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ANTIQUITÉ DOSSIER PÉDAGOGIQUE

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ANTIQUITÉ

DOSSIER PÉDAGOGIQUE

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TABLE DES MATIÈRES

I. Introduction au thème de l’antiquité

I.1- Les grands récits mythologiques

I.2- Le panthéon greco-romain

I.3 -Les héros

I.4 - Le goût de l’antique

I.5 - Du jugement de Pâris à la guerre de Troie

II. Outils pratiques

II. 1- Documents complémentaires

II. 2- Lexique

II. 3- Biographies

II. 4- Bibliographie

II. 5- Arbres généalogiques et tableaux de correspondance

III Visites clés en main

III. 1 - Visite Mythologie

III . 1 - A support de visite élève

III. 1- B support de visite enseignant

III. 1- C œuvres développées

III .2 - Visite Antiquité rêvée

III . 2 - A support de visite élève

III. 2 - B support de visite enseignant

III. 2- C Ouvres développées

III.1 – Visites clé en main

II. Outils pratiques

I. Introduction au thème

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Les oeuvres dans lesquelles sont racontés les récits mythologiques sont des écrits poétiques. Cette forme d’écriture rend parfois difficile la traduction des différents mythes en histoire de l’art.

L’Iliade et l’Odyssée, Homère. Ces deux oeuvres attribuées à Homère sont très dissemblables. Alors que l’Iliade est centrée sur la colère et la vengeance d’Achille durant la guerre de Troie, l’Odyssée rapporte les épreuves subies par Ulysse durant son voyage de retour après la guerre. Les unités de temps et de lieux sont aussi très différentes. L’Iliade se passe toute entière sous les murs de Troie pendant une période resserrée de quelques jours alors que l’Odyssée s’étend sur une durée six fois supérieure sans même prendre en compte les dix années pendant lesquelles ont lieu les aventures d’Ulysse qui connaissent de nombreux lieux. L’Iliade est composée de 24 chants dont le personnage central est le héros Achille. L’action de l’Iliade se déroule durant la guerre de Troie qui oppose d’une part, les Troyens et d’autre part, les Grecs, dont fait partie Achille. Du retrait des combats suite à sa querelle avec Agamemnon au combat contre Hector pour venger la mort de Patrocle, Achille est au coeur du récit de l’Iliade. Homère accorde aussi une grande place à l’action des dieux sur les évènements. Ceux-ci sont à l’origine de la guerre de Troie et ont une influence directe sur les évènements en favorisant l’un ou l’autre camp. L’Odyssée est un poème de 24 chants dont le personnage central est Ulysse. Ce poème raconte les voyages d’Ulysse lors de son retour en Grèce à la fin de la guerre de Troie. Trois parties peuvent être mises en évidence dans ce récit. Le récit débute sur l’action des dieux dans le sort d’Ulysse. Ceux-ci décident de son retour et, en parallèle, incitent son fils à rechercher Ulysse afin d’évincer les prétendants de Pénélope, sa femme. La seconde partie est centrée sur le récit par Ulysse des évènements qui ont suivi son départ de Troie. La dernière partie relate la vengeance d’Ulysse lors de son retour à Ithaque et clôture le récit avec la reconnaissance du héros et de sa place par les siens. La Théogonie, Hésiode. Cette oeuvre est aussi appelée la Généalogie des dieux. C’est un récit dans lequel Hésiode revient sur la création du monde à partir du Chaos puis sur la naissance des différents dieux et leur filiation. La Théogonie s’ouvre sur une invocation du poète aux Muses qui sont à l’origine de son inspiration poétique. Il rappelle ainsi leur rôle auprès des dieux mais aussi auprès des hommes et plus particulièrement des rois et des poètes. Vient ensuite la création

I.1 Les grands récits mythologiques

I. Introduction au thème de l’antiquité

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des dieux dont le récit conduit à l’avènement du règne de Zeus. Dans un premier temps, les divinités élémentaires sont apparues à partir du Chaos et ont données naissance aux éléments naturels et à certaines allégories. De l’union de Gaïa, la Terre, et d’Ouranos, le ciel, naissent la génération des Titans dont le dernier né, Chronos, mutile son père et lui prend le pouvoir. Il est à l’origine, avec sa soeur Rhéa, des Olympiens. La Théogonie raconte les guerres entre les dieux pour prendre le pouvoir jusqu’à la victoire de Zeus et la mise en place de l’ordre sous son règne.

L’Enéide, Virgile L’Enéide est une oeuvre rédigée par le poète Virgile au Ie siècle avant JC. Il s’agit de donner une histoire de Rome issue d’un héros à l’ascendance divine. Cette oeuvre est fortement inspirée de celle d’Homère puisqu’elle prend la suite du récit de la guerre de Troie à laquelle Enée a participé dans le camp troyen. La structure de l’Enéide rappelle la division de l’oeuvre d’Homère entre l’Iliade et l’Odyssée. La première partie de l’oeuvre de Virgile raconte les évènements qui suivent la chute de Troie et les différentes aventures du héros, notamment en mer, qui rappellent le schéma de l’Odyssée. La deuxième partie est plus centrée sur la conquête des territoires par Enée et qui sont à l’origine de Rome et peut être associée au thème de l’Iliade. Le récit de l’Enéide a donc un objectif politique. Il s’agit de faire d’Auguste, le premier empereur de Rome, un descendant d’Enée et donc, en ligne directe, de la déesse Vénus (Aphrodite chez les Grecs) et donc d’assurer sa légitimité par une parenté divine. Les Métamorphoses, Ovide Composées de 15 chants ou livres, les Métamorphoses sont inspirées des mythes grecs et romains racontant les différentes transformations des dieux, déesses, héros ou mortels dans des récits courts. Ces histoires relatent des métamorphoses de la naissance du monde avec le Chaos, à l’avènement de l’empereur Auguste. Parmi les récits présents dans les Métamorphoses, on peut citer les Origines dans le livre I, Actéon et Sémélé dans le livre III ou encore Hercule dans le livre IX. Les Fastes, Ovide Les Fastes d’Ovide proposent un commentaire poétique du calendrier religieux romain. Seuls les six premiers mois du calendrier sont connus. Celui-ci devait en contenir douze mais les derniers ont été perdus ou le poète n’a pas terminé son oeuvre. Comme dans les Métamorphoses, Ovide utilise, pour les Fastes, des mythes issus à la fois de la tradition grecque et de la tradition romaine. Il s’agit donc d’une oeuvre composée de légendes, d’histoires populaires, des usages et des cultes dans les fêtes romaines.

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La religion des Grecs est polythéiste. Une kyrielle de dieux anthropomorphes, aux aventures multiples en compose le panthéon. Les Romains en ont repris les principales figures, les rebaptisant et adaptant leur histoire. Les origines A l’origine du monde est apparu le Chaos, personnification du vide primordial, qui a par la suite engendré d’autres divinités primitives : Erèbe (les Ténèbres infernales) et Nyx (la Nuit). Celles-ci vont ensuite donner naissance à Aether (le ciel supérieur où la lumière est la plus pure) et Héméra (la Lumière du Jour). Ce sont de ces derniers que vont naître Ouranos (le Ciel), Gaïa (la Terre) et Pontos (le Flot). Il existe différentes variantes dans les légendes concernant les divinités primitives. C’est notamment le cas de Gaïa qui est présenté comme une entité apparue à la suite du Chaos et qui aurait ensuite donné naissance, entre autres, au Ciel et au Flot. Les titans Les titans sont les six fils d’Ouranos et de Gaïa. Ils ont six soeurs qui portent le nom de titanides. Ils forment ensemble la génération primitive des Dieux. Ces douze dieux ont formés des couples qui ont permis de donner naissance à de nouvelles générations de dieux. C’est le plus jeune des titans, Cronos, qui, unit à Rhéa donne naissance à la génération des dieux de l’Olympe dont est issu Zeus. Les 6 titans sont Coéos, Crios, Cronos, Hypérion, Japet et Océan, et les 6 titanides sont Mnémosyne, Phoebé, Rhéa, Théia, Thémis et Thétis. Les titans ont pris le pouvoir suite à la révolte contre Ouranos qui les avait écartés du pouvoir. Gaïa se serait plainte auprès de son fils Cronos du traitement d’Ouranos qui avait notamment emprisonné une partie de leurs enfants, les cyclopes et les hécatonchires. Gaïa donne alors à Cronos une faucille qu’il utilise pour mutiler son père et prendre le pouvoir. Il emprisonne à nouveau les cyclopes et les hécatonchires et se met à dévorer ses propres enfants suite à une prédication lui annonçant qu’il serait détrôné par un de ses enfants comme il l’avait lui-même fait avec son père. Les titans perdent ensuite le pouvoir, pris par les Olympiens, suite à une lutte qui porte le nom de Titanomachie. Ils sont alors envoyés par Zeus dans le Tartare, gardés par les Hécatonchires qui ont soutenus les Olympiens. C’est Rhéa, lassée de voir disparaître ses enfants, qui soustrait Zeus à son père en l’échangeant avec une pierre cachée dans un lange. Une fois adulte, Zeus fait recracher ses frères et soeurs à Cronos et prend le pouvoir qu’il installe sur l’Olympe.

I.2 – Le Panthéon gréco-romain

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Les Olympiens Les Olympiens sont les douze divinités qui siègent sur l’Olympe. Il s’agit d’Aphrodite, d’Apollon, d’Arès, d’Artémis, d’Athéna, de Déméter, d’Héphaïstos, d’Héra, d’Hermès, de Dionysos, de Poséidon et de Zeus. Cette liste peut cependant connaître des modifications. A l’origine, Hestia, la déesse du foyer, faisait partie des dieux de l’Olympe avec ses frères et soeurs mais elle a cédé sa place à Dionysos. La déesse Déméter, quant à elle, ne fait pas toujours partie de la liste des Olympiens, au contraire, le dieu Hélios est parfois ajouté. Il faut aussi noter l’absence du Dieu Hadès qui ne vient jamais sur l’Olympe. Ces dieux forment une sorte de conseil au sein duquel ils régissent la vie des mortels à l’aide des dieux secondaires. Les dieux attendent en retour des sacrifices et libations et punissent ceux qui ne respectent pas leur culte. Les dieux sont immortels et gardent une jeunesse éternelle grâce à la consommation de l’ambroisie et du nectar. L’Olympe est considéré comme le séjour des dieux, et plus particulièrement de Zeus, dès l’époque homérique. C’est aussi le nom porté par de nombreux monts dans le monde grec. Une distinction entre les deux apparaît et le terme « olympe » devient l’appellation générale pour désigner la demeure d’un dieu.

Les divinités secondaires De nombreuses créatures peuplent les mythes gréco-romains et prennent place au côté des dieux. C’est le cas par exemple des centaures. Ce sont des créatures mi-hommes, mi-chevaux sauvages et brutales. Certains centaures jouent tout de même un rôle important dans les mythes, comme Chiron qui a éduqué le héros Achille. Les satyres sont aussi des êtres mi-humains, mi-animaux. Ils sont représentés avec des oreilles pointues, de petites cornes, des pattes poilues et des sabots de bouc. Ils sont étroitement associés au culte du dieu Bacchus/Dionysos et représentent la fertilité. De la même manière pour l’océan, les tritons et les néréides sont des êtres mi-hommes, mi-poissons. Toutes ces créatures sont des divinités secondaires comme les nymphes (divinités représentées sous la forme de jeunes filles et associées à des éléments naturels), dont font partie les néréides (qui habitent la mer).

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Les héros forment une catégorie d’êtres à part. En effet, ils ne sont ni des dieux, ni des mortels mais issus le plus souvent d’un parent divin et d’un parent mortel, ce sont des demi-dieux. Ils détiennent une force et une puissance extraordinaire et leur naissance est merveilleuse. Les héros sont tous des êtres d’exception dont les actions les mènent à la gloire et à la renommée éternelle. Ils sont identifiés par un trait de caractère singulier et très tranché dont ils deviennent la personnification. C’est le cas notamment pour Ulysse qui est associé à la ruse, Achille à la rapidité, ou encore Hercule à la force. Les héros sont des représentations des valeurs et fournissent une image de l’idéal de la civilisation. Les héros sont à l’origine de très nombreux mythes de fondation et sont des figures importantes des constructions familiales avec des ancêtres mythiques. Achille. Fils de Pelée, un mortel, et de la déesse Thétis, fille de l’Océan. Après sa naissance, Thétis a plongé son fils dans le Styx, le fleuve des Enfers, afin de le rendre immortel. En effet, les eaux de ce fleuve avaient le pouvoir de rendre invulnérable quiconque s’y baignait. Cependant, le talon par lequel Thétis a tenu Achille pour le plonger dans le Styx, n’a pas été mis au contact de l’eau et est donc resté vulnérable. Son talon est donc devenu le seul point faible d’Achille et c’est une flèche dans ce talon qui provoque sa mort. Achille est un des personnages principaux de la guerre de Troie, racontée dans l’Iliade d’Homère qui en fait son personnage principal. Il s’illustre face aux combattants troyens auxquels il inspire une crainte telle que les armées grecques sortent victorieuses lorsqu’il est présent mais défaites lorsqu’il se retire des combats. La figure d’Achille a servi de modèle à l’empereur Alexandre. Ulysse, personnage central du récit de l’Odyssée d’Homère, est une figure emblématique des héros de l’antiquité. Il est très généralement associé à la sagesse et à la ruse grâce à son inventivité en matière de stratégie. Originaire de l’île d’Ithaque, Ulysse est le fils de Laërte et d’Anticlée. Selon la tradition, il aurait une ascendance divine par chacun de ses parents. Il épouse Pénélope, la cousine d’Hélène, qui lui donne un fils, Télémaque. Il fait partie des combattants du camp grec lors de la guerre de Troie et s’illustre à de nombreuses reprises par sa capacité de réflexion, sa sagesse et sa ruse. Au-delà de son rôle de combattant, Ulysse accomplit des missions d’ambassadeur voire d’espion. Il serait notamment à l’origine du cheval de Troie qui permit aux grecs de remporter la guerre et de détruire la ville. Lors de son retour à Ithaque, raconté dans l’Odyssée, seule la ruse lui permet de sortir victorieux de ses différentes aventures et de mener à bien son voyage de retour. Enée est aussi un héros qui s’est illustré lors de la guerre de Troie, dans le camp troyen, et est connu comme étant à l’origine de la ville de Rome. Il est le personnage autour duquel Virgile à construit son oeuvre, l’Enéïde. Il est présenté comme le héros à l’origine de la fondation de la ville de Rome ce qui permet de donner à celle-ci une ascendance divine. En effet, Enée est le fils de la déesse Vénus. De plus, le fils d’Enée, Ascagne, aussi surnommé Iule, apparaît comme le fondateur de la famille Julia dont sont issus Jules César et Auguste, premier empereur de Rome.

I.3 - Les héros

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Parmi les héros on peut aussi citer Hercule, dont les Douze travaux sont particulièrement connus, et qui symbolise la force. Hercule a la particularité d’avoir rejoint le cercle des dieux une fois ses travaux accomplis. Hercule est fils de Zeus et son destin est influencé par la colère de la déesse Héra, jalouse de ce nouvel enfant auquel un brillant avenir est prédit. Ces héros mythiques ont influencé certains grands personnages de l’histoire antique qui ont par la suite acquis un statut de héros. Alexandre le Grand, fils de Philippe II de Macédoine et d’Olympias, est roi de Macédoine au IVe siècle avant JC. Il est particulièrement connu pour ses conquêtes militaires qui l’ont placé à la tête d’un immense empire après sa victoire sur le roi Perse et la soumission de ses territoires. Il continue ses conquêtes jusqu’en Egypte. Il tente de fusionner dans un seul empire ses possessions occidentales et le territoire oriental de l’immense empire perse. Il est donc le grand conquérant de l’antiquité dont les victoires ont fait la renommée mais dont l’empire ne lui a pas survécu. En effet il est divisé, à sa mort, entre ses généraux, donnant ainsi naissance aux royaumes hellénistiques. Cyrus II dit Cyrus le Grand est considéré comme le fondateur de l’empire perse au VIe siècle avant JC. Il s’agit aussi d’une figure de grand conquérant. La naissance et la jeunesse de Cyrus ont fait l’objet de légendes qui viennent accompagner son image de fondateur d’une dynastie. Une première guerre place Cyrus à la tête de sa dynastie et de son royaume. Il entame ensuite ses conquêtes avec la Lydie puis l’Asie centrale et Babylone, donnant ainsi forme à l’empire perse. La figure du héros, réel ou mythique a perduré et continue à inspirer les auteurs et les puissants, bien au-delà de l’antiquité. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, les auteurs s’inspirent beaucoup des récits évoquant les grands personnages de l’Antiquité et rédigent de nombreux recueils regroupant les récits de leurs vies et leurs exploits, les instaurant ainsi en modèle à suivre. C’est le cas notamment d’Alexandre dont l’image est réutilisée dans de nombreux ouvrages comme exemple de vertu et de morale permettant de donner des leçons de savoir-être dans le cadre public et privé. Les héros sont aussi utilisés dans les représentations du pouvoir et associés à des personnages important tels que les membres de la famille royale. On peut notamment citer le roi Louis XIV étroitement associé à la figure d’Alexandre. Alexandre apparaît comme un modèle pour le roi dont l’objectif est de l’égaler pour atteindre le statut de héros. Après la mort de Mazarin, Louis XIV règne sans premier ministre et durant cette période les représentations d’Alexandre se multiplient sous toutes les formes et dans tous les arts. On retrouve par exemple la tenture de l’Histoire d’Alexandre, tissée par les Gobelins, à l’initiative de Charles Le Brun, peintre du roi. Une tenture reprenant l’histoire d’Achille a aussi été réalisée par la manufacture des Gobelins d’après une représentation de Rubens.

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La Renaissance se définit, entre autres, par le culte voué à l’antiquité et ses formes artistiques dont les redécouvertes lors des fouilles archéologiques se multiplient en Italie. Ce sont les références à l’antiquité qui forment les critères esthétiques de l’art à la Renaissance en influençant les artistes qui y sont confrontés. L’attrait pour l’antique qui réapparaît à la Renaissance touche aussi les érudits et les puissants qui investissent dans des fouilles afin de mettre au jour de nouvelles traces de l’antiquité. Les fouilles archéologiques se multiplient alors, surtout à Rome et dans sa campagne environnante, et les réflexions sur ces découvertes se mêlent aux réflexions artistiques et philosophiques chez les érudits. C’est aussi l’époque de la création des grandes collections d’antiques qui mettent en avant le goût et la richesse des puissants pour les découvertes effectuées lors des fouilles archéologiques. Dans toute l’Europe, des espaces de collection sont aménagés dans les palais des puissants et parfois sont ouverts au public. La formation des artistes de la Renaissance est fortement influencée par les découvertes archéologiques et le voyage à Rome devient un élément incontournable dans la prise de contact avec l’esthétique antique. Cet apprentissage passe notamment par la copie des oeuvres qui sont remises au jour lors des fouilles. Ces copies font ensuite l’objet de carnets ou de catalogues qui servent de base aux créations des artistes dans un style d’inspiration antique. De très nombreuses copies d’oeuvres antiques sont alors effectuées par les artistes. Certaines découvertes archéologiques ont des conséquences directes sur la production artistique. Une forme de décor dit de grotesque apparaît à la Renaissance après la découverte d’ornements dans certains monuments antiques alors enfouis et qui faisaient donc penser à des grottes. Le terme grottesco désignait les décorations peintes ou sculptées des murs et des voutes. Les caractéristiques de ce décor sont les compositions comportant des arabesques, des motifs végétaux, animaux ou architecturaux, ou encore des petites figures de fantaisie. Le décor de grotesque s’est répandu pendant la Renaissance dans toute l’Europe, en touchant toutes les formes de création artistique. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, se développe un goût de l’étrusque qui développe un thème ornemental à l’antique.

