Dossier Artistique Galerie Bertrand Grimont · , Vincent Mauger, 2012, sculpture, 3,20 x 2,70 x 3...

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Vincent Mauger Dossier Artistique Galerie Bertrand Grimont

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sans titre, Vincent Mauger, 2008, installation in situ, surface au sol environ 300 m², parpaings.

Présentation lors de la Biennale de Seine Saint-Denis “Art Grandeur Nature”, exposition “La spécificité des sols” aux Instants Chavirés. (Crédit photographique V Mauger)

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Les injonctions paradoxales, Vincent Mauger, 2016, sculpture, 7 m x 7,5 x 7,5 m, structure en inox et bois.

Présentation lors de la manifestation “l’Art au fil de la Rance”, Plouër sur Rance. Oeuvre réalisée grâce au soutien de la Fondation Pinault. (Crédit photographique V Mauger)

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Les injonctions paradoxales, Vincent Mauger, 2016, sculpture, 7 m x 7,5 x 7,5 m, structure en inox et bois.

Présentation lors de la manifestation “l’Art au fil de la Rance”, Plouër sur Rance. Oeuvre réalisée grâce au soutien de la Fondation Pinault. (Crédit photographique V Mauger)

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Sans titre, Vincent Mauger, 2015, sculpture, 1,7 x 1,7 x 1,7 m, tubes pvc.

Présentation lors de la manifestation “l’Art au fil de la Rance”, Plouër sur Rance. (Crédit photographique V Mauger)

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Sans titre, Vincent Mauger, 2016, installation, polystyrène et chaînes en acier.

Présentation lors de l’exposition “La géométrie des pierres” au Musée Joseph Denais à Beaufort en Vallée. (Crédit photographique V Mauger)

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Monument synthétique, Vincent Mauger, 2016, sculpture, 6,5 x 6,5 x 6,5 m , caisses plastiques assemblées et découpées.

Présentation lors de l’exposition personnelle “Monument Synthétique”, résidence Fontevraud + Ackerman. (Crédit photographique V Mauger)

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Monument synthétique, Vincent Mauger, 2016, sculpture, 6,5 x 6,5 x 6,5 m , caisses plastiques assemblées et découpées.

Présentation lors de l’exposition personnelle “Monument Synthétique”, résidence Fontevraud + Ackerman. (Crédit photographique V Mauger)

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Sans titre, Vincent Mauger, 2016, tirage photographique sous plexiglas mat contrecollé sur dibond, 35 x 35 cm.Prise de vue: Bruno Rousseau

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Sans titre, Vincent Mauger, 2016, tirage photographique sous plexiglas mat contrecollé sur dibond, 120 x 80 cm.

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sans titre, Vincent Mauger, 2005,installation in situ, surface au sol environ 250m², briques.

Présentation lors de l’exposition personnelle configuration requise à la Chapelle des Calvairiennes à Mayennne.Œuvre produite par l’association le Kiosque et réalisée avec la participation de la briqueterie Bouyer-Leroux (la Séguinière). (Crédit photographique V Mauger)

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sans titre, Vincent Mauger, 2012,installation in situ, hauteur de briques de 1,20m, surface au sol environ 120 m².Présentation lors de l’exposition personnelle Super Asymmetry au Centre d’Art de la Maréchalerie à Versailles

Œuvre produite et réalisée avec la participation de la briqueterie Bouyer-Leroux (la Séguinière).(Crédit photographique Aurélien Mole)

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sans titre, Vincent Mauger, 2012,installation in situ, hauteur de briques de 1,20m, surface au sol environ 120 m².Présentation lors de l’exposition personnelle Super Asymmetry au Centre d’Art de la Maréchalerie à Versailles

Œuvre produite et réalisée avec la participation de la briqueterie Bouyer-Leroux (la Séguinière).(Crédit photographique Aurélien Mole)

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Sans titre, Vincent Mauger, 2015 sculpture, 25 x 20 x 25 cm environ par élément,, brique.(Crédit photographique V.Mauger)

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Sans titre, Vincent Mauger, 2012, sculpture, forme de 3 x 3,5 x 4 m, caisses plastiques.

(Crédit photographique V.Mauger)

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Positionnement stratégique, Vincent Mauger, 2014, sculpture, forme de 4 x 4,5 x 4,5 m, caisses plastiques, structure métallique, filets de camouflage.

Commande produite et réalisée par 40mcube et Les Champs Libres à Rennes. (Crédit photographique André Morin, Renaud Duval)

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Sans titre, Vincent Mauger, 2015 sculpture, 60 x 60 x 60 cm environ, lames de Pvc collées.(Crédit photographique V.Mauger)

Sans titre, Vincent Mauger, 2015 sculpture, 50 x 60 x 50 cm environ, lames de Pvc collées.(Crédit photographique V.Mauger)

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système adéquat, Vincent Mauger, 2013installation in situ, hauteur de tubes pvc de 0,25 à 1,50 m, surface au sol environ 60 m².

Oeuvre présentée dans le patio de la maison rouge-Fondation Antoine de GalbertInvitation et production les Amis de la maison rouge(Crédit photographique Vincent Mauger)

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Sans titre Vincent Mauger, 2014, sculpture, forme de 4,5 x 4,5 x 2 m, tubes pvc et structure en bois.

Installation réalisée dans le cadre de l’exposition Capitaine Futur à la Gaité Lyrique à Paris. (Crédit photographique V.Mauger)

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sans titre, Vincent Mauger, 2010, sculpture, casiers à bouteilles en polystyrène, 6 x 4,50 x 6 m.

Pièce présentée et produite dans le cadre de l’exposition Dynasty au Musée d’Art Moderne. (Crédit photographique V Mauger)

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sans titre, Vincent Mauger, 2010, sculpture, élément en polystyrène de 1,90 x 1,90 x 4 m et filets de camouflage.

Pièce présentée et produite dans le cadre de l’Exposition ZBT (Zone BotaniqueTemporaire) par l’association Glassbox. (Crédit photographique V Mauger)

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Château Millésime #2, Vincent Mauger, 2010, installation, dimensions variables, casiers à bouteilles en polystyrène coloré.

