucoup et que mon petit doigt me l’a dit.— Tu te rappelles ? Tu m’as quittée jeune fille et maintenant tu me retrouves femme ; tel-lement femme que je pourrais presque être ta mère.— Je m’en réjouis d’autant plus que maintenant, au lieu de vous appeler ma grande sœur,je vous appellerai maman. Il y a si longtemps que je meurs d’envie d’avoir une mamancomme tous les autres enfants !… Mais qu’avez-vous fait pour grandir si vite ?— C’est un secret.— Dites-le-moi : moi aussi, je voudrais grandir un peu. Regardez : je n’ai pas bougé, jesuis toujours haut comme trois pommes.— Mais toi, tu ne peux pas grandir, répliqua la fée.— Et pourquoi donc ?— Parce que les pantins ne grandissent jamais. Ils naissent pantins, vivent pantins et meu-rent pantins.— Ah ! j’en ai assez d’être toujours un pantin ! s’écria Pinocchio en se donnant une calotte.Il serait temps que je devienne un homme, moi aussi.— Tu le deviendras, si tu sais le mériter.— C’est vrai ? Et que puis-je faire pour le mériter ?— Rien de plus facile : il te suffit d’apprendre à être un petit garçon comme il faut.— Parce que je n’en suis pas un, peut-être ?— Tu en es loin ! Les enfants comme il faut sont obéissants, alors que toi…— Moi, je n’obéis jamais.— Les enfants comme il faut ont le goût de l’étude et du travail, et toi…— Moi, je joue les traîne-savates et les vagabonds à longueur d’année.— Les enfants comme il faut ne disent que la vérité…— Et moi que des mensonges.— Les enfants comme il faut aiment aller à l’école…— Et moi, l’école, ça me donne des maux de ventre… Mais à partir d’aujourd’hui je vaischanger de vie.— C’est promis ?— Promis. Je veux devenir un petit garçon comme il faut et la consolation de mon père…Où peut-il être à l’heure qu’il est, mon pauvre père ?— Je n’en sais rien.— Aurai-je la chance de le revoir et de l’embrasser un jour ?

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— Je crois que oui ; j’en suis même sûre.À ces mots, Pinocchio fut saisi d’une joie si intense qu’il se jeta sur les mains de la fée, etles lui baisa avec une fougue indescriptible. Puis, relevant le visage vers elle, il la regardatendrement et lui demanda :— Dis-moi, ma petite maman, ce n’est donc pas vrai que tu es morte ?— On dirait bien que non, répondit la fée en souriant.— Si tu savais comme j’ai souffert et comme mon cœur s’est serré lorsque j’ai lu « CI GÎT »…— Je le sais ; et c’est pour cela que je t’ai pardonné. C’est la sincérité de ton chagrin quim’a fait comprendre que tu avais du cœur ; et avec des enfants qui ont du cœur, mêmes’ils sont un peu fripons ou s’ils ont pris de mauvais plis, on peut toujours garder l’espoir ;on peut toujours penser qu’ils reprendront le droit chemin. Voilà pourquoi je suis venuete chercher jusqu’ici. Moi, je serai ta mère…— Oh ! c’est merveilleux ! s’écria Pinocchio en sautant de joie.— …et toi, tu m’obéiras : tu feras toujours ce que je te dirai.— Avec joie, avec joie, avec joie !— Pas plus tard que demain, continua la fée, tu commenceras par aller à l’école.Pinocchio devint tout à coup un peu moins gai.— Puis tu choisiras un art ou un métier qui te plaise.Pinocchio devint grave.— Que marmonnes-tu entre tes dents ? demanda la fée, l’air contrarié.— Je disais, ronchonna le pantin, que maintenant, ça me paraît un peu tard pour aller àl’école…— Non monsieur. Mets-toi bien dans la tête que pour s’instruire et pour apprendre il n’estjamais trop tard.— Mais moi je ne veux exercer ni art ni métier.— Et pourquoi ?— Parce que je trouve ça fatigant, de travailler.— Mon enfant, dit la fée, les gens qui parlent comme toi finissent presque toujours soit enprison soit à l’hospice. Dis-toi bien que chaque homme, qu’il naisse riche ou pauvre, estobligé de faire quelque chose ici-bas, d’avoir une occupation, un travail. Malheur à ceuxqui se laissent gagner par l’oisiveté ! L’oisiveté est une maladie tout à fait pernicieuse, etc’est tout de suite, dès l’enfance, qu’il faut s’en guérir ; sinon, quand on est grand, on nes’en guérit plus.Pinocchio, tout remué par ces paroles, releva vivement la tête et dit à la fée :— Je travaillerai bien à l’école, j’aurai un métier, je ferai tout ce que tu me diras de faire.J’en ai assez, de cette vie de pantin ; je veux à tout prix devenir un enfant. Tu me l’aspromis, n’est-ce pas ?— Je te l’ai promis. Maintenant, tout dépend de toi.

