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dossier « éclairage » Magazine officiel d’information N ° 8 automne-hiver 2001 Histoires d’ampoules

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est vite fait: nous faisons de la lumière avec la chaleur et vous de l’argent avec la lumière.

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La première vocation de ce magazineest de vous informer sur une meilleureutilisation de l’énergie et sur les com-portements à adopter pour que notrevie quotidienne nuise le moins pos-sible à l’environnement. Personnen’ignore que l’eau, l’air et le sol se dé-gradent, ni que le climat est perturbépar nos activités. Et pourtant, chacunpeut faire beaucoup à son niveau pouraméliorer la situation.

La deuxième vocation de ce maga-zine est de profiter de sa très grandediffusion pour se rendre utile, car880’000 exemplaires sont distribuéspar La Poste dans toute la Suisse ro-mande. Ainsi, dans le numéro précé-dant, un appel a été lancé aux lecteurspour qu’ils observent les vers luisantsau cours de l’été, afin de déterminerdans quelle mesure cet insecte survitdans notre civilisation.

Ce recensement, organisé en colla-boration avec le Centre suisse de carto-graphie de la faune et le magazine LaSalamandre, a été un grand succès :

vous êtes près de 500 à avoir transmisvos observations. Merci !

Merci aussi à ceux qui ont ouvert lesyeux, même s’ils n’ont rien repéré. Nerien voir, c’est aussi une information,puisque cela indique que l’insecte estapparemment absent d’une région.

Il est encore trop tôt pour présenterune carte des vers luisants de Suisseromande. Les scientifiques dépouillenten ce moment les données. Ils ont déjàeu des surprises, comme d’apprendrequ’on en trouve jusqu’à 1600 mètresd’altitude. Les résultats complets se-ront présentés dans le numéro de dé-cembre de La Salamandre (les person-nes ayant participé au recensement lerecevront gratuitement).

Avec l’automne qui s’avance, énergieenvironnement lance un nouvel appel.Il concerne la recherche d’anciennesvariétés d’arbres fruitiers qui résistentaux maladies sans l’emploi de pesti-cides – de vieux arbres qui surviventsûrement çà ou là dans les campagnes

et les vieux jardins des villes. On re-cherche plus particulièrement unevariété d’un fruit connu de nos aînés,mais que les jeunes générations igno-rent : la nèfle indigène, qui se mangeseulement quand elle est blette (voirdos de couverture). Merci d’avance àtous ! ● P-A M.

Après le ver luisant,la nèfle de chez nous

automne-hiver 2001

Editeurs responsablesCRDE-Conférence romande des délégués àl’énergie (président : Jean-Luc Juvet, NE),Services cantonaux romandsde l’environnement,Office fédéral de l’énergie (OFEN),Office fédéral de l’environnement,des forêts et du paysage (OFEFP)Conception, rédaction et publicitéCommunication in Sciencerue des Maraîchers 8, CH-1205 Genèvetél. 022 809 40 57, fax 022 809 40 58www.inScience.chComité de rédaction Sylvain Affolter,Mireille Fleury, Joël Fournier, ElizabethGolay, Chantal Purro, Eve Siegenthaler,Emile Spierer, René VuilleumierJournalistes Pierre-André Magnin(responsable d’édition), Derek Christie(Genève), Franz Auf der Maur (Berne),Igor Chlebny (Neuchâtel)Préparation numériqueMG Mac, Gérard Multin, CarougeImpression Weber SA, BienneDiffusion tous ménages, 880’000 ex.Distribution La PosteParution deux fois par an

SommaireEdito: Martin BenistonMon beau sapin, roi du compost...Dossier : Histoires d’ampoulesSaute-frontière : MontpellierA raconter aux enfants : Le bocal de M. RedfishDans votre cuisine : Les micro-ondes du chefChampions d’Europe en catégorie «train»Ordinateurs : Recyclés pour la bonne causeOpération «cartouches»Conseils : Bien gérer son radiateurMétiers cachés : Explorateur des égoutsAdresses utilesOn recherche la nèfle indigène sans noyaux

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éditoMartin Beniston est un spécialiste du climat.Professeur à l’Université de Fribourg, il fait partiedu groupe international de chercheurs qui étudieles conséquences du réchauffement de la planète.

ui ignore aujourd’hui quenotre vie quotidienne parti-cipe au réchauffement clima-tique de la planète ? Depuisprès de 20 ans, des scienti-

est étroitement lié à la situation écono-mique et politique. Une pénurie d’eaupeut créer des déplacements massifs,vider les campagnes, déséquilibrer lesvilles ou la stabilité d’un Etat. A l’in-verse, une crise économique ou uneguerre civile peut pousser les gens ensurnombre vers une région peu peu-plée, et provoquer sa déforestation – cequi aggrave le problème climatique.

On l’aura compris, le réchauffementglobal fait peser des menaces graves surles pays du Sud. Alors qu’ici, il se traduitpour l’instant par un manque de neigeet des craintes pour les sports d’hiver...

qfiques du monde entier confrontentleurs observations au sein du Grouped’experts intergouvernemental surl’évolution du climat. Et la questionn’est plus de savoir si la températuremoyenne de l’atmosphère s’élève, maisbien d’estimer de combien elle vaencore s’élever, si nous continuons àbrûler le pétrole, le charbon et le gaznaturel au même rythme.

En septembre dernier, la Suisse aaccueilli le premier colloque interna-tional sur les «réfugiés environnemen-taux». C’est un terme nouveau quidésigne des groupes humains forcés dese déplacer pour survivre, parce que degraves modifications de la nature me-nacent leur survie. Par exemple, le ni-veau de la mer s’élève et noie déjà cer-taines îles du Pacifique et de l’océanIndien ; des glaciers disparaissent etavec eux les rivières qui abreuvent lesvallées ; des typhons et des sécheressesengendrés par les changements clima-tiques dévastent des régions entières.

Ce colloque a réuni des spécialistesdes cinq continents – des économistes,des membres de gouvernements et desscientifiques. J’espérais qu’on puisseestimer les mouvements de popula-tions provoqués par les modificationsclimatiques à venir, si rien n’est faitpour les freiner. Certains parlent de 150millions de «réfugiés environnemen-taux» pour les décennies qui vontsuivre. Or, le colloque nous a montréà quel point il est difficile de prévoirces migrations, car l’environnement

Cet hiver, justement, nous brûleronsde grandes quantités de combustiblepour chauffer nos maisons. Mais il nefaudra pas oublier que cette consom-mation alimente le réchauffement denotre planète. Hésitons donc un peuavant d’élever la température de notrelogis, et enfilons plutôt un pull. Multi-plié par des millions d’habitants, cepetit degré en moins peut devenir sa-lutaire – pour nous d’abord – et pourd’autres êtres humains situés à l’autrebout du monde. ●

Martin Beniston

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Paroles de climatologueclimatologue

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Mon beau sapin,Roi du compost…

e n’est pas de sitôt qu’on interdirales sapins de Noël ! En effet, c’estdans les pépinières que la plupartde ces arbres prennent racine, et

Bonne nouvelle : les sapins de Noël ne nuisent pas à la nature.Car on ne massacre pas les forêts pour les obtenir, et ils finiront

presque tous au compost. Mais mieux vaut privilégier les pro-ducteurs locaux ou les arbres porteurs d’un label de qualité.

Un sapin nonpeint et bien

débarrassé detoutes ses guir-

landes serameilleur pour

le compost.

cpas en forêt. En fait, leur culture s’apparente

presque à celle du blé ou du maïs. A la différenceprès que le champ met davantage de temps à

livrer ses «fruits». Voilà ce que dit en résuméUrbain Girod, un pépiniériste de St-Triphon (VD)

qui fait pousser en ce moment cinq variétés de résineux.Il en a planté plus de cinq hectares au-dessus de Monthey

(VS), sur des pâturages abandonnés et pentus. Il explique :«Cette culture nécessite peu d’entretien et peu de traite-ments. Elle peut donc occuper des terrains difficiles, tantqu’il n’y a pas trop de calcaire dans le sol.»

Entre 8 et 15 ansPour autant, la production de sapins de Noël n’est pas de

tout repos. Selon la variété, un arbre requiert entre 8 et 15ans de vie en pépinière, avant d’atteindre un mètre et demiou deux mètres de haut. Et comme ils se vendent en hiver,c’est souvent dans la neige que les pépiniéristes travaillentpour les couper. Avec un prix de vente oscillant entre 15 et45 francs la pièce, les marges sont plutôt maigres. De plus,des sapins en provenance de Scandinavie, cultivés en masseet vendus autour des 20 francs, se sont facilement imposésen Suisse. «Dans notre pays, les producteurs d’arbres de Noëlsont un peu des rescapés», plaisante Urbain Girod.

Les producteurs consultés reconnaissent que les arbresvenant de Scandinavie sont en général de bonne qualité,mais ils précisent que «les sapins suisses sont plus frais etperdent moins vite leurs aiguilles». Autre argument quiplaide en faveur des plantes du pays : moins d’énergie estutilisée pour les conduire sur les lieux de vente.

Lors du choix d’un sapin, on peut regarder si le labelécologique FSC (Forest Stewardship Council) est présent.Ce label se développe depuis quelques années dans toutel’Europe. Les arbres qui le portent sont cultivés sans fer-tilisants artificiels, ni insecticides, ni herbicides. En Suisse,

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Ampoule de NoëlCadeau de fin d’année réalisé par uneécolière : c’est une vieille ampoule dont leculot a été détaché (attention de ne pas secouper !) Ce genre d’ampoule peut êtremis sans problème à la poubelle, commeles lampes halogènes. Par contre, il fautrapporter au magasin les tubes fluo-rescents et les lampes économes.Voir le dossier «éclairage» qui suit...

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les sapins de Noël «FSC» sont encore rares dans les com-merces. Mais quelques exploitants alémaniques se sont déjàlancés dans ce créneau qui semble promis à un bel avenir.

