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52 La Météorologie 8 e série - n° 3 - septembre 1993 DOSSIER HISTORIQUE DU SERVICE METEOROLOGIQUE INTERREGIONAL ANTILLES-GUYANE Philippe Frayssinet Météo-France, SMIR Antilles-Guyane BP 645, 97262 Fort-de-France Cedex A notre époque, le nom des Antilles (fig. 1) évoque plutôt la végétation luxuriante des tropiques et le cliché un peu usé des plages de sable blanc ornées de cocotiers. Il n'en demeure pas moins que l'histoire des Antilles est marquée par une série de dates douloureuses (voir encadré ci-dessous). Les pluies diluviennes, les rafales de vent ravageant les récoltes et les marées de tempête jetant les navires a la côte, entraînant victimes par milliers, ont donné à la météorologie une impor- tance particulière dans la culture locale. Dans ces conditions, l'utilité de l'observa- tion de l'atmosphère ne pouvait échapper aux occu- pants de ces îles, la météorologie influençant ici non seulement l'agriculture ou la marine, mais aussi, directement, les conditions de vie. Figure 1 - Situation géographique des Antilles françaises et de la Guyane LES PRECURSEURS Les premières mentions écrites ayant trait au climat des Antilles françaises se trouvent dans les récits détaillés de missionnaires naturalistes dès le dix-septième siècle. Le père Jean-Baptiste Dutertre présente en 1671 un exposé sommaire du climat antillais parmi les descrip- tions des «curiosités» de ces «nou- veaux pays» telles que le mode de vie des colons ou les conditions d'existence des esclaves. Peu de temps après, on peut noter, parmi la chronique des voyages du père Jean- Baptiste Labat dans lesîles antillaises, le passage cruel de quelques oura- gans. Plus tard, Thibault de Chanvallon donne dans son ouvrage «Voyage à la Martinique» paru en 1763, les résultats de ses observa- tions météorologiques réalisées ré- gulièrement pendant les six derniers mois de 1751 à Saint-Pierre en Martinique. Ces relevés compren- nent, entre autres, lapression, la tem- pérature, la pluviométrie, la vitesse et la direction des vents. La qualité du travail effectué laisse le regret d'une période d'observations mal- heureusement trop courte. Quelques cyclones qui ont marqué tes Antilles françaises (d'après Romer, 1933) 15 août 1666 : un ouragan dévaste la Guadeloupe, se fait sentir faiblement en Martinique et anéantit la flotte anglaise commandée par Lord Willougby aux Saintes. 13 et 14 août 1766 : un fort cyclone saccage toutes les plantations de Martinique, laisse 440 cadavres et 580 blessés, et entraîne la perte de 80 navires. 12 octobre 1780 : un ouragan, surnommé le Grand Ouragan, ravage plusieurs îles antillaises; 6000 personnes périssent sous les décombres à Sainte-Lucie, 9000 personnes à la Martinique dont un millier à Saint-Pierre, où disparaissent également 155 habitations emportées par le raz de marée engendré par le cyclone. 18 août 1891 : 700 morts sont dénombrés en Martinique après le passage de «l'ouragan du XIXème siècle». 12 septembre 1928 : la Guadeloupe subit des dégâts considérables (la plupart des agglomérations de la Grande Terre sont presque complètement détruites) et de très nombreuses pertes en vies humaines (2000 morts environ, nombreux étant les noyés dus au raz de marée qui a submergé Pointe-a-Pitre). 16 septembre 1989 : Hugo traverse la Guadeloupe, occasionnant 1 2 morts et 25000 sans abri, ravageant les cultures et l'élevage (65000 ha de bananeraies sont détruits) et sinistrant l'économie de l'île.

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52 La M é t é o r o l o g i e 8 e série - n° 3 - septembre 1993

DOSSIER HISTORIQUE DU SERVICE METEOROLOGIQUE INTERREGIONAL ANTILLES-GUYANE

Philippe Frayssinet Météo-France, SMIR Antilles-Guyane BP 645, 97262 Fort-de-France Cedex

A notre époque , le nom des Antil les (fig. 1) évoque plutôt la végétation luxuriante des tropiques et le cl iché un peu usé des plages de sable blanc ornées de

cocotiers . Il n ' en demeure pas moins que l 'histoire des Anti l les est marquée par une série de dates douloureuses (voir encadré ci-dessous) .

