DOSSIER Et si on reparlait - Diocèse...

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4 La Coupe du Monde de Rugby a maintenant fait taire ses dernières clameurs mais à l'heure où nous mettons sous presse, l'avenir de notre équipe nationale reste indécis. Une fois passées les émotions d'une actua- lité brûlante, Clarté se propose de revenir sur les enjeux de ce sport tellement populaire dans les Landes. A travers les témoignages que l'on va lire, on se convaincra vite que des valeurs authentiquement évangéliques de solida- rité, d'abnégation et de respect sont vécues sur le terrain. Cependant, comme toute activité humaine, le rugby est aussi menacé d'un car- ton rouge quand il prend toute la place dans une vie, ou qu'il sacri- fie au culte de l'argent. Quel qu'ait été le résultat de la Coupe du Monde, les équipes de la région n'ont pas fini de promouvoir le "beau jeu" fait d'audace et de mouvement, pour le plus grand plaisir de tous ! Et si on reparlait Notre Dame du Rugby et son chapelain Dans l’esprit d’un prêtre amateur de rugby, naquit l’idée d’une chapelle dédiée à Notre-Dame du Rugby. C’est en 1963 que le pays landais fut endeuillé par la mort de trois joueurs de rugby de Dax dans un tragique accident de voiture. Il s’agissait de Jean Othats, Émile Carrère et Raymond Albaladéjo. L’abbé Michel Devert qui s’était beaucoup occupé de jeunes, et for- cément de rugby, avait très bien connu certains d’entre eux qui avaient fréquenté son patronage à Dax. A cette époque, des sportifs de l’équipe de Manchester inaugurè- rent un vitrail dans une chapelle an- glaise à la mémoire de sept membres de leur club morts dans un accident d’avion. Et l’idée germa dans la tête de l’abbé Devert d’utiliser une vieille chapelle en bien mauvais état mais qui pourrait être dédiée à la prière dans le cadre du rugby. « Pourquoi ne pas ouvrir un ora- toire où la prière de tous les jours s’élève pour ceux qui ne sont plus et aussi pour protéger ceux qui restent Avec opiniâtreté, l’abbé interpella tous ceux qui pouvaient l’aider, de son Évêque au ministre de la Jeunesse et des Sports, des respon- sables de la Fédération Française de Rugby aux différents élus des Landes, députés et sénateurs… Pour recueillir l’argent nécessaire à la re- mise en état de la chapelle, des matches furent organisés entre dif- férentes équipes de prestige. Et le 16 juillet 1967, Mgr Bézac, évêque d’Aire et de Dax ouvrait l’oratoire au culte en y célébrant une messe. A cette occasion, l’abbé Devert dé- clarait : « Le monde du Rugby aura sa chapelle bien à lui, pour veiller sur ses rudes gars, les protéger du mal, les aider dans leurs difficultés. Avoir la garantie de la protection divine, savoir où demander la lumière quand l’épreuve surgit, n’être plus seul dans la lutte quotidienne, se re- trouver sous le regard de Notre- Dame, n’est-ce pas une sécurité et l’une des joies de la terre ? Ce supplément d’âme qu’apporte la vie religieuse, je voudrais l’of- frir en toute liberté, au Monde du Rugby ! ». Abbé Michel Devert Rugby et Religion En cette période de Coupe du Monde, Notre Dame du Rugby voit affluer de nombreux visi- teurs, sur le site de la chapelle Saint Savin, à Larrivière. Pourquoi cet engouement ? Quels liens mystérieux unissent ainsi Rugby et Spiritualité ? S’il est vrai que les médias, français ou étran- gers, écrits, parlés, télévisés, se bousculent et se chargent de faire connaître l’originalité de cette chapelle, il n’en demeure pas moins que les valeurs véhiculées par le rugby, esprit d’équipe, solidarité, convivialité, respect des autres et de soi, rejoignent les valeurs prônées par l’Évangile. Et le sportif, en appliquant ces valeurs rugbis- tiques, rejoint quelque part le chrétien, dans cette recherche intérieure qui guide notre vie, pour y trouver Amour, Sérénité et Espérance. Que cette Coupe du Monde soit pour tous, ga- gnants ou perdants, source de rapprochement entre les hommes, et que tous, avant, pendant, après les matches, fassent ensemble joyeuse- ment la fête. Notre Dame du Rugby, qui reçoit du monde du rugby, de très nombreux remerciements, plu- tôt que des suppliques, sera alors pleinement heureuse de ses enfants. Gaston Dubois DOSSIER FC-179 OCT-NOVEMBRE2007 27/09/07 15:54 Page 5

