Dossier pédagogique Anna Quinquaud

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DOSSIER PÉDAGOGIQUE Anna Quinquaud. Une sculptrice en Afrique 5 février – 17 mai 2014

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DOSSIER PÉDAGOGIQUE

Anna Quinquaud. Une sculptrice en Afrique

5 février – 17 mai 2014

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Sommaire Présentation de l’exposition page 4 Repères biographiques page 8 La sculpture : vocabulaire et techniques page 10 Parcours de visite page 12 Pistes pédagogiques page 14 Bibliographie sélective page 24 Autour de l’exposition page 25 Venir au musée avec sa classe page 26

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Présentation de l’exposition Figure singulière de la sculpture de la première moitié du XXe siècle, Anna Quinquaud (1890-1984) préfère l’aventure lointaine et solitaire en Afrique à « l’École de Rome ». Elle s’immerge dans la découverte du continent africain (Guinée, Éthiopie, Somalie, Madagascar…) qui s’avérera être pour elle une puissante source d’inspiration. Ses œuvres s’attachent avant tout à mettre en avant la femme africaine, mais l’artiste porte également un regard sur la société : la place des hommes, le travail ou la quête incessante de l’eau. Aucune trace d’anecdote dans son travail, mais bien une recherche de dignité de ces civilisations lointaines côtoyées et patiemment observées. Anna Quinquaud fait partie de ces femmes d’exception qui traversent leur siècle en aventurières passionnées et libres. Cette exposition présentée en majorité à partir du fonds conservé au musée de Brest – depuis la donation de l’artiste en 1980 –, a été montrée à Guéret, Gray, Mont-de-Marsan, Roubaix et La Rochelle. Elle est reconnue d’intérêt national par le Ministère de la Culture et de la Communication. Le parcours s’articule autour de plus de quatre-vingt œuvres, sculptures, dessins et documents, permettant au public de découvrir l’œuvre méconnue de cette sculptrice à l’itinéraire hors du commun.

• Une femme, artiste et aventurière observe l’Afrique : Anna Quinquaud Le regard sur l’autre, sur l’étranger, peut le résumer en une image étrange. C’est l’écho de l’incompréhension ou de la méconnaissance de l’autre. Le regard sur l’autre peut, à l’inverse, en faire ressortir les traits personnels ou singuliers et favoriser la perception humaniste et bienveillante. L’art, celui qui entend représenter la figure humaine, joue un rôle de poids dans la constitution de cette image en une période où la France dispose de colonies, en Afrique comme en Asie, où se pressent nombre d’artistes générant une culture coloniale. C’est ce que montre, à sa manière, l’œuvre sculpté d’une femme méconnue, Anna Quinquaud (1890-1984), dont le musée de Brest possède un fonds important donné par l’artiste. Figure singulière de la sculpture, Anna Quinquaud débute avec succès ; en 1924 elle reçoit le Premier Second Grand Prix de Rome. Rien de plus classique. Pourtant, elle préfère l’aventure lointaine et solitaire en Afrique à « l’École de Rome ». Aussi, plutôt que de rejoindre la Villa Médicis à Rome, elle s’immerge dans la découverte du continent africain qui s’avérera être pour elle une puissante source d’inspiration. Comme Anita Conti ou Karen Blixen, elle fait partie de ces femmes d'exception qui traversent leur siècle en aventurières passionnées et libres, consacrant son art à la beauté de l’Afrique et à ses traditions ancestrales. Ses œuvres mettent en avant un regard sur la femme africaine. La maternité, la beauté, la place des hommes, le travail et particulièrement la quête incessante de l’eau, font partie de son répertoire qui s’attache à montrer la société africaine dans ce qu’elle a de plus simple, de plus populaire. Les femmes de Guinée, d’Éthiopie, de Somalie, de Madagascar, intéressent tant Anna Quinquaud qu’elle les a magnifiées. Aucune trace d’anecdote dans son travail, mais bien une recherche de dignité de ces civilisations lointaines côtoyées et patiemment observées. Certaines œuvres d’Anna Quinquaud ont été présentées au sein d’expositions organisées en France pour célébrer l’Empire colonial français.

• Réserve d’œuvres : les sculptures d’Anna Quinquaud constituent un fonds artistique brestois

À travers cette simulation d’une réserve d’œuvres, nous voulons souligner que c’est à Brest qu’Anna Quinquaud a décidé de donner une partie du fonds de son atelier. Le don est constitué de sculptures, de dessins, ainsi que d’un ensemble de photographies et de documents offerts au terme de l’exposition Regards sur l’Afrique, présentée de juin à octobre 1980 au musée de Brest. La vocation de ce fonds, conservé dans les réserves du musée, est de permettre la restitution du travail de l’artiste. Sa conservation consiste à lui assurer des conditions climatiques adaptées, de le

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documenter et de le faire connaître. Ainsi a-t-il été prêté régulièrement, assurant un certain rayonnement de Brest. Ces deux dernières années, certaines de ces œuvres ont été exposées à Gray, Mont-de-Marsan, Roubaix, La Rochelle, Quimper et Guéret, dont l’hôpital vient d’être baptisé « Hôpital Anna Quinquaud ». De même, à Brest, la ville vient d’adopter le nom de l’artiste pour dénommer une rue nouvelle du quartier de l’Europe.

• Une voyageuse « […] Je découvre tous les dangers que j’ai courus en Afrique depuis que mes amis me les énumèrent. C’est effrayant, l’Afrique… vu de Paris. Mais là-bas, c’est beau simplement ». Anna Quinquaud, revue Minerva, 1927. « Dans cette Afrique jaune et noire, Anna Quinquaud découvre des races pures, des races nobles, que la civilisation n’a point abâtardies. Elle vit au milieu de ses modèles, admire l’élégance de leurs formes, la dignité de leurs attitudes, prend des croquis, note leurs mouvements et ne les fait poser que lorsqu’elle a déjà fixé sur le papier ce qui persiste en eux d’absolu, d’éternel ». Charles Kunstler, Président de la Presse artistique française (1949-1957), catalogue d’exposition, galerie Gallieni, Casablanca (vers 1952).

• Premier voyage d’une artiste en quête de liberté. 1925-1926 : Sénégal, Soudan français, Mauritanie

Ce n’est pas à l’École des beaux-arts, mais dans des voyages qu’Anna Quinquaud construit son art de la sculpture. Au Salon de 1924, elle est la première femme sculpteur à obtenir le Prix de l’Afrique Occidentale française (AOF). A l’automne 1925, elle est à Dakar, munie de son seul attirail de peintre et de sculpteur pour huit mois de randonnée au cœur du Soudan français, sur le fleuve Niger, dans les sables de Mauritanie, à Tombouctou et à Djenné. Ses premières œuvres africaines traduisent l’adoption d’un nouveau style. Rarement détournée de la figure humaine, elle sculpte une Femme bellah, esclave des Touaregs, dans laquelle l’émotion retenue qui caractérise toute son œuvre africaine se trouve déjà. L’eau est essentielle à l’Afrique, c’est le message que l’artiste fait passer avec sa Porteuse d’eau songoï. La Laveuse du Niger qui la retient est la première d’une longue série de maternités, qui, avec les sourires des enfants rencontrés, jalonnent tout son parcours. « Ce qu’elle veut, c’est traduire la beauté de ces corps qui se meuvent harmonieusement dans la lumière, de ces visages qui l’intéressent pour la noblesse animale de leurs lignes ou la finesse de leur modelé ». Simone Ratel, revue Minerva, 1927.

• Voyages de la maturité. 1930-1931 : peuples foulah, coniagui et bassari

Anna Quinquaud a besoin de quatre années pour préparer son retour en Afrique, d’autant que cette fois elle part sans bourse, sur ses propres deniers, pour huit mois chez les peuples des montagnes du Fouta-Djallon, en Guinée française. Elle y vit, dans le chef-lieu de Pita, au milieu des Peuls sédentarisés, les Foulahs, aux profils racés et aux silhouettes longilignes. Une expédition la mène vers les Coniaguis et les Bassaris, tribus marquées par l’art de la chasse et de la guerre. Les sculptures exécutées trahissent une belle plénitude, que ce soient Aïssatou, femme de Mamadou Alpha, d’une beauté altière, Kadé, fillette de Tougué, un peu boudeuse, Nénégalley, fille de Tierno Moktar, chef de Pita, et une Fillette foulah dans toute la saveur de la jeune enfance, ou encore une Maternité Pita, à l’élégance taillée dans un beau bloc de bois exotique, ceinte d’un voile que l’on peut imaginer bleu-clair. Bijoux et coiffures sont très justement rendus. L’Archer coniagui au repos à Youkounkoun semble leur protecteur. L’artiste a gagné en pureté et en simplicité. Les critiques sont unanimes à louer la beauté des sculptures rapportées de ce deuxième voyage en particulier lors de l’Exposition coloniale internationale de 1931.

