Dossier p12 - dechets-aquitaine.fr · du magazine traite de la gestion collective des déchets. ......

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2 Solutions Déchets PRO Gérez vos déchets professionnels d’un simple clic ! Dossier p12 DOSSIER SITE INTERNET Gestion des déchets professionnels en ligne p6 p10 p18 GESTION COLLECTIVE DES DÉCHETS Les grands principes à travers des exemples girondins PRÉVENTION ECO-CONCEPTION Mode d’emploi et retour d’expérience DÉCHÈTERIES PROFESSIONNELLES DE LA CUB Guide pratique détachable

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2 Solutions Déchets PRO

Gérez vos déchetsprofessionnels d’un simple clic !

Dossier p12

DOSSIER SITE INTERNETGestion des déchets professionnels en ligne

p6 p10 p18

GESTION COLLECTIVE DES DÉCHETSLes grands principes à travers des exemples girondins

PRÉVENTION ECO-CONCEPTIONMode d’emploi et retour d’expérience

DÉCHÈTERIES PROFESSIONNELLESDE LA CUBGuide pratique détachable

3Solutions Déchets PRO

Des chiffres qui font du bien !• 3 ans : eh oui ! 3 ans déjà que les professionnels girondins consultent le site

www.dechets-gironde.fr pour obtenir des informations concernant la nature,la collecte et le traitement de leurs déchets.

• 3 minutes : c’est la durée moyenne d’une visite sur www.dechets-gironde.frqui en compte plus de 6 000 par mois.

• 3 : c’est le nombre de numéros du magazine correspondant au site www.dechets-gironde.fr,déjà parus et distribués aux professionnels et c'est aussi le nombre moyen depages consultées lors de chaque visite.

Les déchets... et même un peu plusAprès avoir abordé l'apport volontaire en déchèterie et l'utilisation du service de collecte des ordures ménagères dans les deux précédents numéros, ce nouvel opusdu magazine traite de la gestion collective des déchets.Pratique, il contient une fiche détachable avec le plan et les coordonnées actualisésdes déchèteries professionnelles de la CUB. Le format idéal pour la boîte à gants de vos véhicules ! Vous trouverez également de nombreux exemples, bons plans et témoignages de professionnels girondins qui, par le traitement de leurs déchets, agissent enfaveur de l'environnement et réduisent considérablement leurs coûts de gestion.

Un geste « durable » non négligeable, surtout en temps de crise...

Chaque numéro de votre magazine est l'occasion de progresser et d'aborder d'autres thèmes. Ainsi, vous trouverez dans les prochains numéros des sujets surl’environnement, la gestion de l'eau, la maîtrise de la consommation énergétique...

Merci à nos partenaires, aux annonceurs et à tous ceux qui se sont prêtés au jeu dutémoignage pour la réalisation de ce magazine.

Bonne lecture à tous et rendez-vous sur www.dechets-gironde.fr

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Déchets GirondeÉdition 2010• Directeur de la publication :

Yves Petitjean• Comité de rédaction :

Marianne Caritez, Xavier Blancher,Ludovic Groult, Sylvain Krummenacher,Vanessa Rispal

• Conception graphique, rédaction :Agence Citron Pressé (agence signataire de la charte de communication responsableCom'Avenir), Manuel Rulier

• Crédits photos :Fotolia, Chambre de Métiers et de l’Artisanat de la Gironde

• Chambre de Métiers et de l’Artisanat de la Gironde,46 avenue Général de Larminat 33074 Bordeaux cedexTél. : 05 56 999 100Fax : 05 56 999 101www.cm-bordeaux.fr

Imprimé sur du papier recyclé

Avec le soutien de

Dossier p12

Dossier : Site Internet6 > 7 Rappel sur l'utilisation du site8 Module de simulation des coûts

Dossier Spécial : Gestion collective des déchets10 > 12 Ensemble pour mieux gérer nos déchets13 > 16 Témoignages : 3 questions à :

• Nathalie GASTON (Communauté de communes de Montesquieu)

• Brice MUET (Fédération Française du Bâtiment)

• Rémy BOUFFET (Carrosserie BOUFFET)

• Nicolas CHAMBRE (Club des entreprises de Pessac)

Déchèteries professionnelles de la CUB12 Fiche pratique détachable

Dossier : Prévention 18 > 20 Eco-conception : mode d’emploi21 Interview : 3 questions à Laurent KARRASCH (BELLOT SA)

22 Quizz : testez vos connaissances sur l’éco-conception

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www.dechets-gironde.fr4 rubriques et 1 module pour gérer les déchets professionnels en ligne

En quelques années, le site www.dechets-gironde.fr

a gagné des milliers de visiteursqui cherchent et trouvent

en ligne des solutions pour éliminer leurs déchets.

L'adresse est maintenantconnue, ainsi que la répartition

des visiteurs par rubrique. Ceci dit, certaines fonctionnalités

méritent qu'on s'y attarde... en particulier le nouveau module

de simulation des coûts.

Le site se présente sous la forme de quatre rubriques (Agir, Comprendre,S’informer et Pratique) à travers lesquelles on trouve des points de réglementation,de l’information locale et toute l'info pratique autour de la question « comment gérerses déchets ? »

Le bon plan Il est possible de consulter

et télécharger les solutions « dansl’entreprise » (moins d’1 % des visites). Ces fiches permettent de produire

moins de déchets par la mise en place d’actions très simples

(réutilisation des emballages cartons, des palettes en bois, …) ou parfois un peu plus coûteuses

avec l’acquisition de matériels (les fontaines de dégraissage

ou à solvant, les chaudières à boispour la gestion des sciures

ou copeaux…).

