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LA SANTÉ DES FEMMES EN GUADELOUPE Financement Données disponibles en 2018

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LA SANTÉ DES FEMMES EN GUADELOUPE

Financement

Données disponibles en 2018

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3La santé des femmes en Guadeloupe - Décembre 2018

Contexte

Méthodologie des enquêtes

I. CaraCtérIstIques démographIques

II. santé reproduCtIve et sexuelle A- Fécondité B- Contraceptionetinterruptionsdegrossesse(IVG) C- Rapports sexuels et comportements D- Infectionssexuellementtransmissibles E- VIHetSida III. état général de santé A- Consommationdesoinsdeville B- Consommationdesoinshospitaliers C- Nouvellesadmissionsenaffectionsdelonguedurée D- Mortalité Iv. les prInCIpaux problèmes de santé A- Diabète B- Maladiescardio-vasculaires C- Surpopids-Obésité D- Tumeursmalignes(cancers) E- Santémentale v. mode de vIe et Comportements

A- Alimentationetactivitéphysique B- Addictions

Synthèsegénérale

Référencesbibliographiques

Annexes

7

7

9

121214151617

1818192023

262627283032

363638

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47

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SOMMAIRE

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5La santé des femmes en Guadeloupe - Décembre 2018

99

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21293032

373839404142

Figure1-RépartitiondelapopulationparsexeetparâgeenGuadeloupeen1990et2015Figure2-Déclarationdelimitationd’activitéaucoursdessixderniersmoisenGuadeloupeselonlesexeen2014Figure3-ÉtatdesantéperçueenGuadeloupeselonlesexeen2014Figure4-RépartitiondesprincipauxmodesdecohabitationdesfemmessénioresenGuadeloupeselonl’âgeen2015Figure5-ÉvolutiondunombredenaissancesvivantesdomiciliéesenGuadeloupede2006à2016Figure6-Évolutiondel’âgemoyendesmèresàlanaissanceenGuadeloupede1998à2016Figure7-Proportiondepersonnesayantdéclaréunrenoncementauxsoinspourdesraisonsfinancièresaucoursdes12derniersmoisselonlesexeenGuadeloupeen2014 Figure8-Prévalencedelasurchargepondéraleselonl’âgechezlesfemmesenGuadeloupeen2013Figure9-PerceptiondesGuadeloupéennesâgéesde15à75ansdeleurcorpulenceselonleurIMCen2014 Figure10-ProportiondeGuadeloupéennesayanteudespenséessuicidairesouayantdéjàfaitunetentativedesui-cideselonl’âgeen2014 Figure11-Pratiqued’uneactivitéphysiquechezles15-75ansenGuadeloupeselonlesexeen2014 Figure12-Niveaudeconsommationd’alcooldes15-75ansselonlesexeenGuadeloupeen2014Figure13-Statuttabagiquechezles15-75ansenGuadeloupeselonlesexeen2014Figure14-Proportiondesfumeurs(quotidiensetoccasionnels)enGuadeloupe,selonlesexeetl’âgeen2014 Figure15-ConsommationducannabischezlesGuadeloupéensâgésde15à64ansselonlesexeen2014Figure16-Proportionsdesconsommateursdecannabisparmiles15-64ansselonlesexeenGuadeloupeen2014

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20

21

22

24

34

3740

TableauI-Partdelapopulationguadeloupéenneâgéede60ansouplusenperted’autonomieselonlesexeen2014TableauII-RépartitiondesséjourshospitaliersencourtséjourMCOdesfemmesselonlamaladietraitéeenGuade-loupe,Saint-BarthélemyetSaint-Martinsurlapériode2013-2015TableauIII-Tauxderenoncementauxsoinspourdesraisonsfinancièresaucoursdes12derniersmoisselonlesexeenGuadeloupeen2014TableauIV-RépartitiondesquatreprincipalescausesdenouvellesadmissionsenALDchezlafemmeguadelou-péennesurlapériode2012-2014,selonl’âgeTableauV-RépartitiondesquatreprincipalescausesdedécèsenGuadeloupechezlafemmeselonl’âgesurlapé-riode 2008-2014 TableauVI-EffectifettauxstandardisésdesprisesenchargeenGuadeloupepourdestraitementspsychotropesselonle sexe en 2015 TableauVII-Consommationsalimentairesmoyennes(g/j)chezlesadultesde16ansouplusenGuadeloupeetenMartiniqueselonlesexeen2013TableauVIII-Partdutabagismechezlesjeunesde17ansenGuadeloupe,selonlesexeen2011et2014

tableaux

FIgures

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7La santé des femmes en Guadeloupe - Décembre 2018

CONTEXTE

Préoccupationdel’OrganisationmondialedelaSanté(OMS)depuisplusieursannées,lasantédesfemmesestde-venueaujourd’huiunepriorité.Lesfemmesviventgénéralementpluslongtempsqueleshommes.EnFrancehexa-gonale,l’espérancedevieàlanaissanceestde85,3anspourlesfemmesetde79,3anspourleshommesen2016[1].Cetavantageféminins’expliqueparleprivilègebiologiqueinhérent,maiségalementparleurscomportementsdesantéplusprotecteurs.Cependant,vivrepluslongtempsnesignifiepasêtreenbonnesantéoude«sesentirenbonnesanté».Lesenquêtesmenéesindiquentqu’àâgeégal,lesfemmesseperçoiventenmoinsbonnesantéetdéclarent,enmoyenne,plusdelimitationsfonctionnellesoudemaladiesqueleurshomologuesmasculins[2].Parailleurs,ellessontplusfréquemmentensituationd’isolementetvivent4,2annéesdeplusqueleshommesavecdeslimitationsd’activité[3].Ilestcertainquelesfemmesetleshommessontconfrontésàdesproblèmesdesantésimilaires,maislesdifférencessonttellesqu’ilconvientd’accorderuneattentionparticulièreàlasantédesfemmes.

Àl’instardesobservationsnationales,lapopulationfémininedelaGuadeloupesedistinguedelapopulationmascu-line.Êtreunefemmeouunhommeinduitd’avoirdescomportementsdesantédifférents,quirésultentàlafoisdesfacteursbiologiquesetdefacteurssociaux,pouvantêtreeux-mêmespropresàlarégion.

Utilisantlesdonnéesdisponiblesen2018,cerapportviseàdresserunétatdeslieuxdelasantédesfemmesenGuadeloupe.Danscedocument,sontdécrites lesprincipalesdifférencesentre les femmeset leshommesde larégionainsiquelesévolutionsconstatées.Outrelesindicateursdisponiblesenroutine,cedocumentestégalementenrichid’indicateursextraitsdedifférentesenquêtesrégionalesounationales.Cesenquêtesontétémenéespourlaplupartenpopulationgénérale.

MÉTHODOLOGIE DES ENQUÊTES

Enquête Baromètre santé DOM 2014 Lesenquêtes«Baromètresanté»réaliséesparl’Insti-tutnationaldepréventionetd'éducationpourlasanté(INPES)visentàdécrire lescomportements,attitudeset perceptions de santé des Français. Le Baromètresanté DOM 2014 constitue la première extension decetteenquêtedans lesDOM.Lesquestionsabordentdifférentesthématiquesdesantéetnotammentlesad-dictions,lasurchargepondérale,lehandicapetlasantémentale.Cetteenquêtedéclarativeestréaliséeauprèsdepersonnesâgéesde15à75ans.

Enquête ESCAPADEnquête sur la Santé et les Consommations lors del'AppeldePréparationÀlaDéfense(ESCAPAD)estuneenquête réalisée par l'Observatoire français des dro-gues et des toxicomanies (OFDT) tous les 3 ans. Elleestmenéeauprèsdejeunesâgésde17anslorsdelaJournéedéfenseetcitoyenneté (JDC).Ellepermetderecueillirdesinformations,àl’aided’unquestionnaireautoadministré, sur leur état de santé ainsi que surleursconsommationsdeproduitspsychoactifs (tabac,alcool,cannabis).EnGuadeloupe,403 jeunesontétéenquêtésen2014.

Enquête KANNARI«Kannari : Santé, nutrition et exposition au chlordé-coneauxAntilles»estuneenquêteréaliséeenparte-nariatentrel’InVS,l’Anses,lesARS,lesobservatoiresdesantédeGuadeloupeetdeMartiniqueetl’Insee.ElleaétéconduiteenpopulationgénéralerésidantenGua-deloupeaumomentdel’enquête.Lerecueildesdon-néesaétéréalisédeseptembre2013àjuin2014.UndesobjectifsdeKannariétaitd’évaluerl’étatdesantédelapopulationguadeloupéenneenabordantlapré-valencedusurpoidsetdel’obésitéetdecertainesma-ladiesd’intérêt.

Enquête KABP Antilles GuyaneL’enquête « Connaissances, attitudes, croyances etcomportementsfaceauVIH/sidaetàd’autresrisquessexuels auxAntillesetenGuyane»aété réaliséeen2011parl’ORSIle-de-Franceetl’INPES.Elleviseàap-porter des éléments de connaissances sur les risques sexuelset leurévolutiondans le tempsdans les troisdépartements français d’Amérique : Guadeloupe,GuyaneetMartinique.

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Enquête Vie Quotidienne et Santé (VQS)Vie Quotidienne et Santé (VQS) est le premier voletd’undispositifd’enquêtesdénomméCAREpourCapa-cités, Aides et REssources des seniorsmenées par laDirectionde la recherche,desétudes,de l’évaluationetdes statistiques (DREES). L’enquêteQVSs’intéresseauxconditionsdeviedespersonnesâgéesde60ansouplusrésidantesàleurdomicile,àleurcapacitéfonction-

nelle,leursdifficultésquotidiennesetàleurétatdesan-té général.Afind’identifier laperted’autonomiede lapopulation,unscoreaétéconstruitàpartirdesréponsesauquestionnaire.Quatregroupesontétéconstruits,àpartirdesscores.LesindividusobtenantunscoreélevésontclassésdanslegroupeIVetconsidérésensituationdeperted’autonomie.

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CARACTÉRISTIQUES DÉMOGRAPHIQUES PARTIE 1

Au 1er janvier 2015, la population féminine vivant enGuadeloupeestestiméeà214511habitantes.Elle re-présenteunpeuplusde lamoitiéde lapopulationdelarégion (54%).Comparativementà l’année1990, lapartdefemmesdanslapopulationaaugmentédetroispoints.Laproportioncroîtavecl’avancéeenâge.Delanaissanceàl’âgede25ans,lesfemmessontmoinsnom-breusesqueleshommes.Ainsi,avantl’âgede25ans,lesex-ratioestde0,97,soit97femmespour100hommes.Au-delàdecetâge, latendances’inverseets’accentueauxâgesélevés.Lesex-ratioestde1,35danslatranched’âges des 25 à 44 ans contre 1,53 pour les individusâgésde75ansouplus(153femmespour100hommes).

De1990à 2015, la structurepar âgede la populationrégionaleasensiblementévolué.Représentant9%delapopulationféminineen1990,lapartdesfemmesâgéesde65ansouplusaquasimentdoubléen2015(+17%).Àl’inverse,laproportiondefemmesâgéesdemoinsde25ansadiminuéde16points.Cemêmephénomène-ac-croissementdelapartdespersonnesâgéesdeplusde65ansetbaissedelapartdesjeunesdemoinsde25ans-estobservéauseindelapopulationmasculinedelarégion.Lapyramidedesâgesillustre,parailleurs,dudéficitdesjeunesguadeloupéennesenparticulierdanslestranchesd’âgesdes20-34ans.Cedéficitrésultedelabaissedelanatalitéetde lamigrationdeces jeunes femmesdési-reusesdepoursuivredesétudesoudetrouverunemploihorsde larégion.De1990à2015, lapartdesfemmesâgéesde20à35ansadiminuéde10points[Figure 1].

Figure 1 - Répartition de la population par sexe et par âge en Guadeloupe en 1990 et 2015

Lesfemmesviventgénéralementpluslongtempsqueleshommeset ilenestdemêmeenGuadeloupe.En2016,l’espérancedevieà lanaissancedes femmesguadelou-péenness’établità84,1ans,soitseptannéesdeviesup-plémentaires par rapport aux hommes et 1,2 année demoinsparrapportauxfemmesdeFrancehexagonale.Àl’inversedelatendancenationaleoùl’écartd’espérancede vie entre les femmes et les hommes se réduit, enGuadeloupe,cetécartrestestableetprochedeseptans(81,6anspourlesfemmeset74,6anspourleshommesen2000).

Source:Insee(Recensement1990et2015)Exploitation:ORSaG

Figure 2 - Déclaration de limitation d’activité au cours des six derniers mois en Guadeloupe selon le sexe en 2014

Source:BaromètreSantéDOM2014 Champ:Ensembledesindividusenquêtésâgésde15à75ans(n=2028)* Différence significative avec les femmes

Hommes Femmes

Limitationslégères Limitationsfortes

5%

10%*

7%

16%

Les Guadeloupéennes : 54 % de la population générale Sept années de vie en plus, en moyenne

L’avantage octroyé aux femmes par ces années devie supplémentaires doit être nuancé au regard desconditions de santé dans lesquelles elles sont vécues.D’après l’enquête Baromètre Santé DOM 2014 [4], plusdedeuxGuadeloupéennessurdixâgéesde15à75ans(23%)déclarentêtrelimitées(légèrementoufortement)dansleursactivitéshabituellesdepuisaumoinssixmois.Leshommessontproportionnellementmoinsnombreuxàdéclarercettelimitationfonctionnelle(15%)[Figure 2].Cettedifférences’accentuesensiblementau-delàdel’âgede45ansetestdueessentiellementausentimentd’êtrelégèrement limité. Près de deux Guadeloupéennes surdix(19%)âgéesde45ansouplusdéclarentêtrelégère-mentlimitéescontreunGuadeloupéensurdixpourcettemêmetranched’âges.

Plus d’années de vie, mais avec des limitations fonc-tionnelles

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

-7 -5 -3 -1 1 3 5 7

En % de la population totale

Âge

2015 1990

FemmesHommes FemmesHommes

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La santé des femmes en Guadeloupe - Décembre 201810

En dépit de leur plus grande longévité, les femmes seperçoiventenmoinsbonnesantéqueleshommes.Ellesdéclarent,parailleurs,avoirplusdeproblèmesdesan-té.LesrésultatsduBaromètreSantéDOM2014mettenten évidence qu’un peu plus de la moitié des Guade-loupéennes (53%)perçoivent leur santécommeétantbonneoutrèsbonne,contredeuxtiersdeshommesdelarégion.Parmilesfemmesinterrogées,7%perçoiventleur santé comme étant mauvaise, proportion supé-rieurededeuxpointsàcelledelapopulationmasculine[Figure 3].Déclarerunproblèmedesantéestégalementplusfréquentdanslapopulationféminine.PrèsdedeuxGuadeloupéennessurcinq(39%)disentavoirdespro-blèmesdesantécontre29%deshommesdelarégion.

À caractéristiques sociales comparables, lesGuadelou-péennes se sentent en moins bonne santé que leurs ho-mologuesrésidantenFrance(68%).Ellesdéclarent,parailleurs,plussouventdesmaladieschroniquesquecesdernières(39%contre36%).

Figure 3- État de santé perçue en Guadeloupe selon le sexe en 2014

Source:BaromètreSantéDOM2014 Champ:Ensembledesindividusenquêtésâgésde15à75ans(n=2028)* Différence significative avec les femmes

Moyen Mauvaisoutrèsmauvais

Bon ou très bon

66 %* 53 %

28 %* 40 %

5 % 7 %

Hommes Femmes

Figure 4 - Répartition des principaux modes de cohabitation des femmes séniores en Guadeloupe selon l’âge en 2015

Parallèlementauvieillissementdelapopulation,l’isole-mentdespersonnesâgéess’estaccentuéaucoursdesdernièresannées.Cettesituationtouchedavantage lesfemmesqui,vivantenmoyennepluslongtemps,perdentplussouventleursconjoints(habituellementplusâgés)etseretrouventdece fait seules.En2015,àpartirdel’âgede60ans,prèsdequatreGuadeloupéennessurdix

(38%)viventseulescontre27%deshommes.Sidanslatranche d’âges des 60-69 ans, lemode de cohabitationmajoritairedemeurelavieencouplesansenfant,au-delàde cet âge, pour les femmes séniores, la tendance s’in-verseauprofitdelasolitude[Figure 4].Indépendammentde la tranche d’âges, le principalmode de cohabitationdeshommesséniorsrestelavieencouplesansenfant.

Des séniores qui résident seules et sont plus concernées par la dépendance

Source:Insee(Recensement2015) Exploitation:ORSaG

Une santé perçue comme étant moins bonne

29%

34%

36%

42%

49%

36%

36%

35%

27%

14%

27%

21%

19%

22%

21%

60à64ans

65à69ans

70à74ans

75à79ans

80 ans ou plus

Seul(e) Couplesansenfant Cohabitationavecson(ses)enfant(s)

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11La santé des femmes en Guadeloupe - Décembre 2018

CaractéristiquedéjàobservéechezlesGuadeloupéennesâgéesde15à75ansetinterrogéeslorsdel’enquêteBa-romètre SantéDOM, les séniores vivant à domicile enGuadeloupe sont aussi plus nombreuses à se déclarerenmoinsbonnesantéqueleurshomologuesmasculins.Lesdonnéesextraitesde l’enquêteVieQuotidienneetSantéde2014(VQS2014)etdel’analysedel’Insee[5,6]montrentqu’untiersdesfemmesâgéesde60ansouplussedéclarentenmauvaisoutrèsmauvaisétatdesanté.Elles sont également plus touchées par des problèmes fonctionnelsetplusdépendantes.Plusd’uneGuadelou-péennesurcinq(22%)âgéesde75à85ansestensi-tuationdeperted’autonomie.Cettesituationconcerne18%deshommesde cettemême tranched’âges. Cetécart s’accentue aux âges extrêmes. Près de lamoitiédesfemmesâgéesde85ansouplussontplussujettesàlaperted’autonomieenGuadeloupe[Tableau I].

Prévenir le déclin fonctionnel et anticiper la prise encharge de personnes âgées à risque d’entrer dansune situation de dépendance est un enjeu important.Les femmes sont, à âge comparable, plus concernéesqueleshommespardessituationsdefragilité.

Tableau I - Part de la population guadeloupéenne âgée de 60 ans ou plus en perte d’autonomie selon le sexe en 2014

Source:EnquêteVieQuotidienneetSanté2014,Insee

Cessituationsnécessitentdesaccompagnementsfinan-ciers et de professionnelles. En 2014, selon l’enquêteVQS, 23% des Guadeloupéennes âgées de 60 ans ouplus déclarent bénéficier d’aide professionnelle (infir-miers, aide-ménagères…) contre16%deshommesdecettemême tranche d’âges. De plus, les femmes sontplusnombreusesqueleshommesàbénéficierdel’allo-cationpersonnaliséed’autonomie(APA)àdomicile.Parmiles7261séniorsguadeloupéensbénéficiairesdel’APAàdomicileen2016,70%sontdesfemmes[7].

Àl’instardelapopulationfémininerésidantenFrancehexagonaleoudanslemonde,enGuadeloupe,lesfemmesviventpluslongtempsqueleshommes.Leurespérancedevieàlanaissanceestde84,1ansen2016,cequicorres-pondàseptannéesdeviesupplémentairesparrapportauxhommesguadeloupéens.

Endépitdesquelquesannéesdevieenplus,lesfemmesneseperçoiventpasenbonnesanté.Ellesdéclarentunemoinsbonnequalitédevienotammentsurleplanfonctionnelqueleshommes.EnGuadeloupe,7%desfemmesâgéesde15à75anssesententenmauvaiseouentrèsmauvaisesanté.Au-delàde60ans,ellessontuntiersàavoircetteperceptiondeleursanté.Enoutre,lesannéessupplémentairesvécuesparlesfemmessontassociéesàunesantédégradée,etplusparticulièrementàdeslimitationsfonctionnelles.PrèsdedeuxGuadeloupéennessurdixâgéesde15à75ansontindiquéêtretouchéespardesproblèmesfonctionnels.Au-delàde75ans,cettepartaugmente,jusqu’àatteindreprèsdelamoitiédesfemmesâgéesde85ansouplus.