I.1 Le goût de l’antique

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Du Jugement de Pâris à la guerre de Troie Événement légendaire rapporté dans l'Iliade d'Homère, la guerre de Troie oppose les Grecs aux Troyens. Les Grecs répondent à l'appel de Ménélas, roi de Sparte, dont l'épouse, Hélène, a été enlevée par un prince troyen, Pâris. Sous la direction d'Agamemnon, roi de Mycènes, les héros de la Grèce antique (comme Achille, Patrocle, Ulysse) viennent assiéger Troie. Au terme d'un siège de plusieurs années, la ville ne tombe que par la ruse. Dissimulés à l'intérieur d'un immense cheval de bois que les Troyens prennent pour un présent marquant la fin des hostilités, un groupe de guerriers s'introduit dans la ville, en ouvre les portes et la livre à la destruction. L’intervention des dieux dans les affaires humaines, très présente dans les récits homériques, est particulièrement visible durant l’épisode de la guerre de Troie qui voit s’opposer, au-delà du camp grec et du camp troyen, une partie des dieux qui se divisent entre les deux parties. Selon la légende, l’origine de la guerre de Troie viendrait d’une pomme d’or portant l’inscription « à

la plus belle », lancée par Eris, la déesse de la discorde, pendant le banquet divin célébrant le

mariage de Pelée et de la Néréide Thétis. Cette pomme destinée à la plus belle des déesses est

revendiquée à la fois par Aphrodite, Héra et Athéna. Zeus refuse de trancher et décide de laisser le

jugement à un mortel. C’est à Pâris, fils du roi de Troie Priam, que les déesses apparaissent pour lui

demander de les départager. Chacune lui propose une récompense pour tenter d’obtenir ses faveurs.

Héra lui propose la souveraineté sur l’Asie et l’Europe, Athéna la gloire militaire et en enfin,

Aphrodite, l’amour de la plus belle femme du monde. C’est à cette dernière que Pâris offre la

pomme. Héra et Athéna gardent rancune du jugement de Pâris et soutiennent donc les grecs durant

la guerre les opposant aux troyens. Cette guerre est directement liée au Jugement de Pâris. En

choisissant Aphrodite, celui-ci obtient l’amour de la plus belle femme du monde, qui n’est autre

qu’Hélène, la femme du roi de Sparte Ménélas. Pâris la rencontre durant une ambassade en Grèce et

l’enlève pour la ramener avec lui à Troie. Le refus des Troyens de rendre Hélène à son mari entraîne

la guerre. En effet, l’ensemble des Grecs répondent à l’appel de Ménélas qui part assiéger la ville de

Troie avec le soutien de son frère Agamemnon, le « roi des rois ». Troie est assiégée pendant dix ans

par les Grecs qui parviennent finalement à la prendre par la ruse. De nombreux héros s’illustrent

durant cette guerre. C’est le cas notamment d’Achille et Ulysse du côté grec ou Hector du côté

troyen. La guerre prend fin avec la chute de la ville grâce à une ruse mise en place par Ulysse. Les

Grecs mettent fin au siège de la ville en laissant sur place un immense cheval de bois. Les troyens

s’en emparent comme butin de guerre et le font entrer dans la ville. Les guerriers grecs cachés à

l’intérieur sortent alors pour ouvrir les portes et permettre à l’armée grecque de prendre la ville qui

est détruite.

I.5 - Du jugement de Pâris à la guerre de Troie

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II. Outils pratiques

Différentes représentations du mythe de Léda, très utilisé par les artistes, encore

aujourd’hui.

Le Corrège, Léda et le cygne, huile sur toile, 1532,

Staatliche Museen, Berlin. 152*191 cm. Une copie

effectuée par François Albert. Stiemart est visible

au musée Lambinet.

Paul Cézanne, Léda au cygne, huile sur toile, 1880,

Barnes Foundation, Philadelphie. 59,7*74,9 cm.

Salvador Dali, Léda Atomica, huile sur toile, 1949,

Théâtre-musée Dali, Figueres. 61*45 cm.

Erika Meriaux, Léda and the swan, huile sur

toile, 2007. 26*30 cm.

II. 1 Documents complémentaires

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La naissance d’Athéna.

Naissance d'Athéna qui surgit en arme du crâne de Zeus, terre cuite peinte, environ 550-525 avant J.C, Musée du Louvre, Paris, France. Face A d’une amphore attique à figures noires.

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Extraits issus de la Théogonie d’Hésiode. Traduction de M. Papin, 1872

(gallica.bnf.fr)

« Au commencement donc fut le Chaos, puis Gaïa (…). Gaïa engendra d’abord, égal à elle-

même en grandeur, Ouranos, qui devait la couvrir de toute part de sa voute étoilée (…).

D’elle et d’Ouranos naquirent le profond Océan, Coeus, Crios, Hypérion, Japet, Théa, Thémis,

Rhéa, Mémosyne, et Phébé à la couronne d’or, et l’aimable Téthys, Cronos enfin, après tous,

qui, dès le jour de sa naissance, haïssait déjà son père. Gaïa enfanta les durs Cyclopes (…). De

Gaïa et d’Ouranos naquirent encore trois autres enfants (…) ; de leurs épaules sortaient cent

invincibles bras, et de là aussi, au dessus de leurs robustes membres, s’élevaient cinquante

têtes (…). A peine ils étaient nés, qu’il les cachait au jour dans les profondeurs de la terre,

semblant se plaire à ces détestables œuvres. Cependant Gaïa, que remplissait leur masse,

gémissait amèrement au-dedans d’elle-même. Elle médite une ruse cruelle, engendre le fer,

en forge une immense faux et, le cœur plein de tristesse, tient à ses enfants ce langage

audacieux : « O mes enfants, vous que fit naitre un père dénaturé, si vous voulez m’en

croire, nous nous vengerons de ses outrages, car, le premier, il vous a provoqué par ses

forfaits. » Elle dit, mais la crainte les saisit tous ; aucun n’élève la voix ; seul, prenant la

confiance, le grand, le prudent Cronos répond en ces mots à sa mère vénérable : « Ma mère

j’accepte cette entreprise et je l’accomplirai. Je me soucie peu d’un odieux père, car, le

premier, a médité contre nous de détestables actes. » Il dit, et l’immense Gaïa se réjouit en

son cœur. Elle le cache dans un lieu secret, arme sa main de la faux aux dents acérées, et le

prépare à la ruse qu’elle a conçue. Bientôt Ouranos descend avec la Nuit (…), Cronos le saisit

de la main gauche, et, de la droite, agitant sa faux immense, longue, acérée, déchirante, il le

mutile (…). Irrité contre ces enfants, contre ceux qu’il avait fait naître, Ouranos les appela

Titans, exprimant par ce mot leur œuvre coupable, et les menaçant pour l’avenir d’un

châtiment. (…)

Cédant à l’amour de Cronos, Rhéa eut de lui d’illustres enfants, Hestia, Déméter, Rhéa à la

chaussure d’or, le redoutable Hadès aux demeures souterraines, au cœur inflexible,

l’impétueux et bruyant Poséidon, le sage Zeus, père des dieux et des hommes, qui de sa

foudre ébranle la terre. A peine sortis des entrailles sacrées de leur mère et déposés sur ses

genoux, le grand Cronos engloutissait dans son sein tous ses enfants : c’était pour qu’aucun

des glorieux descendants du ciel ne pût un jour lui ravir le sceptre. Car il avait apprit

d’Ouranos et de Gaïa que le sort le condamnait à passer, malgré sa puissance, sous le joug

d’un de ses fils (…). Ne perdant pas de vue ce danger, attentif à le prévenir, Cronos dévorait

ses propres enfants, et Rhéa était en proie à la douleur. Le moment venu de donner le jour à

Zeus, elle supplie ses antiques parents, Gaïa et Ouranos couronnés d’astres, elle implore

leurs conseils pour cacher la naissance de son fils (…). Ils l’entendent et l’exaucent ; ils lui

révèlent ce que les destins ont décidé et de Cronos et de son fils au cœur indomptable (…).

Enveloppant de langes une énorme pierre, Rhéa la présente au puissant fils d’Ouranos, au

précédant roi des dieux. Il l’a prend et l’engloutit aussitôt, insensé, qui ne sait pas qu’au lieu

de cette pierre, un fils lui est conservé un fils qui ne connaitra ni la défaite, ni les soucis, qui

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bientôt doit le dompter par la force de son corps, le dépouiller de ses honneurs, et régner à

sa place sur les immortels. Cependant le nouveau dieu s’élevait rapidement ; ses forces

s’augmentaient avec son courage. Le temps venu, surpris par les ruses de Gaïa, vaincu par

les bras et les conseils de son fils, le rusé Cronos rendit à la lumière ces dieux issus de son

sang, qu’il avait engloutis. Et d’abord il vomit la pierre engloutie après eux. Zeus la fixa sur la

terre, dans la divine Pytho, au pied du Parnasse, pour être un jour, aux yeux des mortels, le

monument de ces merveilles. Par lui furent ensuite délivrés les Ouranides, ses oncles, que,

dans sa fureur insensée, son père avait chargés de chaînes. En reconnaissance de ce bienfait,

ils lui donnèrent la foudre ardente, le tonnerre, les éclairs, jusqu’alors enfermés dans le

vaste sein de la terre. C’est par ces armes qu’il règne sur les hommes et sur les dieux.

(…)Quand les dieux eurent accompli leur œuvre et conquis sur les Titans les honneurs du

ciel, ils portèrent, par le conseil de Gaïa, au commandement, à l’empire des immortels, le

maître de l’Olympe, Zeus, dont les regards embrasent tout ce qui existe. C’est lui qui fit entre

eux le partage des divins honneurs.

Zeus, roi des dieux, prit d’abord pour épouse Métis (la Sagesse), qui savait plus de choses

que tous les dieux et tous les humains. Mais comme elle allait mettre au jour la déesse aux

yeux d’azur, Athéna, Zeus, trompant son cœur avec de douces paroles, l’enferma dans ses

propres entrailles. C’était par le conseil de Gaïa et d’Ouranos ; ils le lui avaient conseillé,

dans la crainte qu’à sa place quelque autre dans les dieux immortels ne s’emparât de

l’empire ; car de Métis, ainsi l’avaient annoncé les destins, devaient sortir des enfants d’une

intelligence profonde ; d’abord cette fille aux yeux d’azur, cette Tritogénie, qui égala son

père en force et en sagesse ; puis un fils au cœur magnanime, qui règnerait sur les dieux et

sur les hommes. Prévenant ce danger, Zeus enferma dans ces entrailles sa jeune épouse,

pour que, cachée en lui-même, elle lui révélât la connaissance du bien et du mal. Sa seconde

épouse fut la brillante Thémis (…). La fille de l’océan, la ravissante Eurynome, lui donna

ensuite les trois Grâces (…). Reçu dans le lit de la nourricière Déméter, Zeus fit naître la belle

Prospérine, ravie bientôt à sa mère par Hadès, auquel l’accorda plus tard le sage Zeus.

Ensuite il aima Mnémosyne à la belle chevelure ; d’elle naquirent les neuf Muses (…). De son

union avec le dieu qui tient en main la tempête, Latone eut Apollon et la chasseresse

Artémis(…). Héra, la dernière, devint la brillante épouse de Zeus ; Hébé, Arès, Ilithye, durent

le jour à l’union de cette déesse avec le roi des dieux et des hommes. Seul, il fit sortir de sa

tête la vierge aux yeux d’azur, Tritogénie, divinité auguste, terrible, indomptable, qui anime

la guerre, qui guide les armées, que charment els cris et les tumultes du combat. A son tour,

entrant en lutte, dans sa colère, avec son époux, Héra, sans s’unir à lui, engendra l’illustre

Héphaïstos, le plus industrieux des artisans du ciel. (…) Reçue dans la couche sacrée de Zeus,

la fille d’Atlas, Maïa, mit au jour l’illustre Hermès, le messager du ciel. La fille de Cadmus,

sémélé, conçut de ses embrassements un illustre fils, Dionysos, qui produit la joie. Mère

mortelle d’un immortel enfant, elle est maintenant comme lui parmi les dieux. Alcmène

enfin, unie au souverain des nuages, enfanta le puissant Heraclès. (…) »

Page 15: Dossier pédagogique Antiquité à télécharger

Les Muses (huiles sur bois conservées au Musée du Louvre, Paris)

Ces représentations des neuf Muses sont issues de La Chambre des Muses décorée par

Eustache Le Sueur entre 1652 et 1655, au sein de l’hôtel Lambert de Thorigny sur l’île Saint-

Louis. Celui-ci s’est inspiré du Parnasse de Raphaël, fresque qui décore la chambre de la

Signature dans le palais du Vatican, à Rome. Le premier groupe de trois Muses est composé

de Clio, Muse de l’histoire, qui tient le livre dans lequel sont consignés tous les grands faits

de l’humanité, et la trompette qui les célèbre. Euterpe, la Muse de la musique, joue de la

flûte et, à leurs pieds Thalie, la Muse de la comédie, tient un masque qui rappelle le théâtre.

Viennent ensuite Melpomène, la Muse de la tragédie, en retrait derrière ses sœurs et

présentée sans attribut. Polymnie, la Muse de la poésie lyrique, tient une partition et Erato,

la Muse de l’élégie, joue de la viole de gambe. Les trois dernières sont représentées seules. Il

s’agit de Calliope, la Muse de l’épopée, joue de la Harpe ; Terpischore, la Muse de la danse

et de la poésie, joue d’un triangle ; et enfin, Uranie, la Muse de l’astronomie est présentée

couronnée d’étoile, tenant un compas et appuyée sur un globe.

Page 16: Dossier pédagogique Antiquité à télécharger

Latone et les paysans de Lycie

« Par cet exemple, tous les mortels apprirent à redouter le courroux de Latone. (…) Latone donna le jour à deux jumeaux divins, en dépit de l'implacable Junon. Mais bientôt après, obligée de se soustraire au courroux de sa rivale, elle fuit, emportant dans ses bras le tendre et double fruit de son amour. Elle arrive dans la Lycie, contrée fameuse par la Chimère. Un jour que le soleil lançait sur les campagnes ses feux dévorants, Latone allait succomber à la fatigue d'un long voyage, au besoin d'étancher une soif ardente; et ses enfants avaient tari ses mamelles arides. Elle découvre enfin, dans le creux d'un vallon fangeux, une source d'eau pure. Là des rustres coupaient alors l'osier en rejetons fertile, le jonc, et

les herbes qui se plaisent dans les marais. Elle approche; elle plie un genou, et, penchée sur les bords de l'onde propice, elle allait se désaltérer : cette troupe grossière s'oppose à ses désirs (…). Bientôt, à l'injure ajoutant la menace, ils lui commandent de se retirer. Ce n'est pas même assez pour eux. De leurs mains, de leurs pieds, ils agitent, ils troublent le lac; ils y bondissent, et font monter à sa surface l'épais limon qui reposait sous l'onde. La colère de Latone lui fait oublier sa soif; et, sans descendre plus longtemps à des prières indignes de la majesté des dieux, elle élève ses mains vers le ciel, et s'écrie : "Vivez donc éternellement dans la fange des marais" ! Déjà ses vœux sont accomplis. Ils se plongent dans les eaux. Tantôt ils disparaissent dans le fond de l'étang; tantôt ils nagent à sa surface. Souvent ils s'élancent sur le rivage; souvent ils sautent dans l'onde; et, sans rougir de leur châtiment, ils exercent encore leur langue impure à l'outrage; et même sous les eaux, on entend leurs cris qui insultent Latone. Mais déjà leur voix devient rauque, leur gorge s'enfle, leur bouche s'élargit sous l'injure, leur cou disparaît; leur tête se joint à leurs épaules; leur dos verdit, leur ventre, qui forme la plus grande partie de leur corps, blanchit; et changés en grenouilles, ils s'élancent dans la bourbe du marais." Les paysans de Lycie (VI, 313-381) Métamorphoses, Ovide (d’après une

traduction de G.T. Villenave parue à Paris en 1806 et proposée dans la Bibliotheca Classica Selecta de l’Université catholique de Louvain)

Le bassin de Latone, au château de Versailles, est une des œuvres les célèbres des jardins. Il est le point d’orgue de la mythologie apollonienne à la gloire de Louis XIV, le roi-soleil. Louis XIV fait transformé un bassin creusé sous Louis XIII en installant des jeux d’eau et des décors qui représentent le mythe de Latone, la mère de Diane et d’Apollon, le dieu du soleil, symbole de Louis XIV. Plusieurs versions du bassin se sont succédé et la version actuelle est celle créée par

Jules Hardouin-Mansart.

Francesco Albani, Latone et les paysans Lyciens, huile

sur toile, 1604, Musée des Beaux-Arts, Dole. 75*69,5

cm.

Page 17: Dossier pédagogique Antiquité à télécharger

Apollon et Daphné Le Bernin, Apollon et Daphné, marbre, 1622-1625, Galerie Borghèse, Rome.

Fille du fleuve Pénée, Daphné fut le premier objet de la

tendresse d'Apollon. Cette passion ne fut point l'ouvrage

de l'aveugle hasard, mais la vengeance cruelle de

l’Amour irrité. Le dieu de Délos, fier de sa nouvelle

victoire sur le serpent Python, avait vu le fils de Vénus

qui tendait avec effort la corde de son arc : "Faible

enfant, lui dit-il, que prétends-tu faire de ces armes trop

fortes pour ton bras efféminé ? Elles ne conviennent

qu'à moi (…)" L'Amour répond : "Sans doute, Apollon,

ton arc peut tout blesser; mais c'est le mien qui te

blessera (…)". Il dit, et frappant les airs de son aile

rapide, il s'élève et s'arrête au sommet ombragé du

Parnasse : il tire de son carquois deux flèches dont les

effets sont contraires; l'une fait aimer, l'autre fait haïr. (…) Soudain Apollon aime; soudain

Daphné fuit l'amour (…). Daphné fuit plus légère que le vent; et c'est en vain que le dieu

cherche à la retenir, (…), mais, emportée par l'effroi, Daphné, fuyant encore plus vite,

n'entendait plus les discours qu'il avait commencés. (…) Le jeune dieu renonce à faire

entendre des plaintes désormais frivoles : l’Amour lui-même l'excite sur les traces de

Daphné; il les suit d'un pas plus rapide. Ainsi qu'un chien gaulois, apercevant un lièvre dans

la plaine, s'élance rapidement après sa proie dont la crainte hâte les pieds légers; il s'attache

à ses pas; il croit déjà la tenir, et, le cou tendu, allongé, semble mordre sa trace; le timide

animal, incertain s'il est pris, évite les morsures de son ennemi, et il échappe à la dent déjà

prête à le saisir : tels sont Apollon et Daphné, animés dans leur course rapide, l'un par

l'espérance, et l'autre par la crainte. Le dieu paraît voler, soutenu sur les ailes de l'Amour; il

poursuit la nymphe sans relâche; il est déjà prêt à la saisir; déjà son haleine brûlante agite

ses cheveux flottants. Elle pâlit, épuisée par la rapidité d'une course aussi violente, et fixant

les ondes du Pénée : "S'il est vrai, dit-elle, que les fleuves participent à la puissance des

dieux, ô mon père, secourez-moi ! Ô terre, ouvre-moi ton sein, ou détruis cette beauté qui

me devient si funeste" ! À peine elle achevait cette prière, ses membres s'engourdissent;

une écorce légère presse son corps délicat; ses cheveux verdissent en feuillages; ses bras

s'étendent en rameaux; ses pieds, naguère si rapides, se changent en racines, et s'attachent

à la terre : enfin la cime d'un arbre couronne sa tête et en conserve tout l'éclat. Apollon

l'aime encore (…). "Eh bien ! dit le dieu, puisque tu ne peux plus être mon épouse, tu seras

du moins l'arbre d'Apollon. (…)" Il dit; et le laurier, inclinant ses rameaux, parut témoigner sa

reconnaissance, et sa tête fut agitée d'un léger frémissement. Daphné (I, 452-567), Métamorphoses,

Ovide (d’après une traduction de G.T. Villenave parue à Paris en 1806 et proposée dans la Bibliotheca Classica Selecta de

l’Université catholique de Louvain)

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Diane et Actéon

(…) Tandis que Diane se baigne dans la fontaine de Gargaphie, Actéon errant d'un pas incertain dans ce bocage qui lui est inconnu, arrive dans l'enceinte sacrée, entraîné par le destin qui le conduit. (…) Quoique ses compagnes se soient en cercle autour d'elles rangées, elle détourne son auguste visage. Que n'a-t-elle à la main et son arc et ses traits rapides ! À leur défaut elle s'arme de l'onde qui coule sous ses

yeux; et jetant au front d'Actéon cette onde vengeresse, elle prononce ces mots, présages d'un malheur prochain : "Va maintenant, et oublie que tu as vu Diane dans le bain. Si tu le peux, j'y consens". Elle dit, et soudain sur la tête du prince s'élève un bois rameux; son cou s'allonge; ses oreilles se dressent en pointe; ses mains sont des pieds; ses bras, des jambes effilées; et tout son corps se couvre d'une peau tachetée. À ces changements rapides la déesse ajoute la crainte. Il fuit; et dans sa course il s'étonne de sa légèreté. À peine dans une eau limpide a-t-il vu sa nouvelle figure : Malheureux que je suis ! Voulait-il s'écrier; mais il n'a plus de voix. Il gémit, et ce fut son langage. De longs pleurs coulaient sur ses joues, qui n'ont plus leur forme première. Hélas ! Il n'avait de l'homme conservé que la raison. Que fera cet infortuné ? Retournera-t-il au palais de ses pères ? La honte l'en empêche. Ira-t-il se cacher dans les forêts ? La crainte le retient. Tandis qu'il délibère, ses chiens l'ont aperçu. (…) Cette meute, emportée par l'ardeur de la proie, poursuit Actéon, et s'élance à travers les montagnes, à travers les rochers escarpés ou sans voie. Actéon fuit, poursuivi dans ces mêmes lieux où tant de fois il poursuivit les hôtes des forêts. Hélas ! Lui-même il fuit ses fidèles compagnons; il voudrait leur crier : "Je suis Actéon, reconnaissez votre maître". Mais il ne peut plus faire entendre sa voix. (…) Cependant ses compagnons, ignorant son triste destin, excitent la meute par leurs cris accoutumés; ils cherchent Actéon, et le croyant éloigné de ces lieux, ils l'appellent à l'envi, et les bois retentissent de son nom. L'infortuné retourne la tête. On se plaignait de son absence; on regrettait qu'il ne pût jouir du spectacle du cerf à ses derniers abois. Il n'est que trop présent; il voudrait ne pas l'être; il voudrait être témoin, et non victime. Mais ses chiens l'environnent; ils enfoncent leurs dents cruelles dans tout son corps, et déchirent leur maître caché sous la forme d'un cerf. Diane enfin ne se crut vengée que lorsque, par tant de blessures, l'affreux trépas eut terminé ses jours. Actéon (III,

138-252), Métamorphoses, Ovide (d’après une traduction de G.T. Villenave parue à Paris en 1806 et proposée dans la Bibliotheca Classica Selecta de l’Université catholique de Louvain)

Le Cavalier d’Arpin, Diane et Actéon, huile sur cuivre, 1604, musée du Louvre,

Paris. 47*66 cm.

