DON’T BE ECROUELLE - Le Proscenium · Placard Sans fond . 2 PREMIER ACTE ... Maryline est entrée...

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1 L'exploitation d'une œuvre est liée à la prérogative de nature patrimoniale conférée à l'auteur par le Code de Propriété Intellectuelle qui lui réserve le droit d'autoriser ou d'interdire la reproduction et la communication de son œuvre au public. Ces droits sont cessibles à l'exploitant de l'œuvre qui peut être : un producteur de spectacle, un tourneur, une compagnie professionnelle ou amateur, toute association ou organisme susceptible de monter un spectacle relevant du répertoire de la SACD. « DON’T BE ECROUELLE » Comédie « Rock’n’roll » en trois actes. de Jean-Marc MASOTTA Rôles : ROBERT LEGLOU : garagiste MARYLINE LEGLOU : sa femme ELVIS LEGLOU : le fils, raveur sur la lande MARINELLA LEGLOU : la fille, étudiante HELIANE : la voisine, agricultrice Professeur CARNAC- LANGLOIS : le client MARTINE : la secrétaire du client LES MOTARDS PAXES, et UN RAVEUR PERDU : rôle tenu par un même acteur BJORK : la teuffeuse perdue, crasseuse, peu bavarde. Elle est accompagnée d'un chien appelé SARKO. Intrigue générale : Un couple Rock and Roll tient un garage perdu et n’attend qu’une occasion de tout quitter pour partir pour les USA et vivre son rêve américain. L’arrivée surprise d’un couple de client va leur permettre de concrétiser leur proj et, mais rien ne se passera comme prévu… Décors Extérieur Toilettes Atelier Chambres étage Cuisine Outils Fenêtre Comptoir Placard Sans fond

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L'exploitation d'une œuvre est liée à la prérogative de nature patrimoniale conférée à l'auteur par le Code de Propriété Intellectuelle qui lui réserve le droit d'autoriser ou d'interdire la reproduction et la communication de

son œuvre au public. Ces droits sont cessibles à l'exploitant de l'œuvre qui peut être : un producteur de spectacle, un tourneur, une compagnie professionnelle ou amateur, toute association ou organisme susceptible

de monter un spectacle relevant du répertoire de la SACD.

« DON’T BE ECROUELLE »

Comédie « Rock’n’roll » en trois actes.

de Jean-Marc MASOTTA

Rôles :

ROBERT LEGLOU : garagiste

MARYLINE LEGLOU : sa femme

ELVIS LEGLOU : le fils, raveur sur la lande

MARINELLA LEGLOU : la fille, étudiante

HELIANE : la voisine, agricultrice

Professeur CARNAC- LANGLOIS : le client

MARTINE : la secrétaire du client

LES MOTARDS PAXES, et UN RAVEUR PERDU : rôle tenu par un même acteur

BJORK : la teuffeuse perdue, crasseuse, peu bavarde. Elle est

accompagnée d'un chien appelé SARKO.

Intrigue générale :

Un couple Rock and Roll tient un garage perdu et n’attend qu’une occasion de tout

quitter pour partir pour les USA et vivre son rêve américain.

L’arrivée surprise d’un couple de client va leur permettre de concrétiser leur projet,

mais rien ne se passera comme prévu…

Décors

Extérieur

Toilettes

Atelier

Chambres étage

Cuisine

Outils

Fenêtre

Comptoir

Placard

Sans fond

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PREMIER ACTE

Musique à fond Elvis Presley « Don’t be cruel », c’est le matin.

Robert, mécano, en pantalon bleu de travail et marcel, un tatouage « Marylin for ever » tape

sur un moteur installé par terre ou sur la table de la cuisine en râlant.

ROBERT : Purée de sale déchet de pourriture de ragougniasse !

Des canettes de bière vides un peu partout, il s’énerve, du cambouis sur les mains. Change

d’outil, se remet au moteur, s’énerve, retourne aux outils, court vers le frigo, prend une

canette et s’affale dans un fauteuil, il chantonne.

ROBERT : Don’t be écrouelles, don’t be écrou…Siffle la canette, réprime un rôt.

ROBERT : Maudit écrou ! se relève et part d’un bond décidé vers le moteur, s’acharne un

peu, la musique s’éteint. C’est pas vrai, j’y arriverais jamais ! Se dirige en

jetant son outil vers la musique. Tape dessus en jurant, rien.

Ca a encore sauté, c’est pas vrai, être si près d’une centrale nucléaire et si

loin de tout !

Il sort vers l’atelier à droite, en claquant la porte. Entrée de Maryline Leglou, en haut de

l’escalier qui donne sur les chambres, robe de chambre vaporeuse mais défraîchie rose, des

cheveux défaits blonds en choucroute, vernis rose aux pieds et mains, mûles roses moumoute,

le visage enduit d’un masque au concombre.

MARYLINE : ( hurlant) Robert, le jus a encore sauté !

Elle s’arrête devant le moteur, effondrée, elle le cherche dans la cuisine puis repart vers la

porte de l’atelier, l’ouvre et cri à Robert.

MARYLYNE : Dis donc, Robert, va falloir que t’arrange ça, bébé !

Elle revient vers le frigo, ouvre une bière en allumant une cigarette sur un porte filtre très

long, puis rentre dans la cuisine. La musique revient, Robert revient aussi vers le moteur, le

dos à la cuisine. La porte à l’étage s’ouvre, apparaît Marinella, tirée à quatre épingles,

coquette et tranchant avec le décor, type étudiante sérieuse des dossiers sous le bras.

MARINELLA : c’est quoi ta musique de ouf !

ROBERT : Du pur ouauk and roll, ma fille adorée. Il la regarde en sifflant. Tu te maries

ou c’est l’enterrement de Georges BUSH ?

MARINELLA : Ni l’un ni l’autre, c’est juste que je prends le train pour la grande

ville où figure-toi, j’aurai ma soutenance de thèse cet après-

midi…D’ailleurs, je te signale que tu dois m’amener à la gare.

ROBERT : On travaille pour, Marinella…

MARINELLA : Quoi, on travaille pour ? Et puis d’abord, ça pue le fauve et le tabac

dans cette baraque.

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Elle ouvre la fenêtre en grand, une musique techno - grave se fait entendre couvrant le rock

d’Elvis. Robert sursaute, en arrachant un peu des câbles.

ROBERT : C’est quoi encore !? J’en ai marre de ce bin’s.

Il court vers la fenêtre et la referme brutalement. Le King à nouveau.

ROBERT : Ouf, ça soulage, j’peux pas blairer cette musique de nazes !

MARINELLA : C’est Elvis, father!

ROBERT : Ca m’étonnerait, Elvis c’est ça. Il mime en chantant.

MARINELLA : Si c’est Elvis, promis, pap’

ROBERT : …

MARINELLA : Mon brother, mon frère, ton fils, lui-même.

ROBERT : Réalisant Ouais ! Je m’y ferais jamais, nous ne lui avons pourtant donné

que de la bonne éducation : Jerry Lee Lewis, les Platters, Bil Haley, le

King !

MARINELA : Pas de bol ! Papa et maman rockers, le fils raveur ! …Alors, tu en étais

à m’expliquer que tu travailles pour m’amener à la gare ? Un peu

inquiète.

ROBERT : Géné. Heu, j’ai eu un petit problème avec la DS président, j’arrange ça au

poil, elle va être comme neuve d’ici quelques minutes. Il tape de plus belle

sur le moteur.

MARINELLA : J’espère parce que tu sais c’est super important mon papinou. Elle

l’embrasse dans le cou et remonte dans l’escalier en gambadant.

Je compte sur toi, Rocky ! puis disparaît.

ROBERT : C’est comme si c’était fait.

Il arrache un tube qui gicle. Retour de Maryline avec un bol de Korn Flakes. Il a le dos

tourné.

MARYLINE : My love ? Elle prend une pose sexy derrière lui en tendant ses lèvres.

Un baiser à sa muse…

Robert s’essuie les mains à la nappe et se retourne, surpris par le masque, il crie et

sursaute.

MARYLINE : Elle sursaute aussi. T’es dingue, tu m’as fait peur !

ROBERT : C’est toi qui m’as fait peur, j’ne m’y ferais jamais.

MARYLINE : Tu m’aimes plus ? !

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Marinella revient en haut de l’escalier.

MARINELLA : Mam’, faut pas être cardiaque dans cette maison.

ROBERT : C’est ta mère, elle est retombée dans sa période ratatouille

MARYLINE : J’comprends rien.

MARINELLA : Maman, miroir !

En faisant signe en rond avec sa main autour de son visage.

MARYLINE : Miroir ? Elle se décide à se diriger vers un miroir pour se regarder.

Ah, ouais ! J’avais oublié, excuse-moi Darling, tu sais, c’est tellement

merveilleux et efficace, comme une seconde peau.

ROBERT : Le problème, c’est l’oignon.

MARYLINE : Oh, pourtant, c’est soft ! J’ai allégé la recette, je ne mets ni l’ail ni la

crème fraîche.

Elle monte l’escalier en roulant des hanches et passe devant sa fille puis rentre dans les

chambres.

ROBERT : à Marinella : Ta moseur, c’est tout un poème, hein ?

MARINELLA : Pour l’instant, je dirais plutôt une salade fraîcheur ou un buffet de

crudités chez Jack Borel. Elle sort également.

ROBERT : Il se dresse, dubitatif. C’est fichu, je n’y arriverais jamais. La musique

s’éteint, dehors aussi, il vérifie en ouvrant la fenêtre, puis la referme soulagé.

Pas trop tôt, trois jours qu’ça dure. Il regarde à nouveau le moteur, prend une

pose de recueillement. Adieu, vieux frère, 500 000 bornes quand même, la

toute première jeunesse quoi. Il siffle à nouveau une bière, un peu découragé.

ROBERT : J’ne suis pas dans la mouise, moi.

Elvis rentre par le fond, en treillis raveur, pas rasé, blafard. Il est suivi d’une teuffeuse, Bjork,

elle rentre en dandinant la tête comme hallucinée, la tête recouverte de la capuche de sa veste

kaki, elle porte un sac à dos pourri et traîne un duvet sale roulé par une ficelle.

ELVIS : Trop l’éclate cette jam’, yohhhh.

ROBERT : Ah, te v’là, toi…Qui c’est celle-là ?

ELVIS : Qui ça ? Il se retourne.

ROBERT : Ca. Il montre Bjork.

ELVIS : C’que j’sais moi ! Il soulève la capuche.. Ha, ouais. Elle ne réagit pas, ferme les

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Yeux en se dandinant.Comment tu t’appelles déjà ?

Il la secoue, elle ouvre les yeux.

BJORK : Bjork ! Puis referme les yeux et se dandine sur place tout le reste de la scène.

ELVIS : la laissant en plan : S’lut, vais me vautrer, j’suis HS.

ROBERT : Alors, y’a pas que toi, fiston, le moteur de le DS aussi…Et là, c’est

grave, très grave, je dois amener ta sœur à la gare pour un truc vachement

important rapport à ses études.

ELVIS : s’arrêtant près du moteur. C’est bô, le travail manuel, mais c’est pas pour

moi…Prends la dépanneuse.

ROBERT : Morte.

ELVIS :( en rapt) Et puis débrouille-toi, ça te connaît la démerde non ? Jamais à court

d’une embrouille, d’une astuce, l’homme aux doigts d’or, le figaro des

mécanos, yohhhh !

ROBERT : (sur le même ton) C’est ça rigolo yo ! A part jouer du Tamtam toutes les

nuits en gigotant autour du feu avec ta tribu d’écervelés et que l’matin, on

vous retrouve partout dans les dunes, en vrac, comme Jésus (prononcer à

l’anglaise) les bras en croix qu’on dirait les plages du débarquement au soir

du six juin 44, dis moi toaa, comment on règle un carbu de vespa, toaaaa,

qu’arrive même pas à changer l’ampoule de ta lampe de chevet.Alors

qu’t’es le roi du tchat, tu texto, de la techno wawe ampli fun et fun à

gogo, yohhhh ?

ELVIS : Hola, cool pap’!Je voulais pas offenser l’honnête travailleur .. Mais chacun

ses choix, oh et puis voilà quoi.Un signe de lassitude et il monte vers les chambres.

ROBERT : M’y ferais jamais…C’est ça, va te coucher, mais enlève tes rangers les

chaussettes ont dû fondre depuis trois jours ! Et puis vire moi ça dehors !

Il pousse Bjork par la porte du fond. Marinella rentre en haut, ils se croisent froidement, elle

s’écarte pour ne pas le toucher.

ELVIS : C’est ça, m’touche pas, j’pourrais devenir propre !

MARINELLA : Crapaud !

ELVIS : se ravisant pour la mettre à bout : Embrasse-moi…

MARINELLA : ‘’plus douce’’ Pas de danger, aucun risque que tu te transformes en

Prince charmant…

ROBERT : devant le moteur, en buvant de la bière J’aurais rien contre un petit coup de

magie noire, moi …

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Marinella descend de l’escalier et s’arrête à coté de son père

MARINELLA : Alors ? tu es prêt, pap’ ?