Les pluies di luviennes, les rafales de vent ravageant les récoltes et les marées de tempête jetant les navires a la côte, entraînant vict imes par milliers, ont donné à la météorologie une impor­tance particulière dans la culture locale.

Dans ces condi t ions , l 'utili té de l 'observa­tion de l ' a tmosphère ne pouvait échapper aux occu­pants de ces î les, la météorologie influençant ici non seulement l 'agriculture ou la marine , mais aussi, d irectement , les condit ions de vie.

Figure 1 - Situation géographique des Antilles françaises et de la Guyane

LES PRECURSEURS Les premières ment ions écrites ayant trait au climat des Antil les françaises se trouvent dans les récits détaillés de missionnaires naturalistes dès le dix-sept ième siècle. Le père Jean-Baptis te Dutertre présente en 1671 un exposé sommai re du

climat antillais parmi les descrip­tions des «curiosités» de ces «nou­veaux pays» telles que le mode de vie des colons ou les condi t ions d ' ex i s t ence des esc laves . Peu de temps après, on peut noter, parmi la chronique des voyages du père Jean-Baptiste Labat dans lesîles antillaises, le passage cruel de quelques oura­gans .

P l u s t a r d , T h i b a u l t d e Chanval lon donne dans son ouvrage «Voyage à la Mart inique» paru en 1763, les résultats de ses observa­tions météorologiques réalisées ré­gul ièrement pendant les six derniers mo i s de 1751 à Sa in t -P ie r r e en Mart inique. Ces relevés compren­nent, entre autres, lapress ion, la tem­pérature, la pluviométr ie , la vitesse et la direction des vents . La qualité du travail effectué laisse le regret d ' une pér iode d 'observa t ions mal­heureusement trop courte.

Quelques cyclones qui ont marqué tes Anti l les françaises (d'après Romer, 1933)

15 août 1666 : un ouragan d é v a s t e la Guade loupe , s e fait sentir faiblement en Martinique et anéanti t la flotte angla ise c o m m a n d é e par Lord Willougby aux Sa in tes .

13 et 14 août 1766 : un fort cyclone s a c c a g e toutes les plantations d e Martinique, laisse 440 c a d a v r e s et 580 b l e s sé s , e t ent ra îne la perte de 80 navires.

12 octobre 1780 : un ouragan , s u r n o m m é le Grand Ouragan , r avage plusieurs îles antillaises; 6000 p e r s o n n e s pér issent s o u s les d é c o m b r e s à Sainte-Lucie, 9000 p e r s o n n e s à la Martinique dont un millier à Saint-Pierre, où d ispara issen t éga lemen t 155 habitations e m p o r t é e s par le raz d e m a r é e e n g e n d r é par le cyclone.

18 août 1891 : 700 morts sont d é n o m b r é s en Martinique ap rè s le p a s s a g e d e «l 'ouragan du XIXème siècle».

12 septembre 1928 : la Guade loupe subit d e s d é g â t s cons idérab les (la plupart d e s agglomérat ions d e la Grande Terre sont p r e s q u e complè tement détruites) et d e très n o m b r e u s e s per tes en vies huma ines (2000 morts environ, nombreux étant les noyés d u s au raz de m a r é e qui a s u b m e r g é Pointe-a-Pitre).

16 septembre 1989 : Hugo t raverse la Guade loupe , occas ionnant 1 2 morts et 25000 s a n s abri, r avagean t les cultures et l 'élevage (65000 ha de b a n a n e r a i e s sont détruits) et sinistrant l 'économie d e l'île.

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Thibault de Chanvalon avait déjà ressenti en outre la nécessité d 'é tabl i r un indice de confort. «Dans cette î le», écrit-il , «les indications du thermomètre s 'accordent peu avec nos sensations. Ce n 'es t pas à proprement parler, la chaleur actuelle du climat qui décide de celle q u ' o n y ressent, c 'es t le vent. Il tient lieu d 'éventa i l ; il rafraîchit tant qu ' i l souffle; s'il se ca lme, ou si l 'on est à l 'abri , on ressent alors la chaleur dans toute sa force». C 'es t ainsi qu ' i l dist ingue dans son journal la température de l 'a ir établie chaque jou r d ' après les sensat ions générales de quelques personnes étrangères à ce cl imat et qui l 'habitent depuis peu de temps.