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La Coupe du Monde de Rugby a maintenant fait taire ses dernièresclameurs mais à l'heure où nous mettons sous presse, l'avenir de notre

équipe nationale reste indécis. Une fois passées les émotions d'une actua-lité brûlante, Clarté se propose de revenir sur les enjeux de ce sport tellement

populaire dans les Landes. A travers les témoignages que l'on va lire, on seconvaincra vite que des valeurs authentiquement évangéliques de solida-

rité, d'abnégation et de respect sont vécues sur le terrain. Cependant,comme toute activité humaine, le rugby est aussi menacé d'un car-

ton rouge quand il prend toute la place dans une vie, ou qu'il sacri-fie au culte de l'argent. Quel qu'ait été le résultat de la Coupe du

Monde, les équipes de la région n'ont pas fini de promouvoir le"beau jeu" fait d'audace et de mouvement, pour le plus grandplaisir de tous !

Et si on reparlait

Notre Dame du Rugby et son chapelainDans l’esprit d’un prêtre amateur de rugby, naquitl’idée d’une chapelle dédiée à Notre-Dame du Rugby.

C’est en 1963 que le pays landais futendeuillé par la mort de troisjoueurs de rugby de Dax dans untragique accident de voiture. Ils’agissait de Jean Othats, ÉmileCarrère et Raymond Albaladéjo.

L’abbé Michel Devert qui s’étaitbeaucoup occupé de jeunes, et for-cément de rugby, avait très bienconnu certains d’entre eux quiavaient fréquenté son patronage àDax. A cette époque, des sportifs del’équipe de Manchester inaugurè-rent un vitrail dans une chapelle an-glaise à la mémoire de sept membresde leur club morts dans un accidentd’avion. Et l’idée germa dans la têtede l’abbé Devert d’utiliser une vieillechapelle en bien mauvais état maisqui pourrait être dédiée à la prièredans le cadre du rugby.

« Pourquoi ne pas ouvrir un ora-toire où la prière de tous lesjours s’élève pour ceux qui nesont plus et aussi pour protégerceux qui restent ? »

Avec opiniâtreté, l’abbé interpellatous ceux qui pouvaient l’aider, deson Évêque au ministre de la

Jeunesse et des Sports, des respon-sables de la Fédération Française deRugby aux différents élus desLandes, députés et sénateurs… Pourrecueillir l’argent nécessaire à la re-mise en état de la chapelle, desmatches furent organisés entre dif-férentes équipes de prestige.

Et le 16 juillet 1967, Mgr Bézac,évêque d’Aire et de Dax ouvraitl’oratoire au culte en y célébrantune messe.

A cette occasion, l’abbé Devert dé-clarait : « Le monde du Rugby aurasa chapelle bien à lui, pour veiller surses rudes gars, les protéger du mal,les aider dans leurs difficultés. Avoirla garantie de la protection divine,savoir où demander la lumièrequand l’épreuve surgit, n’être plusseul dans la lutte quotidienne, se re-trouver sous le regard de Notre-Dame, n’est-ce pas une sécurité etl’une des joies de la terre ? Cesupplément d’âme qu’apportela vie religieuse, je voudrais l’of-frir en toute liberté, au Mondedu Rugby ! ».

