Dossier pédagpogique Les Femmes savantes€¦ · pour laisser entendre le texte, les émotions des...

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L ES ES ES ES F EMMES SAVANTES EMMES SAVANTES EMMES SAVANTES EMMES SAVANTES De Molière De Molière De Molière De Molière Mise en scène Denis Marleau – Compagnie Ubu Collaboratrice artistique Stéphanie Jasmin Durée 2h sans entracte DOSSIER PEDAGOGIQUE ©Yves Renaud

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Mise en scène Denis Marleau – Compagnie Ubu Collaboratrice artistique Stéphanie Jasmin

Durée 2h sans entracte

DOSSIER PEDAGOGIQUE

©Yves Renaud

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SSSSOMMAIREOMMAIREOMMAIREOMMAIRE

Les Femmes savantes, le spectacle p.3 Denis Marleau, metteur en scène p.4 Interviews p.5 Les Femmes savantes, fiche d’identité p.8 Molière, biographie p.12 Histoire du théâtre en France au 17ème siècle p.16 Et si on parlait… p.18 Sources p.23 Ce qu’en dit la presse p.24

Se jouer et exposer l’imposture intellectuelle de ses Se jouer et exposer l’imposture intellectuelle de ses Se jouer et exposer l’imposture intellectuelle de ses Se jouer et exposer l’imposture intellectuelle de ses contemporainscontemporainscontemporainscontemporains ? Molière s’en saisit avec finesse et ? Molière s’en saisit avec finesse et ? Molière s’en saisit avec finesse et ? Molière s’en saisit avec finesse et humanité. Dans humanité. Dans humanité. Dans humanité. Dans Les Femmes Savantes, Les Femmes Savantes, Les Femmes Savantes, Les Femmes Savantes, il dresse un il dresse un il dresse un il dresse un tableau plein d’acuité élevant la pièce au rang de tableau plein d’acuité élevant la pièce au rang de tableau plein d’acuité élevant la pièce au rang de tableau plein d’acuité élevant la pièce au rang de comédie de mœurs universelle. comédie de mœurs universelle. comédie de mœurs universelle. comédie de mœurs universelle. Après Après Après Après Les ALes ALes ALes Aveuglesveuglesveuglesveugles, le metteur en scène québécois, , le metteur en scène québécois, , le metteur en scène québécois, , le metteur en scène québécois, Denis Marleau revient au Manège avec toujours plus Denis Marleau revient au Manège avec toujours plus Denis Marleau revient au Manège avec toujours plus Denis Marleau revient au Manège avec toujours plus d’audace et d’élégance. Il nous propose une version d’audace et d’élégance. Il nous propose une version d’audace et d’élégance. Il nous propose une version d’audace et d’élégance. Il nous propose une version 50’s où le rythme et la modernité du classique n’ont 50’s où le rythme et la modernité du classique n’ont 50’s où le rythme et la modernité du classique n’ont 50’s où le rythme et la modernité du classique n’ont d’égaux que la direction magistrale des comédiens et d’égaux que la direction magistrale des comédiens et d’égaux que la direction magistrale des comédiens et d’égaux que la direction magistrale des comédiens et la sompla sompla sompla somptueuse scénographietueuse scénographietueuse scénographietueuse scénographie.

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Tout cela est charmant, pétillant. Et ne serait qu’une bulle de Tout cela est charmant, pétillant. Et ne serait qu’une bulle de Tout cela est charmant, pétillant. Et ne serait qu’une bulle de Tout cela est charmant, pétillant. Et ne serait qu’une bulle de

champagne si Denis Marleau, fin lecteur, n’y ajoutait un peu champagne si Denis Marleau, fin lecteur, n’y ajoutait un peu champagne si Denis Marleau, fin lecteur, n’y ajoutait un peu champagne si Denis Marleau, fin lecteur, n’y ajoutait un peu

d’alcool fort. […] Merveilleuse Christiane Pasquier.d’alcool fort. […] Merveilleuse Christiane Pasquier.d’alcool fort. […] Merveilleuse Christiane Pasquier.d’alcool fort. […] Merveilleuse Christiane Pasquier. Nouvel Observateur, Odile Quirot

Une famille déchirée en deux… Philaminte, mère autoritaire, se plaît et se complaît dans les plaisirs de l’esprit. Entraînant sa belle-sœur Bélise et sa fille aînée Armande, elle plonge la famille dans un tourbillon où le « savant » est faux-semblant. Fascinée par Trissotin (poète aussi exaspérant qu’opportuniste), Philaminte rêve de lui donner sa cadette, Henriette, en mariage. Cette dernière aime quant à elle l’aimable et simple Clitandre…

DistributionDistributionDistributionDistribution TexteTexteTexteTexte Molière / Mise Mise Mise Mise en scène et scénographieen scène et scénographieen scène et scénographieen scène et scénographie Denis Marleau / Avec Avec Avec Avec Christiane Pasquier, Sylvie Léonard, Muriel Legrand, Isabeau Blanche, Henri Chassé, Carl Béchard, François-Xavier Dufour, Cédric Dorier, Denis Lavalou, Marie-Ève Beaulieu, Damien Heinrich, Stefan Glazewski / Collaboration artistique et conceptionCollaboration artistique et conceptionCollaboration artistique et conceptionCollaboration artistique et conception vidéovidéovidéovidéo Stéphanie Jasmin / CostumesCostumesCostumesCostumes Ginette Noiseux / Compositeur Compositeur Compositeur Compositeur Denis Gougeon / Conception des Conception des Conception des Conception des éclairageséclairageséclairageséclairages Marc Parent / Création des maquillages et coiffuresCréation des maquillages et coiffuresCréation des maquillages et coiffuresCréation des maquillages et coiffures Angelo Barsetti / Assistance à la mise en Assistance à la mise en Assistance à la mise en Assistance à la mise en scènescènescènescène Martin Émond / Diffusion vidéoDiffusion vidéoDiffusion vidéoDiffusion vidéo Pierre Laniel / Assistant aux costumesAssistant aux costumesAssistant aux costumesAssistant aux costumes Pierre-Guy Lapointe / Consultante mouvementConsultante mouvementConsultante mouvementConsultante mouvement Estelle Clareton / Caméraman Caméraman Caméraman Caméraman Olivier Schmitt / Consultante voix/dictionConsultante voix/dictionConsultante voix/dictionConsultante voix/diction : Marie-Claude Lefebvre Confection des perruquesConfection des perruquesConfection des perruquesConfection des perruques Rachel Tremblay /AccessoiristeAccessoiristeAccessoiristeAccessoiriste Anouk Looten / Confection des accessoiresConfection des accessoiresConfection des accessoiresConfection des accessoires Claude Rodrigue / CoupeursCoupeursCoupeursCoupeurs Amélie Grenier (coupe femmes), Vincent Pastena (coupe hommes), Richard Provost (chapeaux) / Réalisation des décorsRéalisation des décorsRéalisation des décorsRéalisation des décors Boscus / Direction Direction Direction Direction techniquetechniquetechniquetechnique (en alternance) : Francis Laporte et Louis Héon / Régie lumièresRégie lumièresRégie lumièresRégie lumières Lee Anholt / Régie vidéo Régie vidéo Régie vidéo Régie vidéo ---- sonsonsonson Michel Antoine Castonguay / Chargée de tournéeChargée de tournéeChargée de tournéeChargée de tournée Pauline Bardin CoproductionCoproductionCoproductionCoproduction UBU compagnie de création, Les Châteaux de la Drôme, Le manège.mons

Le Projet Nomade reçoit le soutien de l’Union Européenne, Fonds Européen de Développement Régional (FEDER) dans le cadre du programme Interreg IV France Wallonie Vlanderen

© Yves Renaud

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DDDDENIS ENIS ENIS ENIS MMMMARLEAUARLEAUARLEAUARLEAU,,,, METTEUR EN SCÈNEMETTEUR EN SCÈNEMETTEUR EN SCÈNEMETTEUR EN SCÈNE

Après une formation d'acteur au Conservatoire d'art dramatique de Montréal, Denis Marleau passe deux ans en Europe, où il suit des stages de mime corporel et travaille au Théâtre Mandragore. De retour au Québec, il fonde avec quelques comédiens le Théâtre de la Nouvelle Lune, au sein duquel il réalise ses premiers spectacles. En 1981, il crée Cœur à gaz et autres textes Dada au Musée d'art contemporain de Montréal, dans le cadre de la rétrospective Sonia Delaunay. Le spectacle, collage de textes d'artistes Dada (Breton, Tzara, Ball), est repris un an plus tard, au moment où il fonde, avec Anne-Marie Rocher et Denis Leclerc, le Théâtre Ubu. Cœur à gaz témoigne d’une esthétique étonnante que nul autre metteur en scène au Québec n’avait encore empruntée…

La démarche de Denis Marleau se distingue d'abord par son orientation dramaturgique. Pendant les années 1980, il met en scène des œuvres provenant du répertoire des avant-gardes européennes et récupère l'un de leurs procédés de création en réalisant des collages de textes. Il développe une approche du jeu fondée sur le travail vocal : les acteurs portent le texte souvent vidé de son contenu signifiant et envisagé comme une matière concrète et sonore. La manière de dire le texte est donc toujours nuancée et très précisément travaillée.