Présentation lors de l’exposition collective “Battement d’aile”, pièce produite par la Galerie du Dourven. (Crédit photographique V Mauger)

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The Undercroft, Vincent Mauger, 2008, installation in situ, 9 m x 7 m x 16 m environ, plaques de bois OSB.Oeuvre présentée et produite par la Fabrica à Brighton. (Crédit photographique V Mauger)

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Résolution des forces en présence, Vincent Mauger, 2014, sculpture, 7,5 x 7,5x 8,5 m, acier galvanisé, bois.

Commande produite et réalisée dans le cadre du voyage à Nantes. (Crédit photographique V.Mauger)

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Sans titre, Vincent Mauger, 2014, sculptures, 2 formes de 6 x 6 x 3 m environ, Bois.

Installation réalisée dans le cadre d’une commande publique pour le collège Nelson Mandela à Biscarrosse. (Crédit photographique V.Mauger)

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Sans titre, Vincent Mauger, 2010, vidéo projection avec bande son, 2 mn 48 s.

(Crédit photographique A.Mole)

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La somme des hypothèses, Vincent Mauger, 2011, sculpture, 6 m de diamètre environ, acier et planches de bois.

Pièce produite dans le cadre de la Biennale d’Anglet et présentée également au jardin des Tuileries lors du programme hors les murs de la Fiac 2011. (Crédit photographique V Mauger)

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sans titre, Vincent Mauger, 2011, sculpture, 3,30 m de diamètre, palettes en bois découpés. (Crédit photographique V Mauger)

Présentation lors de l’exposition personnelle “la multiplications des contraintes”, Abbaye de Corbigny, Bourgogne (programme hors les murs du Centre d’Art du Parc Saint Léger, Pougues les Eaux).

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Le théorème des dictateurs, Vincent Mauger, 2009, sculpture, 5 m de diamètre, bois et acier.

Pièce présentée et produite dans le cadre du “Vent des Forêts” dans la Meuse. (Crédit photographique F-G Grandin)

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sans titre, Vincent Mauger, 2012, sculpture, 1 x 0.70 x 0.70 m, stratifié compact.

Œuvre produite et présentée par le musée des Beaux-Arts d’Angers dans le cadre de l’exposition collective Corrélation. (Crédit photographique Aurélien Mole)

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sans titre, Vincent Mauger, 2013sculpture-architecture, 3,5 x 3,5 x 3m, plaque de contreplaqué stratifié.

Commande du Frac Centre pour son espace pédagogique. Cabane destinée à recevoir du public scolaire.(Crédit photographique V.Mauger)

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L’ordre et sa forme, Vincent Mauger, 2012, sculpture, forme de 80 x 80 x 100 cm, bronze.

Sculpture réalisée dans le cadre du Prix Maif. (Crédit photographique V.Mauger)

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Sans titre, Vincent Mauger, 2010, sculpture, 1,30 m de diamètre, plaques de mélaminé brûlé.

Pièce présentée et produite dans le cadre de l’exposition du Prix Zervos. (Crédit photographique V.Mauger)

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Sans titre, Vincent Mauger, 2014, sculpture, forme de 70 x 50 x 70 cm, plaques en inox découpées, tubes et boulons en inox.

(Crédit photographique V.Mauger)

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sans titre, Vincent Mauger, 2011, sculpture, 3,30 x 3,30 m environ, plaques en inox découpées, tubes et boulons en inox.

Pièce réalisée dans le cadre d’une commande publique pour le centre de formation de la Chambre de Commerce et d’Industrie à Cholet. (Crédit photographique Camille Hervouet)

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sans titre, Vincent Mauger, 2014, sculpture, 3,30 x 12 m x1,5 m environ, plaques en inox découpées, tubes et boulons en inox.

Installation réalisée dans le cadre d’une commande publique pour l’IUT de Montreuil. (Crédit photographique François Chesnot)

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House of Cards, Vincent Mauger, 2015, installation in situ, espace occupé de 200 m² et hauteur de 8 m, 200 panneaux Valchromat gris identiques de 165 x 110 cm.

Présentation lors de l’exposition personnelle House of Cards, à Pile Pont à Saint-Gervais-Mont-Blanc.Œuvre produite par la Ville de Saint Gervais et le département de Haute-Savoie et réalisée avec la participation de l’entreprise Valchromat et de l’entreprise Sifferlin. (Crédit photographique V Mauger)

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Sans titre, Vincent Mauger, à partir de 2003, série d’impressions numériques réalisées en intervenant sur différentes trames de papier quadrillé, millimétré, scolaire, etc... Chaque dessin est imprimé au format de la feuille originale standard.

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Sans titre, Vincent Mauger, à partir de 2003, série d’impressions numériques réalisées en intervenant sur différentes trames de papier quadrillé, millimétré, scolaire, etc... Chaque dessin est imprimé au format de la feuille originale standard. (Crédit photographique V.Mauger)

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Sans titre, Vincent Mauger, 2008, vidéo muette présentée sur moniteur écran plat posé au sol, 12 mn en boucle.

(Crédit photographique V.Mauger)

Sans titre, Vincent Mauger, 2011, vidéo muette présentée sur moniteur écran plat posé au sol, 12 mn en boucle.

(Crédit photographique Laurence Godart et Philippe Rolle)

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sans titre, Vincent Mauger, 2008, série de tirages photographiques sous plexiglas mat contrecollé sur dibond édités à 5 exemplaires, 18 x 24 cm.

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Sans titre, Vincent Mauger, 2010, 42 x 30 x 10 cm, tirage numérique plié.

(Crédit photographique V.Mauger)

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sans titre, Vincent Mauger, 2006, installation in situ, Chapelle du Bélian à Mons, Belgique, espace rempli de feuilles de papier A3 froissées en boule. Le public pouvait se déplacer dans cet environnement.

Pièce réalisée dans le cadre du programme Map XXL des Pépinières Européennes pour jeunes Artistes. (Crédit photographique V Mauger)

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sans titre, Vincent Mauger, 2011, installation in situ, surface au sol environ 65 m², volume de 2,40 x 3 x 3 m environ, revêtement de sol vinyle (130 m²) et cornières métalliques.

