DOSSIER Les produits éco-responsables en passe de … · de papeterie et fournitures de bureau, NF...

DOSS

IER

28 m Le Papetier de France - Juin/Juillet 2012

L’un des sujets abordés lors du congrès de l’Ufipa, qui se déroule en ce mois de juin à Bandol, sera la

notation environnementale des produits de papeterie et de fournitures de bureau, un chantier ouvert en début d’année qui ambitionne d’établir une norme de référence pour les consommateurs français et, pourquoi pas, européens. Dans la mesure où cette démarche est une première en Europe, elle pourrait bien servir de modèle dans les autres pays…Au sein de l’Ufipa, le consensus est complet entre fournisseurs et distributeurs sur le caractère indis-pensable de ce projet pour répondre aux attentes du marché car, aujourd’hui, les produits présentant des qualités environnementales constituent un axe de développement des ventes sur pratiquement tous les marchés.

Les produits éco-responsables en passe de devenir la norme

La demande de produits «verts» reste soutenue. Ils s’imposent aujourd’hui dans toutes les familles de produits, quand ils ne deviennent pas la norme. Parallèlement, une nouvelle attente monte en puissance, celle du fabriqué en France ou en Europe, une préoccupation à laquelle les consommateurs semblent accorder aujourd’hui davantage d’importance, jusqu’à faire passer le critère environnemental au second plan.

La demande «verte» gagne du terrain

C’est le cas dans le domaine du papier où les fa-bricants notent une accentuation de la tendance qui porte les achats responsables et une sensibilité accrue des consommateurs à l’offre écologique. «C’est désormais un critère clef et bien ancré dans les achats et nous constatons que les acheteurs sont de plus en plus et de mieux en mieux informés, ce qui rend le débat beaucoup plus riche», constate Vincent Delarue, directeur général de Portucel Soporcel France. La demande «verte» gagne également du terrain dans le domaine du classement. «Les ventes de nos produits verts sont en constante augmentation, et particulièrement celles de la gamme d’archivage Nature Line qui sont en nette progression depuis trois

Les produits de la gamme Tesa ecologo sont fabriqués à partir de ressources renouvelables ou de matériaux neutres pour l’environnement tels que le PET ou le polypropylène au lieu du PVC. (Tesa)

Le Papetier de France - Juin/Juillet 2012 m 29

ans», témoigne Hervé Halfen, PDG de Fast, soulignant qu’une des clefs de la réussite de ces gammes est aussi le fait qu’elles soient proposées au même prix que les gammes classiques.Même constat chez Exacompta, la demande des professionnels va croissante et ils sont désormais bien au fait de la problématique des pro-duits environnementaux. «Dans les achats professionnels, les produits environnementaux sont devenus un standard et présenter des labels et des certifications est devenu incontourna-ble dans l’univers du papier et de la carte», explique Stéphanie Charles, directrice marketing d’Exacompta, qui apporte cependant un bémol à la progression de la demande dans le grand public. «Malgré une réelle conscience écologique, le quotidien prend le dessus en particulier au moment de la rentrée scolaire. Dans

l’urgence, les qualités environnemen-tales des produits ne sont pas celles que l’on regarde en priorité !»Même s’ils sont aujourd’hui plus avertis pour sélectionner les produits «verts», les consommateurs et les acheteurs ont besoin de repères pour guider leur choix. En la matière, la référence reste les labels et certifi-cations qui apportent une assurance confortant leur choix et la preuve que le produit est vertueux.

Labels et certifications

Certains labels et certifications ont plus la faveur des consommateurs que d’autres, essentiellement en raison de leur notoriété. C’est le cas des certifications forestières PEFC et FSC souvent devenues un gage de référencement pour les fournisseurs, même si leur garantie ne porte que sur une partie du processus de fabrication

du produit, en l’occurrence la provenance du bois ayant servi à fabriquer le papier ou le carton, certifié provenir de forêts gérées durablement. Parmi les autres labels béné-ficiant d’une bonne notoriété auprès des consommateurs français figurent la Fleur, l’éco-label européen surtout présent dans le domaine du papier, l’Ange Bleu, label s’appliquant à l’origine aux produits en papier recyclé, mais qui désormais étend son champ de compétences à d’autres matériaux comme le polypropylène recyclé et d’autres univers comme celui de la bureautique. Franco-fran-çais, le label NF Environnement est sans doute celui qui, historiquement, bénéficie de la plus grande notoriété dans le grand public dans la mesure