À partir des années 1990, D. Marleau délaisse le répertoire des avant-gardes, met en scène des pièces entières et réalise plusieurs adaptations de textes non conçus pour la scène. Il continue néanmoins à se tourner vers des univers littéraires exigeants et peu connus du public québécois. Durant cette deuxième phase de création, il collabore de façon soutenue avec des artistes provenant d'autres disciplines : le sculpteur Michel Goulet, notamment, réalise les scénographies de plusieurs spectacles. Il intègre les projections vidéo et interroge la notion de présence de l'acteur. Le jeu des comédiens se caractérise par l’épure et la retenue. Les acteurs réduisent les gestes et les déplacements inutiles, demeurent souvent en position frontale sur scène, effacent tout superflu pour laisser entendre le texte, les émotions des personnages, avec sobriété.

Les spectacles de D. Marleau proposent au public, depuis plus de 20 ans, une réflexion sur le langage, à partir de textes denses dont le metteur en scène souhaite faire entendre la richesse poétique et la complexité. Ce théâtre, fondé sur la profération du texte précise et rigoureuse par l'acteur, s'accompagne d'une exploration formelle prenant appui sur le dialogue entre les arts sur la scène théâtrale où la danse, les arts visuels et la vidéo sont convoqués.

Denis Marleau agit à titre de directeur artistique de la compagnie Ubu et est son metteur en scène attitré. Il a réalisé depuis 1982 une quarantaine de spectacles, est devenu l'un des metteurs en scène les plus importants dans le paysage théâtral québécois. Il a acquis une reconnaissance tant nationale qu'internationale. Il est également, depuis décembre 2000, le directeur artistique du Théâtre français du Centre National des Arts à Ottawa.

Depuis décembre 2002, il partage la direction artistique avec Stéphanie Jasmin, qui travaille en tant que collaboratrice artistique et à la conception vidéo. Hélène JacquesHélène JacquesHélène JacquesHélène Jacques

SourceSourceSourceSource :::: http://www.thecanadianencyclopedia.com/articles/fr/denis-marleau

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IIIINTERVIEWNTERVIEWNTERVIEWNTERVIEWSSSS

Extraits Extraits Extraits Extraits de la de la de la de la rrrrencontre avec Denis Marleau et Stéphanie Jasmin pour encontre avec Denis Marleau et Stéphanie Jasmin pour encontre avec Denis Marleau et Stéphanie Jasmin pour encontre avec Denis Marleau et Stéphanie Jasmin pour Les Les Les Les Femmes SaFemmes SaFemmes SaFemmes Savantesvantesvantesvantes de Molière dans le cadre des Fêtes Nocturnes de de Molière dans le cadre des Fêtes Nocturnes de de Molière dans le cadre des Fêtes Nocturnes de de Molière dans le cadre des Fêtes Nocturnes de

Grignan par MarieGrignan par MarieGrignan par MarieGrignan par Marie----Laure Atinault et Angélique LagardeLaure Atinault et Angélique LagardeLaure Atinault et Angélique LagardeLaure Atinault et Angélique Lagarde

Kourandart : Comment ce que texte classique vous sembleKourandart : Comment ce que texte classique vous sembleKourandart : Comment ce que texte classique vous sembleKourandart : Comment ce que texte classique vous semble----tttt----il en adéquation avec la il en adéquation avec la il en adéquation avec la il en adéquation avec la vision plastique que vous avez du théâtre ?vision plastique que vous avez du théâtre ?vision plastique que vous avez du théâtre ?vision plastique que vous avez du théâtre ?

Denis Marleau :Denis Marleau :Denis Marleau :Denis Marleau : Je ne me pose jamais la question de la vision plastique avant d’aborder une pièce, c’est toujours le texte qui demeure la base de cette recherche qui deviendra une recherche visuelle et sonore de tous les signes qui vont composer le spectacle. D’abord, j’ai été inspiré par le lieu, le château de Grignan, un espace remarquable qui n’est pas un espace théâtral ordinaire. C’est une façade renaissance d’un château qui surplombe la région de la Drôme et particulièrement ce village de Grignan. Ce château a aussi une histoire qui nous a intéressée Stéphanie et moi et que nous avons creusée un peu. Je dis «un peu» parce que nous n’avons pas eu le temps de fouiller à fond et de nous documenter, c’est un projet qui est assez nouveau, qui démarre depuis seulement quelques semaines et qui va donc se développer dans le courant des semaines et mois à venir jusqu’à la première le 28 juin. Il est vrai que nous avons cette façon de travailler la scène à travers les nouvelles technologies que nous utilisons à l’occasion, je précise « à l’occasion » parce que ce n’est pas nécessairement ; il nous est arrivé de supprimer des vidéos envisagées aux origines d’un projet parce qu’elles n’avaient pas de pertinence.

Stéphanie Jasmin :Stéphanie Jasmin :Stéphanie Jasmin :Stéphanie Jasmin : Oui, ce sont des outils phares. Dès que l’on met une image sur scène dans la représentation qui est déjà une image elle-même, il est important de savoir la doser, quand et comment l’utiliser ou non. C’est un moyen comme un autre, pour nous en tous les cas, dans notre coffre à outils, et comme pour beaucoup de metteurs en scène aujourd’hui. Dans le cas d’Agamemnon par exemple, il y avait la problématique d’Icare, c’était une vraie problématique scénique. Dans Les Femmes Savantes, pour le moment, il n’y a pas de genre de problématique dramaturgique de la représentation. DM : Il n’y a pas de fantômes (rires), il n’y a pas d’aveugle, de revenants…DM : Il n’y a pas de fantômes (rires), il n’y a pas d’aveugle, de revenants…DM : Il n’y a pas de fantômes (rires), il n’y a pas d’aveugle, de revenants…DM : Il n’y a pas de fantômes (rires), il n’y a pas d’aveugle, de revenants…

SJ :SJ :SJ :SJ : C’est étrange à dire, mais en fait, nous nous inspirons du lieu d’une façon assez réaliste et nous allons jouer avec ça pour créer une amplification de certains rythmes, de certains motifs liés à la lumière ou à la domesticité du lieu, mais il n’y aura pas l’apport du personnage vidéo comme tel, cela est certain. KA : A ce propos, que représente Molière au Québec ?KA : A ce propos, que représente Molière au Québec ?KA : A ce propos, que représente Molière au Québec ?KA : A ce propos, que représente Molière au Québec ?

DM :DM :DM :DM : Il est très important, il est enseigné dans les Conservatoires, dans les écoles, c’est un incontournable évidemment. Il est aussi régulièrement joué au TNM, le Théâtre du Nouveau Monde qui est la grande institution montréalaise dont les pères fondateurs Jean Gascon et Jean-Louis Roux ont monté Molière de façon régulière, deux pièces par saison souvent. Ils avaient fait leur formation d’acteur chez Jouvet ou d’autres membres du Cartel et revenaient avec ce désir de poursuivre…

SJ :SJ :SJ :SJ : Oui, parce que le théâtre est jeune chez nous.

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KA : En effet, et KA : En effet, et KA : En effet, et KA : En effet, et c’est probablement pour cette raison que les résonances les plus c’est probablement pour cette raison que les résonances les plus c’est probablement pour cette raison que les résonances les plus c’est probablement pour cette raison que les résonances les plus évidentes pour vous ont été avec le théâtre des années 50…évidentes pour vous ont été avec le théâtre des années 50…évidentes pour vous ont été avec le théâtre des années 50…évidentes pour vous ont été avec le théâtre des années 50…

DM :DM :DM :DM : Oui, avec Stéphanie, nous avons tâché de trouver des résonances qui nous étaient intimes, personnelles. Je me sens donc plus libre, plus légitime face à ce texte du répertoire qui a été analysé sous toutes ses coutures et dont l’exégèse est très importante. Je pense que c’est une démarche de création et c’est ce qui compte pour moi, je ne suis pas là pour faire du théâtre de professeur et enseigner la façon dont on doit jouer Molière. Ce sera une vision singulière, la nôtre, que Stéphanie et moi allons développer à travers l’interprétation. […] KA : Ce qu’il faut préciser c’est que cette transposition dans les années 50 n’est pasKA : Ce qu’il faut préciser c’est que cette transposition dans les années 50 n’est pasKA : Ce qu’il faut préciser c’est que cette transposition dans les années 50 n’est pasKA : Ce qu’il faut préciser c’est que cette transposition dans les années 50 n’est pas de l’ordre dude l’ordre dude l’ordre dude l’ordre du gadgetgadgetgadgetgadget mais vraiment une manière de vous approprier le propos…mais vraiment une manière de vous approprier le propos…mais vraiment une manière de vous approprier le propos…mais vraiment une manière de vous approprier le propos…

