Dossier de presse Audition Tour 2014

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DOSSIER DE PRESSE

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DOSSIER DE PRESSE

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Pas de frontières générationnelles pour les troubles

auditifs En matière d'audition, pas de frontières générationnelles : les jeunes français connaissent, comme leurs aînés, des problèmes de perception auditive. Principaux responsables, les concerts, riches, trop riches en décibels, la musique écoutée « plein pot » sur son mp3 ou son téléphone, désormais outil à tout faire. Et comme ni la mode du rock, ni les baladeurs qui ont précédé l'apparition du numérique ne datent d'hier, les générations intermédiaires connaissent plus ou moins les mêmes pertes d'acuité auditive. Au même titre que les autres nations industrialisées, la France est en passe de devenir un pays de « durs de la feuille » Les différentes études conduites en France montrent qu'environ dix millions de personnes présentent des problèmes d'audition. Sur ce nombre, environ six millions de Français sont malentendants et deux millions ont moins de 55 ans, selon les différentes études menées dans notre pays, Ces limitations auditives, considérées comme allant de « moyennes » à « totales », sont susceptibles d'avoir des répercussions sur la vie quotidienne mais aussi sur la santé (pathologies et troubles associés). Parmi les personnes touchées, 360.000 connaissent des limitations graves à totales puisqu'elles sont dans l'incapacité de suivre une conversation à plusieurs. Les pertes auditives sont de plusieurs degrés : légères (perte 20 à 40 dB), moyennes (perte 40 à 70 dB), sévères (perte 70 à 90 dB) et profondes (perte 90 à 120 dB). Elles entraînent des conséquences variables sur la vie sociale. Les surdités moyennes ont un impact négatif sur les apprentissages scolaires, le développement cognitif et l'adaptation sociale. Les surdités profondes ne permettent pas l'acquisition du langage oral. Les surdités acquises sont assez fréquemment accompagnées d'acouphènes. Il s'agit d'une perception auditive en l'absence de tout stimulus externe (battements, grésillements, sifflements) qui peut être très invalidante. En France, près de 5 millions de personnes en souffriraient. Sous l’effet de la presbyacousie, due au vieillissement naturel de l’oreille, les difficultés auditives sont évidemment plus fréquentes en vieillissant. Après 50 ans, une personne sur trois en déclare et plus d'une sur deux après 80 ans. 46 % des personnes ayant des difficultés auditives moyennes à totales sont atteintes d'autres limitations (motrices, visuelles, intellectuelles, psychiques ou cognitives) contre 20 % de l'ensemble de la population.

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Les personnes souffrant d’un déficit auditif non corrigé sont ainsi davantage exposées à des restrictions dans les activités de la vie quotidienne. Près du tiers des personnes ayant des problèmes auditifs se font aider par leur entourage ou des professionnels pour des actes de la vie courante. Seul un cinquième des personnes ayant des difficultés moyennes à totales portent une aide auditive.

La Presbyacousie

Cette altération du système auditif trouve son origine dans notre oreille interne, au niveau de

la cochlée, et plus précisément dans l’organe de Corti qui se compose des cellules sensorielles

de l’audition (environ 15 000 cellules par oreille). En charge de la transformation des sons en

information électrique, ces cellules ciliées se dégradent au fil des ans et provoquent une

baisse de l'acuité auditive, avec notamment une modification de la perception des sons.

Le vieillissement de l’organisme, l’exposition à des bruits délétères ou encore la prise de

certains médicaments ototoxiques sont autant de facteurs contribuant à la destruction des

cellules sensorielles. L’oreille est de moins en moins performante, ne traitant plus

correctement les sons, notamment les aigus qui participent à la bonne compréhension de la

parole et les fréquences graves qui prédominent rendant difficile la perception dans le bruit.

L’appauvrissement de la qualité des informations sonores transmises, accentué par

l’isolement engendré par les difficultés de communication, provoque des modifications du

fonctionnement des aires cérébrales auditives lorsque la déficience perdure sans être

compensée. L’appareillage permet d’y remédier, en suscitant, peu à peu, la plasticité

neuronale.