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• Voyages de la maturité. 1932 : L’Éthiopie et la Somalie

Après un déménagement pour un atelier plus spacieux, rue des Plantes, Anna Quinquaud repart pour la corne orientale de l’Afrique. Débarquée à Djibouti, elle s’enfonce vers Addis-Abeba où elle rencontre le négus Haïlé Sélassié dont elle réalise le buste, impérial. Le plâtre du musée de Brest est aujourd’hui la seule trace d’une sculpture dont le bronze destiné au Palais impérial est perdu. L’accès à l’empereur s’élargit à la cour et elle sculpte nombre de personnages officiels : le prince Makonen, fils de l’empereur, Woïzero Ambasso, la femme du ministre de la guerre… Aux portes du désert, elle s’attache à sculpter les traits de guerriers somalis, un peigne dans la chevelure et une lance à la main. Si ces rencontres de peuples de la corne de l’Afrique donnent des sculptures, elles n’en sont pas moins des occasions de dessiner. Des visages altiers, des coiffures singulières, d’où ressort le traditionnel peigne dans la chevelure, des traits soigneusement tracés, animent les planches aujourd’hui conservées au musée des beaux-arts de Brest.

• Madagascar. 1932, dernière escale

Le but de son voyage à Madagascar est l’enseignement du dessin et de la sculpture à Tananarive. Elle part ensuite à la rencontre des habitants et en tire une longue galerie de portraits : les Hova des hauts plateaux mais aussi les Mahafaly, les Antandroy, du « pays de la soif », et les Antaisaka. On ne peut qu’admirer la merveille d’équilibre de La Danse « Papanga » (oiseau), être touché par la tendresse maternelle qui émane de la Jeune Ramatoa, si jolie dans la robe traditionnelle en paille, et de la Maternité malgache ou Farizara et son Zazakely. Ces deux œuvres appartiennent à la longue tradition des maternités africaines. Jamais autant qu’à Madagascar, Anna Quinquaud n’a réalisé de dessins. Auparavant, ils étaient plutôt une aide à son travail de sculpteur. Là, à la pierre noire incisive, le plus souvent rehaussés de couleurs, ils deviennent des œuvres à part entière. Au retour, son exposition, ouverte le 2 juin 1934 à la galerie Charpentier avec cent trente-deux œuvres, sculptures et dessins, rencontre un vif succès.

• L’aventure céramique Avec l’Exposition coloniale internationale de 1931, l’heure de la reconnaissance sonne pour les artistes voyageurs. Une occasion inespérée de présenter leurs travaux aux yeux d’un public avide d’exotisme et de découvertes. Anna Quinquaud attire l’attention avec sa Femme du Fouta-Djallon. L’original en terre cuite, exécuté en 1930 lors de sa randonnée dans les montagnes de la Guinée française, est retenu par L’Illustration pour orner la couverture de son numéro spécial du 27 juin 1931. Les grandes manufactures de céramique veulent entrer dans l’ère moderne, et prolonger l’impact positif de l’exposition de 1925. Sèvres bien sûr, mais aussi Quimper, avec la Grande Maison HB (La Hubaudière) et les Etablissements Jules Henriot. La rencontre entre Anna Quinquaud et la Grande Maison HB se fait lors de l’exposition, et non avant. Un accord est passé pour reproduire en grès la Femme du Fouta-Djallon. En 1931, une dizaine de modèles sortiront, d’un noir éclatant parfois rehaussé par la brillance de l’or et du platine des ornements. Le succès sera immédiat, et en 1957, dix nouveaux exemplaires seront édités, en faïence cette fois, et uniquement en noir. Encore en 2012, les faïenceries Henriot à Quimper procèdent à une nouvelle édition. Sèvres et Quimper, deux styles, deux centres, mais un même intérêt pour l’art d’Anna Quinquaud, décidément en total fusion avec la céramique, une collaboration exemplaire.

• Commandes et décors Au retour d’Afrique, salons, expositions et commandes s’enchaînent. La première commande officielle sera en 1929, le buste de l’explorateur Auguste Pavie, aujourd’hui à Dinan. Anna Quinquaud rentre de son second voyage lorsque s’ouvre l’Exposition coloniale internationale de Paris, le 6 mai 1931. Son œuvre, tout juste descendue des sellettes de la galerie Charpentier y est amplement présentée. Toutes les expositions auxquelles elle participe apportent les

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preuves de son respect pour sa terre d’adoption. Jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, le succès est au rendez-vous. En 1936, la commande de quatre anges monumentaux pour la cathédrale de Dakar, mais aussi d’un vaste ensemble décoratif pour l’hôtel de ville de Tananarive : des bas-reliefs sur le thème de la culture du riz et une sculpture, la touchante Maternité malgache ou Farizara et son Zazakely, dont l’original en granit a disparu, mais que le plâtre du Musée du Quai Branly contribue à nous rappeler. 1937 et l’Exposition internationale des arts et techniques. Dans le but de promouvoir le style Art déco l’Etat fait largement appel à la sculpture monumentale. Ainsi pour le Palais de Chaillot, Anna Quinquaud conçoit un bas-relief sur le thème de l’Indochine, et réalise pour le parvis des musées d’art moderne, une Mauritanienne, très inspirée de la Femme à la chandora de son premier voyage. Présentés dans le pavillon de l’Afrique Occidentale française sur l’île des Cygnes, les trois bas-reliefs à sujet de scènes de chasse avec de majestueux archers coniaguis au repos, seront commandés pour décorer la nouvelle fauverie du jardin des Plantes, construite la même année. Avec la guerre, l’époque des grandes commandes et des grandes expositions est révolue. L’heure est à la décolonisation et à l’abstraction ; l’art d’Anna Quinquaud s’accommode mal de la modernité. Toutefois, ses connaissances de l’Outre-Mer et son talent de sculpteur lui donnent accès en février 1946 à l’Académie des sciences coloniales, qui jusque là, réunissait uniquement des explorateurs et des administrateurs. En 1952, elle réalise une commande pour la façade de la maison de l’Afrique Occidentale à la Cité internationale universitaire de Paris ; elle y résume ses plus belles sculptures des années 30. Il faut attendre 1977 et 1980 pour que deux expositions respectivement au musée de Guéret puis de Brest lui rendent hommage. A Brest, en 1980, elle fait un don de première importance. Elle décède le 25 décembre 1984.

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Repères biographiques 1890 Naissance à Paris, le 5 mars, troisième d’une fratrie de quatre. 1894 Décès de son père, Charles, professeur et chercheur en médecine. La famille déménage

à Arcueil, 6, rue des Écoles. Sa mère, Thérèse Quinquaud, y exerce son métier de sculpteur.

1912-1914 Suit les cours de Blanche Laurent. 1914 Obtention de son premier prix, celui décerné par l’Union des femmes peintres, sculpteurs,

graveurs et décorateurs. 1914-1918 Infirmière sur le front. 1918 Inscription à l’École des beaux-arts de Paris, atelier de Marqueste puis de Ségoffin. 1924 Premier Second Grand Prix de Rome. Prix de l’AOF (Afrique Occidentale française). 1925-1926 Premier voyage en Afrique (Sénégal, Soudan français, Mauritanie). 1926 Exposition à la Galerie d’Art contemporain, boulevard Raspail, à Paris. 1927 Début de la collaboration avec la Manufacture nationale de Sèvres (six sculptures seront

éditées). Exposition à la galerie Bernheim-Jeune. 1930-1931 Deuxième voyage en Afrique. Choix de la Guinée française. Peuples foulah, coniagui et

bassari. 1931 Exposition de ses œuvres à la galerie Charpentier. Large participation à l’Exposition

coloniale internationale. Couverture du numéro spécial de L’Illustration consacré à l’Exposition. Commande par Quimper du buste de la Femme du Fouta Djallon.