Agir70 % des visites concernent cetterubrique, en particulier la liste de 82déchets : les mobiliers multi-maté-riaux, les métaux, aérosols, bouteillesplastiques et les VHU (Véhicules Horsd’Usage)... Pour chacun d'entre eux, leplus souvent ce sont des contacts « prestataires » ou « déchèteriespubliques et professionnelles »qui retiennent l'attention des internautes.

Important : à ce niveau de la recher-che, le site peut aussi donner des ren-seignements sur ce que certains four-nisseurs proposent et sur la mise enplace de gestion collective soit par ter-ritoire, soit dans le cadre de filièresmétiers.

Par exemple, en choisissant les aéro-sols, si l'on clique sur la « gestion col-

lective métiers », on obtient une listed’entreprises qui proposent des tarifsoptimisés. Il ne reste plus qu’à cliquersur chacune des fiches « prestataires »pour étudier les tarifs affichés.

Généralement, ceux-ci sont identifiéspar le nom de l’opération collective,comme le « Défi de l’Environnement »pour les garages automobiles...

La rubrique Agir c’est aussi : la bourseaux déchets départementale (qui capteprès de 6 % des visites du site), de ladocumentation (12 % des visites) avecdes guides par filière métiers ou pardéchet, des affiches, des fiches métiers,des textes réglementaires, et aussi lebilan d’actions spécifiques, comme leréseau des déchèteries professionnel-les de la CUB.

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ComprendreCette rubrique affiche un taux de fré-quentation de 12 %. L'intérêt des inter-nautes porte notamment sur la pagequi aborde « le coût des déchets »,suivie de très près par celle qui met enavant le « comment » de la gestion desdifférentes catégories de déchets. Ils ytrouvent des réponses à leurs ques-tions, notamment : « pourquoi dois-je payer pour me débar-rasser de mes déchets ? »«Comment faire pour gérer mes déchets ? »« Que m’impose la réglementation ? »

Le petit + Les objectifs du Grenelle déchet sontmaintenant détaillés dans cette rubri-que.

PratiqueLa rubrique « Pratique » renvoie vers la base de donnéesde la rubrique « Agir » et privilégie un autre systèmede recherche complémentaire. Cette par tie du site affi-che un taux de consultation de 5 %.Rappel : Agir permet de trouver les solutions de gestionpour un déchet donné. L’annuaire des solutions de la rubri-que Pratique contient, quant à lui, les coordonnées desdéchèteries, des prestataires, ou même des fournisseurs,accessibles via un moteur de recherche dans lequel il suffitd'entrer un mot clé (nom, localité, code postal...).

Cette recherche peut aussi bien se faire par solution ou pardéchet.

Le bon plan La rubrique « Pratique », c’est aussi une présentationdes offres des chambres consulaires, qui en plus d'unemission de conseil pour la gestion des déchets, peu-vent accompagner les professionnels dans leurs démar-ches environnementales : eaux usées, maîtrise desconsommations énergétiques, management environne-mental par étape…

S’informerCette rubrique enregistre 8 % des visi-tes du site. Cette partie qui fait la part belle auxbrèves, aux dossiers spécifiques(« Zoom ») ou aux initiatives locales(« Ils l’ont fait »), propose une infor-mation objective sur la gestion desdéchets. L'objectif ? Mettre en avant lanotion de prévention en limitant aumaximum la production de déchets.

Clic facile Rien de plus simple que s'abonner àla newsletter du site. Il suffit de sai-sir son adresse électronique sur lesite. La newsletter, éditée tous lesdeux mois environ, parvient automa-tiquement dans les messageries.Elle compile les dernières informa-tions publiées sur le site, accessi-bles à la lecture ou à la relectured'un simple clic !

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Un chiffre De 2008 à 2009, www.dechets-gironde.fr a gagné 5 000 visiteurs. A ce jour, plus de 75 000 internautes l'ont consulté.

Un principe simpleCe module est accessible via la rubri-que « Agir » et permet d'estimer lecoût de la gestion des déchets enfonction de la solution choisie (presta-tion privée ou apport volontaire endéchèterie publique ou profession-nelle). A chaque fois, l'internauteobtient une fourchette de prix de pres-tation en € HT. Avant de commencerla simulation, il est nécessaire d'indi-quer son secteur d’activité (entreprisedu bâtiment, des services, production,administration…) ou son statut (particu-lier, étudiant).

Quelques clics suffisentEnsuite, il suffit de quelques clics surla typologie du déchet choisi (dange-reux ou non), sa caractéristique(liquide ou solide) et enfin le déchetrecherché pour activer le module.Enfin, l'internaute doit choisir sa solu-tion : prestation privée ou apportvolontaire. Les prix pratiqués sont alors affichéssous forme de fourchettes, à la tonneou au mètre cube.

Pour la prestation privée, le module propose la notion de coût liée à lalocation des contenants (benne, bacou autres), au transport et au traite-ment. En revanche, pour l’apportvolontaire en déchèterie, une seulefourchette tarifaire est indiquée.Le module permet alors de connaîtreles prestataires ou déchèteries deGironde qui proposent lesdits tarifs :un simple clic sur « trouver sa déchè-terie » ou « trouver son prestataire »suffit !

« Dis moi quel est tondéchet, je te dirai commentl'éliminer »Entre le 1er août et le 15 décembre2009, plus de 500 internautes ont utilisé le module. Les entreprises dubâtiment (25,5%) et les métiers deservices (22,7%) sont les plus nom-breux à cliquer dans cette option.Notons aussi la forte représentation desparticuliers, étudiants et associations(18,4%). L’amiante est le déchet le plus recher-ché dans les simulations avec un taux

de 14,6 %. Il semble donc que lesentreprises du bâtiment soient tou-jours confrontées au retrait et à l’élimi-nat ion des déchets d’éver i tes(amiante-ciment).Viennent ensuite les ferrailles (9,3 %),le tout venant (7,3 %), les déchets verts(5,3 %), les papiers / cartons (4,5 %)et les huiles alimentaires (4,3 %). Dans la catégorie des déchets dange-reux, les simulations pour les batte-ries, les acides et les bases sont lesplus demandées. Ces déchets affi-chent chacun un taux de consultationde 3,8 %.Les autres déchets sont égalementdemandés, mais dans une moindremesure ; avec un taux moyen deconsultation de 1 %.

