Dossier alimentation

4
Cette année la thématique choisie par le salon de l’agriculture, qui se tiendra à Paris du 27 février au 6 mars, est Agriculture et alimentation citoyenne. A cette occasion, le Réseau Action Climat souhaite rappeler comment, à travers nos choix et nos pratiques alimentaires, nous pouvons avoir un fort impact dans la lutte contre les changements climatiques. L’Accord de Paris qui a été adopté en décembre 2015 lors de la COP 21 a fixé l’objectif ambitieux de maintenir en deçà de 2°C, voire 1,5°C, l’élévation de la température moyenne mondiale à l’horizon 2100. Les secteurs de l’agriculture et de l’alimentation, accompagnés par les pouvoirs publics, peuvent et doivent participer à ces objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Mais pour cela, nous, citoyens devons être parties prenantes de ces efforts de lutte contre les changements climatiques et soutenir la conversion écologique de notre agriculture à travers nos choix alimentaires. A cette occasion, le Réseau Action Climat propose une publication accessible à tous pour passer à l’action : Un coup de fourchette pour le climat, afin que tout le monde puisse apporter son coup de fourchette dans la lutte contre les changements climatiques ! © greenpeace John Novis Alimentation et Climat Résumé Sommaire 1. L’essentiel sur les liens entre alimentation et climat 2. Comment manger « climato-compatible » tout en faisant des économies et en préservant ma santé, à la maison, au restaurant et même à la cantine 3. Pour aller plus loin : portraits de personnes ressources Comment notre alimentation peut jouer un rôle dans la lutte contre les changements climatiques ?

Transcript of Dossier alimentation

Page 1: Dossier alimentation

Cette année la thématique choisie par le salon de l’agriculture, qui se tiendra à Paris du 27 février au 6 mars, est Agriculture et alimentation citoyenne. A cette occasion, le Réseau Action Climat souhaite rappeler comment, à travers nos choix et nos pratiques alimentaires, nous pouvons avoir un fort impact dans la lutte contre les changements climatiques.L’Accord de Paris qui a été adopté en décembre 2015 lors de la COP 21 a fixé l’objectif ambitieux de maintenir en deçà de 2°C, voire 1,5°C, l’élévation de la température moyenne mondiale à l’horizon 2100. Les secteurs de l’agriculture et de l’alimentation, accompagnés par les pouvoirs publics,

peuvent et doivent participer à ces objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Mais pour cela, nous, citoyens devons être parties prenantes de ces efforts de lutte contre les changements climatiques et soutenir la conversion écologique de notre agriculture à travers nos choix alimentaires.

A cette occasion, le Réseau Action Climat propose une publication accessible à tous pour passer à l’action : Un coup de fourchette pour le climat, afin que tout le monde puisse apporter son coup de fourchette dans la lutte contre les changements climatiques !

© greenpeace John N

ovis

Alimentation et Climat

Résumé

Sommaire1. L’essentiel sur les liens entre alimentation et climat

2. Comment manger « climato-compatible » tout en faisant des économies et en préservant ma santé, à la maison, au restaurant et même à la cantine

3. Pour aller plus loin : portraits de personnes ressources

Comment notre alimentation peut jouer un rôle dans la lutte contre les

changements climatiques ?

Page 2: Dossier alimentation

Nous savons l’importance que revêt la thématique de l’alimentation pour la population française, que ce soit pour ses aspects culturels, de santé et nutrition ou encore ses impacts environnementaux. En tant qu’association reconnue sur les enjeux liés au climat et aux gaz à effet de serre, il nous semble donc primordial d’apporter des éclairages étayés sur les émissions de gaz à effet de serre liées à notre alimentation et surtout les moyens de les réduire.Quelques mois après la tenue de la COP 21 à Paris, il est maintenant nécessaire de passer de la parole aux actes. Le salon de l’agriculture est le moyen de rappeler toute l’importance que revêtent les secteurs agricoles et alimentaires dans la lutte contre les changements climatiques.

Certaines formes d’agriculture émettent plus de gaz à effet de serre que d’autres. Les formes d’agriculture réellement écologique (notamment l’agriculture biologique), peu intensive en produits chimiques et en importation, sont le moins nocives pour le climat. Et par nos choix alimentaires, nous pouvons soutenir l’une, ou bien l’autre.