Venu d’Alsace ou de BâleChaque Noël, plus d’un million de sapins sont vendus

en Suisse, dont environ 80% proviennent de l’étranger. Siles plus gros producteurs sont en Scandinavie, l’origine del’arbre de Noël n’est pas nordique pour autant. C’est vraisem-blablement en 1521 que cette coutume a été mentionnéepour la première fois, et c’était en Alsace ou dans la régionde Bâle. Apparemment, il s’agissait de représenter l’Arbrede la connaissance du jardin d’Eden (le «pommier» d’Adamet Eve) dans les mystères, ces pièces de théâtre jouées sur leparvis des églises. Pour le décorer, on attachait des pommesà ses branches. Au moment de la Réforme, les Protestantsont incité leurs fidèles à fêter Noël en évitant les représenta-tions humaines, et à choisir un arbre décoré plutôt que lacrèche et ses personnages – ce qui avait la faveur des Catho-liques. Cette tradition s’est répandue d’abord vers le nordde l’Allemagne et la Scandinavie, avant d’atteindre le restede l’Europe – et la Suisse – vers la fin du XIXe siècle.

Les trucs pour le faire durerSi vous n’avez pas l’intention de décorer immédiatement

votre sapin, mieux vaut le conserver dans un lieu non chauf-fé et couvert. Avant de l’installer à l’intérieur, pensez à rac-courcir son tronc de 2 cm, à la scie, puis placez-le immé-diatement dans un récipient d’eau. Attention : votre sapinen absorbera jusqu’à quatre litres le premier jour, maisseulement un litre les jours suivants. Si le tronc manqued’eau pendant plus de deux heures, il est conseillé de luifaire une nouvelle coupe, car l’extrémité sèche rapidement.

Après la fête des Rois, les sapins sont mis à la porte desmaisons, donnant un air de tristesse aux trottoirs et auxrues. Sachez qu’ils sont récupérés sur la voie publique parles services de voirie de quasiment toutes les communesde Suisse, afin d’en faire du compost. A la Chaux-de-Fonds,ils subissent un soin tout particulier : ils sont entreposéspendant plusieurs mois à l’usine de recyclage Cridor, avantd’être hâchés et mélangés avec les premiers herbages duprintemps. Car le secret d’un compost réussi est de mêlerdu bois à des déchets végétaux plus humides. A ce propos,

un conseil pour éviter de nuire au futur compost : mieuxvaut ne pas sprayer l’arbre avec de la peinture, source demétaux lourds et d’autres substances chimiques malvenuesdans la nature.

Des sapins contre l’effet de serreLe compostage des sapins est très important. En effet,

durant ses quelques années de vie, votre arbre a capté unegrande quantité de CO2 (gaz carbonique) dans l’atmosphèreafin de fabriquer son bois et ses aiguilles. Ainsi, comme c’estle cas de chaque plante qui grandit, votre sapin a lutté contrel’effet de serre et le réchauffement global du climat. Or, s’ilfinit dans le four d’incinération des ordures ménagères, ilrestituera son CO2 à l’atmosphère. Bilan: rien de gagné, riende perdu. Pour que l’arbre n’ait pas travaillé en vain, il doitfinir au compost, où le processus de décomposition per-mettra de garder le CO2 prisonnier dans le sol. Après avoirpassé les fêtes en sa compagnie, on lui doit bien ça ! ●

Derek Christie

Sites Internet sur le label FSC : www.fsc-holz.ch www.fscoax.org

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Nos ampoules électriques ont toujours le même culotà pas de vis, tel que l’a conçu Thomas Edison il y aplus d’un siècle. Depuis lors, d’autres inventeursont trouvé le moyen de produire de la lumière avecbeaucoup moins d’énergie. La dernière générationde «lampes économes» offre enfin une lumièrecomparable à celle de nos vieilles ampoules.

Nous lui devonsla lumière électriqueL’Américain Thomas Alva Edison (1847-1931) posedevant le phonographe qu’il a inventé en 1877 et quipermet d’enregistrer et de restituer son et musique. Aupremier plan figure une autre de ses réalisations : lapremière ampoule électrique à incandescence, capablede produire une belle lumière et de durer des heures,dont le brevet a été déposé en 1879.En trente cinq ans de carrière, ce «brillant» inventeur aobtenu 1093 brevets, dont 389 concernaient l’éclairageet l’électricité. Car, en plus des ampoules, il a fallu créertous les éléments du réseau électrique et imposer desnormes dont certaines sont toujours en vigueur.

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«E» comme Edison, et«27» comme vingt-sept millimètres : lenom donné au culotE27

à vis de nos ampoules fait référence aucélèbre inventeur américain, parcequ’il a non seulement mis au pointl’ampoule électrique à incandescence,mais aussi inventé la forme de ce culotqui est restée la même depuis lesannées 1880.

L’ampoule, elle non plus, n’a pasbeaucoup changé. On dit «à incandes-cence», car la lumière est produite parun petit fil métallique torsadé, chaufféà blanc par le passage de l’électricité.Elle fonctionne donc de la même ma-nière que le grille-pain. On pourraitd’ailleurs s’en servir pour dorer destoasts, tant la chaleur dégagée est gran-de ! Edison lui-même regrettait ce gas-pillage d’électricité : seulement 5% ducourant est transformé en lumière,contre 95% qui part en chaleur.

Du gaz et de la poudreCe très mauvais rendement lumi-

neux se traduit par des factures d’élec-tricité élevées, et trop de chaleur dansles pièces qu’on éclaire. Voilà pourquoi,en 1936, l’ingénieur français GeorgesClaude mit au point le tube fluores-cent, dont le rendement lumineux etla durée de vie sont cinq fois plus éle-vés. Dans un tel tube, la production delumière n’est pas due à un échauffe-ment : excité par l’électricité, un mé-lange gazeux (généralement de l’argon

additionné d’une petite quantité demercure) produit de la lumière ultra-violette invisible qui active la poudrefluorescente tapissant l’intérieur dutube.

Vu ses avantages économiques, letube fluorescent se répandit dès la finde la Deuxième guerre mondiale.«Une lumière belle comme le jour»prétendait la réclame de l’époque –belle comme un jour de déprime, oui !Ambiance blafarde, scintillement

Un tube fluorescentsur le culot d’EdisonLes ampoules ordinaires munies du culotE27 occupent le terrain depuis 120 ans etreprésentent toujours la grande majoritédes systèmes d’éclairage.La «lampe économe» est une invention quipermet d’utiliser les luminaires E27 déjà enplace pour installer un petit tubefluorescent, même si cette configurationn’est pas idéale : le tube doit être replié surlui-même, et le dispositif d’allumage cachédans la base de l’ampoule. Les nouveauxdispositifs électroniques sont plus com-pacts que celui présenté ici et rendent leslampes beaucoup plus légères.

Pour produire la même quantité de lumièrequ’une ampoule ordinaire, une lampeéconome consomme environ 5 fois moinsd’électricité. Un tube fluorescent rectilignepeut en consommer jusqu’à 10 fois moins.

gênant pour les yeux, bourdonnementqui agace les oreilles : cette formed’éclairage économique est vite deve-nue synonyme de couloirs tristes et decafétérias lugubres...

Nouvelle fluorescence«Cette mauvaise réputation colle

toujours à la lumière fluorescente», ex-plique Felix Frey de l’Office fédéral del’énergie. «Et pourtant, de grands pro-grès techniques ont été accomplis,surtout au cours des dernières années!Aujourd’hui, les nouveaux luminairesà tubes fluorescents, tout comme leslampes économes, sont munis de dis-positifs d’allumage électronique: il n’ya plus de clignotement à l’enclenche-ment, ni de vibrations lumineuses, nide bourdonnement. De plus, grâce àde nouvelles poudres fluorescentes, onpeut disposer, à choix, d’une excellentequalité de lumière qui va du très blancjusqu’à un blanc très chaud, comparableà celui des vieilles ampoules à incan-descence.»

Cette évolution vers la qualité estconfirmée par François Girod, l’un desresponsables de l’éclairage public auxServices industriels de Genève. «Pour-tant, explique-t-il, si on place une per-sonne face à ces deux types de lumièreet on lui demande sa préfèrence, ellechoisit généralement l’incandescence.

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Souvenir de Mr. WattSon nom figure sur toutes les lampes :l’Ecossais James Watt (1736-1819) aperfectionné la machine à vapeur etinventé la notion de «cheval-vapeur»pour décrire la puissance des machi-nes. L’unité de puissance, le watt (W),a été choisie en son honneur.

En termes d’éclairage, le watt indiquela quantité d’énergie qu’une lampeconsomme chaque seconde – et nonpas la quantité de lumière qu’elleproduit. Lorsqu’elle est allumée, uneampoule de 100 watt «brûle» autantd’énergie que vous, quand vous lisezce magazine tranquillement assisdans un fauteuil. Elle dégage d’ail-leurs autant de chaleur que vous.

Kilo WattheureSur les factures d’électricité figureune autre unité qui représente nonpas une puissance, mais une quantitéd’énergie : le kilowattheure (kWh) –ce qui veut dire «1000 watt pendantune heure». Un kWh, c’est l’énergieque consomment 10 ampoulesordinaires de 100 watt pendant uneheure. Ou 100 lampes économes de10 watt pendant une heure.

Que vous coûte votre éclairage, lorsquetoutes vos lampes sont allumées? Pour le savoir,

additionnez les watt inscrits sur les ampoules et sur les tubeslumineux. Divisez ce résultat par mille, et multipliez par le prixdu kWh dans votre région (autour des 25 centimes, regardez

sur votre facture). Vous saurez alors combienvous dépensez à chaque heure qui passe...

Curieusement, c’est la chaleur dégagéepar l’ampoule qui exerce cette attrac-tion. Ainsi, si on dissimule un corps dechauffe près d’une lampe économe, lapersonne se laisse séduire par la lu-mière fluorescente ! Sans nous en ren-dre compte, nous sommes très sen-sibles aux sources de chaleur, et mêmeattirés par ce qui ressemble à une flam-me de bougie ou un foyer. On peutdonc assurer la bonne ambiance d’unepièce de séjour avec un éclairage fluo-rescent de qualité, en lui rajoutant unluminaire à incandescence de faiblepuissance. Il créera un point de chaleuret donnera du relief aux objets.»

Remboursée en 2 ansL’évolution des lampes économes

s’est accompagnée d’une forte baissedes prix : il en coûte entre six et vingt-cinq francs aujourd’hui, contre plus dequarante francs il y a dix ans. L’inves-tissement de départ est désormais ra-pidement compensé par l’économie

d’électricité. Comparée à une ampouleordinaire de puissance moyenne(60 watt) qui fonctionne 3 heures parjour, l’ampoule économe épargne 50kWh par an, soit environ 10 francs.Deux ans suffisent donc à la rembour-ser. Comme elle dure entre 6 et 12 ansselon les modèles, on arrive vite à unjoli bénéfice...

