DOSSIER DE PRESSE - Le Jour de la Nuit ! | … · Balade nocturne à la découverte des créatures...

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1 DOSSIER DE PRESSE

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DOSSIER DE PRESSE

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Presse, coordination

* Larissa de Kochko, coordinatrice des campagnes [email protected] / 01 40 31 34 48

* Thibaut Allibert, chargé de mission – [email protected] / 01 44 92 00 11

Agir pour l’Environnement est le coordinateur du Jour de la Nuit 2, rue du Nord – 75 018 Paris Tel : 01 40 31 02 37 / Fax : 01 40 31 02 39 www.agirpourlenvironnement.org

Contacts

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SOMMAIRE DU DOSSIER

Communiqué de presse « Le Jour de la Nuit, le 1er octobre 2011 » ■ page 4

Petit éclairage sur le Jour de la Nuit ■ page 5

Annexe 1 - Les partenaires du Jour de la Nuit ■ page 13

Annexe 2 – Dossier « Lumière, éclaire ma lanterne » ■page 15

SOMMAIRE

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LE TROISIEME JOUR DE LA NUIT

aura lieu le 1er octobre 2011 !

Le samedi 1er octobre prochain aura lieu la troisième édition du Jour de la Nuit.

En 2009 et 2010, ce sont plus de 500 manifestations qui ont été organisées partout en France pour fêter la nuit noire et sensibiliser au phénomène de pollution lumineuse.

Cette année, les 19 partenaires organisateurs appellent de nouveau les collectivités locales, les associations et les gestionnaires d’espaces naturels à monter encore davantage d’animations grand public et d’extinctions de l’éclairage public.

Pour faire prendre conscience de la pollution lumineuse et de ses conséquences sur

l’environnement Le Jour de la Nuit a pour objectif de sensibiliser aux conséquences de la pollution lumineuse et de renouer un lien avec la nuit. Depuis quelques années, la nuit est en effet confrontée à la montée d’une pollution lumineuse issue d’une généralisation de l’éclairage artificiel, qui engendre un gaspillage d’énergie important, trouble les écosystèmes et fait disparaître le ciel étoilé. Le Jour de la Nuit permet de faire découvrir la biodiversité nocturne et de retrouver le plaisir d’observer les étoiles pour attirer l’attention sur ces enjeux. En participant à cette grande action

festive et participative, les différents acteurs, collectivités locales, associations, gestionnaires d’espaces naturels et citoyens, s’impliquent dans une grande marche vers la préservation de la

nuit, de la biodiversité, du climat et de l’environnement.

Redécouvrons la magie de la nuit noire Inscrit dans le cadre de l’Année internationale des forêts et l'Année internationale de la

chauve-souris, le troisième Jour de la Nuit met cette année encore, la biodiversité nocturne à

l’honneur. A l’occasion du Jour de la Nuit, de nombreuses animations et activités seront proposées au grand public partout en France : sorties nature, écoute des animaux, observations des étoiles, expositions, balades nocturnes, conférences… En parallèle, de nombreuses villes éteindront symboliquement tout ou partie de leur éclairage public.

Inscrivez votre manifestation sur www.jourdelanuit.fr

C'est en ligne, les organisateurs d’animations grand public et les communes qui souhaitent mettre en place des extinctions de leur éclairage public peuvent inscrire leur manifestation sur le site internet www.jourdelanuit.fr. Ils y trouveront de nombreux outils pour les aider à organiser leur manifestation (kit pratique, outils de communication, documents pédagogiques etc.). Les activités inscrites figureront sur une carte de France interactive sur laquelle le grand public trouvera le programme complet.

Communiqué de presse

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Le Jour de la Nuit est une manifestation nationale de redécouverte de la nuit, ses paysages, sa biodiversité et son ciel étoilé.

Le Jour de la Nuit fédère, le temps d'une journée et d'une nuit les opérations de sensibilisation à la protection de l'environnement nocturne et au phénomène de pollution lumineuse. Le samedi 1er octobre prochain seront proposées sur l'ensemble du territoire, des actions organisées par les associations et les collectivités ; sorties nature et astronomiques, balades nocturnes, conférences-débat, expositions, lectures de contes etc… En parallèle, de nombreuses villes éteindront symboliquement tout ou partie de leur éclairage public pour permettre l’observation du ciel étoilé et montrer leur volonté de préserver l’environnement nocturne.

2011, Année internationale des chauves-souris et des forêts

Sans doute peu connues pour être des animaux nocturnes, les chauves-souris restent dans l’inconscient collectif assez impopulaire. Ces petits mammifères, inoffensifs pour l'homme sont un maillon indispensable dans un grand nombre d'écosystèmes. Certaines espèces de chiroptères sont pourtant directement menacées d'extinction du fait de la présence d'éclairages artificiels nocturnes.

En France, les forêts vont bien. Elles couvrent 30% du territoire et sont des réserves naturelles peu connues. La plupart des espèces forestières sont nocturnes et sont facilement observables de nuit. Cette troisième édition du Jour de la Nuit est l'occasion de renouer avec cette biodiversité.

Le Jour de la Nuit troisième « clap »

1er octobre 2011

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Objectifs de l’événement La troisième édition du Jour de la nuit permet de :

marquer un temps fort pour une meilleure reconnaissance de la pollution lumineuse et de la nécessité de protéger la nuit

sensibiliser le grand public aux impacts de la pollution lumineuse (disparition de biodiversité nocturne, de la voûte céleste, gâchis considérable d’énergie)

renouer un lien entre les hommes et la nuit en faisant découvrir ou redécouvrir ce patrimoine universel, cette porte ouverte sur l'univers qu'est le ciel étoilé

Pointer du doigt les enjeux économiques d'une bonne gestion de l'éclairage nocturne et la nécessité de modifier les comportements.