Source : Encyclopédie Microsoft Encarta 2001.1993-2000 Microsoft Corporation

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Pitch de la pièce

Mademoiselle Pinoc, petite fille espiègle et insolente, est une nouvelle fois convoquéepar le directeur de l’école. Mais voilà que tout à coup une étrange statuette posée sur lebureau l’entraîne dans une folle aventure, dans laquelle elle se retrouve dans la peau dePinocchio, le célèbre héros de Collodi. Ainsi devenue pantin de bois, il lui faudra « ap-prendre à apprendre » pour gagner sa liberté de penser et de choisir. Un incroyable par-cours initiatique l'attend... Restera-t-elle un objet à la merci des fâcheux, ouparviendra-t-elle à devenir un sujet en pleine possession de sa maturité et de la connais-sance ?

Extrait

La fée Bleue : Bon alors, Pinocchio, raconte- moi comment tu t’es retrouvé là ?Pinocchio : C’est une longue, très longue histoire.La fée Bleue : Ok, je vais m’asseoir. (La fée Bleue s’assoie, retire une de ses chaussuresà talon et se masse le pied)Pinocchio : Je parcourais les plaines de Pipobobard Land sur mon fidèle destrier Pottoki-nou, quand une terrible bête poilue m'attaquâmes. N’écoutant que mon courage, je sortîtesmon épée invincible pour la combattre. Bien sûr c’était dangereux, je le savais, mais j’avaisfait mes exercices de gymnastique le matin – tension, extension – j’étais donc bienéchauffé ! La bête poilue, un Cyclopus Verminus Cradosus, me regardait. Il était méchantet sentait le poisson pourri. D’un coup, il sortissent son épée et s’en suivâsse un combatacharné. Je finissite par le désarmer en lui faisant le coup de la pirouette cacahouète, etje repartite avec son argent. Mais voilà qu’en chemin un horrible dragonitus serpentilanus,à deux têtes, se mitent à me poursuive pour me voler mes pièces. (Son nez s’allonge)Non,pas mes pièèèèèces ! Je ne savais pas quoi faire pour lui échapper, alors je déciditâte deme cacher contre un arbre. Mais l'arbre était ensorcelé et avec ses lianes maléfiques ilm'a enlacé...Et après … Et après… Et Voilà.La fée Bleue : Eh bien bravo ! Zéro pointé pour la grammaire, en revanche dix sur dix enimagination. Quel menteur !Pinocchio : Quoi ? Moi ? Ah, mais, je n’ai pas menti.

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La Compagnie du Théâtre Mordoré