Elvis au secours de son père

ELVIS : Et tu vas où déjà …

MARINELLA : Ca t’intéresse maintenant, ce que je fais ?!

ELVIS : Ben, une illumination, le déclic quoi, envie d’me sortir de ma condition de

fainéant.

MARINELLA : Alors sache, brother, que mes études et mes interrogations

existencielles m’ont conduit à une thèse de physique nucléaire.

ELVIS : Moi, j’préfère Baud’laire au nucléaire, c’est comme ça !

Maryline est entrée et observe, toujours habillée de la même manière mais débarbouillée.

Rouge à lèvre vif, mouche bien visible comme son idole.

MARYLINE : Si c’est pas bô ça, un poète maudit et une chercheuse dans la famille,

hein mamour. Elle enlace son homme, il grommelle.

ROBERT : Une belle famille, une entreprise qui tourne à donf, la réussite sociale dans

un cadre en chanteur.

ELVIS : ironique -C’est sûr qu’au cœur d’un tel terreau fertile, on ne peut que

développer ses dons…Il tousse, sa voix s’éraille ; En plus, on ne doit jamais

négliger l’importance du choix du prénom dans la destinée d’un individu et

là, vous nous avez gâtés. Elvis et Marinella, ma sœur a une sacrée revanche à

prendre….Au fait, pourquoi qu’tu veux que tes copains chicos t’appellent

Marine ?

MARYLINE : Quoi, des reproches maintenant ? ! Elvis, c’est très beau d’abord. Bon

par contre pour Marinella, ça a été le choix de votre grand-père, un fan

de TINO ROSSI. Il a fallu qu’on plie pour avoir le prêt…Comment

qu’on aurait fait pour acheter le garage ?

ROBERT : Forcément, mon père…

ELVIS : tousse de plus en plus ; Maman, je crois que j’ai pris froid. Il retrousse. Tu

permets que je me fasse une inhalation aux plantes.

Il se dirige vers un coin de l’atelier vers une armoire de fer et en sort un narguilé. Regard

noir de Marinella.

MARYLINE : Oui mon poulot, mais ne charge pas trop sur les antibiotiques, tu sais

que ça t’affaiblit mon lapin.

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ELVIS : T’inquiète pas ma star, du naturel, rien que du naturel.Il s’installe sur un

fauteuil.

ROBERT : Du naturel…Un de ces quatre, je vais un faire un cocktail à base d’huile

de vidange naturelle et de gas-oil naturel, ça va lui faire drôle !

MARINELLA : Bon, et cette voiture ?

Arrivée de la voisine, Héliane, entre deux âges, énergique, bottes blanches caoutchouc, fichu

sur la tête, bonne mine, habillée en « bleu » vert agro moderne ou jean gros pull fait main .

Toc-toctoctoc-toc-toctoc, on la voit à travers la porte du fond.

TOUS : C’est Héliane….

HELIANE : en rentrant énergique, Bonjour, les voisins.

TOUS : lassés, Bonjour, Héliane…

HELIANE : Alors les cocos, quoi de neuf ce matin ? Sans attendre de réponse. Moi

rien, Yann est en mer, la rave est terminée, la traite est faîte, alors je

m’suis dis, va donc chez Robert et Marylin Leglou, porter des

champignons sauvages et un litre de bon lait bien frais, tiré de c’matin.

Héliane s’avance pour faire la bise à Marylin qui caresse d’Elvis qui toussote en fumant.

Maryline se recule pour l’éviter.

HELIANE : On se fait la bisouille ?

MARYLINE : Ola, ça va ma chérie ?

Même jeu avec Elvis qui se tasse sur son fauteuil. Le narguilé se met à briller soudainement

d’une lumière phosphorescente lorsqu’elle s’en approche.

ELVIS : S’lut Héliane.

Elle s’éloigne et se dirige vers Robert, absorbé par le moteur.

HELIANE : S’lut Robert…

ROBERT : Hello ! Il va l’embrasser distraitement.

MARINELLA : Attention, p’pa !

Il l’embrasse, bruits d’éclairs électriques, il sursaute comme foudroyé.

MARINELLA : Trop tard !

ROBERT : Ebahi, Damned, c’est d’pire en pire.

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Heliane qui n’a pas fait attention, pose le panier sur le comptoir et le pot à lait qui semble

très lourd et fait un bruit de poids en fonte lorsque qu’il touche le comptoir.

HELIANE : Au fait, c’est quoi le tas de chiffons devant la porte ? Vous faîtes vide

grenier ou quoi ?

ELVIS : qui se relève et regarde par la fenêtre : une pine’co vautrée dans son duvet.

Mon father, c’est pas l’hospitalité qui l’étouffe. Il tousse encore.

Marylin regarde à son tour.

MARYLINE : Pauvre ange déchu, Robert, tu n’as pas de cœur.

MARINELLA : Pap’, c’est pas cool.

ROBERT : qui se remet de sa décharge se relève en râlant : Ok, ok, ça va. Il sort et traîne le duvet avec Bjork à l’intérieur jusqu’aux pieds de son fils qui

s’est rassis. Voilà, vous êtes contents ?

ELVIS : Qu’est-ce que tu veux que j’en fasse ?

Bjork se réveille hallucinée, arrache le narguilé des mains d’Elvis et pompe goulûment. Il la

repousse. Pendant la suite, elle se déplace en fond de scène. Bjork inspecte le réfrigérateur et

entame un yaourt nature avec ses doigts.

HELIANE : Alors, c’est y vrai ce qu’on raconte, la Marinette va passer grande

Savante ? .....Dans quoi déjà ?

ELVIS : Si on te l’dit, tu risques d’être surprise. Il toussote un peu moins.

HELIANE : Allez, dis-y ma pupuce...

MARINELLA : C’est un peu compliqué. Elle est embarrassée. En simple, hein..

Comment faire tourner une roue avec de la vapeur d’eau pour produire

de l’électricité, la moins chère possible.

MARYLINE : C’est comme le vélo, tu pédales, tu transpires, donc tu produis de la

vapeur d’eau, et comme tu pédales, tu fais tourner la dynamo et comme

ça, tu vois clair dans la nuit !

HELIANE : Ca va, j’ai compris, ne me prenez pas pour une tarte,je sais faire du vélo

Remarque, tant d’études pour ça, j’aurais pu faire pareil ;;; Mais bon, et

Oh, et puis tant que tu ne te mets pas à travailler dans le neutron ou ces

pourritures de centrales nucléaires.

TOUS : Holala, non ! Sauf Elvis qui regarde de plus en plus le panier de champignons,

recouvert d’un torchon à vichy rouge.

ELVIS : C’est quoi ces champignons ? Tu les as cueillis où ?

MARINELLA : Ca y est, c’est reparti !

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HELIANE : Je connais pas la race, mais c’est un zombi que j’ai croisé dans son

Minibus multicolore qui m’a dit qu’y étaient très bons.

MARYLINE : Moi, je m’en méfie des zombis, on dirait qu’ils tombent de la

lune…Ils ont du mal à parler, en plus ils sont blancs comme les fesses à

Marie Duval….

ROBERT : D’ailleurs, c’est vrai qu’ils doivent tomber du ciel ; ils ne savent pas très

bien voler ; toutes les raèves y’en a qui tombent de la falaise…Ricanant.

ELVIS : Sympa ! Franchement, vous m’gonflez à parler de nous comme ça.Ils sont là,

les zombis, comme vous dîtes, en réaction contre cette société trop policée et

trop bien rangée.

MARYLINE : Ca me rappelle beaucoup de souvenir, à chaque génération c’est pareil

tu te rappelles, Robert ?

ROBERT : Non, j’ai oublié ! Les rêves ça dure pas en apprentissage

. Marinella a découvert les champignons qui apparaissent verdâtres et peu engageants.

MARINELLA : En tous cas, ils ont une couleur plutôt cathodique que catholique…

ELVIS : qui s’est levé, approche et les hume. OUAHHHO, c’est pour faire tout de suite ?

MARINELLA : Pas touche manouche, on les fait vérifier d’abord.

EVILS : Penses-tu, je sais où ils poussent, aux pieds de la tour de refroidissement

numéro 2, mêmes pas vénéneux.

ROBERT : menaçant, Retourne t’oxygéner.

Elvis retourne au narguilé, toussote en faisant la grimace.

MARYLINE : Bon, je les range alors…Elle part cacher les champignons dans le frigo et

aperçoit Bjork dans le yaourt. Oh ! Faut pas se gêner, minette !

Elle lui enlève le pot des mains : aucune réaction, léger dandinement débile.

A Elvis. Comment qu’elle s’appelle ta Pin’Up, là ?

BJORK : Bjork !

MARYLINE : Hé ho, sois polie, dégueulasse !

BJORK : Bjork !

MARYLINE : Bon, maintenant que bébé a fait son rot, y va dire bonsoir à tout le

monde et partir faire un gros dodo. Elle tire Bjork par la veste.

Au revoir Robert, en revoir Héliane. Elle ramasse le duvet, l’enroule

dedans ;En revoir Marinella,en revoir Elvis…Allez, zou !Tchao, pantin.

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Elle la jette dehors et claque la porte ?

L’hospitalité a ses limites, sans blagues !

Petit silence gêné.

HELIANE:Qu’est ce tu fais Robert ? Tu bricoles ? T’as amené des devoirs à la

maison ?

MARINELLA : Ouais tu vois, c’est tout papa ça. Il s’occupe de détails alors qu’il

pourrait préparer la limousine, histoire de me tranquilliser un peu.

Robert tousse, Elvis grimace dur en toussant plus fort.

HELIANE : Y’a un souci avec le lait…Il est de plus en plus épais, ça bouche les

trayons de la salle de traite. Il a toujours bon goût, remarque, si si.

MARYLINE : Merci ma chatte. Elle essaye de soulever le pot. La vache ! C’est du lait

de maçon !

MARINELLA : C’est à cause du strontium…

LES AUTRES : Le strontium ?

MARINELLA : Un métal lourd, y’en a plein dans le coin. Une vraie mine d’oligo-

éléments, surtout sous les départs de ligne à 500 000 volts.

HELIANE : Ha bon ? Là-bas, les vaches, elles y vont toutes seules sans se forcer,

l’herbe y pousse plus grasse et plus verte que partout ailleurs. En tous cas,

calcium, magnésium, et strontium, c’est tout comme et puis y’en a dans

les bouteilles d’eau avec la photo du bébé qui sourit ça peut pas faire de mal.

ROBERT : Tu parles Charles…Enfin, ce qui est sympa, c’est que la cuiller y tient

toute seule dans le bol, c’est amusant, ça fait rire les enfants.

ELVIS : Et puis c’est tout bénéf. ! Si tu leur fais lécher du sucre en poudre, à tes

vaches, elles fabriqueront directement de la confiture de lait caramélisée, je

vois d’ici le label « chez Héliane, le délice d’Araignéville » Elvis grimace et

s’arrache la gorge. C’est bizarre, c’est pas le même mélange que d’habitude,

ça ne soulage pas.

MARYLINE : Mon poussin, en lui grattant la tête.

MARINELLA : Bon, je vais réviser dans ma chambrine avant que ça barde…Elle file et s’arrête en haut de l’escalier. Elle se met à chanter en imitant la voix de Tino Rossi :

« Marinellaaa a fait pipi dans l’narguilééé,

Et Elvis est si amochééé

Qu’il n’a rien du tout remarquééé »

Et elle sort brusquement en claquant la porte. Elvis s’étrangle ! Sonnerie sur l’air de « Love

me tender ». Tout le monde cherche sur lui son portable, s’arrête, se regarde.

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TOUS : C’est à qui ?

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ème sonnerie.

TOUS : Un client !

Ils se précipitent aux vitres sauf Elvis qui court en s’étranglant avec son narguilé vers les

toilettes. Les autres sont collés aux carreaux.

ROBERT : Un client, j’y crois pas, là devant ma pompe à essence à moi ?

MARYLINE : Et puis, dis donc, une bagnole comme ça, une BMV, ça doit avoir un

réservoir de 200 litres au moins. Maryline tape dans le dos de Robert

J’espère que ta citerne, elle n’est pas vide comme le dernier coup…

Il y a trois mois.

Elvis est rentré, écoeuré, traînant son appareil, retourne au fauteuil.

ELVIS : T’avais dû rallonger avec du trichloréthylène. Les retraités en deuch’ y s’ont

dû cracher des flammes ! Un belle mort, quoi.

HELIANE : Regardez il sort, plutôt coincé-grand monsieur, ce type

MARYLINE : Il n’est pas tout seul : une secrétaire bécébégère…

ROBERT : Moi, c’te histoire, ça me donnerait plutôt des idées.

MARYLINE : Des quoi ? Essaye un peu pour voir de toucher à sa carrosserie, à sa

secrétaire et je te fais avaler une clef de 25 et sans huile pour lubrifier !

ROBERT : Mais non, il ne s’agit pas de ça, laisse tomber, je cogite…

HELIANE : Allez les amoureux, regardez donc un peu, ils se ramènent par-là.