Page 19: Dossier pédagogique Antiquité à télécharger

Pygmalion et Galatée

« 0 la chose précieuse que ce petit groupe de

Falconet! (…) Le groupe précieux dont je veux vous

parler, il est assez inutile de vous dire que c'est le

Pygmalion aux pieds de sa statue qui s'anime (n°

165). Il n'y a que celui-là au Salon, et de longtemps il

n'aura de second. La nature et les Grâces ont

disposé de l'attitude de la statue. Ses bras tombent

mollement à ses côtés ses yeux viennent de

s'entr'ouvrir; sa tête est un peu inclinée vers la terre

ou plutôt vers Pygmalion qui est à ses pieds; la vie se

décèle en elle par un souris léger qui effleure sa

lèvre supérieure. Quelle innocence elle a! Elle est à

sa première pensée: son cœur commence à

s'émouvoir, mais il ne tardera pas à lui palpiter.

Quelles mains! Quelle mollesse de chair! Non, ce

n'est pas du marbre; appuyez-y votre doigt, et la

matière qui a perdu sa dureté cédera à votre

impression. Combien de vérité sur ces côtes! Quels pieds! Qu'ils sont doux et délicats! (…)

Un genou en terre, l'autre levé, les mains serrées fortement l'une dans l'autre, Pygmalion est

devant son ouvrage et le regarde; il cherche dans les yeux de sa statue la confirmation du

prodige que les dieux lui ont promis. 0 le beau visage que le sien! 0 Falconet! Comment as-tu

fait pour mettre dans un morceau de pierre blanche la surprise, la joie et l'amour fondus

ensemble? Émule des dieux, s'ils ont animé la statue, tu en as renouvelé le miracle en

animant le statuaire. (…) Le faire du groupe entier est admirable. C'est une matière une dont

le statuaire a tiré trois sortes de chairs différentes. Celles de la statue ne sont point celles de

l'enfant, ni celles-ci les chairs du Pygmalion. (…) » Commentaire par Denis Diderot dans le Salon de 1763

du Pygmalion et Galatée d’Etienne Falconet.

Etienne-Maurice Falconet, Pygmalion et

Galatée, marbre, 1763, musée du Louvre, Paris.

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Représentation du Parnasse

Raphaël Anton Mengs, Le Parnasse, fresque, 1760-1761, Villa Albani, Rome.

Il s’agit ici d’une représentation du Parnasse avec au centre, Apollon entourée des Muses et

de leur mère Mnémosyne. Le dieu de la musique et de la poésie, aussi connu pour diriger le

chœur des Muses, est reconnaissable grâce à ses attributs : la lyre et la couronne de laurier.

Cette œuvre est présentée par le critique d’art Johan Joachim Winckelmann (1717-1768)

comme l’expression parfaite du néoclassicisme et de la représentation de l’antique car

inexpressifs et souverainement froids dans la perfection des formes. Winckelmann écrira

d'ailleurs dans son Histoire de l'art dans l'Antiquité : « la quintessence de toutes les beautés

que j’ai décrites dans les figures des Anciens se trouve dans les œuvres immortelles de M.

Anton Raphael Mengs [...] C’est comme s’il renaissait, tel un phénix, des cendres du premier

Raphaël, pour enseigner à l’univers la beauté dans l’art et y atteindre le plus haut degré

permis par des forces humaines ».

Page 21: Dossier pédagogique Antiquité à télécharger

Voltaire

Il existe de nombreuses représentations de Voltaire

ce qui montre bien l’importance de celui-ci et la

volonté de conserver une image du grand homme.

Cette sculpture est une commande effectuée par un

groupe d’intellectuels du siècle des Lumières. C’est

le moyen de faire du philosophe un des génies de la

société moderne à la manière des philosophes de

l’antiquité, nus et glorieux. Cette représentation de

Voltaire fait donc directement le lien entre la culture

antique et le monde moderne qui se place en

héritier. C’est Jean Baptiste Pigalle, un des plus

grands sculpteurs de sa génération, qui effectue

cette commande en 1770. Le sculpteur a choisi ici de

représenter Voltaire à l’antique sans pour autant

utiliser le nu héroïque. En effet, le corps du

philosophe n’est pas idéalisé mais représenté véritablement comme celui d’un vieil homme.

Le drapé posé sur le bras gauche rappelle une nouvelle fois l’antique tout en permettant de

découvrir le corps. Pigalle mêle à la fois la nudité à l’antique et une représentation

contemporaine du corps avec une véritable précision anatomique. Cela lui permet

d’accentuer la mise en avant du génie du philosophe avec la représentation du visage qui

reflète l’esprit en opposition à la déchéance du corps. Le corps n’est qu’une enveloppe qui

disparaît alors que les idées sont immortelles. On a aussi souvent comparé cette sculpture

aux représentations de la mort de Sénèque présenté comme le génie vieillissant et assis, au

bord de la mort. Il peut, par exemple, être mis en parallèle avec le tableau de Pierre Paul

Rubens intitulé La mort de Sénèque, inspiré de la sculpture du Vieux pêcheur, dit Sénèque

mourant de la villa Borghese.

Pierre Paul Rubens, La mort de

Sénèque, huile sur toile, 1600-

1640, Musée du Prado,

Madrid.

Vieux pêcheur, dit Sénèque

mourant, marbre noir, IIe

siècle après J.C., Musée du

Louvre, Paris.

Jean-Baptiste Pigalle, Voltaire nu, marbre,

1776, Musée du Louvre, Paris.

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Extrait de l’Enéide de Virgile. Livre 2, vers 707 à 720. Traduction d’Anne-Marie

Boxus et Jacques Poucet pour la Bibliotheca Classica Selecta de l’Université

catholique de Louvain.

Cet extrait raconte la fuite de la ville par Enée portant son père et

accompagné de son fils et de sa femme. Cet épisode est illustré à de très

nombreuses reprises, notamment par Carle van Loo dans son tableau de

1729, Enée portant Anchise, exposé au musée Lambinet.

« Viens donc, père bien-aimé, prends place sur ma nuque,

Moi, je te supporterai sur mes épaules et tu ne pèseras pas ;

Quoi qu’il advienne, un seul et même péril ou un seul salut

Nous attendra tous les deux. Le petit Iule m’accompagnera

Et ma femme suivra nos pas, à quelque distance.

Vous, mes amis, prêtez attention à ce que je vais dire.

A la sortie de la ville, à l’écart il y a le tertre et l’ancien temple,

Dédié à Cérès, et, tout près de là, un antique cyprès

Sauvegardé depuis bien des années par la piété de nos pères ;

Nous rejoindrons tous ce point par des routes diverses.

Toi, père, tiens en mains les objets sacrés et les Pénates de notre patrie ;

Pour moi, qui sors à peine d’une guerre si terrible et de ce carnage,

Ce serait sacrilège de les toucher, avant de m’être purifié

Dans l’eau courante d’une rivière. »

Page 23: Dossier pédagogique Antiquité à télécharger

Allégorie : représentation imagée, en la matérialisant, d’une idée abstraite.

Amazones : peuple de femmes guerrières dans la mythologie grecque. Selon les légendes,

elles tuent leurs enfants mâles ou les rendent aveugles et boiteux afin d’en faire des

serviteurs. Les filles ont le sein droit coupé afin de faciliter la pratique du tir à l’arc et donc

l’art de la guerre. Il n’y a pas d’hommes valides dans leur société mais elles s’unissent avec

ceux des peuples voisins une fois par an. De nombreux héros ont affaire à ce peuple de

guerrières.

Aquatinte : procédé de gravure à l’eau-forte. Dans ce procédé, une plaque de cuivre est

recouverte d’une couche de poudre protectrice puis est plongée dans l’acide. Cela permet

d’obtenir une surface composée de points variés dans leur taille et leur épaisseur, ce qui

permet des effets de couleur en dégradé.

Cyclopes : créatures mythologiques représentées comme des géants ne possédant qu’un

unique œil au milieu du front.

Hécatonchires : Fils d’Ouranos et de Gaïa, frères des Cyclopes et des Titans, ces créatures

possèdent cinquante et cent bras et crachent du feu. Ils sont au nombre de trois et se

nomment Cottos, Gyès et Briarée.

Hespérides : nymphes du couchant. Elles vivent dans le jardin des Hespérides, à l’extrémité

occidentale du monde et sont les gardiennes des pommes d’or que leur a confié Héra.

Hydre de Lerne : monstre possédant plusieurs têtes dont une immortelle. Les têtes se

régénèrent doublement lorsqu’elles sont coupées. L’Hydre souffle aussi un poison mortel, y

compris pendant son sommeil.

Pénates : divinités étrusques puis romaines chargées de la protection du foyer.

Thyrse : grand bâton rappelant un sceptre, il est orné de feuilles de lierre et surmonté d’une

pomme de pin. Le lierre peut être remplacé par de la vigne et la pomme de pin par une

grenade. Il s’agit de l’attribut du dieu Dionysos ou Bacchus.

II.2 - Lexique

Page 24: Dossier pédagogique Antiquité à télécharger

- Les auteurs antiques

Homère est le plus ancien auteur grec dont les textes nous sont parvenus. Il est

traditionnellement représenté comme un poète aveugle qui parcourt le monde

méditerranéen en déclamant ses vers. Il est connu pour être l’auteur de deux œuvres

fondatrices de la littérature grecque antique : l’Iliade et l’Odyssée. Son existence reste

cependant entourée de légende et il n’existe presque aucune information concernant sa vie.

L’œuvre d’Homère est extrêmement répandue et même commentée dès l’Antiquité. Malgré

le peu d’informations concernant la vie de l’auteur et les dissemblances entre les œuvres, la

paternité d’Homère sur l’Iliade et l’Odyssée ne fait aucun doute. Son œuvre occupe une

place essentielle dans la culture grecque antique notamment parce qu’elle est récitée lors

des grands évènements tels que les Panathénées par volonté des gouvernements. Ces

œuvres sont aussi à la base de l’éducation dans la Grèce antique. L’Antiquité est aussi la

période des premiers commentaires sur les textes d’Homère et des premières interrogations

sur l’attribution de l’Iliade et l’Odyssée à un même auteur.

A partir de la fin du XVIIe siècle se pose la question homérique. Les érudits se posent alors la

question de l’existence d’Homère, de l’unité des poèmes et de l’authenticité du texte

originel. Pour développer la théorie de l’auteur unique, on considère qu’un poète serait à

l’origine du thème principal des deux œuvres qui aurait ensuite été développé et complété

par les ajouts d’autres poètes. Homère est aussi parfois perçu comme l’auteur qui a réuni et

organisé des textes antérieurs pour concevoir l’Iliade et l’Odyssée. Il existe aussi une thèse

dualiste dans laquelle l’Iliade et L’Odyssée ne sont pas l’œuvre d’un même auteur en raison

des trop importantes dissemblances entre les deux œuvres. Certains chercheurs émettent

tout de même l’hypothèse qu’elles ont le même auteur mais que celui-ci les a conçues à

différents moments de sa vie, ce qui explique les variations de style importantes entre les

deux poèmes.

Hésiode est un poète grec, originaire de Béotie, qui a vécu entre le VIIIe et le VIIe siècle

avant JC. Les connaissances sur ce poète proviennent essentiellement de ce qu’il a raconté

de lui-même dans ses œuvres. Il se présente comme un paysan pauvre, avec une vie rude, et

qui s’est opposé à son frère pour leur héritage. Il aurait été inspiré par les Muses alors qu’il

gardait ses troupeaux. Trois poèmes d’Hésiode sont connus aujourd’hui : la Théogonie, dans

laquelle il propose une généalogie des dieux de l’apparition du Chaos à l’établissement du

règne de Zeus ; les Travaux et les Jours, dans lesquels il évoque les questions de la justice et

du travail avec des mythes expliquant la condition humaine, ainsi qu’un catalogue des

travaux des champs et de la navigation complété par le calendrier des fêtes ; enfin, le

Bouclier d’Héraclès, inspiré de la description du bouclier d’Achille présenté dans l’Iliade

d’Homère.

Il est présenté par les auteurs plus tardifs comme un contemporain et rival d’Homère. Les

poèmes sont particulièrement représentatifs du monde qui suit celui d’Homère et qui

II.3 - Biographies

Page 25: Dossier pédagogique Antiquité à télécharger

annonce le début de l’ère classique. Son œuvre a eu une influence importante sur la poésie

de la période postérieure.

Virgile est un poète latin né en 70 avant JC et mort en 19 avant JC. Son œuvre poétique, bien

que peu importante, a fortement influencé les auteurs antiques mais aussi de l’époque

moderne au moment de la redécouverte des textes de l’antiquité et du retour de celle-ci

comme modèle. Il existe de nombreuses Vies de Virgile mais postérieures à la vie du poète

et qui ne sont donc pas absolument fiables. Il semblerait que Virgile ait vécu à la campagne

mais qu’il ait effectué un certain nombre de voyages et peut être même des études hors de

sa région d’origine. Virgile est l’auteur des Bucoliques, des Géorgiques et de l’Enéide. Ce

dernier poème a été publié après la mort de Virgile, sur décision de l’empereur Auguste.

Cette œuvre est à la fois un hommage à la gloire de Rome, mais aussi une justification de la

mise en place de l’empire par Auguste, descendant d’Enée et donc de la déesse Vénus.

Ovide est un poète latin né en 43 avant J.C. et mort en 17 après J.C. Il a étudié le droit et est

devenu avocat mais garde un intérêt profond pour la poésie. Il finit cependant sa vie en exil

sur décision de l’empereur Auguste qui l’a banni pour une raison qui reste, aujourd’hui

encore, inconnue. Ovide est l’auteur des Héroïdes, un recueil de lettres écrites par les

héroïnes de la mythologie à destination de leurs amants, les Amours, l’Art d’aimer, un

manuel de séduction, les Métamorphoses, dans lequel il raconte les transformations d’êtres

humains en plantes ou minéraux ou animaux, les Fastes.

- Les théoriciens modernes

Charles-Nicolas Cochin (1715-1795) est un critique d’art issu d’une importante famille

d’artiste. Il devient membre de l’Académie royale de peinture et de sculpture en 1741 et

donne des cours de dessin à Madame de Pompadour qui lui permet d’effectuer un voyage

en Italie entre 1749 et 1751. Au retour de ce voyage, il rédige deux œuvres sur la sculpture

et la peinture italienne : Observations sur les antiquités d’Herculaneum et Voyages d’Italie.

Cochin est donc reconnu à la fois comme artiste et comme critique d’art et a fortement

influencé la vie artistique du XVIIIe siècle, notamment en critiquant le goût rocaille pour un

retour à l’Antique.

Etienne La Font de Saint-Yenne (1688-1771) est un critique d’art. Il est même considéré

comme l’un des fondateurs de la critique d’art en France. Il est notamment l’auteur des

Réflexions sur l’état de la peinture en France. Il émet l’idée que chacun puisse donner son

avis sur les œuvres, l’architecture, l’urbanisme ou la littérature. Il émet aussi l’idée de créer

un lieu dans lequel seraient exposées l’ensemble des collections royales pour les prévenir de

la dégradation mais aussi les rendre accessibles au public. Enfin, il essaie de montrer

comment l’enseignement des artistes doit être revu en faveur de cours tournés vers

l’Antiquité.

Page 26: Dossier pédagogique Antiquité à télécharger

Anne-Claude-Philippe de Tubières, de Grimoard, de Pestels, de Lévis, comte de Caylus

(1692-1765) est un amateur d’art, antiquaire, mécène et écrivain. Il débute par une carrière

militaire dans les armées du roi avant de l’abandonner pour se rendre en Italie, où, pendant

deux ans, il visite les lieux, les monuments et les collections. Il voyage ensuite en Turquie, en

Angleterre et en Hollande avant de se fixer à Paris. C’est probablement au cours de ses

voyages que se sont développés son goût et sont intérêt pour l’antiquité. Il propose à

l’Académie un nouveau prix pour expliquer les usages des anciens peuples par les auteurs et

les monuments. Ce goût pour l’antiquité s’illustra aussi par une importante collection

d’antique réunie par le comte de Caylus et qui fournit la matière à son recueil intitulé Recueil

d’Antiquités dans lequel il décrit les différentes pièces en les classant. Il tire de ses

observations une réflexion sur la migration et les progrès de l’art chez les anciens. Le comte

de Caylus est un collectionneur important qui n’a pas pour but de conserver ses œuvres. En

effet, après leur étude, il dépose ses acquisitions dans le Cabinet du roi. Il estime aussi

important de donner librement accès aux collections d’œuvres d’art à tous.

Johann Joachim Winckelmann (1717-1768) est un archéologue, antiquaire et historien de

l’art allemand. Il est considéré comme le fondateur de l’histoire de l’art et de l’archéologie

comme disciplines modernes. Il a aussi joué un rôle déterminant dans l’émergence du

néoclassicisme, une nouvelle conception de l’art. Pour Winckelmann, l’art grec possède les

caractéristiques absolues du beau. C’est dans cette optique que le néoclassicisme reprend

les caractéristiques de l’art grec, en opposition au baroque et au rococo. Winckelmann

définit l’art grec comme étant « noble simplicité et calme grandeur ». Son œuvre principale

est intitulée Histoire de l’Art de l’Antiquité dans laquelle il propose 4 phases dans l’histoire

de l’art grec avec une apogée au Ve siècle avant JC, qu’il considère comme la période où le

Beau a été atteint.

Page 27: Dossier pédagogique Antiquité à télécharger

Sources

Hésiode, La Théogonie.

Homère, L’Iliade.

Homère, L’Odyssée.

Ovide, Les Fastes.

Ovide, Les Métamorphoses.

Virgile, L’Enéide.

Jeunesse

Jean-Pierre Andrevon, Contes et légendes : Les Héros de la Rome antique, Nathan, 2010.

(Dès 9 ans)

Marie Bertherat, Les mythes racontés par les peintres, Bayard Jeunesse, 2011. (A partir

de 8 ans)

François Busnel, Mythologie grecque : contes et récits, Seuil, 2003.

Nicolas et Morgan Cauchy, Les 12 travaux d’Hercule, Gautier-Languereau, 2006.

