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gram mation 2015 Pro DOSSIER DE PRESSE 1, PLACE DE LA CONCORDE · PARIS 8 E · M° CONCORDE WWW.JEUDEPAUME.ORG

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grammation 2015

ProDossier

De Presse

1, PLACe De LA CoNCorDe · PAris 8e · M° CoNCorDe WWW.JeUDePAUMe.orG

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à propos de LA proGrAMMATIoN 2015 4

Jeu de pAuMe / CoNCorde

du 24/02 Au 17/05/2015 Florence Henri 7 Taryn Simon 11

du 02/06 Au 27/09/2015 Germaine Krull 15 Valérie JouVe 19

du 20/10/2015 Au 24/01/2016 PHiliPPe HalSman 23 omer FaST 27

du 24/02/2015 Au 24/01/2016 ProGrammaTion SaTelliTe 8 31

Jeu de pAuMe / Hors Les Murs CHâTeAu de Tours

du 22/11/2014 Au 31/05/2015 nicoláS muller 36

du 20/06/2015 Au 31/10/2015 Pierre de Fenoÿl 39

Jeu de pAuMe / eN LIGNe l’espace virtuel du Jeu de Paume 44 magazine en ligne 46

Jeu de pAuMe / ACTIVITés CuLTureLLes 46

Jeu de pAuMe / ACTIVITés éduCATIVes 48

INForMATIoNs prATIQues 53

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Programmation 2015

Partenaires

le Jeu de Paume est subventionné par

le Ministère de la Culture et de la Communication.

il bénéficie du soutien de NeuFLIze VIe

et de la MANuFACTure JAeGer-LeCouLTre.

la Fondation Nationale des Arts Graphiques et plastiques

contribue à la production des œuvres de la programmation Satellite.

les Amis du Jeu de paume soutiennent ses activités.

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Penser ensemble

Par Marta Gili, directrice du Jeu de Paume

l’une des expériences les plus passionnantes lorsqu’on imagine une programmation d’expositions au Jeu de Paume

est de pouvoir s’abandonner au son des images : les écouter, discerner les tons, les timbres, les cadences, les

harmonies, les divergences et les tensions qu’elles entretiennent entre elles. Tenter de composer une programmation

reviendrait donc à choisir les voix et les instruments qui, aussi bien ensemble qu’individuellement, interprètent

différentes formes de connaissance et de propositions pour penser ensemble différemment.

c’est ainsi que des propos hétérogènes, provenant d’artistes, de cinéastes, de commissaires, ou issus de tout autre

domaine de la pensée critique, entrent en résonnance au sein d’une programmation qui aspire à susciter chez le

spectateur l’activation d’espaces pour la réflexion.

les œuvres de Valérie Jouve et de Taryn simon démontrent de manière exemplaire à quel point la photographie

documentaire est une pratique artistique impure, malléable et complexe, capable de témoigner mais aussi de

révéler. dans le cas de Taryn Simon, l’apparente homogénéisation qu’elle fait subir aux objets comme aux sujets

atteste précisément de leurs différences. Valérie Jouve, pour sa part, a recours à la personnalisation d’histoires

anonymes, de corps et de territoires dans le but de capturer la tension existant entre les thèmes qu’elle aborde.

les deux artistes s’interrogent, chacune à leur façon, sur la supercherie de l’universalisme – lequel annulerait toute

différence entre les citoyens – et sur la manière dont chacun vit l’espace public et l’espace privé.

il s’agit donc, pour ces artistes, d’une reconstitution horizontale de récits – en opposition au récit vertical de

l’Histoire – qui contiennent des fragments non écrits, oubliés ou encore évacués. en ce sens, pour omer Fast, un

récit peut avoir différentes dimensions narratives, comme les différentes facettes d’un polyèdre. reconstituer les

strates de ces récits, et en évacuer d’autres, est l’un des aspects récurrents des installations vidéo d’omer Fast qui

subvertissent également les notions de temps, de mémoire, de permanence ou de discontinuité, mais aussi de vérité

et de simulacre.

on ne dira jamais assez à quel point les avant-gardes photographiques des années 20-40 du XXe siècle ont

influencé le regard moderne. les travaux de Florence Henri et de Germaine Krull s’inscrivent dans cette période

de questionnement et d’expérimentation du monde visible. Tout au long de sa courte trajectoire de photographe,

Florence Henri se distingue par ses recherches menées sur l’espace, la perspective et le reflet. Ses célèbres

autoportraits, dans lesquels le corps réorganise, à travers le miroir, un nouvel espace de perception, sont une

éclatante démonstration d’expérimentations autour d’une redéfinition de l’identité personnelle, mais aussi de la

capacité qu’a la photographie à se remettre en question et à remettre en question le monde visible.

différemment

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Programmation 2015

en parallèle, l’œuvre de Germaine Krull analyse en profondeur le territoire urbain et ses multiples résistances,

ainsi que le corps nu et l’effet du mouvement. réalisés selon des pratiques expérimentales (en ayant recours à des

stratégies de plongée, contre-plongée et compositions en diagonale) ou relevant du photoreportage, la plupart de

ses travaux ont été conçus en vue de leur publication.

philippe Halsman, lui aussi entré en photographie dans l’europe des avant-gardes, est surtout connu pour ses

photographies de célébrités (ses collaborations pour la revue Life avec marilyn monroe, alfred Hitchcock ou

Salvador dalí sont parmi les plus célèbres). l’exposition montre également comment Philippe Halsman, avec humour

et un instinct bien développé de l’illustration et de la publication, a réussi à donner à son travail un supplément

d’ingéniosité. l’effervescence et le caractère jubilatoire qui se dégagent de beaucoup de ses compositions évoquent,

avec justesse, les rapports complexes entre la photographie et la communication de masse.

Pour continuer à penser ensemble et différemment, en parallèle de ces expositions monographiques, le Jeu de

Paume invite chaque année un(e) commissaire indépendant(e) chargé(e) d’imaginer la programmation Satellite.

Pour l’année 2015, notre choix s’est porté sur erin Gleeson – cofondatrice de Sa Sa BaSSac, centre d’art à

Phnom Penh dédié à la production et l’archivage de projets d’artistes contemporains qui propose quatre artistes,

Khvay Samnang, Vandy rattana, arin runjang et nguyen Thrinh Thi. Son projet, « rallier le flot », tire son titre d’un

proverbe khmer. entre fiction et réalité, les œuvres inédites de ces jeunes artistes prennent acte d’une lutte dissimulée

et tenace contre la violence permanente des régimes politiques dominants. cette programmation est réalisée en

coproduction avec le CAPC – Musée d’art contemporain de Bordeaux et la FnaGP de Paris.

enfin, des projets sur internet (création en ligne, magazine) et des conférences, séminaires, colloques, cycles

cinématographiques propageront le son des images qui vont circuler dans les espaces du Jeu de Paume.

la programmation cinéma propose un cycle dédié à Avi Mograbi qui s’intéresse aux paradoxes de la société

israélienne.

un séminaire intitulé « Cinéma et contre-pouvoir » sera codirigé par Marie-José Mondzain, philosophe,

et Jean-Michel Frodon, historien du cinéma. consacré à la découverte d’œuvres cinématographiques des années

1930 à aujourd’hui, ce séminaire témoigne de l’engagement manifeste de leurs auteurs qui ont ouvert le champ des

expériences par l’expression personnelle d’une nécessité d’interroger continuellement le sens de ce qui

« fait communauté » et le pouvoir politique.

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Jeu de Paume Concorde

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Programmation 2015

Florence Henri, Femme aux cartes, 1930, tirage argentique d’époque. Collection particulière, courtesy Archive Florence Henri, Gênes © Florence Henri / Galleria Martini & Ronchetti

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flOrenCe Henri

CoMMIssAIres Cristina Zelich, commissaire indépendante

Florence Henri (New York, 1893-Compiègne, 1982), artiste protéiforme, est d’abord connue pour sa

peinture, avant de se faire une place incontestable dans le domaine de la photographie des avant-gardes

entre la fin des années 1920 et le début des années 1940. Après avoir vécu en silésie, à Munich, Vienne,

rome et surtout Berlin, elle se fixe définitivement à paris au milieu des années 1920, où elle se consacre

pleinement à la photographie. Ce médium lui permet d’expérimenter de nouvelles relations à l’espace,

notamment par l’introduction de miroirs et autres objets dans ses compositions.

Le Jeu de paume présente un vaste panorama de la production photographique de Florence Henri,

développée entre 1927 et 1940, qui comprend aussi bien ses autoportraits, compositions abstraites,

portraits d’artistes, nus, photomontages, photocollages, que des photographies documentaires prises à

rome, à paris et en Bretagne. L’exposition est constituée principalement de tirages d’époque ainsi que de

quelques documents et publications.

Dans sa jeunesse, Florence Henri étudie la musique et la peinture en Angleterre et en Allemagne. En 1919, étudiante

à l’Académie des Beaux-Arts de Berlin, elle rencontre l’écrivain et historien Carl Einstein et se lie d’amitié avec

plusieurs représentants de l’art d’avant-garde, entre autres Hans Arp, Adrian Ludwig Richter, John Heartfield et Lázló

Moholy-Nagy. Elle suit des cours au Bauhaus de Weimar auprès de Paul Klee et Vassily Kandinsky. En 1924, elle

s’installe à Paris où elle fréquente l’Académie de Montparnasse, dirigée par André Lothe, puis l’Académie moderne

fondée par Fernand Léger et Amédée Ozenfant. En 1927, après une visite au Bauhaus de Dessau, elle abandonne

la peinture pour la photographie. C’est à cette époque qu’elle réalise ses fameux autoportraits au miroir et ses

compositions de natures mortes, issues de ses premiers pas dans la recherche spatiale qu’elle mènera à travers la

photographie.

Entre la fin des années 1920 et le début des années 1930, ont lieu en Allemagne trois expositions mythiques dans

l’histoire de la photographie européenne qui permettent de rendre compte de l’essor des nouveaux concepts en

photographie et de la rupture avec la tradition : « Fotografie der Gegenwart », au Museum Folkwang à Essen, en

1929, « Film und Foto » (« Fifo »), organisée la même année par le Deutscher Werkbund à Stuttgart – cette exposition

est le point culminant du mouvement de la Nouvelle Vision (Das Neues Sehen) promu, entre autres, par

László Moholy-Nagy –, et « Das Lichtbild » à Munich, en 1931, qui, quant à elle, consacre le triomphe de la

Nouvelle Objectivité (Die Neue Sachlichkeit), représentée par Albert Renger-Patzsch.