Au début du d ix-neuvième siècle, l 'officier, géographe et statisticien, Moreau de Jonnès consigne de 1802 à 1815 un ensemble d 'observa t ions , dont le nombre s 'é lève à plus de 14 000 et qui concerne la Barbade, Saint-Vincent , Sainte-Lucie , Marie-Galante , la Guade loupe et la Mart inique. C 'es t dans la dernière de ces îles que la plus grande masse de données a été rassemblée. Moreau de Jonnès réalise alors un important travail de synthèse sur le cl imat antillais ainsi q u ' u n e analyse des mécan ismes de formation des ouragans pour lesquels il propose une théorie.

Par la suite, des observat ions météorologiques sont effectuées par les services de santé de toutes les colonies . Rendues obligatoires dès 1834, elles sont confiées aux hôpitaux mili taires. C 'es t le véritable début de l 'organisation d 'un réseau de mesures . Ainsi , en Mart inique, des observat ions régulières existent à Saint-Pierre depuis 1834 et à Fort-de-France depuis 1840, grâce en particulier à l 'action de l ' abbé Marchesi , longtemps aumônier des hôpitaux de ces deux villes (Romer , 1932). En Guade loupe , les médecins des hôpitaux militaires fournissent des mesures à Basse-Terre depuis 1832, à Pointe-à-Pitre depuis 1853, à C a m p Jacob depuis 1855 et aux Saintes depuis 1863.

La coopérat ion météorologique internationale se développe également dès cette époque , avec l 'envoi régulier des observat ions de Mart inique à l 'observatoire de Belen (La Havane) , dirigé par le Père Benoît Vines à partir de 1870 (Duvergé , 1992). La Mart inique contr ibue ainsi au fonct ionnement du réseau d 'observat ions organisé par cet observatoire dans les Caraïbes.

A partir de 1914, le Service de l 'agricul ture prend la relève des pharmaciens et médecins militaires qui avaient assuré la continuité de la collecte des données j u squ ' au début de la Grande Guerre en Mart inique. En Guade loupe , de nombreux sites de mesures p luviométr iques tenus par les exploitants sucriers depuis 1870 montrent l ' intérêt porté à la connaissance de la pluviométr ie par le secteur agricole. Cer ta ines usines sucrières possèdent encore en 1993 leur propre réseau de pluviomètres .

LA MISE EN PLACE D'UNE ORGANISATION

METEOROLOGIQUE

L'Observatoire de la Martinique

8 mai 1902: la Montagne Pelée projette ses nuées ardentes sur le «Petit Paris des Anti l les», rayant de la carte en quelques minutes la ville de Saint-Pierre, alors capitale économique et culturelle de la Mart inique (encadré p. 54 et fig. 2) .

Depuis , la Montagne Pelée est l 'un des volcans du monde les mieux connus , grâce en particulier aux remarquables travaux du géologue A. Lacroix. Le type péléen, caractérisé par les nuées ardentes et par l 'extrusion d 'un dôme , est venu prendre sa place dans la typologie du volcanisme (aujourd 'hui remise en cause car ces caractères ne sont pas part iculièrement discr iminants) .

Les bonnes résolutions suivant toujours, à cette époque déjà, les calamités qui viennent de s 'abat t re , il est alors décidé à l ' issue d ' une mission envoyée par le gouvernement français, de créer un Observatoire de la Mart inique pour surveiller le volcan. Au début, cet observatoire est s implement une station temporaire d 'obser­vation s ismologique, à proximité du Morne des Cadets , face à la Pelée. Cet observatoire publie régul ièrement des communiqués sur l 'activité du volcan. Il c o m m e n c e éga lement au cours des années suivantes une série d 'observa t ions météorologiques des plus complè tes qui n ' a j amais été in terrompue. Il sera réorga­nisé par un arrêté du 18 août 1911 qui le place sous la responsabil i té d ' une commiss ion d ' inspect ion relevant du chef de la colonie. Finalement un décret du 21 juillet 1932 transforme l 'Observatoi re de la Mart inique en un Service météorologi­que et de physique du globe.

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L'éruption de la montagne Pelée le 8 mai 1902

Bien q u e Fort-de-France soit le s i ège administratif d e la Martinique, Saint-Pierre d e m e u r e en 1902 la véritable capitale économique , r econnue en outre c o m m e une d e s villes les plus ag réab l e s d e s Antilles.Le 8 mai 1902, les Pierrotains fêtent le jourde r Ascension et s e préparent pour les élections législatives qui vont avoir lieu d a n s trois jours. La douceur d e vivre d e la ville es t ce r tes per turbée depuis que lque t emps déjà par les manifestat ions inquiétantes d e son redoutable voisin, la mon tagne Pe lée , mais les autorités s e veulent r a s su ran te s . On n e va p a s fausser d e s élections qui promettent d 'être s e r r é e s , par l 'évacuation d 'une partie d e la population!