Laurence Gillot, Contes et légendes : les Métamorphoses d’Ovide, Nathan, 2011. (Dès 9

ans)

Christian Grenier, Contes et légendes : les douze travaux d’Hercule, Nathan, 2010. (Dès

11 ans)

Christian Grenier, Contes et légendes : Les héros de la Grèce antique, Nathan, 2010. (Dès

9 ans)

Christian Grenier, Contes et légendes : Les Héros de la mythologie, Nathan, 2010. (Dès 9

ans)

Homère, L’Iliade, L’Ecole des loisirs, « Classiques abrégés », 2011. (De 12 à 16 ans)

Homère, L’Odyssée, L’Ecole des loisirs, « Classiques abrégés », 2011. (De 12 à 16 ans)

Anne Jonas, Les douze travaux d’Hercule, Milan, 2006. (Epuise)

Anne Lanoë, La mythologie. Histoire extraordinaires de dieux et de héros, Fleurus, 2012.

Jean Martin, Contes et légendes : L’Iliade, Nathan, 2010. (Dès 9 ans)

II.4 - Bibliographie

Page 28: Dossier pédagogique Antiquité à télécharger

Jean Martin, Contes et légendes : L’odyssée, Nathan, 2010. (Dès ans)

Florence Noiville, La Mythologie grecque, Actes Sud Junior, 2000. (Dès 9 ans)

Michel Piquemal, Fables mythologiques. Des héros et des monstres, Albin Michel, 2006.

(A partir de 10 ans)

Michel Piquemal, Fables mythologiques. Amours, ruses et jalousies, Albin Michel, 2006.

(A partir de 10 ans)

Claude Pouzadoux, Contes et légendes : la mythologie grecque, Nathan, 2010. (Dès 9 ans)

Adultes

Jean-Claude Belfiore (dir.), Grand Dictionnaire de la mythologie, Larousse, 2010.

Louis Bruit Zaidman et Pauline Schmitt Pantel, La religion grecque dans les cités à

l’époque classique, Armand colin, 2013 (4e édition).

Ilaria Ciseri, Le Romantisme : 1780-1860, la naissance d’une nouvelle sensibilité, Paris,

Gründ, 2004.

Pierre Commelin, Mythologie grecque et romaine, Pocket, 2002.

Fernand Comte, Les grandes figures mythologiques, Bordas, 1988.

Pierre Devambez et Robert Flacière, Héraclès : images et récits, Paris, E. de Boccard,

1966.

Marc Fumaroli, La mythologie gréco-latine à travers 100 chefs d’œuvres de la peinture,

Presses de la Renaissance, 2004.

Pierre Grimal, Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine, Presses universitaires

de France, 14e édition, 1999.

Edith Hamilton, La mythologie. Ses dieux, ses héros, ses légendes, Marabout, 2013.

Philippe Hoffmann et Paul-Louis Rinuy (dir.), Antiquités imaginaires : la référence antique

dans l’art occidental de la Renaissance à nos jours, Presses de l’Ecole normale

supérieure, 1996.

Bernard Holtzmann et Alain Pasquier, Histoire de l’art antique – L’art grec, RMN, 2011.

Lucia Impelluso, Dieux et héros de l’Antiquité, Paris, Editions Hazan, 2003.

René Martin (dir.), Dictionnaire culturel de la mythologie gréco-romaine, Nathan, 1998.

Page 29: Dossier pédagogique Antiquité à télécharger

Erwin Panofsky, Hercule à la croisée des chemins et autres matériaux figuratifs de

l’Antiquité dans l’art plus récent, Paris, Flammarion, 1999.

Erwin Panofsky et Fritz Saxl, Saturne et la mélancolie : études historiques et

philosophiques : nature, religion, médecine et art, Raymond Klibansky, Paris, Gallimard,

1989.

Erwin Panofsky, L’œuvre d’art et ses significations : essais sur les « arts visuels », Paris,

Gallimard, 1969.

Catalogues d’expositions

Les amours des dieux : la peinture mythologique de Watteau à David, exposition, Galeries

nationales du Grand Palais, Paris, 15 octobre 1991 – 6 janvier 1992, Colin B. Bailey,

Réunion des musées nationaux, 1991.

L’Antiquité rêvée : innovations et résistances au XVIIIe siècle, exposition, Paris, Musée du

Louvre, 2 décembre 2010 – 14 février 2011, Guillaume Faroult, Christophe Leribault et

Guilhem Scherf (dir.), Louvres Editions, Gallimard, 2010.

La fascination de l’Antique : 1700-1770, Rome découverte, Rome inventée, exposition,

Lyon, Musée de la civilisation gallo-romaine, 20 décembre 1998 – 14 mars 1999, Danila

Gallo, Marie-Pia Donato et François de Polignac, Paris, Somogy ; Lyon, Musée de la

civilisation gallo-romaine, 1999.

D’après l’antique, exposition, Paris, Musée du Louvre, 16 octobre 2000 – 15 janvier 2001,

Jean-Pierre Cuzin, Paris, Réunion des musées nationaux, 2000.

Sites

http://expositions.bnf.fr/homere/

Page 30: Dossier pédagogique Antiquité à télécharger

1. Arbres généalogiques

- Les titans

II.5- Arbres généalogiques et tableaux de correspondance

Page 31: Dossier pédagogique Antiquité à télécharger

- La descendance de Zeus

Page 32: Dossier pédagogique Antiquité à télécharger

- 2 - Tableau de correspondance mythologie grecque/romaine

Terminologie grecque Terminologie romaine

Les dieux des origines

Gaia

Ouranos

Cronos Saturne

Rhéa Cybèle

La génération des dieux de l’Olympe

Zeus Jupiter

Héra Junon

Déméter Cérès

Hestia Vesta

Hadès Pluton

Poséidon Neptune

Aphrodite Vénus

Eros Cupidon/ Amour

Les enfants de Zeus/Jupiter

Arès Mars

Hébé

Ilithye

Héphaïstos Vulcain

Athéna Minerve

Dionysos Bacchus

Apollon/ Phoebus Apollon

Héraclès Hercule

Artémis Diane

Perséphone Prospérine

Hermès Mercure

Hélène Hélène

Les maîtresses de Zeus/Jupiter

Léto Latone

Sémélé Sémélé

Métis

Les personnages des mythes

Actéon Actéon

Daphné Daphné

Odysseus Ulysse

Achille Achille

Page 33: Dossier pédagogique Antiquité à télécharger

- 3 - Attributs et fonctions des dieux

Dieu Attributs Fonction

Eros/Cupidon Enfant ailé ; arc et flèches Dieu de l’amour

Apollon/Phoebus Jeune homme avec la tête auréolée de lumière ; arc, flèche, carquois, lyre, laurier

Dieu du soleil et de la beauté, de l’ordre moral, des oracles et des prophéties, de la musique et de la poésie

Bacchus/ Dionysos Couronne de feuilles de vigne ou de lierre, thyrse, coupe de vin, grappe de raisin

Dieu du vin (fertilité à l’origine)

Cérès/ Déméter Déesse de la terre, protectrice de l’agriculture et de la végétation

Diane/Artémis Croissant de lune, arc, flèches

Déesse de la chasse

Hébé Déesse de la jeunesse et servante des dieux

Mars/Arès Casque, bouclier Dieu de la guerre

Mercure/Hermès Pétase, chaussures ailées, caducée

Messager des dieux, protecteur des commerçants et des voyageurs

Minerve/Athéna Casque, armure, bouclier, chouette

Déesse de la raison, préside aux activités intellectuelles

Neptune/Poséïdon trident Dieu de la mer

Pluton/Hadès Couronne, fourche à deux dents

Dieu des Enfers

Prosperine/Perséphone Déesse des Enfers

Vénus/Aphrodite Rose, myrte, pomme Déesse de la beauté et de l’amour

Vulcain/Héphaïstos Marteau, enclume Dieu du feu, forgeron des dieux

Junon/Héra Diadème, sceptre Veille sur le mariage et l’accouchement

Jupiter/Zeus Aigle, sceptre, foudre Dieu du ciel, roi des dieux, juge suprême des questions humaines et divines

Ilithye Déesse de l’enfantement

Page 34: Dossier pédagogique Antiquité à télécharger

III. Visites clés en main

Visite thématique pour les élèves du CE1 au lycée.

Cette initiation à la mythologie grecque et latine commence par l’observation des dieux

rencontrés au fil des salles du musée. Leurs attributs seront détaillés et reliés aux

représentations du musée. Pour les élèves les plus jeunes, des croquis des différents

attributs évoqués seront réalisés pendant la visite. Ils pourront finalement être reproduits au

pastel sur une feuille de papier à dessin représentant le Mont Olympe.

Objectifs pédagogiques : Découvrir quelques dieux de la mythologie ; pouvoir comprendre

l’iconographie et comparer par rapport aux sources littéraires.

RDC – Salle 1 Augustin Pajou, Homère => les grands récits et les auteurs grecs 1e Etage – Salle 13 Carle van Loo, Enée portant Anchise => les grands récits et les auteurs romains 1e étage – Salle 10 Dessus de porte représentant l’automne => Bacchus/ Dionysos Dessus de porte représentant l’hiver => Cronos/ Saturne 1e étage – Salle 9 et salle 10 François-Albert Stiemart, Léda et le Cygne + Etienne-Maurice Falconet, Léda et le Cygne => Zeus/ Jupiter 1e étage – salle 13 Etienne-Maurice Falconet, Amour menaçant => Amour/ Cupidon/ Eros Etienne-Maurice Falconet, Nymphe => Nymphes 1e Etage – Salle 15 Barthélémy Guibal, Hercule et Omphale => Hercule/Heracles 2e étage – Salle 25 Jean-Baptiste Regnault, Allégorie de la Déclaration des droits de l’homme => Athéna/ Minerve 2e Etage – Salle 29 Apollon sur son char (plaque de cuivre de la manufacture de Jouy) => Apollon RDC – Salle 3 Jean-Antoine Houdon, Diane chasseresse => Artémis/Diane

- Support de visite élève - Support de visite enseignant (corrigé) - Support pour l’activité pendant la visite -

III.1 – Visite « mythologie »

Page 35: Dossier pédagogique Antiquité à télécharger

Effectuer des croquis des attributs permettant de reconnaître les différentes divinités.

Zeus/Jupiter = éclairs ; Dionysos/Bacchus = coupe, thyrse et grappe de raisin ; Amour = cœur

et flèche ; Hercule = massue ; Athéna = chouette ; Apollon = lyre ; Diane = croissant de lune,

arc et flèche.

III.1 –A-B- Supports pédagogiques Visite « mythologie »

- Support élève

- Support enseignant

-

Page 36: Dossier pédagogique Antiquité à télécharger

MYTHOLOGIE Ecrivez le titre de l’œuvre de Pajou : maquette pour des dessus de porte au château de Bellevue

représentant ……………………………………………(1773)

1) Plusieurs grands récits racontent les histoires des dieux et héros grecs

a - Les auteurs grecs ont commencé :

Dans les années………..…………….., le poète……………….. écrit l’Illiade, l’histoire de la conquête de

…………….. et du héros……………. , puis l’……………..l’histoire d’Ulysse essayant de revenir vers Ithaque. Cet auteur est considéré comme le père des auteurs grecs ; comment est-il souvent représenté ?........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................... Un autre auteur, …………………….. écrit la Théogonie, où il évoque la création du monde, et la façon dont les dieux se disputent le pouvoir.

b - Ensuite, les auteurs romains ont continué :

Virgile, dans L’…………………. poursuit l’histoire de Troie et évoque, au travers du personnage d’Enée, l’hypothétique fondation de la ville de ………………… . Ovide, un poète, évoque dans les ………………………. et les Fastes, les multiples aventures des dieux. (Ecrivez le titre de l’œuvre de Carle van Loo datée de 1729, ……………………………………………………………… …)

2) Les dieux

Page 37: Dossier pédagogique Antiquité à télécharger

a- CRONOS, l’un des titans, fils d’Ouranos et de Gaïa, ….……….. (que fait-il ?) ses enfants afin

d’éviter qu’ils ne tentent de lui prendre le pouvoir. Seul …………… y échappe car sa mère, ……………, met des pierres à la place de l’enfant dans le sac préparé pour Cronos. Plus tard, il recrachera tous ses enfants après avoir………………………………………………………………………………… .

On le confond avec Chronos, dont la signification en grec est ……………… Il est là à la création du monde ; il est considéré comme un père fondateur représenté sous les traits d’un …………………, sage, barbu, parfois ailé. Au musée Lambinet il est associé à la saison de …………………………. .

b - ZEUS Zeus a de nombreux enfants. Sa femme, ….…….……., défend la famille et le …………………….., et s’en prend aux jeunes femmes dont Zeus s’éprend. Elle pousse l’une d’entre elles, Sémélé, enceinte, mère de ……………………. à supplier Zeus de lui apparaître dans toute sa force et tombe morte, (comment ?):………………. Zeus aura le temps de prendre le bébé dans le ventre de sa mère pour le placer dans ………………………. afin qu’il grandisse. On a gardé l’expression « ………………………………………………………………………………………………………………..……………………… ». L’enfant deviendra le dieu du ……………………….. de la tragédie, et figure tout ce qui est malin. Il s’appelle ……………………………………………. . Qui sont les personnages représentés dans le tableau présenté ci-dessous ?………………………………………………………………………………………………………………………………… Quelle femme célèbre pour sa beauté et qui déclenchera une guerre fameuse, naîtra dans l’un des œufs ?.........................

C - Pourquoi CUPIDON est-il menaçant ? ………………………………………….

………………………………………………………………………………………………….. Entourez son attribut sur la sculpture : Fils de……………….. et …………………………, il est le fruit d’un amour passionné et brûlant, difficile à maîtriser. Sa mère d’ailleurs le punit souvent !

d - Dans les bois ou les océans vivent d’innombrables jeunes filles qui protègent la nature, la

fertilisent et vivent en harmonie avec elle. Quel est leur nom ?................................................... . L’une d’entre elles, Thétis, est la mère d’un héros de la guerre de Troie:……………………..

e - ATHENA

Sur le tableau, entourez Athena, Chronos et Heracles :

Page 38: Dossier pédagogique Antiquité à télécharger

Qu’est-ce qui rapproche Athena et Heracles, et qu’est-ce qui les différencie ?............................................... …………………………………………….……………………………………………. Quel est l’attribut d’Athena (l’animal) ? ..................................Pourquoi ?.................................. ……………………………………………………………………………………………………………………………………………….. D’ailleurs, Zeus en avait eu peur : Il avait avalé THEMIS, enceinte, afin de faire disparaître le futur enfant. Mais Zeus est pris de violents maux de tête. Racontez la suite :

f - HERACLES Heraclès est reconnaissable facilement : Dessinez ses 2 attributs : Pourquoi a-t-il réalisé les 12 travaux ?............................................. …………………………………………………………………………………………………….. Racontez l’histoire d’Heracles chez OMPHALE:

g- APOLLON Apollon et ARTEMIS sont les deux enfants de Zeus et ……………….. Furieuse de jalousie, Hera pousse des paysans à refuser l’accès à leur étang. Pour empêcher Latone de boire, ils soulèvent la vase, et provoquent alors la colère de Zeus, qui les transforme en …………………….. . Apollon, Dieu de la lumière, de la musique et des arts (il tient souvent une ………………. dans la main) vit sur le mont ………………….. , entouré des 9 ………………….. qu’il dirige en créant l’harmonie. Citez le nom de l’une des 9 jeunes femmes :……………………………………………………….. Sur son char, Apollon s’élève (où ?, pour ?)……………………………………………………………………………. ……………………………………………………………………………………………………………………………………………….. Ovide raconte la métamorphose de Daphné : expliquez ce qui s’est passé lorsqu’Apollon s’en approcha :………………………………………………………………………………………………………………………………. ……………………………………………………………………………………………………………………………………………….

h- ARTEMIS

………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………….

Page 39: Dossier pédagogique Antiquité à télécharger

Apollon représente le soleil et la lumière, Artemis la ………………. et la nuit. Elle est déesse de la ……………………. et vit dans la forêt aux côtés de ses …………………… . Qui est ACTEON ? – un guerrier - un chasseur qui passait par là - un berger

PETIT ARBRE GÉNÉALOGIQUE SIMPLIFIÉ (Complétez le nom des enfants ainsi que la fonction des dieux)

OURANOS GAIA - CHRONOS CRONOS - RHEA HESTIA HADES POSEIDON DEMETER ZEUS HERA Déesse de Dieu de Dieu de Déesse de Dieu de Déesse de …………………………………………………………………………………………………………………………………………………

Illithie + LETO Hébé - Ap…….. Arès - Arté………. + SEMELE Héphaistos + - Diony…. + MNEMOSYNE ?…………………. - les muses + METIS - Ath…..

Page 40: Dossier pédagogique Antiquité à télécharger

MYTHOLOGIE

Ecrivez le titre de l’œuvre de Pajou : maquette pour des dessus de porte au château de Bellevue

représentant Homère1773)

1) Plusieurs grands récits racontent les histoires des dieux et héros grecs

a - Les auteurs grecs ont commencé :

Dans les années 700, le poète Homère écrit l’Illiade, l’histoire de la conquête deTroie et du héros

Achille , puis l’Odyssée l’histoire d’Ulysse essayant de revenir vers Ithaque. Cet auteur est considéré comme le père des auteurs grecs ; comment est-il souvent représenté ? Il est souvent représenté âgé, barbu, et aveugle Un autre auteur, Hésiode écrit la Théogonie, où il évoque la création du monde, et la façon dont les dieux se disputent le pouvoir.

b - Ensuite, les auteurs romains ont continué : Virgile, dans L’Enéïde poursuit l’histoire de Troie et évoque, au travers du personnage d’Enée, l’hypothétique fondation de la ville de Rome . Ovide, un poète, évoque dans les Métamorphoses et les Fastes, les multiples aventures des dieux. (Ecrivez le titre de l’œuvre de Carle van Loo datée de 1729, Enée portant Anchise

Page 41: Dossier pédagogique Antiquité à télécharger

2) Les dieux

a- CRONOS, l’un des titans, fils d’Ouranos et de Gaïa, avale (que fait-il ?) ses enfants afin d’éviter

qu’ils ne tentent de lui prendre le pouvoir. Seul Zeus y échappe car sa mère, ……………, met des pierres à la place de l’enfant dans le sac préparé pour Cronos. Plus tard, il recrachera tous ses enfants après avoir………………………………………………………………………………… . On le confond avec Chronos, dont la signification en grec est le temps. Il est là à la création du monde ; il est considéré comme un père fondateur représenté sous les traits d’un vieillard, sage, barbu, parfois ailé. Au musée Lambinet il est associé à la saison de l’hiver .

b - ZEUS Zeus a de nombreux enfants. Sa femme, Hera, défend la famille et le foyer, et s’en prend aux jeunes femmes dont Zeus s’éprend. Elle pousse l’une d’entre elles, Sémélé, enceinte, mère de Dionysos à supplier Zeus de lui apparaître dans toute sa force et tombe morte, (comment ?) foudroyée. Zeus aura le temps de prendre le bébé dans le ventre de sa mère pour le placer dans sa cuisse afin qu’il grandisse. On a gardé l’expression « issu de la cuisse de Jupiter ». L’enfant deviendra le dieu du vin, de la tragédie, et figure tout ce qui est malin. Il s’appelle Dionysos . Qui sont les personnages représentés dans le tableau présenté ci-dessous ? Leda et le cygne (Zeus métamorphosé) Quelle femme célèbre pour sa beauté et qui déclenchera une guerre fameuse, naîtra dans l’un des œufs ? La belle Hélène

C - Pourquoi CUPIDON est-il menaçant ? Il attend en silence de trouver 2

cœurs qu’il rendra amoureux en y lançant une flèche qu’il tirera de son carquois. Entourez son attribut sur la sculpture. Fils de Mars et Aphrodite…………, il est le fruit d’un amour passionné et brûlant, difficile à maîtriser. Sa mère d’ailleurs le punit souvent !

d - Dans les bois ou les océans vivent d’innombrables jeunes filles qui protègent la nature, la

fertilisent et vivent en harmonie avec elle. Quel est leur nom ? Les nymphes. L’une d’entre elles, Thétis, est la mère d’un héros de la guerre de Troie: Achille

e - ATHENA Sur le tableau, entourez Athena, Chronos et Heracles : Qu’est-ce qui rapproche Athena et Heracles, et qu’est-ce qui les différencie ?