Abbé Michel Devert

Rugby et ReligionEn cette période de Coupe du Monde, NotreDame du Rugby voit affluer de nombreux visi-teurs, sur le site de la chapelle Saint Savin, àLarrivière. Pourquoi cet engouement ? Quelsliens mystérieux unissent ainsi Rugby etSpiritualité ?

S’il est vrai que les médias, français ou étran-gers, écrits, parlés, télévisés, se bousculent et sechargent de faire connaître l’originalité de cettechapelle, il n’en demeure pas moins que lesvaleurs véhiculées par le rugby, esprit d’équipe,solidarité, convivialité, respect des autres etde soi, rejoignent les valeurs prônées parl’Évangile.Et le sportif, en appliquant ces valeurs rugbis-tiques, rejoint quelque part le chrétien, danscette recherche intérieure qui guide notre vie,pour y trouver Amour, Sérénité et Espérance.

Que cette Coupe du Monde soit pour tous, ga-gnants ou perdants, source de rapprochemententre les hommes, et que tous, avant, pendant,après les matches, fassent ensemble joyeuse-

ment la fête. Notre Dame du Rugby,qui reçoit du monde du rugby, detrès nombreux remerciements, plu-tôt que des suppliques, sera alorspleinement heureuse de ses enfants.

Gaston Dubois

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Etes-vous rugby ?Vous n’êtes pas trop rugby ? Dommageparce que ces temps-ci, le monde parle

ovale, respire ovale, se lit en ovale. Vousne comprenez rien à ce sport agressif oùtrente corpulents gaillards se chicanentsans vergogne un drôle de ballon mêmepas rond ? Allez, un petit effort, entrezdans le choc fraternel d’un monde degros bras.La forme improbable de ce ballon lerend imprévisible comme notre planè-te qui ne tourne pas plus rond. Ce sporta des règles complexes, mais le jeu so-cial impose des règlements autrementplus compliqués. La violence y est biendavantage canalisée que l’ordinairedes routes, du voisinage, du racisme oude l’indifférence.Nous voudrions vivre dans un mondecotonneux où la blessure et le risquezéro n’existent pas. Ici, seul le maillotest en coton, et on le mouille généreu-sement pour le combat de la vie.Sport éducatif et collectif, le rugbyrevendique une approche de la vie

où se côtoient l’affronte-ment et le respect de

l’adversaire.La loi impitoyable

de ce sport n’estpas celle du plusfort, mais celle

du respect in-condition-

nel de l’arbitre, représentant de la loi.Même dans le déchaînement passion-né de la mêlée, le dernier mot revientau droit et à la justice. Ici le tricheur estsanctionné. On aimerait entendre sif-

fler la même pénalité pour des affairesrelevant de scandales économiques,politiques, ou de mœurs. Le plaisir dujeu ne va pas sans la faute, et donc cul-tive le sens de la responsabilité et de ladiscipline pour déployer un jeu du-rable.Le rugby est un monde de libertésfavorisées par le culte d’interditsmajeurs, comme celui de la passe enavant. La croissance du jeu ne relèvepas de la fuite en avant, mais d’un re-gard lucide sur les soutiens antérieurs.Qui entreprend doit cultiver le sens dela tradition et s’appuyer sur les leçonsde l’histoire. Parce qu’il a appris à en-caisser les coups du sort, le joueur derugby apprend à relever la tête, à af-fronter l’adversité, et à répondre soli-dairement aux épreuves.Enfin il y a une vie après le match, lafameuse troisième mi-temps convivia-le, espérance d’un monde réconciliéaprès le combat.La parabole ovale a bien des réso-nances avec l’Évangile, ne le pen-sez-vous pas ?