Pourtant, depuis plus d e dix a n s , d e petits d é g a g e m e n t s d 'hydrogène sulfuré réappara i s sen t sur la Pe lée , s ' accentuant à partir d e 1900, jusqu 'à incommoder certains quartiers d è s février 1902. En avril une colonne d e vapeurs noires s 'é lève du cra tère , a c c o m p a g n é e d e g rondemen t s . La cendre retombant principalement au nord de Saint-Pierre, les Pierrotains, au lieu d 'être a ler tés , en concluent qu'ils ne sont p a s m e n a c é s . Dans la nuit du 4 au 5 mai, la Rivière Blanche, qui prend na i s s ance au s o m m e t du volcan, déborde , devient un torrent furieux et ensevelit 25 p e r s o n n e s d a n s une usine à sucre . Le 7 mai l'anxiété grandit car les pluies d e c e n d r e s s ' accen tuen t et les g r o n d e m e n t s s e multiplient. Le Gouverneur d e la Colonie arrive c e jour-là à Saint-Pierre pour calmer les espri ts . Les journaux locaux insistent sur l ' absence d e danger , la d is tance s épa ran t le s o m m e t du volcan d e la ville é tant suffisamment importante pour laisser le t e m p s aux g e n s d e s'enfuir en c a s d e cou lées d e lave. Pendan t ce temps-là, les gaz s 'accumulent s o u s la c a r a p a c e du dôme .

Le matin du 8 mai, la commission c h a r g é e d'étudier les p h é n o m è n e s volcaniques de la Pe lée , affiche à Fort-de-France un communiqué rassurant , qui décrit l'activité d e la Pe l ée c o m m e tout à fait normale et contrôlée. A Saint-Pierre, le ciel es t clair, la Pe l ée semble a p a i s é e . Mais à 8 h e u r e s du matin, la press ion es t trop forte : la Pe l ée explose , en projetant une n u é e a rden te (nuée g a z e u s e c h a r g é e d e matériaux solides, c end re s , lapilli, blocs d e lave...) sur Saint-Pierre à la v i tesse foudroyante d e 150 m/s, asphyxiant et brûlant près d e 30 000 p e r s o n n e s et dévas tan t 60 km 2 d e végétat ion. Un seul survivant au milieu d e s d é c o m b r e s , un d é n o m m é Cyparis, je té en prison pour baga r re s en état d 'ébriété et protégé par l 'épaisseur d e s murs d e son cachot .

Optimisme scientifique ? Considérat ions politiques ? Type d e volcanisme inconnu jusqu'alors ? P e r s o n n e n'avait deviné

l ' imminence d e la ca tas t rophe .

Depuis , Saint-Pierre, tout c o m m e la Pe lée , somnole , son p a s s é prestigieux n'étant plus qu 'un lointain souvenir. . .

Figure 2 - Arrivée à la mer en baie de Saint-Pierre de la nuée ardente du 16 décembre 1902 (hauteur : 4000 mètres,

vitesse moyenne : 20 m/s, température : environ 210° C). La nuée ardente qui a détruit la ville de Saint-Pierre avait une

vitesse très supérieure (150 m/s) et une température plus élevée. (cliché A. Lacroix)

Le Service météorologique

colonial

Entre le passage du violent cyclone du 12 septembre 1928 à la Guade loupe , qui fit 2000 vict imes (Fabre, 1934) et la deux ième éruption de la Pelée, le 16 septembre 1929, un décret du 29 avril 1929 crée le Service météorologique colonial , placé sous la haute autorité du ministre des colonies . Ce service réunit sous l 'autori té ministérielle l ' ensemble des services locaux institués dans les divers territoires relevant du ministère des colonies . Son but est double : «général iser l ' é tude des phénomènes de météorologie et de phys ique du globe dans les colonies et permett re à celles-ci de tirer immédia tement des travaux effectués tous les avantages pratiques possibles» (Hubert , 1934). Les compétences de ce Service météorologique colonial s 'é tendent à l 'é tude de toutes les quest ions scientifiques, techniques et prat iques relevant du domaine de la physique du globe en liaison avec la météorologie (en particulier, séismologie, magnét isme terrestre, océanographie physique, volcanologie et hydrologie) . La météorologie consti tue néanmoins l 'activité principale des services coloniaux en raison de la nécessité de disposer rapidement d ' une large documenta t ion sur le cl imat et les mouvemen t s de l ' a tmosphère .