Et ce ne sont pas des économies debouts de ficelle. A titre d’exemple,économiser 50 kWh par an sur unelampe, c’est éviter de brûler vingt kilosde charbon dans une centrale électri-que thermique. Certes, en Suisse il n’ya pas de centrale fonctionnant au char-bon, mais nos voisins en ont et nousleur échangeons de l’électricité : lapollution n’a pas de frontière...

300 watt pour le plafondAinsi, grâce à des générations d’in-

venteurs et d’ingénieurs, l’éclairage afait de formidables progrès... et lemarché des lampes est devenu biencompliqué ! C’est pour aider les con-sommateurs à choisir que, dès 2002,une nouvelle étiquette – facultativejusqu’ici – fera son apparition sur lesemballages (voir ci-contre). Il faudra unpeu réfléchir avant de s’équiper, maisle jeu en vaudra la chandelle.

Aux soldes, par exemple, on ne faitpas forcément une affaire en achetantpour moins de cent francs une puissan-te lampe halogène qui vise le plafond.Car l’éclairage halogène n’est riend’autre qu’un système d’Edison amé-lioré : une température très élevée quiproduit un blanc éclatant. Avec ses 300watt de puissance, la nouvelle lampegrillera un kilowattheure par soirée –alors que cette quantité d’énergie offrehuit jours de service à une lampe desalon similaire, mais munie d’un tubefluorescent compact, en forme de U.En une seule année, le nouveau «grillhalogène» coûtera, en électricité,autant que ce qu’on l’aura payé auxsoldes... ●

Pierre-André Magnin

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300 watt ?

Quel goinfre !

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La puissance électrique d’une lampe est donnéeen watt (W). Mais cette puissance n’indique pasla quantité de lumière que produit la lampe.L’unité qu’il faut regarder, ce sont les «lumen»:un lumen, c’est la quantité de lumière queproduit une bougie.Dans le hit parade ci-dessous, les lampes sontclassées en fonction de leur rendement lumi-neux et de leur économie d’énergie. On cons-tate que, à consommation électrique égale, lemeilleur tube fluorescent libère quinze foisplus de lumière qu’une simple ampoule àincandescence!

Sur certains emballages de lampesfigure l’étiquette eurocompatible«déclaration Energie». Cherchez-

la bien, car elle est parfois toutepetite. Sur le plan de l’efficacité

et des économies d’énergie,les meilleures lampes sont

classées A, et les plus mau-vaises, G. Une telle éti-

quette sera obligatoire,sous cette forme et

en couleurs, dèsjanvier 2002.

Quantité delumière produite parla lampe (en lumen)

Puissance électriqueutilisée par la lampe(en watt)

Durée de vie dela lampe (en heures)

A=excellent

Classement de la lampe(de A=excellentà G=mauvais)

Hit-parade de l’efficacité

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Éteignez doncces néons...

C’est une rumeur qui ne veut pas...s’éteindre : il est faux de croire qu’untube fluorescent (ou une lampe éco-nome) consomme – dans la secondeoù on le met en service – autantd’électricité que s’il restait allumépendant une heure. Si c’était vrai, lesfusibles sauteraient à chaque fois !

Cependant, cette rumeur a un fondde vérité : durant les 30 secondes quisuivent l’enclenchement, les ancienssystèmes d’allumage des tubes lumi-neux (ballast magnétique) consom-ment autant de courant électriqueque pendant deux minutes et demide fonctionnement normal.Munis de dispositifs d’allumage élec-tronique, les nouveaux luminaires àtubes fluorescents et les nouvelleslampes économes n’ont plus ce petitdéfaut qui ne méritait pas une tellerumeur. Par contre, comme ceslampes doivent chauffer deux ou troisminutes pour produire leur pleine

lumière, l’éclairage fluorescent n’estpas indiqué pour des lieux qui ne de-mandent que quelques minutes declarté – les WC, par exemple. Et pourleur assurer une plus longue durée devie, on peut les laisser refroidir avantde les ré-enclencher. Comptez troisminutes pour une lampe économe,et dix pour un tube fluorescent.

Les luminaires àtubes fluorescents

des années 2000 nevibrent plus, leurlumière n’est plusblafarde, et ils ne

produisent plus cebourdonnement

agaçant. A condi-tion de choisir les

bons modèles,car ceux du sièclepassé(!) sont en-

core sur le marché(ils vont très bien

pour le garage).Optez pour un

dispositif d’allu-mage électronique.

Et si vous désirezune lumière chaleu-

reuse, choisissezdes tubes ou des

lampes économesportant le labeltri-bandes ou le

code 827.

Basse tensionne veut pas direBasse consommation

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Ce n’est pas parce qu’elles sont àbasse tension (12 volt) que les petiteslampes halogènes consomment moinsd’énergie. C’est la puissance (en watt)qui est déterminante.A puissance égale, les lampes halo-gènes ont une efficacité lumineuselégèrement plus élevée que les lampesà incandescence ordinaires, surtout sielles portent le label «IRC». Mais sansatteindre les performances de l’éclai-rage fluorescent (voir page 11).

... qui ne sont pasdes néons!Un détail encore : les tubes fluores-cents ne sont pas des «néons», car ilne contiennent pas ce gaz. On a ap-pellé ainsi les premiers tubes lumi-neux, inventés en 1910 et remplisde néon (sans poudre fluorescente).Ils répandent une lumière rougeet sont encore utilisés pourréaliser des enseignespublicitaires.

Osram

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Certaines lampes économes ressemblenttellement à des ampoules ordinairesqu’on pourrait les jeter par mégarde àla poubelle. Au moment de s’en débar-rasser, il faut se souvenir qu’une telleampoule contient un tube fluorescentet un circuit électronique: il faut la rame-ner au magasin ou la déposer dans uncentre de tri qui accepte les tubes fluo-rescents. Les composants électroniquescontiennent des métaux lourds, et tousles tubes abritent une goutte de mercureet un mélange poudreux dont certainséléments sont malvenus dans l’environ-nement.

– «Sur tous les déchets d’éclairage quenous recevons, seulement 1 à 2% sontdes lampes économes», explique Jean-François Equey, responsable de Recybatà Aclens (VD), l’une des quatre entre-prises helvétiques qui s’occupent de cerecyclage. «Il y a sans doute deux raisonsà ce faible retour. Premièrement, les lam-

inSc

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Pour une informationplus complète sur l’éclairage,

commandez cette brochure, disponiblegratuitement dès mi-novembre 2001

auprès du service de l’énergie de votrecanton (adresses en page 30)

pes économes se vendent en masse seu-lement depuis quelques années. La plu-part ne sont donc pas encore arrivéesen fin de vie. Deuxièmement, ces lampessont achetées plutôt par des particuliers,qui les jettent malheureusement à lapoubelle dès qu’elles sont hors d’usage.Les grandes entreprises et les collectivitéspubliques, elles, préfèrent les tubesfluorescents qui sont économiquementencore plus rentables. Et elles doiventles faire parvenir chez les recycleurs, carl’Ordonnance fédérale sur les déchetsspéciaux oblige à récupérer les lampesfluorescentes, si on doit en débarrasserdouze ou davantage.»

Bien recyclés, les tubes fluorescents etles ampoules économes ont – grâce àleur faible consommation d’énergie età leur très longue durée de vie – un bilanenvironnemental bien meilleur que lesampoules ordinaires ou les lampeshalogènes.

Ne pas jeter à la poubelle!

P-A M.

Publicité

Petr

us

Ça alors ! un tube

fluorescent caché

dans une ampoule

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Montpellier aime son tram

vec ses ruelles étroites et sespetites terrasses tranquilles,Montpellier respire la dou-ceur de vivre. Difficile d’ima-

Une ville qui met les transports publicsau coeur de sa croissance et qui prend le tram

comme emblème: on l’attendrait au nord de l’Europe,elle se trouve pourtant à deux pas de la Méditerranée.

saute-frontière

aginer qu’il y a quelques années cemême centre-ville était asphyxié parun incessant flot de voitures...

A l’origine de ce changement specta-culaire se trouve le maire, GeorgesFrêche, réélu cinq fois depuis 1977. Sonéquipe a instauré un espace-piétons de40 hectares au centre-ville, tracé prèsde 100 km de pistes cyclables, et ajoutéau réseau de bus existant une premièreligne de tram, longue de 15 km et inau-gurée en juin 2000. Cela peut paraîtreparadoxal, mais cette évolution versune meilleure qualité de vie s’est dérou-lée parallèlement à une très forte crois-sance économique et démographique:

au cours des trente dernières années,Montpellier s’est hissée du 25e au 8e

rang des villes françaises, et son agglo-mération abrite près de 400 000 habi-tants.

Une partie de cet essor est à mettresur le compte de la régionalisation, quia accordé davantage de poids à la ville,capitale du Languedoc-Roussillon.L’arrivée d’une population nouvelle,en provenance des quatre coins de laFrance et de l’ensemble du bassin mé-diterranéen, a aussi joué un rôle. Maisl’élan provient surtout de l’université,dont la faculté de médecine est la plusancienne d’Europe : elle a donné nais-sance à cinq parcs technologiques,dont le principal, Euro-médecine, estréputé dans le monde entier. C’est aussià son université que Montpellier doit

d’être l’une des villes les plus jeunes deFrance : un quart des habitants ontmoins de 25 ans.

Nous voilà donc bien loin des pré-dictions de l’astronome Nostradamus,qui a vécu à Montpellier il y a 450 anset qui annonçait que l’humanité neverrait jamais le XXIe siècle ! En fait, lacité paraît plutôt suivre les préceptesd’un autre Montpelliérain célèbre, lemédecin-curé Rabelais, qui encoura-geait à la même époque ses concitoyensà «embrasser la vie»! C’est ce que fontles nombreux touristes qui se rendentà Montpellier tout au long de l’année,profitant de son ambiance détendueet de ses festivals culturels – musique,danse et cinéma. Beaucoup photogra-phient d’ailleurs le nouveau tram quiest vraiment superbe : habillage blanc-

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bleu imaginé par un grand couturier,plancher bas et quais réhaussés facili-tant l’accès, vitres teintées filtrant lesrayons du soleil du sud. Rien n’a étélaissé au hasard pour cet engin qui s’estmême imposé sur la place de la Co-médie, débarrassée de ses voitures. Ona aussi profité de la pose des voies pourles border de 11 km de pistes cyclableset de 2000 arbres. En périphérie, despôles d’échanges, en correspondanceavec le réseau de bus régionaux, sim-plifient la vie des automobilistes et descyclistes qui changent de véhicule.