Page 42: Dossier pédagogique Antiquité à télécharger

Ils sont tous les 2 très forts, mais Athena, en plus, a la sagesse et l’intelligence Quel est l’attribut d’Athena (l’animal) ? la chouette. Pourquoi ? La chouette est un rapace, et elle est clairvoyante (elle voit dans la nuit). D’ailleurs, Zeus en avait eu peur : Il avait avalé THEMIS, enceinte, afin de faire disparaître le futur enfant. Mais Zeus est pris de violents maux de tête. Racontez la suite :

f - HERACLES Heraclès est reconnaissable facilement : Dessinez ses 2 attributs : Pourquoi a-t-il réalisé les 12 travaux ? Afin de racheter sa bêtise Racontez l’histoire d’Heracles chez OMPHALE:

g- APOLLON Apollon et ARTEMIS sont les deux enfants de Zeus et Leto (ou Latone) Furieuse de jalousie, Hera pousse des paysans à refuser l’accès à leur étang. Pour empêcher Latone de boire, ils soulèvent la vase, et provoquent alors la colère de Zeus, qui les transforme en grenouilles . Apollon, Dieu de la lumière, de la musique et des arts (il tient souvent une lyre dans la main) vit sur le mont Parnasse , entouré des 9 muses qu’il dirige en créant l’harmonie. Citez le nom de l’une des 9 jeunes femmes : Clio (l’histoire), Terpsychore (la tragédie)… Sur son char, Apollon s’élève (où ?, pour ?)dans le ciel pour installer l’aurore puis éclairer le monde en le traversant de part en part (c’est la course du soliel) Ovide raconte la métamorphose de Daphné : expliquez ce qui s’est passé lorsqu’Apollon s’en approcha : Pour lui échapper, elle se transforma en laurier. Mais le laurier est l’arbre d’Apollon.

h- ARTEMIS Apollon représente le soleil et la lumière, Artemis la lune et la nuit. Elle est déesse de la chasse et vit dans la forêt aux côtés de ses nymphes . Qui est ACTEON ? – un guerrier - un chasseur qui passait par là un berger

Tout d’un coup il voit Athena sortir de sa tête, entièrement casquée et armée

La peau de bête / la

massue

Heraclès est tombé amoureux d’Omphale. Il est tellement transformé qu’il en oublie ses attributs et

son rôle : il file la laine à la place d’Omphale, et c’est elle qui tient la massue, par contre.

Page 43: Dossier pédagogique Antiquité à télécharger

PETIT ARBRE GÉNÉALOGIQUE SIMPLIFIÉ (Complétez le nom des enfants ainsi que la fonction des dieux)

OURANOS GAIA - CHRONOS CRONOS - RHEA HESTIA HADES POSEIDON DEMETER ZEUS HERA Déesse de Dieu de Dieu de Déesse de Dieu de Déesse de …………………………………………………………………………………………………………………………………………………

Illithie + LETO Hébé - Ap…….. Arès - Arté………. + SEMELE Héphaistos + - Diony…. + MNEMOSYNE ?…………………. - les muses + METIS - Ath…..

Page 44: Dossier pédagogique Antiquité à télécharger

Les Dieux et leurs attributs

Page 45: Dossier pédagogique Antiquité à télécharger

Augustin Pajou, Homère (esquisse pour le décor de la salle à manger du château de

Bellevue à Meudon), terre cuite, deuxième moitié du XVIIIe siècle. Inv. 84.7.1. (Salle 1)

Ce bas-relief en terre cuite réalisé par le sculpteur Augustin Pajou (1730-1809) représente le

poète grec Homère. Il apparaît ici comme un vieil homme barbu et aveugle, habillé à

l’antique. Ces caractéristiques dans la représentation du poète font partie de l’iconographie

classique qui lui est associée. Le travail de création d’Homère est évoqué ici à travers l’action

d’écriture. Cela rappelle les deux récits qui composent l’œuvre du poète : l’Iliade et

l’Odyssée. Homère est une des figures emblématiques de la littérature antique et

notamment des récits mythiques. L’Iliade et l’Odyssée sont les récits les plus connus de

l’antiquité et Homère est considéré dans la littérature comme le père des auteurs grecs. Il

est une référence pour tous ceux qui l’ont suivi. L’Iliade est un récit qui se place à la fin de

l’épisode de la guerre de Troie et qui se concentre sur le personnage d’Achille. L’Odyssée,

quant à elle, relate les voyages d’Ulysse et l’ensemble des aventures qu’il rencontre jusqu’à

son retour à Ithaque.

Homère n’est pas le seul auteur grec de l’antiquité à avoir raconté des récits dans lesquels se

mêlent à la fois les histoires des héros, mortels, et celles des dieux. Il s’agit donc de sources

essentielles pour la connaissance des mythes grecs. Dans ses récits, Homère a fait cohabiter

les dieux et les mortels mais certains auteurs se sont exclusivement intéressés aux divinités.

C’est le cas d’Hésiode dans sa Théogonie qui retrace la naissance du monde et des dieux et

leurs luttes pour le pouvoir.

III.1 C – Oeuvres développées- visite « Mythologie »

Page 46: Dossier pédagogique Antiquité à télécharger

Carle van Loo, Enée portant Anchise, huile sur toile. Inv. 1038. (Salle 13)

L’épisode peint par Carle Van Loo (1705-1765) est un des

récits les plus emblématiques de l’histoire d’Enée. Lors de la

chute de Troie, Enée se réfugie dans la montagne emmenant

avec lui son père Anchise, son fils Ascagne et sa femme

Créüse. Il réunit aussi les rescapés de la destruction de la ville

et fonde une nouvelle ville avant de poursuivre ses aventures.

Il n’existe pas d’attributs particuliers permettant de définir

Enée dans les représentations iconographiques. Il est

cependant généralement illustré par un épisode de sa vie. Ici,

Enée est un guerrier, portant sur son dos un vieillard,

Anchise, son père. L’enfant qui les suit en s’accrochant à Enée

est Ascagne, son fils. Cet enfant est parfois surnommé Iules et c’est lui qui, selon la légende,

est à l’origine de la famille (gens) Julia dont sont issus Jules César et l’empereur Auguste.

Une femme les accompagne, Créüse, la femme d’Enée, avec dans les bras une statue qui

symbolise les dieux de Troie (les pénates) qu’Enée a sauvé de la destruction de la ville. Troie

apparait en arrière-plan, en flammes, annonçant sa chute.

Enée est un héros troyen, fils de la déesse Aphrodite et du mortel Anchise dont la famille

descend de Zeus. Il est décrit par Homère, dans l’Iliade, comme l’un des plus valeureux

guerriers troyens après Hector. Il devient ensuite l’ancêtre légendaire des Romains à travers

le récit éponyme de Virgile, l’Enéide. Selon les récits, des prédictions promettent le pouvoir à

Enée. Celles-ci sont annoncées dès sa naissance. Enée prend part à la guerre de Troie et

affronte notamment Achille. Tout au long de cet épisode, Enée apparaît comme un héros

jouissant de la protection directe des dieux qui interviennent afin qu’il puisse accomplir son

destin. Après la chute de Troie, Enée effectue de nombreux voyages avant de pouvoir fonder

une ville, qui donnera naissance à Rome, rencontrant de nombreux obstacles avant d’y

parvenir.

Ce tableau de Carle van Loo marque une volonté de représenter l’antiquité de manière plus

juste dans les arts en s’appuyant directement sur les sources antiques, notamment tirées

des récits des grands auteurs. En effet, cet épisode est tiré de l’Enéide de l’auteur romain

Virgile. Cette œuvre, dont l’action se situe après la chute de Troie, peut être considérée

comme une suite à la célèbre Iliade d’Homère. Il y a donc une véritable continuité entre les

auteurs grecs et les auteurs latins qui s’inspirent largement du panthéon des divinités

grecques qui trouvent leurs correspondances à Rome. Les aventures des dieux sont toujours

très présentes dans les œuvres des auteurs romains comme Ovide dont les Fastes et les

Métamorphoses ont pour personnages principaux les dieux. De plus, la figure d’Enée permet

de mettre en avant l’héroïsme lié à l’antiquité, accentué par les couleurs animées et

charnues, et la touche vibrante, tournoyante et empâtée.

Page 47: Dossier pédagogique Antiquité à télécharger

Les choix de Carle van Loo pour illustrer la vie

d’Enée sont comparables à ceux d’autres

peintres qui représentent l’épisode de la fuite

de Troie. C’est le cas notamment de Raphaël

dans la salle de l’incendie du Borgo au palais

du Vatican. Cette fresque monumentale

illustre un épisode relaté dans le Liber

Pontificalis. Il s’agit de l’incendie qui s’est

déclenché dans un bourg de Rome en 847 et

qui a été contenu par la bénédiction du pape Léon IV. Cependant, Raphaël place cet épisode

au second plan dans sa fresque pour mettre en avant la foule parmi laquelle le personnage

d’Enée, portant son père Anchise, et accompagné de sa femme et de son fils, est

particulièrement visible. L’incendie rappelle alors la chute de Troie et le fait que Rome est

une nouvelle Troie. On retrouve d’autres tableaux reprenant les mêmes caractéristiques

pour cet épisode de l’Enéïde. C’est le cas, par exemple, d’Enée fuyant Troie avec Anchise,

Ascagne et Créuse de Pompéo Batoni, conservé à la Galleria Sabauda de Turin, ou encore

d’Enée quittant Troie de Frederico Barocci, à la Galerie Borghèse à Rome.

Page 48: Dossier pédagogique Antiquité à télécharger

Dessus de porte du salon représentant l’hiver, bois peint et doré. (Salle 10)

Il s’agit ici d’un dessus de porte du salon qui représente la saison de l’hiver. L’hiver est ici

représenté comme un vieil homme barbu, transi de froid, qui tente de se réchauffer auprès

d’un feu. L’arbre mort rappelle aussi la nature durant la saison hivernale. Le dieu qui

représente l’hiver est ici le titan Cronos chez les Grecs, Saturne chez les Romains.

Cronos est un des titans, fils de Gaïa et Ouranos, et père, avec sa sœur et femme Rhéa, des

premiers Olympiens et notamment de Zeus. Le mythe de Cronos le présente comme prenant

le pouvoir de son père aidé de ses frères et sœurs avant de le perdre, détrôné lui aussi par

son propre fils.

La mère de Cronos, Gaïa apparaît à l’origine du monde et représente la Terre. Elle donne

ensuite notamment naissance à Ouranos, le Ciel, avec lequel elle s’unit. De cette union

naissent les Cyclopes, les Hécatonchires, les Titans et les Titanides. Ouranos décide

d’enfermer tous sens enfants à l’intérieur de la terre, leur mère. Gaïa demande alors à ses

enfants de l’aide contre leur père. Seul Cronos accepte et, armé d’une faux façonnée par

Gaïa, blesse son père avant de prendre le pouvoir. Puis, selon la légende, afin d’éviter qu’un

de ses enfants ne lui prenne le pouvoir, Cronos les dévorait dès leur naissance. Seul Zeus

échappe à cette fin grâce à une ruse de sa mère Rhéa qui le cache et donne une pierre

entourée d’un linge à Cronos pour qu’il la mange. Une fois adulte, Zeus combat son père, lui

fait recracher ses frères et sœur et règne à sa place.

Cronos est peu à peu associé à une autre figure des origines, Chronos, qui représente le

temps. Il s’agit cependant de deux entités distinctes.

Page 49: Dossier pédagogique Antiquité à télécharger

Dessus de porte représentant l’automne, bois peint et doré. (Salle 10)

Ce dessus de porte représente la saison de l’automne. Elle est ici personnifiée par un jeune

homme tenant d’une main une coupe, et de l’autre un bâton, le thyrse. Il est entouré de

vignes et de deux petits amours dont l’un s’appuie sur un tonneau qui permet de rappeler

une nouvelle fois le thème du vin. Enfin, la couronne de laurier montre bien qu’il s’agit d’une

représentation du dieu Dionysos ou Bacchus associé à la vigne, qui est naturellement

associée à l’automne.

Dionysos, aussi connu sous le nom de Bacchus, est le dieu du vin, de la vigne et du délire

mystique. Il est le fils de Jupiter et de Sémélé. Il s’agit donc d’un dieu de la deuxième

génération de l’Olympe. Bien que fils de Sémélé, Bacchus est né de la cuisse de Jupiter qui

l’avait recueilli après avoir accidentellement tué sa mère. En effet, Sémélé, suite à une ruse

d’Héra qui cherche à se venger, a demandé à Jupiter de se présenter à elle dans toute sa

puissance et pas sous une de ses formes métamorphosées. Cependant, elle ne peut

supporter la vue de Jupiter et des éclairs qui l’entourent et meurt foudroyée. L’enfant qu’elle

portait est alors récupéré par Jupiter qui le coud à sa cuisse jusqu’à la naissance. Cet enfant

est le dieu Bacchus (chez les Romains) ou Dionysos (chez les Grecs). Une fois venu au monde,

l’enfant est caché par Zeus afin de le protéger de la colère de sa femme, Héra. Il est tout

d’abord caché dans une famille sous des vêtements de filles mais Héra le découvre. Il est

ensuite confié aux nymphes sous la forme d’un chevreau. Il découvre la vigne et son usage,

une fois qu’il a atteint l’âge adulte. La vigne devient alors sa plante sacrée. Un culte de

Dionysos/Bacchus est instauré, les Bacchanales, dans lequel le peuple, surtout les femmes,

était pris d’un délire mystique. Une fois sa puissance démontrée et son culte mis en place,

Dionysos/Bacchus a rejoint le ciel comme dieu. Il est traditionnellement représenté avec une

couronne de vigne ou de lierre sur la tête et tenant à la main le thyrse, une coupe de vin ou

une grappe de raisin.

Page 50: Dossier pédagogique Antiquité à télécharger

François-Albert Stiemart, Jupiter et Léda, huile sur toile, 1725. Inv. 1047. (Salle 9)

Etienne-Maurice Falconnet, Léda, Biscuit de porcelaine de la manufacture de

Sèvres, 1764. Inv.1710 (Salle 10)

Dans le tableau de François-Albert Stiemart, Léda est représentée nue, au bain. Elle enlace

un cygne, qui représente Zeus, venu s’unir à elle. Le bec du cygne est posé contre la joue de

Léda qui penche la tête vers lui dans un geste visible de tendresse. Le biscuit d’Etienne-

Maurice Falconet montre Léda, nue, accompagnée d’une suivante. Les drapés sur lesquelles

elles reposent permettent de rappeler la situation du bain. Le cygne est posé près de Léda et

appuie sa tête sur sa cuisse pendant qu’elle lui caresse la tête. Dans les deux cas l’émotion

qui est rendue est la tendresse amoureuse entre Léda et le cygne qui représente Zeus. Il

s’agit ici de deux formes traditionnelles dans la représentation du mythe de Léda qui

apparaît près d’un cygne qu’elle enlace et qui représente Zeus. Il est aussi possible de

trouver des œufs aux pieds de Léda afin de rappeler la naissance des enfants conçus lors de

son union avec Zeus.

Selon la légende, Léda est la fille du roi d’Etolie Thestios, et d’Eurythémisté. Elle épouse

Tyndare, roi de Sparte, après que celui-ci se soit réfugié à la cour du roi Thestios, chassé de

son propre royaume par son demi-frère Hippocoon. Zeus découvre Léda alors qu’elle se

baigne dans le fleuve Eurotas. Il se présente à elle sous l’apparence d’un cygne et de leur

union vont naître Castor et Clytemnestre, sortis d’un œuf. Léda, qui s’était aussi unie à son

mari Tyndare, pond un deuxième œuf qui donne naissance à Pollux et Hélène. Il existe

cependant différentes variantes du mythe relatif aux enfants de Léda et à son union avec

Zeus sous la forme d’un cygne.

Le tableau est une commande royale effectuée en 1725. Il s’agit d’une copie du tableau de

1531 du Corrège (conservé au Staatliche Museen de Berlin), effectuée avant la mutilation du

visage de Léda sur le tableau original. Celle-ci avait été jugée trop expressive. Le travail de

copie d’œuvres des grands artistes de la Renaissance est une des spécialités de Stiemart qui

travaille beaucoup dans ce sens pour le roi Louis XV. En effet, au XVIIIe siècle, le marché de

l’art Renaissance, connaît un développement extrêmement important et le prix des œuvres

ne cesse d’augmenter, ce qui entraîne la pratique des copies, plus facilement accessibles.

Page 51: Dossier pédagogique Antiquité à télécharger

Etienne-Maurice Falconet, L’Amour menaçant, biscuit de porcelaine de la manufacture

de Sèvres, 1755. Inv. D.90.4.5 (Salle 13)

La sculpture de Falconet montre un Amour sous les

traits d’un enfant ailé. A ses pieds sont posées des

flèches rangées dans un carquois. L’arc avec lequel il

les tire n’est cependant pas visible ici mais ce sont

véritablement les flèches qui sont le symbole de

Cupidon. Sa position, le doigt sur la bouche, rappelle

la discrétion dont il fait preuve pour tirer ses flèches

et infliger soit l’amour, soit la haine, à ceux qu’il

choisit de toucher. C’est cette discrétion et

l’incapacité à éviter ses flèches qui le rendent

menaçant malgré sa représentation sous les traits

d’un enfant.

Le Dieu Amour est aussi connu sous le nom de

Cupidon en Grèce, et d’Eros à Rome. Il est présenté

soit comme un dieu directement issu du chaos

primitif, soit comme le fils de la déesse

Aphrodite/Vénus et du dieu Arès/Mars. Il est traditionnellement représenté comme un

enfant ou un adolescent ailé muni d’un arc et de flèches. L’Amour possède deux sortes de

flèches : celles en or provoquent l’amour chez ceux qu’elles atteignent et celles en plomb

suscitent l’aversion dans le cœur de l’être aimé. Son action touche à la fois les humains et les

dieux. C’est un être malicieux qui est souvent puni pour ses forfaits. La représentation de

l’Amour sous la forme d’un enfant a entraîné la mise en place d’une iconographie

typiquement enfantine.

Le biscuit est une réduction très recherchée et très vendue du grand marbre original

(conservé au musée Louvre) que Falconet a livré en 1757 à Madame de Pompadour à l’hôtel

d’Evreux.

Page 52: Dossier pédagogique Antiquité à télécharger

Etienne-Maurice Falconet, Nymphe des Bois, biscuit de porcelaine de la

manufacture de Sèvres. Inv. 1710. (Salle 13)

Falconet représente ici une nymphe. Le biscuit de porcelaine est

remarquable par sa finesse et la simplicité avec laquelle il

représente la jeune femme.

Les nymphes incarnent la grâce et les beautés de la nature. La

plupart d’entre elles sont les filles de Zeus et accompagnent

d’autres divinités. Il existe plusieurs catégories de nymphes en

fonction de leur lieu de vie. Les Méliades sont les plus anciennes

des nymphes, issues du sang d’Ouranos mutilé par Cronos, elles

vivent dans les frênes. Les Naïades sont les nymphes des sources

et cours d’eau, les Néréides sont associées à la mer calme, les

Oréades aux montagnes, les Alséides aux bois, les dryades aux

arbres et enfin, les Océanides à la mer. Certaines d’entre elles peuvent aussi être attachées à

un lieu particulier. Ces déesses sont considérées comme des divinités secondaires dont les

pouvoirs sont restreints mais elles peuvent être redoutables.

De nombreuses nymphes sont connues pour leurs amours avec d’autres dieux ou de simples

mortels. Certaines de ces unions ont donné naissance à d’autres dieux mais surtout à des

héros. Clytie est une océanide tombée amoureuse du soleil, qui va se transformer en

tournesol suite au chagrin d’avoir été rejetée. Eurydice est une dryade, épouse du poète

Orphée qui va la chercher en enfer avant de la perdre à nouveau en rompant sa promesse de

ne pas la regarder avant d’avoir rejoint la Terre. La nymphe Echo, repoussée par Narcisse, se

consume jusqu’à ce qu’il ne reste plus que sa voix. Narcisse est d’ailleurs le fils d’une

nymphe, Liriopé. Thétis, une néréide, a donné naissance au héros grec Achille, personnage

essentiel de la guerre de Troie et au cœur du récit de l’Iliade.

La représentation de l’antique prend de nombreuses formes au XVIIIe siècle et notamment

la simplicité des œuvres qui est une des caractéristiques de l’antique particulièrement mise

en avant par le théoricien et critique d’art Johann Joachim Winckelmann. Pour cet historien

de l’art allemand, l’art grec est « noble simplicité et calme grandeur », et possède les

caractéristiques absolues du beau. C’est aussi la simplicité et le naturel de l’œuvre qui sont

louée par Denis Diderot face à la représentation de Pygmalion et Galatée d’Etienne-Maurice

Falconet, présentée au Salon de 1763.