1932 Prix de Madagascar. Chevalier dans l’ordre de la Légion d’Honneur. Départ à l’automne.

Voyage de deux ans : Djibouti, Éthiopie et Madagascar. 1934 Retour en France. Fin des grands voyages de travail. Deuxième exposition à la galerie

Charpentier. 1936 Commande de quatre anges monumentaux pour le portail de la nouvelle cathédrale de

Dakar. Ils seront installés après-guerre. Exposition au Petit Palais à Paris des bas-reliefs et du groupe d’une Maternité malgache, destinés à l’Hôtel de ville de Tananarive.

1937 Ample participation à l’Exposition internationale des arts et techniques. Commande de

bas-reliefs pour la nouvelle fauverie du Jardin des Plantes. Réalisation de deux œuvres toujours en place : un bas-relief au-dessus de la porte d’entrée de la Cité de l’architecture et du patrimoine (Palais de Chaillot) et une statue, Femme maure à la chandora, sur le parvis du musée d’Art moderne de la ville de Paris (Palais de Tokyo).

1939 Bas-relief pour le bâtiment de la France à l’Exposition internationale de New-York. 1945 Élue à l’Académie des sciences coloniales. Première femme académicienne.

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1952 Bas-reliefs pour la façade d’une résidence de la Cité internationale universitaire à Paris, la maison de l’Afrique Occidentale. Vierge à l’Enfant pour la cathédrale de Casablanca, œuvre de l’architecte Paul Tournon. Grand prix des Arts décoratifs d’outre-mer pour l’ensemble de son œuvre inspirée par l’Afrique française.

1977 Exposition au musée de Guéret. 1980 Exposition au musée des beaux-arts de Brest, et donation de la majeure partie des

œuvres exposées. 1982 Vente de son atelier à l’Hôtel Drouot. 1984 Décès le 25 décembre à la maison de retraite de Fontenay-Tresigny (Seine-et-Marne).

Carte des voyages réalisés par Anna Quinquaud entre 1925 et 1934

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La sculpture : vocabulaire et techniques

• Statue ou sculpture ? On utilise parfois le terme de statue pour désigner une sculpture. Ce mot vient du latin stare, qui signifie se tenir debout et désigne une sculpture représentant une figure entière (homme ou animal), qu’elle soit debout, assise ou couchée. On parle d’une statue en pied quand le personnage est debout et d’une statue équestre quand il est à cheval. Lorsque la sculpture ne représente que la partie supérieure du corps (tête, cou, épaules), on parle d’un buste . Le mot de sculpture vient du latin sculptere, qui signifie façonner. Il met en évidence l’action du sculpteur qui crée une forme dans la matière. Ce terme désigne à la fois la pratique artistique et l’objet réalisé par le sculpteur.

• Trois types de sculpture Une sculpture en ronde-bosse est une sculpture visible sous toutes ses faces et autour de laquelle il est possible de tourner. Un bas-relief est une sculpture qui ne se regarde que de face, car le motif ne se détache que très peu du fond. Les bas-reliefs sont souvent associés à l’architecture : ils sont utilisés afin de décorer les murs et les façades. Si la profondeur des figures est plus accentuée, sans qu’elles ne soient totalement dégagées du bloc de matière, on parle d’un haut-relief .

• Les techniques de la sculpture - le modelage Le modelage est la technique la plus directe et la plus simple à mettre en œuvre. La terre est le matériau le plus généralement employé, mais certains artistes utilisent aussi la cire ou le plâtre – quoiqu’il en soit, des matériaux plastiques, c’est-à-dire très malléables. Pour modeler une sculpture en ronde-bosse, l’artiste travaille à partir d’une armature, qui peut être considérée comme le « squelette de la sculpture ». Cette ossature est fixée sur un plateau et sert de support à la terre qui est déposée par adjonction de boulettes. Le sculpteur modèle de bas en haut en écrasant la terre sur l’armature avec ses doigts, ou avec ses outils (ébauchoir). Afin de garder la plasticité de la terre, l’œuvre laissée au repos en cours de réalisation est recouverte de linges humides. La terre est un matériau fragile, rarement adopté pour l’exécution définitive d’une œuvre. Toutefois, la terre une fois cuite, ne craint plus l’humidité et est donc plus résistante. - le moulage La technique du moulage consiste à reproduire une sculpture originale à l’aide d’un moule, puis de tirer une ou plusieurs épreuves, à l’exacte imitation du modèle. On distingue deux méthodes de moulage : le moulage à bon creux et le moulage à creux perdu. Souvent réalisé à partir d’un plâtre original, le moule à bon creux est constitué de plusieurs pièces qui, exécutées une à une, doivent pouvoir être détachées du modèle sans l’abimer. Il est réutilisable, afin de permettre la reproduction de l’œuvre en série. À l’inverse, le moule à creux perdu est utilisé pour le tirage d’un exemplaire unique, appelé épreuve originale. Le moule est fabriqué à partir d’un modèle en matériau mou (terre humide ou cire), qui est détruit lors de la fabrication du moule. Une fois le moule réalisé, on procède au moulage des pièces, puis à l’assemblage des parties moulées séparément. On peut ainsi remarquer la présence de coutures sur certaines sculptures en plâtre. - la fonte Cette technique est utilisée pour réaliser des sculptures en bronze et se pratique dans une fonderie d’art. Le procédé le plus répandu est celui de la fonte à la cire perdue . L’intérieur d’un moule à bon creux est recouvert d’une couche de cire, qui correspond à l’épaisseur du bronze final. Le moule est ensuite rempli avec de terre réfractaire, qui forme le noyau. Une fois l’épreuve en cire dégagée du moule, on y installe un réseau de conduits en cire, qui permettra par la suite l’évacuation de la cire. L’ensemble est recouvert d’une épaisse enveloppe en terre réfractaire, puis chauffé dans un four, afin que la cire s’écoule hors du moule. Le métal en fusion (1200 degrés pour le bronze) est ensuite versé de manière continue dans le moule. Après refroidissement, le moule est brisé pour dégager l’exemplaire en bronze. On termine par un long travail de finition : élimination du noyau, suppression des conduits, polissage.

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- la taille La taille consiste à intervenir directement dans un bloc de matière dure : pierre, marbre, bois… Cette technique est plus difficile car elle n’autorise aucune erreur. Deux procédés existent : la taille directe et la taille indirecte. Pour la taille directe , le sculpteur procède par étapes successives : l’épannelage (le bloc est adapté aux contours de la sculpture), le dégrossissage (la forme est ébauchée), puis la finition. Pour chacune des étapes, il dispose d’outils adaptés (pic, ciseau, gradine). La taille indirecte est réalisée à l’aide de la machine à mettre aux points. Il s’agit d’un instrument de mesure, sorte de compas en trois dimensions, qui permet de reporter sur le bloc de pierre des repères correspondant aux points les plus saillants du modèle en terre ou en plâtre. On peut choisir de conserver les dimensions du modèle original, mais également de l’agrandir ou de le réduire.

• Lexique Argile : substance provenant de la décomposition de différentes roches. L’argile pure est blanche (kaolin) et les argiles moins pures (marnes et argiles sédimentaires) sont grises, bleues, noires, jaunes ou rouges. Armature : charpente en bois ou en fer qui sert à soutenir intérieurement l’œuvre modelée en argile, en cire ou en plâtre. Bronze : alliage de cuivre et d’étain. Couture : excédent de matériau qui subsiste sous forme de bourrelet sur la surface externe d’un moulage, lorsqu’on a retiré le moule. Epreuve originale : moulage qui provient d’un moule à creux perdu fabriqué à partir d’un modèle original. Fonte : ensemble des opérations permettant de confectionner un exemplaire en métal d’une œuvre. Grès : terre glaise mélangée à du sable fin. Modeler : technique consistant à produire une œuvre par adjonction ou suppression de matière (terre, cire, plâtre). Mouler : technique consistant à prendre l’empreinte d’une sculpture originale à l’aide d’une matière souple. Plâtre : poudre blanche, tirée du gypse, que l’on mélange à de l’eau pour obtenir une pâte qui durcit en séchant. Praticien : personne chargée de réaliser dans divers matériaux une œuvre préalablement imaginée par le sculpteur. Socle : le socle est la base d’une statue ou d’une sculpture. Il sert à sa fois à la stabilité et sa présentation. Il permet également d’isoler l’œuvre de son environnement, la distingue. Sculpteur : artiste qui possède l’art de modeler des formes. Tailler : technique consistant à produire une œuvre en dégrossant un bloc de bois, de pierre ou de tout autre matériau dur. Terre cuite : argile façonnée et cuite au four pour la durcir.