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LES DEBUTS DU SERVICE

METEOROLOGIQUE ANTILLES-GUYANE

JUSQU'A LA SECONDE GUERRE

MONDIALE

Le Service météorologique et de

physique du globe

1932 marque donc un tournant dans l 'histoire de la météorologie aux Anti l les. Cet te année-là, débarque en Mart inique M. Romer , ingénieur de la météorologie , ayant suivi, avant son envoi à Fort -de-France, une formation de volcanologie et de séismologie auprès des Instituts de phys ique du globe. Il lui a été donné pour mission la création d 'un service météorologique , en application du décret du 21 juillet, fonctionnant dans les condi t ions prévues au décret du 29 avril 1929. La nécessité d ' un tel service se faisait sentir, non seulement à cause des cyclones t ropicaux, mais aussi en raison du début des liaisons aér iennes.

La position de l 'archipel des Petites Antil les fait de la Mart inique c o m m e de la Guadeloupe de véritables «îles à risques majeurs», soumises régul ièrement aussi bien aux séismes et au volcanisme qu ' aux cyclones et aux marées de tempêtes . Le rôle du nouveau Service météorologique et de physique du globe de Mart inique est d 'obteni r les indications précises permettant d 'o rdonner les mesures de sauvegarde utiles et de renseigner la populat ion sur les dangers qu 'e l l e peut courir . De plus, «le nouvel établ issement , unique dans les Antil les, ne doit pas restreindre ses efforts à l 'é tude pratique des phénomènes locaux, mais il doit également poursuivre des recherches scientifiques d 'o rdre général», précise le décret de sa création. On exige ainsi des spécialistes, tel M. Romer , qui dirigent ces services, une culture scientifique étendue et une haute conscience professionnelle , pour leur permett re aussi bien d ' a s sumer de graves responsabil i tés que d 'assurer des recherches personnel les .

Le service mé téo ro log ique relève directement du Gouverneur de la colonie. La cohérence avec les autres organismes de la colonie et avec les usagers est assurée par une commiss ion locale de coordinat ion. Le Ministère des Colonies intervient uniquement dans le cadre d 'opéra­tions rendues difficiles par l ' isole­men t géog raph ique des se rv ices . Enfin, un Consei l de perfectionne­ment des Services de physique du globe, siégeant à ce ministère, dé­cide des améliorat ions à apporter au fonct ionnement de ces services.

Recrutant du personnel local qu ' i l forme lui -même, M. Romer ins­talle à Fort-de-France la première station météorologique des Antilles françaises sur le Morne Tartenson et la direction du service en ville sur les actuels boulevards , tracés sur l ' an­cienne Levée. Peu après, débute sur les hauteurs de Fort -dc-Francc, la

construction du bât iment de Desaix, achevée en 1934, où sont regroupées la station de Tartenson et la direction du service.

A cette époque , les services météorologiques de Guadeloupe et de Guyane sont encore à l 'état embryonnai re , c o m m e le montre la liste ci-contre, établie à la date du 1er janvier 1933, alors que la Mart inique présente déjà un réseau très dense de stations.

La totalité des stations col labore à la documenta t ion c l imatologique. Mais seules les stations principales et de premier ordre participent aux travaux de météorologie dynamique .

Enfin, en 1939 est ouverte en Mart inique la station océanographique de la presqu ' î le de Caravel le , véri table sentinelle pour la surveil lance des ouragans , idéalement placée pour l 'observat ion de la mer et de la houle en Atlant ique.