Page 53: Dossier pédagogique Antiquité à télécharger

Barthélémy Guibal, Hercule filant au pied d’Omphale, biscuit de porcelaine, 1750.

Inv. 704. (Salle 15)

Ce biscuit est une représentation du mythe d’Hercule

et Omphale. Hercule est un des héros les plus

importants de la mythologie qui, à travers ses douze

travaux, incarne le courage et la force physique. Les

représentations associées au mythe d’Omphale sont

très éloignées de ces images. En effet, selon la

légende, Hercule est devenu l’esclave d’Omphale, la

reine de Lydie, afin d’expier le meurtre d’Iphtos. Il se

plie alors aux travaux féminins, notamment filer la

laine. Au contraire, Omphale reprend les attributs

généralement associés à Hercule, la peau de lion et la

massue. Il y a donc une véritable inversion des valeurs

entre les deux personnages et cette iconographie a

souvent été utilisée dans un but moralisant.

Hercule est le fils d’Alcmène et de Zeus, qui avait pris l’apparence d’Amphitryon afin de

s’unir à la femme de celui-ci. Hercule a un frère jumeau, Iphiclès, véritable enfant

d’Amphitryon. La colère d’Héra, la femme de Zeus, contre Hercule a des effets avant même

sa naissance. Elle contourne notamment la prédiction de Zeus afin d’empêcher Hercule de

devenir roi et met à sa place son cousin Eurysthée, plaçant de fait Hercule sous son pouvoir.

Hercule s’illustre dès sa jeunesse par sa force impressionnante et connaît quelques

aventures avant celles des Travaux. Cela lui permet notamment d’épouser Mégara, fille de

Créon, roi de Thèbes, dont il a plusieurs enfants. Cependant, dans un excès de folie envoyé

par Héra, Hercule tue ses enfants. Afin d’expier cette faute, la pythie de l’oracle d’Apollon lui

demande de prendre le nom d’Hercule qui signifie « la gloire d’Héra » et de se mettre au

service de son cousin Eurysthée afin d’accomplir Douze Travaux qui permettront de délivrer

le monde de certains monstres. Ces Travaux bien qu’effectués au service d’Eurysthée, sont à

l’instigation de la déesse Héra et à la gloire de celle-ci. Lors de ses travaux, Hercule tue le lion

de Némée dont il récupère la peau pour s’en vêtir et en fait ainsi un de ses attributs. Il tue

aussi l’Hydre de Lerne et les oiseaux du lac Stymphale. Il capture le sanglier d’Erymanthe, la

biche de Cérynie, le taureau de Crète, les juments de Diomède ainsi que les bœufs de

Géryon. Il est aussi chargé de rapporter la ceinture de la reine des Amazones Hippolyté, de

remonter le chien Cerbère des Enfers, de nettoyer les écuries du roi Augias et enfin, d’aller

cueillir les pommes d’or des Hespérides. En plus des exploits accomplis par Hercule durant le

cycle des travaux, il accomplit de nombreuses expéditions militaires, le plus souvent guidées

par une volonté de vengeance. D’autres aventures secondaires ont lieu durant les Travaux

ou pendant la période d’esclavage auprès d’Omphale.

Page 54: Dossier pédagogique Antiquité à télécharger

Jean-Baptiste Regnault, Allégorie relative à la Déclaration des droits de l’homme,

huile sur toile, 1790. Inv. 743 (Salle 25)

Au centre de la composition apparaît Athéna, rédigeant la Déclaration des droits de

l’homme, sous le regard de la Prudence et de la Justice. Hercule aide la France à placer un

buste représentant Louis XVI sur un piédestal. Dans le ciel, le Temps apparaît, associé à la

Vérité qu’il dévoile. Sont aussi présents La Fayette, une foule représentant le peuple insurgé

et Bailly, maire de Paris durant la période révolutionnaire.

Cette esquisse de Jean-Baptiste Regnault (1754-1829) a été présentée en 1790 à la

Commune de Paris pour un tableau qui ne semble finalement pas avoir été exposé. Il s’agit

d’une allégorie de la Déclaration des droits de l’homme qui mêle à la fois des personnages

contemporains des évènements, mais aussi des figures mythologiques.

Athéna apparaît, de manière traditionnelle, comme une jeune femme en armure, coiffée

d’un casque et armée d’un bouclier et d’une lance, posés à ses pieds. Elle est parfois

accompagnée d’une chouette, son animal sacré, qui symbolise le discernement. Athéna est à

la fois la déesse de la guerre et de la sagesse. Elle combat pour maintenir l’ordre et les lois,

en opposition au dieu Arès ou Mars, qui représente la guerre violente et brutale. Athéna est

aussi la protectrice des sciences, des arts et de certaines activités domestiques comme le

tissage. Selon la légende, Athéna est la fille du dieu Zeus et de la titanide Mêtis. Une

prédiction a annoncé à Zeus que si une fille naissait de son union avec la titanide, un fils

suivrait et lui prendrait le pouvoir. Il décide donc d’avaler la mère afin de l’empêcher de

mettre l’enfant au monde. Mais Zeus est pris d’un violent mal de tête et, pour le soulager, le

dieu Héphaïstos lui fend le crâne à l’aide de sa hache. Athéna sort alors du crâne de Zeus,

adulte, toute en armure et poussant un cri de guerre. Hercule apparaît à proximité d’Athéna

avec sa peau de lion sur les épaules mais sans sa massue. Comme la déesse, il représente la

force mais Athéna possède en plus la sagesse et l’intelligence. Hercule est d’ailleurs l’un de

ses protégés à qui elle prête assistance durant ses épreuves. Chronos, lui aussi, est figuré de

manière traditionnelle, sous la forme d’un vieil homme barbu avec des ailes dans le dos et

tenant un sablier à la main. Il peut aussi avoir une faux ou une serpe comme attribut. Cette

Page 55: Dossier pédagogique Antiquité à télécharger

entité, qui symbolise le temps, est peu à peu associée à la figure du titan Cronos, père des

Olympiens. Il s’agit pourtant, à l’origine, de deux figures distinctes.

Ces figures de dieux antiques sont le moyen d’apporter une valeur morale au discours

présent dans l’œuvre. En effet, le modèle antique est présent, ici, pour présider aux sages

décisions avec en figure centrale la déesse Athéna, symbole de la sagesse et de l’intelligence,

qui signe la Déclaration des droits de l’homme rédigée pendant la Révolution française qui

met fin au régime monarchique. La figure mythologique apporte une forme de légitimation

aux évènements et aux bouleversements révolutionnaires. Cette image est accentuée par la

présence de la Justice et de la Prudence qui la conseillent. Cette esquisse est aussi

caractérisée par le mélange rare de représentations de personnages contemporains et de

dieux antiques.

Page 56: Dossier pédagogique Antiquité à télécharger

Manufacture de Jouy, Le char d’Aurore, plaque de cuivre. Inv. 1438 (Salle 29)

Sur cette plaque de cuivre, Apollon est représenté conduisant le char du Soleil tiré par des

chevaux. Devant lui, Aurore dissipe les ténèbres en jetant des fleurs et l’enfant ailé portant

un flambeau représente Eosphore, l’astre du matin. Enfin, les jeunes femmes qui entourent

le char sont les heures. La plaque de cuivre est une des techniques d’impression sur tissu

permettant de créer la toile de Jouy à partir du XVIIIe siècle. Aux motifs géométriques,

floraux ou végétaux, viennent s’ajouter des scènes inspirées de l’antiquité et de la

mythologie. Ce procédé est utilisé en Irlande à partir des années 1750 puis par la

manufacture de Jouy en 1770 essentiellement pour les décors historiés, c'est-à-dire avec des

représentations de scènes dans lesquelles des personnages sont présents. L’utilisation de la

plaque de cuivre avec les dessins gravés en creux permet d’obtenir des reproductions de très

bonne qualité, avec beaucoup de finesse, proche des estampes.

Apollon est le fils de Léto et de Zeus, et le frère d’Artémis. Léto subit la colère d’Héra qui la

poursuit sur toute la Terre pour l’empêcher de mettre ses enfants au monde. Apollon est un

dieu ambivalent qui peut être à la fois bienveillant ou malfaisant. Il est aussi l’inventeur de la

musique et le chef du chœur des Muses. Il est associé à la figure du Soleil dont il conduit le

char. Il est représenté comme un jeune homme d’une grande beauté et la tête auréolée de

lumière, mais aussi conduisant le char du soleil. Ses attributs sont l’arc, la flèche, le carquois,

la lyre et le laurier.

Le laurier comme attribut du dieu vient du mythe d’Apollon et Daphné. Cet épisode démarre

à l’instigation du dieu Amour qui décide de se venger d’Apollon qui s’était moqué de ses

capacités d’archer. Pour cela, Amour tire une flèche en plomb, qui déclenche l’aversion, sur

la nymphe Daphné, et une flèche en or, qui déclenche la passion, sur Apollon. Apollon,

amoureux de Daphné, la poursuit sans relâche alors qu’elle tente de la fuir par tous les

moyens. Il est sur le point de l’attraper lorsqu’elle se transforme finalement en laurier.

Désespéré par sa perte, Apollon, décide que le laurier deviendra sa plante sacrée.

Page 57: Dossier pédagogique Antiquité à télécharger

Latone, la mère d’Apollon et de Diane est au cœur de nombreux mythes. Tout d’abord, celui

relatif à la naissance de ses enfants, mais aussi concernant le châtiment qu’elle inflige aux

paysans de Lycie. Après la naissance de Diane et d’Apollon, Héra continue de persécuter

Latone qui erre avec ses enfants pour échapper à la déesse. Alors qu’elle arrive en Lycie,

épuisée et assoiffée, elle aperçoit un petit étang autour duquel des paysans travaillent. Sous

l’insistance d’Héra, les paysans empêchent Latone de boire à l’étang et vont même jusqu’à

troubler l’eau en y pataugeant. Pour les punir, Latone les transforme en grenouilles.

Les muses sont des déesses grecques qui président à l’inspiration poétique et à toutes les

activités intellectuelles. Elles sont aussi les chanteuses divines et sont donc étroitement

associées au dieu de la musique, Apollon, qui dirige leur chœur. Leurs chants réjouissent les

dieux et inspirent les poètes. Les muses, filles de Zeus et de Mnémosyne (la mémoire), sont

au nombre de neuf et chacune possède correspond à un domaine particulier. Calliope pour

la poésie épique, Clio pour l’histoire, Polymnie pour les hymnes héroïques, Euterpe pour la

poésie lyrique, Melpomène pour la tragédie, Terpsichore pour la danse, Erato pour la poésie

amoureuse, Thalie pour la comédie et la poésie légère et enfin Uranie pour l’astronomie.

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Jean-Antoine Houdon, Diane chasseresse, plâtre patiné façon terre cuite. Inv. 701. (Salle 3)

Diane est ici présentée comme une jeune femme grande, mince et belle. Elle est nue et

porte les cheveux attachés. Ses principaux attributs sont l’arc et les flèches, on la reconnait

aussi au croissant de lune posé dans ses cheveux.

Diane est la fille de Zeus et de Léto et la sœur jumelle

d’Apollon. Elle protège la chasteté et les jeunes filles avant le

mariage. Diane est donc présentée comme une déesse vierge

armée d’un arc qu’elle utilise pour pratiquer la chasse. C’est

une déesse qui n’hésite pas à intervenir par les armes et qui

fait de nombreuses victimes. Elle est très attachée à son frère

qu’elle a aidé à mettre au monde, et à sa mère pour laquelle

elle n’hésite pas à intervenir lorsque celle-ci est menacée ou

insultée. Diane vit dans les bois et les montages et est

traditionnellement associée aux figures des nymphes qui

composent sa suite. L’arc et les flèches de Diane ont été forgés par le dieu forgeron

Héphaïstos et par les cyclopes.

Une des légendes attachées à la figure de Diane est celle d’Actéon qui subit la colère de la

déesse : jeune chasseur très habile qui a appris son art aux côtés du centaure Chiron, qui a

éduqué de nombreux héros, Actéon surprend Diane, lors d’une chasse qui prend un bain

dans une source, entourée des nymphes. Diane s’aperçoit de sa présence et, furieuse qu’il

l’ait vu nue, le punit en le transformant en cerf. Alors qu’il s’enfuit dans la forêt il est

pourchassé et tué par ses propres chiens.

Cette sculpture est caractéristique de l’inspiration antique par ses formes naturelles. Celles-

ci sont particulièrement visibles dans la représentation du nu par Houdon qui a choqué ses

contemporains. Elle a notamment été refusée aux Salons de 1775 et 1777 en raison de son

« inconvenance ». Houdon a donc repris sa Diane afin d’effacer les signes sexuels qui étaient

trop évidents sur sa première version.

Houdon conçoit par plaisir la première version de sa Diane dès 1775. Il s’agit d’une sculpture

en marbre conservée à la fondation Gulbenkian de Lisbonne. Elle a ensuite été reproduite

dans de nombreuses matières avec des tailles variées. On retrouve, entre autres, trois

reproductions en bronze conservées au musée du Louvre, au musée des Beaux Arts de Tours

et à la Huntington Art Gallery de San Marino en Californie. Le bronze du Louvre a

notamment connu un grand succès qui à entraîné la production de très nombreuses

réductions en bronze ou en plâtre patiné.

Page 59: Dossier pédagogique Antiquité à télécharger

Au XVIIIe siècle, l’antiquité connaît à nouveau un engouement inégalé. Synonyme tour à tour

de pureté, de moralité, de canon dans les formes et dans la technique, elle ébranle les

mentalités et les arts et constitue le rêve d’une société soucieuse de se transformer.

1e Etage – Salle 15 Vénus et Cupidon (porcelaine de la manufacture de Meissen) => critiques de l’antique superficiel et décoratif dans les arts au milieu du XVIIIe siècle. 1e Etage – Salle 9 François-Albert Stiemart , Léda et le Cygne => Retour sur la Renaissance (copie) 1e Etage – Salle 13 Pots à lait (porcelaine de la manufacture de Sèvres) => évolution de l’antique dans les arts (« goût à l’étrusque » issu du grotesque) Etienne-Maurice Falconet, Nymphe => évolution de l’antique dans les arts (naturel et simplicité) Carle van Loo, Enée portant Anchise => évolution de l’antique dans les arts (héroïsme) Hubert Robert, Alexandre cherchant le tombeau d’Achille => place de l’antique dans l’apprentissage des arts (ruines) 2e Etage – Salle 28 Pierre-Antoine Demachy, Caprice architectural avec le château de Clagny à Versailles => évolution de l’antique dans l’art (sublime) Hyacinthe Collin de Vermont, Cyrus déplore la mort d’Abradate et console Penthée => évolution de l’antique dans l’art (clarté du discours) 2e Etage – Salle 25 Jean-Baptiste Regnault, Allégorie de la Déclaration des Droits de l’homme => recherche de moralité Jean-François Janinet, La Liberté => recherche de moralité RDC – Salle 2 Jean-Antoine Houdon, Voltaire => Les Grands hommes (antiquité/nu) RDC – Salle 3 Jean-Antoine Houdon, Diane chasseresse => Les Grands hommes (antiquité/nu)

- Support de visite élève

III.2 – Visite « l’Antiquité rêvée»

III.2 - A Support de visite élève

- B Support de visite enseignant

Page 60: Dossier pédagogique Antiquité à télécharger

- L'ANTIQUITÉ RÊVÉE De l'antique superficiel et décoratif vers l'antique sérieux et véritable

Cependant, quelques artistes, savants, intellectuels s'insurgent peu à peu contre cette vision

superficielle de l'antiquité. Charles - Nicolas Cochin, dessinateur, initie les critiques avec un texte

dans lequel il pointe la …………………………. du goût ambiant. Il avait fait un voyage en Italie,

accompagné du marquis de Marigny, frère de Madame de Pompadour et futur surintendant des

bâtiments du Roi, de l'abbé de Saint Non, et de Soufflot, l'architecte, jusqu'à …………… où ils visitent

les fouilles de Paestum, et les premières salles découvertes à Pompéi et Herculanum en 1747.

En 1747 aussi, Etienne Lafont de Saint-Yenne avec la publication de ses Réflexions dénonce le

manque de …………………… dans l'évocation de l'histoire antique, et propose un concours afin de

régénérer la peinture d'histoire (mythologie, histoire, sujets religieux).

En parallèle, il propose d'introduire un nouveau programme à ……………………………. , où l’on

forme des artistes, avec l'étude systématique de l'Iliade et l'Odyssée, l'Enéide de Virgile, l'art poétique

d'Horace. Le comte de Caylus, un amateur érudit collectionneur d'antiques, conforte cette réforme

de l'enseignement en proposant de rendre accessible, dans un manuel, de nouveaux sujets de

peinture et de sculpture basés sur …………………………………………….., tirés d'Homère et de l'histoire

d'Hercule.

Johann Joachim Winckelmann, secrétaire du cardinal Albani à Rome, grand collectionneur

d'antique et grand savant, publie ses Pensées sur l'imitation des œuvres grecques en peinture et en

sculpture en 1755, l'histoire de l'art chez les Anciens en 1764. Il y prône la "………………………….. et la

grandeur tranquille" des sculptures antiques, en les érigeant en modèle inégalable.

Ainsi, les artistes renouvellent leur manière d'appréhender l'antiquité, cherchent plus la

précision, le contact avec …………………………………, notamment à Rome où ils continuent de parfaire

leur formation lorsqu'ils ont réussi le « …………………………… » à la fin de leurs études. Certains parfois

essaient de retrouver même les ……………………………… de l’Antiquité, utilisant par exemple la peinture

à l'encaustique (à la cire) refusant l'usage de …………………………… à l'instar des exemples de Pompéi,

ou préférant simplifier les contours (comme sur les ……………………………..).

Jusque dans les années 1740, l'antiquité est appréciée et

comprise sous l'angle plaisant des ………… des Dieux, de la

verve épique des aventures de héros légendaires. Elle est

traduite, dans les arts, par des formes légères et animées,

aux couleurs ………………… , correspondant à la vision d'un

monde bienheureux. La peinture, avec François Boucher,

ou la porcelaine avec les ateliers de Meissen en Saxe

(Allemagne) traduisent ce goût raffiné et tourné vers

l'artifice.

Venus et Cupidon, porcelaine de Meissen, vers 1740

Page 61: Dossier pédagogique Antiquité à télécharger

Retour sur la Renaissance

Les solutions pour mieux évoquer l'antique dans les arts

Beaucoup aussi reviennent sur leurs

prédécesseurs, ceux qui les premiers ont découvert

l'antique dans le sol de Rome: les intellectuels et les

artistes de la Renaissance, en particulier l’artiste qui

pendant longtemps est considéré comme l'artiste le plus

remarquable de cette période, ……………….. Ainsi, au

XVIIIe siècle, les artistes de la Renaissance sont très

recherchés, et vendus très cher. C'est pourquoi, en

France, le peintre François Stiemart se fait une spécialité

de …………………….. Sa carrière est bien remplie puisqu'il

travaille pour le Roi Louis XV notamment, à la copie

d'œuvres très célèbres, comme Léda et le Cygne du

peintre vénitien Corrège (le tableau original, de 1532

environ, est conservé à Dresde à la Gemmaldegalerie).

Partant de la Renaissance, certains artistes se

tournent vers un goût dit « étrusque » inspiré

par les décors de «…………………………….. » de la

Renaissance, (les décors antiques trouvés

dans les restes de demeures romaines, qui

avaient été confondues avec des grottes) et

par une sculpture aux formes longilignes, aux

petites têtes coiffées de perles, au plissé

mouillé, très apprécié au XVIe siècle, comme

dans les bas-reliefs de la frise des

………………………. au Parthénon à Athènes, par

le sculpteur Phidias (Ve siècle avant Jésus

Christ).

F. Stiemart, Leda et le cygne, vers 1725

Pots à lait, porcelaine de Sèvres, vers 1780

D'autres préfèrent rester dans l'évocation passionnée

de l'héroïsme antique, avec une touche

……………………………….. , des couleurs

………………………………… , qui rappellent le grand goût

du XVIIe siècle. C'est le cas de Carle van Loo et de son

Enée portant Anchise (1729).

C. Van Loo, Enée

portant Anchise, 1729

D'autres se tournent vers plus de ………………………………. , comme Falconet avec sa

Nymphe, qui rappelle sa ………………………… s'animant sous les doigts du sculpteur

Pygmalion (1761) tellement admirée par Denis Diderot pour son réalisme.