Sarah Gabrielle, comédienne diplômée du Conservatoire National Supérieur d’Art Drama-tique, et metteur en scène, crée le spectacle jeune public Éby et son Petit ChaperonRouge en 2005.Après une exploitation réussie au Théâtre La Luna pendant le festival d’Avignon 2006,Sarah Gabrielle fonde la Compagnie du Théâtre Mordoré en octobre de la même année.L’équipe est alors composée d’artistes venus des compagnies de Pierre Debauche, duThéâtre de l’Étreinte, de Miroir et Métaphore et du Théâtre des Mondes.Son objectif est de proposer des spectacles dans lesquels les genres (théâtre, musique,chant, danse) se mêlent et offrent une possibilité de lectures originales et plurielles, tantpour le jeune que pour le tout public.Éby et son Petit Chaperon Rouge est repris au Théâtre Le Lucernaire à Paris durant la sai-son 2007/2008. forte de ce succès, la compagnie décide de réaliser un triptyque autourdu personnage d'Éby : Éby et le Mangeur de Contes (saison 2008/2009) et Éby et la Pe-tite au Bois Dormant (saison 2009/2010).Ces trois spectacles, écrits par Laurent Montel et Sarah Gabrielle et mis en scène parSarah Gabrielle, sont en tournée nationale depuis leur création.Séduit par son travail et son dynamisme, le Théâtre Le Lucernaire signe avec la Compagniedu Théâtre Mordoré une résidence à partir de septembre 2009.En 2010, la compagnie crée Mordoré Production, pour soutenir différents projets et tra-vailler avec d’autres metteurs en scène et compagnies. La première collaboration est miseen place avec Daniel Mesguich pour Agatha de Marguerite Duras, en coproduction avecle Théâtre du Chêne Noir, lors du festival d’Avignon 2010.Durant la saison 2011/2012, la Compagnie du Théâtre Mordoré propose au Lucernaire sapremière création tout public, Le Chant du cygne d’après Tchekhov, mis en scène parSarah Gabrielle qui signe également le texte français.En 2012, la compagnie est en résidence jeune public au Théâtre des Deux Rives (T2R) àCharenton-le-Pont (94) et au Théâtre du Val d’Osne (TVO) à Saint-Maurice (94).En octobre 2012, la Compagnie du Théâtre Mordoré présente son nouveau spectaclejeune public Pinocchio d’après l’étrange rêve de Monsieur Collodi de Sandrine Gauvin etSarah Gabrielle, mis en scène par Sarah Gabrielle au Lucernaire.

la production

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Mise en scène

Sarah Gabrielle

Elle a été élève au Conservatoire National Supérieur d’Art Dra-matique de Paris dans les classes de Stuart Seide, de JacquesLassalle et de Patrice Chéreau (1997-1999).Au théâtre, elle a joué dans une quarantaine de pièces, sous ladirection entre autres de frédéric Klepper, Jean-Claude fall, Pa-trice Chéreau, Alain Zaepffel, Gilles Gleizes, Daniel Mesguich,Elisabeth Chailloux.Au cinéma et à la télévision, elle apparaît notamment au géné-rique de films signés Patrick Schulmann, Michèle ferrand-Lafaye(New York 1935, grand prix et prix du public au festival de Brestet prix du court-métrage au festival du Cinéma féminin deDigne, 1989), James Ivory, David faroult, Marco Pico, José-Maria

Berzosa, Alain Nahum, Maurice Dugowson, Philippe Triboit, Stéphane Kurc, Pierre Aknine,Nina Companeez.Après avoir travaillé le chant et la voix avec Nicole fallien et Alain Zaepffel, elle se produitdans Trois tours de chant originaux (paroles de Xavier Maurel, musique de Luce Mouchel)en 1996, 1997 et 2002.Elle participe régulièrement à des dramatiques radiophoniques et des lectures de textesen public. En 2002, elle se lance dans la mise en scène et dans l’écriture en créant En-voûtement, puis en 2004, Hänsel et Gretel d’après les frères Grimm.En 2006, elle crée la Compagnie du Théâtre Mordoré et écrit avec Laurent Montel etmet en scène Éby et son Petit Chaperon Rouge. En 2008, elle est collaboratrice artistiquesur le spectacle Du Cristal à la fumée au Théâtre du Rond-Point puis elle met en scèneDaniel Mesguich dans Phasmes au Théâtre du Rond-Point également. La même annéeelle écrit avec Laurent Montel et met en scène le deuxième volet des Aventures d’Éby,Éby et le Mangeur de Contes, puis en 2009 le dernier volet, Éby et la Petite au Bois Dor-mant au Théâtre Le Lucernaire.En 2010, elle est collaboratrice artistique pour Le Bel Indifférent de Jean Cocteau suivide La Charlotte de Jehan-Rictus, au Lucernaire. La même année, elle joue dans Agathade Marguerite Duras, mis en scène par Daniel Mesguich au Théâtre du Chêne Noir à Avi-gnon.En 2011, elle met en scène au Lucernaire Le Chant du Cygne d’après Tchekhov, spectacledont elle signe également le texte français et dans lequel elle joue. Toujours au Lucernaire,elle met en scène à l’automne 2012 sa nouvelle création jeune public Pinocchio, d’aprèsl’étrange rêve de Monsieur Collodi, qu’elle écrit avec Sandrine Gauvin.