Le Réseau Action Climat rappelle que les choix agricoles les plus écologiques sont aussi ceux qui permettent aux agriculteurs d’être plus forts face à la crise. Les agricultures les plus écologiques sont également celles qui sont les plus pourvoyeuses d’emplois.

L’essentiel sur les liens entre alimentation et climat

Quelques chiffres

L’alimentation représente les trois quarts des émissions de gaz à effet de serre liées au panier de consommation des Français, soit 2,09 tonnes de gaz à effet de serre (en équivalent CO2) par an et par personne. Cela correspond à 1,18 tonne liée aux aliments produits en France, 0,91 tonne importée et 0,1 tonne liée à la cuisson.

2,09 tonnes

(par an et par personne)

Rapportées à l’ensemble des émissions individuelles, y compris celles liées au transport et au logement, les émissions de gaz à effet de serre liées à notre alimentation représentent, proportionnellement, 23%.

23%des émissions individuelles

Ces émissions varient beaucoup en fonction de notre régime alimentaire et du type d’agriculture dont proviennent les produits que nous achetons. Les systèmes agricoles très industriels sont plus émissifs en gaz à effet de serre car ils entraînent des importations d’alimentation pour les animaux, la fabrication de produits chimiques, et notamment d’engrais azotés qui sont les plus nocifs pour le climat, ou encore une importante utilisation d’énergie.

Nos choix alimentaires peuvent donc faire la différence. Alors, concrètement, comment mettre son alimentation au service du climat ?Émissions de gaz à effet de serre du régime alimentaire moyen

d’un individu en France (hors boisson)

Page 3: Dossier alimentation

Comment manger climato-compatible...tout en faisant des économies et en préservant ma santé, à la

maison, au restaurant et même à la cantine !

Le Réseau Action Climat - France propose une publication à destination du plus grand nombre sur les gestes concrets pour une alimentation peu émissive en gaz à effet de serre.

Un coup de fourchette pour le climat !

http://rac-f.org/Un-coup-de-fourchette-pour-le-climat

Des gestes concrets accessibles à tous » Réduire le gaspillage alimentaire : veiller aux dates de

péremption, cuisiner les restes, se servir à sa faim, etc. ; » Réduire la quantité de calories et de protéines par personnes; » Préférer des aliments de saison, peu transformés et peu

emballés (préférer le vrac, l’eau du robinet, éviter les portions individuelles, etc.) ;

» Préférer des produits frais ou en bocaux (les produits surgelés nécessitent beaucoup d’énergie et notamment du gaz frigorigène, un puissant gaz à effet de serre) ;

» Préférer les aliments issus de l’agriculture biologique, AOP, Label Rouge, acheter directement chez un paysan dont on connaît les pratiques, n’utilisant pas de produits chimiques et consommant peu d’énergie ;

» Remplacer tout ou partie des protéines animales (viande bovine surtout, mais aussi autres viandes, œufs, produits laitiers, etc.) par des protéines végétales : céréales complètes (pain, pâtes, etc.) et légumineuses (lentilles, pois chiches, fèves, haricots, petits pois, pois cassés, soja, etc.), fruits secs (noix, noisettes, amandes, etc.), graines germées, etc.

Un exemple ?Le crumble salé aux poireaux et carottes

Recette de Gilles Daveau, ancien restaurateur et traiteur bio, aujourd’hui consultant et formateur (auteur du Manuel de cuisine alternative, Actes Sud 2014, et co-auteur de Savez-vous goûter les légumes secs ?, Presses EHESP 2014).

• 500 gr de poireaux (dont on garde le vert), émincés finement• 500 gr de carottes (grattées et non épluchées), coupées en petits morceaux• 200 gr de boulgour « gros » complet, cuit• 150 gr de pois chiches cuits• 80 gr de noisettes concassées• 70 gr de fromage rapé• 50 gr de crème fraiche• Sel, poivre, thym, huile d’olive

> Cuire le boulgour avec 1,5 à 2 volumes d’eau salée. > Cuire à l’étouffée les poireaux et carottes pendant environ 25 minutes à feu doux (s’assurer que la casserole est bien remplie par les légumes, laisser couvert tout le long de la cuisson). Y ajouter la crème fraîche, saler et poivrer. Disposer le mélange au fond d’un plat à gratin.> Ecraser à la fourchette les pois chiches, y égrener le boulgour. Mélanger en soulevant. Ajouter un filet d’huile d’olive, les noisettes concassées et le fromage rapé. Déposer cette préparation sur les légumes. > Enfourner à four très chaud pendant 10 minutes pour « croûter ».