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Parcours de visite La visite des classes au musée se fait de manière autonome. Afin de faciliter la découverte de l’exposition avec votre classe, le musée propose plusieurs documents et outils pédagogiques.

• Le « quartier jeune public » Le musée met à votre disposition, à la fin de la salle de l’exposition, un espace réservé au jeune public. À l’entrée de cet espace, vous pourrez visionner par petits groupes, l’émission « C’est pas sorcier ! », La sculpture : les sorciers sur la sellette, consacrée aux techniques de la sculpture (durée : 26 minutes). Vous trouverez à l’intérieur de cet espace le matériel des ateliers, ainsi qu’un panneau d’exposition réservé aux dessins des enfants.

• Documents d’aide de à la visite : Les documents d’aide à la visite sont déclinés par degré : - livret-jeu (premier degré) - questionnaire de visite (second degré) Un document par élève est remis à l’accueil du musée (sous réserve que vous l’ayez demandé lors de votre réservation).

• Ateliers Destinés à prolonger l’expérience de la visite par une pratique artistique simple, les ateliers ne sont nullement obligatoires. Afin de les réaliser dans de bonnes conditions, nous vous recommandons de séparer la classe en deux groupes minimum, l’un travaillant sur le livret-jeu, l’autre sur l’atelier. Le nombre d’ateliers est limité à deux par classe. Le matériel est fourni par le musée, prévoyez seulement un crayon à papier par enfant. Précisez le numéro de l’atelier choisi lors de la confirmation de votre réservation. Tous les ateliers sont réalisés dans l’espace réservé au jeune public, à la fin de l’exposition. Liste des ateliers proposés : Atelier 1 : les puzzles Les œuvres choisies sont des dessins conservés dans les collections du Musée des beaux-arts de Brest : - Jeune Somalienne à la cruche - Portrait de Mamadou Aliou Gongoré - Portrait de jeune femme de profil en bleu - Deux guerriers somaliens Atelier 2 : une sculpture vivante Tour à tour, les enfants essayent de reproduire des sculptures à l’aide de leur propre corps, en mettant particulièrement l’accent sur le mouvement et l’équilibre. Pendant qu’un enfant se transforme en « sculpture vivante », les autres enfants sont invités à observer et à décrire ce mime, puis à deviner à quelle sculpture de l’exposition il correspond. Sculptures à mimer : - Danse « La Papanga » (oiseau), Musée des beaux-arts de Brest - Femme et enfant, Musée des beaux-arts de Brest (œuvre exposée dans la première salle, sans cartel) - Devant le Ringa, Musée des beaux-arts de Brest (œuvre exposée dans la première salle, sans cartel) - Laveuse du Niger, Musée des beaux-arts de Brest - Archer coniagui au repos à Youkounkoun, Musée des beaux-arts de Brest - Fillette foulah, Musée des beaux-arts de Brest (œuvre exposée dans la première salle, sans cartel) - Femme bellah, Musée des beaux-arts de Brest - Farizara et son Zazakely, Musée du Quai Branly - Laptot du Niger, Collection particulière Atelier 3 : le jeu de piste Les enfants doivent retrouver dans l’exposition 18 détails choisis dans des œuvres d’Anna Quinquaud.

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Liste des œuvres dont les détails sont sélectionnés : - Danse « La Papanga » (oiseau), Musée des beaux-arts de Brest - Archer coniagui au repos à Youkounkoun, Musée des beaux-arts de Brest - Sur les routes du Sud, Musée d’Art et d’Archéologie, Guéret - Femme pita au panier, Collection Philippe Heim - Porteuse d’eau songoï (Tombouctou, Mali), Musée des beaux-arts, Brest métropole océane - Nénégalley, fille de Tierno-Moktar chef de Pita (Guinée), Musée des Années Trente, Boulogne-Billancourt, Dépôt du Fond National d’Art Contemporain - Femme bellah, captive de Touareg (Tombouctou, Mali), Musée des beaux-arts de Brest (plâtre) - Archer coniagui au repos à Youkounkoun (Guinée), Musée d’Art et d’Archéologie, Guéret - Sa Majesté l’empereur Haïlié Sélassié Ier, Musée des beaux-arts de Brest - Portrait de jeune homme hova, Musée des beaux-arts de Brest - Portrait d’un Chef éthiopien avec sa canne, Musée des beaux-arts de Brest - Portrait d’homme antandroy, Musée des beaux-arts de Brest - Légende ou Culte de l’eau, Collection Philippe Heim - Jeune guerrier somalien, Musée des beaux-arts de Brest - Portrait d’Emina Emi, Musée des beaux-arts de Brest - Kadé, fillette de Tougué (Guinée), Musée Sainte-Croix, Poitiers, Dépôt du Fonds National d’Art Contemporain - Culte de l’Eau, Musée d’Art et d’Archéologie, Guéret - Fillette foulah, Musée d’Art et d’Archéologie, Guéret (bronze) Atelier 4 : une galerie de portraits Cet atelier a pour but de prolonger l’observation des portraits d’Anna Quinquaud (cadrage, pose, vêtements, coiffures, bijoux, nom du modèle…), en réalisant un portrait au fusain, rehaussé à la sanguine ou au pastel. Il est possible de travailler à partir d’un modèle fourni à compléter, ou bien d’imaginer un portrait en s’inspirant de l’univers de l’artiste. À la fin de l’atelier, la classe pourra choisir un ou deux dessins parmi ceux réalisés, pour les disposer sur le panneau réservé à cet effet dans l’espace jeune public (indiquer l’école et la classe sur les dessins). Tous les dessins liés à cet atelier proviennent des collections du Musée des beaux-arts de Brest : - Portrait d’Abdoul Dassar - trois Portraits de jeune homme somali - Portrait de jeune homme hova - Portrait d’un Chef éthiopien avec sa canne - Portrait de jeune femme au turban jaune - Portrait d’homme Atelier 5 : modeler la terre En s’inspirant des bustes réalisés par Anna Quinquaud, les enfants créent le buste d’un personnage en modelant la terre. Après l’atelier, les productions seront laissées sur place pour le séchage, mais devront être récupérées par la suite. Pour cet atelier, prévoir des vêtements non salissants. Œuvres en lien avec l’atelier : - Nénégalley, fille de Tierno-Moktar chef de Pita (Guinée), Musée des Années Trente, Boulogne-Billancourt, Dépôt du Fond National d’Art Contemporain - Kadé, fillette de Tougué (Guinée), Musée Sainte-Croix, Poitiers, Dépôt du Fonds National d’Art Contemporain - Sa Majesté l’empereur Haïlié Sélassié Ier, Musée des beaux-arts de Brest - Buste de Woïzero Ambasso, Musée des beaux-arts de Brest - Son Altesse Prince Makonen, Musée des beaux-arts de Brest - Dico, femme du Soudan (Djenné), Collection Philippe Heim Atelier 6 : un carnet de voyages Cet atelier propose aux enfants de partir sur les traces d’Anna Quinquaud, à travers un parcours dans les différents pays qu’elle a traversés. En s’aidant de la carte des ses voyages, les enfants rencontrent différents personnages ayant servi de modèle à l’artiste. Ils complètent ensuite le carnet avec leurs impressions et croquis.