où il s’appli-

que à de nom-breuses industries, ce

qui le rend plus visible et mieux compris. Dans le domaine des articles de papeterie et fournitures de bureau, NF Environnement a été adopté notamment par les fabricants d’en-veloppes, mais aussi dans l’écriture

par Bic, qui compte aujourd’hui seize produits certifiés NF Environnement dans sa gamme et notamment ses «classiques» comme le Cristal, le Bic Orange pointe fine, Atlantis, le 4 couleurs ou les crayons Evolution, et par Pilot dont le B2P bille fabriqué dans l’usine d’Allonzier-la-Caille, près d’Annecy, a été certifié.«Carbone neutre» est un label apparu plus récemment sur le marché fran-çais. Pour les fabricants, il consiste à acheter des certificats pour com-penser l’empreinte carbone de leur production. La Couronne a été le premier fabricant d’enveloppes à proposer à ses clients des enveloppes carbone neutre. Pour chaque enve-loppe fabriquée dans ses usines, le fabricant calcule la quantité précise

L’Evercopy Prestige, un papier 100 % recyclé certifié FSC et d’une blancheur de 160 CIE, comparable à celle obtenue avec

des fibres vierges. (Clairefontaine)

Le Bic Cristal, un concentré de qualités

environnementales, certifié NF Environnement et

fabriqué en France. (Bic)

Les ventes de la gamme d’archivage Nature Line sont en nette progression depuis trois ans. (Fast)


de CO2 dégagée - sur la base de son bilan carbone réalisé selon la norme ISO 14064 certifié par Bureau Veritas - et les émissions de CO2 occasionnées par la fabrication du papier et sa transformation en enveloppe sont intégralement compensées par le programme de reforestation Uchin-dile-Mapanda en Tanzanie certifié par le protocole VCS. Autre exemple, celui de Mondi, premier papetier à proposer une offre sur le marché français avec le Color Copy et qui, dans le cadre de ce label, s’est engagé dans un processus de réduction de ses émissions de CO2 avec des objectifs d’amélioration.

Du recyclé à l’éco-conception

Dans l’esprit des consommateurs, les produits environnementaux restent souvent associés à des produits re-cyclés. Et c’est de fait la qualité qui est mise en avant pour un certain nombre de produits qu’il s’agisse de papier, de produits de classement comme la gamme Isis Green Spirit

100 % recyclé de Cep qui vient d’obtenir une double certification Ange Bleu pour les produits en polystyrène et pour la corbeille en poly-

propylène, d’instruments d’écriture comme le Jet Stream Eco d’Uniball dont, comme le Power Tank Eco, le grip et le corps sont fabriqués à partir de matériaux recyclés, ou encore des notes Post-it de 3M fabriquées avec du papier 100 % recyclé et certifiées Ange Bleu. Mais au-delà de cette qua-lité de matière recyclée, c’est souvent une démarche d’éco-conception qui préside au développement de ces produits, à commencer par le choix des composants. C’est ainsi que le roller de colle Dry & Clean de Uhu ainsi que sa nouvelle gamme de produits de correction se conforment à l’engagement de la marque dans le développement durable. Ils sont écologiques, formulés sans acide, sans PVC et sans odeur et fabriqués à partir de 80 % de plastique recyclé pour les rollers de colle, tandis que le

Les matériels d’impression sont-ils verts ?En matière d’impression, les préoc-cupations environnementales sont aujourd’hui au cœur de la problé-matique des entreprises à côté de la recherche des réductions de coût et de consommation d’énergie. Et c’est effectivement sur le plan énergétique que la demande des utilisateurs et les développements des constructeurs sont les plus avancés. Dans ce domaine, la technologie d’im-pression jet d’encre a un avantage certain : elle est moins énergivore que l’impression laser qui nécessite un four pour fixer l’encre sur le papier. Mais le laser n’est pas en reste. C’est aujourd’hui un des axes de progression des constructeurs qui, par exemple, développent des toners dont les par-ticules fusionnent à une température plus basse, ce qui implique des fours moins volumineux et donc moins de consommation d’énergie. Autre exemple d’avancée environnementale, l’encre solide, une technologie propre à Xerox que le constructeur vient de décliner sur un MFP au format A4 destiné aux PME/PMI. Ce matériel d’impression réunit tous les avantages de l’encre solide, soit une réduction de plus de 90 % des déchets, une ré-duction de 10 % de l’impact carbone et, accessoirement, beaucoup moins