Qui organise ?

Le Jour de la Nuit est coordonné par l’association Agir pour l’Environnement

(www.agirpourlenvironnement.org), en partenariat avec 19 autres structures et

organisations (annexe 1). Localement, les manifestations proposées au grand public sont organisées par des associations et collectivités locales qui s’engagent au travers de la charte du Jour de la nuit. Pour cette troisième édition, des structures de tous horizons (associations de protection de l’environnement, d’éducation populaire, d’astronomie, du domaine de l’énergie, associations d’élus, naturalistes) travaillent ensemble autour de cet enjeu crucial qui est la préservation de la nuit. Individuellement, collectivement, tout un chacun est invité à éteindre et observer.

Retour sur les éditions précédentes

Les deux premières éditions du Jour de la Nuit ont rencontré un vif succès, aussi bien auprès des collectivités que des associations. Près de 400 manifestations en 2009 et plus de 500 en 2010 ont été organisées partout en France. L'implication des collectivités a permis, dans 227 communes et villes, l'extinction totale ou partielle des éclairages publics.

Le bilan de l’édition 2010 est téléchargeable sur le site internet :

www.jourdelanuit.fr/IMG/pdf/bilan_complet.pdf

A Paris, le ministère du

développement durable a éteint symboliquement l’Arche de la Défense

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Retrouvez toutes les manifestations sur la carte de France interactive du Jour de la

Nuit sur www.jourdelanuit.fr Plus de 500 manifestations de découverte de la nuit ou de sensibilisation à la pollution lumineuse ont été organisées partout en France et dans les territoires d’Outre-mer.

Quelques exemples d’animations grand public en 2010: - Balade dans les marais et pique-nique sous les étoiles dans les lagunes (Châteauneuf-les-Martigues, 13) - Marche nocturne en forêt, conférence sur les rapaces nocturnes et échange des

ampoules à incandescence contre des ampoules à économie d’énergie. Un pique-nique à la lueur des bougies est également proposé sous la Halle du marché (Bonnières-sur-Seine, 78) - Parcours guidé dans le village éteint, lecture de contes depuis un balcon, ascension de l’église et observation astronomique, théâtre d’ombres, sensibilisation à la faune, chaudron chaud (Ambert, 63)

Plus de 500 manifestations organisées

partout en France en 2010 !

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De nombreuses extinctions de l’éclairage public En 2010, plus de 200 villes et communes ont éteint symboliquement tout ou partie de leur éclairage public. Parmi elles, des grandes villes comme Lille, Strasbourg, Reims, Rouen, Besançon, Caen ou Annecy.

La rue Clémenceau à Falaise (14), avant et pendant son extinction en 2009

Plus d’une quinzaine de parcs naturels régionaux sont aussi très mobilisés et organisent des extinctions et des animations sur leurs territoires. De très nombreuses villes proposent des activités en plus de l’extinction.

Par exemple à Lille (Nord) : - Extinction :

A partir de 21h et pour la soirée, extinction de la mise en valeur par la lumière de l'Hôtel de Ville et de son Beffroi ; extinction de l'ensemble de l'éclairage de la place de la République, ainsi que les petits mâts d'éclairage situés sur la place Richebé.

Pour tout le week-end, extinction de la mise en valeur par la lumière du Palais des Beaux-Arts (place de la République) ; installation de filtres de couleur sur les luminaires d'éclairage de la voie circulée sur le côté de la place Richebé.

- Animation :

Balade nocturne à la découverte des créatures de la nuit au Triangle des Rouges Barres. « Venez écouter le cri des chauves souris, sentir les mouvements de la nuit qui trahissent parfois la présence des animaux, laissez vous porter par le souffle des arbres et de l’eau. ». Avec le service animation nature de la Ville de Lille et le réseau Naturalille.

Observation des étoiles sur la place de la République. « En plein centre ville, la Ville de Lille éteint la lumière et le Club d’Astronomie de la Région Lilloise (CARL) vous propose une initiation à l’astronomie ! Et l'association PPJég vous propose une projection des plus beaux papillons de nuit présents à Lille... » De 21h à minuit, au centre de la place de la République. www.astro-carl.com

On souhaite la même réussite pour 2011. Renseignez-vous sur les animations organisées! Il y en a déjà sur la carte de France :

www.jourdelanuit.fr

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L’augmentation de l’éclairage artificiel fait disparaître la nuit noire. En participant au Jour de la Nuit, les organisateurs reconnaissent qu’il est important de prendre en compte et sensibiliser aux conséquences de la pollution lumineuse et d’en réduire les impacts.

Pollution lumineuse : la nuit en voie de disparition Depuis quelques années, la nuit est confrontée à la montée d’une pollution lumineuse issue d’une généralisation de l’éclairage nocturne. En dix ans, le nombre de points lumineux a augmenté de 35 % en France et s’élève à plus de 8,7 millions de points. Le plus souvent, les systèmes d’éclairage sont mal conçus et renvoient la lumière vers le ciel, en France les villes et les villages sont sur-éclairées... Mais les effets de l’éclairage nocturne sont insidieux : il provoque la disparition du ciel étoilé, trouble fortement les écosystèmes et représente un gâchis énergétique considérable.

Nous assistons en effet à une véritable course à l’éclairage dans les villes et les campagnes : l’éclairage public devient de plus en plus systématique et permanent, les panneaux publicitaires et néons en tout genre fleurissent un petit partout, les illuminations de Noël ne cessent d’augmenter… Récemment reconnu, le terme de « pollution lumineuse » désigne cette nouvelle forme de nuisance environnementale.