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Pistes pédagogiques

PREMIER DEGRÉ

• Arts plastiques 1. Les différentes notions liées à la sculpture - proposer aux enfants une exploration tactile des différentes matières utilisées en sculpture : la terre, la pierre, le plâtre, le bois…. Faire la différence entre les matériaux durs, difficile à sculpter et au contraire les matériaux mous et malléables. S’intéresser à la texture des matériaux : lisse ou rugueuse, et à leur couleur (naturelle ou non). Montrer des exemples d’œuvres modernes ou contemporaines, dans lesquels les artistes emploient de nouveaux matériaux (matériaux de récupération chez les Nouveaux Réalistes, par exemple). - interroger la notion de volume : quelle place une sculpture prend-elle dans l’espace ? Peut-on tourner autour ? Comment est-elle liée à son environnement ? Apprendre à différencier une œuvre en deux dimensions (une peinture, par exemple) et une œuvre en trois dimensions (une sculpture en ronde-bosse). On pourra initier les enfants à la notion du bas-relief, en réalisant un décor sur une plaque en terre. - expérimenter le mouvement et l’équilibre en travaillant sur le rapport de la sculpture au corps. Tester son équilibre en réalisant des postures avec le moins de points d’appui possibles. Un lien entre l’œuvre d’Anna Quinquaud, ou celles d’autres sculpteurs (par exemple, au Musée d’Orsay : La Petite danseuse de quatorze ans d’Edgar Degas, ou La Danse de Jean-Baptiste Carpeaux), avec une pratique corporelle telle que la danse peut être envisagée. - étudier la multiplicité des points de vue possibles sur une même sculpture : les fixer à l’aide d’un appareil photo, puis les juxtaposer pour obtenir une « mise à plat » de la sculpture. Chercher les rapports entre le plein et le vide et le point de vue privilégié par l’artiste. - s’intéresser à la mise en lumière d’une sculpture, en observant les effets produits par des variations de la puissance et de la direction donnée à la source lumineuse (accentuation des contrastes, de l’expressivité de la figure représentée). 2. Le voyage et la découverte de l’autre - l’environnement Dans ses œuvres, Anna Quinquaud s’est concentrée sur la représentation des peuples qu’elle a rencontrés. En complément à la visite, essayer d’imaginer à quoi peut ressembler l’environnement et le mode de vie de ces populations, en s’appuyant en partie sur des recherches, mais également sur l’imaginaire des enfants. Après en avoir discuté en classe (quelles sont les différences ou les points commun entre leur mode de vie et le nôtre ?), proposer aux enfants une restitution écrite ou plastique. - la cartographie Les voyages d’Anna Quinquaud peuvent être le support d’un travail en géographie (voir la carte de ses voyages page 9). Réaliser une recherche sur la géographie de ces pays, puis faire un travail à partir de cartes : vieillissement du support (pour donner l’illusion d’une carte ancienne), pliage, agrandissement ou réduction, isolement des pays visités, travail sur la forme du continent… ces travaux peuvent donner lieu à des collages pour reconstituer le continent africain, ou à l’inverse être le support d’une cartographie d’un continent imaginaire. - carnets et récits de voyage (approche pluridiscip linaire) Le contenu des récits de voyage touche à de nombreuses disciplines : français, histoire, géographie, sciences de la vie et de la terre, arts plastiques… Bibliographie : http://www.cndp.fr/crdp-creteil/telemaque/comite/voyage-bibli.htm Fiche pédagogique proposant des activités : http://www.cndp.fr/crdp-creteil/telemaque/comite/voyage.htm

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COLLÈGE

• Arts plastiques 1. L'objet en trois dimensions L'exposition permet d'aborder diverses techniques avec les élèves : des dessins au fusain ou à la gouache, des sculptures de plâtre, de terre cuite, de grès, de bois ou de bronze. Ils peuvent également observer les étapes de l'élaboration du buste de la Femme du Fouta Djallon et l’émission « C'est pas sorcier ! » diffusée en fin d'exposition. Pratique à partir de plaques d'argile, inspirée par les bas-reliefs d'Anna Quinquaud : Chaque élève choisit un thème qu'il mettra en évidence par des images, un décor à la manière de l’artiste. Les pratiques peuvent être diverses : - comment diversifier les empreintes ; - comment « tirer » la matière ; - comment varier les graphismes sur la terre (enfoncer, installer du relief ; expérimenter les outils et observer les traces produites). Les élèves encadrent ensuite leurs plaques d'argile pour y couler le plâtre préalablement préparé. Quand il est sec, ils démoulent et retirent la terre perdue. Le résultat peut alors être mis en couleur à l'aide de pigments ou patiné. 2. Les portraits et les bustes Les dessins d'Anna Quinquaud sont des portraits d'hommes ou de femmes cadrés de manière identiques, ils sont complémentaires des bustes, nombreux, qui s'attachent à montrer les visages dignes et beaux des personnes qui ont à l'époque posé pour l'artiste. On peut donc s'attarder sur quelques œuvres et demander aux élèves de s'interroger sur les éléments mis en évidence par l'artiste (coiffures, bijoux, vêtements...) et sur l'impression qui se dégage de ces bustes. Pratique : réalisation d'un environnement autour d'un de ces bustes au choix ; il faut alors traduire, imaginer une ambiance par la couleur, le trait... Prolongement possible : étude, en lien avec le professeur d'histoire-géographie d'un buste d'homme de pouvoir, une œuvre liée à une commande. Par exemple : - Le buste de l'empereur Hadrien cuirassé, 130 après J.-C. (http://www.panoramadelart.com) Anna Quinquaud a réalisé le buste d’Hailé Sélassié 1er, empereur d'Ethiopie de 1930 à 1974 et ce buste évoque le modèle antique. - Le buste de Clémenceau par Rodin, 1911 (http://www.histoire-image.org) 3. Le mouvement Différentes sculptures de l'exposition permettent d'aborder la notion de mouvement (les moyens de le créer, de le figurer, de le représenter), ainsi qu’à la notion d'équilibre. À partir des œuvres d’Anna Quinquaud représentant des danseurs (Danse « La Papanga » et Danseur »), un travail de recherche sur la danse dans les arts peut être mené en groupe. Les élèves choisissent de travailler sur un artiste (Edgar Degas, Camille Claudel ou Picasso) et de présenter à la classe une de leur œuvre liée à la danse. De nombreux dessins, gravures, peintures, sculptures, photos de danseurs sur scène, en répétition, à l’étude donnent à travers les siècles une image figée mais cependant évocatrice de l’expression. Un dessin d’après un modèle en mouvement ne laisse pas le temps de préméditer la composition ni l’esthétique des résultats. Le geste est lieu d’émotion, de pulsion, de rapidité. Pour le sculpteur les danseurs sont de véritables sculptures en mouvement. Pratique : Modeler du fil de fer. Selon l’âge des élèves et les objectifs visés, il est possible de partir d’un tracé au trait sur papier ou de « dessiner dans l’espace » directement avec le fil de fer. La consigne est de réaliser la silhouette en utilisant le moins de morceaux de fil de fer possible (voire un seul).On peut également utiliser du fil électrique mais il est gainé de plastique et les productions seront donc colorées. Le résultat peut être suspendu, devenir un mobile à la manière du Joséphine Baker de Calder. On peut également se servir de la silhouette obtenue pour faire un travail d’ombres portées puis de photos.

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• Français 1. Le thème du voyage Anna Quinquaud est une artiste voyageuse et c'est avec audace qu'elle part en 1925 sur les pistes africaines. Elle effectuera trois voyages en Afrique (voir carte page 9). Après avoir fait repérer aux élèves les pays traversés par l'artiste sur une carte de l'époque, leur demander de donner des exemples d’œuvres liés à ces pays puis de choisir un pays et une œuvre. Ils pourront ainsi s'appuyer sur ses supports pour le travail d'écriture proposé : Imaginez la lettre qu'Anna Quinquaud aurait pu écrire à un ami artiste pour lui faire partager ses sentiments sur le pays et les hommes qu'elle rencontre. - utilisez les codes de la lettre, - précisez le pays choisi, où est-elle ? - décrivez, en vous aidant d'une sculpture de l'exposition, un personnage en activité, attardez vous sur son allure, ses vêtements, son visage... - n'oubliez pas de préciser les sentiments ressentis par l'artiste ; joie, émotion, admiration, étonnement... N’hésitez à faire un retour de ces productions auprès du musée. Une sélection de lettres pourra être exposée dans l’espace réservé au jeune public. Récits de femmes voyageuses : corpus de trois textes. Aborder à travers la lecture de ces extraits les caractéristiques du récit de voyage : le voyage pour témoigner, porter un regard sur l'autre ou partager une expérience unique. Une recherche biographique sur ces femmes peut être menée en complément. Extrait 1 : En 1904, accompagnée d'un mokhazni (cavalier « indigène »), Isabelle Eberhardt s'enfonce dans le désert Sud Oranais, pour arriver à Kenadsa, où elle s'installe pour commencer une vie nouvelle. Kenadsa est située hors frontière et reconnaît la suzeraineté du sultan de Fez. Nous voici donc en territoire marocain, à vingt-cinq kilomètres de Béchar, ville française. En réalité, où est la frontière? Où finit l'Oranie, où commence le Maroc? Personne ne se soucie de le savoir... « L'entrée à la zaouïa Trois ou quatre esclaves noirs nous reçoivent. Mon guide leur répète ce que Kaddour ould Barka lui a dit que je suis Si Mahmoud ould Ali, jeune lettré tunisien qui voyage de zaouïa en zaouïa pour s'instruire... On me fait donc asseoir sur un sac de laine plié, par terre, pendant qu'on va avertir le marabout actuel, Sidi Brahim ould Mohamed, à qui je fais tenir une lettre d'introduction de l'un de ses khouan d'Aïn Sefra. Rangés contre le mur, les esclaves attendent, muets. Deux d'entre eux sont des kharatine. Jeunes, imberbes, ils portent la djellaba grise des Marocains et un chiffon de mousseline blanche autour de leur crâne rasé. Le troisième, plus noir, plus grand, en vêtements blancs, est un Soudanais, et son visage porte de profondes entailles au fer rouge. Tous trois sont armés de la koumia, le long poignard à lame courte, à fourreau de cuivre ciselé, retenu par un beau cordon en fils de soie de couleur vive, passé en bandoulière. Enfin, après un bon quart d'heure d'attente, un grand esclave noir, d'une laideur bizarre, avec de petits yeux vifs et ronds et fureteurs, vient baiser respectueusement les cordelettes de mon turban. Il m'introduit dans une vaste cour silencieuse et nue, dont le sol s'abaisse en pente douce. Déjà, je respirais une atmosphère de paix un peu inquiétante. Cette succession de portes qui se refermaient sur moi ajoutait à la distance que je venais de parcourir. Encore une petite porte basse, et nous entrons dans une grande pièce carrée qui ressemble à l'intérieur d'une mosquée... On étend des tapis, je suis chez moi. C'est là que j'habiterai... Dieu sait combien de temps... »