Présentation lors de l’exposition en piste!, Château du Domaine Départementale de Chamarande. (Crédit photographique V Mauger)

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Sans titre, Vincent Mauger, 2012, tirage photographique sous plexiglas mat contrecollé sur dibond, 120 x 80 cm.

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C19H28O2, Vincent Mauger, 2011, sculpture, 1,20 x 0,50 x 0,50 m, galets de marbre noir et blanc, galet rainbow, bois.

(Crédit photographique Aurélien Mole).

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sans titre, Vincent Mauger, 2006, vidéo avec bande son éditée à 5 exemplaires, 3 mn et 55 s en boucle.

Pièce produite dans le cadre de la résidence d’artiste d’Issoudun, Musée de l’Hospice Saint-Roch. (Crédit photographique V Mauger)

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sans titre, Vincent Mauger, 2013sculpture, dimensions variables, plaque de contreplaqué et serre-joint.

Oeuvre produite et présentée par le centre d’art Micro-Onde à Vélizy-Villacoublay lors de l’exposition personnelle “Abscisses désordonnées” (Crédit photographique Aurélien Mole)

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sans titre, Vincent Mauger, 2012, sculpture, 3,20 x 2,70 x 3 m, stratifié compact et boulonnerie en inox.

Œuvre produite et présentée par le musée des Beaux-Arts d’Angers dans le cadre de l’exposition collective Corrélation. (Crédit photographique V Mauger)

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Gravity is dead, Vincent Mauger, 2006, sculpture, 2,2m x 2,2m x 2,2m, contreplaqué et roulettes.

Pièce produite par le Musée Denys Puech à Rodez et présentée lors de l’exposition personnelle “espaces supposés”. (Crédit photographique V Mauger)

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sans titre, Vincent Mauger, 2003, installation in situ, 5,80 m x 1,10 m x 2,70 m, lames de parquet, câbles, table, chaise et lampe de bureau.

Pièce installée sur la Vendée à Fontenay-le-Comte du 20 août au 22 septembre 2003. Oeuvre réalisée dans le cadre d’une résidence d’artiste à Fontenay-le-Comte. (Crédit photographique V Mauger)

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Sans titre, Vincent Mauger, 2010, tirage photographique sous plexiglas mat contrecollé sur dibond, 22 x 28 cm.

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Vincent Mauger / D’aplomb au-dessus du vide

Peu d’œuvres vous happent. Souvent la distance entre elles et nous demeure infranchissable, chacun son propre espace et tout ira bien. Au mieux l’œuvre attire le regard, quelquefois le corps suit et ne résiste pas à l’envie de s’approcher par cercles concentriques au diamètre de plus en plus court, jusqu’au contact malheureusement interdit par l’usage. Présentée dans le cadre de l’exposition Dynasty au Musée d’art moderne de la ville de Paris en 2010, la sculpture de Vincent Mauger a déployé ses ailes et capturé ceux qui passaient par là.

L’œuvre présente deux faces contradictoires et complémentaires. Le dos est plat, incliné à 45° par rapport au sol. La face est constituée de reliefs tombants, concrétions minérales plus ou moins grandes, stalactites découpées dans la masse grise. De prime abord le béton rugueux, lourd et compact a servi de matériau de base. Le corps-à-corps a dû être rude entre l’artiste et la matière. Saisi par la régularité des formes, le regard navigue entre lignes et courbes. Recto : la structure est prégnante. Lignes de cercles parfaits, le rythme est immuable et sans fin. La surface est une plaine que rien n’arrête si ce n’est le bord, précipice irrégulier qui attire dangereusement. Verso : c’est un abîme en suspension, percé de mille orifices circulaires, perméable au regard. Le volume démesuré porte bien au-delà du corps. La lumière y entre, transperçante. Le jeu se fait entre vide et plein.

À y regarder le plus près – et tout se joue dans la proximité de ce regard-là, dans la mise au point nécessaire comme un retour à la pénombre après un éblouissement – il ne s’agit pas de matière minérale mais du polystyrène de casiers à bouteilles. Et là, par le truchement d’un changement de perspective, la masse de l’objet change sous nos yeux. D’empesée elle devient légère, aérienne. On se plierait bien au jeu de la soulever pour en affronter le poids. Déambulant sous les reliefs, ce n’est plus la peur d’être enseveli mais le plaisir d’être abrité qui survient. Protégé du monde par une masse légère, voilà ce qu’il advient quand on se laisse happer...

Construire la mouvance

Prenons un tube de polystyrène, gris, jaune, bleu peu importe. Élément rigide, banal, sans grand intérêt plastique, fonctionnel pour qui sait l’utiliser. L’objet est basique et binaire : une ligne creuse, d’une régularité sans failles. L’espace entre les bords est vide, simple masse d’air qui donne un volume à l’ensemble. Ce sont les unités constitutives d’un corps, toutes identiques, et leur régularité induit de fait une stabilité imparable. Assemblées par mille par Vincent Mauger et voilà que se crée un paysage mouvant aux formes molles et sans fin, paradoxe de la forme libre créée à partir d’éléments finis. La verticalité des éléments de base est maintenant contrecarrée par l’horizontalité perdue.

La perte des repères modifie l’équilibre. Le changement d’échelle rend le lieu instable. La zone est soumise aux tremblements et aux poussées telluriques puis l’instant d’après elle se fige, fixée au moment même où tout bouge et tout tremble. Nous sommes face à un relief en perdition où sol et ciel se confondent, où les points d’appui disparaissent. Le sol est en mouvement, paradoxe physique, et les forces en présence le propulsent hors de lui-même. Des montagnes surgissent là où il n’y avait rien, des reliefs insoupçonnés s’extraient du monde plat. La terre devient eau, liquide soumis à des forces insoupçonnées qui meuvent les masses. Vagues insaisissables saisies au vol. Voici l’image arrêtée de la mouvance même.

Ce phénomène ondulatoire se retrouve en deux dimensions. Les lignes de couleur se rassemblent en faisceaux, plongent dans des gouffres ou donnent naissance à des reliefs fluides. Fixée par l’image, la perturbation parcourt l’espace du support sans rencontrer d’obstacle.