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Note de mise en scène

Ce spectacle, sera bien l’histoire de Pinocchio, mais pas seulement : la Compagnie duThéâtre Mordoré a fait des contes connus revisités, sa spécialité. Nous souhaitons, à tra-vers cette nouvelle création, continuer à questionner cette part d’enfance en nous, en-fouie mais pas tout à fait disparue, qui a contribué à faire de nous « des vrais petitsenfants »… faire entendre, comment les similitudes et les différences de nos deux héros(la petite Anna Pinoc et Pinocchio) font écho de manière universelle à ce que nous par-tageons tous, qui que nous soyons : le temps qui passe et la fin de l’innocence. Pour cela,nous tuilerons, plusieurs réalités : celle du conte si connu et foisonnant de Monsieur Col-lodi et celle d’une petite fille espiègle et mutine, Anna, qui, comme Pinocchio, va devoir« apprendre à apprendre » pour gagner sa liberté de penser, de choisir, et donc, devenirnon plus pantin, objet à la merci des fâcheux, mais sujet en pleine possession de sa ma-turité et de la connaissance. Comme nous aimons à le faire, nous jouerons et nous nousjouerons des codes théâtraux (didascalies, apartés, quatrième mur...), donnant à voir, àlire, les signes et le lexique du théâtre.L'histoire se jouera dans le bureau austère du directeur de l’école que fréquente notrehéroïne, Anna Pinoc. Ce bureau, démesurément grand, monté sur une estrade, sera in-quiétant, comme peut l’être, pour une fillette abonnée aux heures de « colle », le mondehiérarchique des adultes. C’est peut-être par peur que sa perception de la pièce va chan-ger, devenir floue, presque magique : comme un tremblé de réalité. L’inquiétante statuetteposée sur le bureau du directeur va lui parler, lui contant l’histoire d’un petit pantin debois. Et le bureau se révélera être une poche de fantasmes chatoyants comme l’incons-cient, les ambiances de lumière et de son y basculeront d’un claquement de doigts, d’unclignement d’œil. L’estrade dévoilera le ventre de la baleine/requin, ou un tissu bleu iriséquand Pinocchio manquera de se noyer. Anna sera Pinocchio, le directeur, lui, sera, tourà tour, Geppetto, Mangefeu monté sur échasses, manipulant des marionnettes sous lebureau devenu castelet, puis foxCat, le bandit et la fée Bleue aussi.Transformations, travestissements, compositions, donc.Mais en fait, peut-être n’est-ce pas le rêve de la petite écolière auquel nous assisterons,mais plutôt à celui de Monsieur Collodi, ou bien le rêve de chacun se mêlant l’un l’autre,ou encore le nôtre, à nous, spectateurs…

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Assistante à la mise en scène, Sandrine Gauvin

Après une licence en Arts du Spectacle option cinéma à la Sorbonne Nouvelle, et uneformation supérieure en programmation informatique et web, elle intègre les Cours flo-rent où elle suit notamment les cours de Michèle Harfaut, Sandy Ouvrier et LaurentMontel.Au théâtre, elle écrit la pièce Berlin, de l'autre côté du mur, qu’elle met également enscène. Inspirée de l’album Les Aventures de Simon et Gunther de Daniel Balavoine, elleest éditée aux Éditions Ex Aequo. Au cinéma, elle coécrit le scénario du long métrageLes Amours Secrètes de f. Phelizon sorti en salles en juin 2010. La même année, ellerejoint la Compagnie du Théâtre Mordoré où elle s’occupe de la communication et desrelations publiques.En 2011, elle est assistante mise en scène sur la pièce Le Chant du Cygne d’aprèsTchekhov, texte français et mise en scène de Sarah Gabrielle. Elle écrit avec Sarah Ga-brielle le spectacle jeune public Pinocchio, d’après l’étrange rêve de Monsieur Collodi,mis en scène par Sarah Gabrielle au Lucernaire à l’automne 2012. Elle est égalementassistante mise en scène sur ce projet.