de manipulation pour l’utilisateur puisque la recharge en encre s’effectue simplement en introduisant un petit cube dans la machine.Un autre moyen d’optimiser la consommation d’énergie sont les nouveaux dispositifs de veille auto-matique qui permettent d’abaisser la consommation à moins d’1 watt en mode veille, soit 50 % de moins qu’un mode veille classique. Les constructeurs tendent également à se conformer à la norme Energy Star qui certifie par exemple l’intégralité de l’offre professionnelle d’HP et toutes les nouveautés de Xerox lancées depuis 2011. D’autres constructeurs étudient la consommation énergétique de leurs matériels en grandeur réelle. C’est le cas de Lexmark qui, pour approfondir sa démarche en matière de gestion de l’énergie, teste dans son immeuble à Suresnes la consommation des équi-pements informatiques en général dans le cadre d’une gestion globale des bâtiments. Mais pour l’avenir, l’enjeu pour le monde de l’impression est véritable-ment l’éco-conception, prenant en compte les critères environnemen-taux de la conception de la machine jusqu’à sa mise sur le marché puis son recyclage en fin de vie. Des construc-

teurs ont déjà pris un certain nombre d’initiatives dans ce domaine comme HP avec son programme Design for Environnement mis en place dès 1992 consistant notamment à produire ses imprimantes à 75 % à partir de plastiques recyclés. Xerox déclare consacrer au minium 5 % de son chiffre d’affaires chaque année à la R&D pour des programmes destinés à réduire l’empreinte environnementale de ses produits. Même approche chez Brother, un des premiers constructeurs à avoir obtenu les labels Nordic Swan et Ange Bleu pour pratiquement l’inté-gralité de sa gamme, qui sélectionne les matières premières entrant dans la fabrication de ses produits afin de faciliter le recyclage. «Si Brother a pris la décision de ne plus proposer de produits d’entrée de gamme, c’est aussi parce que ce sont des produits que les consommateurs ont tendance à jeter compte tenu de leurs faibles prix», ajoute Didier Delfino, directeur des ventes retail business unit de Brother. «On ne peut pas d’un côté prôner la protection de l’environne-ment, mettre en place des labels et de l’autre inciter les consommateurs à jeter leur machine plutôt que d’en changer les cartouches !»

La gamme Edding EcoLine s’agrandit avec deux marqueurs pour chevalets de conférence, à pointe ogive et à pointe biseautée, équipés d’une encre à base d’eau et de

la technologie Cap Off. (Edding)

L'UPM Office Recycled Premium, un papier 100 % recyclé et de

haute blancheur certifié Ecolabel européen et FSC Recyclé. (UPM)

DOSS

IER


DOSS

IER

roller de correction est produit à partir de 80 % de plastique recyclé. Dans la gamme Tesa ecologo, les produits sont fabriqués à partir de ressources renouvelables ou de matériaux neu-tres pour l’environnement tels que le PET ou le polypropylène au lieu du PVC. Ils sont également sans solvant et sans métaux lourds. Quant au best-seller de Tombow, le CT-YT4, il contient 74 % de plastiques recyclés et il est conforme à l’«Eco Friendly Goods» des autorités japonaises et également au label «Eco Mark», tandis que le fabricant déclare s’engager à recycler au maximum des matériaux pour la fabrication de ses produits afin d’éliminer des déchets.Autre exemple, celui de la gamme Re:cycle de Leitz réalisée à partir de matériaux recyclés et recyclables car composés d’un seul matériau. Sur

le classeur, les renforts en métal de même que le cerclage de l’anneau de préhension ont été remplacés par des accessoires fabriqués de papier recyclé compressé, de même que l’anneau de préhension placé sur le dos des classeurs. En fin de vie, le mécanisme est démontable grâce à une clef qui est incluse dans le classeur et le reste du classeur peut

qui aujourd’hui va jusqu’au recyclage des stylos en fin de vie : Bic s’est associé avec TerraCycle, entreprise pionnière en matière de collecte et de réutilisation de déchets non recy-clables, pour organiser sur les lieux mêmes de consommation comme les écoles, les entreprises et désormais les bureaux de poste, des collectes volontaires d’instruments d’écriture pour les recycler. «En tant que leader mondial sur le marché du stylo à bille, il est de notre responsabilité de proposer des solutions innovantes en matière de gestes de tri et de solutions de fin de vie pour nos produits. Les instruments d’écriture usagés ne sont aujourd’hui pris en charge par aucune filière spé-cifique. Grâce à ce programme, ils ont désormais une seconde vie», explique Marie Saglio.Ces programmes de collecte en vue