Bjork rentre par l’atelier en traînant son duvet, personne ne la remarque. Elvis qui s’est

décidé à se traîner à la fenêtre

ELVIS :Ouahhh, je le reconnais, lui c’est un chasseur d’extra-terrestres, ça va être

notre fête. Et il file paniqué à l’étage. Je vais me mettre à l’abri, y s’ont des

armes terribles ces mecs-là.

Bjork est à nouveau dans le frigo et entame un deuxième yaourt.

HELIANE : Ah ouais, un chasseur d’estra-terrestres ? Alors, c’est ici qu’il faut venir,

y-a du boulot, y-en a plein la lande des extra-terrestres. Y sont partout,

des fois : j’ai peur d’en trouver dans ma cuisine !

MARYLINE :Moi, il ne m’engage pas ce type-là, ce ne serait pas plutôt un contrôleur

de l’URSSAF ou un pingouin comme ça ?

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ROBERT : Branle-bas de combat général ! Agitation Va donc te changer toi, il ne

faudrait pas énerver le préposé.

Il claque les fesses de Maryline. Elle couine et monte en roucoulant dans l’escalier.

MARYLINE:Et alors, moi, j’ai rien à cacher. Elle chante «a wanna bi love baille you»

ROBERT : Magne !

MARYLINE : cri : Elle est revenue ! en montrant Bjork du doigt

BJORK : Bjork !

ROBERT : Purée, c’est pas vrai ! Une vraie tique c’te gonzesse.Il la jette dans l’atelier

se retourne et voit les cannettes sur le sol, Purée les canettes !

HELIANE : Je vais t’aider, Robby, ah lala, un peu d’excitation dans nos campagnes.

Ils jettent les bières par la porte de l’atelier, vite fait, n’importe comment. IL s’arrête au

narguilé et le met dans les toilettes. Elle guette à la fenêtre.

HELIANE : Vite, il arrive…Bon je me sauve en douce par l’atelier…Oh lala, je suis

un peu énervée moi.

Au dernier moment, elle enlace Robert et l’embrasse sur le front sans qu’il se méfie, bruits

d’éclair électrique, il est scotché

HELIANE : « Oh wanabille lovbaille you…”

Et elle sort. Grondements de chien féroce Robert reste seul bouche bée.

HELIANE : rentre de l’atelier, affolée : C’est quoi ce bruit de monstre dans le fond de

l’atelier ?

ROBERT : T’es encore là, Héliane ! Mais dégage ! IL la chasse avec le bout d’un balai

pour la repousser dans l’atelier. Face au moteur qui le nargue sur la table, il

prend un air décidé. Attends bonhomme, je t’ai trouvé un remplaçant,

Marinella, ma bichette, tu iras à la gare

Il court vers le comptoir et en tire une blouse blanche et une fausse cravate, qu’il a juste le

temps d’enfiler avant l’apparition à la porte du client. Le client, cognant fort au carreau,

l’air peu aimable, ingrat, très bien habillé, costume strict, cravate, lunettes noires dans le

genre des chasseurs d’extra-terrestres de « Mens in black ». Il n’attend pas de réponse et

rentre, il est surpris par la présence de Robert raide derrière le comptoir. Il s’écarte en

serrant contre lui une sacoche attaché-case à combinaison.

ROBERT : très pro’Bonjour monsieur, que puis-je pour pour vous monsieur, mes

livres de comptes sont à votre disposition, tout est très propre.

Il ouvre un grand cahier dégueulasse.

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Professeur : Pourquoi n‘êtes vous pas venu nous servir, cela fait 5 minutes que nous

attendons sur le parking dans l’air humide. Croyez-vous, monsieur, que

nous n’ayons que cela à faire ?

Robert se détend et range son cahier torchon.

ROBERT : Ok, boss, je m’occupe de toi tout de suite -menaçant, à voix basse.

Professeur : Pardon ?

ROBERT : J’arrive, monsieur l’inspecteur -courbettes- ce sera du super ou de

l’ordinaire dans votre tondeuse ? Ouarf, ouarf, je rigole.

Professeur : Si vous le permettez, je vais rester ici, pour essayer de me détendre, pour

Commencer, vous aurez l’amabilité d’enjoindre à ma secrétaire de me

rejoindre. Il s’arrête devant le moteur. C’est quoi ça ?

ROBERT : Les soldes, ouarf, ouarf, je rigole..

Professeur : Amusant en effet…Possédez-vous l’eau courante, les toilettes ?

ROBERT : Non, non, tout fonctionne à l’air comprimé ! Ouarf, ouarf, je rigole.

Et il sort sans poursuivre, on aperçoit un dessin clouté type « Harley Davidson » au dos de sa

blouse. Le professeur reste là. Arrivé de Maryline, moulée dans un fourreau type madone

des auto-tamponneuses, outrancière, collants couture, détail : toujours les mûles roses.

MARYLINE : Maison Leglou, garage du groupe Lugol, le garage que quand tu

Tombes dessus, t’as plein de bol ! A votre service.

Professeur : Heu, bonjour …Madame. Il serre encore sa mallette.

MARYLINE : Je vous en prie, monsieur comment ?… Pas de réponse. Avez-vous vu

mon mari, les comptes sont à jour, vous savez, c’est pas les opérations

comptables qui nous étouffent dans ce bled.

Professeur : Oui, oui, je sais…Pour le moment, je cherche les toilettes.

MARYLINE : Mouii…Elle regarde la mallette.

Arrivée de la secrétaire par le fond, froide, élancée, tailleur, lunettes noires, chignon strict.

MARTINE : Dis donc, ce n’est pas gagné. Mais quelle idée de ne pas avoir pensé au

plein de carburant,…En plus ici, ils ne connaissent pas le sans plomb,

Araignéville, c’est le terroir des métaux lourds !

…Elle aperçoit Maryline. Ah, bonjour, heu..Madame ?

MARYLINE : Mes respects. Révérence. Vous avez vu Robert ? Robert, c’est mon

mari.

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Professeur : Y-a pas de doutes.

MARTINE : Ca c’est clair.

MARYLINE : Bon, il s’occupe de tout, de votre carrosse quoi ! alors ? Qu’est ce que

je pourrais vous offrir pour patienter ? On est une station service qui se

respecte, ou on ne l’est pas, n’est-ce pas ? Elle fouille sous le comptoir.

Professeur : Les toilettes.

MARYLINE : dans son idée, fouillant toujours, Un royco ! triomphale.

MARTINE : Les toilettes

MARYLINE : C’est ça, un Royco ! Dans le temps, avant la déviation de la nationale,

les routiers adoraient ça, le Royco ! Tenez, il doit en rester quelques

sachets dans la cuisine.

Professeur et MARTINE : Les toilettes.

MARYLINE : Ou un viand’ox, peut-être…Pas de réponses ; OK, ok…Les toilettes

sont là, cette porte. Messieurs à droite en entrant : à la turque,

Mesdames à gauche, en entrant : à la grecque. Elle tend un rouleau de PQ à fleurs.

Professeur : A la grecque ?

MARYLINE : Oui, comme à la Turque mais plus décorée, ambiance mer Egée. Elle

Les arrête ; alors comme ça vous êtes en vacances dans ce site

enchanteur ?

Professeur : gêné Heu…

MARTINE : Pour affaires.

MARYLINE : Laissez-moi deviner…Dans la banque, ça se voit ! Mais comment

Elvis

a pu se tromper, il vous voyait traquer l’extra-terrestre !

Eux … ?

MARYLINE : Bon, je vous laisse à vos ablutions matinales et je vous dilue un de ces

Royco minute à la tomate que vous m’en direz des nouvelles

Mielleuse. Laissez donc votre attachée-case, ici, je vous en prie….

Professeur : Non merci, je préfère la garder avec moi…

MARYLINE : Faites à votre convenance. Et elle dandine jusqu’à la cuisine. Ca doit être

rudement important ce qu’il y a dedans pour aller aux cabinets avec ? Elle sort.

Professeur : J’ai l’impression que nous sommes mal partis ! Je ne sais pas encore ce

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qui m’a pris mais je crois que je vais le regretter !

MARTINE : le secouant. Ce n’est pas le moment de le regretter mon Amour, tu n’étais

qu’un fusible dans cette boîte ! Avec tout cet argent, pense à la belle vie

Que tu pourras t’offrir…plus tendre ; nous offrir, je suis avec toi, je suis à

toi, grand fou.

Professeur : Vite, aux toilettes, et ensuite, plein sud dans la limousine.

Ils sortent. Robert revient l’air content de lui, il se frotte les mains, court au frigo, bois une

bière.

ROBERT : En voilà de la belle ouvrage.

Marinella apparaît en haut de l’escalier.

MARINELLA: Alors ? Pap, c’est vrai ? Ce n’est pas un rêve ? J’ai entendu des

clients ?

ROBERT : Oui, tout arrive dans ce bas monde pourri, et là : pile poil ! Il claque dans ses mains.

MARINELLA : Bon, on y va alors ? ! Tu as sorti la DS ?

ROBERT : La DS n’est pas très en forme, c’est à dire que…

Maryline revient de la cuisine en roulant des hanches et faisant la vedette, un plateau avec

deux tasses fumantes.

MARYLINE : Qui a dit que la déesse n’était pas très en forme ?

ROBERT : Non, pas toi ! La bagnole.

MARINELLA : Furieuse. Quoi ?! mais on fait comment alors ? Mais tu ne te rends

pas compte toi ! Et ma thèse, cinq ans de recherches compromises pour une

histoire de caisse, le comble pour une fille de mécano !

Maryline n’a rien entendu, revient vers Robert et Marinella. Elle a déposé les tasses sur le

comptoir

MARYLINE : Mon Amour, mon Robert, voix type e« Marge Simpson », tu m’aimes

Toujours ?

ROBERT : Oui mon ange en sucre candy, mais pour le moment, je suis sur un coup.

MARINELLA : part méchamment, en claquant la porte de l’étage, Un gros coup, y’a

intérêt grave !

MARYLINE : Toi aussi, tu y as pensé ? Oh mon Amour, c’est ça les grandes

histoires d’Amour, on se comprend à demi-mot…Exaltée.

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ROBERT : Ecoute, Mauricette…

MARYLINE : Maryline, excédée.

ROBERT : Ecoute, Maryline, Darling, tu me laisse gérer, OK ?…

MARYLINE : Toi, t’es un homme, un vrai. Elle tend ses lèvres, pose pin’up.

ROBERT : Il la regarde, un peu découragé, la béquotte …N’exagère, pas Mauricette, en sortant par l’atelier.

Héliane apparaît à la fenêtre, en faisant la curieuse, elle regarde à l’intérieur. Toc-toctoctoc-

toc-toctoc. Elvis sort à l’étage.

ELVIS : Qu’est ce qu’elle a, Einstein, elle est dingue ? Mum’, c’est Héliane…

HELIANE : qui rentre, Ils sont partis les chasseurs d’extra-terrestres ?

MARYLINE : En ce moment, ils traquent les orques spacieux dans les waltères

closettes…D’ailleurs, ils ont du subir une embuscade sanglante car ils

Tardent à revenir, eux et leur mallette secrète.

Maryline s’approche pour écouter à la porte, ils en font de même. Elvis qui a collé sa tête, est

hilare. On commence à entendre des bruits de chien féroce.

ELVIS : C ‘est plutôt bestial, comme bataille, la guerre des étoiles de la mort de ouf

qui tue trop grave, yohh.

Ils regagnent le centre de la pièce. Les aboiements de chien continuent.

ELVIS : C’est plus un homme, c’est la bête du Gévaudan !

HELIANE : Au fait, tu les as prévenus pour le tsunami de la mer Egée ?

MARYLINE : Oh merde… Elle court à la porte. Madame X, monsieur X, ne tirez

surtout pas la chasse d’eauuuu

MARTINE : criant, Ouiiiiii

Bruit de chasse d’eau infernal, cataclysmique…Un temps, ils sortent tous les deux trempés et

hébétés, il serre toujours sa mallette.

ROBERT : rentrant par l’atelier, rapidement, Y’a un clébard dans l’atelier, un vrai

monstre ! Son bas de bleu de travail est lacéré. J’ai bien failli y laisser une

jambe ! C’est à vous ?

Professeur : Non monsieur !

ROBERT : Heureusement, parce que là, le cleps se débat sous une tonne de pneus

usagés. Il constate l’état des clients : La trombe ! Maryline, tu ne les as pas

prévenu ! Dis donc Elvis ? Soupçonneux : Comment elle s’appelle ta

copine ?

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Marinella apparaît sur le pallier du haut

ELVIS : Détourne la conversation : C’est tout de même étonnant, il me semble que le

Tsusami n’apparaît habituellement que dans les toilettes à la grecque, celles

de gauche réservée aux dames.

Hilarité générale, froideur mouillée de Martine et du Professeur.

Professeur : Dîtes moi, ce n’était pas une blague, ça fonctionne à air comprimé votre

Truc

.