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Siège d’un système rectiligne parfait, la feuille de papier millimétré devient sous l’impulsion de Vincent Mauger le réceptacle d’un séisme. L’assemblage des lignes verticales et horizontales est immuable, imperturbable. C’est un appui, un support pour construire, agencer des figures, des tracés, des mots, selon des règles imparables. C’est alors que survient le tremblement. Un parasitage incongru bouleverse l’ordre établi. Les lignes s’entrecroisent, se recoupent dans un désordre invraisemblable. Le nœud formé est inextricable, le mouvement tellurique vient perturber la constance qui régissait jusqu’alors le monde plat.

Dans un repère à trois dimensions, abscisse et ordonnée s’associent pour créer volumes et courbes mais toujours ces formes molles ou apparentées sont soutenues par un système concret qui les soutient. Qu’il s’agisse de tiges filetées ordonnées selon un même axe ou d’une organisation systématique de plans parallèles ou perpendiculaires, il n’est pas d’œuvre qui ne contienne une ossature.

La sphère – ou le cercle dans sa version à deux dimensions – est la forme par laquelle se rejoignent le contenant et le contenu. Tracé parfait, le cercle délimite l’espace dans lequel s’exercent les tensions en présence. Volume non moins parfait, la sphère rassemble les éléments constitutifs de ces forces. Souvent sous-tendue dans le travail de Vincent Mauger, elle se devine derrière l’assemblage de plaques de mélaminé, de feuillard métallique, de parpaings, de pointes effilées ou de palettes découpées. Concrètement présente dans les « maquettes mouvantes » de l’artiste, elle sous-tend notamment la structure de l’œuvre « Gravity is dead ». Basé sur deux axes distincts, l’ensemble se meut si on le propulse. Au cœur du double cercle, un escalier en colimaçon achève de vriller le mouvement en une multitude de possibilités, perturbant de fait notre rapport à la stabilité. La notion de pesanteur, par le truchement du regard désorienté, s’amenuise jusqu’à l’épuisement.

Le travail de Vincent Mauger organise le réel. Les atomes dispersés sont assemblés en molécules et de cet assemblage dépendront les forces qui sous-tendent chaque œuvre. L’organisation interne de chacune de celles-ci est régie par des règles, des lois rationnelles où les notions de masse, de poids, de tensions physiques prennent toute leur place. La certitude structurelle des œuvres de Vincent Mauger leur procure stabilité et présence ultime. Mais toute notion doit être bousculée afin d’en tester la résistance...

Fragments

Très peu de photos dans l’œuvre de Vincent Mauger, mais en voici une particulièrement éloquente. En écho à un certain geste de Marcel Duchamp - lequel s’était fait raser le crâne en forme de comète - Vincent Mauger s’est fait dessiner au rasoir le A cerclé anarchiste, à l’arrière du crâne. Cette tonsure condense à elle seule bien des gestes : altérer, détruire, revendiquer (mais sans radicalité puisque le résultat est réversible). Mettre en avant ce qui manque, ôter pour mieux montrer, nous sommes au cœur du geste du sculpteur. Ce travail d’altération, Vincent Mauger le pratique à différents niveaux. De manière discrète, il peut avec délicatesse marquer au feu une ramette de papier ou brûler les bords francs des assemblages de bois. Le geste se fait alors dans les marges, en bordure de l’œuvre et c’est seulement le jeu des contrastes visuels qui attire le regard.

Mais le désordre et le morcellement peuvent prendre une place prépondérante. Les planches de bois éclatent sous les coups et présentent leurs bords hachés. Les tubulures de plastique sont déchiquetées à la meuleuse. Les pointes de bois sont taillées comme des crayons. Les casiers à bouteilles râpés grossièrement. Ce qui reste, les chutes, les morceaux, les rebuts disparaissent le plus souvent, escamotés. Quand ils sont offerts aux regards, leur valeur n’en est que plus grande.

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Sur une planche à découper millimétrée, des fragments de papier blanc sont disposés, formant çà et là une constellation de chutes régulièrement coupées au cutter. Ce qui reste est bien là, au cœur de la composition. Les rebuts forment l’œuvre, occupent l’espace et restent condensés dans l’espace de la feuille. Découper, froisser. Des milliers de feuilles de papier blanc, format A3, sont chiffonnées avant de se répandre et d’occuper l’espace, formant ainsi un paysage lunaire et expansif. Le ratage est érigé en vertu. Le geste rageur, répété à l’envi, devient constructif. Ce qui devait disparaître prend place jusqu’au débordement. Et l’on rejoint par un chemin détourné la mise en forme de l’espace par accumulation d’une cellule de base...

Ailleurs, les fragments se dispersent. Disposés autour de pièce maîtresse, ils l’accompagnent, l’entourent et répondent aux forces expansives. La propagation est en marche, l’explosion a commencé, de manière tangible. Le désordre est là, au bord de l’œuvre. Il l’entoure, la met en valeur. Il marque le contraste avec le système de construction, rationnel et droit. En donnant une place à la chute, Vincent Mauger lui donne un statut, une valeur. Ce qui est mis de côté, caché, fait toujours partie de l’œuvre. Le geste du sculpteur lui confère un état : celui de partie détachée mais intégrante, autonome mais liée par le matériau commun. Les morceaux épars sont la conséquence du tremblement inhérent à l’œuvre, le résultat des forces en présence. Les tensions ont libéré de l’énergie qui elle-même a engendré un morcellement définitif. Voilà le résultat : de la forme finie mais fragile se sont extraits des fragments informes, du noyau-mère se sont détachées quelques cellules qui tournoient maintenant non loin de là. Le travail est en cours puisque le chantier est là. Le geste est apparent, matérialisé.

