dossier artistique J'entends les mouches voler

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Création 2013

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dossier artistique J'entends les mouches voler

Transcript of dossier artistique J'entends les mouches voler

Création2013

L’ennui de soi, l’ennui des autres. Celui que l’on vit et l’autre qu’on subit. L’ennui qui nous suit toute une vie et que l’on parvient ou non à dompter avec le temps. Moment de plaisir ou instant de révolte. L’ennui sait qu’il a sa place dans nos vies. En ami ou ennemi, chacun se retrouve seul face à lui. Il est ce morceau d’espace temps un peu bizarre situé entre l’action et l’inaction. Entre le besoin de faire et l’envie de ne rien faire.Entre les deux, l’ennui balance.

Flou dans les yeux.

C’est le vide.

Pas de sensation de chute.

Pas de sensation d’apesanteur.

Pas de sensation du tout.

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En imaginant J’entends les mouches voler, je souhaite développer un travail chorégraphique qui cherche à définir une réconciliation entre le conscient et l’inconscient. Plus exactement, j’ai le désir de me concentrer sur les différentes formes d’interrogations de l’individu face à son désir et à ses actes. Attitude passive ou active, calme ou agressive, l’ennui réveille des sensations, l’ennui déclenche des réactions. Par ce travail, j’ai choisi de questionner le spectateur autour de la décision arbitraire que l’être humain prend pour définir un temps sans action.À partir de quel moment définissons-nous un temps mort comme ennui ( sensation ) ? Comment réagissons-nous ( réaction ) ?

La notion de temps apparait alors au cœur même du processus de création de la pièce. Le temps qui passe, celui que l’on prend ou celui que l’on fuit.

Amélie Port

Note d’intention

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Chorégraphie et mise en scèneAmélie Port en collaboration avec Yan Giraldou

Scénographie Bruno Michellod

Texte Romaric Matagne

Musique en cours

Lumières Cécile Giovansili

Interprètes Maud Pizon, Amélie Port,Stéphane Bientz et Romaric Matagne

Durée 50/60 min (temps estimé)

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Polymorphe, il se glisse dans le paysage de la vie sous des formes diverses. Moments suspendus, instants monotones, activités contraintes ou dépourvues d’intérêt, l’ennui désigne à la fois une expérience individuelle et une figure du malaise social dont tout le monde connaît le nom et l’expérience. Il interroge le rapport de l’individu face à son désir et à son acte.

Les enfants s’ennuient, les adolescents aussi et pensent que lorsqu’on est grand, on ne s’ennuie plus. Mais l’ennui n’échappe à personne, personne ne lui échappe.

C’est la peur du vide.

Formatés à répondre aux normes sociales, on se crée de faux besoins, de faux désirs, même de faux drames, on bascule dans la spirale du divertissement à tout prix, dans une certaine frénésie d’activités.

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À propos de l’ennui

Il s’agit de se munir de tous les remèdes imaginables, à coup d’activités ludiques, sportives et autres divertissements possibles pour échapper à l’ennui. Recherches de sensations en tout genre qui représentent autant de stratégies dont l’objectif principal est de tuer l’ennui qui force à se confronter à soi-même.

N’importe quelle action pourvu qu’elle chasse l’ennui !

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Parler d’ennui, c’est l’avoir dans la peau. Cela donneune couleur immédiate : attendre, s’impatienter, piétiner.Des attitudes, des gestes, des pensées irrationnelles.Je plonge dans le tourbillon, ce cercle qui donne le rythme de l’ennui, sorte de sable mouvant gestuel et mécanique.S’ennuyer de quoi, s’ennuyer de toi. Paradoxe. L’ennui existe dans l’attente, moment de transition entre deux évènements. Je ne m’ennuie pas tout seul, d’ailleurs. Seulement dans les entre-deux.

Spirale de l’ennui

Extrait de textes de Romaric Matagne utilisé comme support de travail chorégraphique

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Elèves et artistes se retrouveront face aux mêmes problématiques mais seront amenés à réagir différemment selon leur bagage, leur vécu. Reconnaître « comment » chacun des artistes et des élèves réagiront face à l’ennui et « comment » leur réaction particulière pourra être traduite dans un langage chorégraphique spécifique.

C’est un autre rapport à la création, une autre démarche, une forme de maturité qui repose sur une envie de rencontre sensible. Le chemin pris ne sera pas le même que celui emprunté généralement et cette confrontation entre artistes et élèves interrogera le processus même de la création artistique.