Isabelle Eberhardt, 1905. Sud Oranais, deuxième partie.

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Extrait 2 : Alexandra David-Néel (1868-1969) est, en 1924, la première femme européenne à séjourner à Lhassa, au Tibet. C’est une grande exploratrice, devenue bouddhiste. Sa correspondance avec son mari, recueillie dans un journal de voyage, restitue, à la manière d’un journal intime, ses pérégrinations. « Calcutta, le 18mars 1912 [...] Ce qui était plus dramatique, c’étaient quelques moribonds couchés en dehors sur la rue, près de l’enceinte, et attendant d’être portés au-dedans. On n’a pas idée de cela chez nous... apporter un mourant à la porte du cimetière! Mais dans certaines campagnes le menuisier vient prendre la mesure du cercueil sur le malade encore vivant et conscient. Ma mère et ma tante Justine avaient fait leurs robes de deuil, les miennes et celles de mes cousines avant la mort de ma grand-mère. Dans ce cas l’intéressée ne savait rien; n’empêche que le procédé est choquant. Ici, mourir proche du Gange assure une renaissance dans un paradis agréable et certains malades demandent d’eux-mêmes à y être transportés... Il en est d’autres aussi, que l’on y conduit malgré leurs cris. Mais pourquoi les abriter juste sous le porche de crémation d’où ils peuvent entendre crépiter le bois et sentir l’odeur de la chair brûlée ?... Les malades de l’autre jour avaient l’air fort calme. L’idée des réincarnations donne «l’habitude» de mourir. On se dit qu’on est mort tant de fois déjà que cette «formalité» à remplir perd de son épouvante. [...] »

Alexandra David-Néel (1868-1969), Journal de voyage 1, © Plon, 1975 Extrait 3 : « Denys possédait cette qualité inestimable à mes yeux : il savait écouter une histoire. L'art d'écouter une histoire s'est perdu en Europe. Les indigènes d'Afrique, qui ne savent pas lire, l'ont conservé. Les blancs eux ne savent pas écouter une histoire, même s'ils sentent qu'ils le devraient. S'ils ne s'agitent pas, ou s'ils ne peuvent pas s'empêcher de penser à une chose qu'ils doivent faire toutes affaires cessantes, ils s'endorment. Ces mêmes personnes peuvent fort bien demander quelque chose à lire, un livre ou un journal, et sont tout à fait capables de passer la soirée plongées dans quelque chose d'imprimé, et même de lire un conte. Ils se sont habitués à recevoir toutes leurs impressions par le truchement des yeux. Denys, qui de manière générale avait l'ouïe très fine et avait développé ce sens durant ses safaris, préférait entendre une histoire plutôt que de la lire. Quand il arrivait à la ferme, il me demandait si j'avais de nouvelles histoires à raconter. En son absence, j'inventais des contes et des histoires. Le soir, il s'installait confortablement devant la cheminée, avec tous les coussins de la maison autour de lui, je m'asseyais en tailleur à côté de lui, telle Schéhérazade, et il m'écoutait raconter une longue histoire, du début à la fin. Il la suivait même mieux que moi, car lorsque, au moment décisif, un des personnages faisait son apparition, il m'interrompait pour me dire : "Cet homme est mort au début de l'histoire. Mais cela ne fait rien, continuez". »

Karen Blixen, La ferme africaine, 1937. 2. La presse À partir de la « une » du journal L’Illustration du 27 juin 1931 présentant la Femme du Fouta Djallon d’Anna Quinquaud et de l’article d’Henry Bérenger, analyser avec les élèves deux « unes » liées à l'histoire. Voir le site de la BNF : La presse à la une, quand les unes racontent l'histoire. http://expositions.bnf.fr/presse/pedago/01.htm Le site de L'Illustration, magazine hebdomadaire français publié de 1843 à 1944 est également consultable : http://www.lillustration.com Travail d'écriture : rédaction d'un article rendant compte de la visite de l'exposition pour le site du collège.

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LYCÉE

• Français L'exposition est le complément à l'étude du temps des dominations coloniales en classe de première. Il s'agit de replacer les œuvres d'Anna Quinquaud dans un contexte et de travailler sur l'Exposition coloniale internationale de 1931. « On ne peut séparer la notion de l'art de celle des colonies, car les attributs essentiels de tout art – originalité, révélation, mystère – sont aussi les attributs de tout colonialisme. » Henry Bérenger Travail de recherche en binôme sur l'exposition coloniale : où était-elle organisée ? Par qui ? Pourquoi? Quel est le rôle d'une telle exposition ? Comment attirait-elle les visiteurs ? Le regard humaniste et bienveillant porté par Anna Quinquaud sur les peuples rencontrés n’est pas représentatif de l’idéologie des expositions coloniales. Leur but essentiel était, selon Paul Reynaud, ministre des Colonies, de donner conscience aux Français de leur Empire colonial. L'Exposition coloniale de 1931 ressemble davantage à un vaste parc d'attraction et les Surréalistes dénonceront cette opération de propagande coloniale. Extrait : Le dogme de l'intégrité du territoire national, invoqué pour donner à ces massacres une justification morale, est basé sur un jeu de mots insuffisant pour faire oublier qu'il n'est pas de semaine où l'on ne tue, aux colonies. La présence sur l'estrade inaugurale de l'Exposition Coloniale du Président de la République, de l'Empereur d'Annam, du Cardinal Archevêque de Paris et de plusieurs gouverneurs et soudards, en face du pavillon des missionnaires, de ceux de Citroën et Renault, exprime clairement la complicité de la bourgeoisie tout entière dans la naissance d'un concept nouveau et particulièrement intolérable : « la Grande France ». C'est pour implanter ce concept-escroquerie que l'on a bâti les pavillons de l'Exposition de Vincennes. Il s'agit de donner aux citoyens de la métropole la conscience de propriétaires qu'il leur faudra pour entendre sans broncher l'écho des fusillades lointaines. Il s'agit d'annexer au fin paysage de France, déjà très relevé avant-guerre par une chanson sur la cabane bambou, une perspective de minarets et de pagodes. À propos, on n'a pas oublié la belle affiche de recrutement de l'armée coloniale : une vie facile, des négresses à gros nénés, le sous-officier très élégant dans son complet de toile se promène en pousse-pousse, traîné par l'homme du pays - l'aventure, l'avancement. Rien n'est d'ailleurs épargné pour la publicité : un souverain indigène en personne viendra battre la grosse caisse à la porte de ces palais en carton-pâte. La foire est internationale, et voilà comment le fait colonial, fait européen comme disait le discours d'ouverture, devient fait acquis. N'en déplaise au scandaleux Parti Socialiste et à des Droits de l'Homme, il serait un peu fort que nous distinguions entre la bonne et la mauvaise façon de coloniser. Les pionniers de la défense nationale en régime capitaliste, l'immonde Boncour en tête, peuvent être fiers du Luna-Park de Vincennes. Tous ceux qui se refusent à être jamais les défenseurs des patries bourgeoises sauront opposer à leur goût des fêtes et de l'exploitation l'attitude de Lénine qui, le premier au début de ce siècle, a reconnu dans les peuples coloniaux les alliés du prolétariat mondial. Aux discours et aux exécutions capitales, répondez en exigeant l'évacuation immédiate des colonies et la mise en accusation des généraux et des fonctionnaires responsables des massacres d'Annam, du Liban, du Maroc et de l'Afrique centrale.