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Les personnes ayant des limitations très graves ou totales vivent moins souvent en couple et ont moins souvent une activité professionnelle. Si les troubles auditifs affectent en premier lieu les populations les plus âgées qui souffrent de presbyacousie, soit 90% de la population malentendante, les études françaises et internationales montrent que les jeunes sont de plus en plus nombreux à connaitre, eux aussi, des troubles de l'audition. Ainsi, environ 10 % des moins de 25 ans présentent une perte auditive qualifiée de pathologique. Les expositions sonores représentent une des causes majeures de déficit auditif chez les jeunes de moins de 25 ans, estime l'INPES. La moitié des personnes atteintes de déficit auditif déclarent une autre limitation fonctionnelle. Les problèmes auditifs sont souvent associés à d'autres troubles impliquant des limitations fonctionnelles motrices, psychiques, intellectuelles, cognitives ou visuelles. Cela concerne les plus âgés mais également les populations plus jeunes.

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Quelques rappels Le son et l'oreille

Le son est une vibration aérienne, une onde, qui se caractérise par sa hauteur (aigue ou grave) et son intensité (son fort, son faible). Un des rôles de l'oreille est de transformer la vibration de l'air - ou onde sonore - en un signal nerveux qui se propage jusqu'au cerveau. C'est là que naît la sensation d'entendre.

L'oreille est constituée de trois régions anatomiques distinctes :

l'oreille externe : elle comprend le pavillon et le conduit auditif fermé par le tympan. Le pavillon capte les vibrations de l'air (onde sonore) et les transmet au tympan à travers le conduit auditif,

l'oreille moyenne : c'est une cavité remplie d'air contenant les osselets qui sont reliés d'un coté au tympan, de l'autre à l'oreille interne. Le son fait vibrer le tympan qui transmet les vibrations aux osselets puis à l'oreille interne,

l'oreille interne : elle comprend la cochlée qui est l'organe de l'audition. C'est là que siègent les mécanismes qui permettent de transformer les vibrations en signaux électriques. Le long de la cochlée se trouvent les cellules ciliées qui sont reliées au nerf auditif. Le mouvement des osselets agite les cils des quelques 15.000 cellules ciliées qui transforment les vibrations en impulsions électriques.

Les cellules ciliées réagissent à des fréquences (hauteurs de son) différentes: certaines seront activées pour des sons aigus, d'autres pour des sons plus graves. Les impulsions électriques sont ensuite transmises au cerveau par le nerf auditif. Le cerveau analyse alors les informations reçues, donnant la sensation d'entendre et identifie les bruits, les paroles, la musique. L'oreille interne est la partie la plus fragile de l'oreille. Les cellules ciliées ne sont pas renouvelables. Elles constituent le "capital auditif", un capital limité et périssable.

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Les dangers du bruit

L'exposition à un bruit intense, si elle est prolongée ou répétée, peut provoquer des lésions graves du système auditif qui peuvent être irréversibles. Notre capacité à comprendre ce que les autres nous disent est liée à l'état de nos cellules ciliées. Or, ce sont les premiers éléments à être endommagés par une exposition trop importante au bruit. Les cellules ciliées endommagées ne sont pas remplacées; leur perte est irréversible et responsable de troubles définitifs de l'audition. L'oreille peut être endommagée bien avant que l'on ne ressente une quelconque douleur. Le seuil de danger pour l'oreille se situe à 85 décibels (dB) alors que le seuil de douleur, lui, se situe à 120 dB. Le décibel, comment ça marche ? Le décibel (dB) est l'unité qui permet de mesurer l'intensité d'un volume sonore.

L’échelle des décibels est logarithmique ce qui veut dire que 3 décibels supplémentaires correspondent à un doublement du niveau sonore.

Par exemple, 85 dB et 91 dB peuvent sembler très proches alors qu’en réalité à 91 dB, l’intensité sonore reçue par les oreilles est 4 fois plus élevée qu’à 85 dB.