Impacts de la pollution lumineuse Sur la biodiversité La pollution lumineuse, de par son ampleur et sa soudaineté à l’échelle de l’histoire naturelle, affecte directement la faune et la flore en perturbant significativement leur équilibre fragile. Cette nouvelle forme de pollution contribue à la disparition de la biodiversité et au morcellement des habitats naturels.

Pour une reconnaissance de la

pollution lumineuse

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Une grande partie des affaires concernant la vie sauvage se règle lorsque nous nous reposons, de nuit. Dans un calme très relatif étant données la nature des activités mais par contre en toute obscurité, hors la lune. Il suffit pour s’en rendre compte de passer une nuit en forêt. Que l’on pense au hérisson, au chevreuil, à la fouine, au blaireau ou au cerf, chez les mammifères, les noctambules ne se comptent pas qu’au sein des chauves-souris, loin de là. N’importe quel néophyte peut être émerveillé en

découvrant cette intense vie nocturne ; on pense au puissant brame du cerf, au délicat chant fluté du crapaud accoucheur ou encore aux fameuses danses des mâles de tritons ! De très nombreux insectes sont menacés. Attirés par la lumière, ils viennent griller vifs sur les luminaires ou deviennent des proies faciles pour les prédateurs. D’autres insectes, comme les lucioles ou les vers luisants, ne peuvent plus se retrouver et donc se reproduire. La disparition de 150 insectes par nuit sur un lampadaire, qui représentent un maillon crucial dans la chaîne alimentaire, entraîne inéluctablement, des conséquences sur l’ensemble des écosystèmes. Les oiseaux migrateurs, qui s’orientent notamment grâce aux étoiles, voient leur système de repérage dans le temps et dans l’espace perturbé : ils sont désorientés ou éblouis et sont forcés de dévier de leur trajectoire. Lorsqu’ils croisent sur leur route de grandes structures de verre et d’acier éclairées comme il y en a désormais dans toutes les grandes villes, ces oiseaux semblent les prendre pour une surface en eau et s’y écrasent en tentant de s’y poser. De nombreuses autres espèces sont touchées. Les chauves-souris, par exemple, désertent les clochers des églises qui sont éclairés. L’horloge interne des escargots serait déréglée tandis que d’autres espèces voient leur effectif augmenter car ils tirent profit d’un surplus d’éclairage (pigeons urbains, moineaux…). Faire tout son possible pour réduire les éclairages nocturne, c’est alléger la pression qui pèse sur la vie sauvage, pression qui s’est particulièrement accrue au cours du siècle passé, au point de souvent devenir insupportable à nombre d’organismes. Qu’on se le tienne pour dit : la nuit, naturellement, il fait noir.

Les étoiles s’éteignent

Le ciel étoilé disparaît dans de plus en plus de zones. Il faut s’éloigner toujours plus loin des halos lumineux, pour avoir la chance de voir les étoiles. Par exemple, la constellation de la Grande Ourse, comprend 400 étoiles visibles à l’œil nu : une quarantaine d’étoiles peuvent être observées dans les zones les moins polluées et moins d’une dizaine dans les grandes villes. A terme, l’activité amateur et professionnelle d’astronomie est donc compromise. Plus généralement, c’est notre lien à tous avec le ciel étoilé et l’environnement nocturne qui est remis en question. A tel point que l’ONU étudie l’idée de classer le ciel étoilé comme « patrimoine commun de l’humanité ». Les civilisations se sont construites avec le ciel nocturne, comme en témoigne la configuration des sites préhistoriques, les alignements de menhirs par exemple ou l’influence des astres sur la science. Depuis toujours, la nuit a accompagné

l’homme. La nuit est source d’émerveillement, de questionnement, d’inspiration.

Éclairage public : une facture énergétique et des coûts économiques significatifs L’éclairage public engendre des consommations d’énergie et des coûts financiers loin d’être négligeables. Pour les communes, l’éclairage public représenterait 38% de la facture d’électricité,

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23% de la facture globale de l’énergie et serait responsable de 4% des émissions de gaz à effet de serre en France. Cela représenterait la production d’environ 2 réacteurs de 1000 Méga Watts. Ce bilan carbone pourrait être fortement diminué quand on sait que 30 à 40% de l’énergie pourrait être économisée pour les communes si les installations d’éclairage étaient de meilleure qualité, et mieux conçues avec une puissance mieux adaptée (selon l’ADEME et EDF). Par ailleurs, l’augmentation des points lumineux entraîne des pics de consommation électrique entre 19h et 21h, en particulier en hiver. Or seules les centrales thermiques, charbon et pétrole notamment sont à même de répondre à cette forte demande, incitant ainsi la France à se doter de nouvelles capacités de production inutiles la majorité du temps.

Cette situation est en contradiction avec les objectifs politiques affichés de réduction de gaz à effet de serre. A l’heure où l’urgence climatique nous impose à tous de réduire notre consommation d’énergie, les pouvoirs publics ont le devoir de montrer l’exemple en réduisant au maximum les gaspillages d’énergie. Il est nécessaire de revenir vers une utilisation plus raisonnée de l’énergie et donc de l’éclairage artificiel.

Des solutions simples et disponibles existent !

Il ne s’agit pas de remettre en question l’éclairage qui peut être utile, mais de raisonner et d’organiser l’éclairage artificiel, de le rendre plus efficace et de limiter les dépenses d’énergie inutiles.