24 féVrier – 17 mai 2015mirOir des aVant-gardes, 1927-1940

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Programmation 2015

Florence Henri, Autoportrait, 1938. Épreuve gélatino-argentique. Collection particulière, courtesy Archive Florence Henri, Gênes© Florence Henri/Galleria Martini & Ronchetti

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Invitée à montrer un nombre important de tirages dans ces trois expositions, Florence Henri se voit ainsi reconnue

pour sa production photographique au cours de cette période fondamentale où l’outil photographique servit à

libérer la vision de l’homme et l’ouvrit à de nouvelles expériences.

Le studio que Florence Henri ouvre à Paris en 1929, rivalise avec celui de Man Ray.

Elle y donne des cours de photographie que fréquentent, entre autres, Lisette Model et Gisèle Freund. En dépit de la

place centrale qu’occupe son œuvre dans le milieu photographique de l’avant-garde de la fin des années 1920 et

de sa renommée comme portraitiste à Paris, et bien qu’elle ait publié ses photographies dans de nombreuses revues

illustrées de l’époque – Arts et Métiers, Lilliput, etc. –, l’œuvre de Florence Henri demeure largement méconnue.

Ce commentaire de László Moholy-Nagy* illustre très clairement la position de Florence Henri : « avec les

photographies de Florence Henri, la pratique de la photographie aborde une nouvelle phase d’une toute autre

ampleur que ce qu’il aurait été possible d’imaginer jusque ici. Au-delà de la composition documentaire, précise,

exacte, des photographies définies à l’extrême, la recherche de l’effet de lumière est abordée non seulement dans

les photogrammes abstraits, mais aussi dans les photographies de sujets concrets. Toute la problématique de la

peinture manuelle est assumée dans le travail photographique et, à l’évidence, se trouve considérablement élargie

par le nouvel instrument optique. En particulier les images réfléchies et les rapports spatiaux, les superpositions et les

intersections qui sont explorés dans une perspective et avec un point de vue inédits. »

Un catalogue est publié à l’occasion de l’exposition. Coédition Jeu de Paume et Photosynthèses, environ 192 pages, 35 €.

Textes de Cristina Zelich, Giovanni Martini, Susan Kismaric.

*László Moholy-Nagy, « Zu den Fotografien von Florence Henri », i10 , n° 17-18, Amsterdam, 20 décembre 1928

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Programmation 2015

Exploding WarheadTest Area C-80CEglin Air Force Base, Florida

An American Index of the Hidden and Unfamiliar, 2007

Courtesy of the artist © 2014 Taryn Simon

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tarYn simOn

CoMMIssAIre Ami Barak, commissaire indépendant et critique d’art

pArTeNAIres Exposition produite par le Jeu de Paume en partenariat avec Le Point du Jour, Centre d’art/éditeur,

Cherbourg

Taryn simon (née en 1975) élabore depuis plusieurs années une œuvre ambitieuse, résultat d’un processus

de recherche et d’investigation aussi discret que rigoureux. ses pièces mélangent photographie, texte

et graphisme dans le cadre de projets conceptuels qui traitent de la production et de la circulation de la

pensée comme des politiques de représentation. Taryn simon examine la structure et le poids du secret

ainsi que la précarité des mécanismes de survie.

L’exposition au Jeu de Paume présente un ensemble d’œuvres réalisées par Taryn Simon depuis 2000. Sa série

la plus ancienne, The Innocents, documente plusieurs cas de condamnations illégitimes aux États-Unis et pose la

question de la crédibilité de la photographie en tant que témoin et arbitre de justice. Elle met de plus en évidence

la faculté de cette technique à brouiller la frontière entre vérité et fiction, une ambiguïté qui peut avoir des

conséquences graves, et parfois même fatales.

Dans An American Index of the Hidden and Unfamiliar, Taryn Simon établit l’inventaire de ce qui demeure caché

et soustrait au regard à l’intérieur des frontières des États-Unis. Elle se livre à l’examen d’une culture au moyen

d’exemples tirés des domaines de la science, de l’organisation étatique, de la médecine, du divertissement, de la

nature, de la sécurité et de la religion. Pour reprendre ses termes, ce travail « découvre le fossé entre les individus

auxquels l’accès au savoir est accordé et le reste de la population ». Éléments constitutifs aussi bien des fondations,

de la mythologie que du fonctionnement quotidien de l’Amérique, les objets, les lieux et les espaces répertoriés par

l’artiste demeurent néanmoins inaccessibles, ou inconnus

Contraband dresse l’inventaire des articles saisis par les douaniers américains à l’aéroport international John F.

Kennedy de New York. Taryn Simon a passé cinq jours et quatre nuits sur place pour photographier en continu

1 075 objets interdits d’entrée aux États-Unis, à propos desquels elle a également rassemblé des informations. La

méthode de classement de ces images évoque celle d’une collection entomologique : dans leurs boîtes de plexiglas,

elles constituent une archive des perceptions du danger et des désirs à l’échelle mondiale.

A Living Man Declared Dead and Other Chapters I – XVIII est le résultat de quatre années de recherche (2008-2011)

durant lesquelles Taryn Simon a voyagé à travers le monde pour recueillir les histoires associées à différentes

lignées. Dans chacun des dix-huit « chapitres » qui composent l’œuvre, des forces extérieures, liées à des questions

de territoire, de pouvoir, de circonstances, ou de religion, se heurtent à celles, intérieures, des héritages physiques

24 féVrier – 17 mai 2015

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Programmation 2015

Cutaways, 2012 Single Channel Video, 3 minutesDimensions VariableCourtesy of the artist © 2014 Taryn Simon

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et psychologiques. Parmi les sujets abordés se trouvent des victimes du génocide en Bosnie, des lapins de clapier

infectés par un virus mortel en Australie, la première femme à avoir détourné un avion, et les paysans dépossédés

de leur terre en Inde. À la fois cohérente et arbitraire, la collecte de Taryn Simon dresse une cartographie des

rapports entre le hasard, les liens du sang et d’autres facteurs de la destinée.

The Picture Collection prend comme sujet les archives d’images de la Bibliothèque publique de New York, où sont

conservés 1,2 million de tirages, de cartes postales, d’affiches et d’images imprimées. Organisée selon un système

de catalogage complexe de plus de 12 000 rubriques, il s’agit de la plus grande bibliothèque iconographique de

prêt au monde. Depuis sa création en 1915, la Picture Collection est une ressource importante pour les écrivains,

les historiens, les artistes, les cinéastes, les stylistes et les agences de publicité. Dans cette œuvre, Taryn Simon met

en évidence le besoin irrépressible d’archiver et d’organiser les informations visuelles, et attire l’attention sur les

mains invisibles à l’origine de systèmes de collecte apparemment neutres. Elle voit dans cette immense archive un

précurseur des moteurs de recherche sur Internet.

Les vidéos de l’artiste seront également exposées.

La première, Explosive Warhead (2007) montre le test d’un missile MK-84 IM (Insensitive Munition) réalisé au

Centre d’armement de la Base aérienne d’Englin en Floride. Ce centre est responsable du développement, de

l’expérimentation et du déploiement de toutes les armes aéroportées conçues aux États-Unis. Ces images ont

été filmées au moyen d’un séquenceur à distance qui a fait exploser le missile depuis un bunker de contrôle. La

deuxième, Cutaways (2012), est empreinte d’absurdité ; elle témoigne en effet d’un épisode kafkaïen lors duquel les

deux présentateurs qui venaient d’interviewer Taryn Simon pour l’émission Prime Time Russia, un programme de la

chaîne d’information Russia Today, lui ont demandé de rester assise en silence et de les fixer du regard tandis que

les caméra enregistraient ces images, destinées à servir de plans de coupe au moment du montage.

Dans la dernière vidéo, The Innocents, son film le plus ancien, elle interroge les sujets de ses photographies sur le

processus des identifications erronées dont ils ont été victimes.

Le travail de Taryn Simon a fait l’objet d’expositions monographiques au Folkwang Museum d’Essen et à l’Ullens

Center for Contemporary Art de Pékin (2013-2014) ; au MoMA de New York (2012) ; à la Tate Modern de Londres

(2011) ; à la Neue National Galerie de Berlin (2011) ; au Whitney Museum of American Art de New York (2007) ;

au Museum für Moderne Kunst de Frankfort (2008) ; au Kunst-Werke Institute for Contemporary Art de Berlin (2004)

ainsi qu’au PS1 Contemporary Art Center de New York (2003). Taryn Simon est diplômée de la Brown University

(Providence, Rhode Island) et lauréate de la bourse Guggenheim.

Plusieurs livres ont déjà été consacrés à l’ensemble de son œuvre, présentée à la lumière d’essais critiques rédigés

notamment par Salman Rushdie, Homi K. Bhabha, ou Hans Ulrich Obrist.

Un catalogue est publié à l’occasion de l’exposition. Coédition Jeu de Paume, Le Point du Jour et La Tate Modern, environ

400 pages, 45 €. Textes de Salman Rushdie, Brian de Palma, Hans Ulrich Obrist, Philip Tinari, Tim Griffin, Daniel Bauman...

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Programmation 2015

Germaine Krull, Selbsporträt mit Zigarette [Autoportrait avec cigarette], 1925. Centre Pompidou, MNAM-CCi © Estate Germaine Krull, Museum Folkwang, Essen

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germaine KrUll2 JUin – 27 sePtembre 2015

CoMMIssAIre Michel Frizot, historien de la photographie

ITINérANCe Martin-Gropius-Bau (Berlin), du 8 octobre 2015 au 10 janvier 2016

Germaine Krull (Wilda-poznań, pologne, 1897-Wetzlar, Allemagne, 1985) est à la fois l’une des figures les

plus connues de l’histoire de la photographie, pour sa participation aux avant-gardes des années 1920-

1940, mais aussi l’une des femmes-photographes les plus célèbres. elle figure dans nombre de grandes

collections muséales et dans la totalité des manifestations sur la photographie d’avant-garde de l’entre-

deux-guerres. Germaine Krull est aussi considérée comme pionnière pour le livre de photographies, et citée

dans la plupart des études sur le nu féminin au XXe siècle, tout en étant à l’origine du reportage moderne.

Cette exposition vise à rendre compte des interactions et de l’équilibre entre une vision artistique intégrée

à l’avant-garde et une fonction médiatique et illustrative. elle met en relation plus de 150 tirages

d’époque, concernant la période 1924-1945, avec les publications des photographies, sans rechercher un

parallélisme systématique. La structure de ses livres et la disposition des images participent de son attitude

volontairement novatrice. Beaucoup d’images singulières et représentatives de son œuvre sont encore

à découvrir, que ce soit en tirage ou sous forme de publication. Cette présentation permet d’apprécier

la continuité et les constantes du travail de Germaine Krull, tout en mettant en valeur ses innovations

esthétiques.