Liste des stat ions météorologiques des Anti l les et de la Guyane

au 1er janvier 1933

Colonie de la Guadeloupe stat ions d e deux ième ordre : C a m p J a c o b , Pointe-à-Pitre

Colonie de la Mart inique établ i ssement central : Fort -de-France station principale : Fort-de-France (*) station d e premier ordre : Morne d e s C a d e t s

stat ions d e deux ième ordre : Ajoupa-Bouillon, Case-Pi lote , Diamant, Grand Fonds , Fonds Saint-Denis, Fort-de-France (Aima, Balata, Jardin Desclieux), Gros Morne (Calvaire, Jardin d e Tracée) , Lorrain, Morne Rouge , Prêcheur , Rivière Pilote, Rivière-Salée, Sainte-Anne, Sa in t -Joseph, Sainte-Marie, Trois-llets (Pos te forestier, Poterie)

Colonie de la Guyane française station de premier ordre : C a y e n n e (*) station d e deuxième ordre : Saint-Laurent-du-Maroni (*)

Dans cet te liste, l 'astérique (*) indique q u e la station a s e s observat ions incluses d a n s les émiss ions régulières d e radiométéos (Hubert, 1934).

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De nouvelles activités et de nouveaux moyens pour la

météorologie

Au départ , concernant la c l imatologie , il fallut rassembler et archiver à Desaix toutes les données existantes, pr incipalement les relevés pluviométr iques effectués par les militaires du service de Santé. Outre les observat ions , les activités du service sont essentiel lement limitées aux problèmes prat iques: fourniture de données c l imatologiques pour l 'agriculture, la médec ine , les travaux publics et fourniture de renseignements météorologiques à la navigation à voile.

Mais un nouvel interlocuteur des météorologues ne tarde alors pas à apparaître. En effet, les années trente voient le développement spectaculaire des liaisons aériennes aussi bien inter-îles qu ' en t re la métropole et les Antil les avec des vols transatlantiques expér imentaux, tel celui du «Lieutenant de Vaisseau Paris», un hydravion géant, qui relia en 1935 la France aux Antil les via Dakar et Cayenne (Frolow, 1936). La nécessité d 'é tabl i r des protections les plus efficaces possibles consti tua un réel st imulant dans le développement des prévi­sions météorologiques . Ainsi , au furet à mesure de l 'arr ivée et de la formation sur place de personnel qualifié, les activités du Service météorologique et de physique du globe s 'étendirent à la prévision du temps et à l 'organisat ion de la protection contre les cyclones grâce à la diffusion des aver t issements de tempête .

Les progrès effectués dans la prévision ne furent rentabilisés que par une amélioration concomitante des trans­missions. En ce qui concerne la protection cyclonique, j u s q u ' à la création du Service météorologique et de physique du globe en 1932, les colonies françaises des Antil les étaient contraintes d 'a t tendre les avis cycloniques établis par le Wea ther Bureau installé à Porto-Rico. Avant l ' avènement et la généralisation de la télégraphie sans fil (TSF) , cette tâche était particulière­ment difficile dans la zone Caraïbe, car les îles étaient reliées par des câbles sous-marins de faible capaci té et peu fiables.

Or, l 'efficacité de la prévention cyclonique fut toujours tributaire de la rapidité des t ransmissions. Ainsi , la population de Marie-Galante fut avisée du passage du terrible cyclone de septembre 1928, alors que le vent soufflait avec force et que des branches d 'a rbres étaient déjà cassées (Selbonne, 1980).

La création d 'un service météorologique en Mart inique supprime les problèmes dus à la t ransmission aléatoire de 1 ' information. La station de For t -de-France est équipée , en tant que station principale, du matériel nécessaire aux sondages aérologiques (à partir de 1933) (fig. 3) et possède une station T S F réceptr ice-émettr ice (fig. 4) qui lui permet d ' émet t re à heure fixe les radiométéos locaux ou régionaux, de faire de la prévision et d ' envoye r des aver t issements . En tant qu 'é tab l i s ­sement central , elle contr ibue également à la protection dans un rayon beaucoup plus vaste, établissant des cartes synopti­ques intéressant des zones très é tendues (tout le sud-ouest de l 'At lant ique nord). La station de Cayenne est quant à el le dotée de tout l 'outi I lage nécessaire pour faire des observat ions à terre ainsi que d ' une station émettr ice T S F , diffusant dans un rayon limité les renseignements généraux et les prévisions reçues.

