Dossier de présentation de la pièce de théâtre "Trop tôt pour mourir"

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Présentation institutionnelle de la pièce de théâtre "Trop tôt pour mourir"

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Spectacle mettant en scène les deux premiers morts de la guerre, français et allemand, Trop tôt pour mourir plonge le public dans l’intimité de deux jeunes hommes

devenus des héros, des martyrs et des exemples pour toute une génération. Protagonistes involontaires d’un drame historique quasi romanesque, ils deviennent bien malgré eux le symbole du destin commun des deux nations. Ne privilégiant ni l’un, ni l’autre, la mise en scène permet une immersion totale dans l’univers de chacun des deux soldats, retraçant avec pudeur et émotion, leurs espoirs et leur vie avant le drame, puis la chute terrible et le traitement de leur mort éminemment symbolique par leur patrie respective. Morts deux jours avant la déclaration de guerre, ces deux soldats, presque oubliés aujourd’hui, retrouvent, l’espace d’un instant, dans une mise en scène chargée d’émotion et soutenue par des chants poignants, les chemins de la Mémoire, où quel que soit le destin, il demeure toujours trop tôt pour mourir.

NOTE D’INTENTION

Spectacle conçu par Lionel Courtot et L’Atelier du Premier Acte.

‘‘ Après le Traité, Lionel Courtot met en scène la Grande Guerre à travers le destin aussi tragique que romanesque du caporal français Jules André Peugeot, et du sous-lieutenant allemand, Albert Mayer, morts le 2 août 1914... Alors que la guerre n’a pas encore été déclarée. Sur les chemins de la mémoire qu’emprunte Lionel Courtot, le hasard horloge sa geste théâtrale. Du cinquantenaire du Traité franco-allemand au centenaire de la Grande Guerre, cet artiste pluridisciplinaire croise le destin de grands hommes politiques, De Gaulle, Adenauer et d’anonymes, devenus des héros bien malgré eux. S’y projettent aussi son récit personnel, sa passion de l’Histoire dotée d’une vision franco-allemande passionnée.’’

Vénéranda Paladino - DNA

“ On ne peut pas en vouloir au monde pour un malheur qui dépasse le monde ! “

Charles Péguy, Mystères de la charité de Jeanne d’Arc.

Metteur en scène

Lionel COURTOT 06.87.28.48.72

[email protected]

Équipe technique

Suzon MICHAT 06.58.76.48.86

[email protected]

“ La Ville de Montbéliard a fait le choix de célébrer le Centenaire de la Première Guerre mondiale. J’ai ainsi pu, personnellement assister à l’une des représentations du spectacle et tenais, sincèrement, à féliciter Lionel Courtot pour la qualité de l’écriture, du jeu des comédiens mais aussi pour le choix de mise en scène subtil et intelligent. L’ensemble donne à réfléchir sur l’histoire commune entre l’Allemagne et la France tout

en apportant des clés de lecture originales sur le travail d’un metteur en scène, d’un comédien.’’

M-N Biguinet, Maire de la Ville de Montbéliard

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SOMMAIRE

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Note d’intention

Présentation de la pièce

Ils en parlent...

Portrait de l’équipe

L’Histoire

Le monument de Joncherey

Un spectacle tout public

Revue de presse

Atelier du premier acte

Créations originales

‘‘Peut-être que cette lettre ne vous parviendra jamais, peut-être bientôt, peut-être lorsque mon régiment et moi serons là d’où aucun pouvoir humain ne nous ramènera plus.Ce n’est pas que je sois pessimiste, mais je crois que chacun est désormais habité par un certain sentiment d’incertitude.’’

Albert Mayer - Dernière lettre à ses parents, le 31 juillet 1914...