L’œuvre de Krull reste peu étudiée au regard de celle de Man Ray, László Moholy-Nagy ou André Kertész. Cela

tient à une carrière courte et chaotique – une vingtaine d’années très actives en France, avec un climax d’à peine

huit ans, puis les quarante dernières années en Asie, où les liens avec le milieu photographique sont presque

rompus – ainsi qu’à la dispersion de ses tirages et à l’absence d’un fonds d’archives complet et bien identifié.

Peu d’expositions ont été consacrées à Germaine Krull, excepté deux expositions succinctes, en 1977, au Rheinisches

Landesmuseum Bonn et, en 1988, au musée Réattu à Arles, ainsi que la rétrospective de 1999, montée à partir

des archives déposées au Folkwang Museum d’Essen, présentée à Munich, San Francisco, Rotterdam et Paris, et

accompagnée d’un livre-catalogue rédigé par Kim Sichel. Cet ouvrage important a été conçu dans une logique

biographique, tout en privilégiant les notions d’avant-garde et de modernité, peut-être insuffisantes aujourd’hui pour

rendre pleinement compte de l’œuvre de la photographe.

L’engagement photographique de cette femme politiquement ancrée à gauche, énergique, adepte des voyages, est

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Programmation 2015

Germaine Krull, Study (étude), 1931, collection MOMA New York / Thomas Walther, donation T. Walther © Germaine Krull Estate

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à l’opposé d’une revendication esthétique, artistique ou interprétative, comme celles du Bauhaus ou du surréalisme.

Selon ses propres termes, qui ouvrent paradoxalement son livre Études de nu (1930) : « Le vrai photographe, c’est le

témoin de tous les jours, c’est le reporter. »

Il est donc essentiel de penser un positionnement plus juste à l’égard de la réalité de l’œuvre photographique de

Germaine Krull et de montrer qu’elle travaille constamment dans le but de publier ses photographies : l’importance

du magazine VU lancé en 1928, auquel elle participe dès le début, lui permet d’élaborer, avec André Kertész et

Éli Lotar, cette forme du « reportage » qui lui convient tellement. Afin de vivre de ses photographies, elle participe

également à de nombreuses autres publications, comme les magazines Jazz (soixante-seize photographies en dix-

sept numéros), Variétés, Paris-Magazine, Art et Médecine, Voilà, L’Art vivant, La France à table, etc. Elle publie plusieurs

livres ou portfolios dont elle est l’unique auteur, ce qui est une particularité qui la distingue de beaucoup de

photographes de sa génération : Métal (1928), 100 x Paris (1929), Études de nu (1930), Le Valois (1930), La Route Paris-

Biarritz (1931), Marseille (1935), ainsi que le premier photo-roman avec Georges Simenon, La Folle d’Itteville (1931).

Ces publications regroupent près de cinq cents photos. Ses photographies illustrent de nombreux autres livres,

notamment sur Paris : Paris, 1928 ; Visages de Paris, 1930 ; Paris under 4 Arstider, 1930 ; La Route Paris-Méditerranée,

1931.

Jusqu’à la fin de sa vie, elle reste attachée à la publication de livres d’une conception originale : Ballets de Monte-

Carlo (1937) ; Uma Cidade Antiga do Brasil : Ouro Preto ; Chieng Mai,s.d. ; Bangkok (1964) ; Tibetans in India (1968).

Les publications de Krull ne peuvent plus être considérées comme de simples « illustrations » au rôle anecdotique.

L’exposition leur rend leur rôle majeur dans l’orientation de ses reportages et dans le déroulement de sa carrière de

photographe.

L’œuvre de Germaine Krull est donc circonscrite par ces possibilités éditoriales, et ne peut être comprise en dehors

de ces contingences. Elle est liée aux conceptions du reportage et de l’illustration, elles-mêmes confirmées par

l’existence d’un « répertoire » dans lequel, comme tous ses collègues, elle note les thèmes de ses prises de vue ; ce

qui ne l’empêche pas de participer, avec les mêmes images, à des expositions où la photographie est reconnue

comme une activité artistique autonome : livres, portfolios, photo-roman sont des activités aussi novatrices que le

reportage.

Les œuvres proviennent de collections privées et publiques dont l’Amsab, Institut d’Histoire Sociale, Gand, Belgique :

le Folkwang Museum, Essen ; The Museum of Modern Art (MoMA), New York ; la Bibliothèque nationale de France,

Paris ; le Musée national d’art moderne, le Centre Pompidou, Paris.

Un catalogue est publié à l’occasion de l’exposition. Coédition Jeu de Paume et Hazan, environ 264 pages, 40 €.

Textes de Michel Frizot.

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Programmation 2015

Valérie Jouve, Sans Titre (Les Personnages avec le petit François), 1994-1995. c-Print © Valérie Jouve. courtesy Galerie Xippas, Paris

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Valérie JOUVe2 JUin – 27 sePtembre 2015

CoMMIssAIres L’artiste, Pia Viewing et Marta Gili

ITINérANCe Fundación Luis Seoane, La Coruña (sous réserve)

photographe et cinéaste, Valérie Jouve (née à saint-étienne en 1964) appartient à la nouvelle génération

de ces artistes qui, en France, se sont éloignés de la grande tradition humaniste des reportages

photographiques, sans cependant en rejeter complètement les éléments utiles et essentiels. Anthropologue

de formation et de métier, Valérie Jouve a fait des études de photographie à l’école nationale supérieure

de la photographie d’Arles. elle vit et travaille à paris et développe une œuvre complexe et variée, qui

prend son inspiration dans un certain rapport entre l’individu et son environnement au sein de différentes

cultures.

L’exposition propose une vaste sélection d’œuvres de la fin des années 1980 jusqu’à aujourd’hui. Les films

et les photographies, relèvent tout autant de l’art contemporain que des domaines de l’anthropologie, de

la sociologie, de la représentation du monde d’aujourd’hui. La mise en espace des œuvres tente de montrer

comment l’artiste explore les limites de la photographie comme médium de représentation. L’artiste crée

une tension entre des images fixes, qui interrogent la présence du corps et différentes manières d’habiter

l’espace, et des films où le mouvement, le rythme et la vitesse amènent le spectateur à expérimenter un

territoire précis : Grand Littoral à Marseille, Time is working around Rotterdam, ou encore le Guatemala

avec la dernière œuvre réalisée pour cette exposition.

Valérie Jouve inclut dans ses photographies des portraits d’hommes et de femmes en mouvement. Les deux sujets

classiques du paysage et du portrait sont associés de telle sorte que, dans la densité de situations urbaines, prend

place une scène hautement chorégraphiée. Les compositions de Jouve retravaillées au montage effeuillent des

« possibles » de la réalité. Souvent, ses clichés esquissent un « espace » trouble, volontairement indéterminé : en

témoignent les récurrents « sans titre », auxquels elle adjoint parfois des « sous-titres » comme s’il s’agissait d’une

langue étrangère. « Les passants portent le rythme d’une ville, alors que les personnages fixes posent des choses,

touchent du doigt, participent, car on a besoin de ces deux types de présences ». Valérie Jouve, 2009

Les corps « urbains » sont habités par l’espace qu’ils parcourent, ils deviennent parfois machinaux tant la répétition

des gestes du quotidien les « façonnent », comme l’illustrent les photographies réunies sous les titres Situations,

Parcours, Sorties de bureau, Fumeurs. La série des Sorties de bureau a été inspirée par l’artiste à partir de la

« mécanique » des corps de fonctionnaires opérant un déplacement entre l’espace intérieur et l’espace public.

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Programmation 2015

Valérie Jouve, Sans Titre (Les Figures avec Tania Carl), 2011-2012. c-Print © Valérie Jouve. courtesy Galerie Xippas, Paris

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Les espaces urbains ou périurbains sont marqués par les ensembles bâtis où le rôle de l’architecture est de proposer

des espaces génériques dans lesquels les modèles prennent place. Ses « Personnages » s’imposent à l’image en

taille réelle. Par la mise en scène photographique, ces images « jouées » ou « performées » décryptent notre société

et sa théâtralité quotidienne. Ce travail s’est construit comme un édifice dans lequel chaque pierre (image) a sa

nécessité. Les photographies de Valérie Jouve complètent au fur et à mesure ses recherches sur la ville :

« La ville est à l’image de notre société, avec ses cadres de normalisation très puissants […]. Dès lors, comment imaginer

une société qui puisse se nourrir de ses singularités, qui puisse considérer un hors norme comme un levier et non comme

un repoussoir. […] Ce sont donc essentiellement des images qui, petit à petit, ont rejoint un corpus d’images. Au bout

de ces années, je me rends compte que c’est un peu un regard sur ma civilisation, en y infiltrant ses résistances et

singularités, une sorte de porte ouverte aux projections futures. Lorsque je montrerai ces images, j’aimerais le faire dans

un montage qui remet en ordre non pas les lieux, mais les diverses problématiques abordées. »

Valérie Jouve, 2011

Pour le Jeu de Paume, le projet sur le Guatemala aborde plus particulièrement le problème de l’occupation des

sols par les étrangers qui achètent de grandes parcelles, venant troubler les ressources nécessaires aux villages

alentours. Ce projet se construit autour d’une figure principale, Tania Carl, chanteuse de blues, partie de France

pour le Guatemala afin de retrouver ses racines.

Un catalogue est publié à l’occasion de l’exposition. Environ 160 pages, 35 €.

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Programmation 2015

Philippe Halsman, Marilyn Monroe, 1959. musée de l’élysée © 2015 Philippe Halsman archive / magnum Photos

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PHiliPPe Halsman « étOnnez-mOi » 20 OCtObre 2015 –24 JanVier 2016

CoMMIssAIres Anne Lacoste, conservatrice au Musée de l’Élysée, et Sam Stourdzé, ex-directeur du Musée de

l’Élysée, directeur des Rencontres d’Arles

pArTeNAIres Exposition produite par le Musée de l’Élysée, Lausanne,

en collaboration avec les Archives Philippe Halsman, New York, et organisée à Paris par le Jeu de Paume

en 1921, philippe Halsman (riga, Lettonie 1906-New York, 1979) découvre le vieil appareil photo de

son père, et parle de « miracle » lorsqu’il développe ses premières plaques de verre dans le lavabo de la

salle de bain familiale. Après des études d’ingénieur à dresde, il s’installe à paris où il ouvre un studio

photographique en 1932. Les années parisiennes annoncent déjà l’approche qui sera la sienne tout au

long de sa carrière. pendant une quarantaine d’années, philippe Halsman étend son champ d’activité aux

portraits, à la mode, aux reportages, publicités, projets personnels, commandes privées et institutionnelles.

d’abord spécialisé dans le portrait, il se rapproche en effet des milieux publicitaires et éditoriaux alors

en plein essor. en 1940, l’invasion allemande met un terme à la carrière prospère d’Halsman, qui trouve

refuge à New York avec sa famille.