Arnaud Favart Prêtre de la Mission de France

de rugby ? Jésus, un talonneurd’exception !Si les catéchistes enseignent aux enfantsque Jésus est né à Bethléem, une pieusechanson de troisième mi-temps nous ap-prend que Jésus est né au Pays Basque etqu’il jouait pilier à l’Aviron ! Qui faut-ilcroire ?La raison me fait affirmer que Jésus estbien né à Bethléem, mais la passion durugby me donne à penser que Jésus au-rait pu être, non pas un pilier, mais un ex-cellent talonneur au sein de l’équipePeuple de Dieu !Et je m’explique !

Dans la mêlée, le talonneur est tou-jours en première ligne !Quand je relis son histoire, je m’aperçoisque Jésus a toujours été en premièreligne : quand à 12 ans il tient tête auxmaîtres de la Loi, quand il répond sèche-ment aux scribes et aux pharisiens,quand il mange chez les pécheurs, quandil parle de pardon et d’amour, quand ilest condamné à mort…Si Jésus se trouve si souvent en premièreligne, c’est bien parce qu’il a un tempé-rament de fonceur ! Il est en premièreligne, parce qu’il montre la route quiconduit vers le Père, parce qu’il n’a paspeur des critiques ou des mauvais coups,parce qu’il est un battant qui veut portertoujours plus loin le ballon « BonneNouvelle » !

Dans la mêlée, le talonneur nepeut rien sans les deux piliers quil’entourent !Jésus aussi s’appuie sur deux piliers : c’estDieu et c’est le groupe des Douze.Jésus n’entreprend rien sans d’abords’appuyer sur Dieu, son Père. Sa viepublique commence par une longue re-traite de 40 jours au désert ; avant demultiplier les pains ou de ressusciterLazare, il rend grâce à Dieu ; à l’heure dela mort, il s’abandonne encore à son Père.Pour Jésus, Dieu est plus qu’un pilier : ilest un roc tout puissant, car il est un Pèreplein d’amour; il est Celui qui l’accom-pagne à chaque instant de sa mission ; ilest Celui de qui il reçoit tout.Jésus s’appuie aussi sur un groupe dedouze disciples. Ces hommes ne sontpas uniquement là pour faire le serviced’ordre ! Jésus les a choisis pour leurconfier la délicate mission de continuerl’œuvre d’évangélisation.

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Voilà pourquoi il les prend à l’écart pour leurexpliquer des paraboles ou pour leur révélersa véritable identité ; voilà pourquoi aussi illes réprimande parce qu’ils ne comprennentpas ce dont ils sont témoins ! Oui, Jésus aurait très bien pu tenir ce pos-te de talonneur : en s’appuyant sur Dieuet sur ses disciples, il ne pouvait qu’allerde l’avant !

Enfin, le talonneur c’est habituellement celuiqui lance le ballon en touche, et qui va aussi-tôt soutenir le sauteur qui s’est saisi du bal-lon.

Jésus a lancé le ballon Bonne Nouvelle depuis2000 ans. Ce ballon nous est aujourd’huitransmis. Au cœur de la mêlée « vie chré-tienne » il ne nous est pas toujours faciled’avancer. Pourtant, Jésus est toujours làpour nous soutenir. Il est cet infatigable ta-lonneur, toujours disponible pour faire avan-cer son équipe, toujours confiant en l’avenir!

Pour conclure : Jésus a-t-il joué au rugby ?Je laisse la question aux spécialistes … J’affirmerais cependant deux choses : • le rugby est animé par de nombreuses va-

leurs évangéliques : l’abnégation, lesens de l’autre, la communion, la confiance,la solidarité, et même le pardon !

• le rugby nous rappelle que pour gagner, ilest nécessaire que chaque joueur tien-ne pleinement sa place.

Alors, dans l’équipe Peuple de Dieu, qu’at-tendons-nous pour prendre notre place, nonseulement au cœur de la mêlée, mais aussi surles ailes pour faire circuler le ballon « BonneNouvelle » et le porter toujours plus loin ?