PRÉSENTATION DE LA PIÈCE

Le caporal Jules Peugeot et sa soeur Alice

“- Tu n’es pas obligé de devenir un héros...- T’inquiète, je n’ai pas de rêve de grandeur. Chienne de vie!“

Le lieutenant Mayer et sa mère

“- Tenez-vous droit je vous prie. Gardez la tête haute, toujours, c’est important. Allons, soyez fière mon jeune ami !- Je suis fier... Je suis fier...“

Lieu

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“ Sur scène, Trop tôt pour mourir repose sur quatre séquences rythmées par des chansons d’époque comme la Strasbourgeoise ou celles de Mistinguette, des chants militaires, des dialogues vifs. En croisant les destins, la scénographie juxtapose, côté cour et jardin, l’intimité des familles française et allemande. Les formidables comédiens - Anne Somot, Pascale Jaeggy, Philippe Huriet, Maxime Pacaud - et Lionel Courtot endossent tous les rôles. En exhumant le destin de ces hommes, le metteur en scène relève de l’histoire officielle, les manipulations idéologiques. Et ce n’est pas le moindre des paradoxes de Trop tôt pour mourir qui s’ouvre en 1913, active le drame et reprend le fil de l’histoire huit ans après la fin de la Grande guerre. Après l’œuvre d’un «cynisme du destin». La dramaturgie éclaire alternativement les destins séparés de l’Allemand et du français. Quelques heures après leur mort, ils gisaient allongés côte à côte dans une grange de Joncherey. “

“ Je vous embrasse tous bien fort. Il n’y a encore rien de grave.Ne vous désolez pas.A bientôt, j’en suis convaincu.’’

Jules Peugeot - Lettre à ses parents, le 2 août 1914, quelques minutes avant sa mort...

VÉNÉRANDA PALADINO - DNA - 19 SEP 2014

Pour la troisième saison de suite, l’Atelier du Premier Acte travaille sur une thématique historique concernant le rapport franco-allemand.

Après avoir abordé l’Occupation avec le spectacle Le Champ de l’Oubli puis la Réconciliation dans la création Le Traité, célébration de l’amitié franco-allemande, Lionel Courtot s’intéresse aujourd’hui aux débuts de la Grande Guerre dans une pièce ayant obtenu le label du centenaire de la Première Guerre Mondiale.

Le spectacle, d’une durée estimée de 1h10, amorce sa réflexion sur les causes du conflit et l’état d’esprit de la population à l’approche du début des hostilités, avant de traiter le drame historique en lui-même, en se penchant sur le cas particulier des morts du caporal Peugeot et du sous-lieutenant Mayer.

La pièce relate alors l’épopée de la construction du monument à la gloire du premier mort de la guerre du côté français, et le long processus de réhabilitation d’un soldat accusé à tort d’insubordination du côté allemand.

Dans les deux cas, il s’agit d’honorer symboliquement le sacrifice de millions d’hommes pour une guerre apparaissant comme totalement insensée aujourd’hui.

Le spectacle, tout public, s’inscrit dans le cadre de la commémoration du centenaire de la Première Guerre Mondiale, pour laquelle il a obtenu le label officiel du Ministère de la Culture.

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LIONEL COURTOTAuteur et metteur en scène

Après ses deux dernières créations, Le champ de l’oubli (2012) et Le Traité (2013), Lionel Courtot s’engage de nouveau sur les traces de l’Histoire, et se glisse dans les pas de personnages

qu’il rend plus vivants que nature. Passionné par le destin qui unit la France et l’Allemagne, c’est avec une immense soif de compréhension et de partage que le metteur en scène s’est lancé dans ce nouveau projet. Docteur en ethnologie mais également professeur au lycée ORT et à l’Université de Strasbourg, auteur et metteur en scène, ses pièces sont toujours empreintes d’une sincère empathie pour chacun des personnages présentés aux yeux des spectateurs ; nul doute que son parcours professionnel lui aura donné les clefs d’appréhension des hommes, et c’est sans aucun jugement qu’il nous rend ses observations, ne prenant jamais partie, laissant toujours le public se faire son idée. Fondateur et directeur d’une compagnie et d’une société de production sur Strasbourg,l ’Atelier du Premier Acte et Des Mots d’Un Jour, il s’illustre également dans l’ombre en s’associant à d’autres artistes afin de leur permettre d’accomplir leur projet par le biais de ses structures, ou auprès des institutions alsaciennes comme, récemment, avec son ouvrage sur l’AFGES (Association Fédérative Générale des Etudiants de Strasbourg). Artiste engagé et engageant, cet hyperactif vous propose donc une nouvelle fois de plonger avec lui dans une France et une Allemagne en conflit, une occasion de se rappeler des origines de l’amitié franco-allemande, de les célébrer, tout en rendant un hommage émouvant à ces deux figures historiques que le temps n’aura pas oublié.