Le trouble est tangible. Le dérèglement s’est introduit dans la place. C’est l’anarchie, mais juste aux bords. Va-t-on y sombrer ou bien rester en équilibre ? Vincent Mauger se filme dans l’action pour apporter un semblant de réponse. Debout sur une table et armé d’une tronçonneuse, il découpe avec application le support sur lequel il se trouve. Morceau par morceau, la table se déconstruit, les fragments s’éparpillent au sol et se retrouvent réellement dans l’espace d’exposition, en écho à la dernière image du film. Un pied, puis deux et trois... il ne reste en tout état de cause qu’un ultime rempart à la chute, évitée de bien peu, mais évitée quand même. Tout est question d’équilibre et Vincent Mauger nous prouve qu’il sait rester en suspens, d’aplomb au-dessus du vide.

Claire Taillandier

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Vincent Mauger, L’œil de l’ilinx

On aborde généralement le travail de Vincent Mauger par la forme ou

la matière. L’artiste est arpenteur, topographe et géomètre, un génie du

volume. C’est entendu, sa présence dans une école d’architecture est un

truisme. Pour s’en convaincre il n’y a qu’à lire l’analyse de Bénédicte Ramade

quant à l’usage vasarien qu’il fait des règles, de l’ordre et de la mesure. Mais

« au delà de cette géométrie pratique, le reste n’est plus qu’une géométrie

spéculative qui a ses jeux, ses inutilités et, pour ainsi dire ses romans comme

les autres sciences.1 »

Vincent Mauger ne fait pas mentir Chateaubriand. Ses œuvres sont

davantage que des objets calibrés. Les desseins qu’il fomente sur logiciel 3D

ou feuille de papier millimétré acquièrent dans l’espace concret une

dimension subjective qui n’est pas tant liée à leur réalisation qu’à leur

réception. « Le projet prime sur l’objet » : l’aveu est fait sans arrière-pensée

conceptuelle. L’artiste n’est pas dans l’expérimentation d’une sculpture

désinvestie comme a pu l’être Charlotte Posenenske avec les séries D et DW

en 1967. Il s’agit encore moins de pallier à l’absence d’une œuvre par son

plan comme a pu le faire Bernar Venet en exposant le schéma d’un tube

minimaliste au musée de Céret en 1966. Non, les volumes du Rennais sont

éminemment physiques et investis d’une identité forte. La primauté n’est pas

celle de l’idée sur l’œuvre, mais bien du geste sur le résultat. Ses sculptures

ont une vaste dimension processuelle et paradoxalement une valeur

d’exposition modérée. Achevées, elles sont autant d’obstacles raisonnables,

de murs où cogne le regard du spectateur. Les ensembles de matière

agglomérée sont des casse-têtes que chacun peut s’employer à défaire par

l’esprit. Devant les amas de briques, parpaings, gaines et tubes en plastique,

l’œil est actif. On identifie, on qualifie, on quantifie pour résoudre le mystère

de la masse. En somme, malgré leurs tailles, les œuvres de Vincent Mauger

sont manipulables, en tous cas praticables. Elles requièrent du public une

1 François-Renée de Chateaubriand, Le Génie du Christianisme, Partie III, Chapitre II, Livre 1, (1802) Paris. Consulté sur WikiSource, la bibliothèque libre le 29 juillet 2012.

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certaine capacité d’abstraction destinée à renvoyer l’objet vers son projet, à le

reconcevoir. En leur présence on développe une empathie que les catégories

d’analyse traditionnelles de la sculpture occultent.

Le transfert d’intérêt entre la forme et son public recouvre davantage qu’un

noème sculptural. L’esthétique n’est pas close sur elle-même, mais possède

un quotient ludique élevé. La surface développée au sol de la Maréchalerie

est un puzzle. Aussi, la typologie du jeu de Roger Caillois paraît plus adaptée

qu’un commentaire attendu sur l’in situ ou le post-greenbergisme pour décrire

l’expérience du public. Super Asymmetry peut être définie dans les termes du

sociologue comme une pratique libre, séparée, incertaine, improductive,

réglée et fictive2.

1) Tout d’abord la liberté du spectateur détermine la nature de l’œuvre :

non seulement le visiteur peut fouler le plateau, mais il peut s’y

déplacer. Cette mobilité assure au volume d’être lui-même actif, de ne

pas être un objet autour duquel on tourne mais une aire qu’on investit.

2) Les mouvements s’opèrent dans un domaine séparé : l’expérience du

visiteur est comme dans un jeu « circonscrite dans des limites

d’espace et de temps précises et fixées à l’avance » ; en l’occurrence,

le centre d’art de la Maréchalerie de Versailles du 15 septembre au 15

décembre 2012 aux heures d’ouverture.

3) Malgré son encadrement, la pratique est incertaine : le déroulement de

chaque visite ne peut-être déterminé. « Une certaine latitude [est]

obligatoirement laissée à l’initiative du [spectateur] ». Dans les limites

imparties chacun est libre de moduler son expérience. Les uns peuvent

rester quelques secondes immobiles à l’entrée de la pièce, les autres

une journée entière à compter les alvéoles. Ici la liberté est augmentée

par l’aléa.

4) Dans les termes de Roger Caillois, l’expérience du jeu doit être

improductive : elle ne créé « ni bien, ni richesse, ni élément nouveau

2 Roger Caillois, Les jeux et les hommes, Paris, (1958), Paris, Editions Gallimard, Folio Essai, 2006, pp. 42-43.

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d’aucune sorte » et résulte en « une situation identique à celle du

début ». Il est certain que le principe d’une entrée libre induit

l’improductivité ; il est tout aussi sûr qu’au terme de l’exposition le

centre d’art retrouve son état initial.

5) La pratique est réglée : on ne se réfère pas aux qualités de l’œuvre

mais à l’usage que l’institution nous autorise à en faire. Pour l’exercice

de Super Asymmetry, on instaure momentanément « une législation

nouvelle ». Des espaces d’ordinaires ouverts au public sont rendus

inaccessibles par une loi d’exception.

6) Enfin l’expérience de l’œuvre est comme celle du jeu « accompagnée

d’une conscience spécifique de réalité seconde ou de franche irréalité

par rapport à la vie courante ». Chaque visiteur peut mettre en place

une fiction à l’appui de sa perception.