Le module de simulation des coûts de gestion des déchetsDepuis le 1er août 2009, inconditionnels du site et nouveaux venus peuvent simuler les coûts de la gestion de leurs déchets.

ActivitéBâtiment et TP 25,5Services 22,7Particulier, étudiant, association 18,4Production 15,8Alimentation 9,1Administration, collectivité 8,5

Taux de représentation (%)

Rappel Traiter les déchets, c'estessentiel. Tri et valorisationsont nécessaires, mais leGrenelle de l'environnementest formel : ce qui prime,c'est la réduction desdéchets. Eh oui ! Le déchetle moins cher et le moinspolluant, c'est celui qu'onn'a pas produit...

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Solutions Déchets PRO

Dossier spécial Ensemble, pour mieux gérer nos déchets

Gérer ses déchets est loin d'êtreune partie de plaisir, mais c'estune obligation, et plus encore,

une responsabilité.Pour une entreprise, c'est aussi

une problématique importantequi peut mettre en jeu son image,

ses performances, son dévelop-pement économique... Dans cecadre, la gestion collective des

déchets apparaît comme unesolution simple, efficace, écono-mique... Proposer des filières de

prise en charge des déchets respectueuses de la réglementa-

tion et à coûts optimisés, c'estune option de bon sens !

La Loi Grenelle 1 et les déchets

Définition Gestion collective : c'est l'ensemble

des opérations mises en œuvre pour assurer l'élimination conjointe

de déchets produits par plusieursentités, notamment des entreprises.

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La politique française en matière de gestion des déchets est volontariste et s'articuleautour de trois grands objectifs :

> renforcer la réduction à la source des déchets par des actions de prévention, > développer le recyclage de la matière et des déchets organiques, > réduire les quantités de déchets partant en incinération ou en stockage.

Ces orientations ont été déclinées dans la loi de programmation du 8 août 2009"mise en œuvre du grenelle de l'environnement", également appelée Loi Grenelle I,sous la forme d'objectifs chiffrés :

> Réduction de 7% par habitant des quantités d'ordures ménagères et assimi-lées (incluant les déchets des commerçants, des artisans et PME, PMI)pendant les cinq prochaines années.

> Augmentation du recyclage matière et organique : • atteindre 45% de recyclage des déchets ménagers et assimilés en 2015

(étape à 35% en 2012) • atteindre 75% de recyclage des emballages ménagers en 2012 • atteindre 75% de recyclage des déchets des entreprises en 2012

(hors IAA, BTP et agriculture).• diminution de 15% des quantités incinérées ou stockées d'ici 2012.

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Comment atteindre ces objectifs ? La réduction dite à la source, doitêtre la première étape, et consiste às’interroger sur le cycle vie de sesproduits et services pour savoir com-ment minimiser la production de sesdéchets. En parallèle, d’autresmoyens existent afin d’en améliorerla gestion et d’en réduire les coûts.

> A plusieurs on est plus fort !Pour tendre vers les objectifs duGrenelle, les entreprises doiventêtre capables de se regrouper.Elles trouvent ainsi des prestatai-res qui pourront répondre à leursbesoins en leur proposant destarifs préférentiels. C’est ce quel’on appelle une gestion collectivedes déchets. Après tout, la collecte des orduresménagères n’est ni plus ni moinsqu’une gestion collective pour lesparticuliers, sur un territoire définipar une commune ou un groupe-ment de communes : syndicat,agglomération…Pour unir ses efforts et viser le

même but, le regroupement estdonc conseillé et doit être initié parun élément « moteur »...

> Le moteur du regroupementPour les entreprises, plusieurs « moteurs » existent, comme lesChambres consulaires, les organi-sations professionnelles, les clubsd’entreprises ou associations etmême parfois des collectivités territoriales, dont la compétencepremière est la collecte et le traite-ment des ordures ménagères. Quel regroupement proposer ?Certaines entreprises préfèrerontla collecte gratuite et régulière despapiers et cartons tandis qued'autres opteront pour un coûtd’enlèvement du « tout venant »

moins onéreux que s’ils avaientété seuls. Une discussion s'im-pose et le bon choix ne peut sefaire qu'après concertation.

> Garanties exigées !Une gestion collective pourra por-ter sur un flux de déchets commesur un territoire donné ou unefilière d’activité. Mais pour qu'ellefonctionne, le prestataire quirépondra à la proposition exigerades garanties. En particulier unminimum d’adhésion, afin d'êtresûr de pouvoir optimiser sescoûts de logistique.Pour un enlèvement des déchetsoptimal, le moteur de la gestioncollective (chambre consulaire,club d’entreprises…) devra assu-rer l'interface entre les entreprises(leurs besoins) et le prestataire deservices (ses exigences).

Les actions collectivesà l’assault des déchetsdangereux !Depuis 2003, la Chambre de Métiers etde l’Artisanat de la Gironde travailleavec les organisations professionnellessur la mise en place de gestions collec-tives des déchets dangereux dans cer-taines filières, identifiées comme étantà l’origine de risques de pollution pourles milieux naturels.