Page 62: Dossier pédagogique Antiquité à télécharger

Certains encore sont frappés par les idées relatives à la philosophie du « sublime », développée par

Addison et Edmund Burke en Angleterre. Inaccessible, grandiose, le sublime est l’objet de

……………………………. qui nous dépassent, déclenchées par la peur, l’étonnement, l’instabilité. C’est

ainsi que l’Antique peut-être perçu en effet, mystérieux, inconnu, ou impressionnant par sa

monumentalité.

Enfin, certains reprennent les modèles des ………………………. antiques et classiques, en frise,

privilégiant la clarté du discours et la concentration des émotions, comme Hyacinthe Collin de

Vermont et son Histoire de Cyrus. Mais parfois, ……………………. même des émotions est préconisée,

car l'antique noble, froid, supérieur, ne semble pas éprouver de sentiments tourmentés. C'est le cas

de Raphael Mengs, un peintre d’origine allemande, qui œuvre à Naples.

L'antique et la recherche de la moralité.

A la recherche d’une antiquité éloignée des jolies histoires des amours des Dieux, où les vices

règnent de façon magistrale, le XVIIIe siècle revendique plus de morale et, dans l’Antique, pense

trouver des exemples de vertu. Cornélie mère des Gracques préfère ……………….. à toute autre forme

de richesse, les femmes de Rome donnent ………………… pour sauver la République, ………………………

brave le danger aux Thermopyles, Brutus se voue à la …………………. ; autant de sujets qui forment des

« exemples de vertu » (« exempla virtutis » en latin) et permettent de modeler les consciences.

Diderot s’émerveille alors devant les tableaux de Greuze, qui célèbrent la piété filiale, le respect, le

courage.

D'autres encore retiennent ce qui les frappe le plus à

Rome, c'est-à dire les …………………. . Ils y développent une

philosophie qui en dépend, méditative, autour du temps

qui passe, et de la faiblesse des œuvres de l'homme face à

la …………………………… . Hubert Robert, appelé encore

« ……………………. », en est l'un des plus grands

représentants.

H. Collin de Vermont, Cyrus déplore la mort

d’Abradate, vers 1735

PA. Demachy, vue de fantaisie avec le château de Clagny,

vers 1771

H. Robert, Alexandre cherchant le tombeau d’Achille, vers 1754

Page 63: Dossier pédagogique Antiquité à télécharger

Pour illustrer le changement de régime, la recherche de la pureté dans les idées et les

comportements, la Révolution choisit ainsi l’antique afin de raconter son Oeuvre, et de créer des

images capables d’édifier le peuple.

Les grands hommes

Depuis l’Antiquité, « le grand homme » est érigé en modèle. Achille forme un exemple pour

……………………………, qui lui-même rassemblera toutes les qualités du héros exemplaire. Cependant, la

question du grand homme revient au XVIIIe siècle dans toute sa complexité. Qu’est ce qu’un grand

homme véritablement, et qu’est ce qui le différencie du héros, qu’est ce qui définit la gloire ? S’agit-il

de victoire militaire, de force, de grandeur d’âme, d’intelligence ? Rousseau, Voltaire, Diderot

s’emparent du sujet.

Et comment alors représenter le grand homme ? …………….. , à la manière du héros grec, le « kouros »

ou au contraire habillé de tout accessoire permettant de restituer le contexte ? Bientôt la nudité

forme un sujet de discussion à part entière. Si le nu constitue la base de l’apprentissage des élèves à

l’Académie, tant en peinture qu’en sculpture, et constitue une référence, il peut être regardé de

façon variée. Un nu raide, dans une pose outrée, qui fait …………………….. , ou bien au contraire un nu

détendu, au repos, naturaliste, (comme le souhaite Winckelmann), et parfois tellement détaillé qu’il

pourrait soulever l’émotion des gens trop prudes ? Houdon a choisi la deuxième option, et en effet a

dû remettre la main à sa Diane, considérée comme ………………………. lors de sa présentation au public

en1777

J.B. Regnault, Allégorie de la signature de la déclaration des

droits de l’homme et du citoyen, 1792

J.F. Janinet, la liberté,

aquatinte, 1792

J.B. Pigalle, Voltaire nu, 1776, musée du Louvre J.A. Houdon, Voltaire, 1777 J.A. Houdon, Diane chasseresse, 1777

Page 64: Dossier pédagogique Antiquité à télécharger

L'ANTIQUITÉ RÊVÉE De l'antique superficiel et décoratif vers l'antique sérieux et véritable

Cependant, quelques artistes, savants, intellectuels s'insurgent peu à peu contre cette vision

superficielle de l'antiquité. Charles - Nicolas Cochin, dessinateur, initie les critiques avec un texte

dans lequel il pointe la dégénérescence du goût ambiant. Il avait fait un voyage en Italie,

accompagné du marquis de Marigny, frère de Madame de Pompadour et futur surintendant des

bâtiments du Roi, de l'abbé de Saint Non, et de Soufflot, l'architecte, jusqu'à Naples où ils visitent les

fouilles de Paestum, et les premières salles découvertes à Pompéi et Herculanum en 1747.

En 1747 aussi, Etienne Lafont de Saint-Yenne avec la publication de ses Réflexions dénonce le

manque de rigueur dans l'évocation de l'histoire antique, et propose un concours afin de régénérer

la peinture d'histoire (mythologie, histoire, sujets religieux).

En parallèle, il propose d'introduire un nouveau programme à l'Académie de peinture, où

l’on forme des artistes, avec l'étude systématique de l'Iliade et l'Odyssée, l'Enéide de Virgile, l'art

poétique d'Horace. Le comte de Caylus, un amateur érudit collectionneur d'antiques, conforte cette

réforme de l'enseignement en proposant de rendre accessible, dans un manuel, de nouveaux sujets

de peinture et de sculpture basés sur des suites de tableaux transposables, tirés d'Homère et de

l'histoire d'Hercule.

Johann Joachim Winckelmann, secrétaire du cardinal Albani à Rome, grand collectionneur

d'antique et grand savant, publie ses Pensées sur l'imitation des œuvres grecques en peinture et en

sculpture en 1755, l'histoire de l'art chez les Anciens en 1764. Il y prône la "noble simplicité et la

grandeur tranquille" des sculptures antiques, en les érigeant en modèle inégalable.

Ainsi, les artistes renouvellent leur manière d'appréhender l'antiquité, cherchent plus la

précision, le contact avec les modèles antiques, notamment à Rome où ils continuent de parfaire

leur formation lorsqu'ils ont réussi le « prix de Rome » à la fin de leurs études. Certains parfois

essaient de retrouver même les techniques de l’Antiquité, utilisant par exemple la peinture à

l'encaustique (à la cire) refusant l'usage de la perspective, à l'instar des exemples de Pompéi, ou

préférant simplifier les contours (comme sur les vases grecs).

Jusque dans les années 1740, l'antiquité est appréciée et

comprise sous l'angle plaisant des amours des Dieux, de la

verve épique des aventures de héros légendaires. Elle est

traduite, dans les arts, par des formes légères et animées,

aux couleurs douces et fines, correspondant à la vision

d'un monde bienheureux. La peinture, avec François

Boucher, ou la porcelaine avec les ateliers de Meissen en

Saxe (Allemagne) traduisent ce goût raffiné et tourné vers

l'artifice.

Venus et Cupidon, porcelaine de Meissen, vers 1740

Page 65: Dossier pédagogique Antiquité à télécharger

Retour sur la Renaissance

Les solutions pour mieux évoquer l'antique dans les arts

Beaucoup aussi reviennent sur leurs

prédécesseurs, ceux qui les premiers ont découvert

l'antique dans le sol de Rome: les intellectuels et les

artistes de la Renaissance, en particulier l’artiste qui

pendant longtemps est considéré comme l'artiste le plus

remarquable de cette période, Raphaël. Ainsi, au XVIIIe

siècle, les artistes de la Renaissance sont très

recherchés, et vendus très cher. C'est pourquoi, en

France, le peintre François Stiemart se fait une spécialité

de copiste. Sa carrière est bien remplie puisqu'il travaille

pour le Roi Louis XV notamment, à la copie d'œuvres

très célèbres, comme Léda et le Cygne du peintre

vénitien Corrège (le tableau original, de 1532 environ,

est conservé à Dresde à la Gemmaldegalerie).

Partant de la Renaissance, certains artistes se

tournent vers un goût dit « étrusque » inspiré

par les décors de « grotesque » de la

Renaissance, (les décors antiques trouvés

dans les restes de demeures romaines, qui

avaient été confondues avec des grottes) et

par une sculpture aux formes longilignes, aux

petites têtes coiffées de perles, au plissé

mouillé, très apprécié au XVIe siècle, comme

dans les bas-reliefs de la frise des

Panathénées au Parthénon à Athènes, par le

sculpteur Phidias (Ve siècle avant Jésus

Christ).

F. Stiemart, Leda et le cygne, vers 1725

Pots à lait, porcelaine de Sèvres, vers 1780

D'autres préfèrent rester dans l'évocation passionnée

de l'héroïsme antique, avec une touche vibrante,

tournoyante, empâtée, des couleurs animées et

charnues, qui rappellent le grand goût du XVIIe

siècle. C'est le cas de Carle van Loo et de son Enée

portant Anchise (1729).

C. Van Loo, Enée

portant Anchise, 1729

D'autres se tournent vers plus de naturel et de simplicité, comme Falconet avec sa

Nymphe, qui rappelle sa Galatée s'animant sous les doigts du sculpteur Pygmalion

(1761) tellement admirée par Denis Diderot pour son réalisme.

Page 66: Dossier pédagogique Antiquité à télécharger

Certains encore sont frappés par les idées relatives à la philosophie du « sublime », développée par

Addison et Edmund Burke en Angleterre. Inaccessible, grandiose, le sublime est l’objet de sensations

qui nous dépassent, déclenchées par la peur, l’étonnement, l’instabilité. C’est ainsi que l’Antique

peut-être perçu en effet, mystérieux, inconnu, ou impressionnant par sa monumentalité.

Enfin, certains reprennent les modèles des bas – reliefs antiques et classiques, en frise, privilégiant la

clarté du discours et la concentration des émotions, comme Hyacinthe Collin de Vermont et son

Histoire de Cyrus. Mais parfois, l'absence même des émotions est préconisée, car l'antique noble,

froid, supérieur, ne semble pas éprouver de sentiments tourmentés. C'est le cas de Raphael Mengs,

un peintre d’origine allemande, qui œuvre à Naples.

L'antique et la recherche de la moralité.

A la recherche d’une antiquité éloignée des jolies histoires des amours des Dieux, où les vices

règnent de façon magistrale, le XVIIIe siècle revendique plus de morale et, dans l’Antique, pense

trouver des exemples de vertu. Cornélie mère des Gracques préfère ses enfants à toute autre forme

de richesse, les femmes de Rome donnent leurs bijoux pour sauver la République, Léonidas

brave le danger aux Thermopyles, Brutus se voue à la République ; autant de sujets qui forment des

« exemples de vertu » (« exempla virtutis » en latin) et permettent de modeler les consciences.

Diderot s’émerveille alors devant les tableaux de Greuze, qui célèbrent la piété filiale, le respect, le

courage.

D'autres encore retiennent ce qui les frappe le plus à

Rome, c'est-à dire les ruines. Ils y développent une

philosophie qui en dépend, méditative, autour du temps

qui passe, et de la faiblesse des œuvres de l'homme face à

la nature triomphante. Hubert Robert, appelé encore

« Robert des ruines », en est l'un des plus grands

représentants.

H. Collin de Vermont, Cyrus déplore la mort

d’Abradate, vers 1735

PA. Demachy, vue de fantaisie avec le château de Clagny,

vers 1771

H. Robert, Alexandre cherchant le tombeau d’Achille, vers 1754

Page 67: Dossier pédagogique Antiquité à télécharger

Pour illustrer le changement de régime, la recherche de la pureté dans les idées et les

comportements, la Révolution choisit ainsi l’antique afin de raconter son œuvre, et de créer des

images capables d’édifier le peuple.

Les grands hommes

Depuis l’Antiquité, « le grand homme » est érigé en modèle. Achille forme un exemple pour

Alexandre le grand, qui lui-même rassemblera toutes les qualités du héros exemplaire. Cependant, la

question du grand homme revient au XVIIIe siècle dans toute sa complexité. Qu’est ce qu’un grand

homme véritablement, et qu’est ce qui le différencie du héros, qu’est ce qui définit la gloire ? S’agit-il

de victoire militaire, de force, de grandeur d’âme, d’intelligence ? Rousseau, Voltaire, Diderot

s’emparent du sujet.

Et comment alors représenter le grand homme ? Nu, à la manière du héros grec, le « kouros » ou au

contraire habillé de tout accessoire permettant de restituer le contexte ? Bientôt la nudité forme un

sujet de discussion à part entière. Si le nu constitue la base de l’apprentissage des élèves à

l’Académie, tant en peinture qu’en sculpture, et constitue une référence, il peut être regardé de

façon variée. Un nu raide, dans une pose outrée, qui fait ressortir les muscles, ou bien au contraire

un nu détendu, au repos, naturaliste, (comme le souhaite Winckelmann), et parfois tellement détaillé

qu’il pourrait soulever l’émotion des gens trop prudes ? Houdon a choisi la deuxième option, et en

effet a dû remettre la main à sa Diane, considérée comme choquante lors de sa présentation au

public en 1777.

J.B. Regnault, Allégorie de la signature de la déclaration des

droits de l’homme et du citoyen, 1792

J.F. Janinet, la liberté,

aquatinte, 1792

J.B. Pigalle, Voltaire nu, 1776, musée du Louvre J.A. Houdon, Voltaire, 1777 J.A. Houdon, Diane chasseresse, 1777

Page 68: Dossier pédagogique Antiquité à télécharger

Vénus et Cupidon, porcelaine de Meissen, années 1730. Inv. 1691 (salle 15)

Cette porcelaine de Meissen représente la déesse Vénus et son

fils, le dieu Cupidon. Vénus est la déesse de la beauté et son fils

est le dieu de l’amour. Ils sont donc une parfaite illustration de

cet intérêt pour l’antiquité du point de vue mythologique avec

plus particulièrement les légendes concernant les amours des

dieux et les aventures des héros. L’utilisation de la porcelaine

pour créer des figures mythologiques montre le raffinement de

cette thématique dans l’art. Les formes sont légères et animées

et présentent des couleurs claires. Il s’agit d’une représentation

très délicate et frivole, presque superficielle. Cette vision est

cependant remise en cause à la fin du XVIIIe siècle. Elle est critiquée en raison du caractère

purement décoratif de l’antiquité qu’elle propose. En effet, elle ne s’appuie sur aucune

forme réelle issue de la période et ne vise qu’à plaire.

Pots à lait avec couvercles, porcelaine dure de Sèvres, 1785. Inv. 2001.1 (1-2) et 2001.2 (1-

2) (salle 13)

Ces deux pots à lait sont des pièces de céramique

effectuées en porcelaine de Sèvres d’après un modèle

dessiné par Louis-Simon Boizot. Les décorations sont

composées de motifs peints reprenant des motifs végétaux

et des arabesques, ainsi que des petites scènes de caprice.

La délicatesse de la porcelaine est accentuée par des

couleurs douces dans des tons clairs et des ornements

végétaux encadrant un décor champêtre.

Diverses formes ont permis d’évoquer l’antique de manière plus juste dans les productions

artistiques. C’est le cas ici avec ce pot à lait en porcelaine de Sèvres décoré avec des formes

rappelant le goût dit « étrusque » issue des décors de « grotesque » de la Renaissance.

Le décor dit de « grotesque » apparaît suite aux découvertes effectuées peu à peu à Rome

sous la houlette de Raphaël. De très nombreux décors antiques ont alors été retrouvés dans

les restes de demeures comme celles de la Domus aurea (maison dorée), le palais de Néron.

Celles-ci étant partiellement enfouies, elles sont tout d’abord apparues lors des découvertes

comme des grottes. C’est ce qui donne son nom à ce type de décorations artistiques qui

évolue aux XVIIe et XVIIIe siècles vers un goût dit « étrusque », notamment grâce aux

découvertes de Dominique-Vivant Denon qui établit un livre dans lequel il précise les

différentes formes de vases antiques, mais aussi avec les décors réalisés pour Marie-

Antoinette à la laiterie de Rambouillet. C’est le comte d’Angiviller, directeur des bâtiments

du roi et à la tête de la manufacture de Sèvres, qui est chargé de décoré la laiterie destinée à

la reine. Il engage une réforme de style au sein de la manufacture avec une mise en valeur

III.2 – C Œuvre développées - Visite « l’Antiquité rêvée »

Page 69: Dossier pédagogique Antiquité à télécharger

de l’ « étrusque », caractérisé par l’utilisation de décors en arabesque, de motifs végétaux,

animaux ou architecturaux, ou encore de petites figures de fantaisie. En 1785, il achète à

Vivent Denon, une collection de 525 poteries antiques déposées à la manufacture afin de

servir de modèle. La plupart des pièces du service de Marie-Antoinette ont été dessinées par

Louis-Simon Boizot.

François-Albert Stiemart, Jupiter et Léda, huile sur toile, 1725. Inv. 1047. (Salle 9)

Dans ce tableau de François-Albert

Stiemart, Léda est représentée nue, au

bain. Elle enlace un cygne, qui représente

Zeus, venu s’unir à elle. Le bec du cygne

est posé contre la joue de Léda qui penche

la tête vers lui dans un geste visible de

tendresse.

Léda est la fille du roi d’Etolie Thestios, et

d’Eurythémisté. Elle épouse Tyndare, roi

de Sparte, après que celui-ci se soit réfugié

à la cour du roi Thestios, chassé de son

propre royaume par son demi-frère

Hippocoon. Zeus découvre Léda alors qu’elle se baigne dans le fleuve Eurotas. Il se présente

à elle sous l’apparence d’un cygne et de cette union vont naître Castor et Clytemnestre,

sortis d’un œuf. Léda, qui s’était aussi unie à son mari Tyndare, pond un deuxième œuf qui

donne naissance à Pollux et Hélène. Il existe différentes variantes de la légende relatives aux

enfants de Léda et à son union avec Zeus sous la forme d’un cygne.

Léda est traditionnellement représentée près d’un cygne qu’elle enlace et qui représente

Zeus. Très souvent, des œufs sont à ses pieds afin de rappeler la naissance des enfants

conçus lors de cette union.

Le tableau est une commande royale effectuée en 1725. Il s’agit d’une copie du tableau de

1531 du Corrège (conservé au Staatliche Museum de Berlin), effectuée avant la mutilation

du visage de Léda sur le tableau original. Celle-ci avait été jugée trop expressive. Le travail de

copie d’œuvres des grands artistes de la Renaissance est une des spécialités de Stiemart qui

effectue de nombreux travaux célèbres pour le roi Louis XV.

En effet, au XVIIIe siècle, le marché de l’art Renaissance connaît un développement

extrêmement important et le prix des œuvres ne cesse d’augmenter, ce qui entraine la

pratique des copies, plus facilement accessibles.

Page 70: Dossier pédagogique Antiquité à télécharger

Etienne-Maurice Falconet, Nymphe des Bois, biscuit de porcelaine de la

manufacture de Sèvres, inv. 1710. (Salle 13)

Falconet représente ici une nymphe. Le biscuit de porcelaine

est remarquable par sa finesse et la simplicité avec laquelle il

représente la jeune femme.

Les nymphes incarnent la grâce et les beautés de la nature. La

plupart d’entre elles sont les filles de Zeus et accompagnent

d’autres divinités. Il existe plusieurs catégories de nymphes en

fonction de leur lieu de vie. Les Méliades sont les plus

anciennes des nymphes, issues du sang d’Ouranos mutilé par

Cronos, elles vivent dans les frênes. Les Naïades sont les

nymphes des sources et cours d’eau, les Néréides sont

associées à la mer calme, les Oréades aux montagnes, les

Alséides aux bois, les dryades aux arbres et enfin, les

Océanides à la mer. Certaines d’entre elles peuvent aussi être attachées à un lieu particulier.

Ces déesses sont considérées comme des divinités secondaires dont les pouvoirs sont

restreints mais elles peuvent être redoutables.