Modifier les pratiques existantes pour endiguer la course à l’éclairage systématique Limiter le sur-éclairage et l’éclairage dans les lieux peu fréquentés, diminuer la puissance des installations, réduire la durée de fonctionnement des éclairages…

Adapter l’équipement pour une meilleure efficacité énergétique La technologie existante d’éclairage public permet des économies d’énergie considérables et de diminuer ainsi la facture pour le contribuable: abat-jour, minuterie, détecteurs de présence, éclairages passifs, ampoules basse consommation type fluo compacte ou diodes électroluminescentes (LED) … De plus, ces solutions technologiques sont vitre rentabilisées par les économies d’énergie réalisées.

Eclairer pour notre sécurité ? Les effets sécuritaires de l’éclairage n’ont pas été démontrés à ce jour, tant sur la sécurité civile que sur la sécurité routière. La majorité des cambriolages a lieu en plein jour. L’éclairage donne souvent un sentiment de sécurité sans pour autant la garantir. L’éclairage systématique des routes n’incite pas au ralentissement. A contrario on constate que les passages piétons, ronds points ou carrefours sont plus visibles lorsque l’éclairage est isolé. Un éclairage mal adapté entraîne éblouissement et fatigue des conducteurs, limitant la capacité de l’œil à s’adapter à l’obscurité. A titre d'exemple, la ville de Ploemeur dans le Morbihan qui compte 19.000 habitants a expérimenté pendant six mois (entre 2008 et 2009) l'extinction de son éclairage public entre 1 h et 5 h sans incidence notable sur la sécurité des biens et des personnes. Quelques avancées en matière d’éclairage public

Depuis plusieurs années, la pollution lumineuse est devenue une problématique qui est progressivement prise en compte par les villes, responsables d’un éclairage public qui pèse lourd dans les finances locales. À Orgeval (Yvelines) par exemple, la mairie a déjà diminué sa consommation d'électricité de 25 % en installant des systèmes qui permettent de réduire la tension

Crédit : photo-libre

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au milieu de la nuit, ou encore en éteignant ronds-points et rangées de lampadaires à minuit. Depuis le premier Jour de la nuit, plusieurs communes participantes ont engagé un diagnostic de leur éclairage ou sont passées à une extinction quotidienne en pleine nuit, c’est encourageant. Des initiatives intéressantes à l’étranger pourraient aussi nous inspirer. En Espagne, la Catalogne serait parvenue à réduire de plus de 60 % la pollution lumineuse en déployant des fonds de 1,2 million d'euros pour la réalisation de travaux d'aménagement environnemental afin de lutter contre ce type de pollution. A New York, plusieurs gratte-ciels diminuent leur éclairage afin de réduire le nombre d’oiseaux migrateurs qui percutent chaque année les façades des bâtiments. Des initiatives à prendre avec recul, mais qui montrent un réel engouement pour la réduction de la pollution lumineuse dans les villes. Nuisances lumineuses : les avancées sur la réglementation nationale L’article 41 de la loi Grenelle 1 du 3 août 2009 a mis en évidence la nécessité de prendre en compte les impacts des émissions de lumière artificielle sur le paysage et sur l’environnement en rappelant les grands objectifs de la loi : « Les émissions de lumière artificielle de nature à présenter des dangers ou à causer un trouble excessif aux personnes, à la faune, à la flore ou aux écosystèmes, entraînant un gaspillage énergétique ou empêchant l'observation du ciel nocturne feront l'objet de mesures de prévention, de suppression ou de limitation. » L’article 173 de la loi Grenelle 2 du 12 juillet 2010 constitue le deuxième étage du dispositif législatif qui détaille de quelle manière ces objectifs peuvent être atteints et a inscrit la prévention des nuisances lumineuses dans le code de l’environnement. « Pour prévenir ou limiter les dangers ou trouble excessif aux personnes et à l'environnement causés par les émissions de lumière artificielle et limiter les consommations d'énergie, des prescriptions peuvent être imposées, pour réduire ces émissions, aux exploitants ou utilisateurs de certaines installations lumineuses, sans compromettre les objectifs de sécurité publique et de défense nationale ainsi que de sûreté des installations et ouvrages sensibles ».

Décret d’application n° 2011-831 du 12 juillet 2011 relatif à la prévention et à la limitation des nuisances lumineuses, publié au Journal officiel le 13 juillet 2011. Ce texte définit les installations lumineuses pour lesquelles des prescriptions peuvent être imposées aux exploitants et utilisateurs. Sont concernés : les éclairages de la voirie, de mise en valeur du patrimoine, des équipements sportifs, l'illumination des façades des bâtiments, l'éclairage des parcs de stationnement non couverts ou semi couverts, l'éclairage événementiel extérieur et l'éclairage de chantiers en extérieur. Mais ce texte ne s'applique pas à la publicité et aux enseignes lumineuses...

Des mesures plus restrictives sont prévues dans les sites d'observations astronomiques et dans les espaces naturels protégés : parcs nationaux, réserves naturelles, parcs naturels régionaux, parcs naturels marins, sites classés et sites inscrits, sites Natura 2000. Enfin, il donne la possibilité au maire, ou au préfet suivant les cas, de sanctionner les manquements à la réglementation d'une amende administrative pouvant atteindre 750 euros.