Cette exposition, réalisée par le Musée de l’élysée à Lausanne à partir des archives de la famille

Halsman, met en lumière, pour la première fois, l’ensemble de la carrière du photographe américain

depuis ses débuts à paris dans les années 1930 jusqu’à l’immense succès de son studio new-yorkais

entre 1940 et 1970. Au final, ce ne sont pas moins de 300 images exclusives et documents originaux

qui sont présentés pour cette exposition rétrospective, apportant un éclairage unique sur l’œuvre d’un

photographe exceptionnel et atypique. Cette exposition comprend de nombreux éléments inédits du travail

du photographe : planches-contact, tirages contacts annotés, épreuves préliminaires, photomontages

originaux et maquettes.

Arrivé à Paris en 1931 grâce au soutien du ministre français Paul Painlevé (dont le fils Jean, cinéaste scientifique,

lui offre à son arrivée l’un des meilleurs appareils photographiques du moment), Halsman y restera dix ans ; une

décennie pendant laquelle il collabore avec les magazines Vogue, Vu et Voilà et réalise les portraits de nombreuses

célébrités comme Marc Chagall, Le Corbusier ou André Malraux. Il expose plusieurs fois à la galerie avant-gardiste

de la Pléiade, aux côtés de photographes comme Laure Albin Guillot, exposée en 2013 au Jeu de Paume.

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Programmation 2015

Philippe Halsman, Dalí Atomicus, 1948 © 2014. Philippe Halsman archive / magnum Photos. droits exclusifs pour les images de Salvador dalí : Fundació Gala-Salvador dalí, Figueres, 2014

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D’abord inconnu à New York où il se réfugie en 1940, il parvient à s’imposer sur le marché américain en moins

d’un an et son studio devient rapidement une référence. Il y travaille pour de nombreux magazines américains dont

Life, le premier hebdomadaire d’actualités illustré uniquement par la photographie, qui l’entraînera à la rencontre

des célébrités du siècle — Marilyn Monroe, Rita Hayworth, Duke Ellington, Winston Churchill, le duc et la duchesse

de Windsor, Richard Nixon, Albert Einstein pour n’en citer que quelques-unes — et dont il réalisera 101 couvertures.

Loin d’être uniquement un photographe de célébrités, Philippe Halsman n’aura de cesse, toute sa vie, d’expérimenter

et de repousser les limites de son médium. Il collabore notamment pendant plus de 30 ans avec Salvador Dalí et

invente la « jumpology », qui consiste à photographier des personnalités en train de sauter, offrant ainsi un portrait

plus naturel et spontané de ses sujets.

« Pour mon travail sérieux, je m’efforce d’atteindre l’essence même des choses et des objectifs qui sont peut-être

impossibles à réaliser. D’un autre côté, je suis très attiré par toute forme d’humour, et cet aspect puéril de mon

caractère m’amène à toutes sortes de comportements frivoles. » (Philippe Halsman, « Focus on Myself », texte

dactylographié, sans date, Archives Halsman)

Philippe Halsman a toujours présenté la photographie comme un formidable outil pour donner libre cours à son

imagination. Il s’intéresse surtout à la mise en scène – sous forme d’images ou de scénarios fictifs. Rencontré en 1941,

Salvador Dalí devient le complice idéal du photographe. Leur fructueuse collaboration s’étend sur une trentaine

d’années.

La majorité des œuvres de l’exposition sont issues du Philippe Halsman Archive, New York.

Un catalogue est publié à l’occasion de l’exposition. Coédition Photosynthèses, Musée de l’Élysée et Jeu de Paume,

320 pages, 250 illustrations, 60 €. Textes de Anne Lacoste, Sam Stourdzé, Marc Aufraise, la famille Halsman,

Camille Avellan, Lydia Dorner.

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Programmation 2015

omer Fast, 5,000 Feet is the Best, 2011. Vidéo numérique, couleur, son, 30 min. courtesy gb agency, Paris, et arratia Beer, Berlin © omer Fast

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Omer fast20 OCtObre 2015 – 24 JanVier 2016

CoMMIssAIres L’artiste et Marina Vinyes Albes

pArTeNAIres Exposition coproduite par le Jeu de Paume et le Baltic Centre for Contemporary Art, Gateshead

dans ses installations vidéo, composées de projections uniques ou multiples, omer Fast (né à Jérusalem

en 1972) explore de nouvelles formes de narration, en tissant des liens entre mots et images. ses œuvres

cherchent à pousser plus loin l’analyse de l’espace et de la forme narrative du cinéma, en proposant une

multiplicité de points de vue qui lui permettent de présenter différentes versions d’une même réalité et

de rompre avec la linéarité cinématographique. Grâce aux techniques du montage, omer Fast manipule

les images, le son, les sous-titres et les voix créant ainsi de multiples lectures et strates temporelles qui,

présentées sur des écrans simultanés, disloquent l’histoire et transportent le spectateur dans une sorte

d’expérimentation sur les limites de la réalité.

L’exposition au Jeu de paume présente une sélection d’œuvres réalisées par l’artiste depuis le début des

années 2000. elles rendent compte de la façon dont la narration et la fiction, les processus de transmission

du récit et sa relecture opèrent comme de véritables outils réflexifs et moyens d’établir une nouvelle relation

à l’histoire permettant de mettre en lumière les enjeux contemporains des liens entre image, texte et son.

Omer Fast dénoue les fils d’histoires où se mélangent aspects réels et fictionnels. Toute histoire « vraie » se construit,

finalement, au travers de filtres : représentations télévisuelles, cinématographiques et documentaires ; de même, les

modes de production et de diffusion génèrent des formes et des formats. Fondés en partie sur des méthodes de

reconstitution, ses films dévoilent les strates d’une mémoire multiple, individuelle et collective, flottant entre précision

et incertitude. Les faits et leurs récits appartiennent à un vaste procès temporel : une mémoire vivante. Questionnant

la production et la réception des images médiatiques contemporaines, l’artiste examine également les relations

entre l’art et les modes d’expression de masse ainsi que la façon dont la spectacularisation de l’information conduit

à une interprétation fragmentée de l’histoire. Réalité et fiction, mémoire collective et expérience personnelle,

se superposent ou se confondent dans des œuvres qui traitent de la guerre, de la mort, de la mémoire, du

déplacement et du deuil.

Avec 5,000 Feet is the Best (2011) Omer Fast aborde le thème des nouvelles formes de surveillance et de guerre

rendues possibles par l’utilisation des drones pilotés à distance. Le film s’appuie sur l’interview d’un opérateur

américain de Predator — un drone de l’armée de l’air américaine — basé dans le désert du Nevada près de Las

Vegas. Parallèlement, il met en scène un acteur jouant le rôle du pilote interviewé dans une chambre d’hôtel à Las

Vegas.

La narration nous renvoie d’un récit à l’autre dans un jeu d’alternance entre une présentation détaillée sur les

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Programmation 2015

omer Fast, Continuity, 2012. Vidéo Hd, couleur, son, 40 min. courtesy gb agency, Paris, et arratia Beer, Berlin © omer Fast

omer Fast, Continuity, 2012. Vidéo Hd, couleur, son, 40 min. courtesy gb agency, Paris, et arratia Beer, Berlin © omer Fast

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performances optiques et les capacités d’observation de ces équipements militaires secrets et les histoires découses

et ambiguës racontées par l’acteur au long de l’entretien. Omer Fast évoque les bouleversements et le caractère

surréel de la guerre moderne dont les techniques ressemblent de façon alarmante à un jeu vidéo, et mène une

réflexion sur la nature même des genres et des conventions cinématographiques.

Dans Continuity (2012), Omer Fast explore les thèmes de la perte et du deuil en prenant pour toile de fond les conflits

armés contemporains, tout en interrogeant par sa structure même le concept cinématographique de

« continuité » qui consiste à produire une sensation de temps linéaire à partir de prises de vue disparates. Au moyen

d’une écriture déstructurée de ladite réalité, il met en scène un couple de parents endeuillés et un jeune soldat de

retour chez lui après avoir combattu en Afghanistan. Peu à peu, le scénario prend une dimension cauchemardesque.

« Omer Fast inscrit le cinéma dans sa propre structure de représentation en insérant des éléments de la production,

du casting, du doublage, du sous-titrage, du plateau de tournage. » Marie Fraser, 2013

Un catalogue est publié à l’occasion de l’exposition. Environ 160 pages, 35 €.

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Programmation 2015

rallier le flOt

CoMMIssAIre Erin Gleeson, commissaire indépendante

pArTeNAIres Exposition présentée dans le cadre de la programmation Satellite coproduite par le Jeu de Paume

et le CAPC-musée d’art contemporain de Bordeaux.

La Fondation Nationale des Arts Graphiques et Plastiques contribue à la production des œuvres

de la programmation Satellite

en accès libre, la programmation satellite est confiée chaque année à un commissaire différent chargé de trois

expositions au Jeu de paume et d’une exposition à la Maison d’Art Bernard Anthonioz (Nogent-sur-Marne).

pour la huitième édition de cette programmation, le Jeu de paume s’est associé au CApC – musée d’art

contemporain de Bordeaux et a convié erin Gleeson, commissaire indépendante américaine basée à phnom

penh. Les quatre expositions de « rallier le flot » sont également présentées au CApC en 2015.

« Rallier le flot » est une expression empruntée à un proverbe khmer. Cette douce métaphore masque une injonction

entendue en tous temps et en tous lieux : où que l’on se trouve, il faut accorder ses actes à la situation. Ce proverbe

nous rappelle l’existence d’un levier ancestral permettant d’agir sur la conscience collective : l’expression individuelle.

Si beaucoup d’artistes attachés aux questions de résistance sociale et politique s’emparent d’outils démocratiques en

appelant directement à des réformes, d’autres donnent libre cours à leur veine contestataire dans le flot ou le cadre même

de récits personnels, en travestissant leur résistance en aventure intime.