ILS EN PARLENT....

L. BARONDEAU

“ L’auteur a su avec véracité, sensibilité et analyse personnelle faire revivre un chapitre douloureux de notre Histoire d’  Alsace-Lorraine. Son immense travail de recherches, ses analyses et ressentis personnels collent au plus près de la réalité. Son souci de célébrer son devoir de mémoire est brillant et sans aucun doute réussi ! “

“ Merci pour ce moment poigant d’Histoire ! “ ANNICK LE NY, FRANCE BLEU ALSACE

“ Merci pour ce merveilleux moment empreint de vérité historique, de romance et d’une belle sensibilité, un grand bravo à tous les comédiens ! “

PASCAL GADEN, ADIRA

Le centenaire de la PGM donne lieu à de nombreuses manifestations artistiques un peu partout en Europe; pourquoi avoir choisi, vous aussi, de vous intéresser à ce conflit ?

Je suis un passionné d’Histoire, et c’est un sujet magnifique pour le théâtre. Après avoir mis en scène le destin de plusieurs familles sous l’occupation allemande, puis deux personnages historiques éminents, De Gaulle et Adenauer, mon envie de créer autour de grands faits marquants étant toujours la même, j’ai choisi ce conflit tout naturellement. Par ce spectacle, je souhaite réaliser le devoir de mémoire que je considère être un devoir pour l’art même.

Peut-on dire que, pour vous, la mort prématurée de ces deux hommes et leur martyr constitue un des premiers jalons de l’amitié franco-allemande ?

C’est une question compliquée. Ces morts incarnent à la fois le paroxysme de la haine entre les deux nations; mais c’est par ce paroxysme que l’on a construit, entre la France et l’Allemagne, une telle amitié aujourd’hui. Ces morts, et leur représentation sur scène, sont donc une nécessité : il faut montrer la haine extrême afin de mieux illustrer et célébrer cette amitié retrouvée et nécessaire, et c’est, finalement, une ode au triomphe de la raison sur cette folie meurtrière.

Craignez-vous de trahir ces deux personnages ?

Concernant ce drame entre Mayer et Peugeot, je suis resté très fidèle aux faits historiques, témoignages… à la réalité.

Seul le début de la pièce est romancé afin de livrer ces deux hommes au public, véritables héros romantiques, et d’accentuer la dimension romanesque de leur destin. Il n’y a que là où je m’empare de ces personnages pour leur donner, finalement, une dimension un peu personnelle et permettre au théâtre de naître.

Dans cette pièce, vous avez recours à des chants de soldats. Quelle importance ont-ils pour vous ?

Ces chants dégagent, d’une part, une très vive émotion : ils sont chantés par des hommes qui vont à la mort, qui sont galvanisés par ces chants, il y a donc une très grande force émotive au-travers d’eux. Cette émotion transmet l’état d’esprit d’une troupe face à la mort, qui est le fond du récit de cette pièce. Il y avait, de plus, une forte fonction ontologique de ces chants : le soldat n’ayant pas droit, durant la guerre, à la parole, ces chants deviennent sa voie d’expression. Ces chants transmettent les valeurs militaires, le sens du combat, ils font sens. Ils sont le porte-parole du soldat, et au-delà, ils sont son âme même.

Que répondez-vous à ceux qui diront que vous ne faites que surfer sur la vague du centenaire?

L’enjeu principal de ces commémorations est d’offrir l’opportunité de célébrer le devoir de mémoire, par conséquent je suis très heureux d’être reconnu dans ces manifestations qui sont, pour moi, un objectif personnel, comme professionnel. Il n’est donc pas question de surfer ou non sur un phénomène, mais de répondre à un véritable devoir civique. Je suis d’autant plus fier que nous avons reçu, pour ce spectacle, les labels du centenaire de la région Alsace et du ministère de la Culture.