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La distribution

Joëlle Luthi, comédienne

Née à Genève, elle a pratiqué pendant dix ans le théâtre àl'école du Théâtrochamp avant de se lancer dans une formationprofessionnelle au Conservatoire de musique de Genève. Désormais à Paris, elle termine ses études de théâtre à la Sor-bonne Nouvelle ainsi qu’une formation de jeu dans l’école de laCompagnie du Vélo Volé. En 2012, elle créé son premier spec-tacle, Contes Clownesques : le bonheur est au bout de la rue,qui est primé au festival Ici & Demain. A l’automne 2012, ellejoue dans Pinocchio, d’après l’étrange rêve de Monsieur Collodide Sandrine Gauvin et Sarah Gabrielle, mis en scène par SarahGabrielle au Lucernaire.

Yan Richard, comédien

Il entre en 1987 à l’'école Théatrochamp, sous la directiond'’Anoushka Chenevard-Sommaruga. Durant quinze ans, il jouedans de nombreuses créations et devient dès 1998 assistant etchargé de cours.Il intègre les Cours florent en 2003 où il suit notamment lescours de Xavier florent, Jean-Pierre Garnier et Laurent Montel.En 2005, Il interprète Iell dans Ruban Noir, première créationet mise en scène primée de Sylvain Guichard.En 2005, il intègre la Compagnie La Lanterne Du Mulot, fondéepar Céline Texier-Chollet et assiste celle-ci pour la création deCarthage, encore de Jean-Luc Lagarce. De 2007 à 2009, il in-

terprète les rôles du Jeune Homme dans La Peau d’Elisa de Carole fréchette et de Mas-carille dans L’Etourdi de Molière, mis en scène par Céline Texier-Chollet. Il joue égalementen 2009 Léo dans Les Sept jours de Simon Labrosse de Carole fréchette mis en scènepar Luc Dezel. En 2010, il débute le travail de Music-Hall de Jean-Luc Lagarce, mis enscène par Sylvain Guichard, qui forte de 6 résidences de création est programmée aufestival Off d’Avignon 2012. La même année, il est à l’affiche de Si je t’attrape je te MORT,une comédie d’Olivier Maille, mise en scène par l’auteur. A l’automne 2012, il joue dansPinocchio, d’après l’étrange rêve de Monsieur Collodi de Sandrine Gauvin et Sarah Ga-brielle, mis en scène par Sarah Gabrielle au Lucernaire.

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en savoir + sur le théâtre

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Les métiers du théâtre

Producteur : Il est le responsable financier du spectacle et en assure la réalisation. Leproducteur signe les contrats avec les auteurs, engage les personnels artistiques et tech-niques, supervise la promotion du spectacle et assure la gestion de tous les aspects de laproduction. Souvent, il planifie également, en collaboration avec l’administrateur, les tour-nées, les reprises et la vente des droits pour le cinéma et la télévision.

Metteur en scène : Il est responsable de l’harmonie du spectacle et prend toutes les dé-cisions artistiques. C’est lui qui définit la conception associée à l’interprétation de la pièceécrite, choisit la distribution et dirige les répétitions. Le choix des décors, des costumes,des éclairages et de l’accompagnement musical ou sonore se fait également sous sonautorité. Il règle les gestes et les déplacements, oriente et dirige l’interprétation des ac-teurs. Il propose ainsi au public sa propre vision de la pièce. Il faut attendre les années50 pour que la fonction de metteur en scène affirme son autonomie.

Dramaturge : Le rôle du dramaturge est d’assister le metteur en scène dans l’analyse lit-téraire du texte et dans sa transposition à la scène.

Comédien : Les comédiens sont généralement choisis par le metteur en scène à l’issued’une audition pour interpréter un rôle précis. Lors des répétitions, le texte est appris ettravaillé, les déplacements sont fixés, les personnages sont définis et les interprétationspeaufinées.