Abbé Gérard de Rodat

Le métier d'entraîneur est un métier très exi-

geant, qui demande un gros travail d'équipe

avec des staffs complets. Il faut anticiper les

évolutions du jeu qui est de plus en plus ra-

pide, de par les aptitudes des joueurs mais

aussi on demande à ce que cela aille de plus

en plus vite. En fait on ne peut pas bâtir une

saison sur une base et la finir de la même ma-

nière. L'évolution dans ce sport est perma-

nente et l'adaptabilité de l'entraîneur est

cruciale.Patrice Lagisquet

Le métier d'entraîneur

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Lorsque j’ai commencé à pratiquer lerugby à Dax, à l’âge de 12 ans, aprèsquelques années de basket à Pomarez,j’étais déjà profondément marqué parla personne extraordinaire du Christ etde son Evangile. Il était présent dansma vie d’enfant comme un ami de tou-jours avec Marie sa mère. Les prêtres,les religieux, les catéchistes du villageavaient le regard bienveillant sur lesgarnements que nous étions avec mesamis d’enfance. Je garde un très bonsouvenir de ces années de jeunesse enparoisse. Elles ont beaucoup comptépour moi.

Le relâchement de la pratique reli-gieuse dans mes années rugby àl’époque du lycée, années soixante-dix, contestataires de tout poils, melaissaient un vide, un manque inté-rieur. Dans les déplacements du week-end, j’aimais la veille des matches,retrouver une église où je pouvaisgoûter au calme et dans le silence re-trouver Celui que je ne cessais de cher-cher malgré tout.A Toulouse, pendant mes études de ki-né, au contact des malades, j’ai apprisla compassion et petit à petit la per-ception d’un manque immensedans le cœur de beaucoup de per-sonnes souffrantes : l’amour du

Christ, qui permet de tenir dans lesépreuves, la main dans sa main.Puis le choix de vie a frappé à ma por-te. Il s’est présenté un jour à l’impro-viste et l’appel à tout quitter pour lesuivre s’est éveillé ou réveillé en moi.

Renoncements à la vie de famille, àune activité professionnelle, au rugbyde haut niveau qui m’avait déjà tantapporté … pour Jésus le Christ,pour l’Evangile, par son Equipe,l’Eglise … « Equipe » avec sesjoueurs en forme ou blessés, touchéepar la Grâce et piétinant dans la boue,mais son équipe quand même avec sesqualités et ses défauts. Folie ou mystè-re c’était de chemin de joie et de paixqui m’attirait soudain, plus fort que lapassion que j’avais pour le rugby, quetoutes les passions. La passion se trans-formait en divertissement et je pou-vais pendant le séminaire àParay-le-Monial, puis à Bayonne, et audébut de mon sacerdoce en paroisse,pratiquer encore le rugby en familledans mon village natal.

Aujourd’hui je suis « croyant et nonpratiquant » de ce sport. Il habite tou-jours ma vie, mais à sa juste place. Enregardant dans le rétroviseur, je doisremercier infiniment tous les forma-

teurs et entraîneurs, dirigeants béné-voles et joueurs avec qui j’ai partagéet partage encore à Aire, ces bons mo-ments que nous ont apporté le rugbyet ses valeurs… très souvent évangé-liques d’ailleurs. Cependant les débor-dements existent aussi dans le mauvaissens … et le rugby, école de la viesera toujours un lieu de conver-sion comme toute activité humai-ne, où Dieu se révèle.

La Coupe du Monde est une fête gran-diose. Elle permet de faire connaîtrece sport à toutes les nations. Elle rap-proche dans la fraternité et le respectjoueurs et supporters de chaque conti-nent. C’est superbe ! En espérantqu’elle ne devienne pas le terraind’enjeux financiers qui enchaînerontles hommes et donc les joueurs à unmirage (idole ?) qui ne pourra totale-ment les combler et les garder en paix.Chaque jour que Dieu fait, j’ai la grâceimmense « d’élever la Coupe du Salut», de tenir Dieu entre mes mains à laMesse, pour le donner à mes frères etsœurs dans la foi. Voilà la Coupe duMonde que je préfère, celle pourle Salut du monde entier. Quellegrâce !