SJ :SJ :SJ :SJ : Oui, et nous avons monté il y a très peu de temps Jackie de Elfriede Jelinek sur l’icône Jackie Kennedy qui fait référence dans son texte à Sylvia Plath, à plein de femmes des années 50, 60, qui étaient aussi aux prises avec ce carcan de l’image, du vêtement, des apparences et je pense que ce n’est pas que québécois mais plus large… Et il est vrai aussi que d’un projet à l’autre, il y a des contaminations ou des inspirations et d’ailleurs, l’actrice qui jouait Jackie va jouer Bélise dans Les Femmes Savantes. C’est Sylvie Léonard, une très grande star chez nous du cinéma et de la télévision mais qui a beaucoup fait de théâtre avant sa carrière plus médiatique. Et donc, cela part aussi de désirs de rencontres avec des actrices, des acteurs… et au final, des liens un peu souterrains et incongrus en apparence mais qui finissent par se rejoindre. Ce qui est drôle c’est que l’intuition vient et ce sont des moments comme maintenant qui nous permettent de verbaliser et prendre conscience de ces liens qui se nouent. KA : Toute la distribution est composée de votre compagnie Ubu ?KA : Toute la distribution est composée de votre compagnie Ubu ?KA : Toute la distribution est composée de votre compagnie Ubu ?KA : Toute la distribution est composée de votre compagnie Ubu ?

DM :DM :DM :DM : Oui, plus une comédienne belge, Muriel Legrand, qui a travaillé avec nous dans Le Complexe de Thénardier de José Pliya, une actrice qui m’a bouleversé et que j’ai eu envie de retrouver. Propos recueillis par Angélique Lagarde et Marie-Laure Atinault Source : http://kourandartavignon.unblog.fr/2012/06/19/rencontre-avec-denis-marleau-et-stephanie-jasmin-

pour-les-femmes-savantes-de-moliere-dans-le-cadre-des-fetes-nocturnes-de-grignan-par-marie-laure-atinault-et-angelique-lagarde/

« Le but de la mise en scène est d’éclairer un univers, « Le but de la mise en scène est d’éclairer un univers, « Le but de la mise en scène est d’éclairer un univers, « Le but de la mise en scène est d’éclairer un univers,

d’amplifier ses résond’amplifier ses résond’amplifier ses résond’amplifier ses résonances »ances »ances »ances »

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EEEExtraits dextraits dextraits dextraits de UBU parle la langue de Molière UBU parle la langue de Molière UBU parle la langue de Molière UBU parle la langue de Molière –––– Entretien avec Denis Entretien avec Denis Entretien avec Denis Entretien avec Denis Marleau et Stéphanie JasminMarleau et Stéphanie JasminMarleau et Stéphanie JasminMarleau et Stéphanie Jasmin (Propos retenus par Hélène Jacques)(Propos retenus par Hélène Jacques)(Propos retenus par Hélène Jacques)(Propos retenus par Hélène Jacques)

[…] Puis, nous nous sommes intéressés à l’histoire du château et à

l’écrivaine qui y a séjourné, Madame de Sévigné, qui était une vraie

femme savante, de surcroît contemporaine de Molière.[…] Ensuite,

nous est apparue fascinante l’idée de monter cette pièce devant le

château où elle a terminé ses jours auprès de sa fille avec qui elle

entretenait une relation passionnelle, un amour fusionnel. Ce lien

trouve un écho réel dans la pièce, qui décrit une journée dans la vie

d’une famille, puisque Molière y place au cœur de celle-ci la

relation entre une mère et ses filles aux prises avec leurs choix, leur

destin de femmes. Tout cela à ce moment de l’histoire où une

nouvelle voie s’offrait aux femmes par le biais de la connaissance,

de l’écriture et de la diffusion de la culture, à travers les salons

littéraires et philosophiques par exemple. […] Stéphanie JasminStéphanie JasminStéphanie JasminStéphanie Jasmin

[…] J’aborde Les Femmes savantes comme un texte d’aujourd’hui et surtout pas dans le but d’en faire un exercice de reconstitution

archéologique […] Au fond, ce qui compte pour moi, c’est de trouver

des relations ludiques et sensibles avec ce texte dont je me mettrai

entièrement à l’écoute, de partir de tout ce qu’il peut mettre en orbite

aujourd’hui comme lieux de tension ou problématiques irrésolues et

vivantes. Ceci dit, Stéphanie et moi avons trouvé certaines

résonnances québécoises qu’on a envie de creuser et qui pourront

éventuellement servir d’appui à notre mise en scène. Denis MarleauDenis MarleauDenis MarleauDenis Marleau

Chaque personnage propose des nuances intéressantes dans leur

rapport au savoir qui est un moyen d’accéder à la liberté pour ces

trois femmes savantes. […] Molière met donc en relief une approche

dualiste plus ou moins rigide ou assumée chez l’une comme chez les

autres, selon leurs aspirations et leurs statuts de mère, de célibataire

ou de jeune femme. Ces ambivalences et ces désirs de transcender

le réel en font des figures finalement plus mouvantes, alors que les

hommes semblent plus habités de pensées monolithiques et engagés

dans des trajectoires de certitude. Molière n’épargne personne avec

son observation pleine d’acuité des comportements de ses

contemporains…

Stéphanie JasmiStéphanie JasmiStéphanie JasmiStéphanie Jasminnnn

Chaque trajet de personnage se révèle d’une grande complexité et recèle de

nombreux états intérieurs, entre le drame et la comédie. Pour citer Jacques

Copeau, un des premiers grands metteurs en scène du 20ème siècle, il faut essayer

d’inventer au-dedans, d’emplir la réalité, de saturer de poésie tout ce qui se fait et

se dit sur la scène, sans jamais outrer la signification, sans jamais déborder de ce

que j’appelle « la pure configuration des chefs-d’œuvre. » (Anthologie inachevée à

l’usage des jeunes générations, 2012) Denis MarleauDenis MarleauDenis MarleauDenis Marleau

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LLLLES ES ES ES FFFFEMMES SEMMES SEMMES SEMMES SAVANTESAVANTESAVANTESAVANTES,,,, FICHE DFICHE DFICHE DFICHE D ’’’’IDENTITÉIDENTITÉIDENTITÉIDENTITÉ

Les Femmes savantes est une comédie de mœurs et de caractère écrite par Molière en 1672, un an avant sa mort. Il y intègre des éléments de la farce au travers de certains personnages mais aussi grâce aux rebondissements présents dans l’histoire. Mais la structure de la pièce est classique. Il s’agit d’une grande comédie en cinq actes : elle répond aux règles d’unité de lieu, d’action et de temps. Cette œuvre, composée en alexandrins, est considérée comme l’une des plus achevées du répertoire de Molière.

S’il était convaincu de l’importance du savoir et de la connaissance, Molière s’attèle ici à écrire une satire du faux-savoir qui condamne les donneurs de leçons et démontre les méfaits que ces manies pourraient avoir.

©Stéphanie Jasmin

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1.1.1.1. Les personnagesLes personnagesLes personnagesLes personnages

Philaminte, la mère d’Armande et d’HenriettePhilaminte, la mère d’Armande et d’HenriettePhilaminte, la mère d’Armande et d’HenriettePhilaminte, la mère d’Armande et d’Henriette ; femme de Chrysale; femme de Chrysale; femme de Chrysale; femme de Chrysale. Elle dirige la petite « académie » et a découvert Trissotin. Parce que celui-ci flatte son orgueil, elle le considère comme un grand savant au point qu'elle pense réellement qu'il représente un bon parti pour sa fille. Elle milite également pour la « libération » des femmes et s'attache à diriger la maisonnée, parfois en dépit du bon sens.

Bélise, la tanteBélise, la tanteBélise, la tanteBélise, la tante. Sœur de Chrysale, c'est une vieille fille qui ne s'est jamais mariée, et on devine que c'est en partie par dépit qu'elle a rejoint les « femmes savantes ». Elle se croit cependant irrésistible et s'invente des soupirants ; elle s'imagine en particulier que Clitandre est amoureux d'elle.

Armande, la fille aînéeArmande, la fille aînéeArmande, la fille aînéeArmande, la fille aînée. Autrefois courtisée par Clitandre, elle l'a rejeté et celui-ci est alors tombé amoureux de sa sœur Henriette. Elle cherche à empêcher les deux amoureux de se marier.

Henriette, la fille cadetteHenriette, la fille cadetteHenriette, la fille cadetteHenriette, la fille cadette. C'est la seule femme de la famille qui ne fait pas partie des «femmes savantes» : à leur galimatias pédant, elle préfère les sentiments qui la lient à Clitandre.

Martine, la servanteMartine, la servanteMartine, la servanteMartine, la servante. Au début de la pièce, elle est renvoyée par Philaminte pour avoir fait des erreurs de grammaire. Elle revient à la fin pour défendre les arguments de Clitandre et d'Henriette.