MARINELLA : Pour une fois que nous avons des clients. S’approchant avec une

serviette peu catholique Et encore, il y a moitié moins de pression qu’avant

MARTINE : s’interposant froide. Non merci mademoiselle, elle regarde à travers la

porte, on aperçoit la cravate du professeur dépasser de sous la veste de son

tailleur dans son dos. La voiture este elle prête ?

ROBERT : Mielleux, Oui, oui, je vous ais même mis un jerrican dans le coffre pour la

réserve.

Professeur : froid, Nous allons partir, faîtes nous notre compte et adieu.

MARYLINE : Vraiment, vous ne voulez pas vous sécher un peu et boire votre Royco

tant qu’il est chaud ?

MARTINE : Ca ira, ça ira merci...

Professeur : Alors combien ?

Héliane fait signe discrètement à Marilyne de charger la note. Maryline interroge Robert.

MARYLINE : Combien darling ?

ROBERT : Deux cent euros tout rond.

MARTINE et le Professeur : Quoi ?

ROBERT : Le plein, le jerrican…

MARYLINE : Et les deux Roycos !

HELIANE : Et le service, les toilettes…

ELVIS : La douche thaïlandaise…

MARINELLA : écœurée, Et l’accueil : la station du groupe Lugol, que quand tu

tombes dessus, t’as vraiment pas de bol !

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Martine et le professeur résigné laissent tomber, il sort un billet de sa poche et le jette dans

un bol, où il le pousse avec le doigt, bien agressif.

Professeur : Adieu, au fait expliquez moi un truc.

ROBERT : Quoi donc ? Demandez chers clients ?..

Professeur : Je voudrais bien comprendre comment fonctionne votre lave-mains,

d’architecture plutôt exotique, j’ai trouvé la réserve de savon, le tuyau

mais pas de pompe ?

HELIANE ‘’ à Elvis’’ C’est ton espèce de truc pour les inhalations.

ROBERT et MARYLINE : Cherchez pas, un truc local…

Professeur : En tout cas, le savon est plutôt dégueulasse, comme le reste d’ailleurs.

MARTINE : À ne pas vous revoir, messieurs dames. Ils sortent.

HELIANE : lance à la fenêtre Votre cravate, monsieur X, est restée coincée sous la

Jupe de madame ! Tous s’esclaffent sauf Marinella.

MARYLINE: réalise et reprend son sérieux. Mais ils se barrent, là ! Il faut les en

empêcher.

ROBERT : Cool BB

MARINELLA : Ne vas pas me dire que …

ROBERT : jubile Patience, patience. Au loin, on entend une voiture qui essaye de

démarrer.

Fin du premier acte.

Deuxième Acte

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Sur scène Marinella, Martine mouillée l’air énervée et contrariée, Maryline et Elvis sort des

toilettes avec le narguilé en boudant et file à la cuisine, ressort sans l’appareil, il est suivi de

Bjork qui traîne son duvet, il passe près de sa sœur.

ELVIS : Je te revaudrai ça, bêcheuse.

MARINELLA : C’est ça, cause toujours, délavé du citron. Ah, vous faîtes un beau

couple de vainqueurs, tous les deux ! En tout cas, ta déesse de la

nuit, y’a longtemps qu’elle a pas dû voir de l’eau… Elle a la

tuyauterie qui refoule de la cave au grenier !

MARYLINE:Oui, tiens Bjork, n’est-ce pas ? Elle l’arrête et la tient en face par les

épaules, en lui parlant petit-nègre et articulant: Bjork ! Toi glouglou,

douche, laver kiki ? Dans croisière mer Egée. Hein ma toute cinglée ? ..

Toi compris ?

Maryline pousse Bjork dans les toilettes, rentre avec elle, bruit de la trombe d’eau, elles

reviennent. Bjork est trempée.

MARINELLA : Mum’, tu ne serais pas un peu expéditive !

MARYLINE: Non, penses-tu ! Elle la regarde à nouveau, même jeu : Alors Bjork ? Toi

contente ?..Toi propre, c’est bon ..Cheveux moins collants..Cucul aussi !

BJORK : Ca va, j’suis pas sourde !

MARINELLA : surprise : Tu parles ? Nous qui croyons que t’étais Norvégienne !

BJORK : Agressive : Ben quoi ! Vous avez fini de m’emmerder à la fin ! J’aime pas

les cons !

Martine ricane.

BJORK : Où est mon chien ?

MARYLINE:C’est le monstre de l’atelier ?

BJORK : Sarko ! Sarko, il s’appelle Sarko ! C’est une race spéciale, petit et agressif…

Et faux jeton comme pas deux, avec ceux qu’y connaît pas. C’est mon garde

du corps !

MARTINE : Ah ouais, Sarko, je connais !

BJORK : Vous l’avez enfermé quelque part ?

MARINELLA :Tu nous l’as laissé dans l’atelier, je te signale !

BJORK : J’sais pu…

ELVIS :Tu m’étonnes… Viens, on va se sécher ma grande.

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Il l’attire vers l’étage, elle se laisse faire, hagarde.

MARINELLA :C’est ça ! Et ne laissez pas de miettes dans les draps !

MARYLINE:à elle, Ils s’adorent hein ?…Bon madame heu…Ne vous inquiétez pas,

vous êtes ici dans un garage, tout de même, c’est bien le diable si mon

homme ne vous répare pas ça en deux temps trois mouvements…

Martine la fusille du regard. Robert et le professeur arrivent vers le fond, lui excédé.

ROBERT : C’est ça les voitures étrangères, des armoires à glace avec rien dedans, du

Luxe mais question mécanique, que de l’électronique qui tousse au

moindre

pet de traviole.

Professeur : Elle fonctionnait très bien jusqu’à présent, monsieur le garagiste Soupçonneux.

MARYLINE: C’est pas gentil de douter de l’honnêteté d’honnête travailleur comme

nous, monsieur X, ça non ! D’autant que nous allons tout faire pour

rendre votre incident le plus court possible.

ROBERT : En y apportant toutes nos compétences !

MARINELLA : Bon, heu, je ferais bien de vous proposer d faire sécher vos affaires,

le temps de la réparation.

MARTINE : C’est fort aimable à vous, mademoiselle.

MARYLINE:C’est ça ! A la bonne franquette ! Marinella, ma belle, monte donc faire

essayer à nos hôtes de quoi patienter un peu.

ROBERT : C’est ça, pendant ce temps, je vous arrange votre carrosse au poil, y va

être comme neuf.

Martine et le professeur suivent Marinella à l’étage.

MARTINE : au professeur en aparté, S’il continue à me chauffer, je vais me le farcir. Tous trois sortent.

MARYLINE : Robert, c’est magnifique mon Amour, tu es un champion, un wineur.

ROBERT : Allez, n’en rajoute pas mon cœur. Il crâne en sifflant une canette. Tu sais, le

doigté, le savoir-faire …

MARYLINE:Bon alors, c’est quoi la suite des opérations ?

ROBERT : Il faut que tu les retiennes le plus possible, débrouille-toi pendant que je

gère avec Marinella.

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MARYLINE : Quoi ?! Marinella est dans le coup ? ! Oh la gentille fifille à sa maman

Ok, chéri, je suis à toi, je ferai tout ce que tu voudras.

Maryline tend ses lèvres en fermant les yeu. Robert sort par le fond sans l’embrasser.

Héliane revient par l’atelier, en courrant, inquiète.

HELIANE : Heureusement que j’avais mes bottes de sécurité !

L’une des bottes est lacérée. Elle souffle à la porte vers l’atelier comme un chat, puis referme

vite la porte. Elle s’arrête devant Maryline, qui n’a rien entendu puis doucement et, l’air

coquin, l’embrasse sur le front, éclair, bruit électrique bizarre, sursaut violent de Maryline.

HELIANE : se marre, T’a vu le coup de foudre !

MARYLINE:T’es vraiment trop tarte, Héliane ! Mais, c’est quoi ce qui t’arrive, c’est

de pire en pire.

HELIANE : coquette, J’sais pas, ça m’a pris petit à petit et tu sais quoi ?…à voix basse

C’est encore plus fort quand j’ai mes périodes ! Un temps, En tout cas,

j’ai tout entendu, là où j’étais cachée.

MARYLINE:ironique C’est vrai que t’es partie un peu vite, Buzz l’éclair.

HELIANE : Tu penses, avec ce que je leur avais balancé à leur départ, je préférais que

ça se calme un peu.

MARYLINE:Bon, OK, OK, plus on sera, mieux on sera efficace avec les X. Top là !

Heliane tend la main.

HELIANE : Top là ! Elle va claquer. Maryline se ravise et retire prestement la main.

Les deux en connivence Allez, au travail sister !

MARYLINE:Moi, je m’occupe d’eux ! Clin d’œil.

HELIANE : Et moi, je m’occupe de la mécanique à Robert, heu avec Robert. Tu sais,

j’ai l’habitude avec le tracteur de Yann, il tombe toujours en panne, il n’a

pas de secrets pour moi. Clin d’œil.

Maryline sort par la cuisine, Héliane par l’atelier, elle ouvre la porte avec précautions, on

entend un grognement, elle prend son élan et sort, aboiements. Arrivée au fond de Robert.

Arrivée en haut de Marinella qui parle à Martine et au professeur encore dans les chambres.

MARINELLA : Allez, je sais, c’est un peu moyen. Mais c’est juste pour une paire

d’heure. Gênée.

MARTINE : en coulisse Ca c’est sûr, vous ne nous avez pas gâtés.

Professeur : C’est vraiment le club Méd, ici !

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Ils apparaissent en peignoir crasseux, toujours mallette, lunettes noires, cheveux en bataille,

socquettes écossaises, charentaises miteuses. Robert prend une mine soucieuse, le professeur

descend et s’apprête à regarder par la fenêtre.

Professeur : Alors, monsieur le spécialiste ?

ROBERT : C’est un peu plus grave que je ne pensais. Il lui barre la route.

MARTINE : Quoi ?

ROBERT : Non enfin je peux réparer, je vous rassure tout de suite. Sans leur laisser

en placer une. C’est un peu compliqué à expliquer, mais comme qui dirait,

c’est le gicleur du ralenti secondaire qui est obturé par une

escarbille…Heu, en gros…

MARTINE et le Professeur … ?

MARINELLA : Pour traduire, en clair, y’a une couille dans le carbu ! Hein, c’est ça

pa’

MARTINE : Aï, aï, aï, je sens que ça va être compliqué, là. Elle s’énerve.

ROBERT : Non, pensez-vous, c’est mon métier.

MARTINE : de plus en plus énervée, Oh, là là, ça va devenir très très compliqué !

MARINELLA : Non, pensez-vous, c’est son métier.

Professeur : serre sa mallette, inquiet, Laissez, Martine, puisqu’il vous dit…

MARTINE : Compliqué le coup du carburateur bouché sur une diesel turbo ! Qui est

censée ne pas en avoir, de carburateur ! Martine s’approche de Robert

menaçante.

ROBERT : Oh là, madame, calmez-vous, je vous ferais remarquer que c’est ma fille

chérie, des connaissances mécaniques primitives, qui a essayé

d’interpréter mon diagnostic. Il lui colle une baffe.

MARINELLA : Oui, tout est de ma faute.

MARTINE : toujours menaçante, En tout cas, monsieur, vous m’avez l’air d’un sacré

coco et laissez-moi vous dire…

MARYLINE:en sortant de la cuisine avec le plateau fumant, Coco, coco, c’est l’heure

du

Royco ! Elle passe devant les autres, pose le plateau sur la table et monte

vers l’étage, Elvis, Elvis ? Ou est ce qu’il est, c’te limace ? Toujours à

rien faire quand on attend après lui.

Maryline roule, Robert met un disque d’Elvis Presley en bruit de fond.

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MARINELLA : Asseyez-vous donc un peu, messieurs, dames, je suis confuse pour

cette situation.

Ils s’installent dans les fauteuils, sur la défensive. Marinella entraîne son père par le coude

dans un coin de la cuisine pour une explication.

MARINELLA : Dis donc, tu n’avais pas d’autres moyens que de trafiquer la voiture

de ces deux personnes ?

ROBERT : J’aurais eu un peu de scrupule peut-être, et encore…Non mais tu les

trouves sympathiques, ces croquemorts, on dirait des enquêteurs de la

Cogema ! Et puis, là maintenant, je peux te conduire à la gare.

La lumière extérieure baisse tout à coup, c’est la nuit dehors. Martine se lève.

MARINELLA : à eux Cela n’est rien, le soleil est passé derrière les tours de

refroidissement de la centrale, ici c’est chouette, on a une éclipse totale

tous les jours. «Martine se rassoit. A son père, Bon d’accord pour ta

magouille, mais quand même, tu n’y es pas allé avec le dos de la cuiller !

ROBERT : Allez, un emprunt, deux heures pas plus et je leur rends leur caisse

nickel, à tes pingouins, file prendre tes dossiers et ta valise ma lolita !

Il lui met une tape sur le bas des reins.

MARINELLA : Papa…

Marinella monte quatre à quatre .Robert file par le fond.

ROBERT : « Chez Leglou : on t’arrange le coup ! »

Professeur : C’est pas vrai, qu’allons-nous faire ?