Décorateur : Le décorateur est chargé de l’aménagement de l’espace scénique et de l’en-vironnement visuel. Il choisit les éléments du décor, les accessoires et le mobilier enca-drant l’évolution des acteurs sur le plateau. Il conçoit l’espace du spectacle en étroitecollaboration avec le metteur en scène et suit la réalisation des éléments constitutifs dudécor par les constructeurs ou les accessoiristes.

Costumier : Il dessine et conçoit les costumes, puis supervise leur réalisation à l’atelier decostumes.

Eclairagiste : Il planifie et crée les couleurs, l’intensité et la fréquence des lumières surscène, en accord avec le metteur en scène, le décorateur et le costumier.

Régisseur : Le régisseur assure la liaison entre les techniciens et les artistes. Il suit les ré-pétitions, coordonne tous les aspects techniques de la production et orchestre le dérou-lement de la représentation. Il supervise les répétitions techniques, qui servent à régler lalumière et le son, à arranger le décor, à répéter les changements de décor et d’éclairage(tout d’abord avec la régie seule, puis avec les acteurs).

Ingénieur du son : Il est responsable de toute la sonorisation lors d’une représentation. Ileffectue par exemple les enregistrements sonores, les bruitages, etc.

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Les superstitions au théâtre

La couleur verte est proscrite du théâtre et de l’opéra. Elle renvoi à l’arsenic contenu dansla couleur verte qui pénétrait dans la peau des comédiens lorsqu’ils transpiraient, vêtusde cette couleur. On dit également que Molière serait mort sur scène en vert...Cette superstition existe en Italie, au Royaume-Uni et en Espagne où le violet, le vert/lebleu et le jaune sont respectivement proscrit. Dans le cas de l’Espagne, l'explication vien-drait de la Tauromachie : en effet, la cape du torero étant rouge à l'extérieur et jaune àl'intérieur, si le Torero est encorné, la dernière couleur qu'il verra sera le jaune.

Le mot « corde » : Les marins travaillaient dans les théâtres et pour eux le mot cordeévoque la pendaison, la condamnation suprême ! Dans une même idée, au Moyen-Age les acteurs itinérants peinaient parfois à se nourrir.Le vol était parfois de mise… ce qui les menait irrémédiablement à la potence. Une pièceétait en mal, quand la corde passait par-là ! On remplace donc ce mot par fil, filin, ganse, guinde, drisse, chanvre…

Dire « Merde » ou « bonne chance » … Cela porte malheur de souhaiter bonne chanceà un acteur ou un membre de la production. L'expression la plus utilisée est simplement« Merde ! ». Cette expression daterait de l'époque où les spectateurs se faisaient déposeren calèche devant l'entrée du théâtre, halte au cours de laquelle les chevaux ne man-quaient pas de garnir de leur crottin le parvis du théâtre. Cette "garniture" étant directe-ment proportionnelle au nombre de spectateurs, c'était faire preuve de bienveillance quede souhaiter "beaucoup de merdes" aux artistes.

Les œillets : Quand le directeur du théâtre voulait signifier à une actrice qu’il renouvelaitson contrat, il lui faisait livrer des roses tandis que s’il lui envoyait des œillets – fleurs beau-coup moins chères -, son engagement prenait fin.

Siffler : Ne jamais siffler sur scène ou en coulisse ! On prétend que cela attire les siffletsdu public. Cette superstition vient de ce que les régisseurs de théâtre utilisaient autrefoisdes sifflements codés pour communiquer entre eux les changements de décors. Un acteursifflant pouvait alors semer la confusion dans le bon déroulement technique du specta-cle.

Le chapeau : Lorsqu’un artiste tombait malade ou avait un accident, le docteur, entrantdans le théâtre, déposait toujours son chapeau sur le canapé ou le lit de l’artiste dans lesloges. Depuis, le chapeau dans les coulisses porte malheur.

Le lapin : Ne pas prononcer le mot lapin ! Le lapin, rongeur de cordages, fait partie de lasuperstition des marins, et par extension du monde du théâtre qui employait des anciensmarins dans les cintres. Ils le désignent par des périphrases comme « l'animal aux longuesoreilles », « cousin du lièvre » ou par le mot « pollop » sous peine de porter malheur.

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Une petite histoire du théâtre illustrée par André Degaine

Une petite histoire du théâtre illustrée par André Degaine

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