TrissotinTrissotinTrissotinTrissotin. Il se vante d'être un grand connaisseur en lettres et en sciences et expose ses vers à Philaminte, Bélise et Armande, qui semblent les apprécier. En manque d'argent, il ne s'est attaché aux « femmes savantes » que dans le but de profiter des largesses de Philaminte, et notamment de la dot d'Henriette.

VadiusVadiusVadiusVadius. Comme Trissotin, (dont il est tour à tour son camarade et son rival), il cherche à impressionner les femmes savantes. Sa querelle avec Trissotin sur leurs poèmes respectifs met en relief leur petitesse d'esprit.

Chrysale, le pèreChrysale, le pèreChrysale, le pèreChrysale, le père d’Armande et d’Henrietted’Armande et d’Henrietted’Armande et d’Henrietted’Armande et d’Henriette. Il se prétend le maître de la maison et tient des propos machistes. Cependant, il a du mal à contredire sa femme quand celle-ci prend des décisions.

Clitandre, le fiancéClitandre, le fiancéClitandre, le fiancéClitandre, le fiancé. Ayant été éconduit par Armande, il tombe ensuite amoureux d'Henriette. Philaminte refuse de le laisser épouser sa fille.

Ariste, l'oncleAriste, l'oncleAriste, l'oncleAriste, l'oncle. Frère de Chrysale, il ne supporte pas de voir celui-ci se laisser mener par le bout du nez par sa femme. Il apporte son soutien à Clitandre et Henriette.

2.2.2.2. ArgumentArgumentArgumentArgument

Deux clans s’opposent dans une famille. D’un côté, Philaminte, la mère ; Armande, sa fille ainée ; et Bélise, sa belle-sœur, manifestent un penchant excessif pour la science et une admiration sans borne pour un poète, Trissotin. De l’autre côté, Chrysale, le père ; son frère Ariste ; sa seconde fille Henriette et son fiancé Clitandre incarnent la simplicité et le sens pratique bourgeois.

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Armande reproche à sa sœur Henriette son désir d’épouser Clitandre – qu’Armande a autrefois éconduit – puisque, selon elle, l’amour devrait demeurer platonique. Le mariage et l’amour physique détourneraient la femme des sujets intellectuels comme la philosophie, la littérature et les sciences grâce auxquelles elle peut s’émanciper. Henriette, elle, trouve tout naturel d’aimer et de s’épanouir dans la vie matrimoniale.

Chrysale approuve le mariage mais, dominé par sa femme, savante et autoritaire, il ne parvient pas à imposer sa volonté. La mère préfère donner sa fille Henriette à Trissotin et entend bien qu’on lui obéisse. Tandis que Chrysale se plie aux souhaits de Philaminte, Clitandre et Henriette mènent diverses entreprises pour que la mère accepte leur projet de mariage. Mais ni les mauvais vers récités par Trissotin, ni sa querelle grotesque avec Vadius, ni sa joute verbale avec Clitandre, qui tente de démonter l’hypocrisie du pédant, davantage intéressé par la dot que par la fille, n’ébranlent la confiance de Philaminte en son intellectuel favori.

Devant le notaire convié pour sceller le mariage, le lâche Chrysale laisse une servante signaler à l’assemblée que l’autorité paternelle devrait prévaloir. Mais en vain : Philaminte convainc son mari de marier Henriette à Trissotin, et Armande à Clitandre en guise de consolation. Seul un stratagème orchestré par Ariste réussit in extremis à révéler l’imposture de Trissotin et permet aux amoureux de concrétiser leur alliance. (Hélèn(Hélèn(Hélèn(Hélène Jacques / Dossier L’emporte pièces, TNM)e Jacques / Dossier L’emporte pièces, TNM)e Jacques / Dossier L’emporte pièces, TNM)e Jacques / Dossier L’emporte pièces, TNM)

3.3.3.3. Résumé détailléRésumé détailléRésumé détailléRésumé détaillé

Acte I Acte I Acte I Acte I –––– Henriette annonce à Armande son intention d'épouser Clitandre. Armande, après avoir fait part du dégoût que lui inspire le mariage, la met en garde : Clitandre a été son soupirant et il est possible qu'il l'aime encore. Clitandre dément cette information : la froideur d'Armande a éteint son amour et il n'aspire plus qu'à épouser Henriette. Henriette conseille à Clitandre de gagner sa mère à leur cause, vu que c'est elle qui dirige la maisonnée. Clitandre sait qu'il devrait la flatter, mais il trouve leurs « études » futiles et ne peut le cacher. Il rencontre cependant Bélise et tente de lui parler, mais elle s'imagine qu'il lui fait une déclaration d'amour indirecte et ne l'écoute quasiment pas.

Acte II Acte II Acte II Acte II ---- Ariste assure à Clitandre son soutien. Afin de bien disposer Chrysale, il commence par lui rappeler leur folle jeunesse. Il en vient à la demande en mariage de Clitandre pour Henriette, mais Bélise intervient pour leur dire qu'ils se trompent et que c'est elle que Clitandre aime ; Ariste n'est pas dupe et rappelle qu'elle s'est déjà inventé des soupirants. Après son départ, ils discutent à nouveau de la demande en mariage, que Chrysale approuve ; quand Ariste lui conseille d'en parler à sa femme, il réplique qu'elle n'a rien à dire là-dessus et qu'il est le maître de la maison. Martine annonce que Philaminte la chasse. Philaminte et Bélise motivent le renvoi de la servante par sa grammaire incorrecte, (ce qui est pire que de casser ou de voler quelque chose). Chrysale éclate et reproche à sa femme de négliger le bon sens au profit de ses études et de son admiration pour Trissotin. Le débat se poursuit lorsque Philaminte annonce qu'elle a choisi Trissotin pour époux à Henriette. Chrysale ne sait pas quoi répondre. Il avoue à Ariste sa faiblesse mais prend la résolution de ne plus se laisser dominer par sa femme.

Acte III Acte III Acte III Acte III –––– L’acte 3 s'ouvre sur l’arrivée de Trissotin et de sa « cour » de femmes savantes. Henriette apparaît au début et veut s'écarter, mais Philaminte la retient tandis que Trissotin entame la lecture de ses poèmes. Les femmes savantes font la description de leur

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future « académie ». Arrive Vadius. Après s'être complimentés mutuellement, lui et Trissotin se querellent car Vadius a critiqué le sonnet de Trissotin. Philaminte explique pourquoi elle a retenu Henriette : elle lui annonce son intention de la marier à Trissotin. Armande la complimente, tout en lui rappelant qu'elle doit obéir à sa mère. C'est alors que Chrysale reparaît et lui ordonne d'accepter Clitandre pour époux, ce qu'Henriette fait immédiatement. Cela réjouit tout le monde, sauf bien entendu Armande.

Acte IV Acte IV Acte IV Acte IV ---- Armande rapporte à Philaminte ce qui s’est passé avec Chrysale. Elle en profite pour critiquer Clitandre et lui demande pourquoi elle le déteste tant. Elle lui reproche de s'être intéressé à Henriette alors qu'elle aurait voulu qu'il continue de l'aimer platoniquement. Philaminte conclut en lui rappelant que de toute manière, Henriette est promise à Trissotin. Celui-ci fait à son tour son apparition et se livre à une joute verbale avec Clitandre sur les mérites de la science. On apporte alors une lettre de Vadius où celui-ci avertit Philaminte que Trissotin n'en veut qu'à ses richesses. Mais elle s'entête et décide de faire venir le notaire pour conclure le mariage immédiatement. Chrysale décide de contrecarrer ses plans en allant chercher un notaire de son côté.

Acte V Acte V Acte V Acte V ---- Henriette rencontre Trissotin en privé et lui demande de renoncer au mariage, mais Trissotin s'entête, prétextant qu'il est fou amoureux d'elle. Chrysale arrive accompagné de Martine, et réaffirme sa volonté d'être le maître de la maison tout en demandant à être soutenu. C'est alors que Philaminte et les femmes savantes font venir le notaire. Chrysale et Philaminte nomment chacun un époux différent pour Henriette, et Martine défend le choix de Chrysale. Le coup de théâtre final est donné par Ariste : il annonce à Philaminte qu'elle a perdu son

procès et que Chrysale est ruiné. Apprenant cela, Trissotin tente de renoncer au mariage, et avoue par la même occasion qu'il ne s'intéressait à Henriette que pour son argent. Il tombe en disgrâce auprès de Philaminte. Ariste révèle alors qu'il a menti pour amener Trissotin à se trahir, et la pièce

se conclut par le mariage de Clitandre et d’Henriette.

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©Yves Renaud

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Bien qu’il se défende d’attaquer directement ses contemporains dans ses textes, Molière va régler ses comptes avec quelques-uns de ses ennemis ! Les Femmes savantes sont, entre autres, une réponse à une querelle avec l’Abbé Cotin. Ce dernier avait condamné L’Ecole des femmes en 1662, accusant Molière d’immoralité.