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Agir pour l’environnement initie trois à quatre campagnes de mobilisation citoyenne par an sur des sujets d’actualité : agriculture durable, transport, énergie, protection de la biodiversité, santé environnementale... L’association fédère des collectifs associatifs à chaque campagne et doit sa force de mobilisation à la synergie ainsi créée et à la mise en commun d’expertises souvent très complémentaires.

www.agirpourlenvironnement.org

Plus qu’une association au service de ses 1500 membres, l’Association Française d’Astronomie agit pour donner au plus grand nombre l’envie et les moyens de découvrir le ciel et ses représentations, de s’intéresser à sa part rationnelle, de pratiquer l’astronomie et de s’initier aux concepts et aux méthodes scientifiques.

www.afanet.fr et www.porteauxetoiles.org

L’Association des Maires de France regroupe près de 36 000 maires et présidents de communautés en exercice, dans les communes des départements et territoires français

de métropole et d’outre-mer. www.amf.asso.fr/ L’Association Nationale pour la Protection du Ciel et de l’Environnement Nocturnes agit pour défendre l’environnement nocturne et le ciel étoilé avec comme objectifs de préserver la biodiversité, respecter les cycles biologiques, concilier confort, sécurité et économie d’énergie, conserver à l’humanité les beautés du

ciel nocturne. www.anpcen.fr Le Comité de Liaison Energies Renouvelables est une association agréée protection de l’environnement œuvrant pour le développement des énergies renouvelables et la maîtrise de l’énergie.

www.cler.org

L’association Les Eco Maires a pour objet de réunir les collectivités locales qui font des politiques environnementales et de développement durable une priorité de leur mandat. Les Eco Maires fédèrent et agissent pour et avec près de 1900 communes ou EPCI adhérentes et compte 2000 collectivités partenaires.

http://www.ecomaires.com/ Les Conservatoires d’espaces naturels contribuent à préserver le patrimoine naturel, notamment par la maîtrise foncière et les démarches conventionnelles et/ou contractuelles. Les 30 Conservatoires d’espaces

naturels couvrent plus de 2 250 sites (140 000 ha). http://www.enf-conservatoires.org/ La Fédération des Parcs naturels régionaux de France est l’association du réseau des 46 Parcs naturels régionaux (PNR). Un PNR est un territoire essentiellement rural, habité, reconnu au niveau national pour sa richesse en terme de patrimoine naturel, culturel et paysager et s’organise autour d’un projet concerté de

développement durable fondé sur la préservation et la valorisation des patrimoines. www.parcs-naturels-regionaux.tm.fr

La FCPN à pour objet de développer l’éducation à la nature et plus généralement la culture naturaliste dans la société, particulièrement auprès des enfants. La FCPN regroupe plus de 300 clubs Nature en France et dans

de nombreux pays francophones, en Europe et en Afrique. http://www.fcpn.org

ANNEXE 1

Les partenaires du Jour de la nuit

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La Fédération des Francas est composée de 80 associations départementales qui fédèrent 5.000 centres de loisirs et repose sur 19 unions régionales. Son action éducative touche chaque année 1.000.000 d’enfants et

d’adolescents. Son objet est de promouvoir l’action éducative locale. http://www.francas.asso.fr/ France Nature Environnement est une fédération de plus de 100 fédérations et associations, régies par les lois de 1901 et de 1908, et réparties sur le territoire métropolitain et d’outre-mer. L'ensemble de son réseau représente près de 3000 associations, du local jusqu'au national. www.fne.asso.fr La ligue de l’enseignement, c’est l’histoire de 140 ans de mobilisation pour la laïcité, et pour l’accès de tous à l’éducation. Partenaire de l’éducation, elle est un réseau associatif portant les idéaux de l’éducation populaire.

http://www.laligue.org/

Natureparif est une structure d’échange entre l’Etat, la Région Ile de France et les organismes publics et privés. Natureparif est l’outil régional au service de la préservation de la biodiversité.

http://www.natureparif.fr/

Le Réseau Action Climat France est un réseau d’associations en lutte contre les changements climatiques et regroupe une quinzaine d’associations de défense de l’environnement, d’usagers de transport, et d’alternatives énergétiques. Il est le représentant français du réseau mondial d’ONG concernées par les changements

climatiques, le "Climate Action Network". www.rac-f.org

Le Réseau Ecole et Nature regroupe l’ensemble des réseaux régionaux et départementaux français d’éducation à l’environnement et représente ainsi environ 2000 membres. Ses fonctions sont multiples : mise en relation des praticiens, mise à disposition de ressources, de réflexion permanente et de représentation des

acteurs de l’éducation à l’environnement. http://www.ecole-et-nature.org

Rivages de France est une association rassemblant les gestionnaires d’espaces naturels littoraux. Près de 47 700 ha d’espaces espaces littoraux et lacustres sont gérés par les membres de Rivages de France.

http://www.rivagesdefrance.org/ Les réserves naturelles (RN) sont des territoires où les éléments les plus remarquables du patrimoine naturel français sont protégés par une réglementation adaptée et une gestion locale pérenne.

http://www.reserves-naturelles.org/accueil/accueil.asp

Avec le soutien financier de

Le ministère du développement durable Créé en mai 2007, le nouveau ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement Durable et de la Mer concentre pour la première fois tous les leviers : écologie, énergie, aménagement durable et logement, transports, écofiscalité, prévention des risques… - pour mettre en œuvre le Grenelle Environnement, piloter une politique de développement durable répondant aux enjeux majeurs de la préservation de notre environnement (changement climatique, perte de la biodiversité) et de l’installation d’une compétitivité durable de notre économie et de nos territoires dans un contexte mondialisé.

La Région Ile-de-France s’est engagée à atteindre l’objectif fixé en 2001 par le Conseil européen de Göteborg : stopper le déclin de la biodiversité sur son territoire d’ici à 2010. Elle s’y attelle sur tous les fronts : création de la charte régionale de la biodiversité et des milieux naturels, renforcée en 2007 par l’adoption de la stratégie régionale pour la biodiversité.