La motivation de Vincent Mauger n'est donc pas l'action efficace sur la réalité

mais la libre expression des tendances instinctives. Chez lui pourrait-on dire,

« la conscience artistique semble réaliser un équilibre tourmenté et

qualitativement unique entre les tendances introversives, ludiques,

spectaculaires et le goût de la réalisation3 ». Mais l’effort de définition conduit

au même constat que l’estimé Roger Caillois. « Ces diverses qualités sont

purement formelles. Elles ne préjugent pas du contenu [du jeu] ». En somme,

nous avons identifié six critères structurant l’expérience, mais ne l’avons pas

décrite. Or le sociologue s’est évertué à non seulement élaborer des principes

ludiques généraux, mais a répartir l’ensemble des jeux dans quatre

catégories en fonction de leur destination. Il les nomme respectivement agôn,

alea, mimicry et ilinx4. La première recouvre toutes les activités compétitives,

la deuxième celles qui reposent sur la chance ou le pari. La troisième et la

quatrième recouvrent d’une part le simulacre et d’autre part le vertige.

Ici, le simulacre est lié au potentiel narratif de la proposition. Le sol en brique

3 Emmanuel MOUNIER, Traité du caractère, (1946), Paris, Seuil, p.392. 4 Roger Caillois, Les jeux et les hommes, Paris, (1958), Paris, Editions Gallimard, Folio Essai, 2006, p.47.

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peut être perçu comme un décor et le cratère comme un « faire-semblant »

de son effondrement. A l’intérieur de cet espace le visiteur peut jouer la

représentation qu’il souhaite. Il faut avouer toutefois que le principe de liberté

se heurte aux conventions de la pratique culturelle et qu’en ce sens, ce n’est

pas tant de mimicry qu’il est question.

Reste l’ilinx « nom grec de tourbillon d’eau d’où dérive précisément, dans la

même langue le nom du vertige (ilingos)5 ». Roger Caillois le décrit comme le

fait de jouer « à provoquer en soi, par un mouvement rapide de rotation ou de

chute, un état organique de confusion et de désarroi ».

Précisément, Super Asymmetry peut être perçu comme une traduction

littérale et « low-tech » du mythique Tétris. Le jeu vidéo inventé par l’ingénieur

Alekseï Pajitnov en 1984 est une matrice à l’intérieur de laquelle descendent

des pièces de couleur et de formes différentes. Le joueur ne peut pas ralentir

ou empêcher leur chute mais peut l'accélérer, décider à quel angle de rotation

et à quel emplacement les briques peuvent atterrir. Lorsqu'une ligne

horizontale est complétée, elle disparaît. Si le joueur ne parvient pas à

maintenir le niveau de construction au plus prêt de 0, l'écran se remplit

jusqu'en haut ; le joueur est submergé.

L’œuvre de Vincent Mauger partage ce programme asymptotique. Elle est

construite sur un particularisme architectural de la Maréchalerie : la salle n’est

pas au niveau de son entrée. L’artiste engloutit sous la brique les escaliers et

provoque par là-même un rehaussement du sol. La partie est en pause, mais

l’impression de chute subsiste. Le visiteur est en lévitation passive. Le corps

expérimente ce flottement chaque fois que, pris dans l’automatisme d’une

montée ou d’une descente de marches, il procède à vide. On foule la surface

du tableau comme on marcherait sur l’eau. A peine rétabli dans notre sens de

l’équilibre, on est contraint de lâcher prise. Notre regard ne décolle pas des

alvéoles qui sont autant de gouffres sous nos pieds. En avançant, la masse

des centaines de briques devient une trame fluide. Quand l’œil se fixe sur le

motif il rend inerte l’oscillation des traits. Il faut avoir le compas dans les pieds

5 Ibid. p. 71

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pour obtenir l’effet optique désiré : le mouvement des lignes noires dans les

aplats de rouge produit sur la rétine des tâches colorées, une impression de

malaise ou de saturation ; un game-over.

A l’inverse de la proposition qu’il avait faite à la Chapelle des Calvairiennes de

Mayenne en 2005, Vincent Mauger choisit d’accentuer la trame alvéolée en

travaillant des reliefs creux. Il met en place autant de précipices sous nos pas

qui décuplent la sensation de risque. Le jeu est là, dans la conscience lucide

d’une sorte de panique voluptueuse, dans la recherche d’un sol ou d’un

niveau 0 qu’on ne peut plus atteindre. L’œuvre ne se réalise vraiment que

dans le spasme, la transe ou l’étourdissement « qui anéantit la réalité avec

une souveraine brusquerie6 ».

Alexis Jakubowicz

6 Roger Caillois, Les jeux et les hommes, Paris, (1958), Paris, Editions Gallimard, Folio Essai, 2006, p.68.

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Sans titre

Une roche volcanique, une coupe axonométrique, une vue topographique, un agrégat

corallien, une éponge, un hybride primitif ou encore un prototype mécanique ; les situations

auxquelles nous confrontent Vincent Mauger joue constamment de cet entre-deux. Un état

transitoire entre une ruine et une construction en expansion, dynamogène mais indéterminé,

c’est là toute la nature paradoxale des œuvres de ce jeune artiste. Et sans prestidigitation s’il

vous plait. WYSIWYG1. Toutefois, l’affaire est moins simple qu’il n'y paraît.

Car Vincent Mauger est allergique au maniérisme des mille-feuilles citationnels qui

gangrènent l’art de l’ère post-moderne. Peu enclin à se repaître dans le vocabulaire

surexploité des minimalistes américains, il goûte davantage la sculpture anglaise d’un Richard

Deacon2 et cultive obstinément une intuition savante face aux espaces, aux matériaux et aux

médiums. Il les emprunte à la construction – briques, parpaings, gaines plastiques, tubes PVC,

etc… - et passe avec la même aisance du dessin sur ordinateur au gros-œuvre, de la sculpture

à la vidéo. De la torsion de ces matières communes, Vincent Mauger tire une pratique

transitive et hétérogène peu bavarde mais profondément empathique. Mais voilà, comment

organiser cet univers ? L’artiste toscan Giorgio Vasari dans Les vies des plus excellents

peintres, sculpteurs et architectes écrites entre 1550 et 15683 offre un raisonnement pertinent :