Les papiers de faible grammage séduisent de plus en plus les entreprises. (Soporcel)

Le Jet Stream Eco d’Uniball avec un grip et un corps fabriqués à partir de matériaux recyclés. (Uniball)

Le roller de correction CT-YT4 contient 74 % de plastiques recyclés. (Tombow)

Le 360°, le premier papier 100 % recyclé, d’une blancheur de 151 CIE et certifié FSC de la gamme de Chatelles.

(Chatelles)

être jeté dans la poubelle destinée au recyclage du papier.Cette démarche est également appliquée dans le domaine du mobilier de classement par Paperflow qui a développé la gamme Easy Office. «Notre axe de travail a été de concevoir des produits qui soient faciles à commander, à transporter et à monter, tout en jouant la carte du design et de la couleur en utilisant des matériaux mo-dernes», explique Pascal Hossaert, directeur général de Paperflow. Afin de réduire les volumes transportés et les déchets, ce fabricant livre ses armoires en kit et il a supprimé les cartons d’emballage au profit de

cales plastiques qui tiennent les piè-ces détachées. Pour concevoir cette gamme, il est parti du principe que ses composants devaient pouvoir tenir sur une palette, d’où la conception de modules de 1 mètre qui se superpo-sent et qui permettent de loger jusqu’à 150 armoires dans un camion au lieu de 50 précédemment.

Une démarche globale

Aujourd’hui, l’offre des produits verts tend à devenir la concrétisation d’une démarche globale prenant en compte toute la vie du produit, de sa conception jusqu’à sa fin de vie. «Fondamentalement, la conception de nos produits s’inscrit dans une démarche de développement durable menée au sein de l’en-treprise depuis de nombreu-ses années puisque nous avons toujours eu pour philosophie d’utiliser le moins de matière possible en offrant la plus grande longueur d’écri-ture», explique Marie Saglio, directrice générale de Bic France. Une démarche globale


DOSS

IER

du recyclage sont aussi un moyen de préparer l’avenir. A terme, en raison de la diminution des ressources pétrolières, l’approvisionnement en matières plastiques risque de devenir difficile. D’où la nécessité d’étudier différentes pistes pour récupérer de la matière première. Stabilo s’y attelle

également en testant actuellement un programme de collecte des surli-gneurs usagés dans les écoles.

Quand l’écologie devient un standard

Cette démarche globale des fabricants change également leur stratégie en matière de produits verts. «Il ne s’agit plus de créer des gammes écologiques spécifiques, mais de faire en sorte que notre production standard soit éco-logique», affirme Stéphanie Charles, directrice marketing d’Exacompta, rappelant avoir été l’un des premiers fabricants à avoir emprunté cette voie en certifiant ses gammes standard, notamment tous les produits en carte neuve certifiés FSC ou Ange Bleu pour les produits à base de matière recyclée, notamment la gamme Fo-rever, transversale dans le groupe Exacompta-Clairefontaine.

Dans le domaine de l’écriture, Stabilo suit la même démarche. C’est ainsi que, depuis quelques années, le fa-bricant a commencé à introduire des matières recyclées dans la fabrication du Boss Original, plutôt que de faire le choix de créer une nouvelle version recyclée. «C’est l’ensemble de notre production que nous faisons évoluer vers des process plus rigoureux en matière de gestion des ressources naturelles comme l’eau et le bois et de respect de l’environnement car nous considérons qu’un produit «vert» n’a pas lieu d’être s’il ne s’ins-crit pas dans une démarche globale d’entreprise», confirme Marie-Pierre Mesgouez, directrice marketing de Stabilo, qui, pour approfondir cette démarche, a fait l’acquisition d’un logiciel permettant d’analyser le cycle de vie de ses produits, de la fabrication des pièces plastiques jusqu’à la commercialisation, et d’en faire le bilan en termes d’émissions

La consommation responsable est-elle toujours d’actualité ?