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Annexe 2 : Dossier « Lumière, éclaire

ma lanterne »

Lumière,éclaire ma lanterne

Comprendre les tenants et abouti ssants de la lumière arti fi cielle, voilà ce que nous proposons de découvrir dans ce dossier.C’est en eff et un sujet qui pourrait bien mett re tout le monde d’accord, pour ce qu’il nous concerne tous, d’une manière ou d’une autre.Faisons la lumière sur la lumière!

Faisons la l u m i è re sur un sujet qui p o u r -

rait bien mett re tout

le monde d’ac-cord.

La première source de lumière, sur Terre, provient du soleil. Depuis 4,6 milliards d’années, l’astre à l’origine de la vie sur Terre éclaire cett e dernière en suivant des rythmes journaliers et saisonniers.

L’ensemble des êtres vivants sur notre planète est régit par cett e alternance qui se traduit dans les organismes sous forme de rythmes que l’on nomme «rythmes circadiens». Chaque espèce, chaque règne, développe des modes de vie basés sur l’alter-nance de périodes diurnes et noc-turnes. L’être humain n’échappe pas à cett e règle.Ainsi, l’Homo sapiens-sapiens étant dépourvu de vision adapté à l’obscurité, il est une espèce diurne. N’étant pas non plus natu-rellement doué de capacités par-ti culières pour se défendre, l’être humain, depuis toujours, craint la nuit, pour ce qu’elle le rend parti -culièrement vulnérable. Les premiers hommes, se sachant des proies faciles se sont réfugiés dans des grott es. La découverte du feu et sa maî-trise a permis de s’éclairer et d’uti -liser cet outi l à des fi ns de dé-fense. C’est le dé-but de la lumière « arti fi cielle ».

L’uti lisati on de l’éclairage n’a ja-mais cessé de se développer de-

puis. Les premières lampes à huile apparaissent vers 20 000 ans Av J.C. pour arriver au 21ème siècle avec l’appariti on des LED et lampe basse consommati on.

Si les techniques d’éclairage ont large-ment évolué, sa voca-ti on première reste la même, contrecarrer la piètre vision nocturne de l’humain et ainsi lui permett re de mieux appréhender ses po-tenti els prédateurs.

Lumière, quand tu envahies nos rues

Au moyen âge, les éclairages « publics » n’existent pas, dans le sens administrati fs du terme. Cependant, dans de nombreuses villes, les habitants se voient dans l’obligati on, sur or-donnances des pouvoirs civils, de suspendre des lanternes à leurs portes.

En 1662, l’abbé napolitain Laudati Caraff a, offi ciant à Paris, invente le concept de porte lanterne. Moyennant rémunérati on, les parisiens peuvent faire appel à ces porteurs pour les accompagner

dans leurs déplace-ments nocturnes. La première entre-prise d’éclairage public voit le jour et en 1667, une or-donnance de Louis XIV impose l’im-plantati on de lan-ternes dans toutes les rues de la capi-tale.

C’est indéniablement avec la ré-voluti on industrielle que s’amé-

liore et s’intensifi e l’éclairage public. Tout d’abord avec les éclai-rages au gaz puis avec l’inventi on des bougies Jablockoff uti lisant les premiers principes de l’électricité.

Ces techniques novatrices per-mett ent la banalisati on de l’éclai-rage nocturne des rues au-delà des grandes capitales.

Peti t éclairage sur la lumière arti fi cielle.

Plusieurs raisons expliquent l’en-gouement pour ce prolongement de la lumière naturelle.

Il permet tout d’abord, ainsi que nous l’avons vu précédemment de faciliter la vision nocturne de l’être humain et donc, ces capa-cités à réagir comme cible poten-ti elle de prédateurs. C’est en eff et, la première acti on de lutt e contre « l’insécurité ». La lumière est rassurante et sécu-risante dans les milieux urbanisés et permet ainsi de « protéger » l’Homme…de ses propres congé-nères. L’Etre humain reste en

F

rait bien mett re tout

le monde d’ac-cord.

9 millions de lampes utilisées en France

pour éclairer les villes et les campagnes (1)

eff et, le prédateur le plus dange-reux pour lui même ainsi que pour toutes les autres espèces vivantes sur Terre. Des études ont par ailleurs mis en évidence qu’il n’y a aucune corré-lati on entre l’éclairage et la crimi-nalité (2). Les collecti vités ayant mis en prati que la réducti on de l’éclairage public n’ont pas vu de variati on signifi cati ve de la délin-quance (3).

Un second avantage qu’off re l’éclairage arti fi ciel réside dans le fait de pouvoir augmenter les temps d’acti vité de l’être humain. Avec le développement des sources lumineuses, la vie des hommes se voit complètement modifi ée et pro-longée. La vie nocturne s’intensifi e, dans la rue comme partout. Cett e lumière là favo-rise grandement le développement économique avec la possibilité de travailler de jour comme de nuit. Cependant, nous savons au-jourd’hui que toutes les acti vités métaboliques, physiologiques et psychologiques de l’être humain sont régies par les rythmes circa-diens, régulés par l’alternance de lumière et d’obscurité. Ces rythmes infl uent notamment

sur le cycle veille / sommeil, la température du corps, le rythme cardiaque, la régulati on de l’hu-meur, la capacité de concentra-ti on et la mémoire (4). La nature endogène de ces rythmes les rend facilement mo-difi ables, notamment par l’exposi-ti on à des lumières arti fi cielles.Les scienti fi ques se penchent de plus en plus sur les problé-mati ques du sommeil puisqu’on

esti me aujourd’hui que plus de 25% de la populati on souff re de perturbati ons (6). Ces recherches ont permis de mett re en évidence un lien direct entre l’expositi on à une lumière arti fi cielle et des troubles hormonaux, notamment

au niveau de la synthèse de la mé-latonine. Appelée aussi hormone du sommeil, la méla-tonine régule l’ensemble des rythmes chrono-biologiques (4).