Conjointement au phénomènede vieillissement, les femmes séniores vivant enGuadeloupe sont plus souventconfrontéesàlasolitudeetàunesituationdedépendance.Environ,quatreGuadeloupéennessurdixâgéesde60ansouplusviventseules.Laperted’autonomie-bienplusmarquéeenGuadeloupeselonlesrésultatsdel’enquêteVQS-,l’estd’autantplusdanslapopulationfémininedelarégion.Lesfemmesbénéficientdavantaged’aideprofes-sionnelleetdel’allocationpersonnaliséed’autonomiequeleshommes.

SYNTHÈSE

Part des individus en perte d’autonomie

60à74ans 75à85ans 85 ans ou plusHommes 4% 18% 29%Femmes 4% 22% 49%

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SANTÉ REPRODUCTIVE ET SEXUELLE PARTIE 2

Le taux de natalité est le rapport du nombre de nais-sances vivantes de l'année à la population totalemoyennedel'année.

L’indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) est la somme des taux de fécondité par âge observés uneannée donnée. Il donne le nombremoyen d’enfantsqu’auraitunefemmetoutaulongdesaviesilestauxdeféconditéobservésàchaqueâgel’annéeconsidéréedemeuraientinchangés.

La mortinatalité estlerapportdunombrededécèsfœ-tauxde l’annéeà l’ensembledesnaissances(vivantesetmort-nés).

La mortalité infantile est le rapport du nombre annuel dedécèsd’enfantsnésvivantsdécédésavantunanàl’ensembledesnaissancesvivantes

A- FÉCONDITÉ

En2016,4653enfantsnésvivantsontétémisaumondepardesfemmesdomiciliéesenGuadeloupe.Cetteder-nièredécennie(2006-2016)secaractériseparlabaissedunombredenaissancesvivantesde2,3%enmoyennepar an [Figure 5].Le taux de natalité régional en 2016 est de 11,8 nais-sances vivantes pour 1 000 habitants, taux proche dutauxnational.En2006,letauxdenatalitérégionalétaitestiméà16‰.Ladiminutiondelanatalités’explique,enpartie,parlaréductiondunombredeGuadeloupéennesenâgedeprocréer(15-49ans)durantcettepériode.LaGuadeloupe reste, néanmoins, l’une des régions fran-çaisesoùletauxdeféconditéestleplusélevé.L’indiceconjonctureldefécondité(ICF)delarégions’élèveà2,12enfants par femmeen âgedeprocréer en 2016. Il estsupérieurde0,2pointàl’ICFnational.

Figure 5 - Évolution du nombre de naissances vivantes domiciliées en Guadeloupe de 2006 à 2016

Source:Insee(Étatcivil2016) Exploitation:ORSaG

En Guadeloupe comme en France hexagonale, l’âgemoyen à la maternité ne cesse d’augmenter et s’éta-blit en 2016 à 30,3 ans pour les Guadeloupéennes(30,4ansàl’échellenationale) [Figure 6].UnenaissancesurquatreconcernedesGuadeloupéennesâgéesde35ansouplus.

Lereculdel’âgeàlamaternitéentrainel’augmentationdunombredegrossessesàrisque(cf : Encadré 1),maisaussidesdifficultésàconcevoir. Les femmesâgéesde35ansouplusreprésententlamoitiédesprisesenchargepourfécondationinvitroen2015enGuadeloupe.

Le recul de la natalité

Des grossesses plus tardives

6228 60505758

5487 5341 5384 5233 5069 50014714 4653

2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

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13La santé des femmes en Guadeloupe - Décembre 2018

Figure 6 - Évolution de l’âge moyen des mères à la naissance en Guadeloupe de 1998 à 2016

Source:Insee(Étatcivil2016) Exploitation:ORSaG

Pourlapériode2010-2012,lenombrededécèsmaternelssurvenussurl’ensembledesterritoiresfrançaisiden-tifiésparl’EnquêteNationaleConfidentiellesurlesMortsMaternelles(ENCMM)estde256.Letauxdemorta-litématernelles’établità10,3décèspour100000naissancesvivantes.EnGuadeloupe,surcettepériode,10décèsmaternelssontsurvenus,correspondantàuntauxdemortalitématernellede62,7décèspour100000naissancesvivantes.Dufaitdelafaiblessedel’effectif,cerésultatdoitêtreconsidéréavecprudenceettoutecomparaisonestpeupertinente[8].

Lamortalitéinfantile,définieàpartirdunombred’enfantsnésvivantsetquimeurentdurantlapremièreannéedeleurvie,esttrèsélevéeenGuadeloupe.De2014à2016,letauxdemortalitéinfantileest,enmoyennede8,3décèspour1000naissancesvivantes[1].LarégionseplaceaudeuxièmerangdesrégionsayantleplusforttauxdemortalitéinfantileaprèslaGuyane(9,3‰).LamortalitéinfantileenGuadeloupeest2,4foissupérieureàcelledelaFrancehexagonale.Aucoursdesdernièresannées,lamortalitéinfantilen’acesséd’augmenter,passantde7,5‰enmoyennede2004à2008à8,3‰enmoyennede2009à2014enGuadeloupe.

Letauxdemortinatalité1enGuadeloupeaconnuuneévolutionsimilaireàcelledelamortalitéinfantile.En2015,letauxestde22,8décèsfœtauxpour1000naissancescontre16,4décèspour1000naissancesen2012[9].

pérInatalIté

1Mortinatalité:rapportdunombreannueldedécèsfœtauxàl’ensembledesnaissancesvivantesetmort-nés

28

29

30

31

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2012

2013

2014

2015

2016

Âgemoyen

(ans)

1998

30,1

20062016

29,3

30,3

encadré 1

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santé des femmes en Guadeloupe

La santé des femmes en Guadeloupe - Décembre 201814

B- CONTRACEPTION ET INTERRUPTIONS DE GROSSESSE (IVG)

Depuis 1967, année de légalisation de la contraception en France, les méthodes contraceptives se sont largement diversifiées : implant, patch, anneau vaginal, stérilet, pilules…

EnGuadeloupe, le recours à la contraception reste re-lativementélevé.Selonl’enquêteKAPBAntilles-Guyane2011 [10], 9,6%desGuadeloupéennes âgées de 18 à54anssexuellementactives2,ontrépondunepasavoirutilisédeméthodecontraceptivelorsdudernierrapportsexuel.Lesfemmesâgéesde45à54anssontcellespourqui l’absence de protection est la plus élevée (18,9%),suiviedesjeunesfemmesâgéesde18à24ans(11,3%).

Lapilulerestelemodedecontraceptionleplusutilisé.Parmi les femmesayantunrecoursà lacontraception,36,3%desfemmesdelarégionprennent lapilule lorsdudernierrapportsexuelen2011.Lerecoursàunemé-thodenonmédicalisée(préservatif,méthodeslocalesounaturelles)concerne42,9%desfemmes, ilcorrespondàl’utilisationdupréservatifdansdeuxcassurtrois.Unpeuplusd’unquartdesGuadeloupéennes(26,8%) in-terrogéesdéclarentavoirutiliséunpréservatifaucoursdeleurdernierrapportsexuel.

Près de trois femmes sur dix âgées de 18 à 54 ans etsexuellementactivesontdéjàeurecoursàunecontracep-tiond’urgenceaucoursdeleurvie(28,4%).EnvironuneGuadeloupéenne sur dix interrogées (9,9%) dit y avoireurecoursaucoursdesdouzemoisprécédantl’enquêteKAPB.Cetteétudemetégalementenévidencequelere-coursà lacontraceptiond’urgencevariefortementavecl’âge.Ilconcernemoinsd’unquartdesfemmesguadelou-péennesâgéesde18à24ans(23,3%)contre2,6%desfemmesâgéesde45à54ans.

Malgréladiversitédesmoyensdecontraception,lapartdegrossessesnonprévuesdemeureimportante.D’aprèsl’enquêtede2011, 14%des femmesâgéesde18à 54anssexuellementactivesontfaitfaceàunegrossessenonprévue au cours des cinq années précédant l’enquête.Cettesituationestplusfréquenteavantl’âgede35ans:c’estlecasdeplusd’unefemmesurquatre(26,7%)âgéesde25à34anscontre13,1%desfemmesâgéesde35à45ans.

Une couverture contraceptive élevée, mais insuffisante

IVG : un recours très élevé en Guadeloupe En 2011, un tiers des femmes âgées de 18 à 54 anssexuellementactivesetconfrontéesàunegrossessenonprévuedéclarentavoirinterrompuleurgrossesse(réali-sationd’uneIVG).L’analyseréaliséesur l’ensembledestroisdépartements(Guadeloupe,GuyaneetMartinique)indiquequel’issuedelagrossessevarieavecl’âge.Ainsi,41,9%desfemmesâgéesde18à24ansontinterrompuleurgrossesse.Cettedécisionestprisepar33,4%desfemmesâgéesde25à34ansetpar28,1%desfemmesâgéesde35à54ans.

En2016,3104IVGontétéréaliséesauseindelapopula-tionfémininevivantenGuadeloupe.Larégionprésenteletauxderecoursàl’IVGleplusélevédesrégionsfran-çaises :33,8 IVGpour1000femmesâgéesde15à49ans.Lerecoursàl’IVGchezlesmineuresâgéesde15à17ansreprésente4,6%del’ensembledesIVGréaliséesenGuadeloupe.Ainsi,letauxrégionalderecoursàl’IVGestde14,7IVGpour1000mineures.Bienqu’étanttrès

élevé comparativement au taux national (6,6 IVG pour1000mineures), le tauxderecoursà l’IVGchez lesmi-neuresdeGuadelouperesteinférieurauxtauxobservésdanslesautresDROM[11].Sur la période 2015-2017, en moyenne chaque année,1290forfaitsd’IVGmédicamenteusesréaliséesenméde-cinedevilleontétéremboursésparl’AssurancemaladieenGuadeloupe.Letauxd’IVGréaliséesenmédecinedevilleestde17IVGpour1000parmilesfemmesâgéesde15à44ans.Sur la période 2013-2015, en moyenne chaque année,2080bulletinsd’interruptionsdegrossesse(BIG)corres-pondantàdesIVGontétéréceptionnésenGuadeloupe.Parmi lesbulletinscontenantune informationrelativeàuneIVGantérieure,plusdelamoitiédesbulletinscorres-pondaitàdesfemmesayantdéjàeurecoursàaumoinsuneIVGantérieurement:32%uneIVGet19%deuxIVGouplus[12].

2Personnesde18à54ansquionteuleurdernierrapportsexuelavecunpartenairedesexeopposédanslesdouzemoisquiontprécé-dél’enquête,quisontnonstériles,quin’attendentpasetnecherchentpasàavoird’enfant.

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15La santé des femmes en Guadeloupe - Décembre 2018

C- RAPPORTS SEXUELS ET COMPORTEMENTS

Les résultats de l’enquête KABP Antilles-Guyane 2011 montrent que les déclarations des femmes âgées de 15 à 69 ans restent sensiblement différentes de celles des hommes d’âges similaires, pour la majorité des indicateurs considérés.

EnGuadeloupe,l’âgemédian3 du premier rapport sexuel estdeà17,6anschez les femmesetde16,1anschezleshommesen2011.L’âgemédian3 au premier rapport sexueladiminuéaufildesgénérations,aussibienceluidesfemmesqueceluideshommes.Danslapopulationféminineâgéede18à24ans,l’âgemédianaupremierrapportsexuelestde16,4ans,soit1,6andemoinsque

Un premier rapport sexuel contextuellement différent chez la femme guadeloupéennelesfemmesâgéesde55à69ansaumomentdel’enquête.À l’image des autres Territoires Français d’Amériques(MartiniqueetGuyane),lamajoritédesGuadeloupéennes(71%)déclarentavoireuleurpremierrapportsexuelavecunpartenaireplusâgé.Cetteconfigurationneconcerneque26%deshommes.

Dansl’enquêteKAPB2011,souslequalificatifde«vio-lencessexuelles»figuraientlesattouchementssexuels,lesrapportssexuelsforcésetlestentativesderapportssexuels forcés. Plus de deux femmes sexuellement ac-tives4surdixdéclarentavoiracceptéleurpremierrap-portsexuelalorsqu’ellesnelesouhaitaientpasvraimentet4%onteucerapportsouslacontrainte.Proportion-nellement,ellessonttroisfoisplusnombreusesàavoirdéjàsubidesviolencessexuellesaucoursdeleurviequeleurshomologuesmasculins(21%contre7%).Cesactesdeviolencesesontproduits,pourplusdedeuxtiersdesfemmes (69%) avant l’âge de 18 ans et sont associés

Des violences sexuelles plus fréquentes chez la femme, et ce dès le premier rapport sexuelaux conditions de vie précaire. Ces actes interviennent,enmoyenne,cinqansplustôtchezlesfemmes(14,4ans)quechezleshommes(19,3ans).

En outre, comparée à 2004, la proportion de femmesayant déclaré des attouchements sexuels a augmenté.De8%lorsdelaprécédenteenquête,ellepasseà14%en2011.Cettehaussepeutcertestraduired’unaccrois-sement des attouchements,mais également d’une plusgrande facilité à dénoncer ces actes, et ce notammentchezlesplusjeunes.

Lesfemmesdéclarentmoinsdepartenaires,aucoursdeleurvie,queleshommes.En2011,lesrésultatsdeKAPBindiquent que moins de 10 % des Guadeloupéennesâgées de 15 à 69 ans (8,6%) ont déclaré avoir eu aumoinsdixpartenairesaucoursdeleurvie.Cettepropor-tionestseptfoisplusélevéedanslapopulationmascu-line(58,8%).Demême,lemultipartenariat5 reste sensi-blementmoins fréquentchez les femmesquechez leshommes.Moinsde5%desGuadeloupéennessexuelle-mentactivesdisentavoireuaumoinsdeuxpartenaires

Une représentation sociale de la sexualité féminine bien ancréeaucoursdesdouzemoisprécédant l’enquêtecontreunquartdeshommesinterrogés.Ladifférencededéclarationsrelativesaunombredepar-tenaires ou au multipartenariat peut s’expliquer, selonquelesindividussoientdeshommesoudesfemmes,pardes comportements différents, mais aussi par une ten-danceàlasous-déclarationdesfemmesetlasur-déclara-tiondeshommes.

3Correspondàl’âgeauquellamoitiédelapopulationadéjàeuunrapportsexuel4Femmessexuellementactivesaucoursdeleurviec’est-à-direayantdéclaréavoirdéjàeudesrapportssexuels5Déclaréavoiraumoinsdeuxpartenairesdurantlamêmepériodeoudefaçonsuccessive

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La santé des femmes en Guadeloupe - Décembre 201816

E- VIH ET SIDA

La situation épidémique de certaines infections sexuellement transmissibles dont notamment celle de l’épidémie à VIH est préoccupante en Guadeloupe. L’incidence des nouvelles infections, la proportion d’infections non dia-gnostiquées et la proportion de découvertes de l’infection à un stade tardif, trois indicateurs de l’insuffisance de la prévention et du dépistage sont supérieurs en Guadeloupe comparativement aux indicateurs nationaux.

Transmission et prévention du VIH : paradoxe de la connaissance

D- INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES

Du fait de leur fréquence, de leur transmissibilité et de leur complication, les infections sexuellement transmis-sibles (IST) constituent un problème de santé publique. Les données de surveillance montrent une progression des IST dans l’ensemble des régions françaises.

Une prédominance des infections chez les femmesLerecueild’informationssurlesantécédentsd’ISTdansuneenquêtedéclarativeenpopulationgénéraleneper-metpasd’estimerlaprévalence,néanmoinscesdonnéesrestentunmarqueurd’expositionaurisque.En 2011 selon l’enquête KABP, 3,8 % des Guadelou-péennes âgées de 18 à 69 ans sexuellement activesdisentavoireuuneIST(horsmycose)danslescinqans.La fréquence la plus élevée est rapportée parmi lesfemmesâgéesde25à34ans(7,2%)suivisdesjeunesfemmesde18à24ans(6,5%).Defaçonglobale,lesan-técédentsd’IST sontplus fréquentsdans lapopulationféminine.

L’enquêteLaboISTconduiteen2017auprèsdel’ensembledes laboratoires de biologie médicale publics et privésmontre une prédominance de l’infection à Chlamydia et à gonocoque chez les femmesdeGuadeloupe.Ainsi,lesGuadeloupéennesprésentent lestauxdediagnosticsparmilesplusélevésdeFrance:plusde1000infectionsàChlamydiaetplusde300infectionsàgonocoquepour100000habitantes[13].

En2016,letauxdedécouvertesdeséropositivité6s’établità1,9 pour1000habitantsenGuadeloupe.L’infectionparleVIHconcerneminoritairementlesfemmes.Ainsi,25,5%desnouveauxpatientsguadeloupéensinfectésparleVIHsuivisàl’hôpitalen2016sontdesfemmes.

LerisquedetransmissionduVIHlorsd’unrapportsexuelsanspréservatifsemblelargementadmisparl’ensembledesGuadeloupéensâgésde15à69ans interrogésaucoursdel’enquêteKAPB2011(98,2%).Laconnaissancedesmodes de transmission du VIH estmeilleure dansla population féminine que masculine. Les Guadelou-

péennesenregistrentunscorede8,4sur10(0signifiantuneabsencedeconnaissanceet10unebonnemaitrise)contre8,0pourleshommes.Cependant,laconnaissancedesmoyensdepréventionduVIHestmoindre.Lescoredeconnaissancedesmoyensdeprotectionestde5,9sur10sansdistinctionselonlesexe.

Un niveau élevé de recours au dépistage du VIH dans la population féminine, mais pas à tous âges

SelonlesdonnéesKABP2011,laproportiondeGuade-loupéennesayantdéjàfaituntestdedépistageduVIHaucoursdeleurvieestde76%,soit11pointsdeplusquelesfemmesvivantenFrancehexagonale.Unquartdes Guadeloupéennes a déclaré avoir réalisé un testdedépistagedans les12derniersmois.Avant l’âgede55 ans, les femmes de la région sont proportionnelle-mentplusnombreusesqueleshommesàavoirdéjàfaitun testdedépistageaucoursde leurvie.Chez les25-

39ans, prèsdedeuxGuadeloupéennes sur cinq (37%)ontfaituntestdansl’annéecontre28,5%deshommes.À un âge plus avancé (55 à 69 ans), elles ne sont que14,5%àavoirréalisé letestdans l’annéecontre27,5%deshommes.Lerecoursaudépistagequiavaitbaisséde1992à2004a sensiblementaugmentéde2004à2011 tant chez lesfemmesquechezleshommes.

En 2016, le taux de sérologie VIH réalisé pour 1 000 habitants en Guadeloupe est de 182. Il s’agit d’un des taux les plus élevés de France pour l’année.

6DonnéesagrégéesavecSaint-MartinetSaint-Barthélemy

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17La santé des femmes en Guadeloupe - Décembre 2018

Préservatif : plus de quatre Guadeloupéennes sur dix l’utilisent

En2011,prèsdequatreGuadeloupéennesâgéesde18à 69 ans sur cinq actives sexuellementdéclarent avoirdéjàutiliséunpréservatifaucoursdeleurvie(81%).Lafréquencedel’utilisationdupréservatiflorsdupremierrapport sexuel estd’autantplus élevéeque ladatedecedernierestrécente.Avant1985,13,7%desGuade-loupéennesdéclarentl’usagedupréservatifaucoursdupremierrapportsexuel.Ellessontprèsdeneuffemmessurdix(86,4%)àl’avoirutilisépourunpremierrapportentre2005et2011.Endépitdel’importantusagedupréservatif,àâgecom-parable, lesfemmesdeGuadeloupeontuneutilisation

moindredupréservatifque leshommes.Cetécart s’ac-centueavecl’avancéeenâge,pouvantatteindreplusde34pointsdedifférence.Lacraintepoursoi-mêmed’uneinfectionparleVIH/sidanediffèrepasselonlesexe.Parmiles18-69ans,68%desGuadeloupéennesdisentcraindreleVIH/sidapourelles-mêmes,en2011.Lerecoursaupréservatifcommemoyendecontraceptionconcerne26,8%desfemmesguadeloupéennesâgéesde18à54ans.Chezleshommes,l’utilisationdupréservatifestlaprincipaleméthodecontraceptive.