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Au quotidien, il arrive que nous soyons exposés à des niveaux sonores dépassant le seuil de danger. Les atteintes à l'audition dépendent du volume sonore, de la durée et de la fréquence de l'exposition, mais aussi d'un certain nombre d'autres facteurs : - un son aigu est plus nocif qu'un son grave, - un son impulsionnel, ayant un caractère imprévisible, est plus dangereux pour l'audition qu'un son continu. Il est important de noter que nous ne sommes pas égaux face au bruit. Certaines personnes sont particulièrement vulnérables face au volume sonore, en particulier en cas d'antécédents médicaux comme les otites. Les dommages ne sont pas identiques pour tous. La vulnérabilité aux sons est sans doute d’origine génétique. Les atteintes de l'ouïe

Les atteintes de l'audition peuvent prendre plusieurs formes : Si les effets sont temporaires, on parle de fatigue auditive. Elle correspond à un déficit temporaire d'audition après une exposition à des volumes sonores excessifs. Un temps de récupération dans le calme permet de recouvrer une capacité auditive normale. Lorsqu'ils sont définitifs, on parle alors de perte auditive. la perte auditive définitive survient, quant à elle lorsque les cellules ciliées sont endommagées. Elle se caractérise par son irréversibilité. Différents niveaux de pertes auditives peuvent être distingués : - une surdité légère : la personne ne se rend pas compte de sa perte auditive car sa capacité à percevoir les niveaux de fréquences sonores de la parole humaine n'est que peu touchée, - une surdité moyenne : la personne atteinte n'entend plus les fréquences sonores élevées (sons aigus) d'une conversation, elle devient "dure d'oreille" et ne comprend plus distinctement ce qui est dit, - une surdité sévère ou profonde : l'amplification des sons est alors insuffisante pour qu'il y ait compréhension du langage. - des acouphènes : ils correspondent à un bruit d'origine neurologique. Ce sont des sifflements ou bourdonnement d'oreilles, entendus sans cesse, jour et nuit "dans l'oreille" ou "dans la tête", sans aucun stimulus sonore extérieur. L'acouphène n'est pas une hallucination auditive. - L'hyperacousie : elle désigne une intolérance aux bruits, même les plus banals. Souffrir d'hyperacousie, c'est percevoir les sons plus forts qu'ils ne le sont vraiment. L'hyperacousie est souvent la séquelle d'un traumatisme sonore et accompagne l'acouphène dans 40 % des cas. Cette hypersensibilité peut s'accompagner de douleurs auditives (hyperacousie douloureuse). Tous ces symptômes peuvent arriver brutalement et à tout âge : une seule exposition à un bruit fort peut suffire.

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Certains signes doivent toujours être pris au sérieux : bourdonnements, sifflements, sensation d'oreille cotonneuse ne sont jamais anodins. Ces signaux d'alerte indiquent que les oreilles ont souffert de l'exposition sonore. S’ils persistent quelques heures après l'exposition ou après une nuit de sommeil, une consultation immédiate chez un médecin ORL ou aux urgences hospitalières est recommandée. Attention musique ! Les jeunes, une population très exposée Que ce soit dans les salles de concerts, en discothèques, ou avec un baladeur mp3, l'exposition des adolescents et des jeunes adultes à de la musique à volume sonore élevé est omniprésente. L'utilisation du mp3 ou du smartphone s'est généralisée, en particulier dans les transports en commun. D'après les données du Baromètre santé environnement de l'INPES (2007), parmi les 18-25 ans, un jeune sur dix déclare écouter régulièrement son baladeur à un volume sonore élevé. D'après cette même enquête, plus de huit jeunes sur dix (81,1 %) déclarent avoir été au moins une fois exposés à un volume sonore élevé lors d'un concert, en discothèque, ou encore en jouant de la musique au cours des douze derniers mois. En 2012, les jeunes sont toujours aussi fan de musique – un sur trois au moins l’écoute trois heures par jour. Le sondage Ipsos réalisé pour la Journée Nationale de l'Audition cette année là montre que:

71% pensent que, à tout âge, les capacités auditives peuvent être altérées

96% jugent que le bruit peut avoir des conséquences sur l'audition

56% trouvent le volume sonore trop élevé dans les discothèques (40% lors de concerts).

58% des 22-25 ans disent avoir ressenti une douleur, un sifflement, un bourdonnement ou une perte brusque d'audition

8% seulement ont consulté

74% ont « attendu que ça passe ».

74% d’entre eux écoutent de la musique avec un casque plus d’une heure par jour.

84% augmentent le volume dans les transports.