ENTRETIEN AVEC L’AUTEUR

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PHILIPPE HURIETInterprète

Comédien et metteur en scène, il a suivi une formation de 5 ans à l’art dramatique, de 1995 à 2000 au Studio Théâtre de Nancy, puis Form’ACTions Théâtre. Il crée G2L Compagnie en décembre 2001, à l’occasion de la reprise de son one man show, C’est Moi qui décide. Comédien professionnel depuis 2008, il poursuit par ailleurs une formation de clown avec la Compagnie Nez à Nez d’Epinal. Il travaille régulièrement en tant que metteur en scène pour des troupes de théâtre locales, notamment au sein de la M.J.C. Pichon, de Nancy, après y avoir animé des ateliers depuis 2003. Il joue actuellement en tournée depuis 2010 au sein de La Compagnie Kélanôtre, de Paris, dans la pièce L’Extravagant Mystère Holmes.

MAXIME PACAUDInterprète

Maxime Pacaud partage son expérience et ses créations de comédien entre la France, la Belgique et l’Allemagne. Il est diplômé d’une école supérieure d’Art dramatique, l’Institut des Arts de la diffusion à Louvain-la-Neuve où il y travaille un répertoire autant classique que contemporain, mais aussi le jeu masqué, le chant et le théâtre-danse. Il a notamment travaillé avec les metteurs en scène Jules-Henri Marchand, Sylvie de Braekeleer, Eric de Staercke, Benoit Blampain ou même Luc Van Grunderbeeck. Il collabore également avec Vincent Kraupner au Teamtheater Munich ou même Edzard Schoppman du Baal Novo Offenburg. Aujourd’hui il se concentre principalement sur un travail autour du théâtre franco-allemand.

ANNE SOMOTInterprète

Suite à une maîtrise en Arts du Spectacle et l’obtention d’un DET à Strasbourg, cette interprète aux multiples facettes forge son expérience dans de nombreux domaines. Tout d’abord à l’Opéra comme danseuse dans Platée mais aussi comme assistante à la mise en scène; elle est au Théâtre depuis 2006 avec des pièces telles que La petite trilogie Keene et   L’amour médecin ; puis dans l’audiovisuel où elle mêle court-métrage, téléfilm dont Les malgré-elles sur France 3, publicités belges ou encore long métrage avec un rôle dans Taken. De plus, elle n’hésite pas à prêter sa voix de tessiture soprano à nombreuses lectures, doublages et autres documentaires Arte.

PASCALE JAEGGY Interprète

Après une licence d’études théâtrales et une licence de lettres modernes faites à Strasbourg, cette comédienne bilingue (franco-

allemand) monte sa propre compagnie Gavroche Théâtre en 1998, se consacre tout d’abord à la création pour le jeune public et dirige de nombreux ateliers de théâtre. Elle travaille parallèlement avec des compagnies de la région (Le Kafteur, La Petite Fratrasie, Les Tuilliers, Arts Scéniques, Art 3, Pandora) puis se tourne vers l’Allemagne en travaillant avec diverses structures. Elle met en scène un spectacle de marionnettes pour adulte Ex und Hopp pour la compagnie allemande Chaussée Theater, Mowgli pour la compagnie allemande Theater Spektakel et Le Petit Prince pour Le Kafteur. Elle fait des apparitions dans des fictions tournées dans la région.

SUZON MICHATRégisseuse générale

Diplômée d’un BTS Métiers de l’Audiovisuel option métiers du son en 2010 et d’une licence en Arts du Spectacle ; Suzon Michat a déjà œuvré en tant qu’assistante régisseur pour le Théâtre des Ateliers à Lyon, le Festival des Nuits du Château de la Moutte à Saint-Tropez, les Giboul’offs à Strasbourg, ainsi que pour Musicora, le salon de la Musique Classique à Paris. Elle a également mis ses compétences au service de la régie son et lumière pour l’ARTUS et l’EM Strasbourg. Elle travaille depuis mars 2012 avec Lionel Courtot sur ses reprises de spectacles (Le Champ de l’Oubli) ainsi que sur ses créations : Le Vent de Mai en Septembre 2013 et Le Traité ou la rencontre De Gaulle - Adenauer à partir de Janvier 2013 où elle est la responsable technique.