MARTINE : Une chance, je lui donne une chance et s’il continue à me brouter…

Professeur : Martine, je ne te connaissais pas si agressive…

MARTINE : se ravisant Ne t’inquiète pas mon lapinou. Elle se jette sur ses genoux et

l’enlace. Ils n’ont sûrement encore rien remarqué là-bas, et puis, tu es le

responsable supérieur, non ?…Embrasse-moi !

Il va s’exécuter mais le disque se met à craquer et fait hoqueter le king dans sa ballade, lui

prend sa charentaise et la jette sur la chaîne. Ils s’enlacent. Entrée de Héliane par l’atelier

avec une manivelle. Un peu de cambouis sur les habits, elle a l’air contente.

HELIANE : Ouah, du travail de Rolling Stone en fin de concert ! yeahh !

Heliane est surprise par la présence de Martine et du professeur . Hooula…Heliane

continue vers le moteur en chantonnant « A can get no » Heliane baragouine les paroles en

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se mettant à matraquer violemment en rythme le moteur avec la manivelle. Au bout d’un

moment, elle se dresse et retire son fichu.

HELIANE : Good baille, brother, t’étais rien qu’un clou rouillé mais je t’aimais bien

quand même…On fera pas la road 66 ensemble.

Heliane se recueille puis va raccrocher la manivelle au râtelier en fond de scène, en ignorant

les intrus.

MARTINE et le Professeur :c’est quoi, ça ? Martine est revenue sur son fauteuil.

HELIANE : J’aime pas Elvis Presley…Je préfère les Stones et puis, ça m’inspire

quand je fais de la sculpture moderne.

MARTINE et le Professeur :……..

HELIANE : Bon allez, ne faîtes pas la mauvaise tête, on est pas si mal chez les

Leglou, et puis question relookage, ils font presque aussi bien que chez

Evelyne Thomas dans « C’est mon choice ». Elle se marre. Bon, heu,

pour tout à l’heure, je tenais à m’excuser, mais bon, vous n’avez pas été

très sympathiques.

Professeur : Vous trouvez cela agréable, vous, de se faire escroquer.

MARTINE : Et doucher, et ce n’est pas terminé les embrouilles, on dirait !

HELIANE : Allez, brisons la glace, moi, c’est Héliane. Heliane s’avance vers Martine

en tendant la main. Faut pas m’en vouloir, je suis un peu électrique en ce

moment.

Héliane serre la main, bruit d’éclair, baisse de tension, coupure, noir sur scène.

En off, Maryline.

MARYLINE:Robert, le jus a encore sauté !

HELIANE : Heu, mince, mince, heu, je m’en occupe, Maryline, mais c’est de sa faute

aussi, elle a les pieds mouillés !

Professeur : Ma mallette ! Agitation dans le noir, éclair à nouveau.

Professeur : Haaaa.

HELIANE :Merde, merde et merde…Mais c’est de sa faute aussi

MARINELLA :bruits dans l’escalier, Ne touche plus à rien , Héliane, tu as déjà mis

assez de tension dans nos rapports avec ces gens !

HELIANE : boudant,C’est pas parce que je suis une paysanne de la deuxième

génération, victime du retour à la terre de ses parents dans les années 70,

qu’il faut me prendre pour une illuminée…

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Marinella traverse la scène dans le noir et rentre dans l’atelier, bruit de gamelles et de verre

brisé, hurlements, aboiements de chien.

MARINELLA :Mais quels sont les abrutis qui ont laissés traîner des canettes de bière

partout dans l’atelier et oh la vache ! C’est quoi ce clep’s, dégage sale

bête !

La lumière revient. Martine et le professeur sont affalés, hagard, dans les fauteuils, cheveux

en vrac, lunettes de travers, les bras en croix. Héliane est plantée dans le coin opposé et

boude à l’envers.

HELIANE : En tout cas, ils l’ont pas volé les croque-morts !

MARYLINE:en off, Robert, le jus est revenu.

Marinella revient de l’atelier, la mise déchirée et sale, décoiffée.

MARINELLA :Et le soleil aussi, fin de l’éclipse, jour extérieur à nouveau, Génial !

Bravo Héliane, tu ne les as pas ratés, elle court à la cuisine : Et

débarrasse-nous de ce chien !,

Marinella revient avec un pichet Ricard rempli de liquide et les asperge pour les faire revenir

à eux.

HELIANE : toujours boudant, Si tu me les remouilles, moi, je ne réponds plus de rien

Heliane sort dans l’atelier : aboiements .Martine et professeur reviennent à eux mais sont

sonnés.

Professeur : La tornade blanche….Ma mallette ? Il la retrouve et la serre.

MARTINE : a plus de mal, Comment je m’appelle déjà ?

MARINELLA :Madame X.

MARTINE : Et bien madame X, elle va aller se rafraîchir un peu.

Elle se lève en titubant et se dirige mal assurée vers la cuisine.

MARINELLA : hum, madame X, les toilettes, c’est par-là.

Elle la pousse doucement dans la bonne direction.

MARTINE : Ah, oui, j’oubliais… La croisière sur la mer Caspienne. Elle se retourne

brusquement. Mais attention à la marée montante…

Elle sort. Derniers aboiements, baisse de tension ; Héliane rentre.

HELIANE : satisfaite : Dodo le toutou !

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Professeur : hébété C’est quoi cette odeur de pastis ?

MARINELLA :confuse. Excusez-moi, j’ai pris ce qui me tombait sous la main.

Professeur : Il montre Héliane. C’est quoi ce monstre ?

MARINELLA : elle craque. Un mutant, sûrement…Que des bonnes choses, la mer, la

campagne à Araignéville, pôle nucléaire européen, le trou du cul du

monde, baigné de technologie de pointe, métaux lourds, uranium

enrichi pour vaches laitières, en plein essor pour le bonheur de tous,

et tout ça pourquoi ?…Pour recharger des téléphones portables qui ne

servent la plupart du temps qu’à échanger des messages dignes

d’analphabètes entre débiles sur vitaminés en voix d’obésité, pendant

qu’ailleurs sur la planète, on crève la gueule ouverte…Bon, je vais me

changer, moi, je suis un peu à cran. Et elle monte en claquant la porte.

Professeur : ….

HELIANE : J’ai rien compris moi.

Professeur : J’ai froid.

Il se tasse sur son fauteuil. Soudain, il se dresse debout sur son fauteuil, il montre une

silhouette apparue derrière la fenêtre.

Professeur : criant. Belphégor !! Le même acteur qui jouera les deux motards, par la suite, gigote en transe, derrière la vitre.

Raveur, habillé de noir, lunettes noires, bonnet noir inquiétant qui lui donne une allure

fantastique.

HELIANE : Belphégor ? Mais non, c’est un zombi ; n’ayez pas peur, y sont pas

méchants ; après les raves, il en traîne toujours sur la lande : y savent plus

où y habitent. Le plus souvent, les gendarmes les ramassent, mais bon,

celui-là : la lumière a dû le faire venir. Elle attrape un torchon et sort en le

chassant comme une mouche. Allez, va-t-en, va-t'en ! Ils disparaissent.

Professeur : Qu’est ce que je fais là

Bruit de chasse d’eau dans les toilettes, cri de Martine. Au bout d’un instant, apparition

brusque de Martine, un revolver à la main, furieuse et menaçante, trempée.

MARTINE : Cette fois, je vais me les farcir !

Professeur : cri dans le fauteuil. Matahari, non, ne tirez pas, je rends tout !

Martine rengaine le revolver dans un étui, fixé le long de sa cuisse, après avoir fait le tour de

la pièce.

MARTINE : N’aie pas peur, mon lapin, c’est ta titine.

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Professeur : Martine ? Martine au garage…J’avais le livre quand j’étais petit...

MARTINE : elle le relève gentiment. C’est ça, Martine au garage si tu veux, ou

Martine chez les dingos, ce serait plus approprié. ..Je sais ce qu’il te faut,

mon biquet. Allez hop ! A la douche !

Martine pousse le Professeur vers les toilettes. Robert rentre par le fond, l’air en colère.

ROBERT : J’y crois pas, mais c’est pas possible. Il se prend la tête entre les mains et

s’assoit à table devant le moteur détruit. Je suis maudit ! Il se lève et couvre

le frigo. Et en plus, y a plus de bière.

MARINELLA :redescend avec sa valise, elle s’est changée. Il sont où, les invités ?

ROBERT : Et ta mère ?

MARINELLA :Aux dernières nouvelles, elle essayait de réveiller Elvis pour lui

demander quelque chose de très important à ce qu’elle disait, secret

défonse, qu’elle a même ajouté. On dirait qu’avec Bjork, ils se

polluent mutuellement, y’en a pas un pour sevrer l’autre !

ROBERT :Lugubre. Déjà, avec l’autre ostrogoth, c’était sûr que c’était secret défonse,

mais avec l’autre Norvégienne…

MARINELLA :Bon, ça y est ? On y va ? Elle se recoiffe. Je ne t’explique pas les

embrouilles avec les X et Héliane.

ROBERT : Parce qu’elle est dans le coup l’Héliane ? J’aurais dû m’en douter quand

je l’ai vue roder dehors.

MARINELLA : inquiète. Quoi ?

ROBERT : va donc jeter un petit coup d’œil à la BMV.

MARINELLA : Elle est prête ?

ROBERT : Ca dépend pourquoi ! La casse peut-être, en tout cas, elle a pris un petit

coup de vieux.

MARINELLA :Ce n’est pas vrai ! Elle sort vite par le fond.

ROBERT : hurlant. Mauriceeeeette !

Professeur : Off, dans les toilettes ; Martiiiiiiine ! Bruit de chasse d’eau.

MARYLINE:Off de là haut. Maryline, je suis Maryline !

Robert bloque la porte des toilettes avec une chaise, les X tambourineront tout au long de la

scène suivante.

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MARYLINE:qui entre et descend. Tu aimerais, toi, que je t’appelle Marcel à longueur

de journée ? Ca c’est pas gentil, tu as rompu le pacte trois fois aujourd’hui.

ROBERT : Tu te rends compte de ce que tu as fait ?

MARYLINE: étonnée Moi ? Rien ! Pas encore en fait !

ROBERT : T’appelle ça rien toi ? Mais c’est quoi ce délire ?! Il s’assoit.

MARYLINE: plus tendre, Mais Robert, mon ange, c’est notre délire d’Amour, tous

ces mots qu’on ne se dit qu’à moitié.

ROBERT :Je ne comprends pas très bien…Tu m’inquiètes un peu là.

MARYLINE:Allez, ne joue pas au chameau. Elle s’assoit sur ses genoux et lui gratte la

nuque. Fais pas exprès de rien comprendre.

ROBERT : Quoi ? ! Toi non plus, t’as rien compris ! Et apparemment, t’as pas fait

semblant avec la voiture des X. Il la jette par terre.

MARYLINE:se relève. On va s’en aller, hein ?

ROBERT : C’est bien mal parti, et puis d’abord, c’est moi qui devais partir ! Avec

Marinella, à la gare !

MARYLINE:Oh non, on part en DS président pour les USA et basta ! Et les mômes

restent ici. A nous les bières tièdes et poussiéreuses dans des motels

borgnes, le long des routes droites et sans fin. A nous, le soleil

couchant sur les rochers de la vallée des géants, les courses de Harley

sur la plage de Dailltona bitche…

ROBERT : Là, j’t’arrête Mauricette ! C’est pas pour tout de suite ma dulcinée.

MARYLINE:Mais, j’en crève moi de rester enterrée là…C’était pas prévu au départ

dans notre Love story. Faut revoir le film, y-a dû avoir une crasse dans

le scénario !

ROBERT : Heu…puis répondant aux X qui frappent. Voilà, on cherche la clef !

Puis à Maryline : Le scénario ? Mais c’est pas de ma faute à moi si rien n’a

tourné comme prévu dans notre vie. Voilà, voilà, on cherche la clef !

MARYLINE:Un plan en or que t’avais dit, une station service le long d’une Nationale

et au bord de la mer en plus. Passage de routiers assuré, soleil couchant

pour les ….

ROBERT : Promenades romantiques, je sais, je sais…Voilà, voilà, on cherche la clef.

Martine et le Professeur s ‘énervent.

MARTINE : Alors dépêchez-vous ! Escroc !

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Professeur : Oui, Martine a raison, vous êtes un escroc monsieur Leglou !

MARYLINE:Et puis voilà qu’un jour, ohlala, on installe un petit centre de recherche

sur les minéraux à Araignéville…On fait des forages dans le granit, on

mesure, on enquête.

ROBERT : Je sais, je sais. Il renforce la porte.

MARYLINE: s’énervant de plus en plus. Laisse-moi finir ! Haaa, la fierté de presque

tous les élus quand ils ont annoncés l’ouverture de la première tranche

de la centrale nucléaire.

Elvis sort la tête et s’asseoit dans l’escalier.

ELVIS : Araignéville, fleuron technologique régional !

Bjork le suit, elle est coiffée, porte une robe de Maryline mais a gardé ses rangers et ses

piercings.