Le préservatif est la méthode de référence afin de se protéger efficacement du VIH et de toutes autres IST. Il permet également d’éviter les grossesses non désirées.

Moinsde5000enfantsnésvivantsontétémisaumondepardesGuadeloupéennes,en2016.Ils’agitdeladeu-xièmeannéeconsécutiveoù lenombredenaissancesvivantesest inférieurà5000naissances.LesGuadelou-péennesprésententunindiceconjonctureldeféconditéparmilesplusélevésdeFrance(2,12enfants),maisinfé-rieuràceuxd’autresterritoiresd’Outre-mer:2,46àLaRéunion,3,54enGuyaneet5,03àMayotte.UnenaissancesurquatreconcernedesGuadeloupéennesâgéesde35ansouplus.Lereculdel’âgemoyendesmèresaugmentelaprobabilitédegrossessesàrisque,deprématurité,maisestaussiàl’origined’unrecoursplusfréquentàl’assis-tancemédicaleàlaprocréation.

LesméthodesdecontraceptionsesontlargementdiversifiéesetlesGuadeloupéennesyontrecoursmajoritaire-ment.Plusdeneuffemmessurdixâgéesde18à54ansactivessexuellementdéclarentavoirutiliséuneméthodecontraceptivelorsdeleurdernierrapportsexuelen2011.Lapilulerestelaméthodecontraceptivelaplusutiliséeparlesfemmesdelarégion(36,3%).Endépitd’unreculdesonusage,lapilulerestelaméthodedecontraceptionlaplussouventutiliséedevantledispositifintra-utérinetlepréservatif,en2016enFrance[14].Malgréladiversitédesméthodescontraceptives,letauxderecoursàl’IVGestsensiblementélevéenGuadeloupeparmilesfemmesâgéesde15à49ans:33,8recourspour1000femmes.

Les Guadeloupéennes n’échappent pas à la recrudescence des IST observées ces dernières années,même sil’usagedupréservatifrestemassifselonlesdéclarations.En2016,selonlesdonnéesextraitesdel’enquêteLa-boIST,lesfemmesguadeloupéennesontlestauxdediagnosticsd’infectionàChlamydiaetàgonocoqueparmilesplusélevésdeFrance.Cesdeuxinfectionssontmajoritairementplusfréquentesdanslapopulationfémininequemasculine,àl’inversedel’infectionàVIH[13].

En dépit de certaines évolutions observées, des différences de comportements sexuels subsistent entre lesfemmesetleshommes.LesGuadeloupéennesdéclarentnettementmoinsdepartenairesaucoursdelaviequelesGuadeloupéensetellessontproportionnellementmoinsnombreusesàêtremultipartenaires.Danslapopula-tionfémininedelarégion,l’âgeaupremierrapportrestesupérieuràl’âgemédiandeshommes(17,6anscontre16,1ans)etlorsdecepremierrapport,lepartenaireestsouventplusâgé.Cesécartsentrelesdeuxsexess’expli-queraientparlesreprésentationsquireposentsurcertainesidéesreçues.Eneffet,lasexualitéfémininerenvoiemajoritairementàuncadreaffectifetconjugaltandisquelasexualitémasculineestdavantageconsidéréecommeun«besoinnaturel,physiologique»[15].En2011,60%desfemmesguadeloupéennesadhèrentàl’idéeselonlaquelle«parnature,leshommesontplusdebesoinssexuelsquelesfemmes».Lesreprésentationssocialesdelasexualitésemblentencorebienprésentesdanslarégion.Enfin,lesGuadeloupéennessontplusexposéesauxviolencessexuelles,etcedèslepremierrapportsexuel.

SYNTHÈSE

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La santé des femmes en Guadeloupe - Décembre 201818

ÉTAT GÉNÉRAL DE SANTÉ PARTIE 3

Les indicateurs de morbidité et mortalité renseignent sur l’état de santé d’une population. L’indicateur retenu dans ce document pour décrire l’état de santé d’une population est le taux standardisé. Il est abordé selon le sexe, l’âge ou la maladie.Pour tous les indicateurs (hospitalisation, admissions en ALD et mortalité), les données relatives à un territoire concernent les individus domiciliés sur ce territoire, indépendamment du lieu de survenue de l’évènement.

A- CONSOMMATION DE SOINS DE VILLE

La consommation de soins de ville a été analysée àpartirdesdonnéesde remboursementdesdifférentsrégimes d’assurance maladie obligatoire issue de labase de données SystèmeNational d’information in-ter-régimes de l’Assurance Maladie (Sniir-AM). Cetteconsommation a été évaluée par le nombre d’actesréalisés pour 100 habitants de la Guadeloupe, quelquesoitlelieuderéalisationdesactes.Enconsidérantqu’unefortemajoritédelapopulationestcouverteparundesrégimesdel’assurancemaladie–lerégimegé-néral couvrant déjà à lui seul, 91%de la populationen2015– laconsommationdesoinsest rapportéeàl’ensembledeshabitants.

Seules sont abordées les consommations de soins réalisées par des médecins gynécologues et les sages-femmes. Les données relatives à la consommation de soins de ville ne sont pas disponibles par sexe.

En2017,laconsommationdesoinsgynécologiquesdesfemmes vivant en Guadeloupe est de 91 actes réali-séspour100habitantesâgéesde15ansouplus.Pourcettemêmeannée, lenombred’actes réaliséspardessages-femmess’établità468actespour100habitantesdeGuadeloupe.De2014à2017, lerecoursauxsages-femmesaétémultipliéparplusdecinq(93actespour100habitantesen2014).LesGuadeloupéennesont,parailleurs,uneplusgrandeconsommationensoinsgyné-cologiques ou en soins réalisés par les sages-femmesqueleurshomologuesvivantenFrancehexagonale(67actes pour 100 habitantes en soins gynécologiques et195 actes pour 100 habitantes réalisés par des sages-femmes).

Fort recours aux sages-femmes

Au 1er janvier 2017, 37 gynécologues-obstétriques exercent enGuadeloupe (tousmodes d’exercices). Ladensitémédicalecorrespondanteestde21gynécologuespour100000femmesâgéesde15ansouplus.PrécédéedelaGuyane,deLaRéunionetdel’Ile-de-France,laGuadeloupeestclasséeauquatrièmerangdesrégionsfrançaisesayantladensitéenmédecinsgynécologueslaplusélevée.Ilenestdemêmepourladensitédesages-femmes.L’effectifdesages-femmesinstalléesdanslarégionestde177,correspondantàunedensitéde187sages-femmespour100000femmesâgéesde15à49ans.Cesdensitésdesages-femmesetdemédecinsgynécologuessontsupérieuresauxdensitésmesuréesenFrancehexagonale :153sages-femmespour100000femmesâgéesde15à49anset17gynécologuespour100000femmesâgéesde15ansouplus.

encadré 2densItés de gynéCologues et de sages-Femmes en guadeloupe

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19La santé des femmes en Guadeloupe - Décembre 2018

B- CONSOMMATION DE SOINS HOSPITALIERS

La consommation de soins hospitaliersaétéétudiéeàpartirdesséjourshospitalierseffectuésdanslesunitésdesoinsdecourteduréeenMCO(médecine,chirurgie,obstétriqueetodontologie)desétablissementshospi-talierspublicsetprivésdeFrance.Elleaétéappréciéenotammentparletauxbrutderecoursauxsoins,cal-culéen rapportant lenombredeséjoursconsomméssurunepériodeàlapopulationdelamêmepériode.Lemotifdel’hospitalisationestdéterminéenfonctiondudiagnosticprincipal, qui est le problèmede santéquiamotivél’admissiondupatientdansl’unitémédi-cale.Ilestcodéselonladixièmeclassificationinterna-tionaledesmaladies(CIM-10)(Annexe1).

Les données d’hospitalisation disponibles pour la Guadeloupe incluent les séjours des habitants de Saint-Barthéle-my et de Saint-Martin. En 20157 , les séjours des habitants de ces deux collectivités représentent 7 % de l’ensemble des séjours des habitants domiciliés dans les trois territoires.

60 000 séjours hospitaliers en service de soins de courte durée concernent des femmesSurlapériode2013-2015,plusde100000séjourshos-pitaliersenservicedesoinsdecourteduréeenenmé-decine,chirurgie,obstétriqueetodontologie(MCO)ontconcerné des habitants de Guadeloupe, Saint-Barthé-lemy et Saint-Martin. Plus de lamoitié de ces séjours(59%)aconcernédesfemmes.Ainsi,danslapopulationféminine,letauxd’hospitalisations’établità252séjourspour1000habitantescontre201séjourspour1000ha-bitantsdanslapopulationmasculine.

Premier motif d’hospitalisons : grossesses et ac-couchementLesgrossessesetlesaccouchementsconstituentlepre-miermotifderecoursàl’hospitalisationdesfemmesdeGuadeloupeetdescollectivitésterritorialesdeSaint-Bar-thélemy et de Saint-Martin (20 %). Parmi ces séjours,prèsdelamoitiésontliésàunegrossesseouunaccou-chementcompliqué(e) (46%),moinsde trois surdixàunaccouchementuniqueetspontané(29%)etunquartàuneinterruptiondegrossesse.Lesmaladiesdigestivessontledeuxièmemotifdeséjourshospitaliers(10%desséjours),suiviesdesmaladiesdel’œiletdesesannexes(8%)puisdestumeurs(7%)[Tableau III].

Des motifs de séjours hospitaliers différents selon l’âgeLesprincipauxmotifsd’hospitalisationdiffèrentenfonc-tiondel’âge.Danslatranched’âgesdes15-44ans,lesgrossesses et accrochements constituent le premiermotif d’hospitalisation (48%), suivies desmaladies del’appareiluro-génital(7%)etdel’appareildigestif(7%).Chezlesfemmesâgéesde45ansà64ans,lesmaladiesdel’appareildigestifcorrespondentàlapremièrecaused’hospitalisation(14%).Lestumeursetlesmaladiesdel’œilreprésententrespectivement11%et9%desmo-tifsd’hospitalisation.Au-delàde65ans,lesfemmessonthospitalisées,enpremierlieu,pourlesmaladiesdel’œiletdesesannexes (21%),suiviesdesmaladiesde l’ap-pareilcirculatoire(12%)puisdesmaladiesdel’appareildigestif(10%).Àl’autreextrémité,lesjeunesfillesâgées

de moins de 15 ans sont hospitalisées pour les maladies respiratoires(18%)suiviesdeslésionstraumatiquesetlesempoisonnements(10%)[Tableau III].

En France hexagonale, les premiersmotifs d’hospitali-sationdesfemmesselonl’âgerestentidentiquesàceuxobservés chez les Guadeloupéennes, excepté dans latranched’âgesdes65ansouplus.Eneffet,au-delàdecetâge,lesfemmesvivantenFrancehexagonalessont,àproportionségales,hospitaliséespourlesmaladiesdel’appareil circulatoireet lesmaladiesde l’œiletde sesannexes(13%).

7https://www.scansante.fr/applications/analyse-activite-regionale

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La santé des femmes en Guadeloupe - Décembre 201820

Tableau II - Répartition des séjours hospitaliers en court séjour MCO des femmes selon la maladie traitée en Guade-loupe, Saint-Barthélemy et Saint-Martin sur la période 2013-2015

Sources:PMSIMCO–DREES Exploitation:ORSaG

Des motifs de séjours hospitaliers - hors accouchements - semblablesEn excluant les séjours pour grossesses et accouche-ment,letauxd’hospitalisationféminindiminueets’éta-blità202séjourspour1000femmes. Ilestprochedutaux masculin (201 séjours pour 1 000 hommes). Lesdeux premiers motifs d’hospitalisations sont, par ail-

leurs,identiques:maladiesdel’appareildigestif,suiviesdesmaladiesdel’œiletsesannexes.Danslapopulationféminine, les tumeurs constituent le troisième motifd’hospitalisationhorsséjoursliésàlamaternité.Chezleshommes,ils’agitdesmaladiesdel’appareilcirculatoire.

C- NOUVELLES ADMISSIONS EN AFFECTIONS DE LONGUE DURÉE

Sur la période 2012-2014, en moyenne chaque année, 8 420 nouveaux bénéficiaires ont été pris en charge pour une affection de longue durée en Guadeloupe. Quatre motifs sont à l’origine de 78 % des nouvelles admissions dans la région : le diabète de type 1 ou 2, les maladies cardio-vasculaires, les tumeurs malignes et les affections psychia-triques.

Les affections de longue durée (ALD) sont des mala-diesgravesouchroniques,nécessitantuntraitementprolongéet coûteux.Ellesouvrentdroitàunepriseen charge à 100% par l’Assurancemaladie des dé-pensesdesantéliéesàcesmaladies.LalistedesALDest établie par décret et comporte 30 affections ougroupesd’affections.En raisonde la suppressiondel’hypertension artérielle sévère (ALD 12) de la listedesALD30(décretn°2011-726),lesanalysesconcer-nantl’ensembledesALDexcluentl’ALD12(Annexe2).

Plus de 4 000 nouvelles bénéficiaires en ALD par an, en moyenne

Surles8420nouveauxbénéficiairesprisencharge,enmoyenne chaque année, durant la période 2012-2014en Guadeloupe, la moitié des bénéficiaires sont desfemmes.Letauxstandardiséd’admissionsenALD(toutescausesconfondues)parmilesGuadeloupéenness’établità1956admissionspour100000habitantes.Àstructured’âges identiques, les femmes sont moins concernéespar lesadmissionsenALDque leshommes (2485ad-missionspour100000habitants).LesGuadeloupéennesonttoutefoisuntauxdenouvellesadmissionssupérieurautauxdesfemmesdelaFrancehexagonale(1877ad-missionspour100000habitantes).

Répartition des séjours (en %)Moins de

15 ans 15à44ans 45à64ans 65 ans ou plus Tous âges

Grossesseetaccouchement 1% 48% 0% 0% 20 %Maladiesdel 'appareildigestif 7% 7% 14% 10% 10 %Maladiesdel 'œiletdesesannexes 1% 1% 9% 21% 8 %Tumeurs 2% 4% 11% 7% 7 %Maladiesdel 'appareilgénito-urinaire 3% 7% 6% 3% 6 %Maladiesdel 'appareilcirculatoire 1% 1% 5% 12% 5 %Maladiedusystèmeostéo-articulaire[…] 3% 2% 6% 5% 4 %Lésionstraumatiquesetempoisonnements 11% 2% 3% 3% 3 %Maladiesdel 'appareilrespiratoire 21% 1% 2% 3% 3 %Maladiesendocriniennes(…) 2% 2% 4% 3% 3 %Maladiesdusystèmenerveux 3% 1% 4% 3% 3 %Autresmotifs 46% 24% 36% 29% 30 %

Nombre moyen annuel de séjours hospitaliers 3 571 24 016 16 449 15 964 60 000

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21La santé des femmes en Guadeloupe - Décembre 2018

Le renoncement aux soins pour des raisons financières est un bon indicateur pour apprécier l’accessibilité financière aux soins des systèmes de santé, mais également pour identifier les soins pour lesquels les barrières financières d’accès sont les plus marquées.

PlustroisGuadeloupéennessurdix(34%)interrogéeslorsduBaromètreSantéDOMde2014déclarentavoirre-noncéàdessoinsmédicauxpourdesraisonsfinancières,aucoursdes12moisprécédantl’enquête.Lerenonce-mentàaumoinsunsoinapparaîtplusélevéchezlesfemmesquechezleshommes.LetauxderenoncementdesGuadeloupéennesvarieselonlessoinsconsidérés[Figure 7]. Ilestplusélevépourlessoinsdentaires(21%)etl’appareillageoptique(18%). Ilvarieégalementselonlesclassesd’âges: lesfemmesâgéesde25à44anssontproportionnellementlesplusnombreusesàdéclarerunrenoncementauxsoinspourdesraisonsfinancières(40%)[Tableau III].ComparativementauxfemmesdomiciliéesenFrancehexagonale(respectivement15%et9%),lesGua-deloupéennesdéclarentdavantagerenoncerfinancièrementauxsoinsoptiquesouuneconsultationdemédecin.

RenonCement aux soIns

encadré 3

8Leteststatistiqueprendencomptelatailledespopulations,cequiexpliquequecertainesunitésgéographiquespeuventavoiruntestnonsignificatifparrapportauterritoiredecomparaisonalorsqueleurstauxsontplusoumoinsélevésqueceuxd’autresunitésgéographiquesayantuntestsignificatif.

Figure 7 – Proportion de personnes ayant déclaré un renoncement aux soins pour des raisons financières au cours des 12 derniers mois selon le sexe en Guadeloupe en 2014

Hommes Femmes

Source:BaromètreSantéDOM2014 Exploitation:ORSaGChamp:Ensembledesindividusenquêtésâgésde15à75ans(n=2028)* Différence significative avec les femmes

Soins dentaires

15 %*

21 %

11 %*

18 %

8 %*

14 %

1 % 2 %

lunettes,montures...

Consultationdemédecin Autres soins

Tableau III - Taux de renoncement aux soins pour des rai-sons financières au cours des 12 derniers mois selon le sexe en Guadeloupe en 2014

Source:BaromètreSantéDOM2014 Exploitation:ORSaGChamp:Ensembledesindividusenquêtésâgésde15à75ans(n=2028)

LesnouvellesadmissionsenALDavant l’âgede65ansreprésentent57%de l’ensembledesadmissions fémi-nines.Letauxstandardiséd’admissionsenALDs’établità1296pour100000Guadeloupéennesâgéesdemoinsde 65 ans. À âge comparable, les femmes sont égale-mentmoinsconcernéesparcesadmissionsenALDqueleshommesdelarégion(1478pour100000hommes).Parcontre, le tauxd’admissionsenALDdesGuadelou-péennesâgéesdemoinsde65ansestsupérieuràce-luidesfemmesdeFrancehexagonale(1101admissionspour100000habitantes).

Le taux standardisé sur l’âge estletauxquel’onobser-veraitdanslapopulationétudiéesielleavaitlamêmestructureparâgequ’unepopulationderéférence. Ilpermetdoncdecomparerlasurvenued’évènementsenéliminantl’effetdel’âge.Danscedocument,lapo-pulationderéférencechoisieestlaFranceentièreaurecensementde2006.

Les taux standardisés permettent la comparaisonde périodes, de territoires et entre les hommes etlesfemmes.Unteststatistiqueaétéeffectuéafindemettre en évidence les différences significatives (auseuilde5%)8.

Hommes Femmes

Moins de 25 ans 14% 22%

25 - 44 ans 22% 40%

45 - 64 ans 32% 35%

65 ans ou plus 20% 26%

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La santé des femmes en Guadeloupe - Décembre 201822

Tableau IV - Répartition des quatre principales causes de nouvelles admissions en ALD chez la femme guadelou-péenne sur la période 2012-2014, selon l’âge

Sources:Cnamts,CCMSA,RSI,Insee Exploitation:ORSaG

9Lesmaladiescardio-vasculairesregroupentquatreaffectionsquesontl’accidentvasculairecérébralinvalidant,l’artériopathiechro-niqueavecmanifestationsischémiques,l’insuffisancecardiaquegraveetlamaladiecoronaire.