43% s’endorment avec un casque sur les oreilles. Ces résultats ont été obtenus lors d’une étude pilote menée par AGIR POUR l’AUDITION dans 4 lycées d’Ile de France afin d’explorer la santé auditive des élèves, en relation avec leurs pratiques d’écoute.

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Pour autant, peu de comportements préventifs sont mis en œuvre par les plus jeunes. Ainsi, parmi les jeunes âgés de 15 à 25 ans :

34 % de ceux ayant une écoute « excessive » ne s’éloignent « jamais » des enceintes en concert ou en discothèque

57 % ne font « jamais » de pauses

97% ne portent « jamais » de bouchons d’oreille. Toujours d’après la même enquête, seuls 13 % des 13-25 ans se sont vu proposer des bouchons d’oreille à l’entrée d’une salle de concert ou d’une boîte de nuit. Pourtant, 42 % des jeunes (13-25 ans) se disent prêts à les porter systématiquement en soirée si on les leur distribuait gratuitement. Quelques idées, souvent fausses Un certain nombre d'idées fausses sont encore ancrées ; en particulier sur le caractère immédiat et irréversible ou non des conséquences des agressions sonores sur l'audition. - Les effets sont toujours temporaires : « après un concert on peut avoir des bourdonnements, mais ça passe ». FAUX : Une exposition sonore particulièrement intense peut déclencher un acouphène instantanément qui peut rester à vie. - Les effets "graves" ne sont pas immédiats : « les problèmes arrivent quand on est vieux ». VRAI : parce que l'audition peut se dégrader avec l'âge. Et FAUX : parce que les habitudes d'écoute (durée, fréquence et volume) jouent aussi dans l'apparition d'une surdité prématurée. - L'oreille s'habitue : « l'oreille s'habitue. Au début, ça a du faire ça une ou deux fois, après, c'est passé ». FAUX : Ce n'est pas l'oreille qui s'habitue, c'est le cerveau qui apprécie la musique à un niveau sonore élevé avec parfois des sensations corporelles. Le seuil de danger se situe à 85 décibels et le seuil de douleur est à 120 décibels. Ces seuils ne varient pas, même pour les personnes "habituées" à écouter fort de la musique. - Ce sont uniquement les professionnels de la musique qui sont à risque: « c'est risqué pour les professionnels de la musique, ceux qui sont tout le temps dedans ». FAUX : Ecouter de la musique très fort est un risque, même si on ne le fait pas souvent.

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La prévention des risques auditifs liés à l'écoute de musique amplifiée peut s'envisager selon deux axes complémentaires :

agir sur l'environnement pour inciter les professionnels du secteur (fabricants de baladeurs, salles de concerts, discothèques etc.) à se mobiliser sur ce risque et à mettre en place un environnement sonore plus sûr

agir sur les comportements afin que les jeunes connaissent le risque et les moyens d'adopter une écoute responsable, lorsqu'ils utilisent leur baladeur, vont à des concerts ou en discothèque.

La réglementation des lieux de musique amplifiée Les lieux dits de « musique amplifiée » sont définis réglementairement comme les établissements ou locaux recevant du public et diffusant à titre habituel de la musique amplifiée. Ce sont les discothèques, les salles de concerts, les piano-bars, les karaokés ainsi que les salles polyvalentes. Le décret « lieux musicaux » du 15 décembre 1998 limite le niveau sonore dans ces lieux à 105 dB en niveau moyen et 120 dB en niveau de crête La réglementation sur les baladeurs Le Conseil supérieur d'hygiène publique de France, dans un avis du 4 avril 1996 a interdit à la vente en France « les baladeurs excédant une puissance sonore maximale de sortie de 100 décibels. Ils doivent porter un message de caractère sanitaire précisant que, à pleine puissance, l'écoute prolongée du baladeur peut endommager l'oreille de l'utilisateur.

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Tout cela n’est pas qu’une question d’oreille

Les études et les publications sont plus nombreuses à démontrer chaque année que préserver son audition et / ou la corriger, c’est aussi retarder les troubles cognitifs et prolonger le maintien de l’autonomie. Après plusieurs études nord-américaines notamment, des travaux récents, ceux de Bordeaux en particulier, confirment ce constat.