Un succès populaireLa population de Montpellier plé-

biscite son tram, promu emblème del’évolution de la ville. Lors de sa pre-mière année de service, la ligne a trans-porté 17 millions de voyageurs, dépas-sant toutes les prévisions. Les autoritésont donc décidé de rallonger tous lesconvois. En 2003, elles lanceront lestravaux d’une deuxième ligne, et par-lent déjà d’une troisième qui irait jus-qu’à la station balnéaire de Palavas-les-Flots, à une dizaine de kilomètres ducentre-ville. D’ici 2005, les transportspublics visent même une pollution«zéro», grâce aux trams électriques età des bus fonctionnant au gaz naturel.

Derek Christie

La nouvelle ligne ferroviaire du TGV-Méditerranée met Montpellier à moinsde 4 heures du bout du Léman –garanti sans bouchons !

HORAIRES TGV(à vérifier à la gare, tél. 0900 300 300)

• pour Montpellier (tous les jours) :Genève 12h40 - Lyon 14h35 -Nîmes 16h04 - Montpellier 16h32

• pour Marseille et la Côte d’Azur(tous les jours) : Genève 13h36 -Lyon 15h25 - Avignon 16h43 - Marseille17h16 - Cannes 19h38 - Nice 20h06

www.ville-montpellier.frwww.montpellier-district.comwww.sncf.fr

Dig

ital

Wis

domLa France et le tram

Alors qu’en 1980, il ne restait quetrois lignes de tram dans toute la Fran-ce, on y compte aujourd’hui pas moinsde sept véritables réseaux : à Nantes,Grenoble, Strasbourg, Montpellier, St-Etienne, Orléans, Lyon, ainsi que dansla région parisienne. D’autres réseauxsont en projet ou en discussion à Bor-deaux et à Toulon, sans compter lesmétros automatiques légers (VAL) deLille, Toulouse et Rennes.

On constate ainsi que nos voisins ontréussi, en quelques années seulement,un spectaculaire retournement de situ-ation en matière de transports publics.De nombreux centre-villes ont été dy-namisés par le double impact des tramset du TGV, et attirent désormais davan-tage de citoyens, de touristes et de ma-nifestations culturelles.

Cependant, à la périphérie des villes,les problèmes de circulation restentlancinants. Et Montpellier est loin defaire exception. C’est donc là que setrouvent les prochains défis à releveren matière de transports, non seule-ment pour la France, mais aussi pourles autres pays d’Europe. ●

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une histoire à raconter aux enfants

Le bocal deM. Redfish

onsieur Redfish est un poisson rouge ordinaire. Lematin, il se lève tôt et mange trois tartines avant dese rendre à son bureau. Le soir, il regarde la télévisionjusqu’à dix heures, boit une tisane aux algues, puism

va se coucher. Comme il s’ennuie un peu dans sa vie bien réglée, ildécide, un samedi matin, de prendre un animal de compagnie.

Le voilà donc qui entre dans une boutique située à quelquespas de chez lui.

– «Bonjour», lance M. Redfish en s’adressant au vendeurqui est un vieux poisson rouge au visage aimable. «J’ai-merais un petit animal rigolo, sans plumes ni poils, carje suis allergique. Et qui n’exige surtout pas trop de soins.Avez-vous quelque chose de ce genre?»

Le marchand réfléchit : «Je dois avoir ce qu’il vous faut. Iln’y a pas longtemps que nous en vendons, et je pense que

ça va vous plaire. Juste une minute, j’arrive...»

Le vieux marchand se retire dans son arrière-boutique, et revientchargé d’un gros bocal. Il le pose délicatement sur le comptoir avecun sourire malin. «Alors, qu’en pensez-vous?»

M. Redfish se penche pour bien voir. Le bocal est complètement fermé.A l’intérieur, il y a un petit bonhomme qui le regarde fixement avecles poings sur les hanches. Il y a aussi une petite maison, un petitjardin, un petit lac, et des petits sapins.

– «C’est vraiment très joli !» s’exclame M. Redfish avec admiration.«Ça coûte combien?»

– «Ça peut paraître très cher au départ, explique le marchand. Mais,à l’usage, c’est très économique. Il n’y a absolument rien à ajouter,ni rien à changer. Le bocal contient tout ce qu’il faut pour assurerl’équilibre écologique. L’air, les plantes, le lac, tout est en parfaiteharmonie : vous pouvez ainsi partir en vacances l’esprit tranquille, jevous l’assure...»

Lorsque M. Redfish sort du magasin avec son bocal dans les bras, il ale sourire de celui qui est sûr d’avoir fait une bonne affaire. Une foisarrivé chez lui, il le place dans le salon, près de la fenêtre, afin queles petits arbres et le petit jardin puissent recevoir de la bonne lumière,comme le lui a bien indiqué le vieux marchand.

M. Redfish passe le reste de son week-end devant la boule de verre,oubliant même de regarder la télévision. Le petit bonhomme s’agitebeaucoup: il bricole sans arrêt, plante des patates dans son jardin,se baigne dans le lac, récolte un peu de bois pour faire sa cuisine. Il al’air heureux – mais pas autant que M. Redfish, absolument ravi de

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son achat. Les deux mois qui suivent se déroulent sans problème. Lepetit bonhomme et les plantes du bocal sont en parfait équilibre.L’eau qui s’évapore durant la journée, sous l’action du soleil, retombeen pluie lègère quand vient le soir. Ainsi, lorsque M. Redfish décidede partir en vacances pour quinze jours, il n’a aucune inquiétude...

Deux semaines plus tard, au moment où M. Redfish ouvre sa porte,il est surpris par une drôle de pétarade. Une grande agitation règnedans le bocal : le petit bonhomme s’est construit une petite voitureen bois et tourne à toute vitesse en frôlant la paroi de verre. «Incroyable!Il est vraiment intelligent!», se dit M. Redfish, très fier. Pour confectionnersa voiture, le petit bonhomme a abattu deux sapins. Et pour la faireavancer, il a construit un moteur à vapeur en utilisant le fourneau desa petite maison. Il l’a placé à l’arrière du véhicule, et il y brûle dubois de sapin pour chauffer l’eau qui produit la vapeur.

Cela fait trois jours que le petit bonhomme fait tous ses déplacementsavec sa voiture. Pour se rendre au jardin, il fait auparavant trois toursde bocal. Et il doit bientôt couper un autre sapin pour fournir del’énergie à sa voiture. En consultant le thermomètre placé dans lebocal, M. Redfish constate que la température s’est élevée. La pluieaussi a changé. Ce ne sont plus de fines gouttelettes qui tombent lesoir, mais de grosses précipitations qui s’abattent n’importe quanddans la journée, noyant le jardin et les patates. Inquiet, M. Redfishprend son téléphone et appelle le marchand.

– «C’est normal si tout va mal», lui explique le vieux poisson rouge.«Votre petit bonhomme brûle trop de combustible et coupe tropd’arbres. Quand on fait du feu ou quand on utilise sa voiture, ondégage du gaz carbonique dans l’air. Et c’est parce qu’il y a trop dece gaz qu’il fait trop chaud. C’est ce qu’on appelle l’effet de serre.Votre bonhomme devrait s’en rendre compte et poser sa voiture pourlaisser à nouveau pousser les arbres: eux seuls sont capables de capterce gaz carbonique et de le transformer à nouveau en bois...»

Quand M. Redfish repose son téléphone, il pense que son protégén’est pas si intelligent que ça. «Il va quand même arrêter !», se dit-il.Mais non! le lendemain, le petit bonhomme coupe encore un sapin.Et il trouve même le moyen de bricoler sa voiture pour aller encoreplus vite : il fait maintenant quatre tours de bocal pour se rendre aujardin. «Mon Dieu», s’écrie M. Redfish en regardant le thermomètrequi ne cesse de s’élever et les gouttes qui coulent sur la paroi du bocal :«On ne voit bientôt plus rien là-dedans!»

Trois jours plus tard, M. Redfish rend le bocal au vieux poisson rouge.Tout est gris et triste, à l’intérieur. Il n’y a plus d’arbres, les plantesdu jardin ont pourri sur pied, et il fait tellement chaud que l’atmosphèreressemble à celle d’une sauna. Le petit bonhomme suffoque et pleurede rage au volant parce qu’il ne peut plus avancer. «Je vous le rends,dit M. Redfish, je ne veux pas le voir mourir. Vous n’auriez pas autrechose, également sans plumes ni poils, mais en beaucoup moins bête?»

Le marchand le regarde avec un air désolé: «Prenez donc des escargots.Ils ne sont pas pressés, et il n’y a pas de risque qu’ils coupent lesarbres pour se construire une maison: ils en ont déjà une sur le dos!»

Pierre-André Magnin

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Les micro-ondes du chef

e four à micro-ondes est unauxiliaire précieux en matièrede gastronomie. Le problèmeest qu’il est surtout connu

Critiqué par ceux qui se disent «gastronomes»,le four à micro-ondes peut pourtant servir àfaire de la cuisine «trois étoiles». Le secret,c’est de l’utiliser à faible puissance.

Dans votre cuisine

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Lpour sa rapidité, et que les fabricantssont entrés dans une course à la puis-sance. Les modèles vendus aujourd’hui(de plus de 1000 watt pour la plupart)sont presque deux fois plus puissantsque ceux mis sur le marché il y a quinzeans. C’est formidable pour chaufferrapidement de l’eau. Mais à pleinepuissance, ils assèchent un plat en unrien de temps. En revanche, réglés surdes niveaux inférieurs, ils sont capablesde préserver les qualités nutritives etles saveurs des aliments.