BJORK : C’est quoi ça, Araignéville ? Une marque d’eau minérale ? Pureté, jeunesse,

vitalité ! Ouarf, ouarf !

ROBERT : Vous, n’en rajoutez pas.

MARYLINE:La vérité, ça ne s’est jamais arrêté ! Et pour nous ? De pire en pire,

deuxième tranche, troisième tranche, pôle mondial de retraitement de

combustible nucléaire, projet de super centrale nouvelle technologie

encore plus propre/

ELVIS : Encore plus propre ouarf, ouarf. Il ironise.

BJORK : Vous qu’aimez la propreté, vous avez dû être servie ! Ouarf ! Elle imite

Marylin- petit nègre : Toi, vedette de tête de gondole au supermarché, toi y

en a tête pleine d’eau, toi prendre à Araignéville tous pleins de bons

rayons gamma pour laver ta lessive, une vrai soupe d’ultra-CONS !

ROBERT : C’est ..C’est bon !..Il hurle à la porte. Voilà, voilà, on cherche la clef !

Il tappe la porte du plat de la main. Silence derrière la porte.

MARYLINE:Alors, aujourd’hui, tu vois, je me tire, j’en ai l’occase : on se barre. On

prend la mallette pleine de pognon du banquier et on se fait la fille de

l’air vers le pays du Rock ‘n Roll, c’est tout ! et c’est pas le moment de

se dégonffler, Marcel, mon Amour ! et vous, je ne veux plus vous

entendre . Elle cogne violemment la porte des toilettes.

ELVIS : applaudit. OUAHH, mum’ !

BJORK : Trop fort !

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ROBERT : applaudit sans y croire. Bravo, bravo le plan ! Il se lève et va regarder par la

fenêtre. En tout cas, bravo pour la voiture, un vrai délire barbare…Va

expliquer ça à Marinella…J’sais pas mais j’ai l’impression qu’elle pleure

assise par terre devant l’épave.

MARYLINE:L’épave ? Mais dis-donc, c’était ton idée à toi, j’ai juste demandé à

Héliane de te filer un coup de main.

ROBERT : Ca, c’est du coup de main ! A mon avis, elle n’y a pas mis que la main, y

z’étaient plusieurs ! Chapeau, vraiment efficace !

ELVIS : Mes vieux sont des héros, ils réagissent enfin !

MARYLINE: Elvisounet, va donc consoler ta sœur, on finalise avec Maurice.

ROBERT : Robert !

MARYLINE:Ah oui, j’oubliais, Robert, comme Robert Redfor’. Moi, j’dirais, plus

souvent raide que fort !

ELVIS : Pas de problèmes, j’ai ce qu’il faut dans ma poche : le rouge…Il montre des

cachets. C’est comme ça !

Il fait le signe de la bouche en sourire en grimaçant et sort par le fond.

BJORK : J’adore les cachets, je viens avec toi ! Se retourne.Et puis d’abord,

j’m’appelle Céleste, Bjork, c’est un pseudo’ !

Robert remet le disque d’Elvis.

ROBERT : Je me concentre…

Les bruits recommencent derrière la porte.

MARYLINE: criant gentille. Voilà, voilà, ça y est : j’ai les clefs, je vous ouvre d’un

instant à l’autre. C’est Héliane, elle est farceuse, vous savez. à Robert

Alors, on fait quoi ?

ROBERT : Ok bébé, j’te suis. De toutes façons, qu’est ce qu’on a à perdre. ..Bon, il

faut se les remettre dans la poche, les endormir, leurs piquer leur mallette,

leur bagnole et se barrer !

MARYLINE : C’est exactement mon plan, maille love !

ROBERT : Y’a un blème…Comment on s’en va ? A cinq sans véhicule, je te signale

que la DS est HS…

MARYLINE : motivée ; Y’a pas de blèmes, les blèmes, c’est pas un blème de les

résoudre, les blèmes , mais il faut être organisé et régulier et les faire

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sauter un par un les blèmes. Il y a un mot pour ça, j’ai vu ça chez

Leperse à question pour pas un rond, plasmatique y disent.

Ce faisant elle dégage la porte.

ROBERT : First blème :…

MARYLINE : Mettre les poings sur les X ! J’en étais à améliorer le Royco. Ah oui !

Elvis, Elvis … Maryline sort par le fond. Martine et le Professeur entrent en scène, trempés et en colère. Ils

encadrent Robert.

ROBERT : Heu, elle était bonne ?

Professeur : Monsieur, je ne vous permets pas de parler de Martine en ces termes !

MARTINE : sur le bord d’exploser. Bon ! Je prends les choses en mains.

Sa main frotte la bosse du révolver le long de sa cuisse.

ROBERT : Il vanne lourdement. Quoi ? Encore ? Quelle santé ? …Elle n’apprécie pas

du tout. Bon heu, ne vous énervez pas.

Arrivée par le fond de Elvis, Maryline, Bjork et Marinella qui sèche ses larmes.

MARYLINE : Vous êtes sortis ! A la bonne heure, vos affaires doivent être sèches

maintenant. Marinella, monte donc nos invités se changer.

MARINELLA : Pour elle seule. Ce sont des monstres.

Professeur : Pardon mademoiselle ?

MARINELLA : Non rien, je cherchais ma montre, j’ai un train à prendre !

Ils montent. Arrivée de Héliane par l’atelier, le teint un peu jaune fluo’

ROBERT : T’en fais une tête !

HELIANE : Quoi ?

ROBERT : Rien, rien, dis donc, merci pour la destruction en règle de la BM.

HELIANE : Oh de rien, ça m’exite. Elle se rapproche. Tu sais Robert…/

MARYLINE : Bon !Elvis, tu viens , J’ai besoin de tes connaissances

chimicoculinaires C’est pour un coktal de bienvenue…A Héliane. Toi

aussi, tu peux aussi venir marmitonner avec nous, tête d’ampoule ! Elle fait signe à

Héliane qui se joint à eux et elles sortent avec Elvis vers la cuisine. Puis de la

cuisine. Tu viens, Céleste ? Tu dois en connaître un sacré rayon toi aussi !

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BJORK : réjouie, Yohhhhhh. Elle s’arrête devant Robert qui réfléchit.

ROBERT : Comment je vais faire, moi ?…Problèmes : trois épaves inutilisables et en

faire une seule pour traverser l’Atlantique…Ok ! Fastoche ! Comme elle

dit, faut être plasmactrique !

BJORK : Pragmatique !

ROBERT : Quoi ? !

BJORK : Pragmatique, c’est ça qu’y faut dire !

ROBERT : Ok, ok, Bjork la science …Pragmatic’ ! Il sort vers l’atelier en chantonnant.

Sur l’air de Dont be cruel Pragmatic HIC HIC HIC , pragmatiqueuuu…

. Bjork sort vers la cuisine, on entend des bruits de gamelles.

MARYLINE : de la cuisine. Surveille-les, Héliane, est-ce qu’ils arrivent ?

Héliane rentre et surveille en bas de l’escalier.

HELIANE : C’est bon Marylin (en même temps, elle se met à fouiller dans le frigo, sort

une salade et croque dedans,la bouche pleine. Je suis aux aguêts.

MARYLINE : Qu’est-ce que dis ?

HELIANE : Ché l’énervement, cha me donne la fringale. Elle sort une deuxième salade

et croque dedans puis se parle à elle-même. chelles-ci n’ont pas le même

goût que les miennes.

Entrée de Robert par l’atelier.

ROBERT : Elvis !…Ben Héliane, qu’est-ce que tu fais ?

Héliane a la bouche pleine avec des feuilles qui dépassent, elle pose les deux salades sur le

comptoir et s’approche de Robert.

MARYLINE : de la cuisine. Elvis est là darling, on finalise le dosage.

HELIANE : Robert….

ROBERT : Il s’arrête en réfléchissant devant le moteur. Ouais, ça doit pouvoir se faire.

HELIANE : Plus passionnée : Robert…

ROBERT : sans faire attention : Ok, en bidouillant des pièces de celui-ci avec le

moteur de l’autre et en montant l’autre sur la DS.

Héliane a mis « Love me tender » et s’approche amoureusement.

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HELIANE : Robert…

Il se redresse.

ROBERT : Quoi Robert ? Heu.., Héliane, j’t’aime bien, mais n’approche pas trop…

HELIANE : Rob, Rob, mon Rob, tu peux pas savoir comme j’te kiff à donf !

Il s’écarte, elle se rapproche.

ROBERT : Heu, Héliane, j’ai Maryline et puis toi, tu as Yann ! Tu sais Yann ?

MARYLINE : off : Tu m’as appelée darling ?

HELIANE : Yann et moi, c’est fini, depuis qu’il dit qu’il a péché une sirène près du

conduit d’évacuation de la centrale, là où il allait pour les langoustes à

cause de l’eau chaude,, et ben, il est plus le même…Il ne mange plus de

poisson ! Et puis, je suis aussi sexy et sauvage que la blondasse si je veux

ROBERT : Plus fort : C’est pas une blondasse !

MARYLINE : off : Oh non, t’inquiète pas mamour, avec ce qu’on leur met dans le

Royco, ça ne va pas être fadasse !

HELIANE : Robert, partons tous les deux mon Amour, enlève-moi ! Emmène-moi

voir les indiens dans un chariot camping-car.

En haut off.

MARINELLA : Evidemment, ce ne sont pas vos affaires personnelles, mais elles

n’étaient pas encore sèches…

Panique, Héliane bloque Robert sur le fauteuil et l’embrasse fougueusement.

ROBERT : Elvissss.

Eclairs à répétition, tout clignotte, Robert se débat comme électrifié.

HELIANE :Tu vas bien finir par l’avoir, le coupe de foudre, mon Amour.

Tout le monde rentre rapidement.

Professeur : Ce n’est pas terrible, mais bon, la voiture doit être réparée maintenant,

nous prendrons nos affaires mouillée dans un sac plastique.

MARYLINE : Y’a vraiment un problème électrique.

ELVIS : Moi, ça me plait, cette ambiance psychédélique.

MARYLINE : Ben, Héliane, qu’est-ce que tu fais ?

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HELIANE : se relevant le visage toujours fluo : Il a fait un malaise, trop surmené par le

travail, j’ai du faire des électrochocs.

MARYLINE : s’est rapprochée de Robert. Vas-y doucement, ma chérie, y peut encore

servir.

Maryline le masse doucement aux épaules puis se penche pour l’embrasser.

ROBERT : Nonnn ! Hurlant, pas sur la bouche !

Il se relève en titubant. Entre temps, Martine, le Professeur et Marinella sont descendus.

Habillés comme des rockers Années 60, blouson noir, jean, basquettes, jupe plissée, soquettes

blanches, teddy, tshirt blanc.

Professeur : Bon, j’espère, Monsieur, que la voiture est prète ?

ROBERT : Presque, juste une pièce qui me pose un problème.

Professeur : laquelle ?

ROBERT : La carrosserie, les pneus, le pare-brise avant, les vitre latérales…Le

haillon…….Une pièce globale.

Professeur : Très drôle !

ELVIS : Heu, PAP’, t’avais besoin de moi, il me semble ?

ROBERT : Réagissant : Ah, oui, aide-moi à débarrasser la table, on va transporter ça

dans l’atelier.

Ils replient la nappe avec le moteur dedans, Elvis porte devant, il peine. Bjork finit une

salade.

ROBERT : C’est dur la mécanique, hein, fiston ? Aux autres : Il manque de camcium,

pour un djeun’s élevé au grand air !

HELIANE : Il ne mange pas assez de produits de ma ferme, c’est pour ça !

MARYLINE : Alors, Elvis, c’est comment déjà ? Deux rouges, un blanc, trois bleus ? gros clin d’œil complice.

ELVIS : Ouais, Mum’, en soufflant, avec ça, feu d’artifice cosmique. Hein, Bjork ? Elle acquiesce.

ROBERT : Allez, avance, enclume ! Ils sortent.

MARINELLA : soupçonneuse : C’est quoi ça, les couleurs ?

MARTINE : Ah, oui, de quoi parlez-vous ?

MARYLINE:…Mais tu sais bien, la choré’ !

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MARTINE : La choré ?

MARYLINE:Oui, la chorégraphie qu’on a réactivé pour la kermesse d’Araignéville !

On refait les pom-poms girls avec Héliane et les copine, hein, Héliane ?

coup de coude.Comme avant qu’on déménage avec Robert. On avait

créé un fameux club de base-ball à Bondy en banlieue parisienne, ah, si

vous aviez connu ça ! Les winneurs de Bondy qu’y s’appelaient, les

copines, on s’appelait les « sock’s girls » ! Fallait voir comme on

levait la jambe.

Elle mime rejointe approximativement par Héliane. Maryline prend les deux salades sur le

comptoir, elle les tient à bout de bras et danse en levant la jambe. Bjork se joint

maladroitement à la démonstration.

MARYLINE:Et un, les bleus,

Et deux, les blancs,

Et trois, les rouges !

Bleus, blancs, rouges, you, you !