Historiquement, ce sont les garagesautomobiles qui se sont posés la ques-tion de la gestion collective. Avec leurshuiles de vidange, leurs résidus de sol-vants et leurs batteries usagées, ils avaient tout intérêt à trouver unesolution efficace de traitement. En effet,il est interdit de jeter ces déchets dansle réseau d’eaux usées ou dans la pou-belle des ordures ménagères. Bien sûr, des solutions existaient, maisà l’échelle d’une seule entreprise la charge financière que représentait le coût de la gestion des déchets dan-gereux était difficilement supportable.

traitement des 3 000 tonnes dedéchets dangereux produites par les 1 370 garages automobiles girondins(hors huile de vidange).PENA ENVIRONNEMENT, le GroupeCHIMIREC, VEOLIA ont proposé lesmeilleures solutions. Ainsi est né le « Défi de l’Environnement ».Aux tarifs optimisés, s’est ajoutée

> La Chambre de Métiers a mené l'enquêteLa Chambre de Métiers a d’abordinterrogé les entreprises de répara-tion automobile et les carrossiers :d’une manière générale, seules lesgrosses concessions travaillaientavec des prestataires privés, alorsque les petites structures utilisaientdans presque 100 % des cas le ser-vice de collecte des ordures ména-gères (porte à porte ou déchèterie)pour tous leurs déchets, sauf leshuiles de vidange, collectées parune entreprise privée. Pourquoi ?Car c’était le seul déchet pour lequelil existait une « écotaxe », destinéeà financer sa collecte et sa valorisation.

> 3000 tonnes de déchets dange-reux en gestion collective, c'estpossible !La Chambre de Métiers et del’Artisanat de la Gironde, en parte-nariat avec les organisations professionnelles (CNPA, GNCR,UGAR), a consulté une dizaine deprestataires privés susceptibles deproposer la prise en charge et le

A savoir L'écotaxe pour les huiles devidange est encore envigueur et finance aussi lacollecte et la valorisationd’autres déchets, tels que lespiles, les déchets électriques,informatiques et les luminai-res usagés (DEEE).

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une aide de 50 % de réduction sur lafacture, attribuée par l’Agence del’eau Adour-Garonne dans le cadrede son programme de lutte contre lapollution diffuse des milieux aquati-ques.

Le Défi de l’environnement, fort deson succès, avec 160 garagesadhérents et 63 tonnes de déchetsdangereux collectées la premièreannée, a permis de lancer d’autresactions collectives. Ces dernièresbénéficient des mêmes conditionsde soutien que les garages dès l’an-née 2005 :

•Pressing Propre pour 130 entreprises,

•Imprim’Vert® pour 300 imprimeurs,photograveurs et sérigraphes,

•ReflexNature pour une centaine dephotographes,

•Couleur Nature pour 1750 peintresen bâtiment

L'environnement dit merci à la gestion collectiveToutes ces actions collectives ne pour-raient vivre sans les organisations pro-fessionnelles … La CAPEB, par exem-ple, organise régulièrement des réu-nions d’information sur Couleur Naturepour inciter les peintres en bâtiment àutiliser les services d’un des prestatai-res agréés pour gérer dans le respect dela réglementation leurs déchets dange-reux (pots de peintures, reste de sol-vants, …) : 70 tonnes / an sont ainsicollectées et traitées.Aujourd’hui, 555 entreprises artisana-les ont adhéré à ces gestions collecti-ves et plus de 500 tonnes par an dedéchets dangereux sont envoyées dansdes filières de traitement adaptées.

> Les agriculteurs aussi...

Les agriculteurs ont aussi leur ges-tion collective ! ADIVALOR propose,quatre fois par an, un dépôt gratuitdes produits agricoles en fin de vie(emballages vides de produits phy-tosanitaires, produits phytosanitai-res non utilisables, emballagesvides de produits fer tilisants)connus sous les terminologies sui-vantes : EVPP, PPNU ou encoreEVPF.

Votre interlocuteur : Pôle Environnement de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de GirondeMarianne CARITEZTél. 05 56 99 91 [email protected]

Généralement, la période de dépôtdure 5 jours et incite l’agriculteur àamener ses produits vers son distri-buteur où ils seront ensuite collectéset traités par un prestataire privé.Un mois avant chaque campagne de collecte, les dates et lieux dedépôt sont disponibles surwww.gironde.chambagri.fr,www.adivalor.fret dans la rubrique s’informer dewww.dechets-gironde.fr.

Vers une logique de territoire Les actions de gestion collective nerépondent pas seulement aux besoinsd'une filière particulière qui produit desdéchets spécifiques. Parfois, ce quiprime, c'est l'intérêt de tout un territoire.Installer une gestion collective desdéchets à l'échelle de plusieurs commu-nes ou d'un regroupement de zonesartisanales, industrielles ou commercia-les, c'est un bon plan économique !L’optimisation des coûts de la gestiondes déchets permet en effet de diminuersignificativement les distances à par-courir et le temps de collecte. Moins detemps, c'est aussi moins d'argentdépensé.En Gironde, les systèmes de gestioncollective sont souvent initiés par desassociations, comme CEPAGE (à l’ini-tiative de la Chambre de Commerce etd’Industrie de Libourne). Cette dernièrepermet de collecter et traiter 4000 ton-nes de déchets/an auprès de 130 entre-prises sur un territoire allant de Libournejusqu’à Sainte-Foy la Grande. 50 % deces déchets sont valorisés.

Un préjugé balayé Malgré une idée fort répandue, ce qui coûte le plus cher, à l'heure actuelle dans le domainede la gestion des déchets en général, ce n'est pas le traitement, mais la logistique (le trans-port, la manutention, le personnel qualifié…).

Contact : CEPAGE Chambre de Commerce et d’Industrie de LibournePhilippe BENSOUSSANTél. 05 57 25 40 [email protected]

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3 questionsà Nathalie GASTON : « Gérer collectivement les déchetspour optimiser les coûts et faireun geste pour l’environnement »

La gestion collective pour les entreprises, à quoi ça sert ?