Figure 3 - Préparation d'un sondage aérologique à Fort-de-France (cliché A. Romer)

Figure 4 - Les récepteurs de TSF à Fort-de-France (cliché A. Romer)

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La Météorologie 8 e série - n° 3 - septembre 1993

LE DEVELOPPEMENT DE LA METEOROLOGIE

EN GUADELOUPE ET EN GUYANE

Les premiers pas d'une organisation en

Guadeloupe

L'origine du service météorologique de

Guyane

L'EVOLUTION DU SERVICE

METEOROLOGIQUE ANTILLES-GUYANE DE LA SECONDE GUERRE

MONDIALE A NOS JOURS

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En comparaison avec la Mart inique, qui a bénéficié d 'une certaine façon de l 'éruption de la Pelée de 1902 pour développer une véritable structure météorologi­que, la Guadeloupe et la Guyane font un peu figure de parents pauvres . C 'es t la deux ième guerre mondia le qui catalyse le développement d 'un service météorolo­gique dans ces deux régions. L 'évolut ion poli t ique dans les «territoires d 'Amér ique» aboutissant à la départemental isat ion en 1946, entraînera quant à elle l ' intégration de la Guade loupe et de la Guyane au Service météorologique Ant i l les-Guyane.

Sous le gouvernement de Vichy, M. Hoppenot , Haut -Commissa i re de France aux Anti l les , prend un arrêté chargeant M. Frolow, le successeur de M. Romer à la tête du service en Mart inique, d 'organiser la météorologie en Guade loupe , pour répondre à la demande d 'un trafic aérien en pleine croissance. En 1942, quelques agents de Mart inique, dont un ingénieur, M. Gouaul t , sont ainsi détachés en Guade loupe pour ouvrir à Saint-Claude la première station. Cette station est transférée peu après au Moule puis en 1944, à la Pergola du Gosier , un restaurant désaffecté de la côte sud de Grande-Terre !

Laissons le soin a M. Duvergé de raconter dans quelles condit ions se passa le véritable départ du service météorologique de Guadeloupe : «La Panair exploitait avec des petits hydravions une ligne reliant, avec de mult iples escales dans les Petites Antil les. Trinidad à Porto-Rico. Au début de 1944, la Compagn ie se plaignit de l ' insuffisance de l 'assistance météorologique reçue à la Guade loupe . Le gouverne­ment américain répercuta ces doléances au gouvernement provisoire d 'A lge r en menaçant de mettre en place une station américaine, c o m m e cela fut fait en Guyane . A la fin de mars 1944, le Gouverneur général de l ' A O F (Afrique Occidentale Française) reçut l 'ordre d ' envoye r à la Guade loupe un ingénieur de la météorologie . Le sort tomba sur le plus j eune ! Je m e suis embarqué avec ma famille, dont un bébé de six semaines , sans bagages mais non sans difficultés, sur un Clipper de la Panair qui me déposa à Trinidad. Je suis arrivé à la Guade loupe en avril 1944 pour créer un service qui n 'existai t pas au budget du Territoire !» (Duvergé , communica t ion personnelle) .

Rapidement M. Duvergé forme une dizaine de personnes , qui commencen t à travailler en 1945 à la station de Gosier , où reste un seul Mart iniquais , M. Ilin. Suite aux études de M. Duvergé , M. Frolow fait ouvrir en 1945 la station de la Désirade dans les locaux du phare à la Pointe Montana, et en 1946, la station de Gustavia à Saint-Bar thélémy. La station du Gosier sera une nouvel le fois transférée en 1948 au port de Pointe-à Pitre et t rouvera sa place définitive en 1950 à l 'aéroport du Raizet.

Pendant ce temps-là, à 1500 ki lomètres plus au sud, après le ral l iement de la Guyane à la France libre le 17 mars 1943, l 'u rgence de mettre en place un pont aérien entre l 'Amér ique Latine et l 'Afrique par l 'At lant ique Sud, oblige à t rouver un emplacement pour l 'accueil des imposants bombardiers américains . Les Etats-Unis obtiennent du gouvernement français l 'autorisation de construire un aérodrome à Rochambeau . où ils installent une station météorologique assurant la protection de leurs avions. Cette station démarre donc en 1943 avec un personnel américain, plus un agent de la Mart inique, détaché par M. Frolow pour collaborer avec les météorologis tes américains . L ' aé rod rome et son infrastructure reviennent à l ' au to­rité française le 25 janvier 1949, mais dès 1946, M. Frolow a envoyé une équipe à Rochambeau pour assurer le fonct ionnement de la station, qui c o m m e celles de Fort-de-France et de Pointe-à-Pitre, prendra de plus en plus d ' impor tance pour satisfaire les exigences du trafic aérien.