André Breton, Paul Eluard, Benjamin Péret, Georges Sadoul, Pierre Unik, André Thirion, René Crevel, Aragon, René Char, Georges Malkine.

« Ne visitez pas l’Exposition coloniale », 30 avril 1931. Le texte publié sous la forme d’un tract est visible dans son intégralité sur les site des Archives départementales du Val-de-Marne : http://archives.cg94.fr/virtuelles/colonies/contre_exposition_2.html Cette étude de l'Exposition coloniale peut s'inscrire dans une séquence : Identité et diversité (lycée professionnel) : En quoi l'autre est-il semblable et différent ?

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• Histoire des arts Entre les deux guerres, la colonisation est à son « âge d'or » et permet une meilleure connaissance des peuples et des civilisations. Des études anthropologiques menées sur le terrain ébranlent la vision traditionnelle du « sauvage » et les expéditions scientifiques se multiplient en Afrique centrale. Toutefois, « devant l'ampleur des massacres auxquels se sont livrés les peuples européens, quel crédit attribuer aux valeurs d'humanité et de progrès... ? » (Raoul Girardet). Les artistes rendent compte par leurs œuvres de la réalité ou des mythes encore attachés à cette Afrique. Les artistes d'avant-garde s'enthousiasment pour l’« art nègre » et collectionnent les masques ou les sculptures africaines, leur donnant ainsi un statut d'objets d'art et non de simples objets exotiques. L'Africanisme est le nom donné à ce qui n'est pas une école ou un mouvement, mais un plutôt un rassemblement d'individus inspirés par le thème de l'Afrique centrale. On a parlé d'Africanisme comme on avait parlé auparavant d'Orientalisme. Problématique : Quelle influence la colonisation a-t-elle eu sur l'art occidental ? Période historique : 1920-1940 Thématique : Arts, créations, cultures Il s'agit de : - montrer les influences de l'art dit « primitif » sur l'art européen, - l'utilisation des thèmes, des formes héritées de cette ouverture sur l'Afrique, - réfléchir à l'évolution du regard européen sur les civilisations non européennes et à la complexité du rapport de deux cultures, - distinguer les arts premiers des productions occidentales d'inspiration africaine.

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Arts de l'espace Arts du langage Arts du visuel Art du spectacle vivant

Le Palais de la Porte dorée Classé monument historique depuis 1987, le Palais de la Porte dorée est un bâtiment unique dans le panorama de l’architecture parisienne. Son architecte, Albert Laprade, a imaginé une synthèse du style art déco, de l’architecture classique française, de l’architecture marocaine et d’éléments librement inspirés de l’art des colonies. Les bas-reliefs de la façade et les fresques à l’intérieur du Palais, viennent illustrer le discours colonial porté par l’Exposition coloniale de 1931. http://www.palais-portedoree.fr

André Gide, Voyage au Congo, éditions Gallimard 1927 André Gide a passé près d’un an en Afrique Equatoriale Française (AEF), de juillet 1926 à mai 1927, chargé de mission par le gouvernement. L’AEF est le nom donné au gouvernement général créé en 1910 regroupant en fédération les quatre territoires français de l’Afrique équatoriale : le Gabon, le Moyen-Congo (aujourd’hui Congo-Brazzaville), l’Oubangui-Chari (aujourd’hui Centrafrique) et le Tchad. Dans ce texte, présenté sous forme de journal, André Gide s’attache à décrire tout ce qu’il rencontre au cours de son voyage, qui s’effectue principalement à pied et en bateau sur différents cours d’eau.

Photographie : Noire et Blanche de Man Ray (1926) Noire et Blanche est une photographie réalisée par Man Ray en 1926. Elle représente Kiki de Montparnasse les yeux fermés et le visage couché sur une table, dont la main gauche tient à côté d'elle un masque africain debout sur la table. Elle a été publiée pour la première fois en mai 1926 dans la version parisienne du magazine Vogue sous le titre Visage de nacre et Masque d'ébène, puis en 1928 sous son titre actuel. http://www4c.ac-lille.fr/condorcetlens/IMG/pdf/noire_et_blanche_1.pdf

« La revue nègre » et Joséphine Baker (1925) Dans le Paris des années folles, l’esthétique « nègre » est désormais à la mode. En 1925 est organisée la première exposition d’art nègre, un art qui va influencer considérablement les Fauves et les Cubistes. C’est le peintre cubiste Fernand Léger qui conseille à André Daven, administrateur du Théâtre des Champs-Élysées, de monter un spectacle entièrement exécuté par des Noirs : la fameuse « Revue nègre ». L’Américaine Caroline Dudley constitue la troupe à New York : vingt-cinq artistes, dont douze musiciens – parmi lesquels Sidney Bechet –, et une danseuse vedette, Joséphine Baker (1906-1975). http://www.histoire-image.org

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Bibliographie indicative Très peu d’ouvrages existent sur Anna Quinquaud. Le plus complet est celui publié récemment par Anne Doridou-Heim, commissaire générale de l’exposition présentée à Guéret, Mont-de-Marsan, Gray, Roubaix, La Rochelle et Brest : Anne Doridou-Heim, Anna Quinquaud, voyage dans les années 30, éditions Somogy, 2011. L’ouvrage est épuisé chez l’éditeur, mais un exemplaire est empruntable à la bibliothèque d’étude. Vous pouvez également venir le consulter ou l’acheter au musée. Plusieurs ouvrages ou catalogues d’expositions ayant pour thème l’art dans le contexte de la colonisation peuvent compléter l’approche particulière de l’œuvre d’Anna Quinquaud : - Afrique rêvée. Images d’un continent à « l’âge d’or » de la colonisation, 1920-1940, catalogue de l’exposition présentée au musée des beaux-arts de Tournai, éditions Racine, 2010 - Jean-Pierre De Rycke, Africanisme et modernisme. La peinture et la photographie d’inspiration coloniale en Afrique centrale, 1920-1940, éditions Peter Lang, 2010 - Lynne Thornton, Les Africanistes. Peintres voyageurs, ACR Edition, 2000 - Stéphane Richemond, Terres cuites orientalistes et africanistes, Les éditions de l’Amateur, 1999 - Coloniales. 1920-1940, catalogue de l’exposition présentée au Musée de Boulogne-Billancourt, 1989 Ces ouvrages ne figurent pas dans le fonds des bibliothèques de Brest mais sont consultables au musée. Plus généralement, ces ouvrages proposent des pistes pédagogiques sur la question du voyage et de la découverte de l’autre : - Yves Le Gall, Arts visuels & Voyages, civilisations imaginaires, Scéren, CRDP Poitou-Charentes - Nicole Morin et Ghislaine Bellocq, L’Autre et Art, CRDP Poitou-Charentes, 2001 Parmi les ouvrages sur l’art et les techniques de la sculpture on pourra consulter : - La sculpture française au XIXe siècle, catalogue de l’exposition présentée aux Galeries nationales du Grand Palais, Editions de la Réunion des musées nationaux, 1986 (empruntable à la bibliothèque d’étude) - La sculpture : méthode et vocabulaire, Ministère de la culture et de la communication, collection « Principes d’analyse scientifique », 1978 (consultable au musée). Plusieurs dossiers pédagogiques réalisés par des musées offrent une approche didactique des techniques de la sculpture : - Musée d’Orsay : http://www.musee-orsay.fr/fileadmin/mediatheque/integration_MO/PDF/La_sculpture.pdf - Musée Rodin : http://www.musee-rodin.fr/sites/musee/files/resourceSpace/3557_1ab178a697ae1b9.pdf - Musée des Augustins : http://www.edu.augustins.org/pdf/second/sculp/sgen02s.pdf Par ailleurs, le Musée Bourdelle a ouvert une salle dédiée aux techniques de la sculpture, dont la présentation est détaillée dans ce dossier : http://www.bourdelle.paris.fr/sites/bourdelle/files/page_simple/documents/dp_la_sculpture_sur_le_bout_des_doigts__musee_bourdelle.pdf Pour les enfants, il existe de nombreux ouvrages proposant des activités autour de la sculpture, ceux-ci sont disponibles dans le réseau des bibliothèques de Brest : - Gaëtane Lannoy, Le petit sculpteur, Castermann, 2008 - Madeleine Deny, Je crée pour de vrai mes sculptures, Nathan jeunesse, 2003 D’autres ouvrages ou revues permettent une initiation à la sculpture à travers l’œuvre de divers artistes : - « Rodin », Dada n°165, Paris, 2011 - Béatrice Fontanel, De toutes les matières !, éditions Palette, 2008 - « Picasso sculpteur », Dada n°65, Paris, 2000 - Jean-Philippe Chabot et Hélène Pinet, La sculpture, éditions Gallimard, collection « Mes premières découvertes de l’art », 1995.