L’étude Paquid (personne âgée quid) - INSERM U 897, Epidémiologie et bio-

statistiques, Bordeaux - est une cohorte populationnelle constituée en 1988 pour

suivre à très long terme (depuis 24 ans) 3.777 sujets âgés de 65 ans et plus dans 75

villes et villages de Gironde et de Dordogne.

L’objectif principal de Paquid était l’étude épidémiologique du vieillissement cognitif

et fonctionnel en population générale, notamment l’épidémiologie de la maladie

d’Alzheimer et des maladies apparentées (Mama), mais aussi l’épidémiologie de la

dépendance du sujet âgé.

Les sujets ont été revus à onze reprises environ tous les deux ans avec mesures

répétées de la cognition, recueil d’échelles fonctionnelles et détection systématique

de la démence.

Paquid a fourni les premières estimations de la prévalence, de l’incidence, de la

durée moyenne de la maladie en population générale. Cette cohorte a permis

d’étudier de multiples facteurs de risque (âge, sexe, niveau d’études, consommation

de vin et de tabac, activité de loisirs, etc.) des Mama et l’histoire naturelle de la

phase prodromale de la maladie d’Alzheimer sur plus de dix ans.

Paquid a montré que les démences étaient de loin la cause principale de

dépendance du sujet âgé.

Elle montre aussi que le déclin cognitif est plus important chez les sujets âgés

ayant un trouble de l'audition par rapport aux personnes âgées sans troubles

auditifs.

Elle met aussi en évidence une persistance d'une différence de déclin chez les

personnes âgées ayant un trouble de l'audition et non appareillées comparées

au personnes sans troubles de l'audition ainsi qu'une absence de différence de

déclin chez les personnes malentendantes appareillées par rapport à celles qui

ne présentent pas de troubles de l'audition.

En conclusion, elle estime qu'une prise en charge des troubles de l'audition

permettrait d'atténuer le déclin cognitif des personnes âgées ayant des

troubles de l'audition.

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Une étude américaine du Pr Frank Lin (The Johns Hopkins School of Medicine)

publiée en 2013 dans la revue JAMA et portant sur 1984 patients de 77 ans d'âge

moyen conclut que la perte d'audition non corrigée est associée à une accélération

du déclin cognitif chez les personnes vivant en maison de retraite.

Une autre étude du même auteur (Hearing Loss and Gait speed among older adults

in the US, May 2013 – NIH) menée sur 1180 personnes de 50 à 69 ans montre qu'il

existe un lien entre perte d'audition et dégradation de la condition physique.

Les chercheurs ont soumis les patients à des tests d'audition complets et identiques

et à des tests physiques simples. Ils ont constaté que les personnes malentendantes

réussissaient moins biens à ces tests physiques. « La réduction de la condition

physique associée à une perte auditive de 35 dB » donnait l'impression par

rapport au groupe témoin qu'ils étaient « plus vieux de 12 ans ».

En 2011 déjà, Frank Lin, à travers deux études d’envergure, concluait qu’une

personne ayant une perte auditive légère de 25 dB a en moyenne une baisse de

sa performance cognitive équivalente à celle d’une personne ayant 7 ans de

plus qu’elle.

« Hearing loss and cognition in the Baltimore Longitudinal Study of Aging »

Neuropsychology. 2011 Nov ; 25(6):763-70.

« Hearing loss and cognition among older adults in the United States »

J Gerontol A Biol Sci Med Sci. 2011 ; 66(10):1131-6.

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La mémoire se construit à partir des informations transmises par nos sens, dont

l’ouïe. Si l’un des sens est défaillant, ou le devient, la mémoire n’a plus accès à une

partie de cette matière nécessaire à ses fonctions d’archivage et de traitement,

favorisant peut-être le développement de troubles cognitifs. Les premières études

s’intéressant au rapport audition/cognition ont ainsi observé l’incidence de la

perception auditive sur la mémoire, tentant de distinguer ce qui relevait de la

presbyacousie de ce qui était dû à un trouble de la cognition.