Père Philippe Lebel

Pour le Christ et l’Evangile

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Cathédrale d’Aire-sur-l’Adour

Et si on reparlait de rugby ?

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Un parcours : Michel CRAUSTEAncien International et Capitaine de l’équipe de France

En fouillant au plus profond de ma mémoire, je me rappelled’une séquence où j’étais en présence d’un groupe d’adultesdevant le portail de notre demeure à Saint Laurent de Gosse :la cloche de l’église sonnait le tocsin. Maman et nos voisinspleuraient et se consolaient. Cette sonnerie annonçait ladéclaration de la guerre 1939/1945.J’avais alors cinq ans.

A cinq ans, j’étais un enfant insouciant, turbulent, provocateur,agressif et si je n’avais pas eu autour de moi l’œil averti et pré-venant de maman et ma grand-mère, la persévérance et la té-nacité de mes instituteurs, les conseils et les exemples des abbésdu «Caté» et du patronage de Saint Sever, je n’aurais sûrementpas appris ni inventé le droit chemin et ses nécessités, jen’aurais pas non plus aiguisé ma volonté et ma bravoure, jen’aurais pas davantage appris l’humilité, c’est à dire toutes cespriorités que l’on découvre à l’adolescence.

C’est donc bardé par l’éducation qui m’a été donnée quej’ai bâti mon avenir d’homme, de sportif, de citoyen dèsl’âge de treize ans au Collège d’Aire sur Adour où j’ai pra-tiqué le rugby pour la première fois.

Depuis mes premières passes et mes premières mêlées, j’ai ainsiconstitué pas à pas un fabuleux catalogue de souvenirs où lerugby qui est devenu ma passion figure en bonne place.

Tour à tour, Junior au Racing Club de France puis Senior au RCFet au Football Club Lourdais, j’ai remporté des titres et portéle maillot de l’Equipe de France ; j’ai rencontré et affronté deshommes de toutes les terres d’Ovalie: Grande Bretagne,Nouvelle Zélande, Afrique du Sud, Australie, Argentine, Italie,Roumanie. Actuellement, Président du FCL, j’ai égalementoccupé le poste de membre du Comité Directeur de la FFR, j’aiété l’entraîneur des équipes de Lourdes, de Morlaas et deBagnères de Bigorre.

Pour toutes ces raisons, je suis un témoin et une mémoire denotre jeu mais je suis aussi le garant des valeurs qu’il véhicule etqu’il ne doit pas négliger. La tolérance, le respect, l’entraidedoivent en effet interpeller non seulement les rugbymen maisaussi tous les sportifs car la vie nous révèle qu’il ne peut pas yavoir de bonheur sans partage et sans amour, ce bagage quedispensent le sport et la foi.

Cette année, le sol de France accueillera la Coupe du Mondepour organiser entre les nations qualifiées la compétition suprê-me qui sacrera l’équipe Championne du Monde. Cette coupesportive, symbole de victoire, de fierté, d’audace engendrera lalutte, les efforts, la ténacité, la joie, le doute, la déception aussi.Elle rassemblera et verra s’affronter dans nos provinces fran-çaises des sportifs de différentes cultures, de différentes couleurs.Souhaitons qu’ils puisent dans leurs intentions la force nécessai-re pour rester lucides lorsque la passion du jeu les prendra toutentiers mais aussi qu’ils trouvent la sagesse pour garder la maî-trise de soi et maintenir au jeu toute sa noblesse.

Que le Dieu qu’ils invoquent soit à leurs côtés pour soutenir leursforces et leurs volontés tendues vers la victoire, qu’il soit aussiavec eux dans la terrible mêlée de l’existence afin qu’ils sortentvainqueurs du grand jeu de la vie donnant l’exemplecomme sur le terrain du courage, de l’entrain, de l’espritd’équipe.