Cela permet de réduire les coûts de ramassage etde traitement des déchets, notamment en rédui-sant le nombre de passages des camions de col-lecte. Des allers et venues rationalisés, c'est aussimoins de pollution et une meilleure gestion du tri.En mettant en place une gestion collective desdéchets sur son territoire, la Communauté deCommunes de Montesquieu affiche clairementson ambition : rationaliser les transports et propo-ser des solutions pour la valorisation des déchetsdes professionnels. Le Grenelle de l'environne-ment impose qu’ils soient valorisés à 75% d'ici2012. Autant commencer tout de suite.

Qui est concerné ?

Une centaine d'entreprises réparties sur troiszones d'activités du territoire communautaire(zone de la Rivière à Léognan, zone de La Prade àSaint Meydard d'Eyrans et zone des Pins Verts àSaucats) bénéficiera cette année d'une gestioncollective des déchets. La collecte mutualiséeconcernera les papiers/cartons, le tout venant etles palettes bois. La collecte des ordures ménagè-res résiduelles restera inchangée.

Les entreprises sont-elles satisfaites ?

Les réunions organisées par la Communauté deCommunes de Montesquieu ont montré l’implica-tion des entreprises. Chacun comprend l’intérêt dela démarche : mieux trier, c'est faire des écono-mies tout en préservant l'environnement. Nousavons voulu créer un système souple : chaqueentreprise peut négocier l'enlèvement de déchetsavec le prestataire. Ce dernier peut même rachetercertains déchets, comme le carton ou le bois. Si la gestion collective permet un service sur-mesure,de plus en plus de professionnelssouhaiteront y adhérer.

Pour une meilleure maîtrise des dépenses énergétiques, un tri et une valorisation optimisésdes déchets, professionnels et collectivités travaillent main dans la main. De plus en plus desystèmes de gestions collectives des déchets sont mis en place sur le territoire girondin.Chacun y trouve son avantage. Retours d'expériences...

La gestion collective, c'est vous qui en parlez le mieux !

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Un contact [email protected]él. : 05 57 96 01 22 ou 05 57 96 01 24

Nathalie GASTON

Responsable du service environnement à la Communauté de Communesde Montesquieu.

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Et demain ?

Nous continuerons d'assurer une veille juridique ettechnique sur le thème de l'environnement dansles métiers du Bâtiment. Il faudra remettre à jourles Plans Départementaux de gestion des déchetsdu BTP qui datent du début 2000 afin de mettre en évidence les flux de déchets : où sont-ils produits ? Eliminés ? Où manque-t-on de centresde tri ? De valorisations énergétiques ? etc. Je pense également que la question des écono-mies d'énergie deviendra aussi importante quecelle du retraitement des déchets.

““

Brice MUET

Chargé de mission environnement à la Fédération du Bâtiment d’Aquitaine

Quelques chiffres La Gironde compte environ 8 000 entreprises dansle secteur du bâtiment, qui produisent annuellement533 000 tonnes de déchets dont 71% de déchetsinertes (gravats facilement valorisables), 25% dedéchets non dangereux et 4% de déchets dangereux.(Données 2002)

3 questionsà Brice MUET : « Nous sommes catalyseurs de projets de gestion collectivedes déchets »

Les professionnels du bâtimentsont-ils, plus que les autres, impliqués dans des projets de gestion collective des déchets ?

Ils sont organisés et ont compris assez tôt quelintérêt ils avaient à mutualiser les coûts et à opti-miser les collectes. De plus, ces professionnelsproduisent parfois des déchets dangereux commeles boues de peintures à base de solvant organi-que (les fonds de pots) qu'ils doivent faire traiterdans les meilleurs délais et au meilleur coût.Souvent, et nous le regrettons, les fabricants depeinture leur proposent un contrat stipulant que lesdéchets seront enlevés et traités, à condition quel'entreprise achète un certain volume de peinture.

Quel rôle joue votre fédérationdans la mise en place de gestionscollectives des déchets ?

Même si certaines filières de productions ontorganisé leurs collectes, tous les professionnelsn'ont pas le temps de le faire. Dans ce cas, nouspouvons jouer le rôle de catalyseur. Nous facili-tons la mise en relation des producteurs dedéchets avec des partenaires capables d'assurerune collecte et un retraitement. Par exemple, il y aun an et demi, nous avons connecté des produc-teurs de panneaux bois avec des producteurs dedéchets bois que sont les menuisiers, afin d’orga-niser une collecte à faible coût. Quand le camionlivre des panneaux de bois chez un menuisier, ilpeut aussi enlever un grand sac de déchets boisqui serviront à sécher, par combustion, d’autrespanneaux de bois en cours de production. C'estpurement et simplement de la valorisation...

Un contact FFB Aquitaine : Brice [email protected] Tél. : 05 56 43 61 36

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3 questionsà Rémy BOUFFET : « J'ai envie de laisser une terrepropre à mes enfants »

Quels types de déchets produisez-vous ?

Mon père a repris cette carrosserie en 1974 et jel'ai rejoint il y a 20 ans. A son époque, le traitementdes déchets n'était pas une préoccupationmajeure. Depuis, tout a changé : non seulementnous sommes devenus plus soucieux du devenirde nos déchets, mais en plus leur nombre a augmenté. Un carrossier fait beaucoup dedéchets : du verre, de la peinture, des plastiques,des papiers propres ou souillés, des batteries usa-gées, du liquide de refroidissement, de l'huile, dela ferraille... Pendant longtemps, nous les avonsapportés dans une déchèterie municipale.

Aujourd'hui, comment êtes-vousorganisé pour la collecte et le retraitement de vos déchets ?