En mars 2001, le comité techniquede l’Union internationale de l’électri-cité se réunissait en Suisse pour undîner de gala : six plats pour se régaler,avec truffes, saumon, foie gras et filetsde veau. Avant les cafés, une petite sur-prise attend les invités, enchantés parle repas. On tire les rideaux qui les sépa-

rent de la cuisine montée exprès pourl’occasion. Et ils constatent qu’elle secompose uniquement d’une batteriede fours à micro-ondes...

– «Ça a relancé les discussions!» expli-quent Anne et Gilbert Golay qui ontorganisé ce repas gastronomique. «Unebonne partie des mets a été préparéeà l’avance au micro-ondes et régénéréesur place.»

Ce couple dynamique n’aime pas leterme réchauffé. Car dans l’esprit dupublic, il est associé a une alimentationde mauvaise qualité, alors qu’il s’agitle plus souvent d’une finition de cuis-son. Depuis une quinzaine d’années,ils ont consacré une bonne partie deleur... énergie à démontrer les qualitésmalconnues de ce four, en développantdes recettes qui combinent souventcuisson traditionnelle et micro-ondes.Les époux sont aussi les auteurs d’unjoli livre de cuisine édité il y a trois anspar les Electriciens romands (voir ci-contre).

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Un descendant du radarLe four à micro-ondes a été inventé

en 1946 par Percy Spencer, un ingé-nieur britannique. Alors qu’il travaillaitsur le perfectionnement du radar, ilavait dans sa poche un bonbon qui semit à fondre. Il fit aussitôt le lien avecles micro-ondes émises par son proto-type, et essaya d’y exposer des grainsde maïs – paf ! ils se transformèrent enpop-corn. Une année plus tard, le pre-mier four fit son apparition sur le mar-ché : 340 kilos et 1,60 mètre de haut !

Depuis cette époque, l’appareil s’estévidemment perfectionné. Et aucuneétude scientifique ne justifie qu’on seméfie de lui aujourd’hui. Les énergiesmises en jeu sont bien trop faibles pourmodifier génétiquement les aliments,ou pour les transformer autrement quele font les méthodes de cuisson tradi-tionnelles. C’est l’Office fédéral de lasanté publique qui l’écrit en 1998, dansun rapport qui précise aussi que ce four– s’il est bien utilisé – permet de mieux

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1500 livresen cadeau

«La grande cuisine aux micro-ondes»,écrit par Anne et Gilbert Golay et

publié par les Electriciens romands:84 pages en couleurs; 38 recettes

(dont certaines utilisent aussi le fourtraditionnel et la cuisinière).

Vous pouvez l’obtenir gratuitement,jusqu’à épuisement du stock, en vous

rendant au service de l’énergie devotre canton (chaque service a 200

exemplaires à disposition, voir leursadresses en page 30). Des exemplaires

de ce livre vous attendent aussiauprès des Electriciens Romands,6 chemin de Mornex, à Lausanne.

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sauvegarder les valeurs nutritives desaliments : protéines, acides gras essen-tiels et vitamines.

Contrairement à la cuisson tradi-tionnelle, les micro-ondes n’agissentpas par l’extérieur : elles chauffentsurtout l’aliment de l’intérieur. Voilàpourquoi on ne va pas réussir à dorerune viande ou à caraméliser un dessert.Par contre, comme l’aliment est exposémoins longtemps à la chaleur, certai-nes de ses saveurs sont mieux conser-vées. «A condition de le cuire tout endouceur», précise Gilbert Golay. «Voilàpourquoi il faut sélectionner des puis-sances plus faibles que celles qu’onchoisit généralement. On peut mêmecuire avec la touche décongélation !L’astuce consiste à laisser la chaleur serépandre lentement dans les fruits, leslégumes, la viande ou le poisson afinde ne pas détruire leur structure. Etavant de poser un plat sur la table, ilest conseillé de le laisser quelques

minutes dans le four arrêté, afin quela chaleur s’égalise.»

A l’honneur de la cuisine aux micro-ondes, on peut ajouter qu’il faut beau-coup moins de graisse pour cuisiner,et que cette forme de cuisson ne pro-duit pas de graisses brûlées, qui sontconnues pour leurs effets cancérigènes.De surcroît, la vaisselle – jamais enmétal ! – est facile à rincer, demandantmoins d’eau et de détergent, ce quiest bon pour l’environnement. Sanscompter que ce four peut contribuerà diminuer la consommation d’élec-tricité car il utilise généralement moinsd’énergie pour cuisiner.

Le pic de midiC’est entre 11h30 et 13h que les mé-

nages tirent le plus de courant. Parceque tout le monde fait les mêmes gestesau même moment : on enclenche lesplaques et les fours, en même tempsque d’autres machines (vaisselle, les-sive, TV). Or, les compagnies de distri-bution d’électricité doivent dimen-sionner toutes leurs installations en

fonction de ce pic de consommation,même si cette infrastructure estinutile le reste du temps.

Alors, pensez à bien utiliser votremicro-ondes – à faible puissance. Ouà éteindre le four électrique et les pla-ques de la cuisinière quelques minutesplus tôt : il restera bien assez de chaleurpour terminer la cuisson... ● P-A M.

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us

La fonduesans les odeursEh oui ! Même si cela sent le sacrilège,la fondue peut se préparer au four àmicro-ondes. Et avec de bonnes chancesde succès, car le fromage et le vinchauffent plus uniformément que surune plaque. Le caquelon habituel, enfonte émaillée, ne doit surtout pas êtreutilisé ! Comme pour toute préparationdans ce four, il faut de préférence unrécipient en verre (de type Arcopal,Pyrex, etc.) qui tienne sur la flamme duréchaud. Un détail à savoir : l’odeur de lafondue sera beaucoup moins présentedans la cuisine, comme c’est le cas pourtous les plats cuisinés aux micro-ondes.

Fondue au fromage (2 personnes)Verser dans le récipient le vin blanc(1,5dl) et une cuillère à café de maïzena;bien délayer. Rajouter le mélange defromages pour fondue, râpés (400g);bien mélanger. Placer dans le four. Com-mencer par chauffer 3 minutes à 600W,brasser, puis chauffer encore 3-4 minutesà 400W (puissance faible). Sortir, ajouterune larme de kirsch, brasser et placer lerécipient sur la flamme du réchaud.

Pour 4 personnes, compter le doubled’ingrédients, mais avec des temps decuisson de 4 minutes à 600W, puis de5-6 minutes à 400W.

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a Suisse est trop montagneusepour que ses trains puissentatteindre des records de vites-se. Par contre, ses habitants se

Les Suisses sont les Européens qui utilisent le plus le train – et de loin.Cette performance s’explique par la densité du réseau ferroviaire,l’organisation des horaires et la politique des tarifs. Toute unesérie d’innovations devraient renforcer encore cette position.

chaque localité – ou peu s’en faut – estdesservie par un train, un bus ou unbateau. Et ils font pratiquement touspartie d’un même système de transportqui s’efforce de coordonner les horaireset les billets.

L’autre raison de ce record tient dansl’organisation des horaires. Pour facili-ter la mémorisation des heures de dé-part et d’arrivée par leurs usagers, lesChemins de fer fédéraux (CFF) ont in-troduit, en 1982 déjà, un système d’ho-raire dit «cadencé». Cette cadence veutque, pour chaque destination impor-tante, il y ait au moins un train parheure – et toujours à la même minute.Par exemple, au départ de Lausanne lestrains rapides pour le Valais partenttoujours aux 00 et 39 de chaque heure,également le soir et pendant le week-end.

Le gros annuaire CFF en deux vo-lumes n’est pas devenu inutile pourautant – il est même cité pour sa clarté

par les journalistes étrangers. Cethoraire existe en version de poche ; ilest aussi accessible sur Internet et aumoyen de son téléphone portable (voirci-contre).

Un wagon de nouveautésSur les rails aussi, il y a du nouveau.

Le 10 juin 2001, les trains à deux étageset les ICN pendulaires – ceux qui s’in-clinent dans les virages pour conserverleur vitesse – ont emprunté pour la pre-mière fois les voies de Suisse romande.Avec eux se sont généralisés les toiletteschimiques, la climatisation intégrale,les voitures-bar, les compartiments«silence» (où les téléphones portablesdoivent être éteints), et les espaces-famille avec toboggan pour les petits.

Ce sont les importants chantiers dela première étape de Rail 2000 qui ontpermis l’arrivée de ces trains. En effet,le passage des wagons à deux étages anécessité la reconstruction de plusieurs

Ldistinguent par leur assiduité ferro-viaire : que ce soit par la distance par-courue (1850km par an) ou le nombrede fois qu’ils prennent le train (41 foispar an), ils sont champions d’Europedu rail. Et même très largement, devantles Danois et les Luxembourgeois. Surle plan mondial, seuls les Japonais fontmieux.

En cadenceLa raison principale de cette perfor-

mance est facile à deviner : la Suissepossède l’un des réseaux ferroviaires lesplus denses du monde. Bien rodé desurcroît, car il s’est électrifié dès la findu XIXe siècle, en même temps que sedéveloppait le réseau de distributiond’électricité en provenance des bar-rages et des usines au fil de l’eau. Ainsi,

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ponts et tunnels sur la «ligne du Pla-teau» (Lausanne-Fribourg-Berne). Parailleurs, entre Yverdon et Neuchâtel,la «ligne du Pied du Jura» a été portéeintégralement à deux voies, en mêmetemps qu’avançait le chantier de l’au-toroute.

Des travaux encore plus spectacu-laires se déroulent en ce moment enValais, dans le but de préserver le fa-meux Bois de Finges, une forêt de pinsunique en Suisse. Entre Salquenen etLoèche, la montagne est creusée aunord du Rhône pour faire place à unenouvelle double voie. Lorsqu’elle seraen place, la voie ferroviaire actuelleaccueillera la route cantonale qui, elle,

La planète souffre d’un inquiétantréchauffement climatique, dû surtoutà un excès de consommation de car-burants pétroliers (essence, mazout,gaz, charbon). La Suisse a évidem-ment sa part de responsabilité danscette affaire. De plus, elle ne cessed’augmenter sa dépendance vis-à-visde ces énergies non renouvelables,qui sont toutes importées. C’estpourquoi la Confédération a lancé leprogramme SuisseEnergie, en 2001.L’objectif est simple : réduire laconsommation de carburantspétroliers de 10% d’ici 2010, etveiller à ne pas utiliser davantaged’électricité (dont 40% sont actuelle-ment d’origine nucléaire).