Il s’agissait dans un premier temps de mieux comprendre les mécanismes

neurosensoriels : de la perception auditive de notre environnement à la codification

des informations collectées ; du traitement de l’influx nerveux à l’extraction des

indices les plus utiles au processus de cognition. Un processus réalisé en synergie

avec les autres sens, en particulier la vue, qui permet de fournir à notre cerveau la

synthèse des éléments sensoriels essentiels à stocker et à exploiter pour une

cognition efficiente (ainsi pour suivre une conversation dans un environnement

bruyant, on a recours à la fois aux informations sonores (parole), mais aussi aux

informations visuelles en lisant sur les lèvres de l’interlocuteur).

L’effet potentiel de la perte auditive sur la cognition a ainsi été suggéré lorsque les

conditions de perception étaient complexes et nécessitaient une surexploitation des

ressources dédiées à la transformation des stimuli auditifs. Cette réaffectation des

ressources au traitement auditif épuiserait la réserve cognitive, au détriment des

autres processus. Ainsi, comprendre la parole lorsque l’audition est défaillante,

nécessite une concentration intense, et des traitements au niveau des aires auditives

plus nombreux car l’information sonore, déformée, n’est pas reconnue. Ceci entrave

d’autres processus tels le stockage ou la mémorisation, et engendre un surcroit de

fatigue. De plus, en privant le système nerveux central de repères sensoriels

fondamentaux, la presbyacousie participerait également d’un manque de stimulation

intellectuelle responsable de la dégradation rapide des capacités cognitives et

mnésiques.

Déficit auditif, mémoire et maladies neuro-dégénératives, quel rapport ?

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L’étude cas /contrôle d’Ulhmann (Ulhmann RF et al.JAMA) avait révélé, dès 1989,

que la perte auditive était significativement associée à la sévérité de la dysfonction

cognitive.

Cette étude comparait deux groupes de personnes âgées : 100 personnes atteintes

de la maladie d’Alzheimer versus 100 personnes sans signes de démences. La

prévalence d’une perte auditive de 30dB, ou plus, était significativement plus élevée

chez les sujets atteints de la maladie d’Alzheimer que chez les « non déments ». Une

relation entre le degré de surdité et le risque élevé de démence a également été

observée. La perte auditive était ainsi corrélée à la dysfonction cognitive, telle que

mesurée par l’examen d'évaluation Mini-Mental State (MMSE), toutes populations

confondues.

Une étude longitudinale de suivi d’une cohorte de 1990 à 2008 a été plus loin dans l’exploration de la relation entre presbyacousie et démence, se concentrant plus particulièrement sur la maladie d’Alzheimer. « Hearing Loss and Incident Dementia »

Frank R. Lin, MD, PhD ; E. Jeffrey Metter, MD ; Richard J. O’Brien, MD, PhD ; Susan M. Resnick, PhD ; Alan B. Zonderman, PhD ; Luigi Ferrucci, MD, PhD (The Johns Hopkins School of Medicine) Arch Neurol - Vol. 68, n° 2, Février 2011

Elle tend à prouver que les problèmes d’audition augmenteraient de manière

significative l’apparition de la maladie d’Alzheimer.

639 patients, âgés de 36 à 90 ans et ne présentant aucun trouble neurologique au

moment de l’inclusion, ont été suivis de 1990 à 2008. Ils ont été soumis à des tests

auditifs mesurant leur acuité ainsi qu’à des examens neurologiques visant à déceler

d’éventuels troubles cognitifs liés à la maladie d’Alzheimer.

Le bilan des tests a révélé que 455 d’entre eux avaient une audition considérée

comme normale, 125 présentaient une légère perte auditive, 53 souffraient d’une

perte d’audition moyenne et, enfin, 6 étaient atteints de surdité importante. Quant

aux résultats des examens neurologiques, ils ont permis de diagnostiquer, après 12

ans de suivi, 58 cas de démence dont 37 liés à la maladie d’Alzheimer.

Selon l’analyse de l’équipe de recherche, le risque de développer une maladie

neurodégénérative apparentée à la maladie d’Alzheimer serait corrélée au degré de

surdité. Plus précisément, elle démontre que pour chaque dizaine de décibels

perdue, l’individu aurait 20 % de risques supplémentaires de développer la

maladie d’Alzheimer.