PORTRAITS DE L’ÉQUIPE

TEXTE ET MISE EN SCÈNE

Lionel Courtot

DISTRIBUTION

Anne SomotPhilippe HurietMaxime PacaudPascale JaeggyLionel Courtot

RÉGISSEUR LUMIÈRE

Suzon Michat

RÉGISSEUR SON

Michaël Lefèvre

ASSISTANTE À LA MISE EN SCÈNE

Noémie Bernardot

COSTUMES

Camille Audouard

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Le Caporal Jules Peugeot et son père André

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Le 2 août 1914, à la veille de la déclaration de guerre, le sous-lieutenant Mayer, reçoit l’ordre de franchir avec sa patrouille la frontière au sud de l’Alsace, pour une probable mission d’espionnage. Parti de Mulhouse, le groupe de six hommes avance à cheval et tombe sur un poste français.

Quelques minutes avant le drame, le caporal Peugeot écrit à ses parents pour les rassurer  : «  Il n’y a encore rien de grave. Ne vous désolez pas. À bientôt, j’en suis convaincu. » Trente-six heures avant la déclaration de guerre officielle, le destin bascule en un instant. Le lieutenant Mayer, pourtant hostile au conflit, donne l’ordre aux cavaliers de charger. Ce geste semble insensé, criminel pour la France, car survenu « trop tôt ». Dans une charge fatale et désespérée, le sous-lieutenant Mayer blesse mortellement le caporal Peugeot et tombe à son tour une centaine de mètres plus loin…

Le sous-officier français de 21 ans, est un jeune instituteur, un symbole pour la IIIe République. Dès 1916, une souscription internationale est lancée pour ériger un monument en l’honneur du premier sacrifié et rappeler aux soldats sur le front, qui se battent en espérant que cette guerre soit la « Der des Ders », que leur sacrifice ne sera jamais vain. Bien malgré lui, le caporal devient donc un véritable héros de la Nation.

Dans cet affrontement insensé qui déchira l’Europe toute entière, c’est sur un même lieu que périrent les deux premières victimes de la guerre. Protagonistes involontaires d’un drame historique quasi romanesque, les deux hommes deviennent bien malgré eux le symbole du destin commun de deux nations à la fois si proches géographiquement et culturellement, et si longtemps ennemies.

Les basses collines de Joncherey, théâtre de la première offensive de l’horreur, sont aujourd’hui le cadre d’émouvantes «  retrouvailles  ». Dans un élan chargé du poids de l’Histoire, la pièce rend un émouvant hommage au courage de ces hommes confrontés à la folie des Nations et participe pleinement à la cérémonie du centenaire, cette ode à la paix célébrée aujourd’hui.

Le récit plonge le public dans l’intimité de deux hommes devenus des héros, des martyrs et des exemples pour toute une génération. Leur sacrifice ne doit pas être oublié car le pire n’a de sens que s’il offre un jour le meilleur. Ce drame historique illustre donc le destin de deux hommes tombés à l’aube du plus terrifiant conflit qu’ait connu l’humanité et témoigne du passé pour mieux glorifier le présent.

Le caporal Peugeot et le sous-lieutenant Mayer vont retrouver l’espace d’un instant, dans l’éternité de la Mémoire, les basses collines de Joncherey.

L’HISTOIRE

TROP TÔT POUR MOURIR

Caporal Peugeot

Lieutenant Mayer

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La réalisation du monument est confiée au statuaire Armand Bloch. Son emplacement est choisi au plus près du lieu de la mort du caporal. Sur le socle, quatre plaques de bronze gravé relatent les faits du 2 août 1914. Au dos du monument figurent les noms des principales villes qui ont apporté leur soutien à l’érection du monument ainsi qu’une gravure représentant le Droit personnifié en un homme grand et robuste, poignardé dans le dos par Germania, coiffée du casque à pointe et portant de longues nattes.