Dans son enquête annuelle, parue en avril dernier à l’occasion de la semaine du développement durable, Ethicity, cabinet de conseil en dé-veloppement durable et marketing responsable, s’interroge sur les com-portements quotidiens, l’évolution des sensibilités et les attentes des Français en matière de consomma-tion responsable.Pour 90 % d’entre eux il est aujourd’hui nécessaire de faire évoluer notre modèle économique et social de société et 88 % de la population pensent que la crise économique devrait être une occa-sion de revoir nos modes de vie et de consommation. La perception de l’impact positif que peut jouer leur façon de consommer en matière sociale (+ 9 points par rapport à 2011), économique (+12 points par rapport à 2011) et environne-mentale (+ 5 points par rapport à 2011) augmente. L’origine et le lieu de fabrication sont des infor-mations davantage attendues : 85

% des Français déclarent privilégier les entreprises qui ont préservé une implantation locale et 40 % privilégient les produits fabriqués à proximité de chez eux. Les préoccu-pations environnementales restent fortes, la pollution étant toujours leur première préoccupation.Les Français attendent toujours plus d’information pour mieux décrypter et avoir une plus grande autonomie dans leurs choix de consomma-tion. Dans ce cadre, la confiance dans les entreprises s’accroît et les marques sont plus crédibles quand elles s’engagent en matière de dé-veloppement durable si on en a des preuves et si on a des informations sur le produit. Une majorité de la population déclare croire les mar-ques, ou les entreprises, quand elles s’engagent en matière de dévelop-pement durable, (+4,7 points par rapport à 2011) et 70 % déclarent privilégier les marques qui ont une véritable éthique (+ 10 points par rapport à 2009).

Les certifications forestières sont devenues un gage de référencement pour les fournisseurs.

(GPV)

Le B2P bille est fabriqué à 94 % en matières recyclées dans l’usine d’Allonzier-la-Caille certifiée EMAS. (Pilot)

Le Wopex, un produit très abouti sur le plan environnemental : il utilise quatre fois moins de bois, il dure deux fois plus

longtemps et il est certifié PEFC. (Staedtler)


DOSS

IER

de CO2. Cette analyse lui a permis d’obtenir pour le Greenpoint, stylo feutre dernier-né de la gamme Green, la certification Cradle to Cradle dis-tinguant les produits s’efforçant d’être climatiquement neutres. Outre cette certification Cradle to Cradle prenant en compte l’inté-gralité du cycle de vie du produit,

cette démarche globale est également sanctionnée par les certifications ISO 14001 et EMAS s’appliquant aux engagements d’amélioration des performances environnementales des sites de production. Dans le domaine de l’écriture, Schneider fait figure de pionnier. Dès 1998, il a mis en place une politique environnementale dans le cadre du système de management environnemental EMAS, la certifica-tion la plus exigeante. Et depuis treize ans, sa certification a été reconduite régulièrement, le quatrième contrôle

de l’entreprise par un expert accrédité et indépendant pour la protection de l’environnement ayant eu lieu en automne 2011. Certifié ISO 14001 depuis 2006, le site de production français de Pilot à Allonzier-la-Caille, près d’Annecy, vient d’obtenir la certification EMAS il y a quelques mois, une certification qui prend en compte l’intégralité des process de développement, produc-tion et distribution et qui est accom-pagnée d’une déclaration officielle des engagements pris et des objectifs pour le futur. «C’est un moyen de

renforcer notre crédibilité auprès des revendeurs et du grand public et aussi de trouver de nouvelles sources de progrès afin de minimiser l’impact environnemental de nos produits», a expliqué à cette occasion Marcel Ringeard, PDG de Pilot Corporation of Europe, précisant que les engage-

ments de Pilot portent sur la réduction des matières premières issues de ressources fossiles, l’optimisation de la consommation d’eau et d’énergie, la diminution des déchets produits et l’amélioration de son management environnemental.

La quasi-totalité de l’offre de papier est labellisée

L’industrie papetière reste la pionnière en matière de protection de l’envi-ronnement et sans doute aujourd’hui

La gamme Re:cycle de Leitz réalisée à partir de matériaux recyclés

est recyclable car composée d’un seul matériau. (Esselte)

Le Color Copy certifié Carbone Neutre.

(Mondi)

Le Greenpoint, stylo feutre dernier-né de la gamme Green, a obtenu la certification Cradle to Cradle distinguant les produits s’efforçant d’être climatiquement neutres.