Dans certaines circonstances, se cantonner aux petites histoires, recueillir et reconstituer en silence des archives, simplement

rendre compte ou prendre des images, c’est aussi une stratégie pour perturber l’histoire officielle. Perturber l’histoire

officielle, c’est remettre en cause l’autorité héritée et incarnée qui la perpétue. « Rallier le flot » réunit ainsi quatre artistes –

Khvay Samnang (Cambodge), Nguyen Trinh Thi (Vietnam), Arin Rungjang (Thaïlande) et Vandy Rattana (Cambodge) –

qui ont investi l’image en mouvement comme outil de résistance en l’inscrivant dans et contre un héritage complexe

d’occupation culturelle et historique et de censure.

Leurs récits nous parviennent sous forme de codes, de strates, pris entre réalité et fiction, entre fiction et documentaire. Pour

éviter les visions binaires est ménagé un espace d’indétermination qui leur permet de ne pas céder aux interprétations

dominantes des sujets qu’ils abordent. Les histoires respectives des pays, des sociétés et des individus deviennent des

entrelacs personnels d’actions et de réactions dépendantes et transnationales.

Erin Gleeson, commissaire

PrOgrammatiOn satellite 824 féVrier 2015 – 24 JanVier 2016eN ACCès Libre

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erin Gleeson est cofondatrice et directrice artistique de SA SA BASSAC. Situé à Phnom Penh, à la fois galerie et centre

de documentation, SA SA BASSAC est destiné à faciliter, produire, archiver et partager projets et dialogues autour de l’art

contemporain à l’échelle nationale et internationale.

Parmi les projets récents d’Erin Gleeson, on citera : Roundtables: The Body, The Lens, The City (2014), colloque d’une journée

sur la performance et les pratiques documentaires au Cambodge organisé par SA SA BASSAC ; FIELDS: An Itinerant Inquiry

Across Cambodia (2013), programme de résidence nomade d’un mois axé sur la recherche avec vingt participants venus

de dix pays ; l’exposition collective « Phnom Penh: Rescue Archaeology » et son catalogue (2013) à l’IFA, Berlin et

Stuttgart ; l’exposition « Sights and Sounds: Global Film and Video » au Jewish Museum, New York (2013) ; et « If The

World Changed », 4e Biennale de Singapour (2013-2014).

Depuis 2005, Erin Gleeson est rédactrice Cambodge pour le magazine Art Asia Pacific et collabore à d’autres publications

telles que, tout récemment, South as a State of Mind. Elle donne des conférences et anime des ateliers avec divers

partenaires, dont : Tokyo Wonder Site ; la 6e Triennale d’art contemporain d’Asie-Pacifique à la Queensland Art Gallery,

Brisbane (Australie) ; l’Asia Art Archive, Hong Kong ; le Para/Site Art Space, Hong Kong ; le Sotheby’s Institute, Singapour ;

le Center for Curatorial Studies, Bard College, États-Unis ; et le Museum of Modern Art, New York. En 2014, elle a

prononcé le discours principal sur le thème des échanges culturels et de l’indigénéité au « Curatorial Symposium » de

l’université d’Auckland (Nouvelle-Zélande). Outre sa nomination pour le prix Independent Vision d’Independent Curators

International (2012), elle a bénéficié d’une bourse de voyage de la Foundation for Arts Initiatives et d’une aide aux jeunes

chercheurs de la part du Center for Contemporary Art et de la Nanyang Technical University de Singapour (2014).

Originaire de Minneapolis, Erin Gleeson a travaillé au Walker Art Center et au Minneapolis Institute of Arts avant de

partir en 2002 pour le Cambodge grâce à une bourse Humphrey-Fulbright accordée par le Human Rights Center de la

faculté de droit de l’université du Minnesota. Elle partage désormais son temps entre Phnom Penh et Berlin.

Chacune des expositions de la programmation Satellite s’accompagne d’une publication. Coédition Jeu de Paume et

CAPC – Musée d’art contemporain de Bordeaux.

Bilingue français-anglais, 15 x 21 cm, 64 pages, 14 €

Également disponible en version numérique au prix de 6,99 € sur la librairie pour i-Pad Art, Book, Magazine

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Programmation 2015

VANdY rattana

24/02 – 17 /05/ 2015, Jeu de paume

Vandy Rattana (né en 1980 à Phnom Penh, Cambodge ; vit et travaille à Phnom Penh, Paris et Taipei) a commencé sa

carrière de photographe après avoir constaté l’absence de documentation physique sur les histoires, les traits et les

monuments propres à sa culture. Ses premières œuvres sérielles ont en commun une préoccupation pour le quotidien vécu

par le Cambodgien moyen (de la vie paisible à la maison et au bureau à des scènes d’évacuation urbaine pour cause

d’incendie ou d’expulsion), tandis que ses travaux vidéo récents témoignent d’un glissement vers la philosophie. Son œil

engagé s’attèle désormais à reconstruire des récits qui rejoignent de manière poignante des histoires méconnues et non

officielles.

Exposition récente : « No Country: Contemporary Art for South and Southeast Asia », Guggenheim Museum, New York,

2013 et dOCUMENTA(13), 2012.

Arin ruNGJANG

19/03 – 17 /05/ 2015, Jeu de paume Hors les murs/ Maison d’Art Bernard Anthonioz (Nogent-sur-Marne)

La pratique d’Arin Rungjang (né en 1975 à Bangkok ; vit et travaille à Bangkok), qui recouvre différents médiums, recourt

souvent à la vidéo et à l’installation in situ. Lors de ses plongées dans l’histoire et dans les expériences du quotidien,

il dissèque son matériau avec habileté et procède à une relecture des grands récits par le biais d’événements mineurs.

En multipliant les références temporelles et spatiales, il attend de son public qu’il reconstitue ces différentes strates.

Après un an passé en 2000 aux Beaux-Arts de Paris dans l’atelier de Christian Boltanski, Rungjang a obtenu en 2002 une

licence des beaux-arts de la Silpakorn University.

Expositions récentes : « Golden Teardrop », pavillon thaï de la 55e Biennale de Venise (2013) et 18e Biennale de Sydney

(2012).

Arin RUNGJANG, Golden Teardrop [Larme d’or], 2013. Vidéo numérique HD, 30 min. Courtesy de l’artiste

VANDY Rattana, Walking Through [Traversée], 2009. Tirage numérique C- Print. Courtesy de l’artiste

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KHVAY samnang

02/06 – 27/09/2015, Jeu de paume

Khvay Samnang (né en 1982 à Svay Rieng ; vit et travaille à Phnom Penh) développe une pratique multidisciplinaire au

croisement de la photographie, de la vidéo, de la performance et de l’installation. Il traite des sources d’information et

de la vie quotidienne en se tenant à l’écoute des faits irrésolus qui, selon lui, exigent une intervention, ne serait-ce que

symbolique. Avec subtilité et souvent humour, Khvay propose des interprétations nouvelles de l’histoire, de questions

actuelles controversées et de pratiques culturelles anciennes.

Expositions récentes : 4e Singapore Biennale, la 4e Asian Art Biennale de Taïwan. Khvay séjourne pour 2014-2015

à la Künstlerhaus Bethanien de Berlin.

NGuYeN Trinh Thi

20/10/2015 – 24/01/2016, Jeu de paume

Nguyen Trinh Thi (née en 1973 à Hanoï ; vit et travaille à Hanoï) est artiste, cinéaste et documentariste. Sa pratique, qui

l’amène aussi bien à exhumer des archives anonymes qu’à travailler au plus près de la population, questionne la mémoire

car, dans un contexte de surveillance et de censure généralisées, elle déconstruit poétiquement les idées centrales du

pouvoir et de l’idéologie dans le Vietnam du passé et du présent. Nguyen a étudié le journalisme et la photographie à

l’université d’Iowa ainsi que l’Asie du Sud-Est et le cinéma ethnographique à l’université de Californie de San Diego.

Expositions récentes : 4e Singapore Biennale (2013) et « Disrupted Choreographies », Carré d’Art, Musée d’art

contemporain de Nîmes (2013). Nguyen résidera au DAAD de Berlin en 2015-2016.

KHVAY Samnang, Untitled [Sans titre], 2011. Vidéo numérique HD, couleur et son, boucle de 4 min 22 s. Courtesy de l’artiste

NGUYEN Trinh Thi, Landscape [Paysage], 2013. Installation vidéo (vidéo couleur et son en boucle de 5 min, cartes postales). Courtesy de l’artiste

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Programmation 2015

Jeu de Paume Château de TourseN ACCès Libre

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niCOlÁs mUller

CoMMIssAIre Chema Conesa, commissaire indépendant

pArTeNAIres Exposition organisée par le Jeu de Paume en collaboration avec la Ville de Tours et coproduite par

la Comunidad de Madrid et La Fábrica, Madrid

encore peu connu en France, Nicolás Muller (orosháza, Hongrie, 1913-Andrín, espagne, 2000) est l’une des

grandes figures de la photographie sociale hongroise. Comme plusieurs de ses compatriotes photographes

- eva Besnyo1, Brassaï, robert Capa, André Kertesz2 et Kati Horna3 - Nicolás Muller a connu l’exil.

Issu d’une famille juive bourgeoise, il fuit les régimes répressifs des pays européens à mesure qu’il les

traverse. d’abord à paris, puis au portugal, en passant par le Maroc et finalement l’espagne, son parcours

professionnel et personnel est marqué par cette succession de « voyages nécessaires ».

Formé au hasard de ses rencontres et de ses expériences, les photographies de Nicolás Muller, des années

1930 sont marquées par un style documentaire « humaniste » qui révèle une grande sensibilité pour le

monde ouvrier et les classes sociales les plus démunies (chère à une grande partie des photographes

hongrois de l’époque). La représentation du monde du travail est sans doute un point de départ important

dans sa carrière. Indépendamment des contextes sociaux et politiques du pays où il se trouve, il

photographie les ouvriers agricoles, les dockers des ports de Marseille et de porto, les enfants des rues, les

marchands ambulants à Tanger, la vie des campagnes et, plus tard, les célébrités de Madrid.

L’exposition du Jeu de paume réunit, pour la première fois en France, une centaine d’images et de

documents issus des archives conservées par sa fille Ana Muller. elle retrace de façon chronologique le

parcours de ce photographe dont la carrière s’écoule de 1935 à 1981.

Nicolás Muller reçoit son premier appareil photographique à l’âge de treize ans. Il voit immédiatement dans la

photographie le pouvoir de rendre visible une certaine idée du monde et des gens. Il partage cette passion pour

la photographie avec ses études de droit et de sciences politiques à l’université de Szeged. Son appareil et le

sentiment de pouvoir traduire l’aventure de vivre seront les deux constantes qui façonneront à la fois l’homme et

l’artiste.