« Procédant de l’intellect, le dessin, père de nos trois arts – architecture, sculpture et

peinture – élabore à partir d’éléments multiples un concept global. Celui-ci est comme la

forme ou idée de tous les objets de la nature, toujours originale dans ses mesures. Qu’il

s’agisse du corps humain ou de celui des animaux, de plantes ou d’édifices, de sculpture ou

de peinture, on saisit la relation du tout aux parties, des parties entre elles et avec le tout. De

cette appréhension se forme un concept, une raison engendrée dans l’esprit par l’objet, dont

l’expression manuelle se nomme dessin. Celui-ci est donc l’expression sensible, la

formulation explicite d’une notion intérieure à l’esprit ou mentalement imaginée par d’autres

et élaborée en idée ». Chez Vincent Mauger, le dessin s’impose en socle fondateur et

omniscient offrant un écho parfait aux mots de l’esthéticienne Jacqueline Lichtenstein :

« Pour Vasari, tous les arts visuels : architecture, sculpture, peinture, procèdent du dessin.

Jouant sur le double sens du mot disegno, qui signifie à la fois la conception et le contour, le

projet et l’exécution manuelle du tracé, Vasari définit le dessin selon deux aspects, théorique

1 Acronyme de What you see is what you get comme le revendique la promesse de mise en plage du logiciel éponyme. 2 Dans un entretien avec Lili Reynaud-Dewar, in Espaces supposés, catalogue d’exposition, Musée Denys Puech, Rodez, 2006. 3 Tiré de La peinture, sous la direction de Jacqueline Lichtenstein, Paris, Larousse, 1995, p.524.

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et pratique4 » Qu’il filme, tisse des volumes, délimite des territoires, creuse des perspectives,

Mauger participe de cette éthique du dessin. Ses formes ouvertes cultivent une apparence

hypothétique profondément processuelle. Et parce que toutes ses réalisations ou presque

portent le doux nom elliptique de Sans titre par souci de ne rien imposer au spectateur, de ne

pas le contraindre à une pensée unique, il faut alors appliquer soi-même un système de

« rangement » à cet univers hétérogène. Et une nouvelle fois d’emprunter à Vasari, la règle,

l’ordre et la mesure avec lesquels il définit le dessin5.

La règle définirait la rigueur de l’ordonnance des œuvres invasives adaptées à des

architectures caractérisées, de la Chapelle des Calvairiennes à Mayenne (2005) jusqu’à la

Brasserie Bouchoule à Montreuil (2008). Elles ont la particularité d’être composées d’un

matériau unique – la brique et le parpaing - créant un revêtement uniforme et ajusté au sol du

lieu. La modularité des matériaux agit alors comme une mise au carreau déréalisant les

espaces d’exposition transformés en paysages vectorisés. L’ordonnancement de ces

« pénétrables » contrôlés par leur dérèglement crée une expérience de la vision et du point de

vue qui échappent aux habitus des matériaux. Mauger aime contrarier les attentes et les

usages. Le sol-socle autorisant l’excroissance, des reliefs, des « cailloux » interviennent

comme autant de « pop-up » tridimensionnels et menacent le minimalisme premier. Du logos

au topos, du lieu remarquable à la topographie abstraite constituée de courbes de niveaux, ces

matériaux simplissimes arrivent à faire basculer un lieu singulier en contenant modélisé.

Dernièrement, c’est le plafond de la Galerie du Dourven qui fut envahie (Château Millésime,

2010) de casiers de bouteilles en polystyrène couleur brique. La surface comme grêlée par la

rigueur orthonormée de la production usinée du matériau se retrouve contredite par l’effet

éruptif et rongé de simili stalactites. Une nouvelle mise en tension, un dérèglement subtil à la

manière de l’installation réalisée à partir d’un sol vinylique quadrillé de noir et blanc réalisée

au Château de Chamarande en 2011. Le recouvrement discipliné se prend alors dans une

partie de la pièce à s’élever, à s’affranchir du système pour configurer une zone de désordre.

Cette façon de désorienter les matériaux, leur propriété et le cadre qui leur est donné était

préfiguré dans de gracile dessin singeant la régularité réconfortante des feuilles de papier

quadrillé aux rayures dites seyes, à la minutie d’un papier millimétré brutalement contrarié

par l’emmêlement des lignes.

4 id, ibid, p.524. 5 « La règle consista, en architecture, à mesurer les monuments antiques en conservant leurs plans dans les œuvres modernes. L’ordre fut la séparation des « modes » pour que chaque édifice reçoive ses membres propres sans mélanger dorique, ionique, corinthien et toscan. La mesure à valeur générale en architecture comme

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Dans ces installations répondant de la règle, Mauger génère une collision singulière entre la

réalité des lieux et l’effet de représentation offre l’impression de parcourir une illusion. En

cultivant avec pugnacité le transitoire dans ses formes sculpturales ou environnementales,

dans ses dessins comme ses vidéos, Mauger entretient l’équivoque, transmet un espace mental

profondément graphique. Il creuse l’interstice à peine visible qui s’établit entre la construction

manuelle et physique (4500 parpaings, 205 m² de briques, des kilos de papier à compresser) et

l’impression glacée d’un facettage numérique, la modestie des matériaux et leur résolution

ultra précise. Il est d’autant plus étonnant de constater à quel point au-delà de cette autonomie

de façade et cette réticence entretenue par les titres « Sans », ces œuvres « s’adressent » au

visiteur, une qualité persistante dans la seconde « catégorie », celle de la mesure.

Lorsque Mauger s’emploie à explorer l’espace en s’appuyant sur des points d’équilibre et de

rupture, il parvient à l’aide de quelques sangles et de tendeurs à mettre en tension toute une

architecture. La figure de prédilection (sans être exclusive) est ici celle de la toile d’araignée,

construction naturelle et empirique de haute résolution, une forme éminemment liée au trait.

De la cour de la maison Eclusière à Toulouse (2007) à la salle blanche de la maison de la

Culture de Nevers et de la Nièvre (2007) en passant par l’appartement d’Interface à Dijon

(2007, Elastic mountain) la mise sous tension compose un dessin et configure l’espace pour

jouer avec sa planéité, ses surfaces et ses angles. Pliage/dépliage, composition/décomposition,

la simplicité désarmante des matériaux domestiques rivalise à nouveau avec la technicité.