L’inauguration, maintes fois reportée, a lieu le 16 juillet 1922, en présence de Raymond Poincaré, président du Conseil des ministres et Président de la République pendant la guerre et de nombreuses personnalités : élus locaux, militaires... Tous les discours dénoncent la préméditation et la responsabilité unilatérale de l’Allemagne dans le conflit, à l’opposé des intentions pacifistes de la France. La presse locale et nationale couvre largement le déroulement de la journée.

À partir de 1923, le comité d’exécution du monument Peugeot effectue chaque année un pèlerinage sur la tombe du caporal à Étupes et sur le monument à Joncherey. Cette habitude se

perpétue sans exception jusqu’en 1939, année du 25e anniversaire de la mort du jeune Peugeot.

Le 17 juillet 1940, le monument édifié en 1922 est dynamité par des soldats allemands. Il n’en reste que le socle, au sommet duquel on fixe une croix. On a pu également sauver le médaillon de bronze à l’effigie du caporal.

Ce n’est que le 20 septembre 1959 qu’a lieu l’inauguration du nouveau monument. La stèle porte le médaillon du caporal Peugeot et des inscriptions rappelant les événements tragiques du 2 août 1914.

Le monument de Joncherey est une forme de mobilisation financière tout à fait originale : au cœur du conflit, alors que les populations sont sollicitées de toutes parts pour aider au financement de la guerre, un petit nombre de fervents patriotes a réussi à faire adhérer à un projet commémoratif une variété innombrable de souscripteurs : de la grande ville de métropole à la plus petite colonie indochinoise, du grand industriel au simple ouvrier, du ministre influent au modeste instituteur. Malgré les aléas techniques rencontrés lors de la réalisation du monument, le comité d’exécution du monument a su mener à bien une entreprise pourtant audacieuse en temps de guerre.

LE MONUMENT DE JONCHEREY

Au début du mois d’août 1914, alors que la mobilisation vient d’être ordonnée, la France tente tout de même d’éviter le conflit et fait reculer ses troupes 10 km en arrière de la frontière. Le 4e régiment d’infanterie, auquel appartient le caporal Jules André Peugeot – jeune instituteur originaire d’Etupes – quitte sa position en bordure de la frontière suisse pour établir un poste de surveillance à Joncherey, le 1er août. Le 2 août, le sous-lieutenant allemand Albert Mayer reçoit l’ordre de passer la frontière et de partir en éclaireur en direction de Delle. Il est à la tête d'une patrouille de sept ou huit cavaliers. Traversant, il passe à cheval devant le poste de surveillance tenu par le caporal Peugeot et quatre autres soldats. Le sous-lieutenant Mayer, ignorant les sommations des Français, ouvre le feu à trois reprises sur le caporal Peugeot qui s’effondre. Mayer tombe lui aussi quelques mètres plus loin, touché par les balles françaises.

Les événements sont relatés dans de nombreux articles, en France et à l’étranger. Les versions divergent d’ailleurs fréquemment. Le récit allemand par exemple relate que «  le sous-lieutenant Mayer [...] fend la tête jusqu’à la poitrine à un pioupiou français que la terreur a presque paralysé [...]  ».

Ce «  premier sang versé par l’Allemagne  » a un retentissement sans précédent : le forfait – car commis avant la déclaration de guerre – déroge à tous les codes d’honneur militaires. C’est un assassinat et non un fait de guerre, largement dénoncé comme une « violation du droit des gens », « un crime » perpétré « plus de trente heures avant la déclaration de guerre. »

L’idée d’un monument à la mémoire du caporal Peugeot est lancée dans la presse locale en 1915. Le comité d’exécution du monument, dirigé par le maire de Montbéliard, Gustave Ulmann, est placé sous le haut patronage du président du Sénat, du président de la Chambre de députés, des ministres de la Guerre et de l’Instruction publique et de nombreuses personnalités.

Il compte alors une cinquantaine de

membres  : négociants, commerçants, industriels, personnalités politiques, religieuses, fonctionnaires. Cette même année, une souscription nationale puis internationale est organisée. Des appels sont rédigés pour chaque destinataire : maires des communes de France, députés, sénateurs, villes des pays alliés, colonies, presse, loges maçonniques, associations, entreprises, particuliers. Le comité n’hésite pas à communiquer en plusieurs langues pour donner un maximum de publicité à la souscription.