L’Abbé Cotin est un homme d’influence : aumônier du roi, il est également membre de l’Académie. Homme de connaissance, il est poète et se présente dans de nombreux cercles et bureaux d’esprit. Il ne supporte cependant pas la critique et n’hésite pas à y répondre par l’injure. Toutes ses attaques dépassent la polémique littéraire et l’Abbé Cotin sait que de nombreux alliés le suivent dans l’Eglise et dans la Cour. Molière parvient cependant à rallier à sa cause ceux qui ont de l’humour et ridiculise l’Abbé Cotin au travers du personnage Trissotin. Les vers dits par le personnage sont tirés des écrits de l’Abbé (Œuvres galantes en prose et en vers (1663)) ; il porte un costume de l’Abbé Cotin et le nom, à l’origine Tricotin, s’est changé en Trissotin qui veut dire triple sot !

La querelle entre Vadius et Trissotin s’inspire aussi d’une dispute qui s’est réellement produite entre l’Abbé Cotin et Ménage (auteur de poésies mondaines et galantes) : ce dernier aurait critiqué des vers lus par l’Abbé Cotin sans savoir que ce dernier en était l’auteur ; rencontre qui aurait dégénéré ! A travers le personnage de Vadius, Molière se moque de Ménage, qui était un helléniste apprécié. Poète, il publie des vers français. Pédant, il se dispute également avec nombre de ses confrères, ce que Molière a représenté dans le personnage de Vadius.

Molière voulait par ce biais défendre le théâtre et la liberté de penser ; tout en amusant son public. Les Femmes savantesLes Femmes savantesLes Femmes savantesLes Femmes savantes, Molière, Petits classiques, Larousse, , Molière, Petits classiques, Larousse, , Molière, Petits classiques, Larousse, , Molière, Petits classiques, Larousse, 2007. 2007. 2007. 2007.

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MMMMOLIÈREOLIÈREOLIÈREOLIÈRE,,,, BIOGRAPHIEBIOGRAPHIEBIOGRAPHIEBIOGRAPHIE

Né en 1622 et mort en 1673, Molière tient un nom dans la tradition de la littérature comique. Sa vie et sa conception du comédien se relient étroitement à son œuvre et permettent d’en saisir la signification.

Molière, de son vrai nom Jean-Baptiste Poquelin, nait à Paris. Fils de Marie Cressé et de Jean Poquelin, tapissier du roi, il fait ses études dans un collège bourgeois dirigé par les Jésuites. Il y fréquente les fils de l’aristocratie et de la grande bourgeoisie. Son enfance est marquée par une succession de deuils, dont le plus pénible est la mort de sa mère, en 1632. Il étudie ensuite le droit. Jean-Baptiste Poquelin aurait été très proche de son grand-père maternel, Louis Cressé, qui lui fait découvrir les artistes et le spectacle vivant des foires de l’époque.

Il se lie avec une famille d’acteurs, les Béjart. Il ne veut pas poursuivre la carrière de son père et crée avec eux sa première troupe de comédiens en 1643 : l’Illustre Théâtrel’Illustre Théâtrel’Illustre Théâtrel’Illustre Théâtre. La troupe loue et aménage le jeu de Paume des Métayers. Les pièces jouées ne font pas recette et la concurrence est rude. L’échec est grand et Jean-Baptiste Poquelin est criblé de dettes… Il est d’ailleurs emprisonné pour cette raison en 1645. Il part ensuite en province avec l’Illustre Théâtre et prend le nom de Molière en 1650, lorsqu’il devient directeur de la troupe. Pendant ces 13 années en province, la troupe jouit successivement de la protection de trois grands du Royaume : le Duc d’Epernon, gouverneur de Guyenne ; le comte d’Aubijoux, lieutenant pour le Roi en Languedoc ; et enfin le soutien d’Armand de Bourbon, prince de Conti. Ces protectorats n’imposent pas aux comédiens l’exclusivité à leur bienfaiteur, ils peuvent en effet jouer pour d’autres publics. Lorsque la troupe perd la protection du prince de Conti, les comédiens décident de rentrer à Paris.

En 1658, ils ont la chance de jouer devant Louis XIV et obtiennent de partager avec les comédiens italiens la salle du Petit Bourbon. En 1660, ils s’installent définitivement au Palais-Royal, avec les Italiens. Malgré quelques difficultés, les années qui suivent sont particulièrement fertiles : de 1664 à 1671, le Roi commande à Molière 15 pièces de théâtre et la troupe donne plus de 200 représentations à la cours. Molière remet, à cette époque, la farce au goût du jour. En la mêlant à la comédie de mœurs et à la comédie-ballet, il réhabilite le genre comique. Son théâtre devient un rendez-vous où l’on retrouve la société de l’époque, les querelles, et les débats qui la divisent. A travers ce réalisme critique, Molière livre aussi des combats idéologiques, s’en prenant aux valeurs sur lesquelles sont fondés le royaume et la société de l’époque. Entre 1662 et 1669, il livre entre autres 3 batailles autour de ses pièces L’Ecole des femmes, Tartuffe et Dom Juan.

Avec l’influence croissante de la religion sur l’esprit de Louis XIV, ce dernier se détourne progressivement du théâtre de Molière pour accorder ses faveurs à Lully. Ainsi, en 1672, Lully gagne le privilège royal de l’exclusivité de la représentation des œuvres chantées et dansées. Le Roi accorde cependant à Molière d’intégrer des scènes musicales et chorégraphiques dans Le Malade imaginaire, pièce qui remporte un vif succès. Lors de la 4ème représentation, Molière meurt, victime d’un malaise cardiaque.

En 1680, par ordre du Roi, la troupe de Molière est réunie avec celle de l’Hôtel de Bourgogne pour fonder la Comédie françaiseComédie françaiseComédie françaiseComédie française.

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Aujourd’hui considéré comme un classique au même titre que Corneille ou Racine, Molière a longtemps souffert d’un certain mépris. En effet, l’intérêt pour son œuvre ne s’éveille qu’au 19ème siècle, lorsque de nombreux écrivains le mettent au premier rang des auteurs dramatiques. A l’origine associé à la royauté et à la cour, il devient une figure populaire et républicaine. Il incarne désormais la pensée libre, la résistance à l’oppression cléricale et à toute forme d’arbitraire. Molière, acteur et auteurMolière, acteur et auteurMolière, acteur et auteurMolière, acteur et auteur

Molière est d’abord acteur avant de devenir auteur. Il crée d’ailleurs des personnages qu’il se destine à jouer. Fort de sa réussite, il a cependant de nombreux ennemis, qui ne voient pas d’un très bon œil les nombreuses critiques de ses pièces (médecins, curés, bourgeois,…) Comme metteur en scène, influencé par ses relations avec les comédiens italiens, il accorde une grande importance au mouvement et à la vie sur scène.

Lors des débuts de la troupe de théâtre en tant que comédiens du Roi, les comédies jouées s’inspirent essentiellement de la Commedia Sostenuta (forme qui a précédé la Commedia dell’Arte) d’Italie ou de la comédie de cape et d’épée des Espagnols. En 5 actes, on nomme ces pièces « Les grandes (et belles) comédies ». Molière se nourrit donc de toutes ces traditions théâtrales pour sa propre création. Cependant, il reste persuadé que l’essence de la comédie est d’être la satire du ridicule. Le théâtre a selon lui une fonction majeure : apprendre aux hommes par le divertissement.

Les deux premières pièces de Molière appartiennent à ce type de comédie. Molière y ajoute un aspect drôle. Il prend ensuite l’habitude de donner en fin de séance de « petits divertissements », qui le rendent populaire, (en sachant que la vieille farce avait disparu à Paris depuis 1640). A sa place se développe la tragi-comédie, genre qui se caractérise par une action très mouvementée, pleine de péripéties et d’événements extraordinaires : des personnages bourgeois sont en danger mais s’en sortent toujours, les dénouements ne pouvant être qu’heureux.

A cette époque, à Paris, le mécénat culturel prend de l’ampleur, la profession d’artistes étant dirigée par l’Etat. Le théâtre gagne sa légitimité de la monarchie, ce qui amène des changements notamment au niveau de l’écriture : on théorise les créations pour en faire des « formes parfaites », à l’image de la monarchie absolutiste. Le théâtre devient donc un art prestigieux, véritable incarnation du génie français, et par ce fait un instrument politique fort. Pierre Corneille en subit d’ailleurs les conséquences avec Le Cid. (Voir La (Voir La (Voir La (Voir La Querelle du Cid p. 15)Querelle du Cid p. 15)Querelle du Cid p. 15)Querelle du Cid p. 15)

Petit à petit, la tragédie et la comédie s’imposent. La comédie remporte plus de succès. Le genre de la tragi-comédie décline donc, n’ayant plus d’attrait esthétique comparé aux autres formes qui se développent. (Notamment la pièce à machines)

La carrière de Molière commence véritablement avec Les Précieuses ridicules en 1659, tant par sa forme, que par sa signification : il ajoute à la forme première de la farce une signification que personne n’avait donnée auparavant : il dessine des satires du monde dans lequel il vit. Il apporte donc à ses caricatures une vérité digne de celles que les Italiens de l’époque donnent à leurs personnages.