Diabète : première cause de nouvelles admissions en ALDÀl’instardecequis’observeenpopulationgénérale,lediabètedetype1ou2constituelepremiermotifd’ad-missionsdesfemmesdelarégion.Cemotifconcerneuntiersdesnouvellesadmissionsfémininessurlapériode2012-2014. Un peumoins de deux admissions sur dixontpourmotiflesmaladiescardio-vasculaires(17%)oules tumeursmalignes (16%). Lesadmissionspouruneaffection psychiatrique de longue durée concernentune femme sur dix [Tableau IV]. Dans la populationmasculine,cesprincipauxmotifsd’admissionssontaus-si observés avec des répartitions différentes : diabète

(28%),maladiescardio-vasculaires (22%), tumeursma-lignes(21%)etaffectionspsychiatriques(9%).

ComparativementauxfemmesvivantenFrancehexago-nale,lesprincipauxmotifsd’admissionschezlesfemmesde la région sont différents. En effet, les maladies car-dio-vasculairesconstituentlepremiermotifd’admissionsenALDchezlesfemmesauniveaunational(26%),suiviesdestumeursmalignes(23%)etdudiabètedetype1ou2(15%).

La nature des motifs en ALD différente selon l’âge Parmilesfemmesâgéesdeplusde25ans,lediabètedetype1ou2demeure lepremiermotifd’admissionsenALD.Sonpoidsrelatifcommepremiermotifaugmenteavecl’âgejusqu’à64ansavantdediminuer.Entre25et45ans,lesadmissionspouruneaffectionpsychiatriquede longue durée constituent le deuxième motif d’ad-missions féminines sur lapériode, suiviesdes tumeursmalignes et des maladies cardio-vasculaires. Chez lesfemmes âgées de 45 à 65 ans, les tumeurs malignesconstituent le deuxième motif d’admissions en ALD :21%desadmissionsdesfemmesâgéesde45à54anset18%chezlesfemmesâgéesde55à64ans.Au-delàde65ans, lesmaladiescardio-vasculairesreprésententunpeuplusd’unquartdesnouvellesadmissions fémi-ninesenGuadeloupe(27%)etsontsuiviesdestumeursmalignes(14%).Lesadmissionspourmaladied’Alzhei-meretautresdémencesconcernent12%desfemmesâgéesde65ansouplus.Avantl’âgede25ans,prèsdedeuxadmissionsenALDsurdixontpourmotifuneaf-

fectionpsychiatriquedelonguedurée(21%)constituantainsi lepremiermotifd’admissionsenALD[Tableau IV].

Silediabètedetype1ou2estlepremiermotifd’admis-sionsenALDchez les femmesâgéesdeplusde25ans,chez les femmes vivant en France hexagonale ce mo-tif constitue le deuxième ou troisième motif d’admis-sionsenALDau-delàdecetâge.Ainsi,chez les femmesâgéesde35à64ans, les tumeursmalignes constituentlepremiermotifd’admissionsenALD:28%desadmis-sions des femmes âgées de 35 à 44 ans, 34% chez lesfemmesâgéesde45à54anset35%chez les femmesâgées de 55 à 64 ans. Au-delà de 65 ans, lesmaladiescardio-vasculairessont lepremiermotifd’admissionsenALD (un tiers des admissions féminines pour la période2012-2014). Avant l’âge de 25 ans, les admissions pouraffectionspsychiatriquesde longueduréeconstituent lepremier motif d’admissions en ALD au niveau national.

Répartition des nouvelles admissions en ALD (en %)Moins de

25 ans 25-34 ans 35-44 ans 45-54 ans 55-64 ans 65 ans ou plus Tous âges

Diabètedetype1ettype2 8% 24% 34% 40% 45% 29% 33 %

Maladies cardio-vasculaires9 9% 7% 8% 10% 13% 27% 17 %

Tumeursmalignes(…) 6% 10% 16% 21% 18% 14% 16 %Affectionspsychiatriquesde longue durée 21% 22% 17% 12% 9% 5% 10 %

Nombre de nouvelles admissions (moyenne annuelle)

245 161 377 734 905 1 785 4 214

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23La santé des femmes en Guadeloupe - Décembre 2018

De nouvelles admissions en ALD en augmentationDe lapériode2006-2008àcellede2012-2014, le tauxdenouvellesadmissionspour l’ensembledesALDchezlesfemmesaconnuunehaussesignificativeenGuade-loupe.Ainsi, le taux fémininde1735admissionspour100 000 habitantes pour la période 2006-2008 est passé

à1956pour100000,soitunehaussede13%.Cetteaug-mentationestinférieureàcelleobservéedanslapopula-tionmasculinede larégion(+15%)ouchez lesfemmesvivantenFrancehexagonale(+19%).

D- MORTALITÉ

Les données de mortalité sont extraites des statis-tiquesnationalesdecausesdedécèspubliéesannuel-lementparleCépiDc(Centred’épidémiologiesurlescausesmédicalesdedécès)del’Inserm.Pourchaquedécès,lacauseanalyséeestlacauseprincipale,codéeselonladixièmerévisiondelaClassificationInterna-tionaledesmaladies(CIM-10).Les causes externes de morbidité et de mortalitéconcernent toutes les causes externes responsables de lésions traumatiques, d’intoxication et d’autreseffets indésirables. Les principaux groupes sont lessuivants:lesaccidents,leslésionsauto-infligées,lesagressions,lesévènementsdontl’intentionn’estpasdéterminée,lesinterventionsdelaforcepubliqueetfaitsdeguerre,lescomplicationsdesoinsmédicauxetchirurgicaux,lesséquellesdecausesexternesdemor-biditéetdemortalité,lesfacteurssupplémentaires.Lessymptômesetrésultatsanormauxd’examensnonclassés ailleurs comportent les états et symptômesnonnettementdéfinisqui,sansquelecasaitétésuffi-sammentétudiépourpermettreundiagnosticdéfini-tif,oriententversdeuxmaladiesouplusouversdeuxappareilsouplusducorpshumain.Presquetouteslescatégories de ce chapitre pourraient être désignées «sans autre indication», «d’étiologie inconnue» ou«transitoire».

Sur la période 2008-2014, 2 938 individus sont décédés, en moyenne, chaque année en Guadeloupe. Les maladies de l’appareil circulatoire constituent la première cause de décès de la population régionale, suivies des tumeurs.

46 % des décès concernent des femmesSur lapériode2008-2014,1353habitantesde laGua-deloupesontdécédées,enmoyennechaqueannée,soit46%del’ensembledesdécèsdelarégion.Établià613décèspour100000habitantes, le taux standardisédemortalité dans la population fémininede la région estsensiblement inférieur au taux masculin (1 033 décèspour100000habitants).Àstructured’âgecomparable,lamortalitérégionaledesfemmesestsupérieurede6%à lamortaliténationale(580décèspour100000habi-tantes).

Toujours durant la même période, sur la totalité desdécèsde femmesdomiciliées enGuadeloupe, 276dé-cès sont survenus avant l’âgede65 ans, enmoyenne,paran.Cesdécèsqualifiésdeprématurésreprésentent20%desdécès féminins.Chez leshommes, cesdécèsprématurés représentent une part plus importante (34%desdécèsmasculins).Àstructured’âgeégale,lesGuadeloupéennessontdeuxfoismoinstouchéesparlamortalitéprématuréequeleshommes:147décèspour100000femmesâgéesdemoinsde65anscontre336décès pour 100 000 hommes de la tranche d’âges. Lamortalitéprématuréedesfemmesguadeloupéennesestsensiblementsupérieureàcelleduniveaunational(121décèspour100000femmesâgéesdemoinsde65ans).

Maladies de l’appareil circulatoire : première cause de mortalité chez les femmes en Guadeloupe

Surlapériode2008-2014,avec385décès,enmoyenne,par an, les maladies de l’appareil circulatoire sont lapremière cause de décès chez les femmes guadelou-péennes(28%desdécèsféminins),suiviesdestumeursquireprésentent23%desdécèsféminins.Les«décèsnon classés » constituent la troisième cause de décès(12%).Lescausesexternesdemorbiditéetdemortalitésontàl’originede64décèsfémininsenmoyenneparan[Tableau V].

Parmicesdécès,16%sontlaconséquencedechutesac-cidentelles.Lesaccidentsdelacirculationetlessuicidesreprésententchacun13%decesdécès.

Danslapopulationmasculine,lestumeursetlesmaladiesde l’appareil circulatoire demeurent les deux premièrescausesdedécès(respectivement25%et23%)suiviesdescausesexternesdemorbiditéetdemortalité(11%).

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La santé des femmes en Guadeloupe - Décembre 201824

Les premières causes de mortalité - maladies de l’ap-pareil circulatoire et tumeurs- des femmes guadelou-péennessontidentiquesàcellesdesfemmesvivantenFrance hexagonale (respectivement 28 % et 25 % desdécès féminins au niveau nationale). Les symptômes,signes et résultats anormaux sont la troisième cause de mortalitéauniveaunational(9%).

Des causes de mortalité qui varient avec l’âge Lepoidsrelatifdesprincipalescausesdedécèsvariefor-tementavecl’âge.Chezlesfemmesâgéesdemoinsde25ans,lescausesexternesdemorbiditéetdemortali-téreprésententundécèssurcinq(21%)surlapériode2008-2014. Les décès liés à certaines affections dontl’originesesituedanslapériodepérinatalereprésententprèsdetroiscassurdix(28%).Entre25et64ans, lestumeurs représentent la première cause de décès par-milesfemmes.Ainsi,ellessontresponsablesd’environdeux décès sur cinq (39%) dans cette tranche d’âges.Au-delàde65ans,lesmaladiesdel’appareilcirculatoireconstituent lapremière causededécèsdesGuadelou-péennes(33%)[Tableau V].

Tableau V - Répartition des quatre principales causes de décès en Guadeloupe chez la femme selon l’âge sur la période 2008-2014

Sources:InsermCépiDC,Insee Exploitation:ORSaG

Une mortalité générale en diminution Delapériode2001-2007àcellede2008-2014,lamorta-litégénéraleadiminuéde9%chezlesfemmesdeGua-deloupe.Ainsi,letauxfémininrégionalde676décèspour100000habitantesen2001-2007estpasséà613pour100000en2008-2014.Lamortalitédiminueégalementparmileshommesdelarégion(-6%)quelesfemmesvi-vantenFrancehexagonale(-8%).

Quelles que soient les tranches d’âges considérées,les principales causes de décès des femmes guadelou-péennessontsemblablesàcellesdes femmesvivantenFrancehexagonale.Ainsi,avantl’âgede25ans,lesdécèsliés à certaines affectionsdont l’origine se situedans lapériode périnatale représente 24% des décès fémininsauniveaunational.Lestumeursetlesmaladiesdel’appa-reil circulatoire constituent respectivement, la premièrecausededécèsparmi les femmesâgéesentre25et 64ansetcellesâgéesde65ansouplus.

ORSaG. La mortalité prématurée en Guadeloupe. Dossiers thématiques. Baie Mahault, 2018 ; 15p.

En savoir plus

Répartition des causes de décès (en %)Moins de

25 ans 25-44 ans 44- 65 ans 65 ans ou plus Tous âges

Maladiesdel 'appareilcirculatoire 3% 12% 18% 32% 28 %Tumeurs 8% 26% 42% 18% 22 %Symptômes, signesetrésultatsanormaux(…) 15% 11% 8% 13% 12 %Causes externes de morbidité et de mortalité 21% 19% 6% 3% 5 %

Nombre de décès (moyenne annuelle) 34 46 196 1 077 1 353

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25La santé des femmes en Guadeloupe - Décembre 2018

Àl’instardeleurshomologuesdelaFrancehexagonale,lesfemmesdeGuadeloupesedéclarentplussouventat-teintesd’unemaladieoud’unproblèmedesantéchroniquequeleshommes.Toutefoisenconsidérantlesmaladieschroniqueslesplusfréquentes,particulièrementcellesquinécessitentdesprisesenchargedelonguedurée,lesfemmesrestentmoinsaffectées.Leursindicateursdemorbiditéetdemortalitésontsensiblementplusfavorables.Surlapériode2012-2014,enGuadeloupe,letauxstandardisédesnouvellesadmissionspourl’ensembledesALD(horsALD12)s’établità1956pour100000habitantescontre2485admissionspour100000hommesdelarégion.Àâgeégal,letauxdemortalitégénéraleetprématuréeestrespectivement1,7et2,3foismoinsélevéparmilesGuadeloupéennes.

Delapériode2006-2008àcellede2012-2014,letauxdenouvellesadmissionspourl’ensembledesALDchezlesfemmescroîtde13%.L’augmentationdunombredenouvellesadmissionsenALDestprobablementuneconsé-quencedirectedelasimplificationdel’établissementduprotocoledesoinsdedemandeenALDparlemédecintraitantdepuis2007.Ellesembleattesterd’unemeilleurepriseenchargedespatientsdelarégion,ettouteschoseségalesparailleurs,permetd’acquérirquelquesannéesdeviesupplémentaires.

Comparativementàlapopulationmasculinedelarégion,unesous-mortalitéféminines’observepourlaplupartdescausesdedécès.Lamortalitéappréhendéeparl’étudedutauxstandardiséindiqueunreculdecettedernièreaussibienchezlesfemmesquechezleshommes.Toutefois,lesGuadeloupéennesontuntauxdemortalitésupérieuràceluidesfemmesdelaFrancehexagonale.

Lasexualitéet laprocréationjouentunrôle importantdans lasantédesfemmes.Sur lapériode2013-2015,enGuadeloupe, lamajorité des séjours hospitaliers des femmes sont liés aux grossesses et aux accouchements :11694séjours,enmoyenne,paran.Auregarddestranchesd’âges,lesmotifsd’hospitalisationsévoluentnéan-moinsdifféremment.Enfin,lessuivisspécifiquementliésàlasantésexuelles-suivisgynécologiques,suivisdegros-sesses,contraception…-contribuentenautreaurapprochementdelapopulationféminineausystèmedesanté.

SYNTHÈSE

LES PRINCIPAUX PROBLÈMES DE SANTÉ PARTIE 4

Dans ce chapitre seront abordées les principales maladies touchant les femmes guadeloupéennes : les affections psychiatriques, les tumeurs malignes, l’obésité et les maladies chroniques que sont notamment le diabète et les maladies cardio-vasculaires.

A- DIABÈTE

Depuis les trente dernières années, la prévalence du diabète est en constante augmentation. Cette progression ré-sulte de la combinaison de plusieurs facteurs de risque associés tels que le vieillissement de la population, l’obésité et la sédentarité.

Le diabète est la première cause de nouvelles admissions en ALD en Guadeloupe. Sur la période 2012-2014, le nombre annuel d’admissions en ALD pour diabète est 2 579 en moyenne. Le taux standardisé est de 649 nouvelles admissions pour 100 000 habitants.

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La santé des femmes en Guadeloupe - Décembre 201826

Lediabètedetype2estlaformelaplusfréquentedediabète(90%descas).Ilsemanifestegénéralementchezlesadultesâgésde40ansouplus.Néanmoinsdufaitdel’accroissementdel’obésitéparmilesadolescentsetlesjeunesadultes,cetypedediabèteestdésormaisdeplusenplusfréquentdanscesjeunespopulations.

Surlapériode2012-2014,1314nouvellesadmissionsenALDpourdiabètedetype2ontconcernédesGuade-loupéennes,enmoyenne,chaqueannée,soit93%del’ensembledesadmissionsfémininespourdiabète.Letauxstandardiséétablidanslapopulationféminineresteprochedeceluideshommesdelarégion(respectivement600et609nouvellesadmissionspour100000habitants)et2,2 fois supérieuràceluides femmesvivantenFrancehexagonale(271nouvellesadmissionspour100000habitantes).

14 % des Guadeloupéennes sont diabétiques Selon l’enquête KANNARI en 2013 [16], la prévalencedudiabète -diagnostiquépar unprofessionnel de san-té–parmilesGuadeloupéennesâgéesde16ansouplusestde14%.Cesdernières sontdavantageconcernéesparcettemaladiequeleurshomologuesmasculins(8%).

Diabète : un tiers des nouvelles admissions féminines Surlapériode2012-2014,1402nouvellesadmissionsenALDpourdiabèteontconcernédesGuadeloupéennes,enmoyenne,chaqueannée.Représentantuntiersdesnouvelles admissions féminines, le diabète est le pre-mier motif d’admissions. Le taux standardisé d’admis-sions pour cemotif chez les Guadeloupéennes est de642nouvellesadmissionspour100000habitantes.Ilestprochedutauxétabliparmileshommes(657admissionspour100000habitants).Si dans l’ensemble régional, le taux d’admissions pourdiabètedesfemmesnediffèrepasdeceluideshommes,il faut toutefois noter une disparité à l’échelle infraré-gionale. Les habitantes de Marie-Galante sont davan-tage concernées par de nouvelles admissions en ALDpourdiabètequeleshommesdeMarie-Galante,etpré-

sententenoutre,untauxsignificativementplusélevéqueceluidesfemmesdelaGuadeloupe(837nouvellesadmis-sions).

LesGuadeloupéennessesingularisent,parailleurs,paruntaux d’admissions pour cemotif 2,2 fois plus élevé queleurs homologues de la France hexagonale (294 admis-sionspour100000habitantes).

Delapériode2006-2008àlapériode2012-2014,lestauxstandardisés d’admissions en ALD pour diabète restentstablespourl’ensembledesGuadeloupéennessaufparmilesMarie-Galantaisesdontletauxaugmente.

DIabète de type 2 encadré 4

Davantage de femmes hospitalisées pour diabète

Sur la période 2015-2017, enmoyenne par an, 1 792patientesdomiciliéesenGuadeloupeontétéhospitali-sées pour diabète10(type1ettype2),correspondantàuntauxstandardiséde778patienteshospitaliséespour100 000 habitantes. À structure d’âges comparable,l’hospitalisationdesfemmesguadeloupéennespourcemotif est plus fréquenteque celles des hommes (670patients hospitalisés pour 100 000 habitants) et desfemmesdelaFrancehexagonale(233patienteshospi-taliséespour100000habitants).

Diabète : 195 décès de femmes guadeloupéennes en moyenne par anLamortalitéliéeaudiabèteestdifficileàapprécier,carpour les décès liés à ses complications, l’étiologie dia-bétique n’est pas toujoursmentionnée. Sur la période2008-2014,enmoyenneparan,195décèsdefemmesguadeloupéennes sont liés au diabète11 . Le taux demortalitéétabliestde91décèspour100000femmes.Lamortalité liéeaudiabètedesfemmesestprochedecelledeshommesdelarégion(98décèspour100000hommes). Les Guadeloupéennes sont en surmortalitéparrapportauxfemmesdelaFrancehexagonale(36dé-cèspour100000femmes).

Cetteprévalenceaugmenteavecl’âgepouratteindreunpicà40%chezlesfemmesâgéesde65à74ans.Au-delàde75ans,laprévalencedudiabèteestmoindre(28%).

10Hospitalisationpourdiabèteendiagnosticprincipal,reliéouassocié.

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santé des femmes en Guadeloupe

27La santé des femmes en Guadeloupe - Décembre 2018

B- MALADIES CARDIO-VASCULAIRES

Les maladies cardio-vasculaires constituent un ensemble d’affections souvent liées entre elles, affectant le cœur et les vaisseaux sanguins. Selon leur localisation, elles peuvent être graves et mettre en jeu le pronostic vital. Les ma-ladies cardio-vasculaires sont la première cause de mortalité dans le monde. Il est cependant possible de prévenir la plupart des maladies cardio-vasculaires en s’attaquant aux facteurs de risque comportementaux : tabagisme, sédentarité, mauvaise alimentation …

Les admissions pour maladie cardio-vasculaire regroupent quatre motifs d’admissions : accident vasculaire céré-bral invalidant, artériopathie chronique avec manifestations ischémiques, insuffisance cardiaque grave et maladie coronaire. Sur la période 2012-2014, 1 648 nouvelles admissions en ALD pour maladie cardio-vasculaire ont concer-né des Guadeloupéens, en moyenne, chaque année. Il s’agit du deuxième motif d’admissions en ALD pour la région et la première cause de mortalité.