Cette très large publicité produit un grand élan de sympathie à travers le monde entier. Les souscripteurs sont issus de toutes les classes sociales, de toutes les professions et restent ouvertes jusqu’en 1922. Elles rapportent près de 45  000 francs.Parmi les souscriptions remarquables, on peut relever celles de villes étrangères alliées comme Lisbonne, Bruxelles ou Belgrade qui ont donné chacune 500 francs ou encore celles plus locales des deux sociétés Peugeot de Beaulieu et de Valentigney pour 1000 francs chacune. Finalement, le monument a coûté 50 500 francs (ce qui, rapporté au prix du pain – soit 0,45 franc le kilo en fin décembre 1915 – représente aujourd’hui près de 336 000 euros).

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Lieutenant Albert Mayer et Marie Lieutenant Herbet von Bothe et lieutenant Mayer

Marguerite et Walter Mayer

Alice Peugeot

Soldat Heinze et Peters

UN SPECTACLE TOUT PUBLIC

Ce spectacle, aux accents historiques et romanesques, dépeint d’une façon totalement inédite la Première Guerre Mondiale. En effet, si les spectacles autour de ce sujet sont nombreux cette année, la compagnie en propose pourtant un traitement tout à fait unique et inédit en retraçant l’histoire des deux premiers morts de ce conflit : le jeune lieutenant allemand Albert Mayer, et le tout aussi jeune caporal français Jules Peugeot, ayant perdu la vie deux jours avant la déclaration de guerre.

Si le spectacle s’articule autour de la Grande Guerre, il l’illustre sous un nouvel angle en s’inscrivant dans ses prémices de 1912 à 1914, puis entre 1918 et 1922 en traitant le sort des victimes dans cette période d’après-guerre, l’une glorifiée, et l’autre discréditée; favorisant ainsi la petite à la grande Histoire.

Outre cette dimension originale et inédite, le fond historique donne au spectacle une double force : d’abord une

puissance pédagogique car elle remet en perspective tous les événements historiques menant au conflit mondial, mais aussi et surtout une incroyable charge émotionnelle car les faits, outre le premier acte légèrement romancé, sont véridiques. Ainsi ce spectacle joué devant des scolaires a remporté un franc succès auprès de ce public réputé

pourtant difficile, témoignage de l’intérêt éducatif et pédagogique de cette nouvelle création.

REVUE DE PRESSE

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A venir

A venir

A venir

ATELIER DU PREMIER ACTE

Créé par Lionel Courtot en 2006, L’Atelier du Premier Acte fut d’abord un cours de théâtre et une troupe amateur avant de se professionnaliser progressivement à partir de 2010, date de la création de la compagnie.

Dans ses statuts, l’association a pour objet la création, le développement et la promotion artistique. Elle a pour objet de favoriser, développer et promouvoir des actions et des projets dans un champ d’intervention artistique, culturel, éducatif, et social  ; la production, réalisation, création, diffusion des productions culturelles destinées à tous publics.

Depuis quelques années, elle multiplie ses collaborations avec des artistes locaux, comédiens, metteurs en scène, danseurs, chorégraphes, compositeurs, chanteurs, plasticiens, réalisateurs...

Par la volonté de son créateur de prendre part à un important développement artistique varié, l’association participe peu à peu à la création et la diffusion de nouveaux projets ayant pour ambition de produire des créations originales. Elle se donne également la possibilité, par tous les moyens légaux, d’aider à l’organisation d’autres structures de spectacles.

En 2014 et pour la troisième saison de suite, L’Atelier du Premier Acte travaille sur une thématique historique concernant le rapport franco-allemand. Après avoir abordé l’Occupation avec le spectacle Le Champ de l’Oubli puis la Réconciliation dans la création Le Traité, célébration de l’amitié franco-allemande, l’Atelier s’intéresse aux débuts de la Grande Guerre dans une pièce ayant obtenue le label du centenaire de la Première Guerre Mondiale du ministère de la culture et le label 14-18 de la région Alsace.

L’Histoire peut devenir pour le théâtre un sujet passionnant, vaste, pédagogique et parfois polémique. L’Atelier du Premier Acte a choisi d’en faire un axe privilégié mais non exclusif de son développement.