Son génie est là : à travers des œuvres foncièrement comiques, il parvient à émouvoir et à éclairer sur des sujets actuels. Il veut faire de la comédie une « peinture des mœurs de son

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siècle ». Dans son Tartuffe ou Dom Juan, il est inspiré par la question religieuse et prend les dévots pour cible, et ce, malgré leur puissance ; tandis que dans Le Misanthrope, il cherche à faire une satire des types les plus caractéristiques de la société contemporaine et il y multiplie les formes ridicules des habitudes qu’il trouve contestables.

Il est un terrible lutteur et s’en prend à ceux qui restent enfermés dans leurs routines et leurs préjugés, aux médecins qui continuent à ne pas croire à la circulation du sang, aux philosophes répétant sans fin les formules d’Aristote, aux maniaques de la nouveauté, aux beaux esprits, à la mode, aux femmes bourgeoises, …

La querelle du CIDLa querelle du CIDLa querelle du CIDLa querelle du CID En 1636, Corneille fait jouer Le Cid. La pièce remporte un énorme succès. Richelieu protège Corneille, et le fait anoblir par le roi en 1637. Cependant, Jean Mairet et Georges de Scudéry, deux dramaturges vont attaquer Corneille, en l’accusant de ne pas respecter les règles du théâtre classique, entre autres la règle des trois unités, règle instaurée en 1630 à la demande de Richelieu. Ils accusent également l’auteur de poignarder dans le dos la France en guerre contre l’Espagne, en produisant une pièce dont le sujet, le titre, les personnages et les décors sont espagnols. Richelieu demande à l’Académie française son opinion. Il y voit en effet l'occasion pour l'Académie, qu'il avait fondée deux ans plus tôt, de paraître comme le tribunal suprême des lettres, de se faire connaître du public et d’obtenir ainsi l’enregistrement de son acte de fondation par le parlement de Paris. À la fin de l'année 1637, l’Académie présente un texte mis au point par Jean Chapelain : Les Sentiments de l’Académie sur la tragi-comédie du Cid, qui contient un certain nombre d’observations de style. Une des plus grosse critique concerne la vraisemblance et la bienséance d’une partie de l’histoire. Après quelques semaines, Richelieu donne l’ordre d’en finir : il exige des adversaires de Corneille qu’ils mettent fin à la querelle. Corneille modifie quand même sa pièce, notamment l'acte 1, en 1648 : il y réduit l'humour, se concentre sur l'intrigue principale et sur le côté tragique. C'est en 1661 que la version définitive est imprimée.

La farceLa farceLa farceLa farce La farce est une pièce en un acte, dans laquelle l’intrigue est simple : un mauvais tour est joué à un personnage. Les situations sont inspirées de la vie quotidienne, et sont également fondées sur un comique d’action. Les personnages sont très typés, et gardent souvent, pour la plupart, le même nom et le même aspect physique dans plusieurs récits. Ils portent parfois un masque (à l’origine de nombreux personnages issus de la tradition italienne).

Depuis le Moyen-Age, la farce induit une désidéalisation de certains concepts (organisation sociale : ce qui symbolise le pouvoir va se retrouver sujet de moquerie / Jeux avec la langue française, …) La farce cherche à mettre le réel à l’envers plus qu’à l’imiter, ce qui lui donne parfois un aspect grossier mais qui la protège également, par son manque de réalisme ! A l’époque de Molière, la farce n’est plus à la mode car, à côté de la tragédie, elle paraît vulgaire. Molière triomphe pourtant dans le genre et utilise aussi des procédés caractéristiques de la farce dans ses grandes comédies.

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HHHHISTOIRE DU TISTOIRE DU TISTOIRE DU TISTOIRE DU THÉÂTRE EN HÉÂTRE EN HÉÂTRE EN HÉÂTRE EN FFFFRANCE AU RANCE AU RANCE AU RANCE AU 17171717ÈMEÈMEÈMEÈME SIÈCLE SIÈCLE SIÈCLE SIÈCLE

Si le théâtre au 16ème siècle voit d’abord se perpétuer les traditions du théâtre religieux du Moyen âge, un genre nouveau voit aussi le jour, dont les thématiques retournent à la tragédie antique. Au 17ème siècle, les productions sont quant à elles liées aux évolutions intellectuelles, politiques et artistiques faisant suite à l’Edit de Nantes d’Henry IV, qui met fin aux guerres des religions. Le pouvoir royal se consolide, et soutient la culture.

En effet, le 17ème siècle voit se développer un système politique de la monarchie absolue de droit divin (le pouvoir étant héréditaire), et ce particulièrement sous le règne de Louis XIV. L’autorité royale est considérée comme sacrée, descendant directement de Dieu, et l’image du Roi est sans cesse glorifiée. Dans ce système de monarchie absolue, la loi exclut les femmes de la succession. Le monarque centralise tous les pouvoirs, et contrôle la société, notamment au travers des arts et de la censure. Pour avoir un contrôle permanent sur la vie mondaine et les créations artistiques, Louis XIV établit un système de privilèges qui incite les serviteurs ou les courtisans qui l’entourent à lui rester fidèles. Accordant une importance particulière au cérémonial, il est très attaché à l’étiquette et organise la vie de la Cour selon des règles précises.

Dans la société chrétienne du 17ème siècle, les comédiens ont un statut à part et sont privés de tous les sacrements religieux. La règle veut que les comédiens renoncent à leur art s’ils veulent les recevoir. Ce statut prend d’autant plus d’importance dans une société où tout est organisé en fonction de l’Eglise et les sacrements. Tout pouvoir dérive de la puissance divine… En 1641, leur statut tend à changer, et le pouvoir est de plus en plus indulgent vis-à-vis des comédiens. En 1641, Louis XIII proclame qu’il n’y a pas de blâme à exercer la comédie dans les limites de la décence. Avec la présence de Molière (notamment dans l’entourage du Roi Louis XIV), l’art théâtral gagne ses lettres de noblesse. Cette liberté croissante diminue à la fin du siècle avec l’apparition de la Comédie française et l’exil de la troupe des Italiens. On ne leur accorde un vrai statut social qu’en 1789, en même temps que les juifs et les protestants.

Ainsi, le théâtre classique est à cette époque longuement étudié. Les intellectuels s’attachent particulièrement à le codifier en faisant référence notamment à Aristote pour la comédie et la tragédie. (Règle des 3 unités : temps, lieu, action / Unité de ton / Règle de bienséance) L’art doit purger les passions (la catharsis) avec la tragédie et corriger les mœurs en riant

avec la comédie. C’est ainsi que le 17ème siècle est appelé le Siècle du Théâtre. Par son intermédiaire, les poètes trouvent ainsi un moyen de communication directe avec leur auditoire.

Les Troupes Ambulantes Les Troupes Ambulantes Les Troupes Ambulantes Les Troupes Ambulantes Les troupes ambulantes font frémir les places publiques de Paris : les représentations théâtrales se font sur les tréteaux des foires de Saint Germain, Saint Laurent ainsi que sur la Place Dauphine et sur le Pont Neuf. Ces farces visuelles et leurs dialogues comiques et satiriques attirent un grand nombre de passants dont Molière et les gens de la Cour. En province, au début du 17ème siècle, les comédiens vont de ville en ville jouer sur des scènes improvisées ou dans certains Jeux de Paumes. Les deux plus célèbres troupes ambulantes furent celle de Floridor (rentrée en 1638 au Théâtre du Marais) et celle de Molière.

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Les Théâtres de Paris Les Théâtres de Paris Les Théâtres de Paris Les Théâtres de Paris Au 17ème siècle, Paris est un éternel spectacle. Le quartier des Halles, dans lequel grandit Jean-Baptiste Poquelin, est particulièrement animé. A L'Hôtel de Bourgogne, autrefois utilisé pour les représentations de mystères, les petites troupes de passage ont l’opportunité de louer les salles pour leurs représentations. En effet, aucune troupe officielle n’y est établie jusqu’en 1628, lorsque la troupe de Valleran-Lecomte s'y établit sous l'ordre de Louis XIII, devenant ainsi "Troupe Royale". Malgré le monopole de cette dernière, le théâtre du Marais s’installe en 1634. En 1673, la troupe du Marais fusionne avec la troupe de Molière. En 1680, la Comédie française est fondée par le roi Louis XIV qui lui accorde le privilège de toutes les représentations françaises. Les pièces écrites au 17ème siècle sont toujours jouées par la Comédie française.