Maladies cardio-vasculaires : près de deux admissions féminines sur dix Durant la période 2012-2014, moins d’une admissionfémininesurcinqenALDapourmotiflesmaladiescar-dio-vasculaires(17%).Sidefaçongénérale, lesséniorssontdavantageconcernésparcemotifd’admissions, ilfautnoter,quelapartd’admissionsconcernantlesper-sonnesâgéesde65ansouplusestplusélevéechezlesfemmes:65%desadmissionsfémininescontre57%desadmissionsmasculines.

Àstructured’âgescomparable,lesadmissionspourma-ladie cardio-vasculaire sont moins fréquentes dans lapopulationféminine.Letauxstandardiséfémininétablià346nouvellesadmissionspour100000habitantesest1,6foisinférieurautauxmasculin(557nouvellesadmis-sions).Cetteobservationdemeurevalabledanstousles

EPCI,exceptionfaitedeMarie-Galanteoùlestauxselonlesexenediffèrentpassignificativement.

De plus, le taux de nouvelles admissions pour maladiecardio-vasculairedesGuadeloupéennesestsensiblementinférieur (-21 %) au taux des femmes vivant en Francehexagonale(439nouvellesadmissionspour100000ha-bitantes).

Delapériode2006-2008àcellede2012-2014,unehaussesignificativedutauxstandardiséd’admissionsenALDpourmaladiecardio-vasculaireestconstatéechezlesfemmes(+24%).Ilenestdemêmedanslapopulationmasculinedelarégion(+24%)oudanslapopulationfémininevivantenFrancehexagonale(+29%).

11Lamortalitéliéeaudiabèteestdéterminéeàpartirdesdécèsayantpourcauseinitialelediabèteetlesdécèspourlesquelscettedernièreestunecauseassociéeouestidentifiéecommecomorbidité.

Lescardiopathiesischémiquesoumaladiescoronairesconstituentunsous-groupedesmaladiescardio-vascu-laires.Ellesaffectentlesvaisseauxsanguinsalimentantlecœur.Enraisondeleurlocalisation,ellessontgravesetpeuventmettreenjeulepronosticvital.

Lescardiopathiesischémiquessontla7ecausedenouvellesadmissionsenALDenGuadeloupeettouchentsurtoutlessujetsâgés(65ansouplus).EllessontmoinsfréquentesparmilesGuadeloupéennesqueparmilesGuadeloupéens:48admissionspour100000femmescontre99admissionspour100hommes,surlapériode2012-2014.Standardiséessurl’âge,lesfemmesdelarégionsontmoinssouventhospitaliséesqueleshommes.Letauxféminindemortalitéparcardiopathieischémiqueest1,7foisinférieurautauxmasculinsurlapériode2008-2013.Parrapportàl’ensembledelapopulationfémininevivantenFrancehexagonale,lesfemmesgua-deloupéennesprésententunesous-mortalitéparcardiopathieischémiquede39%.

Les CardIopathIes IsChémIques

encadré 5

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santé des femmes en Guadeloupe

La santé des femmes en Guadeloupe - Décembre 201828

Plusieurs facteurs constitutionnels ou comportementaux favorisent la survenue desmaladies cardio-vascu-laires:diabète,surchargepondérale,sédentarité…L’hypertensionartérielleconstitueégalementunfacteurderisquedanslasurvenuedecesmaladies.

En2013,selon l’enquêteKannariet lesconditionsdéfiniesdans l’étude, laprévalencede l’hypertensionar-tériellechez lesGuadeloupéennesestétablieà40%etellenediffèrepasdecellecalculéedans lapopula-tionmasculine (37%).L’étudemontre,néanmoins,que l’hypertensionartérielleestplus fréquentechez lesfemmesensituationdesurchargepondérale:58%chezlesfemmesobèses,37%chezcellesensurpoidscontre27%chezcellessanssurchargepondérale.IlaégalementétéobservéquelesGuadeloupéennessesachanthypertenduessetraitentdavantagequeleurshomologuesmasculins(93%contre79%).

Maladies de l’appareil circulatoire : 385 décès fémininsSur la période 2008-2014, les maladies de l’appareilcirculatoire sont responsables de 385 décès féminins,enmoyenne,paran.Surdixdécèsfémininsliésàcettecause, près de neuf concernent des personnes âgéesde65ansouplus(89%).Letauxdemortalitécorres-pondantestde173décèspour100000habitantes,etest1,4foisplusfaiblequeceluideshommes.Àl’échelledesEPCI,unesous-mortalité féminineparmaladiedel’appareilcirculatoires’observe.LeshabitantesduNordGrand-Terresontlesseulesàsedistingueravecuntauxdemortalitésupérieurautauxrégional(195décèspour

100000habitantes).Lamortalité féminine par maladie de l’appareil circula-toireenGuadeloupeest,cependant,supérieureàcelleenFrancehexagonale(152décèspour100000habitantes).

Delapériode2001-2007àcellede2008-2014,lamortali-téparmaladiedel’appareilcirculatoireadiminuéde25%chezlesfemmes.Cettebaisseestsupérieureàcelleobser-véedanslapopulationmasculine(-19%),maismoindrequecelleétabliechezlesfemmesvivantenFrancehexa-gonale(-27%).

L’hypertensIon Chez les guadeloupéennes

encadré 6

C- SURPOIDS ET OBÉSITÉ

La surcharge pondérale plus particulièrement l’obésité sont des facteurs de risque majeurs des maladies cardio-vas-culaires, du diabète, des troubles musculo-articulaires et de certains cancers. En 2016, l’OMS estime que 40 % des femmes âgées de 18 ans ou plus sont obèses dans le monde.

Près de deux Guadeloupéennes sur trois sont en surcharge pondéraleLarécenteétudemenéeenGuadeloupeamisenexerguelaprévalenceélevéedel’obésitédanslarégionetparti-culièrementauseindelapopulationféminine[17].Selonl’enquêteKannari2013,prèsdedeuxtiersdesGuadelou-péennes(63%)sontensurchargepondéralecontreprèsd’un homme sur deux (49%). Cette différence résulteessentiellementdelafréquencedel’obésitéplusélevéeparmilesfemmes(31%versus12%).Laprévalencedelasurchargepondéraleaugmente,parailleurs,avecl’âgeetestinversementassociéeauniveaud’études.De36%chezlesfemmesâgéesde16à24ans,elleestde70%chezcellesâgéesdeplusde45ans[Figure 8].

ORSaG. Les maladies cardio-vasculaires en Guadeloupe. Dossiers thématiques. Baie-Mahault ; 2018 ; 33p.

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Chez les femmesnondiplômées, cetteprévalences’éta-blità80%contre43%parmilesfemmestitulairesd’undiplômesupérieuraubac.

Menéeen2015enFrancehexagonale,l’enquêteEsteban,montreque44%desfemmessontensurchargepondé-rale:27%sontensurpoidset17%sontobèses[18].LacomparaisondeKannariàEstebanmetenévidencedesprévalencesdesurpoidsetdel’obésitésensiblementsu-périeures chez les femmesdeGuadeloupe.En2014,unconstatanalogueestretrouvédans l’enquêteBaromètreSantéDOMetparticulièrementvis-visdel’obésité.Enef-

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29La santé des femmes en Guadeloupe - Décembre 2018

fet,lesfemmesguadeloupéennesapparaissentpresquedeuxfoisplussouventconcernéesparl’obésitéqueleurshomologues demeurant en France hexagonale : 22 %versus12%.

L’obésité abdominale, autre indicateur d’évaluation del’excèsdemassegrasse,mesuréedurantl’étudeKannariestégalementplusélevéechezlesfemmesetaugmente

Figure 8 - Prévalence de la surcharge pondérale selon l’âge chez les femmes en Guadeloupe en 2013

16-24 ans

Surpoids Obésité

32%

31%

40%

30%

36%

34%

26%

36%

22%

14%

25-44 ans 45-64 ans 65ansou+ Ensemble

Source:Kannari2013 Exploitation:ORSaGChamp:Femmesâgéesde16ouplus(n=481)

Des Guadeloupéennes conscientes de leur image corporelle Compte tenu des déclarations, les Guadeloupéennesont une perception de leur corpulence en adéquationavec leur indice de masse corporelle (IMC). Selon lesdonnéesduBaromètreSantéDOM2014,prèsdetroisquarts(72%)desfemmesdelarégionâgéesde15à75ansdecorpulencenormaleestimentêtreàpeuprèsdubonpoids. Les femmesprésentantunesurchargepon-dérale s’autoévaluent davantage comme étant un peuoubeaucouptropgrosses.Ellessont58%ensurpoids(25kg/m²≤IMC<30kg/m²)àdéclarerêtreunpeutropgrosses.UnpeuplusdequatreGuadeloupéennessurdixobèses (42%) s’autoévaluent commeétantbeaucouptrop grosses [Figure 9].

avecl’âge.Ainsi,en2013,prèsdehuitGuadeloupéennessurdix(79%)présententuneobésitéabdominalecontre37%deshommes.Plusd’untiers(35%)delapopulationféminineâgéedemoinsde25ansprésenteuneobésitéabdominale,alorsqueparmilesfemmesâgéesde65ansouplus,cetteproportionatteint98%.

1% 0% 0%6%

0% 0%

72%

28%

15%20%

58%

43%

1%

13%

42%

Corpulence normale Surpoids Obésité

Beaucoup trop maigreUn peu trop maigreÀ peu près du bon poidsUn peu trop grosseBeaucoup trop grosse

Figure 9 - Perception des Guadeloupéennes âgées de 15 à 75 ans de leur corpulence selon leur IMC en 2014

Source:BaromètreSantéDOM2014Exploitation:ORSaGChamp:Ensembledesfemmesenquêtéesâgéesde15à75ans(n=1204)

Se percoivent....

d’aprés l’IMC

Augmentation de l’obésité féminine dans la région Les enquêtes Baromètre SantéNutrition et BaromètreSantéDOMdéclinéesenGuadelouperespectivementen2010et2014,mettentenévidenceunel’augmentationsignificativedelaprévalencedel’obésitédanslapopula-tionfémininedelarégion.Enquatreans,laprévalencede l’obésité est passéede17%à22%. Les autres in-

dicateurs ne semblent pas connaitre d’évolution signifi-cative. Ces résultats permettent de juger de l’évolutiondesprévalencesdesurpoidsetd’obésité,toutefois,ellesreposentsurdesdonnéesdéclarativesquiontpourbiaisunesous-déclarationdupoidsetunesur-déclarationdelataille.

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La santé des femmes en Guadeloupe - Décembre 201830

D- TUMEURS MALIGNES (CANCERS)

Les tumeurs résultent de la prolifération anormale de cellules dans un tissu ou un organe. Il faut distinguer les tu-meurs bénignes dont le développement est local et l’évolution généralement favorable, des tumeurs malignes dites cancers. Ces derniers ont habituellement une croissance rapide et se disséminent en créant des foyers secondaires dans d’autres organes.

Sur la période 2009-2013, en moyenne chaque année, le registre des cancers de Guadeloupe a enregistré 1 523 nouveaux cas de cancers tous confondus. Sur la période 2012-2014, le nombre annuel d’admissions en ALD pour tumeur maligne est de 1 559, représentant 18,5 % des nouvelles admissions en Guadeloupe. Les tumeurs malignes sont le troisième motif de nouvelles admissions et la deuxième cause de décès dans la région.

Plus de 600 nouvelles admissions pour tumeurs malignesDurantlapériode2012-2014,moinsdedeuxnouvellesadmissions fémininessurdix (16%)ontpourmotif lestumeursmalignes.Ainsi,660femmes,enmoyenne,paranontbénéficiéd’unepriseenchargeenALDpourtu-meursmalignes enGuadeloupe. Cetteprise en chargeintervient majoritairement chez les Guadeloupéennesâgées de 45 à 64 ans. Chez les hommes, la prise enchargeestfaiteprincipalementchezlesséniorsâgésde65ansouplus.Sur lapériodeconsidérée, letauxd’admissionsenALDdes Guadeloupéennes pour tumeurs malignes est in-férieuràceluideshommes:302nouvellesadmissionspour100000Guadeloupéennesversus536admissionspour100000habitants.Cettedifférencesemaintientàl’échelledesEPCI.

Touteslocalisationscancéreusesconfondues,lesfemmesguadeloupéennes apparaissent moins concernées par les admissions en ALD pour tumeurs malignes que lesfemmesde la France hexagonale (451 nouvelles admis-sionspour100000habitantes).

Delapériode2006-2008àcellede2012-2014,enGuade-loupe,uneaugmentationde29%destauxd’admissionsen ALD pour tumeurs malignes est observée chez lesfemmes.IlenestdemêmepourlamajoritédesEPCI,ex-ceptionfaitepourleshabitantesdeMarie-GalanteetdeCapExcellence,dontlestauxd’admissionsrestentstables.Unehaussesignificative,bienquemoindre,destauxd’ad-missions pour tumeurs malignes est également constatée parmi leshommesdelarégion(+7%)et lesfemmesvi-vantenFrancehexagonale(+8%).

Un taux de patientes hospitalisées pour cancers plus faible en GuadeloupeSur la période 2013-2015, 5 903 patientes domiciliéesen Guadeloupe ont été hospitalisées pour cancer, enmoyenne, chaque année, soit un taux standardisé de2607patienteshospitaliséespour100000habitantes.Les comparaisons de taux standardisés indiquent quelesfemmesguadeloupéennessontmoinsfréquemment

hospitalisées que les hommes guadeloupéens pour can-cer.Ilenestdemêmecomparativementauxfemmesrési-dantenFrancehexagonale(7794patienteshospitaliséespour100000habitantes).

Cancers : deuxième cause de décès féminin Surlapériode2008-2014,293décèsannuelsparcancerontétérecensésenmoyennedans lapopulationfémi-ninedeGuadeloupe.Lecancerduseinest lapremièrecause de décès féminin par cancer (18 %) devant lescancersdel’utérus(11%)etlecancerducôlon-rectum(11%).Le taux standardisé demortalité par cancers desGua-deloupéennesestprèsdedeuxfoisinférieuràceluideshommes:136décèspour100000femmescontre256décèspour100000hommes.Àl’échelledesEPCI,letauxdemortalitéparcancerdesfemmesest1,6à2,4foisinférieuràceluideshommes.LeshabitantesdelaRivieraduLevantetduNordGrand-Terre se distinguent de l’ensemble régional par un

tauxdemortalitépar cancer significativementdifférent.Les premières avec un taux plus élevé (152 décès pour100000habitantes)etlessecondesavecuntauxinférieur(121décèspour100000habitantes).

Tous cancers confondus, les femmes guadeloupéennesdécèdent moins de cancers que leurs homologues de la Francehexagonale(165décèspour100000habitantes).

De2001-2007à2008-2014,lamortalitéparcanceradimi-nuéde7%chezleshabitantesdeGuadeloupe.Ilenestdemêmechezleshommesdelarégion(-12%)etlesfemmesauniveaunational(-6%).

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31La santé des femmes en Guadeloupe - Décembre 2018

Cancer du seinLecancerduseinestlecancerleplusfréquentchezlesfemmes.Ilreprésente38%desnouveauxcasfémininsdecancersenGuadeloupe.Avecuneincidencede65nouveauxcaspour100000femmesdurantlapériode2009-2013,laGuadeloupealedeuxièmetauxd’incidencepourcancerduseinleplusbasdesrégionsdeFranceaprèslaMartinique.Surlapériode2012-2014,prèsde300nouvellesadmissionsenALDpourcancerduseinontconcernédesGuadeloupéennes,enmoyenne,chaqueannée.De2006-2008à2012-2014,unehaussesi-gnificativedutauxd’admissionspourcemotifestobservéepassantalorsde87admissions(2006-2008)à126admissions(2012-2014)pour100000femmes.Devançantlescancersdel’utérusetlecancerducôlon-rectum,lecancerduseinestlapremièrecausededécèsfémininparcancer.Surlapériode2008-2014,lecancerduseinaétéresponsabledudécèsde52Guadeloupéennes,enmoyenneparan,soituntauxstandardiséde23décèspour100000femmes.PlusdequatreGuadeloupéennessurdixhospitaliséespourtumeurmalignelesontpourcancerdusein.Letauxstandardisédepersonneshospitaliséespourcancerduseinestde1087pour100000femmesrésidantenGuadeloupe,tauxsignificativementinférieuràceluidelaFrancehexagonale(3465pour100000femmes).

Cancers de l’utérusLescancersdel’utérusregroupentlescancersducoletducorpsdel’utérus.Avecplusde60nouveauxcas,enmoyenneparan,surlapériode2009-20013,lescancersdel’utérusconstituentledeuxièmetypedecancerslesplusfréquentsaprèslecancerdusein.Letauxd’incidencestandardisédescancersducoletducorpsdel’utéruss’établitrespectivement,pour100000femmes,à8,7caset9,5cas(période2009-2013).Selonlesdonnéesdesregistresdescancers,laGuadeloupealetauxd’incidencerégionalpourcancerducoldel’utérusleplusélevé.Surlapériode2012-2014,letauxstandardisédenouvellesadmissionsenALDpourcancersdel’utérusestde22nouvellesadmissionspour100000Guadeloupéennes.Enmoyenneparan,lescancersdel’utérusontétéres-ponsablesdudécèsde31Guadeloupéennessurlapériode2008-2014.LaGuadeloupeestladeuxièmerégiondeFranceayantletauxdemortalitéparcancerdel’utérusleplusélevé:14décèspour100000habitantes(8décèspour100000habitantesdelaFrancehexagonale).

Le CanCer du seIn et les CanCers de l’utérus Chez les guadeloupéennes

encadré 7

ORSaG. Le cancer du sein en Guadeloupe. Dossiers thématiques. Baie-Mahault ; 2018 ; 15p.

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ORSaG. Les cancers de l’utérus en Guadeloupe. Dossiers thématiques. Baie-Mahault ; 2018 ; 10p

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La santé des femmes en Guadeloupe - Décembre 201832

E- SANTÉ MENTALE

Les troubles mentaux s’expriment différemment selon le sexe. La souffrance psychologique des femmes se mani-feste plus fréquemment par des troubles d'anxiété, dépressifs ou des pensées suicidaires. Chez les hommes, cette souffrance se matérialise plus par des comportements à risque, des actes de violence contre autrui ou le suicide.

Des Guadeloupéennes plus sujettes aux problèmes de santé mentale L’enquêteBaromètreSantéDOM2014metenévidenceque lesfemmesde larégion–defaçongénérale-sontplussujettesauxproblèmesdesantémentalecomparéeauxhommes.Eneffet,troisGuadeloupéennessurdixontprésentéunedétressepsychologiqueaucoursdesquatresemainesprécédantl’enquêteetenvironunesurdixadé-claréavoireuunépisodedépressifcaractériséaucoursdesdouzemoisprécédantl’enquête(9%).Leshommessont respectivement deux et trois fois moins touchésparunedétressepsychologiqueetunépisodedépressif.Les pensées suicidaires et les tentatives de suicidesont également plus fréquentes au sein de la popula-

tionféminine.Lespenséessuicidairesaucoursde lavieconcernent 6 % des femmes contre 2 % des hommes.Parmilesfemmesinterrogées,7%ontdéclaréavoirdéjàtenté de se suicider. Il s’avère par ailleurs que ces pen-séesoutentativesdesuicidesontfortementcorréléesàl’âge.Lesjeunesfemmesontétéplusnombreusesàpen-serausuicidequelesplusâgées(8%parmilesfemmesâgéesde15à34anset4%parmilesfemmesâgéesde45à74ans).Ilenestdemêmeauregarddestentativesdesuicide:respectivement13%et4%chezlesfemmesâgées de 15 à 34 ans et de 45 à 74 ans [Figure 10].