Ça n’est pas tout, la lumière permet aussi de

« faire joli ». L’éclairage public est devenu en enjeu majeur dans la mise en valeur des collecti vités, de leurs bâti ments et patrimoine architectural. Paris n’est elle pas surnommée « la Ville Lumière », pour le pres-ti ge de ses illuminati ons. Le plaisir,

le rêve, les lumières, clignotantes, scinti llantes, permanentes... une jolie ville est appréciée de ses ci-toyens et visiteurs, c’est donc un enjeu politi que local fort.Les sources lumineuses nocturnes ne viennent bien entendu pas seu-lement de l’éclairage public. Les enseignes publicitaires, vitrines de magasins, installati ons spor-ti ves, bureaux allumés en perma-nence, phares de voitures, éclai-

rages extérieurs des parti culiers, des résidences et autres signalisa-ti ons sont autant de sources lumi-neuses arti fi cielles.

Cett e belle image que porte l’éclai-rage arti fi ciel pourrait bien se ter-nir. La prise de conscience des

Selon le Centre Inter-national de recherche sur le cancer, le travail de nuit est un facteur

de risque (5)

eff ets néfastes qu’il peut avoir sur les portes monnaie et sur la santé, arrangerait bien les espèces pour lesquelles il représente un danger mortel.L’augmentati on exponenti elle des éclairages nocturnes dans les milieux urbanisés et bien au-delà a fait apparaître une nouvelle no-ti on dans les années 90, celle de polluti on lumineuse.Il s’agit là d’une nuisance lumi-neuse associée à un impact réel et néfaste sur les écosystèmes.

Lumière, que fais-tu ?

On sait depuis très longtemps, d’abord par des observati ons, puis, par expérimentati on, que la lumière peut être nuisible à un grand nombre d’espèces noc-turnes. L’observati on des oiseaux tournoyant jusqu’à la mort au-tour des phares remonte à plu-sieurs siècles. Ça n’est pourtant que très récem-ment qu’ont réellement débuté les travaux de recherche permet-tant de déterminer les eff ets de l’éclairage arti fi ciel nocturne sur la faune, la fl ore, la fonge et les éco-systèmes (7).Ainsi, on a pu déterminer que sur la faune, la lumière arti fi cielle peut, soit créer une att racti on ir-résisti ble ou phé-nomène de photo-taxie positi ve, soit une répulsion, que l’on nomme pho-totaxie négati ve. Elle a des eff ets directs sur le taux d’acti vité, l’orien-tati on, les comportements sociaux, migratoires ou reproducteur ainsi que dans le repérage des proies (8).

Gaston le papillon, s’en allant chas-sé croise, sur sa route, une route. Une route d’humain, bordée de lampadaires. Cett e lumière l’atti re irrésisti blement et il se précipite pour tournoyer autour d’une de ces boule lumi-neuse. Il est telle-ment capti vé qu’il en oublie de se nourrir et de se re-produire. Gaston n’est pas le seul à être piégé par cet appel incoercible. On trouve à ses

côtés Albert le co-léoptère, Patrick le mousti que, Ca-toche la mouche et bien d’autres.

Valérie la chauve souris n’est pas comme sa cou-sine Sophie. Sophie voit la nuit, elle adore les lampadaires

et tout va bien pour sa peti te famille. Valérie, elle ne se dirige que par ultrasons et la lumière la perturbe tant, qu’elle est obligée de la fuir. Valérie a faim mais doit surtout nourrir son peti t dont

la croissance est anormalement lente avec ses avant-bras atro-phiés. C’est, paraît il, à cause de la lumière que les humains laissent allumée dans la cour. Elle habite

pourtant dans la grange en face de la ferme mais la lumière perce à travers les tuiles mal ajustées. Les peti ts des autres familles vivant dans le han-gar présentent les mêmes pro-blèmes de crois-sances (10). Alors

qu’elle sort à la nuit tombée, en quête de nourriture, Valérie est saisie par la lumière. Elle doit fuir loin, vers la nuit noire. Là, elle ne trouve que peu de nourriture. Et pour cause, ses proies tournoient follement autour du lampadaire qu’elle ne peut approcher. Pour tous, l’issue sera la même, fatale et inéluctable. Gaston mourra d’épuisement au plus tard lors de l’exti ncti on du lampa-daire, Valérie, elle, sera victi me de la faim et de la désorientati on. Sa famille ne survivra sans doute pas aux dégénérescences obser-vées et directement liées à la pré-

sence de lumière arti fi cielle. Ce seront ainsi toutes les espèces de

100 millions d’oiseaux meurent tous les ans

en entrant en collision avec des bâtiments

éclairés aux Etats Unis

Ce sont en moyenne 150 insectes qui

meurent chaque nuit sur 1 lampadaire (9)

Isabelle et ses congénères ne sont pas les seuls à avoir perdu leur chemin étoilé. La polluti on lumi-neuse et les halos qui se forment au dessus des agglomérati ons rendent impossible l’observati on de la voûte céleste. Sait on encore qu’il existe, au dessus de nos têtes une voie lac-tée ? Pour avoir la chance d’ob-

server ce spectacle permanent, il faut désormais aller loin, en haut des montagnes ou au milieu de l’Océan. Le ciel nocturne off re un spectacle qui ne peut laisser indiff érent. C’est ainsi un patrimoine univer-sel qui disparaît, noyé dans la lu-mière. Les astronomes amateurs ou professionnels ont désormais de plus en plus de mal à observer le ciel, à poursuivre les recherches et comprendre comment fonc-ti onne l’univers. Le saviez vous, la grande ourse comporte prêt de 400 étoiles, visibles à l’œil nu. Aujourd’hui, si on l’observe dans une grande agglomérati on, seule une dizaine restent visibles.