Winneurs, killeurs, on va gagner ! Yeahhhhh

Professeur : Ah, oui, c’est sûr, c’est saisissant !

MARTINE : Et ça marchait, votre club ?

MARYLINE:On était champion d’Ille de France !

Professeur : Il n’y avait qu’un club ! ?

MARYLINE:Ben oui…Heu, bon, c’n’est pas tout ça, patientez un peu, je n’ai pas

oublié le Royco. Je vous le réchauffe. Elle se dirige vers la cuisine en se

parlant à elle-même : c’était quoi déjà la formule, ah oui , un bleu, deux

blancs, trois rouges…

BJORK : la suivant : Heu, dîtes, madame, vous avez dit comment déjà ?…Bondy ?…

MARYLINE:Yesss ! Bondy : neuf-trois ! La perle de la petite couronne ! Elles sortent.

MARINELLA : génée .Asseyez-vous, s’il vous plaît…Vous savez, ils sont tous un

peu bizarres mais pas méchants, tout cela n’est qu’un concours de

circonstances malheureuses. Elle sanglotte doucement.

MARTINE : froide : Je sais, je sais, on choisit ses amis mais pas sa famille.

Professeur : Martine, un peu de patience. Il regarde machinalement par la fenêtre.

Oh, la vache !

MARINELLA : Pas méchants, pas méchants…

Professeur : Oh, la vache !

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MARTINE : se jetant à la fenêtre.Oh la vache ! C’est pas la BM, ça ?

MARINELLA :BM, cela veut dire Beau Massacre, non ?…désabusée.

ROBERT : En coulisse atelier : Alors, avance !

ELVIS :C’est lourd ! Arrête fazeur, pousse pas.

Bruits de verres, grand cri. Haaa…Bruits de ferailles diverses.

ROBERT : Elvis, mon fils !

Professeur : Enfin, la vengeance du ciel !

MARINELLA :Ca ne va pas non ! Je commence à en avoir par dessus la tête de vos

grand airs, monsieur X.

MARTINE : N’inversez pas les rôles, jeune demoiselle !

Héliane et Maryline sortent rapidement de la cuisine avec les bols fumants et moussants sur

un plateau, les pose sur la table. Bjork arrive un peu derrière, elle s ‘asseoit à table et prend

sa tête entre ses mains semblant faire un violent effort de mémoire.

MARYLINE:Elvis, mon fils !

HELIANE : Elvis, son fils !

ROBERT : Rentrant en trombe de l’atelier. Vite, un coup de main !

MARYLINE:très tragédienne antique. Mon Fils, Robert, que lui as-tu fait ?

ROBERT : Il est tombé dans la fosse à vidange avec le moteur.Il sort à nouveau.

MARTINE : très froide. Aï.

Professeur : Pas de chance, vraiment pas de chance.

Même ton. Maryline, Héliane et Marinella se précipitent vers l’atelier.

MARINELLA : au passage : Vous pourriez venir un coup de main !

HELIANE : Laisse tomber, ce sont des ingrats, après le mal qu’on s’est donné pour

leur rendre service !

Professeur : s’esclaffe. Ha, il y a des jours où il vaut mieux être sourd que d’entendre

des énormités pareilles.

Martine rit avec leProfesseur. Un sourire éclaire le visage de Bjork qui lorgne une tasse avec

envie et s’en saisit.

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MARYLINE: Sans cœur !

Professeur : Moi ? Mais que si que j’en ai un de cœur, mais il ne bat que pour

Martine. Bisous de loin à Martine. Elles sortent, il continue :Et tiens, toutes

ces émotions, à moi ça m’a donné une de ces envies de Royco, moi !

Il vide cul sec le premier bol venu qu’il arrache des mains de Bjork alors qu’elle s’apprétait

à boire et le jette dans la cuisine, content de lui-même.

En coulisse, des voix diverses : Elvis ,Elvis, Elvis ! Bruits de claques.

Professeur : se rapproche deMartine : Je t’aime, toi tu sais.

MARTINE : le repoussant : Tout se barre en sucette et toi tu ne sembles pas réaliser

La porte de l’atelier s’ouvre, Elvis est inconscient, porté par Robert e tles deux femmes.

HELIANE :Il n’a pas l’air en grande forme, le p’tit gars.

Elvis est noirci d’huile sur tout le devant du corps, il râle.

MARYLINE:Allongeons-le sur la table.

Marinella enlève la deuxième tasse et la pose au bout du comptoir. Bjork se lève et suit la

deuxième tasse.

ROBERT : se penche pour écouter le cœur, il se relève, la moitié du visage noirci. Ca

va, le moteur tourne encore !

Martine et le Professeur ne font rien, ils s’asseoient dans un fauteuil, toujours content. Son

comportement va devenir de plus en plus nerveux, agité, bourré de tics incontrôlables au

cour de la scène qui suivra. Martine observe méchamment puis s’isole dans le coin des

toilettes, sort un portable et essaye de s’en servir, en vain.

MARINELLA :Essayons de lui faire boire quelque chose !

MARYLINE: J’y vais ! Elle court vers la cuisine.

Bjork s’apprète à boire la deuxième tasse.

HELIANE :j’ai ce qu’il faut !

Héliane prend le deuxième bol des mains de Bjork et aidée de Robert, le fait boire à Elvis

BJORK : fulmine : Pas moyens de se désaltérer en paix dans cette baraque !

ELVIS :semble revenir à lui mais il est sonné. Comment je m’appelle déjà ?

HELIANE : Maryline, laisse tomber, il est revenu.

MARYLINE:retour : Mon fils, my son. Elle se jette sur lui.

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ELVIS : Bonjour madame, où sont les toilettes ?

MARINELLA :Malédiction…

Elle l’entraîne doucement vers les toilettes .Elvis passe près de Martine

ELVIS :Pardon, Mum’…

Professeur : Ah, ah, la croisière Turque, c’est ça qu’il lui faut ! Un peu cinglé,

gigotant dans son fauteuil. Et surtout, lavez-bien vos mains avec l’appareil

débile ! De l’hygiène que diable, de l’hygiène.

Sur le dos tourné d’Elvis, on voit comme gravé la trace du moteur. Il rentre dans les toilettes.

MARTINE : Bon !après cet incident regrettable, mais ô combien réjouissant !

Professeur : Comme un perroquet. Réjouissant !

MARTINE : Je vais être obligée de décoincer la situation par des moyens coercitifs

que vous m’avez amenée à employer bien malgré moi, soit dit en

passant.

Martrine sort son revolver gardé le long de sa cuisse. Cris, agitation sur scène. Bjork se

cache derrière le comptoir, Maryline et Héliane se jettent sur Robert pour chercher

protection, Robert rattrappe Maryline dans ses bras mais évite Héliane qui tombe dans le

fauteuil sur le professeur , éclairs.

MARTINE : Stop ! Ou je fais un carton.

Professeur : sonné : Martine, ma Titine…

MARTINE : Bon, toi, tu restes là aussi et tu ne bouges pas, ok !

Professeur : M’Amour …

MARTINE : Ecrase, j’ai besoin de calme.

Bruit de chasse d’eau,Martine sursaute et tire un coup de feu en l’air.

MARTINE : Attention, ce n’est pas pour exercice !

Martine braque tout le monde à tour de rôle, la porte des toilettes s’ouvre, Elvis sort trempé

et hébêté.

EVIS :Vais me vautrer, moi. Il traverse la scêne et monte en titubant sans faire attention

à la situation. J’ai comme un bruit de moteur six cylindres dans les méninges.

Il est un peu agité de tics nerveux, comme le professeur.

BJORK : Je vais avec toi.

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ELVIS : Oui, mademoiselle Céleste ;

MARYLINE:Quel pôt de glue, c’te gonzesse ! Ils sortent tous les deux.

ROBERT : crânant un peu : Alors ! On fait quoi là ?

MARTINE : nerveuse : Taisez-vous !

Professeur : en écho : Taisez-vous !

MARTINE : Oh, ça va ! Je n’arrive pas à me concentrer !

Professeur : Moi non plus, j’arrive pas à me concentrer, avec toutes ces voix qui me

parlent ! Taisez-vous !

MARYLINE:à Héliane, tout bas : En théorie, il devrait s’écraser dans le plus profond

des sommeils…

HELIANE : T’es sûre du dosage ?

MARTINE : Qu’est-ce qu’elles racontent, les françaises moyennes ?

HELIANE : Rien, rien, le temps doit être à l’orage, c’est pour ça qu’il est nerveux

votre banquier. Chez moi, quand ça tourne comme ça, les volailles

deviennent cinglées et le coq aboye.

MARTINE : Toi, la confédération paysanne, tu commences vraiment à me plaire avec

tes remarques. Elle la menace à bout portant. Tu as peut-être besoin d’un

trou pour t’aérer le cerveau ?…Qui a un téléphone qui fonctionne ici,

c’est pour un emprûnt.

MARINELLA : cherche son portable puis l’essaye. Je ne comprends pas, il est chargé à

bloc mais je ne capte plus de réseau.

MARTINE : à Robert : Et, vous ?

ROBERT : mentant : Pas de portable pour moi, je ne suis pas un pigeon bagué !

MARYLINE: Mais si, tu sais, celui de la dépanneuse….Houps !

MARTINE : Alors, rocker, on fait des cachotteries ?

ROBERT : Merci Mauricette !

MARYLINE: Quatre ! Et de quatre !

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Professeur : commençant à se prendre pour une poule : Cat et cat, cadec !

MARTINE : Qu’est-ce qu’il y a ?

ROBERT : Rien, une histoire entre nous.

MARTINE : Je me passerais bien un peu de musique, moi. Elle se dirige vers la chaîne.

Tiens, Elvis, j’adore ! Elle met le disque. Le rock du bagne, pourquoi pas ? Elle fait un pas de danse, type Twist, et s’éloigne vers le milieu de la scène, se

retourne brusquement. Bon, ça suffit comme ça, assez de détente. Martine tire et détruit la chaîne.

ROBERT : La vache !

MARYLINE:Le king !

Professeur : Cat, cat, …Cot, cot.

Le Professeur commence à se déplacer comme une volaile halucinée en agitant les bras.

MARTINE : Alors, ce téléphone ?

Le professeur trouve un coussin, pose sa malette dessous sur le fauteuil, il s’installe pour

couver et se calme.

MARINELLA : Dans la dépanneuse, Pap’, fais ce qu’elle demande.

HELIANE : Oui Robert, j’aime les héros mais je les préfère vivant.

MARYLINE:coup de coude à Héliane, Je commence à voir dans ton jeu, poulette.

Professeur : prétant attention : Cot ?

ROBERT : Bon, ok, mais je me vengerai pour Elvis.

MARTINE : caustique : C’est ça, roule rocker, roule…Robert sort vers l’atelier.

MARTINE : Ca va toi ?

Martine s’approche du professeur et lui passe la main dans les cheveux.

Professeur : C’est pour bientôt M’Amour, je le sens au fond de moi-même. J’espère

qu’ils te ressembleront ?

Martine se tape le front.Robert rentre avec un portable de la première génération, type

« Talky-walky » énorme avec bandoulière.

ROBERT : Voilà.

MARTINE : C’est ça ? Elle numérote. …Ca marche, en plus.

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HELIANE : Au moins, c’est pas compliqué de taper sur les touches quand on a des

gros doigts boudinés.

MARINELLA : Tais-toi, n’en rajoute pas.

MARTINE : Allo ? Allo ?…Ici l’agent QQ29....Quoi le code ? .Enervée .Merde, voilà

je te le donne le code , les escargots sont farcis à la sciure…Voilà, t’es

content…Bon, on a un souci là…Comment ?…Oui, j’ai le client avec la

charge…Oui, avec moi…Mais…Sauf….Criant : Je peux en placer une

là….Bruit de moto à l’extérieur. Attends, j’entends du monde. La moto

s’arrête. Désignant Maryline : Vous, allez-voir !

Maryline s’approche de la fenêtre, sa mine s’éclaire.

MARYLINE:Bingo !!!

Fin du deuxiéme acte

Troisiéme acte

Reprise dans les memes positions que l’acte précédent

MARYLINE:Bingo, c’est les poulets !

Professeur : Cot, il se dresse. Royco, royco, c’est les poulets, cot !

Il s’agite. Sonnerie porte d’entrée « Love me tender ».

MARTINE :Un problème…Je coupe…Oui, j’assume !…Oui, dans la discrétion…T’en

a de bonnes toi ! Elle coupe.

La silhouette d’un motard de la gendarmerie apparaît derrière la porte.

MARTINE : Attention, si vous dîtes quoi que ce soit, je bousille tout le monde ! Elle cache le révolver et le talky-walky.

MARYLINE: ironique : Je ne comprends pas, vous pourriez porter plainte…

MARTINE : J’ai mes raisons, pigé !

Le Professeur se fige, semble très inquiet, il se cache, il a peur. Le motard frappe à la porte.

MARYLINE: Entrez, entrez, monsieur l’agent…

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Mot1 MAXANCE : Bonjour messieurs-dames, gendarmerie nationale.