Suite à l 'o rdonnance du 2 novembre 1945 qui enlève à la Météorologie nationale toute activité touchant à la géophys ique , la séparation du Service météo­rologique et de physique du globe de Mart inique en deux services distincts est inéluctable. Jusqu 'a lo rs , le chef du service météorologique était également directeur de l 'observatoire de géophysique du Morne des Cadets . Par le décret du 27 juin 1947, cet observatoire se trouve rattaché directement à l 'Institut de physique du globe de l 'Universi té de Paris. C 'es t le 7 février 1949 que paraît le décret instituant le Service météorologique du groupe Ant i l les-Guyane, avec une direction à Desaix et deux sous-régions, l 'une en Guade loupe et l 'autre en Guyane .

Mais cela ne se fit pas sans mal !

Citons de nouveau M. Duvergé : «Les Gouverneurs successifs et surtout les Consei ls généraux de Guyane et de Guadeloupe n 'on t j amais accepté une quelcon­que suprématie de la Mart inique. L ' inspec teur général Ravet, envoyé par la Direc-

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tion du Service colonial en 1945, en inspection de la totalité des services météoro­logiques d 'Out re -Mer , conclut qu ' i l est inutile de développer plus que nécessaire le service de Guade loupe où tout reste à faire, alors que Fort-de-France est déjà bien équipé . Par contre , il ne peut s 'opposer au désir du Gouverneur de conserver à la Guade loupe l ' au tonomie de la gestion administrat ive et la responsabil i té de la satisfaction des besoins expr imés» (Duvergé , communica t ion personnel le) . Les velléités d ' indépendance de la Guade loupe vis-à-vis de la Direction en Mart inique provoquèrent de fortes tensions auxquel les le décret du 7 février 1949 mit donc part iel lement fin.

Par la suite, de nouvelles stations d 'observa­tion sont créées: en Guyane , dans les trois c o m m u ­nes de Sa in t -Lauren t du Maron i en 1949, de Mar ipasou la en 1955 et de Sa in t -Georges de l 'Oyapock en 1956 et en Mart inique, au Lamentin en 1951. La station de Kourou, liée au Centre spatial guyanais , avec qui le Service météorologi­que Ant i l les-Guyane entretient des relations régu­lières, est la dernière née, en 1968.

En 1978, les sections de prévision et de t ransmission, j u squ ' a lo r s à Desaix, sont transférées à la station de l 'aéroport du Lament in .

Le Se rv i ce m é t é o r o l o g i q u e du g r o u p e Ant i l les-Guyane devient le Service Météorologi ­que InterRégional Ant i l les-Guyane ( S M I R A G ) par le décret du 13 mars 1985 créant les services exté­rieurs de la météorologie .

Enfin 1992 voit la création par l 'arrêté pré­fectora l du 16 d é c e m b r e 1 9 9 1 , d ' u n C e n t r e Départemental Météorologique ( C D M ) à part en­tière pour la Martinique distinct de la Direction interrégionale, équivalent à ceux de Guade loupe et de Guyane (ces C D M sont communémen t appelés services en raison de leur taille).

A u j o u r d ' h u i , le S M I R A G c o m p t e 150 agents , 3 services régionaux, plus de 200 stations c i imatologiques , des équ ipements modernes de té lécommunicat ion et de réception satellitaire qui lui permettent de participer à la surveil lance de l ' a tmosphère , d 'assurer la prévision du temps et de procurer une assistance météorologique à de nom­breux utilisateurs (aviation, mar ine , agriculture, tour i sme, . . . ) . Il s 'affirme ainsi, aussi bien sur le plan national dans son rôle de protection des biens et des personnes face aux risques météorologiques majeurs que sur le plan international au travers de ses responsabi l i tés au sein des régions III (Améri ­que du Sud) et IV (Amér ique du Nord et Amér ique centrale) de l 'Organisat ion météorologique mon­diale.

Figure 5 - Le bâtiment du SMIRAG à Desaix

Organigramme du SMIRAG en 1993

SMIRAG Service Météorologique

InterRégional Antil les-Guyane

SMGD Service Météorologique

de la Guadeloupe

SMGY Service Météorologique

de la Guyane

SMMA Service Météorologique

de la Martinique

Remerciements Je tiens à remercier v ivement M. Duvergé pour les nombreuses remarques qui ont contr ibué à l 'améliorat ion de cet historique.

Je remercie également la Bibl iothèque Schoelcher à Fort-de-France qui m ' a permis d ' accéder l ibrement aux ouvrages anciens.

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