En 2015, l’Atelier prévoit de créer son premier spectacle de danse, en collaboration artistique avec Saori Jo et Fanny George. L’Atelier va également travailler à la mise en scène des concerts de plusieurs artistes et groupes de musique locaux : Jewly, Une abeille dans le Bonnet...

La compagnie s’illustre chaque année un peu plus comme une référence culturelle d’une force créatrice certaine puisqu’elle propose, d’une année sur l’autre, la création d’un nouveau spectacle... En 2016, elle participera activement à la création de la comédie musicale Babel l’héritage, et, en fin d’année, à une très ambitieuse adaptation théâtrale des Chênes qu’on abat, le célèbre essai d’André Malraux, relatant la rencontre entre ce dernier et le Général de Gaulle.

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◊ 2014 : Trop tôt pour mourir Du 19 au 23 septembre : PréO, OberhausbergenLes 10 et 17 septembre  : Théâtre Municipal, Montbéliard

◊ 2013 : Le Traité13 janvier : PréO, Oberhausbergen 25 janvier : Stattstheater, Karlsruhe (Allemagne) 26 janvier : Théâtre Municipal, Montbéliard2 février : L’Odyssée, Strasbourg5 février : Théâtre Municipal, Colmar30 mars : KIT, Karlsruhe (Allemagne) 13 mai: Berlin (Allemagne) 2 juillet : Stattstheater, Karlsruhe (Allemagne) 26 septembre : Tuttlingen (Allemagne) 3 octobre : Théâtre de la Manufacture, Nancy

◊ 2013 : Le temps d’un été (en collaboration avec l’association Regards d’Enfants)

21 mai : Hilton, Strasbourg 9 juin : PMC, Strasbourg 14 juin : Stützheim

Terre vivanteJuin 2015Spectacle de danse conçu par Lionel Courtot sur une musique originale de Saori Jo. Cette mise en mouvements théâtralisée de la musique accompagnée de vidéos, dans une allégorie d’une nature en danger, révèle le talent des deux interprètes, Fanny et Noémie George au service d’un message écologique et poétique.

Voix d’Outre-Guerre, la mort des poètes 2014 - 2015Lecture musicale à trois voix de poèmes de Péguy, Stadler et OwenSpectacle trilingue, avec traductions, avec la participation de Maxime Pacaud, Jean-Philippe Meyer, Cécile Clauss et Thomas Bloch -joueur reconnu de glassharmonica et d’ondes martenot- dans le cadre d’un projet européen intitulé « 1914, la mort des poètes », en partenariat avec la Bibliothèque Nationale Universitaire de Strasbourg et le Centre Charles Péguy d’Orléans.

• 4 décembre, BNU, Strasbourg • 21 novembre, Centre Charles Péguy, Orléans

Babel l’Héritage Mai 2016En collaboration avec l’association

Soundsitiv et Culture AngelsComédie musicale écrite et composée par Aurélien Benoilid et Raphaël Bloch, d’après le mythe de la ville de Babel. A partir d’une thématique universelle et d’une source d’inspiration intarissable, cet opus se révèle être un formidable hymne à la diversité culturelle.

Palais de la Musique et des Congrès, Strasbourg

CRÉATIONS ORIGINALES

◊ 2012 : Le Vent de mai (reprise 2017-2018) 20 et 21 septembre : Fossé des Treize, Strasbourg

◊ 2011 : Le Champ de l’oubli (reprise en 2012) Les 28 et 30 juin, et 1er juillet : PréO, Oberhausbergen 28 janvier : Fossé des Treize, Strasbourg24 mars : Plaine23 juin : Stattstheater, Karlsruhe (Allemagne) 19 octobre : Espace Malraux, Geispolsheim16 novembre : PréO, Oberhausbergen

◊ 2010 : Le Sang des abattoirs Les 2 et 3 juillet

Page 11: Dossier de présentation de la pièce de théâtre "Trop tôt pour mourir"

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ATELIER DU PREMIER ACTE14 bd Clémenceau 67000 Strasbourg

06 87 28 48 72

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