« J’ai appris que la photographie peut être une arme, un document authentique de la réalité. […] je suis devenu une

personne et un photographe engagés. »

Alors qu’il est encore étudiant, il parcourt pendant quatre ans la plaine hongroise à pied, en train ou à bicyclette.

De ses pérégrinations, il capte des portraits, des intérieurs de maisons, des épisodes de la vie rurale ou de celle des

ouvriers qui construisent les digues de la rivière Tisza.

22 nOVembre 2014 – 31 mai 2015(1913–2000), traces d’un exil

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Programmation 2015 / Hors les murs / Château de Tours

Nicolás muller, Tatouage, Bordeaux, France, 1938© Nicolás muller

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Ses premiers travaux sont très nettement centrés sur la ruralité de la Hongrie - qui lors du Traité de Versailles (1920)

se voit amputée d’une partie importante de ses terres. L’esthétique avant-gardiste - avec la diagonalisation des

images et à la prise de vue en plongée ou en contreplongée - fait partie de son carnet de voyage initiatique.

Suite à l’Anschluss (l’annexion de l’Autriche par l’Allemagne nazie en 1938), la Hongrie s’aligne sur la politique

allemande. Nicolás Muller décide de partir pour poursuivre sa carrière de photographe. Il arrive à Paris en 1938

et entre en contact avec d’autres artistes hongrois comme Brassaï, Robert Capa et André Kertész. Il travaille pour

plusieurs organes de presse, Match, France Magazine, Regards… pour lesquels il réalise notamment une série de

clichés sur le monde ouvrier de Marseille et de Hongrie. On retrouve également ces thèmes lors de son court séjour

au Portugal (où il est emprisonné puis expulsé sous la dictature du général Salazar).

Grâce à son père, resté en Hongrie et proche du Rotary Club International, il parvient à obtenir un visa pour

Tanger. Des juifs de toute l’Europe centrale affluent alors dans cette ville. Tanger le plonge dans un état créatif

presque fébrile : « Les yeux, les mains et tout mon être me démangeaient de l’envie d’aller partout pour prendre des

photographies ». Il fait alors inlassablement le portrait de cette ville où il doit apprendre à apprivoiser un nouvel

élément : l’excès de lumière.

Parallèlement, Nicolás Muller collabore à l’illustration de quelques livres comme Tanger por el Jalifa ou Estampas

marroquis. Le Haut Commissariat d’Espagne au Maroc lui commande également des chroniques sur les villes de la «

zone espagnole ».

Après un séjour de 7 ans à Tanger - qu’il qualifie d’ « années les plus heureuses de ma vie » - il décide de s’installer

à Madrid avec l’envie de reprendre son travail de photojournaliste, de poursuivre son exploration des régions

espagnoles, d’exposer et de publier ses ouvrages. Son studio madrilène se fait connaître. Il fréquente les écrivains,

les philosophes et les poètes du légendaire Café Gijón et ceux de la Revista d’Occidente. Ainsi, il prend part

activement à la vie clandestine de l’intelligentsia espagnole et réalise de nombreux portraits de ses amis artistes,

comme les écrivains : Pío Baroja, Camilo José Cela, Eugeni d’Ors ou Ramón Pérez de Ayala, le pianiste Ataúlfo

Argenta, ou encore le torero Manolete peu de temps avant sa mort.

Nicolás Muller prend sa retraite à l’âge de 68 ans.

Au début des années 1980, il s’installe à Andrín (aux Asturies) où il meurt en 2000.

Un catalogue est publié par La Fábrica à l’occasion de cette exposition, 257 pages, 58 € (version espagnole).

Textes de Chemsa Conesa, Nicolás Muller, Pilar Rubio Remiro.

Traduction française des textes téléchargeable gratuitement sur le site Internet du Jeu de Paume. (rubrique : Editions)

1- Exposition : Eva Besnyö, 1910-2003 : l’image sensible ; 22 mai - 23 septembre 2012. Jeu de Paume, site Paris Concorde 2- Exposition : André Kertész ; 28 septembre 2010 - 6 février 2011. Jeu de Paume, site Paris Concorde 3 - Exposition : Kati Horna ; 3 juin - 21 septembre 2014. Jeu de Paume, site Paris Concorde

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Programmation 2015 / Hors les murs / Château de Tours

Pierre de fenOÿl

CoMMIssAIre Virginie Chardin, commissaire indépendante

pArTeNAIres Exposition produite le Jeu de Paume en collaboration avec la Ville de Tours

pierre de Fenoÿl (né en 1945 à Caluire-et-Cuire) a consacré sa vie à la photographie. reporter, archiviste,

commissaire d’exposition, galeriste, acheteur d’art et fondateur de l’agence Vu devenue Viva, il a exercé

dès son plus jeune âge tous les métiers de l’image, avant de devenir, en 1975, le premier directeur de

la Fondation Nationale de la photographie puis, en 1978, conseiller pour la photographie au Centre

pompidou nouvellement créé. Guidé par une irrésistible passion, il a très activement œuvré pour la

reconnaissance de la photographie par les institutions dans les années 1970-1980. devenu l’un des

principaux acteurs du milieu de la photographie, il a fréquenté et exposé des photographes majeurs

comme Brassaï, Henri Cartier-Bresson, Jacques-Henri Lartigue, duane Michals, édouard Boubat, Tony

ray-Jones ou André Kertész avant de s’intéresser à la photographie du XIXe siècle. Mais pierre de Fenoÿl

est aussi l’auteur d’une œuvre photographique importante. ses recherches personnelles l’amènent, tout

d’abord, en Inde sur les pas d’Henri Cartier-Bresson, puis aux états-unis et en Toscane. Le désir grandissant

de se vouer entièrement à la prise de vue, vécue comme une quête spirituelle et métaphysique, l’incite à

quitter paris et ses fonctions institutionnelles.

L’exposition présentée au Château de Tours s’attache à montrer la richesse et la diversité du travail de

pierre de Fenoÿl ainsi qu’à retracer son parcours, à partir des archives de la famille de Fenoÿl. Mêlant

tirages, documents, projections, publications, films et sons, elle permet de redécouvrir l’œuvre élégante et

majestueuse d’un amoureux du noir et blanc photographique, de suivre son aspiration à saisir un au-delà

du sujet photographié, et de mettre en lumière la singularité et la cohérence de cette œuvre intemporelle

au sein du foisonnant mouvement de la photographie des années 1980.

Après une bourse de la Villa Médicis hors les murs qui lui permet d’entreprendre un voyage en Égypte sur les traces

de Maxime du Camp et de Félix Teynard, deux pionniers de la photographie, il s’installe dans le Sud-Ouest en

1984 et se consacre à l’observation du paysage. Pierre de Fenoÿl se révèle hanté par la question du temps et de la

mémoire en photographie et se définit comme « chronophotographe ». Bien que parfois rapprochée de la

« photographie créative » de son époque, son œuvre ne peut être rattachée à ce courant. Elle s’apparente plutôt à

une recherche du sacré, nourrie des Confessions de Saint-Augustin et inspirée par le théâtre de la nature et l’art de

la marche. Ses paysages vides de personnages et empreints d’un silencieux mystère évoquent parfois les paysages

peints flamands ou italiens, autant que les maîtres de la photographie primitive.

20 JUin 2015 – 31 OCtObre 2015

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Pierre de Fenoÿl, Tarn, 1986 © Pierre de Fenoÿl

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Programmation 2015 / Hors les murs / Château de Tours

Cette œuvre en pleine maturation bénéficie alors d’une reconnaissance immédiate, Pierre de Fenoÿl prenant

rapidement sa place parmi les photographes français. En 1984, il est invité à participer à la grande mission

organisée par la DATAR sur l’état des lieux du paysage français. Il est exposé par la galerie Texbraun, la galerie

de France, le Centre Pompidou, le musée d’Art moderne de la Ville de Paris, le Palais de Tokyo, la Bibliothèque

nationale de France, les Rencontres d’Arles. Les projets se succèdent lorsque brutalement, le 4 septembre 1987, il est

arrêté dans sa course par une crise cardiaque, sans avoir eu le temps de tirer, ni de montrer une grande part de

ses images. C’est à sa femme Véronique de Fenoÿl, élève du photographe Jean-Pierre Sudre et tireuse de son mari,

depuis leur rencontre en 1975, qu’il reviendra de faire vivre son œuvre et de conserver ses archives, avec l’aide de

leurs deux enfants.

Une monographie est publiée à l’occasion de l’exposition. Coédition Jeu de Paume et Xavier Barral. Environ 240 pages, 50 €.

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Pierre de Fenoÿl, Tarn, 1985. Le cimetière de Puycheval © Pierre de Fenoÿl

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Jeu de Paume En ligne

http://www.jeudepaume.org, nouveau site Internet

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l’esPaCe VirtUel dU JeU de PaUme

HttP://esPaCeVirtUel.JeUdePaUme.Org/

Le Jeu de paume soutient la création Internet en présentant sur l’espace virtuel de son site, des projets d’artistes créés spécialement pour le web :

Créé en 2007, l’espace virtuel permet au Jeu de Paume de proposer un espace d’exposition aux artistes se

consacrant à la création dans le domaine du web. Cet espace est conçu comme une plate-forme de présentation

de la diversité des projets utilisant le réseau et l’Internet comme matière première de la recherche artistique.

Comme pour le reste de la programmation, ces expositions sont accompagnées de présentations, conférences,

performances, proposées par les artistes au sein du Jeu de Paume.

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Programmation 2015

COnstant dUllaart HigH retentiOn, slOw deliVerY !! (jusqu’en avril 2015)

Biographie de Constant dullaart :

Constant Dullaart (Pays-Bas, 1979) vit entre Berlin et Amsterdam. Il travaille

principalement avec Internet, l’utilisant comme espace alternatif de présentation,

de représentation et de déformation. Son approche, souvent politique, élabore

une critique du contrôle que les systèmes globalisés ont sur notre perception du

monde, et de la façon dont nous adoptons passivement leur langage. La pratique

artistique de Dullaart inclut des sites Internet, des performances, des installations

et des vidéos. La manipulation des images fait partie intégrante de sa démarche

artistique, quels que soient leurs réseaux de diffusion.

Son travail a été présenté internationalement dans des institutions dont le

MassMOCA, Massachusetts ; UMOCA, Salt Lake City ; New Museum, New

York ; Autocenter, Berlin ; de Appel, Amsterdam et Stedelijk Museum, Amsterdam.