Les deux secteurs les plus importantsde SuisseEnergie sont les transportset le chauffage des locaux et des ha-bitations. En matière de chauffage,l’objectif est déjà en vue, grâce à demeilleurs matériaux de constructionet à des installations plus performan-tes. Par contre, la situation est plusdifficile pour les transports, qui con-somment toujours plus de produitspétroliers : 78% des déplacements sefont actuellement par la route. D’oùl’intérêt d’encourager les citoyens àemprunter les transports publics.

SuisseEnergie ne cherche pas àdiminuer la qualité de vie, bien aucontraire : des logements mieux isolésoffrent un meilleur confort, et per-sonne ne peut être contre des ruesmoins polluées par la circulation.Aucune crainte non plus pour l’éco-nomie: comme ce progamme encou-rage l’innovation, il est l’occasion dedoter la Suisse de nouvelles compé-tences technologiques pour lesannées à venir...

cédera sa place à la nouvelle autoroute,souterraine par endroits. Voilà un belexemple de complémentarité destransports !

Abonnement unique au mondeSi autant de Suisses prennent le train,

c’est aussi en raison de plusieurs typesd’abonnements qui en réduisent forte-ment le prix. Muni de la bonne carte,un jeune de moins de 25 ans peutprendre gratuitement le train après 19heures, avec son vélo ; un adulte quivoyage avec ses enfants n’achèteraqu’un seul demi-billet pour toute labande (voir page 23).

automne/hiver 2001 — 21

Natel/SMSC’est un service peu connu des

clients de Swisscom. Ecrire simple-ment les noms des gares de départ

et de destination (par exemple :«Sion-Lausanne») et envoyer le

message au numéro 222.En quelques secondes, un

message en retour indiquel’heure des prochains départs.

www.cff.ch pour accéder à l’horairedes trains, bus et bateaux pour la Suisseet les pays limitrophes. On donne le lieuet la date du voyage, l’heure approxima-tive de départ ou d’arrivée, et on obtientdifférentes propositions avec les corres-pondances.Autres sites ferroviaires dans le monde :www.travelnotes.org/Travel/byrail.htm

10x14,5cmLa version de poche de

l’horaire CFF (Editions Reka,vente en gare, Fr. 12,80)

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Téléphone 0900 300 300Pour tout renseignement surles trains, bus et bateaux.

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Derek Christie

22— automne/hiver 2001

Train à deux étagesIl emmène 50% depassagers en plus etévite ainsi aux CFF dedevoir allonger lesconvois – et les quais– sur les lignes lesplus fréquentées.

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FFAussi connu que Guillaume Tell,

l’abonnement «demi-tarif» permet –comme son nom l’indique – d’acheterson billet pour la moitié de sa valeur.De la forme d’une carte de crédit, ilcoûte actuellement Fr.150.- pour uneannée ou Fr. 222.- pour deux ans1. Prèsde deux millions de personnes se sontlaissées séduire – pas mal pour unepopulation de 7,2 millions d’habi-tants !

Quant à l’«abonnement général»,c’est un véritable produit Swiss made.Nulle part ailleurs dans le monde,on peut avoir un tel accès, illimité, àl’ensemble des transports publics d’unpays. La quasi-totalité des voies ferréessont couvertes : les 3000 km apparte-nant aux CFF, ainsi que la plupart des2000 km exploités par une septantained’entreprises privées. Ce véritable sésa-me donne également libre accès auxtrams et bus de toutes les villes, à la plu-part des lignes de bateau, et à certainsfuniculaires et téléphériques.

En train, les autos!L’incendie du tunnel du Mont-Blanc

a relancé l’intérêt pour le «ferroutage»,qui consiste à mettre les camions surle train pour une partie de leur trajetà travers l’Europe. Or, on parle beau-coup moins des voitures sur le train,un mode de déplacement qui connaîtaussi un regain d’intérêt. Un tel serviceexiste depuis longtemps entre les can-tons de Berne et du Valais, à travers letunnel du Lötschberg, puisqu’il n’y apas de route à cet endroit.

En été, au départ de Genève, on peutdésormais charger sa voiture à destina-tion de Paris ou de la Bretagne (Nantes,Auray). Proposés pour la première foiscette année par les chemins de ferfrançais (SNCF), ces deux trajets ontconnu d’emblée un grand succèsauprès des vacanciers. Dans les deuxcas, il est possible de réserver unecouchette. Des liaisons similaires exis-tent entre la Suisse alémanique et le sudde l’Italie ou le nord de l’Allemagne.

Pour voyager de nuit, les bons vieuxwagons-lits sont restés fidèles à l’appel.Quelques lignes «classiques» sont audépart de la Suisse romande, en direc-tion de Rome ou de Venise, ou vers leSud-Ouest de la France et la frontièreespagnole. Mais là aussi, les chosesbougent. Une nouvelle gamme detrains de nuit a fait son apparition : devéritables hôtels roulants qui respirentla modernité. Pour l’instant, le seul quipasse en Suisse romande rallie Barce-lone, via Figueres et Girona. Partant deZurich, il s’arrête à Berne, Fribourg,Lausanne et Genève.

Et c’est dans un train-hôtel à deuxétages qu’on peut s’embarquer le soirà Zurich ou à Bâle, en direction deHambourg, Brême, Berlin ou Leipzig/Dresden. Les couchettes du rez sontfonctionnelles, mais à l’étage, on dé-couvre de véritables chambres à cou-cher, avec coin salon, WC et doucheprivés. Le luxe ferroviaire fait son grandretour... ●

ICN pendulaireIl s’incline dans lescourbes pour allerplus vite : un gain detemps de 10 à 15%sur le trajet.

Deuxnouveauxvenus

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automne/hiver 2001 — 23

1 Tous les tarifs indiqués dans cet article sont valables jusqu’au 31 .12. 2001

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Une prisedans le wagonDans la première classe desICN pendulaires, des prises

électriques (220 Volt) ont faitleur apparition. Très utile pour

recharger ses batteries...

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Voyager moins cherSur le réseau ferroviaire suisse, les enfants de moins de6 ans voyagent gratuitement, et ceux qui ont entre 6 et16 ans paient moitié-prix. Ils peuvent aussi bénéficierd’une «Carte Junior» (Fr. 20.- par an) qui leur permet devoyager gratuitement tant qu’ils sont accompagnés parau moins l’un des parents ou grands-parents. La carteest gratuite à partir du troisième enfant.

Pour les jeunes de 16 à 25 ans, les CFF ont créé la carte«Voie 7» (Fr. 249.- par an ; Fr. 99.- si on possède déjà ledemi-tarif). Elle permet d’emprunter tous les trains àpartir de 19 heures – avec son vélo, si nécessaire.Avant 19 heures, on bénéficie du demi-tarif.

L’abonnement général coûte Fr. 2800.- pour une annéede libre circulation sur les trains et transports publicsdu pays. Une deuxième personne vivant dans le mêmeménage le payera Fr. 1850.-, voire Fr. 1400.- si elleprend aussi un abonnement pour enfant (entre 6 et 25ans : de Fr. 500 à 650.-) L’abonnement général coûteFr. 1990.- pour les 16-25 ans, les retraités et les per-sonnes handicapées.

Réservée aux porteurs du demi-tarif, la «carte journa-lière» équivaut à un abonnement général pour un seuljour, du matin jusqu’à minuit passé (Fr. 52.- en 2e

classe ; Fr. 86.- en 1re). Et il y a moins cher encore :plusieurs communes et associations gèrent des «abon-nements généraux au porteur» qui se présentent sousla forme de 365 cartes journalières prédatées (pasbesoin de demi-tarif dans ce cas). Elles sont mises à dis-position pour une trentaine de francs par jour, mais ilfaut les réserver à l’avance, surtout pour le week-end.

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vec son avance fulgurante, l’économie «mon-dialisée» abandonne dans son sillage des gens etdu matériel inadaptés à ses exigences : des jeunessans formation qui ne parviennent pas à s’insérer

dans le marché du travail ; des personnes au chômage quine retrouvent plus leur place parce qu’elles ont dépassé lacinquantaine; il y a aussi des ordinateurs, trop vieux malgréseulement trois ans de service...

Pour redonner un sens à ces oubliés de l’économie, l’asso-ciation Réalise, basée en plein coeur de Genève, a mis surpied un beau projet de recyclage des ordinateurs. Fonc-tionnant comme une véritable entreprise, et subvention-née à 50% par des fonds publics et privés, elle occupe 20collaborateurs fixes et offre 78 places pour des stages de 6à 18 mois. Sortant souvent d’une longue période d’inac-tivité, les stagiaires apprennent – ou réapprennent – à tra-vailler en équipe et à avoir confiance en eux. Tout se faitdans un esprit de «développement durable», en tenantcompte des aspects économiques, sociaux et environ-nementaux.

La récupération, la remise en état et la revente d’ordi-nateurs a démarré il y a quatre ans, à côté des autres activi-tés de l’association, qui vont de l’entretien de parcs et jardinsjusqu’à la remise en état de vêtements usagés. Le recyclageinformatique tourne désormais à plein régime: 10000 pièces(ordinateurs, écrans ou imprimantes) sont déjà passées parles ateliers situés au 58 de la rue... Rothschild, un symbolede réussite !

La moitié de ce matériel est vendue en Suisse, par le biaisde la boutique de l’association située à la même adresse (unordinateur complet coûte moins de Fr. 200.-) ; l’autre moitiépart pour des régions du monde où une machine neuve re-présente souvent plus d’une année de salaire : les Balkans,les pays de l’Est-européen ou l’Afrique. Ils sont vendus, parexemple, à une association de Ouagadougou qui enseignel’informatique aux jeunes du Burkina Faso, car c’est unimportant facteur de développement... durable !

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24— automne/hiver 2001

L’association Réalise récupère des ordi-nateurs pour les revendre en Suisseet dans des pays à faible pouvoird’achat. Du même coup, elle initiedes «oubliés» de notre économieaux techniques informatiques.