Cette haute compétition propagera alors sur notre sol un belexemple de respect, d’amour et de paix.

Bonne chance au XV de France !

Michel Crauste, le 20 09 07

Et si on reparlait de rugby ? La Section Sportive Rugby au Collège St Jean Bosco à Gabarret

La Section Sportive Rugby duCollège Saint Jean Bosco est née il yà 5 ans, au cœur des Landes àGabarret. Le ballon ovale n’a iciaucun secret. Crampons et protè-ge-dents au fond du sac, lesélèves se pressent dans les ves-tiaires pour goûter au plaisir dece sport collectif.

Notre Section SportiveRugby, c’est quoi ?Tout d’abord, elle est ouverte àtous les élèves désireux de jongleravec cet art de vivre : filles et gar-çons, de la sixième à la troisième.Un entraînement hebdomadaired’une heure et demie est fixé levendredi après-midi pour chaquecatégorie. Mais la passion pour ce« ballon-citron » est si forte quelorsqu’il n’y a pas de rencontreprévue le mercredi après-midi, nossportifs remontent encore leurschaussettes !Les animateurs de cette Section,Christelle Labat (professeur d’EPS)et Pierre Estienne (éducateur spor-tif) encouragent l’engouementdont font preuve les élèves lors desdifférentes séances.Au regard du nombre croissant delicenciés, un partenariat avec laCommunauté des Communes duGabardan, ainsi que le G.A.S, clubde rugby local, nous a permis d’ob-tenir l’aide d’une deuxième person-ne afin d’encadrer au mieux cesjeunes.

Un petit bilan de la saison2006/2007Après plusieurs victoires écrasantes,les Benjamins ont été sacrés cham-pions de district du Marsan le 22janvier 2007. Ils ont pu ainsi assisteraux demi-finales départementalesle 28 janvier 2007. Quant auxMinimes, leur parcours s’est arrêtéà Nay, un fameux mercredi 7 fé-vrier 2007.Nos équipes ayant soif de rugby,

elles ont participé avec gloire pourles uns et mérite pour les autres auChampionnat de France de Rugby àXIII à Toulouse, le 28 mars 2007.Leur dernière rencontre en date,n’est autre qu’un match en lever derideau de la Coupe d’Europe desmoins de 18 ans, contre le collègede Grenade sur Adour.Il est cependant impossible de faireun bilan de cette saison sans parlerde la journée la plus marquante del’année aux yeux de tous : ce2 février 2007, jour où PatriceLagisquet entraîneur du BiarritzOlympique nous a fait l’honneur denous ouvrir les portes de son royau-me d’Ovalie sur notre petit terrainaux touches encore enneigées !

La saison 2007/2008 promet d’être encore pluspercutanteLes élèves se bousculent déjà en de-hors du terrain pour avoir une pla-ce à la Section Sportive Rugby. Avec28 Benjamins dont 7 filles, et au-tant de Minimes/ Cadets (ledouble de l’année précédente),les animateurs n’ont pas le tempsde s’ennuyer le vendredi après-mi-di. C’est leurs cordes vocales quis’inquiètent !Pour ce mois de septembre 2007,deux gros évènements s’annon-cent.Le vendredi 21, les Minimes/ Cadetsvont affronter les équipes du collè-ge La Croix Blanche et du lycéeJean Cassaigne de Mont deMarsan. Deux équipes « rouge etbleu » prêtent à tout pour dé-fendre les couleurs du collège etremporter ce tournoi.Le mardi 25, ce sont les Benjaminsles plus chanceux d’un cruel tirageau sort, qui partiront au stadeChaban-Delmas pour assister à unmatch de la Coupe du Monde !

Que de belles choses en perspec-tives !

Christelle Labat

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