Constant Dullaart a cofondé le site internet de documentation artistique

http://net.artdatabase.org. I http://www.constantdullaart.com

Mardi 2 décembre, 19h à l’Auditorium du Jeu de Paume

Conférence de John Law, membre fondateur de Cacophony Society1.

Cette rencontre sera animée par Marie Lechner, journaliste.

( 1 Les travaux de la Cacophony Society sont egalement présentés dans l’exposition “Clowns Maléfiques” du HMKV)

Cette œuvre est une commande du Jeu de paume dans le cadre de l’exposition “Böse Clowns” (“Clowns

Maléfiques”) du Hartware MedienKunstVerein (HMKV) de dortmund.

Le Néerlandais Constant Dullaart a créé pour l’exposition Böse Clowns une pièce abordant les médias sociaux sous

un angle critique : High Retention, Slow Delivery !! (2014) cible l’économie de l’attention telle qu’elle se développe sur

les réseaux sociaux numériques comme Facebook, Instagram, LinkedIn et Twitter. Leurs mécanismes de partage (les

« Likes », « Retweets », « Followers » et autres « Friends ») encouragent la mise en place d’un « système d’évaluation

fondé sur la popularité au détriment de la qualité, sur le savoir-faire en matière de réseaux sociaux au détriment du

talent ». Plus il y a de Suiveurs, de J’aime, de Retweets et d’Amis, mieux c’est. La valeur, pour les médias sociaux, est

proportionnelle à l’attention suscitée. L’attention est devenue la nouvelle devise, la monnaie forte de cette économie

contemporaine dont les « Amis » sont les agents. High Retention, Slow Delivery !! est un piratage de médias sociaux

ayant pour objectif, dit l’artiste, de « propager le socialisme de l’économie de l’attention ».

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fred fOrest (avril - septembre 2015)

Dès le début des années 1970, Fred Forest (né en Algérie en 1933) s’est emparé des nouvelles technologies et des

médias de masse pour engager les individus dans des processus participatifs qui non seulement incitent à une

réflexivité critique mais visent aussi à transformer les relations sociales et la nature des technologies utilisées.

C’est précisément à cette intersection de la technologie et du champ social que Fred Forest a développé ce qu’il

nomme « une pratique sociologique interventionniste » depuis près de cinquante ans.

A travers une sélection d’œuvres historiques de Forest, cette plate-forme virtuelle cherche à mettre en évidence

les méthodes d’interférence (à la fois au sens de « perturbation technologique » et d’ « intervention sociale ») au

cœur de sa pratique artistique. Par ailleurs, elle souligne la manière dont les premiers travaux de Forest ont anticipé

certains des principes qui sous-tendent Internet, un médium devenu central dans l’œuvre de Forest à partir du début

des années 1990 et qui est aujourd’hui un lieu actif de participation et d’activisme.

Commissaires du projet :

- Ruth ERickson est commissaire d’exposition et chercheur associée à l’Institute of Contemporary Art, Boston.

Elle travaille actuellement à une exposition consacrée au Black Mountain College et à une rétrospective de l’œuvre

de Mark Dion. Son doctorat, réalisé à l’University of Pennsylvania, constitue la première étude générale des actions

et travaux du Collectif d’Art Sociologique fondé en 1974 par Fred Forest avec Hervé Fisher et Jean-Paul Thénot.

- Maud Jacquin est historienne de l’art et commissaire d’exposition indépendante.

Pour le 50ème anniversaire de la London Filmmakers’ Co-op en 2016, elle prépare actuellement un programme

de projections, d’expositions et de reconstitutions d’œuvres de cinéma élargi consacré aux pratiques encore peu

connues des femmes cinéastes attachées à la Co-op. Elle travaille également avec l’historien de l’art Sébastien Pluot

à la création d’un programme international de recherche et d’expositions dont les partenaires incluent des centres

d’art (Fonderie Darling, Montréal ; Carpe Diem, Lisbonne…), des universités et écoles d’art ( ESBA TALM, Angers;

Barnard College, New York …) et des programmes de résidences.

Biographie de Fred Forest :

Artiste multimédia et des réseaux, Fred Forest est un des pionniers en France de l’Art vidéo puis du Net art. Docteur

d’État à la Sorbonne, professeur en Sciences de l’information et de la communication, il crée dès 1968 les premiers

environnements interactifs utilisant l’informatique et la vidéo, mais il a aussi intégré dans sa démarche artistique

différents supports de communication : presse écrite, téléphone, réseaux télématiques, radio, télévision et plus tard

internet. Son travail s’intéresse aux propriétés formelles et perceptuelles de ces technologies mais aussi et surtout

à leurs implications dans le champ social. Il est co-fondateur de deux mouvements artistiques importants: L’art

sociologique (en 1974 avec Jean-Paul Thénot et Hervé Fischer) et l’Esthétique de la communication (1983). Son

travail a été présenté dans de nombreuses institutions internationales dont le Centre Georges Pompidou, l’Espace

Pierre Cardin, le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, la Biennale de Venise, la Documenta 6 et 8 à Kassel, la

fondation Miró à Barcelone et le C.A.Y.C./Center for Art and Communication en Argentine.

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Programmation 2015

http://lemagazine.jeudepaume.org. Également disponible sur iphone et Androids, juillet 2014

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eN IMAGes / reGArds / perForMANCes / BLoGs INVITés / porTFoLIos / porTrAITs FILMés /

CArNeTs / eNTreTIeNs / CouLIsses...

Le magazine en ligne du Jeu de Paume fêtera ses cinq ans au printemps 2015.

Avec plus de 100 000 visites annuelles, il génère sur le web des rencontres entre les artistes, les historiens, les

philosophes, les commissaires d’exposition, les réalisateurs, les critiques d’art et, avec eux, tous les publics amateurs.

Dans la continuité des expositions et des activités culturelles qui se déroulent au Jeu de Paume, le magazine

continue de multiplier les points de vue sur l’image et de promouvoir le partage des connaissances. Son corpus de

plus de 300 articles multimédia, permet déjà d’établir de nouvelles connexions dans les domaines de la création et

de la recherche.

En 2015, le magazine propose à deux grandes signatures, un politologue puis un philosophe, d’occuper chacun

durant six mois l’espace du blog invité. Après Hilde Van Gelder, Shelley Rice, Beatriz Preciado et dernièrement

Pedro Araya & Eduardo Jorge, cet espace d’expression libre présente des regards et des approches de l’image à

la fois très personnels mais qui ouvrent de nouvelles perspectives. De la même manière, deux nouvelles séries de

portfolios sont programmées, la première par Hélène Giannecchini, historienne de la photographie et commissaire

d’exposition, puis par un artiste ayant été exposé au Jeu de Paume. Deux nouveaux regards sur la création

contemporaine, faisant suite à ceux de Wilfrid Estève, Françoise Docquiert et Raphaëlle Stopin. Par ailleurs, le Jeu

de Paume propose aux artistes Arin Rungjang, Omer Fast puis Joana Hadjithomas & Khalil Joreige de tenir leurs

carnets en ligne et de partager avec les internautes leurs documents de travail, sources d’inspiration et autres

réflexions dans les mois qui précèdent l’ouverture de leur exposition au Jeu de Paume. Enfin, Shelley Rice, journaliste

et historienne de l’art, poursuivra ses meeting point, série d’entretiens radiophoniques spontanés entre New York et

Paris, avec diverses personnalités du monde de la culture : Quentin Bajac, Marc Lenot, Bernard Tschumi, Chantal

Pontbriand, Claude Mollard, Esther Ferrer et bien d’autres...

En complément de ces invitations, le magazine continuera de s’engager sur une ligne éditoriale créative, prospective

et didactique / réflexive : portraits filmés, regards sur une œuvre, textes disparus de la circulation ou n’ayant

pas encore été traduits, performances filmées, coulisses et visites commentées des expositions, essais critiques et

retransmissions vidéo des séminaires du Jeu de Paume... C’est ainsi que le magazine en ligne du Jeu de Paume

s’inscrit dans la recherche constante de transversalité et dans l’étude de la culture visuelle et de l’image.

magazine en ligne dU JeU de PaUme HttP://lemagazine.JeUdePaUme.Org

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Programmation 2015

Jeu de PaumeActivitésculturelles

Rétrospective Avi Mograbi, Z32 d’Avi Mograbi, 2008 © dr

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aCtiVités CUltUrellesLes activités culturelles du Jeu de paume sont construites selon deux axes principaux. Le premier a

pour vocation d’accompagner la programmation d’expositions en invitant les artistes et commissaires à

approfondir certains sujets. C’est dans ce cadre qu’un certain nombre de « cartes blanches » sont proposées

aux artistes invités par erin Gleeson à l’occasion de sa programmation satellite. Le second consiste à

proposer des rencontres ou projections sur des sujets transversaux liés aux territoires de l’image et des

représentations visuelles aujourd’hui, notamment autour du travail de Valérie Jouve. en parallèle de

l’exposition d’omer Fast, une table ronde présente également une mise en perspective critique et historique

des dispositifs dans les installations vidéo. Le public est convié à une série de visites des expositions en

présence des artistes et des commissaires, notamment dans le cadre des mardis jeunes.

CINéMA / rétrospective Avi Mograbi / 14-31 mars 2015

Né en 1956 à Tel Aviv, où il vit et travaille, Avi Mograbi est un réalisateur et vidéaste israélien. Ayant étudié l’art

et la philosophie, il acquiert ses premières expériences comme assistant réalisateur pour des films publicitaires

et longs-métrages alors que sa propre carrière cinématographique débute en 1989. Mograbi est connu pour

son engagement indéfectible envers la justice sociale, culturelle et politique au Moyen-Orient, ainsi que pour sa

contribution innovante et expérimentale au langage cinématographique.

séMINAIre / « Cinéma et contre-pouvoir » / 27 février-27 mars 2015 / 5 séances, le vendredi

Sous la direction de Marie-José Mondzain et Jean-Michel Frodon. Ces rencontres interrogeront la puissance

émancipatrice des images. C’est essentiellement à travers le cinéma que le séminaire est construit, car il semble

occuper aujourd’hui une place stratégique quand il s’agit de questionner les possibilités de transformation de

notre monde. Chaque séance du séminaire « Cinéma et contre-pouvoir » est précédée de la projection d’un

long-métrage, en lien direct avec le thème de la séance.

CINéMA / Carte blanche à Taryn simon / 11-12 avril 2015

L’artiste nord-américaine Taryn Simon propose, le temps d’un week-end à l’auditorium du Jeu de Paume, une sélection

de quatre films faisant écho, à travers leur sujet, leur esthétique, leur langage, à son propre travail artistique.