Si observer le ciel est enti ère-ment gratuit, le fait d’éclairer ne l’est pas. La lumière aime bien les comptes en banque, c’est son pe-ti t côté sombre.

Lumière, où en sont mes comptes ?

C’est le mot d’ordre, d’où qu’il vienne, il est le même « faisons des économies d’énergie ». La raison invoquée est de produire moins de gaz à eff et de serre et ainsi protéger la Terre du réchauf-fement climati que. Cett e cause, si louable soit elle, parle moins aux citoyens que l’économie pé-cuniaire qu’elle peut représenter.Ainsi, les campagnes publici-taires s’enchaînent suggérant de penser à éteindre en sortant de la pièce, uti liser des ampoules

basse consommati on (elles aussi nocives pour l’humain), éteindre les veilleuses des appareils élec-triques... Paradoxalement, le nombre de points lumineux dans l’espace urbain a augmenté, lui, de 35% en 10 ans. La consom-mati on énergéti que de l’éclairage public est passée de 71kWh à

91kWh par habitant durant cett e même période (11). Ce phéno-mène entraîne inévitablement une augmentati on des coûts pour le contribuable. Les associati ons et organismes font la lumière sur les faits et pro-posent des soluti ons en terme de « juste éclairage ».

C’est ainsi que l’événement nati o-nal « Le jour de la Nuit » a vu le jour. Pour sa troisième éditi on qui aura lieu le 1er octobre, l’Associa-ti on Agir pour l’Environnement et les 19 partenaires engagés dans l’aventure proposent aux collecti -vités d’éteindre les éclairages arti -fi ciels durant la nuit. Les associati ons, communes, par-ti culiers peuvent parti ciper et or-ganiser une acti on permett ant de renouer, le temps d’une nuit, avec la biodiversité nocturne et notre ciel étoilé. Inscrivez vos acti ons sur le site www.jourdelanuit.fr.Le 1er octobre 2011, éteignons et regardons.

cet éco-système, de cett e chaîne alimentaire qui en pâti ront à plus ou moins long terme.

Nous pouvons ainsi raconter l’histoire d’Isabelle, l’hirondelle, de toute sa famille et de leurs cousines et cousins migrateurs. Lorsqu’Isabelle vient nicher au nord ou repart au chaud pour l’hiver, elle vole de nuit et uti lise la carte stellaire pour se repérer. L’année dernière, en partant pour l’Afrique, Isabelle et ses compa-gnons de voyage ont croisé le halo lumineux d’une grosse aggloméra-ti on du sud de la France. Ils sont restés là à tourner en rond, ayant perdu leur chemin étoilé. Quand le groupe est enfi n reparti , un grand nombre d’entre eux étaient épuisés et ne sont pas parvenu au terme de leur voyage au des-sus de la méditerranée. Parmi les victi mes se trouvaient les peti ts d’Isabelle.

BIBLIOGRAPHIE

(1) Dominique Fortune ADEME, 2008, «ECLAIRAGE PUBLIC ET DEVELOPPEMENT DURABLENote stratégique :Comment atteindre le « Facteur 4 » en Eclairage Public»

(2) Laurence W. Sherman, Denise Gottfredson, Doris Mackenzie, John Eck, Peter Reuter, Shawn Bushway, « Prevention crime : what works, what doesn’t, what’s promising », rapport fait pour le Congrès améri-cain par le Département de criminologie et de justice pénale, Université du Maryland ; P.R. Marchant, « A demonstration that claim that brighter lighting reduces crime is unfounded » (2004).

(3) la ville de Ploemeur dans le Morbihan qui compte 19.000 habitants a expérimenté pendant six mois (entre 2008 et 2009) l’extinction de son éclairage public entre 1 h et 5 h sans incidence notable sur la sécu-rité des biens et des personnes.

(4) KOBLER, R. (2002). Die Lichtverschmutzung in der Schweiz. Mögliche Auswirkungen und praktische Lösungsansätze. Diplomarbeit, Institut für Umwelttechnik, Fachhochschule Basel

(5) Centre International de Recherche sur le Cancer, Rapport biennal 2006-2007 - p66

(6) Dr J.P Giordanella, 2006, Rapport sur le thème du sommeil au ministère de la santé et des solidarités

(7) Rich et Longcore, 2002, Conférence bilan sur l’état des lieu des connaissances actuelles sur les impactsde la pollution lumineuse sur la faune et la flore

(8) Arnaud Zufferey & Immacolata Febbraro, 2005 « La pollution lumineuse »

(9) Eisenbeis, G. and F. Hassel. 2000. Attraction of nocturnal insects to street lights: a study of municipal lighting systems in a rural area of Rheinhessen

(10) BOLDOGH, S., D. DOBROSI & P. SAMU. 2007. The effects of the illumination of buildings on house-dwel-ling bats and its conservation consequences. Acta Chiropterologica, 9(2) : 527-534.

(11) Rapport de l’ADEME sur l’éclairage public, 2006