J'ai peu de temps à consacrer au suivi de tous cesdéchets, alors c'est mon père qui s'en charge ! Ce n'est pas facile : nous avons du mal à obtenirdes informations claires sur nos droits et nos obligations, sur les règles en vigueur. En 2005,notre syndicat, le GNCR (groupement national descarrossiers réparateurs) et la Chambre de Métiersont initié une démarche collective pour mieux maî-triser les coûts de collecte et de traitement de nosdéchets. Nous avons pris le train en marche.

“Rémy BOUFFET

Chef d’entreprise de la carrosserie Bouffet à Villenave d’Ornon

Un contact Site du GNCR : http://www.ffc-reparateurs.org/

Qu'y avez-vous gagné ?

Un sentiment du devoir accompli, et une certainesérénité : c'est nous qui créons le déchet, c'estdonc à nous de suivre son parcours et de contri-buer à sa valorisation. Même les carrossiers ontenvie de laisser une terre propre à leurs enfants ! Mais s'impliquer dans la gestion collective desdéchets, c'est aussi beaucoup de temps et quel-ques soucis administratifs : nous avons dû créerdes aires de stockages, investir dans des bacs,nous devons respecter un cahier des charges,noter scrupuleusement les déchets collectés,classer les bons qui nous indiquent qu'un déchet abien été recyclé.Mais ce système nous a tout de même permis defaire baisser les tarifs de retraitement. Les prixsont raisonnables et le ramassage rapide. On nousappelle 48h avant chaque passage. La prochaineétape ? La collecte et la valorisationdes batteries de voiture électriques. “

3 questionsà Nicolas CHAMBRE : « Il suffit de s'asseoir autour d'une table et de parler... »

Un club d'entreprises avec une mission « développement durable » ?

Eh oui ! C'est une spécificité de notre club depuisdix ans déjà. Mon prédécesseur était, commemoi, ingénieur de l'environnement. Je suis encharge d'actions environnementales. Et le Clubengage auprès de ses adhérents des actions col-lectives qui correspondent à des besoins liés audéveloppement durable, tels que les pré-diagnos-tics et diagnostics énergétiques et le Plan deDéplacement des Entreprises dont nous sommesles précurseurs en Gironde. Cette antériorité nousa permis de gagner la confiance de partenairestels que le Conseil régional, l’ADEME, le Conseilgénéral, la CUB et la mairie de Pessac, bienentendu.

Concrètement, comment aidez-vous les entreprises à mieux gérer leurs déchets ?

Nous avons monté une commission de travail en2002 pour diagnostiquer les besoins des entrepri-ses du parc industriel pessacais qui représente 20 000 salariés. Notre force, c'est de pouvoir réunir les entreprises, les partenaires (l'Ademe,l'agence de l'eau, etc) et les opérateurs commePena Environnement ou Sita Suez Environnement.Chez nous la gestion collective des déchets adébuté comme ça : on s'est assis autour d'unetable et on a discuté ! Les sociétés adhérentes auclub ont des profils très différents, de la TPE à la multinationale, avec une dominante tertiaire.Nous avons donc initié deux types de collectes :l'une pour les Déchets Industriels Banals (DIB) etl'autre pour les Déchets Industriels Dangereux(DID).

Chaque entreprise qui le désire paie une adhésionà l'année, mais a le droit ensuite de négocier avecle prestataire. Ce dernier s'engage à faire un auditgratuit de la situation des déchets au sein de l'en-treprise. Ce système économique et écologique(la tournée des camions est optimisée) concerneaujourd'hui plus d'un tiers des entreprises du club,soit 50 sociétés. Elles sont globalement satisfaitesdu service et louent sa souplesse, sa réactivité.Les deux prestataires sont eux-mêmes des adhé-rents du club : cela renforce la proximité entre lesproducteurs de déchets et le collecteur.

Prochaine étape ?

Nous souhaitons faire un état des lieux de nosdémarches en faveur de l'environnement depuisla création du club : combien de tonnes dedéchets ont été retraitées ? Comment ont-ellesété valorisées ? Combien d'entreprises ont participé ? Quels secteurs doit-on privilégier ? Etc. Ce diagnostic permettra d'optimiser l'offredes prestataires et d'affiner notre conseil auxentreprises adhérentes du club. Nous voulonségalement nous lancer dans la collecte et le traitement des déchets électriques et électroni-ques. L'an dernier nous avions proposé une collecte de D3E gratuite pendant la semaine dudéveloppement durable... et ce futun beau succès !

Nicolas CHAMBRE

Chargé de MissionDéveloppement Durable au Club des entreprises de Pessac.

16 Solutions Déchets PRO

Un contact Club des entreprises de [email protected] Tél. : 05 57 02 12 17http://www.club-entreprises-pes-sac.com/club/frames.htm

17Solutions Déchets PRO

Organisée par le Conseil régional, OSEO, l'ADEME, la DIRECCTE et l'Agence de l'Eau AdourGaronne, avec le soutien du fonds FEDER et en collaboration avec INNOVALIS Aquitaine et lesPôles de compétitivité ou clusters XYLOFUTUR, AVENIA et CREAHd, cette opération est desti-née aux entreprises de la région Aquitaine qui :

> souhaitent réaliser un développement éco-innovant,

> se diversifient en créant de nouvelles éco-activités,

>mettent au point des produits éco-conçus (réflexions sur l'utilisation des matières pre-mières, la gestion des déchets, de l'énergie...),

> innovent dans des modes d’organisation ou de production durables.