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L’appareillage, un cap toujours difficile à franchir La multiplication des études qui font toutes le même type de constat, la robustesse de leurs résultats devraient faire évoluer les attitudes et les perceptions à l’égard des techniques de correction auditive. Pourtant, la situation évolue encore lentement, très lentement. Alors que chercheurs et professionnels de l’audition s’accordent tous sur l’importance d’un dépistage et d’une prise en charge précoce des troubles auditifs, la proportion de personnes appareillées reste faible en Europe et la France ne fait pas exception. Aujourd’hui encore, selon l’étude Euro Trak 2012 conduite à l’initiative de l’Ehima (European Hearing Instruments Manufacturers Association), seulement 30% des malentendants franchissent le cap de l’appareillage. Or, parmi les personnes interrogées dans l’étude Euro Trak 2012, 95% des personnes ayant une vie professionnelle jugent leurs aides auditives « très utiles » (63%), et « utiles » (32%). Autre point positif : plus les utilisateurs portent leurs appareils au cours de la journée, plus leur degré de satisfaction augmente. Les personnes interrogées confirment aussi que leurs aides auditives ont amélioré:

leur efficacité à communiquer pour 49%

leur vie familiale pour 42%

leur vie sociale pour 40%

leur confiance en soi pour 42% Quant à l’entourage, il note en particulier une baisse des disputes pour 23% des personnes interrogées ! Ce qui « fait vieux » n’est pas de porter une prothèse auditive, c’est de ne pas comprendre une conversation, comme le souligne une orthophoniste. D’autant que les solutions auditives sont aujourd’hui nombreuses. Elles ont gagné en efficacité, en confort et en discrétion. Elles sont adaptées au degré de perte auditive de chacun et participent au maintien des stimulations auditives du cerveau. 3 grandes catégories :

le contour d’oreille : appareil placé autour de l’oreille

l’intra-auriculaire : oreillette dans le conduit auditif

l’implant cochléaire : oreille interne artificielle Pourtant, ces aides auditives souffrent, encore aujourd'hui, d'une image collective négative qui participe à un défaut de traitement. Peu de malentendants envisagent spontanément d’avoir recours à l’appareillage, mettant en moyenne 7 ans avant de franchir le pas : un temps précieux qui retarde la réhabilitation et amenuise les chances de récupérer pleinement ses facultés auditives. Plus on attend longtemps, plus il faudra du temps pour renouer avec l’environnement sonore qui nous entoure.

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L’appareillage peut ainsi s’accompagner d’une rééducation auditive chez un orthophoniste pour faciliter l’adaptation et optimiser la réhabilitation. Perdre l’habitude d’entendre un son, c’est perdre l’habitude de le reconnaitre et d’y prêter attention. La clef d’une réhabilitation réussie réside en partie dans une prise en charge et un suivi multidisciplinaires (médecin généraliste, ORL, audioprothésistes et orthophonistes) adaptés à chacun. Si la peur de « faire vieux » a la vie dure, il est un autre frein incontestable à l’appareillage : son prix. En 2011 le coût moyen d’une prothèse auditive s’établissait à 1535 € avec un faible taux de remboursement de l’assurance maladie et une couverture complémentaire par les mutuelles insuffisante pour couvrir la totalité du prix.

Il est temps d’AGIR POUR L’AUDITION Pour toutes les raisons évoquées dans ce dossier, davantage confortée encore par les récents travaux scientifiques sur le sujet et par les recherches en cours, l’association AGIR POUR L’AUDITION en devenir de fondation, poursuit et amplifie ses actions autour de ses deux missions majeures :

le soutien à la recherche scientifique

les actions de sensibilisation et d’information sur la santé auditive ainsi que les programmes d’aide à la personne

C’est précisément dans l’esprit de cette mission d’information qu’elle met en œuvre en octobre l’Audition Tour 2014, de Vincennes à Clermont-Ferrand en passant par Espelette.

Après sa participation, deux années de suite au train Bien Vivre Toute Sa Vie, c’est maintenant à bord d’un camion « Transformer » qu’elle ira au devant du public pour tenter de lever les tabous. Elle le fera auprès des seniors comme lors de sa campagne Presby…Quoi ? mais aussi auprès des jeunes. Vous saurez tout sur l’AuditionTour 2014 grâce au communiqué de presse ci-joint.

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