Ceci est une base de recette. Les pois chiches peuvent être remplacés par un autre légume sec (haricots blancs par exemple) et les noisettes par un autre fruit sec (amande, noix, etc.). Les légumes peuvent également être remplacés par tout autre légume, en fonction des goûts et de la saison.

Comment équilibrer son budget ?

Justement, c’est grâce à une alimentation équilibrée, avec peu de viande et de produits transformés ou cultivés hors saison, que des économies sont réalisées. Grâce à ces économies, il est possible de rediriger ses achats vers des produits de meilleurs qualité, bons pour l’environnement et meilleurs au goût !

Et la santé ?Une alimentation bonne pour le climat est aussi une alimentation bonne pour notre santé ! Une alimentation moins carnée permet de lutter contre les maladies cardio-vasculaires, le diabète ou encore la progression de l’obésité ou la prévalence de certains cancers.

Page 4: Dossier alimentation

Des idées pour aller plus loin

Cyrielle Denhartigh, Responsable des politiques agricoles et alimentaires du Réseau Action Climatest à votre disposition pour répondre à toutes vos questions concernant ce dossier de presse, mais également pour aller plus loin :- De quelles politiques publiques avons-nous besoin pour que notre agriculture et notre alimentation contribuent à la lutte contre les changements climatiques ?- Vers quel modèle agricole et alimentaire devons-nous aller pour lutter efficacement conter les changements climatiques?- Recettes, gestes concrets, conseils supplémentaires pour passer à l’action.- L’année internationale des légumineuses de la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation), et le rôle des légumes secs dans une alimentation climato-compatible.

Lionel Senpau, chef de la cuisine centrale de Manduel dans le Gard.Il concocte des plats écologiques, bons pour le climat et pour la santé des enfants. Ce gestionnaire de cantine scolaire, avant tout préoccupé par la santé des enfants, a mis en place des menus écologiques, dont les produits sont locaux et de saison, et propose de temps en temps également des menus végétariens, en accord avec la nutritionniste de la commune et les parents d’élèves. Il est membre de l’association Un plus Bio qui rassemble et accompagne depuis 2002 les acteurs qui construisent des initiatives de restauration collective bio et de qualité.

François Pasteau, chef cuisinier engagé pour le climat, restaurant l’Epis du Pin, Paris. Ce restaurant propose des plats « Bons pour le climat », c’est-à-dire dont les produits sont locaux, de saison et privilégient le végétal. Il propose entre autre une assiette végétarienne, de l’eau locale (plate ou gazeuse), il valorise ses bio-déchets et ses huiles usagées. François Pasteau est le président de l’association des restaurateurs engagés dans la lutte contre les changements climatiques : Bon pour le Climat.

Denis Lairon, nutritionniste, Directeur de recherche émérite à l’INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale) apporte un éclairage sur les bénéfices nutritionnels d’une alimentation saine et durable. Il est membre du conseil scientifique de Afterres2050. Construit par Solagro, il s’agit d’un scénario de transition agricole et alimentaire qui, entre autres impacts bénéfiques, permet une division par 2 des émissions de gaz à effet de serre du secteur agricole à l’horizon 2050. Ce scénario propose un régime alimentaire plus soutenable pour la France en 2050. Moins riches en viandes et en produits laitiers, plus riche en légumes frais et secs et en céréales, ce régime fait aussi le choix de favoriser les produits issus des agricultures écologiques, comme l’agriculture biologique.

Le Réseau Action Climat fédère les associations impliquées dans la lutte contre les changements climatiques

Contact presseCyrielle Denhartigh,

Responsable des politiques agricoles et alimentaires du Réseau Action Climat : 06 10 81 59 59 - [email protected]