L’équilibre obtenu dans le diagramme hirsute d’Elastic Mountain par la tension de 120 mètres

de tendeurs bleu électrique, génère un point de gravité entre prouesse et menace. Plus

autonome, Sans titre (2004) créée à partir d’une planche de contreplaqué découpée en une

bande concentrique continue, mise en forme grâce à un seul serre-joint, fonctionne sur le

registre de cette virtuosité démystifiée. Une telle sculpture-geste renvoie avec violence, au

plein et au délié du trait dessiné avec fluidité et immédiatement contredit par la rigidité du

bois. Mauger travaille la résistance due à une simple torsion maintenue avec dénuement par

un outil de serrage presque dérisoire. Plus récemment, ce sont des chaînes en acier et des tiges

d’aluminium qui se sont retrouvées suspendues en un nœud sévère au milieu de l’espace,

simplement relié aux cimaises par trois points d’accroche (2008, Rezé). Ces 120 mètres

linéaires offraient une mesure de l’espace et le focalisaient sur son point nodal, point de

connexion et de force qui réorganisait les priorités des déplacements. Cet amas souple et dur

contraignait avec assurance mais sans autoritarisme le visiteur à se mesurer à des rapports de

en sculpture voulait qu’on représentât les corps avec exactitude, d’aplomb, et les membres harmonieusement organisés ; et de même en peinture. », id, ibid, p.664.

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masses, de volumes, d’ombres projetées, de lignes de fuites. Au sein de la composition,

l’architecture décentrée rejouait en permanence son propre équilibre comme avec l’œuvre

crée pour le prix Zeuvos (2010), alliage contradictoire de couettes, d’ancres et de chaînes

d’acier.

Comme une première synthèse de la mesure et la règle, The undercroft (2008, Brighton), a

combiné récemment la suspension d’un paysage-grille en bois plaqué porté par de hauts

piliers au milieu d’une nef d’église. La structure alvéolée s’est faite treillage pénétrable,

paysage flottant en autant de courbes de niveaux prosaïques ; entre poésie et mise au carreau,

l’empirisme de Mauger se plait à entretenir des structures en perpétuel glissement. Une

version plus expansive encore a vu le jour au Lieu Unique à Nantes, 1000m2 de bois flottant à

hauteur de regard, une ligne d’horizon d’où partaient reliefs et dénivelés. L’ossature d’un

paysage, le support d’une spéculation laissé à la discrétion du visiteur-arpenteur prenant la

mesure d’un espace régulé mais chaotique, d’une croissance décidée mais empirique. Deux

ans plus tard, Vincent Mauger a donné en Lozère un autre corps à l’hybridation de la règle et

de la mesure en faisant reposer sur des sangles sous le faitage d’un toit, des boules de casiers

à bouteilles. Le matériau rappelant invariablement le parpaing bien qu’il soit en polystyrène,

le système de mise en équilibre précaire était redoublé par l’impression de masse renforçant

l’impermanence tendue.

Mais là où les formes spéculatives renouvellent les formes et les critères d’évaluation du

spectateur, c’est dans la dernière catégorie de l’ordre, celle des sculptures autonomes. Gaines

plastiques violemment colorées en bleu et rouge, tuyaux PVC gris, tubulures jaune vif, gaines

polystyrène gris foncé, plaques de mélaminé articulées, étagères métalliques, les jeux de

constructions que génèrent ces matériaux en expansion hésitent entre l’aléatoire contagieux et

un subtil travail de mise en équilibre. La « flaque » bleutée produit en 2008 au Frac des Pays-

de-la-Loire s’étale, biomorphique et territoriale, en une drôle d’anamorphose flottante au-

dessus du sol, comme la synthèse d’un sol régulier et d’un espace mesuré. Apparaissant tel un

hologramme, ses couleurs, en vibrionnant, déréalisent l’objet pour le décaler dans le champ de

la représentation. Ces tubulures de gaines de plombier simplement collées entre elles,

amorcent un possible mental - espace, surface, fluide instable, île –, polymorphe. La logique

qui ordonnance la répartition des modules reste floue, tout comme la décision qui arrête à un

moment donné le processus d’agrégation. La forme reste doublement en suspens comme

lorsque des étagères se retrouvent chevillées entre elle (2010), la sculpture semble dans un

état temporaire, prête à une nouvelle expansion, à poursuivre une logique qui lui appartient.

Jusqu’à flirter avec la menace lorsque ces sculptures atteignent une échelle monumentale. Et

Page 66: Dossier Artistique Galerie Bertrand Grimont · , Vincent Mauger, 2012, sculpture, 3,20 x 2,70 x 3 m, stratifié compact et boulonnerie en inox. Œuvre produite et présentée par

là, le matériau domestique et familier se fait offensif, comme mue par une exigence

d’autonomie. Le théorème du dictateur (2009, Le vent des forêts) ne dit pas autre chose.

Boule de pieux de bois hirsute du diamètre conséquent de cinq mètres, l’œuvre s’impose dans

un équilibre paradoxal entre le système fermé complexe de sa conception et son aspect

archaïque. Défensif assurément, il pousse littéralement le spectateur dans ses retranchements

en le dominant avec assurance. Dans le jardin des Tuileries en 2011, une lointaine parente de

ce premier système déployait ses six mètres de diamètre en planches grignotées avec la même

supériorité. Entre amorces impérieuses et dégénérescences fragiles.

Vincent Mauger profite de l’indéfinition du Sans titre pour y déployer ses projets, ses idées,

ses dessins comme l’entendait Vasari, contour et conception, théorie et pratique dans le même

geste. Ses formes sont assurément ambivalentes, structurantes et déstabilisantes. Alors, un

simple schéma d’angle traçant les coordonnées cartésiennes à partir de coordonnée (Y),

d’abscisse (X) appuyées sur la ligne de repère (Z) pourrait parfaitement qualifier le travail de

Vincent Mauger : rationnel, mais en toute relativité.

Bénédicte Ramade