Figure 10 - Proportion de Guadeloupéennes ayant eu des pensées suicidaires *ou ayant déjà fait une tentative de suicide**selon l’âge en 2014

Source:BaromètreSantéDOM2014 Exploitation:ORSaGChamp:Femmesenquêtéesâgéesde15à74ansayanteuunepenséesuicidaire(n=1202)ouayantfaitunetentativedesuicide(n=1201)*Aucoursdesdouzederniersmois;**Aucoursdesavie

Surlapériode2013-2015,lenombredepatientshospitalisésenGuadeloupepourtentativedesuicideestestiméà119,enmoyenneparan.Environdeuxtiersdespatientshospitaliséspourcemotifsontdesfemmes(63%).Ramenéesàleurpopulationrespective,lesfemmessontplusfréquemmenthospitaliséespourtentativedesuicide:respectivement35patientespour100000habitantescontre25pour100000hommes.

Surlapériode2008-2014,enGuadeloupe,39décèsparsuicidesontsurvenus,enmoyenne,paran.Àl’inversedesca-ractéristiquesdeshospitalisationspourtentativedesuicide,lamortalitéparsuicidedesfemmesdelaGuadeloupeest4,5foisinférieureàcelledeshommes:4décèspour100000femmescontre17décèspour100000hommes.

TentatIves de suICIde et suICIdes

encadré 8

11%

5%

7% 7%

3%

0%

13% 13%

4% 4% 4% 4%

15à24ans 25à34ans 35à44ans 45à54ans 55à64ans 65à74ans

Pensées suicidaires Tentativedesuicide

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33La santé des femmes en Guadeloupe - Décembre 2018

Affections psychiatriques : une admission féminine sur dix.Les affections psychiatriques de longue durée les plus fréquentes sont les troubles de l’humeur, la schizophrénie, le trouble schizotypique et les troubles délirants, les troubles de la personnalité et du comportement et le retard mental. Ces affections constituent la quatrième cause de nouvelles admissions en ALD en Guadeloupe pour la période 2012-2014.Les admissions en ALD pour affections psychiatriquesreprésentent10%de l’ensembledesadmissions fémi-ninesdelarégion,pourlapériode2012-2014.Lapriseen charge en ALD pour cemotif concerne surtout lesfemmesâgéesde45ansouplus:63%desadmissions(37%des admissionsmasculinesde lamême tranched’âges). Le taux standardiséd’admissions enALDpourcemotifchezlesGuadeloupéennesestde193nouvellesadmissions pour 100 000 habitantes. Ce dernier restesignificativementendeçàdutauxmasculin(227admis-sionspour100000)etde celuides femmesvivantenFrancehexagonale(214admissionspour100000habi-tantes).

Cependant,l’analysedesdonnéesparmaladiepsychia-triquemetenévidencequelesGuadeloupéennessontplus concernées que les hommes par les troubles de

l’humeuràâgeégal(105admissionscontre48admissionspour100000).Auregarddesautresmaladies-laschizo-phrénie,letroubleschizotypiqueetlestroublesdélirants,les troubles de la personnalité et du comportement et le retardmental- les admissions féminines restent infé-rieuresàcellesdeshommesdelarégion.

De2006-2008à2012-2014,unehaussesensibledestauxd’admissions en ALD pour affections psychiatriques estobservéedanslapopulationfémininedelarégion,enpar-ticulierpourtroublesdel’humeur,dontletauxd’admis-sionsaétémultipliépardeux.Surlapériodeconsidérée,chaque EPCI -exceptéMarie-Galante- a connu une pro-gressionsignificativedesontauxd’admissionspouraffec-tionspsychiatriques,etcequelquesoitlesexe.Lahaussela plus importante est mesurée parmi les habitantes du GrandSudCaraïbe.

Une consommation en médicaments psychotropes plus importante chez les femmes Les médicaments psychotropes non opiacés ayant pour fonction d’agir sur l’activité cérébrale regroupent plusieurs catégories de produits : les anxiolytiques, les hypnotiques, les antidépresseurs, les neuroleptiques, les régulateurs de l’humeur et les psychostimulants. En 2014, un peu plus d’un Guadeloupéen sur cinq a déjà consommé au cours de sa vie des médicaments pour les nerfs ou pour dormir (tranquillisant, somnifère, antidépresseurs…).

La consommation de médicaments psychotropes desfemmes de la région est très différente de celle deshommes. Les données extraites du Baromètre SantéDOM 2014 montrent que les Guadeloupéennes sontplusnombreusesqueleshommesàavoirdéjàconsom-méaucoursdeleurviecetypedemédicaments:res-pectivement29%et12%. Ilenestdemêmeconcer-nantlaconsommationaucoursdesdouzederniersmois(8%contre3%).Selon les données SNIIRAM de l’année 2015, à âgecomparable, l’usage des médicaments psychotropesnonprescritsenraisond’unemaladiepsychiatriquede-meureplusfréquentchezlesfemmes.Lesanxiolytiques

et les antidépresseurs sont les psychotropes les plusconsommés, et ce quel que soit le sexe enGuadeloupe [Tableau VI].

Enoutre,lerecoursàlapsychothérapieconcernedavan-tage lapopulation féminine. En2014, les femmes inter-rogées lorsduBaromètre SantéDOMsont approximati-vement deux fois plus nombreuses que les hommes àavoirdéjàeurecoursàunepsychothérapie(13%contre7%).Aucoursdesdouzemoisprécédant l’enquête,3%des Guadeloupéennes déclarent avoir eu recours à unepsychothérapiedans l’année.Unpourcentdeshommesinterrogésdéclarecettepriseencharge.

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La santé des femmes en Guadeloupe - Décembre 201834

Tableau VI - Effectif et taux standardisés des prises en charge en Guadeloupe pour des traitements psychotropes selon le sexe en 2015

Source:Cartographiedespathologiesetdesdépenses–SNIIRAM-RégimeGénéraletSectionsLocalesMutualistesNote : Personnes ayant eu au moins trois délivrances de médicaments psychotropes dans l’année, mais qui n’ont pas de code diagnostic de maladie psychiatrique repéré dans le Sniiram.

Hommes Femmes

Effectif Taux standardisé (pour 1 000 hab) Effectif Taux standardisé

(pour 1 000 hab)

Traitements antidépresseurs ourégulateursdel 'humeur 1900 12 4500 22

Traitements neuroleptiques 900 6 1000 6

Traitementsanxiolytiques 2700 17 6600 32

Traitementshypnotiques 1200 8 2100 10

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35La santé des femmes en Guadeloupe - Décembre 2018

Auregarddesgrandesmaladiesabordéesdanscechapitre,lasantédesfemmesguadeloupéennesdiffèredecelledeshommes.Defaçongénérale,lesGuadeloupéennessontmoinssouventaffectéesqueleshommes,exceptionfaitedudiabèteetdel’obésité.Lesdonnéesdeprévalencepourcesdeuxmaladiesmontrentque63%desfemmesdelarégionsontensurchargepondéraleet14%sontdiabétiquesen2013.Cesprévalences(surchargepondéraleetdiabète)sontd’autantplusélevéesqueleniveaudediplômeestfaibleetquel’âgeaugmente.Lesenquêtesdé-claratives,BaromètreSantéNutritionetBaromètreSantéDOM,montrent,parailleurs,uneévolutionpéjorativedelaprévalencedel’obésitédanslapopulationfémininedelarégionenquatreans.

S’ilestcertainquelaprévalencedudiabèteestplusélevéedanslapopulationféminine,àstructured’âgecom-parable,lesadmissionsenALDetlamortalitéliéeaudiabèteconcernentautantdefemmesqued’hommes.Lesfemmesdelarégionsonttoutefoisplusfréquemmenthospitaliséespourdiabètequeleurshomologuesmasculins.

Pluslapopulationguadeloupéennevieillit,pluslesmaladiescardio-vasculairesconstituentundesproblèmesma-jeursdesanté.Lesfemmessonttoutefoismoinsconcernéesparlesmaladiescardio-vasculairesqueleshommes.L’ensembledesindicateursdemorbiditéetdemortalitésoulignecetécartenfaveurdelapopulationféminine.Ilenestdemêmeauregarddesdonnéesrelativesauxcancers.Àstructured’âgescomparable,letauxféminind’ad-missionsenALDpourcancersestprèsdedeuxfoisinférieurautauxmasculinetunconstatanalogueestfaitencequiconcernelamortalité.

Dansuncontextedetransformationprofondedupaysagesocial,lebien-êtrementalestunecomposanteimpor-tantedesanté.Commeledéfinitl’OrganisationmondialedelaSanté,«Lasantéestunétatdecompletbien-êtrephysique,mentaletsocial,etneconsistepasseulementenuneabsencedemaladieoud’infirmité».Defaçongénérale, les problèmes de santémentale ont un poids important dans la population féminine. LesGuadelou-péennesinterrogéesen2014sontrespectivementtroisetdeuxfoisplustouchéesparunépisodedépressifetdesdétressespsychologiquescomparéesauxhommes.Lesdonnéesrégionalesd’admissionsenALDpouraffectionspsychiatriquess’opposentplusoumoinsaveclesindicateursissusdesenquêtesdéclaratives.Néanmoins,l’analyseparmaladiespsychiatriquesmontredesdisparitésauseindecettefamilledemaladies.Eneffet,lasouffrancepsy-chologiquedesfemmessemanifesteplusfréquemmentparunmal-être,destroublesdépressifsplusoumoinsca-ractérisés.Àtitreillustratif,lesfemmesguadeloupéennessontdeuxfoisplusaffectéesparlestroublesdel’humeurqueleurshomologuesmasculins.Enlienaveccesdifférencesdemorbiditépsychiatrique, lesfemmesrecourentdavantageausystèmedesoinsdanslecadrethérapeutiquesoitparl’usagedemédicamentspsychotropesouparlapsychothérapie.Enfin,silamortalitéparsuicideconcernemajoritairementleshommes,lesfemmesderégionrapportentplusfréquemmentdespenséessuicidairesetfontplusdetentativesdesuicide.Surlapériode2013-2015,environdeuxtiersdespatientshospitaliséspourtentativedesuicidesontdesfemmes.Toutechoseégaleparailleurs,touteslestentativesdesuicidenedonnentpaslieuàunepriseenchargemédicalenotammentàunrecoursàl’hospitalisation.

Les caractéristiquesde santéde lapopulation fémininedeGuadeloupediffèrentde cellesdeshabitantesde laFrancehexagonaleentermesdemorbiditéetmortalité.LesGuadeloupéennessontmoinsfréquemmentadmisesenALDpourtumeursmalignesouaffectionspsychiatriquesetprésententunesous-mortalitéparcancer.Àl’inverse,lasurchargepondérale,lediabèteetlesmaladiescardio-vasculairestouchentdefaçonpluspréoccupantelesGua-deloupéennes.Ànoter,ladifférencedetauxd’admissionsenALDpourlesmaladiescardio-vasculaires(unfaibletauxd’admissionsenALDpourcemotifparmilesfemmesdeGuadeloupe)résulteduretraitdel’hypertensionar-tériellesévèredanslalistedesALD,atténuantainsilepoidsdesadmissionsenALDpourmaladiecardio-vasculaire.Eneffet,enajoutantlenombredesadmissionspourhypertensionartériellesévère,lenombred’admissionsenALDpourmaladiescardio-vasculairesestmultipliéparquatredanslapopulationfémininedelarégion.Avant2011,l’hy-pertensionartériellesévèreconstituaitlapremièrecaused’admissionenALDenGuadeloupe.

SYNTHÈSE

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La santé des femmes en Guadeloupe - Décembre 201836

MODE DE VIE ET COMPORTEMENTS PARTIE 5

L’état de santé est associé à divers facteurs. Outre les facteurs génétiques, l’environnement social, les habitudes de vie et les comportements sont reconnus comme étant des déterminants qui influencent l’état de santé de chaque individu. La littérature dans ce domaine fait mention des disparités entre hommes et femmes, bien que la tendance se veuille à l’homogénéisation des comportements de santé.

Un comportement de santécorrespondàtoutcompor-tementoutouteactivitédelaviequotidiennequi in-fluesurl’étatdesantéd’unindividu.Uncomportementpeutavoiruneactionbénéfiqueoudélétèresurl’étatdesantédusujet.Dufaitquetouscomportementsouactivitéspeuventavoiruneinfluencesurlasanté,ilestutiledeconsidérer lescomportements liésà la santécommefaisantpartieintégrantedesmodesdevied’unindividuoud’ungrouped’individus[19].

A- ALIMENTATION ET ACTIVITÉ PHYSIQUE

Le rôle des facteurs alimentaires dans l’augmentation ou la diminution de survenue de certaines maladies est éta-bli. Il est reconnu qu’une alimentation dite équilibrée diminue le risque de maladies chroniques : diabète, maladies cardio-vasculaires, cancers… La pratique régulière d’une activité physique joue également un rôle dans la préven-tion de ces dernières et diminue le risque de surpoids, d’obésité, d’anxiété et de troubles dépressifs.

Femmes - hommes : des comportements alimentaires différentsEnmatièredecomportementsalimentaires,desécartssontobservés entre les femmeset les hommes. Selonles résultats du volet nutrition de l’enquête Kanna-ri 2013, enGuadeloupe et enMartinique, les femmesâgées de 16 ans ou plus consomment davantage defruits et de légumes que les hommes. En effet, ellessontmoins fréquemmentdepetitsconsommateursdefruits (<1,5 portion par jour) et de légumes (< 2 por-tions par jour) que leurs homologuesmasculins. Deuxtiers des femmes sont des petits consommateurs defruits et de légumes (respectivement 65 % et 66 %)contretroisquartsdeshommes(respectivement5%et76 %). Les apports journaliersmoyens en fruits et lé-gumes chez ces dernières sont par jour de 101,4 g et132,3 g contre 80,0 g et 104,3 g chez les hommes. Àl’inverse,ellesconsommentmoinsde jus100% fruits,« viande, poisson, oeuf », féculents, matières grassesajoutéesetboissonssucréesounon.Laconsommationmoyenne par jour pour le groupe « viande, poisson,oeuf»estde133,5gchezlafemmeadulte,soit39genmoyennedemoinsqueleshommes.Lesapportséner-gétiquestotauxenalcooletenglucidessontégalementplusfaiblesqueceuxdeshommescontrairementauxap-ports en calcium qui sont supérieurs [Tableau VII][20].

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37La santé des femmes en Guadeloupe - Décembre 2018

Tableau VII - Consommations alimentaires moyennes (g/j) chez les adultes de 16 ans ou plus en Guadeloupe et en Martinique selon le sexe en 2013

Source:EnquêteKannari2013Exploitation:Usen,ORSaGaMadère,ignames,patatesdoucesChamp:Individusâgésde16ansouplusayantréponduauvoletnutrition(n=1313)

* Différence significative avec les femmes

Trois Guadeloupéennes sur dix pratiquent une acti-vité physique moins d’une fois par semaine

L’évaluationdel’activitéphysiqueenGuadeloupedansleBaromètresantéDOM2014indiquequelesfemmesde la régionpratiquentmoinsd’activitéphysiquequeleurs homologues masculins. Trois Guadeloupéennessur dix déclarent n’en pratiquer que rarement ou ja-mais contredeuxGuadeloupéens surdix. Lapratiquerégulière (≥ 5 fois par semaine) est égalementmoinsfréquente chez ces dernières (25% contre 38%) [Fi-gure 11].LeniveaudepratiquedesGuadeloupéennesrestentinférieursàceluidesfemmesdelaFrancehexa-gonale.

Figure 11 - Pratique d’une activité physique chez les 15 -75 ans en Guadeloupe selon le sexe en 2014

Hommes Femmes

Source:BaromètreSantéDOM2014 Exploitation:ORSaGChamp:Ensembledesindividusenquêtésâgésde15à75ans(n=2028)* Différence significative avec les femmes

20%* 30% 42% 45% 38%* 25%

Rarement ou jamais

Assezrégulière Régulière

Femmes HommesFrui tsetlégumes,dont 300,7 278,2Fruits 101,4 80,0*Légumes 132,3 104,3*Jus 100% 67 93,9*Viande,poissons,œufs,dont 133,5 172,3*Viande 33 50,8*Volaille, jambon 42,3 57,5*Produit de la pêche 45,5 48,7Œufs 9,7 11,4Produitslaitiers,dont 117 108,2Lait 80,5 73,8Fromage 11,9 14,2Yaourts, fromage blancs 24,6 20,3Féculents,dont 285,7 414,6*Pommes de terre, tuberculesa 75,1 89Légumes secs 24,8 46,2*Pâtes, riz, semoule 119,7 192,6*Pain 60,2 83,0*Al imentsgrassalés,dont 17,1 19,5Charcuterie 14,1 17,9Al imentsgrassucrés,dont 72,2 66,2Desserts lactés 34,2 27,4Céréales sucrées du petit-déjeuner 3 3,5Biscuits, gateaux, viennoiseries 2,05 24,9Chocolat, glaces… 9,6 10,4Sucres ,miel,confitures,sorbets… 9,6 13Boissons non sucrées 1288,6 1551,0*Boissons sucrées 92,1 169,7*Matièresgrassesajoutées 31,2 39,5*

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La santé des femmes en Guadeloupe - Décembre 201838

B- ADDICTIONS

uSAGE DE SUBSTANCES PSYCHOACTIVES

L’usage de substances psychoactives diffère selon le sexe. Cet usage concerne plus les hommes et ce d’autant plus que les consommations sont élevées. Certaines caractéristiques sociodémographiques - notamment l’âge, la situa-tion professionnelle – sont également associées à ces modes de consommation. Les médicaments psychotropes sont les seuls produits psychoactifs davantage consommés par les femmes. Néanmoins, ces caractéristiques de consommation ont tendance à évoluer vers une réduction des écarts entre les femmes et les hommes en particulier parmi les jeunes générations.

Consommation d’alcool

L’alcool demeure la substance psychoactive la plus consommée. En 2014, d’après l’enquête Baromètre santé DOM, plus d’un tiers des Guadeloupéens déclarent avoir une consommation d’alcool hebdomadaire et 6 % une consom-mation quotidienne. La population régionale se caractérise par des consommations d’alcool globalement infé-rieures à celles déclarées en France hexagonale. Les conséquences de la consommation d’alcool sur la santé chez l’adulte ou le fœtus sont importantes : cancer des voies aérodigestives supérieures (VADS), cirrhose du foie, psy-chose alcoolique, syndrome d’alcoolisation fœtale (Encadré 9) …

Des niveaux de consommations d’alcool 2 à 4 fois plus faibles chez les Guadeloupéennes D’aprèslesdifférentsindicateursdeconsommationd’al-coolextraitsduBaromètresantéDOM2014,lesGuade-loupéennesâgéesde15à75ansdéclarentdesniveauxde consommationsdeux à quatre fois plus faibles queceuxdeshommes.Ainsi,23%desfemmesdelarégiondéclarent une consommation d’alcool hebdomadairecontre 50 % des hommes. La consommation quoti-dienne,l’ivresseoul’alcoolisationponctuelleimportante(API) sont également moins élevées chez les femmes[Figure 12].Àl’instardecequis’observeparmilapopu-

Figure 12 - Niveau de consommation d’alcool des 15-75 ans selon le sexe en Guadeloupe en 2014

lationmasculine, lesépisodesd’ivresseouAPIsontplusfréquents parmi les femmes les plus jeunes. Plus d’uneGuadeloupéenne sur dix âgées de 15 à 24 ans déclareavoirétéivreaucoursdel’année.Parmilesfemmesâgéesde35ansouplus,moinsde5%déclarentcecomporte-ment.Lesfemmesdelarégionconsomment,parailleurs,moinsd’alcoolquelesfemmesdelaFrancehexagonale.