De nombreuses nymphes sont connues pour leurs amours avec d’autres dieux ou de simples

mortels. Certaines de ces unions ont donné naissance à d’autres dieux mais surtout à des

héros. Clytie est une océanide tombée amoureuse du soleil, qui va se transformer en

tournesol suite au chagrin d’avoir été rejetée. Eurydice est une dryade, épouse du poète

Orphée qui va la chercher en enfer avant de la perdre à nouveau en rompant sa promesse de

ne pas la regarder avant d’avoir rejoint la Terre. La nymphe Echo, repoussée par Narcisse, se

consume jusqu’à ce qu’il ne reste plus que sa voix. Narcisse est d’ailleurs le fils d’une

nymphe, Liriopé. Thétis, une néréide, a donné naissance au héros grec Achille, personnage

essentiel de la guerre de Troie et au cœur du récit de l’Iliade.

La représentation de l’antique prend de nombreuses formes au XVIIIe siècle et notamment

la simplicité des œuvres qui est une des caractéristiques de l’antique particulièrement mise

en avant par le théoricien et critique d’art Johann Joachim Winckelmann. Pour cet historien

de l’art allemand, l’art grec est « noble simplicité et calme grandeur », et possède les

caractéristiques absolues du beau. C’est aussi la simplicité et le naturel de l’œuvre qui sont

louée par Denis Diderot face à la représentation de Pygmalion et Galatée d’Etienne-Maurice

Falconet, présentée au Salon de 1763.

Page 71: Dossier pédagogique Antiquité à télécharger

Carle van Loo, Enée portant Anchise, huile sur toile. Inv. 1038. (Salle 13)

L’épisode peint par Carle Van Loo (1705-1765) est un des

récits les plus emblématiques de l’histoire d’Enée. Lors de la

chute de Troie, Enée se réfugie dans la montagne emmenant

avec lui son père Anchise, son fils Ascagne et sa femme

Créüse. Il réunit aussi les rescapés de la destruction de la ville

et fonde une nouvelle ville avant de poursuivre ses aventures.

Il n’existe pas d’attributs particuliers permettant de définir

Enée dans les représentations iconographiques. Il est

cependant généralement illustré par un épisode de sa vie. Ici,

Enée est un guerrier, portant sur son dos un vieillard,

Anchise, son père. L’enfant qui les suit en s’accrochant à Enée

est Ascagne, son fils. Cet enfant est parfois surnommé Iules et c’est lui qui, selon la légende,

est à l’origine de la famille (gens) Julia dont sont issus Jules César et l’empereur Auguste.

Une femme les accompagne, Créüse, la femme d’Enée, avec dans les bras une statue qui

symbolise les dieux de Troie (les pénates) qu’Enée a sauvé de la destruction de la ville. Troie

apparait en arrière-plan, en flammes, annonçant sa chute.

Enée est un héros troyen, fils de la déesse Aphrodite et du mortel Anchise dont la famille

descend de Zeus. Il est décrit par Homère, dans l’Iliade, comme l’un des plus valeureux

guerriers troyens après Hector. Il devient ensuite l’ancêtre légendaire des Romains à travers

le récit éponyme de Virgile, l’Enéide. Selon les récits, des prédictions promettent le pouvoir à

Enée. Celles-ci sont annoncées dès sa naissance. Enée prend part à la guerre de Troie et

affronte notamment Achille. Tout au long de cet épisode, Enée apparaît comme un héros

jouissant de la protection directe des dieux qui interviennent afin qu’il puisse accomplir son

destin. Après la chute de Troie, Enée effectue de nombreux voyages avant de pouvoir fonder

une ville, qui donnera naissance à Rome, rencontrant de nombreux obstacles avant d’y

parvenir.

Ce tableau de Carle van Loo marque une volonté de représenter l’antiquité de manière plus

juste dans les arts en s’appuyant directement sur les sources antiques, notamment tirées

des récits des grands auteurs. En effet, cet épisode est tiré de l’Enéide de l’auteur romain

Virgile. Cette œuvre, dont l’action se situe après la chute de Troie, peut être considérée

comme une suite à la célèbre Iliade d’Homère. Il y a donc une véritable continuité entre les

auteurs grecs et les auteurs latins qui s’inspirent largement du panthéon des divinités

grecques qui trouvent leurs correspondances à Rome. Les aventures des dieux sont toujours

très présentes dans les œuvres des auteurs romains comme Ovide dont les Fastes et les

Métamorphoses ont pour personnages principaux les dieux. De plus, la figure d’Enée permet

de mettre en avant l’héroïsme lié à l’antiquité, accentué par les couleurs animées et

charnues, et la touche vibrante, tournoyante et empâtée.

Page 72: Dossier pédagogique Antiquité à télécharger

Les choix de Carle van Loo pour illustrer la vie

d’Enée sont comparables à ceux d’autres

peintres qui représentent l’épisode de la fuite

de Troie. C’est le cas notamment de Raphaël

dans la salle de l’incendie du Borgo au palais

du Vatican. Cette fresque monumentale

illustre un épisode relaté dans le Liber

Pontificalis. Il s’agit de l’incendie qui s’est

déclenché dans un bourg de Rome en 847 et

qui a été contenu par la bénédiction du pape Léon IV. Cependant, Raphaël place cet épisode

au second plan dans sa fresque pour mettre en avant la foule parmi laquelle le personnage

d’Enée, portant son père Anchise, et accompagné de sa femme et de son fils, est

particulièrement visible. L’incendie rappelle alors la chute de Troie et le fait que Rome est

une nouvelle Troie. On retrouve d’autres tableaux reprenant les mêmes caractéristiques

pour cet épisode de l’Enéïde. C’est le cas, par exemple, d’Enée fuyant Troie avec Anchise,

Ascagne et Créuse de Pompéo Batoni, conservé à la Galleria Sabauda de Turin, ou encore

d’Enée quittant Troie de Frederico Barocci, à la Galerie Borghèse à Rome.

Page 73: Dossier pédagogique Antiquité à télécharger

Hubert Robert, Alexandre cherchant le tombeau d’Achille, huile sur toile, vers 1754.

Inv. 1032. (Salle 13)

Hubert Robert représente ici Alexandre cherchant le tombeau d’Achille. Cela rappelle deux

figures essentielles de l’Antiquité : Alexandre et Achille. Achille est le héros de l’Iliade qui

s’est illustré dans les combats de la guerre de Troie. Alexandre est un roi de Macédoine,

grand conquérant de l’Antiquité. Le choix de ces personnages peut s’expliquer par le fait que

la vie d’Alexandre était très exploitée dans le cadre de la formation qu’avait reçu Hubert

Robert. Mais cet épisode est surtout l’occasion pour Hubert Robert de représenter

l’architecture. On retrouve le forum, une colonne, un temple à colonnades, une pyramide. Il

s’agit de temples biens connus à Rome qu’Hubert Robert a recopiés puis associés les uns aux

autres dans sa composition. L’usure du temps est bien visible sur l’ensemble des monuments

qui présentent des parties abimées et de nombreuses pierres au sol rappellent qu’il s’agit de

ruines.

L’évolution des représentations de l’Antique apparaît aussi dans les représentations

architecturales des ruines antiques, alors redécouvertes en Italie depuis la Renaissance. Il

s’agit d’une source d’inspiration importante pour les artistes et notamment les peintres

comme Hubert Robert qui est un des plus grands représentants de la peinture de ruines. Il

est même surnommé « Robert des ruines ». Le goût pour les ruines antiques est si fort

qu’une philosophie en est issue, la « philosophie des ruines ».

Page 74: Dossier pédagogique Antiquité à télécharger

Pierre-Antoine Demachy, Caprice architectural avec le château de Clagny à

Versailles, huile sur bois, vers 1771. Inv. 92.2.1 (salle 28)

Ce tableau de Pierre-Antoine Demachy représente le château de Clagny à Versailles, associé

à diverses autres formes architecturales, telles que le Colisée de Rome, dans une

atmosphère assombrie par un ciel orageux.

Pierre-Antoine Demachy a travaillé sur la peinture de ruines. Celles-ci sont notamment

présentes dans ses « vues de fantaisie », notamment ici, autour du château de Clagny. Celui-

ci est, semble-t-il, à l’abandon, associé au Colisée de Rome et d’autres éléments

d’architecture en ruine comme par exemple les thermes de Caracalla. Il ne s’agit donc pas

d’une représentation réaliste du château de Clagny mais d’un caprice du peintre. Certains

détails du château ne sont d’ailleurs pas authentiques mais ont été modifiés pour mieux

correspondre aux caractéristiques d’une architecture inspirée de l’antique. C’est le cas

notamment du dôme qui a disparu ou des trois fenêtres du premier étage qui ont été

remplacées par des statues. L’objectif de cette composition sous un ciel d’orage et dans une

atmosphère sombre, est de mettre en avant la grandeur de l’architecture qui doit susciter

des émotions. En effet, la ruine est une des voies d’expression de la philosophie du

« sublime ».

Le sublime est une forme de réflexion philosophique qui se développe aux XVIIe et XVIIIe

siècles sous la plume de Kant puis d’Edmund Burke, et qui trouve des échos importants dans

l’art. Le rapport entre l’art et la nature est un des aspects importants, l’art venant seconder

la nature afin de la rendre visible dans sa réalité, de la mettre en valeur sans la modifier.

Celle-ci apparaît dans sa grandeur à la fois destructrice et constructrice dans toute sa

puissance créant un impact direct sur les émotions du spectateur. Le sentiment suscité par le

sublime est donc un mélange de peur face au danger et de plaisir face à l’éloignement de

celui-ci, créant un véritable trouble.

Page 75: Dossier pédagogique Antiquité à télécharger

Hyacinthe Collin de Vermont, Cyrus déplore la mort d’Abradate et console Penthée,

huile sur toile, 1735. Inv. 79.3.1 (salle 28)

Cette esquisse relate un épisode de la vie de l’empereur perse Cyrus, représenté au centre

de l’esquisse, en armure, qui rappelle sa position de chef de guerre. Il est entouré d’une

partie de son armée puisque l’épisode relaté se place au moment de la bataille de Thymbrée

en 548 avant J.C. Cyrus se tient auprès d’Abradate, roi de la Susiane, mort, dans les bras de

sa femme Penthée. En effet, cet allié de Cyrus trouve la mort pendant la bataille. On aperçoit

Cyrus s'inclinant devant le corps d'Abradate soutenu par sa veuve, Penthée. Cyrus est affligé par la

mort de son ami. Soldats et femmes se lamentent sur la disparition du héros

Hyacinthe Collin de Vermont a peint un cycle d’œuvres inspirées de l’histoire de Cyrus, ou

Cyropédie, composé de 32 esquisses dont 13 sont connues aujourd’hui (7 sont conservées

au musée Lambinet), sans que l’on n’ait toutefois trouvé trace des tableaux finis. Il s’agit ici

du 18e épisode du cycle, dans lequel Cyrus déplore la mort d’Abradate et console Penthée.

La création d’un cycle de peinture permet de représenter de nombreux épisodes d’une

même histoire de manière claire grâce à la séparation matérielle entre chaque tableau. Cela

se distingue des tableaux dans lesquels des détails rappellent les différentes péripéties

entourant l’épisode central qui est représenté. Cette succession de scènes s’inspire du mode

d’expression présent sur les bas-reliefs antiques en frise, avec les gestes expressifs et les

personnages principaux biens visibles. Ces compositions avaient d’ailleurs été reprises à

Versailles par Charles Le Brun qui s’était lui-même inspiré de Raphaël et ses cycles de

fresques pour la décoration des quatre chambres du Vatican qui lui ont été confiées. Cette

forme de composition est donc un moyen de rendre le discours plus clair. Il s’agit aussi de

concentrer les émotions produites sur chaque épisode évoqué.

Page 76: Dossier pédagogique Antiquité à télécharger

Allégorie relative à la Déclaration des droits de l’homme, Jean-Baptiste Regnault.

Inv. 743

Au centre de la composition apparaît Athéna, rédigeant la Déclaration des droits de

l’homme, sous le regard de la Prudence et de la Justice. Hercule aide la France à placer un

buste représentant Louis XVI sur un piédestal. Dans le ciel, le Temps apparaît, associé à la

Vérité qu’il dévoile. Sont aussi présents La Fayette, une foule représentant le peuple insurgé

et Bailly, maire de Paris durant la période révolutionnaire.

Cette esquisse de Jean-Baptiste Regnault (1754-1829) a été présentée en 1790 à la

Commune de Paris pour un tableau qui ne semble finalement pas avoir été exposé. Il s’agit

d’une allégorie de la Déclaration des droits de l’homme qui mêle à la fois des personnages

contemporains des évènements, mais aussi des figures mythologiques.

Athéna apparaît, de manière traditionnelle, comme une jeune femme en armure, coiffée

d’un casque et armée d’un bouclier et d’une lance, posés à ses pieds. Elle est parfois

accompagnée d’une chouette, son animal sacré, qui symbolise le discernement. Athéna est à

la fois la déesse de la guerre et de la sagesse. Elle combat pour maintenir l’ordre et les lois,

en opposition au dieu Arès ou Mars, qui représente la guerre violente et brutale. Athéna est

aussi la protectrice des sciences, des arts et de certaines activités domestiques comme le

tissage. Selon la légende, Athéna est la fille du dieu Zeus et de la titanide Mêtis. Une

prédiction a annoncé à Zeus que si une fille naissait de son union avec la titanide, un fils

suivrait et lui prendrait le pouvoir. Il décide donc d’avaler la mère afin de l’empêcher de

mettre l’enfant au monde. Mais Zeus est pris d’un violent mal de tête et, pour le soulager, le

dieu Héphaïstos lui fend le crâne à l’aide de sa hache. Athéna sort alors du crâne de Zeus,

adulte, toute en armure et poussant un cri de guerre. Hercule apparaît à proximité d’Athéna

avec sa peau de lion sur les épaules mais sans sa massue. Comme la déesse, il représente la

force mais Athéna possède en plus la sagesse et l’intelligence. Hercule est d’ailleurs l’un de

ses protégés à qui elle prête assistance durant ses épreuves. Chronos, lui aussi, est figuré de

manière traditionnelle, sous la forme d’un vieil homme barbu avec des ailes dans le dos et

tenant un sablier à la main. Il peut aussi avoir une faux ou une serpe comme attribut. Cette

entité, qui symbolise le temps, est peu à peu associée à la figure du titan Cronos, père des

Olympiens. Il s’agit pourtant, à l’origine, de deux figures distinctes.

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Ces figures de dieux antiques sont le moyen d’apporter une valeur morale au discours

présent dans l’œuvre. En effet, le modèle antique est présent, ici, pour présider aux sages

décisions avec en figure centrale la déesse Athéna, symbole de la sagesse et de l’intelligence,

qui signe la Déclaration des droits de l’homme rédigée pendant la Révolution française qui

met fin au régime monarchique. La figure mythologique apporte une forme de légitimation

aux évènements et aux bouleversements révolutionnaires. Cette image est accentuée par la

présence de la Justice et de la Prudence qui la conseillent. Cette esquisse est aussi

caractérisée par le mélange rare de représentations de personnages contemporains et de

dieux antiques.

J.F. Janinet, La Liberté, aquatinte, 1792. Inv. 88.17.7 (salle 25)

Cette aquatinte réalisée par J.F. Janinet, d’après un modèle de

Jean-Guillaume Moitte, est une allégorie de la liberté. Il s’agit

donc ici de personnifier une idée, une vertu. La liberté est

représentée sous les traits d’une femme vêtue d’une tunique

plissée à l’antique (le peplos grec), portant sur la tête une

couronne de laurier et écrasant un serpent du pied gauche. Il

s’agit ici des attributs d’Apollon, la massue évoquant, elle, la

force d’Hercule. Surtout, elle tient un bonnet phrygien à la main,

signifiant la victoire sur l’esclavagisme et le despotisme.

Les caractéristiques de l’antiquité sont donc associées à la

représentation d’une vertu ce qui place la période comme un modèle. La référence à

l’antique permet au nouveau régime, après la Révolution, de s’ancrer dans une tradition et

de donner une image positive de son action. Il crée donc des figures afin d’unir le peuple.

Jean-Antoine Houdon, Voltaire, moulage en plâtre. Inv. D.90.5.1 (Salle 2)

Cette statue en ronde bosse a été réalisée par le sculpteur

Jean-Antoine Houdon d’après modèle, à la demande de la

nièce de Voltaire, Mme Denis. En effet, Voltaire a accepté de

poser pour le sculpteur qui a ainsi obtenu ses mesures et

proportions exactes permettant ainsi d’obtenir une

représentation fidèle. Ce moulage en plâtre a été effectué

d’après les sculptures en marbre (Comédie Française et musée

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de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg) de Voltaire dont le modèle en plâtre est aujourd’hui à la

Bibliothèque Nationale.

Cependant Voltaire est représenté à l’antique, habillé d’une tunique, un bandeau dans les

cheveux. Ce choix de représentation renforce le sentiment

de sagesse du personnage. Cela rappelle aussi le statut de

philosophe de Voltaire.

Il existe cependant un autre moyen de représenter les

figures des grands hommes : le nu. Le nu est le mode de

représentation des héros grecs qui symbolisent la force, le

courage et l’intelligence. Ils sont érigés comme modèle à

atteindre pour les hommes. Il est utilisé par Pigalle dans

son Voltaire nu, conservé au Louvre.

La sculpture à l’antique est une des formes emblématiques

de l’art néoclassique en référence aux grands modèles de

vertu. Le buste à l’antique n’est introduit en France que

dans le courant du XVIIIe siècle sur le modèle des Anglais.

Houdon a aussi choisi de représenter Voltaire en position assise, rappelant la position d’une

partie des sculptures de la galerie des « Grands hommes » du Louvre. Il s’agit d’une série de

sculptures en marbre commandée au XVIIIe siècle par le directeur du bâtiment du roi Louis

XVI, représentant des « grands hommes » de la nation. On retrouve, par exemple, Jean de La

Fontaine ou Mathieu Molé, qui fut président du parlement de Paris pendant le Fronde,

sculptés en position assise, rappelant une certaine forme de médiation et de réflexion

propre aux « grands hommes ».

Jean-Antoine Houdon, Diane chasseresse, plâtre patiné façon terre cuite. Inv. 701. (Salle 3)

Diane est ici présentée comme une jeune femme grande, mince et belle. Elle est nue et

porte les cheveux attachés. Ses principaux attributs sont l’arc et les flèches, on la reconnait

aussi au croissant de lune posé dans ses cheveux.

Diane est la fille de Zeus et de Léto et la sœur jumelle d’Apollon. Elle protège la chasteté et

les jeunes filles avant le mariage. Diane est donc présentée comme une déesse vierge armée

d’un arc qu’elle utilise pour pratiquer la chasse. C’est une déesse qui n’hésite pas à

intervenir par les armes et qui fait de nombreuses victimes. Elle est très attachée à son frère

qu’elle a aidé à mettre au monde, et à sa mère pour laquelle elle n’hésite pas à intervenir

lorsque celle-ci est menacée ou insultée. Diane vit dans les bois et les montages et est

traditionnellement associée aux figures des nymphes qui composent sa suite. L’arc et les

flèches de Diane ont été forgés par le dieu forgeron Héphaïstos et par les cyclopes.

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Une des légendes attachées à la figure de Diane est celle d’Actéon qui subit la colère de la

déesse : jeune chasseur très habile qui a appris son art aux côtés du centaure Chiron, qui a

éduqué de nombreux héros, Actéon surprend Diane, lors d’une chasse qui prend un bain

dans une source, entourée des nymphes. Diane s’aperçoit de sa présence et, furieuse qu’il

l’ait vu nue, le punit en le transformant en cerf. Alors qu’il s’enfuit dans la forêt il est

pourchassé et tué par ses propres chiens.

Cette sculpture est caractéristique de l’inspiration antique par ses formes naturelles. Celles-

ci sont particulièrement visibles dans la représentation du nu par Houdon qui a choqué ses

contemporains. Elle a notamment été refusée aux Salons de 1775 et 1777 en raison de son

« inconvenance ». Houdon a donc repris sa Diane afin d’effacer les signes sexuels qui étaient

trop évidents sur sa première version.

Houdon conçoit par plaisir la première version de sa Diane dès 1775. Il s’agit d’une sculpture

en marbre conservée à la fondation Gulbenkian de Lisbonne. Elle a ensuite été reproduite

dans de nombreuses matières avec des tailles variées. On retrouve, entre autres, trois

reproductions en bronze conservées au musée du Louvre, au musée des Beaux Arts de Tours

et à la Huntington Art Gallery de San Marino en Californie. Le bronze du Louvre a

notamment connu un grand succès qui à entraîné la production de très nombreuses

réductions en bronze ou en plâtre patiné.