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Autour de l’exposition Pour les enseignants - Rendez-vous pédagogiques : mercredi 19 février à 14h30 (premier degré) et à 16h30 (second degré). - Les documents pédagogiques sont téléchargeables sur le site du musée, dans l’Espace Enseignants. Visites commentées Jeudis 6 février, 6 mars, 10 avril et 15 mai à 18h30 (entrée aux tarifs habituels, sur réservation) Jeudis 20 février, 20 mars et 24 avril à 12h30 (entrée aux tarifs habituels, sur réservation) Visites-éclair Dimanches 2 mars, 6 avril et 4 mai à 15h, 15h30 et 16h (entrée gratuite, sans réservation, dans la limite des places disponibles) Samedi 23 et dimanche 24 mars (week-end Télérama) à 15h, 15h30 et 16h (entrée gratuite pour les porteurs du Pass Télérama, sans réservation, dans la limite des places disponibles) Pour les enfants - Livret de visite disponible gratuitement à l’accueil du musée - Puzzles à la disposition des enfants dans l’espace réservé au jeune public - Projection de l’émission « C’est pas sorcier ! » sur les techniques de la sculpture (durée : 26 minutes) - Ateliers pour les enfants de 6 à 10 ans : mercredis 26 février et 30 avril, à 14h30 (sur réservation).

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Venir au musée avec sa classe Avant la visite

• Découvrir le musée Avant de programmer une visite avec sa classe, il est indispensable de se rendre au musée pour visiter les salles et sélectionner les œuvres sur lesquelles on souhaite travailler (collections permanentes et/ou expositions temporaires). Dans le cas des collections permanentes, se renseigner sur les éventuels changements d’accrochage d’ici à la visite.

• Se documenter Plusieurs dossiers pédagogiques sont à votre disposition au musée et en téléchargement sur le site internet du musée (rubrique « Espace enseignants », dans le menu de gauche). Par ailleurs, vous pouvez consulter sur demande les ouvrages et les revues de la bibliothèque du musée. Des bibliographies indicatives sont fournies dans les dossiers pédagogiques. De nombreux ouvrages sont également disponibles dans le réseau des bibliothèques de la ville de Brest.

• Rencontrer l’équipe du musée Des rendez-vous pédagogiques sont organisés pour chaque exposition temporaire, le mercredi après-midi. Les dates sont annoncées à l’avance aux établissements scolaires et aux circonscriptions. Il est également possible de prendre un rendez-vous avec la chargée des publics ou avec la professeur conseiller-relais dans le cadre d’un projet spécifique ou si vous n’avez pas pu assister à l’un des rendez-vous pédagogiques proposés. Enfin, la responsable de l’accueil du musée peut vous renseigner sur les différentes ressources disponibles.

• Réserver un créneau de visite Pour toute visite d’un groupe scolaire, la réservation est obligatoire et se fait à l’accueil du musée. Précisez le nombre d’élèves et le nombre d’accompagnants ainsi qu’un numéro de téléphone où vous joindre facilement. Indiquez également quelle exposition ou quelle salle des collections permanentes vous souhaitez visiter. Pour éviter tout désistement non communiqué, vous devez confirmer votre rendez-vous au minimum une semaine à l’avance. Sans réservation confirmée, aucun document ne vous sera remis le jour de votre visite. Seuls les documents choisis lors de la réservation seront préparés.

• Préparer les élèves En amont de la visite, il est conseillé de présenter le musée aux élèves, par exemple en consultant avec eux le site internet du musée ou en leur montrant des reproductions d’œuvres. On peut aussi leur donner quelques notions de vocabulaire lié au musée (collection, exposition, cartel, peinture, sculpture, artiste…). Il est par ailleurs primordial d’expliquer aux élèves les consignes qu’ils devront respecter durant leur visite : - ne pas toucher les œuvres ni les pointer avec un crayon - ne pas parler fort ou crier - ne pas courir ou chahuter N’oubliez pas de rappeler ces consignes aux élèves en début de visite et d’en faire part aux accompagnants. Pendant la visite

• L’encadrement La visite des classes au musée des beaux-arts de Brest se fait de manière autonome. Il n’y a pas de guide, c’est l’enseignant qui encadre sa classe et choisit son parcours de visite. Lors de votre venue au musée, les agents d’accueil et de surveillance seront votre principal interlocuteur. N’hésitez pas à faire appel à eux, mais n’oubliez pas que vous êtes seul responsable de vos élèves et du déroulé de la visite.

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Il est important de prévoir un nombre suffisant de parents accompagnateurs pour pouvoir suivre les élèves dans les salles du musée.

• À l’accueil du musée Dès votre arrivée au musée, présentez-vous à la borne d’accueil. Indiquez le nombre d’élèves et d’accompagnants effectivement présents. Les documents de visite et les ateliers demandés lors de votre réservation vous seront remis par l’agent d’accueil. Il vous indiquera où déposer les vêtements et les sacs des élèves. Les sacs des enseignants et des accompagnants peuvent être déposés à l’accueil.

• Dans les salles Dans les salles du musée, seuls les crayons à papier sont autorisés (pas de stylo). Prévoyez un crayon à papier par enfant. Le matériel lié aux ateliers est fourni par le musée. Il est toutefois réservé aux ateliers réalisés sur place (libre à vous de les faire en classe avec votre propre matériel). Les sacs à dos, les boissons et la nourriture (y compris bonbons et chewing-gum) ne sont pas autorisés dans les salles. Les téléphones portables doivent être éteints et les appels passés à l’extérieur du musée. Après la visite Si l’exploitation de la visite au musée vous appartient, les dossiers pédagogiques du musée proposent de nombreuses pistes pédagogiques à faire en classe. Sachez par ailleurs que l’équipe du musée est toujours très intéressée par vos retours d’expériences.

INFORMATIONS PRATIQUES Musée des beaux -arts 24, rue Traverse – 29200 Brest Tél. : 02.98.00.87.96 http://www.musee.brest.fr Horaires d’ouverture du mardi au samedi : 10h-12h / 14h-18h le dimanche : 14h-18h

Tarifs Entrée gratuite pour les groupes scolaires. Entrée gratuite pour les enseignants dans le cadre de la préparation de la visite avec leur classe. Entrée au tarif réduit de 2,50 euros pour les enseignants visitant le musée en dehors du cadre de la préparation d’une visite scolaire.

CONTACTS Pour préparer sa visite - Mathilde Pigallet, chargée des publics : [email protected] - Véronique Durand, professeur conseiller-relais (second degré) : [email protected]

Pour organiser et réserver sa visite Euriel Pogeant, responsable de l’accueil : 02.98.00.87.96 ou [email protected]

Exposition Anna Quinquaud. Une sculptrice en Afrique Musée des beaux-arts de Brest, 5 février – 17 mai 2014 Dossier pédagogique pour les enseignants : Textes : Pascal Aumasson, conservateur, Mathilde Pigallet, chargée des publics et Véronique Durand, professeur conseiller-relais Livret de visite pour le premier degré : Textes : Mathilde Pigallet. Graphisme : Hélène Couvidou. Conception des ateliers pour le premier degré : Mathilde Pigallet et Euriel Pogeant, reponsable de l’accueil Documents pédagogiques pour le second degré : Textes : Véronique Durand et Mathilde Pigallet.

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