(Stabilo)

Un classique d’Exacompta devenu écologique : la chemise à élastiques Scotten, inspirée par la nature,

en véritable carte lustrée, certifiée FSC et fabriquée en France. (Exacompta)


l’une des plus vertes. Tous les pape-tiers européens travaillent depuis de longues années à l’amélioration de leurs process de fabrication afin de réduire les émissions et les rejets dans l’environnement faisant de leur industrie l’une des plus vertes. Cette démarche se traduit dans leur communication qui, au-delà de la qualité du papier, souligne égale-ment leur engagement en faveur de la durabi-lité à l’instar de la cam-pagne «More forests, better future» menée par Portucel Soporcel. Et elle se concrétise dans une offre de papiers environnemen-taux aujourd’hui très large répondant aux besoins des consommateurs avec des produits certifiés FSC, PEFC et éco-label européen, des papiers hybrides, des papiers 100 % recyclés blancs ou naturels, et des faibles grammages. Désormais, hormis les papiers d’entrée de gamme de qualité C, pratiquement toute l’offre des pa-piers est labellisée.

«Aujourd’hui, tous les produits Cha-telles sont fabriqués uniquement à partir de fibres vierges certifiées ou de

fibres recyclées labellisées», explique Frédéric Marquis, PDG de Chatelles. «La quasi-totalité des papiers que nous vendons entre dans la catégo-

rie des produits environnementaux car la grande majorité de l’industrie papetière a totalement intégré dans ses process une exploitation durable et agit positivement contre la refo-restation», confirme Alexis Dormoy, directeur marketing d’Inapa. Un temps contingentée, la pâte à base de fibres vierges certifiées est désormais plus abondante sur le mar-ché en raison des progrès intervenus dans la certification PEFC ou FSC des forêts, en particulier en Europe. Il est aujourd’hui devenu plus simple pour les papetiers de s’approvisionner, mais en contrepartie l’avantage éco-nomique attaché aux papiers certifiés quand ils étaient rares a disparu de-puis que la certification est devenue un standard incontournable. En termes de nouveautés, c’est dans le domaine des papiers 100 % recy-clés blancs et des faibles

Tous les crayons de la famille GRIP de Faber-Castell sont en bois certifié FSC et recouverts

d’un vernis à base d’eau. (Faber-Castell)

Le roller de colle Dry & Clean formulé sans acide, sans PVC et sans odeur est fabriqué à partir de 80 % de plastique

recyclé. (Uhu)


DOSS

IER

Un dévidoir de ruban adhésif en plastique 100 % recyclé pour les rubans Magic conditionnés sur

une bague en carton 100 % recyclé. (3M)

grammages qu’elles sont le plus nombreuses. La fermeture de l’usine M-real d’Alizay et la disparition du marché des ramettes blanches recy-clées Evolve qui y étaient fabriquées a suscité des offres alternatives de la part des autres papetiers. C’est ainsi que Clairefontaine a lancé au printemps l’Evercopy Prestige, un papier 100 %

recyclé et d’une blancheur de 160 CIE, comparable à celle obtenue avec des fibres vierges, un haut de gamme en matière de papier 100 % recyclé certifié FSC. Que UPM a lancé l’Office Recycled Premium, un papier 100 %

qu’un 80, mais économisant 14 % de matière», précise Michel Febvet, directeur commercial des Papeteries de Clairefontaine, indiquant que la demande pour les faibles grammages est en progression, bien que ces pa-piers suscitent toujours des réticences. «Le 70 g ou le 60 g ne vont pas devenir le standard du marché, mais il y a des applications qui justifient parfaitement leur utilisation comme l’archivage, le

courrier, des dossiers volumineux que l’on veut rendre plus légers, ou encore pour augmenter la productivité des copieurs en mettant davantage de feuilles dans les bacs. Quant au 50 g, c’est plus un papier de l’extrême, mais dont nous maîtrisons parfaitement la fabrication, ce qui permet de l’utiliser dans les matériels d’impression fonc-tionnant à hautes vitesses.»