Tous les secteurs d'activités sont concernés ainsi que toutes les phases de projets :Etudes préalables, Recherche & Développement, Démonstration…

L’appel à projet 2010 est lancé pour toute la durée de l’année 2010, avec le calendriersuivant pour le dépôt et l’examen des candidatures :

Sessions Dates limite de dépôt des dossiers Comité de sélectionN°1 1er mars 16 marsN°2 1er juin 15 juinN°3 1er octobre 12 octobre

Dépôt des candidatures directement sur le site portail de l’éco-innovation en Aquitaine : http://eco-innovation.aquitaine.frNB : Pour que la candidature soit prise en compte, la 1ère page du dossier de candidature datée et signée sera adressée par courrier au Conseil régional (voirles modalités de l'appel à projets 2010).

Les lauréats recevront une aide individuelle ou collective sous la forme d'un accompagne-ment au montage scientifique, technique et financier du projet, d'une subvention ou d'uneavance remboursable, d'une mise en réseau avec les acteurs de l'innovation en France et enEurope.

Les modalités de l'appel à projets 2010 et ledossier de candidature sont téléchargeablessur le site d'INNOVALIS Aquitaine : www.innovalis-aquitaine.org

Eco-innovation : l’Aquitaine lance son appel à projets

2010

Pour tout renseignement ou assistance concer-nant le dossier de candidature, votre contact chezINNOVALIS Aquitaine :

Christophe RAOUXResponsable projets Environnement & EnergieLigne directe : 05 56 15 11 84Portable : 06 08 71 07 [email protected]

aquitaine

Dossier préventionL'éco-conception, mode d'emploi

Trier, traiter et valoriser ses déchets, c'est bien...

mais concevoir ou utiliser desproduits et des services qui

intègrent dès le départ les paramètres environnementaux

(réduction de l'impact environne-mental, recyclage), c'est encore

mieux. Cette approche préventiveconcerne les entreprises de tous

secteurs. Ce que l'on nomme « éco-conception » peut même

intéresser l’ensemble des acteurséconomiques : fournisseurs

de matières premières, fabricants, distributeurs,

acheteurs publics et privés… C'est écologique et économique.

Mais comment ça marche ?

Définition « Eco-conception : conception

d'un produit en accord avec les préceptes de l'écologie,

avec le respect des ressources naturelles et de l'environnement »

18 Solutions Déchets PRO

Le cycle de vie d’un produit

MATIERESPREMIERES

FABRICATION

DISTRIBUTION

UTILISATION

VALORISATION

> De la naissance du produit à sa valorisationL’éco-conception est une approche préventive des impacts environnementaux quise base sur l’ensemble du cycle de vie du produit : depuis l’extraction des matiè-res premières jusqu’à la valorisation du produit en fin de vie, en passant par lesétapes de fabrication, de transport et d’utilisation. A chacune de ces étapes, les impacts environnementaux peuvent être de diffé-rentes natures et plus ou moins importants : pertes en énergie, rejets d'eauxusées, émissions de gaz à effet de serre, contribution à l’épuisement des res-sources naturelles etc.Pour limiter ces impacts, l'éco-concepteur intègre la dimension environnementaledès l'origine du projet. Pour ce faire, il doit passer nécessairement par une étaped’évaluation afin de savoir où se trouvent les impacts les plus significatifs etconcevoir son produit en conséquence. L’éco-conception est une démarche transversale qui intéresse non seulement lesconcepteurs du produit mais également l’ensemble des acteurs économiques :fournisseurs de matières premières, distributeurs, acheteurs…

> Eco-conçu et performant !Cette démarche doit se faire en conciliant les contraintes techniques, économi-ques et environnementales. Un éco-produit issu d’une démarche d’éco-concep-tion doit impérativement rendre la même qualité de service que le produit d’origine.

Ainsi sont nés des vêtements de ski en polyester recyclé et recyclable, deschaussures de randonnée qui utilisent des matériaux renouvelables tels que lechanvre, un aspirateur nouvelle génération équipé d'un moteur permettant deréduire sa consommation électrique de 20%...

Du côté du consommateur comme du producteur, on a tout à gagner à jouerla carte de l'éco-conception.

20 Solutions Déchets PRO

> En détail, comment s’y prendre ? Il s'agit tout à la fois : • de mieux maîtriser les risques et les

coûts liés au cycle de vie des produits,

• d'anticiper les attentes naissantesdes donneurs d'ordre ou desconsommateurs, favorables à unemeilleure prise en compte de l'environnement,

• ou encore de faire de l'environne-ment un facteur nouveau de dynami-sation et de créativité lors des processus de création et de concep-tion de produit.

Pour cela, l’entreprise devra réaliser untravail d’analyse des coûts, des flux dematières premières, des consomma-tions énergétiques en recueillant desinformations auprès de ses fournis-seurs et distributeurs et s’attacher àconnaître précisément tous les mail-lons de la chaîne : matières premières,

fabrication, transport, utilisation et finde vie du produit.Une fois les informations collectées,des outils d’analyse de cycle de viepermettent de réaliser un bilan « Forces et Faiblesses ». Il en existe de nombreux, comme lefascicule de documentation del’AFNOR FD X30-310, la norme expérimentale ISO 14062 « mana-gement environnemental - intégra-tion des aspects environnementauxdans la conception et le développe-ment de produits », le Bilan produitde l’ADEME… Le résultat produit par ces outils estune véritable aide à la décision dansles choix de conception, mais il n’y apas de recette universelle : à chaqueentreprise de choisir, en fonction deses produits, de son mode d'organi-sation, parmi les outils existants,celui qui lui est le plus adapté ou dedévelopper ses propres outils.