Source:BaromètreSantéDOM2014 Exploitation:ORSaGChamp:Ensembledesindividusenquêtésâgésde15à75ans(n=2028)* Différence significative avec les femmes ** Inclus les consommateurs quotidiens

3%

1%

6%

6%

17%

3%

23%

90%

8%*

6%*

15%*

15%*

39%*

10%*

50%*

94%*

Usageàrisquechronique

Ivressesrépétées

Ivressedansl'année

APImensuelle

APIdansl'année

Alcool quotidien

Alcoolhebdomadaire**

Expérimentation

Hommes Femmes

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39La santé des femmes en Guadeloupe - Décembre 2018

La consommation d’alcool des jeunes guadeloupéennes proche de celle de leurs homologues masculins L’enquêteESCAPAD2014réaliséeauprèsdejeunesâgésde17ansmontreunemodificationdescomportementsdes jeunes filles guadeloupéennes vis-à-vis de l’alcool.Hormis pour les épisodes d’ivresse, les adolescentesconsomment autant que leurs homologues masculins.

Ainsi, 21%des filles déclarent avoir été ivres aumoinsunefoisdansl’annéeet5%aumoinstroisfois.Danslapo-pulationmasculine,cesproportionssontrespectivementsupérieuresde14et8points[21].

Les principales maladies liées à l’alcool : morbidité et mortalité Lesindicateursdemorbiditéetdemortalitéliéesàl’al-cool sont cohérents avec les données sur les consom-mations d’alcool recueillies au cours des enquêtes dé-claratives : consommationmoindre des femmes de larégion. Sur les 1 296patientsGuadeloupéenshospita-lisés,enmoyenne,paranpourtroubleliéàl’alcool,surla période2013-2015, 13% sont des femmes. Le tauxstandardiséd’hospitalisationpourcemotifdesfemmesguadeloupéennes (72pour100000patientes)estplusde huit fois inférieur à celui des hommes (624 pour100000hommes)ettroisfoisinférieurautauxmesuréchezlesfemmesdomiciliéesenFrancehexagonale(207pour100000hommes).Durant lapériodede2012-2014,environ2%desnou-velles admissions en ALD en Guadeloupe ont commemotifs des maladies pour lesquelles la consommationd’alcool est un facteur de risque. Près d’unepersonnesurquatreprisesenchargepourcemotifestunefemme

(23%).LescancersdesVADS,constituentlepremiermotifdepriseenchargeaussibienchez lesGuadeloupéennesqueleurshomologuesmasculins.Àstructured’âgeégale,le taux standardisé s’établit à 14 admissions liées à l’al-coolpour100000femmes.Ilestquatrefoisinférieurautauxmesuré dans la populationmasculine de la région(56nouvellesadmissionspour100000hommes).CetauxdemeureégalementinférieuràceluideshabitantesdelaFrancehexagonale(29nouvellesadmissions).

Enfin,lesdécèsliésàl’alcoolreprésentent1,4%del’en-sembledesdécèschezlafemmesurlapériode2008-2014.LesGuadeloupéennesprésententunesous-mortalitéliéeàl’alcoolparrapportauxhommes(9décèspour100000contre51décèspour100000),maiségalementparrap-portauxfemmesdelaFrancehexagonale(12décèspour100000habitantes).

Consommation de tabac

En 2014, la prévalence du tabagisme actuel (quotidien ou occasionnel) s’élève à 16 % en Guadeloupe [4]. Cette prévalence demeure sensiblement inférieure à celle mesurée en France hexagonale. En dépit de la faible part de fumeurs dans la région, sur la période 2009-2013, 162 décès en moyenne par an sont imputables au tabac, soit 6 % des décès totaux en Guadeloupe. Les trois principales causes de décès liées au tabagisme sont les cancers du larynx, de la trachée, des bronches et des poumons, les broncho-pneumopathies chroniques obstructives et les cardiopathies ischémiques.

Figure 13- Statut tabagique chez les 15 -75 ans en Gua-deloupe selon le sexe en 2014

Source:BaromètreSantéDOM2014 Exploitation:ORSaGChamp:Ensembledesindividusenquêtésâgésde15à75ans(n=2028)* Différence significative avec les femmes

Une Guadeloupéenne sur dix déclare fumer régu-lièrement ou occasionnellement

3%

8%

6%

82%

6%*

16%*

13%*

63%*

Fumeur occationnel

Fumeur quotiden

Ancien-fumeur

N'ajamaisfumé

Hommes Femmes

ORSaG L’alcool et ses conséquences sur la santé en Guade-loupe. Dossiers thématiques. Baie-Mahault ; 2018 ; 15p.

En savoir plus

Selon les résultats duBaromètre santéDOM2014, unpeuplusd’uneGuadeloupéennesurdixâgéede15à75ansdéclarefumeraumomentdel’enquête:3%occa-sionnellement et 8 % quotidiennement. Cette propor-tionestsignificativementinférieureàcelledeshommesdelarégion(22%).Quel que soit le statut – ancien ou actuel fumeur-[Figue 13],oulatranched’âges[Figue 14], lesfemmesfument moins que les hommes. La part de fumeusesen Guadeloupe est sensiblement inférieure à celle enFrance hexagonale (prévalence du tabagisme chez lesfemmesdelaFrancehexagonale:30%).

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La santé des femmes en Guadeloupe - Décembre 201840

Figure 14- Proportion des fumeurs (quotidiens et occasion-nels) en Guadeloupe, selon le sexe et l’âge en 2014

Hommes Femmes

29 %* 16 %* 27 % 13 % 16 % 11 %

Moins de 25 ans

25-44 ans 45-64 ans

17 % 3 %

65 ans ou plus

Source:BaromètreSantéDOM2014 Exploitation:ORSaGChamp:Ensembledesindividusenquêtésâgésde15à75ans(n=2028)* Différence significative avec les femmes

Des adolescentes de 17 ans qui fument du tabac au-tant que leurs homologues masculins En 2011, 51% des jeunes filles de 17 ans interrogéeslors de l’enquête ESCAPADdéclarent avoir déjà essayédefumerdutabac.En2014,53%déclarentcetteexpéri-mentation[21].Silorsdesprécédentesannées,l’expéri-mentationautabacestmoinsfréquentechezlesjeunesfilles deGuadeloupe que chez les jeunes hommes, en2014,cettedifférencenes’observeplus.Cerésultatestprincipalementdûaufaitquel’expérimentationautabacdesjeunesgensadiminué(-8points)contrairementàcelledesjeunesfillesquistagne.Lesautresindicateursdeconsommations-tabagismeoccasionnel(<1cigarettepar jour) ou quotidien- restent proches selon le sexed’uneannéeàl’autre[Tableau VIII].

Enfin, comme observé chez les femmes plus âgées, letabagismedesjeunesfillesdeGuadeloupeestinférieuràceluidesjeunesfillesdeFrancehexagonale.

Tableau VIII - Part du tabagisme chez les jeunes de 17 ans en Guadeloupe, selon le sexe en 2011 et 2014

Source:EnquêtesESCAPAD2011et2014Champ:Jeunesâgésde17ansen2011(n=499)eten(n=403)*Test du Khi2 entre les femmes et les hommes ; ns : non significatif

Les principales maladies liées au tabac : morbidité et mortalitéLa population guadeloupéenne se caractéristique paruneconsommationde tabac sensiblement inférieureàcelledéclaréeenFrancehexagonale.L’analysedelamor-bidité et de la mortalité liées aux principales maladies pourlesquelleslaconsommationdetabacestunfacteurde risque importantest cohérenteavec les indicateursde la consommationde tabac.Durant lapériode2012-2014,enmoyenne,paran,126Guadeloupéennesontbénéficiéd’unenouvellepriseenchargepouruneALDdont lemotifestunedesprincipalesmaladies liéesautabac.Letauxstandardisés’établità59admissionspour

100000 femmes, soitun tauxunpeuplusdedeux foisinférieuràceluiestiméchezleshommesdelarégion(124pour 100000) ouparmi les femmesde la Francehexa-gonale(135pour100000).Surlapériode2009-2013,letauxstandardisédemortalitéliéautabacchezlesfemmesestde30décèspour100000habitantes(contre62décèspour 100 000 chez les hommes). LesGuadeloupéennesprésententunesous-mortalitéliéeautabacde51%parrapportàleurshomologuesdelaFrancehexagonale

ORSaG. Le tabagisme en Guadeloupe.Dossiers thématiques. Baie-Mahault ; 2016 ; 7p

En savoir plus

Hommes Femmes Test* 2011 2014 2011 2014 2011 2014

Expérimentation 61% 53% 51% 51% <0,05 nsOccasionnel 10% 12% 10% 10% ns nsQuotidien 13% 14% 15% 9% ns ns

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41La santé des femmes en Guadeloupe - Décembre 2018

Consommation de cannabis et autres drogues illicites Parmi les drogues illicites, le cannabis reste de loin la substance psychoactive la plus consommée, particulièrement par les jeunes générations. En Guadeloupe, une personne sur cinq (21 %) âgée de 15 à 64 ans a déjà consommé du cannabis au cours de sa vie en 2014. Concernant les autres drogues illicites, ces proportions sont nettement moindres : moins de 1 %. La population guadeloupéenne apparait, comparativement au niveau national, moins concernée par l’usage de drogues illicites [4].

Des Guadeloupéennes peu consommatrices de droguesL’usagededrogues illicites reste faibledans lapopula-tion féminine.En2014,12%des femmesde la régionâgéesde15à64ansdéclarentavoirdéjàexpérimentéaucoursdesavieaumoinsunedrogueillicitesansdis-tinction.Prèsdetroishommessurdix(27%)déclarentcette expérimentation. Quel que soit l’indicateur deconsommationdecannabis,lesfemmesontdesniveauxdeconsommationdeuxàtroisfoisinférieursàceuxdeshommes [Figue 15].L’usagedecannabisestprincipale-mentlefaitdesjeunesgénérations.Àpartirde35ans,laconsommationdecannabis (expérimentationouusagerégulier) décroit et devient rapidement négligeableau-delàde45ans[Figure 16].

Lesindicateursdel’enquêteESCAPAD2014surlaconsom-mation de cannabis confirment que les jeunes fillesconsomment moins que les jeunes hommes. Près d’unquartdes jeunesfillesâgéesde17ans(23%)déclarentavoir déjà consommé du cannabis au cours de leur viecontre 41 % des hommes du même âge. L’usage dansl’annéeetl’usagerégulier(≥10foisparmois)ducanna-bis concernent respectivement17%des jeunesfilleset31%desjeuneshommeset1%desjeunesfilleset8%deshommes[20].

Figure 15 - Consommation du cannabis chez les Guadeloupéens âgés de 15 à 64a ans selon le sexe en 2014

Source:BaromètreSantéDOM2014 Exploitation:ORSaGChamp:Ensembledesindividusenquêtésâgésde15à64ans(n=1782)* Différence significative avec les femmesa Les questions relatives aux consommations de cannabis et des autres drogues illicites n’ont été posés qu’aux 15-64 ans, ces usages étant extrêmement rares parmi les personnes plus âgées.

1%

3%

13%

3%

10%*

31%*

Consommationréguliere(≥10fois/30j)

Consommationdansl'année

Expérimentation

Hommes Femmes

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santé des femmes en Guadeloupe

La santé des femmes en Guadeloupe - Décembre 201842

33%*

55%*

35%*

26%*

11%*

4%9%

3% 1% 0%

19%25%

11% 9%5%

3% 4%1% 0% 0%

15-24 ans 25-34 ans 35-44 ans 45-54 ans 55-64 ans 15-24 ans 25-34 ans 35-44 ans 45-54 ans 55-64 ans

Expérimentation Consommationréguliere(≥10fois/30j)

Hommes Femmes

Figure 16 - Proportions des consommateurs de cannabis parmi les 15-64 ansa selon le sexe en Guadeloupe en 2014

Source:BaromètreSantéDOM2014 Exploitation:ORSaGChamp:Ensembledesindividusenquêtésâgésde15à64ans(n=1782)* Différence significative avec les femmesa Les questions relatives aux consommations de cannabis et des autres drogues illicites n’ont été posés qu’aux 15-64 ans, ces usages étant extrêmement rares parmi les personnes plus âgées.

17,5 ans : l’âge d’expérimentation au cannabis pour les GuadeloupéennesLesniveauxd’expérimentationsetdeconsommationducannabisdesfemmessontinférieursàceuxdeshommesde laGuadeloupe. Toutefois, au regardde l’âgeà l’ini-tiation,lesGuadeloupéennesexpérimententlecannabisplus tôt que leurs homologues masculins. Selon l’en-quête Baromètre santé DOM 2014, l’âge moyen d’ex-

périmentation est de 17,5 ans pour les femmes âgéesde40ansoumoinscontre18,2anschezleshommes.LaGuadeloupeestleseulDROM(Martinique,GuyaneetLaRéunion),oùl’expérimentationaucannabisseproduitenmoyenneplustôtdanslapopulationfémininequemas-culine[22].

Toute personne en difficulté avec leur consommation de substances addictives peut être prise en charge, soit en s’orientant vers le dispositif général de soins - médecins de ville et hôpitaux ayant développé une offre de soins en addictologie- ou vers les structures médico-sociales spécialisées en addictologie. Les Centres de soins, d’accompa-gnement et de prévention en addictologie (CSAPA) sont des structures pluridisciplinaires dont la mission est d’assurer les actions de prévention et de soins aux personnes atteintes d’addictions (produits ou comportements). Depuis 2011, les centres spécialisés de soins aux toxicomanes (CSST) et les centres de cure ambulatoire en alcoolo-gie (CCAA) ont la même dénomination et sont tous devenus des CSAPA.

Tous les CSAPA peuvent recevoir des personnes aux addictions diverses. Toutefois, les structures restent encore for-tement marquées par leur spécialisation « historique ». Quatre CSAPA sont en activité en Guadeloupe dont deux ont une spécialisation « historique » dans la prise en charge des problèmes de consommation d’alcool et un pour la consommation de drogues illicites. Le dernier CSAPA de la région était historiquement un centre généraliste.

PRISE EN CHARGE DES ADDICTIONS

251 Guadeloupéennes, en moyenne, par an prises en charge dans les CSAPA

En moyenne, chaque année, 251 femmes ont bénéfi-ciéd’aumoinsuneconsultationauseind’unCSAPAenGuadeloupesurlapériode2015-2017,soit13%del’en-sembledesconsultationsaucoursdelapériode.Unpeu

plusdelamoitiédesfemmes(55%)ayantbénéficiéd’aumoins une consultation a été accueillie dans les CSAPA«historiquement»spécialisésdanslapriseenchargedel’alcool.

NB : Les rapports d’activité fournis par les CSAPA ne permettent pas de faire d’analyses complémentaires selon le sexe.

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L’usagedesubstancespsychoactivesdurantlagrossesses’avèredélétèrepourlefœtus.Cespratiquesaddictivesentrainentunrisqueaccrudefaussescouches,dediminutiondupoidsdenaissance,maiségalement,danslecasdel’alcool,unretardpsychomoteur:lesyndromed’alcoolisationfœtal.Mieuxsensibiliséesàcesrisques,lesfemmesenceintesréduisentleurconsommation.Selonl’enquêteBaro-mètresanté2017enFrance,parmilesmèresd’enfantsde5ansoumoinsquifumaientlorsqu’ellesontapprisêtre enceintes, 30%déclarent avoir arrêté de fumer dès qu’elles l’ont appris, 20%durant leur grossesse,44%ontdiminuélaquantitéfuméeet6%n’ontrienchangé.Vis-à-visdelaconsommationd’alcool,11,7%desmèresinterrogéesdisentavoirconsommédel’alcoolaucoursdeleurdernièregrossesse.Parmilesfemmesayantdéclaréuneconsommationmoinsde1%déclarentavoirconsomméplusd’unefoisparmois,maismoinsd’unefoisparsemaine[23].Labaissedesconsommationsdesubstancespsychoactivesdurantlagrossesseest,parailleurs,associéeàl’âgeetauniveauderevenu.Ainsi,lesjeunesfemmesetlesfemmesquidisposentdefaiblesrevenusréduisentplusfaiblementleursconsommations[24].

L’étatde santéde chaque individu se caractérisepar l’interactionentredifférents facteurs : biologiques, so-cio-économiques,environnementauxetcomportementaux.Lacombinaisondeleurseffets influesur l’étatdesanté.Comptetenudesévolutionsobservéesdanslasociété,lescomportementsdesfemmestendentàserap-procherdeceuxdeshommes,néanmoinsdesdifférencessubsistent.

Lanutritionestl’équilibreenlesapportsalimentairesetlesdépensesénergétiquesdûesàl’activitéphysique.Auvudesrésultatsde l’enquêteKannari2013, leshabitudesalimentairesdesfemmespourcertainsgroupesd’alimentsapparaissentplusenadéquationavec lesrepèresduPlannationalnutritionsanté(consommationplusfréquenteenfruitsetlégumes)queceuxdeshommes(consommationplusfréquenteenmatièresgrassesajoutéesetboissonssucréesounon,viande…).Eneffet,lapratiqued’uneactivitéphysique,considéréecommebénéfiqueàlasanté,estmoinsfréquentechezlesfemmesdelarégion.TroisGuadeloupéennessurdixdéclarentpratiqueruneactivitéphysiquequerarementoujamais.Si lesfemmessontavantagéesparunealimentationpluséquilibréesquecelledeshommes,ellesontuneactivitéphysiquemoindre.Lesdonnéesdesenquêtes sur lespratiquesaddictivesmontrentque les consommationsde substancespsy-choactivessontprincipalementliéesausexe.En2014,moinsd’unquartdesfemmesguadeloupéennesdéclarentconsommerdel’alcoolquotidiennement.Ellessontunpeuplusd’unesurdixàdéclarerfumerdutabac(quoti-diennementouoccasionnellement).LaconsommationdecesproduitsparlesGuadeloupéennesrestesensible-mentinférieureàcelledeshommesdelarégionoucelledesfemmesvivantenFrancehexagonale.Toutefois,chezlesjeunesgénérations,lesdonnéesmontrentuneconvergencedescomportementsvis-à-visnotammentdel’expérimentationetdelaconsommationdesubstancespsychoactives. 

Grossesse et ConsommatIon de substanCes psyChoaCtIves en FranCe

encadré 9

SYNTHÈSE

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En2009,lerapportdel’OMSintituléLes femmes et la santé : la réalité d'aujourd'hui, le programme de demain met enévidenced’importantesdisparitésentrelesfemmesethommesdansledomainedelasanté.Lesdifférencesentreeuxsonttellesqu’ilfautaccorderuneattentiontouteparticulièreàlasantédesfemmes.

Enmoyenne, les femmesvivent,plus longtempsque leshommesen raisonde l’avantagebiologiquequi leurestinhérent,maiségalementparleurscomportementsplusprotecteursvis-à-visdeleursanté.LesGuadeloupéennespeuventespérervivreenmoyenne84,1ans.Cetteespérancedevieàlanaissanceestsupérieuredeseptannéesàcelledeshommesdelarégion.Cependant,l’avantageoctroyéparcesquelquesannéessupplémentairesestànuan-cerauregarddesconditionsdesantédanslesquellesellessontvécuesetressenties.Lesfemmesguadeloupéennesperçoiventleursantédemanièreplusnégativequeleshommesetdéclarentplusfréquemmentdesproblèmesdesanté.En2014,unpeuplusdelamoitiédesGuadeloupéennesâgéesde15à75anss’estimentenbonneoutrèsbonnesanté(53%),alorsquecetteproportionestde66%danslapopulationmasculine.Ellessont39%àdéclareravoirdesproblèmesdesantécontre29%deshommes.Ellesannoncentparailleursplusdelimitationsfonctionnelles.Unconstatanalogueestretrouvéauprèsdessénioresguadeloupéennesâgéesde60ansouplus,lorsdel’enquêteVieQuotidiennesetSantéen2014.Cettedernièremetenoutreenévidencequelaperted’autonomieestplusfréquentechezlesfemmes.Lapartd’individusenperted’autonomies’élèveà22%chezlesfemmesâgéesde75à84anset49%chezcellesâgéesde85ansoupluscontrerespectivement18%et29%chezleshommesdecestranchesd’âges.Les femmes ont une perception relativement négative de leur état de santé, toutefois, les indicateurs générauxde santé livrentun tableaucontrasté,quiplusest,en faveurde la femme.Eneffet,enGuadeloupe, les femmessontmoinsconcernéespardenouvellesadmissionsenALDtoutescauses(horsALD12)queleurshomologuesmas-culins:1956admissionspour100000femmescontre2485admissionspour100000hommes.Àâgecomparable,lesGuadeloupéennessontensous-mortalitégénéraleetprématurée.Leurtauxdemortalitésontrespectivement1,7à2,3foismoinsélevés.Cesindicateursdesantéfavorablesauxfemmespeuventenparties’expliquerparleursproximitésvis-à-visdusystèmedesanté.Touteschoseségalesparailleurs,lerenoncementàdessoinspourraisonsfi-nancièresresteplusélevéchezlesfemmesguadeloupéennes(34%)quechezleshommes(24%).Cesrenoncementsconcernentdavantagelessoinsdentairesetoptiques.