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automne/hiver 2001 —25

«Pour des raisons d’efficacité, ces ordinateurs ne sont pasrécupérés chez des particuliers», explique ChristopheDunand, directeur de Réalise. «Ils proviennent d’entreprisesprivées, des différents départements de l’Etat de Genève ouencore des Hospices vaudois où nous allons les chercherpar lots entiers lors des renouvellements du parc informa-tique. Puisque le but est de les revendre, nous ne pouvonspas prendre des modèles trop anciens. Nous emmenons lesPC dotés au moins du processeur Pentium 133, ainsi que lesMacintosh PowerPC. Quant aux imprimantes, nous préfé-rons nous limiter à celles de type laser, plus fiables sur lelong terme.»

Confidentialité des donnéesEn fait, c’est un véritable contrat de confidentialité que

Réalise a passé avec ses partenaires. Dans ses ateliers, les ordi-nateurs subissent d’abord un reformatage profond des disquesdurs : les informations sont définitivement effacées. Puisles machines sont testées, réparées si c’est possible, nettoyées,puis remises en vente, prêtes à recevoir des programmes pourla bureautique et à se connecter sur Internet.– «Nous avons également passé un accord avec la SWICO,l’association des fabricants et importateurs d’appareils debureau», explique François Calame, responsable de l’atelierinformatique de Réalise. «Elle nous reprend gratuitementles machines et les écrans inutilisables. Ils sont alors em-menés dans des ateliers d’occupation pour personnes in-valides afin d’être déconstruits et éliminés, en conformitéavec la législation.»

Depuis 1998 en effet, une ordonnance fédérale interditde jeter le matériel électronique avec les ordures ménagères(heureusement, car il contient des polluants dangereux pourl’environnement). La plupart des magasins de matériel infor-matique sont membres de la SWICO et se sont engagés à

Le recyclagedes ordinateurspermet la réinser-tion profession-nelle : grâce à leurstage, Ivan, David,Marco et Julienapprennent àconnaître le fonc-tionnement desordinateurs. Paral-lèlement, ils sui-vent des coursd’informatique.

En bas:des jeunes gensdu Burkina Fasos’initient à Internetsur des ordinateursvendus par Réalise.

Association Réalise, rue Rothschild 58, 1202 GenèveTél. 022 732 53 13 www.realise.ch

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reprendre gratuite-ment tous les ordi-nateurs, ainsi queles appareils debureau comme lesfax ou les télépho-nes. C’est aussi le casdes grandes dé-chetteries com-munales. Cepen-dant, quelques chaînes de distribution et commerces ne fontpas partie de cette organisation de récupération: ils repren-dront un ordinateur sans frais uniquement à l’achat d’unnouveau. Avant de se déplacer avec sa vieille machine, ilvaut donc mieux se renseigner (voir les adresses des servicesde l’environnement en page 30). «Si l’association Réalisene va pas chercher les ordinateurs des particuliers, préciseFrançois Calame, c’est très volontiers que nous reprenonsceux qu’on nous amène, même s’il doivent aller directe-ment à la casse !» ● P-A Magnin

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Opération

es cartouches d’imprimantes, de fax et de pho-tocopieurs sont récupérées et triées par des per-sonnes souffrant d’handicaps physiques ou psy-chologiques: l’opération a déjà démarré à Genève

Centre d’intégration professionnelleAv. Ernest-Pictet 28-30, 1203 Genève, tél. 022 949 02 42

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det en Valais, et elle se met en place dans le Jura, aux Grisons,à Neuchâtel et à Zurich. «Nous avons déjà passé des accordsavec 600 entreprises et commerces de la place, chez qui nousnous rendons régulièrement pour évacuer les cartouchesvides», explique Grégoire Meyer, du Centre d’intégrationprofessionnelle à Genève, l’homme qui a lancé le projet.«En deux ans, nous avons récolté plus de 60 000 pièces, quisinon seraient allées à la poubelle.»

«cartouches»

P-A M.

www.enerQI.chObjectif: Bien-être!

E D E L W E I S S

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Sur le marché, il existe des centaines de modèles decartouches de toner pour imprimantes laser (voir photo)et de cartouches pour l’impression «à jet d’encre». Le prixdu neuf varie entre une quinzaine et plusieurs centainesde francs – une petite fortune . Voilà pourquoi un marchéde l’occasion s’est organisé : les cartouches vides sont véri-fiées et nettoyées, ré-alimentées avec du toner ou de l’encre,puis munies d’une nouvelle étiquette portant le label«recyclé» avant d’être remises sur le marché à un prix de30 à 50% inférieur à celui du neuf. Une cartouche «jetd’encre» peut être recyclée plus d’une dizaine de fois; unecartouche «laser» seulement une ou deux fois.

Une bourse des cartouchesAu niveau européen, les cartouches vides (et en bon état)

sont l’objet d’une véritable bourse d’achat. Suivant lesmodèles, elles se négocient entre 1 et 25 francs la pièce(3 francs en moyenne). Mais pour participer à cette bourse,il faut en détenir beaucoup et les avoir bien triées – ce quin’est pas évident, vu la variété des modèles. D’où l’intérêtde regrouper plusieurs institutions de Suisse autour dumême projet. «Dans nos ateliers, nous faisons uniquementle travail de tri», explique Georges Hirsig qui gère le côtépratique du projet. «Les cartouches vont ensuite à l’étranger,par exemple en France, chez une association qui occupe deschômeurs et qui est équipée pour les recharger et négocierleur revente.»

Que peut faire un particulier qui n’a que deux ou troiscartouches par an à recycler ? «Sur l’ensemble de la popu-lation, cela représente un gros potentiel», reconnaît GrégoireMeyer. «Mais ce n’est pas écologique de se déplacer pour sipeu. Il faudrait donc créer des points de collecte. Si quel-qu’un a une bonne idée, elle est la bienvenue ! Mais, atten-tion, ces cartouches doivent être récoltées avec délicatesse :endommagées, elles ne sont plus recyclables.» ●

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Le radiateur

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Pour gagner de la place, le radiateurest souvent situé sous une fenêtre. Cetteposition est plus logique qu’elle en a l’air :la chaleur qui monte du radiateur empêchele froid de s’infiltrer. Quelques trucs pouréviter le gaspillage d’énergie cet hiver.

VannethermostatiqueOn peut en installerune sur n’importequel radiateur. Ellerégule automatique-ment le débit d’eauchaude selon la tem-pérature ambiante.Ce n’est donc pas uninterrupteur «tout ourien», et il vaut lapeine d’apprendre àla doser. Il faut tou-jours la fermer lors-que la fenêtre estouverte, sinon lavanne «sent» le froidet envoie davantagede chaleur dans leradiateur !

Rideaux trop longsS’ils sont tirés, de telsrideaux empêchent l’airde circuler : le radiateur vasurtout chauffer le mur,et la chaleur diffusera versl’extérieur. Mais si le ra-diateur est éteint pendantla nuit (ou pendant les va-cances), les rideaux sontutiles pour empêcher lachaleur de s’enfuir àtravers les vitres.

Objets mal placésUne tablette ou

d’autres objets poséssur le radiateur em-

pêchent l’air de circuleret de s’élever. Donc, leradiateur va chauffer lemur plutôt que l’atmo-

sphère de la pièce.

Pas de fenêtreentrouvertePour aérer, ouvrir la fenêtreen grand et brièvement(maximum 5 minutes),plutôt que de l’ouvrirun peu et longtemps.La raison ? On change ainsirapidement l’air de la pièce,sans laisser le temps auxmurs de se refroidir.

Le radiateur a besoin d’airOn ne le voit pas, mais le radiateur tempère une pièceen réchauffant l’air qui circule autour de lui. S’il estsuspendu à quelques centimètres du mur, c’est pouraugmenter la surface de contact avec l’air ambiant.

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● D. C. & P-A M.

petits conseils de saison

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métiers cachés

st-il possible de traverserFribourg en passant par leségouts? Jean-Daniel Tercier,lui, l’a fait. L’homme connaît

kilomètres de galeries «visitables»,c’est-à-dire où un homme peut aumoins travailler accroupi. Leur cons-truction date de la seconde moitié duXIXe siècle, à l’instar des réseaux deGenève ou de Lausanne, qui disposentégalement de galeries de ce type.

Une inspection des canalisations, çane s’improvise pas. Tenue impermé-able, casque et lampe frontale sontobligatoires. Si un groupe doit descen-dre sous terre, il se compose d’au moinstrois personnes, auxquelles s’ajoute

une quatrième en surface pour surveil-ler la météo. Pas question d’y aller siles nuages menacent ou s’il a plu lesjours précédents, car les eaux de pluiepeuvent inonder les égouts et noyer lesexplorateurs.

Pour éviter toute surprise, l’équipequi part travailler au fond emporteaussi un détecteur de gaz. Jean-DanielTercier explique pourquoi: «Les égoutscharrient de nombreuses substancesqui fermentent ou dégagent des éma-nations. Il est donc primordial de

Pour Jean-Daniel Tercier(photo), responsabledes canalisations à laVille de Fribourg, 2001représente une doubleconsécration. Il fête sesvingt-cinq ans de car-rière et la fin d’un longtravail jamais entreprisauparavant: l’inventairecomplet du réseau deségouts de la cité.

ecomme sa poche cet étonnant réseaude 90 km de long, dont le record deprofondeur atteint 70 mètres.

Avant ses explorations, personne nes’était soucié de connaître le parcoursexact des eaux usées jusqu’à leur desti-nation finale, une station d’épurationsituée au bord de la Sarine, la rivièrele long de laquelle la ville s’est établie.Et pour cause ! Il aura fallu pas moinsde 20 ans à ce technicien géomètrepour inspecter – avec les hommes quiont tourné dans son équipe – plus de7000 bouches d’égouts, pour diagnos-tiquer d’innombrables défectuosités etpour enregistrer tous les relevés topo-graphiques. Sans oublier le temps passéà la table à dessin : plus de quatre ans.

Réseau cartographiéAujourd’hui, à 58 ans, Jean-Daniel

Tercier a de quoi être satisfait. Le réseaufribourgeois est entièrement cartogra-phié et les plans sont accessibles surInternet*, de sorte que chaque citoyenpeut visualiser le collecteur qui passesous sa maison. On sait désormais queFribourg compte une bonne dizaine de

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Explorateurdes égdes égoutsExplorateurdes égouts

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connaître à tout moment la quantitéd’oxygène, de monoxyde de carboneou de gaz carbonique, pour savoir s’ilfaut procéder à une évacuation d’ur-gence. C’est à cause de toutes ces pré-cautions à prendre que la visite estinterdite au public.»