Un logiciel pour l’analyse du cycle de vie simplifiée : l’ADEME propose gratuitement sur son site internet de téléchargerun logiciel, appelé « Bilan Produit » qui s’inspire, de l’Analyse ducycle de vie du produit. L’outil permet aux entreprises qui s’engagent dans une démarche deréflexion de disposer de premières informations sur8 indicateurs clés d’impact environnemental etd’identifier des premières pistes pour éco-concevoir.www.ademe.fr rubrique management environnemental

> Une approche économe ? Contrairement aux idées reçues,cette démarche ne coûte pas pluscher qu’une approche « classique ». Au contraire, elle est source d’éco-nomie d’énergie, de matières, d’eauet de réduction des pollutions et desdéchets…

Une étude franco-canadienne réali-sée en 2008 a permis de conclureque les retombées économiquesdirectes liées à l’éco-conceptionsont encourageantes. A peu d’exceptions près, toutes lesentreprises qui ont été rencontréesont noté des améliorations notoiresdans leurs comptes d’exploitation. En outre, les retombées non tangibles - amélioration de l’image,relations avec les parties prenantes,développement de la créativité - se sont aussi avérées être impor-tantes.

21Solutions Déchets PRO

Laurent Karrasch

Directeur général de la société Bellot3 questions

à Laurent Karrasch : « Un produit éco-conçu est avanttout un bon produit »

Qu'est ce qui a motivé ce projet ?

En 2008, nous avons profité d'une aide au Designdispensée par le Conseil régional et l’ADEME pourrepenser notre gamme de bondes. En discutantavec le designer et le cabinet d'ingénierie quidevaient travailler sur ce projet, nous avons vitecompris l'intérêt qu'il y aurait à le combiner avecune démarche d'éco-conception. Je voulais nonseulement un produit plus beau, plus ergonomique,plus efficace, mais aussi plus respectueux de l'environnement. Dans quelques années, c'est certain,nous aurons l'obligation légale de concevoir desproduits dans un souci écologique. Nos clientsviticulteurs sont déjà soucieux de l'impact de leuractivité sur l'environnement. Nous obéissons à lamême logique.

Qu'a démontré votre éco-bilan ?

Que nous pouvions par exemple réduire le PVCservant à fabriquer les bondes de barriques, qu'ilétait possible aussi de minimiser la dose de soufreà l'usage, ou que notre système de commandepouvait être rationalisé afin d'éviter la multiplicationdes transports par avion (kérosène) vers les Etats-Unis. L'éco-conception peut générer des écono-mies de matière, donc d'énergie et prévenir lesdéchets ! Pour obtenir ce résultat, nous avons dû prendre en compte l'impact du produit fabriquésur toute sa durée de vie, de l'approvisionnementen matière première jusqu'au recyclage 20 ansaprès...

Aujourd'hui qu'avez vous gagné à entrer dans cette démarche d'éco-conception ?

Une meilleure qualité de nos produits. Plus ergono-miques, plus solides, ils correspondent encoremieux aux besoins de nos clients. Selon moi, un produit éco-conçu, c'est d'abord un très bonproduit. Ainsi, nos bondes sont nettement plus compactes.On peut en empiler jusqu'à 6 fois plus dans les car-tons. Nous en transportons davantage pour unedépense équivalente en kérosène. Plus étanches,elles perdent 20% de soufre en moins lorsqu'ellessont fixées sur les cuves. Leur durée de vie en estaccrue. Plus généralement, pour notre entreprise,cette réflexion menée dans le cadre de l'éco-conception a permis de resserrer les liens entre leséquipes et de fédérer les collabora-teurs autour d'un produit dont noussommes tous fiers. “

Et dans la pratique ça donne quoi ?L’entreprise Bellot, à Gradignan, fabrique du matériel viti-vinicole. Récemment, elle s'est engagée dans une démarchemêlant design et éco-conception afin de renouveler unegamme de bondes (pour l'étanchéité des cuves) datant desannées 60.

A savoirLa démarche de la société Bellot lui a permis de remporter le pre-mier prix éco-conception du trophée Aquitain du Design indus-triel (TADI) en décembre 2009. La nouvelle gamme de bondeséco-conçues devrait sortir dans le courant de l'année 2010. Leurprix approchera celui des anciens modèles, soit 120 €. « L’éco-conception d’un produit doit faire en sorte que son tarifreste acceptable » affirme Laurent Karrasch.

Contact BELLOT S.ATél. : 05 56 75 59 44www.bellot-sa.com

22 Solutions Déchets PRO

Testez vos connaissances et répondezà notre Quizz de l'éco-conception

A. Pour éco-concevoir un produit, seules les étapes de fabri-cation et de traitement en fin de vie sont réellement à consi-dérer ? ______________________________________

B. Les résultats d’une démarche d’éco-conception n’appor-tent une incidence que sur la réduction des impacts envi-ronnementaux du produit ? ______________________

C. Les éco-produits sont des produits plus chers ? ______

Réponses :A.FAUX : Tout le cycle de vie est à prendre en compte, c’est à dire l’extraction des matières premières et l’éner-gie nécessaire, la fabrication, le transport, l’utilisation jusqu’à la fin de vie du produit (traitement, recyclage …).C’est le principe même de l’éco-conception !B.FAUX : Une démarche d’éco-conception permet aussi de se différencier par rapport à la concurrence. Le pro-duit est plus innovant et donne une meilleure image de l'entreprise...C.VRAI et FAUX : Dans certains cas, éco-concevoir votre produit peut entraîner un surcoût, mais celui-ci sera jus-tifié puisqu’un éco-produit est synonyme de qualité et de durabilité. En effet, si un meuble dure 10 ans au lieu de5, le surcoût sera atténué dans le temps. Notons cependant que, dans certains cas, l’éco-conception de votre pro-duit peut vous permettre de réduire vos coûts, si vous opérez une réduction de la matière première ou que vousoptimisez la logistique nécessaire à la production et au transport...

q VRAI q FAUX

q VRAI q FAUX

q VRAI q FAUX