Le «fabriqué en France», un nouvel argument porteur

Clairefontaine qui fabrique ses papiers dans son usine d’Etival-Clairefontaine dans les Vosges, Chatelles qui les fabrique à Raon-l’Etape, ou encore Inapa qui se présente comme le seul distributeur sur le marché graphique à proposer une gamme de papiers 100 % recyclés «made in France», mettent tous en avant la qualité de proximité de leurs papiers dont le lieu de pro-duction est au plus proche de leur marché de consommation. «Ces pa-piers de proximité présentent le dou-

Le Slider Rave de Schneider fabriqué dans une usine certifiée EMAS depuis 1998. (Schneider)

Inapa propose désormais un papier 100 % recyclé de marque Steinbeis. (Inapa)

recyclé et de haute

blancheur, certifié Ecolabel européen et FSC Re-

cyclé, et que Chatelles commercialise le 360° depuis le premier trimestre, le premier papier 100 % recyclé, d’une blancheur de 151 CIE et certifié FSC de sa gamme, tandis que Inapa, qui distribuait le papier Evolve, propose désormais un papier 100 % recyclé de marque Steinbeis.

La demande pour les papiers de faible grammage progresse

Autre tendance forte actuellement sur le marché des papiers environ-nementaux, les faibles grammages. Ils constituent une solution envi-ronnementale puisque, fabriqués avec moins de matière première, ils permettant d’abaisser la consomma-

tion de papier tout en continuant à imprimer autant. Cette solution qui allie économie, environnement et continuité dans le fonctionnement séduit de plus en plus les entreprises, même si le 80 g demeure le

standard de la consommation de papier sur le marché français.

«Les faibles grammages sont l’une des voies royales vers le respect de l’environnement que les acheteurs et les consommateurs ressentent comme un acte positif», résume Vincent De-larue, directeur général de Portucel Soporcel France. Aujourd’hui, l’offre en 75 g et 70 g est de plus en plus présente dans les catalogues des papetiers pour accompagner les entreprises qui souhaitent optimiser leurs achats en diminuant le grammage. Initiateur de ce marché avec le Clairmail en 60 g au début des années 2000, Clairefontaine a étendu son offre en début d’année avec la gamme Smart

Print déclinée en 50, 60 et 70 g. «Le 70 g est un papier qui a les mêmes fonctionnalités

Adagio, la gamme «écolorée» de Rey, fabriquée en France et certifiée Ecolabel européen et

PEFC, se décline dans 34 teintes. (International Paper)


ble avantage de favoriser le développement de l’industrie française et, pour les utilisateurs, de réduire le bilan carbone de leurs documents», explique Alexis Dormoy, directeur marketing d’Inapa. Considéré jusqu’à ces dernières années comme un argument secondaire, le «made in France» ou «made in Europe» commence à être mis en avant par des fabricants de plus en plus nombreux, et pas seulement dans le domaine du papier. A partir de ce mois de juin, Bic débute une campagne de communication mettant en

La gamme Isis Green Spirit 100 % recyclé vient d’obtenir une double certification Ange Bleu pour les produits en polystyrène et

pour la corbeille en polypropylène. (Cep)

avant la fabrication française de ses produits. 3M appose un pictogramme sur ses produits fabriqués en France, de même que CEP qui a décidé de promouvoir sa fabrication française en communiquant dans les catalo-gues des distributeurs avec un logo spécifique. Ou encore Fast, société qui fête cette année soixante années d’existence et dont la communication à l’occasion de cet anniversaire est sur le thème : «Fast, 1952- 2012, 60 ans de made in France».Thème de prédilection de candidats

La Couronne a été le premier fabricant d’enveloppes à proposer à ses clients des enveloppes carbone

neutre. (La Couronne)

Labellisées Ange Bleu, les corbeilles à courrier Greenlogic d’Helit sont incassables, fabriquées à base de matériaux 100 % recyclés et

recyclables. (Maped)

pendant la campagne présiden-tielle, le «fabriqué en France» est porteur et vendeur.

Selon une étude du Credoc, près de deux Français sur trois se déclarent prêts à payer plus cher des produits industriels fabriqués en France plu-tôt qu’hors d’Europe, ajoutant une

dimension citoyenne à leur sensibilité environnemen-

tale. Consommer local permet de limiter les transports, les dépenses

d’énergie et les émissions de CO2. Mais cela contri-

bue aussi à soutenir l’emploi et l’économie locale.

La gamme Easy Office facile à commander, à

transporter et à monter, tout en jouant la carte du

design et de la couleur en utilisant des matériaux

modernes. (Paperflow)

DOSSIER Les produits éco-responsables en passe de … · de papeterie et fournitures de bureau, NF...

Documents

Transcript of DOSSIER Les produits éco-responsables en passe de … · de papeterie et fournitures de bureau, NF...