En questionnant le vécu et les ressentis, J’entends les mouches voler fera circuler les expériences partagées. Pour faire d’une mise en commun, un processus artistique où l’écriture chorégraphique et la réactivité spontanée des élèves s’imbriqueront et se questionneront.

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Ce désir de transmission et d’échange prend ici une forme innovante dans le processus de création. L’originalité de la mise en œuvre du projet est d’associer aux étapes de recherches avec l’équipe artistique, un travail d’expérimentation avec différentes classes d’élèves du primaire au lycée. Le procédé se déroule en deux temps : - le premier, sous forme d’ateliers menés dans les établissements scolaires, - le second, en invitant les élèves à participer et à interagir lors de nos sessions de création sur le plateau. Par un système de vases communicants ou à l’instar du cadavre exquis, chaque étape de travail nourrit l’autre. L’implication des élèves dépasse la notion pédago-gique pour développer et accompagner leur sens créatif. Il s’agit de les amener à s’interroger sur les différentes formes d’ennui et de développer une approche du mouvement pour qu’ils vivent pleinement ce rapport individuel et personnel à la création d’un spectacle.

Ma motivation première étant la curiosité, ce spectacle est

conçu comme une conversation, parfois intime, sensible, drôle et

interrogative, souvent proche et complice, toujours artistique.

Ce qui m’amènera à saisir et à réactiver les passages entre

sensation - perception - action, pour ouvrir sur l’imaginaire du

mouvement.

Avec cette nouvelle création, ma volonté est de poursuivre ce que la compagnie a initié depuis qu’elle existe, la transmission.

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Une création partagée

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S’ennuyer c’est aussi s’imprégner de sensations, de sons. C’est prendre le temps de se regarder dans le miroir, d’observer le monde qui nous entoure.

L’ennui c’est la liberté de la pensée !

Apprivoiser l’ennui, s’en faire un allié plutôt que de s’agiter comme si on craignait de manquer d’air et de suffoquer. Ce temps où l’on cesse d’agir pour se confronter à la solitude permet de déployer son espace intérieur. Dans sa forme de « laisser-aller », il permet le rêve, l’éveil des sens, le retour sur soi.

Quand on s’ennuie, les idées flottent, s’envolent toutes seules, elles rencontrent alors des pensées, qui elles, viennent de croiser des préoccupations. Ensemble, elles vont au gré du fluide cérébral.

Et si l’on prenait son ennui par la main …

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Regarder, observer. Sans but.Un tour d’horizon à 360°.Trouver un sens, une perspective. Debout, c’est plus haut. Droit comme un piquet, les bras ballants. Encore une histoire de corps. Je retombe dans l’ennui, et ses questions inhérentes, ses réponses qui ne restent que des suppositions, des hypothèses.Bref, ça n’avance pas tout ça.

Extrait N°2

La Locomotive s’associe à Bruno Michellod pour créer l’univers visuel de J’entends les mouches voler. Il s’impliquera, en tant qu’observateur ou inter-venant, dans les ateliers menés avec les élèves et lors des répétitions. Grâce à cette proximité, il sera dans l’effervescence du projet pour partager son savoir-faire et se nourrir des échanges vécus tout au long du processus de création. Il puisera dans les témoignages et les vécus de chacun, dans le mouvement et dans les ressentis ; toute inspiration susceptible d’être modelée en dispositif scénographique pour le spectacle final.

Formé à l’École des Beaux - Arts de Clermont-Ferrand, puis à l’École de Communication Visuelle de Paris, Bruno diversifie ses compétences en travaillant dans des agences de communication ( graphisme ) et de produc-tion ( vidéo ). Il est associé, depuis 6 ans, à des projets de spectacles vivants qui sont présentés dans différents pays d’Europe et en Suisse.

Son travail de plasticien porte un regard caustique sur notre société en utilisant des objets ou des matériaux liés au monde de l’enfance. Il fait naître le mouvement, à travers l’animation ou les nouvelles technologies, et est sensibilisé au langage corporel à travers ses différentes collaborations dans le monde de la danse notamment avec Lastalaïca Productions.

C’est en ce sens que La Locomotive souhaite partager sa réflexion avec Bruno pour élaborer un univers onirique autour de l’ennui.