CINéMA / rétrospective Lav diaz / novembre 2015 / en partenariat avec le Festival d’Automne à paris

Une programmation d’Antoine Thirion. Reconnu comme le « père idéologique du nouveau cinéma philippin » , Lav Diaz

a été régulièrement donné en exemple par de jeunes cinéastes dont les œuvres ont semblé indiquer l’émergence d’une

« nouvelle vague » philippine dans les années 2000. La particularité du cinéma de Lav Diaz tient à la précision et à

l’entêtement d’une approche à la fois esthétique et discursive. Mais ce cinéma n’est pas voué au seul bénéfice d’une

émancipation des codes esthétiques du cinéma d’importation. L’ampleur et la beauté du travail de Lav Diaz suffisent à

justifier que ses films, dont beaucoup sont ici inédits, soient enfin montrés en France de manière conséquente.

Lav Locarno a reçu le Léopard d’Or au Festival de Locarno 2014, pour son film “Mula sa kung ano ang noon”.

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Programmation 2015

Jeu de PaumeActivitéséducatives

Photo adrien chevrot © Jeu de Paume

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aCtiVités édUCatiVespArTeNAIres

Le Jeu de Paume est subventionné par le ministère de la Culture et de la Communication.

Les activités éducatives du Jeu de Paume en direction des publics scolaires et enseignants sont réalisées en

partenariat avec le ministère de l’Éducation nationale et notamment les rectorats des académies de Créteil, Paris,

Orléans-Tours et de Versailles.

Les activités éducatives du Jeu de Paume bénéficient du soutien de Neuflize Vie et d’Olympus France.

Le Jeu de paume propose aux différents publics des activités éducatives conviviales et documentées, des

outils et des actions, qui contribuent à l’exploration des pratiques de l’image dans l’art et dans la société.

elles sont conçues dans une dynamique de dialogue entre les images, les mots, les idées et les expériences.

Les puBLICs AduLTes

Les rendez-vous du Jeu de paume

Ces rendez-vous permettent aux visiteurs du Jeu de Paume de bénéficier, sur simple présentation du billet d’entrée,

d’une visite commentée des expositions en cours, les mercredis et samedis à 12 h 30.

Les visites-conférences

Ces visites sur demande sont destinées aux groupes adultes (associations, professionnels et comités d’entreprise,

relais du champ social).

Les cycles de cours et formation en arts et histoire visuelle

Le Jeu de Paume propose chaque année des cycles de formation en arts et histoire visuelle, du mois d’octobre au

mois de juin, le jeudi de 19 h à 21 h. Sous l’intitulé « De l’invention de la photographie aux images

contemporaines », ces cours ont pour objet l’étude des pratiques, des usages et des statuts de l’image dans l’art

et dans la société, dans une approche plurielle et transversale. Ouverts à tous, ces cycles de cours peuvent aussi

s’inscrire dans le cadre de la formation professionnelle.

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Les Rendez-vous en famille, les samedis à 15 h 30 au Jeu de Paume © Photo : Élodie Coulon, Jeu de Paume 2014

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L’espACe éduCATIF du Jeu de pAuMe : uN LIeu de réFéreNCe pour L’ACCueIL des puBLICsconçu comme un site modulable, l’espace éducatif est un véritable laboratoire de rencontres, de formations et d’expérimentations. autour des expositions, l’espace éducatif offre un lieu d’échanges, de questionnements et de débats. les plus jeunes disposent également de livres, d’images et de sites internet en consultation.

Les puBLICs JeuNes

Les mardis jeunes

Le dernier mardi de chaque mois, à l’occasion des « mardis jeunes » du Jeu de Paume (entrée gratuite pour les moins

de 26 ans et les étudiants de 11 h à 21 h), sont organisées des rencontres avec les artistes ou les commissaires

invités, ainsi que des visites des expositions avec les conférenciers du Jeu de Paume.

12-15ans.jdp

Pendant les vacances scolaires, au cours de deux après-midis consécutifs, les stages de pratique des images (pour

les 12-15 ans) proposent des allers-retours entre les démarches artistiques explorées dans les expositions et des

espaces d’expérimentation pratique. Des postes informatiques et des outils numériques sont à disposition pour

produire, transformer, monter, échanger, partager et éditer des images. Les thèmes, renouvelés à chaque stage,

impliquent les images fixes, les images et mouvement ou les images en réseau.

Les FAMILLes eT Les eNFANTs

Les rendez-vous en famille

Chaque samedi – à l’exception du dernier du mois –, les conférenciers du Jeu de Paume accueillent les enfants

(7-11 ans) et leurs parents, ou les adultes qui les accompagnent, au cours d’un rendez-vous avec les images. Plusieurs

parcours sont proposés, dans les expositions en cours et dans l’espace éducatif, entre les images exposées et les

images projetées. Les participants sont invités à découvrir les démarches et les pratiques de chacun des artistes

présentés.

Les enfants d’abord !

Le dernier samedi du mois, de 15 h 30 à 17 h 30, le Jeu de Paume propose des visites-ateliers réservées aux

enfants (7-11 ans). En lien avec la découverte des expositions, les participants sont invités, dans l’espace éducatif, à

expérimenter, à composer et à éditer leurs propres images dans un portfolio personnel. Les pratiques et les thèmes

proposés sont renouvelés à l’occasion de chaque exposition.

Les puBLICs eNseIGNANTs eT éQuIpes éduCATIVes

Dans le cadre de l’éducation artistique et culturelle, les propositions et les actions sont ouvertes à l’ensemble des

enseignants, des professionnels et des intervenants dans les établissements scolaires.

Les visites préparées

À chaque nouvelle exposition, les équipes pédagogiques et éducatives sont invitées à une séance de préparation.

L’objectif est de présenter l’exposition aux participants, d’envisager ensemble les axes de travail pour les élèves et

de préparer la visite des classes ou des groupes.

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Renseignements : [email protected]

Les dossiers documentaires

Les dossiers documentaires rassemblent des éléments d’information, d’analyse et de réflexion ; ils se composent de trois

parties :

- « découvrir l’exposition », présentation de l’artiste, des images et des œuvres exposées ;

- « approfondir l’exposition », développement et documentation de plusieurs axes thématiques ;

- « pistes de travail », propositions en lien avec les programmes des enseignements et ressources en ligne.

La formation continue « images et arts visuels »

Le Jeu de Paume propose aux enseignants de toutes les disciplines ainsi qu’aux équipes éducatives, des séances de

formation autour du statut des images dans notre société et de leur place dans les arts visuels. Assurée par l’équipe

du service éducatif et par des intervenants invités, cette formation articule des propositions théoriques et des mises

en perspectives plurielles, en lien avec les expositions du Jeu de Paume.

Les puBLICs sCoLAIres eT pérIsCoLAIres

Les actions sont adaptées aux projets et aux niveaux des classes, du niveau élémentaire à l’enseignement supérieur.

Elles peuvent également se développer dans le cadre des activités périscolaires.

Les visites commentées

Les conférenciers accompagnent les classes dans la découverte des expositions du Jeu de Paume, en favorisant

l’observation et la prise de parole des élèves.

Les partenariats scolaires annuels

Ces partenariats se caractérisent par leur durée et la régularité des rencontres (au Jeu de Paume et dans les

établissements scolaires) avec les enseignants et les élèves, en lien avec les projets de classe et d’établissement.

Les parcours croisés

En associant la visite-conférence d’une exposition au Jeu de Paume avec une activité dans un autre lieu, les parcours

croisés explorent des thématiques communes à différentes institutions culturelles.

Les matinées de la programmation cinéma

Dans le cadre des cycles de cinéma de la programmation culturelle, le Jeu de Paume invite les classes de lycée à

une séance par trimestre, le vendredi en fin de matinée, spécifiquement présentées par des intervenants.

Jeu de pAuMe Hors Les Murs Au CHâTeAu de Tours / pArCours « IMAGes eT ArTs VIsueLs »depuis 2010, le Jeu de Paume, la Ville de Tours, le ccc – centre de création contemporaine de Tours – et l’université François-rabelais s’associent pour mettre en place une équipe de conférenciers qualifiés autour des expositions du ccc et du Jeu de Paume hors les murs au château de Tours. des étudiants du master d’histoire de l’art de l’université François-rabelais participent à une formation à la médiation et assurent les visites commentées des expositions pour tous les publics (scolaires et jeunes publics, étudiants, adultes). ce partenariat quadripartite constitue une première dans la mise en place d’un parcours spécifique autour de la transmission de l’histoire de la photographie et des arts visuels à Tours.

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Jeu de PaumeAdresse

1, place de la Concorde – 75008 Paris

01 47 03 12 50 – www.jeudepaume.org

Horaires d’ouverture

Mardi (nocturne) : 11 h-21 h

Mercredi à dimanche : 11 h-19 h

Fermeture le lundi, les 25 décembre et 1er janvier.

Tarifs

Expositions : Plein tarif : 10 € / Tarif réduit : 7,50 €

Entrée gratuite : programmation Satellite ; Château de Tours ; mardis jeunes (pour les étudiants et les

moins de 25 ans inclus le dernier mardi du mois) ; les moins de 12 ans

Cinéma, séminaires, tables rondes : 3 € / Conférences gratuites

Billetterie en ligne sur le site Internet du Jeu de Paume, avec la Fnac, Digitick et Ticketnet

Abonnement annuel et partenaires culturels

Accès gratuit et illimité aux expositions et à toutes les activités culturelles du Jeu de Paume

Abonnement annuel : plein tarif 30 € / tarif réduit 25 € / tarif jeune 20 € / tarif duo 50 €

Tarifs réduits sur présentation du laissez-passer annuel, auprès des partenaires culturels du

Jeu de Paume : Bibliothèque nationale de France, Centre Photographique d’Île-de-France, Centre Pompidou,

Cinémathèque française, Fondation Cartier, Maison Européenne de la Photographie, Musée d’Orsay,

Musée de l’Orangerie, Palais de Tokyo, Théâtre de l’Odéon.

Le Jeu de Paume est également partenaire du Festival international d’art de Toulouse et

du Festival d’Automne à Paris. Tous les détails de l’offre sur www.jeudepaume.org.

Le Jeu de Paume est membre des réseaux Tram et d.c.a, association française de développement des

centres d’art.

ViSuelS PreSSeVisuels libres de droit téléchargeables sur le site www.jeudepaume.org

Identifiant : presskit / Mot de passe : photos

conTacTSrelations presse : Laurence Gillion 01 47 03 13 22 / 06 42 53 04 07 / [email protected]

Communication : Anne racine 01 47 03 13 29 / [email protected]

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