La tLa tLa tLa trouperouperouperoupe de Molière de Molière de Molière de Molière Les comédies de mœurs et de caractère de Molière représentent une véritable galerie de la société du 17ème siècle. Son premier souci est de «plaire». Pour lui plaire voulait dire rire. Et le rire est son arme. Son comique est toujours significatif. Molière cherche le réel des situations et excelle dans la peinture de la nature humaine. En 1644, la troupe de Molière l'Illustre Théâtre monte son propre théâtre mais ne pouvant tenir financièrement, Molière fait faillite et doit repartir avec sa troupe en Province. Après 13 ans de représentations provinciales, ils retournent s'installer à Paris en 1658. Suite au succès de la représentation de Nicomède au Louvre devant le Roi et sa Cour, ils obtiennent la protection du frère de Louis XIV, Philippe d'Orléans, qui les installe au Petit Bourbon, devenant ainsi la " Troupe de Monsieur". En 1661, la troupe est transférée au Palais-Royal, logée avec la troupe des comédiens italiens. En 1673, à la mort de Molière, sa troupe fusionne avec la troupe du Marais, et toutes deux emménagent dans l'Hôtel Guénégaud, rue Mazarin.

La Comédie française La Comédie française La Comédie française La Comédie française En 1680, les deux rivaux, l'Hôtel de Bourgogne et l'Hôtel de Guénégaud, se réconcilient. Louis XIV crée un Édit leur ordonnant de fusionner et de devenir une troupe unique et permanente. Le Roi leur accorde un privilège, obtenant ainsi le monopole de toutes les représentations françaises. La nouvelle compagnie devint la Comédie française. En 1687, ils s'installent dans la rue des Fossés-Saint-Germain. La Comédie française est dirigée par un administrateur général rémunéré par l'État, mais ce sont principalement les comédiens de la troupe de Molière qui dominent la gérance interne.

La comédie iLa comédie iLa comédie iLa comédie italienne talienne talienne talienne Venus en France à la demande de Catherine de Médicis au XVIe siècle, les comédiens italiens deviennent très à la mode à Paris. Ils apportent la Commedia Dell'arte qui influence de nombreux auteurs et acteurs français. Le public adore en particulier leurs représentations d'Arlequin, Pierrot, Polichinelle et Pantalon. Ils sont protégés par Louis XIV et deviennent ainsi les comédiens ordinaires du Roi. En 1653, Louis XIV décide de nommer cette troupe de Tiberio Fiorelli (Scaramouche), les comédiens italiens.

En 1658, ils font leurs représentations au Petit Bourbon, partageant ainsi la scène en alternance avec Molière et sa troupe. Ils partent dès 1660 pour s'installer à l'Hôtel de Bourgogne.

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En 1697, ils sont chassés sur ordre de Louis XIV, à la demande de Madame de Maintenon, offensée à la suite d'une de leur représentation de la La Fausse Prude.

L'Opéra L'Opéra L'Opéra L'Opéra L'opéra vient aussi de l'Italie où il est créé fin XVIe et début du XVIIe siècle. En France, c'est Jean-Baptiste Lully qui fait de l'opéra un spectacle à la mode. La particularité de l'opéra français de Lully est l'intégration de somptueux ballets concluant les grandes représentations théâtrales.

Molière occupe la sommité de notre Molière occupe la sommité de notre Molière occupe la sommité de notre Molière occupe la sommité de notre

drame, non seulement comme poète, drame, non seulement comme poète, drame, non seulement comme poète, drame, non seulement comme poète,

mais encore comme écrivain […]. mais encore comme écrivain […]. mais encore comme écrivain […]. mais encore comme écrivain […].

Chez lui le vers embrasse l’idée, s’y Chez lui le vers embrasse l’idée, s’y Chez lui le vers embrasse l’idée, s’y Chez lui le vers embrasse l’idée, s’y

incorpore étroitement, la resserre et incorpore étroitement, la resserre et incorpore étroitement, la resserre et incorpore étroitement, la resserre et

la développe tout à la fois, lui prêtela développe tout à la fois, lui prêtela développe tout à la fois, lui prêtela développe tout à la fois, lui prête

une figure plus svelte, plus stricte, une figure plus svelte, plus stricte, une figure plus svelte, plus stricte, une figure plus svelte, plus stricte,

plus complète, et nous la donne en plus complète, et nous la donne en plus complète, et nous la donne en plus complète, et nous la donne en

quelque sorte en élixir.quelque sorte en élixir.quelque sorte en élixir.quelque sorte en élixir. Victor Hugo, Préface de Cromwell, 1827.

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Dans toute son œuvre, Molière est sensible à la condition des femmes. Il défend leur liberté, se montre en faveur d’une juste émancipation et s’oppose au mariage forcé.

Au 17ème siècle, dans toute classe sociale, la femme est soumise et enfermée. Les hommes qui les entourent les protègent et les maintiennent par leurs activités dans un état de minorité perpétuelle. Nombreux sont ceux qui veulent maintenir les femmes dans l’analphabétisme et dans l’ignorance. Quand on permet aux femmes de s’instruire, c’est dans un but pratique pour que les jeunes filles puissent être des épouses dociles, de bonnes mères et de bonnes chrétiennes.

Cependant, des femmes s’élèvent contre cette situation : Madeleine de Scudéry (1607Madeleine de Scudéry (1607Madeleine de Scudéry (1607Madeleine de Scudéry (1607----1701)1701)1701)1701) va lutter contre la tyrannie, contre la morale autoritaire, contre le mariage imposé et les maternités forcées. Elle exprime son point de vue en ces termes : «««« Je suis loin de Je suis loin de Je suis loin de Je suis loin de proposer que les femmes soient savantes, ce qui, à mon sens, serait au contraire une proposer que les femmes soient savantes, ce qui, à mon sens, serait au contraire une proposer que les femmes soient savantes, ce qui, à mon sens, serait au contraire une proposer que les femmes soient savantes, ce qui, à mon sens, serait au contraire une grande erreurgrande erreurgrande erreurgrande erreur ; mais, entre la science et l’ignorance, il y a quelque moyen terme que ; mais, entre la science et l’ignorance, il y a quelque moyen terme que ; mais, entre la science et l’ignorance, il y a quelque moyen terme que ; mais, entre la science et l’ignorance, il y a quelque moyen terme que l’on devrait précisément adopter.l’on devrait précisément adopter.l’on devrait précisément adopter.l’on devrait précisément adopter. » » » »

Le siècle des Lumières voit les femmes prendre part aux réseaux intellectuels. La place des femmes évolue et est de plus en plus importante dans la société et son fonctionnement. Au début du 19ème siècle, l’émancipation de la femme se poursuit : Georges Sand et Mme Dieulafoy se sont montrées en public dans des pantalons d’homme, et la Troisième République ouvre des collèges féminins et accepte des filles dans les universités. Aujourd’hui, les mœurs on évolué : droit de vote des femmes, mixité des écoles, avortement, contraception, jupes, l’accès à certaines professions, l’égalité des salaires, …

Quelques repères historiques sur l’évolution du féminismeQuelques repères historiques sur l’évolution du féminismeQuelques repères historiques sur l’évolution du féminismeQuelques repères historiques sur l’évolution du féminisme : : : :

Deux grandes périodes caractérisent l’histoire du féminisme : celle du 19ème siècle qui concernent plus les revendications et l’implication politique des femmes (=droit de vote et droit à l’éducation) ; et le 20ème siècle où le mouvement se radicalise dans les années 70’ vers des questions de sexualité. Ces dernières revendications prennent leurs sources dans les révoltes de mai 68 et la volonté générale de balayer les valeurs traditionnelles (la maîtrise de la fécondité (pilule, avortement) / Lutte contre le concept de la « femme objet »). Tous ces combats remettent constamment en question la société et son organisation.

- Dès le 17ème siècle, les premières revendications féministes concernent un meilleur accès à l’instruction pour les femmes. Les féministes de l’époque soutiennent que la femme n’est pas inférieure à l’homme par nature mais du fait de son éducation.

- Au 18ème siècle, les salons ‘intellectuels’ tenus par les femmes sont créés. Les hommes y sont présents. C’est dans ces salons que les Lumières prennent leur essor en favorisant les libres débats. Ce siècle voit aussi le mariage évoluer : il devient un contrat entre les époux et le divorce est institué par la loi, par consentement mutuel.

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En 1793, la Convention interdit aux femmes de se réunir en club. (L'assemblée craint que ces regroupements ne soient des réunions

politiques.) - Le 19ème siècle, progressiste, voit cependant quelques retours en arrière

notamment en 1804 lorsque le code civil napoléonien déclare la femme incapable juridiquement. Elle est placée sous l’autorité de son père, puis de son mari ; mais aussi lorsque le divorce est de nouveau aboli.

- En 1808, Charles Fourier, philosophe français à qui on attribue le mot féminisme, réclame le droit de vote des femmes et la liberté en amour.

- Fin du 19ème siècle, de nombreux mouvements de femmes dans différents pays combattent pour obtenir le droit de vote.

- En Belgique, Isabelle Gatti de Gamond fait une étude sur la condition sociale de la femme. Elle réalise que l’éducation et l’enseignement de qualité sont les conditions nécessaires pour l’émancipation de la femme. Elle lutte pour ce droit et fonde en 1864 à Bruxelles la première école moyenne pour les filles. En 1875, on discute pour la première fois au parlement en Belgique de l’accès à l’université pour les femmes. Petit à petit, un certain nombre de professions leur sont rendues accessibles.