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Une complicité artistique

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Amélie PORT

Elle se forme à l’École Supérieure de Danse Rosella Hightower à Cannes, puis à l’Académie de danse de Rotterdam où elle décroche un Bachelor of Dance. Pendant 4 ans, elle danse pour la compagnie Codarts ( Rotterdam ) et interprète les pièces du répertoire d’Itzik Galili, Jirì Kilian, Vaclav Kunes, Félix Ruckert ... Continuant son parcours artistique aux Pays-Bas, elle croise les routes de différents chorégraphes internationaux notamment André Gingras, Janyce Michellod, Nanine Linning.De retour en France en 2007, elle entreprend des études de Droit et d’Ad-ministration Economique et Juridique à l’Université d’Aix-en-Provence III. Dési-reuse de créer ses projets chorégraphiques, elle retrouve son complice de l’école de danse de Cannes, Yan Giraldou avec lequel elle crée la compagnie La Locomotive. Depuis 2008, elle rejoint aussi le Ballet Preljocaj ( G.U.I.D ) pour des projets événementiels. Poursuivant également sa passion pour le théâtre et attirée par le travail en espace public, elle est associée à la compagnie de théâtre et d’art de rue MADAME OLIVIER pour laquelle elle compose les univers chorégraphiques des différentes créations et mène les projets pédagogiques. Depuis 2011, elle participe aux projets de la compagnie P2BYM dirigée par sa partenaire des plateaux de danse Yui Mitsuhashi.

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Stéphane Bientz

Amélie Port

Romaric Matagne

Maud Pizon

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Bruno Michellod

Romaric MATAGNE

Diplômé de la faculté de théâtre de l’Université de Provence I, il aborde les techniques modernes de Stanislavski et étudie l’interdisciplinarité chez Oskar Schlemmer.Il travaille et apprend le théâtre sous la direction artistique du metteur en scène Jean-Pierre Weil pendant 11 ans. Il développe sa passion en jouant du Jean Tardieu, Raymond Queneau, Roger Vitrac, Molière ou Mérimée. Il participe ponctuellement aux spectacles de la compagnie Generik Vapeur entre 2002 et 2005 ( Bivouac, Les premières fois ). Il cofonde la compagnie MADAME OLIVIER en 2004 pour se consacrer à la mise en scène et au théâtre en espace public.Parallèlement, de 2006 à 2008, il est comédien-danseur pour la compagnie d’Art de Rue Artonik ( La rue est dans le pré, création 2006 )Depuis 2009, il suit régulièrement les trainings de danse proposés par la compagnie Ex Nihilo. Il danse au sein de la compagnie La Locomotive pour la création Résonances ( 2011 ) et pour des projets ponctuels.

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Maud PIZON

Elle intègre la formation professionnelle en danse contemporaine Coline à Istres en 2004. Elle y rencontre et danse des pièces d’Odile Duboc, Daniel Larrieu, Mirjam Berns, Hervé Robbe, Yann Lheureux ... Parallèlement, elle poursuit sa formation chorégraphique en devenant stagiaire de la compagnie Nacera Belaza et met un pied dans le théâtre en travaillant pour le metteur en scène Azzedine Hakka. Elle fait la rencontre de la choré-graphe Mié Coquempot pour qui elle est interprète depuis 2008.Récemment installée à Marseille, elle travaille également pour la compagnie Opale.

Stéphane BIENTZ

Après une licence de lettres modernes à Paris 7 Jussieu, il se forme à l’école Claude Mathieu, Paris 18e. Il intègre plusieurs compagnies parisiennes avant de rejoindre les dernières mises en scène de Jean-Louis Benoît au Théâtre de La Criée.Curieux, attentif à toujours être en éveil, il perfectionne sa formation à travers divers stages avec François Rancillac, Fabrice Melquiot, Paul Desveaux, et plus particulièrement en danse contemporaine. Son goût pour cet art l’amène à suivre un stage avec la chorégraphe du metteur en scène Paul Desveaux, Yano Iatridès. Enchanté par ce travail rigoureux et inventif, il poursuit sa recherche sur le mouvement : il s’initie ainsi à la méthode Forsythe et à la danse en improvi-sation avec la chorégraphe Janyce Michellod. La découverte des possibilités corporelles et la liberté occasionnée par ce travail le conduisent depuis à approcher ses partitions de comédien sous un angle corporel et physique.

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La LocomotiveFriche la Belle de Mai41 rue Jobin 13003 Marseille+ 33 ( 0 ) 4 95 04 96 [email protected]

Direction artistiqueAmélie Port et Yan [email protected]

Administration/ProductionRomaric Matagne+ 33 ( 0 ) 6 27 968 [email protected]

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photos : Mat&Mattcréation graphique : Bruno Michellod