Vidéo-égoutsDepuis 1997, le contrôle des collec-

teurs d’eaux usées se fait le plus souventgrâce à un robot-caméra qui roule dansles canalisations. On le pilote depuisun véhicule stationné sur la chaussée,où se trouve aussi l’écran vidéo qui af-fiche ce que le robot voit. Joints défail-lants entre les conduites, fonds quis’affaissent, accumulations de boue,racines d’arbres qui sont parvenues às’insinuer : la caméra a tôt fait de repé-rer toute anomalie. Puis le diagnosticest posé par Giuseppe Giancristofaro,un collègue de Jean-Daniel Tercier. Aubesoin, la ville mandate des entreprisesde génie civil pour procéder aux répara-tions.

Chats et ratsSelon ces spécialistes, les problèmes

qui se posent au niveau des canali-sations sont souvent dus aux produitschimiques que certains particuliers ouentreprises n’hésitent pas à déverserdans l’évier, les toilettes ou les grillesd’égout. Par ailleurs, ils rappellent quetous les objets – tels les tampons hygié-niques, les préservatifs et les Q-tips –ne doivent en aucun cas prendre lechemin des toilettes, mais bien celuide la poubelle: en s’accumulant, ils ontune méchante tendance à obstruer lescanalisations. Un autre déchet, inat-tendu, les encrasse : le sable des bacs àchats, que certains propriétaires ver-sent dans les toilettes. Là aussi, mieuxvaut utiliser la poubelle, même sil’odeur n’est pas forcément agréable.

A propos de chats justement, il arrivesouvent que la caméra de surveillancetombe sur un... rat !

Ces rongeurs profitent de la chaleurdes eaux usées et se régalent des restesde nourriture que trop de gens jettentdans l’évier ou les toilettes. On oubliesouvent que nos déchets ne disparais-sent pas par magie dans les tuyaux. ●

Igor Chlebny

* www.ville-fr.ch, puis cliquer sur «Liens»

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Funiculaireà eaux uséesBien connu des habitants de la ville de Fribourg, un funiculairejoint la Neuveville à St-Pierre. Cet engin, inauguré en 1899(photo de gauche) et restauré pour son centième anniversaire,possède une particularité : il marche aux eaux usées, et c’est leseul du genre en Europe.A la station supérieure, 3000 litres d’eau des égouts se dé-versent dans un bac situé sous la cabine. Une fois ce réservoirplein, la descente commence, tandis que, tractée par cetétonnant contrepoids, la cabine de la station inférieure re-monte jusqu’au sommet. Là, son bac se remplit à son tourd’eaux usées, tandis que celui de la cabine qui est descenduese vide dans les canalisations. Ingénieux, non?

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Confédération

Office fédéralde l’énergie (OFEN)Worblentalstr. 32 (Ittigen)CH-3003 BerneTél. 031 322 56 53Fax 031 323 25 00www.admin.ch/bwewww.suisse-energie.ch

Office fédéralde l’environnement,des forêts etdu paysage (OFEFP)CH-3003 BerneTél. 031 322 69 58Fax 031 322 70 54www.environnement-suisse.chwww.admin.ch/buwal

Conférence romandedes déléguésà l’énergie (CRDE)www.crde.ch

Canton de BerneService d’informationdu Jura bernoissur les économies d’énergieRue de la Préfecture 2Case postale 65CH-2608 CourtelaryTél. 032 944 18 40Fax 032 945 11 [email protected]

Office de coordinationpour la protectionde l’environnementReiterstrasse 11CH-3011 BerneTél. 031 633 36 58Fax 031 633 36 [email protected]

Canton de FribourgService des transportset de l’énergieRue Joseph-Piller 13Case postaleCH-1701 FribourgTél. 026 305 28 41Fax 026 305 28 48www.fr.ch/ste

Office de la protectionde l’environnementRoute de la Fonderie 2CH-1700 FribourgTél. 026 305 37 60Fax 026 305 10 02www.fr.ch/open

Canton de GenèveCentre d’informationsur l’énergiePuits-Saint-Pierre 4CH-1204 Genèvecase postale 3918Tél. 022 319 23 23Fax 022 319 20 [email protected]/ocen

Environnement-Infoinf-eau-déchetsCase postale 206CH-1211 Genève 8Tél. 022 327 47 11Fax 022 327 43 24www.geneve.ch/diae

Canton de VaudSEVEN Servicede l’environnementet de l’énergieRue du Valentin 27CH-1014 LausanneTél. 021 316 95 55Fax 021 316 95 [email protected]

Canton du JuraService des transportset de l’énergieRue des Moulins 2CH-2800 DelémontTél. 032 420 53 90Fax 032 420 53 [email protected]

Office des eauxet de la protectionde la natureLes Champs-FallatCH-2882 Saint-UrsanneTél. 032 461 48 00Fax 032 461 48 01

Canton de NeuchâtelInfoenergie –centre cantonalRue de Tivoli 16CH-2000 NeuchâtelTél. 032 889 47 26Fax 032 889 60 [email protected]/energie

Service communalde l’énergieRue du Collège 31dCH-2300 La Chaux-de-FondsTél. 032 967 66 77Fax 032 967 66 89

Service de l’urbanismeFaubourg du Lac 3CH-2001 NeuchâtelTél. 032 717 76 60Fax 032 717 76 69

Service de la protectionde l’environnementRue du Tombet 24Case postale 145CH-2034 PeseuxTél. 032 889 67 30Fax 032 889 62 [email protected]

Canton du ValaisService cantonalde l’énergieAvenue du Midi 7CH-1950 SionTél. 027 606 31 00Fax 027 606 30 [email protected]

Service cantonalde la protectionde l’environnementRue des Creusets 5CH-1950 SionTél. 027 606 31 50Fax 027 606 31 54

Des questions sur les économiesd’énergie que vous pouvez réaliser?Ou sur les actions quotidiennes que vous pouvezentreprendre en faveur de l’environnement?Posez-les aux spécialistes de la Confédérationou de votre canton!

30 — automne/hiver 2001

Des services...à votre service

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ces dépliants d’informationauprès du service de l’énergie

de votre canton (adresses,page ci-contre). Et suivez les

personnages Info et Intoxdans leur vie quotidienne:

avec eux, vous apprendrezà économiser l’énergie chezvous et sur votre lieu de tra-

vail, ainsi qu’à démasquer lesfaux conseils et les rumeurs.

A commander par téléphone, par e-mail, par faxou par courrier à l’aide du bulletin ci-joint. Les entreprises,écoles ou institutions qui en désirent plusieurs exemplairescontacteront le service de l’énergie de leur canton.Info & Intox existent aussi sous forme d’affiches.

Ces deux dépliants sont distribués dans le cadre d’une campagned’information de la Confédération et des cantons romands.

Les ampoules électriques classiques produisentseulement 5% de lumière... et 95% de chaleur !

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Bulletin de commande(à envoyer au Service de l’énergie devotre canton, voir adresses en page 30)

Veuillez m’envoyer les deux dépliantsInfo & Intox à l’adresse suivante :

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Grosse nèflesans noyaux

n partenariat avec Fructus (Association pour la sauve-garde du patrimoine fruitier), énergie environnementvous propose de participer à la recherche d’une nèfledu pays, bien connue autrefois mais désormais oubliéee

Contact: Roger Corbaz / Association FructusRoute de Bénex 18CH-1197 Prangins

Tél/Fax 022 361 42 24

Les connaissez-vous?L’association Fructus recherche aussi ces anciennesvariétés locales d’arbres fruitiers, greffées en «haute-tige» avant 1930 et produisant de bons fruits :

Noyers• productifs au-dessus de 900m d’altitude• variété «Bijou» avec de grosses coquilles pleines• noix en grappes• à feuillage rouge

Pommiers• peu ou pas sensibles à la tavelure et à l’oïdium• croissant au-dessus de 900m d’altitude

Poiriers• variété «Tic-Tac» (pied du Jura vaudois)• croissant vers 900m d’altitude ou au-dessus

Cerisiers• variétés très tardives (à partir de mi-août)• griottes noires• cerises rouges et très sucrées, «variété à miel»,   pour la distillation (région d’Yverdon)

Pruniers•«Bleues de Belgique» (variété précoce)• pruneaux blancs

Pêchers• pêche des vignes à chair blanche, tardive (octobre)

Mespilus germanica

de la plupart du public (à ne pas confondre avec la nèfle duJapon, à la peau jaune-orange et vendue en supermarché).L’arbre qui la produit, le néflier commun, croît spontanémentdans nos forêts et donne de petits fruits contenant 2 à 5noyaux. Or, on cultivait autrefois des variétés capables d’offrirdes fruits beaucoup plus gros. Et si la plupart de ces arbresont aujourd’hui disparu, il reste sûrement dans les anciensvergers, les vieux jardins ou les parcs publics quelques-unsde ces «antiques» arbres cultivés, producteurs de grossesnèfles sans noyaux (voir photo).

Si vous avez connaissance d’un tel arbre, avertissez RogerCorbaz, vice-président de Fructus, qui s’est donné pour missionde sauver les anciens arbres fruitiers de notre pays, parce qu’ilsfont partie de notre patrimoine et parce qu’ils sont une ines-timable source de diversité pour l’avenir : ils produisent desfruits savoureux et exigent peu ou pas de pesticides, car ilsrésistent aux rudesses du climat et aux maladies. Or, le seulmoyen de les sauver est de prélever sur eux des petites bran-ches puis de les greffer sur d’autres arbres sauvages plus jeunes.Planter des noyaux ou des pépins ne sert à rien: les arbresqui en sortiront ne produiront pas les mêmes fruits !

C’est bon quand c’est bletLes nèfles sont mûres en début d’automne mais ne sont pasmangeables pour autant. Il faut attendre les premières geléespour qu’elles deviennent blettes ; elles prennent alors l’aspectd’un fruit pourri qui rebute l’ignorant. Mais le connaisseurs’en régale : leur chair molle et sucrée a le goût de vin et demiel. Le seul défaut gastronomique, ce sont les noyaux. D’oùcet avis de recherche de variétés sans noyaux, afin de réhabiliterdans nos assiettes ce fruit oublié.

Avis de recherche

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ce(en photo : une variété cultivée, avec noyaux)