Il n’enlève pas son casque, il porte des lunettes noires, il ne doit pas être reconnu lorsqu’il

jouera le deuxième motard.

MARINELLA : Sans blagues ? Elle pouffe nerveusement.

Professeur : Se dresse debout sur le fauteuil en hurlant et montrant du doigt :Dark Vador !

Mot1 MAXANCE : Dîtes, qu’est-ce qu’il a, ce monsieur ? Qui est monsieur Leglou !

ROBERT : s’avance : C’est moi.

Mot1 MAXANCE : Et lui ?

MARYLINE: Notre cousin, il sort de sanatorium, il travaillait à la centrale vous savez

Il a pris une surdose, un sacré coup de chaud dans les neurones. Il a un

peu de mal à s’en remettre...

HELIANE : C’est comme mes vaches, elles font du lait très riche en oligo éléments

même que le lait est très lourd et que si …..

MARYLINE:l’interrompant : Et voilà ma fille Marinella, et je suis madame Leglou,

Maryline.(courbette avantageuse) et notre voisine Héliane.. Et heu ,

madame est l’infirmière de notre cousin.

Professeur : Dark Vador ! terrorisé, il serre sa malette.

Mot1 MAXANCE : Bon, vous êtes tous là ? Parce que………….

Professeur : ne lui laissant pas le temps de poursuivre : Oui Dark Vador…Et il y a la

princesse Leïa aussi et les chevaliers aux cent milles étoiles et tous

ensemble, nous serons bien plus fort que toi, être maudit !

ROBERT : Ne faîtes pas attention, monsieur l’agent…

Mot1 MAXANCE :…Bon, heu, dîtes ? Qu’est-il arrivé au véhicule stationné devant

la pompe ?

ROBERT : Rien, un accident dans le village la nuit dernière, je viens de la

remorquer, c’est tout frais.

Mot1 MAXANCE : soupçonneux. Quoi qu’il en soit, j’aimerais bien qu’on aille le voir

de plus près. Il se dirige vers la porte du fond.

Professeur : toujours en plein délire : Ha, ha, tu fuis Dark Vador !

MARTINE : Bien, je pense que je vais augmenter sérieusement la dose de

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tranquilisants, mais vous savez c’est un sacré cheval, on se demande où il

met tout ça…Le trou de la sécu’ !

Mot1 MAXANCE : froid :Vous feriez bien, madame.

ROBERT : Bon, je vous accompagne alors…

Mot1 MAXANCE : C’est ça, monsieur Leglou ; Ensuite, je vous demanderais de

rassembler vos affaires pour vous préparer à me suivre.

Ils sortent, tous sont stupéfaits, ils s’avancent vers la fenêtre pour regarder dehors.

Professeur : resté debout sur son fauteuil : Non, Dark Vador, tu ne m’auras pas, je

saurai me défendre.

Il saute au sol, attrape un outil sur le râtelier et sort en trombe par l’atelier, les autres

essayent de s’interposer, en vain.

MARTINE : Mais, c’est pas vrai, c’est pas vrai !

Les autres retournent à la fenêtre, elle sort son revolver un peu plus nerveuse.

MARTINE : Eloignez-vous de là !

MARINELLA : Alors ? Que fait-on maintenant ?

Bruit de tumulte au dehors, on entend le professeur qui crie.

Professeur : Montjoie, Jérusalem !

Robert arrive, catastrophé, par le fond.

MARYLINE et HELIANE : Robert !

ROBERT : Le fou ! Il a fracassé le motard !

Il s’assied à la table, la tête entre ses mains. Le professeur pousse la porte en traînant le

motard sous les bras. Il jubile. Il allonge le corps au milieu de la scène et se dresse en

vainqueur, un pied sur le torse de sa proie.

Professeur : En fait, Dark Vador, tu m’as déçu.

MARTINE : l’attrapant par le bras : Toi, va couver ! Tu as déjà fait assez de bêtises

pour aujourd’hui !

Penaud, il va se repositionner sur la valise dans le fauteuil.

Professeur : Voui, m‘Amour.

HELIANE : Alors, qu’est-ce qu’on fait ?

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MARYLINE:Je lui dirai moi, à Elvis, qu’on a eu un problème avec le mélange…En

tout cas, elle a pas l’air bien, la maréchaussée !

ROBERT : Bon ! A quelque chose, malheur est bon ! Il claque dans ses mains et se

dirige vers la porte. Marinella, ta valise, j’t’emmène à la gare avec la bécane

du poulet.

Le professeur s’agite un peu à l’évocation du volatile.

MARTINE : Vous oubliez que c’est moi qui commande ici ! La moto, c’est pour moi

et …poussin. Quant à vous, je n’en ai pas fini…Pour commencer, lui, on

va le mettre dans le placard-là. Elle ouvre le placard métallique près des

outils. Allez, messieurs dames, au travail ! Elle les menace encore avec le

revolver Et baillonnez-le ! Ils s’exécutent et s’apprêtent à fermer la porte du placard.

Professeur : Attendez ! J’ai droit à mon trophée.

Il fouille dans le placard, le motard est invisible, arrache le casque et le pose avec

satisfaction sur la table. Martine aussi se ravise et prend dans le placard le revolver du

motard et les menottes. Une botte du gendarme coince la porte, elle s’énerve et la repousse.

La porte de l’étage s’ouvre, apparaît Elvis, toujours sonné et sujet à des tics étranges.

MARTINE : qui a réussi à fermer la porte : Tiens, le voilà lui, je l’avais presque oublié.

MARYLINE:Elvis, mon fils.

ELVIS : voix hagarde : Bonjour manman, je cherche mon coffre à jouets, on s’amuse

bien avec Babar et Céleste, tu sais et puis j’ai fait un gros dodo.

MARYLINE:Tu sais bien, mon biquet, sous les peluches au fond de ta chambre avec

les livres de la bibliothèque rose..

ELVIS : ah, oui…hagard, il rentre dans les chambres.

HELIANE : Il a l’air bien !

ROBERT : Tu parles Charles !

MARYLINE:s’aperçoit que la tasse de Royco est vide : Tu lui as donné quoi ?

Empoisonneuse !

HELIANE : se tape sur le front. Du Royco !

Professeur : Coco, coco !

MARINELLA et ROBERT : Quoi ? Quoi ?

Professeur : Coa, coa…Il se met à imiter la grenouille en sautant autour du canapé.

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MARYLINE:Le voilà qui fait la grenouille, maintenant ! Remarque, ça pond aussi des

œufs…

MARINELLA : quoi ? Qu’est-ce que c’est que cette histoire de Royco ?

Martine interrompt la conversation bruyamment.

MARTINE : Silence ! Elle attrape à nouveau le téléphone Talkie-walkie.

Professeur : Coa, coa, coa.

MARTINE : Faîtes-le taire, ou je fais un malheur !

HELIANE : s’approchant : Je peux ?

MARTINE : Tout en numérotant : Si vous avez une solution…

HELIANE : Déjà auprès du professeur : Viens mon crapaud. Elle lui prend les deux

mains, bruits d’éclairs, il se calme et s’assied sur le fauteuil, abasourdi.

Héliane se retourne, triomphante : Radical, hein ?

MARTINE : Inquiétant plutôt… Allo ?…Allo, oui, c’est QQ29….Oui….Quoi le

code ? Tu me gave avec ton code, compris !…Bon, ici, ça ne s’arrange

pas…Oui, il est là, OUI, la mallette aussi. J’ai un motard dans le

placard…Un motard dans le placard,qu’est-ce que je fais maintenant ?…Je

prends la moto ! Oui, ça j’avais compris, je ne suis pas débile, Nettoyage ?

Nettoyage ! Hé, ce n’est pas ma mission, moi…Mais ils sont sept ici !…Ca

ne va pas non !…Allo !, allo ?…Vous envoyez une équipe de dératiseurs ?

…Hé, bande de cinglés ! Comment ça, j’ai du souci à me faire aussi…Allo

, allo ? Elle semble perdue et en proie au doute.

MARYLINE:Je ne voudrais pas dire, si je peux me permettre, mais à part quelques

poussières à droite à gauche, je ne vois pas ce qu’on peut me reprocher

sur le plan de la propreté…Et puis les rats, c’est beaucoup exagéré…

ROBERT : Maryline, ta gueule !

MARINELLA : Tu n’as rien compris maman, Lara Croft doit nous supprimer car,

apparemment, nous en savons trop, trop quoi ?

HELIANE : Ah oui ! Comme dans les films avec Fernand Raynaud….Elle cherche.

Nikita et Léon !

MARTINE : Sauf que c’est pas du cinéma. Elle met les autres en joue avec les deux

revolvers, vise…Puis s’assied en soufflant, découragée : c’est pas mon truc à

moi, moi, c’est l’intrigue et le sport. Martine leur tourne le dos.

HELIANE : en chuchotant : Robert, c’est le moment …

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Robert s’approche doucement, Martine se retourne et lui colle une gifle.

MARTINE : Pour qui tu me prends, rigolo de kermesse.

Robert déséquilibré, tombe dans les bras d’Héliane : Bruit, il sursaute.

HELIANE : Oh, pardon, mon Robinou. Elle le lâche, il tombe assis par terre.

MARYLINE:Faut pas se gêner, c’est mon Robert ! Elle le relève.

ROBERT : Mais qu’est-ce qui se passe aujourd’hui ?

Professeur : un peu dégrisé : Tu es fourbe, Lara Croft, je vois clair dans ton jeu, tu ne

m’aimes pas ! Seul, l’argent t’intéresse.

Il a pris les menottes et attache la mallette à son poignet. Le casque resté sur la table se met

à grésiller..On entend une voix en sortir, c’est celle du deuxième motard quelque part au

dehors.

Mot2 CHRIS : Maxance de Christian, tu me reçois ? Robert ricane.

MARTINE : Ca se complique grave, là.

Professeur : s’étant redressé : L’esprit de Dark Vador plane encore sur la maison !

HELIANE : S’approche, menaçante : Tu sais ce qu’il te dit, Dark Vador ? !

Il se calme aussitôt.

ELVIS : réapparaît à l’étage : Manman ? Il descend et rentre dans la cuisine, toujours

bizarre.

MARYLINE:Oui, mon biquet ? Elle le suit.

ELVIS : Jai retrouvé mes gros crayons feutres et puis tu sais, on s’amuse bien avec….

ROBERT : Oui, on sait Babar et sa femme Céleste.

Il ressort toujours suivi par Maryline, avec un rouleau de papier aluminium.

ELVIS : Manman ?…Tu aimes la déesse de la Terre ?

MARYLINE:Heu…Oui, bien sûr.

ELVIS : Moi aussi manman…Il remonte l’escalier. Je t’aime manman, je vous aime

tous…Il est temps pour moi de sortir de l’ombre. Il rentre dans les chambres.

Tous…………… ?

ROBERT : En tout cas, bientôt, .Y’en a plusieurs qui risque d’y rentrer, à l’ombre…

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Le casque grésille à nouveau.

Mot2 CHRIS : Maxence de Chris, tu me reçois ?…Qu’est-ce que tu fabriques, on

devrait déjà avoir terminé…La voix devient de plus en plus

maniérée…Allez, Maxou, réponds à ton Cricri- d’Amour….Fais pas

ta chochotte…Tu m’énerves à la fin, me faire une scène stupide

après cinq ans de Pax…Maxounou, j’te jure sur la tête de ma moto

qu’il ne s’est rien passé avec ce routier ! …Allez, ok, on joue à

cache-cache….

MARINELLA : sarcastique : Chouette ! On s’éclate dans la gendarmerie.

MARTINE : Chut sursautant, Martine s’avance vers le professeur très menaçante, il

s’apprêtait à imiter un oiseau. Ah, toi ! Si tu fais Houhou comme un

hibou, je ne réponds plus de mes actes !

La porte de l’étage s’ouvre brusquement, apparaît Elvis en costume « maison » de super

héros bidon : Tshirt moulant trop petit orné d’un gros S E écrit au feutre,une grande cape

verte (une robe de Marilyne), un collant de danse, un short en satin vert fluo’, les avants bras

et les tibias recouverts de papier aluminium, sur les yeux : des lunettes comme pour dormir

dans l’avion, percées de trous, autour de la tête une ceinture verte de judo. Il est armé d’une

mitraillette laser Star wars qui fait du bruit et des étincelles. Bjork se marre derrière.

ELVIS : Tremble, puissance maléfique !

ROBERT : Mais t’es pas bien ? Merci Babar-Bjork ! T’aurais pu faire quelque

chose !

BJORK : Faut jamais contrarier les prophètes : ils ont la vision ! Je le sens : l’Esprit

de Bob Marley l’accompagne.

MARYLINE:Ma robe, mais qu’est-ce que tu as fait, Elvis ?

MARINELLA : Mais ce sont mes affaires de fitness, ça ?

ELVIS : Super écolo s’est réveillé et court affronter l’hydre d’Araignéville ! Demain,

la terre sera débarrassée à jamais de la technologie nucléaire ! Ha, ha !!

Il fait fonctionner sa mitraillette laser

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La suite auprès de l’Auteur

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A bientôt