- Le 20ème siècle voit l’émancipation des femmes faire un bon en avant, malgré les rumeurs comme quoi des filles trop diplômées auront du mal à trouver un mari…

- En 1920 : accès au vote pour les élections communales en Belgique et en 1948, le droit de vote est accordé aux femmes pour les élections parlementaires et provinciales.

- En 1943, la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme reconnait la pleine égalité entre hommes et femmes.

- Dans les années 50’, l’égalité salariale entre les hommes et les femmes est ratifié dans le traité de Rome. De nombreuses grèves sont réalisées pour cette lutte par les femmes, notamment la grande grève de 1966 à Herstal (3000 travailleuses y font grève pendant 3 mois).

- En 1965, une loi est votée en France qui rend la femme libre de travailler. - Dans les années 60’, la contraception, la protection des contrats de travail en

cas de grossesse, les débats sur l’avortement,… sont d’actualité. - 1970 : naissance du Mouvement de libération des femmes. Cette organisation

fédère plusieurs groupes de différentes tendances politiques, philosophiques ou sociologiques. (=protection de la femme, lutte contre la violence, pour ses droits et pour l’avortement)

- 1977 : officialisation de la journée internationale de la femme le 8 mars. - Au 21ème siècle, la loi sur la parité est appliquée en France.

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La préciosité est un courant de pensée qui marque la société française à partir du début du 17ème siècle, d’abord chez la noblesse puis ensuite chez les bourgeois qui les imitent. Elle se traduit dans les mœurs aristocratiques par un comportement social d’un raffinement extrême.

Si la préciosité date du début du siècle, l'adjectif « précieuse » est employé pour la première fois vers 1650, pour désigner avec ironie les femmes de l'aristocratie affectant dans leurs manières, leurs discours et leurs sentiments une délicatesse excessive. Il n'y eut pourtant pas que du ridicule dans cette mode, qui fait aussi naître une vie intellectuelle et littéraire intense.

En effet, les salons littéraires sont à cette époque le lieu où les femmes s’instruisent mutuellement en toute liberté… Les plus célèbres et les plus influentes des précieuses, Mme de Rambouillet, Mme de Sévigné et Mlle de Scudéry, reçoivent dans leurs salons une société choisie, pour disserter sur des sujets comme la littérature ou l'amour. Ces femmes prétentieuses désirent rénover les mœurs, la langue, la littérature, la philosophie, et cherchent à régner autrement que par leurs charmes. Elles veulent que les hommes les considèrent comme précieuses et qu’ils leur témoignent l’attention qui en découle. (Cette attitude n’est apparue que dans le monde occidental étant donné qu’il est né de l’opposition à l’image chrétienne de la femme.)

Ce courant, qui disparait très vite des mœurs (+/- 1660), influence considérablement la littérature de son siècle, notamment en ce qui concerne l'étude psychologique et le lexique amoureux.

De nombreux auteurs, de toutes nationalités, ce sont emparés de ces personnages pour les ridiculiser sur scène. Molière aussi s’inspire de manière satirique des créations de l’époque.

Caractéristiques :

La préciosité se caractérise par une recherche excessive de la distinction dans : - Les manièresLes manièresLes manièresLes manières : le précieux se reconnaît déjà à l’habit. La précieuse reçoit ses

invités, étendue sur son lit, dans sa chambre au premier étage. De chaque côté du lit sont les « ruelles », l’une pour les visiteurs, l’autre pour les laquais.

- Le langageLe langageLe langageLe langage : plein d’emphases, il emploie des périphrases et métaphores, multiplie les superlatifs, bannit les mots populaires, bas, etc… Un lexique à part est d’ailleurs né de ce courant.

- Les sentimentsLes sentimentsLes sentimentsLes sentiments : la précieuse, comme une reine à la fois inaccessible et idolâtrée, reçoit les hommages et s’y prête sans se donner en retour, afin de rester libre et d’en recevoir toujours davantage. L’amour devient une sorte de jeu dont la règle proscrit le mariage comme un lien impur et asservissant, et à plus forte raison la passion qui ne souffre pas de limites…

Source principale : http://membres.multimania.fr/bellair/pedagogie/precieux.htm

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• … … … … de de de de l’influence du carcan familiall’influence du carcan familiall’influence du carcan familiall’influence du carcan familial

Au XVIIème siècle, la famille et chacun de ses membres tient une place importante.

Dès l’enfance, la position de l’homme ou de la femme est clairement inscrite : le garçon hérite du nom et de la terre ; la fille doit être dotée puis mariée. Les mariages sont généralement arrangés par les familles, et l’amour y est très critiqué. Il est pour beaucoup considéré comme un sentiment dangereux car il prive l’homme de sa raison, qualité qui le place au-dessus des animaux. L’âge minimum requis est 13 ans et demi pour les garçons et 11 ans et demi pour les filles. L’enfant n’est pas encore considéré comme une personne, il n’a pas le droit à la parole, quand il a accès à l’instruction, les modes d’enseignements sont très strictes. Les enfants des paysans ne savent ni lire ni écrire.

Le rôle de la femme est d’abord de fonder un foyer et d’apprendre à recevoir du monde. C’est à cette époque que les salons ‘intellectuels’ se créent. Les femmes s’intéressent de plus en plus aux sciences et aux découvertes diverses. Ainsi, les femmes cherchent de plus en plus de libertés dans la famille, et envers leur mari. Cependant, soumise au bon vouloir du père, puis du mari, la seule liberté qui leur est parfois accordée est celle d’exercer une activité professionnelle, et ce souvent pour éviter de tomber dans la misère.

Les hommes quant à eux ne prennent pas au sérieux cette volonté d’être leur égale. Femmes et enfants leur doivent obéissance.

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- Le savoir, la connaissance : qu’est-ce qu’être SAVANT ? - L’imposture intellectuelle. Qu’est-ce que c’est ? Pourquoi parle-t-on

d’IMPOSTURE ? - Quelle est la place des femmes dans l’œuvre de Molière ?

Il est peu d’hommes pour souhaiter du fond du cœur Il est peu d’hommes pour souhaiter du fond du cœur Il est peu d’hommes pour souhaiter du fond du cœur Il est peu d’hommes pour souhaiter du fond du cœur

que la femme achève de s’accomplirque la femme achève de s’accomplirque la femme achève de s’accomplirque la femme achève de s’accomplir ; ceux qui la ; ceux qui la ; ceux qui la ; ceux qui la

méprisent ne voient pas ce qu’ils auraient à y gagner, méprisent ne voient pas ce qu’ils auraient à y gagner, méprisent ne voient pas ce qu’ils auraient à y gagner, méprisent ne voient pas ce qu’ils auraient à y gagner,

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exister pour soi, la femme abdiquera la fonction de exister pour soi, la femme abdiquera la fonction de exister pour soi, la femme abdiquera la fonction de exister pour soi, la femme abdiquera la fonction de

double et de médiatrice qui lui valait dans l’univers double et de médiatrice qui lui valait dans l’univers double et de médiatrice qui lui valait dans l’univers double et de médiatrice qui lui valait dans l’univers

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masculin sa place privilégiée […]masculin sa place privilégiée […]masculin sa place privilégiée […]masculin sa place privilégiée […] Simone de Beauvoir, Le Deuxième sexe, Paris, Gallimard, 1949.

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SSSSOURCESOURCESOURCESOURCES

- http://17emesiecle.free.fr/Theatre.php - www.comptoirlitteraire.com (André Durand présente Les Femmes savantes) - http://www.artmony.biz - www.wikipedia.org - www.alalettre.com - http://kourandartavignon.unblog.fr/2012/06/19/rencontre-avec-denis-marleau-et-

stephanie-jasmin-pour-les-femmes-savantes-de-moliere-dans-le-cadre-des-fetes-nocturnes-de-grignan-par-marie-laure-atinault-et-angelique-lagarde/

- http://moliere.mes-biographies.com/Les-Femmes-savantes.html - http://labriquedetoulouse.fr/spip.php?article106 - www.hemes.be - www.ladominationmasculine.net - http://membres.multimania.fr/bellair/pedagogie/precieux.htm

BibliographieBibliographieBibliographieBibliographie : : : : - Les Femmes savantes, Molière, Petits Classiques, Larousse, 2007. - Parcours Molière, dossier pédagogique, dossier réalisé par Frédérique Brunner et

Laure Saveuse-Boulay, sous la direction de Joël Huthwohl, Comédie-Française. - Etude : Femmes : combats et débats. Quel avenir pour le féminisme aujourd’hui ?,

Kinga IGLOI et Irène FAVIER, 2 novembre 2005.

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CCCCE QUE QUE QUE QU’’’’EN DIT LA PRESSEEN DIT LA PRESSEEN DIT LA PRESSEEN DIT LA PRESSE