Endépitd’unesituationsanitairepluspropice,lesfemmesguadeloupéennesrestentconfrontéesauxproblématiquesdesantéprioritairesdelarégion:lesmaladieschroniquesquesontnotammentlasurchargepondéraleetlediabète.Selonlesprévalencesdel’enquêteKannarien2013,ellestouchentdavantagelesfemmes.Ainsi,63%desfemmesdelarégionsontensurchargepondéraledont33%sontobèses.Danslapopulationmasculine,cesprévalencessontrespectivementde49%et12%.L’obésitéabdominale,autreindicateurd’évaluationdel’excèsdemassegrasse,estégalementplusélevéedanslapopulationfémininedeGuadeloupe.Enfin,siàâgecomparablelesGuadeloupéennessontautantconcernéesparlediabètedupointdevuedesnouvellesadmissionsenALDetdemortalité,iln’ende-meurepasmoinsquelaprévalencedudiabètedanslapopulationféminineestprèsdedeuxfoissupérieureàcelleestiméechezleshommes:14%contre8%.

Les femmes sont plus touchées par le diabète et l’obésité. La nutrition est un des facteurs favorisant ces deuxmaladies. Toutefois la situation des femmes au regard des deux composantes principales de la nutrition estcontrastée. Au vu des données, les femmes maintiennent des comportements alimentaires bénéfiques pourleur santé. D’après l’enquête Kannari, les femmes consomment plus de fruits et légumes que leurs homolo-gues masculins et moins de boissons sucrées ou non. En revanche, elles pratiquent moins d’activité physique.Bienque lesGuadeloupéennessoientmoins touchéespar lesmaladiescardio-vasculairesou les tumeursque leshommesdelarégion,iln’enrestepasmoinsqu’uneattentiondoitêtreapportée.Eneffet,lesmaladiescardio-vascu-laires,représentant29%desdécèsféminins,sontlapremièrecausedemortalité.Ils’ensuitlamortalitépartumeur(22%desdécès).Lecancerduseinetlescancersdel’utérusconstituentlestypesdecancersfémininslesplusfré-quents,enGuadeloupe.

SYNTHÈSE GÉNÉRALE

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Aveclatransformationdupaysagesocial,lebien-êtrementalestunecomposanteintrinsèquedelasanté.Lespro-blèmesdesantémentalereprésententunepartimportantedansl’étatdesantédelapopulationfémininedelaré-gionetsemanifestentdifféremmentdeceuxdeshommes.L’enquêteBaromètreSantéDOM2014illustrecesfaits.Eneffet,lesGuadeloupéennessontrespectivementdeuxettroisfoisplustouchéesparunépisodedépressifetdesdétressespsychologiquesqueleshommes.Àâgecomparable,ellessontplusconcernéesparlestroublesdel’humeurqueleshommes:105nouvellesadmissionscontre48admissionspour100000habitants.Lespenséessuicidairesetlestentativesdesuicidesontégalementplusfréquentesauseindelapopulationféminine.Enoutre,lesfemmesrecourentdavantageausystèmedesoinsdanslecadrethérapeutiquesoitparl’usagedemédicamentspsychotropesouparlerecoursdepsychothérapie.Ànoter,lesinégalitésfaceauxsouffrancespsychologiquessontduesenpartiesàdessituationséconomiquesetsocialesplusprécairesauxquellesdontlesfemmessontdavantageexposées.Lesindicateursdemortalitéabordésdanscedocumentattestentdelasousmortalitégénéraleetprématuréedesfemmesguadeloupéennesparrapportàleurshomologuesmasculins.Cependant,iln’endemeurepasmoinsqu’en-vironundécèsfémininprématurésurdix(13%)sontévitablesnotammentparlaréductiondescomportementsàrisque,tabagismeetalcoolisme.L’enquêteBaromètreSantéDOM2014montreque23%desfemmesdelarégionâgéesde15à75ansconsommentdel’alcooldemanièrehebdomadaire,etunpeuplusd’unesurdix(11%)déclarefumeraumomentde l’enquête.Laconsommationdecesproduitspar lapopulationfémininerestesensiblementinférieureàcelledeshommes.Lesmodesdeconsommationsapparaissentfortementliésausexe,toutefois,danslesjeunesgénérations,latendanceestautre.Eneffet,lecomportementdesjeunesfillesvis-à-visdecessubstancestendàserapprocherdesjeunesgens,etceparticulièrementdupointdevuedel’expérimentation.

Lasexualitéetlaprocréationdemandeuneattentionparticulièredanslasantédesfemmes.Commeledéfinitl’OMS,«Lasantésexuelleestunétatdebien-êtrephysique,émotionnel,mentaletsocialliéàlasexualité».Lasantésexuelleenglobeledéveloppementsexueletlasantéreproductive.LesétudesmenéesenGuadeloupesurcettethématique–viesexuelleetreproductive-indiquentunevulnérabilitédesfemmesdanscettecomposantedeleurvie.Eneffet,bienqu’ellesrentrentdanslaviesexuelleplustardivementqueleurshomologuesmasculins,lesGuadeloupéennessontplusfréquemmentconfrontéesàdesviolencessexuellesetsontplusexposéesaux infectionssexuellementtrans-missibles.En2016,lesfemmesdelaGuadeloupeontlestauxdediagnosticd’infectionàgonocoqueetChlamydia parmilesplusélevésdeFrance.Cesrésultatstémoignentdel’insuffisancedel’usagedupréservatifcommemoyendeprotectionmêmesicedernierresteimportantselonlesdéclarations.Malgrél’accessibilitéauxmoyenscontraceptifs,lesGuadeloupéennessontsouventconfrontéesàdesgrossessesnondésirées.Cettesituationsematérialisequanti-tativementparuntauxd’interruptionvolontairedegrossessesélevéetunrecoursrépétédel’acteaucoursdelavie.En2016,letauxderecoursestde33,8IVGpour1000femmesâgéesde15à49ans.Lasituationestd’autantpluspréoccupantechezlesmineuresâgéesde15à17ans(tauxrégionalderecoursàl’IVGestde14,7IVGpour1000mineures).Aucoursdelapériode2013-2015,plusdelamoitiédesfemmesayanteurecoursàuneIVGavaientdéjàeuunetelleinterventionaucoursdeleurvieenGuadeloupe.LarégionGuadeloupeestl’unederégiondeFrancequiprésenteletauxderecoursàl’IVGleplusélevé.SelonlesdonnéesextraitesdelaDREES,leratioIVG-naissances,enGuadeloupe,estétabliepourl’année2016à0,66soit66IVGpour100naissances.

Lesfemmesguadeloupéennes,outre lefaitdesedistinguerde leurshomologuesmasculins,sesingularisentéga-lementdesfemmesvivantenFrancehexagonale.Eneffet,àcaractéristiquessocialescomparables, lesGuadelou-péennessesententenmoinsbonnesantéqueleurshomologuesrésidantenFranceHexagonaleetdéclarentsouffrirplus souventdemaladieschroniques,en2014.LapartdeGuadeloupéennessesentantenbonneou trèsbonnesantéestinférieurede16pointsàcellesdesfemmesvivantenFrancehexagonale.Danslapopulationfémininedela région, les tauxdesnouvellesadmissionsenALDetdemortalité -généraleouprématuréetoutescauses-sontsensiblementsupérieursauxtauxétablisdans lapopulationfémininevivantenFrancehexagonale.Leconstatestidentiquelorsqu’onanalysetroisdesprincipalesproblématiquesdesantéenGuadeloupequeconstituentl’obésité,lediabèteetlesmaladiescardio-vasculaires.L’écartdepointsentrelesGuadeloupéennesetlesfemmesvivantenFrancehexagonaleestimportant:10à16pointsdefemmesenobésitéenGuadeloupeselonl’enquêteconsidérée.Lasurchargepondéraleimpliqueuneluttecontrelasédentaritéetunemeilleurealimentation.Or,l’activitéphysiquedesGuadeloupéennesestmoindrecommel’indiqueleBaromètreSantéDOM2014.TroisGuadeloupéennessurdixdéclarentpratiqueruneactivitéphysiquemoinsd’unefoisparsemaine,contreunquartdesfemmesvivantenFrance

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hexagonale.LesGuadeloupéennesprésententtoutefoisdemeilleursindicateursdemorbiditéetdemortalitéaure-garddescancers.LerapportausystèmedesoinsdesfemmesguadeloupéennesdifféredeceluidesfemmesvivantenFrancehexagonale.Ainsi,lesGuadeloupéennesdéclarentdavantagerenoncerfinancièrementauxsoinsoptiquesouuneconsultationdemédecin.Enfin,auregarddesconsommationsdesubstancespsychoactives,lesGuadelou-péennessontmoinsconcernéesqueleurshomologuesvivantenFrancehexagonale.

Leprésentdocumentutiliselesdonnéesdisponibles,pourfairelebilandelasantédesfemmesenGuadeloupe.Mal-grél’avantageoctroyéparlesannéesdeviesupplémentaire,lesGuadeloupéennesperçoiventleursantédemanièreplusnégativequeleshommes.Ilestcertainqu’auregarddesindicateursdesantégénéraux-ALD,mortalité-,ellesrestentglobalementmoinsaffectéesqueleshommes.Toutefois,cerapportmetl’accentsurdeuxproblématiquesdesantéprioritairesdelaGuadeloupeetquiconcernentdavantagelapopulationféminine:lediabèteetl’obésité.Ilconfirmeenautre,lavulnérabilitédesfemmesguadeloupéennesdansleurviesexuelleetreproductive,maiségale-mentleurfragilitéauregarddelasantémentale.Lesrésultats illustrentl’intérêtdesapprochespopulationnellesensantépublique,car lesmaladies, lescomporte-mentsdesantédiffèrentsensiblementselonlesexe.Lapopulationféminine,pluscaptive,plusprochedusystèmedesoins,resteplussensibleauxactionsmenéesdanslechampdelasanté.Outresonbutdelivrerdesdonnéessurl’étatdesantédesfemmesdelarégion,cerapportestunoutild’aideàladécisionenvued’améliorerlasantédesfemmessurtoutessescomposantes:physique,mentale,socialeetsexuelle.

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1.Inseehttps://www.insee.fr2. Limitations fonctionnelleset restrictionsd’activité inL’étatdesantéde lapopulationenFrance, rapport2011,DREES.3.RobineJM,CamboisE.(2017).Estimationdel’espérancedeviesansincapacitéenFranceen2015etévolutiondepuis2004:impactdeladiminutiondel’espérancedevieen2015.BulletinÉpidémiologiqueHebdomadaire.InVS.no16-17.pp.294-300.4.RichardJ.-B.PremiersrésultatsduBaromètresantéDOM2014-RésultatsdétaillésselonleDOM,l'âgeetlesexe.Saint-Maurice:SantépubliqueFrance,2015:32p.5.EnquêteVieQuotidienneetSanté2014-Résultatsdépartementauxd’uneenquêteauprèsdesseniors.Dress,20146.LaGuadeloupe,régionoùlaperted’autonomiedesseniorsestlaplusprécoce.InseeFlashn°91,juin2018.7.DREES.EnquêtesAidesociale20168. LesmortsmaternellesenFrance :mieuxcomprendrepourmieuxprévenir.5e rapportde l’EnquêteNationaleConfidentiellesurlesMortsMaternelles(ENCMM),2010-2012.Saint-Maurice:SantépubliqueFrance,2017.230p.Disponibleàpartirdel’URL:www.santepubliquefrance.fr9.Dresshttp://www.data.drees.sante.gouv.fr10.HalfenS,FéniesK,UngB,GrémyI.Lesconnaissances,attitudescroyancesetcomportementsfaceauVIH/sidaauxAntillesetenGuyaneen2004.RapportORSIle-de-France;avril2006.290p.11.VilainA.(2017).211900interruptionsvolontairesdegrossesseen2016.ÉtudesetRésultats.Drees.no1013.6p.12.ORSaG.FacteursassociésaurecoursrépétéàuneIVG-Analysedesbulletinsstatistiquesd’IVG-Mai2018.Dis-ponible sur https://www.orsag.fr/facteurs_associes_recours_repete_ivg_analyse_bulletins_statistiques_ivg_guade-loupe_mai2018/13.Estimationsnationalesetrégionalesdunombredediagnosticsd’infectionsàChlamydiaetàgonocoqueenFranceen2016.Saint-Maurice:SantépubliqueFrance;2018.6p.14.RahibD,LeGuenM,LydiéN.(2017).Baromètresanté2016.Contraception.Quatreansaprèslacrisedelapilule,lesévolutionssepoursuivent.SantépubliqueFrance.8p.15.NathalieBajosetal.,EnquêtesurlasexualitéenFrance,LaDécouverte«HorsCollectionSocial»,2008,p.1-5.DOI10.3917/dec.bajos.2008.01.000116.ORSaG.LediabèteenGuadeloupeen2013.KANNARI,Santé,nutritionetexpositionauchlordéconeauxAntilles.ObservatoirerégionaldelasantédeGuadeloupe;2016.16p.Disponiblesur:<http://www.orsag.fr/actualite-or-sag/360-le-diabete-en-guadeloupe-en-2013-enquete-kannari.html>17.ORSaG.SurchargepondéraleetobésitéabdominaleenGuadeloupeen2013.KANNARI,Santé,nutritionetexpo-sitionauchlordéconeauxAntilles.ObservatoirerégionaldelasantédeGuadeloupe;2016.24p.Disponiblesurhttp://www.orsag.fr/cat/travaux-orsag/pathologies/surpoids-obesite.htm18.VerdotC,TorresM,SalanaveB,DeschampsV.CorpulencedesenfantsetdesadultesenFrancemétropolitaineen2015.Résultatsdel’étudeEstebanetévolutiondepuis2006.BullEpidémiolHebd.2017;(13):234-41.http://invs.santepubliquefrance.fr/beh/2017/13/2017_1319.GlossaireBDSPhttp://www.bdsp.ehesp.fr/20.CastetbonK,RamalliL,VaidieA,YacouC,MerleS,DucrosV,DeschampsV,BlateauA.Consommationsalimentairesetbiomarqueursnutritionnelschez lesadultesde16ansetplusenGuadeloupeetMartinique.EnquêteKannari2013-2014.BullEpidémiolHebd.2016;4:52-62.21.LeNézetO.,GauduchonT.,SpilkaS.Lesdroguesà17ans:analyserégionaledel’enquêteESCAPAD2014.Ten-dances,2015,102,1-4.22.SpilkaS.,CogordanC.,BeckF.,RichardJ.-B.BaromètresantéDOM2014.Lesusagesdedroguesillicites.

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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Saint-Maurice:SantépubliqueFrance,2017:11p.23.AndlerR,CogordanC,RichardJB,DemiguelV,RegnaultN,GuignardR,PasquereauA,Nguyen-ThanhV.Baro-mètresanté2017.Consommationsd’alcooletdetabacdurantlagrossesse.Saint-Maurice:SantépubliqueFrance;2018.10p.24.F.Beck,J-B.Richard,A.Dumas,L.Simmat-Durant,S.VandentorrenEnquêtesurlaconsommationdesubstancespsychoactivesdesfemmesenceintes.LaSantéenaction,2013,n°423,pp.5-7.

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Annexe 1 : Liste des maladies selon la classification internationale des maladies (CIM 10)

Chapitre LibelléI CertainesmaladiesinfectieusesetparasitairesII Tumeurs

IIIMaladiesdusangetdesorganeshématopoïétiquesetcertainstroublesdusystèmeimmunitaire

IV Maladiesendocriniennes,nutritionnellesetmétaboliquesV Troubles mentaux et du comportementVI MaladiesdusystèmenerveuxVII Maladiesdel 'œiletdesesannexesVIII Maladiesdel 'oreil leetdel 'apophysemastoïdeIX Maladiesdel 'appareilcirculatoireX Maladiesdel 'appareilrespiratoireXI Maladiesdel 'appareildigestifXII Maladies de la peau et du tissu cellulaire sous-cutanéXIII Maladiesdusystèmeostéo-articulaire,desmusclesetdutissuconjonctifXIV Maladiesdel 'appareilgénito-urinaireXV Grossesse,accouchementetpuerpéralitéXVI Certainesaffectionsdontl 'originesesituedanslapériodepérinataleXVII Malformationscongénitalesetanomalieschromosomiques

XVIIISymptômes, signesetrésultatsanormauxd'examenscliniquesetdelaboratoire,non classés ailleurs

XIXLésionstraumatiques,empoisonnementsetcertainesautresconséquencesdecauses externes

XX Causes externes de morbidité et de mortalitéXXI Facteursinfluantsurl 'étatdesantéetmotifsderecoursauxservicesdesantéXXII Codesd'util isationparticulière

ANNEXES

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13Ledécretn°2011-726du24juin2011(JOdu26juin2011)aretirél'hypertensionartériellesévère(ALD12)delalistedesALD30àcompterdu27juin2011.

Annexe 2 : Liste des affections de longue durée (ALD) 13

N° de l'ALD Libellé

1 Accidentvasculairecérébralinvalidant2 Insuffisancesmédullairesetautrescytopénieschroniques3 Artériopathieschroniquesavecmanifestationsischémiques4 Bilharziosecompliquée

5Insuffisancecardiaquegrave,troublesdurythme graves,cardiopathiesvalvulairesgraves,cardiopathiescongénitalesgraves

6 Maladieschroniquesactivesdufoieetcirrhoses

7Déficitimmunitaireprimitifgravenécessitantuntraitementprolongé,infectionparlevirusdel’immunodéficiencehumaine

8 Diabètedetype1etdiabètedetype2

9Formesgravesdesaffectionsneurologiquesetmusculaires(dontmyopathie),épilepsiegrave

10Hémoglobinopathies,hémolyseschroniquesconstitutionnellesetacquisessévères

11 Hémophiliesetaffectionsconstitutionnellesdel’hémostasegrave

12 Hypertensionartériellesévère13 Maladie coronaire14 Insuffisancerespiratoirechroniquegrave15 Maladied’Alzheimeretautresdémences16 MaladiedeParkinson

17Maladies métaboliques héréditaires nécessitant un traitement prolongé et

spécialisé18 Mucoviscidose19 Néphropathiechroniquegraveet syndromenéphrotiqueprimitif20 Paraplégie21 Vascularites,lupusérythémateuxsystémique,sclérodermiesystémique22 Polyarthriterhumatoïdeévolutive23 Affectionspsychiatriquesdelonguedurée

24 Rectocolite hémorragique et maladie de Crohn évolutives

25 Scléroseenplaques26 Scolioseidiopathiquestructuraleévolutive27 Spondylarthritegrave28 Suitedetransplantationd’organe29 Tuberculoseactive,lèpre

30Tumeurmaligne,affectionmalignedutissulymphatiqueouhématopoïétique

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Imm. Le Squale, Rue René RABATHouelbourg sud II, 97 122 Baie-MahaultTel : 0590 47 61 94 , Fax : 0590 47 17 02

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Publication:Décembre2018